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17/10/2011

Le loup (le retour) et l'agneau (le départ ?)

loup,mercantour,alpes,vercors,jura,vosges,savoie,baugesLe loup (le retour) et l'agneau (le départ) ?


par Christian Deverre

  • INRA-SAD-Avignon, unité d'Écodéveloppement
    domaine Saint-Paul, site Agroparc, 84914 Avignon cedex 9
    deverre@avignon.inra.fr

Après quelques années de doutes et de controverses sur sa possible réintroduction volontaire, la cause paraît dorénavant entendue : le retour du loup dans le massif alpin est un phénomène naturel. Le suprême prédateur a repris tout seul sa place d'espèce-clé des écosystèmes montagnards. Son retour et son expansion rapide témoignent de la bonne santé retrouvée de la nature dans cette région et sont, dans le même temps, les garants du rétablissement des équilibres entre les composantes de cette nature. Ils assurent la régulation future des fonctionnements écologiques.

 

Dès lors, pour les amis du loup, les obstacles qui freinent ce sain retour ne peuvent être que traités comme des entraves à cette harmonie naturelle en voie de rétablissement. Et l'hostilité des bergers à la présence du loup, la première et principale manifestation de son refus, ne peut être interprétée que comme la poursuite condamnable de la prétention humaine à remodeler l'univers en artifices productivistes. Les éleveurs montagnards, dont les proches ancêtres sont d'ailleurs responsables de la disparition temporaire de l'animal, sont dorénavant tenus de mieux respecter les fonctionnements écologiques et de s'y adapter s'ils veulent continuer à être tolérés sur des territoires reconquis par la nature.

 

Cette argumentation, qui renouvelle en la renversant la barrière ontologique édifiée depuis la Genèse entre l'homme et la nature, soulève néanmoins un certain nombre d'interrogations, tenant en particulier à la nature de cette nature que l'on vise à protéger, et dont le retour du loup serait le symbole.

 

La qualité retrouvée des espaces naturels dans lesquels revient l'animal serait d'abord due à l'allégement de la "pression anthropique", à l'amoindrissement de l'impact des activités humaines sur ces territoires ; bref, elle serait la conséquence bénéfique de la "désertification" rurale, particulièrement sensible dans les régions montagnardes. Cependant, outre le fait que le phénomène de dépeuplement humain a peu à voir avec des lois naturelles et beaucoup plus avec les transformations de la géographie du capital et de la politique agricole, ces " déserts " montagnards sont-ils vraiment l'objet d'un abandon des attentions de la société ? Ne sont-ils pas seulement l'objet d'une transformation de ces attentions ? A côté des stations de ski et des chasses privées, les parcs nationaux, réserves et autres conservatoires naturels ont peu à peu remplacé les finages et communaux villageois, mais ils sont loin d'être des sanctuaires où une nature sans hommes reprendrait seule ses droits. La mise en défens de ces territoires à certaines activités s'est accompagnée de multiples interventions tout aussi humaines depuis les réintroductions de faune " sauvage " jusqu'aux plans de " gestion " de celle-ci, en passant par les suivis floristiques et faunistiques plus ou moins systématiques, les nombreuses réglementations régissant la chasse, la cueillette et la fréquentation des sites et leurs zonages correspondants, tous légitimés par des " listes rouges ", directives et conventions nationales ou internationales. La nature qui s'est épanouie dans ces espaces protégés correspond à un mélange complexe entre des potentialités biologiques liées aux facteurs du milieu et des choix que leurs administrateurs ont fait au nom de la société, en notre nom.

 

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Ce qui est paradoxal dans la situation actuelle, c'est que les administrateurs des choix sociaux de la nature se sont, de manière croissante ces dix dernières années, appuyés sur les activités pastorales pour accompagner les plans de gestion des territoires confiés à leurs soins. Ce sont à des éleveurs, transhumants ou locaux, qu'ont été largement confiées les tâches de maintenir l'ouverture de milieux favorables aux espèces végétales et animales fragiles et menacées par l'extension de la forêt ; c'est à eux que l'on a demandé de contribuer à 1'entretien des alpages et des mosaïques paysagères favorables aux ongulés sauvages comme aux grands rapaces. Au travers d'incitations financières comme les mesures agri-environnementales, les propriétaires de troupeaux domestiques ont été encouragés à reconquérir des espaces embroussaillés, pauvres en biodiversité et menacés par les incendies, et des bergers alimentent les charniers qui facilitent la réintroduction des vautours. Dans l'élaboration des futurs plans de gestion des sites du réseau Natura 2000, l'élevage se voit confier un rôle central dans tout l'arc alpin et en général dans toutes les zones montagnardes où l'on annonce l'inéluctable et prochaine réapparition des loups.

 

Les menaces que fait peser cette réapparition sur la poursuite sereine des activités pastorales encouragées au titre de la protection des espaces naturels ne plongent-elles pas les naturalistes lycophiles dans le doute ? À moins, mais c'est bien sûr impossible, que certains d'entre eux n'établissent implicitement une hiérarchie dans leurs préférences naturelles, plaçant les grands prédateurs à un rang supérieur à celui de l'Iris nain ou du Gypaète barbu ? Le loup, animal particulièrement adaptable à une grande variété d'habitats, peut subsister dans des zones presque entièrement boisées, pourvu qu'elles accueillent aussi des ongulés, et il ne souffrirait pas spécialement de la disparition des chaînes trophiques liées aux espaces ouverts que les troupeaux domestiques contribuent à conserver. Mais, au regard des connaissances écologiques actuelles en matière de biodiversité et des inventaires internationaux des espèces et habitats protégés, comment la préservation d'un seul animal, certes répertorié dans la Convention de Berne, pourrait-elle se justifier sur ces territoires au détriment sans doute de dizaines d'autres espèces ?

 

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Certes, peu de protecteurs du loup sont prêts à tenir un langage aussi radical. La grande majorité d'entre eux affirme sa volonté de réfléchir aux conditions de la cohabitation entre loups et troupeaux dans les espaces montagnards. Mais leurs propositions pratiques ne concernent que des aménagements des seules pratiques pastorales, rétablissant ainsi le fossé entre la vraie nature, celle sur laquelle on ne peut intervenir sans la dénaturer - ce qui amène à rejeter avec dégoût, par exemple, l'institution de réserves à loups dans certaines zones boisées -, et l'autre, l'anthropique, que l'on peut manipuler à souhait. Gardiennage plus actif, présence d'aides-bergers et de chiens de protection, confinement des troupeaux domestiques la nuit sont ainsi proposés pour limiter les prélèvements des loups. Chacune de ces "solutions" pose, en sus des difficultés économiques de mise en œuvre, de nouveaux problèmes écologiques (dégâts possibles des chiens au " reste " de la faune sauvage, érosion des sols et pollution des eaux causées par la concentration de ruminants confinés dans des parcs...). Et bien sûr, la "part du loup", même réduite, n'est jamais complètement exclue. Ce dernier élément, inéluctable dès lors que l'on se refuse à cantonner les prédateurs, est supposé pouvoir être réglé par le biais d'indemnisations monétaires dont on discute si elles doivent être, comme aujourd'hui, distribuées selon le nombre de têtes prélevées, ou plus globalement forfaitaires, contractuelles. Et là encore, le fossé entre nature sauvage et nature domestique est inlassablement recreusé : la relation proie-prédateur n'est pas traitée dans ce cas selon le modèle écologique de la concentration d'énergie sur une chaîne trophique, avec ses régulations propres, mais sur le mode dichotomique entre l'animal naturel, qui accomplit ses fonctions vitales, et l'animal domestique, ravalé au rang de simple marchandise, nié en tant qu'objet biologique, unité interchangeable avec de la monnaie. La partition s'accentue encore lorsque, alors que l'on affirme que l'unité de base de la vie sociale du loup est la meute, on nie de fait la réciprocité au troupeau domestique en ne prenant pas en compte les effets d'une attaque sur les ruminants témoins survivants, blessures par bousculades, stress, insomnies, avortements.

 

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Faut-il lire au travers de ces quelques remarques et interrogations un nouveau plaidoyer en faveur d'une ruralité archaïque opposée à la réhabilitation de la nature sauvage ? Sans doute, si l'on considère que leur auteur n'est pas insensible à la détresse humaine que provoque l'injonction faite à tout un groupe professionnel, beaucoup plus profondément attaché à ses animaux que les marchandisateurs ne le pensent, de se plier sans réagir aux "lois" d'un animal que, naguère, toute une culture abhorrait. Mais avant tout, mon souci est ici d'appeler à briser les constantes barrières que l'on tend inlassablement à reconstruire entre vraie nature et nature anthropique. C'est au nom de cette barrière que les plus dangereuses prédations humaines ont pu être faites au sein de ce qui n'était considéré que comme un réservoir de ressources plus ou moins illimitées. Mais le renversement complet de la perspective est tout aussi à craindre, celui qui attribue à la nature sauvage muette – et donc à ses porte-parole humains au nom de la connaissance révélée de ses "lois" et de ses impératifs – un poids supérieur à celui des agents humains et de leur nature domestique. Des loups, armés d'exemplaires de la Convention de Berne et dont le régime alimentaire estival est constitué en majorité de brebis ou de veaux, sont-ils vraiment plus sauvages que des herbivores choisissant leur menu entre les dizaines d'espèces d'herbes et d'arbustes que leur offrent les parcours montagnards, que leurs préférences changeantes façonnent année après année ? Le sort des uns et des autres, comme des territoires qu'ils fréquentent, ne peut être que de notre choix, consenti après un débat public sans hiérarchie, et non imposé par une quelconque destinée manifeste reposant sur une douteuse prédominance de la nature naturelle ou humaine. Ces deux natures sont inextricablement mêlées et leur opposition renouvelée ne peut que nous rendre successivement aveugles à nos responsabilités vis-à-vis de leur inéluctable conjonction.

 

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf

 

27/09/2011

Victoire pour le loup ! Un collectif d'associations obtient l’arrêt des battues dans les Alpes-Maritimes

loup,jura,prédateursVictoire pour le loup ! Un collectif d'associations obtient l’arrêt des battues dans les Alpes-Maritimes

 

Le Tribunal administratif de Nice vient, à la demande de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), France Nature Environnement et Ferus, de suspendre aujourd'hui les arrêtés des 13 et 20 septembre 2013 pris en toute illégalité par le Préfet des Alpes-Maritimes. Ces arrêtés autorisaient l'abattage de loups dans le cadre d’une battue au « gibier », sur les secteurs concernés par les tirs de « prélèvement ».

Lire la suite

Télécharger la brochure: « Loup : pour en finir avec les contre-vérités sur le pastoralisme et sur la chasse »

 

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Méchants, les loups ?

 

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

10/08/2011

Faire des enfants tue la planète

Pour qu’il y ait une vie

avant la mort !

 

par Michel Tarrier

 

« L'Homme s'obstine à inventer l'enfer dans un monde paradisiaque. » (Jacques Massacrier).

 

-      Cette vie vaut-elle la peine d’être vécue et transmise ?

-      Y’a-t-il vraiment une vie avant la mort ? Laquelle ? Celle-là ?

-      Naître est-il dans l’intérêt de l’enfant ?

 

Ce ne sont pas des questions métaphysiques, mais tout au contraire bel et bien terre à terre.

 

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Surpopulation : la vraie vérité qui dérange.

 

Aujourd’hui, la Somalie se meurt en grande partie du fait que ce pays qui ne comptait que 2,3 millions d'habitants en 1950 est désormais atteint d’une excroissance démographique et explosive avec 9,6 millions (6,26 enfants par femme !).

 

Réduisons-nous, incitons partout à des familles restreintes !

Sachant qu’un enfant du premier monde coûte et gaspille plus que dix enfants des pays du Sud, les Occidentaux devront-il engendrer jusqu’à l’absurde surnuméraire pour sauver des caisses de retraites qui, potentiellement, sont déjà en banqueroute ?

Les Pays du Sud doivent-ils continuer à surpeupler des terres occises où un milliard de gens sont en sous-nutrition, alors que les écoréfugiés n’ont pas de statut et ne seront jamais les bienvenus dans les nations nanties ?

 

L'Humanité vit à crédit et consomme 1,5 planète par an, soit bien plus que ce que la Terre est en capacité de lui offrir.

Selon Global Footprint Network, le jour du dépassement  (Earth Overshoot Day) qui avance chaque année était le 21 août en 2011.

La surconsommation des pays riches est responsable de cette empreinte écologique insoutenable.

Pour continuer ainsi, Il faudra 2 planètes Terre d'ici 2030.

 

En augmentant de 4 milliards, la population planétaire a triplé depuis 1950.

Nous avons toutes les preuves que la planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de terriens en 2050 ou 17 milliards en 2100.

Nous feignons d’ignorer la finitude d’un monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche.

 

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Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable.

Posséder une famille nombreuse n’est-il pas un délit environnemental, une grave atteinte à la planète et à l’avenir commun ?

Pour un ami de la Terre, toute abstinence à la procréation humaine, toute pénurie des naissances sont reçues comme de bonnes nouvelles.

Sans peur ni reproche du métissage, le renouvellement des générations des pays développés devra se faire par les immigrants. Juste retour des choses pour nous qui avons colonisé, génocidé, écocidé, pillé, et qui continuons à le faire !

 

Mais si vous estimez que nous n’avons aucune responsabilité ni vis-à-vis des 12 millions d’enfants qui meurent chaque année avant d’atteindre leur cinquième anniversaire, ni à l’endroit des espèces végétales et animales qui disparaissent à la vitesse grand V, que notre reproduction n’est pas excessive ou en tout cas acquittée de telles accusations, alors oui, faites encore et encore des enfants. Mais faites vite car plus le temps passe et plus leur vie sera invivable !

 

6 milliards tout juste hier :

http://www.youtube.com/watch?v=8Xe4dEcJgXg

 

7 milliards tout juste aujourd’hui :

http://www.youtube.com/watch?v=sc4HxPxNrZ0&

 

Invasif lui-même, l’égoïste Homo sapiens moderne ne tolère pas les autres espèces :

http://www.dailymotion.com/video/xfiosy_le-dieu-et-l-etra...

 

"En 1950, nous pensions pouvoir faire reverdir les déserts.En 2050, nous aurons réussi à désertifier la Terre entière."

 

Faire des enfants tue, tue la Planète.

Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre.

Tout pacte écologique devrait sous-tendre l’idée d’un pacte antinataliste.

Si on aime les enfants, il suffit de ne pas en faire !

Vous êtes écologiquement moins coupable en élevant un petit chat ou un gros chien qu’en faisant un enfant !

 

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FAIRE DES ENFANTS TUE LA PLANÈTE,

Éloge de la dénatalité

Michel Tarrier, Éditions LME, 180 pages

Nouvelle édition complétée et actualisée

Le seul ouvrage de référence pour lutter contre la dangereuse idéologie de la reproduction qui surpeuple la Terre.

 

http://www.amazon.fr/Enfants-Tue-Planete-Tarrier-Michel/dp/2360260197

 

*Notez donc les dates d'épuisement des richesses exploitables au rythme actuel de consommation : 2021 : fin de l'argent / 2025 : fin de l'or et du zinc / 2028 : fin de l'étain / 2030 : fin du plomb / 2039 : fin du cuivre / 2040 : fin de l'uranium / 2048 : fin du nickel / 2050 : fin du pétrole (on va rigoler !) / 2064 : fin du platine / 2072 : fin du gaz naturel / 2087 : fin du fer / 2120 : fin du cobalt / 2139 : fin de l'aluminium / 2158 : fin du charbon… (Source : Magazine Science et Vie hors série n° 243 de juin 2008 : Construire un monde durable.)

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Afin de contribuer au respect de l'environnement, régler votre chauffage sur 13°C la nuit.

 

Population mondiale actuelle et perspectives.

Le livre noir de LA CHASSE

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Massacres & abus de pouvoir

 

par Pierre Athanaze

 

En fin d'article : Ajout du 22 décembre 2018

 

Voici des révélations inédites sur le lobby chasse en France : son organisation anti-démocratique, son manque de transparence, son financement inéquitable, l’appui de l’écrasante majorité des politiques, leurs mensonges aux protecteurs de la nature, les lois faites sur mesure pour les chasseurs, l’inertie face aux accidents mortels, l’incitation par les ministres au prosélytisme de la chasse dans les écoles… tout est décrypté dans cet ouvrage courageux : c’est une véritable bombe au pays des cartouches !

 

La France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’espèces chassables (90), le plus grand nombre de chasseurs (1,2 millions), mais cela ne suffit pas. Des animaux vulnérables sont abattus en toute légalité jusqu’au cœur des Réserves naturelles. Quant au braconnage, c’est un sport national qui reçoit la bénédiction des responsables politiques. Le mépris des lois, les exactions et les brutalités des chasseurs en France sont légion. Sur tout le territoire, les chasseurs laissent des cadavres éventrés d’animaux dans la nature sans souci des épidémies. Partout, ils dressent des pièges non sélectifs dans lesquels agonisent des espèces protégées, des chiens et des chats. La corporation des chasseurs s’oppose violemment aux scientifiques et aux écologistes, les menaces de mort et les dérapages sont fréquents. Le mythe du brave papy chasseur qui ramène un lapin à sa famille cache mal les réalités du terrain…

 

Extraits de documents administratifs et témoignages de scientifiques à l’appui, l’ouvrage aborde tous ces sujets que l’auteur a suivis de près, dans un livre sans concession, mais dont chaque fait évoqué est véridique et vérifiable. Ce livre non seulement les dévoile, mais explique pourquoi de tels scandales sont possibles - et courants - dans notre pays. En France, la chasse est un État dans l’État…

 

L’auteur, Pierre Athanaze (Président de l’ASPAS), forestier de métier, a suivi un long parcours de bénévole dans le monde des associations de protection de la nature. Il a été membre du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage et administrateur de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage pendant 10 ans. Il connaît parfaitement ce dossier dont il suit les évolutions législatives et réglementaires depuis les dernières décennies.

 

En vente :

 

● Jusqu'au 31/08/2011 par souscription (en pièce jointe), au prix réduit de 16,80 €  (+ 4,50 € de frais de port pour 1 exemplaire, 6 € pour 2 exemplaires et +). Votre commande vous parviendra dès la parution du livre "Le livre noir de la chasse", 336 pages, prévue pour septembre 2011.

 

● à partir de septembre 2011, sur le catalogue de l'ASPAS, au prix public de 21 € (+ frais de port).

 

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Association pour la Protection des Animaux Sauvages - www.aspas-nature.org

Membre du Bureau Européen de l’Environnement - Bruxelles

B.P. 505 - 26401 CREST Cedex - France

Tel. 04 75 25 10 00 - Fax. 04 75 76 77 58 - info@aspas-nature.org

Association reconnue d’utilité publique par arrêté préfectoral du 11 décembre 2008

(JORF n°0067 du 20/03/09)

Association 100% indépendante

 

Ajout du 22 décembre 2018

 

Pas une semaine ne passe sans que la France annonce un nouvel accident de chasse. De l'erreur de jugement au tir raté, on fait le point.

 

Le 16 septembre à Clans :

Un homme a basculé dans un ravin sur le secteur de la chapelle Saint-Jean, à Clans dans les Alpes-Maritimes, chutant d’une hauteur de près de 150 mètres. Cet habitant du village, âgé de 57 ans, a trouvé la mort alors qu’il participait à une partie de chasse.

 

Le 17 septembre à Luçon :

Un garçon de treize ans est mort d'un coup de fusil en pleine tête, tiré par son grand-père, le dimanche 17 septembre au cours d'un accident de chasse près de Luçon en Vendée. Il a été victime d'un tir alors qu'il ramassait un volatile.

Le 17 septembre à Collobrières :

Un homme et son fils de 12 ans ont été touchés par le tir d'un autre chasseur le dimanche 17 septembre à Collobrières dans le Var. Le tireur a pour l'instant expliqué qu'il visait un chevreuil. Une enquête est ouverte.

Le 2 octobre à Seillons source d'Argens :

Un chasseur âgé de 30 ans, en action de chasse lundi 2 octobre vers 19h30 à Seillons-Source-d'Argens, aurait tiré sur ce qu'il croyait être un sanglier. Mais sa cible était un homme originaire de Saint-Maximin est décédé.

Le 8 octobre à Marchiennes :

Une promeneuse a été blessé par des tirs de plombs dans la forêt de Marchiennes, dans le nord de la France, le dimanche 8 octobre.

Le 14 octobre à Taussac :

Une sexagénaire est décédée après avoir été la cible d'un tir d'un chasseur, alors qu'elle se trouvait dans son jardin à Taussac, dans l'Aveyron, samedi 14 octobre. L'homme aurait tiré à travers une haie, pensant apercevoir un cerf.

Le 21 octobre à Saint-Romain-Lachalm :

Un homme de 23 ans, présent lors d'une battue de sanglier, le samedi 21 octobre à Saint-Romain-Lachalm en Haute-Loire, a été grièvement blessé à la cuisse.

Le 28 octobre à Sainte-Marguerite-de-Carrouges :

Alors qu'il circulait sur une route départementale de Sainte-Marguerite-de-Carrouges dans l'Orne, un automobiliste de 57 ans a été blessé à la mâchoire par des tirs lors d'une battue.

Le 28 octobre à Bordeaux :

La passagère d'une voiture circulant sur l'A89, près de Bordeaux, a été légèrement blessé par une balle perdue qui avait traversé l’habitacle du véhicule.



Le 29 octobre à Châtillon-en-Diois :

Un chasseur de 74 ans a été touché d'une balle mortelle tirée par l'un de ses compagnons de chasse, lors d'une battue aux sangliers dans la Drôme, à Châtillon-en-Diois.



Le 29 octobre à Sigoyer :

Le jeune homme chassait en groupe ce dimanche 29 octobre entre 13h et 14h, dans un secteur isolé de la commune de Sigoyer, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le chasseur s'est blessé à l'orteil lors d'un tir accidentel.



Le 29 octobre à Plouescat :

Un homme de 52 ans qui jardinait dans sa serre a été blessé après avoir reçu 14 plombs de fusil de chasse, à Plouescat, dans le Finistère.



Le 3 décembre à Gassin :

Un chasseur a perdu la vie ce dimanche matin à Gassin dans la colline des Patapans, au-dessus du golf. L’homme âgé de 72 ans participait à une battue, quand il a été touché au cou, peu après 11 heures, par une balle tirée par l’un des chasseurs.



Le 7 décembre à Riboux :

 

Un chasseur a chuté dans une zone particulièrement difficile d'accès ce jeudi 7 décembre vers midi à Riboux, l'une des plus petites communes du Var située à l'Ouest du département.



Le 9 décembre à Montaren-Saint-Médiers :

Un chasseur de 47 ans a été tué par un autre chasseur samedi à Montaren-Saint-Médiers, dans leGard, lors d'une battue au sanglier, et un homme qui chassait dans le même secteur a été retrouvé mort noyé.



Le 16 décembre à Taulignan :

Un randonneur de 50 ans a trouvé la mort à Taulignan, dans la Drôme. Le quinquagénaire a été atteint par le tir d'un chasseur. L'accident s'est déroulé aux alentours de 15h30.

 

08/08/2011

Les Enfants de l'aurore par François Virot

Les Enfants de l'aurore

par François Virot

 

Des vallons de Franche-Comté aux franges de l’Himalaya, récit de vie

 

Beau livre de 180 pages, cousu. Papier couché satiné. Photographies couleur de l’auteur…

 

Des vallons de Franche-Comté aux vagues de Kao Lak, de la fosse d’une fonderie aux confins de l’Ethiopie, du sommet du Mont-Blanc aux moissons en Himalaya, François Virot, guide sans frontières, tel qu’il souhaite être, nous offre un hymne à la Terre et à la Vie. Un chant d’Amour dédié à tous les enfants de l’aurore, petits princes aux destins dorés ou jetés sur leurs chemins de bonheur, de nécessité. En hommage aussi à son fils Eric et à son frère Christian, arrachés de leurs terres…

 

Dans un monde où s’entrechoquent partages et peurs, merveilles et horreurs, François Virot nous invite avec ferveur sur des chemins de lumière. Il se confronte à des évènements et à des rencontres qui l’enchantent, le révoltent ou le dépassent. Sa passion vogue entre le beau et l’intenable. Comment se révèle-t-il ?

 

Terres rouges, terres noires, terres bleues ! La joie comme la souffrance interpellent. Les enfants de l’aurore est un cri d’espérance, un chœur de solidarité. - Que donner de sa vie ?

 

Après Le parfum des étoiles en 1990, préfacé par Haroun Tazieff, puis Les moissons de lumière en 1994, préfacé par Albert Jacquard, c’est là son troisième livre. De belles photographies en couleur, paysages et visages des quatre coins du monde, illuminent le texte. Monsieur Albert Jacquard, saisi par le témoignage de l’auteur, y contribue par une préface.

 

Une lectrice du manuscrit écrit : Merci de cette sacrée transhumance à vos côtés ! Que ce livre voyage en de nombreuses mains, en de nombreux cœurs !

 

François Virot, né en 1948, de Franche-Comté, est guide de haute-montagne depuis vingt-cinq années. Etudes de philosophie puis deux années en Egypte... Heureux de faire découvrir et de partager sommets alpins et hautes vallées oubliées. Diverses missions au Corps mondial de secours.

 

Si vous désirez recevoir les deux premiers ouvrages : Le parfum des étoiles et Les moissons de lumière, en projet de réédition (20€ chacun), notez-le sur le bulletin de souscription.

 (Cliquer sur le bulletin pour agrandir l'image)

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  (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

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29/07/2011

Décès de Jean-Yves Robert

Jean-Yves Robert©archives carvy.JPGDécès de Jean-Yves Robert

 

C'est la triste nouvelle annoncée ce matin par le site macommune.info.

 

Le jardin zoologique de la Citadelle de Besançon a perdu son conservateur. Jean-Yves Robert, 43 ans, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi d'une tumeur au cerveau. Il était au service du muséum depuis 1991.

 

Jean-Yves Robert était un passionné. Celui qui appelait les tigres et les lions par leur prénom veillait avec une attention de tous les instants aux 400 animaux de 60 espèces que compte le jardin zoologique.

 

En mai, il avait encore tenu à se rendre à Madagascar. Il a dû être rapatrié après cinq jours pour subir une seconde intervention au CHU de Besançon. Jean-Yves Robert avait trois enfants. Il était le fils de Jean-Claude Robert, maître de conférences honoraire au laboratoire d'Écologie animale de l'Université de Franche-Comté.

 

Après le décès de son épouse Monique, Jean-Claude aura du mal à surmonter son chagrin.

 

Les obsèques civiles qui ont eu lieu le samedi 30 juillet à 14 h au funérarium d'Avanne ont rassemblé la foule de ses amis et des amis de sa famille ainsi que ses collègues du Muséum de la Citadelle de Besançon. Les dons recueillis au cours de la cérémonie seront reversés au bénéfice de la protection du lémurien grand hapalémur.

 

Nous présentons nos condoléances à son épouse et à ses trois enfants.

 

cliché ©archives carvy

09/07/2011

Tigres de Sumatra

tigre,sumatra,tigre de sumatra,wwf12 tigres filmés par une caméra-piège

dans une forêt menacée à Sumatra

 

En Indonésie, à Bukit Tigapuluh (au centre de Sumatra)  début 2011, 12 tigres ont été découverts et photographiés par les équipes du WWF sur une période de deux mois. Parmi ces tigres, deux mamans et leurs petits. Une caméra vidéo placée dans la même région a réussi à filmer, grâce à des capteurs infrarouges, trois jeunes tigres pendant qu’ils jouaient dans les feuillages.

 

« Notre équipe a été ravie de découvrir 47 images de tigre sur nos caméras. Nous avons pu identifier, sur ces images, 6 tigres différents. », se réjouit Karmila Parakkasi, responsable de l’équipe de recherche sur le tigre de Sumatra au WWF Indonésie. « Il s’agit du plus grand nombre de tigres et d’images de tigres jamais découverts, et ce, uniquement pour le premier mois de l’étude. Les résultats du deuxième mois sont encore plus impressionnants puisque nous avons découvert non pas une mais deux familles de tigres. Soit 6 tigres supplémentaires ! »

 




 

Une forêt menacée par l’industrie des pâtes et papiers

 

Cette famille de tigres est pourtant menacée par le déboisement de leur territoire par deux grandes compagnies papetières (Sinar Mas/APP et APRIL), et par les plantations de palmiers à huile.

 

« Les vidéos sont d’une importance énorme pour ces forêts. » explique Anwar Purwoto, directeur du programme forêts et espèces du WWF Indonésie. « Nous demandons aux concessions de la région de mettre leurs plans de côté et de protéger ces forêts à haute valeur de conservation. »

 

Seuls 400 tigres de Sumatra vivent encore à l’état sauvage

 

Trouver trois bébés tigres vivants est extrêmement rare, soulignent les experts en tigre du WWF. Classés en danger critique d’extinction, on estime qu’il ne reste plus que 400 tigres de Sumatra dans la nature.

 

Depuis mars, le WWF a intensifié ses efforts pour lutter contre la déforestation et étendre les zones boisées d’Indonésie. Aujourd’hui, seuls 3200 tigres vivent encore à l’état sauvage dans le monde. Le WWF travaille aujourd’hui à susciter les soutiens politiques, financiers et publics pour doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022.

 

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05/07/2011

MÉTALDEX défend la qualité des eaux comtoises

MÉTALDEX défend la qualité des eaux comtoises

 

Collaboration originale entre universités, entreprises et collectivités, le projet METALDEX met en œuvre en Franche-Comté une série de mesures concrètes destinées à réduire l'impact de la pollution industrielle sur la qualité de l'eau.

Le programme est ambitieux et l'enjeu d'importance dans une région fortement industrielle, particulièrement concernée par les rejets de métaux lourds.

 

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Vallée de l'Ognon à Cussey


Au problème posé par la pollution de l'eau, la réponse doit être collective et transdisciplinaire. C'est partant de ce postulat que s'est monté en 2009 et pour quatre ans le projet MÉTALDEX, associant dans une même réflexion des universitaires, des industriels et des collectivités locales. Le projet est piloté par le laboratoire Chrono-environnement de l'Université de Franche-Comté, fort de compétences en chimie environnementale, ingénierie des eaux, chimie verte, biologie environnementale et hydrobiologie.

 

Son expertise multidisciplinaire est renforcée par les apports scientifiques de deux instituts européens travaillant sur les mêmes problématiques environnementales : le G. Ronzoni Institute de Milan en Italie et le PROTMED Institute de Bucarest en Roumanie. Mis en place à l'initiative de l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, MÉTALDEX bénéficie du soutien de la Région Franche-Comté et du CNRS. Il associe à ses recherches cinq partenaires industriels comtois : ZINDEL INDUSTRIE à Devecey (25), SILAC INDUSTRIE à Champlitte (70), ÉLECTROLYSE ABBAYE D'ACEY à Vitreux (39), PAPETERIE DU DOUBS à Novillars (25) et CŒUR D'OR à Maîche (25).

 

Pollutions métallique, minérale, organique en baisse


Afin de répondre aux normes environnementales en vigueur aux plans national et européen, le projet a pour objectifs principaux : la réduction des rejets industriels ; l'optimisation des stations industrielles et urbaines de décontamination ; l'évaluation de l'impact environnemental et sanitaire du rejet comme du traitement des substances jugées toxiques.

 

Bioessais écotoxicologiques, technologies innovantes ou bioprocédés de fabrication, les techniques issues de la recherche sont mises en application sur site industriel et génèrent l'embauche en entreprise de jeunes chercheurs universitaires. « Les résultats sont prometteurs puisqu'à mi-parcours du programme, les flux polluants émis par les entreprises en direction des cours d'eau ont notablement diminué », affirme Grégorio Crini, responsable du projet au laboratoire Chronoenvironnement. « Les mesures effectuées révèlent une présence moindre de métaux (cuivre, nickel, zinc...), de minéraux (sels) ou de substances organiques dans le Doubs, le Salon, le ruisseau des Charmes ou l'Ognon »


Contact : Grégorio Crini - Laboratoire Chrono-environnement Université de Franche-Comté//CNRS.

Tél. (0033/0) 3 81 66 57 01 - gregorio.crini@univ-fcomte.fr

 

Source :

En direct, journal de la recherche et du transfert de l'Arc jurassien, n° 37 juillet-août 2011. Université de Franche-Comté Ed.

25/06/2011

Sortir du nucléaire

logo-sdn.gifLa sortie du nucléaire marque des points

 

 (Dernière mise à jour 05/01/2014)

 

Ces dernières semaines voient la sortie du nucléaire progresser en Europe. La Suisse a décidé de sortir en 2034, l’Allemagne en 2022, les Italiens ont refusé la relance du nucléaire par référendum. Même en France, bastion du nucléaire, des lignes bougent...

 

Allemagne - Le dernier réacteur sera arrêté en 2022 !

Le 30 mai, le ministre de l’Environnement Norbert Röttgen a annoncé formellement que l’Allemagne – la 4e économie mondiale et la première d’Europe - sortira du nucléaire en 2022. Le gouvernement d’Angela Merkel annule donc la loi d’octobre 2010 qui repoussait la sortie jusqu’en 2036. Une semie-victoire pour le mouvement écologiste allemand, qui préconisait un délai de sortie beaucoup plus rapide et restera mobilisé.

 

Allemagne - L’Agence Fédérale de l’Environnement préconisait la sortie du nucléaire dès 2017

Selon une étude publiée en mai 2011 par l’Agence Fédérale de l’Environnement (Umweltbundesamt), intitulée « Réorganisation de la production électrique en Allemagne », une sortie totale du nucléaire à échéance 2017 est possible, sans nuire à l’approvisionnement électrique et sans aller à l’encontre des objectifs de lutte contre le changement climatique.

 

Référendum en Italie - 94% des votants rejettent la relance du nucléaire

Le 13 juin 2011, 25 millions d’Italiens (94% des votants) ont dit "non" à la relance du nucléaire, voulue par Silvio Berlusconi. Ce vote souverain marque un adieu sans doute définitif à l’atome dans la Péninsule.

 

Suisse - La sortie du nucléaire à l’horizon 2034

Le 25 mai 2011, le gouvernement suisse (le Conseil fédéral) a décidé d’engager le pays sur la voie de la sortie du nucléaire, à échéance 2034. Les centrales nucléaires helvètes seront mises à l’arrêt à la fin de leur durée d’exploitation et ne seront pas remplacées. Le 8 juin 2011, les députés du Conseil national ont voté plusieurs motions allant dans le même sens.

 

Japon - 11 gouverneurs pour la réduction ou la suppression des centrales

Selon une étude menée par le quotidien japonais Asahi Shimbun, 11 des 47 gouverneurs des préfectures du Japon ont déclaré que les centrales nucléaires devaient être supprimées ou voir leur nombre diminuer à l’avenir.

 

Japon - Création d’une fondation pour la sortie du nucléaire

Monsieur Son, le président de la Softbank (la plus grande entreprise de téléphones portables du Japon) a annoncé le 20 avril 2011 la création de la "Fondation des énergies naturelles" dont le but est la sortie du nucléaire (1).

 

France - La région Nord-Pas de Calais pour la sortie du nucléaire

Le 14 avril 2011, le conseil régional du Nord-Pas de Calais a adopté une motion prenant position pour la sortie du nucléaire. Dans cette région est implantée la centrale nucléaire de Gravelines, la plus importante d’Europe.

 

France - La région Auvergne demande la sortie du nucléaire

Le 19 avril 2011, le Conseil général d’Auvergne a adopté à la majorité une motion demandant au gouvernement "de décider au plus vite de sortir de la dépendance au nucléaire".

 

France - La ville de Strasbourg demande l’arrêt de la centrale de Fessenheim

Le 15 avril 2011, la Ville de Strasbourg a adopté une motion intitulée "Arrêtons Fessenheim". On ne saurait mieux dire !

 

Pologne - Le programme nucléaire devrait être "ré-examiné" à la lumière de la décision allemande

Le 30 mai 2011, l’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire en 2022. La Pologne, qui avait pourtant confirmé son programme nucléaire après le déclenchement de la catastrophe de Fukushima, déclare devoir "ré-examiner" ses projets nucléaires suite à la décision allemande.

 

La position de l'Église de France sur le traitement des déchets nucléaires

Les catholiques organisaient jeudi soir à Joinville, en Haute-Marne, une rencontre publique sur l’enfouissement de déchets nucléaires sur le site voisin de Bure. Interview de Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes. Voir à ce propos l'article de Sciences et Avenir.

 

Ouvrage de Sezin Topçu, La France nucléaire, l’art de gouverner une technologie contestée, Seuil, 349 p., 21 euros. (Janvier 2014).

Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS, membre du Centre d'étude des mouvements sociaux à l'institut Marcel Mauss - EHESS auteur de La France nucléaire, l'art de gouverner une technologie contestée. au Seuil.

Article offert par Mediapart : Sezin Topçu : « Le nucléaire gouverne par le secret »
Vidéo dans l'article. Pourquoi la société française a-t-elle si bien accepté le nucléaire ? Pour la chercheuse Sezin Topçu, c’est le résultat de stratégies très efficaces : la politique du fait accompli et l’art de gouverner par le secret.

 

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13/06/2011

Le Lynx dans le Jura

lynx,jura,franche-comté,raydelet,biodiversité,prédateurs,loup-cervier,felis lynxLe Lynx boréal dans le Jura

 

Lynx lynx Linné 1758 (famille des Félidés)

 

par André Guyard

(dernière mise à jour : 7 avril 2017)

 


 

Le sauvetage de deux petits lynx orphelins par Athenas (voir article relâcher de deux jeunes lynx), a soulevé une polémique dans le monde des chasseurs francs-comtois. C'est l'occasion de faire le point sur ce prédateur magnifique.

 

Appelé autrefois Loup-cervier, d'une stature équivalente à celle d'un berger allemand, le Lynx boréal est beaucoup plus grand que le Chat domestique et le Chat sauvage. Il est doté d'un arrière-train puissant, de longues pattes, d'une queue très brève et noire à l'extrémité. Ses oreilles se terminent par un long pinceau de poils. Le pelage roussâtre ou gris, plus ou moins couvert de taches foncées. La face ventrale est plus claire et à peine tachetée.

 

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Lynx boréal

(dessin de H. Diller)

 

Les formes de lynx à pelage tacheté se rattachent à l'espèce ibérique Lynx pardina, connue sous le nom français de Lynx pardelle. En fait, les deux formes de lynx s'hybrident entre elles. Chez l'espèce ibérique, Lynx pardina, la coloration et les taches sont plus contrastées que chez les sujets nordiques. En maintes régions, par exemple dans les Carpathes, on rencontre des sujets très tachetés et d'autres qui le sont à peine.

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Lynx pardelle de la péninsule ibérique

(dessin de H. Diller)

 

 

Dimensions : Longueur totale du corps : 80 cm-130 cm ; queue de 11-25 cm ; hauteur au garrot : 60-75 cm ; poids : 15-38 kilos. Le mâle est un peu plus grand et plus lourd que la femelle.

 

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Empreintes de lynx boréal dans la boue

(cliché P. Dahlström)

 

Les empreintes ressemblent beaucoup à celles du Chat, mais elles sont plus grandes. L'empreinte de la patte antérieure mesure environ 6,5 cm de long et 5 cm de large alors que celle de la patte postérieure mesure 7,5 cm de long sur 6 cm de large.

 

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Empreintes de lynx boréal dans la neige

(cliché P. Dahlström)

 

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Empreinte dans la neige

 

Répartition : Le Lynx boréal occupe le centre et le nord de l'Eurasie ainsi qu'en Amérique du Nord (Alaska. Canada). Aux États-Unis et dans le sud du Canada, on rencontre également deux autres espèces : le Lynx du Canada (Lynx canadensis)un peu plus petit et le Lynx roux (Lynx rufus). En Eurasie, on rencontre le Lynx boréal jusqu'à l'Himalaya et le Deccan au sud et le bord de la toundra au nord.

 

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Lynx du Canada (Cliché J. Chester)

 

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Lynx roux (Cliché Don Debold)

 

Le Lynx boréal était autrefois bien répandu dans la plus grande partie de l'Europe continentale, surtout dans la taïga et les forêts de montagne. Actuellement, il est éteint dans la plupart des pays d'Europe et il ne subsiste que de petites populations en Péninsule Ibérique, Scandinavie ainsi que dans l'est et le sud de l'Europe : Balkans, Tatras, Carpathes. Actuellement des programmes de réintroduction du Lynx dans sa zone de répartition d'origine et notamment en Suisse et dans d'autres régions d'Europe. C'est ainsi qu'il a déjà été réintroduit en Allemagne (Forêt de Bavière), en Suisse (depuis 1970), en Yougoslavie et en France (Vosges) depuis 1983.

 

Petite vidéo filmée par Vincent Munier et Marie Amiguet.

 

En Franche-Comté, notamment dans le département du Doubs, le Lynx boréal avait disparu dans les années 1950. Cette disparition n'a pas été subite. La raréfaction de l'espèce a été progressive au cours des siècles pour aboutir à son extinction à la fin du XIXe siècle. Comme dans d’autres pays d’Europe, plusieurs facteurs ont contribué à la disparition du lynx jurassien : déforestation importante, raréfaction des populations d’ongulés sauvages (chevreuil, chamois) et destructions directes perpétrées sur une population en constante régression. La dernière donnée connue fait état d’un individu abattu sur la commune de Salins-les-Bains en 1885, dans le Jura.

 

C'est à la faveur de la réintroduction d'une vingtaine d'individus en Suisse entre 1972 et 1975, que certains d'entre eux ont franchi la frontière. Le retour de l’espèce dans le Massif jurassien est attesté par le tir d’une femelle le 20 octobre 1974 à Thoiry, dans l’Ain.

 

Avec une aire de répartition de 8496 km2, et une densité moyenne de 1 à 1,5 Lynx pour 100 km2, l'espèce est aujourd'hui bien implantée dans le massif.

 

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Répartition du Lynx en Europe (1) et en France (2)

(d'après Pôle Grands Prédateurs Jura)

 

Depuis cette date, le Lynx a colonisé une grande partie de la façade est du pays, principalement dans les trois grands massifs montagneux que sont les Alpes, le Jura et les Vosges. Une petite vingtaine de départements français est concernée par la présence du félin, que ce soit de façon permanente, irrégulière ou récente.

 

Mais c’est dans le Massif jurassien (Ain, Jura, Doubs) que l’espèce est la mieux implantée.

L’aire de présence totale du Lynx en France, au cours de la période triennale 2005-2007 est de 17 307 km2. La répartition par massif est la suivante :

 

* Massif jurassien : 8946 km2

* Massif alpin : 4734 km2

* Massif vosgien : 3627 km2.

 

Il n’existe aucune méthode directe permettant de connaître de façon certaine le nombre de lynx vivant en France. Le procédé le plus logique pour tenter d’évaluer l’effectif de la population est d’effectuer le rapport entre la surface de présence estimée et la densité théorique de référence. Les valeurs de densités retenues sont celles déterminées par Breitenmoser-Würsten et al. (2007) dans le Massif jurassien variant de 1,1 à 1, 6 individus pour 100 km2.

 

 En tenant compte des réserves inhérentes à cette méthode (sur ou sous estimation de l’aire de présence occupée, extrapolation de la densité mesurée dans un secteur à l’ensemble de l’aire de présence), l’effectif de lynx en France, au cours de la période 2005-2007, serait de 112 à 163 individus avec une l'estimation par massif suivante (cf Pôle Grands Prédateurs Jura) :

 

  • Massif jurassien : 74 à 108 individus,
  • Massif vosgien : 23 à 34 individus,
  • Massif alpin : 15 à 22 individus.

 

Habitat : surtout les forêts (de feuillus, conifères ou mixtes) comportant des éclaircies. Également lieux secs, rocheux, riches en buissons. De la plaine à la haute montagne (2700 m).

 

Biologie : Rarement en couples les lynx sont normalement solitaires, crépusculaires et aussi nocturnes et diurnes. Une seule portée de 2 à 3 jeunes voit le jour en été, dans une tanière on dans un arbre creux, une fente de rocher ou tout autre site similaire. Les jeunes restent en compagnie de leur mère jusqu'à l'année suivante. Leur voix est semblable à celle des chats domestique et sauvage mais au printemps le mâle émet un cri perçant lors du rut. Son hurlement prend fin par un grondement plus doux.

 

Le Lynx occupe un territoire allant de 10 à 300 km carrés (celui du mâle recouvre normalement ceux de plusieurs femelles qui sont plus petits). Dans son territoire, il suit des itinéraires plus ou moins réguliers. Le repaire où les jeunes naissent se trouve à la base d'un arbre creux, parmi des rochers, sous un arbre renversé. Perception des mouvements excellente, ouïe très fine. Chasse à l'affût et à l'approche.

 

Nourriture : Le régime alimentaire du lynx boréal se compose quasi exclusivement d'ongulés de taille moyenne (Chevreuil et chamois). Il y a des variantes à ce régime mais elles concernent surtout les subadultes (jeunes en cours de dispersion qui consomment une part importante de petites proies, notamment des renards).

 

Reproduction et longévité : copulations au printemps (plus tôt dans le sud, plus tard dans le nord). Gestation : 9 à 11 semaines. Généralement 2 ou 3 petits qui ouvrent les yeux à la fin de leur 2e semaine et sont allaités environ 2 mois, âge auquel ils quittent le nid et commencent à manger des aliments solides. Durant les premières semaines, le mâle participe parfois à leur élevage. Les jeunes restent généralement avec leur mère jusqu'à la fin de leur première année et acquièrent la maturité sexuelle à 2 ans environ. Longévité : 18 ans.

 

Voix: semblable à celle des Chats sauvage et domestique ; au printemps cri perçant du mâle en rut: hurlement prenant fin par un grondement.

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(dessin de B. Pearson)

 

Le jeune lynx de Plaimbois-du-Miroir

 

En octobre-novembre 2012, les habitants du village de Plaimbois-du-Miroir (Doubs) se sont passionnés pour un jeune lynx.

 

Bien connue de Stéphane Regazzoni, agent des services de l’Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), sa mère l’avait mis au monde en juin dernier avec deux autres bébés dans la vallée du Dessoubre. Pour des raisons probablement alimentaires et biologiques, cette dernière l’a perdu ou abandonné, ce rejeton étant génétiquement le plus faible.

 

Le jeune félin a plusieurs fois été repéré aux abords du village, et notamment dans le bâtiment de stockage de fourrage de l’exploitation de Marie-Thérèse et Patrice Devillers, ce dernier étant par ailleurs le maire des lieux. Dimanche, il a été signalé dans le garage de Cyrielle et Julien Boillon et, mardi après-midi, plus précisément localisé sur des bottes de foin, dans leur grange, où François Vuillemin correspondant local de presse (Est Républicain) a pu l’approcher et le prendre en photo.

 

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Le jeune lynx de Plaimbois-du-Miroir

© François Vuillemin

 

Alertés par l’ONCFC du Doubs et son directeur, Emmanuel Renaud, Gilles Moyne et deux bénévoles du centre Athenas de l’Étoile (39) ont obtenu les autorisations administratives pour essayer, mardi soir, de capturer l’animal, qui se nourrit actuellement de chats de ferme.

 

Si Gilles Moyne l’a touché avec son épuisette, le félin est cependant parvenu à trouver un passage sous la charpente de la ferme, avant de disparaître dans la nature.

 

Ajout du 7mars 2016 (info France3 Franche-Comté): un lynx aperçu et filmé dans la région de Pontarlier.

 

 

Doit-on s'inquiéter du retour du Lynx et du Loup dans le massif jurassien ?

 

La prédation exercée sur le cheptel domestique crée une gêne pour l'activité pastorale et les mesures de protection peuvent nécessiter des modifications dans le fonctionnement des exploitations agricoles et les pratiques de chasse. Ainsi, quels sont ces éléments qui déterminent les oppositions actuelles aux Lynx en Franche-Comté ?

 

Dans le cadre d'un stage de fin d'études consacré aux grands prédateurs que sont le Lynx et le Loup, Marie MONROLIN1 & Farid BENHAMMOU ont recueilli une quarantaine d'entretiens semi-directifs de mai à août 2014 dans les départements du Jura et du Doubs, auprès des acteurs locaux, régionaux et nationaux concernés par la problématique : professionnels de l'élevage, chasseurs, écologistes, scientifiques et membres des services de l'État (DREAL, DDT). Ils ont cherché à connaître l'origine des conflits entre les activités humaines et les grands prédateurs, la gestion et les mesures actuellement mises en place, les contraintes qu'elles peuvent amener, et éventuellement les propositions de solutions pouvant ressortir du terrain afin de mettre en place une anticipation durable. Ci-dessous un extrait des conclusions de ces deux auteurs.

 

  1. Origine des conflits entre activités humaines et grands prédateurs

 

Contrairement au massif des Alpes, le massif du Jura est majoritairement pâturé par des vaches montbéliardes pour la production de lait. Le secteur laitier et fromager est un enjeu économique important, notamment grâce à l'AOC Comté, qui permet le maintien d'un élevage en pays de montagne, avec une agriculture herbagère importante et la forte valeur ajoutée du lait.

 

Les troupeaux ovins y sont rares et modestes, répartis entre quelques éleveurs professionnels et une majorité de pluriactifs et de particuliers. Les éleveurs ovins conduisent leurs troupeaux sous forme de lots en parcs clos non gardés par l'homme, sur les terroirs les plus difficiles (VANDEL et al., 2001). Ces élevages sont les plus vulnérables aux attaques de grands prédateurs. Les attaques de Lynx, environ une centaine par an et les pertes sont de une à trois bêtes par an, indemnisées par l'État. Cependant la moitié des attaques de Lynx sur le massif jurassien est concentrée sur quelques exploitations. Ces foyers d'attaques sont généralement situés dans des parcs enclavés en forêt, une situation reconnue très favorable aux attaques de Lynx (STAHL et al, 2002). Dans ces contextes très particuliers, il a été montré que certains individus, dits «  spécialisés  », développaient un comportement de prédation régulier sur les moutons (STAHL et al., 2001). La disposition du lot (isolement, densité de la végétation, non gardiennage) favoriserait également l'émergence de tels comportements. Ce sont ces fortes concentrations d'attaques, qui ne concernent pourtant que quelques troupeaux, qui engendrent des situations de crispation de la part de l'ensemble des représentants du monde agricole sur le territoire franc-comtois, et des revendications pour une intervention sur les individus spécialisés (MONROLIN, 2014).

 

La situation concernant le Lynx reste conflictuelle, puisqu'un Lynx connu pour être responsable d'un foyer d'attaque a été braconné en 2014. Ainsi, la dynamique anti-Lynx est fluctuante en Franche-Comté, avec des phases différentes et des pics d'oppositions au rythme des attaques de Lynx.

 

L'arrivée du Loup en Franche-Comté provoque des réactions vives typiques des nouveaux fronts de colonisation (BENHAMMOU, 2007), et certaines exploitations dont le fonctionnement n'était pas menacé par des attaques ponctuelles de Lynx se retrouvent en difficulté face aux attaques de Loup.

 

Pour les éleveurs, les attaques et les dégâts de loups sur les troupeaux sont beaucoup plus impressionnants et choquants que les attaques de Lynx, qui causent moins de dégâts, directs et indirects aux troupeaux. Elles ont moins de conséquences économiques et psychologiques pour les éleveurs. Cette différence de contrainte au niveau des prédations et des mesures de protection sont des arguments qui font que le Lynx est valorisé par rapport au Loup par la majorité des acteurs locaux, et par les représentants des éleveurs eux-mêmes. Cette conception du Lynx comme un «  moindre mal  », est flagrant dans la sphère personnelle et les échanges individuels. En revanche, dès que l'on se situe dans un discours public syndical ou une manifestation, c'est le regain de tensions contre « tous les prédateurs » qui domine, Lynx et Loup étant mis au même plan.

 

Concernant les troupeaux de bovins, le Lynx n'a cependant jamais été une source d'inquiétude pour les éleveurs, que ce soit pour les éleveurs de vaches laitières ou allaitantes. Les représentants de la filière n'étaient d'ailleurs pas directement impliqués dans les problématiques de prédation de Lynx.

 

La protection du Lynx sur le massif jurassien constitue aussi une contrainte pour l'activité de la chasse, qui peut représenter des menaces et des risques sur ces espèces (braconnage, battues, mobilisation politique éventuelle) (BENHAMMOU, 2007). Bien que les fédérations des chasseurs du Jura, du Doubs et de l'Ain soient partenaires du suivi du Lynx dans le massif jurassien, la majorité des chasseurs, qui voit toujours ce félin comme un concurrent direct, reste réticente aux mesures de protection de l'espèce et demande une régulation de l'espèce pour protéger les ongulés.

 

Deux tendances ressortent des conflits avec le Loup et le Lynx sur le massif jurassien, qui mettent en avant les différences d'appréhension en fonction des espèces et des acteurs.

 

Ainsi, pour le Lynx, l'opposition principalement portée par les acteurs cynégétiques. Ils demandent une régulation du Lynx, alors que les représentants agricoles, sont plutôt favorables au tir ciblé de Lynx « spécialisé » dans les cas des foyers d'attaques évoqués précédemment. Le tir vise ici tout simplement à acheter la paix sociale. La potentialité du retour du Loup va alors desservir le Lynx et le remettre sur «  le devant de la scène  », même si le nombre global d'attaques de Lynx sur cheptel domestique diminue.

 

En revanche, pour le Loup, l'opposition est davantage portée par le monde agricole, en particulier les syndicats agricoles, et soutenue par le monde cynégétique. Les chasseurs se présentent alors comme des partenaires du monde agricole et de la puissance publique, en proposant leur service pour participer à la régulation de l'espèce par des tirs de prélèvement lors de battues (MONROLIN, 2014). Ces revendications sont soutenues et portées par certains élus locaux qui exercent une pression sur les préfets pour les obtenir.

 

Face à ces oppositions et la montée des conflits, les acteurs de l'environnement s'organisent pour assurer des populations pérennes de Lynx et de loups et favoriser la cohabitation et le dialogue en mettant en place des mesures de protection des troupeaux.

 

         2. Gestion et mesures mises en place

 

Comme pour le Loup, le suivi biologique de la population de Lynx est coordonné par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), qui réalise également les procédures de constat de dommages aux troupeaux. Le procédé d'indemnisation des dommages est en place et à la charge des Directions Départementales des Territoires, avec cependant des difficultés d'harmonisation des barèmes en fonction du prédateur, ce qui génère parfois l'incompréhension de la part des éleveurs. Cette administration et les procédures d'indemnisation subissent souvent les pressions politiques du préfet et de certains élus, contribuant à rendre difficile une gestion sereine et équitable des dossiers. Le climat politique local devient ainsi déterminant. Enfin, des interventions d'effarouchement ou de prélèvement sont possibles sur les deux espèces, à la différence qu'il n'existe pas d'arrêté ministériel pour dérogation à la protection de l'espèce Lynx, et que chaque cas doit fait l'objet d'une dérogation validée par le Conseil National de Protection de la Nature. Cependant, le passage de la décision par Paris, concernant une espèce gérée localement, ne facilite pas les débats avec les acteurs locaux.

Que ce soit pour le Lynx ou pour le Loup, les bases des mesures de protections promues par l'État sont similaires dans l'ensemble, avec la recommandation d'une présence humaine permanente, de chien de protections, et de clôture. Plusieurs facteurs sont cependant à prendre en considération pour comprendre les divergences en termes de politique de gestion en fonction des prédateurs.

Tout d'abord, ces mesures préconisées par l'État ont été développées dans un contexte d'élevage ovin dans le massif alpin et ne correspondent pas toujours au contexte de l'élevage ovin en Franche-Comté. De plus, du fait de la différence, en fonction des deux espèces, des modes d'attaques, des dégâts occasionnés et des moyens financiers et humains mis à disposition pour la gestion, les mesures de protection ne peuvent pas forcément être mises en place de la même façon.

En comparaison avec le dossier Loup, par l'ampleur de dégâts sur le cheptel et les enveloppes mises en œuvre, le dossier Lynx est le parent pauvre des politiques publiques concernant la protection et les gestions des grands prédateurs. Par exemple, les fonds publics consacrés au Lynx sont de l'ordre de 150  000 euros[1] alors que le budget Loup est de l'ordre de 10 millions.

L'absence d'une politique de financement des mesures de protection et d'accompagnement technique des exploitations agricoles constitue l'un des freins les plus importants pour la cohabitation avec le Lynx. Cette absence de mesures de protection a poussé des acteurs de l'environnement[2] à créer l'association «  Pôle Grand Prédateurs Jura  » (PGPJ) en 2007, soutenue financièrement par la DREAL Franche-Comté, afin de placer des chiens de protection, adaptés au système d'élevage en lots, pour contrer les attaques de Lynx, mais aussi pour permettre aux éleveurs d'anticiper le retour du Loup. Ce système de protection a fait ses preuves, puisque la plupart des exploitations équipées d'un chien n'a plus subi d'attaque de Lynx depuis. Le conseil général du Jura est venu en renfort du PGPJ en soutenant le dispositif d'acquisition d'un chien de protection par les éleveurs. Cela doit beaucoup à l'engagement personnel du Président socialiste du conseil général, Christophe PERNY, qui avait pris position pour les grands prédateurs et particulièrement pour le Lynx dont il souhaitait faire un emblème du département. Son opposition et une partie de son camp politique l'ont cependant énormément attaqué sur ses positions environnementales. Homme politique réputé intègre, indépendant et honnête, il doit céder sa place lors des élections départementales de 2015, véritable hécatombe pour les élus locaux socialistes. Des facteurs politiques nationaux ont vraisemblablement desservi cet élu, mais l'avenir du PGPJ qui pallie les déficiences locales en matière de gestion du Lynx se pose alors clairement.

Pour le Lynx, les mesures qui sont avérées les plus efficaces pour la protection des troupeaux sur le massif jurassien sont l'utilisation de clôture électrique et la présence d'un chien de protection avec le troupeau a montré son efficacité contre le Lynx. Cependant, les pouvoirs publics n'ont pas le même investissement en ressources humaines et financières que pour l'ours ou le Loup. Ces mesures ont un coût et ne sont pas forcément «  rentables  » pour l'éleveur si celui-ci ne subit que quelques attaques par an.

III. Freins à la gestion : résistance au changement et pouvoir périphérique

Ces actions en faveur de la cohabitation entre les activités humaines et les grands prédateurs se heurtent à des résistances au changement de la part, de certains acteurs du monde agricole et de la chasse.

Malgré une forte implication des acteurs des services de l'État sur le terrain, le manque de moyens techniques et financiers pour faire face aux attaques se fait sentir dans les territoires du Lynx. Pour les représentants agricoles, l'élevage de petits troupeaux, souvent divisés en lots, rend difficile, voire impossible l'application de ces mesures. Plus que la mise en place de mesures de protection, c'est l'organisation du système agricole qu'il s'agit de repenser pour faire face au retour des grands prédateurs. Mais derrière des arguments en apparence techniques, se cache en réalité une résistance idéologique refusant la prise en compte d'une contrainte naturelle associée à une politique de protection de la nature.

  1. Des solutions locales pour une meilleure acceptation des prédateurs

Pour se faire entendre, les acteurs locaux décident de prendre les choses en main, emploient différentes stratégies et proposent d'eux-mêmes des politiques d'accompagnement. Les services déconcentrés de l'État (DREAL, DRAAF, DDT), préoccupés par la cohabitation proposent des politiques d'accompagnement des éleveurs face aux attaques de Lynx en concertation avec les acteurs de la profession agricole. La création d'un poste de technicien pastoral, le financement de mesures expérimentales pour la protection des troupeaux contre le Loup, et la négociation de financement pour la protection des troupeaux contre le Lynx sont autant d'actions qui démontrent la volonté des services déconcentrés de l'État d'améliorer la cohabitation entre les hommes et les grands prédateurs.

Les associations de protection de l'environnement de leur côté proposent des actions locales de protection du Lynx, comme la mise en place par le Centre Athénas de signalisation routière sur les zones connues de collisions avec des Lynx, et des actions à l'échelle nationale avec la rédaction d'un plan Lynx et également des mesures pour le Loup.

Afin d'améliorer la cohabitation entre les activités d'élevage et les grands prédateurs, le Parc Naturel Régional du Haut-Jura a souhaité encourager plusieurs éleveurs ovins en affichant un soutien financier et humain dans leurs initiatives de protection des troupeaux. Les idées et les expérimentations de mesures venant d'éleveurs locaux sont ainsi moins sujettes aux controverses et aux critiques que des mesures proposées par les services de l'État, et souvent mieux acceptées par les autres éleveurs.

Alors que la présence du Lynx aurait pu permettre de préparer le retour du Loup, l'opposition de certains acteurs et les difficultés des pouvoirs publics à mettre en œuvre une politique lisible rendent difficile toute anticipation. Pourtant, concernant le Lynx, les services de l'État ne sont pas inactifs à l'image de la DREAL ou des DTT, mais ces dernières ne reçoivent ni les moyens, ni la commande politique claire pour asseoir la protection des grands prédateurs dans la région. Pour le Lynx, les pouvoirs publics ont longtemps utilisé la « béquille » du Pôle Grand Prédateur Jura à la mission avérée de service public dans l'installation et la promotion des mesures de protection. Le dossier Lynx est le parent pauvre de la gestion publique des grands prédateurs en France. Les mesures de protection sont identifiées, tout comme les résistances qui ne semblent pas insurmontables si une politique publique forte est décidée et mise en oeuvre à différentes échelles. De celle-ci également pourra résulter une vraie anticipation du retour du Loup qui paie les faiblesses surmontables du dossier Lynx.

 

Bibliographie

BENHAMMOU F. 2007. Crier au loup pour avoir la peau de l'ours : une géopolitique locale de l'environnement à travers la gestion et la conservation des grands prédateurs en France. Thèse de doctorat, Agro Paris Tech.

MERMET L., BILLE R., LEROY M., NARCY J.-B. & Poux X. 2005. L'analyse stratégique de la gestion environnementale : un cadre théorique pour penser l'efficacité en matière d'environnement. Natures sciences sociétés 13(2): 127-137.

MONROLIN M. 2014. Améliorer la cohabitation hommes - grands prédateurs : Le cas du lynx et du loup dans le Massif Jurassien. Mémoire de fin d'études, Master Agro Paris Tech Montpellier.

STAHL P., VANDEL J.-M., RUETTE S. & BALESTRA L. 2001. La prédation du lynx sur les moutons dans le massif du Jura. ONCFS rapport scientifique, CNERA Prédateurs - Animaux déprédateurs.

STAHL P., VANDEL J. M., RUETTE S., COAT L., COAT Y. & BALESTRA L. 2002. Factors affecting lynx predation on sheep in the French Jura. Journal of Applied Ecology 39(2): 204-216.

VANDEL J.-M., STAHL P., DURAND C., BALESTRA L., RAYMOND J. 2001. Des chiens de protection contre le lynx. Faune sauvage 254: 22-27.

 

 

[1] Il s'agit là d'un maximum, on en est à peine à quelques dizaines de milliers d'euros, mais le budget Lynx est difficile à définir.

 

[2] Dans l'analyse stratégique de la gestion de l'environnement, un acteur d'environnement est un acteur agissant concrètement pour le changement en faveur de la protection de l'environnement (associations, certaines administrations ...) (MERMET et al., 2005).

 

 

Dans son ouvrage (voir ci-dessous), Patrice Raydelet, président du Pôle Grands Prédateurs du Jura (PGPJ) évoque l'historique de la disparition et du retour du Lynx et du Loup dans le Jura et dresse l'état actuel des effectifs de ces prédateurs et de leur impact sur les troupeaux.

 

Il suggère les moyens de protection dont les éleveurs disposent, notamment l'usage d'ânes et de chiens de berger  comme le Patou.

 

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Couple de chiens patous

 

Le chien de montagne des Pyrénées ou Patou figure parmi les plus anciennes races françaises canines connues. Ce chien aux allures de seigneur a impressionné tous ceux qui l'ont croisé.

 

Le Patou séduit par sa puissance, sa fourrure, sa prestance. On s'y attache pour sa tendre affection et son dévouement sans borne.

 

Après avoir été le favori de la cour de Versailles, il est aussi la meilleure protection contre les prédateurs des troupeaux au Canada, en Israël et également en France. Sa présence dissuade les prédateurs comme les ours dans les Pyrénées, les loups, les lynx et surtout les chiens errants dans les Alpes

 

 

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Chien patou et troupeau de moutons

(cliché Patrice Raydelet)

 

Le Patou fait partie du troupeau avec lequel il vit. L’approche de tout élément étranger (animal, chien, randonneur, VTT, etc.) déclenche son intervention. À votre approche, le chien vient vous flairer pour vous identifier. Ensuite il regagne son troupeau. S’il estime que vous êtes trop près, il peut tenter de vous intimider. Il vaut mieux alors contourner largement le troupeau.

 

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Une mère et ses deux petits (cliché Patrice Raydelet)

 

En conclusion, en se référant à l’évolution positive de l’aire de présence régulière et l’ordre de grandeur moyen des effectifs, le statut de conservation du Lynx en France, sur la période 2005-2007, est jugé plutôt favorable.

 

Le pôle Grand Prédateurs Jura est optimiste. La situation géographique et le potentiel démographique du noyau de population font du Massif jurassien l’élément majeur d’une implantation durable du Lynx en France. En outre, les zones de contacts entre le sud du Jura et le nord des Alpes (Chaîne de l’Épine, Massif des Bauges, Chartreuse, Vercors) permettent aux subadultes, à la recherche de territoires inoccupés, de participer au processus de colonisation du Massif alpin. D’autre part, des indices de présence localisés dans la zone intermédiaire entre le nord du Massif jurassien et le sud du Massif vosgien laissent à penser qu’une connexion démographique entre ces deux populations soit en voie d’élaboration. Ces échanges permettraient un brassage génétique essentiel pour une population établie à partir d’un nombre relativement réduit d’animaux et pourraient aboutir à terme à la constitution d’une zone de présence compacte et homogène, indispensable à la conservation de l’espèce.

 

Début 2012, afin d'effectuer un comptage des lynx dans le secteur de la frontière avec la Suisse, dans les départements du Doubs, du Jura et de l’Ain, l’office national de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), la fédération régionale des Chasseurs de Franche-Comté, l’office national des Forêts, les fédérations départementales des Chasseurs et la Réserve Naturelle de la Haute Chaîne du Jura ont lancé une large étude de photographies intensives, L'échantillonnage comportait 74 points répartis sur 44 communes, couvrant une surface de près de 2 000 km².

 

En deux mois d’analyse, entre fin janvier et début avril 2012, 21 lynx ont été photographiés. Mais malgré ces flashages, certains animaux sont passés à travers le maillage du dispositif photographique et l'estimation sera corrigée en appliquant un modèle mathématique qui tiendra compte, en fonction du ratio d’individus enregistrés, de la probabilité que certains animaux aient pu échappé au dispositif. « Il y en aura peut-être un, deux, voire trois de plus. Mais nous sommes dans une fourchette normale, comparable à celle enregistrée par nos voisins suisses, d’1,2 individus pour 100 km² », explique Sylvain Gatti, chargé de l’enquête, qui a travaillé en partenariat étroit avec les différentes institutions dont les chasseurs qui ont aidé, par leur connaissance de la forêt et des indices potentiels, à placer les pièges photo aux endroits stratégiques.

 

Fait amusant, sur l'un des clichés recueillis, les auteurs de l'enquête ont eu la surprise de découvrir un loup, identifié formellement par les experts grenoblois. Ce loup a été photographié aux Molunes le 26 mars 2012, dans le sud du Jura à la frontière de l’Ain (voir l'article sur le Loup dans le Jura).

 

Voir également la vidéo sur le Lynx réalisée par le Muséum National d'Histoire Naturelle pendant le Tour de France

 

Sources :

 

Site du Pôle Grands Prédateurs Jura

 

Vidéo : Patrice Raydelet et le Lynx

 

 Ajout du 25 février 2016  : la situation du Lynx dans le Jura par Athénas

 

Schilling B, Singer D. & Diller H. (1986). - Guide des Mammifères d'Europe 284 p. Ed. Delachaux Niestlé.

 

 Ajout du 8 mars 2016 : Un lynx filmé dans le Haut-Doubs

 

Ajout du 15 avril 2016 : Que se passe-t-il lorsqu'un lynx rencontre un loup ?

 

Ajout du 14 février 2017 : un Lynx attaque deux moutons à Lods (Doubs)

 

Remerciements à Patrice Raydelet Président Fondateur du PGPJ pour sa correction du manuscrit. Ci-dessous, un fac-similé de son ouvrage sur le Lynx boréal.

 

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Patrice Raydelet (2006). - Le lynx boréal Coll. Les sentiers du naturaliste. 191 p. Delachaux & Niestlé Ed.

 

Le Lynx boréal : vidéo MNHN et Tour de France

Le Lynx dans la neige : vidéo Nat Géo Wild

Le Lynx dans la vallée de Joux : Video le Matin (janvier 2017)

 

Ajout du 7 avril 2017 : Un lynx pêcheur, une vidéo offerte par National Geographic

Le Lynx des Vosges

Lynx-Vosges-logo.jpgLe Lynx des Vosges

 

Le Lynx est un animal appartenant à la faune originelle des forêts vosgiennes et alsaciennes. Chassé, braconné, il a disparu au XXe siècle du massif vosgien.

Le projet de réintroduction du Lynx boréal dans le massif vosgien est né en 1972, date à laquelle, un groupe régional est créé dans le but de préparer les dossiers nécessaires à la réintroduction du félin et d'informer le grand public. Le débat entre "pro" et "anti-lynx" est tendu. Cependant, lors d'un colloque à Strasbourg, en 1978, les spécialistes européens donnent un avis favorable à la réintroduction du lynx en Alsace.

Le programme de réintroduction a débuté le 3 mai 1983, pour se terminer le 2 juin 1993. Cette réintroduction a concerné 21 animaux (12 mâles et 9 femelles), qui ont été relâchés sur 4 sites au cours de 12 opérations différentes :

 

- Massif de Taennschel, dans la forêt domaniale de Ribeauvillé (Haut-Rhin) : 3 individus en mai 1983 (Boric, Xenie, Alex) ; 2 individus en novembre 1983 (Eddy et Diana) ; 2 individus en avril 1984 (Oska, Pavel) ; 2 individus en juillet 1984 ; 2 individus en juin 1987 (Jack et Thibor), 1 individu en avril 1990 (Jacynthe) ; 1 individu en avril 1992 (Borka) et 1 individu en juin 1992 (Besquide). Au total, 13 lynx (8 mâles et 5 femelles) ont été relâchés au cours de 8 opérations différentes.

- Massif du Climont, sur la commune d'Urbeis (Bas-Rhin) : 4 individus (2 femelles et 2 mâles) ont été réintroduits en mars 1987 (Hectorine, Elisa, Sixty et Aloyse), au cours d'une seule opération.

- Massif du Rossberg, dans les forêts communales de Bourbach-le-Haut et de Masevaux (Haut-Rhin) : 1 mâle (Balkan) a été relâché en juin 1992 et 1 femelle (Tatra) a été relâchée en avril 1992, au cours de 2 opérations différentes.

- Massif du Grand Ballon-Markstein, dans la forêt domaniale de Guebwiller (Haut-Rhin) : 1 mâle (Frenz) et 1 femelle (Suzelle) ont été réintroduits en juin 1993 au cours d'une même opération.

 

La quasi-totalité des lynx relâchés sont originaires des Carpates (Slovaquie). Mais avant leur arrivée en France, ils ont tous été détenus en quarantaine, entre 6 mois et 2 ans, dans des zoos slovaques.

Dès leur arrivée en France, les félins ont été anesthésiés, examinés, vaccinés, tatoués et équipés de colliers émetteurs. Ils sont cependant restés quelque temps en cage, au zoo de Chizé (Deux-Sèvres), le temps de se "fortifier" à base de vitamines.

Malheureusement, pas tous les lynx réintroduits n'ont pu se reproduire et participer à la constitution de la population :

  • 6 lynx ont été trouvés morts : une femelle a succombé à la suite d'une gastrique hémorragique, un mâle et 2 femelles ont été victimes d'actes de braconnage et 3 lynx sont morts sans que les causes de ces décès aient pu être identifiées.

 

  • 2 lynx (1 mâle et 1 femelle) ont dû être repris : provenant du zoo du Birmingham en Grande-Bretagne, ils étaient trop imprégnés par l'homme.

 

  • 3 lynx réintroduits en 1992 (2 mâles et 1 femelle) ont vu leur collier cesser de fonctionner brutalement, respectivement après 37, 108 et 129 jours. L'arrêt des émissions après une période si courte est certainement dû à la mort, volontaire ou accidentelle, de ces lynx.

 

En admettant la mort de ces 3 lynx, le nombre d'individus potentiels ayant constituer la population de lynx dans les Vosges est de 10 individus seulement (6 mâles et 4 femelles).

 

 

Élisa, Alex ou Boric ont aujourd’hui disparu, tout comme Alex, Xénie ou Sixty qui ne répondent plus aux appels du collier émetteur.

 

Une population à la dérive

 

Au cours de l'hiver 2011-2012, une seule donnée de présence avérée du prédateur a été recueillie dans le massif du Donon. Il semble donc que la disparition du lynx dans les Vosges est irrémédiable. La descendance du groupe de 21 animaux graduellement réintroduits dans les Vosges entre 1983 et 1993, risque donc de s'éteindre rapidement, faute de relève, tant la chance de rencontre entre un mâle et une femelle est désormais infime. Pourtant, jamais un prédateur n'avait été autant suivi, espionné…

 

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Ce mâle, pris au piège photo le 17 mars 2012 au Donon représente l'unique survivant de l'espèce

 

 

Une unique donnée résume la situation critique du lynx boréal dans les Vosges : lors de l'hiver 2011-2012, les pièges photographiques éparpillés ça et là au cœur de la Ligne bleue n'ont révélé la présence effective que d'un seul animal, Douze clichés d'un mâle, toujours le même, pris dans le secteur du Donon, l'une des aires d'évolution dites régulières du félidé. Ailleurs, c'est le silence complet. Cette déconfiture n'étonne pas outre mesure François Léger, de la direction de la recherche et du développement de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) basée à Gerstheim, dans le Bas-Rhin.

"Depuis les années 2008-2010, le volume de données recueillies sur le terrain est en chute libre. Cela se traduit par une nette rétractation des zones de répartition et forcément une diminution du nombre d'individus. Le dernier cas de reproduction avéré, une femelle observée avec un jeune dans le massif du Taenchel, date de l'hiver 2008-2009" ajoute le spécialiste, co-animateur du Réseau Lynx avec son collègue Alain Laurent.

Bref, après l'espoir d'une implantation pérenne entre 2000 et 2005 où l'ONCFS avait même constaté une expansion territoriale de l'animal vers le nord de la vieille montagne, c'est bien le phénomène inverse qui se produit actuellement. Résultat : alors que la population était estimée au-delà d'une vingtaine de sujets il y a encore 7 ans, il en subsisterait aujourd'hui tout juste une poignée. Autant dire que l'avenir de ce gros chat à la robe parcimonieusement tachetée est plus que compromise.

 

Le réseau Lynx dans le massif vosgien

 

Créé après son retour dans le Jura afin d'évaluer les dommages qu'il pouvait occasionner sur le cheptel domestique, le Réseau Lynx s'est étendu ensuite au massif vosgien. Il compte 345 correspondants, des naturalistes, techniciens de fédération de chasse, agents de l'ONCFS. de l'ONF, de la gendarmerie...

Difficile de passer entre les mailles d'une telle trame d'observateurs avertis renforcée de surcroît par les mouchards photographiques. Car, malgré sa personnalité farouche et solitaire, l'animal se trahit par les indices qu'il sème : traces dans la neige, reliefs de proies, crottes ou bouloches de poils. "L'hiver dernier, 60 membres du réseau ont parcouru 2.500 km dans la neige en condition optimale et ils n'ont rien observé de significatif", souligne François Léger qui voit dans le braconnage un coupable idéal quand d'autres spécialistes de l'animal ciblent plutôt le mitage routier de la montagne pour l'exploitation forestière ou le développement de la fréquentation touristique. Une forte emprise humaine qui épargne encore le vieux karst jurassien où les effectifs de lynx se portent bien et dépassent la centaine de spécimens. Depuis le mois de décembre, l'ONCFS a donc déployé les grands moyens pour y voir plus clair : elle a placé 60 pièges photographiques sur un périmètre de 300 km2, là où l'espèce est censée se manifester. Trois semaines après l'installation du dispositif, aucune présence n'a été détectée. Bilan final en mars 2013.

Source :

Patrice Costa, Est Républicain (06/01/2003).

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Le Lynx boréal : un magnifique félin !

 

Voir également la vidéo sur le Lynx réalisée par le Muséum National d'Histoire Naturelle pendant le Tour de France

12/06/2011

Relâcher de deux jeunes lynx

Relâcher de deux jeunes lynx

 

(Dernière mise à jour : 30/08/2016)

 

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© P. Raydelet

 

En application de la nouvelle réglementation, le relâcher de certaines espèces (dont le Lynx) est soumis à consultation publique. Le centre ATHENAS a pour projet de relâcher 2 jeunes lynx orphelins suite au braconnage de leurs mères.

Le centre ATHENAS est le seul centre de sauvegarde de France recueillir, soigner et relâcher des lynx.

Le "porter à connaissance" des projets de relâcher d'individus sauvages de certaines espèces (lynx, loup, ours, castor, grand tétras), fait partie des nouvelles dispositions réglementaires. L'Etat doit ensuite fonder son avis sur une synthèse des avis recueillis.

C'est un petit peu la mort d'une politique volontaire de conservation, au bénéfice d'une politique favorisant les factions ayant la meilleure capacité à se mobiliser. Compte tenu du contexte conflictuel entourant les grands prédateurs, il est indispensable qu'ait lieu une forte mobilisation des personnes favorables à des actions de conservations pour ces espèces.

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Syame et Lex © Athenas



Note du 15 juin 2011 :

 

SYAME ET LEX, LES DEUX JEUNES LYNX RELÂCHÉS



Repérés en détresse en novembre et décembre 2010 et capturés dans l’urgence, ces jeunes lynx issus de deux fratries différentes étaient orphelins suite au probable braconnage de leurs mères respectives. Ils ont été élevés durant 6 mois conformément au protocole d’élevage élaboré par le Centre et en application duquel Morissette et Fario ont été réinsérés avec succès en 2008 et 2009.


A l’issue d’une consultation organisée par la DREAL Franche-Comté (5500 avis exprimés : 95% favorables au relâcher, 4% d’opposants, 1% sans opinion), et après avis favorable du CNPN (Conseil National de Protection de la Nature), le Ministère de l’Écologie a accordé l’autorisation de relâcher pour ces deux individus.


Ils ont été remis en liberté le 13 juin : Syame sur la commune des Molunes et Lex sur la commune de Choux. Équipés de colliers avec balises Argos/GPS et balise VHF, ils seront suivis durant une année grâce à un partenariat d’ATHENAS avec l’IRD et le CNRS, ainsi que le soutien financier de l’État (achat des balises), de la région de Franche-Comté (aide au suivi) et de l’UFCS (avance de trésorerie).


Entouré de précautions et de confidentialité afin d’éviter les actes violents d’extrémistes, le double lâcher a été effectué en présence de représentants de la DREAL, de la DDT, de l’ONCFS et de la gendarmerie.

 

Note du 19 août 2011 :
LA TRACE DE LEX, LE MÂLE EST PERDUE.

Depuis le 13 juin, les deux lynx ont été relâchés dans le massif du Jura. On a pu les suivre "à la trace" grâce à leur collier GPS-Argos. Actuellement, la femelle Syame est toujours repérée : elle est passée en Suisse. En revanche, le mâle Lex lui n'a plus donné de signe de vie depuis fin juillet.

 

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Syame © Athenas

 

Un jeune lynx errant du Jura capturé (France 3 15/11/2012)

Depuis un mois, le jeune félin menait la vie dure aux chats sauvages du hameau d'Arinthod. Il était également en danger de mort car orphelin. Capturé lundi,  les bénévoles du centre de soins aux animaux sauvages Athénas sont à son chevet.

 

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Le jeune lynx © Athenas

 

Le 16 octobre, des habitants de Chisséria dans le Jura photographient la bête venant de tuer un petit chat. La photo permet de déterminer que le félin est orphelin et amaigri. En cinq jours, le centre Athénas obtient une dérogation de capture pour sauvetage. La traque peut se poursuivre. Âgé de moins de 25 semaines, le jeune lynx survit en tuant des chats errants.

 

Affaibli, il n'aurait pas survécu à l'hiver jurassien

 

Dans la nuit du 9 au 10 novembre, il tue une petite chèvre coincée dans un enclos à Arinthod. On décide de disposer une cage-piège à l'endroit de la carcasse.

 

Et notre orphe(lynx) est ainsi capturé. Les bénévoles du centre Athénas le découvrent parasité et dénutri, ne pesant que 5,250 kg contre 8 kg habituellement  pour un lynx de son âge. Il n'aurait pas survécu à l'hiver. Il sera conservé au centre pendant six mois avant, logiquement, de pouvoir être relâché.

Vous pouvez dès à présent faire plus ample connaissance avec lui en vous rendant sur le site du centre Athénas.

 

Vers un plan de conservation du lynx

 

Réapparu en France dans les années 70, le lynx n’a jamais bénéficié d’un plan de conservation. Issu des réintroductions suisses, il a colonisé le massif du Jura, y trouvant un biotope favorable. Toutefois, si son aire de présence s’est étendue de façon régulière jusqu’au début des années 2000, elle a commencé à stagner, voire à régresser localement (bulletin n°17 du Réseau lynx, bilan 2008/2010).

Les récents événements concernant la situation du lynx dans le Jura, venant s’ajouter à la régulière surenchère des ennemis des prédateurs complaisamment relayée par une presse locale avide de sensationnel et peu regardante sur ses sources a amené ATHENAS à prendre cette décision.

"Nous avons décidé d’initier une pétition pour la mise en place d’un Plan de conservation pour le lynx. Ce grand prédateur est le seul à ne pas en disposer, or la remise en cause de son statut par les milieux cynégétiques, l’absence d’intérêt de l’Etat pour cette espèce (excepté pour la gestion au coup par coup des déprédations), le fait qu’il soit le bouc émissaire des professionnels de l’élevage ovin mis à mal par le marché mondial et la concurrence néo-zélandaise masquent la fragilité de cette population.

Certains pensent que 150 lynx en France, c’est déjà trop. Nous, nous pensons que l’augmentation du trafic routier, les aménagements limitant et cloisonnant les noyaux de population, le braconnage , qui sournoisement chaque automne liquide des adultes et condamne des progénitures, menacent cette espèce encore fragile".

Pour qu’il bénéficie enfin d’un plan de conservation, il est nécessaire de se mobiliser et de témoigner d’un fort soutien du public à cette initiative en signant une pétition cyber@cteurs actuellement en ligne :

PETITION : POUR UN PLAN DE CONSERVATION DU LYNX BOREAL.

Pour en savoir plus :

Lire le communiqué complet sur le site d’ATHENAS.

Le braconnage des lynx continue (janvier 2014). Voir l'article de ATHENAS.

 

Ajout du 30 août 2016 (d'après Sciences et Avenir n° 835, septembre 2016, p. 54-55).

 LE LYNX : UNE ESPÈCE À SAUVER

Population estimée : 90 individus

Répartition : Massif du Jura

Statut : en danger critique d'extinction

Gilles Moyne, directeur de l'association Athenas, a participé au « relâchage » de quatre jeunes lynx au printemps munis d'une balise Argos en collier. La balise est en effet l'un des moyens de suivre la dernière population de lynx vivant en France. Celle-ci est désormais estimée à 90 individus, tous issus d'animaux de souche slovène relâchés côté Suisse dans les années 1970. Grâce à cette balise, les chercheurs ont aussi pu établir que les femelles vivent sur un territoire de 100 kilomètres carrés quand les mâles en parcourent 800. Ces individus solitaires, fidèles à leur territoire, sont dits cantonnés. L'analyse des poils et des crottes retrouvés le long de chemin parcourus régulièrement par les agents de l'ONCFS permet de distinguer chaque individu, les pièges photographiques les identifiant aussi grâce à des taches de pelage différentes.

Mais bien que les forêts du Jura regorgent de chevreuils et de petits rongeurs dont ils se délectent, ces carnivores sont toujours au bord de l'extinction. La faute aux accidents de la route et surtout aux braconniers. « Ces derniers considèrent les lynx comme des concurrents pour la chasse au chevreuil, dont ils tuent pourtant peu d'individus », dénonce Gilles Moyne. L'hiver 2015 a ainsi été particulièrement meurtrier pour ce félin strictement protégé. Outre Noëlle, 18 autres petits lynx ont été retrouvés abandonnés, signe que leur mère a été tuée. « En six mois, un quart des femelles adultes du Doubs et du Jura a disparu. Si ça continue, dans dix ans, il n'y aura plus de lynx en France » s'alarme Gilles Moyne.

 

 

 

09/06/2011

Un milliard d'années : apparition de la vie sur les continents

fossiles-écossais_logo.jpgL'apparition de la vie sur les continents

il y a un milliard d'années

 

Il est établi que la vie est d'abord apparue il y a 3,8 milliards d'années dans les océans avec des unicellulaires dont les restes constituent les stromatolites que l'on peut rencontrer aujourd'hui. en Afrique du Sud ou en Australie. Puis sous forme d'organismes plus complexes comme les fossiles trouvés au Gabon en 2010 âgés de 2,1 milliards d'années et de la faune d'Ediacara en Australie datant de -560 millions d'années. Jusqu'à présent, on considérait que les premières plantes terrestres remontaient à -450 millions d'années.

 

Des travaux publiés dans Nature et entrepris par l'équipe de Paul Strother (Boston Collège, États-Unis) et Leila Battison (Université d'Oxford, Royaume-Uni) repoussent cette limite de 500 millions d'années plus tôt que la dernière estimation. En Écosse, des fossiles attestent de la présence de premiers végétaux terrestres, il y a plus d'un milliard d'années et montrent que très tôt les végétaux se sont emparés des continents, en eau douce.

 

Les chercheurs ont passé au peigne fin un site paléontologique du nord-ouest de l'Écosse, déjà identifié en 1907 par les membres de la Société géologique de Grande-Bretagne comme un des berceaux de la vie en eau douce. Revisité avec les moyens d'analyse actuels, le site a tenu ses promesses : les fossiles découverts - âgés d'un milliard d'années – présentent des cellules à noyau (eucaryotes) et s'apparentent déjà à une microflore bien diversifiée : kystes à paroi complexe, thalles (appareil végétatif) d'un millimètre de diamètre, voile bactérien…, bref, des structures organiques asymétriques avec, déjà, une différenciation dorso-ventrale ! Ces premiers végétaux se seraient développés dans des lacs ou rivières, loin des océans et des côtes, comme l'indiquent les figures caractéristiques d'assèchement de boue - ou encore des traces de gouttes de pluie, fossilisées elles aussi.

 

Outre cette précocité, c'est un nouvel éclairage sur le milieu favorable au développement de la vie : « Avec ce résultat, les paléontologues pensaient que les premières formes de vie avaient quitté les océans et colonisé les régions côtières. Mais il semblerait qu'une microflore diversifiée existait déjà à l'intérieur des continents », reconnaît Jean-Sébastien Steyer du CNRS et du Muséum national d'histoire naturelle.

 

La vie plus vieille-1.jpg

 

Sources :

- Azar Khalatbari : La vie sur terre deux fois plus vieille  Sciences et Avenir, n° 762 (août 2010) et  n° 772 (juin 2011).

 

 - Site : De Burgess au Gabon : les plus anciennes traces fossiles de pluricellulaires

08/06/2011

Huttes de chasse voyageuses du platier d'Oye

Huttes de chasse voyageuses

 

Les défenseurs de la nature ont bataillé dur pour parvenir à la suppression des 13 huttes de chasse illégales sur la réserve naturelle du Platier d’Oye.

 

Des mois, des années pour les faire partir.


Or elles ont migré à quelques kilomètres à l’ouest, près de Calais.

 

Mais ce que vous ne savez peut-être pas c’est qu’elles ont coûté très, très cher.

 

Regardez le prix sur la photo. 580 000 € pour 13 huttes, soit 44 615 € par hutte ! Vous imaginez ce que l’on peut faire avec une telle somme, dans le social, l’éducation, l’environnement, bien sûr ?


Et si seulement elles étaient totalement payées avec des fonds privés ?

Que nenni : en grande majorité du bon argent public ! Eh bien maintenant vous savez où va une partie de vos impôts.


Il est des combats qui laissent un goût amer…

 

Huttes de chasse-1.jpg


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Environnement et société, biodiversité sauvage et domestique (vaches, chevaux, poules)

26/05/2011

L'hibernation chez les Mammifères

mammifères,marmotte,hibernationL'hibernation chez les Mammifères

 

par André Guyard

Dernière mise à jour :18/12/2017

(voir ajout au bas de l'article)

 

 

Sur ce même blog, la note sur la Marmotte des Alpes aborde le problème de l'hibernation. Il faut savoir que ce sommeil hivernal n'est pas un somme de tout repos : il est ponctué de réveils périodiques. D'après André Malan, les mécanismes cellulaires, qui diminuent jusqu'à 100 fois les dépenses d'énergie de l'organisme, seraient hérités d'un ancêtre lointain.

 

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Fig. 1 : Marmotte des Alpes © André Guyard

 

L'hibernation est un mécanisme qui permet aux marmottes d'échapper aux mauvaises conditions hivernales. Il s'agit d'une migration dans l'espace temps comme d'autres animaux migrent dans l'espace géographique en quittant nos contrées enneigées où toute production végétale est interdite. Face à cette disette temporaire, la solution choisie par la Marmotte comme d'autres hibernants consiste à faire des réserves, puis à s'abriter et à réduire ses dépenses afin de pouvoir survivre jusqu'au retour de la végétation. L'hibernation est précédée, à la fin de l'été, par une période de préparation où l'animal choisit et aménage son abri, et accumule des réserves. Puis l'animal entre dans son abri, et sa température interne s'abaisse jusqu'au voisinage de celle de la paroi.

 

Ce comportement implique des mécanismes étonnants en termes de physiologie, d'énergie et de modifications cellulaires. Ainsi, pendant l'hibernation, certains neurones ressemblent à ceux des individus atteints de la maladie d'Alzheimer, à ceci près que les modifications sont réversibles chez les premiers alors qu'elles ne le sont pas chez les seconds. Enfin, l'hibernation apparaît non pas comme une série d'adaptations récentes, mais plutôt comme un bagage commun aux anciens mammifères dont certains se sont délestés, faute d'utilisation.

 

Quels que soient les mammifères (échidnés, opossums pygmées, marmottes, loirs, lérots, hérissons...), l'hibernation n'est jamais continue au cours de l'hiver. Les épisodes de torpeur, avec une température basse, durent de quelques jours à quelques semaines selon les espèces, et alternent avec des "réveils" au cours desquels l'animal se réchauffe spontanément pour revenir pendant quelques heures, voire quelques jours à l'euthermie, c'est-à-dire à une température normale (environ 37 °C) en dehors de l'hibernation. Ces réveils répondent à un besoin impératif, car ils sont extrêmement coûteux en énergie: ils représenteraient 83 pour cent de la dépense totale en période d'hibernation chez un spermophile (un écureuil) canadien.

 

Une mort clinique apparente

 

Au cours des épisodes de torpeur, l'animal est dans un état de vie ralentie. Toutefois, les différentes fonctions physiologiques ne sont pas modifiées de la même façon : la respiration et la circulation sont maintenues, tandis que la filtration rénale est très diminuée, voire arrêtée. L'activité cérébrale perdure seulement dans certaines zones du cerveau, notamment les aires du tronc cérébral indispensables au contrôle des fonctions végétatives autonomes, telles que la respiration. Toute activité électrique corticale spontanée disparaît. En d'autres termes, l'animal remplit les critères légaux de mort clinique ! L'hibernation n'est donc pas un sommeil, les critères électroencéphalographiques du sommeil ayant disparu. Toutefois, l'animal reste excitable et réagit à une stimulation auditive (on le détecte par des ondes corticales déclenchées par une telle stimulation), conduisant au réveil quand le bruit est intense ou prolongé.

 

Lorsque l'animal est endormi, la respiration est parfois discontinue. Ainsi, chez le Lérot et le Hérisson, des bouffées de cycles ventilatoires sont interrompues par des apnées de plus d'une heure. La quantité de dioxyde de carbone dans les tissus augmente notablement pendant toute la durée d'un épisode de torpeur, conduisant à une acidification du sang et des liquides intracellulaires : on parle d'acidose respiratoire. Au moment de l'entrée en hibernation, l'animal réduit sa ventilation plus vite que ne décroît la production métabolique de dioxyde de carbone, de sorte que ce dernier s'accumule dans le sang ; à l'inverse, le réveil commence par une phase d'hyperventilation qui élimine rapidement le gaz carbonique.

 

Des réserves pour tout l'hiver

 

Certaines espèces accumulent des graines. Un hamster d'Europe peut ainsi stocker jusqu'à dix kilogrammes de céréales dans son terrier, au sec : à chaque réveil, il se restaure avant un nouvel épisode de torpeur. Pour les espèces herbivores, telle la Marmotte, ou insectivores, comme le Hérisson, le stockage est impossible. L'animal recourt alors à une accumulation de graisse corporelle, représentant couramment 50 pour cent de la masse maigre et parfois jusqu'à 100 pour cent. Le calcul montre que la somme des calories accumulées assure à peine 26 jours de survie, ce qui est insuffisant.

 

C'est là qu'intervient l'abaissement de la température corporelle. Celle-ci est contrôlée principalement au niveau de l'aire préoptique de l'hypothalamus, qui fonctionne à la façon d'un thermostat : lorsque la température locale est abaissée en dessous du point de consigne apparent de 37 °C, la production de chaleur de l'organisme est augmentée proportionnellement à l'écart. Craig Heller, de l'Université Stanford, a montré que ce point de consigne apparent est abaissé lors de l'entrée en hibernation, jusqu'à atteindre 2 °C chez certaines espèces. Cette température est maintenue constante pendant l'épisode d'hibernation, la thermogenèse étant augmentée si la température corporelle s'abaisse au-dessous, évitant ainsi le risque de gel.

 

Quant aux dépenses d'énergie, la diminution du point de consigne apparent permet à l'animal de bénéficier de l'effet Van t'Hoff-Arrhénius, c'est-à-dire l'effet de la température sur les réactions enzymatiques. Ainsi lorsque la température s'abaisse de 37 à 5 °C, la vitesse maximale de toutes les réactions enzymatiques est divisée par un facteur compris entre 12 et 15. En outre, la dépense d'énergie de l'organisme est la somme de toutes les dépenses élémentaires. Par conséquent, la loi s'applique aussi à l'organisme entier, même chez un animal de la taille du crocodile.

 

Avec une température d'hibernation de 5 °C, l'effet de la température réduit la dépense quotidienne du spermophile, au repos, à 9,2 kilojoules. Ces économies d'énergie lui permettraient théoriquement de survivre 620 jours (plus d'un an !). Cependant, les réveils obligatoires multiplient jusqu'à six fois la dépense totale. Reste une centaine de jours de survie, un laps de temps encore insuffisant, d'autant plus qu'une marge de sécurité est indispensable, notamment quand l'animal vit dans un pays arctique ou en altitude, où la période de végétation n'excède pas quatre mois par an. Ce délai est trop court pour que les jeunes de l'année atteignent une taille suffisante et aient le temps d'accumuler assez de graisse pour passer leur premier hiver. Pour augmenter le temps disponible pour la croissance des jeunes, les adultes sortent alors d'hibernation avant la fonte des neiges. Les combats des mâles, la recherche des conjoints et la gestation font que la naissance des petits coïncide avec le retour de la végétation. Mais pour les parents, toutes ces activités ont lieu à jeun, alors qu'ils viennent de vivre la pénurie de l'hibernation. La sélection sexuelle se fait largement sur les réserves de lipides dont ils disposent encore.

 

La dépression métabolique : une biochimie au ralenti

 

Le facteur de réduction des dépenses énergétiques est compris entre 20 et 100. Lorsque l'on suit l'entrée en hibernation ou en torpeur quotidienne, la diminution du métabolisme précède souvent celle de la température au lieu de la suivre comme si elle en était la conséquence. Comment expliquer ces observations ? Par la dépression métabolique, c'est-à-dire une réduction réversible de la dépense énergétique par des mécanismes autres que l'abaissement de température.

 

En euthermie, la synthèse protéique représente environ le cinquième de la dépense d'énergie du cerveau. En hibernation, cette proportion est divisée par un facteur supérieur à 100 : la synthèse protéique est quasi inexistante. Dans la figure 2, La synthèse protéique, dans un cerveau de spermophile, est mesurée par l'incorporation de leucine radioactive, un acide aminé fréquent dans les protéines. Une absence de marquage indique une absence de synthèse protéique (en a, état normal; en b, hibernation).

 

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Fig. 2  : Synthèse protéique

dans un cerveau de Spermophile

© K. Freirichs

 

Dans les cellules, les mécanismes de la dépression métabolique agissent simultanément en de nombreux points, que ce soit dans les processus qui fournissent de l'énergie ou ceux qui en consomment. Un des mécanismes les plus fréquemment observés est la phosphorylation (la fixation d'un groupe phosphoryle,  PO43-) réversible de protéines spécifiques (voir la figure 3), cette liaison diminuant leur activité. C'est le cas par exemple de la pompe à sodium-potassium de la membrane cellulaire qui transporte des ions potassium et sodium contre leur gradient de concentration à travers la membrane cellulaire. Ce transport, essentiel au fonctionnement des cellules excitables, tels les neurones ou les fibres musculaires, représente environ 50 pour cent de la dépense d'énergie du cerveau en euthermie.

 

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Fig. 3 : Séquence éveil-sommeil chez la Marmotte

© Virginie Denis

 

La figure 3 montre qu'au cours de l'hibernation chez la Marmotte,  le métabolisme est notablement ralenti pendant les épisodes de torpeur (en bas),  notamment par la fixation de groupes phosphoryle (en marron) sur les acteurs cellulaires qui participent aux processus coûteux en énergie. Ainsi les pompes à ions sodium ou potassium se ferment [a]. La synthèse protéique est réduite [b]. L'ARN polymérase ne transcrit plus l'ADN en ARN [c]. Les gènes de l'ADN qui s'enroule autour des histones sont inaccessibles et ne peuvent plus être exprimés [d]. Enfin, deux enzymes privilégient les lipides comme source d'énergie plutôt que les glucides [e].

 

De même, la quantité de formes phosphorylées de protéines ribosomales participant à la synthèse protéique est notablement augmentée en hibernation : la traduction des arn messagers en protéines en est diminuée d'autant.

 

Par ailleurs, l'expression des gènes est favorisée dans le noyau par la phosphorylation, mais aussi par l'acétylation (la fixation d'un groupe acétyle) des histones, les protéines autour desquelles s'enroule l'adn. Ces liaisons sont réduites de près de 40 pour cent en hibernation, tandis que l'activité des enzymes de désacétylation est augmentée.

 

Cependant, ces modifications n'ont pas lieu dans tout l'organisme. La dépression métabolique est particulièrement observée dans les organes dont l'activité est réduite en hibernation : le cerveau, les reins ou l'intestin. En revanche, le tissu adipeux brun, qui est une source de chaleur importante pour les réveils spontanés (voir la figure 4), n'est pas concerné.

 

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Fig. 4 : Production de chaleur dans les mitochondries

© Virginie Denis

 

La figure 4 explique la production de chaleur dans les mitochondries. Dans une cellule normale [a], des molécules réduites [en blanc] sont oxydées, c'est-à-dire qu'elles perdent leurs ions H+ qui sont captés et rejetés de l'autre côté de la membrane interne par les constituants de la chaîne respiratoire [en rosé]. Le gradient d'ions H+ qui en résulte (ils sont plus nombreux dans l'espace intermembranaireque dans la matrice) alimente l'ATP synthase [en vert] qui récupère l'énergie dissipée par l'oxydation et la « confine » dans des molécules d'ATP [flèche verte], la source d'énergie des cellules. Un peu d'énergie est perdue lors de ces réactions et est convertie en chaleur [les petites flammes]. Dans le tissu adipeux brun [b], le couplage de la chaîne respiratoire et de l'ATP synthase est supprimé par une protéine découplante [en bleu clair] qui réduit le gradient d'ions H+ [flèche rouge] : toute l'énergie de l'oxydation est alors convertie en chaleur [les grandes flammes].

 

En outre, la réduction du métabolisme s'accompagne du remplacement de la source principale d'énergie cellulaire. Dans une cellule à l'euthermie, les glucides sont les principaux pourvoyeurs d'énergie sous forme d'atp. Cette dernière restitue l'énergie emmagasinée lors des réactions biochimiques. Dans une cellule en hibernation, les glucides sont remplacés par les lipides, dont le rendement est meilleur (pour une même masse, l'énergie produite est supérieure). C'est ainsi que les gènes codant deux enzymes clés de cette réorientation, la pyruvate déshydrogénase kinase 4 et la triacylglycérol lipase, sont activés en hibernation, de même que ceux des protéines qui assurent le transport intracellulaire des lipides.

 

On ignore encore le détail des processus qui assurent le contrôle de l'entrée en hibernation et du réveil. L'hyperventilation observée au début du réveil, en éliminant rapidement une grande partie du dioxyde de carbone accumulé, lève rapidement l'inhibition qu'il exerçait pendant la phase de torpeur.

 

Réduire l'intensité métabolique comporte des risques. Le premier est qu'en supprimant le cycle de dégradation et de renouvellement des protéines, l'organisme s'expose à une accumulation de protéines détériorées. Les réveils périodiques constitueraient la principale adaptation à ce problème : le retour temporaire à un fonctionnement normal serait l'occasion d'un "nettoyage", et serait la raison d'être essentielle de ces réchauffements coûteux en énergie.

 

Hibernation et Alzheimer

 

Une des découvertes récentes les plus surprenantes est celle de l'analogie entre certains processus qui se déroulent dans le cerveau en hibernation et la maladie d'Alzheimer. Un des symptômes de cette maladie est l'apparition d'amas neurofibrillaires de la protéine tau. Normalement associée aux microtubules qui assurent le transport dans le neurone, cette protéine est hyperphosphorylée chez les malades : elle se désolidarise alors des microtubules et s'assemble en filaments hélicoïdaux dans les diverses ramifications du neurone (axone et dendrites) et en perturbe le fonctionnement. Au cours du développement de la maladie, les amas neurofibrillaires apparaissent en priorité dans les zones du cerveau qui participent aux phénomènes de mémorisation, notamment dans les neurones de l'aire ca3 de l'hippocampe.

 

Dans l'hippocampe, les contacts synaptiques entre les fibres moussues (du gyrus denté) et les neurones pyramidaux régressent notablement au cours des épisodes d'hibernation profonde, et se restaurent complètement lors des réveils (voir la figure 5). Partant, Thomas Arendt et ses collègues des Universités de Leipzig, Groningen et Iéna, ont eu l'idée d'étudier la phosphorylation de la protéine tau dans le cerveau de spermophiles en hibernation. Surprise, dans leur hippocampe, les cycles de régression et restauration des synapses des neurones de la zone ca3 sont en phase avec des cycles parallèles d'hyperphosphorylation et de déphosphorylation de la protéine tau. À l'inverse de ce qui se passe dans la maladie d'Alzheimer, cette hyperphosphorylation est totalement réversible : les neurones recouvrent pleinement leur fonction et remplissent de nouveau leur rôle dans la mémorisation.

 

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Fig. 5 : Déconnection des synapses de l'hippocampe au cours de l'hibernation © Virginie Denis

(Agrandissement : cliquer sur l'image)

 

La figure 5 montre que, dans l'hippocampe [a, chez le spermophile], une aire essentielle à la mémorisation, les fibres moussues du gyrus denté sont reliées aux neurones pyramidaux de la zone CA3 par des synapses [b]. Pendant l'hibernation, ces connexions sont interrompues par des amas neurofibrillaires, des filaments hélicoïdaux de protéines, nommées tau, fortement phosphorylées [c]. La protéine tau est normalement associée aux microtubules qui assurent le transport des constituants cellulaires. Ce mécanisme est identique à celui que l'on observe dans les neurones des individus atteints de la maladie d'Alzheimer, où l'on constate des amas délétères de protéines tau. Cependant, chez les animaux hibernants (et contrairement à ce qui se passe dans la maladie d'Alzheimer), le processus est réversible. Au réveil, les synapses se reforment [d], notamment grâce aux protéines PSA-NCAM et à la synaptophysine, tandis que, par un processus indépendant, la protéine tau est déphosphorylée et reprend sa fonction initiale.

 

Les fibres moussues sont le siège d'autres modifications. Elles sont riches en protéine psa-ncam, une molécule qui assure l'adhérence des cellules et dont l'expression est liée à la formation et au remodelage des synapses, des processus associés à l'apprentissage et la mémorisation. La protéine psa-ncam disparaît complètement au cours d'un épisode d'hibernation, et réapparaît progressivement lors du réveil suivant. Il en est de même d'une autre protéine, la synaptophysine, qui participe au fonctionnement de la synapse. Ces cycles sont en opposition de phase avec celui de la phosphorylation de la protéine tau : la protéine psa-ncam et la synaptophysine sont abondantes quand la protéine tau est déphosphorylée. On sait par ailleurs que l'hibernation entraîne la perte de certains apprentissages acquis, mais que cette perte est sélective, ne concernant pas la reconnaissance des congénères. Ainsi, pendant l'hibernation, l'hippocampe se détériore et se régénère pendant les éveils, les synapses étant rétablies.

 

La perte des connexions neuronales est-elle un moyen d'économie d'énergie, ou en est-elle une conséquence ? La phosphorylation de la protéine tau est-elle une protection, indispensable à la restauration fonctionnelle ? Quoi qu'il en soit, le fait que ces phénomènes soient réversibles constitue une piste pour un traitement de la maladie d'Alzheimer.

 

L'hibernation comme la reproduction sont des phénomènes saisonniers, nécessitant une anticipation sur les conditions d'approvisionnement. Nous avons vu comment chez certaines espèces la recrudescence de l'activité sexuelle des adultes au printemps intervient avant le retour d'une nourriture abondante. Inversement, l'accumulation des réserves doit anticiper la pénurie saisonnière. Bien qu'incompatibles entre elles (difficile de se reproduire quand on dort !), hibernation et reproduction partagent des mécanismes de contrôle saisonnier. Chez les mammifères, les cycles saisonniers sont contrôlés par la photopériode, c'est-à-dire le rapport de la durée du jour à celle de la nuit. L'information sur la luminosité est transmise par la rétine et analysée par l'hypothalamus qui la convertit, via la glande pinéale, en un pic de production nocturne de mélatonine. Ce mécanisme est indispensable au contrôle saisonnier de la reproduction, notamment à la production d'hormones. Or l'implantation chez des hamsters de capsules en silicone libérant de la testostérone (une hormone sexuelle) suffit à inhiber l'hibernation. Le contrôle saisonnier de l'hibernation résulterait donc de la levée de l'inhibition exercée par le système reproducteur.

 

Dormir ou se reproduire

 

Comment l'hibernation est-elle contrôlée par les hormones sexuelles ? Beaucoup de questions demeurent, mais on a montré que l'innervation par des fibres à vasopressine (des neurones qui fabriquent cette hormone) fluctue de façon saisonnière selon le taux d'hormones sexuelles. La vasopressine serait le relais entre ces hormones sexuelles et l'hibernation. De fait, lorsque ce taux d'hormones sexuelles s'effondre en automne, et que deux mois plus tard, les fibres à vasopressine disparaissent, l'hibernation commence. Ce délai est prolongé par l'implantation de capsules libérant de la vasopressine ; l'hibernation réapparaît dès la fin de cette libération.

 

L'expression saisonnière de l'hibernation fait l'objet d'un contrôle exercé par des protéines synthétisées dans le foie, et dont le transport vers le cerveau est assuré par le plexus choroïde de façon variable selon les saisons. Le rôle de la mélatonine et des hormones sexuelles dans le contrôle de ce transport restent à élucider.

 

Comment les organes  résistent-ils aux variations de températures ?

 

Soumis à de basses températures, la plupart des organes des mammifères subissent des lésions et ne pourraient résister à une hibernation.

 

mammifères,marmotte,hibernationRécemment, une équipe de l'Université de Groningen, aux Pays-Bas a montré que les tissus des poumons du Hamster doré changent de structure moléculaire dans les phases de torpeur (The Journal of Experimental Biology, mars 2011). Les alvéoles des poumons sont entourées de muscles lisses et de collagène, une protéine qui favorisent l'adhérence de ces alvéoles aux muscles.

 

Quand l'animal sombre dans la torpeur, la quantité d'actine – un composant des filaments musculaires - augmente progressivement, puis diminue pour retrouver son niveau initial deux heures après la sortie de la torpeur. De plus, la quantité de collagène augmente dans les premières 24 heures de l'hibernation avant de diminuer jusqu'au réveil.

 

Ainsi, chez les hamsters, la structure moléculaire des alvéoles pulmonaires peut changer rapidement et de façon réversible. Or les êtres humains souffrant d'asthme ou de troubles obstructifs chroniques présentent le même type de modifications moléculaires dans leurs poumons.

 

Peut-être pourra-t-on éviter ces anomalies chez l'homme quand on saura comment le Hamster retrouve si vite des poumons fonctionnels lors de ses réveils.

 

Adaptation récente ou processus ancestral ?

 

On décrivait classiquement l'hibernation comme une adaptation : à partir d'un type mammalien standard, l'amélioration des capacités de survie apportée par la faculté d'hiberner aurait conduit à la sélection des mutations génétiques correspondantes, aboutissant à une spécialisation d'espèces particulièrement performantes de ce point de vue. Dans cette conception, les similitudes des caractéristiques générales de l'hibernation observées dans des groupes par ailleurs éloignés relevaient d'un phénomène de convergence, tout comme les nageoires des phoques et celles des cétacés.

 

Cependant, cette conception est difficilement compatible avec la diversité des lignées de mammifères dont certaines espèces hibernent (sans compter les oiseaux). On en trouve en effet pratiquement dans tous les ordres existants qui contiennent des espèces de petite taille, depuis les plus primitifs comme les monotrèmes jusqu'aux primates. À l'exception de l'Ours, toutes les espèces hibernantes ont une masse inférieure à quelques kilogrammes, ce qui est probablement lié à la contrainte des réchauffements périodiques.

 

En outre, au sein d'un même groupe, on peut trouver des genres ou même des espèces voisines dont les uns hibernent et les autres pas. Ainsi, le Spermophile européen hiberne, mais pas son cousin, l'Écureuil roux de nos parcs. La séparation des deux espèces est trop récente pour avoir autorisé l'accumulation de mutations nécessaires à une adaptation complexe.

 

L'hypothèse selon laquelle l'hibernation correspond à un type ancestral, dont certaines caractéristiques auraient été souvent perdues faute d'emploi, est plus vraisemblable. Le gène de la protéine hp25, nécessaire au contrôle de l'hibernation, a été décrit chez plusieurs rongeurs hibernants de la famille des écureuils, mais aussi chez une espèce voisine arboricole qui n'hiberne pas. Chez cette dernière, le gène a fait l'objet d'une mutation qui l'a inactivé.

 

À quoi pouvait ressembler le type primitif de régulation thermique ? Un reptile de nos latitudes, le Lézard vert, en est un exemple. De tels lézards ont été placés dans des enceintes où ils étaient exposés à une température variable du plancher, de 5 à 35 °C. Le lézard, animal à "sang froid", peut ainsi contrôler sa température interne en se déplaçant. Au voisinage des équinoxes de printemps ou d'automne, il ajuste sa température à environ 30 °C le jour, tandis qu'il l'abaisse à 20 °C la nuit. En été, il maintient une température constante proche de 30 °C, voisine de celle d'un mammifère primitif, grâce à la chaleur fournie par le sol. En revanche, en hiver, il choisit spontanément une température de 12 °C environ. Le lézard se livre ainsi à une sorte d'hibernation comportementale ! À l'instar des cycles saisonniers des mammifères, cette saisonnalité est contrôlée par la photopériode via la mélatonine. Des comportements similaires ont été observés dans la nature, des batraciens et des reptiles sélectionnant des environnements froids au début de l'hiver. On a même décrit récemment des réveils périodiques chez un reptile en hibernation.

 

Les mammifères et les oiseaux ont ensuite acquis la production endogène de chaleur. L'alternance quotidienne entre température élevée et température basse telle qu'on l'observe chez le lézard au printemps et en automne existe encore dans de nombreuses espèces de mammifères et d'oiseaux, sous la forme d'une torpeur quotidienne, que seule la présence d'un réchauffement par thermogenèse endogène différencie du type lézard. Elle existe même à l'état juvénile chez des espèces comme le rat qui est parfaitement homéotherme à l'état adulte.

 

L'acidose respiratoire de l'hibernation serait aussi une caractéristique ancestrale. En effet, l'acidose respiratoire se retrouve en liaison avec une dépression métabolique saisonnière (hivernale ou estivale) dans tous les grands groupes zoologiques où s'est développée la respiration aérienne (mollusques, insectes, poissons, batraciens, reptiles, oiseaux et mammifères), et que la vie continentale expose à des disettes saisonnières.

 

L'hibernation humaine ?

 

Ce changement dans la conception de l'évolution de l'hibernation bouleverse notre approche de l'application à la médecine des données de l'hibernation. L'homme a-t-il conservé des traits primitifs, qui permettraient par exemple de mettre en jeu des phénomènes de dépression métabolique, fort utiles pour passer des caps difficiles ? Il en serait bien ainsi : on connaît maintenant un certain nombre de cas de survie à des arrêts cardiaques prolongés, en hypothermie, chez des enfants tombés dans des lacs gelés comme chez quelques adultes, qui ne peuvent s'expliquer que par la mise en jeu spontanée de mécanismes puissants de dépression métabolique qui permettent au cerveau de survivre à un arrêt circulatoire. Reste maintenant à en élucider les mécanismes afin de développer des applications cliniques. La recherche sur les mammifères hibernants est là pour nous aider.

 

Ajout du 18/12/2017 :  Hibernation : une histoire de cellules. En hiver, certains animaux hibernent et d'autres en sont incapables. Qu'est-ce qui les distingue? La réponse se niche au cœur des cellules, a découvert une équipe américaine.

 

Durant l'hiver, les animaux hibernants sombre dans un état d'hypothermie contrôlée qui leur permet de conserver leur énergie aux moments où il est difficile de trouver de quoi se remplir le ventre. Qu'est-ce qui distingue ces animaux hibernants*, marmottes, hérissons et certains hamsters, de ceux qui ne le sont pas ? Une équipe de chercheurs de l'université Yale (États-Unis) s'est penchée sur les cellules de plusieurs rongeurs afin de déterminer si la capacité à hiberner ne dépendrait pas de facteurs moléculaires.

 

Plus spécifiquement, ils ont regardé l'expression du TRPM8, un récepteur à la surface de certains neurones et dont on sait qu'il joue un rôle essentiel dans la perception du froid. Il est ainsi activé dès que la température descend en dessous d'un certain seuil. Mais il l'est également en face d'un froid “agréable“, par exemple quand on suce une pastille au menthol.

 

Un récepteur moins sensible au froid

 

Or, ce que les chercheurs ont découvert c'est que ce récepteur est moins sensible au froid chez les rongeurs qui hibernent. Alors que chez les souris, son activité augmente quand la température chute de 30 à 10°C, le TRPM8 des hibernants reste, lui, inactif. Une désensibilisation qui pourrait être considérée comme un désavantage, mais qui permet, au contraire, aux animaux qui en sont porteurs de supporter ces moments critiques où la nourriture se fait rare et qu'il vaut mieux ne pas mettre la truffe dehors et roupiller tranquille en attendant le dégel.

 

* Contrairement aux idées reçues, l'ours n'hiberne pas. Sa température corporelle reste stable et il peut être facilement réveillé durant l'hiver. On dit plutôt qu'il hiverne.

 

Pour en savoir plus :

 

Malan A. (2007). - Sommeil d'hiver, Pour la Science, n° 352 février 2007 56:63 http://bit.ly/plsoer352).

 

Salthum-Lassalle B. (2011).- Poumons au repos, Pour la Science n°404 juin 2011. p. 14.

25/05/2011

Le caïman noir en Guyane

Le caïman noir en Guyane

 

par Jacques Bonet et André Guyard

 

Jeudi 19 mai, les baigneurs qui se trouvaient sur la plage de Rémire à Cayenne se sont retrouvés nez à nez avec un magnifique caïman noir. Ayant quitté son marais de prédilection, l'animal était tout aussi étonné que la gent humaine de se retrouver sur une plage. L'espèce étant protégée, on fit appel aux pompiers et aux gendarmes pour le capturer.

 

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L'animal s'approche de la mer, faisant fuir curieux et baigneurs. À l'arrière-plan, un gendarme s'apprête à dégainer pour éventuellement protéger son collègue.

 

 

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Les pompiers préparent une corde pour museler le reptile.

 

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L'animal neutralisé est transporté à dos d'homme et reconduit à son marécage natal.

 

Ci-dessous, quelques données sur le caïman noir en Guyane (données empruntées au poster touristique présentant l'animal).

 

Répartition de l'espèce

 

Le caïman noir n'a pas pu résister à l'énorme pression de chasse à laquelle il a été soumis depuis le milieu du XXe siècle, pour la qualité de son cuir. 6 à 7 millions de peaux auraient été vendues au Brésil entre 1960 et 1970.

Aujourd'hui, seules quelques populations isolées les unes des autres subsistent notamment à Mamiraua au Brésil, au Guyana et dans les marais de Kaw en Guyane française.

 

caïman noir,guyane

 

Biologie et écologie

 

Habitat : Savanes inondées, estuaires, grands cours d'eau, lacs...

Poids adulte : jusqu'à 400 kg

Taille adulte : 4 à 5 m

Régime alimentaire : essentiellement piscivore

Reproduction : maturité sexuelle à 10 ans (2 m environ) 40 œufs

Statut : sur la liste rouge de l'IUCN "espèce vulnérable" ; en Guyane, intégralement protégé par arrêté ministériel de 1986

 

Enjeux de conservation en Guyane

 

En tant que "super-prédateur", en fin de chaîne alimentaire, les caïmans noirs ont un rôle majeur dans le fonctionnement écologique du marais. Sa disparition de certaines zones de la réserve serait une perte pour le patrimoine guyanais et pourrait par ailleurs compromettre le développement du "tourisme nature" qui commence à avoir du succès en Guyane

 

État des connaissances en Guyane

 

Aujourd'hui, les résultats tendent à montrer que le caïman noir est susceptible de retrouver sa place au sein des écosystèmes guyanais. Mais plus que jamais le sort du caïman noir est lié à l'homme et aux moyens mis œuvre pour sa conservation. Les études en cours depuis 1999 avec la réserve de Kaw ont pour objectifs d'approfondir les connaissances sur l'espèce (inventaires, étude de la croissance et de la dispersion des jeunes, analyses génétiques) afin de mettre en oeuvre des actions de protection plus efficaces.

 

Photos prises sur le vif sur la plage de Rémire à Cayenne le  jeudi 19 mai 2011 

17:08 Publié dans Herpétologie | Tags : caïman noir, guyane | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

24/05/2011

Éducation à l'environnement et livre jeunesse : Rencontre-débat

Éducation à l'environnement et livre jeunesse : Rencontre-débat

 

Dans le cadre de la 20e édition de la Fête du Livre, la MJC de Palente (Besançon) a organisé une rencontre-débat sur le thème de L'Éducation à l'environnement et le livre jeunesse. Pourquoi et comment éduquer la jeunesse à l'environnement ? Qu'apporte le livre, le documentaire ? Est-ce compatible avec le plaisir de lire ? Certains livres par leur côté alarmiste ne vont-ils pas à l'encontre du but recherché ? Quel citoyen de demain et pour quelle planète ?

 

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MJC_23-05-11_06_Denis-Cheissoux-1.jpgJournaliste infatigable, Denis Cheissoux animait la rencontre. Denis Cheissoux produit depuis des années, deux émissions sur France Inter dont l'une fait aimer les livres pour la jeunesse "l'as-tu lu mon petit loup" et l'autre "CO2 mon amour" apporte un éclairage sur les problèmes environnementaux.

Des débats magistralement orchestrés par cet ardent défenseur de l'écologie qui connaît bien l'univers de la littérature jeunesse puisqu'il est lui-même auteur de l'album "la biodiversité c'est la vie" publié chez Hoëbeke en 2010.

 

 

MJC_23-05-11_09_Isabelle-Péhourticq-1.jpgÀ ses côtés, Isabelle Péhourticq, éditrice du domaine documentaire chez Actes Sud Junior. Isabelle Péhourticq est aussi critique de cinéma documentaire et traductrice de livres. Elle apportait aux débats sa note technique sur les publications pour la jeunesse, présentant notamment la collection "À Petits Pas" qu'elle dirige.

 

 

 

 

MJC_23-05-11_10_Véronique-Corgibet-1.jpgDiplômée en Sciences de l'Éducation, enseignante, puis journaliste et auteur de livres pour la jeunesse, Valérie Corgibet écrit sur des thèmes qui touchent les enfants, comme le divorce, les relations parents/enfants, et aussi sur le thème de l'environnement : "Les Transports à petits pas" chez Actes Sud Junior ou encore "L'Encyclo Verte" chez Casterman.

 

 

 

MJC_23-05-11_14_Sylvie-Meyer-1.jpgÉlue "Europe-Ecologie -Les Verts" au Conseil Régional de Franche-Comté, Sylvie Meyer y est en charge de la vice-présidence Culture -Jeunesse. Passionnée de littérature de jeunesse, elle en a fait un élément essentiel de son enseignement dans le cadre de la formation des professeurs des écoles à l'IUFM de Besançon.

 

 

 

 

MJC_23-05-11_16_Elise-Freudenreich-1.jpgProfesseur des écoles détachée de l'Education Nationale, déléguée environnement de la ligue de l'enseignement de Franche Comté, Élise Freudenreich est responsable pédagogique de la Maison Départementale de l'Environnement, un service du Conseil Général 90, basée à Sermamagny sur le site du Malsaucy (ouvert au grand public aussi).

 

 

 

MJC_23-05-11_17_Thibault-Gladel-1.jpgAccompagnateur en montagne, éducateur à l'environnement, Thibault Gladel est aussi éco-interprète et fin pédagogue, il prend le parti de faire aimer la nature aux enfants avant de leur parler de responsabilité. Pour autant, il participe aussi à l'écriture d'ouvrages sur l'environnement intitulés "Des hommes et des paysages" aux éditions Néo, 5 tomes initiés par les CPIE de la région. Il a fait part de son expérience pédagogique dans l'encadrement des enfants sur le terrain.

 

Le public a réagi en posant des questions variées intéressant tous les thèmes abordés au cours de la discussion. Les auteurs ont ensuite dédicacés leurs différents ouvrages, toujours magnifiquement illustrés et respectant parfaitement les données les plus récentes de l'écologie.

23/05/2011

Biodiesel ou la frite durable

Biodiesel4-logo.jpgLa frite durable

 

À l'Université de Franche-Comté, les étudiants en DUT Chimie conçoivent un nouveau TP qui permettra de fabriquer du biodiesel à partir d'huiles de friture usagées récupérées au restaurant universitaire.

 

Prenez de l'huile, ajoutez-y de l'alcool et de la soude, mélangez, chauffez et vous obtiendrez du biodiesel, de la glycérine et un peu de savon. Bien sûr, les manipulations nécessaires sont un peu plus complexes, mais le principe reste simple. Les étudiants du département Chimie de l'IUT Besançon-Vesoul le découvriront pendant les nouveaux travaux pratiques qui leur seront proposés l'année prochaine. Actuellement, une dizaine d'étudiants en deuxième année de DUT met au point ces TP, sous la supervision d'enseignants et d'agents de maîtrise de l'usine Solvay de Tavaux (39). C'est dans cette entreprise, avec laquelle l'IUT collabore depuis plus de 40 ans, que le protocole utilisé a été élaboré.

 

« Ce nouveau TP remplace un TP devenu obsolète par rapport à ce qui se pratique de nos jours dans l'industrie », explique Rémy Viennet, enseignant au département Chimie. L'objectif est aussi d'utiliser moins de réactifs dangereux et de produire des composés chimiques recyclables et valorisables. Dans cette perspective, la récupération, à des fins pédagogiques, d'une partie des huiles de fritures usagées issues de  la restauration universitaire, est bienvenue, d'autant plus que les services du CROUS doivent en principe en payer le recyclage. Le biodiesel ainsi produit pourrait alimenter les tracteurs qui servent à l'entretien des espaces verts ou une cuve à fioul pour le chauffage. Quant à la glycérine produite lors de la réaction, l'usine Solvay se charge de son traitement.

 

Biodiesel3-1.jpg

 

Ce projet a reçu le label Année internationale de la chimie (AIC) pour son intérêt pédagogique et parce qu'il véhicule l'image d'une chimie "verte".

 

Différentes qualités de biodiesel produites à partir d'huiles plus ou moins usagées. Si la couleur change, les propriétés du biocarburant restent les mêmes.

 

Biodiesel2-1.jpg

 

Source : Tout l'Ufc, magazine de l'Université de Franche-Comté, avril-juin 2011, n° 147.

20/05/2011

La dioxine à l’épreuve du sang dans l'agglomération bisontine

Les concentrations sanguines en dioxines et PCBs sont plus élevées chez les personnes atteintes de lymphome malin non hodgkinien, à proximité de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Besançon

 

Article scientifique paru dans la revue Environment International[1],

janvier 2011

 

par Jean-François Viel

Professeur de santé publique

à la faculté de médecine de Besançon

 

Par le terme générique "dioxines", on désigne les polychlorodibenzo-p-dioxines (dioxines) et les polychlorodibenzofuranes (furanes) qui appartiennent à la famille des hydrocarbures aromatiques polyclycliques chlorés. Il existe un très grand nombre de congénères dont deux, le 2,3,7,8-T4CDD (dioxine de Seveso) et le 2,3,4,7,8-P5CDF, sont considérés par le Centre International de Recherche contre le Cancer (OMS) comme cancérigènes pour l’homme. Jusqu'à un passé récent la principale source de rejet de dioxines dans l’environnement était constituée des usines d’incinération d’ordures ménagères.

Des travaux scientifiques préalables autour de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Besançon[2],confortaient tous l’hypothèse d’une association entre l’exposition environnementale aux dioxines émises par l’activité ancienne de l’usine et la survenue d’une forme de cancer du système lymphatique (lymphome malin non hodgkinien - LMNH)[3]. Mais il restait à mesurer de la façon la plus objective et précise possible l'exposition des riverains aux dioxines.

C'est le principal apport de cette nouvelle étude basée sur le dosage sanguin de ces polluants, reflétant une exposition cumulée et évitant le recours à des marqueurs indirects (tels que des mesures dans l'environnement). L'objectif était donc de comparer la concentration sanguine de produits organochlorés (dioxines, furanes et polychlorobiphényles - PCBs) chez des patients atteints de LMNH et chez des témoins.

L'étude a mobilisé une équipe interdisciplinaire (épidémiologistes, hématologues et biologistes) et a bénéficié d'un financement du Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé (dans le cadre d’un Programme Hospitalier de Recherche Clinique).

Pendant la période 2003-2005, 53 cas de LMNH résidant dans l'un des 3 cantons situés sous le panache de l'incinérateur ont été diagnostiqués. Le dosage de composés organochlorés réclamant un volume sanguin relativement important (150 ml), seuls 34 cas ont pu être prélevés.

 

La carte ci-dessous représente la modélisation des retombées atmosphériques de dioxines et la localisation des prélèvements de sol autour de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Besançon. Cette modélisation des retombées de dioxines au sol, avec un aspect en "ailes de libellule", montre clairement que l’exposition aérienne aux dioxines n’est pas identique en tout endroit de l’agglomération bisontine.

 

Modélisation des retombées atmosphériques de dioxines-2 .jpg

Retombées atmosphériques de dioxines provenant

de l'usine d'incinération bisontine

 

 

Ils ont été comparés à 34 témoins, de même âge et de même sexe. Les caractéristiques sociodémographiques et les habitudes alimentaires étaient identiques entre les deux groupes. Aucun participant n'avait travaillé dans un secteur d'activité considéré comme particulièrement exposant aux dioxines.

Bien que portant sur des échantillons de taille modérée (induite par la spécificité de la source d'exposition), les concentrations moyennes en composés organochlorés sont toutes statistiquement supérieures chez les cas de LMNH par rapport aux témoins. Les concentrations moyennes en dioxines et furanes chez ces derniers apparaissent identiques à celles observées dans la population générale française[4].

 

Concentrations moyennes

 Cas

 Témoins

Dioxines (1)

 13,39

 8,73

 Furanes (1)

 9,44

 6,27

 PCB "dioxin like"(1)

 33,13

 20,10

 PCB non "dioxin like"(2)

541,30

 335,5

(1) pg OMS1998-TEQ/g lipide (2) ng/g lipide

 

Cette étude confirme donc l'association entre l’exposition environnementale aux polluants organochlorés et la survenue de lymphomes malins non hodgkiniens à proximité d'un incinérateur d'ordures ménagères.

 


[1] Viel JF, Floret N, Deconinck E, Focant JF, De Pauw E, Cahn JY. Increased risk of non-Hodgkin lymphoma and serum organochlorine concentrations among neighbors of a municipal solid waste incinerator. Environ Int 2010 ; 37:449-453.

[2] Viel JF, Arveux P, Baverel J , Cahn JY. Soft–tissue sarcoma and non-Hodgkin’s lymphoma clusters around a municipal solid waste incinerator with high dioxin emission levels. Am J Epidemiol 2000;152:13-19.

Floret N, Mauny F, Challier B, Arveux P, Cahn JY, Viel JF. Dioxin emissions from a solid waste incinerator and risk of non-Hodgkin lymphoma. Epidemiology 2003;14:392-398.

Floret N, Viel J-F, Lucot E, Dudermel P-M, Cahn J-Y, Badot P-M, Mauny F. Dispersion modeling as a dioxin exposure indicator in the vicinity of a municipal solid waste incinerator : a validation study. Environ Sci Technol 2006;40:2149-2155.

[3] Tumeur maligne se développant dans les ganglions et parfois dans différents organes (rate, foie, etc.).

[4] Étude d’imprégnation par les dioxines des populations vivant à proximité d’usines d’incinération d’ordures ménagères - Rapport d’étude, InVS, 2009.

 

Pour en savoir plus :

 

http://www.invs.sante.fr/publications/2009/impregnation_d...

 

Contacts :

Professeur Jean-François Viel, épidémiologiste

UMR CNRS n° 6249 Chrono-Environnement

UFR Médecine & Pharmacie, Besançon

Téléphone : 03 81 21 87 34

E-Mail : jean-francois.viel@univ-fcomte.fr

 

Anne Vignot, chargée de communication

UMR CNRS n° 6249 Chrono-Environnement

UFR Sciences & Techniques, Besançon

Téléphone : 06 84 60 57 53

E-Mail : anne.vignot@univ-fcomte.fr

 

17/05/2011

Bien préparer ses examens

Bien préparer ses examens

 

Pas de bonne préparation à un examen sans bonne mémorisation des connaissances qu'il s'agira de restituer au mieux le jour J. La mémorisation est un processus vital qui occupe une part très importante de l'activité cérébrale. Ce processus repose essentiellement sur la capacité de chaque neurone à établir avec ses semblables des connexions grâce aux milliers de synapses dont il module l'activité selon les besoins. Les réseaux de communication neuronaux ainsi constitués sont autant de traces laissées par les expériences physiques et intellectuelles. En fonction des informations enregistrées, on parle de mémoire sémantique, lexicale, procédurale, sensorielle ou encore autobiographique. Cette multiplicité des types de mémoires interdit de déterminer une méthode unique pour les améliorer toutes. Néanmoins, grâce aux recherches menées en sciences cognitives et en neurologie, il est possible de renforcer certains aspects de la mémorisation et de réviser à bon escient.

 

Le sport un bon moyen de muscler son cerveau


Pour bien apprendre, l'efficacité de la mémoire est certes cruciale, mais de nombreuses études rapportent qu'on peut aussi aider indirectement notre cerveau en faisant du sport. En augmentant le débit sanguin cérébral, l'activité physique apporte plus d'oxygène et de nutriments au cerveau et l'aide donc à mieux fonctionner. Les exercices physiques permettent d'améliorer les performances cognitives dans la même proportion que les exercices de mémorisation.

 

Autre effet bénéfique du sport en période de révisions : son impact sur le stress. La pratique d'une activité physique fait baisser le taux sanguin de cortisol, la fameuse hormone du stress. Un petit footing suivi d'un peu de repos avant l'examen serait donc très profitable pour réduire le trac.

 

En revanche, pour lutter contre ce stress, ne comptez ni sur l'alcool ni sur le cannabis - ce dernier nuit à la synthèse des molécules nécessaires aux connexions cellulaires qui s'établissent lors de la mémorisation. L'alcool, lui, affecte la division et la migration des cellules progénitrices de neurones dans l'hippocampe du cerveau.

 

Ne pas tout apprendre d'un seul coup

 

Bases scientifiques

 

Siégeant dans le lobe frontal, la mémoire à court terme est efficace quelques dizaines de secondes. Mais elle est indispensable à la mémoire à long terme, car c'est par elle que les informations accèdent au cerveau. Après avoir transité par l'hippocampe, petite structure située en profondeur du lobe temporal, les informations sont stockées de façon diffuse dans différentes aires du cortex ; à la restitution des connaissances, elles font le chemin inverse. Notre mémoire à court terme est capable de traiter sept éléments : c'est l'empan mnésique. Quand il est possible de regrouper plusieurs concepts en un seul ou de se répéter mentalement les éléments à mémoriser, l'empan mnésique peut effectivement être égal à sept. Sinon, nous ne sommes capables de mémoriser que 3 à 5 éléments.

 

À faire

 

Il importe de soulager notre mémoire à court terme du superflu en établissant des fiches rassemblant les informations essentielles. Sur les schémas, ôtez les éléments qui ne sont pas à apprendre.

 

Utiliser des procédés mnémotechniques

 

Bases scientifiques

 

Tout apprentissage consiste à établir des groupes d'informations solides ou des associations entre concepts afin qu'ils prennent moins de place dans la mémoire à long terme (laquelle peut conserver des informations toute la vie durant), plus précisément dans l'une de ses composantes : la mémoire sémantique. Mémoire des concepts et des informations abstraites, c'est grâce à elle que l'on se souvient que Buenos Aires est la capitale de l'Argentine ou Victor Hugo l'auteur des Misérables.


Cette mémoire sémantique est hiérarchique : chaque concept est rangé dans une catégorie plus large. Par exemple, le concept canari est rangé dans la catégorie oiseaux ; oiseaux étant lui-même rangé dans la catégorie animaux. Cette capacité d'organisation de la mémoire sémantique semble varier d'une personne à l'autre en vertu de son entraînement, de l'étendue de ses connaissances dans un domaine (on range mieux les informations d'une matière maîtrisée et comprise). Enfin, elle n'est pas toujours très logique chez les enfants.

 

À faire

 

 

Pour aider notre mémoire sémantique, rien de mieux que de hiérarchiser l'information dans un plan de rappel ou une arborescence. Veiller à sa concision évite la surcharge lors des échanges entre la mémoire à court terme et la mémoire sémantique. Une organisation idéale serait un plan en trois grands chapitres (I, II et III) regroupant chacun trois sous-catégories [1,2,3]. Pour se souvenir de ce plan de rappel, il suffit d'inventer une histoire qui relie les différents mots de ce plan. Ce sont les fameux procédés mnémotechniques.

 

Ne pas négliger le "par cœur"

 

Bases scientifiques

 

Dans les années 1990, la neurobiologie a compris que les souvenirs forment des traces dans le cerveau. Ces "traces mnésiques" se concrétisent par de nouvelles liaisons entre les neurones, établissant ou modifiant des réseaux de neurones. La répétition stabilise ces connexions entre neurones, comme un chemin dans une forêt vierge devient plus praticable s'il est emprunté souvent. Les spécialistes parlent de consolidation.

 

À faire

 

Apprendre par cœur, "rabâcher", c'est très utile, surtout pour la mémoire lexicale, qui relie le "dessin" des mots à leur son. Pour mémoriser un nom compliqué, rien de mieux que de l'écrire plusieurs fois. Même chose pour les apprentissages moteurs [conduire, skier, etc.], il faut répéter le même geste des dizaines de fois. Par ailleurs, écrire ses inquiétudes avant l'examen réduit son stress.

 

Maîtriser son environnement sonore

 

Bases scientifiques

 

Plusieurs chercheurs ont étudié les effets du bruit sur la mémorisation. Des bruits simples, comme ceux de l'aspirateur ou de la circulation, n'empêchent pas la mémorisation. Pas plus que les morceaux instrumentaux. En revanche, dès qu'il y a des paroles, la capacité de mémorisation peut être réduite de 40 %. Les mots entendus dans une chanson ou des bruits de conversation entreraient en concurrence avec ceux lus, les deux étant traités par la mémoire sémantique.

 

À faire

 

Éviter d'écouter la radio en apprenant les cours et privilégier les endroits calmes, loin des conversations.

 

Vérifier ce que l'on sait

 

Bases scientifiques

 

Mesurer un objet ne le fait pas changer de taille. Logique. Sauf pour la mémoire ! Tester sa mémoire est la méthode la plus efficace pour la doper.

 

À faire

 

Se remémorer ce qu'on vient d'apprendre garantit un meilleur apprentissage.

 

Privilégier le sommeil

 

Bases scientifiques

 

Le sommeil paradoxal s'allonge pendant les phases d'apprentissage chez des rongeurs. Rêve-t-on de ses cours en période de révision ? Les neurones activés durant l'apprentissage chez le rat sont réactivés pendant le sommeil. Le cerveau réactive, donc consolide, préférentiellement les informations les plus importantes. En clair, le rat rêve du labyrinthe qu'il a exploré la journée et plus précisément du moment où il a réussi à en sortir. Chez l'homme, c'est l'hippocampe qui a pour rôle de marquer les neurones à réactiver pendant le sommeil. Cette structure cérébrale, plus active lorsque les informations sont jugées importantes, "étiquetterait" les neurones spécifiques à l'apprentissage réalisé.

 

À faire

 

Le bon sens populaire est confirmé : le sommeil permet de consolider ses connaissances. De courtes siestes entre deux phases de révisions sont également bénéfiques. Et l'apprentissge progressif et régulier est bien plus efficace que le bachotage jour et nuit la semaine qui précède les examens.

 

Des pilules pour apprendre ?

 

Mémoboost, Biomag, Oligosol... À l'approche des examens, les devantures des pharmacies vantent les mérites de compléments alimentaires censés doper la mémoire. Mais aucun argument scientifique ne justifie la prise de ces suppléments. Si ce n'est pour obtenir un effet placebo. Au mieux augmentent-ils un peu l'attention, à la manière de la nicotine ou de la caféine difficiles à doser pour obtenir un état de vigilance amélioré et auxquels l'organisme s'accoutume rapidement. Ils n'apportent plus alors que la réduction d'un léger manque.

 

La tentation reste forte de recourir à une artillerie plus lourde en détournant certains médicaments. La pilule d'Avlocardyl, un médicament destiné à l'origine aux cardiaques, et les symptômes du stress s'envolent. Un comprimé de Modiodal contre la narcolepsie, employé par les militaires pendant la guerre du Golfe pour rester éveillé pendant plusieurs jours, et la fatigue disparaît... Une dose de Ritaline, dérivé d'amphétamines destiné aux enfants hyperactifs, et l'attention s'améliore…

 

Oui, mais les effets indésirables (nervosité, manque, dépression, fatigue, notamment) peuvent in fine compromettre la performance. Au point qu'en 2009, le psychologue australien Vince Cakic s'interrogeait sur la nécessité d'instaurer des tests antidopage dans les universités !

 

Source : Science & Vie, mai 2011

15/05/2011

Mort des abeilles : cocktail mortel du Gaucho et du champignon Nosema cerenae

La conjonction d'un agent infectieux et d'un insecticide serait la cause de la mortalité des abeilles.

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10/05/2011

OGM : de la toxine Bt retrouvée dans le sang de femmes enceintes et de leurs fœtus au Québec

OGM : de la toxine Bt retrouvée dans le sang de femmes enceintes et de leurs fœtus au Québec

 

D'après Greenpeace, une étude indépendante réalisée à Sherbrooke auprès de femmes enceintes, de leurs fœtus et de femmes non enceintes révèle la présence de résidus de pesticides issus d’aliments transgéniques dans le sang de chacun de ces groupes. Des résidus de glyphosate et de glufosinate (herbicides couramment utilisés lors de la culture de certaines plantes génétiquement modifiées) ont également été retrouvés.

 

 

Une étude scientifique publiée en avril par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke au Canada, fait état de résultats inédits jusqu’ici.


Les auteurs concluent à la nécessité de poursuivre les analyses d’impact des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur les humains. Professeur-chercheur au département de gynécologie-obstétrique de la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, Aziz Aris s’intéresse particulièrement à la toxicité d’origine environnementale sur les fœtus et les mères. Or, dit-il, l’impact des OGM a été abondamment testé sur les animaux, mais jamais sur les humains. C’est la première fois que la présence de résidus de pesticides d’OGM dans le sang des femmes est démontrée. Ces femmes et leur conjoint, étant citadins et n’ayant jamais travaillé au contact de pesticides, ces résultats résulteraient donc principalement de leur alimentation.


Les résultats de l’étude, financée par un fonds québécois de recherche en santé, seront publiés dans la revue scientifique américaine Reproductive Toxicology.


Environ 70% du maïs au Québec est génétiquement modifié (OGM) et inclut la toxine Bt.

 

Cette étude scientifique indépendante confirme les pires craintes de Greenpeace sur le manque de rigueur, d’indépendance et de transparence des études menées par les entreprises de biotechnologies.


Comme les autorités gouvernementales canadiennes refusent toujours d’appliquer le principe de précaution, les citoyens sont traités comme des cobayes par le gouvernement fédéral. Au Canada comme en Europe, les OGM sont toujours approuvés sans études sérieuses et indépendantes. Il est temps de sortir de l’obscurantisme !


Combien d’études scientifiques indépendantes seront nécessaires pour que les autorités gouvernementales exigent des entreprises de biotechnologies des preuves de l’innocuité des OGM ?

03/05/2011

Les chasseurs embusqués derrière les parlementaires

Les chasseurs embusqués derrière les parlementaires

 

La puce de la semaine (Charlie-Hebdo 17/05/2011)hebdo 17/05/2011)

 

France Nature Environnement, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, la Ligue ROC et la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH) dénoncent les revendications de certains députés, qui se font les porte-parole des chasseurs les plus extrémistes. Les amendements déposés en vue des débats sont révélateurs de la façon dont une minorité bien organisée parvient à influencer le législateur en faisant fi de l’intérêt général !

 

Pour les quatre associations : « Une sixième loi chasse en dix ans, est-ce vraiment raisonnable ? C'est un sujet récurrent au Parlement, comme si ce thème était l'un des principaux problèmes de la France! La chasse aux voix des chasseurs est ouverte, ne semble connaître aucune limite et, à un an d'échéances électorales majeures, des députés semblent disposés à une reddition complète, à rendre les armes face à celles des chasseurs. Il est bien loin le temps de la table ronde chasse, mise en place par le président de la République, qui n'aura duré que deux ans !»

 

Tirer de nuit, niche fiscale contre nichoirs… Tout est possible quand on a un fusil ! La liste d'amendements, étrangement de nature réglementaire et non législative, est irresponsable au regard de notre droit, de l'état de la biodiversité et du respect de l'animal. Prévert en contracterait une jaunisse face à un tel inventaire.

 

Dispositions déjà intégrées dans le texte :

 

l'autorisation de la chasse de nuit en Vendée ? Cette pratique, non traditionnelle dans ce département, est contestée par nombre de maires du Marais-Poitevin mais aussi de chasseurs responsables en raison de son impact attendu sur les oiseaux d'eau.

 

L'exonération, pour les installations de chasse (tonnes, huttes), de la taxe foncière sur les propriétés non bâties alors que le revenu marchand qui peut en être tiré est très conséquent (une hutte peut se louer 200 euros la nuit, et être vendue 150 000 euros !).

 

Amendements examinés :

 

Autoriser la chasse d'oiseaux en temps de neige, période pendant laquelle ces dernières, plus visibles, se battent déjà pour leur survie.

 

Banalisation de la chasse dans les cœurs mêmes des parcs nationaux ou dans les aires protégées, en contradiction potentielle avec les objectifs environnementaux assignés à ces espaces.

 

Nouveaux outils à disposition des chasseurs pour éliminer les corvidés : tirs quasiment toute l'année, cages, pièges… L'arsenal pour se débarrasser des corvidés est pourtant déjà bien fourni !

 

— Il est scandaleux de revendiquer l'usage des balles de plomb pour la chasse des "nuisibles" dans les zones humide, alors même que le plomb est hautement toxique. Si cet amendement était adopté il le serait en contradiction totale avec l'accord international AEWA (Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie).

 

Pour les quatre associations : « Reconnaître les chasseurs comme des acteurs majeurs de la gestion de la biodiversité dans ces conditions ? Ça confine au cynisme, au vu de ces revendications affichées. »

 

France Nature Environnement, la Ligue ROC, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et la Fondation pour la Nature et l'Homme.

 

www.lpo.fr

 

chasse,protection de la nature,fne,roc,lpo,fnh,charlie-hebdo

02/05/2011

Massif de la Serre : Extension carrières Bouygues–Pernot

Massif de la Serre :

Extension carrières Bouygues–Pernot

 

Déjà évoquées l'an dernier (voir article dans ce même blog), les menaces d'extension de la carrière Bouygues - Pernot à Moissey se précisent, amputant une nouvelle fois le massif de la Serre, dont chacun connaît l'originalité géologique, les richesses écologiques, floristiques et faunistiques.

Le préfet prévoit, non pas une réelle prise en compte de l'environnement... mais de demander des dérogations pour destructions de toutes les espèces protégées (espèces menacées de disparition) concernées par ce projet d'extension, afin de pouvoir autoriser la poursuite de l'exploitation !!!

 

Avez vous signé les pétitions ?

L'enquête publique est en cours... jusqu'au 20 mai.

Faites suivre...

 

Vous pouvez participer à l'action « Massif de la Serre », préservons la biodiversité ! à cette adresse :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/presentation.php...

Cyber acteurs vous permet de signer ses cyber_actions à cette adresse :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions

Retrouvez nous aussi sur facebook http://www.facebook.com/pages/Cyber-Acteurs/103522517943

 

Cyber action mise en ligne le 29/04/2011 , proposée par : CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante.

 

Elle sera envoyée à : Ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Préfet de la Région Franche Comté, Préfet du Jura, Sous préfet de Dole, les membres de la commission d’enquête publique

 

Plus de 7000 personnes avaient cosigné « L’appel de la forêt, agir pour la biodiversité » lancé le 18 juin 2010 par France Nature Environnement et ses associations locales fédérées (CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante) pour défendre le massif de la Serre dans le Jura.

 

Explicatif


Bouygues s’entête à vouloir exploiter une carrière au cœur du site Natura 2000 !

 

Ce massif forestier, site Natura 2000 FR4301318, est aujourd’hui à nouveau menacé par un projet de carrière. Si la mobilisation avait portée ses fruits avec le rejet du dossier (pour la cinquième fois !) en août 2010, le groupe Bouygues s’obstine…

 

À la veille de quitter ses fonctions dans le Jura, Mme LE MOUEL a signé le 28 mars 2011 un arrêté préfectoral prescrivant une enquête publique du mardi 19 avril au vendredi 20 mai 2011 sur la demande d'autorisation présentée par la Société des carrières de Moissey pour l'exploitation d'une carrière de roches éruptives au cœur du massif de la Serre.

 

Les enjeux environnementaux, enjeux sur les habitats et les espèces protégées, sont déterminants comme en témoignent les avis réservés formulés par l’autorité environnementale dans le cadre de la procédure ICPE (Avis du 30 mars 2011, format PDF - 719.5 ko) comme dans le cadre de la demande défrichement (avis du 18 mars 2010) ou encore par la « Commission Faune » du Conseil National de Protection de la Nature (avis du 26 janvier 2010 ref. 10/005).

 

Ce projet impacterait 59 espèces animales ou végétales protégées, dont plusieurs d’intérêt communautaire. Leurs habitats sont pour la plupart protégés également.

 

Agissons pour la biodiversité

 

Aucune des conditions préalables à l’obtention d’une dérogation prévues par le code de l'environnement (article L411) n’est satisfaite : l'intérêt public majeur du projet n’est pas démontré, il existe des solutions d’approvisionnement du Jura en granulat ayant un impact moindre et il parait indiscutable que le projet porterait atteinte à l'état de conservation des espèces concernées.

 

C’est pourquoi élus locaux, responsables associatifs, Vttistes, randonneurs, mycologues, botanistes, ornithologues, amis de la Serre, riverains, sont à nouveau mobilisés pour préserver l’intégrité du massif.

 

CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante.

15/04/2011

Mortalité des poissons dans le Doubs

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliardMortalité des poissons dans le Doubs

La maladie s'étend sur le pays de Montbéliard et ne touche pas que les salmonidés

 

par Patrice MALAVAUX,

Garde-Pêche AAPPMA "La Franco-Suisse"

 

Voir la vidéo de Patrice Malavaux

Voir également une vidéo qui date de… 1973 et dénonçant la pollution du Doubs.

En février 2014, ça continue encore et encore : voir l'émission de France 3 Franche-Comté !

 

Quand j'ai signé à la Franco-Suisse pour être garde-pêche, je ne pensais pas que je finirais croque-mort. J'espère que vous avez passé une bonne journée car moi, je l'ai passée à ramasser des cadavres de poissons.

 

Ce matin sur le troncon Le Plain à la Sauçotte côté suisse j'ai ramassé une quinzaine de poissons dont 1/3 de truites et 2/3 d'ombres. Je n'ai plus envie de les compter précisément ni de les mesurer, les photos parlent d'elles-mêmes.

 

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Hécatombe d'ombres et de truites

(Cliché Patrice Malavaux)

 

Côté malades, j'ai aussi abandonné l'idée de les compter, je dirai qu'il y en a au moins 1 tous les 50 mètres en moyenne. 6 malades sur la même photo dans le bras mort de la Sauçotte :

 

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(Cliché Patrice Malavaux)

 

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(Cliché Patrice Malavaux)

 

 Cet après-midi, côté français entre la Verrerie et Moulin Jeannottat, même constat désolant : un mort et un malade sur la même photo :

 

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(Cliché Patrice Malavaux)

 

Je vais devancer les plus perspicaces d'entre vous qui vont inévitablement me dire que c'est normal car les ombres viennent de frayer. Oui, mais les truites ? Si elles ne sont pas remises de la fraie 3 ou 4 mois après, il y a peut-être un souci, à moins que ce ne soit une souche nouvelle de truites qui frayent en même temps que les ombres !

 

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Ombre rongé par la mycose causée certainement par des Saprolégniacées

(Cliché Patrice Malavaux)

 

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Truite rongée par la mycose causée certainement par des Saprolégniacées

(Cliché Patrice Malavaux)

 

À l'approche de la réunion SCT du 14 avril, prévoyez une courte cérémonie au cours de laquelle je remettrai personnellement un échantillon de ma pêche du jour à M. Gaudot qui aura l'amabilité de faire remonter le tout à Mme la Directrice de la DDT. La triste réalité du terrain ne doit pas rester que sur les bords du Doubs...

 

Cordialement,

 

Patrice MALAVAUX,

Garde-Pêche AAPPMA "La Franco-Suisse"

 

 Autres clichés désolants dans le Pays de Montbéliard :

 

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Brochet touché au museau

 

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Chevesne atteint

 

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Ombre malade

 

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Ombres malades

 

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Truite littéralement disséquée

 

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Ombres et truites malades

 

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Truites malades

 

La Télévision Suisse Romande rapproche de cette mycose à Saprolégniales qui affecte la faune piscicole dans notre région de la pollution des rivières proches par les munitions entreposées dans le gouffre de Jardel après la première guerre mondiale :

http://www.pleinair.net/detail_48_46087-L-inquiétant-repo...

 

Le 16 juin 2011, la Radio Suisse Romande (RSR) consacre un entretien à la santé du Doubs :

 

http://www.rsr.ch/#/la-1ere/programmes/impatience/?date=1...

 

Voir aussi dans le même blog,

 

- l'alerte lancée par Pascal P.

- Menaces sur le Doubs franco-suisse

- Proliférations algales dans la Haute vallée du Doubs

- Prolifération de Cyanobactéries dans la Loue

- Pathologie des poissons d'eau douce

 

Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

14/04/2011

Pathologie des poissons d'eau douce

La faune halieutique des rivières de Franche-Comté subit actuellement une série d'atteintes pathologiques qu'il faut analyser. Cet article reproduit ici un cours de pathologie des poissons qui date des années quatre-vingt, mais qui peut être utile à l'observateur du milieu aquatique continental, en particulier aux gardes-pêche et aux pêcheurs.

Lire la suite

13/04/2011

Le Doubs coule, le Doubs s'écoule, le Doubs se meurt !

Le Doubs coule, le Doubs s'écoule, le Doubs se meurt !


par Pascal P.

 

Dans nos montagnes abruptes et rondes, dans un paysage aussi verdoyant que rude chemine dans une langueur presque éternelle, le Doubs.
Il s'écoule voluptueux et doux dans une grâce paisible, a priori sans problème apparent.


L'hiver a fait son office, les eaux tumultueuses et froides de la fonte des neiges ont gommé en son sein toutes traces apparentes de pollution latente. Pourtant un venin indicible coule dans ses veines. Fruit de la consommation, de la surconsommation, que le poids des années d'un développement non durable, polluant mais profitable, a fixé au plus profond de ses sédiments et de son sol karstique.


En ce jour où j'écris ces lignes, au moment même où vous les lisez, les célèbres truites zébrées meurent par dizaines, sans que personne ne sache pourquoi !


Truites et ombres sont couverts de tubercules et de pustules blanchâtres et dérivent inexorablement dans le lit qui les a enfantés. Un lit devenu pour un temps et pour combien de temps encore, décharge macabre.

Quelles en sont les raisons ? Personne ne le sait ou plutôt personne n'ose se l'avouer ?

Notre cher Doubs, on ne lui aura rien épargné : tout y sera passé. Chrome, cadmium, antibiotiques, crues et décrues organisées par la fée électricité,  tout ce que l'on a pu produire de plus toxique et malsain, tout ce que l'homme sait faire au nom du profit, est là enfoui au fond de son lit. La mort rôde féroce et hargneuse, tortueuse et brutale, prévenante et patiente. Elle prévient, jetant avec parcimonie son dévolu sur notre magnifique rivière, l'homme ne la respecte plus !


Les associations de pêche, la Franco-Suisse et  la famille Triboulet en tête, luttent depuis des années dans une abnégation singulière, avec un dévouement sans limite, pour le soutenir, entretenir l'espoir de la vie. Pas pour le voir s'effondrer et mourir !


Il y a déjà quelques années, la sirène d'alarme tirée, tout le monde s'est penché au chevet de ce qui n'était alors qu'un petit malade, pour comprendre pourquoi le Doubs toussotait.


C'était l'heure du constat, l'instant ultime de trouver le coupable, savoir enfin pourquoi la truite se faisait rare dans notre rivière si scintillante autrefois ?


Le nombre d'adhérents aux sociétés de pêche est pris dans la spirale vertigineuse de la chute. Que sont devenus les pêcheurs qui parsemaient jadis les berges vierges de notre rivière ?


Les hypothèses les plus folles ont été envisagées !


Ce sont les élections, diront les uns. On est en France d'accord, mais on ne vote pas tous les ans !  Le temps alors, diront les autres, tantôt trop beau, tantôt trop humide. On est dans le Doubs, les pissotières de la France disait Louis XIV, il n'y a rien d'extraordinaire à cela !

Et si c'était les poissons qui venaient à manquer ? Où sont-ils donc passés ?


Dans les congélateurs des pêcheurs c'est évident ! Il faut donc réglementer, interdire, on sait si bien le faire.


Les assemblées générales des l'AAPPMA regorgent de séances interminables de palabres à n'en plus finir où les pêcheurs vont tour à tour s'étriper, chacun y allant de sa préconisation et de son interdiction.


C'est les pêcheurs à la mouche avec leurs nymphes prétendent les pêcheurs au toc. Que nenni  ce sont les pêcheurs au toc avec leurs grandes cannes prétendent les pêcheurs au vairon. Pas du tout ce sont les pêcheurs au vairon avec leur hameçons triples finiront par dire les pêcheurs à la mouche. La boucle est bouclée, il est possible que j'en ai laissé quelques-uns sur la rive, je m'en excuse, ils me le pardonneront.


Intarissables préconisateurs de solutions miracles et pour certaines tout aussi stériles les unes que les autres, viendra le temps d'appliquer les remèdes. Alevinages,  parcours no-kill, augmentation de la taille des prises, diminution du nombre de prises journalières, création de parcours spécifiques pour les pêcheurs à la mouche, interdiction de rentrer dans l'eau avant l'ouverture de l'ombre pour protéger les frayères, interdiction de porter les waders sur certaines zones pour protéger les tufs, interdiction du bouchon lumineux, on interdit, on améliore... mais rien n'y fait, le problème est ailleurs !


Les poissons continuent à disparaître lentement mais sûrement, aussi sûrement que les pêcheurs au bord du Doubs.


Vint alors le coupable idéal,  ce satané oiseau piscivore de malheur, appelé Cormoran qui mangeait tous les poissons de ces pauvres pêcheurs.
Le Cormoran est aux truites du Doubs ce que Géronimo et sa tribu apache fut aux soldats américains, un alibi !


On a donc organisé des plans de tirs à l'échelle du département, encadrés par des gens compétents,  pour réguler ce maudit "piaf". Des cormorans sont tombés par centaines chaque année depuis bientôt dix ans et pour autant, les poissons sont toujours de plus en plus absents. Le Cormoran, encore une victime de notre insatiable gourmandise, de notre développement déraisonnable.

Tous ceci n'a pas été fait à la légère, des études très sérieuses ont été commandées par le bureau de la Franco-Suisse à des scientifiques de renom et cabinets d'experts pour comprendre, analyser ce qui ce passe réellement. Des rapports alarmants sur l'état sanitaire du Doubs en sont ressortis. Je vous invite à les consulter sur le site de la Franco-Suisse à l'adresse électronique de la Franco_Suisse,

 www.goumoispechesloisirs.fr

dans la rubrique Action Environnement.

Il est temps aujourd'hui d'ouvrir les yeux, à l'aube d'une énième ouverture de la pêche qui aura lieu le 1er Mars prochain à Goumois.
Le Doubs ne tousse plus, il est gravement malade, pour ne pas dire moribond. Va t-on laisser consommer ce poisson sans rien dire ?

Les autorités publiques sont aujourd'hui alertées, les maires locaux, les députés, les sénateurs doivent se mobiliser pour sauver le Doubs.

Plusieurs courriers, à la demande de l'AAPPMA "la Franco-Suisse et gorges du Doubs" et de son président Christian TRIBOULET ont été adressés par les élus au ministère de l'écologie et du développement durable. Ces courriers alertent en personne madame la ministre, sur l'état sanitaire alarmant du Doubs, ainsi que sur les modes de fonctionnement des usiniers qui turbinent brutalement les eaux, compromettant gravement les écosystèmes.

Martial Bourquin,  Sénateur Maire d'Audincourt, en personne, se penche sur ce dossier avec comme souci majeur de créer une gouvernance au niveau des états pour traiter d'urgence la problèmatique. car en plus de la dégradation des écosystèmes, il existe maintenant un problème sanitaire majeur au niveau de la consommation d'eau potable du pays de Montbéliard.   


Je vous invite à cet égard à consulter la rubrique Infos Pêche onglet Hydrologie du site de la Franco-Suisse, pour constater l'effet des turbinages sur les courbes des débits au jour le jour.


Espérons que ces courriers, où les doléances sont clairement exposées, ne resteront pas lettre morte comme c'est trop souvent le cas.

Il y a urgence le Doubs meurt à petit feu et nous sommes tous concernés, pêcheurs, naturalistes, observateurs de tous poils, promeneurs occasionnels, petits et grands, jeunes et vieux, simples citoyens et politiques de tous bords, consommateurs, agriculteurs, industriels et tant d'autres encore. Ce n'est pas seulement une économie locale qui va s'effondrer, c'est un patrimoine écologique sans équivalent, c'est tout un écosystème irremplaçable, du microplancton au plus gros de la chaîne alimentaire qui va disparaître.

Perché sur le rocher du Singe un après-midi d'hiver à l'aplomb de Goumois je me suis assoupi, dans une herbe folle et fraîche, baignée de soleil. Je le rêve s'étirant dans la vallée, libre, remplissant comme il l'entend, tendrement ou brutalement le cours de son lit, sans que personne ne lui impose, ni marche forcée, ni repos. Semant au gré du temps, la vie dont tout le monde dépend. Brutalement je me suis réveillé la réalité m'a rattrapé. A force de shoots et de fixes, il est là, tel un junkie à l'agonie, prêt à sombrer dans les méandres alambiqués de notre folie ! J'avale la pente, me précipite à son chevet, je tends l'oreille, j'écoute, je cherche un souffle de vie murmurer sous les galets.
Le Doubs coule, le Doubs s'écoule, le Doubs se meurt !

Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

12/04/2011

Service public d'assainissement non collectif (SPANC)

SERVICE PUBLIC D’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF (SPANC)

 

  • Les dépenses d’assainissement sont devenues une priorité pour les communes. Elles ne seront plus seulement un choix budgétaire comme l’agrandissement d’une salle des fêtes ou la création d’une aire de loisirs. Mais une obligation légale, avec obligation de résultats ou sanction pénale et financière à la clef.
  • Les stations d’épuration finissent tardivement de se mettre aux normes européennes. Pour les consommateurs l’assainissement collectif coûte très ( trop) cher aux usagers et collectivités, alors qu’ il rapporte beaucoup aux « majors » de l’eau ( VEOLIA – SUEZ , SAUR…).
  • L’assainissement individuel est lui aussi en retard et ce sont les communes rurales qui sont les plus concernées. Là encore, ce sont les usagers qui risquent de faire les frais des mises aux normes, mais de manière brutale : entre 2000 à 9000 euros à payer en 4 ans !

Préambule

En application des lois sur l’eau de 1992 et de 2006, des compétences et obligations nouvelles ont été conférées aux communes dans le domaine de l’assainissement non collectif, portant sur la responsabilité du financement, des contrôles et des travaux éventuels des installations d’assainissement non collectif.

Nouveau service au sein des collectivités, les missions du SPANC, à l’instar des services d’assainissement collectif ou des services de l’eau, peuvent être assurées en régie, ou par délégation de services. Les services d’assainissement collectif et non collectif peuvent être regroupés à la condition d’avoir une gestion comptable séparée.

Chaque collectivité est donc responsable, au travers du SPANC, de la réalisation des contrôles des installations présentes sur son territoire. Ce contrôle en amont consiste en premier lieu dans la vérification des installations neuves (l’instruction du permis de construire relève d’une autre procédure ). En aval, la collectivité doit ensuite contrôler le bon fonctionnement (vidanges des fosses, entretien).

Les propriétaires des installations individuelles ne sont plus soumis aux redevances perçues pour l’assainissement collectif (raccordement et maintenance).

Même s’il existe une pression forte pour la mise en place de services d’assainissement non collectif « clefs en main », cela doit rester un SERVICE PUBLIC de proximité, adapté aux besoins réels et aux moyens des collectivités et usagers. Dans un premier temps – une fois définies les urgences et priorités – les missions du SPANC peuvent rester basiques (cf. propositions) : les 30 % d’utilisateurs participent à moins de 3% de la pollution totale des eaux !

Si la protection de l’environnement, des milieux aquatiques et de la santé publique sont réellement la motivation des SPANC, il vaut mieux faire porter les efforts sur les gros pollueurs : l’agriculture intensive et industrielle, les industriels produisant des toxiques, les opérations d’aménagement du territoire détruisant la nature…

PROPOSITIONS

L’épuration la plus efficace, la plus économique (moindre coût pour les usagers et les collectivités) relève du maintien d’un bon fonctionnement écologique des milieux naturels.

  • Elles rejoignent les règlements d’intervention pris par certains départements, qui établissent des priorités :
  • définir une assiette subventionnable selon des critères d’équité sociale, de priorité environnementale, mise en place d’un guichet unique, aider en priorité les petites communes et aider les autres selon leur mutualisation (inégalité entre les villes et les communes rurales),
  • exiger un zonage d’assainissement approuvé et favoriser des regroupements de propriétaires,
  • inciter à l’évolution des pratiques et des techniques,
  • définir des territoires prioritaires par bassin versant,
  • L’assainissement non collectif constitue un moyen à part entière de traiter les eaux usées. L’efficacité de ces moyens individuels de traitement est reconnue et peut relever de différentes techniques (traitement par les plantes, filtres plantés de roseaux, jardins filtrants …).
  • D’une manière permanente et durable, les associations représentatives des usagers et consommateurs doivent être parties prenantes à tous les niveaux. Des commissions élus/usagers doivent exister pour chaque SPANC.
  • la meilleure dépollution, la moins coûteuse est celle qui consiste à moins polluer (prévention, lutte contre les polluants toxiques) en gérant mieux ses rejets et en économisant l’eau.
  • l’épuration naturelle est gratuite.
  • La préservation des forêts, des haies, des zones humides protége la qualité de l’eau.
  • La prévention par l’agriculture ou le jardinage biologique revient 20 fois moins cher (Protection des zones de captage.
  • Arrêt des extractions d’alluvions en lit majeur, qui servent de filtre naturel.

PAS DE LANGUE DE BOIS …

  • QUESTIONS : quelle est la part des marges importantes (de 20 à 60 %) réalisées par les industriels de l’eau réinvestie dans la remise aux normes de l’assainissement ? Dans la réfection des canalisations ? Y a-t-il concurrence ou « partage du gâteau » entre les 3 géants de l’eau et leurs actionnaires ?
  • Comment un chômeur, un retraité va-t-il payer des frais de 1000 à 9000 euros ?
  • Logiquement, les dispositions nouvelles régissant l’assainissement individuel dans le cadre de la loi sur l’eau ayant été votées par le législatif, ce serait à l’Etat de prendre en charge les coûts, car la plupart des installations ont été faites conformément à des lois antérieures.
  • La facture d’eau augmente entre 5 et 8 % par an, la progression la plus forte étant sur les redevances au titre de l’assainissement.
  • La consommation (ou gaspillage organisé) agricole de l’eau : irrigation (le maïs représente 50%) . La responsabilité de la pollution de l’eau incombe d’abord aux agriculteurs, ensuite aux industriels et enfin aux particuliers, mais les agriculteurs ne paient que 1% du total des redevances perçues par les Agences de l’eau.

L’eau n’est pas une marchandise ! Si l’Etat se désengage (DDASS, DREAL…) c’est pour brader un service public au privé, car il sait que nombre d’élus seront tentés de « refiler » par facilité le service public en régie aux multinationales. Malgré leurs publicités, ce n’est pas la qualité de l’environnement ou le pouvoir d’achat des usagers qui les intéressent, mais les profits à réaliser.

Usagers : pour ne pas vous faire plumer, prenez contact avec une association ou organisez-vous en association dans votre commune.

Le SPANC créé sous la responsabilité des élus doit rendre un véritable service public aux usagers. Ayant la particularité d’intervenir sur des installations privées, il doit associer les usagers à sa mise en place, à son fonctionnement, aux techniques utilisées.

Il doit rester une structure de proximité permettant de maintenir un lien étroit entre l’usager et sa commune, son environnement, entre la loi et son application sur le terrain.

Pour le moment, la mise en place des SPANC s’effectue dans la plus grande improvisation et dans le flou juridique (les arrêtés de la loi sur l’eau du 30/12/06 ne sont même pas signés !)

OUTILS POUR VOUS AIDER

  • Pour aider les particuliers à faire face aux dysfonctionnements de leurs fosses, l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (ASTEE) a publié un guide intitulé « Réhabilitation des installations d’assainissement des maisons individuelles ».
  • Service d’assistance technique à l’assainissement autonome (SATAA) organisme conseil du Conseil Général.
  • Création d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) ayant pour objet une mission d’assistance technique (art L 131-8 du Code de l’Environnement et art R 2333-21 du Code général des collectivités publiques).
  • Les propriétaires qui font procéder à des travaux de mise en conformité peuvent bénéficier – sous certaines conditions – à des aides de l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat (ANAH).
  • Si la commune a choisi de prendre en charge la réalisation des travaux, les propriétaires qui souhaitent les confier à la collectivité s’acquitteront d’une redevance spécifique correspondant au service rendu et tenant compte des éventuelles subventions versées par les Agences de l’eau et le Conseil Général (*).
  • La récupération des eaux de pluie peut être également subventionnée.

DROITS DES USAGERS

Les usagers sont en droit de savoir :

  • quelle est la finalité exacte du SPANC : lutte contre la pollution ou évolution vers un entretien imposé ? Création d’un fichier ?
  • la définition et le contenu des contrôles : contrôle de conformité à quelles normes ? (les normes évoluant constamment, l’usager risque de se voir imposer à perpétuité de nouveaux travaux…),
  • les outils et les référentiels dont le personnel dispose pour donner son avis,
  • la nature du fichier dans lequel ils seront inscrits et son utilisation.

Les usagers peuvent exiger :

  • une information claire sur le service rendu (la loi indique que toute redevance doit correspondre à un service rendu),
  • un dossier de financement éventuel où apparaissent les aides disponibles et les recours possible,
  • une adresse où il soit répondu à leurs questions ou savoir comment obtenir une aide,
  • d’êtres associés à l’élaboration du règlement de service, mentionnant autant leurs droits que leurs obligations ou pour s’opposer à toute clause abusive.

Les usagers peuvent refuser :

  • l’obligation « d’études de sols » pour les constructions neuves ou les réhabilitations,
  • les filières imposées qu’ils jugent inadaptées,
  • le chantage aux subventions,
  • l’intervention de « cabinets d’expertise » prétendument indépendants.

Les interventions du SPANC ne doivent pas s’apparenter à une « police administrative ».

POUR PROTÉGER LA NATURE ET L’ENVIRONNEMENT,

POUR PRÉSERVER VOTRE QUALITÉ DE VIE, L’ESPACE RURAL ET SES SERVICES PUBLICS… DEVENEZ ÉCO-CITOYEN.

06/04/2011

Texte d'une lycéenne japonaise

TEXTE D'UNE LYCÉENNE JAPONAISE

 

Aidez-moi,

Je suis une élève de Minami-Soma à Fukushima.

 

J’ai perdu des amis lors du Tsunami, mes amis ont perdu leurs parents, ma meilleure amie est restée coincée à Minami-Soma parce que la pénurie d’essence l’a empêchée de fuir.

 

Pour lui remonter le moral je n’ai que le téléphone et les emails.

 

Mes amis et moi nous nous battons maintenant avec notre peur de la radioactivité.

Mais nous sommes découragés.

 

À l’âge de seize ans je me prépare à la mort,

Je la sens qui s’approche.

Même si je devais en sortir,

La peur de la radioactivité sera toujours à mes côtés.

 

Les hommes politiques, l’État,

Les mass-médias, les experts,

Les "boss" de la centrale nucléaire,

Tous sont nos ennemis

Tous sont des menteurs.

 

La télévision parle de moins en moins de la centrale nucléaire.

Toujours les mêmes photos du tsunami et les interviews sans coeur des mass-médias,

Des condoléances du bout des lèvres,

Un homme politique qui qualifie l’accident nucléaire de "catastrophe naturelle".

 

Messieurs les politiciens, aidez-nous avec votre salaire et vos épargnes,

Arrêtez de vivre dans le luxe et aidez les victimes à survivre.

Arrêtez de donner uniquement des ordres,

Arrêtez de nous regarder d’un endroit sûr,

Venez ici vous-mêmes et aidez-nous.

 

Nous ... On nous a laissé tomber

Fukushima sera sans doute isolé.

On nous laisse complètement tomber,

C’est l’État qui nous tue.

Nous, les victimes de la catastrophe

Nous ne pardonnerons jamais à l’État de nous avoir laissé tomber,

Nous lui en voudrons toujours.

 

Voici ce que je voudrais dire à ceux qui lisent cette lettre :

Vous ne savez jamais quand une personne que vous chérissez disparaîtra.

Imaginez que la personne avec laquelle vous riez maintenant, disparaisse l’instant suivant.

Soyez désormais plus attentifs à votre entourage.

 

Maintenant, l’école où nous avons passé notre jeunesse s’est transformée en morgue. Des personnes qui ne bougeront plus jamais sont allongées dans la salle où nous avons fait du sport et pratiqué nos activités de club.

 

Comment puis-je faire connaître la réalité au plus grand nombre de personnes possible ?

 

Je serais heureuse si au moins une personne lisait ce message.

 

Après avoir réfléchi, je me suis permis d’écrire ce message.

Pardonnez-moi et je vous remercie.

 

Cette élève habitait tout près de la centrale nucléaire de Fukushima.


Publié le 30 mars 2011 sur : http://ameblo.jp/tsukiji14/entry-10844839979.html

 

Traduit en français par Violaine Mochizuki

 

04/04/2011

Le député UMP Jean-Louis Christ : « Il faut démanteler Fessenheim »

Le député UMP Jean-Louis Christ :

« Il faut démanteler Fessenheim »

 

L'Alsace le 02/04/2011 par Simon Barthélémy

 

(Dernière mise à jour : 07/07/2014)

 

Le député-maire de Ribeauvillé n’a pas peur de passer pour un « intégriste ». (Archives Mathieu Lerch)

Le député-maire de Ribeauvillé a demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet la fermeture de la centrale nucléaire alsacienne. Et veut reconsidérer la place de cette « industrie à haut risque ».

Sur la question du nucléaire, la droite alsacienne était jusqu’à présent fusionnelle. Jean-Louis Christ va donc peut-être déclencher une réaction en chaîne en demandant à l’État de démanteler la centrale de Fessenheim.

« J’ai envoyé un courrier à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, pour que soit envisagé le processus de démantèlement de Fessenheim », déclare le député UMP du Haut-Rhin à L’Alsace-Le Pays. La ministre lui aurait promis une réponse rapide et selon le parlementaire, « l’hypothèse d’un démantèlement à partir de 2019 est envisagée »..

« Il me paraît normal que l’on rentre dans ce processus, poursuit-il, car nous n’avons pas de retour d’expérience en terme de sécurité sur les centrales nucléaires de première génération, comme Fessenheim. Or elle est construite dans une zone sismique, avec un canal qui se trouve dix mètres au-dessus, et dans une région où la densité de population est importante. On doit tenir compte de ce qui s’est passé au Japon, un pays qui maîtrise les hautes technologies, mais n’a pourtant pas su faire face à la catastrophe de Fukushima. »

Un « sujet tabou »

À ces questions de sécurité, le maire de Ribeauvillé ajoute un argument économique : « L’Alsace a perdu beaucoup d’emplois et essaie de se concentrer sur son attractivité touristique. Si le moindre incident intervient à Fessenheim, la plus vieille centrale de France, tous ces efforts de valorisation patrimoniale et touristique seront vains. »

Si Jean-Louis Christ ne demande pas un moratoire des projets de centrale en cours (Flamanville, Penly), il remet en cause le tout nucléaire : « 80 % de notre électricité en est issue, cela ne laisse pas assez de place aux énergies renouvelables, pourtant très créatrices d’emploi, et cela absorbe tout le potentiel de recherche, alors que l’Allemagne prend de plus en plus d’avance sur nous dans ce secteur. De plus, les ressources en uranium seront épuisées dans 80 ans. »

Ces arguments sont d’ordinaire plutôt entendus chez les Verts qu’à l’UMP… « Les seuls à les revendiquer sont les mouvements écologistes, reconnaît Jean-Louis Christ. J’ai l’impression que le sujet est tabou dans la classe politique. On a peur de l’évoquer et d’être accusé d’être un intégriste.. Cela me paraît au contraire raisonnable de rappeler que le nucléaire est une industrie à haut risque… »

Nota : Le 15 décembre 2011, la ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a envisagé le démantèlement de Fessenheim.

 

Ajout du 25/01/2013 : À Fessenheim, EDF va renforcer les radiers sous les réacteurs



Suite de la mascarade sur la prétendue « fermeture de la centrale de Fessenheim » : selon la bonne vieille méthode du fait accompli, EDF va dépenser des millions dans la centrale pour dire ensuite « On ne peut pas la fermer alors qu'on vient juste d'y investir de lourdes sommes ! » Notez-bien que ces investissements sont parfaitement inutiles : en cas de fusion de coeur, le radier (la dalle de béton sur laquelle sont posés les réacteurs) sera transpercé, qu'il soit « épaissi » ou non. Une des plus grandes nappes phréatiques d'Europe sera alors irrémédiablement contaminée.

Mais, à nouveau, l'objectif d'EDF n'est absolument pas d'arriver à une « sûreté » qui est en fait impossible à assurer, mais de dépenser de l'argent dans la centrale pour en repousser le projet de fermeture. Le Président Hollande laisse EDF faire, il laisse aussi l'Autorité de sûreté annoncer que la centrale ne sera pas fermée dans les 5 ans, et il a renoncé à débarquer le sarkozyste Proglio de la présidence d'EDF. La guerre « hollandaise » au Mali et au Niger vise donc à assurer l’approvisionnement de Fessenheim – comme de toutes les autres centrales françaises - en uranium volé au Niger.

 

Source :

Article de l'Alsace

Ajout du 7 juillet 2014 : Selon un rapport de la Cour des Compte, l'électricité nucléaire coûte très cher.

 

Des coûts importants de révision de réacteurs vieillissants et des investissements supplémentaires liés à la sûreté font grimper la facture française. Le coût de production de l'électricité d'origine nucléaire a grimpé de 20,6 % entre 2010 et 2013 (de 49,6 € à 59,8 € le MWh). L'électricité nucléaire est donc de plus en plus chère à produire alors que le parc de centrales, dont l'âge moyen atteint 30 ans, devrait avoir amorti ses coûts de construction.

 

Un paradoxe qui n'en est pas vraiment un. Pour pouvoir allonger la durée de vie des centrales, EDF doit procéder à une révision complète des réacteurs. Ces coûts de rénovation sont alourdis par les nouvelles normes issues de la catastrophe de Fukushima. Résultat : ils explosent avec + 117 %.

 

Autres incertitudes : les factures de la gestion des déchets radioactifs et du démantèlement des centrales en fin de vie. La Cour des comptes souligne que les évaluations financières d'EDF et de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs sont bien plus basses que celles d'autres pays nucléarisés.

 

fessenheim,sortir du nucléaire

(document Sciences et Avenir, n° 809 juillet 2014 p. 20)