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02/04/2019

Site NATURA 2000 PROGRAMME 2019 Conférences et sorties NATURE en petite montagne

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29/11/2017

Contrat de transition écologique (CTE)

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28/11/2017

Glyphosate : Vous en reprendrez bien pour 5 ans ?

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13/10/2017

Hold-up sur les forêts françaises

 

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20/01/2016

Où est l'écologie ?

loup_02-logo.jpgOù est l’écologie ?

 

par Gérard CHAROLLOIS

17 janvier 2016

 

Où est l’écologie ? Le samedi 16 janvier, elle était à LYON.

 

À l’appel des associations de protection de la nature, de défense des animaux, trois mille militants affirmèrent que le Loup doit vivre et retrouver sa place dans la nature.

 

Immense succès pour ce rassemblement qui, à la différence de tant d’autres, ne visait pas à promouvoir de sordides intérêts catégoriels, égoïstes, cupides.

 

Les manifestants pour le Loup, ne revendiquant aucune subvention, aucune exonération, aucun avantage lucratif pour eux-mêmes, agirent pour une cause qui nous dépasse tous : celle du vivant.

 

Qu’en dira une presse trop souvent formatée par les lobbies, propriété des forces d’argent et instrumentalisée pour maintenir l’opinion en état de soumission ?

 

Le Marché exige des consommateurs assujettis et, pour les priver de pensée, dénature les mots.

 

Les dénominations partisanes ont perdu leurs sens et la politique son crédit.

 

Il n’y a que les grincheux antifiscalistes pour croire encore que la France s’est donnée au socialisme en 2012.

 

Quand les mots ne veulent plus rien dire, la réflexion, le débat, l’opinion s’égarent.

 

L’écologie n’échappe pas à ce délitement du sens et l’on gagne toujours à bien définir ce dont on parle.

 

Créée dans la seconde moitié du  XIXe siècle par des biologistes, botanistes et zoologistes, l’écologie fut initialement la science du milieu naturel, l’étude du rapport entre les espèces et leur environnement.

 

Ce n’est qu’un siècle plus tard que la notion accéda au champ de l’éthique et de la politique avec la création des parcs nationaux, des réserves naturelles, des mouvements de défense de la faune et des sites et l’apparition du ministère de l’environnement, en 1971.

 

Le premier titulaire de ce ministère, Robert POUJADE, qualifia son service de « ministère de l’impossible », sans doute en constatation que l’objectif de sauver le vivant était inatteignable dans une société aux mains des lobbies, au service du profit et de la spéculation.

 

Le ministère de l’impossible est, entre temps, devenu celui de l’imposture.

 

Il protège la chasse et tue les loups.

 

Il offre une caution morale aux grands travaux inutiles, à l’agrochimie, au massacre des oiseaux migrateurs.

 

Je regrette que le parti écologiste, sauf remarquables et courageuses exceptions au nombre desquelles je citerai la députée Laurence ABEILLE et le député européen Pascal DURAND, ne parle pas suffisamment haut, fort et clair pour la défense du vivant.

 

Ce rapport à la nature est le plus grand défi de notre temps, bien plus essentiel que l’écume de l’actualité qui étouffe le vrai débat, la question fondamentale : l’humain va-t-il anéantir toutes les autres formes de vies ?

 

Car, par-delà les impostures, les petites lâchetés, c’est l’enjeu final.

 

La croissance démographique, le « développement économique », l’augmentation de la consommation planétaire, posent cette question occultée par les lobbies, par les politiques et donc par les médias.

 

Il n’y a pas un canton, en ce pays et partout ailleurs, sans son élu local, son promoteur, son aménageur récitant que son petit projet, son extension, son infrastructure, sa coulée de béton et d’asphalte ne représentent pas une si redoutable agression contre la nature et qu’il faut bien du « développement durable ».

 

Immanquablement, à terme, ce processus infini aboutira à la mort des milieux naturels, de la faune et de la flore.

 

Il nous appartient de poser cette question éthique et d’affirmer que cette destruction du vivant est inacceptable.

 

Peut-on tolérer plus longtemps un système fondé sur l’exploitation, la concurrence, la compétition, l’écrasement d’autrui, le saccage, le pillage, le lucre, la violence ?

 

Non, la voix de l’écologie ne doit pas s’éteindre, faute de porter un message novateur.

 

Non, cette grande cause ne doit pas être ignorée des citoyens, au point de ne recueillir que 2% des suffrages lors d’une élection à l’échelon national.

 

Or, c’est ce qu’il adviendra si l’on perdure à taire la raison d’être d’une pensée de réconciliation avec le vivant.

 

L’écologie politique peut exprimer un libertarisme des mœurs et un solidarisme social auxquels j’adhère sans réserve, mais, sans sa dimension éthique du respect de la nature, de l’animal et de toute vulnérabilité, elle n’est rien et ne peut attendre aucun écho dans une société dont elle ne relèverait pas le vrai défi.

 

Il est souhaitable qu’une primaire de l'écologie, ouverte, loyale, accessible à tous les citoyens se reconnaissant dans le grand combat pour le vivant, désigne un porte-parole susceptible de créer un rapport de forces contre les lobbies de la mort.

 

À défaut d’une telle primaire, face à la nocivité des politiques suivies par les vieux partis usés, il conviendra d’envisager les moyens d’offrir au pays une issue autre que celle qui se présente, faute de mieux, pour en finir avec la fausse alternance.

 

Par-delà les partis, les mouvements et associations, j’en appelle à l’unité, au rassemblement des défenseurs du vivant, pour un  rejet des ambiguïtés éthiques.

 

À LYON, le 16 janvier 2016, pour le Loup, nous vîmes la démonstration de ce que peuvent les biophiles, lorsqu’ils savent s’unir.

 

Gérard CHAROLLOIS

CONVENTION VIE ET NATURE

MOUVEMENT D’ÉCOLOGIE ÉTHIQUE ET RADICALE

POUR LE RESPECT DES ËTRES VIVANTS ET DES ÉQUILIBRES NATURELS.

07/03/2014

Hommage à Jean-Claude Robert

Hommage à Jean-Claude Robert

 

par Jean-Yves Cretin

 

[Cet hommage a été lu par Jean-Yves Cretin lors des obsèques de Jean-Claude Robert

le 17 février 2014]

J.-Claude-Robert-450.jpg

La dernière fois que j’ai eu à faire le panégyrique de Jean-Claude, c’était lors de son intronisation chez les « Compârs de la St Vincent » à Champlitte, et je peux vous jurer qu’alors ça avait été plus facile qu’aujourd’hui.

 

Je l’ai rencontré pour la première fois en septembre 1965, lors de la première séance de TP de BA, qui portait sur les os des vertébrés. J’étais doué en dessin et bon observateur, c’était facile, et à mon avis je valais 19 ! Je n’ai eu que 12. J’avais sans doute mélangé les apophyses et fait quelques arrondis… Vexé tout de même, j’ai pourtant vu que Jean-Claude écrivait en annotation : « Vous pouvez faire de très bons TP » !

Déjà visionnaire…

 

Jean-Claude était alors assistant au laboratoire de Biologie et Écologie Animale, dans l’équipe du professeur Pierre Réal, et cette discipline était un enseignement tout nouveau à l’Université.

 

Il aurait pourtant dû être horloger, comme son père ou son grand-père, venu de Suisse à une époque où les échanges de compétences étaient inversés par rapport à aujourd’hui. Comme son frère Jacques – qui deviendra patron d’une entreprise horlogère – il suit ses études à l’École d’Horlo, et passe un Bac technique. Très bon dans cette discipline, ses talents de bricoleur et surtout d’inventeur vont lui servir dans sa carrière future, car il construira divers pièges plus ou moins sophistiqués qui permettront plus tard l’étude de la faune des insectes en particulier.

 

Mais la Nature le tenait déjà par la main : avec Gérard, ils capturaient des coléoptères et parcouraient les haies à la recherche de nids d’oiseaux dont ils collectionnaient les œufs ; avec Jacques c’est un pêcheur acharné (en barque !) et également un chasseur, mais cette dernière activité est vite abandonnée. Quelle n’est pas sa surprise quand il découvre bien longtemps après, au détour d’une conversation entre son père Marcel et Claude Caussanel qui dirigeait alors le Muséum d’histoire naturelle de Paris, lors de l’inauguration de l’Insectarium de la Citadelle, que celui-ci gamin a aussi été collectionneur de coléos ! Inutile de se demander pourquoi son fils Jean-Yves en a ensuite fait autant…

 

Il se retrouve donc en Fac de Sciences, et c’est sur les bancs de la Place Leclerc – ce sont actuellement toujours les mêmes bancs, d’ailleurs – qu’il rencontre Monique. C’est une matheuse, qui elle aurait dû être en Taupe ! Le Hasard qui guide la vie a de drôles de manières pour rassembler les êtres…

 

Il est avec d’autres enseignants et étudiants, membre de ce qui n’est alors qu’un groupuscule animé par Jean Guichon, le Groupe des Jeunes Naturalistes de Rougemont (GJN), une association d’amoureux de la Nature et particulièrement des oiseaux, mais une pépinière de naturalistes à laquelle nous sommes nombreux à être redevables d’une bonne partie de ce que nous sommes. Il y a là des gens qui ont marqué leur époque et dont les compétences sont venues se compléter harmonieusement dans des activités où la nature et l’intérêt général étaient toujours placés en premier. Je n’ose pas donner de noms, de peur d’en oublier, mais je vois ici les visages familiers de bien de ces anciens jeunes naturalistes, toujours fidèles. Le GJN devient une seconde famille. Les amitiés qui se nouent alors sont solides et durables, toujours empreintes de cette ambiance de camaraderie familiale par-dessus tout humaniste et naturaliste. Avec cette équipe ouverte à tous, et tout en prospectant la Franche-Comté dans ce qu’elle a de milieux exceptionnels, nous découvrons tous les ans une nouvelle région de France et apprenons pour beaucoup notre futur métier. Jean-Claude comme Monique partagent leur savoir, leurs temps libres et leurs vacances aussi bien avec les amis qu’avec des jeunes en rupture, à qui ils vont donner ou redonner goût aux études, et Rémy, par exemple, deviendra un sculpteur et créateur renommé.

 

Jean-Claude un maître ? Il n’aimait pas ce mot-là ! Un père ? Non. Un frère ? Pas mieux ! Un ami ? Trop insuffisant. Un double ? Non plus. Un complément ? Ça se rapproche… comme dans une enzyme, lui la protéine et moi le substrat… Symétrique ? En quelque sorte. Michel propose « complice » ? Ce n’est pas loin. Il nous arrivait de penser la même chose au même moment. Déjà quand Jean-Yves a disparu, nous avons pu évoquer en quoi nos relations de père à fils étaient complexes et pleines d’une pudeur qui tente de masquer la profondeur des sentiments.

 

Profondément humain, simple, modeste, sérieux, ayant le sens de l’humour, bon public même quand je racontais des âneries, d’honnêteté scrupuleuse, charitable, jovial, amical, serviable, précis et à l’esprit synthétique et fédérateur, pédagogue curieux, homme de convictions, engagé, c’était aussi un artiste et un esthète, aussi bon peintre que fin sculpteur. Il eût été sans défaut si son bureau, chez lui comme à la fac, n’avait ressemblé un véritable capharnaüm ! Mais à la surprise générale il retrouvait en un instant ce qu’il cherchait… toutefois ça ne marchait pas à tous les coups. Méticuleux, il se faisait une check-list comme dans les avions avant le décollage, pour ne rien oublier. Mais que de choses a-t-il pu perdre… ses lunettes, qu’il cherchait alors qu’il les avait sur le front, son appareil photo, ses clés, son sac ! Lors de notre périple à Madagascar, il avait laissé son bagage à l’abandon dans l’aérogare, et en guise de vérification expérimentale, nous avons, rigolards, attendu le dernier moment pour le lui rappeler : sinon il serait parti sans ! Mais il retrouvait : ayant égaré une année son couteau en allant aux champignons, il l’avait récupéré l’année suivante car il se souvenait dans quelles conditions il supposait l’avoir perdu.

Ça ne s’était toutefois pas arrangé avec l’âge, et il suffit de regarder l’écran de son ordinateur pour s’en persuader !

 

C’était pourtant un remarquable observateur, ayant le flair ou l’instinct pour repérer ce que l’on avait pas encore vu ou pressentant qu’il devait y avoir « dans un coin comme ça » telle plante ou tel insecte.

 

Secret et sensible en même temps, il n’évoquait sa vie intérieure et sa spiritualité que lors de coups durs ou lors de circonstances particulières libérant la pudeur de ses sentiments.

 

Excellent ornithologue – il était un des 4 ou 5 bagueurs d’oiseaux en Franche-Comté travaillant avec le CRBPO – botaniste, géologue, entomologiste généraliste mais spécialiste des papillons de jour comme des papillons de nuit, il était surtout captivé par le fait d’en comprendre le fonctionnement : le profil parfait d’un écologiste.

 

L’esprit fertile, il fournira des thèmes et/ou participera aux travaux de recherche d’une bonne vingtaine d’étudiants et de collègues, et sera tout au long de sa carrière l’animateur d’un groupe de chercheurs. Toujours en avance d’une idée ou d’une proposition, pour faire avancer, pas pour la gloire.

 

L’Écologie est à la mode dans les années 70-80, et tenter de comprendre le fonctionnement des écosystèmes, c’est chercher aussi à les conserver en bon état de marche, puisque nous y sommes insérés. C’est donc mieux les connaître : en plus des approches théoriques, Jean-Claude prône l’appui de la pratique. Sont alors proposés des stages, y compris avec les étudiants de première année, stages qui sont inimaginables maintenant, en ces temps de vache maigre de l’écologie dont tout le monde parle mais dont bien peu se soucient d’en mettre en pratique les enseignements ! Ces stages de terrain se déroulent dans le Midi de la France (Luberon, Alpilles, Sète…) ou les Alpes ou le Massif Central ou à Luc/Mer… et c’est là que se parfont les connaissances.

 

Le grand moment est la création de LA Station biologique de Bonnevaux, à l’initiative de Pierre Réal et avec l’appui de l’Université. Dans cet ancien moulin aménagé pour la circonstance, des générations d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs vont se succéder pour découvrir le Bassin du Drugeon et le Haut-Doubs, ses tourbières et zones humides, ses lacs, ses forêts, ses pâturages et ses pelouses sub-alpines au Mont d’Or… Jean-Claude y assure un service à mi-temps, et se dévoue sans compter. La renommée de LA Station dépasse les frontières et nous recevons des étudiants et collègues de toute la France et de la Suisse si proche, n’est-ce pas Marcel ? Tous les ans, Jean-Claude pilote les stages d’Orsay, de Strasbourg ou d’ailleurs.

 

Parmi les multiples anecdotes que rapporte le fameux Livre d’or, un livre pour nous à l’image d’une Bible, qui contient une partie de l’existence de Jean-Claude et de la nôtre, celle qui l’avait mis hors de lui à l’origine mais l’amusait par la suite était cette fameuse rumeur du lâcher de vipères… Les travaux de Guy Naulleau et d’autres chercheurs les conduisaient à récolter dans la nature pour analyse puis relâcher après marquage les vipères péliades si typiques du secteur pour en connaître l’écologie. Mal interprétés par certains observateurs locaux, ces comportements étaient devenus « un bruit » qui avait fini par se répandre, et un instituteur de Bouverans s’en était ému en écrivant et reprochant vertement à Jean-Claude de « relâcher des vipères dans les framboisiers » et évoquant les risques afférents. Le phénomène, malgré quelques mises au point, devait gagner en amplitude pour culminer fin des années 90 avec des lâchers par hélicoptère de milliers (‘25 000 à Pontarlier’) de reptiles obtenus par élevage. Son hilarité était au maximum quand on se remémorait qu’un collègue chimiste – qui n’avait sans doute pas inventé la molécule d’eau tiède – nous le reprochait encore des années après, même pas étonné quand je lui affirmais que le plus dur n’était pas d’élever des vipères, mais de monter et démonter sans être vus l’hélicoptère dans la cour de LA Station…

 

Si à la recherche universitaire – les publications du CUER par exemple en font preuve – s’associait étroitement l’enseignement, Jean-Claude pressent qu’il est nécessaire de prolonger vers le grand public les connaissances scientifiques, de les mettre à disposition de tous. Pour répondre à cette préoccupation, il participe avec Francine en 1981 à la création du Centre d’Initiative en Environnement, dont Claude Ledentu devient le premier président. Ce CIE, étant donné les compétence locales, devient dès 1982 le CPIE, encore actif dans le Haut-Doubs et installé actuellement à la Rivière-Drugeon, et dont Jean-Claude est membre fondateur d’honneur. À son origine, les animateurs permanents sont d’excellents étudiants naturalistes bisontins, renforcés par Patrick Giraudoux et Max André, alors tout jeunes professeurs de Sciences Nat et qui sont détachés par l’Éducation Nationale grâce à l’amical concours de Mlle Cadet, notre estimée « Miss ».

Ce flux de naturalistes en formation fait qu’encore à l’heure actuelle, il est difficile de se rendre à une réunion ou un colloque national sans rencontrer quelqu’un qui, à l’évocation de LA Station, ne dise pas « J’y étais » !

Il souffrira terriblement de l’abandon en rase campagne par l’Université et la Fac de LA Station, fusillée par les contraintes budgétaires des années 2000 et la pression du « niveau » des publications. Mais – avec d’autres, bien sûr – il avait tracé un sillon, qui va conduire à fédérer les naturalistes de tous poils vers une excellente connaissance du Haut-Doubs, aboutissant à l’établissement de zones de protection des milieux tourbeux et marais, de Réserves naturelles, ayant conduit très logiquement vers la dé-rectification du Drugeon, ce qui fait qu’à l’heure actuelle c’est la région du Doubs la mieux connue d’un point de vue scientifique. S’il y existe des sites Ramsar, des ZICO, des ZNIEFF et autres Natura 2000, il en est un des auteurs principaux, ce que beaucoup oublient – involontairement –, tant il a su être discret et anonyme en « jouant collectif ». Par une ironie du sort qui m’a toujours réjoui le cœur et dont il était finalement heureux, même désabusé, ces milieux tourbeux abandonnés par l’Université sont devenus le théâtre de projets de recherche internationaux, le Projet PEATWARM, qui plus est co-animé par l’ami Daniel, le jeune chercheur qui lui a succédé à son poste à l’Université. L’étude porte sur l’évolution des tourbières en tant que « puits » ou « sources » de carbone, un des paramètres concernant la lutte contre les perturbations climatiques qui engagent l’avenir des jeunes générations ! Quel plus bel hommage à l’ensemble de son action pouvait lui être rendu par le Hasard dont j’évoquais la main dans les premières lignes…

Entomologiste-bricoleur ! Il conçoit et trace les plans de nombreux et divers matériels, réalise des dispositifs ingénieux pour récupérer faune du sol, récolter les insectes émergeants ou attirer ceux qui sont sensibles à l’infrarouge pour Odile, invente le filet articulé pour Claudine, conçoit et fait construire un piège lumineux automatique attirant les papillons de nuit, le travail essentiel de sa thèse. Cherchant à caractériser les peuplements d’insectes, il invente des pièges directionnels à UV cette fois légers et démontables (l’ancien nécessitait tout le volume de la petite « 4L bleue » du Labo plus une remorque !), mais son grand œuvre, comme on le dit de la réalisation maîtresse des « compagnons », c’est le PEC, pour « Piège Entomologique Composite », qu’il adapte à toutes les situations, au sol, à mi-hauteur ou dans les arbres, et qui fournira matière à deux thèses, celle de Jean-Yves qui testera la méthode et de Fred qui l’appliquera en Forêt de Chaux. Ce dispositif sera utilisé aussi bien dans les forêts primaires à Madagascar ou en Amérique du Sud, ou encore sur certains îlots battus des vents de l’Océan Pacifique. En Franche-Comté aussi, la mise en action de ses inventions permet de faire ressortir l’intérêt des milieux originaux, dans les parcs naturels, les réserves, les ZNIEFF et autres sites remarquables : toujours ce souci de connaître pour mieux respecter et si possible « gérer » ensuite pour conserver en bon état de fonctionnement. Dans les carrières et sablières, « les milieux bouleversés » qu’il s’est attaché à étudier finement, ces matériels sont utilisés pour décrire et mettre en évidence leur intérêt pour une faune remarquable, pionnière pour partie, mais aussi d’une certaine façon « relictuelle », en préconisant ensuite des façons de ré-aménager après exploitation. Toujours simple et précis dans ses exposés, il arrive à convaincre dans les administrations, les collectivités territoriales ou auprès des professionnels de l’intérêt de connaître mieux les milieux.

 

Il fonde l’OPIE de Franche-Comté dont il a été le président fidèle, une association qui va servir de référence en entomologie, avant que quelques ombres ne surviennent dernièrement. Son entregent a créé des liens et des relations fortes, son érudition et ses compétences attirent bien des chercheurs de haute volée comme des amateurs éclairés ou des élus. La moisson constante de données se prêtant à une exploitation informatique, il suggère la mise en forme de ces connaissances par des Atlas destinés aux spécialistes et aux curieux. Il est en particulier parfaitement à l’origine d’un projet d’Atlas des papillons comtois, qui s’étendra ensuite à la Bourgogne sous le nom d’Atlas des papillons diurnes de Bourgogne et Franche-Comté qui va sortir cette année.

 

Il participe aux activités scientifiques de la plupart des mouvements associatifs naturalistes, SHND, LPO, SBFC, à des sorties botanico-entomologiques – à moins que ce ne soit l’inverse – entre « anciens » (Joël, Jean, François, et Serge Nicole, un excellent dessinateur naturaliste), ou organisées par Serge Rousset en immersion dans des sites remarquables des Alpes ou des montagnes du Midi. C’est d’ailleurs peu après notre retour du Luberon en juin dernier que les symptômes de sa maladie se déclareront.

 

Après l’arrivée de Roland Albignac à la tête du Labo, il découvre Madagascar : durant deux mois il y étudie les insectes forestiers sur la côte Est, en recréant ex abrupto le matériel qu’il avait emporté mais qui lui avait été volé à l’arrivée, et ce grâce à son habileté et à l’aide de bambous et de bouts de ficelle ! Il y crée de nombreux liens scientifiques comme personnels, et y retournera plusieurs fois avec Jean-Yves, avec nous lors d’une virée en 2009, la dernière fois lors d’une bien trop rude épreuve pour y déposer les cendres de Jean-Yves.

 

C’est aussi un amoureux des grands espaces de l’Afrique que lui fait découvrir Manou et qu’il parcourt avec Stéphanie, et d’où il revient toujours enchanté mais tourmenté par ce qu’il s’y passe.

 

On serait incomplet si on oubliait sa passion pour les fruits, étonné à l’origine par la richesse et la diversité du verger de Jean Ducret à la Piroulette, alors que Jean-Louis Choiseul, le créateur de l’Association des Croqueurs de pommes de Belfort ou Philippe Girardin en Alsace viennent d’attirer l’attention sur leur disparition. Une poignée de pomologues à Besançon et ses environs est en train de se structurer et c’est tout naturellement qu’il en devient un des animateurs. C’est sa dernière passion. C’est aussi grâce à elle que nous avons pu encore communier lors des derniers mois avec sa manière d’appréhender la nature.

 

Durant ces 40 ans de présence naturaliste, Jean-Claude a, à l’évidence, joué un rôle dans la prise en compte de l’environnement comtois. Il laisse de multiples traces de son passage dans les cœurs et sur le terrain de la connaissance. Ses successeurs tâcheront de poursuivre dans cette voie, qui s’il faut en croire la tournure des événements, s’avère de jour en jour plus malaisée… C’était aussi l'un de ses soucis.

 

Jean-Yves Cretin

10/08/2011

Faire des enfants tue la planète

Pour qu’il y ait une vie

avant la mort !

 

par Michel Tarrier

 

« L'Homme s'obstine à inventer l'enfer dans un monde paradisiaque. » (Jacques Massacrier).

 

-      Cette vie vaut-elle la peine d’être vécue et transmise ?

-      Y’a-t-il vraiment une vie avant la mort ? Laquelle ? Celle-là ?

-      Naître est-il dans l’intérêt de l’enfant ?

 

Ce ne sont pas des questions métaphysiques, mais tout au contraire bel et bien terre à terre.

 

Tarrier-faire des enfants-01.png

 

Surpopulation : la vraie vérité qui dérange.

 

Aujourd’hui, la Somalie se meurt en grande partie du fait que ce pays qui ne comptait que 2,3 millions d'habitants en 1950 est désormais atteint d’une excroissance démographique et explosive avec 9,6 millions (6,26 enfants par femme !).

 

Réduisons-nous, incitons partout à des familles restreintes !

Sachant qu’un enfant du premier monde coûte et gaspille plus que dix enfants des pays du Sud, les Occidentaux devront-il engendrer jusqu’à l’absurde surnuméraire pour sauver des caisses de retraites qui, potentiellement, sont déjà en banqueroute ?

Les Pays du Sud doivent-ils continuer à surpeupler des terres occises où un milliard de gens sont en sous-nutrition, alors que les écoréfugiés n’ont pas de statut et ne seront jamais les bienvenus dans les nations nanties ?

 

L'Humanité vit à crédit et consomme 1,5 planète par an, soit bien plus que ce que la Terre est en capacité de lui offrir.

Selon Global Footprint Network, le jour du dépassement  (Earth Overshoot Day) qui avance chaque année était le 21 août en 2011.

La surconsommation des pays riches est responsable de cette empreinte écologique insoutenable.

Pour continuer ainsi, Il faudra 2 planètes Terre d'ici 2030.

 

En augmentant de 4 milliards, la population planétaire a triplé depuis 1950.

Nous avons toutes les preuves que la planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de terriens en 2050 ou 17 milliards en 2100.

Nous feignons d’ignorer la finitude d’un monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche.

 

tarrier-cigogne-surpopulation.jpeg

 

Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable.

Posséder une famille nombreuse n’est-il pas un délit environnemental, une grave atteinte à la planète et à l’avenir commun ?

Pour un ami de la Terre, toute abstinence à la procréation humaine, toute pénurie des naissances sont reçues comme de bonnes nouvelles.

Sans peur ni reproche du métissage, le renouvellement des générations des pays développés devra se faire par les immigrants. Juste retour des choses pour nous qui avons colonisé, génocidé, écocidé, pillé, et qui continuons à le faire !

 

Mais si vous estimez que nous n’avons aucune responsabilité ni vis-à-vis des 12 millions d’enfants qui meurent chaque année avant d’atteindre leur cinquième anniversaire, ni à l’endroit des espèces végétales et animales qui disparaissent à la vitesse grand V, que notre reproduction n’est pas excessive ou en tout cas acquittée de telles accusations, alors oui, faites encore et encore des enfants. Mais faites vite car plus le temps passe et plus leur vie sera invivable !

 

6 milliards tout juste hier :

http://www.youtube.com/watch?v=8Xe4dEcJgXg

 

7 milliards tout juste aujourd’hui :

http://www.youtube.com/watch?v=sc4HxPxNrZ0&

 

Invasif lui-même, l’égoïste Homo sapiens moderne ne tolère pas les autres espèces :

http://www.dailymotion.com/video/xfiosy_le-dieu-et-l-etra...

 

"En 1950, nous pensions pouvoir faire reverdir les déserts.En 2050, nous aurons réussi à désertifier la Terre entière."

 

Faire des enfants tue, tue la Planète.

Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre.

Tout pacte écologique devrait sous-tendre l’idée d’un pacte antinataliste.

Si on aime les enfants, il suffit de ne pas en faire !

Vous êtes écologiquement moins coupable en élevant un petit chat ou un gros chien qu’en faisant un enfant !

 

Tarrier-faire des enfants-02.jpg

 

FAIRE DES ENFANTS TUE LA PLANÈTE,

Éloge de la dénatalité

Michel Tarrier, Éditions LME, 180 pages

Nouvelle édition complétée et actualisée

Le seul ouvrage de référence pour lutter contre la dangereuse idéologie de la reproduction qui surpeuple la Terre.

 

http://www.amazon.fr/Enfants-Tue-Planete-Tarrier-Michel/dp/2360260197

 

*Notez donc les dates d'épuisement des richesses exploitables au rythme actuel de consommation : 2021 : fin de l'argent / 2025 : fin de l'or et du zinc / 2028 : fin de l'étain / 2030 : fin du plomb / 2039 : fin du cuivre / 2040 : fin de l'uranium / 2048 : fin du nickel / 2050 : fin du pétrole (on va rigoler !) / 2064 : fin du platine / 2072 : fin du gaz naturel / 2087 : fin du fer / 2120 : fin du cobalt / 2139 : fin de l'aluminium / 2158 : fin du charbon… (Source : Magazine Science et Vie hors série n° 243 de juin 2008 : Construire un monde durable.)

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Afin de contribuer au respect de l'environnement, régler votre chauffage sur 13°C la nuit.

 

Population mondiale actuelle et perspectives.

14/07/2010

Massacre de blaireaux : Côte-d’Or, côte d’horreur

Massacre de blaireaux : Côte-d’Or, côte d’horreur

 

par Pierre Athanaze, président de l’ASPAS

blaireaux_coted'or.jpg
Document Charlie Hebdo

 

LASPAS, Association pour la protection des animaux sauvages, vient d’adresser une lettre ouverte, cosignée par 71 associations, au préfet de Côte-d’Or pour lui demander de «mettre fin à la plus grande destruction de blaireaux qui ait été entreprise en France».

 

« En mars dernier, le préfet de la Côte d’Or a pris des arrêtés ordonnant la capture et la “régulation” de blaireaux sous le prétexte de dépister et lutter contre la tuberculose bovine, pouvant être véhiculée par le mustélidé. À ce jour, ce sont plus de 2 050 individus qui auraient été exterminés par les chasseurs, piégeurs, déterreurs et lieutenants de louveterie du département. 71 associations de protection de la nature s’insurgent contre cette véritable opération de destruction massive en adressant une lettre ouverte au préfet, en cette année déclarée “année nationale de la biodiversité”. Certes, le problème de la tuberculose bovine doit être résolu. Cependant, en France, cette maladie n’est qu’anecdotique chez le blaireau. Des études scientifiques (1) ont démontré que non seulement la destruction de blaireaux n’enraye en rien la maladie, mais qu’au contraire, elle augmenterait l’incidence de la tuberculose bovine sur le cheptel bovin ! Le Conseil de l’Europe (2), pour sa part, a indiqué qu’“On peut douter que l’élimination des blaireaux ait une utilité, et l’on ne devrait certainement pas y recourir” et qu’“On ne doit jamais procéder à l’élimination générale des blaireaux.”

 

Vu la vitesse d’éradication de l’espèce sur le département, l’avenir du Blaireau en Côte-d’Or est indiscutablement en péril. La période de destruction a débuté lors de la saison de reproduction et s’est même poursuivie pendant la période de sevrage des jeunes. Suite à un tel recul des effectifs, comment rétablir une densité de population normale et viable de l’espèce alors que la dynamique de population est connue pour être faible ? Si des mesures qui semblent disproportionnées ont été prises à l’encontre du blaireau, il n’en est pas de même vis-à-vis d’autres usages qui pourtant sont de très forts vecteurs de la tuberculose bovine. En effet, les entrailles des chevreuils laissés dans la nature par les chasseurs (animaux abattus et dépecés sur place) ou la libre circulation de vaches et de taureaux de troupeaux en troupeaux représentent une menace bien plus importante.

 

Précisons aussi que le Blaireau, inscrit à l'annexe III de la Convention de Berne, est une espèce protégée dans la plupart des autres pays d’Europe. Au lieu de confier cette mission aux services vétérinaires en lien avec les scientifiques et les associations de protection de la nature dans le but de lutter pacifiquement et efficacement contre la tuberculose bovine, ce sont les chasseurs (dont les motivations sont certainement tout autres...) qui se voient autoriser à tuer, sans limites, les blaireaux.

 

Aussi, nos 71 associations demandent instamment au  préfet de la  Côte d’Or de bien vouloir mettre fin à la plus grande destruction de blaireaux qui ait été entreprise en France. La lutte contre la tuberculose bovine n’en sera pas affectée si les vraies mesures prophylactiques sont réellement mises en place. »

 

Pierre Athanaze, président de l’ASPAS

30 juin 2010

 

(1) Christl A. Donnelly et al., 2003. Impact of localized badger culling on tuberculosis incidence in British cattle. Nature 426 : 834-837

(2) Huw I. Griffiths & David H. Thomas, 1998. La conservation et la gestion du blaireau d’Europe (Meles meles). Sauvegarde de la nature n°90, Conseil de l’Europe : 84p

 

Associations signataires

 

À Pas de Loup, Adeo Animalis, APIE, ASPAS, Association I.D.A.E., Association MELES, Association SEVE, Association Végétarienne de France, Autun Morvan Ecologie, AVES France, Borda, Centre Athénas, CHENE, CLAM, Code Animal, Combactive, Comité Ecologique Ariégeois, Connaissance & Protection de la Nature du Brabant, Convention Vie et Nature, CORA Faune Sauvage, CORA-Rhône, CPEPESC, Dignité Animale, Doubs Nature Environnement, Droits Des Animaux, FERUS, Fondation 30 Millions d’Amis, Fondation Assistance aux Animaux, Fondation LFDA, Fourrure Torture, France Nature Environnement Hautes-Pyrénées, Franche-Comté Nature Environnement, Groupe Mammalogique Normand, JardinRefuge, Jura Nature Environnement, L214, LausAnimaliste, Le Pic Vert, L'empreinte, Les Naturalistes Rhodaniens, Loiret Nature Environnement, LPO Drôme, Maison de l'Espoir, Mayenne Nature Environnement, Mille-Traces, Natagora, Naturalistes Chapellois, Nature et Humanisme, Notre Dame de Toute Pitié, Oiseaux-Nature, One Voice, OUSIA, Perche Nature, Philippe Hervieu au nom du groupe Europe écologie au conseil régional de Bourgogne, Rassemblement Anti Chasse, Refuge de l'Arche de Noé, Respect et Défense des Animaux, Sauvegarde de la Faune Sauvage, SECAS, Secourisme Animalier, Serre Vivante, SFEPM, SHNPM, SNDA, Société Nationale de Protection de la Nature, SOS Rivières Et Environnement, SPA Marseille Provence, Territoire de Belfort Nature Environnement, Ultimathera 21, VegAsso.

05/07/2010

Mort annoncée de l'écologisme défensif et militant

Allègre2.jpegCoup dur : une fondation pour l’agonie de Gaïa
ou la mort annoncée de l’écologisme défensif et militant

 

par Michel Tarier (écologue, écosophe)


La fondation Claude Allègre Écologie d’avenir, qui deviendra bien vite, purement et simplement pour semer le trouble, la fondation  Écologie d’avenir, dit vouloir rassembler tous ceux qui pensent que "seuls les progrès de la connaissance et les innovations techniques permettront de résoudre les problèmes qui se posent à la planète".

On retrouve derrière ce projet nombre de poids lourds du CAC 40 et bien des personnalités ralliées au climato-scepticisme, non pas par pure et louable opinion scientifique (Kokopelli est relaxé !), mais par souci strictement cupide d’être du bon côté. On peut désormais parier que le noyau dur et fondateur sera rejoint par d’innombrables opportunistes.

Voici donc une nouvelle opération pompe à blé, montée par des gens pour lesquels les écosystèmes et la biodiversité ne représentent qu’une inépuisable banque. Dans ce ralliement, vous ne trouverez aucun chercheur de terrain, aucun écologue expérimenté, le club n’étant formé que de VRP d’économie verte atteints du déni de réalité, fidèles serviteurs des transnationales, rompus aux combines les plus sournoises, dont la niche écologique n’est pas le sanctuaire de la Nature mais les corridors des ministères et les grandes tables des mégapoles.


Décidément, notre avenir ne sent pas bon. L’écologi(sm)e, de plus en plus dévoyé(e), est en passe de sortir définitivement de sa dimension originelle, celle principielle et spirituelle des forces de la vie, pour devenir le nouveau fer de lance d’une économie de marché en plein délabrement. Il ne fait plus aucun doute que nos enfants seront les esclaves d’une planète-poubelle.



De fil en aiguille



Après un premier tour de passe-passe, par l’entremise non-innocente de l’homme du pacte qui… empaqueta l’écologisme dans l’écologie, puis l’écologie dans l’environnement anthropocentriste, pour remettre le kit complet entre les mains de l’ami de la Terre éco-vertueux et de grande conviction qu’est Sarkozy, voici l’ultime menace, celle de l’habile récupération de la cause par la frange pure et dure du système, symbolisée par l’ex-Monsieur le ministre pro-amiante de Jussieu.



De René Dumont à une économie verte ultralibérale, d’un souci de consommer écoconsciemment  à l’imposture d’un développement annoncé comme durable paradoxalement à la finitude du monde, il ne fallu pas un demi-siècle pour rendre exsangue la substantifique moelle de la contre-culture écologique. On oubliera, entre-temps, les insultes d’Allègre à l’endroit de Hulot, et le rôle de vierge effarouchée de ce dernier, tout cela pouvant relever d’un numéro de duettistes. Du cirque, encore du cirque, rien que du cirque. Ceci pour la France grenellienne, évidemment centre du monde et des équilibres écosystémiques !



Par ses positions favorables à l’establishment de l’écologiquement correct et le réajustement d’une écologie qui se devait coercitive en une écologie aléatoire, domestiquée, qui flatte et peu rapporter encore plus gros que prévu, ce type (Claude Allègre) risque bien d’accéder aux plus hautes fonctions. À nous les OGM, à nous la pétrochimie et son agroterrorisme, à nous les cancers environnementaux, à nous les Tchernobyl à l’Américaine avec des océans englués de pétrole. Adieu bienveillante écosophie, adieu principes de précaution susceptibles de ralentir la machine à massacrer le peu qui reste de paradis sur Terre.



L’auteur de livres mensongers et qui se vendent à la criée cherche à remettre les clés de l’écologie au pouvoir des marchands. Pour l’instant, ceux-ci feignaient de faire la fine gueule. Vous allez voir comme ils vont sauter sur l’occasion, faisant passer Allègre pour un nouveau Galilée. Beau cadeau pour la planète, joli coup de pouce pour notre avenir. Et son ami démographe Hervé Le Bras vous ferra oublier le troisième enfant occidental carboné contre lequel Yves Cochet nous mettait judicieusement en garde.



Pour élargir le plan, j’en suis à me demander si des instances comme le GIEC, tout compte fait elles-mêmes inspirées par des requins verts de la trempe d’un Al Gore (douteux le brillantissime déclencheur d’alerte…) ne sont pas à l’origine d’un frenchy Allègre. Localement en ce monde sans foi ni loi, d’autres Allègre doivent simultanément voir le jour et donner "l’orientation qu’il faut" à ce satané souci écologique décidemment trop inquiétant pour les banques, y compris pour celles d’Attali. Les maîtres du monde dénoncent ainsi eux-mêmes les misères qu’ils créent et gardent la barre en instaurant un juteux marchés des apparences. Ce ne sont pas les ONG qui manquent pour les crédibiliser de leurs sceaux immaculés à l'effigie lénifiante d'animaux sympathiques (les autres pouvant crever...). C’est qu’en ces temps d’amalgames, de mensonges et de dénis, "ils" nous rendraient facilement paranos… Le très cynique sponsoring du film Home du très photographe YAB avait déjà eu le courage d’aller très loin dans l’association des milliardaires et de leurs firmes à la dénonciation des disparités Nord-Sud, des pollutions et de la déconstruction des écosystèmes. Quand Pinault sort ses griffes, c’est des marques dont il s’agit !



Il serait peut-être urgent d’envisager le sauvetage de quelques éléments sains, non contaminés par miracle ou étanchéité à toute épreuve, colibris instrumentalisés à leur insu dans ce grand guignol de charognards véreux ! Ou et en d’autres termes, "Pierre Rabhi existe-t-il vraiment ? !".



Gargarismes, cosmétiques, vernis et badigeons…



Dans sa version contrition écologique, pour s’assurer l’exclusivité du thème de la crainte planétaire et climatique, pour désamorcer d’avance toute tentative de remise en question, pour renforcer ses positions et continuer à ronger les ressources jusqu'à l’agonie finale, le capitalisme ne cesse d’accoucher de monstres. Nous, infiniment naïfs et de bonne volonté, écosujets indûment baptisés écocitoyens aux gestes salvateurs tant dérisoires, nous plongeons dans la combine et nous nous regardons dans la glace : avec notre compost et notre petit vélo, nous nous trouvons beaux ! Ainsi, et pour l’écologisme à la française, un Borloo et son Grenelle nous embellissent l’âme. Ils ne font rien d’autre que leur propre cuisine, avec Bouygues & Co en arrière-boutique. L’autocritique parodique et l’auto-dénonciation sont les meilleures tactiques qui soient. Elles permettent, qui plus est, d’apporter les solutions dans une pochette surprise, d’en faire déballage et étalage comme ça, innocemment, un après-midi chez n’importe quel Drucker aux courbettes obligées. C’est en fait le coup des pièces jaunes version écologie. La pathétique grenouille de bénitier tire des larmes de crocodiles au bon populo tandis que son si sympathique président de mari vaque à de biens sordides affaires, comme l’affaire Karachi pour ne citer que celle qui fait l’actualité.



La fondation Claude Allègre Écologie d’avenir :


http://www.mediapart.fr/article/offert/2f106b2fad1f691b7d69c837e1226573


http://effetsdeterre.fr/2010/06/30/le-mammouth-du-deni-cl...

Ce juteux marché des apparences :


http://www.lesechos.fr/info/analyses/020621365231-les-deu...

Home story (génial !) :


Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/xbqyr7_home-12_news


Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/xbr0bm_home-22_news

19/06/2010

Non à la destruction du site de Malbouhans !

Non à la destruction du site de Malbouhans !

Le Tarier des prés menacé !

 

tarier des prés.jpg

 

Le projet de création d’une ZAC porté par le Syma Arémis-Lure (et soutenu par le Conseil Général de la Haute-Saône) est toujours d’actualité !

La demande de la LPO Franche-Comté adressée en septembre 2008 au préfet de la Haute-Saône afin de désigner le site dans le réseau Natura 2000 est restée pour l’heure sans réponse.

Une ZAC à cet endroit fera disparaître la population de Tariers des prés (espèce inscrite sur la Liste Rouge des oiseaux menacés de Franche – Comté dans la catégorie « Vulnérable ») ainsi que la plupart des surfaces de pelouses acidiclines du Violion caninae, habitat d’intérêt communautaire, prioritaire en matière de conservation (inscrit à l’annexe I de la directive « Habitats »).

Considérant que ce dommage n’est pas compensable du fait de la rareté de certains habitats et des menaces de disparition très fortes pesant sur le Tarier des prés, la LPO Franche-Comté demande l’abandon de ce projet sur ce site et la préservation intégrale du site de Malbouhans avec mise en place d’une gestion conservatoire par le Conseil Général de la Haute-Saône (propriétaire des terrains).

A l’heure où la préservation de la biodiversité est reconnue comme une priorité internationale (rappelons que l’année 2010 a été déclarée année internationale de la biodiversité), la LPO Franche-Comté considère que la destruction d’un tel site par une collectivité territoriale, qui plus est avec l’aide de financements publics, est aujourd’hui inacceptable et en totale contradiction avec nos engagements européens et avec ceux pris au niveau national lors du Grenelle de l’Environnement.

A l’heure actuelle, ce projet de ZAC est probablement le projet le plus « grenello-incompatible » de Franche-Comté.

Merci de soutenir l’action de la LPO Franche-Comté pour la préservation intégrale du site de Malbouhans : signez et faites signez la pétition en ligne sur le site de la LPO Franche-Comté.

Pour signer la pétition en ligne, consultez le lien suivant :


Non à la destruction du site de Malbouhans !

21/05/2010

Dictature verte par Michel Tarier

Dictature verte-1.jpgDICTATURE VERTE

 

par Michel Tarier

 

Sur cette Terre, le genre humain s'est taillé la part belle. Tout en reconnaissant les limites vitales de cette position, il rechigne à revoir ses valeurs. C'est probablement au nom de cette politique de l'autruche que l'humanité voit d'un mauvais œil l'avènement d'une salutaire écorésistance qu'il préfère travestir en écoterrorisme pour mieux la désamorcer. Notre Terre est usée jusqu'à la corde, déjà sous perfusion. Au nom de quelle insouciance ne changerait-on pas de cap ? Pour rétablir la situation, pourquoi ne pas remplacer l'actuelle dictature du fric par une contrainte librement choisie et dont le but avoué, à la façon d'une Internationale verte, partirait de la base et ne serait pas imposée d'en haut ? Se réclamant de la pensée critique et d'un minimum de conscience universelle, prônant la décroissance tant économique que démographique, cet ouvrage n'a pour but que de faire prendre conscience de l'urgence des mesures à adopter face à l'accélération de la dégradation de l'état planétaire. Le lecteur de "Dictature verte" pourra ainsi se prononcer en son âme et conscience sur le bien-fondé d'une souhaitable écocratie.

 

Naturaliste, Michel Tarrier construisit très tôt sa vie autour de sa passion pour la nature. Persuadé que l'homme moderne va à sa perte en agressant outre-mesure la biosphère, il se fait essayiste et publie des ouvrages d'écosophie qui font polémique. Sa théorie est qu'en détruisant son milieu, l'humain pratique une politique de la terre brûlée qui va le conduire à un véritable autogénocide.

 

Dictature verte-1.jpg

DICTATURE VERTE


Saura-t-on l'éviter ? Faut-il la souhaiter ? Comment continuer à vivre sur une Terre que l'on détruit ?


UN LIVRE QUI ANNONCE ENFIN LA COULEUR !


Puisqu'il faudra bien sauver la planète pour nous sauver nous-mêmes, qu'on le veuille ou non, on risque d'en arriver à cette ultime solution pour garantir, in extremis, le label « vie ». Dictature verte, un livre fiction ? Pas tant que ça !

 

Le Grenelle du renoncement et le pataquès de la conférence de Copenhague prouvent bien, entre autres récentes désillusions, qu'une écologisation du monde par le système en place n'est qu'un mythe, un leurre, une imposture.

 

Le développement durable prôné est bel et bien identifié comme un lubrifiant auto inventé de toutes pièces par l'ultralibéralisme, au service d'un green maquillage désormais incessant et envahissant.

 

Si nous ne montons pas d'un cran, l'humanité poursuivra sa course effrénée jusqu'à son autogénocide, sous l'aveugle pulsion d'un optimisme irraisonné.

 

La planète Terre, exsangue, est déjà sous perfusion, notre avenir n'est plus que sursis. Au nom de quelle insouciance ne changerait-on pas de cap ?

 

DICTATURE VERTE


Michel Tarrier, 300 pages, Éditions Les Presses du Midi, 20€

 

À commander dès maintenant chez l'éditeur. En vente chez votre libraire et dans toutes les librairies en ligne (Amazon, Fnac...) dès le 26 mai 2010.

 

Pour contacter l'auteur, n'utiliser que cette adresse : tarrierster@gmail.com

ISBN 978-2-8127-0140-5 • 20? • 300 PAGES • A5