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19/08/2019

Prédateurs arctiques

 

 

PRÉDATEURS ARCTIQUES

 

Par Neil Shea

 

Photos de Ronan Donovan

 

Cet article a paru dans le numéro de septembre 2019 du magazine National Geographic.


Dans la dure vie des loups vivant au sommet du monde, les voyages de Neil Shea à la rencontre des loups arctiques lui ont permis de se faire une nouvelle idée de ces prédateurs de la toundra.

 

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Les loups exploitent les restes d'un bœuf musqué. Pour obtenir cette image, le photographe Ronan Donovan a placé son appareil dans la carcasse. La meute est revenue pour se nourrir pendant un mois.

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Troupeau de bœufs musqués sur la défensive

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Loups surveillant un troupeau de bœufs musqués au soleil couchant

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Loups jouant avec une plume

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Calins entre jeunes et adultes

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Loups jouant avec un morceau de glace

Cliché © de Ronan Donovan

 

Dans la lumière bleue du début de matinée arctique, sept loups se sont glissés sur un étang gelé, criant et hurlant et poursuivant un morceau de glace de la taille d'une rondelle de hockey.

 

L'étang était à cette heure opalescent, un miroir de l'univers, et les loups semblaient aussi d'un autre monde dans leur bonheur. De part et d'autre de l'étang qu'ils ont chassé, quatre chiots se précipitant derrière la rondelle et trois loups plus âgés les renversant, examinant leurs petits corps dans l'herbe gelée du rivage. Dans mon cahier, dans des lettres rendues presque illisibles par mon frisson, j'ai écrit le mot «maladroit ».;Le plus grand loup, un mâle d'un an, était un tyran pesant environ 35 Kg. La plus petite, la portée de la portée de l’année, était à peine plus grosse qu’un oreiller, ses yeux étaient noircis. Deux corbeaux naviguairent au-dessus de leur tête et, mis à part leurs plaisanteries, il n'y avait aucun son dans la toundra, à part les voix de loups et le claquement de griffes sur la glace. Finalement, la rondelle a grimpé dans l'herbe et le plus grand chiot l'a chassée et l'a broyée.

 

Les autres restaient là à regarder, la tête penchée sur le côté. Comme s'ils étaient abasourdis par son impolitesse. Puis, un à un, les loups se retournèrent et me regardèrent.

 

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Grey Mane conduit la meute

Cliché © de Ronan Donovan

 

Un mâle âgé d'un an, surnommé Grey Mane par notre équipe de tournage, marche devant une meute de loups arctiques à la recherche d'une proie. Cette chasse a duré près de deux jours et a duré environ 105 Km. Les cinéastes ont pu suivre le peloton de près pendant l'été 2018.

 

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Loups attaquant un jeune bœuf musqué

Cliché © de Ronan Donovan


C’est une sensation difficile à décrire : le moment précis où un groupe de prédateurs vous observe et vous regarde pendant une dizaine de battements de cœur. Les êtres humains ne font généralement pas l’objet d’une telle évaluation, bien que mon corps ait semblé le reconnaître bien au-delà de toute pensée. Je frissonnais encore, et cette fois ce n’était pas du froid. Même s'ils étaient ludiques quelques minutes auparavant, c'étaient des loups sauvages. Leurs manteaux blancs étaient noirs de sang. La carcasse sur laquelle ils se nourrissaient, un bœuf musqué plusieurs fois plus gros que moi, gisant à proximité, la cage thoracique ouverte, les os étalés comme un éventail contre le ciel.

 

Les loups m'observaient en silence, mais ils se parlaient à coups d'oreille, la posture de leur queue. Ils prenaient des décisions. Et après quelques instants, ils décidèrent de se rapprocher.

 

Il n’y a probablement aucun autre endroit sur terre où cela se produirait. C’est la raison pour laquelle j’ai voyagé sur l’île d’Ellesmere, dans les hauteurs de l’Arctique canadien, au sein d’une équipe de tournage de documentaires. Le paysage est si éloigné et en hiver si froid que les humains ne le visitent que rarement. Une station météorologique appelée Eureka est épinglée sur la côte ouest et compte environ huit employés permanents. Sinon, la communauté la plus proche (population 129 âmes) est Grise Fiord, à 250 km au sud. Un millier de kilomètres plus loin se trouve la plante la plus proche que vous reconnaîtriez réellement comme un arbre.

 

Cela signifie que les loups de cette partie d’Ellesmere — la même espèce de loup gris (Canis lupus) qui vit dans les Rocheuses septentrionales, une grande partie du Canada, et de petites populations dispersées en Europe et en Asie — n’a jamais été chassée par le développement, jamais empoisonnée ou prise au piège par les éleveurs. Les voitures ne les écrasent pas ; une législation inconstante ne les protège pas un an puis les met en danger l’année suivante. Seuls quelques scientifiques les ont étudiés. Même parmi les Inuits que je connais, dont les ancêtres habitent cette région depuis des millénaires, ces loups sont respectés.

 

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Matriarche vieillissante de la meute, White Scarf

Cliché © de Ronan Donovan

 

Un loup attaque la matriarche vieillissante de la meute, White Scarf. Après le dernier meurtre connu dont elle faisait partie, White Scarf s’assurait que les chiots mangeaient d’abord et disparaissaient ensuite dans la toundra. Une de ses filles a tenté de prendre la relève en tant que nouvelle dirigeante.

 

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Les quatre chiots se hasardent

à traverser un ruisseau

Cliché © de Ronan Donovan


À environ huit semaines, les quatre chiots commençaient à suivre le reste de la meute alors qu'ils parcouraient leur territoire. Mais la rencontre des chiots avec un ruisseau s’est avérée difficile. Ils gémirent et faisaient les cent pas pendant que la meute avançait. L’une de leurs sœurs de deux ans est revenue les encourager, le plus grand et le plus audacieux des deux a sauté en premier, et les autres ont suivi.

 

Cela ne veut pas dire que les loups d’Ellesmere ne rencontrent jamais les hommes. À partir de 1986, le biologiste légendaire L. David Mech a passé vingt-cinq étés à observer les loups ici. Le personnel de la station météorologique les voit souvent et de vastes groupes de loups errant dans les jardins de la station.

 

Et mes amis de l'équipe de tournage avaient pour l'essentiel intégré le pack que je connaissais depuis quelques semaines, utilisant des VTT pour suivre leur mouvement impitoyable.

 

Est-ce que ce contact humain les a rendus moins sauvages ? La mesure de la sauvagerie d’un animal est-elle égale à la distance qui l’éloigne des humains ? Les loups d'Ellesmere sont séparés de leurs parents vivant dans des paysages beaucoup plus doux au sud, tels que l'Idaho ou le Montana, bien plus que la distance. Ici, les loups n'ont jamais été menacés d'extinction par les humains. Ici, ils vivent si loin au-delà de l’empreinte humaine, qu’ils n’en ont pas nécessairement peur.

 

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Loups au soleil couchant

Cliché © de Ronan Donovan

01/08/2019

Tirs de loups : les associations déposent un recours au Conseil d’État

Tirs de loups : les associations déposent

un recours au Conseil d’État

30/07/2019

*** Mise à jour du 31 juillet 2019 *** : le Ministère vient enfin de publier la synthèse suite à la consultation publique. Les oppositions à ce projet représentent 81 % ! Comme d’habitude le ministère explique qu’il n’en tiendra pas compte. Avec l’argument cette fois-ci que le désaccord ne porte pas sur les nouvelles modalités facilitant la destruction mais sur le principe même de la destruction… 

 

Les ministères de l’Écologie et de l’Agriculture viennent de publier un arrêté permettant le tir de 100 loups annuellement et facilitant d’autant les tirs, notamment dans des zones dites non protégeables.

 

Le ministre de l'Agriculture veut "effaroucher" les loups dans le parc national des Écrins.

 

  • Alors que les loups ne peuvent pas être abattus dans le parc national des Ecrins, Didier Guillaume souhaiterait que le gouvernement autorise leur "effarouchement".

 

  • "Effaroucher, c'est mettre un coup de fusil, pas forcément tuer, mais les faire partir" a précisé le ministre.

 

À l’heure des grands discours en faveur de la biodiversité, c’est une trahison honteuse et scandaleuse.

 

À peine un an après la publication du plan loup 2018-2023, déjà rejeté par les scientifiques et les citoyens, les pouvoirs publics empirent les tensions en inventant de nouvelles mesures anti-loup : cercle zéro, Zone Non Protégeable, tirs mixtes et surtout hausse du prélèvement de loups (de 12 à 19 %). Cette hausse conséquente du plafond de tirs cache l’échec cuisant de la politique, non pas de protection des troupeaux, mais de tirs. Mais l’Etat Français persiste dans cette posture.

 

 

Ces dispositions sont connues pour être inefficaces, dangereuses pour la survie du loup en France et les scientifiques mettent en garde  (expertise collective 2017 et réponse à la saisine tirs de loups février 2019 du Muséum National d’Histoire Naturelle et de l’ONCFS, avis défavorable du CNPN, avis du Conseil Scientifique, études internationales).

 

Mais l’État français n’écoute pas ses propres experts, seulement les lobbies.

 

La consultation publique sur le projet d’arrêté a recueilli près de 10.000 avis, défavorables en grande majorité. Le Ministère n’a même pas publié l’analyse des contributions et l’exposé de ses motivations pour en tenir compte ou non. Mais qu’importe, cette consultation n’était une fois de plus qu’un exercice obligé.

 

D’ailleurs, dès le 28 mai, les deux ministères informaient dans un communiqué de leurs décisions d’augmenter les quotas, avant même la fin de la consultation publique.

 

Les taux de prédation attribués au loup ne baissent pas malgré des tirs de plus en plus nombreux qui sont 6 à 10 fois plus élevés en France que chez nos voisins de l’UE (Linnell 2018), ces derniers ne pratiquant pas forcément des tirs létaux. Cette situation montre que des pistes de progrès existent. Tous les éléments pointent vers une carence en protection des troupeaux.

 

L’État français est sous contrôle des lobbies agricoles qui refusent la cohabitation. Il n’arrive même pas à appliquer les 12 mesures de protections pourtant prévues au Plan Loup 2018-2023.

 

La gestion du dossier du loup en France est victime d’une vision uniquement politique et en aucun cas rationnelle.

 

Y’a-t-il encore quelqu’un pour piloter l’avion ? Ou ce sont les syndicats agricoles qui ont pris les commandes ? Pourtant de ce côté, les priorités, sérieuses, ne manquent pas.

 

Nous demandons :

 

1- De procéder à une évaluation rapide et partagée de l’impact des tirs déjà effectués depuis de nombreuses années sur la prévention des attaques comme annoncé dans le Plan national loup (PNL) et comme demandé par nos associations depuis plusieurs années.

 

2- De développer une véritable ingénierie de protection s’appuyant non seulement sur le triptyque (berger / chiens de protection / parc de contention) mais aussi sur l’expérimentation de nouveaux moyens d’effarouchement et de protection (Fox light, Fladries, etc.)

 

3- La mise en place, dès l’été 2019, d’une conditionnalité effective des indemnisations des dommages, comme aussi annoncé dans le PNL, avec contrôle de la mise en œuvre des moyens de protection.

 

4- L’abandon du concept de non-protégeabilité des troupeaux et de la gestion différenciée des tirs sur les fronts de colonisation.

 

5- L’engagement formel de l’État d’un portage politique par le gouvernement du statut de protection du loup en respect de nos engagements internationaux.

 

6 – D’abandonner complètement cette régulation acharnée et ces tirs de loups inutiles.

 

Cet arrêté et ses nouvelles mesures sont en contradiction avec le droit communautaire et national. Nous allons immédiatement porter un recours au conseil d’État.

 

31/07/2019

100 loups pourront désormais être tués en France

100 loups pourront désormais être tués en France

 

Par Anne-Sophie Tassart, Sciences et Avenir le 30.07.2019

 

Un arrêté publié le 27 juillet 2019 au Journal Officiel valide la hausse du taux de prélèvement des loups souhaitée par le gouvernement. Selon ces nouvelles dispositions, 17% de la population estimée pourra être prélevée avec un ajout de 2% possible.

 

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On compte actuellement environ 530 loups en France.

 © PIXABAY / RAINCARNATION40

 

La population lupine a dépassé les 500 spécimens en France et le gouvernement avait prévenu que cette hausse serait accompagnée d'une réévaluation du nombre d'animaux pouvant être tués. Dans la révision du Plan loup, le relèvement du pourcentage d'animaux pouvant être tués passant de 10% à 17%, avait été annoncé par Emmanuel Macron. Un arrêté publié le 27 juillet 2019 au Journal Officiel valide cette disposition.

 

90 loups pourraient être prélevés dans un premier temps

 

Le texte de loi précise que « le taux : '10 %' est remplacé par le taux : '17 %' pour l'année civile 2019. Selon le dernier décompte de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage(ONCFS), environ 530 loups seraient présents sur le territoire national ». Selon les mesures prises par le gouvernement, 90 animaux pourraient donc être tués dans un premier temps. L'arrêté précise que « si est atteint, avant la fin de l'année 2019, le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction est autorisée », alors « le préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup pourra autoriser, par arrêté, dans la limite de 2 % de l'effectif moyen de loups estimé annuellement de nouveaux tirs ». Ainsi, 100 loups pourraient finalement être abattus durant l'année 2019.  

 

Une mesure critiquée par les associations

 

"Nous considérons que le loup n'est plus une espèce en voie de disparition, ce qui est une bonne chose pour la biodiversité", avait déclaré le 5 juin 2019 le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume selon l'AFP. « Nous en sommes par contre, pour la prédation, à un niveau hors du commun (...) Nous avons besoin d'apporter un soutien fort et plein aux éleveurs. Leur bien-être est notre priorité », ajoutait-il. Pourtant, Sébastien Moncorps, le directeur du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), avait rappelé à l'occasion du congrès français de la nature à Marseilleque « le loup est, selon la liste rouge que nous établissons en France, une espèce menacée sur le territoire ».

 

À la fin du mois de mai 2019, après une réunion qui s'était tenue à Lyon en présence du préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge du dossier loup, les éleveurs comme les associations avaient critiqué ce qui n'était alors qu'un projet de loi.

 

L'association Cap Loup avait dénoncé la mesure phare : le relèvement du seuil de prélèvement. « Dans cette nouvelle configuration, et si nous suivons les recommandations de l’expertise du Museum National d’Histoire Naturelle publiée en 2017, l’État va mettre en danger la population lupine. Encore une fois, nous rappelons que l’efficacité des tirs n’est démontrée ni scientifiquement ni sur le terrain », écrivait-elle le 4 juin 2019 sur son site internet.

 

La Fédération Nationale Ovine a réagi le 29 juillet 2019 à ce nouvel arrêté notamment par la voix de son secrétaire général en charge du dossier loup, Claude Font : « Les avancées sont bien réelles mais le compte n'y est toujours pas. Le plan loup a été conçu pour répondre à deux objectifs :  celui de la conservation du loup et celui de l'élevage et des activités pastorales. Force est de constater que le second objectif ne sera toujours pas rempli ». La FNO juge notamment les critères de sélections des communes considérées comme cibles privilégiées du loup "trop restrictifs" mais "note le gain d'efficacité dans la procédure de tir".

21/07/2019

Le loup filmé dans l'Yonne

Le loup de l'Yonne-450.jpgYonne : le loup filmé lors

d'une attaque de troupeau près de Vézelay

 

Le loup a signé son retour dans l'Yonne en attaquant le 13 juillet 2019 un troupeau de brebis à Asnières-sous-Bois, près de Vézelay. Pour la première fois, l'animal a été filmé.

 

Par Maryline Barate Publié le 20/07/2019


Il est seul, il semble aux aguets. Il démembre une brebis. Pour la première fois dans l'Yonne, le loup a été filmé en pleine prédation​​​​​​. La caméra infrarouge a été posée à Asnières-sous-Bois par un spécialiste du canidé, après plusieurs attaques de troupeaux.
 

 

Ces images attestent de la présence de l'animal dans le Vézelien.


Le reportage de B. Djaouti et C. Heudes avec :

  • Images et video du naturaliste Miguel Huet,
  • Kamel Ferrag, vice-président de la FDSEA de l'Yonne,
  • Jean-Luc Grandadam, office national de la chasse et de la faune sauvage.

 

Le loup s'est-il installé dans l'Yonne ?


Dès l'an dernier, le prédateur s'était déjà signalé mais dans le Tonnerrois. Un piège-photo l'avait identifié et des tests ADN avaient confirmé que l'attaque d'un troupeau de brebis était bien dû à un loup. Les agriculteurs redoutent que le département soit désormais colonisé par l'animal. Ils craignent qu'il ait fait souche.
 

Installation d'un réseau loup


Les autorités n'accréditent pas pour l'heure cette hypothèse rappelant qu'un loup est très mobile. Il peut parcourir 40 kilomètres par nuit. L'espèce n'est donc peut-être pas encore installée dans l'Yonne.

Pour éclaircir ce point, un réseau loup-lynx va voir le jour prochainement dans le département. Une trentaine de correspondants seront formés pour qu'ils recueillent et fassent remonter un maximum d'indices.

 

 

 

 

 

25/06/2019

Renard du soir

Renards du soir

 

par Dominique Delfino

photographe naturaliste et animalier

 

 

L'observation des renardeaux évoluant à proximité du terrier natal suscite toujours un grand moment d'émotion dans ce cadre naturel de la vie sauvage.

 

Pas toujours facile de localiser un terrier occupé par ce mammifère et particulièrement cette année où les animaux se font plus rares et très discrets sur le plateau de Brognard et les alentours.

 

Patience et persévérance finiront par être récompensées, en découvrant enfin une belle nichée de renardeaux abritée au sein d'un stock de bois.

 

Bien installé à affût, c'est par une très belle lumière chaude de fin de soirée que les renardeaux montrent prudemment le bout du museau.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Confiants, ils vont alors prendre possession des lieux sur ce terrain de jeux que constitue l’empilement des bois.

 

Un dernier regard droit dans les yeux pour admirer ce superbe prédateur de campagnols, allié indispensable de l'agriculture mais malheureusement encore trop persécuté par des préjugés infondés.

 

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Cliché © Dominique Delfino

       

17/06/2019

Sibérie : une tête de loup vieille de 32 000 ans

Sibérie : une tête de loup vieille de 32.000 ans livre ses secrets

 

Par Sciences et Avenir avec AFP le 14.06.2019

 

Une gigantesque tête de loup vieille de 32.000 ans, avec un cerveau et les dents intacts, a été découverte en Sibérie, a annoncé l'Académie des sciences locale dans un communiqué. La tête recouverte de fourrure ressemblant à celle d'un mammouth a été découverte durant l'été 2018 dans les glaces éternelles, au bord d'une rivière en Iakoutie (Sibérie orientale) par un habitant, selon le communiqué publié dans la nuit du 13 au 14 juin 2019.

 

Une tête de loup de plus de 40 centimètres

 

Remise à l'Académie des sciences de Iakoutie, la découverte a été étudiée par des paléontologues russes et japonais qui ont établi qu'il s'agissait d'une tête de loup du Pléistocène (Canis dirus) âgée de 32.000 ans. Au moment de sa mort, l'animal avait entre 2 et 4 ans. La taille de sa tête, longue de 41,5 centimètres, correspond à la moitié du corps d'un loup contemporain dont la longueur se situe entre 66 et 86 centimètres, précise le communiqué. "Cela a permis de conclure que le loup du Pléistocène était gigantesque", ajoute-t-il. Cette tête contient "un cerveau intact, et toutes ses dents sont préservées", souligne le communiqué, se félicitant d'une découverte "sensationnelle". Les tissus et la fourrure sont également intacts, selon la même source."C'est la première fois qu'on découvre les restes d'un loup du Pléistocène avec des tissus préservés", assure Albert Protopopov de l'Académie des sciences de Iakoutie, cité dans le communiqué. "Nous allons le comparer avec les loups contemporains pour comprendre comment il a évolué et reconstruire son apparence", ajoute-t-il.

 

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© HO / YAKUTIA ACADEMY OF SCIENCES / AFP

 

Obtenir de l'ADN de bonne qualité pour séquencer le génome

 

L'examen de l'ADN du canidé sera effectué en coopération avec des chercheurs du Muséum d'Histoire naturelle de Suède, selon la même source. Contacté par Sciences et Avenir, le Professeur Love Dalén confirme : "J'étais sur le terrain en Sibérie lorsque nos collègues russes l'ont découvert et nous avons recueilli des échantillons sur le terrain. Ce spécimen fait en réalité partie d'une étude plus vaste". "Nous voulons comprendre la relation évolutive entre la lignée éteinte du loup du Pléistocène et les loups modernes. Car le crâne du loup appartient probablement à la lignée des loups des steppes du Pléistocène, et nous espérons maintenant obtenir de l'ADN de suffisamment bonne qualité pour séquencer son génome", poursuit le chercheur. "Nous souhaitons vraiment savoir quand et pourquoi ces animaux ont disparu et d'où viennent les loups modernes qui les ont remplacé il y a entre 20.000 et 30.000 ans", conclut Dave Stanton, autre chercheur du Muséum suédois d'Histoire naturelle, contacté par Sciences et Avenir.

04/05/2019

Festival Photo Nature Ornans 31 mai-2 juin 2019

 

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14/04/2019

Fête de la Nature en Petite Montagne du Jura

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10/04/2019

Écureuil buvant à la source

Boire à la source

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Qu’ils soient d'origine naturelle ou artificielle, les points d'eau constituent des milieux très prisés par la faune de toute nature. Les oiseaux s'y abreuveront, assureront la toilette de leur plumage à l'occasion du traditionnel bain.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Aménagée dans un jardin en bordure de forêt, cette mare assure le seul point de rafraîchissement au sein d'un vaste espace. Elle sera très vite repérée, la fréquentation par de nombreuses espèces ne se faisant pas attendre.

 

Dans la journée, les écureuils s'imposent sur le site de façon régulière. Progressivement, ce sont sur les racines et branches mortes des alentours qui conduisent à la mare, que les sympathiques petits animaux font leur apparition. Toujours friands de quelques noisettes abandonnées sur place, ils ne tarderont pas à venir s’abreuver.

 

Bien dissimulé dans une cache aménagée au ras du sol, je profite du miroir de la surface de l'eau pour figer ce reflet de la vie sauvage.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

21/03/2019

Sorties nature

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01/03/2019

Pascal Juif et les lynx

Pascal Juif et les lynx

 

Pascal Juif est amoureux de la faune sauvage. Il a surpris le lynx, fin février 2019. "J'ai vu le lynx à 6 mètres de moi le vendredi après-midi 22 février. Je n'ai pas fait de photos, mais j'ai profité du super-moment. J'ai installé mon piège photo. Ci-dessous, le film obtenu le samedi 23 février."


https://www.youtube.com/watch?v=TXvjgJ7m-Ds

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Dans ce blog, de nombreux articles saluent la présence de ce magnifique félin en Franche-Comté. Pour les atteindre, tapez "lynx" dans la fenêtre "Recherchez" de la page d'accueil.

07/11/2018

Lions du Masaï Mara

Arrêt sur image dans la savane

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Les vastes plaines de savane herbeuse du Masaï Mara (Kenya) sont le domaine des grands herbivores. Côté prédateurs, si les guépards demeurent dans les plaines ouvertes, et si les léopards affectionnent les grands arbres qui bordent les rivières, les lions sont chez eux partout. Grâce à une nourriture abondante tout au long de l’année, ils sont particulièrement bien représentés sur ce territoire.

 

Mais le futur s'assombrit pour les lions du Masaï Mara, menacés par la destruction de son habitat au sein même de cette formidable réserve.

 

Les hommes ont besoin de plus en plus d’espace pour leur bétail et n’hésitent pas à entrer dans les aires protégées pour permettre aux troupeaux de se nourrir et de s’abreuver.

 

Pour un prédateur à la recherche de proies, il est bien plus tentant de s’attaquer à des chèvres ou des vaches sans défense, plutôt que de s’épuiser à courir derrière un grand mammifère.

 

La perturbation dans le comportement des groupes de lions est énorme. Quand ils ne font pas l’objet directement de mesure de rétorsion de la part des éleveurs Masaï.

 

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Regard de lion

Cliché © Dominique Delfino

 

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Lionne et lionceau

Cliché © Dominique Delfino

 

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Lionceau

Cliché © Dominique Delfino

30/10/2018

Lueurs d’un soir

Lueurs d’un soir

 

 par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Le jeu de la lumière projetée sur les formations nuageuses offre de temps à autre des tableaux célestes éphémères auxquels on ne s’attend pas toujours. C’est bien sûr en fin de journée, lors du coucher de soleil, qu’il va falloir faire preuve de patience.

 

Mais rien n’est gagné d’avance, il faudra attendre que le soleil soit couché et seule la nature de l’horizon décidera de lever le voile sur cette scène grandeur nature qui s’offrira peut-être à notre regard.

 

C'est alors que, progressivement, les lueurs se manifestent en illuminant les nuages acteurs de ce spectacle.

 

Une ambiance paisible dont semblent également profiter ces chevaux au pré.

 

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Cliché © Dominique Delfino

19/10/2018

La migration serait culturelle chez les ongulés

La migration serait culturelle

chez les ongulés

 

Par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

le 10/09/2018

 

Contrairement à d'autres espèces animales, la migration chez les ongulés ne serait pas déclenchée par un mécanisme génétique, mais par l'apprentissage.

 

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Des mouflons canadiens durant une migration

© Travis Zaffarano Trailcam Photo, Wyoming Migration Initiative

 

La plupart des migrations, qu'elles soient pratiquées par des insectes, des oiseaux ou des poissons, sont déclenchées par un processus génétique. Les chercheurs soupçonnent depuis longtemps que ce n'est pas le cas chez les ongulés. Une hypothèse validée par des biologistes américains de l'Université du Wyoming dans leur étude parue le 7 septembre 2018 dans la prestigieuse revue Science : la migration - savoir quand et où se déplacer chez ces animaux est un savoir. Il est donc transmis de génération en génération permettant ainsi le maintien des mouvements saisonniers de la harde. "Nos résultats indiquent que l'apprentissage et la transmission culturelle sont les principaux mécanismes par lesquels la migration des ongulés a évolué", indique l'article scientifique.

 

L'apprentissage peut prendre des dizaines d'années

 

Les scientifiques se sont basés sur différentes données collectées dans l'ouest américain notamment sur des mouflons canadiens (Ovis canadensis). Ces derniers, à cause de la chasse et des maladies, ont vu leur aire de distribution s'effriter peu à peu. Un programme de réintroduction a permis de récupérer plusieurs mouflons afin de les déplacer dans les régions qu'ils occupaient auparavant. Mais selon les données GPS, moins de 9% des animaux réintroduits se sont mis à migrer par la suite alors que la migration concerne 65 à 100% des animaux composant les hardes non déplacées.

 

Pourquoi une telle différence entre les deux groupes ? Pour les chercheurs la réponse est simple : les animaux dépaysés ne savent tout simplement pas où aller. Ils ont besoin de temps pour explorer leur environnement et ainsi trouver les endroits où des ressources sont disponibles quand le climat est moins clément. Une fois cet apprentissage effectué, ils peuvent transmettre leur savoir aux plus jeunes. Et cela peut prendre du temps. En effet, en récoltant les données transmises par les colliers GPS de 267 mouflons canadiens et 189 élans, les biologistes ont découvert que les groupes déplacés ont besoin de plusieurs dizaines d'années pour entamer des migrations. Ainsi, les mouflons ont attendu 40 ans avant que 80% de la harde ne migrent quand les élans ont attendu... 90 ans. "Ces résultats indiquent que les ongulés accumulent un certain savoir sur leur lieu de vie au cours du temps et que la transmission culturelle de ce savoir est nécessaire pour que la migration se produise et persiste", conclut dans un communiqué Brett Jesmer, co-auteur de l'étude.

 

Quand l'homme modifie le paysage

 

Ces données sont importantes pour la conservation de ces espèces et des ongulés en général notamment car elles soulignent l'importance des couloirs migratoires. "Quand les couloirs migratoires sont détruits (par exemple par la déforestation, NDLR), toutes les connaissances des animaux sur comment faire le trajet sont perdues et ils vont probablement mettre des dizaines d'années ou même un siècle à les réapprendre", note Matthew Kauffman, également co-auteur de l'étude. Pendant cette période, les ongulés peineront à trouver de la nourriture et donc à survivre.

 

Un kangourou arboricole disparu et retrouvé

Ce rarissime kangourou arboricole

réapparaît après avoir disparu

pendant 90 ans

 

Kangourou arboricole-450.jpg

 

D'après le National Geographic, Le kangourou arboricole Wondiwoi était autrefois si rare qu'on ne le connaissait que par des dessins, comme celui ci-dessus. Il a été récemment repéré — et photographié pour la première fois — par un botaniste amateur dans une chaîne de montagnes isolée de Nouvelle-Guinée.

 

Le Wondivoi a disparu pendant près d'un siècle et était censé être éteint. Ce kangourou insolite qui ressemble à un singe, parcourt les arbres des forêts montagnardes de Nouvelle-Guinée. Il a été aperçu pour la première fois par le célèbre biologiste de l'évolution Ernst Mayr en 1928. Mayr l'a aperçu dans les montagnes de la péninsule de Wondiwoi, située dans l'État indonésien de Papouasie occidentale, sur la moitié ouest de la grande île de Nouvelle-Guinée. Le Wondiwoi n'a jamais été signalé depuis cette première observation. « C'est l'un des mammifères les moins connus au monde », déclare Mark Eldridge, biologiste marsupial au Australian Museum de Sydney. Maintenant, il a non seulement été repéré, mais également photographié pour la première fois.

 

Mark Eldrige a contacté les experts mondiaux des kangourous arboricoles, notamment Roger Martin de l'Université James Cook dans le Queensland, en Australie, pour confirmer cette découverte avant sa publication.

 

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Le Kangourou arboricole Wiwiwoi

Photographie © Michael Smith

 

C'est l'une des seules photographies connues du kangourou des arbres Wondiwoi, prise récemment par le botaniste amateur Michael Smith.

 

Mayr a photographié ce qui est devenu le seul spécimen connu de la science et a envoyé sa peau au Natural History Museum de Londres. Il a été décrit comme une espèce, Dendrolagus mayri, en 1933.

 

Depuis lors, les habitants ont rarement signalé l'existence de l'espèce. Mais cela peut être dû au fait que « les chasseurs ne montent jamais au-dessus de 1300 mètres lorsque la forêt commence à devenir vraiment très dense en fourrés de bambous », explique Smith.

 

Pour dépasser cette altitude, son équipe a dû se frayer un chemin dans la végétation. Une fois qu’ils ont atteint une hauteur d’environ 1500 à 1700 mètres, les chercheurs ont commencé à voir des marques de rayures sur les troncs laissés par les kangourous des arbres, ainsi que des excréments occasionnels. « Nous pouvions aussi sentir les traces de parfum laissées par les kangourous, une sorte d’odeur de renard », ajoute-t-il.

10/10/2018

Le brame du cerf

Octobre résonne avec le brame

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Rendez-vous incontournable, l'automne avec le brame du Cerf annonce que l'époque des amours est de saison. La fin du mois de septembre est une période très attendue par les passionnés du cerf et de nature. Le brame est le cri que poussent les cerfs pour attirer l’attention des femelles durant cette période de rut.

 

Exceptionnellement les cerfs n’hésitent pas à sortir de leur discrétion légendaire pour se mettre à découvert dans les zones dégagées de la forêt. C’est pourquoi, il est possible de facilement les observer, et cela dès le crépuscule jusqu’à la nuit.

 

Les vieux mâles veillent jalousement sur leur harde qu'ils ont réintégrées, essayant en plus d'attirer les femelles de la harde voisine. C'est une période très éprouvante physiquement pour les cerfs, ils ne mangent presque rien et n'ont pas de répit : combat, accouplement, surveillance... Ils peuvent perdre jusqu'à une vingtaine de kilos.

 

Ainsi résonne le brame, ce cri profond et impressionnant qui anime la forêt jusqu’à la mi-octobre.

 

brame du cerf,dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino

 

brame du cerf,dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino


podcast

03/10/2018

La surdensité de sangliers menace la vipère péliade

La surdensité de sangliers menace la vipère péliade

 

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Cliché © Hubert Balthus

 

À ce jour, peu d’études ont mis en évidence l’impact des sangliers sur la biodiversité en Wallonie. Publiés dans la prestigieuse revue "Animal conservation", les résultats de la récente étude de Natagora sur la disparition de la vipère péliade démontrent concrètement l'ampleur du problème.

 

Une étude de longue haleine sur un reptile menacé

 

Un suivi intensif, réalisé durant 12 ans sur la majorité des populations wallonnes de ce serpent, révèle que sur tous les sites où les densités de sangliers ont augmenté, les populations de serpents ont rapidement disparu ou sont proches de l’extinction. À l’inverse, sur les rares sites où les sangliers ne sont pas ou peu présents, le nombre de serpents est stable.

 

Eric Graitson, herpétologue chez Natagora et auteur de l’étude : “Actuellement, la surdensité de sangliers est une des causes importantes de régression de nombreuses espèces, dont la plupart des reptiles et d’autres espèces sensibles comme les oiseaux nicheurs au sol. Les espèces les plus rares sont souvent les plus impactées.” et il ajoute “Les sangliers impactent les reptiles de plusieurs façons : par prédation directe, par compétition pour les proies, mais aussi en détruisant les micro-habitats utilisés comme refuge ou site de reproduction. Étant des organismes à mobilité réduite, les reptiles sont directement dépendants des conditions locales et sont particulièrement sensibles aux impacts causés par les sangliers en nombre trop élevé.

 

L’essor du sanglier

 

L'augmentation des densités d’ongulés sauvages depuis plusieurs décennies, en Wallonie et ailleurs en Europe, a indéniablement un impact considérable sur l’espace rural. Outre leurs impacts sur l’activité agricole et la régénération forestière, les impacts environnementaux causés par les surdensités de sangliers sont nombreux : ils perturbent les sols, mangent et détruisent une grande variété de plantes et d’animaux.

 

Si cette augmentation trouve en partie sa source dans les hivers plus cléments et le vieillissement de la forêt, il faut bien constater que la surdensité du sanglier arrange bien certaines sociétés de chasse qui tirent profit de cette activité particulièrement lucrative. Il n’est dès lors pas surprenant que que ces acteurs aient tout intérêt à accroître le problème avec les pratiques de nourrissage, ou en donnant des consignes de tir visant à épargner les laies.

 

Un impact jusque dans les aires protégées

 

L’étude met en évidence que les populations de serpents situées dans les espaces protégés comme les réserves naturelles sont encore plus impactées que les autres car ce sont des zones refuges pour les espèces protégées, comme le veut la législation. Elles bénéficient également d’une réelle quiétude, ce qui les rend, contre toute volonté, très attractives pour les sangliers, particulièrement en période de chasse.

 

Afin de se prémunir contre les dégâts, Natagora est de plus en plus souvent contrainte de mettre en place des solutions : installation de coûteuses clôtures anti-sangliers afin d’éviter leurs incursions depuis les espaces forestiers, opérations de destruction, etc.

 

Une autre gestion doit être envisagée

 

Pour Natagora, il convient de réguler drastiquement et durablement les populations de sangliers impliquant notamment la gestion des "points noirs". À cette fin, l’étude précise qu’il est urgent de prendre des mesures comme l’interdiction du nourrissage et le ciblage des tirs sur les laies afin de réguler les surpopulations de sangliers. Ces deux mesures doivent toutefois s’inscrire dans un plan d’action “Sangliers” définissant des objectifs clairs, mesurables et mesurés.

 

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02/10/2018

Vaches montbéliardes

Cherchez l’erreur

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Ambiance assurée samedi 29 septembre 2018 au comice agricole de Maîche organisé sur la commune des Écorces dont le clocher s’affiche de loin sur ce plateau du Haut-Doubs.

 

Soleil radieux pour ce rendez-vous annuel qui attire inévitablement un public nombreux.

 

Ce sont bien sûr les vaches de race montbéliarde qui sont à l'honneur à l'occasion des présentations aux concours des différents challenges. Bichonnées de la tête à la queue, les animaux s'exposent alignés sur les « stands » des agriculteurs.

 

Surprise, alors que je cherche désespérément une vache ornée de ses cornes, je finis par découvrir dans un endroit quelque peu isolé, ce tête-à-tête contrastant entre ces deux animaux : cherchez l'erreur...

 

Si pour des raisons techniques et de sécurité argumentées par les propriétaires, la coupe des cornes est devenue de rigueur, on ne m'enlèvera pas de l'idée qu'une vache sans cornes n'est pas des plus séduisantes, sachant que je ne vais pas me faire de copains avec cette affirmation que partagent d'ailleurs certains éleveurs puristes.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

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Cliché © Dominique Delfino

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Cliché © Dominique Delfino

 

05/09/2018

La LPO répond à la campagne d’affichage des chasseurs dans le métro parisien

La LPO répond à la campagne d’affichage des chasseurs dans le métro parisien


Je vous invite à découvrir et à faire circuler la réponse de la LPO à la campagne d’affichage des chasseurs dans le métro parisien.


"Dimanche 2 septembre 2018, j’ai compté 365 coups de fusil pendant la balade que j’effectue chaque semaine pour recenser les oiseaux à Sainte-Colombe (7h00-10h30).

 
Depuis l’année dernière, je fais ce transect le matin de l’ouverture de la chasse aux oiseaux d’eau dans le bassin du Drugeon. Je ne suis pas rassuré mais je ne vous explique pas la tête des chasseurs quand ils me voient me balader devant eux avec longue-vue et appareils photos.

 
Ceci dit, je fais la tête aussi car c’est horrible de voir comment ils se comportent. Ils cernent le plan d’eau sur lequel ils ont lâché des canards en août, qu’ils ont nourri chaque jour ou presque pendant quelques semaines et qu’ils viennent tuer au matin de l’ouverture. D’autres chasseurs se répartissent le long de la rivière pour tirer les oiseaux qui réussissent à passer le mur de feu. Et comme, les canards  ont été nourris à cet endroit, ils ont tendance à revenir pour tenter de s’y poser.

 
C’est pour témoigner de ce genre de choses que j’ose sortir ces matins là. Et n’allez pas croire que le nombre de coups de fusil est exceptionnel. Je fais ce triste recensement chaque matin de l’ouverture de la chasse aux oiseaux d’eau depuis 2013, suite à une remarque d’un chasseur qui m’avait dit que la chasse était raisonnable dans le bassin du Drugeon.

 
Voici les chiffres :

 
En 2013,

450 coups de fusil entendus entre 7h00 et 8h31 depuis ma maison (à l’époque, je n’osais pas sortir mais j’ai enregistré la première demi-heure).

En 2014,

— 520 coups de fusil entre 7h00 et 9h00 depuis ma maison.

— Avec quelques copains, nous avons fait ce comptage à plusieurs endroits : 521 coups de fusil avaient été entendus entre 7h00 et 8h30 depuis Chaffois, 413 entre 7h00 et 9h00 à La Rivière-Drugeon et 336 entre 7h00 et 9h00 depuis Frasne.

 
En 2015,

— 300 coups de fusil entre 7h00 et 8h00 depuis ma maison.

 
En 2016, 581 coups de fusil entre 7h00 et 8h30 depuis le lac de l’Entonnoir à Bouverans (site « Espace naturel sensible » tout de même…).

 
En 2017, 327 coups de fusil pendant le transect de Sainte-Colombe.

 
En 2018, 365 coups de fusil entre 7h00 et 10h30 pendant cette même balade.


Alors les chasseurs, premiers écologistes de France, vous y croyez vraiment ?

 
D. M.

 

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29/08/2018

Ancêtres des lémuriens de Madagascar

Les ancêtres des lémuriens auraient atteint Madagascar bien plus tard que ce que l'on pensait

 

Par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir - 26/08/2018 )

 

Des chercheurs ont remis en question l'histoire évolutive des strepsirrhiniens, un sous-ordre qui comprend notamment les lémuriens, des animaux désormais endémiques de l'île de Madagascar.

 

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Lémurs catta © Slavek Ruta/Shutterstoc/SIPA

 

Quelle est l'histoire évolutive des lémuriens — ces primates endémiques de Madagascar aujourd'hui grandement menacés — et des animaux qui leur sont apparentés ? En 1967, le paléontologue américain George Gaylord Simpson décrit 3 fragments de mâchoire datant du Miocène et découverts au Kenya. Le fossile, nommé Propotto et vieux de 20 millions d'années, est le vestige d'un primate et plus particulièrement d'un strepsirrhinien (sous-ordre qui regroupe les lorisiformes, les lémuriformes et les chiromyiformes), suppose alors Simpson. Des chercheurs s'opposent à cette identification : selon eux, Propotto était une... chauve-souris. "Cette seconde interprétation n'aura pas été remise en cause pendant presque un demi-siècle", notent une équipe internationale de chercheurs dans une étude parue le 21 août 2018 dans la revue Nature Communications.

 

Propotto serait un ancêtre du aye-aye un primate aux yeux globuleux

 

Ces scientifiques donnent finalement raison à Simspon : Propotto était effectivement un ancêtre des strepsirrhiniens actuels. Pour en arriver à cette conclusion, ils ont procédé à des comparaisons entre les caractéristiques anatomiques du fossile et celles de 125 espèces de mammifères éteintes ou parcourant encore la Terre. Ils ont également effectué des analyses génétiques. En outre, les dents encore présentes sur les fragments de mâchoires ont été comparées aux molaires de 42 espèces de mammifères (encore une fois, éteintes ou non) dont des chauves-souris ou des primates.

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 Fragment de mâchoire de Propotto © Duke SMIF

 

À la lumière de ces nouveaux éléments, il est apparu que Propotto partageait de nombreuses caractéristiques avec Plesiopithecus, un animal qui aurait vécu il y a 34 millions d'années dans l'actuelle Egypte. Les deux seraient finalement des ancêtres des aye-aye, des primates endémiques de Madagascar seuls représentants des chiromyiformes.

 

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Un aye-aye © CATERS/SIPA

 

Une colonisation par les strepsirrhiniens bien plus récentes que prévu

 

Les chercheurs remettent en cause l'histoire même de la colonisation animale de l'île. Jusque-là, les paléontologues pensaient que les strepsirrhiniens avaient pour ancêtre des animaux qui s'étaient échoués sur Madagascar, il y a 60 millions d'années en une seule vague migratoire. Finalement, ce sont deux lignées différentes qui pourraient avoir atteint l'île indépendamment l'une de l'autre (mais à peu près en même temps) et plus tard que prévu. Elles se seraient différenciées en Afrique, donnant d'un côté les chiromyiformes et de l'autre, le reste des strepsirrhiniens dont les lémuriens. Plus précisément, les ancêtres des aye-aye se seraient "séparés" du reste du groupe il y a 40 millions d'années alors qu'ils n'avaient pas encore quitté le continent Africain rendant l'hypothèse d'une colonisation de l'île il y a 60 millions d'années caduque. Il est possible que la colonisation de l'île ait eu lieu, il y a environ 20 millions d'années, après un ouragan. Les troncs d'arbres et les branchages cassés auraient servi de radeaux aux primates, permettant ainsi à certains d'arriver vivants à Madagascar.

 

Source : Fossil lemurs from Egypt and Kenya suggest an African origin for Madagascar’s aye-aye

https://www.nature.com/articles/s41467-018-05648-w.

28/08/2018

À l'Arctique de la mort

À l'Arctique de la mort

 

Par E.S.

Article "Le Canard enchaîné" (06/08/2018)

 

 

Alerte rouge pour les ours blancs, qui souffrent du réchauffement climatique mais aussi du tourisme de masse.

 

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LE 28 JUILLET, un ours blancespèce protégée depuis 1973, et dont la population est évaluée à un millier d'individus — a été abattu par les employés d'un bateau de croisière, le MS Bremen. En mission de reconnaissance sur l'archipel norvégien du Svalbard, avant le débarquement des passagers, quatre bear guards — littéralement, "gardiens d'ours", se sont fait surprendre par un "autochtone" velu. La compagnie allemande Hapag-Lloyd Cruises s'est fendue d'un communiqué d'excuses. Invoquant la légitime défense, à la suite de l'attaque d'un des gardes, ses collègues n'ont eu d'autre choix que de dégommer le plantigrade.

 

Émoi, scandale, appels au boycott... fort compréhensibles. Toutefois, cette triste affaire n'est peut-être que l'iceberg qui cache la banquise : selon un conférencier spécialiste des régions polaires, cet incident en laisse présager d'autres, aux effets beaucoup plus graves.

 

Si l'on trouve en effet autour du Spitzberg des navires spécialisés, dont fait partie le "MS Bremen", avec du personnel qualifié et moins de 200 passagers, on peut aussi y croiser des géants des mers, tels le "Costa Pacifica" (3 000 passagers) ou le "MSC Meraviglia" (5 700) : pas de véritables experts à bord de ces monstres, aucune information fournie aux passagers sur les risques pour la nature et pour eux-mêmes. Ce sont une dizaine de compagnies de grande envergure qui sont là avant tout pour faire de l'argent, quitte à vendre la peau de l'ours avant même de l'avoir tué, le tout en polluant allègrement le décor.

 

Bourses polaires

 

On a ainsi pu dénombrer cet été la présence simultanée de 20 bateaux de croisière autour de l'archipel du Svalbard. En moyenne, ce sont 100 000 passagers qui débarquent au cap Nord chaque année. Des chiffres en constante augmentation. Sachant qu'un seul de ces navires émet en vingt-quatre heures autant de particules fines que 1 million de voitures, calculez le nombre équivalent d'autoroutes traversant le Spitzberg...

 

Dernier point, et non des moindres : en cas d'avarie à bord d'un de ces géants des mers, qui ne disposent le plus souvent que d'un seul médecin, les secours ne pourraient arriver avant plusieurs jours, en raison de l'isolement et des énormes distances à parcourir. Quant aux hôpitaux de Svalbard et du nord de la Norvège, prévus pour la population locale, leurs capacités très limitées ne permettraient pas d'accueillir des centaines de passagers.

 

Et, avec des températures frôlant le 30° C au cap Nord comme ces dernières semaines, il n'y aura bientôt plus de glace pour soulager les douleurs...

11/08/2018

La Noctule, chauve-souris slalomeuse

La Noctule, chauve-souris slalomeuse

 

Par Nathaniel Herzberg

Infographie Le Monde : Marianne Boyer, Eugénie Dumas et Romain Imbach

 

Les animaux peuvent désormais être suivis grâce à des appareils sophistiqués. Les données recueillies dévoilent les secrets des espèces les plus diverses. Ci-dessous, un chiroptère attiré par les éoliennes.

 

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 La Noctule ( Nyctalus noctula)

 Ordre des Chiroptères, Famille des Vespertilionidés

 

Posons d’abord quelques balises, juste de quoi sortir des fantasmes. Non, les chauves-souris ne se nourrissent pas de sang : les unes consomment fleurs et pollens, les autres insectes et moucherons, autrement dit tout ce qui vole au-dessus de nos têtes. Non, les chauves-souris ne sont pas toutes pareilles : on compte un bon millier d’espèces, ce qui fait de l’ordre des chiroptères le deuxième le plus varié parmi les mammifères (près de 20 % d’entre eux), juste après les rongeurs. Car, oui, la chauve-souris est un mammifère, le seul mammifère volant, ou plus exactement le seul à disposer d’un vol actif (les écureuils volants ne font que planer).

 

Ah, ce vol ! Des siècles qu’il fascine scientifiques et artistes. Il faut dire que les immenses ailes de notre cousine éloignée ne sont autres que des morceaux de peau reliant son corps à ses avant-bras et surtout à ses mains, du 2e au 5e doigt – le pouce griffu servant de pince. Un dispositif de précision, hypervascularisé, plus économe que celui des oiseaux et capable de se régénérer à grande vitesse après une blessure ou même une amputation partielle. Pour régler ce vol, viser ses proies ou éviter les obstacles, la chauve-souris profite de ce sens si particulier qu’elle partage avec quelques autres créatures – dauphins, orques, musaraignes, quelques oiseaux et même de rares papillons de nuit : l’écholocation. Un clic émetteur, un organe de réception des ondes réfléchies, le tout décodé par le cerveau, et se forme alors, dans celui-ci, un véritable paysage ultrasonore.

 

Ce qui n’empêche pas les chauves-souris de voir. Avec les yeux, s’entend. C’est même de cette façon que l’animal se guide lors de la plupart de ses déplacements extérieurs. Pas des petites promenades vespérales pour se dégourdir les ailes. Non : des excursions, des randonnées, quand il ne s’agit pas de véritables odyssées. Prenez la noctule commune. A l’arrivée de l’hiver, certaines populations quittent le nord de la Scandinavie pour gagner l’Allemagne, remplaçant leurs congénères qui s’envolent vers la Suisse ou le sud de la France.

 

Des migrations de 2 000 km, que la connaissance commune croit réservée à la classe des oiseaux.

 

Razzia de moustiques

 

Mais, même hors ces grands voyages saisonniers, les noctules volent les yeux grands ouverts. Ce qui ne les empêche pas de succomber par paquets, victimes de nos géantes éoliennes. La dépression provoquée par le passage des pales fait en effet éclater les fins capillaires de leurs poumons. En Allemagne, une étude a évalué à 250 000 le nombre de chauves-souris ainsi tuées chaque année. Manuel Roeleke et ses collègues du département d’écologie évolutive de l’Institut Leibniz de Berlin ont donc décidé de mieux comprendre les paramètres régissant les vols quotidiens des chiroptères.

 

L’équipe, dirigée par Christian Voigt, a installé, dans la région d’Uckermark, dans le nord-est de l’Allemagne, une vingtaine d’abris perchés. Habituées aux troncs creux, les noctules y ont fait leur nid. « Le jour, elles s’y reposent, dorment, se toilettent ou discutent, précise le scientifique. Quand on passe à côté, on entend leurs palabres. » Mais, à la tombée de la nuit, les chiroptères s’envolent. Les scientifiques ont équipé vingt d’entre eux de minuscules balises GPS (3,5 g pour des animaux pesant environ 30 g) et suivi leurs parcours.

 

Ils ont constaté que les mâles partaient en chasse vingt-cinq minutes après le coucher du soleil. Leur campagne dure une heure, au cours de laquelle ils gagnent un lac situé à environ 6 km à l’est, opèrent une razzia de moustiques au-dessus du point d’eau, et rentrent au bercail digérer leur festin. Ils opèrent souvent un second service, cette fois pour boire, un peu avant le lever du jour. A l’aller comme au retour, ils prennent soin de contourner le champ d’éoliennes situé au milieu du parcours. « Manifestement, ils savent ce qu’ils cherchent, à savoir l’étang, et évitent donc le danger. Nous nous attendions un peu à ça. »

 

65 % des individus tués par les moulins sont des femelles

 

La surprise est venue des femelles. Les chercheurs ont en effet découvert que, au milieu de l’été, celles-ci quittent elles aussi le nid à la nuit tombée, mais pour des parcours nettement plus long, plus de deux heures et demie en moyenne. Leur vol est plus lent, réalisé à une altitude plus élevée. Surtout, il suit une trajectoire tout autre. Piquant vers le sud, les chauves-souris ne gagnent pas une quelconque zone de chasse. Elles survolent prairies et zones habitées, semblent éviter les surfaces cultivées, et visent… un second champ d’éoliennes, situé à une douzaine de kilomètres de leur base. Elles le traversent, puis rentrent, en frôlant une fois encore trois turbines installées sur le chemin.

 

Pourquoi un tel comportement ? « Nous n’avons pu faire que des suppositions, explique Manuel Roeleke. Notre période d’études était celle où les petits quittent le nid. Les femelles sont donc prêtes à de nouvelles aventures. Il est probable qu’elles partent chercher d’éventuels autres territoires ou partenaires. Elles ne savent donc pas exactement ce qu’elles cherchent. C’est pourquoi elles sont attirées par les lumières des éoliennes. »

 

Ces observations rejoignent en tout cas le constat dressé par d’autres naturalistes selon lequel 65 % des individus tués par les moulins sont des femelles. La présence de mâles correspondrait à des jeunes manquant d’expérience ou à des victimes atteintes pendant les migrations.

 

Ces constats n’ont pas permis aux scientifiques de faire des recommandations particulières aux aménageurs d’éoliennes. « Éviter les routes de migrations, celles empruntées par les mâles pour aller chasser, avance Manuel Roeleke. Mais, pour les femelles, c’est plus compliqué. » L’article suggère d’éviter les installations basses (50 mètres d’altitude). Ce qui n’offre en réalité aucune garantie, les mammifères volants évoluant parfois à 200 mètres du sol. « Limiter la vitesse de rotation des turbines pendant l’été », imaginent alors les scientifiques, en conclusion de leur article. Le combat n’est pas gagné.

 

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 La Noctule ( Nyctalus noctula)

 

Illustration Helmut Diller tirée du guide des Mammifères d'Europe

 

 

Sur les traces des bêtes sauvages : une série en six épisodes

 

Dans la même série, le lecteur est invité à visiter le site aux adresses suivantes :

 

  1. Le renard polaire, infatigable arpenteur de l’hiver arctique
  2. La frégate, marathonienne insomniaque et noctambule
  3. Le phoque gris, touriste dans la « cantine » de la mer d’Iroise
  4. La noctule, chauve-souris qui slalome entre les éoliennes
  5. Prochain épisode : Le manchot de terre Adélie

 

Monde Festival

 

S’aimer comme des bêtes : « Le Monde » organise, dans le cadre du Monde Festival, une table ronde sur les comportements et sentiments dans le monde animal. Les bêtes aiment-elles vraiment ? Trois spécialistes en débattent au Palais Garnier, dimanche 7 octobre 2018, de 14h à 15h 30.

Réservez vos places en ligne sur le site.

 

Cette série est librement inspirée de « l’Atlas de la vie sauvage », de James Cheshire et Oliver Uberti (Les Arènes, 2017).

Cartographie : Roeleke M.,Blohm T., Kramer-Schadt S., Yovel Y., Voigt C., Leibniz Institute for Zoo and Wildlife Research

Infographie Le Monde : Marianne Boyer, Eugénie Dumas et Romain Imbach

Illustration : Victoria Denys

 

18/07/2018

Le retour du lièvre

Le retour du lièvre

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

La présence régulière du lièvre d'Europe sur le triangle Allenjoie, Brognard, Dambenois laisse à penser que la population de ce léporidé tend à augmenter progressivement et de façon rassurante.

 

Lors de l'une de mes dernières sorties matinales, je dénombre alors six lièvres entre le canal à Allenjoie et les hauts de Brognard.

 

Si la chasse n’est plus pratiquée sur de nombreux espaces du plateau de Brognard et des environs, l'aménagement de zones tampons naturelles, de terrains en friches fauchés très tardivement, la plantation et la protection des haies existantes, favorisent le maintien et le développement de cette espèce dont la perte des effectifs était inquiétante il y a encore trois ans.

 

Rendez-vous avec cet individu par une belle lumière matinale.

 

Avec un peu de patience, la confiance s'installe. Il se laisse ainsi photographier alors que je rampe à même le sol pour ce tête-à-tête dans la prairie.

 

lièvre d'europe,dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,pays de montbéliard,

Cliché © Dominique Delfino

 

07/07/2018

L’ASPAS fait suspendre les tirs de l’unique loup du Larzac

aspas,tirs de loups,loup du larzacL’ASPAS fait suspendre les tirs

de l’unique loup du Larzac (27/06/2018)

 

À la demande de l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages), le Tribunal administratif de Toulouse vient de suspendre en urgence un arrêté du préfet de l’Aveyron qui autorisait l’abattage par « tirs de défense renforcée » du seul loup identifié sur le secteur du Larzac.

 

Le juge de référé suit notre argumentation : le préfet de l’Aveyron a ordonné ces tirs alors que les conditions exigées par l’arrêté interministériel fixant le « protocole des tirs » n’étaient pas remplies. Il relève par ailleurs qu’il y a urgence à empêcher l’abattage du seul loup identifié sur le secteur du Larzac, abattage qui serait bien sûr irréparable, et que, parallèlement, le préfet n’établit pas que la présence du loup mettrait en péril l’activité de l’élevage concerné ni ne compromettrait la pérennité de l’élevage ovin dans le département de l’Aveyron.

Le juge ordonne donc l’arrêt immédiat des tirs.

 

La solution ne viendra pas des fusils !

 

Les loups sont moins de 500 en France, ce qui est loin d’être excessif. Les tuer ne permet pas de faire baisser les dégâts, c’est un constat relevé également par l’expertise commandée au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

 

Pour permettre une cohabitation entre la biodiversité faunistique et le pastoralisme, un changement profond des pratiques d’élevage et du système de subventionnement et d’indemnisation français — qui n’incite actuellement pas suffisamment aux bonnes pratiques de certains éleveurs  est nécessaire. L’ASPAS renouvelle sa demande de mettre fin aux tirs de loups.

 

Pour découvrir les différents articles de ce blog sur le Loup, inscrivez "loup" dans la fenêtre "rechercher" en haut à droite de la page d'accueil.

 

12/06/2018

Loup y es-tu ?

Loup y es-tu ?

Dans "La bête qui mangeait le monde" (Arthaud),

Antoine Nochy part sur la piste

de Canis lupus

(Article de Frédéric Pagès du 16 mai 2018

pêché dans "Le Canard Enchaîné")

loup,canis lupus,antoine nochy

 

loup,canis lupus,antoine nochy

 

31/05/2018

Plan loup : les points clés et l'apport de la consultation publique

loup_02-logo.jpgPlan loup : les points clés

et l'apport de la

consultation publique

 

Par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

 

À la suite de la consultation publique, le gouvernement a partagé le nouveau Plan loup 2018-2023. L'État tente tant bien que mal de satisfaire à la fois les éleveurs et les militants de la cause animale.

 

Après avoir été mis en consultation publique du 8 janvier 2018 au 29, le nouveau plan d'action loup, le 4e sur le sujet, a été entériné. Publié le 19 février 2018 sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire, il définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus. Il s'articule autour de deux axes : l'un visant la protection de l'espère et l'autre, celle du pastoralisme.

 

Mieux comprendre le loup pour mieux protéger les troupeaux

 

Comme indiqué dans la première mouture du plan, le gouvernement souhaite "mieux connaître l'espèce". "Pour mieux comprendre les enjeux liés à cette espèce, il faut mieux comprendre comment la population de loup évolue en améliorant la recherche scientifique et en expérimentant sur le terrain", indique-t-il dans un communiqué de presse. Des programmes de recherche devraient donc être mis en place afin d'améliorer la gestion des populations et la protection des troupeaux. Un centre devrait également être créé dans ce cadre.

 

Concernant les campagnes de "prélèvements" - c'est-à-dire l'abattage de plusieurs spécimens - le plafond fixé à 40 pour 2018 reste d'actualité. Il pourra toutefois être "actualisé une fois connus les chiffres de la population au printemps, pour être porté à 10% de celle-ci", précise le texte. Et les éleveurs pourront se défendre toute l'année en cas d'attaques. À partir de 2019, le plafond annuel sera "fixé à 10% de la population sur la base des recommandations scientifiques", avec possibilité de relèvement de 2% "en cas d'atteinte du plafond avant la fin de l'année civile et de dommages particulièrement importants". Ces tirs de prélèvements ne pourront se faire uniquement qu'entre septembre et décembre. Enfin, "le plan loup se donne comme objectif d'atteindre 500 loups d'ici 2023", assure le gouvernement.

 

Des dispositifs "innovants" de protection et d'effarouchement

 

Les éleveurs pourront recevoir des aides pour mettre en place des mesures de protection de leurs troupeaux : gardiennage renforcé, parcs électrifiés, chiens de protection... Le financement dépend de l'importance de la prédation sur le lieu de l'élevage. Le plan préconise également une meilleure formation des éleveurs, une amélioration de l'attractivité du métier de berger et évoque l'expérimentation du déploiement d'équipes mobiles de bergers expérimentés pour aider sur des foyers d'attaques importants. Le gouvernement souhaite d'autre part tester des dispositifs "innovants" de protection et d'effarouchement. Évoquant certaines expérimentations déjà menées (pistolet d'alarme, feux, effarouchement sonore, lanternes...), le texte liste d'autres pistes comme de nouveaux types de dispositifs électrifiés, des clôtures de 3 mètres de haut ou encore le "marquage des alpages par des crottes de loups de meutes très éloignées" pour simuler leur présence et décourager les autres.

 

Une mesure fait cependant toujours bondir les éleveurs : jusqu'à présent, ceux dont les troupeaux avaient été attaqués pouvaient être indemnisés si la responsabilité du loup était prouvée ou possible. Cette indemnisation "sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection". Début février 2018, une vingtaine de députés LREM dénonçait la conditionnalité des indemnisations, la jugeant inacceptable.

 

Les apports de la consultation publique

 

Selon le gouvernement, la consultation publique a conduit à l'apport de 5700 contributions, "75% insistent sur l'importance de la préservation du loup tandis que 25% soutiennent l'élevage face à la prédation". L'une des nouvelles actions ajoutées est d'étudier le phénomène d'hybridation, de repérage et de gestion des chiens errants également susceptibles de s'attaquer aux troupeaux. Les autres mesures visent à protéger le pastoralisme notamment en faisant "un travail de conventionnement avec les assurances" à la suite d'attaques. L'État assure également vouloir devenir plus transparent et réactif face au problème de prédation.

AST avec AFP

 

Abattages de 3 loups en 2016 jugés illégaux

abattage de loups,aspas

 Les abattages de 3 loups en 2016 jugés illégaux

Un tribunal a jugé que les tirs de prélèvement renforcés ayant conduit à la mort de 3 loups en 2016 dans le Vercors étaient illégaux.

 

par Sciences et Avenir avec AFP le 29.05.2018

 

Les abattages de trois loups dans le Vercors en 2016 ont été jugés illégaux par le tribunal administratif de Grenoble, a annoncé le 29 mai 2018 des associations de protection de l'environnement. Dans son jugement en date du 24 mai, que l'AFP a consulté, le tribunal rappelle que l'abattage d'un loup ne peut être décidé qu'après des tirs de défense préalables, supposés éloigner le prédateur.

 

Une troisième victoire pour les défenseurs du loup

 

Le tribunal a donc annulé symboliquement un arrêté de la préfecture de l'Isère du 19 août 2016 qui autorisait l'abattage dans les six mois de trois loups par "tir de prélèvement renforcés". Car il ne ressort pas des pièces du dossier "que les élevages disposant d'une autorisation de pratiquer des tirs de défense ont effectivement réalisé de tels tirs avant que ne soit édicté l'arrêté attaqué", argumente le tribunal. "Il existe en effet des moyens de protection des troupeaux ainsi qu'une gradation des tirs que les préfets peuvent autoriser. Les tirs de prélèvement renforcés ne visent à tuer des loups, espèce protégée, qu'en dernier recours, et uniquement si des dégâts persistent malgré la mise en œuvre de tous les moyens de protection et de tirs de défense préalables", rappelle l'Aspas dans un communiqué.

 

abattage de loups,aspas

Document DR

 

08/05/2018

Les effectifs du blaireau sont en baisse

 Blaireau_d'orbigny-200.jpgLes effectifs du blaireau sont en baisse

 

Bien que les effectifs du blaireau soient mal connus à l'échelle de la France, certaines préfectures reconnaissent désormais que les populations de blaireaux sont en diminution dans leur périmètre.

 

 

Chasse-au-Blaireau.jpg

La photo d'illustration de cette mise à jour est publiée ici avec l'aimable autorisation de l'administrateur du blog "Le royaume de Meles" un blog original et instructif dédié au blaireau https://lc.cx/WC5L


Suite à la prise d'un arrêté préfectoral l'année dernière relatif à l'ouverture et à la fermeture de la chasse pour la campagne 2017-2018 dans le département du Gard, la synthèse des observations formulées rapporte que « Les observations du public ont mis en évidence un certain nombre d'interrogations sur la pratique locale de la vénerie sous terre et ses effets sur les populations de blaireau ». Mais surtout elle précise que d'après une publication de l'ONCFS l'indice de densité calculé permet de constater une baisse de plus de 20% entre les périodes 2004-2008 et 2009-2012 dans ce département, c'est-à-dire une très forte baisse des effectifs en très peu de temps :



http://gard.gouv.fr/content/download/24186/175724/file/No...



Pourtant en dépit de ce constat alarmant, la préfecture du Gard prévoit une nouvelle fois cette année d'appliquer une période complémentaire de chasse pour le blaireau à partir du 15 mai 2019 jusqu'au 30 juin 2019 en plus de la période légale de chasse qui va du 15 septembre 2018 au 15 janvier 2019 :



http://gard.gouv.fr/content/download/28188/201024/file/xA...



Ce projet d'arrêté préfectoral en l'état n'est pas acceptable. D'après les textes de la Convention de Berne dont le blaireau est classé en annexe 3 de la dite convention, la France a l'obligation de maintenir les effectifs de cet animal dans un état de conservation favorable. Ce projet d'arrêté est en cours de consultation publique jusqu'au 15 mai 2018.



Par conséquent je propose que nous exprimions massivement notre désaccord sur la vénerie du blaireau de ce projet d'arrêté préfectoral.



Les dégâts éventuels causés par le creusement des terriers par l'animal sur les digues et les ouvrages hydrauliques sont régulièrement apportés pour justifier la chasse du blaireau. Pour ce problème, lorsqu'il a lieu, il existe une solution pacifique et efficace, vous trouverez tous les arguments à avancer et à personnaliser pour étayer votre argumentaire sur ce lien :

https://www.consultationspubliques.aves.asso.fr/2018/04/3...

Manifestez votre opposition en envoyant votre message à cette adresse mail : ddtm-consultpublic@gard.gouv.fr



D'autres consultations publiques relatives au blaireau sont actuellement en cours, vous pouvez donner votre avis : https://www.consultationspubliques.aves.asso.fr/category/...



Adultes et enfants, tout le monde a le droit de donner son avis. Le message suivant a été envoyé au préfet de la Côte d'Or au sujet de sa décision d'éradiquer le mustélidé dans plusieurs communes de son département à cause de la tuberculose bovine, puis posté en commentaire sur la précédente mise à jour de cette pétition :

« Monsieur le Préfet,



Je trouve qu'il est cruel et inutile de tuer et de chasser les blaireaux, alors qu'ils sont utiles pour la nature, en mangeant les nuisibles par exemple.


En plus, rien ne prouve qu'ils donnent la maladie de la tuberculose aux vaches, et je sais qu'ils sont craintifs et évitent d'aller voir les humains et les gros animaux.

Je vous demande de lire ce très bon livre que j'ai lu à l'école :



https://www.babelio.com/livres/Eckert-La-Rencontre/57600



J'espère qu'il vous fera vous rendre compte qu'il faut protéger les blaireaux plutôt que de laisser les chasseurs les tuer pour le plaisir et sans raison.



Bonne journée,
Lise, 11 ans.»



Un certain nombre d'entre vous peuvent penser que les consultations publiques ne servent à rien, que les décisions sont prises d'avance quels que soient les avis. Pourtant, c'est grâce aux avis des citoyens et des associations que plusieurs préfets prennent désormais la décision de réduire ou de ne plus accorder de périodes complémentaires de chasse pour le blaireau. Récemment aussi, grâce à une importante mobilisation citoyenne, les préfets de l’Aube et de la Meurthe-et-Moselle ont abandonné un projet visant à la destruction du renard par tir de nuit: « Dans ces circonstances, M. le préfet a décidé de ne pas reconduire d’arrêté préfectoral autorisant le tir de nuit des renards par les lieutenants de louveterie pour l’année 2018. »



Merci pour votre participation.



Le blaireau doit obtenir le statut d'espèce protégée
http://change.org/ProtectionBlaireau

 

Voir également dans le même blog : http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/archive/2011/05...

19/04/2018

Loup : le gouvernement souhaite réduire le nombre de brebis tuées

plan loup 2018-2023Loup : le gouvernement souhaite

réduire le nombre de brebis tuées

(Sciences et Avenir avec AFP le 18.04.2018 à 15h40)

 

Le préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l'application du dernier plan loup souhaite diminuer le nombre de brebis tuées par le loup sur le territoire.

 

L'État souhaite inverser la courbe du nombre de brebis tuées par le loup, a assuré Stéphane Bouillon, le préfet coordonnateur du nouveau plan loup — présenté par Nicolas Hulot en février —, auditionné le 17 avril 2018 par la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. "Je souhaite infléchir la courbe des pertes et faire en sorte que cette année nous ayons moins de 12.000 brebis tuées", a-t-il expliqué.

 

"Sur les tirs de défense simples et renforcés et sur les tirs de prélèvements, il faut que nous nous focalisions là où il y a le plus de pertes", a-t-il ajouté, citant quatre départements : Alpes-Maritimes, Aveyron, Savoie et Var. Car, 60% des attaques ont lieu sur 15% des territoires et 3% des éleveurs subissent 30% des attaques, a-t-il rappelé. "A l'inverse, tuer un loup qui, entre guillemets, ne tue que quelques moutons n'a aucun intérêt" écologique et économique, a-t-il ajouté. Une phrase qui fera sans doute réagir les éleveurs déjà déçus par le plan loup qui doit s'appliquer jusqu'en 2023.

 

Une enveloppe de 26,5 millions

d'euros pour appliquer

le plan loup en 2018

 

Ce texte - qui définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus - n'a d'ailleurs pas non plus satisfait les défenseurs de l'environnement. Il prévoit un plafond d'abattage annuel fondé sur les recommandations scientifiques qui estiment qu'il ne faut pas abattre plus de 10 à 12% de l'effectif pour assurer la viabilité de l'espèce. En 2018, année de transition, le plafond initial est fixé à 40 loups, mais ce nombre sera actualisé fin avril 2018 une fois les chiffres précis de la population au printemps connus, a rappelé M. Bouillon. Un nombre de loups pouvant être tués trop élevé, selon les associations de protection des animaux. Concernant le "coût" du loup : en 2017, quelque 26,5 millions d'euros ont été dépensés pour la prévention et de la protection des élevages, et 3,5 millions au titre de l'indemnisation des éleveurs, sommes en partie prises en charge par l'Union européenne. Pour 2018, le préfet estime que la même enveloppe sera nécessaire.

 

17/03/2018

La chasse aux loups continue en France en 2018

http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/media/00/00/2192974373.jpgPlus de 40 loups, espèce protégée, seront encore abattus en 2018 en France, contre l'avis des Français

 

D'après Notre Planète.info, comme au Moyen-âge, la chasse aux loups continue en France, au mépris de la biodiversité, de la loi, et de l'avis des Français. Ainsi, dès 2015, le Ministère de l'écologie a publié deux arrêtés fixant les conditions de tirs et le nombre de loups pouvant être tués chaque année. Cette mesure, reconduite en 2017 et confirmée dans le nouveau plan 2018-2023, entérine une politique de destruction dictée par les lobbies agricoles et de la chasse.

 

Plusieurs associations de défense des animaux et de l'environnement demandent le retrait de ces arrêtés et portent plainte contre la France, alors que plus de cent loups, dont des louveteaux, ont déjà été abattus.

 

En France, depuis le début des années 1990, le Loup recolonise naturellement des territoires d'où il avait été chassé il y a un siècle. "C'est naturellement et sans intervention humaine que le loup est revenu en France à partir de la population préservée d'Italie" précise France Nature Environnement.

 

En mars 2017, la population française de loups est estimée à moins de 350 individus selon le Plan national d’actions sur le loup et les activités d'élevage 2018-2023. Une population faible mais qui a doublé en 4 ans avec une présence qui s'étend géographiquement et concernait 33 départements fin 2016.