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13/09/2019

Balades naturalistes : fréquentation

Objectifs de ce blog

Statistiques de fréquentation

 

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur…

If, Rudyard Kipling, 1896.

 

 

CLASSEMENT INTERNATIONAL DE

"BALADES NATURALISTES"

 

Blog distingué par Golden Blogs Awards 2014

et classé troisième dans la catégorie "Biodiversité"

 

 

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09/09/2019

Tourbières en fête le 22 septembre 2019

Venez fêter les tourbières !

 

à la Maison du Parc du Haut-Jura à Lajoux (39)
Dimanche 22 septembre de 10h à 18h

Entrée gratuite, pour petits et grands

 

À l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, le programme Life tourbières du Jura met la Maison du Parc du Haut-Jura (Lajoux, 39) aux couleurs des tourbières pour fêter dignement ce patrimoine riche et fragile. Durant toute la journée, une trentaine d’activités ludiques, contes, expositions, balades, conférences... présenteront ces milieux exceptionnels et les actions menées pour les conserver et les restaurer. Un marché permettra également aux visiteurs d’échanger avec des producteurs locaux engagés dans la marque Valeurs Parc.

 

Programme complet : http://www.life-tourbieres-jura.fr/actualites.html

 

Ces animations sont organisées par les bénéficiaires du programme européen Life tourbières du Jura : le Parc naturel régional du Haut-Jura, l’Association des amis de la Réserve naturelle du lac de Remoray, le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté, le Syndicat mixte Haut-Doubs Haute-Loue, le Syndicat mixte d’aménagement du Dessoubre et de valorisation du bassin versant et la DREAL Bourgogne-Franche-Comté.
En partenariat avec d’autres structures : le Pôle-relais Tourbières, l’écomusée Maison Michaud, le Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des insectes, la LPO Franche-Comté…


Avec le soutien financier de l'Union européenne, l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, la Région Bourgogne-Franche-Comté, les Départements du Doubs et du Jura

 

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19/08/2019

Prédateurs arctiques

 

 

PRÉDATEURS ARCTIQUES

 

Par Neil Shea

 

Photos de Ronan Donovan

 

Cet article a paru dans le numéro de septembre 2019 du magazine National Geographic.


Dans la dure vie des loups vivant au sommet du monde, les voyages de Neil Shea à la rencontre des loups arctiques lui ont permis de se faire une nouvelle idée de ces prédateurs de la toundra.

 

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Les loups exploitent les restes d'un bœuf musqué. Pour obtenir cette image, le photographe Ronan Donovan a placé son appareil dans la carcasse. La meute est revenue pour se nourrir pendant un mois.

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Troupeau de bœufs musqués sur la défensive

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Loups surveillant un troupeau de bœufs musqués au soleil couchant

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Loups jouant avec une plume

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Calins entre jeunes et adultes

Cliché © de Ronan Donovan

 

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Loups jouant avec un morceau de glace

Cliché © de Ronan Donovan

 

Dans la lumière bleue du début de matinée arctique, sept loups se sont glissés sur un étang gelé, criant et hurlant et poursuivant un morceau de glace de la taille d'une rondelle de hockey.

 

L'étang était à cette heure opalescent, un miroir de l'univers, et les loups semblaient aussi d'un autre monde dans leur bonheur. De part et d'autre de l'étang qu'ils ont chassé, quatre chiots se précipitant derrière la rondelle et trois loups plus âgés les renversant, examinant leurs petits corps dans l'herbe gelée du rivage. Dans mon cahier, dans des lettres rendues presque illisibles par mon frisson, j'ai écrit le mot «maladroit ».;Le plus grand loup, un mâle d'un an, était un tyran pesant environ 35 Kg. La plus petite, la portée de la portée de l’année, était à peine plus grosse qu’un oreiller, ses yeux étaient noircis. Deux corbeaux naviguairent au-dessus de leur tête et, mis à part leurs plaisanteries, il n'y avait aucun son dans la toundra, à part les voix de loups et le claquement de griffes sur la glace. Finalement, la rondelle a grimpé dans l'herbe et le plus grand chiot l'a chassée et l'a broyée.

 

Les autres restaient là à regarder, la tête penchée sur le côté. Comme s'ils étaient abasourdis par son impolitesse. Puis, un à un, les loups se retournèrent et me regardèrent.

 

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Grey Mane conduit la meute

Cliché © de Ronan Donovan

 

Un mâle âgé d'un an, surnommé Grey Mane par notre équipe de tournage, marche devant une meute de loups arctiques à la recherche d'une proie. Cette chasse a duré près de deux jours et a duré environ 105 Km. Les cinéastes ont pu suivre le peloton de près pendant l'été 2018.

 

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Loups attaquant un jeune bœuf musqué

Cliché © de Ronan Donovan


C’est une sensation difficile à décrire : le moment précis où un groupe de prédateurs vous observe et vous regarde pendant une dizaine de battements de cœur. Les êtres humains ne font généralement pas l’objet d’une telle évaluation, bien que mon corps ait semblé le reconnaître bien au-delà de toute pensée. Je frissonnais encore, et cette fois ce n’était pas du froid. Même s'ils étaient ludiques quelques minutes auparavant, c'étaient des loups sauvages. Leurs manteaux blancs étaient noirs de sang. La carcasse sur laquelle ils se nourrissaient, un bœuf musqué plusieurs fois plus gros que moi, gisant à proximité, la cage thoracique ouverte, les os étalés comme un éventail contre le ciel.

 

Les loups m'observaient en silence, mais ils se parlaient à coups d'oreille, la posture de leur queue. Ils prenaient des décisions. Et après quelques instants, ils décidèrent de se rapprocher.

 

Il n’y a probablement aucun autre endroit sur terre où cela se produirait. C’est la raison pour laquelle j’ai voyagé sur l’île d’Ellesmere, dans les hauteurs de l’Arctique canadien, au sein d’une équipe de tournage de documentaires. Le paysage est si éloigné et en hiver si froid que les humains ne le visitent que rarement. Une station météorologique appelée Eureka est épinglée sur la côte ouest et compte environ huit employés permanents. Sinon, la communauté la plus proche (population 129 âmes) est Grise Fiord, à 250 km au sud. Un millier de kilomètres plus loin se trouve la plante la plus proche que vous reconnaîtriez réellement comme un arbre.

 

Cela signifie que les loups de cette partie d’Ellesmere — la même espèce de loup gris (Canis lupus) qui vit dans les Rocheuses septentrionales, une grande partie du Canada, et de petites populations dispersées en Europe et en Asie — n’a jamais été chassée par le développement, jamais empoisonnée ou prise au piège par les éleveurs. Les voitures ne les écrasent pas ; une législation inconstante ne les protège pas un an puis les met en danger l’année suivante. Seuls quelques scientifiques les ont étudiés. Même parmi les Inuits que je connais, dont les ancêtres habitent cette région depuis des millénaires, ces loups sont respectés.

 

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Matriarche vieillissante de la meute, White Scarf

Cliché © de Ronan Donovan

 

Un loup attaque la matriarche vieillissante de la meute, White Scarf. Après le dernier meurtre connu dont elle faisait partie, White Scarf s’assurait que les chiots mangeaient d’abord et disparaissaient ensuite dans la toundra. Une de ses filles a tenté de prendre la relève en tant que nouvelle dirigeante.

 

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Les quatre chiots se hasardent

à traverser un ruisseau

Cliché © de Ronan Donovan


À environ huit semaines, les quatre chiots commençaient à suivre le reste de la meute alors qu'ils parcouraient leur territoire. Mais la rencontre des chiots avec un ruisseau s’est avérée difficile. Ils gémirent et faisaient les cent pas pendant que la meute avançait. L’une de leurs sœurs de deux ans est revenue les encourager, le plus grand et le plus audacieux des deux a sauté en premier, et les autres ont suivi.

 

Cela ne veut pas dire que les loups d’Ellesmere ne rencontrent jamais les hommes. À partir de 1986, le biologiste légendaire L. David Mech a passé vingt-cinq étés à observer les loups ici. Le personnel de la station météorologique les voit souvent et de vastes groupes de loups errant dans les jardins de la station.

 

Et mes amis de l'équipe de tournage avaient pour l'essentiel intégré le pack que je connaissais depuis quelques semaines, utilisant des VTT pour suivre leur mouvement impitoyable.

 

Est-ce que ce contact humain les a rendus moins sauvages ? La mesure de la sauvagerie d’un animal est-elle égale à la distance qui l’éloigne des humains ? Les loups d'Ellesmere sont séparés de leurs parents vivant dans des paysages beaucoup plus doux au sud, tels que l'Idaho ou le Montana, bien plus que la distance. Ici, les loups n'ont jamais été menacés d'extinction par les humains. Ici, ils vivent si loin au-delà de l’empreinte humaine, qu’ils n’en ont pas nécessairement peur.

 

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Loups au soleil couchant

Cliché © de Ronan Donovan

01/08/2019

Tirs de loups : les associations déposent un recours au Conseil d’État

Tirs de loups : les associations déposent

un recours au Conseil d’État

30/07/2019

*** Mise à jour du 31 juillet 2019 *** : le Ministère vient enfin de publier la synthèse suite à la consultation publique. Les oppositions à ce projet représentent 81 % ! Comme d’habitude le ministère explique qu’il n’en tiendra pas compte. Avec l’argument cette fois-ci que le désaccord ne porte pas sur les nouvelles modalités facilitant la destruction mais sur le principe même de la destruction… 

 

Les ministères de l’Écologie et de l’Agriculture viennent de publier un arrêté permettant le tir de 100 loups annuellement et facilitant d’autant les tirs, notamment dans des zones dites non protégeables.

 

Le ministre de l'Agriculture veut "effaroucher" les loups dans le parc national des Écrins.

 

  • Alors que les loups ne peuvent pas être abattus dans le parc national des Ecrins, Didier Guillaume souhaiterait que le gouvernement autorise leur "effarouchement".

 

  • "Effaroucher, c'est mettre un coup de fusil, pas forcément tuer, mais les faire partir" a précisé le ministre.

 

À l’heure des grands discours en faveur de la biodiversité, c’est une trahison honteuse et scandaleuse.

 

À peine un an après la publication du plan loup 2018-2023, déjà rejeté par les scientifiques et les citoyens, les pouvoirs publics empirent les tensions en inventant de nouvelles mesures anti-loup : cercle zéro, Zone Non Protégeable, tirs mixtes et surtout hausse du prélèvement de loups (de 12 à 19 %). Cette hausse conséquente du plafond de tirs cache l’échec cuisant de la politique, non pas de protection des troupeaux, mais de tirs. Mais l’Etat Français persiste dans cette posture.

 

 

Ces dispositions sont connues pour être inefficaces, dangereuses pour la survie du loup en France et les scientifiques mettent en garde  (expertise collective 2017 et réponse à la saisine tirs de loups février 2019 du Muséum National d’Histoire Naturelle et de l’ONCFS, avis défavorable du CNPN, avis du Conseil Scientifique, études internationales).

 

Mais l’État français n’écoute pas ses propres experts, seulement les lobbies.

 

La consultation publique sur le projet d’arrêté a recueilli près de 10.000 avis, défavorables en grande majorité. Le Ministère n’a même pas publié l’analyse des contributions et l’exposé de ses motivations pour en tenir compte ou non. Mais qu’importe, cette consultation n’était une fois de plus qu’un exercice obligé.

 

D’ailleurs, dès le 28 mai, les deux ministères informaient dans un communiqué de leurs décisions d’augmenter les quotas, avant même la fin de la consultation publique.

 

Les taux de prédation attribués au loup ne baissent pas malgré des tirs de plus en plus nombreux qui sont 6 à 10 fois plus élevés en France que chez nos voisins de l’UE (Linnell 2018), ces derniers ne pratiquant pas forcément des tirs létaux. Cette situation montre que des pistes de progrès existent. Tous les éléments pointent vers une carence en protection des troupeaux.

 

L’État français est sous contrôle des lobbies agricoles qui refusent la cohabitation. Il n’arrive même pas à appliquer les 12 mesures de protections pourtant prévues au Plan Loup 2018-2023.

 

La gestion du dossier du loup en France est victime d’une vision uniquement politique et en aucun cas rationnelle.

 

Y’a-t-il encore quelqu’un pour piloter l’avion ? Ou ce sont les syndicats agricoles qui ont pris les commandes ? Pourtant de ce côté, les priorités, sérieuses, ne manquent pas.

 

Nous demandons :

 

1- De procéder à une évaluation rapide et partagée de l’impact des tirs déjà effectués depuis de nombreuses années sur la prévention des attaques comme annoncé dans le Plan national loup (PNL) et comme demandé par nos associations depuis plusieurs années.

 

2- De développer une véritable ingénierie de protection s’appuyant non seulement sur le triptyque (berger / chiens de protection / parc de contention) mais aussi sur l’expérimentation de nouveaux moyens d’effarouchement et de protection (Fox light, Fladries, etc.)

 

3- La mise en place, dès l’été 2019, d’une conditionnalité effective des indemnisations des dommages, comme aussi annoncé dans le PNL, avec contrôle de la mise en œuvre des moyens de protection.

 

4- L’abandon du concept de non-protégeabilité des troupeaux et de la gestion différenciée des tirs sur les fronts de colonisation.

 

5- L’engagement formel de l’État d’un portage politique par le gouvernement du statut de protection du loup en respect de nos engagements internationaux.

 

6 – D’abandonner complètement cette régulation acharnée et ces tirs de loups inutiles.

 

Cet arrêté et ses nouvelles mesures sont en contradiction avec le droit communautaire et national. Nous allons immédiatement porter un recours au conseil d’État.

 

31/07/2019

100 loups pourront désormais être tués en France

100 loups pourront désormais être tués en France

 

Par Anne-Sophie Tassart, Sciences et Avenir le 30.07.2019

 

Un arrêté publié le 27 juillet 2019 au Journal Officiel valide la hausse du taux de prélèvement des loups souhaitée par le gouvernement. Selon ces nouvelles dispositions, 17% de la population estimée pourra être prélevée avec un ajout de 2% possible.

 

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On compte actuellement environ 530 loups en France.

 © PIXABAY / RAINCARNATION40

 

La population lupine a dépassé les 500 spécimens en France et le gouvernement avait prévenu que cette hausse serait accompagnée d'une réévaluation du nombre d'animaux pouvant être tués. Dans la révision du Plan loup, le relèvement du pourcentage d'animaux pouvant être tués passant de 10% à 17%, avait été annoncé par Emmanuel Macron. Un arrêté publié le 27 juillet 2019 au Journal Officiel valide cette disposition.

 

90 loups pourraient être prélevés dans un premier temps

 

Le texte de loi précise que « le taux : '10 %' est remplacé par le taux : '17 %' pour l'année civile 2019. Selon le dernier décompte de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage(ONCFS), environ 530 loups seraient présents sur le territoire national ». Selon les mesures prises par le gouvernement, 90 animaux pourraient donc être tués dans un premier temps. L'arrêté précise que « si est atteint, avant la fin de l'année 2019, le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction est autorisée », alors « le préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup pourra autoriser, par arrêté, dans la limite de 2 % de l'effectif moyen de loups estimé annuellement de nouveaux tirs ». Ainsi, 100 loups pourraient finalement être abattus durant l'année 2019.  

 

Une mesure critiquée par les associations

 

"Nous considérons que le loup n'est plus une espèce en voie de disparition, ce qui est une bonne chose pour la biodiversité", avait déclaré le 5 juin 2019 le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume selon l'AFP. « Nous en sommes par contre, pour la prédation, à un niveau hors du commun (...) Nous avons besoin d'apporter un soutien fort et plein aux éleveurs. Leur bien-être est notre priorité », ajoutait-il. Pourtant, Sébastien Moncorps, le directeur du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), avait rappelé à l'occasion du congrès français de la nature à Marseilleque « le loup est, selon la liste rouge que nous établissons en France, une espèce menacée sur le territoire ».

 

À la fin du mois de mai 2019, après une réunion qui s'était tenue à Lyon en présence du préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge du dossier loup, les éleveurs comme les associations avaient critiqué ce qui n'était alors qu'un projet de loi.

 

L'association Cap Loup avait dénoncé la mesure phare : le relèvement du seuil de prélèvement. « Dans cette nouvelle configuration, et si nous suivons les recommandations de l’expertise du Museum National d’Histoire Naturelle publiée en 2017, l’État va mettre en danger la population lupine. Encore une fois, nous rappelons que l’efficacité des tirs n’est démontrée ni scientifiquement ni sur le terrain », écrivait-elle le 4 juin 2019 sur son site internet.

 

La Fédération Nationale Ovine a réagi le 29 juillet 2019 à ce nouvel arrêté notamment par la voix de son secrétaire général en charge du dossier loup, Claude Font : « Les avancées sont bien réelles mais le compte n'y est toujours pas. Le plan loup a été conçu pour répondre à deux objectifs :  celui de la conservation du loup et celui de l'élevage et des activités pastorales. Force est de constater que le second objectif ne sera toujours pas rempli ». La FNO juge notamment les critères de sélections des communes considérées comme cibles privilégiées du loup "trop restrictifs" mais "note le gain d'efficacité dans la procédure de tir".

25/06/2019

Renard du soir

Renards du soir

 

par Dominique Delfino

photographe naturaliste et animalier

 

 

L'observation des renardeaux évoluant à proximité du terrier natal suscite toujours un grand moment d'émotion dans ce cadre naturel de la vie sauvage.

 

Pas toujours facile de localiser un terrier occupé par ce mammifère et particulièrement cette année où les animaux se font plus rares et très discrets sur le plateau de Brognard et les alentours.

 

Patience et persévérance finiront par être récompensées, en découvrant enfin une belle nichée de renardeaux abritée au sein d'un stock de bois.

 

Bien installé à affût, c'est par une très belle lumière chaude de fin de soirée que les renardeaux montrent prudemment le bout du museau.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Confiants, ils vont alors prendre possession des lieux sur ce terrain de jeux que constitue l’empilement des bois.

 

Un dernier regard droit dans les yeux pour admirer ce superbe prédateur de campagnols, allié indispensable de l'agriculture mais malheureusement encore trop persécuté par des préjugés infondés.

 

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Cliché © Dominique Delfino

       

31/05/2019

Grèbe huppé séducteur

Grèbe huppé séducteur

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Hôte des eaux calmes bordées de végétation, on reconnaît facilement cette espèce aquatique grâce à sa silhouette élancée qui glisse sur l'eau.

 

Migrateur, le grèbe huppé retrouve généralement son territoire d'une année sur l'autre. La saison de reproduction a lieu principalement en avril-juin dans notre région.

 

La parade nuptiale de cette espèce revêt un caractère cérémonial tout particulier. Face à face, les deux oiseaux se présentent l'un à l'autre le cou tendu en secouant la tête de haut en bas et d’un côté à l’autre. Occasion pour eux de mettre en avant la très belle collerette châtain-roux et la crête qui ornent leur tête comme éléments de séduction. En fin de parade, le mâle offre à la femelle une plante aquatique, cadeau qui préfigure la construction du nid.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Pêcheur très habile, l'alimentation du grèbe hupppé est principalement composée de poissons de taille diverse qu'il s'appliquera à capturer durant toute la journée pour nourrir ses jeunes.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

De belles observations en perspective le long du Doubs, au niveau de Bavans en l’occurrence.

21/05/2019

Journée mondiale des abeilles

Journée mondiale des abeilles :

Leur disparition pourrait

causer des millions de morts

Par Sciences et Avenir le 20/05/2019

 

Le déclin des pollinisateurs pourrait augmenter la mortalité mondiale de près de 3 %, selon une étude prospective. Preuve que les destins des abeilles — dont la journée mondiale est le 20 mai — et des humains sont étroitement liés.

 

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Cliché DR

 

Le 20 mai fut la Journée mondiale des abeilles selon les Nations unies. Cette journée vise à "attirer l'attention de tous sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs, sur les menaces auxquelles ils sont confrontés et à leur importante contribution au développement durable". L'organisation explique avoir choisi cette date car elle "coïncide avec l'anniversaire d'Anton Janša, qui, au XVIIIe siècle, fut le pionnier des techniques apicoles modernes dans sa Slovénie natale et rendit hommage à l'abeille pour sa capacité à travailler dur tout en n'ayant besoin que de peu d'attention".

 

Jusqu'à 1,4 million de morts supplémentaires par an

 

Le déclin global des pollinisateurs — essentiellement des abeilles et d'autres insectes — pourrait provoquer jusqu'à 1,4 million de morts supplémentaires par an, soit une augmentation de la mortalité mondiale de près de 3 %, révèle une étude publiée dans The Lancet. Cette accroissement de la mortalité résulterait de la combinaison d'une augmentation des carences en vitamine A et en vitamine B9 (contenues dans nombre de fruits et légumes), vitales pour les femmes enceintes et les enfants, et d'une incidence accrue des maladies non transmissibles comme les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et certains cancers. Tels sont donc les phénomènes que provoqueraient, par le biais de modifications alimentaires (liée à la baisse du nombre de fruits, légumes, noix et graines), un effondrement de la population des pollinisateurs. Les carences en vitamine A et vitamine B9 peuvent atteindre les yeux, ce qui peut entraîner la cécité, et provoquer des malformations du système nerveux.

 

71 millions de personnes carencées en vitamine A

 

Ces effets sur la santé toucheraient les pays développés et en développement, selon cette étude. Selon un scénario d'élimination complète des pollinisateurs, 71 millions de personnes dans les pays à faibles revenus pourraient se retrouver carencées en vitamine A, et 2,2 milliards, qui ont déjà une consommation insuffisante, verraient leurs apports se réduire encore. Pour la vitamine B9, ce sont 173 millions de personnes qui deviendraient carencées et 1,23 milliard de gens qui verraient leur consommation déficiente se détériorer encore. Une baisse de 100 % des "services de pollinisation" pourrait réduire les approvisionnements mondiaux en fruits de 22,9 %, en légumes de 16,3 %, et de 22,9 % en noix et graines, mais avec des disparités selon les pays.

 

En somme, ces changements alimentaires pourraient augmenter la mortalité mondiale annuelle par les maladies non transmissibles et celles liées à la malnutrition de 1,42 millions de décès par an (+ 2,7 % de mortalité globale annuelle), selon l'étude dirigée par le Dr Samuel Myers (Boston, Etats-Unis, Harvard TH Chan School). Une perte des services de pollinisation limitée à 50 % équivaudrait à la moitié (700.000) de la mortalité supplémentaire qu'entraînerait la suppression totale des pollinisateurs, selon ces estimations.

 

CO2. Une autre étude, publiée dans The Lancet Global Health, quantifie une menace spécifique, jusqu'à présent jamais mesurée, pour la santé mondiale provenant des émissions de dioxyde de carbone (CO2) dues à l'activité humaine. Selon cette seconde étude, la réduction de la teneur en zinc des cultures vivrières importantes liées à l'augmentation des concentrations de CO2 dans l'atmosphère exposera au risque de carence en zinc (retard de croissance, problèmes de défenses immunitaires, morts prématurées) 138 millions de personnes supplémentaires dans le monde d'ici 2050. Par ailleurs, avec la Fondation Rockefeller, The Lancet publie un rapport sur les changements environnementaux "qui vont bien au-delà des changements climatiques et menacent les progrès en matière de santé réalisés au cours des dernières décennies".

 

08/05/2019

Habiter la terre autrement

Habiter la terre autrement

un ouvrage de Michel Magny

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                                     Image Pixabay

Il est grand temps que l’Homme se réconcilie avec la nature, et pour cela il doit aussi se réconcilier avec lui-même. Ignorant qu’il allait ainsi devenir sa propre menace, l’Homme a pris en otage son environnement, asseyant sa position au-dessus des autres espèces, usant et abusant de ressources qu’il pensait inépuisables. Mais ce mode de relations entre les hommes et la nature semble bien être le miroir des relations que les humains ont développé entre eux. « Une crise écologique reflet d’une crise de l’homme », le parallèle est mené par Michel Magny, directeur de recherche CNRS en paléoclimatologie à l’université de Franche-Comté, auteur de l’ouvrage Aux racines de l’Anthropocène.

 

Si l’Anthropocène est bien cette récente période dans laquelle nous sommes entrés avec la révolution industrielle. S’il est bien une démonstration étonnante, nourrie des apports des travaux de très nombreux scientifiques, et qui suggère que trouver les clés pour sortir de la crise, c’est choisir d’habiter la Terre autrement.

 

Le modèle de la Modernité préfigure l’Anthropocène

 

Les chasseurs-cueilleurs du paléolithique1 avaient adopté un régime d’autosuffisance et une organisation susceptibles de répondre à des besoins bien identifiés. Peu d’échanges, pas de dette ni donc de dépendance : ces conditions étaient le gage de « sociétés relativement pacifiques et économiquement égalitaires. » L’art pariétal, emblématique de cette période, témoigne d’une vision du monde excluant toute forme de hiérarchie entre les hommes et les animaux. L’Homme quitte ce relatif équilibre voilà quelque 11 000 ans, à l’avènement du néolithique et du développement d’une économie de production avec l’agriculture et l’élevage. Se nourrir signifie désormais travailler, et la constitution de stocks génère compétition et parfois violence pour accéder aux ressources. L’échange et la richesse posent bientôt les bases de nouveaux fonctionnements sociaux. C’est au néolithique qu’apparaissent la domination politique, bientôt aux mains d’élites, et le pouvoir économique, fondé sur des relations de créancier à débiteur, l’ensemble amenant, avec l’accroissement des populations, à la constitution des premiers États. Les techniques se développent, encouragées par une stratification sociale auparavant peu marquée. « Tout est en place pour que se créent de nouvelles relations Homme/Environnement. »

 

Issue de l’Antiquité et du christianisme, lequel propose une vision très anthropocentrique de la nature, la Modernité naît avec la Renaissance puis s’inspire de l’esprit libéral des Lumières. Dès le milieu du XVe siècle, les Européens, par le biais de la conquête du Nouveau Monde et de la colonisation, imposent le modèle occidental sur l’ensemble de la planète. La fin du XVIIIe siècle marque définitivement le passage d’un monde agricole et artisanal à un monde tourné vers le grand commerce et l’industrie. C’est aussi ce passage qui marque les débuts de l’Anthropocène, terme défini au début des années 2000 par le prix Nobel de chimie Paul Crutzen. Dès lors, les activités humaines, favorisées par la pression démographique et le développement technologique, auront une répercussion sans précédent sur l’équilibre des écosystèmes. Le phénomène s’accentue depuis 1950, début d’une période qualifiée de grande accélération, avec un accroissement sans précédent de la production économique.

 

En finir avec la domination de l’économie

 

La population de la Terre en 1700 est estimée à 700 millions d’habitants, atteint 1 milliard en 1800, 4,4 milliards en 1980, 6 milliards en 2000 et 7 milliards 15 ans après. L’Homme domine la planète comme jamais auparavant, menaçant la survie des autres espèces dans une compétition sans merci et un paysage complètement transformé et artificialisé. À la pression démographique s’ajoute la pression consumériste. Pour n’en citer qu’un exemple, dans le monde occidental, 3 à 4 kg de poisson étaient consommés par personne en 1950, 20 kg aujourd’hui. Le trafic aérien a été multiplié par 4 en 20 ans. Les inégalités entre humains se creusent, exacerbant les tensions. Les deux limites planétaires les plus cruciales que sont le climat et la biodiversité sont en passe d’être franchies, menaçant de faire basculer les écosystèmes hors de leur trajectoire naturelle. On sait que les dérèglements observés aujourd’hui peuvent avoir des conséquences destructrices à très long terme. Le décalage entre hausse des températures, taux de CO2 dans l’atmosphère et temps de réponse du niveau des mers laisse par exemple craindre que, passé un seuil critique d’émissions, la montée des eaux se poursuive pendant 10 millénaires après une première phase de hausse accélérée. La question du réchauffement climatique, pas plus que celle de la biodiversité, ne saurait être résolue par la technologie et l’ingénierie. Il s’agit pour l’auteur « de venir au cœur du problème, de s’interroger sur notre modèle de développement économique et technologique issu de la Modernité. »

michel magny,environnement

Évolution et bilan de la situation planétaire à partir de 9 indicateurs (d'après Ripple et al., 2018, modifié) La partie des courbes en gras souligne l'évolution pour la période 1992-2016, après une première alerte publiée par la communauté scientifique à l'occasion du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Excepté pour l'ozone, la pente suivie par toutes courbes montre sans ambiguïté la poursuite inexorable de l'évolution antérieure à 1992 : la Grande Accélération progresse toujours.

 

Si le modèle des sociétés paléolithiques n’est plus prolongé que par quelques ethnies à travers le monde, il porte néanmoins des enseignements dont il est possible de s’inspirer : briser la verticalité qui conduit à la destruction de la nature et des sociétés, mettre fin au mythe de la croissance infinie et enfin admettre la réalité terrestre et ses limites. « Bifurquer pour éviter l’effondrement implique une vraie rupture avec l’économie et sa prééminence, et signifie redonner vie au politique. » En novembre 2017, dans la revue Bioscience, 15 372 scientifiques de 184 pays signaient ensemble un article, un appel se concluant par ces mots : « Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l’échec, et le temps presse. »

 

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Le livre de Michel Magny met au service de tous et de cette cause un large éventail de connaissances, de démonstrations et de réflexions pour comprendre le phénomène anthropocène, et espérer trouver la clé vers un monde différent.

 

1 Paléotlithique supérieur : 45 000 à 12 000 BP (before present)

 

Magny M., Aux racines de l’Anthropocène – Une crise écologique reflet d’une crise de l’Homme, Éd. Le bord de l’eau, 2019.

Source : "En Direct", n° 282 – mai-juin 2019, p. 3-4.

Vers un monde sans insectes

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Par Loïc Chauveau 

 

Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°867 (mai 2019).

 

Avant le rapport de Ipbes, une étude démontrait déjà que 40% des espèces d’insectes sont menacées d’extinction. Or leur rôle est essentiel pour la pollinisation des plantes, la fertilisation des sols et la lutte contre les ravageurs.

 

Début mai 2019, le rapport de l'Ipbes, la plateforme des experts pour la biodiversité et les écosystèmes, dressait un constat terrifiant de l'état de la biodiversité dans le monde. Plus d'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction. Trois mois plus tôt, une autre étude avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur le sort funeste qui attend les insectes, laissant entrevoir une planète qui ne zonzonne pas, ne stridule pas, ne pique pas… et ne serait donc pas viable ! Comme le rappelle Francisco Sanchez-Bayo, chercheur à l'Institut d'agriculture de Sidney (Australie) dans un retentissant article paru en février 2019 dans Biological Conservation. En compilant les résultats de 73 études sur l'évolution des populations d'insectes au cours des dernières décennies, ce scientifique a révélé que 40 % des espèces sont menacées d'extinction. Les ordres des lépidoptères (papillons), des hyménoptères (abeilles) et des coléoptères (scarabées) sont les plus en danger dans les milieux terrestres tandis que les odonates (libellules), les plécoptères (Perles) et trichoptères  (Phryganes) et les éphéméroptères se font plus rares dans les écosystèmes des lacs et rivières. Si le résultat a ému l'opinion publique, il n'a étonné aucun des écologues et entomologistes versés sur la question. "Ce n'est qu'une triste confirmation de ce que nous constatons depuis des décennies. Les insectes sont toujours moins nombreux et leurs aires de répartition se réduisent et se fractionnent", tranche Xavier Houard, coordinateur des projets de conservation à l'Office pour les insectes et leur environnement (Opie, France).

 

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Apollon (Parnassius apollo)

 

Une chute drastique du nombre d'espèces et de la densité d'individus qui les composent

 

Et l'inventaire effectué par l'étude australienne n'est qu'une triste litanie… Pêle-mêle, les chercheurs notent ainsi qu'aux Pays-Bas, 11 des 20 espèces les plus communes de papillons ont décliné tant en présence qu'en abondance entre 1992 et 2007 ; en Europe centrale, 48 des 60 espèces de bourdons les plus répandues ont diminué en effectif lors des 130 dernières années ; au Royaume-Uni, 49 des 68 espèces de scarabées étudiés sur 11 sites ont vu leur nombre baisser dramatiquement en quinze ans…

 

En 2017, une équipe anglo-néerlandaise était parvenue à englober tous les ordres d'insectes. En comparant, à vingt-sept ans d'intervalles, les prises effectuées par les mêmes pièges sur les 63 mêmes sites protégés d'Allemagne, les chercheurs ont pu déterminer que la biomasse totale des insectes avait baissé en moyenne de… 76 %. Certes, 71 études sur 73 analysées par Francisco Sanchez-Bayo ont été menées en Europe et aux États-Unis, là où se trouvent la majorité des chercheurs et des fonds nécessaires pour compter ces minuscules animaux. Mais le résultat peut être extrapolé à la Terre entière. "Si on menait le même genre de travail en Afrique, on aurait des résultats encore pires", affirme ainsi Paul-André Calatayud, chercheur à l'Institut pour la recherche et le développement (IRD) et collaborateur du Centre international de physiologie et d'écologie des insectes (Icipe) basé à Nairobi (Kenya).

 

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La Petite Tortue (Aglais urticae)

 

Les responsables de la chute de biodiversité identifiés

 

Et cela fait un sacré vide car la biomasse des arthropodes est quatre fois supérieure à celle des vertébrés. Toute cette masse vivante disparaît sans qu'on s'en aperçoive. Pour la rendre plus visible, les entomologistes en appellent aux souvenirs des automobilistes nettoyant autrefois à grand-peine des parebrise maculés l'été par les insectes écrasés. Les coups de raclette sont, hélas ! aujourd'hui beaucoup moins fréquents. En 1993, Jean- Pierre Chambon, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), avait eu l'idée de placer des plaques engluées à l'avant de voitures. Un premier groupe de véhicules avait sillonné la région de Fontainebleau (Seine-et-Marne), tandis qu'un autre roulait dans le parc naturel régional des Vosges du Nord (Moselle et Bas-Rhin). Le premier s'était révélé plus "productif" avec une moyenne de 164 insectes écrasés au kilomètre, contre 79 dans les Vosges. Quel serait le résultat aujourd'hui ? "Personne n'a l'argent pour renouveler cette expérience dont le résultat, de toute façon, est connu d'avance", persifle Xavier Houard.

 

Dans son étude, Francisco Sanchez-Bayo propose une hiérarchie des causes de ce déclin massif : en tête, la perte des habitats favorables du fait de l’agriculture intensive et de l’urbanisation. Puis viennent l’épandage de pesticides et d’engrais chimiques, l’impact des espèces invasives et des pathogènes et - enfin - le réchauffement climatique "qui a peu d’influence car les arthropodes sont à sang froid", rappelle Xavier Houard. Que l’agriculture et l’artificialisation des sols soient les principaux responsables de l’éradication en cours n’étonnera personne. "L’insecte est perçu comme un ennemi par l’humain", déplore Olivier Dangles, directeur de recherche à l’IRD. Avec, à première vue, de bonnes raisons : 25 à 80 % des cultures dans le monde sont englouties par les ravageurs, des pertes qui pourraient nourrir un milliard de personnes. Les seuls insectes invasifs, tel le moustique-tigre, coûtent, chaque année, 62 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter 6 milliards d’euros dus aux maladies qu’ils propagent.

 

Un rôle de fertilisateurs et de lutte contre les ravageurs

 

"Le problème est que la lutte contre les organismes néfastes a également des conséquences sur leurs prédateurs qui permettent précisément de lutter contre eux", rétorque Olivier Dangles. Les services rendus par les insectes sont en effet bien plus importants que les inconvénients. Les arthropodes sont essentiels pour la pollinisation des plantes à fleurs, qui représentent plus de 80 % de l’alimentation humaine en végétaux. En 2013, l’Inra a ainsi estimé à 153 milliards d’euros le service rendu gratuitement tous les ans par ces pollinisateurs dont, bien sûr, les abeilles domestiques, soit 10 % de la valeur totale de la production alimentaire mondiale. En outre, les collemboles, diptères, bousiers, fourmis, etc. séquestrent le carbone dans le sol et recyclent la matière organique essentielle pour la fertilité des sols. Une étude américaine évalue leur rôle de fertiliseurs et de lutte contre les ravageurs à 50 milliards d’euros annuels. Or, en dépit de la recherche d’insecticides de plus en plus sélectifs, la solution chimique (35 milliards d’euros dépensés dans le monde) continue de les frapper sans discrimination comme le prouve la baisse massive et continue du nombre d’insectes.

 

Ces constats poussent la recherche à investir dans les solutions dites de biocontrôle. "Plutôt que de diffuser largement un produit qui affecte tout l’écosystème, appuyons-nous plutôt sur le fonctionnement naturel qui veut qu’une espèce ait toujours un prédateur", résume Paul-André Calatayud. Favoriser les auxiliaires des plantes pour repousser les ravageurs est une stratégie qui a connu quelques succès importants. Au début des années 1990, l’introduction en Afrique d’une petite guêpe parasitoïde (Cotesia flavipes) a permis de faire reculer les dommages d’un lépidoptère (Chilo partellus) dont la chenille se nourrit des feuilles du maïs. "En vingt ans, cette guêpe a préservé plus de 160 millions d’euros de revenus au Kenya et sauvé de la faillite 130 000 agriculteurs", raconte Paul-André Calatayud. En France, 100 000 hectares de maïs (sur 2,8 millions consacrés à cette culture) sont traités tous les ans contre la pyrale à l’aide du trichogramme, petit hyménoptère qui pond sur la chenille de ce papillon ravageur.

 

Toutes ces pistes impliquent une meilleure connaissance des insectes et de leurs interactions avec les plantes et les bactéries. Or, le savoir en la matière reste lacunaire. "Si nous avons pu établir une liste rouge des espèces menacées en France de papillons de jour, de libellules et d’éphémères, c’est parce qu’ils intéressent beaucoup de monde pour leur beauté, reconnaît Florian Kirchner, chargé du programme espèces à la branche française de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Il est bien plus difficile de connaître l’état des populations et les régions de présence d’ordres entiers plus discrets."L’étude de Francisco Sanchez-Bayo vient opportunément rappeler que le zonzonnement et la stridulation du monde sont en train de s’atténuer pour le plus grand malheur de toutes les autres espèces, dont la nôtre.

 

Des conséquences sur les oiseaux

 

Tous les ans, les oiseaux ingurgitent 400 à 500 millions de tonnes d’insectes, a révélé en 2018 une étude de l’université de Bâle (Suisse). C’est plus que ce que consomme en viande et poisson l’humanité entière ! Pas étonnant donc que ces prédateurs subissent les conséquences de la disparition de leurs proies. En mars 2018, le Muséum national d’histoire naturelle (Paris) annonçait ainsi que 30 % des oiseaux des campagnes françaises ont disparu en quinze ans. Avec un tiers d’alouettes des champs, de fauvettes grisettes et de bruants ortolans en moins, c’est un "printemps silencieux" que dénoncent les chercheurs.

 

04/05/2019

Sols pollués : les soigner par les plantes

Sols pollués : les soigner par les plantes

par Michel Chalot

 

Article publié dans "En Direct", le journal de la Recherche et du transfert de l'Arc jurassien pp. 10-11, n° 280 – janvier-février 2019

 

Assurer le développement des végétaux grâce à l'action des micro-organismes, et inversement, tel est l'un des processus adoptés en matière de phytomanagement pour redonner vie aux sols pollués. Un combat patient et prometteur que mènent des chercheurs du laboratoire Chronoenvironnement, sur le terrain comme sur les paillasses.

 

ÉCHANGES [DE BONS PROCÉDÉS] SOLS POLLUÉS : LES SOIGNER PAR LES PLANTES

 

Impropres aux productions destinées à la consommation humaine, ces surfaces n'en restent pas moins susceptibles d'être exploitées.

 

Mines, forges, hauts-fourneaux…, les sites d'extraction, de production et de transformation des métaux, notamment pendant la Révolution industrielle, sont une source historique de pollution des sols.

 

D'autres activités, contemporaines, figurent aussi au banc des accusés.

Désormais et pour très longtemps impropres aux productions destinées à la consommation humaine, ces surfaces n'en restent pas moins susceptibles d'être exploitées et de se rendre de nouveau utiles. À condition de se refaire une santé.

 

LE PHYTOMANAGEMENT POUR REDONNER VIE AUX SOLS

 

Réhabiliter les sols est une mission que se sont fixés Michel Chalot et ses collaborateurs à Chronoenvironnement. Un laboratoire pionnier en France pour l'étude et l'évaluation, par des outils innovants, du lien entre biodiversité des micro-organismes et pollution des sols. Michel Chalot est enseignant-chercheur en physiologie végétale et microbiologie. Il explique l'intérêt du concept de phytomanagement.

 

" La dépollution des sols contaminés par les métaux reste extrêmement difficile, bien plus que celle des milieux reste extrêmement difficile, bien plus que celle des milieux aquatiques, même si cette piste continue à être explorée par la recherche. En revanche, exploiter des parcelles contaminées pour leur redonner une fonction de production n'est plus une utopie : c'est tout l'objet du phytomanagement, qui représente une solution accessible et efficace pour restaurer à faible coût des sols pollués."

 

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L'apport de micro-organismes dans le sol est un excellent moyen de pallier le déficit de microbiodiversité responsable de l'appauvrissement des terrains. Dans cet objectif, les chercheurs de Chronoenvironnement étudient les microorganismes les plus aptes à stimuler la production végétale. Dans un article publié en septembre dernier dans le journal de référence Frontiers in Microbiology, les chercheurs identifient deux genres bactériens, Phyllobacterium et Streptomyces sp., comme les plus aptes, parmi 275 espèces bactériennes sélectionnées au départ, à aider à la restauration d'une décharge de gypse rouge résultant de l'extraction industrielle du titane.

 

DES ÉCHANGES GAGNANT-GAGNANT

 

L'objectif est de produire en masse, dans des fermenteurs de laboratoire, les micro-organismes sélectionnés, qui sont ensuite réintroduits dans les sols par colonies entières.

 

L'apport de micro-organismes dans le sol est un excellent moyen de lutter contre l'appauvrissement des terrains. « Nous avons démontré sur trois parcelles expérimentales contaminées par les métaux que la production de biomasses de peupliers, a, grâce à l'apport de micro-organismes, augmenté de 20 à 25 % en cinq ans. » Il s'enclenche un cercle vertueux : les végétaux ont besoin des micro-organismes pour se développer, et les micro-organismes prolifèrent en présence des végétaux, Michel Chalut note que dans ce processus, «la vie microbienne est plus importante au niveau des racines des végétaux, et surtout des arbres, dont les micro-organismes ont particulièrement besoin pour se développer. On en dénombre ici cent fois plus qu'ailleurs. »

 

Or c'est aussi dans les racines, et justement grâce à l'action microbienne, que se fixent les métaux, évitant ainsi une dispersion de la pollution dans l'eau du sous-sol. Et des végétaux en abondance signifient également la fixation de CO2 et la capture du carbone dans les sols, des processus essentiels dans la lutte contre le réchauffement climatique. Toutes ces interactions génèrent un processus de phyto-stabilisation nécessaire à la résilience des sols pollués, Reprenant vie, ceux-ci ont alors la capacité de faire croître des végétaux à l'origine, par exemple, de la production de fibres pour l'industrie des biomatériaux ou de matières premières pour la filière bois-énergie. C'est le moyen d'épargner les sols agricoles, à réserver aux produits destinés à la consommation humaine, en même temps qu'un bénéfice avéré pour l'environnement.

 

Contact :

 

Laboratoire Chrono-environnement

UFC/CNRS

Michel Chalot - Tél. +33 (0)3 81 99 46 76

michel.chalot@univ-fcomte.fr

 

Festival Photo Nature Ornans 31 mai-2 juin 2019

 

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27/04/2019

La transition sociale et écologique attendra encore…

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

VENDREDI 26 AVRIL 2019

 

LA TRANSITION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE ATTENDRA ENCORE

 

Le Président de la République a annoncé la création d’une convention citoyenne, adossée sur le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), avec 150 membres tirés au sort qui auront la lourde tâche de définir les mesures permettant de traiter de l'urgence climatique. Cette convention devra en outre proposer des solutions de financement.

 

Si Emmanuel Macron a salué l’apport du tissu associatif, notre fédération reste vigilante sur la mise en œuvre de ce volet. Il est important de remettre les citoyens au cœur de ces débats : chacune et chacun doivent pouvoir s’exprimer mais en connaissance de cause. France Nature Environnement, forte de ses 900 000 adhérents, porteuse de propositions au plus près des besoins des territoires, a travaillé sur ces sujets avec d’autres acteurs de la société civile pendant des années et nous sommes disposés, grâce à notre expérience, à accompagner l’ensemble de ces citoyens dans la tenue de ce débat et le portage de solutions partagées et pérennes.

 

Le Président de la République a également annoncé la création d’un Conseil de défense écologique… alors qu’il a lui-même créé, il y a quelques mois, un Haut-Conseil pour le Climat, dont on attend toujours les résultats.

 

Les sujets environnementaux totalement oubliés

 

Le Président de la République propose d'investir dans les grandes transitions et cite à cet égard la transition climatique. France Nature Environnement se félicite de cette prise en compte d’un sujet majeur et s’étonne par conséquent de l’absence de mesure. Au-delà de l’aspect climatique, notre fédération regrette l'impasse faite sur la transition énergétique, la transition agro-alimentaire, la biodiversité, les océans, la pollution… autant de sujets éminemment liés, qui restent sans réponse

 

Le pacte productif, un modèle digne du XXe siècle

 

France Nature Environnement reste coi face au pacte productif proposé par le Président de la République pour restaurer le plein emploi en 2025. « Le modèle présenté, digne du XXe siècle, n’intègre pas la nécessaire évolution de notre modèle de développement et de ses impacts sur la planète, le nécessaire partage des ressources, les questionnements sur notre mode de croissance effréné qui est loin d’être pourvoyeur d’emplois… » s’inquiète Michel Dubromel, Président de France Nature Environnement. Ce pacte est à rebours des propositions de nombreux acteurs socio-économiques qui souhaitent anticiper l’ensemble de ces mutations (propositions formalisées par 19 organisations dans un Pacte Social et Écologique). En réponse aux nombreuses interpellations de la société civile demandant plus de justice sociale, le Président de la République n'a pas proposé une transition juste et solidaire. Nous continuerons à nous battre pour que justice environnementale et justice sociale aillent de pair.

 

Décentralisation : oui, mais… avec de la solidarité

 

Le Président de la République s'est engagé dans un nouvel acte de la décentralisation, redonnant plus de pouvoir et d'initiative aux niveaux des territoires, avec les moyens correspondants. Cette initiative permet d’adapter les réformes concernant les transports, le logement et la transition écologique au plus près des besoins des territoires et des citoyens. Nous sommes pour. En revanche, nous pensons qu’un cadrage national est nécessaire. Notamment pour gérer les risques inhérents à certains territoires déshérités, soit parce qu’ils ne sont pas attractifs, soit parce que pour des raisons politiques les associations qui font vivre ce territoire ne sont plus soutenues.

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur fne.asso.fr, Facebook, Twitter (@FNEasso) et Linkedin.

 

25/04/2019

Escapade en Baie de Somme

Escapade en Baie de Somme

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

La 29e édition du Festival de l'oiseau de Baie de Somme vient de tirer sa révérence. Ce rendez-vous annuel est incontournable pour profiter des expositions photos et des découvertes naturalistes au sein de la mosaïque de milieux naturels qui compose le paysage.

 

La balade à marée basse est l'occasion de s'aventurer sur la baie. Les dessins grandeur nature qui s'offrent à nous, au fur et à mesure que l'eau se retire, sont comme un jeu de découverte. Pas à pas, notre regard se porte sur le graphisme qui se dégage des éléments, renforcé par le jeu de la lumière sur le sable doré.

 

dominique delfino,baie de somme,vue aérienne

Cliché © Dominique Delfino

18/04/2019

Bouquet de printemps

Bouquet de printemps

 

par Dominique Delfino

 Photographe naturaliste et animalier

 

 La floraison des cerisiers marque le retour du printemps et s'affiche comme un temps fort lors de cette merveilleuse saison. Un printemps sans cerisiers ne serait pas un printemps !

 

C'est d'ailleurs un symbole culturel fort de l'archipel japonais, donnant lieu à une fête populaire devenue une tradition nationale dès le XVIIe siècle.

 

Mais restons en Franche-Comté, les vergers traditionnels offrent de remarquables paysages lors de cet épisode printanier fragile et éphémère.

 

Quel bonheur de parcourir les petites routes et chemins guidés par les fruitiers en fleurs qui s'imposent dans le décor. Il faut alors jouer avec la lumière, profiter des fleurs à contre-jour qui transforment le végétal en un gigantesque pompon de lumière.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,pays de montbéliard,floraison des cerisiers

Cliché © Dominique Delfino

 

En se ''posant'' au pied de l'arbre, la découverte prendra encore une autre dimension. Le détail des fleurs, les abeilles, papillons et autres insectes qui butinent, les oiseaux qui s'y abritent, constituent un réservoir de vie en parfait équilibre au sein de ce biotope.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,pays de montbéliard,floraison des cerisiers

Cliché © Dominique Delfino

 

Il ne faudra pas oublier de tendre l'oreille, l'espace sonore qui y règne sera également source d'ambiance et de découverte.

11/04/2019

France Nature Environnement : RÉDUIRE L’USAGE DE PESTICIDES DE 25% EN 1 AN

Logo_Principal_ROUGE_180.pngCOMMUNIQUÉ DE PRESSE MERCREDI 10 AVRIL 2019
RÉDUIRE L’USAGE DE PESTICIDES DE 25% EN 1 AN, LE DÉFI (PRESQUE) INTENABLE DU GOUVERNEMENT


Après 7 ans d’augmentation de la consommation des pesticides en France (+12,4%), la tendance semblerait enfin s’inverser. C’est ce qu’ont annoncé ce matin les six Ministres réunis pour présenter le nouveau plan de réduction des pesticides, baptisé Ecophyto 2+. Cependant, les 2% de réduction de consommation des pesticides annoncés pour l’année 2017 par rapport à 2016 laissent France Nature Environnement sceptique. Comment, à ce rythme, atteindre les objectifs de réduction de l’usage des pesticides de -25% en 2020, et -50% en 2025 ? Le gouvernement a intégré deux propositions phares de France Nature Environnement à son nouveau plan, une petite avancée. Celle-ci permettra-t-elle enfin d’accélérer la cadence ? Rien n’est moins sûr.


Des mesures trop sporadiques pour une véritable transition agroécologique


Fort du constat d’échec face à l’augmentation continue de la consommation de pesticides en France, le gouvernement a aujourd’hui proposé une nouvelle version de son plan national: le Plan Ecophyto 2+. France Nature Environnement, qui espérait des annonces concrètes et efficaces face à une demande croissante des citoyens de sortir au plus vite des pesticides (avec notamment l’Appel des Coquelicots) et après le scandale sanitaire d’ampleur qu’a été celui du Métam-Sodium, est ressortie peu rassurée. La présentation était partielle, non finalisée et des indicateurs de suivi étaient manquants.


Deux mesures portées de longue date par France Nature Environnement font leur apparition dans le nouveau plan : l’augmentation de la taxe sur les pesticides (la redevance pour la pollution diffuse), et la séparation vente/conseil de pesticides. Ces avancées suffiront-elles ? Aucun nouveau levier réglementaire n’a été proposé ; et si des résultats prometteurs ont été observés dans les 3 000 fermes du réseau Dephy, les bonnes pratiques de ces agriculteurs engagés sont trop peu diffusées. Insuffisamment en tout cas, pour que les 450 000 exploitations françaises puissent se les approprier. Pour France Nature Environnement, il est également nécessaire que des mesures claires pour la protection des riverains soient rapidement mises en œuvre sur le terrain. Le gouvernement promet de nouvelles annonces d’ici la fin de l’année : c’est trop lent.


Des millions dépensés sans succès : exigeons la transparence sur l’utilisation du budget


Un demi-milliard d’euros a déjà été alloué aux plans Ecophyto sur 10 ans, sans résultats probants. Pour un meilleur suivi de la répartition des financements et des résultats, le plan comporte dorénavant des « contrats d’engagement ». Une mesure de bon sens pour Cécile Claveirole, responsable des questions agricoles à France Nature Environnement : « sans réel contrôle et transparence sur l’allocation et le suivi des financements, adossé à des indicateurs de résultats, cette nouvelle version du plan sera vaine. Les parties prenantes ne respectant pas leurs engagements seront-elles sanctionnées ? Nous devons absolument sortir de la consommation de pesticides en France, il en va de la santé des riverains, des consommateurs et des agriculteurs, de la biodiversité en déclin et des pollutions de l’eau et de l’air ! »


France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur fne.asso.fr, Facebook et Twitter (@FNEasso).

10/04/2019

Écureuil buvant à la source

Boire à la source

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Qu’ils soient d'origine naturelle ou artificielle, les points d'eau constituent des milieux très prisés par la faune de toute nature. Les oiseaux s'y abreuveront, assureront la toilette de leur plumage à l'occasion du traditionnel bain.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Aménagée dans un jardin en bordure de forêt, cette mare assure le seul point de rafraîchissement au sein d'un vaste espace. Elle sera très vite repérée, la fréquentation par de nombreuses espèces ne se faisant pas attendre.

 

Dans la journée, les écureuils s'imposent sur le site de façon régulière. Progressivement, ce sont sur les racines et branches mortes des alentours qui conduisent à la mare, que les sympathiques petits animaux font leur apparition. Toujours friands de quelques noisettes abandonnées sur place, ils ne tarderont pas à venir s’abreuver.

 

Bien dissimulé dans une cache aménagée au ras du sol, je profite du miroir de la surface de l'eau pour figer ce reflet de la vie sauvage.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

06/04/2019

Chronique jurassienne, l'homme et la forêt

Chronique jurassienne,

l'homme et la forêt

 

Réalisateur pour la télévision durant toute sa carrière, le Genevois Claude Schauli a consacré un film aux forêts jurassiennes. Sous son regard, les arbres deviennent des stars de cinéma. Ce film a été tourné dans les Montagnes neuchâteloises et jurassiennes en 2017 et projeté dans les cinémas de Romandie dès le 29 septembre 2018.

La RTS le diffusera, en deux parties de 50 minutes, le lundi 8 avril à 20h40 sur RTS 2

Vous découvrirez des paysages magnifiques baignés d’une musique envoûtante avec des acteurs insolites et passionnés de forêt.

 

Europe-Suisse-Mollendruz-Croix de Châtelans Panorama N-O depuis le Bois de Pétra Félix-Rémi Brendel-450.jpg

Cliché © Rémi Brendel

 

Sac à dos, souliers de marche et béret Quand nous retrouvons Claude Schauli à la gare de Bienne (BE), il semble prêt pour une nouvelle virée en forêt. Une de ces forêts jurassiennes dont il a su capter la force et la beauté derrière l'objectif de sa caméra. Son dernier film, L'homme et la forêt, est une ode à ces paysages, à cette nature et à ceux qui savent les apprécier.

 

Attablé devant la baie vitrée d'un café où filtre une belle lumière d'automne, le réalisateur se livre sur sa dernière aventure. La forêt, le sémillant septuagénaire l'a redécouverte au gré d'une rencontre sur un tournage. C'est aussi par ce biais que le Genevois a développé au fil des années un attachement particulier pour la région jurassienne.

 

En suivant Eddy Merckx

 

Claude Schauli commence le journalisme à 18 ans sans formation spécifique au métier, il n'en existait guère à l'époque. Il tente sa chance à la télévision, où il est engagé dans la rubrique sport, « C'était l'aventure. J'ai suivi le cyclisme, la boxe et la gymnastique dans les années d'Eddy Merckx, Mohamed Ali et Nadia Comaneci ! » Les reportages à l'étranger sont passionnants, mais laissent peu de place à la découverte. Claude Schauli décide alors de partir seul en Asie. La visite de la Birmanie, pays d'une beauté exceptionnelle, mais totalement fermé par le régime militaire, est pour lui un choc. Le changement d'orientation se dessine et, vers l'âge de 30 ans, il passe au magazine. Dès lors, il collabore à plus de 200 émissions télévisées, aussi bien en Suisse qu'au-delà de nos frontières. De sa rencontre avec son épouse, monteuse, naît une collaboration étroite sur les films tournés hors du cadre de la télévision, « Bien sûr, cela peut être difficile lorsqu'on n'est pas satisfait du résultat. Par chance, les sujets ont toujours bien marché et cela nous a portés»

 

Le couple opère en duo jusqu'à la retraite. Lui pensait alors se remettre au piano, mais n'en a finalement guère le temps. C'est que Claude Schauli déborde d'activités, En plus de projets de tournage personnels, il œuvre notamment dans la fondation du Cinéma Bio de Carouge (GE), datant des années 1920, pour la sauvegarde duquel il a bataillé.

 

Envoûté par le Jura

 

« J'ai redécouvert la forêt. J'y allais toujours régulièrement, mais je n'étais plus attentif à ses richesses»

 

Tout au long de sa vie professionnelle, le Jura a tenu une place à part. Le réalisateur garde en mémoire le souvenir d'un reportage en immersion à l'Hôpital du Jura pour Tell Quel ou encore un Temps Présent sur les migrants andalous installés à Porrentruy, l'émission Passe-moi les jumelles (PAJU) dont Claude Schauli devient producteur, l'ouvre à la nature. Avec le temps, celle-ci l'aidera à trouver un rythme plus serein. « Quand on voit ces arbres qui ont une durée de vie si longue, on relativise sa propre existence

 

PAJU lui offre aussi régulièrement l'occasion de parcourir la région jurassienne. Mais c'est un coup du sort qui sera déterminant, « Après un infarctus, j'ai passé plusieurs semaines de rééducation à la Clinique du Noirmont (JU) en 2008. Je voyais passer le petit train rouge.» Celui-ci va devenir, avec son conducteur Olivier Luder, le héros d'un documentaire décliné sur quatre saisons. Le succès de ce film lui permet de poursuivre son épopée jurassienne en partant suivre le cours du Doubs, puis de réaliser un troisième opus, au Locle (NE), dans un ancien kiosque que deux passionnées continuent de faire vivre. Durant ce dernier tournage, Claude Schauli fait la connaissance de Charles-Henri Pochon, ancien garde forestier, amoureux des bois. Le nouveau projet du alisateur germe tout naturellement de cette rencontre : la forêt sera le cœur de son prochain documentaire.

 

Sincérité, passion et transmission

 

Claude Schauli prospecte en Suisse romande, à la rencontre de personnages authentiques. Le sujet se resserre sur le Jura et les hauts de Neuchâlel, avec ces paysages que le réalisateur garde en tête. De fil en aiguille, il est orienté vers une école de Lajoux (JU). Ses élèves ont l'habitude de découvrir les mystères de la forêt en compagnie de Luc Gaillard, ancien garde forestier lui aussi. Il a d'ailleurs éveillé des vocations. Par exemple chez Gauvain Saucy et sa sœur Mélila, qui se destinent à devenir biologiste et ingénieure forestière. La caméra capte ainsi les différents aspects de ce milieu à mesure qu'elle suit ces hommes et femmes des bois. « J'avais envie de faire entrer le spectateur dans cet univers en donnant la parole aux protagonistes» Le naturel de ses intervenants, Claude Schauli l'obtient grâce à un scénario qui laisse la place à la spontanéité. Le réalisateur accompagne les projections du documentaire, friand de ses rencontres avec un public souvent ému, parfois critique, jamais indifférent. Avant de se quitter, une balade dans les bois s'impose. Claude Schauli prend volontiers la pose sans oublier de souligner la beauté des arbres qui nous entourent. Cette redécouverte de la forêt le comble, il ne compte plus la perdre de vue. 

https://lhommeetlaforet-lefilm.ch

clschauli@bluewin.ch

 

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Claude Schauli

 

04/04/2019

Festival international inter'nature Saint-Claude (Jura)

Festival international inter'nature Saint-Claude (Jura)

12-13-14 avril 2019

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28/03/2019

'' Le Doubs Refrain''

'' Le Doubs Refrain''

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Le site de la haute vallée du Doubs, entre le barrage et la centrale hydroélectrique du Refrain, présente l'un des milieux les plus sauvages sur ce parcours franco-suisse.

 

Le Doubs s'écoule dans un cadre somptueux, chaotique parfois, au fond d'une gorge dominée par d’impressionnantes falaises calcaires.

 

Le Refrain a ses adeptes qui y pêchent exclusivement, car disent-ils, le Doubs y est unique.

 

C'est aussi le point de départ d'une très belle randonnée qui permet de s'engager sur les fameuses ''Échelles de la mort'' et de rejoindre le belvédère de la Cendrée à Charquemont, point de vue sublime dominant toute la vallée.

 

Si l'une de vos balades sur le plateau du Haut-Doubs vous conduit alors à Fournet-Blancheroche, n'hésitez pas à vous engager sur la petite route qui plonge au cœur de cette vallée pittoresque.

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Cliché © Dominique Delfino

21/03/2019

Sorties nature

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15/03/2019

Calendrier 2019 des Orchampis

Calendrier 2019 des Orchampis

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06/03/2019

Espaces naturels et urbanisation dans la basse vallée de l'Allan

Espaces naturels et urbanisation de la basse vallée de l'Allan

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

L’urbanisation galopante sur le pays de Montbéliard au cours de ces trente dernières années n'est pas demeurée sans conséquence sur l'environnement

 

 

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Ancienne gravière au niveau de la sortie de l'A36

Cliché © Dominique Delfino

 

C'est certainement la basse vallée de l'Allan, plaine inondable majeure, qui a connu le plus grand bouleversement avec deux détournements consécutifs de la rivière.

 

1987 : remblaiement du lit de l'Allan traversant le site PSA pour gagner des terrains et moderniser l'usine.

 

1988 : suppression des méandres de l'Allan pour assécher la plaine de Brognard et remblaiement de centaines d'hectares pour aménager la ZAC Technoland.

 

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Technoland et ancienne gravière au niveau de la sortie de l'A36

Cliché © Dominique Delfino

 

Les espaces naturels que l'on rencontre sur ce secteur sont tous consécutifs à une réflexion engagée à l'époque avec le District Urbain du Pays de Montbéliard et l'association de protection des basses vallées de l'Allan et de la Savoureuse créée et conduite par Dominique Delfino.

 

Dans le cadre de mesures compensatoires, le milieu naturel de l'Allan sera ainsi aménagé de manière totalement artificielle et classé depuis quelques années en espace naturel sensible (PMA et Conseil départemental).

 

D'autres secteurs comme la Source phréatique du "Trou Vervelle" et l'ancienne gravière située en contrebas de la sortie sur A36 en direction d'Étupes répondent également aujourd'hui à ces mesures de protection.

 

Une mosaïque de milieux naturels qui permet néanmoins de conserver une forme d'équilibre fragile dans un secteur fortement soumis aux nuisances des activités environnantes.

 

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Technoland 1 et 2 et espaces naturels

Cliché © Dominique Delfino

 

01/03/2019

Pascal Juif et les lynx

Pascal Juif et les lynx

 

Pascal Juif est amoureux de la faune sauvage. Il a surpris le lynx, fin février 2019. "J'ai vu le lynx à 6 mètres de moi le vendredi après-midi 22 février. Je n'ai pas fait de photos, mais j'ai profité du super-moment. J'ai installé mon piège photo. Ci-dessous, le film obtenu le samedi 23 février."


https://www.youtube.com/watch?v=TXvjgJ7m-Ds

En cas d'échec, saisissez l'ensemble de cette adresse et installez-la dans votre navigateur.

 

Dans ce blog, de nombreux articles saluent la présence de ce magnifique félin en Franche-Comté. Pour les atteindre, tapez "lynx" dans la fenêtre "Recherchez" de la page d'accueil.

27/02/2019

Secrets de la Creuse

Secrets de la Creuse

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Le vallon de la Creuse offre une balade pleine de découvertes rythmée par le parcours du ruisseau qui serpente à travers un relief karstique.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

De sa source au pied de Blamont (25) à sa confluence avec la Doue à Glay (pour former le Gland), la Creuse témoigne des particularités de la nature du terrain.

 

Le murmure de l'eau qui court sur les rochers s'infiltre, disparaît pour resurgir plus en aval est à l'origine d'un phénomène naturel curieux.                

 

Lorsque que la Creuse est à un niveau moyen, une partie de ses eaux disparaît entre les dalles jusqu’à provoquer une baisse sensible du niveau ce qui, à petite échelle, rappelle et explique simplement l'épisode de sécheresse du Doubs en aval de Pontarlier durant l'été dernier 2018.

 

Un ruisseau où il fait bon se poser, contempler l'eau qui file avec le temps telle cette pose photographique où la Creuse semble défier les saisons.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

16/02/2019

Comment la couverture de survie, si fine, peut-elle nous protéger ?

Comment la couverture de survie, si fine, peut-elle nous protéger ?

 

Par Sarah Sermondadaz le 23.11.2018 à 17h33 (Sciences et Avenir)

 

Qu'est-ce qui fait l'efficacité des couvertures de survie, qui mesurent pourtant moins d'un millimètre d'épaisseur ? Retour sur l'histoire d'un matériau originellement conçu... pour l'espace !

 

Pourquoi les pompiers nous recouvrent-ils, lors d'une intervention de secours, d'une couverture de survie qui mesure moins d'un millimètre ? Comment fonctionne-t-elle ?.

 

Place à l'étonnante histoire de la couverture de survie, un matériau à l'origine développée par la Nasa... pour ses équipements spatiaux !

 

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La couverture de survie développée par la Nasa dès 1964

 

Ce matériau est en fait formé d'une très fine couche de plastique (le plus souvent du polytéréphtalate d'éthylène, abrégé "PET"), ensuite recouvert sur ses deux faces par un revêtement métallique, à l'origine de l'aluminium. L'intérêt : le revêtement métallique réfléchit à 90% le rayonnement infrarouge pour limiter un refroidissement ou à l'inverse un échauffement. Pourquoi bloquer les infrarouges pour éviter les déperditions thermiques ? Rappelons que les objets chauds émettent spontanément du rayonnement, principalement dans le domaine des infrarouges. Cela a été théorisé par plusieurs lois physiques, dites du "corps noir". Le rayonnement n'est toutefois qu'un des trois modes de transfert thermique, avec la conduction à travers le matériau (l'intérêt du PET étant sa faible conductivité thermique), et la convection, liée aux mouvements d'air.

 

TRANSFERT TECHNOLOGIQUE. Mais cet ingénieux matériau a au départ été conçu... pour l'espace ! En anglais, on les appelle d'ailleurs aussi "space blankets". Dès 1964, l'Agence spatiale américaine (Nasa) planche en effet sur l'isolation des satellites, navettes, ou même combinaisons spatiales, qui doivent être protégées de la lumière du soleil pour éviter la surchauffe, délétère non seulement pour les cosmonautes, mais aussi pour les instruments. La problématique s'est à l'origine posée pour la première station américaine Skylab (depuis désorbitée), qui surchauffait régulièrement à plus de 54°C. Depuis, le matériau a été utilisé sur quasiment toutes les missions spatiales américaines, d'Apollo au télescope James Webb. Mais un jour, un ancien employé de la société sous-traitant sa fabrication pour l'agence américaine a eu l'idée de l'utiliser... en fin de marathon, afin d'éviter l'hypothermie ! La Nasa relate cette longue histoire sur son site web (an anglais).

 

Deux faces métallisées distinctes pour lutter contre le chaud et le froid

 

Progressivement, l'usage de ces "couvertures", dites "isothermes" puisqu'elles permettent le maintien du corps à la température de 37°C, s'est étendu à l'armée américaine, aux hôpitaux afin de prévenir l'hypothermie avant ou après une opération, et finalement au secours aux personnes. Aujourd'hui, le principe a même été décliné pour certains sacs de couchage et vêtements techniques. L'épaisseur du matériau varie selon ses usages : quelques centaines de microns pour les applications spatiales, mais à peine plus d'un micron pour une couverture de survie médicale, selon cette fiche technique.

 

DOUBLE-FACE. Les couvertures de survie actuelles sont revêtues de deux faces métallisées distinctes, respectivement dorée et argentée. Elles répondent à deux fonctions distinctes : le côté argenté, initialement développé par la Nasa, réfléchit 90% du rayonnement infrarouge, tandis que le côté doré absorbe 50% de la chaleur incidente. De ce fait, si on positionne la face dorée vers l'extérieur, on protège la personne de l'humidité et du froid, en retenant sa chaleur corporelle. Si à l'inverse, on la place côté intérieur, on le protège du coup de chaud. Le PET joue de plus le rôle de pare-vapeur, en isolant de l'humidité ambiante, ou à l'inverse en évitant la déshydratation.

 

Miraculeux puisqu'il permet de sauver des vies, cet étonnant produit doit toutefois être manipulé avec précautions : facilement inflammable, il ne doit jamais être utilisé à l'extérieur en cas d'orage ou près de matières incandescentes... et surtout, il ne faut jamais recouvrir la tête de la victime ou du malade avec, afin de ne pas lui faire risquer un étouffement. Une bonne raison, donc, de laisser faire les pompiers !

 

06/02/2019

GRAND DÉBAT SORTIR DU CADRE POUR PERMETTRE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE

 COMMUNIQUÉ DE PRESSE

de France Nature Environnement
 
MERCREDI 6 FÉVRIER 2019
GRAND DÉBAT SORTIR DU CADRE
POUR PERMETTRE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE
 
Le "Grand Débat National" lancé par le Gouvernement en réponse à la Mobilisation des gilets jaunes est en cours. France Nature Environnement présente aujourd’hui une série de propositions pour que la transition écologique et solidaire y trouve sa place.
 
Une participation malgré des doutes : Pas d’instances indépendantes pour assurer une organisation neutre, des fiches cadres biaisées et partielles, pas d’engagement clair sur la façon dont les résultats seront traités... les raisons pour se défier du «Grand Débat National» sont nombreuses. Nouvel exercice de démocratie ou pantomime pour apaiser les esprits, le doute est permis.
 
Mais pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, ce qui ne fait aucun doute, c’est que la transition écologique est une nécessité absolue, une question de survie. Et si elle n’est pas portée dans ce débat, il y a des vrais risques de régressions. On l’a vu avec la suspension de la taxe carbone, dont l’accompagnement en terme de justice sociale a été négligé par le gouvernement alors qu’elle est utile pour faire évoluer les comportements, non seulement des citoyens mais aussi de tous les acteurs (du logement, des transports, de l’énergie, etc.) qui doivent contribuer à construire un avenir plus sobre, plus économe et plus sain pour toutes et tous.
 
Alors sans être dupes, nous continuerons à porter inlassablement notre message, au sein du Grand débat, mais aussi partout ailleurs, sur les ronds-points et à tous les échelons. Une participation au-delà du cadre établi. France Nature Environnement souhaite apporter ses propositions pour la transition écologique au sein du Grand Débat National, sans pour autant rester enfermé dans le cadre fixé.
 
Pour cette première phase de consultation, la fédération invite donc les participants à s’affranchir du questionnaire contenu dans la fiche cadre. Les questions qu’il contient ne sont en effet ni pertinentes ni neutres. France Nature Environnement refuse notamment de hiérarchiser les enjeux environnementaux, de devoir décider s’il est préférable de respirer un air propre ou de lutter contre la disparition de la biodiversité. De plus, ce questionnaire omet des volets majeurs de la transition écologique, notamment le partage de l’eau, l’aménagement du territoire qui a contribué à la crise des gilets jaunes ou encore les questions de santé, alors que les plus démunis sont les premiers exposés aux produits chimiques et aux pollutions industrielles.
 
La fédération invite au contraire les citoyens à se saisir de ces enjeux. Par ailleurs, pour assurer de la transparence dans le traitement des résultats de cette consultation, France Nature Environnement demande à ce que des représentants des corps intermédiaires (associations, syndicats...) soient associés aux phases de synthèse et de concrétisation, en complément des citoyens tirés au sort.
 
Nous serons vigilants tant au sujet des conclusions que des suites données à ce débat.
 
Pour une transition écologique ET solidaire
 
Les plus démunis sont souvent les plus touchés par les pollutions et les changements climatiques, ici et ailleurs. France Nature Environnement affirme qu’il est nécessaire et possible de concilier les enjeux de justice sociale et de transition écologique. La fédération a donc préparé pour ceux qui veulent participer au « Grand débat » mais aussi à toute autre forme de débat, quelle que soit sa taille, des propositions concrètes pour y parvenir, à adapter selon les contextes locaux.
 
Voir les propositions de France Nature Environnement
 
France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur fne.asso.fr, Facebook,Twitter (@FNEasso) et Linkedin.
 
 

L'Allan en mode hivernal

L'Allan en mode hivernal

par Dominique Delfino


Photographe naturaliste et animalier

Ambiance hivernale sur la basse vallée de l'Allan après les quelques chutes de neige en plaine de ces derniers jours.

Le lieu-dit ''du Moulin'' à Allenjoie revêt un caractère particulier. Le cours libre et sauvage de la rivière modelé chaque année par la dynamique naturelle du cours d'eau offre, au jour le jour, à chaque saison, de véritables tableaux.

Ce sont les crues qui façonnent ce paysage tout en maintenant des biotopes indispensables à de nombreuses espèces animales.

La neige accentue un graphisme sur ce secteur classé en espace naturel sensible, renforçant ainsi le dessin qui caractérisent ce milieu.

Une ambiance éphémère, renforcée par quelques rayons de lumière dont il faut vite profiter le temps d'un jour.

 

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Cliché © Dominique Delfino

14/11/2018

Automne éphémère

Automne éphémère

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Nul ne pouvait prévoir, compte tenu de la sécheresse persistante en Franche-Comté lors de cet été 2018, ce que l'automne allait nous dévoiler en palettes de couleurs.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Les ambiances varient selon les endroits et les altitudes. Je me balade, sur les hauteurs de Mathay et de celles du plateau d'Écot, le long des rives du Doubs, de la côte de Maîche pour finalement dominer la vallée du Dessoubre au Rocher du Bourbet.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Le brouillard matinal offre souvent ces ambiances particulières, la lumière cherchant à percer le feuillage aux couleurs chaudes et transparentes.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Il faudra ainsi profiter à chaque instant des rayons du soleil qui animent ces panoramas au cours de la journée, le temps étant compté à cette saison sur la mise en lumière de ces tableaux éphémères.

      

07/11/2018

Lions du Masaï Mara

Arrêt sur image dans la savane

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Les vastes plaines de savane herbeuse du Masaï Mara (Kenya) sont le domaine des grands herbivores. Côté prédateurs, si les guépards demeurent dans les plaines ouvertes, et si les léopards affectionnent les grands arbres qui bordent les rivières, les lions sont chez eux partout. Grâce à une nourriture abondante tout au long de l’année, ils sont particulièrement bien représentés sur ce territoire.

 

Mais le futur s'assombrit pour les lions du Masaï Mara, menacés par la destruction de son habitat au sein même de cette formidable réserve.

 

Les hommes ont besoin de plus en plus d’espace pour leur bétail et n’hésitent pas à entrer dans les aires protégées pour permettre aux troupeaux de se nourrir et de s’abreuver.

 

Pour un prédateur à la recherche de proies, il est bien plus tentant de s’attaquer à des chèvres ou des vaches sans défense, plutôt que de s’épuiser à courir derrière un grand mammifère.

 

La perturbation dans le comportement des groupes de lions est énorme. Quand ils ne font pas l’objet directement de mesure de rétorsion de la part des éleveurs Masaï.

 

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Regard de lion

Cliché © Dominique Delfino

 

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Lionne et lionceau

Cliché © Dominique Delfino

 

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Lionceau

Cliché © Dominique Delfino