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08/12/2019

Hommage

Depuis la mi-novembre 2019, ce blog est orphelin de son père fondateur, grand  passionné de nature et de zoologie. Quelques mots sur la vie de l’animateur de Balades naturalistes.

 

André Guyard est né le 31 mai 1938 à Deluz, petit village de la vallée du Doubs.

 

De l’élève studieux à l’étudiant déterminé

À l’âge de 12 ans, André entre au cours complémentaire de Baume-les-Dames. Premier du canton de Baume au Certificat d’études primaires et prix d’excellence pendant les quatre ans d’études, il réussit brillamment le BEPC, puis le concours d’entrée à l’École Normale de Garçons de la rue de la Madeleine à Besançon. Il devient major de la promotion 54-58 et passe ses deux bacs avec la mention Bien.

Repéré par son professeur de Sciences Naturelles, il acquiert en 1958 le SPCN (Sciences physiques, chimiques et Naturelles), certificat de licence, qui lui ouvre la porte de l’Université. Nommé instituteur à l’école primaire de Rigney son village, en octobre 1959, il n’a pas lâché l’Université et profite de ses jeudis pour préparer un certificat de zoologie qu’il passe avec mention en septembre 1960. En octobre 1963, André décroche un poste d’assistant d’université et consacre les huit années suivantes à son enseignement universitaire et à sa recherche.

 

A la recherche du sexe de l’escargot

Intrigué par l’escargot, un animal hermaphrodite qui, dans sa glande génitale, mêle allègrement à la fois ovocytes et spermatozoïdes, André cherche à éclaircir ce mystère. Après de nombreuses manipulations, il met en culture la gonade indifférenciée : petit organe de 1/10e de mm prélevé au sortir de l’œuf et composé uniquement de cellules souches. Stupéfaction : sur milieu dépourvu d’hormones, toutes les cellules souches évoluent spontanément en ovocytes, ce qui signifie que le sexe femelle est le sexe fondamental chez cet animal hermaphrodite.

Sur milieu enrichi de sang d’escargot adulte en phase de maturation, ces cellules souches évoluent en cellules mâles, c’est-à-dire en spermatozoïdes. Même résultat obtenu en associant directement en culture la gonade indifférenciée et le cerveau de l’escargot adulte en phase mâle.

Conclusion : sans hormones, les cellules souches évoluent en ovocytes. En présence d’hormone du cerveau, les cellules souches évoluent en spermatozoïdes : le cerveau est donc la source de l’hormone impliquée dans la spermatogenèse.

En juillet 1971, André obtient sa thèse d’Etat avec mention très honorable et félicitations du Jury, ce qui lui vaut une promotion de professeur d’université.

 

Le voyage en Amérique du docteur ès Sciences

En 1972, l’Université de Bordeaux lui propose un poste aux Antilles. D’abord en Martinique puis en Guadeloupe. André peut y rassembler et diriger une douzaine de chercheurs pour travailler sur la biologie marine, notamment sur la mangrove, cette forêt maritime, véritable nurserie pour de nombreuses espèces animales. Parallèlement, il étudie les mollusques vecteurs de la bilharziose, une maladie parasitaire due à un ver qui colonise les vaisseaux sanguins entre foie et intestin. Or, une autre espèce très prolifique de mollusque était apparue dans les eaux douces de la Martinique, espèce qui se révèle antagoniste de la précédente. En répandant cette espèce compétitrice dans les sites où prolifère le mollusque vecteur, son équipe réussit à faire disparaître ce dernier, interrompant ainsi le cycle parasitaire du ver.

 

Retour en terrain natal

André demande sa mutation en 1983 et se retrouve à Besançon dans le laboratoire d’Hydrobiologie et d’Hydroécologie fondé par le Professeur Jean Verneaux et il travaille alors sur la qualité des rivières et des lacs de Franche-Comté en s’intéressant essentiellement aux peuplements de poissons et aux sédiments lacustres.

En 1998, il prend sa retraite mais reste intellectuellement très actif, en tant que secrétaire de nombreux organismes locaux et départementaux.

Il a plaisir et fierté à animer ce blog scientifique présentant un bon millier d’articles qui attirent plus d’un million et demi de visiteurs.

 

A présent, la famille d’André va remettre les clés à de nouveaux contributeurs afin que perdure cette fibre nécessaire de l’approche scientifique et amoureuse de ce qui constitue notre écosystème commun à nous, terriens, à la faune et  la flore qu’il nous faut continuer à regarder et à tenter de mieux comprendre pour en appréhender tous les ressorts ou tout simplement inviter les visiteurs à continuer de  le contempler avec émerveillement.