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27/09/2013

Gaz de schiste en Franche-Comté

Gaz de schiste en Franche-Comté :

des contrats d'exploration signés dans le plus grand secret

(Dernière mise à jour : 12/02/2013)

 

Tout a été fait pour que nous restions dans l’ignorance. Il ne faut pas que les citoyens soient au courant. Les maires des communes n’ont pas été prévenus.

Pourtant en 2010, Jean-Louis Borloo, alors Ministre de l’Écologie a accordé des contrats d’exploration à des compagnie pétrolières sur un dixième de la surface du pays. Il a modifié le code minier pour assouplir la législation sur la protection de l’environnement et pour maintenir au secret les résultats de ces explorations. Écouter à ce sujet les propos de Corinne Lepage qui s'exprime sur le gaz de schiste :

 

http://www.youtube.com/watch?v=5k9jc95IECQ&feature=pl...

 

Nicole Bricq, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie a décidé de procéder à la mise en ligne, sur le site du ministère, de l'intégralité des permis de recherches sur le sol national d'hydrocarbures -pétrole et gaz- y compris d'hydrocarbures non conventionnels comme le gaz de schiste, accordés ou en cours d'instruction.

En ce qui concerne la Franche-Comté, voici les permis concernés :

 

schistes gazifères,jura;doubs,franche-comté

 

 Qu’est-ce que ce « gaz de schiste » ? C’est un gaz naturel emprisonné dans la roche profonde. Jusque récemment, nous n’étions capable que d’extraire du gaz de poches naturelles mais désormais les compagnies pétrolières sont capables d’aller le récupérer dans la roche. Pour cela, il faut « fracturer » ces couches rocheuses, injecter dans des puits de forage des millions de litres d’eau accompagnés d’un intense cocktail de produits chimiques. Cette technique, très chère, est particulièrement polluante. Elle est utilisée depuis plus de deux ans maintenant aux États-Unis et au Canada et c’est déjà une catastrophe écologique : les nappes sont polluées, l’eau du robinet est chargée en gaz et produits chimiques …

 Ce sont donc les écologistes d’outre-Atlantique qui, les premiers ont dénoncé ce scandale écologique. Ce sont les écologistes en Europe qui montent au créneau et notamment José Bové.

 En France, c’est Jean-Louis Borloo qui a accordé des contrats juteux en toute opacité.

En ce qui concerne la Franche-Comté, un périmètre de prospection de 1470 km2 a été accordé à l'entreprise Celtique Energie Petroleum dans la région de Pontarlier, et un autre de 3269 km2 dans la région des Moussières. Voir à ce propos l'article : "Devine qui vient forer chez moi ?"

De sorte que, à tout moment, l’entreprise « Celtique Energie Petroleum » peut venir forer à 2000 mètres sous le Laveron pour venir y faire des tests ? Les maires des communes eux-mêmes ne sont pas au courant ! Pourtant, c’est bien le cas ! Regardez par vous-même le site internet de cette compagnie :

 

http://www.celtiqueenergie.com/operations/france/jura/map...

 

pontarlier_2010.jpg

Périmètre de prospection dans le Haut-Doubs

concédé à Celtique Energie Petroleum

 

pontarlier_toarcian_620.jpg

Aire potentielle de gaz de schiste

dans le permis de Pontarlier

 

Celtique Energie_Pontarlier.jpg

Carte Google de la zone de prospection autour de Pontarlier

(Document Celtique Energie Petroleum)

 

lesmoussières_2010.jpg

Périmètre de prospection dans le Jura

concédé à Celtique Energie Petroleum

 

 Cette affaire de gaz de schiste est scandaleuse à plusieurs titres :

 

  • C’est tout d’abord un déni de démocratie. Le gouvernement et les compagnies pétrolières veulent passer coûte que coûte et le moyen le plus efficace, c’est la discrétion. Pour cela, c’est raté grâce à la vigilance des écologistes. Malheureusement, le gouvernement s’est déjà engagé, en notre nom !

 

  • C’est ensuite un danger insupportable. L’exploitation de ce gaz souterrain est particulièrement dangereuse et polluante. Comme si la ressource en eau dans notre pays karstique n’était pas déjà en piteuse état.

 

Après les plans d’épandage pas respectés, les communes ne respectant pas la loi sur l’assainissement, les canons à neige, voici que débarquent les gaz de schiste, avec ses forages, ses explosions souterraines, ses cortèges de camion, ses millions de litres d’eau injectés à très haute pression mélangé à des produits chimiques hautement toxiques.

 

 Enfin, le principe même de cette exploitation va à l’encontre du bon sens. Quel est l’avenir ? À quoi devrait-on mettre notre énergie ? A trouver des énergies renouvelables et à se passer des hydrocarbures qui provoquent de l’effet de serre et les changements climatiques ! Au lieu de cela, on continue à volontairement ignorer le danger et on va sortir de la terrer de nouvelles causes d’émissions de gaz à effet de serre. Au lieu de trouver comment stocker le CO2, on le déterre !

 

À qui profite le crime ? Comme toujours, à quelques profiteurs, aux actionnaires des grandes compagnies pétrolières et à ceux qui leur obéissent.

 

Source : Europe Ecologie Les Verts


Article paru dans l'Est Républicain du 10 février 2013


Les permis d’exploration attribués dans le massif du Jura, aux Moussières, à Pontarlier et en Suisse, font à nouveau parler d’eux. Des permis qui autorisent la société britannique Celtique Energie Petroleum à explorer le sous-sol du massif à la recherche d’hydrocarbures conventionnels. Avec des demandes de permis de forage qui pourraient ne pas tarder.


En effet, à Noiraigue, à 30 km de Pontarlier, en Suisse, les choses pourraient aller très vite. Selon le journal helvète « Le Temps », « la firme britannique est disposée à investir 15 millions de francs pour réaliser un forage exploratoire durant deux mois, jusque 2 300 mètres entre Noiraigue et Travers. Elle estime pouvoir trouver 20 milliards de mètres cubes de gaz naturel, une quantité qui permettrait de couvrir l’actuelle consommation en Suisse durant sept ans ».

 

La compagnie pourrait faire sa demande de forage, comparable à une demande de permis de construire, courant 2013. Une étape supplémentaire, après des années de recherche, qui conduirait à implanter des derricks, pour explorer le sous-sol.

 

« Des trois permis du massif, c’est celui du Val de Travers qui est le plus avancé. Pour Celtique Energie Petroleum, il est logique que la prochaine étape soit le forage de reconnaissance. Mais ces forages de reconnaissance pétroliers coûtent cher. Ils sont ensuite souvent transformés en forages d’exploitation », souligne Vincent Bichet, géologue et professeur à l’université de Besançon.

 

Si les choses vont plus vite en Suisse qu’en France, c’est que le permis de Celtique Energie Petroleum, dans le Val de Travers, a été accordé plus tôt. Mais aussi parce que les recherches ont été simplifiées par des années d’études antérieures et des certitudes plus implantées. « Pour la compagnie, il a fallu redigérer des données géologiques qui avaient déjà été analysées depuis trente ans, vérifier des hypothèses. Et dans le Val de Travers, des prélèvements d’asphalte ont déjà existé auparavant. »

 

« Stratégie en cascade »

 

Pour Celtique Energie Petroleum, la deuxième étape, en Suisse, sera l’obtention du droit d’apporter des machines sur le terrain, en accord avec les autorités locales. Une autorisation soumise à une étude d’impact, principalement due à la présence du château d’eau du canton de Neuchâtel.

 

La compagnie serait donc « à deux doigts » du forage en Suisse. Avec, ensuite, une potentielle stratégie développée en cascade. « La société pourrait envisager de travailler dans l’ordre : elle pourrait commencer par Noiraigue, puis explorer ensuite le permis des Moussières, puis celui de Pontarlier, en transférant le matériel de reconnaissance de site en site. »

 

Le Jura français aurait-il donc un petit sursis ? « Géologiquement, on sait qu’il y a des hydrocarbures dans le Jura. Cela fait des années que les recherches l’ont prouvé. Il y a même déjà eu une trentaine de forages, notamment à Sainte-Colombe, Chapelle-des-Bois ou Mignovillard. La vraie question serait maintenant d’ouvrir un débat éthique. Les forages seront toujours plus encadrés en France ou en Suisse qu’au Mexique ou en Sibérie. Le risque est à peu près maîtrisable, même si le risque zéro n’existe pas. Mais il faudrait surtout se poser la question : veut-on de cette énergie ? Sur nos parcs naturels, avec l’image négative que peuvent véhiculer des derricks sur l’écotourisme… N’y a-t-il pas une autre alternative à trouver ? », s’interroge Vincent Bichet.

 

Le débat mériterait au moins d’être lancé.

 

Lisa LAGRANGE

 

Dans le Jura français, les choses bougent également.

 

Le renouvellement du permis dits des Moussières (situé sur les départements du Jura, des Savoies et de l’Ain) est en cours d’instruction. Un examen effectué par la préfecture de l’Ain qui prend du temps : quinze mois. Mais, durant ce délai, la compagnie Celtique Energie Petroleum peut continuer à explorer le périmètre que l’Etat lui a accordé en 2008. Un jeu de patience avant « de s’attaquer sans scrupule au sous-sol », affirme le collectif « Non aux forages d’hydrocarbures ».



La demande de renouvellement de permis d’exploration (d’une durée de cinq ans, renouvelable deux fois) a été jugée recevable par le ministère de l’Environnement, le 3 décembre 2012.



La loi prévoit que le renouvellement d’un permis concerne une zone deux fois plus petite que celle du permis initial. « Nous soupçonnons même les [Celtique Energie Petroleum, N.D.L.R.] d’avoir tout calculé depuis le début. Y compris la réduction du périmètre de leur permis […] Le premier périmètre allait de Belley, dans l’Ain, jusqu’à Pontarlier. Aujourd’hui, il est recentré autour de Lantenay (Ain), mais concerne toujours Saint-Claude et le Haut-Jura », indique Guy Faure, hydrogéologue et membre du collectif.



La petite histoire veut d’ailleurs que Les Moussières soit exclues de ce nouveau permis. Mais peu importe, la zone réduite de moitié (de 3 269 km² au départ à 1 635 km² aujourd’hui), la Celtique Energie Petroleum sait déjà que son principal gisement est sous les pieds des habitants de Nantua et de ses environs.


24/09/2013

Cours en ligne ouverts et massifs (CLOM = MOOC)

Cours en ligne ouverts et massifs (Clom = Mooc) et Spoc (Small Private Online Classes) qui sont des cours privés

 

Les cours universitaires se multiplient sur le web. On les appelle en français: Clom (Cours en ligne ouverts et massifs)  et en anglais Mooc ((Massive Online Open Courses). Certains sont gratuits, d'autres payants. La plupart sont en anglais, quelques-uns sont en français. On leur préférera les Spoc (Small Private Online Classes) qui sont des cours privés très proches du principe de la classe inversée à distance.

 

Actuellement, les Mooc sont en plein essor. Mais sont-ils si efficaces ? Vont-ils bouleverser durablement le supérieur ?

 

D'après François Germinet, président de l'université de Cergy-Pontoise et du comité numérique de la Conférence des présidents d'université (CPU) : "Les Mooc ne représentent pas vraiment l'avenir de l'université : il s'agit de têtes de gondole qui participent à la renommée de l'établissement. En revanche, les Spoc, ces séquences pédagogiques accessibles par un petit groupe d'étudiants pour ensuite être retravaillées avec les enseignants, ont de l'avenir à l'université.

 

Les Mooc remplissent leur rôle de produits d'ouverture et d'appel. Ils sont tout public et ne concernent pas que les étudiants, mais aussi les salariés, les retraités... On est plus dans le désir de se cultiver que dans la volonté de suivre des études avec un diplôme en ligne de mire. La plateforme FUN, lancée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en octobre 2013, propose une vingtaine de Mooc et sur les plus de 120 000 inscrits, il y a très peu d'étudiants. Quant aux Spoc, leur efficacité est très bonne. À Cergy, l'École supérieure du professorat et de l'éducation (ESPE) forme à distance quelque 300 professeurs des écoles chaque année et cela fonctionne bien."

 

Toujours d'après François Germinet, pour que les cours en ligne fonctionnent avec succès, "Il faut une équipe pédagogique et une équipe d'ingénierie. L'enseignant apporte les concepts, les exercices et les exemples, tandis que l'équipe pédagogique intervient sur la manière de séquencer la formation. Il faut ensuite une plateforme capable de supporter les échanges entre étudiants et enseignants. Pour les Mooc, elles doivent pouvoir gérer 10000 connexions simultanées, tandis que pour les Spoc les contraintes techniques sont moindres : toutes les universités peuvent se lancer."

 

Quelques références :

 

  • Coursera (MOOC en anglais, quelques cours en français)

https://www.coursera.org/course/biostats2

 

  • Skilled up (revue des ressources pédagogiques en anglais)

http://www.skilledup.com/

 

  • Khan Academy (MOOC en anglais)

https://www.khanacademy.org/

 

  • Edx (MIT and Harvard) (MOOC en anglais)

https://www.edx.org/course-list/allschools/allsubjects/al...

 

  • ITyPA (MLOOC en français)

http://itypa.mooc.fr/

http://webchat.quakenet.org/ canal #ITyPA

http://www.youtube.com/user/moocfr

 

  • Hy-Sup (Universités de Lyon 1, Louvain, Luxembourg, Rennes, Fribourg, Genève.

http://spiralconnect.univ-lyon1.fr/webapp/website/website...

 

  • Udacity (MOOC en anglais)

https://www.udacity.com/us

 

  • Manipal Global Education (MOOC en anglais)

http://www.manipalglobal.com/

 

  • Université McGill Canada

http://www.scoop.it/t/easy-mooc/p/3998719057/bienvenue-a-...

 

17/09/2013

Haute-Marne : un loup repéré après des attaques de troupeaux

loup,jura,prédateursHaute-Marne : un loup repéré après des attaques de troupeaux

 

(mise à jour février 2014)

 

Après plusieurs attaques de troupeaux d'ovins dans des exploitations frontalières aux confins des départements de la Haute-Marne et de l'Aube, des pièges photographiques ont été positionnés dans le secteur.  Cette fois c'est officiel, un loup a bien été photographié par l'Office de la chasse de Haute-Marne dans la nuit du 11 au 12 septembre 2013 en Haute-Marne, dans le finage de la commune de Nully à quelques kilomètres de l'Aube, près d'une bergerie vers de Soulaines-Dhuys. L'Office national de la chasse a pu prendre ce cliché de nuit, grâce à l'arrêté d'autorisation d'abattage des chiens errants lancé le 4 septembre qui est en place pendant un mois.

 

Dans cette zone, cette même nuit, une brebis a été tuée, une autre euthanasiée, et 6 autres blessées par un grand canidé. En juin, 30 brebis ont été attaquées dans ce même troupeau. 8 sont mortes, 24 ont été blessées. Fin mai et début juin, cinq attaques de troupeaux ont été recensées dans des communes voisines du département de l’Aube où un élevage a été particulièrement touché par des attaques répétées.

 

Le 13 septembre 2013, le préfet de l’Aube a décidé d'autoriser un éleveur à effectuer des tirs de défense sur la commune de Lignol-le-Château. Et les préfets des deux départements vont se concerter pour décider de la suite des opérations. Un tir d'abattage de la bête qui a tué des dizaines de brebis dans le secteur pourrait être envisagé. La préfecture de Haute-Marne a précisé que "les éventuels tirs pourront être létaux mais viseront surtout à la protection du troupeau. Ils seront effectués par des lieutenants de louveterie et non par ces éleveurs qui n'ont pas le permis de chasse".

 

Ce loup provient vraisemblement du massif vosgien.

 

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Photo ©ONCFS 52

Janvier 2014 : Ce loup est probablement l'animal qui a été abattu d'un coup de feu dans le département de la Marne fin janvier, comme le signale Franche Nature Environnement.

07/09/2013

Les pistes de dinosaures de Loulle (Jura)

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Les pistes de dinosaures

de Loulle (Jura)

 

 

par André Guyard

 

(dernière mise à jour : 3 août 2014)

 

 

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Belle empreinte de patte de sauropode

(Cliché Pierre Hantzpergue)
 
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La carrière de Loulle
(Cliché André Guyard)

 

Dimanche 22 juin 2008 : Pierre Hantzpergue accueille des membres de la Société d'Histoire Naturelle du Doubs (SHND) dans la carrière où furent découvertes en 2006 les empreintes de dinosaures, sauropodes, par Jean-François Richard, géologue amateur ayant précédemment observé ce type de traces sur le site de Coisia. [1]


La campagne de fouilles a débuté durant l’été pluvieux de 2007. 1500 empreintes furent ainsi relevées correspondant au passage de différents individus, à plusieurs reprises, il y a 155 millions d’années lors de l’Oxfordien terminal (Jurassique supérieur).

 

Voir également le reportage de France-3 Franche-Comté consacré en partie au site de Loulle.

 

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Pierre Hantzpergue, en pleine explication
(Cliché André Guyard)
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Carte géologique de la région de Loulle
Le point rouge indique l'emplacement du site
(Document BRGM)
Légende_carte_géol.jpg
Légende de la carte géologique
(Document BRGM)
 
D’autres empreintes ont été relevées dans l’arc jurassien, notamment à Courtedoux (à côté de Porrentruy, canton du Jura) dans des couches du Kimméridgien (152 millions d’années) ainsi que sur le territoire de la commune de Coisia (Jura), en 2004 dans des niveaux du Tithonien inférieur (150 millions d’années). Récemment (avril 2009, d'autres pistes de dinosaures ont été découvertes également dans le Jura à Plagne (Ain). (Voir les trois articles consacrés à ces sites dans la même rubrique : paléontologie).

Ainsi, ces trois gisements d’âge différents sont l’indice d’émersions temporaires et cycliques de l’ensemble de la région jurassienne durant le Jurassique supérieur.

Hormis ces niveaux à pistes de dinosaures, il convient de mentionner la découverte en 1923 à Damparis (Jura) d’un squelette de sauropode et de fréquents ossements isolés à différents niveaux du Jurassique supérieur.

Ces témoins attestent de la proximité de terres émergées et de l’exondation épisodique de la plateforme jurassienne.

L’examen de la falaise bordant la route de Ney à Loulle permet d’analyser l’évolution des environnements aboutissant à la préservation de pistes de dinosaures.
 
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La falaise : un ancien récif corallien
(Cliché André Guyard)
 
  • À la base, un récif avec empilement de lentilles coralliennes, correspond à une mer d’une trentaine de mètres de profondeur.
Loulle_08_06_22_12coraux.jpg
La structure corallienne est bien visible
(Cliché André Guyard)
 
  • Le toit du récif est tronqué par une surface de démantèlement. Il y a donc diminution de la tranche d’eau avec émersion progressive. On note la présence de galets, de niveaux à plantes terrestres…
  • Puis des calcaires fins en bancs réguliers (faciès séquanien) suggèrent un milieu lagunaire en arrière du récif.
  • Au sommet, ce sont des calcaires à coprolithes de crustacés et d’éléments bioclastiques, disposés en minces bancs biseautés (chenaux de marée), correspondant à des dépôts de plage. Ce faciès évolue vers des calcaires laminés, à rides de courants, fentes de dessiccation, voile micro-bactérien et pistes de sauropodes indiquant un milieu supratidal.

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Une empreinte de taille impressionnante
(Cliché André Guyard)
 
Dans ce contexte, les empreintes de pas entourées de bourrelets d’expulsion de la boue attestent d’une plasticité du sédiment favorable à la préservation des pistes de locomotion.

L’étude de ces traces fait appel à différentes techniques :

  • éclairage rasant en période nocturne,
  • biométrie des empreintes,
  • relevé lasérométrique,
  • photographie à la verticale par un drone.

Piste-.jpg
Pistes matérialisées à la peinture
(Cliché Pierre Hantzpergue)
 
Ces données permettent d’individualiser les différentes pistes, de les caractériser et d’obtenir des informations d’ordre comportemental sur les dinosaures qui ont parcouru ce secteur.
 
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L'interprétation des pistes
(Cliché Exposition Paleomania)
 
Le site de Loulle a été fréquenté à plusieurs reprises par de gigantesques sauropodes, dinosaures herbivores dont la taille varie de 10 à 30 mètres et le poids de 5 à 30 t environ. Cette fréquentation à diverses époques suggère qu’il peut s’agir d’une zone de passage vers un biotope riche en végétaux. Un sauropode devait engloutir environ 2 tonnes de végétaux par jour, essentiellement des prêles géantes, des cycas et des conifères. Les pistes de sauropodes nous indiquent qu’ils se déplaçaient seuls ou en petit groupe. La mesure des paramètres d’une piste permet de déterminer la vitesse de déplacement. Ces animaux progressaient à une allure de 3 à 4 km/h.
 
Paleomania_08_06_22_97pisteC.jpg
Formule de calcul de la vitesse de déplacement
(Cliché Exposition Paleomania)
 
Comme le confirme dans le commentaire ci-dessous J.-F. Richard, l'inventeur du site,  récemment, comme à Courtedoux, on a également découvert à Loulle des traces de théropodes (dinosaures bipèdes et carnassiers), notamment une piste qui serait celle d'un Allosaure.

En conclusion, l’étude des pistes de dinosaures apporte de nombreux renseignements sur la biologie, la locomotion et le comportement de ces animaux.

L’avenir du site
: Les recherches actuelles qui reprendront durant l’été 2008 sont financées par la Région de Franche-Comté, le Département du Jura, la Communauté de communes et la Commune de Loulle, ainsi que par différents sponsors. Il est souhaité que la valorisation de ce site exceptionnel s’intègre dans un réseau jurassien géologique et paléontologique.

Les tableaux didactiques de cet article ont été empruntés à l’exposition "Paléomania" qui parcourt l’Arc jurassien, de Courtedoux à Arinthod, en passant par Pontarlier.
 
Depuis la publication de cet article, un nouveau site de pistes de dinosaures a été découvert à Plagne (Ain).
Voir l'article correspondant dans ce blog : Nouvelles pistes de dinosaures découvertes dans l'Ain.
 
Voir également le site Dino de la Société Des Naturalistes d'Oyonnax, dont les géologues sont à l'origine de la découverte en avril 2009 de ce site exceptionnel. Rappelons que la SDNO est déjà à l'origine de  la découverte du site de Coisia).
 
Ajout d'avril 2012
 
Nous sommes au printemps 2012 et cela fait quatre hivers que le site de Loulle est dégagé et se dégrade.Chaque année, attirés par ce site exceptionnel des centaines de visiteurs notent que les empreintes sont presque complètement déstructurées et finissent par s'effacer tout comme les repères en peintures, placés au moment des premières fouilles. La fossilisation exceptionnelle de la boue originelle, rarement observée et conservée, est également ce qui pourrait être la cause de sa destruction. Car la fragilité du sol calcaire, à l'air libre après les fouilles ne résiste pas aux hivers et au gel.
 

Membres du conseil scientifique régional de protection de la nature, Michel Campy, professeur émérite à l'Université de Bourgogne et Vincent Bichet, maître de conférence en géologie à l'université de Franche-Comté sont chargés par le ministère de l'Environnement et de la Dreal de Franche-Comté de dresser l'inventaire des sites géologiques à préserver dans la région. Les deux experts se mobilisent pour éviter la disparition de ce site de dimension internationale qu'ils ont classé en dixième position et lancent un cri d'alarme (Le Progrès du 28/04/2012, article repris par l'Est Républicain  du 29/04/2012).

 

« Il faut désormais agir à très court terme, avant le prochain hiver. Sinon, ce ne sera même plus la peine de chercher à le valoriser, nous en aurons perdu la moitié ».

 

Pour éviter une catastrophe irréparable, les deux géologues préconisent deux alternatives.

 

  • La première : la fermeture du site et la mise en place d'une couverture synthétique de géotextile qui protégerait des agressions du climat ou des visiteurs.

  • La seconde : le remblayage du site. « Cela peut ressembler à une provocation que de dire qu'il faut le recouvrir. Mais cela laissera le temps de la réflexion. Ce n'est pas irréversible. Il sera inaccessible momentanément. Les Suisses l'ont fait lors de la construction de leur autoroute. »

En 2009, après la découverte du site de Plagne, dans l'Ain, les scientifiques ont quitté Loulle pour se consacrer à l'étude de ce nouveau site. De sorte que le projet de valorisation de Loulle était en cours, il souffre désormais d'une certaine concurrence. Et Loulle est, dans les faits, quasiment abandonné. »

 

Des études menées, entre autres par les services de l'État et le conseil général du Jura sont en cours pour réaliser un aménagement. Une réflexion menée depuis 2008. « Mais, concrètement, il ne se passe rien. Il y a juste un panneau pour expliquer aux gens ce qu'ils voient et leur dire de faire attention. Le site n'a ni protection physique ni juridique. Si la réflexion sur l'aménagement touristique doit prendre des années, il faut agir. Les collectivités ont engagé des fouilles, maintenant, il est de leur responsabilité de le protéger. »

 

Sources : exposé de Pierre Hantzpergue lors de la visite du site, le 22 juin 2008.

[1] Pierre Hantzpergue, Professeur à l’Université Claude Bernard (Lyon 1) est chargé, avec Jean-Michel Mazin (Directeur de recherche, UMR 5125 CNRS) de l’étude des traces de dinosaures des différents sites du Jura.
 

L'avenir incertain des empreintes de dinosaures de Loulle (ajout de septembre 2013)

 

Dix ans après leur découverte, que deviennent ces 1500 empreintes ? Le site est ouvert aux quatre vents. Les empreintes ne sont pas encore protégées. Et Jean-François Richard, le découvreur se désole. "Devant nous, des traces qui ont 155 millions d'années. Livrées à elles-mêmes et dégradées par les visiteurs et les intempéries, les empreintes s'abîment. Rien n'est fait pour les protéger." Seuls les travaux des scientifiques ont permis d'édifier des reconstitutions en 3D.

 

Des solutions existent mais elles ont un coût. Michel Campy, professeur émérite à l'université de Bourgogne suggère l'édification d'un toit de protection, un simple hangar, pour stopper l'effet de l'érosion pluviale et les phénomènes de gel-dégel et permettre alors une mise en valeur du site, une construction dont le coût est estimé à un million et demi d'euros.

 

D'après le maire de Loulle, les finances de la petite commune et de ses 170 habitants sont nettement insuffisantes pour envisager une telle proposition.

 

Le Conseil général du Jura devrait trancher d'ici l'automne. Le site serait alors recouvert de sable pour masquer les empreintes, ne laissant qu'une zone libre d'accès : une option à 150 000 euros qui ne satisfait pas le découvreur, comme si les dinosaures allaient disparaître une seconde fois.

 

Le site enfin protégé. Voir l'article de France 3 Franche-Comté.

 

Est Républicain du 4 août 2014 — Menace sur le « Jurassique Parc : le site des empreintes de dinosaures de Loulle, près de Champagnole, se dégrade dangereusement.

 

Lons-le-Saunier. Les travaux d'enfouissement d'une partie du site ouvert de Loulle, au sud-est de Champagnole,  ont été réalisés au printemps. Le but de cet investissement du conseil général du Jura est de préserver des empreintes de dinosaures découvertes il y a dix ans par Jean-François Richard. Or, depuis plusieurs jours, le découvreur a pu constater des coulées d'un jus noirâtre et particulièrement nauséabond. « II s'agit d'un jus issu de la fermentation des écorces de pin, utilisées dans le procédé de protection des traces », explique-t-il, inquiet. Trois zones d'écoulement ont été repérées. « Elles correspondent aux trois échancrures qui ont été réalisées pour évacuer l'eau, à l'époque des fouilles en 2004 », précise-t-il.

 

Un site unique

Il y a un an, la décision était prise par le conseil général de préserver une partie du site. Les échanges avaient été assez vifs entre les paléontologues et les élus. Les scientifiques se prononçaient pour un enfouissement total du site, « afin que les futures générations profitent de ce patrimoine ». Les élus, plus pragmatiques, souhaitaient que, justement, ce patrimoine soit visible par leurs contemporains. Ils argumentaient en rappelant que « bien d'autres empreintes se trouvent sur le site, encore protégées par les strates de calcaire et de roches ».

 

Une petite voix se faisait entendre proposant une alternative. « Je pensais qu'il était plus intéressant de construire un bâtiment qui aurait l'avantage de protéger les empreintes tout en permettant aux visiteurs d'en profiter », prêche Jean-François Richard. Jugé trop coûteux, surtout en termes de fonctionnement, ce projet ne devait pas voir le jour.

 

En arbitre à l'écoute des uns et des autres, sans doute aussi sans perdre de vue l'atout touristique que représente ce site unique, « le plus ancien au monde », le département engageait des travaux d'enfouissement partiel, Les espaces retenus étaient recouverts d'un textile, de 70 cm d'écorce de pin et de 30 centimètres de sable concassé. Bon an, mal an, les parties acceptaient le compromis.

 

« Jus infâme »

Seulementvoilà, deuxmois après la fin des travaux, des effets de nuisance apparaissent. « Ce jus est infâme. Outre son odeur insupportable, il produit aussi des sels lorsqu'il sèche. Ces sels attaquent la couche et donc menacent les empreintes », insiste le découvreur. Un passionné qui verrait d'un mauvais œil cette nouvelle et dramatique fin des dinosaures, du moins de leurs inestimables traces.

 

Danièle Brulebois, conseillère générale, suit le dossier depuis le début : « Concernant les piétinements, nous mettrons en place un cheminement pour éviter que les visiteurs marchent sur les empreintes. Elles seront également repeintes avec une peinture protectrice. Pour ce qui est des panneaux d'explication, ils sont  en voie de réalisation. » Quant aux jus nauséabonds, le Département se penche actuellement sur le problème.

Philippe GALLAND

05/09/2013

Journées archéologiques frontalières de l'Arc Jurassien

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08/08/2013

Le Macaque de Barbarie

Macaque de Barbarie_13_logo.jpgLe Macaque de Barbarie

Macaca sylvanus

Famille des Cercopithecidae

 

par André Guyard

(Dernière mise à jour 10/09/2013)

 

Le Macaque de Barbarie ou Macaque berbère ou Magot Macaca sylvanus est le seul macaque vivant sur le continent africain, à l'état sauvage dans les forêts relictuelles du Maroc et de l'Algérie ainsi que de manière artificielle sur le rocher de Gibraltar où il représente le seul primate d'Europe avec l'Homo sapiens.

 

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Depuis 1969, le parc de 24 ha de forêts de "la Montagne des Singes" (Kintzheim, Bas-Rhin) accueille 240 individus répartis en quatre groupes.

 

Créé en 1974, un parc similaire, "la Forêt des Singes" à Rocamadour regroupe 130 Macaques de Barbarie qui vivent également en liberté dans une forêt de 24 ha.

 

Les singes évoluent librement dans leur territoire

 

Dans le parc, les singes évoluent dans des conditions très proches de la vie sauvage. Ils disposent de grands espaces leur permettant de s'isoler du public quand ils le souhaitent. Ils sont nourris, n'ont pas à craindre les prédateurs et peuvent évoluer en toute liberté.

 

 

Comme la plupart des singes, le Magot est une espèce arboricole

 

L'activité ludique occupe une large fraction de l'emploi du temps quotidien.

 

Jeux dans les branches des arbres

 

Dans le parc, les magots sont nourris quotidiennement par les soigneurs, et le nourrissage de chaque groupe constitue un spectacle pour les visiteurs. On leur distribue, pommes, ananas, bananes, graines, etc. Mais ils ne négligent par les ressources naturelles : glands, écorces, cônes, et aiguilles de pin, champignons, bulbes, proies animales constituées principalement d'insectes.



À la recherche de graines sur le sol

 

La femelle s'occupe de son unique petit. Mais d'autres femelles, voire des mâles  peuvent cocooner les petits et les rapports sociaux s'établissent souvent par leur intermédiaire.



Femelle et son petit

 

L'épuçage est un contact social entre individus qui fédère la solidarité dans le groupe.


Une mère épuçant son jeune d'un an

 

Du point de vue éthologique, la Montagne des Singes est aussi un centre d'études. Depuis la création du parc, des scientifiques travaillent sur des programmes de recherche dont le thème principal est le comportement social du Macaque de Barbarie, espèce évoluée et organisée.

 

Une contribution importante à la sauvegarde de l'espèce car les magots font aujourd'hui partie des espèces menacées, classées en Annexe II de la Convention de Washington.

 

Un recensement récent estime aujourd'hui la population sauvage à environ 10.000 individus en Algérie et au Maroc (23.000 individus en 1978).

 

La Montagne des Singes met en œuvre un certain nombre d'actions pour contribuer à la sauvegarde de l'espèce :

 

Ø    elle sensibilise le public à la protection de ce singe en le présentant libre dans un milieu proche de son habitat naturel ;

 

Ø    elle développe une action pédagogique par l'intermédiaire de panneaux interactifs et attractifs et surtout, grâce aux explications données par des guides spécialistes de cette espèce ;

 

Ø    les populations présentes dans le parc constituent une précieuse réserve génétique ;

 

Ø    elle renforce les populations sauvages par des réintroductions de groupes entiers d'animaux. Depuis la création du parc, près de 600 singes issus de nos différents parcs ont été réintroduits dans le Moyen Atlas marocain.

 

Les autres mesures urgentes de protection de l'espèce consistent principalement à préserver les milieux naturels et limiter l'impact des hommes (surexploitation des forêts, concurrence avec les troupeaux, capture de bébés singes pour en faire des animaux de compagnie ...).

 

Les autres espèces du genre Macaca vivant principalement en Asie du Sud et du Sud-Est, le Magot peut être considéré comme l'une des formes ancestrales du rameau des macaques qui sont apparus en Afrique il y a 5,5 millions d'années. Néanmoins, sa morphologie et son écologie témoignent d'une réelle adaptation aux conditions de vie dans le Moyen Atlas et l'espèce diffère beaucoup des premiers macaques apparus.

 

Le Macaque de Barbarie présente un certain nombre d'adaptations morphologiques au froid lié à l'environnement montagnard où il vit, tempéré l'été et rigoureux l'hiver. De telles adaptations sont rares chez les primates et témoignent de la grande faculté d'adaptation des macaques. Témoin, le macaque japonais Macaca fuscata qui est capable de survivre dans une épaisse neige. Les adaptations morphologiques du magot à l'environnement montagnard hivernal consistent en

 

Ø    une réduction de la longueur de la queue et des doigts pour éviter le gel des extrémités,

 

Ø    un allongement relatif de la longueur de la colonne vertébrale par rapport aux membres qui permet de lutter contre le refroidissement en permettant une posture en boule,

 

Ø    un fort épaississement du pelage en saison froide.

 

Comme chez tous les macaques, les mâles sont plus lourds et plus puissants que les femelles, et présentent un dimorphisme sexuel quant à la longueur des canines. La femelle présente des callosités fessières qui s'allument lors de l'œstrus.

 

Les callosités fessières de la femelle

et l'arrière-train du mâle

 

Clichés et vidéos : André Guyard

 

Source :

 

Documentation du site de la "Montagne des Singes" (plaquette, projection vidéo, soigneurs).

 

Wikipedia présente un article fort bien documenté sur cette espèce.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Macaque_berbère

 

Le Macaque de Barbarie dans la nature

 

(Source : Les Mammifères du Maroc, thèse, Fabrice Cuzin)

 

Unique Primate d’Afrique du Nord, endémique du Maghreb (Maroc et Algérie), le Magot est un des rares singes à vivre dans des milieux où sévit un véritable hiver. De telles adaptations sont rares chez les Primates et témoignent de la grande faculté d'adaptation des Macaques. On en connaît un autre exemple fameux avec le Macaque japonais (Macaca fuscata), apte à survivre dans une épaisse neige. L'habitat du Macaque de Berbérie est essentiellement le milieu forestier. Chez cette espèce très sociable, les mâles ont la particularité de s’occuper longuement des très jeunes. La taille des groupes varie de 2 à 55 animaux. La discussion se poursuit quant aux fameux individus résidant sur le Rocher de Gibraltar : introduits artificiellement durant la Seconde Guerre mondiale ou vestiges de populations qui s'étaient répandues dans tout le sud de l'Europe pendant le Pliocène ? L'espèce habitait alors les côtes méditerranéennes et se retrouvait, au nord, jusqu'en Allemagne et aux Îles britanniques. La population a diminué à l'âge glaciaire et s'est éteinte sur la péninsule Ibérique il y a 30.000 ans.

 

Le Magot ne s'éloigne guère des falaises, sauf dans la forêt de cèdre où les grands arbres lui permettent de se réfugier. Dans cette région, l'espèce n'a jamais été observée à plus de 1,5 km d'une futaie, qu'elle soit constituée de chêne vert ou de cèdre. Il est donc prisonnier de ce biotope qu'il ne peut quitter même pour aller boire en été quand l'eau lui fait défaut.

 

Le Magot se nourrit en grande partie au niveau de la strate herbacée. La ressource en glands est un facteur critique, en particulier pour la période allant de juillet à décembre, où la mortalité des jeunes de l'année est maximale, et d'autant plus que le gestionnaire forestier tend à éliminer le chêne vert du sous-bois de la cédraie originellement mixte. Au niveau de la strate herbacée, le surpâturage entraîne une diminution sévère de la biomasse et de la diversité, et le magot tend à exploiter les seuls milieux où cette strate se maintient (vires inaccessibles aux troupeaux en falaise, rares pâturages traditionnellement mis en défens avant leur ouverture aux troupeaux). Dans les secteurs où cette ressource est très réduite ou a déjà disparu (cédraies du Haut Atlas oriental lors de la dernière décennie), il est devenu vain de chercher à contacter ce singe qui a succombé à la destruction de son milieu.

 

Les principales menaces qui pèsent sur le Magot sont donc :

 

- Les coupes exercées par la population locale et les coupes légales réalisées sous le contrôle de l'administration forestière qui ont fait régresser le chêne vert, généralement transformé en taillis, inutilisable par le magot, tant en terme de ressource alimentaire (les glands, dont la production est réduite, sont alors accessibles aux troupeaux), qu'en terme d'abri ;

 

- Les dérangements fréquents par les bergers (qui considèrent que l'espèce est nuisible, à cause des déprédations exercées sur les cultures fruitières et qui éloignent les singes par des jets de pierre) et leurs chiens rendent les abris (arbres élevés et falaises) encore plus indispensables ;

 

- L'appropriation des rares points d'eau par le sylvopastoralisme.

 

Face à cette dégradation, les derniers singes qui peuvent survivre sont ceux, anthropisés, qui sont nourris parce qu'ils font office d'animaux de loisirs touristico-récréatifs. Ce phénomène est bien identifiable comme le syndrome du Magot.

 

L'avenir régional du singe Magot dépend donc :

 

- Au niveau local, du maintien et du développement de ses ressources alimentaires, des actions étant indispensables à court terme ;

 

- De la régénération de la strate herbacée ;

 

- De l'arrêt des coupes de certaines futaies de chêne vert, actuellement réalisées dans des secteurs de plus en plus reculés, où se maintient souvent le Magot ;

 

- Au niveau régional, le maintien de certains groupes clés est indispensable pour assurer une continuité génétique entre divers secteurs.

 

- La mise en œuvre effective des diverses aires protégées (Parcs nationaux et SIBE) permettrait de sauvegarder certaines populations.

 

- L'aménagement de corridors, avec une régénération de la végétation (en particulier de la futaie de chêne vert).

 

Étant donné la problématique contrastée de l'espèce au niveau national, un programme national d'évaluation de l'état des populations de Magot, permettant la mise en œuvre de mesures de conservation appropriées de l'espèce et de son milieu, est indispensable, avec en particulier une évaluation démographique et génétique des diverses populations, permettant d'évaluer rapidement la vigueur de ces populations. Si le Magot est à la fois assez bien étudié et parfaitement abandonné à son triste sort en milieu de cédraie, les études en chênaie, et particulièrement en milieu pauvre, font défaut et seraient souhaitables afin de proposer d'urgentes mesures... qui ne manqueront pas d'être esquivées !

 

Et n'oubliez pas que c'est pour bâfrer de la bidoche qu'on évince le Magot de sa forêt...

05/08/2013

Fourmis et pucerons

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Callaphis juglandis © Jean-Louis Romand

 

Un beau cliché dû au talent de Jean-Louis Romand qui, sur son blog et sur Facebook, travestit de façon amusante différentes prises de vue naturalistes.


Ici, une double rangée en épi du puceron du noyer, Callaphis juglandis, qui peut être exploité par trophallaxie par différentes espèces de fourmis.


Sur ce sujet, voir également le site MyrmecoFourmis.

27/07/2013

Pesticides : leur impact sur la santé ne fait plus de doute

Pesticides : leur impact sur la santé ne fait plus de doute

 

(Dernière mise à jour 05/05/2014)

 

Dans son numéro 1072 de janvier 2007, Science et Vie pointait les risques d'un usage intensif des pesticides en France. Six ans plus tard, le rapport de l'Inserm vient confirmer les inquiétudes...

 

Propagés dans les champs, les pesticides se retrouvent dans nos maisons, dans l'air que nous respirons, dans ce que nous mangeons. Quels sont leurs effets sur notre santé ? Où en est la réglementation sur ce sujet ?

 

Qu'ils soient herbicides, fongicides ou insecticides, les pesticides ont un point commun : ils agissent sur des organismes vivants pour les détruire, les contrôler ou les repousser. Répartis au sein d'une centaine de familles chimiques, ils répondent à quatre grands usages. Le premier concerne l'agriculture, les parcs et les jardins. Les produits phytopharmaceutiques* sont alors diffusés par épandage. Le deuxième usage fait référence à des espaces intérieurs : bâtiments, locaux, maisons... Cette catégorie regroupe notamment les désinfectants, les vernis, les colles, les plaquettes insecticides, etc. Les pesticides sont également utilisés dans les médicaments humains (produits antipoux, antimycoses, antigales, etc.) et vétérinaires (antiparasites, antipuces, etc.). « Ces quatre usages couvrent un périmètre très large, analyse le docteur Pierre Lebailly, maître de conférences à l'université de Caen. Les pesticides sont donc présents partout et les populations agricoles ne sont pas les seules exposées. »


Quels risques pour quelle population ?

 

La France est bel et bien malade de ses pesticides, dont elle est la plus grosse utilisatrice en Europe. Difficile de leur échapper : ils sont dans la majorité des cours d'eau, des nappes phréatiques, des aliments. Mais aussi dans notre sang, nos urines, notre tissu adipeux... Sont-ils pour autant nocifs ? Cela ne fait plus guère de doute, à la lecture du rapport des experts réunis par l'Inserm. Ce rapport établi à la demande de la direction générale de la Santé, établit un bilan de la littérature scientifique publiée au cours des trente dernières années sur les risques associés aux pesticides. Rendu public en juin dernier, ce travail identifie « une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l'adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques(lymphomes non hodgkiniens,myélomes multiples) ». Les ouvriers des usines de production des pesticides et les agriculteurs figureraient parmi les populations les plus exposées aux risques liés aux pesticides, mais aussi les jardiniers ou les désinsectiseurs. Les femmes enceintes, agricultrices ou non, seraient elles aussi concernées, notamment lors d'une exposition en période prénatale et périnatale. L'étude de l'Inserm distingue alors l'exposition en milieu professionnel - qui entraînerait une augmentation des risques de fausses couches, de malformations congénitales, mais aussi de leucémie et de tumeurs cérébrales de l'enfant de l'exposition résidentielle. Dans ce second cas, les enfants des femmes voisines d'une zone agricole ou liée à l'usage domestique de pesticides.

 

Car c'est principalement par contact avec la peau que se produirait l'imprégnation. L'excès de risque est conséquent : estimé à 62 % dans la maladie de Parkinson, il atteindrait 98 % dans le lymphome pour les ouvriers des usines de pesticides. Pour autant, le reste de la population ne semble pas à l'abri et pourrait être contaminé via l'alimentation, ou un usage domestique. Le rapport souligne le risque encouru par les jeunes enfants ou les fœtus dont les mères ont manipulé des pesticides pendant la grossesse : malformations congénitales, retards de croissance, de développement neurologique. Leur risque de leucémie serait augmenté de 35 à 100% ; celui de tumeurs cérébrales de 30 à 50%...

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© Serge Bloch (Ligue contre le cancer)

 

 Pas étonnant que les pesticides dérèglent notre santé. Destinés à lutter contre des organismes vivants, ils perturbent leurs processus physiologiques... Certaines substances – organochlorés et organophosphorés – sont encore utilisées comme gaz de combat. Dans certains cas, les mécanismes d'action des toxiques sont cohérents avec leur effet pathologique, confortant ainsi les données épidémiologiques. Dans d'autres, le lien est moins évident. D'où les recommandations des experts de poursuivre les recherches. Car de nombreuses questions restent sans réponse, en particulier celle des effets combinés de plusieurs substances. Et malheureusement, en dépit d'une réglementation votée au niveau européen, la consommation des pesticides ne cesse d'augmenter. Car c'est tout un modèle agro-chimico-économique qu'il faut reconsidérer.

 

Pourquoi les Français sont particulièrement exposés aux pesticides

 

Gros producteur européen, la France pratique une agriculture intensive faisant massivement appel aux pesticides. Dès lors, la contamination atmosphérique et alimentaire est inévitable.

 

En avril 2013, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a présenté les résultats de la première étude sur l'exposition de la population aux composes chimiques. Quarante-deux "biomarqueurs" ont été dosés dans le sang ou l'urine d'un échantillon représentatif de 3 115 Français, vivant aussi bien à la campagne qu'en ville.

 

La plupart des biomarqueurs qui trahissent l'imprégnation de l'organisme par des pesticides ont été détectés chez quasiment tous les individus ! Même les organochlorés, dont certains sont interdits depuis 40 ans, restent détectables dans nos corps. Du reste, l'InV.S ajoute qu'une "attention particulière doit être portée aux organophosphorés et pyréthrinoïdes pour lesquels les niveaux français semblent être parmi les plus élevés en référence à des pays comparables". Entre autres l'Allemagne, proche voisin.

 

Pour comprendre cette spécificité française, il faut d'abord s'interroger sur la façon dont ces substances peuvent se retrouver dans notre corps. À la campagne, l'air ambiant peut être contaminé par les grandes quantités de produits épandus, en particulier près d'un vignoble ou d'un champ de céréales. Les pesticides utilisés à la maison, pour le jardinage, contre les insectes ou pour protéger nos animaux de compagnie, sont également vecteurs d'exposition.

 

Mais selon l'OMS, la principale source d'exposition est notre alimentation. Rien d'étonnant :  90% des pesticides sont utilisés par l'agriculture intensive.

 

Selon une étude récente de l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, 2010), la moitié des denrées alimentaires européennes analysées montre des résidus de pesticides... Certes, 97,2% des échantillons testés sont dans les limites européennes légales.

 

Mais il reste très difficile d'estimer l'impact sanitaire de ces produits. Les effets à long terme, de même que les risques liés au fameux "effet cocktail" dû à la combinaison de plusieurs molécules, sont mal connus. Même à faible dose, cette exposition chronique pourrait avoir un impact : effets neurologiques, endocriniens ou immunitaires, troubles de la reproduction et anomalies du développement de l'enfant, cancérogénicité...

 

Il s'agit maintenant d'en savoir plus - et vivement ! - sur les effets des pesticides afin que des mesures puissent être prises qui protégeront notre santé. Car le constat est désormais fait : c'est la population française dans son ensemble qui est aujourd'hui imprégnée par les pesticides.

 

Repères

 

En 2003 est créé l'Observatoire des résidus de pesticides [ORP], chargé d'évaluer leur présence dans la population et les écosystèmes.

 

Depuis 2008, leslimites appliquées aux résidus de pesticides dans l'alimentation sont harmonisées au niveau européen.

 

D'ici à 2018, leplan Ecophyto, né après le Grenelle de l'Environnement, vise une réduction de 50% de l'usage des pesticides en France. Leur utilisation est en constante augmentation...

 

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 La France, première agriculture européenne.

 

Avec près de 30 millions d'hectares, l'Hexagone possède presque deux fois plus de surface agricole utile [SAU] que l'Allemagne. Il est aussi le premier utilisateur de pesticides du continent. L'occupation du sol y étant très agricole, habitat et cultures sont étroitement liés et les Français sont donc plus exposés à la contamination atmosphérique par les produits épandus dans les champs.

 

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La France utilise de grandes quantités de pesticides. (Source INRA)

 

Premier producteur de vin mondial, la France est aussi un gros producteur de pommes. Deux secteurs où la consommation de pesticide à l'hectare est très importante, avec des indices de fréquence de traitement [IFT] très élevés. À elle seule, la viticulture utilise 20% du volume annuel des pesticides, pour 3 % de la surface agricole !

 

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Alors que le développement des produits "bio" est à la traîne…

 

Notre consommation de produits biologiques (le risque d'y retrouver des pesticides est 30 % inférieur aux produits non biologiques, selon une étude américaine de 2012) reste, année après année, derrière celle des Allemands. La France consomme en effet 19 % du marché bio européen, contre 32% pour l'Allemagne. De même au niveau de la production, l'agriculture biologique accuse du retard, avec seulement 3 % de la surface agricole utile en bio en 2010, deux fois moins qu'en Allemagne et sept fois moins qu'en Autriche !

 

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ainsi que la surveillance des aliments. (Source EFSA)

 

Nous avons un taux de non-conformité des denrées alimentaires (dépassement des limites maximales résiduelles autorisées en pesticides) plus élevé que nos voisins d'outre-Rhin :  3,1 % contre 2,1 %. Or, avec un nombre d'analyses beaucoup plus élevé, l'alimentation allemande est mieux contrôlée, et les anomalies sont retirées du marché. Il est donc probable que les denrées non conformes seraient encore plus nombreuses en France si le suivi y était aussi poussé qu'en Allemagne. Selon l'adage bien connu : plus on cherche, plus on trouve...

 

L'œil de Pierre Debailly, responsable du programme Agriculture et cancer (Agrican) :

 

« Nous suivons l'état de santé de 180 000 personnes et ce, sur 10 ans au minimum. » L'objectif de la cohorte Agrican, la plus grande étude jamais réalisée sur la santé en milieu agricole, est triple. Il s'agitd'abordd'identifierles risques d'exposition au cancer des agriculteurs pour améliorer la prévention. Dans un deuxième temps, notre ambition est aussi d'obtenir réparation pour les personnes victimes de maladies (pensions d'invalidité, etc.). Enfin, l'étude Agrican a pour but de faire évoluer la réglementation en faisant, par exemple, interdire ou encadrer l'usage de certains pesticides. Au commencement de cette étude, en 2005, nous avons recruté cent quatre-vingt mille agriculteurs, actifs et retraités, sur douze départements représentatifs de la variété agricole de la France et disposant de registres de recensement des cancers du réseau Francim. Nous suivons l'état de santé de ces personnes et ce, sur dix ans au minimum. Ce projet d'ampleur regroupe une quinzaine de personnes - épidémiologistes, gestionnaires de bases de données et bénéficie notamment du soutien de la Mutualité sociale agricole* (dont 180 000 adhérents forment la cohorte) et de la Ligue contre le cancer. Notre premier constat : l'état de santé global et l'espérance de vie sont meilleurs chez les agriculteurs que chez les citadins. Nos comparaisons entre ces deux populations vont ensuite porter sur le développement de nouveaux cancers. Actuellement, nous commençons les analyses des causes de cancers de la prostate et du sein, de cancers pulmonaires, mais aussi de cancers plus rares, comme le cancer du sein chez l'homme. Depuis cette année, nous mettons nos données (concernant les cancers hématologiques) en commun avec celles de deux autres cohortes créées aux États-Unis et en Norvège. Les résultats finaux de notre étude devraient être bouclés en 2020.

* La Mutualité sociale agricole (MS)! est un organisme mutualiste qui gère de façon globale la protection sociale des salariés et non salariés agricoles, ainsi que leurs ayants droit et les retraités.

 

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Pesticides et myélomes : extraits de l'enquête Inserm 2013

 

Depuis les années 1980, les enquêtes épidémiologiques ont évoqué l'implication des pesticides dans plusieurs pathologies chez des personnes exposées professionnellement à ces substances, en particulier des pathologies cancéreuses. [...]

 

Dans ce contexte, la DGS a sollicité l'Inserm pour effectuer un bilan de la littérature scientifique permettant de fournir des arguments sur les risques sanitaires associés à l'exposition professionnelle aux pesticides, en particulier en secteur agricole et sur les effets d'une exposition précoce chez le fœtus et les jeunes enfants. [...]

 

D'après les données de la littérature scientifique internationale publiées au cours des 30 dernières années et analysées par ces experts, il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l'adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non Hodgkinien, myélomes multiples). [...] Si certaines substances sont mises en cause, c'est qu'elles ont été plus souvent étudiées que d'autres (en particulier dans le contexte des États-Unis) ; de nombreuses substances actives n'ont pas fait l'objet d'études épidémiologiques. [...]

 

Chez l'homme et chez la femme, l'incidence du myélome multiple et des maladies immunoprolifératives est en augmentation. En France, le taux d'incidence standardisé sur la population mondiale pour 100 000 personnes-années a augmenté de 2,2 % par an chez l'homme et de 1,8 % chez la femme entre 1980 et 2005, l'augmentation étant respectivement de 1,5 et 1,1 % entre 2000 et 2005.

 

En France, avec 5 930 nouveaux cas estimés en 2011, dont 54 % survenant chez l'homme, le myélome multiple des os et les maladies immunoprolifératives se situent au 15e rang des cancers et représentent 1,6 % de l'ensemble des cancers incidents. Les taux d'incidence standardisés pour 100 000 personnes-années sont de 5,3 chez l'homme et 3,5 chez la femme. Le myélome est très rarement observé avant 40 ans et son incidence augmente avec l'âge chez l'homme et chez la femme. Le myélome multiple se situe au 14e rang des décès par cancer, et représente 2,1 % de l'ensemble des décès par cancer.

 

Les taux de mortalité standardisés pour 100 000 personnes-années sont respectivement de 2,3 et de 1,4 chez l'homme et chez la femme. [...] Toutes ces méta-analyses montrent une augmentation de risque de survenue de myélomes multiples allant de 9 % à 39 % chez les professionnels exposés aux pesticides comparés à la population générale. [...]

 

Les plus fortes augmentations significatives de risque ont été observées dans la méta-analyse portant sur les agriculteurs ayant travaillé au moins 10 ans dans une ferme ainsi que pour ceux qui ont été exposés au DDT.

 

Sources :

Science et Vie n° 1150, juillet 2013, p. 32.

Science et Vie n° 1151, août 2013, p. 36.

Vivre, le magazine contre le cancer, n° 360, décembre 2013, pp.30-31.

af3m, bulletin n° 17, janvier 2014, p. 17.

 

Ajout du 07 mai 2014 : Pesticides, OGM : les vrais risques pour votre santé

 

Ci-dessous une interview du Pr Henri Joyeux qui à l'Institut pour la Protection de la Santé Naturelle (IPSN) livre ses impressions à la suite de l’affaire Emmanuel Giboulot, ce viticulteur bio de Bourgogne.

 

Le Pr Henri Joyeux est cancérologue, chercheur, nutritionniste, auteur de nombreux ouvrages dans le domaine de la santé et ancien président de Familles de France. Il est également membre du comité scientifique de l’IPSN.



Nous proposons cette interview à la suite du grand succès de la pétition de soutien à Emmanuel Giboulot, lancée par l’IPSN, qui a réuni plus de 500 000 signatures. Ce viticulteur de la Côte d’or (Bourgogne) a refusé d’épandre sur sa vigne un pesticide (le pyrèthre) imposé par la préfecture. Les autorités craignaient une extension de l’épidémie de flavescence dorée qui s’est déclarée dans le département voisin, la Saône-et-Loire. Emmanuel Giboulot, dont la vigne est cultivée en biodynamie depuis 40 ans, a refusé cette décision parce que sa vigne était située hors de la zone d’épidémie et que le produit proposé, bien que fabriqué à partir de produits naturels, est un produit toxique.



IPSN : Professeur, avez-vous été surpris par la mobilisation populaire et médiatique en faveur d’Emmanuel Giboulot ? 



HJ : Oui, j’ai été surpris par le nombre de signataires. Cela démontre que nous n’allons pas si mal en France, que le bon sens pour la nature au service de l’humain est bien en place. Ce bon sens rejoint notre santé, celle de chacun d’entre nous et de la société tout entière.



IPSN : Est-ce que selon vous ce soutien massif montre que le public est davantage conscient des enjeux de l’agriculture biologique ?



HJ : Oui, point besoin de longues études pour voir que les colonies d’abeilles sont décimées par l’agriculture productiviste, que notre terre se stérilise, que les pesticides font des ravages en matière de santé publique. Je rejoins à 100 % Pierre Rabhi et mes collègues Gilles-Eric Séralini et Jean-Marie Pelt. 



IPSN : Les pesticides sont-ils donc si dangereux ? 



HJ : Je viens de préfacer le livre de Fabien Rodhain qui est sous presse : « Des semences et des hommes ».



Savez-vous que :

  • L’industrie agrosemencière a mis sur le marché des plantes hybrides qui ne sont pas réutilisables, car entraînant des chutes de rendements si elles sont ressemées une deuxième fois. Il faut donc en re-acheter…

 

  • L’industrie agrochimique mondiale s’est emparée de la génétique pour modifier les plantes, pour obtenir des PGM (Plantes génétiquement modifiées) pour une agriculture productiviste intensive en faisant croire qu’elle est nécessaire pour nourrir la planète, ce qui est FAUX.

 

  • Les PGM sont à plus de 99 % des plantes à pesticides que l’on retrouve dans l’alimentation du bétail et des humains.

 

  • 57 % des PGM sont tolérantes à un herbicide, ce qui veut dire que la plante peut se gorger de ROUNDUP sans mourir.

 

  • 16 % des PGM produisent elles-mêmes leurs insecticides.

 

  • 26 % des PGM peuvent produire plusieurs insecticides et être tolérantes à plusieurs herbicides (exemple MAÏS Smartstax = 6 gènes insecticides + 2 de tolérance à herbicides).

 

  • Les évaluations chez l’animal sont faites pour démontrer que tout va bien : consommation par de jeunes rats sur 3 mois et surtout pas vie entière, aucun bilan hormonal alors que tous les pesticides sont des perturbateurs endocriniens dont on commence à connaître les effets délétères sur les enfants (anomalies urogénitales : hypospadias, anomalies utérovaginales ; hypofécondité des hommes…)

 

  • Les études toxicologiques sont réalisées par les producteurs eux-mêmes et sont déclarées « secret industriel » ou « propriété intellectuelle ».



IPSN : N’avons-nous pas un seuil de tolérance ? 



HJ : Difficile de répondre, car extrapoler du seuil de tolérance d’un rat ou d’une souris à l’homme n’a aucune valeur scientifique, mais on s’en sert quand même pour nous faire avaler, respirer… des produits toxiques sous le prétexte qu’on va sauver l’humanité et le tiers-monde, ce qui est totalement faux.



IPSN : Voyez-vous les effets des pesticides sur la santé de vos patients ou faut-il plus d’années de recul ?



HJ : Oui, mais il s’agit de causes accumulées et il peut être difficile d’incriminer les seuls pesticides, quand il y a le tabac, le stress, les mauvaises habitudes alimentaires, les hormones exogènes et d’autres perturbateurs endocriniens.



Les localisations cancéreuses les plus fréquemment observées sont au niveau des seins, de la prostate, du tube digestif et du système immunitaire avec les lymphomes.



IPSN : Que faudrait-il changer, selon vous, pour que l’agriculture soit plus respectueuse de la santé des consommateurs ?



HJ : Il faut exiger un étiquetage honnête et non manipulé. Si sur le marché vous avez à choisir entre tomates OGM et tomates nature plein champ de Provence, que choisirez vous ? Mon choix est évident.

 

Voici un exemple tout récent dans mon service de chirurgie. Une de nos infirmières a sur sa table une bouteille de Coca… Je lui fais remarquer que ce n’est pas bon pour sa santé, qu’il y a de l’aspartame, édulcorant éminemment toxique. Elle me répond que c’est du Zéro ! Je lui demande quel Zéro ? Elle me dit « pas d’aspartame ». Il m’a fallu une loupe pour lui démontrer qu’elle était trompée. Son coca est passé à la poubelle.


Le Professeur Joyeux diffuse une lettre gratuite contenant d'importants conseils de santé pour vous et votre entourage. Je vous invite à vous y inscrire en vous rendant ici.

   

26/07/2013

Atlas des sauterelles, grillons et criquets de Franche-Comté

sauterelles,grillons,criquets,orthoptères,franche-comtéAtlas des sauterelles, grillons et criquets de Franche-Comté


Un livre à découvrir avec les yeux… et avec les oreilles !


sauterelles,grillons,criquets,orthoptères,franche-comté

 

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La Franche-Comté, région de prairies, se caractérise par une belle diversité de ces insectes sauteurs amateurs d’herbe. Certains se fondent par leur couleur dans la végétation ou sur le sol, tandis que d’autres très colorés comptent sur l’effet de surprise pour contrer leurs prédateurs.

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Decticelle verrucivore © Michel Cottet

 

Cet ouvrage de 192 pages très richement illustré se propose de vous les faire découvrir. Chacune des 69 espèces de la région y est traitée individuellement. Les parties introductives et conclusives du livre présentent entre autres les espèces menacées de la région par grands types de milieux (pelouses, prairies…).

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Grillon champêtre © Michel Cottet

 

 Il présente la particularité de proposer à ses lecteurs des illustrations sonores de leurs stridulations et de leurs crépitements, accessibles soit directement avec son téléphone mobile grâce à des flashcodes, soit en se rendant sur un site internet dédié pour une écoute « haute fidélité ».

 

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Les démarches d’atlas sont souvent l’occasion de mobiliser un réseau. Celui-ci n’a pas fait pas exception : ce sont 236 observateurs qui ont produit les 33 442 données qui servent de base aux cartes présentées, tandis qu’une quarantaine de photographes acceptaient de mettre un millier de leurs photographies au service du projet. La dynamique initiée depuis le lancement du projet en 2008 a permis d’améliorer considérablement la connaissance de la répartition des espèces dans la région, notamment celle d’espèces discrètes comme le minuscule grillon des marais ou le nocturne et précoce barbitiste des Pyrénées, qui ont fait l’objet de recherches spécifiques, mais aussi de mieux appréhender le niveau des menaces qui pèsent sur chaque espèce, malheureusement élevé pour certaines d’entre elles.

 

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Pour zoomer, cliquer sur la double page

 

 

Ouvrage publié avec la participation financière de l’Union européenne (fonds FEDER), de la DREAL Franche-Comté et du Conseil régional de Franche-Comté et le soutien du Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des Invertébrés.

 

Auteurs : Sous la direction de François DEHONDT et Frédéric MORA de l’Opie de Franche-Comté.

Éditeur : Naturalia Publications.

Date de parution : mai 2013.

Format : 16,5 x 24 cm.

Description : 69 monographies, 188 photos, 71 cartes et 49 chants.

ISBN : 978-2-909717-87-6.

Contact presse : François DEHONDT – 06 84 49 66 84.


 

Météo et climat du Jura

Météo et climat du Jura

Un livre de Jacques Cuaz en souscription

Bulletin de souscription en bas d'article

12 € prix coûtant

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15/07/2013

La couleuvre à collier

Natrix-natrix-helvetica-logo.jpgLa Couleuvre à collier

Natrix natrix L., 1758

 Son nom scientifique Natrix vient du latin qui signifie ‘nageur’.

 

par André Guyard et Michel Cottet

(Dernière mise à jour : 15 juillet 2016)

 

Caractéristiques :

 

La Couleuvre à collier est une grande couleuvre massive à tête ovale et nettement distincte du cou. Grands yeux à pupilles rondes, écailles dorsales nettement carénées, et longue queue. La coloration est grise (plusieurs tons), plus rarement brunâtre. Les couleuvres à collier peuvent être unies, avoir des taches dorsales et latérales noires, ou porter un ensemble de taches noires et de bandes longitudinales claires. La tête a généralement un motif caractéristique plus ou moins net : deux taches blanchâtres, jaunâtres ou orange entourées d'un liséré noir et situées sur les côtés de la nuque. La face ventrale blanchâtre ou jaunâtre s'orne d'un damier noir. Longueur totale du mâle 70-75 cm, de la femelle 85-90 cm (parfois même jusqu'à 180 cm). Les femelles sont plus grosses que les mâles, surtout en fin de printemps quand elle portent les œufs.

 

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Langue bifide © H. Reinhard

 

La Couleuvre à collier montre une seule écaille préoculaire et trois écailles post-oculaires, alors que la Couleuvre vipérine possède deux écailles préoculaires et deux écailles post-oculaires et la Couleuvre lisse une seule écaille préoculaire et deux écailles post-oculaires.

 

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Natrix natrix helvetica © Michel Cottet

 

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Distribution :

La Couleuvre à collier vit dans presque toute l'Europe, dans l'ouest de l'Asie et en Afrique du Nord. Absente d'Irlande, du nord de l'Angleterre, d'Écosse et de différentes îles méditerranéennes (Baléares, Crète). Dans cette vaste aire de répartition, on distingue 9 sous-espèces caractérisées essentiellement par leur coloration.

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Jeune Natrix natrix helvetica © Michel Cottet

Sous-espèces

  • · astreptophora - Se rencontre au Portugal, en Espagne et une répartition limitée en France (départements des Pyrénées-Orientales et le Sud de l'Aude. limite Nord à proximité de Narbonne).

 

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Natrix natrix astreptophora © F. Forman

 

 

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Natrix natrix astreptophora © D. Philips

 

  • · cetti - Se rencontre en Sardaigne.
  • · corsa - Se rencontre en Corse, récemment séparée de la sous-espèce cetti.

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Natrix natrix corsa © F. Forman

 

  • · fusca - Se rencontre seulement sur l'île grecque de Kea.
  • · gotlandica - Se rencontre sur l'île Suédoise de Gotland.
  • · helvetica - Se rencontre sur la quasi totalité de la France (sauf où se trouve sp. astreptophora), la plupart de la Suisse (sauf l'extrême Est, où elle est remplacée par ssp. natrix), à l'Ouest du Rhin en Allemagne, Belgique, Luxembourg, les Pays-bas, l'Angleterre et le Pays de Galles.

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Natrix natrix helvetica © F. Forman

 

  • · lanzai - Se rencontre en Italie (sauf le Nord où elle est remplacer par ssp. natrix à l'Ouest et ssp. helvetica à l'Est).
  • · natrix - Se rencontre à partir du Rhin vers l'est jusqu'en Russie, les limites Sud sont la Suisse, l'Italie du Nord, la Slovénie, Hongrie, et le Nord de la Roumanie. Au Nord cette sous-espèce se rencontre au Danemark, en Finlande, en Norvège et la Suède.
  • · persa - Se rencontre dans la péninsule des Balkans, limite au Nord Est là où est la limite du Sud de ssp. natrix (voir natrix).

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Couleuvre à collier rayée : Natrix natrix persa © D. Fuchs

 

  • · schweizeri - Se rencontre sur plusieurs îles Grecs: Milos, Kimolos et Polyagos.

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Natrix natrix schweitzeri © F. Forman

 

  • · sicula - Se rencontre en Sicile.

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Natrix natrix sicula © F. Forman

 

Habitat :

 

Serpent aquatique, la Couleuvre à collier vit souvent près des lacs, des étangs et des petites mares bordés de roseaux et de sous-arbrisseaux. Mais on la trouve aussi dans les zones marécageuses, et même dans les gravières et carrières sèches. C'est dans ce genre de biotope qu'elle se nourrit de crapauds ou de souris. Elle préfère la plaine, mais monte parfois en montagne jusqu'à 2400 m.

 

Mœurs :

 

La Couleuvre à collier est un serpent exclusivement diurne. Le soir, elle se retire dans une cachette où elle se repose en position repliée. Elle sort lentement de la fraîcheur du petit matin pour s'exposer longuement au soleil. Elle redevient surtout active en fin de matinée et l'après-midi. Pendant les grandes chaleurs, elle se replie dans une cachette. Les chaudes soirées d'été, la Couleuvre à collier peut se promener jusqu'au coucher du soleil. Elle se déplace à terre avec beaucoup d'agilité, mais fréquente aussi l'eau où elle nage et plonge fort bien. Elle commence l'hibernation fin septembre ou début octobre, s'abritant dans un terrier, une cavité naturelle, sous une souche ou dans une fente rocheuse. Les abris les mieux appropriés réunissent souvent plusieurs couleuvres en hibernation, parfois même un très grand nombre. Ces « dortoirs » se vident généralement fin mars, et le rut commence début mai. Plusieurs mâles se réunissent fréquemment autour d'une même femelle.

 

Menacée, elle siffle et émet un liquide malodorant quand on la manipule. Elle peut faire le mort : elle tire la langue avec la bouche ouverte et peut ainsi décontenancer un prédateur. Certains spécimens miment la vipère en étant plus agressifs en aplatissant tête et cou, en émettant des sifflements et se lançant sur le prédateur comme s'ils voulaient mordre.










Couleuvre à collier simulant la mort

©Monique Cottet (20 avril 2016)

 

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Natrix natrix helvetica faisant le mort © Daniel Phillips

 

La reproduction a lieu au printemps au sortir de l'hibernation. Les mâles atteignent leur maturité sexuelle lors de la troisième année et les femelles lors de la cinquième année. Les individus mesurent alors environ 60 cm de long.

 

Dans les biotopes où cette espèce est fréquente, on a observé jusqu'à 20 mâles en rut autour d'une femelle. Lors de tels regroupements, les mâles peuvent se gêner au point qu'aucun ne parvienne à s'accoupler avec la femelle. Il n'est pas rare que celle-ci fuie la foule de ses prétendants. Quand ils s'en aperçoivent, les mâles commencent à arpenter les environs. S'ils retrouvent la femelle, ils recommencent à s'agglutiner autour d'elle, chacun essayant de se placer à son côté ou sur son dos. Quand un mâle parvient enfin à prendre la position requise et à réaliser l'accouplement, la femelle cherche à s'isoler, entraînant son partenaire sur son dos. La copulation se prolonge généralement un certain temps. En cas de danger, les partenaires ne peuvent pas se séparer instantanément et ont de grandes difficultés à s'enfuir. Ils essaient de se sauver dans des directions opposées. Finalement, c'est la femelle, généralement plus grande, qui parvient à entraîner le mâle avec elle.

 

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Ponte © B.-Münker

 

La ponte se déroule en juillet ou en août. Chaque femelle pond environ 50 œufs et choisit pour cela un tas de feuilles, de roseaux ou de sciure en décomposition. Là encore, les lieux les mieux adaptés peuvent attirer plusieurs pondeuses, parfois un très grand nombre. On cite toujours des tas où on a retrouvé un nombre inimaginable d'œufs dans un petit espace : 3 500 à 4 000 œufs dans une scierie, par exemple. En général, une femelle pond une trentaine d'œufs, mais une ponte peut comprendre jusqu'à une centaine d'œufs Dans des conditions naturelles, les jeunes éclosent au bout de 60 à 75 jours Ils mesurent alors 15-22 cm et ont la même coloration que les adultes.

 

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Éclosion © T. Angermayer

 

Alimentation :

 

La Couleuvre à collier se nourrit essentiellement de grenouilles rousses ou vertes, mais elle dévore aussi rainettes, crapauds et tritons et même des poissons de petite taille (carpes, carassins, goujons, etc.). Parmi les amphibiens, la couleuvre semble ne dédaigner que le crapaud sonneur et la salamandre. Dans des biotopes plus secs elle chasse des micro-mammifères. Les jeunes se nourrissent surtout de têtards, d'insectes et de poissons de petite taille.

 

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Couleuvre à collier avalant une grenouille rousse © B. Münker

 

 

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Couleuvre à collier attaquant un crapaud commun © Georges Lignier

 

 

Écologie :

 

La Couleuvre à collier a de nombreux prédateurs : les rats et les fourmis peuvent détruire sa ponte, et les toutes jeunes couleuvres peuvent être la proie de carabes, de la grenouille rieuse, ou de poissons. De nombreuses espèces d'oiseaux les apprécient également : hérons, grèbes et plongeons, cigognes, buses et busards, serpentaires, corvidés, pies-grièches et merles. On a même vu des moineaux domestiques s'attaquer à des couleuvres à collier fraîchement écloses. Cette foule de prédateurs n'exerce pas une pression suffisante sur l'espèce pour la menacer. Mais, bien que localement très fréquente, la Couleuvre à collier commence à se raréfier. Trop de plans d'eau sont ouverts aux baigneurs et aux sports aquatiques, les roselières qui bordent les lacs sont souvent détruites, et de nombreuses zones marécageuses sont assainies.

 

Le bruit que fait la Couleuvre à collier en se déplaçant fait souvent fuir sa proie favorite, la grenouille. La couleuvre réagit surtout au mouvement et ne reconnaît une grenouille posée près d'elle que lorsqu'elle prend la fuite ou si elle la touche par hasard de la langue. La proie est saisie n'importe comment et avalée vivante, soit les pattes, soit la tête en premier. Quand une Couleuvre à collier est poussée dans ses retranchements, elle s'enroule en « galette » et écarte ses côtes pour s'aplatir au sol. Elle peut aussi redresser l'avant du corps, siffler fortement en agitant la langue, et donner des coups de tête en direction de l'ennemi. Si elle est saisie en dépit de ces manœuvres d'intimidation, elle cherche à se dégager, frappant de son corps à droite et à gauche, et émettant de son cloaque un liquide blanc craie nauséabond qui imprègne longtemps les mains et les vêtements. Une couleuvre inquiétée peut également « faire le mort ». Elle devient brusquement molle, ouvre la bouche, laisse prendre la langue, et ses pupilles se tournent vers le bord inférieur de la paupière. Quand elle est dans cet état, on peut la tourner et la retourner au sol sans qu'elle ait de réaction. Lorsqu'on la laisse parfaitement tranquille, elle reste généralement assez longtemps immobile, mais se remet rapidement et prend la fuite. La Couleuvre à collier mue plusieurs fois par an. Une mue s'annonce par le ternissement des couleurs et l'obscurcissement des yeux. Pour se débarrasser de sa vieille peau, la couleuvre commence par se frotter la tête sur des objets, afin de détacher la peau des mâchoires supérieure et inférieure. Elle passe alors plusieurs fois entre des racines ou des broussailles pour achever de se déshabiller.

 

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Couleuvre à collier en début de mue © M. Cottet

 

La couleuvre à collier est une espèce protégée. Voir à ce propos la fiche réalisée par l'Onéma.

Une belle vidéo sur la couleuvre à collier due à Julien Perrot, rédacteur de la Salamandre

Source principale :

 

Diesener G. & Reichholf J. (1986). - Batraciens et reptiles Ed. Solar.

17:59 Publié dans Herpétologie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

18/06/2013

La Couleuvre vipérine

Couleuvre-vipérine-logo.jpgLa Couleuvre vipérine

Natrix maura (Famille des Colubridés)

 

par Michel Cottet, herpétologue

 

Il s'agit d'une couleuvre de taille moyenne (0,80 m, au  maximum pour les adultes), de coloration contrastée, à tête nettement distincte du cou et au corps relativement massif. La coloration peut être gris-vert-olive-jaunâtre, orange-jaune, brunâtre ou gris olive. Les motifs de la face dorsale couverte d'écailles carénées se composent d'une rangée de grandes taches anguleuses brun sombre qui peuvent se toucher pour former une rayure en zigzag. Les flancs sont plus clairs que le dos et portent de grandes taches transversales sombres parfois ocellées (avec le cœur plus clair). L'arrière de la tête et de la nuque portent un motif foncé caractéristique, les côtés de la tête sont marqués par une bande qui s'étend de l'œil au coin de la bouche. La face ventrale est blanc-jaunâtre alternant en damiers de taches sombres, parfois ponctuée d’orangé.  

 

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Couleuvre vipérine ©Michel Cottet

 

La Couleuvre vipérine peut être confondue avec la Vipère péliade et la Vipère aspic à cause de sa taille, de sa couleur, de ses dessins dorsaux, de ses écailles carénées et de sa réaction en cas d'agression qui consiste à s'enrouler en spire, à aplatir sa tête et à siffler. Elle est cependant totalement inoffensive. Elle s'en distingue par la pupille ronde des Colubridés. En outre, même si elle joue l’intimidation, elle ne mord jamais.

Si elle est vraiment inquiétée, elle émet par l’orifice anal une substance très nauséabonde et persistante. 

À la différence de sa proche cousine, la Couleuvre à collier, elle ne simule pas la mort en cas de danger.

 

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Couleuvre vipérine. Bain de soleil sur une souche ©Michel Cottet

 

Les adultes se nourrissent de petits poissons, d'amphibiens. Les jeunes chassent les alevins ou les têtards. La Couleuvre vipérine passe toute sa période d'activité (avril à octobre) dans les cours d'eau ou à proximité immédiate. Elle ne revient sur la rive que pour se réchauffer.

 

La période d'accouplements est de mars à mai, et les femelles pondent de mai à juin une vingtaine d'œufs parmi des racines ou dans les tanières abandonnées. Les petits naissent entre août et septembre.

 

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Couleuvre vipérine. Bain de soleil sur une souche ©Michel Cottet


La Couleuvre vipérine vit dans le centre et le sud de la France près des lacs, marais, cours d'eau, fleuves y compris. On la trouve aussi dans la Péninsule ibérique, le sud-ouest de la Suisse, le nord-ouest de l'Italie, la Sardaigne, les Baléares, les îles d'Hyères et en Afrique du Nord.

 

En limite nord de son aire naturelle de répartition en Franche-Comté, on la rencontre dans la moyenne et basse vallée du Doubs, de la Bienne, de l’Ain, de la Sorne, du Suran et de la Valouse. Cette espèce d’ophidien au statut rare et menacé dans la Région, fait l’objet d’un plan régional d’action de sauvegarde depuis 2010.

 

Plusieurs chantiers bénévoles de restauration de milieux ont déjà été organisés ici en sa faveur par la LPO, ainsi que la Fondation Nature & découvertes. Une petite plaquette de sensibilisation est disponible depuis juin 2013, éditée par la LPO de Franche-Comté. Voir également l'article ci-dessous.

 

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Biotope de la Couleuvre vipérine restauré en 2011-2012

dans la moyenne vallée du Doubs ©Michel Cottet

 

 

 

09:22 Publié dans Herpétologie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

Sensibilisation pour la couleuvre vipérine

LPO_Agirpourlabio_Franche Comté.pngUne plaquette de sensibilisation pour la Couleuvre vipérine

Un serpent à sauvegarder en Franche-Comté

La Couleuvre vipérine est un petit serpent peu connu en Franche-Comté où elle atteint sa limite nord-est de répartition. Elle fait l’objet d’un plan de conservation depuis 2010 tant elle est menacée de disparition en région.

 

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Réalisée par la LPO Franche-Comté avec la participation de la Réserve naturelle régionale de la Côte de Mancy, l’objectif de la plaquette est de sensibiliser le grand public à la protection de cette espèce vulnérable tout en lui fournissant les informations pratiques qui lui permettront de contribuer à sa préservation.



Cette plaquette est financée par l’Union Européenne dans le cadre du Fond européen de développement régional (FEDER) et par la DREAL Franche-Comté.

La plaquette est téléchargeable sur : http://goo.gl/iRVt7

Contacts presse :
LPO Franche-Comté / Nathalie Dewynter –
03 81 50 43 10 - nathalie.dewynter@lpo.fr

LPO Franche-Comté
7 rue Voirin - 25000 Besançon
03 81 50 43 10 - franche-comte@lpo.fr
http://franche-comte.lpo.fr

26/05/2013

Le nouveau coronavirus

coronavirusLe nouveau coronavirus ou
nCoV-EMC


MERS (Middle-East Respiratory Syndrome)

 

Depuis le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) détecté en 2003 (voir image ci-contre), les virologues doivent identifier de nouveaux virus pathogènes et établir leur carte d'identité génétique. Il s'agit de réaliser des tests diagnostiques en urgence et de contrer un éventuel risque de pandémie provoqué par ces maladies totalement nouvelles (maladies dites émergentes), jamais identifiées auparavant dans une zone géographique donnée ou encore affection connue mais dont le virus vient d'être identifié.

 

En 2003, le coronavirus du SRAS s'est propagé dans 30 pays, responsable de 8098 cas et de 774 décès. Le premier cas a été observé en novembre 2002 dans la province de Guangdong (Chine). Le dernier cas de SRAS a été recensé en Chine le 25 juin 2003.

 

Le MERS (Middle-East Respiratory Syndrome)


Il a provoqué le décès, le 24 juin 2012, d'un premier patient en Arabie Saoudite. On a rétrospectivement déterminé que les premiers cas étaient apparus en avril 2012 en Jordanie, à l'hôpital de Zarka, à 25 km au nord-est d'Amman. Au 19 juin, on comptait 64 cas, dont 38 décès.

 

Découvert fin 2012 chez un patient décédé en Arabie Saoudite, ce coronavirus s'est révélé être un "cousin" de celui du SRAS.

 

Le 26 mars 2013, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait le décès en Allemagne d'un homme de 73 ans infecté par ce "nouveau coronavirus" (appelé "nCoV-EMC" (pour nouveau coronavirus) appelé depuis MERS pour Middle-East Respiratory Syndrome. Le patient, originaire des Émirats arabes unis, avait été transporté d'Abu Dabi à Munich quelques jours auparavant. L'OMS signalait alors qu'un total de 17 cas d'infections par ce virus, dont 11 décès, était recensé.

 

Bilan en juin 2013 : le MERS s'est montré particulièrement virulent : 64 cas ont été recensés dans le monde, dont 49 en Arabie Saoudite (32 morts), 2 en Jordanie (mortels), 3 au Royaume-Uni (2 morts), 1 aux Émirats arabes unis (mortel), 2 en France (1 mort), 3 en Italie, 2 au Qatar et 2 en Tunisie.

 

La traque du nouveau virus

 

La traque du MERS est emblématique de la façon dont les grands laboratoires de virologie, les organisations sanitaires nationales et l'OMS se mobilisent face à ces menaces biologiques. Comment détecte-t-on un virus jusqu'alors inconnu chez un patient atteint d'une maladie pulmonaire grave ? C'est le séquençage qui permet de savoir si le virus est connu ou émergent.

 

Une série d'examens est d'abord réalisée sur les prélèvements respiratoires du patient hospitalisé, comme cela a été le cas en juin 2012 à l'hôpital de Djedda, en Arabie Saoudite. Les biologistes utilisent pour cela la technique dite RT-PCR (Réaction en chaîne par polymérase) pour détecter la présence du matériel génétique d'une dizaine de virus respiratoires connus.

 

Lorsque les résultats sont négatifs, un autre outil, la « puce à ADN », va rechercher simultanément la présence d'une centaine de pathogènes ; celle développée par l'Institut Pasteur, à Paris, permet, par exemple, de repérer 126 virus différents. « Pourtant, il arrive que l'on parvienne seulement à identifier un virus de grippe A, sans pouvoir déterminer le sous-type viral, tel que H1N1, H5N1, H9N2... », précise Vincent Enouf, directeur adjoint du Centre national de référence pour la grippe à l'Institut Pasteur (Paris).

 

C'est alors qu'intervient le séquençage, qui permet d'établir la carte d'identité génétique du virus et de la comparer avec celles des banques de données. On peut ainsi savoir s'il s'agit ou non d'un virus connu.

 

Cette opération connaît depuis 2005 une accélération considérable grâce au séquençage à haut débit. La première étape consiste à obtenir une énorme quantité de fragments de tailles différentes correspondant a des régions dispersées de façon aléatoire au sein du génome viral. Des programmes bio-informatiques sophistiqués sont alors mis en œuvre pour assembler, dans le bon ordre, les millions de fragments générés et reconstituer la totalité de la séquence génétique du virus recherché.

 

« En 2003, une équipe canadienne mobilisant de très nombreux chercheurs avait mis une semaine pour séquencer le génome du SRAS. Aujourd'hui, un seul chercheur y parvient en une journée », indique le Pr Lipkin. En septembre 2012, le séquençage à haut débit a ainsi permis à une équipe néerlandaise, qui venait de recevoir des prélèvements respiratoires d'un patient saoudien, de déterminer que l'agent causal était bien un nouveau coronavirus (MERS).

 

La découverte a pu être annoncée le 20 septembre sur le site Internet ProMED, puis, une semaine plus tard, l'équipe du Pr Christian Drosten, de l'université de Bonn (Allemagne), rapportait la mise au point d'un test de détection moléculaire par « RT-PCR en temps réel » dans la revue en ligne Eurosurveillance. Afin de rapidement valider ce test pour une utilisation à grande échelle, plusieurs laboratoires internationaux ont utilisé un gène synthétique, mimant le vrai virus, mais construit par voie chimique à partir de la séquence génétique publiée. « II nous a servi à vérifier que notre test détectait bien la présence du nouveau virus qu'il est censé rechercher, précise le Pr Jean-Claude Manuguerra, responsable de la Cellule d'intervention biologique d'urgence à l'Institut Pasteur (Paris). Nous avons pu disposer de ce test dès le 20 octobre 2012. Nous étions donc opérationnels lors des premiers cas d'infection par le MERS à Valenciennes et à Lille début mai. Imaginez si nous n'avions pas eu cet outil à temps ! »


L'analyse des deux cas français a aussi montré que la période d'incubation, entre neuf et douze jours, pouvait dépasser celle auparavant observée dans les cas similaires survenus au Royaume-Uni. Cela a d'importantes conséquences en pratique clinique, tant pour évoquer un cas probable que pour exclure un cas suspect. « il a fallu, pour les épidémiologistes de l'Institut de veille sanitaire (InVS), identifier dans l'Hexagone et suivre pendant dix jours 123 personnes ayant été en contact avec le premier patient, mais aussi 39 autres de l'entourage du second patient, qui avait été contaminé par le premier dont il partageait la chambre a l'hôpital », confie le Pr Arnaud Fontanet, chef de l'Unité de recherche et d'expertise épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur. Autre impératif : affiner la description de la nouvelle maladie dans ses symptômes typiques et atypiques (comme la possible survenue d'une diarrhée isolée avant les signes respiratoires) et ses facteurs de risques (immunosuppression), avec mise à jour régulière sur Internet.

 

Un cousin du virus du SRAS

 

Depuis la panique mondiale provoquée par l'épidémie due au coronavirus du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), tout nouveau coronavirus responsable de maladie sévère est observé avec quelque inquiétude. Cette vaste famille de virus comprend beaucoup de virus bénins, ne déclenchant rien de plus qu'un banal rhume. Mais le "nCoV-EMC" semble pour le moins agressif au vu du nombre de décès survenus parmi les cas recensés. C'est en septembre dernier que la première alerte de l'OMS autour de ce nouveau virus est survenue : un patient de 49 ans, de nationalité qatarie, s'était rendu en Arabie Saoudite peu de temps avant de tomber malade et avait été traité pour une infection respiratoire grave dans un hôpital à Londres. Il avait contracté un virus jusque-là inconnu.

 

coronavirus

 

L'agence britannique pour la protection de la santé a comparé le virus de ce patient à un autre virus, isolé en Arabie Saoudite en juin 2012 chez un patient de 60 ans, qui venait d'être séquencé au Centre Médical Erasmus à Rotterdam (Pays-Bas) : il s'agissait du même "nouveau coronavirus".

 

Comme lui, hCoV-EMC appelé désormais le MERS, entraîne des complications respiratoires majeures, voire des défaillances de certains organes (reins). Fin mars, il n'avait été dépisté que chez quinze patients, mais neuf en étaient morts. On est encore loin de la pandémie, mais le mode de transmission de ce virus préoccupe : si son origine est animale (chauve-souris), il pourrait désormais se transmettre d'homme à homme. De nouveaux cas ont en effet été confirmés en Angleterre en février, chez des personnes n'ayant pas voyagé.

 

Un homme âgé de 65 ans, avait été hospitalisé à l’hôpital de Valenciennes le 23 avril 2013, après un séjour à Dubai, pour des troubles digestifs puis transféré au CHRU de Lille où l’infection par le MERS a été confirmée le 7 mai. Dans son cas, les praticiens ont mis en évidence ce coronavirus et le patient a été placé mis sous assistance respiratoire. Il est malheureusement décédé fin mai 2013. Durant les trois jours d'observation, il a eu le temps de contaminer son voisin de chambre dont l'état respiratoire s’est rapidement dégradé. Il a dû être placé sous assistance respiratoire par respirateur au même service des urgences à Lille.

 

La contamination homme/homme est ainsi avérée et tous les voyageurs qui ont pu être en contact avec ce touriste ont été contactés. Fin mai 2013, 38 cas d’infection au nouveau coronavirus ont été rapportés dans le monde ; 21 sont décédés.

 

En ce qui concerne les autorités, aucune consigne particulière n'a été donnée, si ce n'est de signaler à son médecin traitant ou au centre 15 tout symptôme évocateur (toux, troubles respiratoires, fièvre) dans les jours qui suivent un voyage au Proche ou Moyen-Orient. Et bien entendu, de suivre les mesures d’hygiène classiques comme le lavage des mains plusieurs fois par jour.

 

Doit-on craindre une épidémie à l'instar de celle qu'avait provoqué le coronavirus du SRAS ? « Le nouveau coronavirus ne semble pas se transmettre facilement entre les individus alors que le virus du SRAS était beaucoup plus transmissible », souligne l'OMS. Si l'organisation ne recommande aucune restriction dans les voyages ou les échanges commerciaux au regard de ce nouveau virus, elle « encourage tous ses États membres à continuer leur surveillance des infections respiratoires aiguës sévères ».

 

Les recherches se poursuivent à travers le monde pour cerner le nouveau coronavirus proche du Sras, qui sévit actuellement au Moyen-Orient. Est-il vraiment similaire à celui du Sras ? Comment se propage-t-il ? Quel est son réservoir naturel ? Peut-il être rapidement éliminé ? Les premiers éléments de réponse n’incitent pas à l’optimisme.

 

Le docteur Christian Drosten et son équipe de l’université de Bonn (Allemagne) suivent à la trace ce nouveau coronavirus du MERS répondant au nom de code hCoV-EMC. Le fait que son réservoir n’a pas encore été identifié est particulièrement inquiétant », explique-t-il.

 

Pour l’heure, les médecins ont constaté que ce coronavirus entraînait une pneumonie sévère, et bien souvent aussi une insuffisance rénale. « Il est effectivement proche du Sras et entraîne le même type d’affections », poursuit Christian Drosten.

 

Un virus qui passerait de l’animal à l’Homme… et vice-versa


À partir de ce constat, l’enjeu est de trouver la porte d’entrée de ce virus dans l’organisme. Utilise-t-il le même récepteur cellulaire que le Sras, ce qui faciliterait grandement l’approche des chercheurs ? « La réponse est clairement non, poursuit Christian Drosten. Et nous ignorons encore le récepteur en question. »

Les scientifiques allemands sont également en quête du réservoir naturel de ce coronavirus. Comme ce fut le cas pour le Sras, la piste menant aux chauves-souris est suivie de près. « Notre étude montre que le hCoV-EMC peut infecter des cellules de différentes espèces de chauve-souris ce qui est totalement inhabituel pour un coronavirus », précise Christian Drosten. Et ce n’est pas tout : « il peut aussi infecter des porcs, ce qui laisse supposer qu’il existe un récepteur commun à ces animaux ».

Pour Christian Drosten, cette nouvelle n’est pas forcément réjouissante. « Si ce récepteur est présent par exemple à la surface des poumons, il est cohérent de penser que ce virus peut se transmettre de l’animal à l’Homme, et ensuite de l’Homme à l’animal, etc. Voilà qui le rendrait particulièrement difficile à éliminer… »


Un virus encore mystérieux


Aujourd'hui, ce nouveau virus reste encore mystérieux, le faible nombre de cas permettant peu de conclusions. L'infection qu'il provoque se manifeste par une pneumonie, une fièvre, des maux de tête, une toux précédant les complications respiratoires, et dans certains cas une insuffisance rénale aiguë. Ni son origine ni son mode de transmission ne sont connus. Le MERS vient-il du monde animal comme beaucoup de virus émergents ? Il semble assez proche de coronavirus isolés chez des chauves-souris, mais cela reste à étudier. Peut-il être transmis d'une personne à une autre ? Plusieurs membres d'une même famille (dont un avait fait un voyage au Moyen-Orient) ont été touchés au Royaume-Uni, ce qui suggère « la possibilité d'une transmission interhumaine limitée » selon l'OMS, qui précise : « il est possible que les membres de la famille infectés aient été exposés à une même source de l'infection dans leur habitation ou sur le lieu de travail».


L'Institut Pasteur s'est préparé à l'éventualité de l'apparition d'une telle maladie sur le territoire français : le Centre national de référence de la grippe comme la Cellule d'Intervention Biologique d'Urgence sont équipés de tests permettant de détecter le virus dans des prélèvements.


Les chauves-souris soupçonnées de constituer un réservoir de virus émergent


Le contact avec ces mammifères, plus fréquent avec l'extension de l'agriculture, est souvent à la source de flambées épidémiques.

Les chauves-souris, dont on compte plus de 1150 espèces, constituent le « réservoir » d'un grand nombre de virus dont celui de la rage, des fièvres hémorragiques Ébola et de Marburg, du virus Hendra, agent d'un syndrome respiratoire et neurologique mortel, et du virus Nipah, responsable d'une encéphalite ou d'une atteinte respiratoire.

 

Les activités humaines — comme une intensification agricole — peuvent favoriser un plus grand contact entre les chauves-souris, les animaux domestiques et les hommes. En 2005, lors d'une flambée épidémique due au virus Nipah au Bangladesh, la source était ainsi du jus frais de dattes contaminées par l'urine ou la salive de chauves-souris frugivores.

 

Dans le cas du SRAS, c'est la Civette palmiste masquée, petit carnivore consommé dans la région de Canton, qui a servi d'hôte intermédiaire entre les mammifères volants et l'homme. Quant au MERS, il est génétiquement proche de  deux virus de chauves-souris découverts en 2006 par des chercheurs de Hong Kong chez le Vespertilion du bambou et la Pipistrelle japonaise, minuscules chauves-souris insectivores.

 

Publiée en mars dans la revue Emerging Infections Diseases, une étude a montré que des coronavirus génétiquement très proches du MERS, mais plus éloignés du SRAS, ont été détectés dans 15 % des échantillons fécaux testés de pipistrelles européennes et 25 % de chauves-souris du Ghana. « Ces données génomiques montrent que des chauves-souris insectivores pourraient constituer un réservoir pour plusieurs coronavirus, qu'il s'agisse de ceux apparentes au MERS, du MERS lui-même et du coronavirus du SRAS ». indique le Pr Christian Drosten (université de Bonn, Allemagne). On ignore comment le MERS a pu passer de la chauve-souris à l'homme, même si les chameaux, les chèvres, et même les chats, ont été suspectés d'être des hôtes intermédiaires.

 

Ce coronavirus dévoile son mode d'action


Les chercheurs hollandais ont trouvé un indice majeur pour expliquer la transmission de ce redoutable virus. L'équipe du centre médical Erasmus, à Rotterdam, a découvert que sa voie d'entrée pour infecter l'homme est un récepteur appelé DPP4, situé sur la membrane de cellules des voies respiratoires ou du rein. Or, cette protéine est présente chez de nombreuses espèces, dont la chauve-souris.

 

"Nous cherchons à bloquer l'interaction entre le virus et cette protéine DPP4, et à découvrir si l'homme ne pourrait pas être contaminé par une autre espèce. Le virus pourrait transiter par le cochon, le chien ou le singe ", explique Bart Haagmans, coauteur des travaux.

 

Pays concernés par les cas confirmés, et pays limitrophes :


Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats Arabes Unis (Dubaï), Irak, Iran, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie, Territoires Palestiniens, Yémen.

 

Diagnostic :


L’infection à MERS se manifeste par une fièvre et des signes respiratoires (toux, pneumonie) pouvant se compliquer par un syndrome de détresse respiratoire aigüe et une insuffisance rénale aiguë.

La période d’incubation est actuellement estimée à 10 jours.

Donc tout patient revenant d'un pays à risque et présentant moins de 10 jours après son retour un syndrome pseudo grippal doit être considéré comme un cas possible.
De même tout patient contact (ex. famille, soignants) d’un cas possible ou confirmé, ayant présenté une infection respiratoire aiguë quelle que soit sa gravité, dans les 10 jours suivant le dernier contact avec le cas possible/confirmé pendant que ce dernier était malade doit être considéré comme un cas possible.


Organisation de la prise en charge des cas suspects


Il convient de ne pas orienter d’emblée le cas vers les secteurs d’accueil des urgences, mais d’organiser directement sa prise en charge avec le SAMU et mettre en place les mesures d'isolement, afin d’éviter le contact avec d’autres patients. Port d'un masque respiratoire type FFP2, désinfection des mains avec un soluté hydro-alcoolique.

Le coronavirus est sensible à l’hypochlorite de sodium (eau de Javel) et à l’éthanol à 70 %.

 

Signalement - Déclaration

 

Tout cas suspect doit être déclaré sans délai à :

-l’ARS de la région où il a été identifié, via la plateforme régionale de recueil des signalements,

-l’InVS par courriel ( alerte@invs.sante.fr)

ou par téléphone (astreinte 24h/24) : 08 20 42 67 15.

En précisant s’il existe des personnes co-exposées ou des contacts étroits à investiguer

Le classement en cas possible sera alors fait par l’InVS en lien avec le clinicien déclarant.

Liste et Coordonnées des « plates-formes régionales de veille et d'urgence sanitaire :

Midi-Pyrénées : ars31-alerte@ars.sante.fr, tel : 08 20 22 61 01

Poitou- Charentes : ars86-alerte@ars.sante.fr, tel : 05 49 42 30 30

Limousin : ars87-alerte@ars.sante.fr, tel : 05 55 11 54 54

Aquitaine : ars33-alerte@ars.sante.fr, tel : 05 57 01 47 90

Rhône-Alpes : ars69-alerte@ars.sante.fr, tel : 0810 22 42 62

Auvergne : ars63-alerte@ars.sante.fr, tel : 04 73 74 48 80

PACA : ars13-alerte@ars.sante.fr, tel : 04 13 55 80 00

Languedoc-Roussillon : ars34-alerte@ars.sante.fr, tel : 04 67 07 20 60

Corse : ars2a-alerte@ars.sante.fr, tel : 04 95 51 99 88

Ile-de-France : ars75-alerte@ars.sante.fr, tel : 0825 811 411

Basse- Normandie : ars14-alerte@ars.sante.fr, tel : 02 31 70 95 10

Centre : ars45-alerte@ars.sante.fr, tel : 02 38 77 32 10

Bretagne : ars35-alerte@ars.sante.fr, tel : 09 74 50 00 09

Haute- Normandie : ars76-alerte@ars.sante.fr, tel : 02 32 18 31 69

Pays de la Loire : ars44-alerte@ars.sante.fr, tel : 0800 277 303

Picardie : ars80-alerte@ars.sante.fr, tel : 03 22 97 09 02

Nord-Pas-de-calais : ars59-alerte@ars.sante.fr, tel : 03 62 72 77 77

Champagne-Ardenne : ars51-alerte@ars.sante.fr, tel : 03 26 66 79 29

Bourgogne : ars21-alerte@ars.sante.fr, tel : 03 80 41 99 99

Franche-Comté : ars25-alerte@ars.sante.fr, tel : 03 81 65 58 18,

hors heures ouvrées : tel : 06 80 92 80 03

Lorraine : ars54-alerte@ars.sante.fr, tel : 03 83 39 28 72

Alsace : ars67-alerte@ars.sante.fr, tel : 03 88 88 93 33

hors heures ouvrées : tel : 06 07 62 87 78

Le numéro vert d’information à destination du grand public 0800 13 00 00 est joignable du lundi au samedi de 9h à 19h.


Sources :

Doctissimo

FuturaSciences

Lettre de l'Institut Pasteur n° 81, mai 2013.

Gozlan M. (2013). - Course de vitesse contre les virus, Sciences et Avenir, n° 797, juillet 2013, pp. 10-13.


NOTA :

Premier cas à Shanghai (Chine), détecté le 19 février 2013, un nouveau virus grippal aviaire vient d'émerger : il s'agit du H7N9. Notification le 31 mars à l'OMS de ce nouveau virus grippal aviaire, après la survenue de trois autres cas. Au 30 mai 2013, on comptait 132 cas et 37 morts.

 

25/05/2013

Expo : Montagnes du Jura

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Informations pratiques à retrouver sur les sites :

www.juramusees.com

www.lejurassique.com

Renseignements : amis.hjura@wanadoo.fr

15/05/2013

Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté - Actualités

Actualité du Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté

 

Au programme : sorties découverte, projections, Assemblée générale, chantier nature, etc.



Ces actions sont menées grâce au soutien financier des partenaires mentionnés sur les pages agenda du site internet www.cen-franchecomte.org

Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté
Maison de l’environnement de Franche-Comté
7, rue Voirin - 25000 Besançon
Tél : 03.81.53.04.20 (ligne directe) – Fax : 03.81.61.66.21
 
***NOUVEAU SITE INTERNET*** : www.cen-franchecomte.org

Ver invasif prédateur de ver de terre

 Ver invasif prédateur de vers de terre et d'escargots

espèces invasives,

Platydemus manokwari :

Un nématode invasif qui menace

escargots et lombrics !

Cliché © Pierre Gros MNHN

 

Ce sont maintenant six espèces de plathelminthes invasifs qui sont signalés en France !

espèces invasives

Carte des départements français envahis en 2013 par

des Plathelminthes terrestres invasifs
 INPN (http://inpn.mnhn.fr)

Carte établie par Jessica Thévenot

 

Des vers plats non indigènes (Platyhelminthes) ont été observés dans treize pays européens. Ils appartiennent aux deux espèces : Bipalium kewense et Dolichoplana striata. Elles sont en grande partie observées dans des serres.

 

En outre, d'autres espèces de l'hémisphère sud telles que le platyhelminthe néo-zélandais Arthurdendyus triangulatus observé au Royaume-Uni, en Irlande et dans les îles Féroé, le ver plat australien Australoplana sanguinea alba en Irlande et au Royaume-Uni et le ver plat australien Blue Garden Caenoplana coerulea en France, à Minorque et au Royaume-Uni.

 

Le Royaume-Uni compte douze espèces non indigènes ou plus, dont la plupart sont des espèces australiennes et néo-zélandaises. Ces espèces peuvent passer à un stade envahissant lorsque des conditions environnementales optimales se produisent. Ces vers plats peuvent alors causer des dommages économiques ou environnementaux.

 

En France à Caen[1], ont été identifiés des vers plats non indigènes de l'espèce Platydemus manokwari de Beauchamp en 1963 (Platyhelminthes, Continenticola, Geoplanidae, Rhynchodeminae). Platydemus manokwari fait partie des «100 espèces extraterrestres les plus pauvres du monde». Des listes de documents géographiques mondiaux, des proies sur le terrain et des proies dans les laboratoires de P. manokwari sont fournies. Cette espèce est considérée comme une menace pour les lombrics et les escargots indigènes partout où elle est introduite.

 

espèces invasives

Platydemus_manokwari

Cliché © Pierre Gros (MNHN)

 

La découverte récente de P. manokwari en France représente une extension significative de la distribution de cette espèce exotique envahissante de la région indo-pacifique vers l'Europe. S'il a échappé à la serre, ce ver plat pourrait survivre à l'hiver et s'établir dans les pays tempérés.

 

L'existence de cette espèce en France nécessite une alerte précoce de cette incursion auprès des autorités de l'État et de l'Union Européenne, suivie de l'éradication du ver plat dans sa localité, un renforcement des mesures internes de quarantaine pour éviter la propagation du ver plat vers et depuis ce site, identifier, si possible, la source primaire probable du ver plat, et repérer d'autres incursions possibles qui pourraient résulter de la dispersion accidentelle des plantes et du sol du site.

 

[1] Justine J, Winsor L, Gey D, Gros P, Thévenot J. (2014) The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France, the first record for Europe: time for action is now. PeerJ 2:e297 https://doi.org/10.7717/peerj.297

 

 En savoir plus :

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Platydemus_manokwari

 

http://bit.ly/Plathelminthe

 

D'autres renseignements sur ce LIEN.

 

Un article sur ce problème : The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France

 

16/04/2013

Expo choc !

Expo choc !

 

par Dominique Delfino

photographe animalier et naturaliste

 

Rendez-vous annuel des photographes professionnels et amateurs, le festival de la photographie animalière et de nature de Montier-en-Der vient de clôturer sa 17ème édition.

Parmi les nombreuses expositions, le travail de Gilles Martin propose une présentation atypique censée nous projeter dans le futur.

Gilles Martin est parti du constat suivant : "La communauté scientifique est unanime pour affirmer que de nombreuses espèces de primates risquent de disparaître à très court terme et définitivement de leur milieu naturel, dans les 10 à 15 années à venir".

La scénographie à forte symbolique de cet événement est censée susciter l’émotion et renvoyer, quelles que soient nos croyances, à notre propre mort ou à celle des êtres qui nous sont chers.

Un travail de réflexion profonde, mais qui pose clairement le problème de la protection de notre environnement dans notre quotidien, y compris pour toutes les petites espèces locales clairement moins symboliques que les grands primates, mais toutes aussi déterminantes.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

 

 

12/04/2013

La Sittelle torchepot

L'agile Sittelle torchepot

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Parmi les oiseaux fréquentant la mangeoire, l'un d'entre eux se remarque particulièrement par son comportement et la beauté de son plumage gris bleuté et orangé.

La Sittelle torchepot est très bruyante. Elle lance des cris aigus quand elle est excitée ce qui permet souvent de la localiser avant de la remarquer.

Très agressive, elle n'hésite pas à chasser les autres oiseaux pour s'imposer à la mangeoire où elle emmagasine dans son bec les graines de tournesol.

Sa façon de se nourrir est particulière. Elle coince la nourriture dans une crevasse du bois ou de l’écorce, et la martèle avec son bec robuste, entraînée par le poids de son corps.

Mais le plus étonnant est de l'observer, suspendue la tête la première, descendre des arbres, bien agrippée au tronc grâce à ses longues griffes.

 

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Cliché © Dominique Delfino

Acrobatique Mésange noire

Acrobatique Mésange noire

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

De l'avis de tous ceux qui assurent un peu de nourrissage hivernal ces derniers temps, les visites des oiseaux à la mangeoire sont beaucoup moins fréquentes.

 

La douceur de la météo, les nombreuses baies qu'offrent les haies n'incitent pas les passereaux à se rapprocher de nos maisons et seules quelques mésanges profitent des graines de tournesol à leurs disposition.

 

Surprise alors, lorsque la plus petite de nos mésanges, la Mésange noire, fréquentant habituellement les forêts de résineux fait une incursion à proximité de la mangeoire.

 

Vive et acrobatique, la Mésange noire se distingue principalement de la Nonnette et de la Boréale par sa tache blanche sur la nuque permettant de l'identifier rapidement.

 

Particulièrement peu craintive envers les humains, la Mésange noire ose se nourrir dans la main lorsqu'on lui tend des graines.

 

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Cliché © Dominique Delfino

Jeux de brume

Jeux de brume

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Ambiance extraordinaire dans la ''côte de Maîche'' en ce début janvier 2014.

Je décide de profiter de l’ensoleillement dont bénéficie le plateau du Haut-Doubs alors que la plaine baigne dans le brouillard.

À mi-parcours, la brume qui recouvre la vallée du Dessoubre laisse entrevoir le soleil illuminer le ciel, les conditions météo locales offrant un va et vient permanent de la brume.

Comme par magie la végétation apparaît quelques instants dans ce fond de vallée, tel cet arbre qui semble vouloir s'imposer dans le paysage.

Mais l'illusion sera de courte durée, le temps de quelques images, avant que la nature décide refermer le rideau.

 

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Cliché © Dominique Delfino

Le fort du Mont-Bart à la verticale

Le fort du Mont-Bart à la verticale

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Je profite d'une mission aérienne pour assurer des prises de vues que seul l’hélicoptère permet de réaliser. Le Mont-Bart domine le Pays de Montbéliard (497 mètres) et il est bien connu pour son fort dont le survol permet de découvrir toute la dimension de cette fortification.

 

Construit de 1874 à 1877, cet ouvrage militaire fut l'un des maillons d'une chaîne nationale de défenses entreprise après la défaite de 1870. Il complète la ceinture fortifiée de Belfort en empêchant son contournement.

 

Un simple baptême, qu'il soit effectué en avion ou en hélicoptère au départ de l'aérodrome de Courcelles, vous permettra de redécouvrir les sites caractéristiques du Pays de Montbéliard.

 

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Clichés © Dominique Delfino

Chevaux comtois dans la neige

Chevaux comtois dans la neige

 

par Dominique Delfino

photographe animalier et naturaliste

 

En balade dans le Haut-Doubs durant le week-end, j'ai pu réaliser ce cliché de chevaux comtois dans la région de Charquemont.

La neige tombée abondamment ces derniers jours offre des paysages somptueux que le soleil illumine dans un silence profond, que seul le manteau neigeux peux générer.

Symboles des paysages du Haut-Doubs , ce sont les petites loges traditionnelles enneigées qui attirent mon regard. Elles caractérisent l'activité liée à l'élevage depuis des générations et lorsque les chevaux comtois prennent la pose devant l'une d'entre elles, pas une seconde à perdre pour saisir la scène à travers l'objectif.

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Cliché © Dominique Delfino

Fleur de givre

Fleur de givre

 

par Dominique Delfino

photographe animalier et naturaliste

 

Les matins givrés de ces jours derniers plantent le décor dans la transparence de la lumière du soleil levant.

Le froid de la nuit a paré la végétation de ces délicats cristaux de glace. Pas de temps à perdre, le soleil ne tardera pas à effacer ce travail de la nature que la lune et les étoiles ont accompagné toute la nuit.

Le contraste que m'offre ce cynorhodon sur fond de ciel d'un bleu pur, concentre toute mon attention.

Équipé de mon objectif 60 mm macro (pour les photographes), je plonge au cœur du sujet et profite de ces éclats de brillance avant que le givre ne se transforme en perle de rosée.

Les curieux qui s'interrogent sur l'édification de ces fleurs de glace, pourront consulter le numéro de décembre 2013 de "Pour la Science".

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Cliché © Dominique Delfino

 

Pas farouches les ours en Alaska

Pas farouches les ours en Alaska

 

Voici des photos de notre ami Patrick Cabrol, c'était en juillet 1993, aux chutes de Brook Falls dans le parc national de Katmai en Alaska.


 
Les légendes, mythes et rumeurs détestables répandues par les anti-ours sont ici clairement démontées !

 

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© Patrick Cabrol

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© Patrick Cabrol

La Panure à moustaches

La Panure à moustaches

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

S'il est un oiseau dépendant des grandes roselières, la Panure à moustaches (appelée également Mésange à moustaches) est bien le symbole de ce biotope particulier. Très discrète au cœur de la roselière, c'est grâce à son chant et au frémissement des roseaux sur lesquels elle évolue, que l'on déterminera sa présence.

Elle se nourrit près de l’eau, souvent à la base des roseaux et grimpe jusqu’en haut de ceux-ci (se nourrissant de leurs graines) avant de s'envoler au-dessus de la roselière où elle parcourt de courtes distances.

Pas évident d'isoler l'oiseau dans le viseur à travers cette végétation, les instants de prises de vues n’excédant pas quelques dizaines de secondes. Plusieurs après-midi d'observation me permettront enfin de réaliser quelques images dont celles de ce superbe mâle que j'ai plaisir à partager aujourd’hui.

 

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Cliché © Dominique Delfino

Chevreuils au bain de midi

Bain de midi

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Qu'elle est belle cette image réalisée le 16 novembre 2013 au matin par mon ami Jean-Louis Vermot-Desroches de Vieux-Charmont.

À l'affût dans la plaine de l'Allan, Jean-Louis surpris par la présence soudaine de chevreuils à ses côtés, trouve rapidement le temps nécessaire pour se saisir de son téléobjectif sous un angle différent afin de saisir la scène de ces animaux traversant à la nage le plan d'eau.

Ce matin-là, très gris, peu de lumière, humide et froid, peu d'activité témoigne le photographe jusqu'à cet instant spontané et heureux qui nous tiens en haleine lors des longues heures d'attente à l'affût.

Transférée presque en direct de son appareil photo par SMS (Ah ! la technique aujourd'hui !), je découvre ce document que je me devais de vous faire profiter sur ce blog.

 

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Cliché © Jean-Louis Vermot-Desroches

 

Jeux de lumière

Jeux de lumière

 

par Dominique Delfino

photographe naturaliste

 

Pour moi, le ciel est un sujet d'inspiration et ce cliché nous ouvre d'autres horizons.

À l'affût dans la roselière d'un très grand plan d'eau, je vis le temps qui passe à observer le ciel filtrer la lumière à travers la tourmente des nuages. La course du soleil s'accompagne de cette masse nuageuse qui progressivement referme le bleu du ciel pour laisser place à un jeu de lumières diffuses avant de s'éteindre et laisser place à la nuit.

Des conditions particulières qui laissent présager une dégradation imminente de la météo, mais d'une harmonie temporelle dont on ne peut se lasser.

 

Jeux-de-lumière-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

Cette image me rappelle un phénomène météorologique très rare appelé skypunch par les anglo-saxons (voir cliché ci-dessous : des cristaux de glace se forment au-dessus des altos-stratus, et traversent la couche de nuages).

 

dominique delfino

 

Sympathique le cochon...

Sympathique le cochon...

 

 par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Les scènes de la vie sauvage s'inscrivent principalement dans mes prises de vues, mais son regard porté sur les animaux domestiques offre quelquefois des instantanés anecdotiques.

L'image de ce sympathique animal de ferme témoigne de la relation qui peut s'installer entre l'homme et l'animal, même quand il s'agit d'un cochon.

Le bruit des grains de maïs s'écoulant dans le seau préparé par le fermier, semble particulièrement attirer l'attention de notre animal, visiblement intéressé et impatient d'en profiter.

Le temps d'une pose rapide afin de profiter de cet instant à la ferme pour un portrait hors du commun à portée d'objectif.

 

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Cliché © Dominique Delfino

Les yeux de la nature

Les yeux de la nature

 

par Dominique Delfino

photographe animalier et naturaliste

 

Belle rencontre et belle image de cet Épervier réalisée dimanche par David Chambon de Dampierre les Bois.

Je souhaite faire partager ce cliché que David a eu la chance de saisir dans la plaine de l'Allan à Brognard.

Après trois longues heures d'observation, la silhouette du rapace frôle l'affût du photographe avant de se poser sur un saule, une quinzaine de mètres plus loin.

Trente secondes pour identifier cette femelle d'Épervier et réaliser tout juste trois images avant que l'oiseau ne poursuive sa chasse  essentiellement composée d'oiseaux.

Ce rapace repère à vue ses proies et les attaque par surprise en débouchant comme l'éclair de derrière un mur, une haie, un arbre, avec seulement un taux de réussite des attaques qui avoisine les 10%.

Des heures de patience bien récompensées pour un cliché inattendu.

 

dominique delfino,épervier,

Cliché © David Chambon