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21/03/2019

Sorties nature

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13/12/2018

L'univers des champignons

L'univers des champignons

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Les champignons constituent à eux seuls un univers captivant qui laisse encore place à de nombreuses découvertes et interrogations. Partout où la vie s'est développée les champignons sont présents sous une forme ou sous une autre.

 

Du plus imposant au plus microscopique, leurs couleurs, leurs apparences sont étonnantes et fascinent par leur diversité.

 

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Amanite Tue-Mouches

Cliché © Dominique Delfino

 

Présents dans de nombreux milieux, c'est en forêt que les champignons sont les plus abondants. Leur temps de croissance varie de quelques heures à plusieurs jours voire même plusieurs années pour certains polypores.

 

L'automne est la période idéale partir à la cueillette de champignons à condition bien sûr de savoir les identifier. La promenade forestière peut être tout simplement motivée par un esprit de découverte et de contemplation même si certains d'entre eux contribuent largement aux délices de notre gastronomie.

 

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Pleurote en forme d'huître

Cliché © Dominique Delfino

 

 

 

 

 

 

 

      

 

 

 

21/08/2018

10es Journées Mycologiques et Lichénologiques de haute Auvergne

 

10es Journées Mycologiques et Lichénologiques de haute Auvergne

 

organisées par l’Association Mycologique de haute Auvergne

 

 L’Association mycologique de haute Auvergne (AMHA) est heureuse de vous convier à participer aux journées mycologiques et  lichénologiques de haute Auvergne (JMHA) 2018.
 
Ces journées se dérouleront du mercredi 10 au dimanche 14 octobre 2018, en sachant que les lundi 8 et mardi 9 octobre, des sorties préliminaires seront organisées pour les mycologues déjà arrivés sur place.  Il s’agira cette année de la 10ème édition de cette rencontre.  En 10 ans, plus de 1500 espèces de champignons différentes ont été déterminées, dont nombre d’espèces rares.
 
Les JMHA organisées dans le nord du département du Cantal sont accueillies par le bourg de Riom-ès-Montagnes, au cœur du Parc Naturel National des Volcans d’Auvergne.
 
Les sorties sur le terrain se dérouleront dans les différents milieux caractéristiques de la haute Auvergne, hêtraies-sapinières souvent âgées avec beaucoup de bois mort, tourbières, rives d’étang et rus de montagne, saulaies et aulnaie, pinède, pessières, chênaie…, et l’après-midi sera en priorité réservé au travail en salle microscopie. Trois conférences sont prévues.
 
Pour toute demande d’information sur les JMHA 2018 et ou pour recevoir le programme détaillé, ainsi que toutes les informations concernant les différents types d’hébergement, vous pourrez me contacter sur mon adresse mail :

philippe.louasse15@gmail.com


Les inscriptions devraient rester possibles jusqu’à fin septembre.

 

Programme

 

Lundi 8 octobre 2018 (sorties préliminaires)

 

10h00 – Installation des salles microscopie

12h00 – Déjeuner libre

13h30 – Sorties en deux groupes, tourbières de Chastel-sur-Murat ou tourbières Rocher de Laqueuille (Dienne)

17h30 – Présentation des espèces remarquables récoltées ce jour, travail en salle microscopie

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle microscopie

 

Mardi 9 octobre 2018 (sorties préliminaires)

 

8h30 – Sortie hêtraie-sapinière du Falgoux (ou Bois de Cournil, planèze de Collandres)

12h00 – Déjeuner en groupe, pique-nique  

13h30 – Poursuite de la sortie matinale ou travail en salle microscopie

17h30 – Présentation des espèces remarquables

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle microscopie

 

Mercredi 10 octobre 2018

 

8h30 – Sorties en deux groupes : Hêtraie du Bois Mary (Le Claux, la Maurinie) ou rives du Lac de Mont-de-Bélier (St-Étienne de Chomeil)

12h30 – Déjeuner en groupe, pique-nique  

14h00 – Travail en salle microscopie ou sortie informelle Cascade de Cornillou, Coindre, Gorges de la Rhue

17h30 – Ouverture officielle (la Halle de Riom-ès-Montagnes)

19h30 – Dîner libre

21h00 – Présentation des espèces remarquables, travail en salle de microscopie

 

Jeudi 11 octobre 2018

 

8h30 – Sortie en deux groupes dans la vallée du Marilhou (Trizac), espace naturel sensible (ENS) : les ruines de Cotteughes ou le bois de Freydefont

12h30 – Déjeuner en groupe, pique-nique  

14h00 – Travail en salle microscopie ou sortie informelle poursuite de la sortie dans la vallée du Marilhou

17h30 – Présentation des espèces remarquables suivie d’une conférence

19h30 – repas en commun (à confirmer)

 

Vendredi 12 octobre 2018

 

8h30 – Sorties en deux groupes dans les Gorges de la Rhue, forêt domaniale de Maubert et Gaulis (Montboudif, Condat) ou la Combe Noire (Coindre, Saint-Amandin)

12h30 – Déjeuner en groupe, pique-nique

13h30 – Travail en salle ou sortie informelle dans la tourbière de la Crégut (Gorges de la Rhue)

17h30 – Présentation des espèces remarquables suivie d’une conférence

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle de microscopie

 

Samedi 13 octobre 2018

 

8h30 – Sorties en deux groupes, forêt de la Pinatelle (Chalinargues) ou plateau de Montagnac (Saint-Amandin)

12h30 – Déjeuner libre  

13h30 – Travail en salle ou sortie informelle Gorges de la Grolle (Marchastel)

17h30 – Présentation des espèces remarquables suivie d’une conférence

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle de microscopie

 

Dimanche 14 octobre 2018

 

8h30 – Sortie d’initiation « découverte des champignons et des lichens »

10h00 – Ouverture de l’exposition (entrée libre, grande salle sous la Mairie), en matinée jusque 12h30

12h30 –   Déjeuner libre

14h00 –   Poursuite de l’exposition (jusqu'à 18h00).

02/11/2016

Polypore versicolor

Palette de couleurs

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

Le regard levé vers le ciel, je profite de la palette des nuances aux couleurs d'automne que me renvoie le feuillage de la forêt. Pas à pas, au rythme des feuilles qui tombent au sol, je m'attarde à observer les vieilles souches moussues pour essayer de découvrir les champignons de bois qui s'y développent.

 

Les couleurs inhabituelles les confondent dans l'environnement et m'interpellent pour finir par isoler ces champignons au cœur de mon objectif. La matière prend un tout autre sens dans ce dégradé de coloris qui transforme l'image en un tableau quelque peu abstrait.

 

Le regard attentif sur cette ''nature morte'', je m'imprègne de la lumière de ces couleurs et me plonge au cœur de la vie en forêt.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

19/09/2016

Le polypore soufré

Sous la lumière du Polypore

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Un polypore soufré s'accroche au tronc de ce vieux cerisier bordant le canal de Haute-Saône à Brognard. La lumière réfléchie par ce champignon particulièrement bien exposé est flamboyante.

 

Le Polypore soufré est un parasite des blessures de nombreux arbres. Il se rencontre du printemps à l'automne, sur l'écorce de troncs verticaux ou couchés de nombreux feuillus et arbres fruitiers (rarement sur les conifères).

 

Très jeune, ce champignon est considéré comme comestible et apprécié dans certains pays comme les États-Unis.

 

Mais le régal est avant tout pour les yeux à chaque fois que j'emprunte le chemin où s'expose le Polypore.

 

Les rayons lumineux qui le traversent à contre-jour donnent à sa couleur un éclat renforcé par son développement à hauteur d'homme et que mon objectif grand angle permettra de saisir sous cette perspective.

 

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Cliché © Dominique Delfino

03/10/2015

Armillaria mellea

Bouquet d'automne

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

L'automne me conduit à la découverte des paysages de notre région, embellis par les couleurs de saison qui s'imposent progressivement.

 

La vallée du Dessoubre reflète particulièrement cette magie de l'automne, mais le temps couvert de ces derniers jours me fait espérer un soleil radieux afin que flamboie la palette de couleurs.

 

Surprise sur le talus de la petite route : je découvre une superbe place de champignons qui s'offre à moi comme un véritable bouquet d'automne. Quelques images réalisées couché à même le sol pour traduire le volume et que je transmets à un ami passionné par le sujet, Michel Gaillardet, afin d'identifier l'espèce.

 

Cela ne fait aucun doute, c’est l’armillaire couleur de miel (Armillaria mellea). Malgré une décevante saison fongique, ce champignon est relativement abondant et il n’y a guère que cela en ce moment.

 

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Armillaria mellea

Cliché © Dominique Delfino

 

 

24/02/2015

SHNPM : calendrier 2015

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09/12/2014

La chalarose du Frêne

Grave-docteur200.jpgLa chalarose du Frêne

 

(dernière mise à  jour :  30 /03/2019)

 

Un champignon menace nos frênes, rappelant les ravages subis par l'orme avec la graphiose au siècle dernier. Or le frêne représente une essence d'une grande importance écologique et économique qui est ainsi menacée dans son existence.

 

Voir ici une vidéo de France 3 Bourgogne-Franche-Comté

 

À la fin du siècle dernier, une nouvelle maladie, la chalarose est apparue sur le frêne dans l'est de l'Europe. En fait, elle serait originaire d'Asie via la Pologne ou les pays baltes. Cette maladie provoque des symptômes variés à différents niveaux de l’arbre. Sur les jeunes sujets, les premiers symptômes s’observent facilement. Ils se manifestent par une pousse tardive des feuilles et une chute prématurée (dès mi-août), avec apparition de branches sèches au niveau de la cime. Les jeunes rameaux se flétrissent puis se nécrosent. Des chancres se forment et l'on assiste à une descente de la cime. Chez les jeunes sujets, l'atteinte est le plus souvent mortelle. Au niveau du collet, la maladie peut initier des nécroses, qui peuvent être envahies par l’armillaire, ce champignon opportuniste qui se développe à l'automne sur les souches. Chez les sujets adultes, la dégradation semble lente et le taux de mortalité reste, pour l’instant, faible. Cependant leur aspect est nettement dégradé. Leur fonction d’ombrage ou d’ornement s’en trouve compromise.

 

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Le frêne de droite est frappé par la chalarose

(cliché DR)

 

En 2006 une équipe de scientifiques polonais a pu l'isoler, identifier la pathologie due au champignon Chalara fraxinea d'où le nom donné à la maladie. Selon Leslie Constantin, technicienne de l’association des communes forestières du Jura, Chalara fraxineaprovoque notamment une nécrose de l’écorce, qui constitue une protection de l’arbre contre les parasites, le rendant donc plus vulnérable”. Une nécrose qui peut atteindre le pied de l’arbre, provoquant la pourriture du bois et l’exposition à d’autres parasites pouvant accélérer la mortalité des arbres.

 

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Les jeunes frênes atteints subissent d'abord un flétrissement

 

Rapidement les pays voisins ont détecté également la maladie repérée jusqu'en Finlande, en Allemagne, Autriche, Suisse, et depuis 2008, en France, où elle semble bien établie.

 

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L'agent de la chalarose, Chalara fraxinea est un hyphomycète, champignon ascomycète microscopique imparfait au stade asexué (anamorphe) indétectable à l'œil nu. Depuis peu, on connaît son stade parfait (téléomorphe) autrement dit le champignon au stade sexué : Hymenoscyphus pseudoalbidus (Baral. Queioz et Hosoya, 2014).

 

Au stade sexué, ce champignon peut être repéré assez facilement. Au printemps, il suffit de trouver une frênaie contaminée et de repérer au sol des pétioles des feuilles de l'an passé. Lorsque ces pétioles tombés sont totalement noircis, on peut observer de petits champignons blancs qui ressemblent chacun à un petit bouton monté sur un petit pied (jusqu'à 5 mm de diamètre pour un peu moins en hauteur : une loupe est quand même souhaitable pour mieux observer ce petit hyphomycète).

 

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Ces petits carpophores vont émettre des spores qui seront disséminées par le vent. Le vent est en effet le vecteur principal de contamination. La densité de spores est encore importante à 500 mètres de la source, d’où des contaminations possibles des peuplements de proche en proche à l’échelle d’une collectivité. Le transport du bois peut être une source de contamination ainsi que la plantation de sujets provenant d’une zone contaminée.

 

Attention toutefois à bien identifier la maladie, car la mortalité des rameaux n'est pas spécifique à la chalarose et des facteurs climatiques extrêmes peuvent aussi affaiblir l'arbre. D'ailleurs il n'est pas impossible que ces facteurs rentrent en jeu dans l'action de la maladie. Pour être plus sûr de l'identification, il conviendra de repérer des nécroses corticales présentes à la base des rameaux morts, fréquemment sur les petits rameaux latéraux.

 

On a longtemps cru ce champignon cantonné dans les départements d'Alsace-Lorraine, Franche-Comté, en progression lente vers l'ouest ou le sud. Ce sont d’abord la Haute-Saône puis le Pas-de-Calais qui ont été touchés, mais la chalarose est également implantée depuis longtemps aussi en Champagne-Ardenne et Bourgogne et aussi présente dans l'ouest et le sud de la France. Disons que sa carte de répartition est provisoire et en cours d'élaboration (voir ci-dessous la répartition en 2016).

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Dans le Jura, où le frêne représente 4 % du volume des forêts, le parasite est apparu, il y a moins de cinq ans : les premiers signes ont été identifiés en 2010. Il est aujourd’hui présent partout dans le département où le frêne pourrait être totalement décimé, comme ce fut le cas pour l’orme confronté à la graphiose dans les années 80.

 

Dans le Doubs, il est identifié dans différentes localités. Par exemple, le bouquet de frênes qui ombrage l'aire de jeux de la commune de Thise, devra être abattu et brûlé, car, de toute évidence, il est frappé par la chalarose.

 

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En 2002, le ministère de l’Agriculture se voulait encore optimiste : “ Les mortalités arrivent tardivement, elles restent pour l’instant faibles, la dégradation des frênes paraît lente et certains semblent aller mieux ”, indiquait en conclusion un rapport du département de la santé des forêts sur l’avancée de la chalarose du frêne en France. “S’il est indiscutable que la maladie progresse sur  le territoire français comme européen, les facteurs d’occurrence et les conséquences de la maladie sont aujourd’hui encore mal connus. Les premiers constats alarmistes que renvoyaient les symptômes préoccupants dans les houppiers et la rapidité de propagation de la maladie sur le territoire laissaient entrevoir un avenir très incertain pour le frêne. Les résultats des différents suivis installés, en France par le DSF, mais également dans d’autres pays d’Europe, atténuent cette prévision.

Les mortalités arrivent tardivement, elles restent pour l’instant faibles, la dégradation des frênes semble lente, certains arbres ne montrent pas ou peu de symptômes, d’autres se stabilisent ou semblent aller mieux... Cependant, si les arbres adultes peuvent endurer la maladie, cette dernière est souvent létale pour les jeunes frênes et compromet la régénération des peuplements. En France, les dégâts les plus significatifs apparaissent liés aux nécroses au collet. Ces dernières semblent directement liées aux mortalités et aux arbres très dépérissants. Les pays d’Europe contaminés s’accordent sur le fait que si aucun arbre ne semble totalement résistant à la maladie, certains individus reste en relativement bon état sanitaire malgré une forte pression d’inoculum. Cela suggère que ces arbres pourraient être à l’origine d’une population tolérante à la chalarose.”

 

Or, depuis, la situation s’est grandement détériorée et là où le même rapport laissait entrevoir l’existence d’une population "tolérante" à la maladie, les constatations sur le terrain amènent à un tout autre diagnostic : “ N’importe qui peut voir que les frênes dépérissent ” assure Michel Bourgeois, le président de l’association des communes forestières du Jura.

 

En 2014, Serge Outrey, le conseiller général de Nozeroy, a alerté les services du département du Jura de l’avancée de la chalarose dans son canton : “L’an dernier, on a vu les premiers signes sur le Premier plateau. La maladie est chez nous depuis ce printemps”. Dans cette partie du département plus qu’ailleurs, on trouve surtout le frêne dans les haies ou en bord de route. Et c’est à cet endroit que les arbres malades peuvent devenir dangereux : “J’estime à une centaine le nombre de frênes à abattre dans le canton pour éviter les chutes de branches sur la chaussée” indique l’élu.

 

Selon Bruno Guespin, technicien à l’ONF et correspondant du pôle santé des forêts, “la chalarose est présente sur l’ensemble du Jura”. Mais il semble qu’on ait décidé de ne pas trop affoler les collectivités de manière à éviter les coupes massives et une chute des cours.

 

Certes, le frêne n’est pas le bois le plus répandu dans les forêts jurassiennes et sa disparition aurait surtout des conséquences paysagères. À ce stade, on estime que l’impact économique immédiat de la chalarose sera limité : le frêne ne représente que 4 % des volumes de bois commercialisés chaque année par les communes forestières.

 

Mais le phénomène devrait marquer la campagne d’abattage de 2015 : confrontées à l’avancée de la maladie, les communes pourraient être contraintes de se lancer dans un abattage massif. Cela provoquerait une arrivée importante de bois de chauffage sur le marché, ce qui fait craindre une baisse du cours des autres bois de chauffage, le hêtre et le chêne, dont les communes tirent l’essentiel de leurs revenus forestiers. Pour l’heure, on commence seulement à mesurer l’ampleur des dégâts, sans être capable d’en chiffrer les conséquences économiques. “Aucun recensement précis n’a encore été entrepris par les communes” convient le président des communes forestières". Mais Bruno Guespin a déjà une vision très claire de ce qui devrait arriver : “La seule question aujourd’hui est de savoir s’il y aura des survivants. Si les arbres qui sont sains aujourd’hui le seront dans cinq ans.” Car chez les scientifiques, on en est, en effet, à espérer qu’il existe une variété de frênes qui soit capable de résister à la chalarose…

 

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Si les arbres adultes peuvent endurer la maladie, celle-ci est souvent fatale pour les jeunes frênes et compromet la régénération des peuplements.

En fait, les arbres desséchés représentent un dangers pour les promeneurs. L’Office national des forêts vient d’annoncer la fermeture au public de cinq forêts domaniales des Hauts-de-France. L'ONF craint les accidents. C’est pour cette raison que quatre massifs du Pas-de-Calais (Boulogne, Desvres, Hardelot et Vimy) et celui de Nieppe dans le Nord vont être fermés au public dès le 15 septembre 2016 et au moins jusqu’à l’été 2017. Les forestiers constatent en effet un affaiblissement des frênes tel que les chutes d’arbres et de branches sont à craindre le long des 350 kilomètres de chemins de randonnées parcourant ces forêts. Il va falloir près d’une année pour que les fonctionnaires de l’ONF inspectent systématiquement les arbres au voisinage des chemins et abattent les plus dangereux.

 

 

Seul point positif, la qualité des grumes ne semble pas altérée par le champignon. À ce jour, aucun moyen de lutte efficace n’est encore connu et les peuplements de frênes dans l’ensemble de l’Europe sont fortement menacés. La situation est donc préoccupante. Les plus anciens se souviennent assurément des ravages provoqués sur l'orme au siècle dernier par une autre maladie : la graphiose, un champignon (Ophiostoma ulmi) transmis par le scolyte de l'orme (Scolytus scolytus). Les dégâts ont été considérables et l'on a cru que les ormes seraient littéralement rayés de la carte. Même si on peut encore observer cette essence dans nos contrées, notons que les arbres ne deviennent pas si gros qu'autrefois. On ne peut pas s'empêcher de faire le parallèle avec le frêne, même si le recul nous manque un peu.

 

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Au bout de quelques mois, le flétrissement est total

Cliché DR

 

 

Où est la solution ?

 

Pour l'instant, on se contente de brûler les sujets malades pour limiter la prolifération.

 

  • La solution chimique ?

 

Un nombre considérable de maladies pathogènes, parmi lesquels les champignons, sont présents sur de multiples essences et font partie du cycle de la vie de celles-ci. L'Homme a souvent eu recours à des méthodes draconiennes comme les pesticides pour éradiquer les pathogènes des végétaux. L'agriculture intensive est un sinistre exemple où l'Homme finit par empoisonner l'ensemble des chaînes alimentaires. La solution, si elle existe, est probablement naturelle.

 

C'est pourtant fondée sur la chimie la voie choisie par des chercheurs britanniques. Les spécialistes de l’environnement Natural Ecology Mitigation travaillent sur l’élaboration d'une solution à base de fongicides avec la cellule de recherche sylvicole de la Forestry Commission, le International Pesticide Application Research Consortium et les chercheurs du Département des Sciences de la vie du Imperial College.

 

Tim Mott, directeur de Natural Ecology Mitigation, explique le déroulement du projet : "Le produit a été formulé et breveté ; les premiers essais au laboratoire ont été concluants. Nous menons la contre-attaque scientifique engagée contre la maladie des arbres et pensons que l’heure est venue d’accélérer la recherche en laboratoire et de multiplier les essais sur le terrain, afin d’être prêt à faire face à la nouvelle menace."

 

Le produit proposé par Natural Ecology Mitigation a été baptisé CuPC33 – solution biocide / fongicide à base de sulfate de cuivre et d’autres minéraux. L’utilisation du cuivre dans le traitement des maladies fongiques qui sévissent dans les foyers et jardins n’est pas récente ; plusieurs produits à base de cuivre ont déjà été commercialisés avec l’approbation des autorités sanitaires du Royaume-Uni.

 

Les essais en laboratoire montrent la grande capacité du produit à maîtriser le champignon à l’origine des maladies des arbres. Des essais en serres réalisés sur Silwood Park Campus ont montré l’innocuité pour les arbres du produit pulvérisé ou injecté.

 

Selon les chercheurs, le CuPC33 pourrait être disséminé dans les forêts touchées par pulvérisation ou sous forme de brume dense médicamenteuse qui se déposerait sur les feuilles et les branches. Grâce à une technologie d’atomisation du liquide en gouttelettes très fines, ils pensent que 10 litres de CupPC33 dilué suffiraient pour traiter un hectare de forêt, à raison de moins de 60 pence par litre (100 pence = une livre sterling). La main-d’œuvre et les machines seraient à l’origine de la majeure partie du coût total du traitement.

 

Simon Leather, professeur invité du Département des Sciences de la vie du Imperial College London, supervise la recherche sur le terrain à travers Imperial Consultants : "Nous espérons pouvoir mettre au point plusieurs moyens d’appliquer le CuPC33, en fonction des différents types de champignons, de maladies bactériennes et d’espèces d’arbres. Par exemple, une formule de CuPC33 à pulvérisation manuelle permettrait aux jardiniers de traiter leurs plantes décoratives et pourrait contribuer aux efforts visant à limiter la propagation de la maladie."

 

Le CuPC33 est capable de détruire plusieurs des champignons pathogènes qui menacent les arbres et les plantes, dont Pseudomonas syringae (plus connue sous le nom de chancre suintant du marronnier d’Inde) et Phytophthora ramorum, à l’origine de la mort subite du chêne qui touche le chêne et le mélèze. L’équipe de Natural Ecology Mitigation pense que le CuPC33 sera tout aussi efficace dans le traitement du dessèchement des pousses du frêne.

 

"Les arbres adultes ne peuvent pas être remplacés pendant plusieurs générations, mais traités à temps, les arbres malades peuvent encore être sauvés pour nos enfants et leurs familles. Les efforts mis en œuvre pour endiguer la propagation de la maladie en favorisant la santé des arbres par le recours à des éléments fertilisants, ont donné peu de résultats positifs et semblent voués à l’échec. Des mesures rapides doivent être prises dès maintenant, pour éliminer toutes les maladies fongiques envahissantes" conclut Tim Mott.

 

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Cliché DR

 

  • La lutte biologique par virus fongiques : un procédé plus élégant

 

Un projet de coopération entre la Suisse et la Lituanie peut engendrer de nouvelles possibilités de lutte contre cette maladie. Dans ce projet, les populations épidémiques (suisses) et post-épidémiques (lituaniennes) sont étudiées quant à leur virulence, leur diversité génétique et la présence de virus fongiques. Il s'agit aussi de déterminer dans quelle mesure les virus fongiques identifiés peuvent être utilisés pour une lutte biologique contre la maladie.

 

Quels sont les points forts du projet ?

 

  • Comparaison de la diversité génétique et de la virulence entre les populations post-endémiques et endémiques de Chalara fraxinea.
  • Recherche des virus fongiques de Chalara fraxinea par des analyses métagénomiques.
  • Caractérisation des virus fongiques et détermination de leur incidence sur les différentes populations de l'agent pathogène.
  • Étude de l'effet des virus fongiques identifiés sur leur hôte Chalara fraxinea  et évaluation de leur utilité potentielle dans la lutte biologique contre la maladie
  • Publication des résultats de recherche à l'intention de la science et d'un large public.

 

Quels sont les résultats attendus ?

 

  • Données sur l'épidémiologie et la génétique de population de Chalara fraxinea l'agent pathogène de la chalarose du frêne.
  • Clarification de l'hypothèse selon laquelle la virulence d'agents pathogènes invasifs diminue avec le temps.
  • Renseignements sur la présence possible de virus fongiques encore inconnus dans Chalara fraxinea.
  • Connaissances sur l'importance biologique et écologique des virus fongiques trouvés.
  • Évaluation de l'efficacité potentielle de ces virus dans le cadre de la lutte biologique contre la maladie.

 

Ce projet est financé dans le cadre du programme de coopération helvético-lituanien visant à réduire les disparités économiques et sociales au sein de l'Union européenne élargie : projet n° CH-3-ŠMM-OV12.

 

Partenaires du projet : 

 

— Nature Research Centre, Laboratory of Phytopathogenic Microorganisms, Institute of Botany, Vilnius, Lituanie.

— Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, Birmensdorf, Suisse.

Durée du projet : novembre 2012 à avril 2016.

 

 

Une autre parade possible : la sélection d’individus qui ne sont pas affectés par le champignon.

 

Car, heureusement, les frênes sont plus ou moins résistants à la maladie. Identifier cette résistance génétique, c’est le premier objectif du programme « Chalfrax » mené par le Centre national de la propriété forestière (CNPF). Il s’agit de constituer une population de frênes tolérant la maladie en préservant la biodiversité génétique de l’espèce.

 

Le second objectif est de rechercher de nouveaux modes de gestion sylvicole afin de contenir la maladie. Enfin, les forestiers cherchent des alternatives à l’exploitation du frêne. Il n’est en effet plus possible de s’en tenir à la repousse dynamique de cette espèce pionnière qui reconquiert naturellement — comme le chêne — les terres qui lui sont favorables. Si les arbres adultes — d’un diamètre supérieur à 45 centimètres — peuvent encore résister à la maladie, ce n’est pas le cas des jeunes individus qui sont très fortement affectés. Le CNPF estime ainsi que les jeunes peuplements de frênes ne sont plus rentables. On envisage de remplacer cette espèce par des aulnes, noyers, chênes, érables…

 

Consulter également :

http://www.fredon-centre.com/

http://www.fredon-bourgogne.com/

FREDON FRANCHE-COMTE École-Valentin  03 81 47 79 20

 

Liens :

www.bourgogne-nature.fr

blog du maire de Conliège

http://www.wsl.ch/fe/biodiversitaet/projekte/eschentriebs...

https://www.facebook.com/aval.arbre/posts/253993834743829

Vidéo de France 3 Franche-Comté

24/11/2014

Rendez-vous d'automne

Rendez-vous d'automne

 

par Dominique Delfino

photographe naturaliste et animalier

 

Qu'elle est belle cette place de champignons égayant ce petit coin de sapins du bois de Fesches-le-Châtel !

 

Alors que l'an dernier à la même époque j'avais déjà réalisé une telle image exactement au même endroit, je ne résiste pas à l'envie partager à nouveau ce rendez-vous annuel.

 

Les Amanites tue-mouches, fidèles à leur écrin de mousse s'affichent avec leur chapeau rouge vif parsemé de points blancs. Dans son plus jeune âge, ce champignon ressemble à un œuf blanc car il est enveloppé dans une membrane blanche, la volve. Au fur et à mesure que le chapeau s'élargit, la partie supérieure de la volve se déchire en petits morceaux, ce qui donne naissance aux petits points dont il est parsemé.

 

Je profite ainsi d'une période plus humide favorisant le développement des Amanites pour suivre durant quelques jours leur évolution et profiter des différentes phases de la croissance.

 

Couché à même le sol afin que la prise de vue traduise toute la profondeur de ce tableau de la nature, je suis envoûté par cette harmonie de couleurs à moins que… les propriétés hallucinogènes de l'Amanite en soient la raison !

Amanite-tue-mouche-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

07/10/2009

Champignons coprophiles

Champignons coprophiles2_logo1.jpgChampignons coprophiles

 

Quand l’esthétisme se cache dans la crotte

 

par André Guyard

 

Les champignons coprophiles sont des champignons qui croissent sur les excréments animaux.

Pour la plupart, ce sont des Ascomycètes, c’est-à-dire des champignons dont les spores sont formées dans des espèces de sacs ou périthèces remplis d’un bouquet d’utricules appelés asques. Les périthèces émergent hors du support et, phénomène étonnant, à maturation, les ascospores vont être disséminées par une projection hors des asques, comme, par exemple, dans la famille des Ascobolacées.

Au cours de l’année de formation professionnelle à l’école normale, chaque élève-maître devait fournir une monographie. André Bride, professeur de mathématiques et éminent mycologue m’avait trouvé un sujet : les champignons coprophiles.

C’est ainsi que je passai mon automne 1958 à récolter crottes de lapins de garenne et de lièvres, à les observer sous loupe binoculaire, à les dessiner à une chambre claire et à les déterminer avec l’aide de mon mentor. Dessins au crayon, encres de Chine, aquarelles et gouaches : des documents cinquantenaires et… inédits.

Ci-dessous, quelques extraits de cette étude.

 

Euascomycetes.jpg
Différents types d’Euascomycètes
 
Sphaeriales.jpg
Clef de détermination des Sphaeriales
 
Discales.jpg
Place des Ascobolacées parmi les Discales
 
Ascobolacees.jpg
Principaux genres dans la famille des Ascobolacées
 
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Quelques spores des Ascobolacées
Dessins de André Guyard (1959)
 
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Dasyobolus immersus (1)
Dessins de André Guyard (1959)
 
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Dasyobolus immersus (2)
Dessins de André Guyard (1959)
 
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Dasyobolus immersus (3)
Dessins de André Guyard (1959
)
 
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Ascophanus sexdecimsporus
Dessins de André Guyard (1959)
 
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Ascophanus ochraceus
Dessins de André Guyard (1959)
 
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Saccobolus neglectus
Dessins de André Guyard (1959)
 
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Clef des principaux genres dans la famille des Sordariacées
 
Champignons_coprophiles_032-11.jpg
Quelques types de spores chez les Sordariacées
Dessins de André Guyard (1959)
 
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Bombardioidea bombardioides
Dessins de André Guyard (1959)
 
 
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Pleurage decipiens (1)
Dessins de André Guyard (1959)
 
 
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Pleurage decipiens (2)
Dessins de André Guyard (1959)
 
 
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Pleurage curvula (1)
Dessins de André Guyard (1959)
 
 
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Pleurage curvula (2)
Dessins de André Guyard (1959)
 
 
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Pleurage curvula (3)
Dessins de André Guyard (1959)
 
En hommage à André Bride, professeur de mathématiques à l’ENG de Besançon et à Victor Host, professeur de Sciences Naturelles dans le même établissement à qui je dois ma carrière scientifique.
 
Source :
 
Documents inédits tirés de la monographie de André Guyard Ecole Normale d'Instituteurs de Besançon, promotion 1954-1958.

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