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04/04/2011

Le député UMP Jean-Louis Christ : « Il faut démanteler Fessenheim »

Le député UMP Jean-Louis Christ :

« Il faut démanteler Fessenheim »

 

L'Alsace le 02/04/2011 par Simon Barthélémy

 

(Dernière mise à jour : 07/07/2014)

 

Le député-maire de Ribeauvillé n’a pas peur de passer pour un « intégriste ». (Archives Mathieu Lerch)

Le député-maire de Ribeauvillé a demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet la fermeture de la centrale nucléaire alsacienne. Et veut reconsidérer la place de cette « industrie à haut risque ».

Sur la question du nucléaire, la droite alsacienne était jusqu’à présent fusionnelle. Jean-Louis Christ va donc peut-être déclencher une réaction en chaîne en demandant à l’État de démanteler la centrale de Fessenheim.

« J’ai envoyé un courrier à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, pour que soit envisagé le processus de démantèlement de Fessenheim », déclare le député UMP du Haut-Rhin à L’Alsace-Le Pays. La ministre lui aurait promis une réponse rapide et selon le parlementaire, « l’hypothèse d’un démantèlement à partir de 2019 est envisagée »..

« Il me paraît normal que l’on rentre dans ce processus, poursuit-il, car nous n’avons pas de retour d’expérience en terme de sécurité sur les centrales nucléaires de première génération, comme Fessenheim. Or elle est construite dans une zone sismique, avec un canal qui se trouve dix mètres au-dessus, et dans une région où la densité de population est importante. On doit tenir compte de ce qui s’est passé au Japon, un pays qui maîtrise les hautes technologies, mais n’a pourtant pas su faire face à la catastrophe de Fukushima. »

Un « sujet tabou »

À ces questions de sécurité, le maire de Ribeauvillé ajoute un argument économique : « L’Alsace a perdu beaucoup d’emplois et essaie de se concentrer sur son attractivité touristique. Si le moindre incident intervient à Fessenheim, la plus vieille centrale de France, tous ces efforts de valorisation patrimoniale et touristique seront vains. »

Si Jean-Louis Christ ne demande pas un moratoire des projets de centrale en cours (Flamanville, Penly), il remet en cause le tout nucléaire : « 80 % de notre électricité en est issue, cela ne laisse pas assez de place aux énergies renouvelables, pourtant très créatrices d’emploi, et cela absorbe tout le potentiel de recherche, alors que l’Allemagne prend de plus en plus d’avance sur nous dans ce secteur. De plus, les ressources en uranium seront épuisées dans 80 ans. »

Ces arguments sont d’ordinaire plutôt entendus chez les Verts qu’à l’UMP… « Les seuls à les revendiquer sont les mouvements écologistes, reconnaît Jean-Louis Christ. J’ai l’impression que le sujet est tabou dans la classe politique. On a peur de l’évoquer et d’être accusé d’être un intégriste.. Cela me paraît au contraire raisonnable de rappeler que le nucléaire est une industrie à haut risque… »

Nota : Le 15 décembre 2011, la ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a envisagé le démantèlement de Fessenheim.

 

Ajout du 25/01/2013 : À Fessenheim, EDF va renforcer les radiers sous les réacteurs



Suite de la mascarade sur la prétendue « fermeture de la centrale de Fessenheim » : selon la bonne vieille méthode du fait accompli, EDF va dépenser des millions dans la centrale pour dire ensuite « On ne peut pas la fermer alors qu'on vient juste d'y investir de lourdes sommes ! » Notez-bien que ces investissements sont parfaitement inutiles : en cas de fusion de coeur, le radier (la dalle de béton sur laquelle sont posés les réacteurs) sera transpercé, qu'il soit « épaissi » ou non. Une des plus grandes nappes phréatiques d'Europe sera alors irrémédiablement contaminée.

Mais, à nouveau, l'objectif d'EDF n'est absolument pas d'arriver à une « sûreté » qui est en fait impossible à assurer, mais de dépenser de l'argent dans la centrale pour en repousser le projet de fermeture. Le Président Hollande laisse EDF faire, il laisse aussi l'Autorité de sûreté annoncer que la centrale ne sera pas fermée dans les 5 ans, et il a renoncé à débarquer le sarkozyste Proglio de la présidence d'EDF. La guerre « hollandaise » au Mali et au Niger vise donc à assurer l’approvisionnement de Fessenheim – comme de toutes les autres centrales françaises - en uranium volé au Niger.

 

Source :

Article de l'Alsace

Ajout du 7 juillet 2014 : Selon un rapport de la Cour des Compte, l'électricité nucléaire coûte très cher.

 

Des coûts importants de révision de réacteurs vieillissants et des investissements supplémentaires liés à la sûreté font grimper la facture française. Le coût de production de l'électricité d'origine nucléaire a grimpé de 20,6 % entre 2010 et 2013 (de 49,6 € à 59,8 € le MWh). L'électricité nucléaire est donc de plus en plus chère à produire alors que le parc de centrales, dont l'âge moyen atteint 30 ans, devrait avoir amorti ses coûts de construction.

 

Un paradoxe qui n'en est pas vraiment un. Pour pouvoir allonger la durée de vie des centrales, EDF doit procéder à une révision complète des réacteurs. Ces coûts de rénovation sont alourdis par les nouvelles normes issues de la catastrophe de Fukushima. Résultat : ils explosent avec + 117 %.

 

Autres incertitudes : les factures de la gestion des déchets radioactifs et du démantèlement des centrales en fin de vie. La Cour des comptes souligne que les évaluations financières d'EDF et de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs sont bien plus basses que celles d'autres pays nucléarisés.

 

fessenheim,sortir du nucléaire

(document Sciences et Avenir, n° 809 juillet 2014 p. 20)

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