03/08/2019
Moustique tigre : identification
Moustique tigre : comment le reconnaître à coup sûr ?
Par Hugo Jalinière le 15.07.2019 Sciences et Avenir
Taille, comportement, couleur ou environnement, certains traits caractéristiques permettent d'identifier cet insecte sans faille.
Taille du moustique Aedes albopictus
Aedes albopictus
L'implantation du moustique-tigre (Aedes albopictus), potentiel vecteur de maladies tropicales comme la dengue, le chikungunya ou zika , se poursuit en France, dont la période de présence sur le territoire métropolitain va de mai à novembre. Et "la propagation est extrêmement rapide", expliquait en 2015 à Sciences et Avenir Rémi Foussadier, responsable de l'entente interdépartementale de démoustication en Rhône-Alpes. L'insecte originaire d'Asie se propage en "sauts de puce" et, "une fois installé, il se diffuse en taches d'huile", précise-t-il.
La surveillance de cette expansion territoriale est un souci constant car la présence de ce moustique en métropole, détectée pour la première fois en 2004, a introduit un risque jusqu'ici inexistant : la possibilité d'une épidémie de chikungunya et/ou de dengue, voire de Zika désormais en France métropolitaine. Une inquiétude qui a poussé les autorités à mettre en place un système permettant à n'importe quel citoyen de signaler en ligne la présence du moustique tigre via le site signalement-moustique.fr. Une méthode qui permet de suivre au plus près sa colonisation du territoire. Mais comment le reconnaître à coup sûr parmi les 67 espèces différentes de moustique répertoriées en France ?
La fiche d'identité d'Aedes albopictus
On entend souvent dire que le moustique tigre est facile à reconnaître en raison de ses rayures caractéristiques. Oui, sauf qu'en réalité l'espèce est si petite — à peine 5 mm — que cette indication n'est pas d'une grande utilité. À moins que celui-ci ait été délicatement tué. Ecrasé, il peut en effet devenir difficile à identifier... Toutefois, si vous parvenez à l'observer immobile, et de près, vous ne pourrez pas passer à côtés de ses couleurs caractéristiques : un corps très noir avec des rayures ou taches blanches, sur les pattes comme sur l'abdomen. Plutôt semblable au zèbre qu'au tigre donc.
© EID Méditerranée / J.-B. FERRE
COMPORTEMENT. Le vol du moustique tigre est relativement lent, ce qui le rend assez facile à écraser. Surtout, il fait partie des espèces qui piquent en journée, avec un pic d'activité au lever du jour et au crépuscule. Une information précieuse pour son identification. En effet, un moustique qui vous tourne autour alors que vous vous couchez (après le coucher du soleil) n'a que d'infimes chances d'appartenir à l'espèce tigre. Sa période d'activité cours de mai à novembre. L’espèce est adaptée à l'environnement humain et se développe préférentiellement dans des environnements péri-urbains, ainsi que dans des zones urbaines très denses. Venu d'Asie, sa "plasticité biologique" lui a permis de coloniser plus de 60 pays dans le monde et il fait désormais partie des 10 espèces les plus invasives.
>> Pour en savoir plus : Le site de l'EID Méditerranée
>> Moustique tigre : ce qu'il faut savoir pour s'en prémunir
20:50 Publié dans Insectes, Médecine, Nature et santé, Parasitologie | Tags : moustique-tigre, aedes albopictus, dengue, chikungunya, zika, hugo jalinière, sciences et avenir | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
21/05/2019
Journée mondiale des abeilles
Journée mondiale des abeilles :
Leur disparition pourrait
causer des millions de morts
Par Sciences et Avenir le 20/05/2019
Le déclin des pollinisateurs pourrait augmenter la mortalité mondiale de près de 3 %, selon une étude prospective. Preuve que les destins des abeilles — dont la journée mondiale est le 20 mai — et des humains sont étroitement liés.
Cliché DR
Le 20 mai fut la Journée mondiale des abeilles selon les Nations unies. Cette journée vise à "attirer l'attention de tous sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs, sur les menaces auxquelles ils sont confrontés et à leur importante contribution au développement durable". L'organisation explique avoir choisi cette date car elle "coïncide avec l'anniversaire d'Anton Janša, qui, au XVIIIe siècle, fut le pionnier des techniques apicoles modernes dans sa Slovénie natale et rendit hommage à l'abeille pour sa capacité à travailler dur tout en n'ayant besoin que de peu d'attention".
Jusqu'à 1,4 million de morts supplémentaires par an
Le déclin global des pollinisateurs — essentiellement des abeilles et d'autres insectes — pourrait provoquer jusqu'à 1,4 million de morts supplémentaires par an, soit une augmentation de la mortalité mondiale de près de 3 %, révèle une étude publiée dans The Lancet. Cette accroissement de la mortalité résulterait de la combinaison d'une augmentation des carences en vitamine A et en vitamine B9 (contenues dans nombre de fruits et légumes), vitales pour les femmes enceintes et les enfants, et d'une incidence accrue des maladies non transmissibles comme les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et certains cancers. Tels sont donc les phénomènes que provoqueraient, par le biais de modifications alimentaires (liée à la baisse du nombre de fruits, légumes, noix et graines), un effondrement de la population des pollinisateurs. Les carences en vitamine A et vitamine B9 peuvent atteindre les yeux, ce qui peut entraîner la cécité, et provoquer des malformations du système nerveux.
71 millions de personnes carencées en vitamine A
Ces effets sur la santé toucheraient les pays développés et en développement, selon cette étude. Selon un scénario d'élimination complète des pollinisateurs, 71 millions de personnes dans les pays à faibles revenus pourraient se retrouver carencées en vitamine A, et 2,2 milliards, qui ont déjà une consommation insuffisante, verraient leurs apports se réduire encore. Pour la vitamine B9, ce sont 173 millions de personnes qui deviendraient carencées et 1,23 milliard de gens qui verraient leur consommation déficiente se détériorer encore. Une baisse de 100 % des "services de pollinisation" pourrait réduire les approvisionnements mondiaux en fruits de 22,9 %, en légumes de 16,3 %, et de 22,9 % en noix et graines, mais avec des disparités selon les pays.
En somme, ces changements alimentaires pourraient augmenter la mortalité mondiale annuelle par les maladies non transmissibles et celles liées à la malnutrition de 1,42 millions de décès par an (+ 2,7 % de mortalité globale annuelle), selon l'étude dirigée par le Dr Samuel Myers (Boston, Etats-Unis, Harvard TH Chan School). Une perte des services de pollinisation limitée à 50 % équivaudrait à la moitié (700.000) de la mortalité supplémentaire qu'entraînerait la suppression totale des pollinisateurs, selon ces estimations.
CO2. Une autre étude, publiée dans The Lancet Global Health, quantifie une menace spécifique, jusqu'à présent jamais mesurée, pour la santé mondiale provenant des émissions de dioxyde de carbone (CO2) dues à l'activité humaine. Selon cette seconde étude, la réduction de la teneur en zinc des cultures vivrières importantes liées à l'augmentation des concentrations de CO2 dans l'atmosphère exposera au risque de carence en zinc (retard de croissance, problèmes de défenses immunitaires, morts prématurées) 138 millions de personnes supplémentaires dans le monde d'ici 2050. Par ailleurs, avec la Fondation Rockefeller, The Lancet publie un rapport sur les changements environnementaux "qui vont bien au-delà des changements climatiques et menacent les progrès en matière de santé réalisés au cours des dernières décennies".
09:42 Publié dans Actualité des Sciences, Biologie, Environnement-Écologie, Insectes, Nature et santé | Tags : abeilles, journée nationale des abeilles, science | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
08/05/2019
Vers un monde sans insectes
Vers un monde sans insectes
Par Loïc Chauveau
Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°867 (mai 2019).
Avant le rapport de Ipbes, une étude démontrait déjà que 40% des espèces d’insectes sont menacées d’extinction. Or leur rôle est essentiel pour la pollinisation des plantes, la fertilisation des sols et la lutte contre les ravageurs.
Début mai 2019, le rapport de l'Ipbes, la plateforme des experts pour la biodiversité et les écosystèmes, dressait un constat terrifiant de l'état de la biodiversité dans le monde. Plus d'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction. Trois mois plus tôt, une autre étude avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur le sort funeste qui attend les insectes, laissant entrevoir une planète qui ne zonzonne pas, ne stridule pas, ne pique pas… et ne serait donc pas viable ! Comme le rappelle Francisco Sanchez-Bayo, chercheur à l'Institut d'agriculture de Sidney (Australie) dans un retentissant article paru en février 2019 dans Biological Conservation. En compilant les résultats de 73 études sur l'évolution des populations d'insectes au cours des dernières décennies, ce scientifique a révélé que 40 % des espèces sont menacées d'extinction. Les ordres des lépidoptères (papillons), des hyménoptères (abeilles) et des coléoptères (scarabées) sont les plus en danger dans les milieux terrestres tandis que les odonates (libellules), les plécoptères (Perles) et trichoptères (Phryganes) et les éphéméroptères se font plus rares dans les écosystèmes des lacs et rivières. Si le résultat a ému l'opinion publique, il n'a étonné aucun des écologues et entomologistes versés sur la question. "Ce n'est qu'une triste confirmation de ce que nous constatons depuis des décennies. Les insectes sont toujours moins nombreux et leurs aires de répartition se réduisent et se fractionnent", tranche Xavier Houard, coordinateur des projets de conservation à l'Office pour les insectes et leur environnement (Opie, France).
Apollon (Parnassius apollo)
Une chute drastique du nombre d'espèces et de la densité d'individus qui les composent
Et l'inventaire effectué par l'étude australienne n'est qu'une triste litanie… Pêle-mêle, les chercheurs notent ainsi qu'aux Pays-Bas, 11 des 20 espèces les plus communes de papillons ont décliné tant en présence qu'en abondance entre 1992 et 2007 ; en Europe centrale, 48 des 60 espèces de bourdons les plus répandues ont diminué en effectif lors des 130 dernières années ; au Royaume-Uni, 49 des 68 espèces de scarabées étudiés sur 11 sites ont vu leur nombre baisser dramatiquement en quinze ans…
En 2017, une équipe anglo-néerlandaise était parvenue à englober tous les ordres d'insectes. En comparant, à vingt-sept ans d'intervalles, les prises effectuées par les mêmes pièges sur les 63 mêmes sites protégés d'Allemagne, les chercheurs ont pu déterminer que la biomasse totale des insectes avait baissé en moyenne de… 76 %. Certes, 71 études sur 73 analysées par Francisco Sanchez-Bayo ont été menées en Europe et aux États-Unis, là où se trouvent la majorité des chercheurs et des fonds nécessaires pour compter ces minuscules animaux. Mais le résultat peut être extrapolé à la Terre entière. "Si on menait le même genre de travail en Afrique, on aurait des résultats encore pires", affirme ainsi Paul-André Calatayud, chercheur à l'Institut pour la recherche et le développement (IRD) et collaborateur du Centre international de physiologie et d'écologie des insectes (Icipe) basé à Nairobi (Kenya).
La Petite Tortue (Aglais urticae)
Les responsables de la chute de biodiversité identifiés
Et cela fait un sacré vide car la biomasse des arthropodes est quatre fois supérieure à celle des vertébrés. Toute cette masse vivante disparaît sans qu'on s'en aperçoive. Pour la rendre plus visible, les entomologistes en appellent aux souvenirs des automobilistes nettoyant autrefois à grand-peine des parebrise maculés l'été par les insectes écrasés. Les coups de raclette sont, hélas ! aujourd'hui beaucoup moins fréquents. En 1993, Jean- Pierre Chambon, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), avait eu l'idée de placer des plaques engluées à l'avant de voitures. Un premier groupe de véhicules avait sillonné la région de Fontainebleau (Seine-et-Marne), tandis qu'un autre roulait dans le parc naturel régional des Vosges du Nord (Moselle et Bas-Rhin). Le premier s'était révélé plus "productif" avec une moyenne de 164 insectes écrasés au kilomètre, contre 79 dans les Vosges. Quel serait le résultat aujourd'hui ? "Personne n'a l'argent pour renouveler cette expérience dont le résultat, de toute façon, est connu d'avance", persifle Xavier Houard.
Dans son étude, Francisco Sanchez-Bayo propose une hiérarchie des causes de ce déclin massif : en tête, la perte des habitats favorables du fait de l’agriculture intensive et de l’urbanisation. Puis viennent l’épandage de pesticides et d’engrais chimiques, l’impact des espèces invasives et des pathogènes et - enfin - le réchauffement climatique "qui a peu d’influence car les arthropodes sont à sang froid", rappelle Xavier Houard. Que l’agriculture et l’artificialisation des sols soient les principaux responsables de l’éradication en cours n’étonnera personne. "L’insecte est perçu comme un ennemi par l’humain", déplore Olivier Dangles, directeur de recherche à l’IRD. Avec, à première vue, de bonnes raisons : 25 à 80 % des cultures dans le monde sont englouties par les ravageurs, des pertes qui pourraient nourrir un milliard de personnes. Les seuls insectes invasifs, tel le moustique-tigre, coûtent, chaque année, 62 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter 6 milliards d’euros dus aux maladies qu’ils propagent.
Un rôle de fertilisateurs et de lutte contre les ravageurs
"Le problème est que la lutte contre les organismes néfastes a également des conséquences sur leurs prédateurs qui permettent précisément de lutter contre eux", rétorque Olivier Dangles. Les services rendus par les insectes sont en effet bien plus importants que les inconvénients. Les arthropodes sont essentiels pour la pollinisation des plantes à fleurs, qui représentent plus de 80 % de l’alimentation humaine en végétaux. En 2013, l’Inra a ainsi estimé à 153 milliards d’euros le service rendu gratuitement tous les ans par ces pollinisateurs dont, bien sûr, les abeilles domestiques, soit 10 % de la valeur totale de la production alimentaire mondiale. En outre, les collemboles, diptères, bousiers, fourmis, etc. séquestrent le carbone dans le sol et recyclent la matière organique essentielle pour la fertilité des sols. Une étude américaine évalue leur rôle de fertiliseurs et de lutte contre les ravageurs à 50 milliards d’euros annuels. Or, en dépit de la recherche d’insecticides de plus en plus sélectifs, la solution chimique (35 milliards d’euros dépensés dans le monde) continue de les frapper sans discrimination comme le prouve la baisse massive et continue du nombre d’insectes.
Ces constats poussent la recherche à investir dans les solutions dites de biocontrôle. "Plutôt que de diffuser largement un produit qui affecte tout l’écosystème, appuyons-nous plutôt sur le fonctionnement naturel qui veut qu’une espèce ait toujours un prédateur", résume Paul-André Calatayud. Favoriser les auxiliaires des plantes pour repousser les ravageurs est une stratégie qui a connu quelques succès importants. Au début des années 1990, l’introduction en Afrique d’une petite guêpe parasitoïde (Cotesia flavipes) a permis de faire reculer les dommages d’un lépidoptère (Chilo partellus) dont la chenille se nourrit des feuilles du maïs. "En vingt ans, cette guêpe a préservé plus de 160 millions d’euros de revenus au Kenya et sauvé de la faillite 130 000 agriculteurs", raconte Paul-André Calatayud. En France, 100 000 hectares de maïs (sur 2,8 millions consacrés à cette culture) sont traités tous les ans contre la pyrale à l’aide du trichogramme, petit hyménoptère qui pond sur la chenille de ce papillon ravageur.
Toutes ces pistes impliquent une meilleure connaissance des insectes et de leurs interactions avec les plantes et les bactéries. Or, le savoir en la matière reste lacunaire. "Si nous avons pu établir une liste rouge des espèces menacées en France de papillons de jour, de libellules et d’éphémères, c’est parce qu’ils intéressent beaucoup de monde pour leur beauté, reconnaît Florian Kirchner, chargé du programme espèces à la branche française de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Il est bien plus difficile de connaître l’état des populations et les régions de présence d’ordres entiers plus discrets."L’étude de Francisco Sanchez-Bayo vient opportunément rappeler que le zonzonnement et la stridulation du monde sont en train de s’atténuer pour le plus grand malheur de toutes les autres espèces, dont la nôtre.
Des conséquences sur les oiseaux
Tous les ans, les oiseaux ingurgitent 400 à 500 millions de tonnes d’insectes, a révélé en 2018 une étude de l’université de Bâle (Suisse). C’est plus que ce que consomme en viande et poisson l’humanité entière ! Pas étonnant donc que ces prédateurs subissent les conséquences de la disparition de leurs proies. En mars 2018, le Muséum national d’histoire naturelle (Paris) annonçait ainsi que 30 % des oiseaux des campagnes françaises ont disparu en quinze ans. Avec un tiers d’alouettes des champs, de fauvettes grisettes et de bruants ortolans en moins, c’est un "printemps silencieux" que dénoncent les chercheurs.
10:15 Publié dans Actualité des Sciences, Environnement-Écologie, Insectes | Tags : monde sans insectes, loïc chauveau, sciences et avenir, ipbes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
09/04/2019
Site Natura 2000 Petite Montagne du Jura. Ça grouille dans la mare
Site Natura 2000 Petite Montagne du Jura.
Ça grouille dans la mare !
Sortie / pique-nique autour de l'eau
Non, il ne s’agit pas de déguster des cuisses de grenouilles ou des brochettes de libellules ! Mais plutôt de discuter ensemble de la vie d’une mare, des espèces incroyables qui la peuplent, des bons gestes pour l’entretenir… Tout en partageant pique-nique et boissons (on essaiera quand même de ne pas trop parler la bouche pleine).
Sortie organisée samedi 27 avril
Rendez-vous à 11h devant la mairie de Maisod (prévoir un pique-nique)
Inscription au 03 84 48 85 15
Animé par Jura nature Environnement
L’équipe Natura 2000
Site Natura 2000 Petite Montagne du Jura
http://petitemontagnedujura-n2000.fr
natura2000@petitemontagne.fr
03 84 25 39 78
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02/04/2019
Site NATURA 2000 PROGRAMME 2019 Conférences et sorties NATURE en petite montagne
10:19 Publié dans Biologie, Botanique, Insectes, Invertébrés, Limnologie-hydrobiologie, Ornithologie, Patrimoine franc-comtois et jurassien, Poissons, Sorties terrain | Tags : natura 2000, petite montagne jura, sorties sur le terrain, écologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
21/03/2019
Sorties nature
18:27 Publié dans Art et Nature, Environnement-Écologie, Géologie-hydrogéologie-Climatologie, Herpétologie, Insectes, Invertébrés, Limnologie-hydrobiologie, Mammifères, Mollusques, Mycologie, Ornithologie, Patrimoine franc-comtois et jurassien, Poissons, Sorties terrain | Tags : sorties nature du doubs | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
26/02/2019
Milieux humides, milieux utiles du Jura
Milieux humides, milieux utiles du Jura
Exposition / Causerie
La soirée "Milieux humides, milieux utiles" débutera à 18h30 par une présentation de l’exposition de photographies de Gérard JACQUIER intitulée « Trésors des eaux jurassiennes », et ce jusqu’à 19h45.
Après une courte pause, la soirée reprendra vers 20h30 avec l’intervention de Manon GISBERT, Coordinatrice du Pôle Milieux humides Bourgogne-Franche-Comté (Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté) sur les intérêts et les enjeux associés aux milieux humides.
Exposition/causerie organisée vendredi 8 mars.
Rendez-vous dès 18h30 (exposition) à la médiathèque d'Orgelet, ou à 20h30 pour l'intervention.
Animé par le Pôle Milieux Humides Bourgogne-Franche-Comté.
L’équipe Natura 2000
Site Natura 2000 Petite Montagne du Jura
http://petitemontagnedujura-n2000.fr
natura2000@petitemontagne.fr
03 84 25 39 78
12/09/2018
Éradication définitive du paludisme ?
La première pierre vers l'éradication définitive du paludisme
a peut-être été posée en septembre 2018
Par Audrey Duperron
"Le Monde"
editor express 6 septembre 2018
Le Burkina Faso sera très prochainement le théâtre d’une grande première en Afrique. Mercredi, des chercheurs ont annoncé qu’ils avaient obtenu le feu vert de l’Agence nationale de biosécurité (ANB) burkinabée pour organiser un lâcher de moustiques mâles du genre Anopheles génétiquement modifiés dans la nature. Cette initiative fait partie d’un plan à long terme visant à éradiquer une espèce transmettant le paludisme.
Plasmodium sp., agent du paludisme
Le paludisme est une maladie infectieuse potentiellement mortelle due à plusieurs espèces du genre Plasmodium, maladie qui est transmise à l’homme par la piqûre de moustiques infectés. Ces moustiques, "vecteurs" du paludisme, appartiennent tous au genre Anopheles. Selon l’OMS, cette maladie cause aux alentours d’un million de victimes par an dans le monde. Environ 40% de la population mondiale est exposée à la maladie et 500 millions de cas cliniques sont observés chaque année. La situation est d’autant plus préoccupante que depuis plusieurs années les parasites développent des résistances aux molécules antipaludiques et les moustiques craignent de moins en moins les insecticides. Aujourd’hui, aucun vaccin n’est disponible.
Cycle du paludisme
Document Science & Vie
Ce lâcher d'Anophèles génétiquement modifiés sera la première libération d'un animal génétiquement modifié dans la nature en Afrique. Sur les neuf dernières années, des moustiques génétiquement modifiés ont déjà été libérés dans la nature aux Îles Caïman, en Malaisie, au Brésil, au Panama et en Floride.
Target Malaria
Le paludisme (aussi appelé malaria) se propage lorsque les parasites infectent les anophèles femelles, qui, en les piquant, transmettent la maladie à l'Homme. Ainsi, en 2016, 445 000 personnes sont mortes du paludisme, dont 90 % vivaient en Afrique. La plupart d'entre elles étaient des enfants. En l'absence de vaccin et de moyens de lutte conventionnels efficaces comme les moustiquaires imprégnées, les antipaludiques et les insecticides qui montrent leurs limites.
Cycle du Plasmodium chez l'homme et chez le moustique
Le consortium de chercheurs africains et européens du projet “Target Malaria”, financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, prévoit de lâcher des moustiques mâles génétiquement modifiés dans le village burkinabé de Bana ce mois-ci. Ces Anopheles gambiae, l’un des vecteurs de transmission du paludisme en Afrique, seront exclusivement des mâles qui ne piquent pas. Ils ont été génétiquement modifiés pour ne produire que des mâles : ainsi, les œufs produits par les femelles piqueuses avec lesquelles ils s’accoupleront ne donneront que des mâles qui ne sont pas piqueurs.
Tête d'anophèle vue en microscopie électronique
à balayage et coloration
(Photo DR)
Une étape préliminaire avant le "forçage génétique"
Mais la vocation première de cette expérience, ce n’est pas d’éradiquer le paludisme ; c’est de familiariser les populations avec ce type de technique, et de gagner leur confiance pour franchir une nouvelle étape, bien plus polémique, dans la lutte contre le paludisme.
Celle-ci implique la mise en œuvre de la technique du “forçage génétique”, qui consiste à modifier le code génétique des insectes en introduisant des mutations génétiques transmissibles à leur descendance. Comme nous l'avons dit plus haut, ce forçage génétique ne produit que des anophèles mâles qui ne produiront que des descendants mâles, ce qui, à terme affaiblira les populations de moustiques, et permettrait de réduire graduellement les risques de transmissions (seules les femelles peuvent transmettre la maladie). Selon le docteur Abdoulaye Diabaté, qui dirige ces travaux, il faudra « environ 20 descendances d’insectes, soit moins de deux ans », pour constater un impact massif et « sauver des millions de vies ».
Anophèle femelle. Seules les femelles sont hématophages et transmettent le paludisme. Un repas sanguin est obligatoire pour permettre la maturation de leurs œufs (photo DR)
Mais cette technique soulève aussi de nombreuses questions. Personne n’a jamais procédé au lâcher d’un animal modifié génétiquement, car c’est une opération à haut risque, l’ouverture d’une boîte de Pandore dont on ne maîtrise pas forcément toutes les conséquences. Et si la libération de ces moustiques stériles génétiquement modifiés entraîne des conséquences imprévues, il ne sera pas possible d’annuler simplement l’expérience. L’ampleur des dégâts irréversibles serait également impossible à prévoir.
Mais compte tenu du nombre de décès annuels dus au paludisme, l’enjeu en vaut bien la chandelle, estiment les chercheurs de ce consortium.
Lost in translation
Reste à convaincre les habitants du bien-fondé de ces expériences. Au mois de juin, plus d’un millier de personnes ont manifesté dans la capitale Ouagadougou pour contester les plans de “Target Malaria”, dans le cadre d’une marche organisée par le Collectif citoyen pour l’agroécologie, un mouvement écologique. “Qu’est-ce qui prouve qu’en modifiant le gène de l’insecte, on ne va pas créer des mutants qui transmettront d’autres maladies ? Ensuite il y a la question écologique : en réduisant cette espèce, on risque de créer un vide écologique et déséquilibrer la chaîne alimentaire. Il y a beaucoup de doutes, nous ne pouvons pas accepter d’être utilisés comme des cobayes”, se demandait Ali Tapsoba, le porte-parole de ce collectif. Ses collègues déplorent le manque d’information de la population.
Car même si les chercheurs ont organisé des opérations de communication dans les villages pour recueillir un “consentement éclairé” des villageois, dûment formalisé par écrit, il n’est pas toujours facile de faire comprendre la finalité de leurs travaux. À l’analphabétisme de certains habitants, s’ajoutent les problèmes de traduction. “Comment voulez-vous traduire OGM en dioula ?”, résume Omar Karambiri, enseignant à l’école primaire du village burkinabé de Sourkoudiguin.
17:23 Publié dans Actualité des Sciences, Insectes, Médecine, Parasitologie | Tags : le monde, paludisme, plasmodium, anophèle, burkina faso, éradication, lâcher de moustiques mâles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
02/09/2018
Les insecticides "tueurs d'abeilles" sont interdits en France
Les insecticides "tueurs d'abeilles" sont interdits depuis début septembre en France et c'est grâce à votre mobilisation !
Chères amies, chers amis,
À partir d’aujourd’hui, les insecticides « tueurs d’abeilles » sont interdits en France.
Au terme d’un long combat qui nous aura permis de maintenir la pression, notamment sur un ministre de l’Agriculture toujours prompt à endosser les habits du petit chimiste, nous pouvons célébrer cette victoire qui est aussi et surtout une victoire pour l'ensemble des insectes pollinisateurs dont les abeilles.
Grâce à votre mobilisation, grâce à l’engagement de centaines de milliers de citoyens qui ont régulièrement et durant près de 3 ans interpellé les décideurs politiques, nous pouvons aujourd’hui célébrer une première victoire historique.
https://soutenir.agirpourlenvironnement.org
Amplifions ensemble la mobilisation citoyenne pour une planète vivable
À l'heure où Nicolas Hulot a constaté avec amertume mais honnêteté son impuissance à peser sur une classe politique sans imagination, Agir pour l'Environnement s'est donné pour ambition de créer un contre-pouvoir exigeant faisant pression sur les décideurs politiques et économiques.
C'est ainsi que nous avons diffusé un trombinoscope mettant en lumière les 63 députés ayant refusé d'interdire le glyphosate. Ce trombinoscope a été partagé près de 160 000 fois et vu par 2 millions d'internautes. Tapis dans l'ombre, les lobbyistes ont été démasqués. En ce qui concerne l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes, les pétitions d'Agir pour l'Environnement ont, en 3 ans, rassemblé plus de 300 000 signatures. L'interdiction votée par les députés en 2016 a été adoptée à deux voix près.
Sans votre mobilisation, nous ne pourrions célébrer cette victoire.
Nous vous remercions à nouveau pour votre engagement à nos côtés.
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10:12 Publié dans Actualité des Sciences, Biologie, Environnement-Écologie, Insectes | Tags : interdiction néonicotinoïdes, abeilles, agir pour l'environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
29/08/2018
Abeilles : les pesticides néonicotinoïdes interdits
Abeilles : les pesticides néonicotinoïdes interdits
à partir du 1er septembre 2018
Par S.C avec AFP Publié le 29/08/2018 à 10:17
Une bonne nouvelle pour les apiculteurs. Les pesticides néonicotinoïdes seront bannis à partir de samedi en France, une interdiction destinée à protéger les colonies d'abeilles en déclin mais dénoncée par les agriculteurs qui réclament du temps pour développer des alternatives.
Disponibles depuis le milieu des années 1990, les néonicotinoïdes, ensemble de sept insecticides neurotoxiques (acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride, thiaméthoxame, nitenpyrame et dinotéfurane), sont devenus les pesticides les plus utilisés dans le monde.
En France ils servent principalement de manière préventive, en enrobant les semences. La substance, dite "systémique", est absorbée par la plante et se propage à tous ses tissus, y compris le pollen.
Betteraves, blé, colza, arbres fruitiers, vigne... Ils sont utilisés pour débarrasser les cultures des chenilles, cochenilles, pucerons ou insectes mangeurs de bois.
À certaines doses, les néonicotinoïdes tuent les insectes, donc les abeilles
Depuis les années 2000, des scientifiques s'inquiètent du fait que même à faible dose, ces substances qui s'attaquent au système nerveux des insectes affectent les pollinisateurs (abeilles et bourdons désorientés, sperme des mâles altéré...).
Les apiculteurs français constatent une hausse de la mortalité dans leurs ruches depuis l'arrivée des néonicotinoïdes. Mais "aucun élément scientifique rigoureux" ne prouve qu'ils sont la première cause de mortalité des abeilles, note le directeur scientifique de l'Institut de l'abeille Axel Decourtye.
Quel impact des néonicotinoïdes sur l'homme?
Lorsqu'il est fait usage de néonicotinoïdes, les substances se retrouvent dans l'eau et le sol. Pêches, laitues, tomates... L'acétamipride et l'imidaclopride sont présents respectivement dans 5% et 4% des échantillons alimentaires recueillis en Europe, selon un rapport de 2016 de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA). Mais en février 2018, l'Anses assurait que les données disponibles "ne mettent pas en évidence d'effet nocif pour la santé humaine", à condition que les consignes d'utilisation soient respectées.
L'usage de néonicotinoïdes interdit en France dès le 1er septembre 2018
L'UE a décidé en avril d'interdire pour les cultures de plein champ l'utilisation de trois substances (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride), objet de restrictions depuis 2013. La décision, qui permettra les usages sous serre, entrera en vigueur complètement le 19 décembre. La France va plus loin. La loi biodiversité de 2016 prévoit l'interdiction des néonicotinoïdes à partir de ce 1er septembre. Un récent décret d'application précise que les cinq substances jusqu'alors autorisées en Europe pour des usages phytosanitaires sont concernées (les trois visés par l'UE, plus thiaclopride et acétamipride)
Des dérogations sont possibles au cas par cas jusqu'au 1er juillet 2020.
Les néonicotinoïdes restent néanmoins autorisés pour les usages non phytosanitaires, comme biocides et médicaments vétérinaires, notamment les produits anti-puces pour chiens et chats.
Comment vont faire les agriculteurs sans cet insecticide ?
Les agriculteurs se retrouvent dans une impasse "dramatique", dénoncent la FNSEA et d'autres syndicats agricoles, assurant ne pas avoir de solutions de remplacement.
Selon un rapport récent de l'Anses, il existe des alternatives "suffisamment efficaces, et opérationnelles", chimiques ou non chimiques, pour la grande majorité des 130 usages phytosanitaires des néonicotinoïdes.
L'agence plaide pour une "lutte intégrée" : pas de traitement prophylactique, surveillance des cultures, priorité aux méthodes non chimiques, pesticides chimiques seulement si les ravageurs dépassent certains "seuils de nuisibilité". Mais elle reconnaît que "l'impact sur l'activité agricole de l'interdiction des néonicotinoïdes est difficile à anticiper".
14:09 Publié dans Actualité des Sciences, Botanique, Environnement-Écologie, Insectes | Tags : abeilles, interdiction néonicotinoïdes, insecticides neurotoxiques, afp | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
22/06/2018
Le Gazé ou piéride de l'aubépine
La prairie source de vie
par Dominique Delfino
photographe naturaliste et animalier
La fauche tardive des prairies, essentiellement liée cette année aux mauvaises conditions météo, a largement favorisé le développement de la flore.
Bien souvent, les coupes précoces durant le mois de mai ne laissent pas le temps aux fleurs de voir le jour stoppant ainsi toute la vie qui se développe au sein de la prairie.
Les oiseaux qui nichent au sol, les mammifères (faons et levreaux) et bien entendu les très nombreux insectes sont les acteurs de ces milieux naturels.
Le constat est saisissant cette année.
Une grande quantité d'insectes anime ces espaces où, plus particulièrement, papillons et libellules ''volent de partout''.
Et, même si la diminution de leurs effectifs demeure globalement préoccupante, ces papillons (Gazé ou Piéride de l'aubépine) photographiés dans une prairie sèche, butinant un Orchis pyramidal, en sont la parfaite illustration.
Cliché © Dominique Delfino
09:42 Publié dans Environnement-Écologie, Insectes | Tags : dominique delfino, photographe naturaliste et animalier, insectes, papillon, aporia crataegi, gazé, piéride de l'aubapine | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
15/05/2018
L'Union Européenne réduit l'usage de trois néonicotinoïdes
L'Union Européenne (UE) réduit encore un peu plus l'usage de trois néonicotinoïdes
par Sciences et Avenir avec AFP le 27.04.2018 à 14h30
La Commission européenne a décidé de réduire encore un peu plus l'usage de la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame. Des substances connues sous le nom de néonicotinoïdes sont destructrices pour les abeilles.
- Députés et sénateurs souhaitent une application stricte de l'interdiction des néonicotinoïdes,
- Des traces de néonicotinoïdes dans 75 % des miels du monde entier.
Les néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveux des insectes pollinisateurs.
L'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), a confirmé le 28 février 2018 le risque pour les abeilles posé par trois néonicotinoïdes actuellement soumis à des restrictions d'usage dans l'UE dans un rapport attendu de longue date. "Globalement le risque pour les trois types d'abeilles que nous avons étudiés est confirmé", a expliqué Jose Tarazona, à la tête du département Pesticides de l'Efsa, dans un communiqué de l'agence. Dans tous les cas d'utilisation en extérieur de ces substances, au moins un des aspects évalués indique un "risque élevé" pour l'abeille, précise l'Efsa.
Une étude encore plus poussée que la précédente
L'avenir de ces trois pesticides néonicotinoïdes (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame), subtances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes, est en suspens dans l'Union depuis 2013 après une première évaluation de l'agence scientifique. Celle-ci s'est lancée deux ans plus tard dans une évaluation encore plus poussée des effets des néonicotinoïdes sur les abeilles, visant à rassembler "toutes les preuves scientifiques" publiées depuis son premier avis, et dont la conclusion avait pris du retard face à la masse de données collectées. En outre, l'évaluation couvre cette fois non seulement les abeilles à miel, mais aussi les insectes sauvages tels que les bourdons et les abeilles solitaires.
Bayer a immédiatement critiqué le rapport
Le géant allemand des pesticides Bayer a immédiatement réagi à la publication de l'Efsa. Il a clamé son "désaccord fondamental" avec l'analyse mise à jour de l'agence sur l'imidaclopride et la chlothianidine. "Les résultats de l'Efsa la placent en dehors du courant scientifique dominant actuel sur la santé des abeilles, comme représenté par de récentes évaluations similaires" par les agences scientifiques environnementales aux Etats-Unis et au Canada, soutient Bayer dans un communiqué.
L'association européenne des producteurs de pesticides, l'ECPA, a également fait part de sa désapprobation. "Nous ne contestons pas la possibilité d'un risque pour les abeilles, toutefois nous ne partageons pas l'avis de l'Efsa sur la nature de ce risque", explique-t-elle sur Twitter. "Avec les bonnes mesures, tout risque posé aux abeilles par les néonicotinoïdes peut être géré", estime l'ECPA.
Plus d'une centaine de députés et de sénateurs ont exigé le 27 mars 2018 une application stricte de l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes à partir de l'automne 2018, en limitant au maximum les dérogations, et une meilleure traçabilité pour le miel. Utilisées en agriculture pour protéger les cultures de ravageurs, mais aussi en tant que biocides ou médicaments vétérinaires, les néonicotinoïdes sont des substances insecticides dites systémiques (c'est-à-dire qui pénètrent dans les végétaux), d'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire Anses.
Des substances qui contribuent au déclin des insectes
Les pesticides néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveux des insectes, désorientent les pollinisateurs, contribuant au déclin spectaculaire des colonies d'abeilles. Elles touchent aussi des invertébrés terrestres et aquatiques et persistent dans l'eau et les sols. Au niveau européen, Bruxelles a restreint en décembre 2013 l'usage des trois principales substances pour les cultures à fleurs (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame), mais pas sur les céréales d'hiver. Deux autres substances néonicotinoïdes, le thiaclopride, dont l'usage est en hausse, et l'acétamipride, n'étaient pas concernées par ce moratoire partiel. "Si on peut se réjouir d'une véritable prise de conscience sur la question climatique, on a vraiment laissé la biodiversité sur le bord du chemin dans nos priorités", a déploré Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), alors qu'une étude récente fait état d'un déclin "vertigineux" des oiseaux de campagne. "Il n'y a qu'une ambassadrice qui réveille un peu nos consciences, c'est l'abeille", a-t-il souligné.
"Pour nous, les choses sont claires,
c'est le moins de dérogations possibles"
Réunis dans un comité de soutien à l'abeille et aux apiculteurs, ces 135 élus entendent soutenir la filière apicole, qui emploie environ 100.000 personnes en France, et protéger les abeilles, alors que la production nationale a été divisée par trois entre 1995 et 2016 et que les importations ont augmenté d'autant. "Pour nous, les choses sont claires, c'est le moins de dérogations possibles", a expliqué la députée Delphine Batho (Nouvelle Gauche) lors d'une conférence de presse. En effet, la loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l'interdiction des néonicotinoïdes en France à partir du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles au cas par cas jusqu'au 1er juillet 2020. Pour mieux lutter contre ces substances, "on va proposer enfin une définition dans la loi pour définir précisément ce que c'est, un pesticide néonicotinoïde", a fait savoir le député Matthieu Orphelin (LREM).
Ce comité défend aussi une meilleure traçabilité des miels. La législation européenne prévoit de mentionner sur l'étiquette des pots de miel le pays d'origine de récolte, sauf pour les miels mélangés provenant de plusieurs pays. Or les miels mélangés importés représentent 75% des miels consommés en France, selon ce comité. Il faut "faire en sorte que les consommateurs sachent ce qu'ils consomment", a souligné Henri Clément, porte-parole de l'Union nationale de l'apiculture française.
Trois néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles - des pesticides déjà soumis à des restrictions d'usage dans l'UE - vont être quasi totalement interdits après le vote le 27 avril 2018 d'une majorité d'Etats membres, a annoncé la Commission européenne. Une majorité qualifiée d'entre eux (au moins 16 pays sur 28 représentant 65% de la population) a apporté son soutien à la proposition de la Commission lors d'un comité d'experts réuni, a précisé l'exécutif européen dans un court communiqué.
Une utilisation de ces 3 substances actives désormais très limitée
L'avenir de la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame - des subtances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes largement utilisées - était en suspens depuis 2013, après une première évaluation négative de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa). L'agence a confirmé son opinion fin février 2018, une évaluation qui est venue soutenir la volonté de l'exécutif européen d'élargir l'interdiction. Celle-ci s'applique désormais à toutes les cultures en plein champ, avec pour seule exception les usages en serres, à condition que graines et plantes ne quittent pas leur abri fermé.
"La Commission avait proposé ces mesures il y a des mois, sur la base de l'avis scientifique de l'Efsa. La santé des abeilles a toujours une importance cruciale pour moi, puisque cela concerne la biodiversité, la production alimentaire et l'environnement", a réagi le commissaire européen à la Santé et la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis. "Je suis heureux que les Etats membres aient voté en faveur de notre proposition d'aller plus loin dans la restriction de l'utilisation des substances actives imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame connues sous le nom de néonicotinoïdes", a-t-il écrit sur Twitter.
"C'est un triste jour pour les agriculteurs", a réagi Bayer
Le géant Bayer a déjà réagi à cette décision. Dans un communiqué, l'entreprise allemande assure que "c'est un triste jour pour les agriculteurs et une mauvaise affaire pour l'Europe". "Aujourd'hui, la décision prise par les Etats membres de l'UE de réduire l'utilisation de certains néonicotinoïdes (...) est une mauvaise affaire pour le secteur agricole européen et l'environnement et qui ne permettra pas d'augmenter le nombre d'abeilles et d'autres pollinisateurs", assure Bayer. Le chimiste prévient que dorénavant, les agriculteurs s'attaqueront avec plus de difficultés aux parasites, "dont beaucoup non pas de traitements alternatifs", autre que les néonicotinoïdes. "Au delà du coût pour les agriculteurs européens, les restrictions en place ont déjà conduit à des conséquences inattendues considérables ; un manque de solutions alternatives, plus de pulvérisations menant à plus d'émissions de CO2 ; un risque accru d'émergence de parasites résistants et un retour aux vieux et peu efficaces, produits chimiques", ajoute l'entreprise.
Un néonicotinoïde accusé de réduire
la fertilité des reines bourdons
par Sciences et Avenir avec AFP le 17.08.2017 à 09h00.
Le thiaméthoxame, un néonicotinoïde utilisé dans les cultures céréalières, diminuerait la proportion de reines capables de pondre des oeufs et donc de fonder des colonies.
Selon une étude menée par des chercheurs britanniques, le thiaméthoxame réduit la fertilité des reines bourdons.
Le thiaméthoxame, un insecticide néonicotinoïde utilisé dans les cultures céréalières, pourrait à terme conduire à la disparition des bourdons (Bombus terrestris) note une étude parue le 14 août 2017 dans la revue Nature Ecology & Evolution. Ce pesticide controversé diminue la proportion de reines capables de pondre des oeufs et donc de fonder des colonies. Cela pourrait conduire à l'effondrement de la population de ces insectes pollinisateurs déjà menacés entre autres par le changement climatique, la destruction de leur habitat et les espèces invasives.
Baisse de 26 % du nombre de reines pondant des œufs
Les chercheurs britanniques ont exposé en laboratoire des reines de bourdons à des doses de thiaméthoxame comparables à celles auxquelles elles seraient confrontées dans la nature. Et ils ont constaté que cette exposition entraînait "une baisse de 26 % de la proportion de reines pondant des oeufs". Or "créer de nouvelles colonies est vital pour la survie des bourdons. Si les reines ne produisent pas d'oeufs ou ne fondent pas de nouvelles colonies, il est possible que les bourdons disparaissent complètement", souligne Gemma Baron, de la Royal Holloway University of London.
Une utilisation déjà restreinte en Europe
Les néonicotinoïdes sont des substances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes et ont de ce fait contribué au déclin des abeilles constaté notamment en Europe et en Amérique du Nord. Depuis 2013, l'Union européenne a restreint l'usage des trois principales substances néonicotinoïdes (la France souhaite en interdire 4 autres d'ici septembre 2018) dont le thiaméthoxame pour les cultures à fleurs mais pas pour les céréales à paille d'hiver. Or, pour fonder de nouvelles colonies, les reines doivent survivre à cette période. Les néonicotinoïdes sont donc une menace supplémentaire à cette étape cruciale pour les bourdons dont les effectifs sont en déclin au niveau mondial.
10:47 Publié dans Actualité des Sciences, Environnement-Écologie, Insectes, Pollution | Tags : néonicotinoïdes, abeilles, bourdons, union européenne, pesticides, clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
07/05/2018
Reconnaître et lutter contre le moustique tigre
Comment reconnaître et lutter contre
le moustique tigre qui envahit la France ?
par Christophe Magdelaine
fondateur du site notre-planete.info
Le moustique tigre fait parler de lui en France métropolitaine depuis une dizaine d'années mais jamais sa présence n'était autant observée : il s'est maintenant implanté dans de nombreux départements et fait courir de nouveaux risques sanitaires pour la population. Les agences régionales de santé lancent l'alerte et demandent à la population d'être vigilante.
Le moustique Aedes albopictus (communément appelé "moustique tigre") est un moustique originaire d'Asie et se retrouve plus communément sous les latitudes tropicales, sauf qu'il gagne de plus en plus les latitudes élevées et notamment la France.
Il est apparu en 2004 dans les Alpes Maritimes ; depuis il n'a cessé de gagner du terrain : en 2012, tout le pourtour méditerranéen français était infesté par le moustique tigre. Puis il a remonté le Rhône et conquis l'Aquitaine. Il est désormais implanté dans 42 départements, y compris en Ile-de-France et en Alsace. Et pour cause, "son caractère anthropophile (qui aime les lieux habités par l'homme) explique qu'une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s'en débarrasser" indique le site Santé Publique France.
Autrement dit, il nous faudra maintenant vivre avec le moustique tigre. Malheureusement, il est vecteur de maladies potentiellement dangereuses telles la dengue, le chikungunya ou le zika. "Même s'il n'existe pas d'épidémie de ces maladies actuellement en France métropolitaine, la vigilance de chacun est précieuse pour limiter sa prolifération."
Le moustique n'est pas porteur de ces maladies mais seulement un vecteur. Ainsi, il ne présente un risque que s'il a piqué, au préalable, une personne déjà infectée, revenant d'un pays où sévissent ces maladies.
Comment reconnaître le moustique tigre?
- Contrairement aux idées reçues, il est très petit (plus petit qu'une pièce d'un centime d'euro) ne dépassant pas 1 cm d'envergure (en moyenne 5 mm, ailes et trompe comprises).
- Son corps et ses pattes sont zébrés noir et blanc.
- Sa piqûre est douloureuse.
- Il pique durant la journée (ce n'est pas lui qui vous empêche de dormir la nuit !).
Ces caractéristiques permettent de ne pas le confondre avec d'autres espèces de moustiques locaux plus ou moins zébrées.
Comment se protéger du moustique tigre et éviter sa prolifération ?
Chaque femelle de moustique pond environ 200 œufs au contact de l'eau, ainsi, comme le moustique commun ou Maringouin domestique (Culex pipiens), il faut l'empêcher de profiter d'une eau stagnante.
Pour éviter que l'espèce ne se reproduise et ne prolifère :
- éliminez les endroits où l'eau peut stagner (parfois quelques centilitres peuvent suffire pour qu'une femelle y dépose ses œufs) : coupelles des pots de fleurs, jeux d'enfants, mobilier extérieur, pneus usagés, encombrants, etc. Pensez aussi à entretenir les sépultures dans les cimetières, lieux propices au développement des moustiques ;
- vérifiez le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées (gouttières, rigoles…),
- couvrez les réservoirs d'eau : bidons d'eau, citernes, bassins avec un voile ou un simple tissu ainsi que les piscines hors d'usage.
Vous avez découvert un moustique tigre ? Signalez-le !
L'ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition. Il s'agit d'une action citoyenne permettant ainsi de compléter les actions mises en place. Rendez-vous sur le site www.signalement-moustique.fr où un questionnaire vous permettra de vérifier rapidement s'il s'agit bien d'un moustique tigre. Vous partez en voyage en zone tropicale ?
Vous partez en voyage en zone tropicale ?
Protégez-vous des piqûres de moustiques durant votre séjour :
- portez des vêtements couvrants et amples. Attention ! Les moustiques exploitent les moindres parties dénudées pour piquer (y compris les paupières) ;
- appliquez sur la peau des produits anti-moustiques, surtout en journée. Demandez conseil à votre pharmacien ou médecin ;
- protégez-vous à l'intérieur de vos habitats : installez des moustiquaires et des diffuseurs électriques, utilisez des climatiseurs (le moustique fuyant les endroits frais).
Santé Publique donne également les conseils suivants :
- Si vous ressentez les symptômes suivants sur place ou à votre retour, consultez un médecin : fièvre brutale, douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête, larmoiements, éruption cutanée avec ou sans fièvre.
- Si vous êtes enceinte, évitez de voyager dans des zones où le moustique tigre est présent. Le virus Zika peut engendrer de graves anomalies du développement cérébral chez l'enfant.
Source : Moustique tigre « Aedes albopictus » et lutte anti-vectorielle - ARS Nouvelle-Aquitaine.
Lire également sur le même blog : Le moustique tigre prolifère en France
15:51 Publié dans Biologie, Environnement-Écologie, Insectes, Médecine | Tags : aedes albopictus, moustique tigre, dengue, chikungunya, zika | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
17/04/2018
Composition : miel toutes fleurs et néonicotinoïdes
Composition : miel toutes fleurs et néonicotinoïdes
par Alexandre Aebi
Article publié dans le numéro 274 de janvier 2018 de
"En Direct" le journal de la Recherche
et du Transfert de l'Arc jurassien
Élaboré avec patience selon un processus complexe et grâce à une organisation du travail imparable de la part des abeilles, le miel est un chef-d’œuvre de la nature paré de mille vertus. Mais malgré la vigilance des abeilles qui assurent un rôle de filtre, le miel est contaminé par des néonicotinoïdes, une famille de pesticides largement employée sur les grandes cultures. Un phénomène observé à l’échelle de la planète tout entière, ainsi que le révèle une étude sans précédent menée à l’université de Neuchâtel.
C’est à partir de cent quatre-vingt-dix-huit échantillons butinés à travers le monde par des voyageurs attentionnés que cette étude d’une ampleur inédite a pu être menée. Une récolte initiée par le jardin botanique de Neuchâtel alors qu'il préparait une exposition sur les abeilles en 2013. Une équipe de travail s’est depuis constituée avec des chercheurs de l’université de Neuchâtel, qui ont utilisé leurs moyens en biologie et chimie analytique pour extraire de toutes ces variétés de miels leur teneur en néonicotinoïdes, un terme qui sonne comme une offense à la réputation du produit symbole par excellence d’une alimentation saine.
Pourtant le miel comporte bien les traces des cinq pesticides étudiés de cette famille, couramment utilisés dans l’agriculture et pour un usage domestique. Acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiaméthoxane sont d’ailleurs mis en évidence de façon criante : 75 % des miels étudiés contiennent au moins l’une de ces substances. Les écarts sont significatifs d’un continent à l’autre : 86 % des échantillons nord-américains sont contaminés, contre 57 % de ceux provenant d’Amérique du Sud. Entre les deux, les miels asiatiques et européens sont presque ex aequo avec respectivement 80 % et 79 %. Ce triste palmarès montre également que plus de la moitié des miels analysés renferment au moins deux néonicotinoïdes différents Cependant la teneur en toxiques de la très grande majorité des échantillons n’implique pas de danger pour la santé humaine, si l’on s’en tient aux indications données par les normes en vigueur.
Pour les abeilles, c’est une autre histoire, comme le souligne Alexandre Aebi, qui, enseignant-chercheur en agroécologie et apiculteur, fait preuve d’une double expertise en la matière. « L’étude démontre que les abeilles sont exposées à des concentrations nocives pour leur comportement, leur physiologie et leur reproduction ». Si les pesticides ne sont pas seuls responsables du déclin des abeilles, du moins peut-on jouer sur ce levier en limitant leur utilisation voire en l’interdisant, une réflexion en cours dans certains pays. « Dans la littérature scientifique, de nombreuses études révélent qu’à partir de 0,1 ng/g, la teneur en néonicotinoïdes a des effets toxiques sur certains organismes. Or dans le miel, cette concentration atteint 1,8 ng/g en moyenne ! »
Un cocktail explosif derrière la douceur du miel ?
Derrière cette moyenne, des chiffres incontestables, fournis par la plateforme neuchâteloise de chimie analytique (NPAC) de l’université de Neuchâtel, qui dispose d’outils capables de déceler les néonicotinoïdes à des concentrations infimes, de l’ordre d’une part par dix milliards, dans une matrice aussi complexe que celle du miel. Il n’en reste pas moins que « l’effet cocktail » produit par le mélange de ces substances demeure une inconnue. Le problème se complique encore avec la présence de deux autres facteurs : les métabolites, substances fabriquées lors de la dégradation des pesticides, et les adjuvants. Pas moins de trois cent cinquante pesticides différents sont répandus dans les cultures, rien qu’en Suisse.
On ne peut qu’imaginer le nombre incroyable de combinaisons possibles entre toutes ces molécules, rendant vaine toute tentative de cerner le problème de manière exhaustive. L’étude a été réalisée par l’université et le jardin botanique de Neuchâtel entre 2015 et 2016, et c’est la première d’une telle ampleur en termes d’échantillonnage et de représentation de territoires. Elle a fait l’objet d’une publication scientifique dans la revue de référence Science en octobre dernier, et suscite depuis de nombreuses réactions tant auprès des apiculteurs et des citoyens que des médias… Peut-être fera-t-elle un jour écho dans la sphère politique ?
Équipe pluridisciplinaire pour étude planétaire
Cette recherche sur les teneurs en néonicotinoïdes des miels du monde entier est la somme des compétences cultivées au sein de différents laboratoires de l’université de Neuchâtel : le laboratoire de biodiversité du sol, placé sous la direction d’Edward Mitchell, l’institut de biologie et l’institut d’ethnologie, une double-appartenance pour Alexandre Aebi, et la plateforme neuchâteloise de chimie analytique représentée par Gaétan Glauser, ingénieur de recherche, qui confirme : « Il nous est possible de quantifier ce type de molécules avec une excellente précision, à des concentrations de l’ordre d’une part par dix milliards, voire moins ».
L’équipe ainsi constituée a bénéficié, outre des cent quatre-vingt-dix-huit échantillons de miel qui étaient conservés dans ses murs, de l’expertise du Jardin botanique de la ville de Neuchâtel, sous la houlette de son directeur, Blaise Mulhauser.
Contact :
Alexandre Aebi - Instituts de biologie et d’ethnologie - Université de Neuchâtel
Tél. +41 (0)32 718 31 47
09:02 Publié dans Actualité des Sciences, Biologie, Botanique, Environnement-Écologie, Insectes, Nature et santé | Tags : abeilles, miel, pesticides, néonicotinoïdes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
23/03/2018
FRELON ASIATIQUE : LE PIÉGEAGE DE PRINTEMPS
FRELON ASIATIQUE : LE PIÉGEAGE DE PRINTEMPS,
UNE MENACE POUR LES POLLINISATEURS
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU VENDREDI 23 MARS 2018
Avec l’arrivée du printemps, reprennent immanquablement les appels au piégeage du frelon asiatique. Organisé par des apiculteurs, particuliers ou collectivités, l’objectif du piégeage est clair : tuer les reines fondatrices, qui sortent alors de leur cachette pour fonder leurs nouvelles colonies, et ainsi préserver les abeilles. C’est pourtant raté… L’Opie et France Nature Environnement mettent en garde sur ces pratiques de piégeage « précoce », néfastes pour de nombreux pollinisateurs.
Quel est le véritable impact des pièges ?
Dans un contexte déjà difficile pour les apiculteurs, la menace du frelon asiatique, véritable prédateur pour les abeilles domestiques, a de quoi inquiéter. Mais pour autant, l’efficacité du piégeage de printemps n’est pas démontrée. Dans d’autres régions du monde envahies par des guêpes proches parentes du Frelon asiatique, piéger les futures fondatrices s’est révélé inefficace. En France, si certains disent que le piégeage fonctionne localement, il a d’ores et déjà été prouvé dans certains endroits que, malgré une très forte densité de pièges au printemps, le nombre de colonies n’a pas diminué. Une étude de l’ITSAP-Institut de l’abeille et du MNHN est en cours dans plusieurs départements pour évaluer l’efficacité de ce piégeage : restons prudents.
De plus, plusieurs études ont démontré que le piégeage de printemps n’est que très peu sélectif, et tue de nombreux insectes, dont de nombreux pollinisateurs. Guêpes, mouches, abeilles sauvages et autres papillons se retrouvent ainsi noyés… Tous ces insectes, indispensables au bon fonctionnement de nos écosystèmes – et nourriture de choix des oiseaux, dont le déclin tient de plus en plus de la catastrophe écologique – sont pourtant déjà suffisamment menacés (pesticides, destruction des habitats…).
Dans ce contexte, comment faire face à l’invasion ?
Sans minimiser l’importance d’une défense ciblée autour des ruchers attaqués, ces actions de piégeage généralisées détruisent une faune indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes. Pour l’Opie et France Nature Environnement, il est urgent d’arrêter le piégeage de masse du printemps. Le frelon asiatique est là, il est impossible de l’éradiquer, apprenons à réduire les problèmes que sa présence induit, sans fragiliser d'autres espèces.
Les associations rappellent aussi que la destruction des nids nécessite une extrême vigilance : celle-ci s’effectue avec l’aide de produits potentiellement toxiques pour la faune locale. Chaque destruction doit donc impérativement être suivie d’une récupération immédiate du nid afin d’éviter toute contamination.
Enfin, en attendant le développement d’autres méthodes de destruction ou de protection, France Nature Environnement et l’Opie conseillent de diriger les efforts vers la protection des ruchers.
15:39 Publié dans Actualité des Sciences, Environnement-Écologie, Insectes | Tags : frelon asiatique, apiculture, abeilles, protection des abeilles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
02/03/2018
Pollinis : protection de l'abeille locale par le parlement européen
Pollinis : protection de l'abeille locale par le parlement européen
La nouvelle vient de tomber, et je te tiens à la partager avec vous en avant-première : l’intégralité des amendements que nous avons fait déposer au Parlement européen, pour protéger l’abeille locale et faire interdire les pesticides tueurs d’abeilles, ont été votés par les eurodéputés !
C’est une victoire exceptionnelle, pour l'abeille noire et les autres abeilles locales européennes, pour les apiculteurs qui prennent soin d’elles, pour les scientifiques qui tiraient la sonnette d’alarme depuis si longtemps sans être écoutés par les responsables politiques, et pour tous les citoyens qui se sont mobilisés, encore et encore, pour exiger la protection de ces petites butineuses indispensables à notre environnement et notre chaîne alimentaire.
Ici chez POLLINIS, c’est l’effervescence : avec l’adoption de ces amendements, ce sont des mois et des mois de travail acharné qui sont enfin récompensés !
Ces derniers jours ont été d’une intensité peu commune pour notre petite équipe. Notamment pour Fanny, Marion et Valentine, du Pôle Abeilles, qui n’ont pas lâché leur téléphone depuis une semaine, appelant coup sur coup chacun des 751 députés européens qui siègent dans l’hémicycle pour les convaincre de soutenir et voter nos amendements.
Merci à Hacène de POLLINIS qui a entraîné toute la petite équipe derrière lui, merci aux membres de la Fédération européenne des Conservatoires d'abeille noire et à tous les scientifiques et associations qui se démènent depuis des années pour sauver les abeilles locales, et qui ont bien voulu harceler les membres du Parlement européen avant le vote – une magnifique coalition de 40 organisations engagées dans la protection des pollinisateurs, de scientifiques et d’apiculteurs partout en Europe, qui ont interpellé et rallié les députés à leurs arguments !
Merci surtout à vous qui vous êtes mobilisé aux côté de l'équipe, et aux centaines de milliers de membres de POLLINIS qui ont fait la différence avec leurs pétitions et leurs incessants rappels à l'ordre adressés aux politiques.
Un énorme merci à l’équipe pour ce travail de titan, qui a permis de mettre, un par un, suffisamment de députés de notre côté pour obtenir le vote de ces amendements salutaires pour les abeilles et la nature.
Il y a encore une semaine, la bataille était loin d’être gagnée.
Nos amendements demandant la protection de l’abeille locale avaient été retoqués par les députés de la Commission Agriculture, et il restait peu d’espoir de les réintroduire avant le vote final du texte…
… mais c’était sans compter sur la ténacité de la petite équipe du Pôle Abeilles, qui a réussi, à force de les harceler de mails et de coups de fil, à convaincre 86 députés de déposer l’amendement in extremis – seulement un quart d’heure avant la clôture !
Pour rallier les autres, il a fallu batailler et organiser en parallèle une gigantesque mobilisation des citoyens pour qu’ils sentent la pression monter : et ça a fonctionné !
Aujourd’hui, l’ensemble de nos amendements demandant la protection juridique de l’abeille locale et la fin des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles en Europe a été voté.
Avec notre amendement StopNeonics, nous avons obtenu grâce à vous et aux centaines de milliers de signataires des pétitions adressées aux députés, un engagement ferme du Parlement européen demandant officiellement l'interdiction totale de TOUS les néonicotinoïdes en Europe !
C’est une avancée extraordinaire dans notre lutte pour débarrasser nos territoires des pesticides tueurs-d'abeilles. Et je voudrais vous remercier encore pour ça, vous et toutes les personnes qui se sont mobilisées aux côtés de POLLINIS pour pousser les députés à adopter nos amendements. Et tout particulièrement les membres donateurs de POLLINIS, sans qui tout ce travail n’aurait jamais abouti.
C’est parce que des personnes profondément engagées dans le combat pour la protection des abeilles nous soutiennent financièrement, que notre petite équipe qualifiée et ultra-motivée peut agir efficacement et obtenir de belles victoires.
Sans ces personnes, POLLINIS n’existerait pas. Et il n’y aurait eu personne, au Parlement européen, pour demander la protection des abeilles comme nous l’avons fait.
Alors, fêtons ensemble cette victoire, et encore un grand merci !
Bien cordialement,
Nicolas Laarman
Délégué général de POLLINIS
POLLINIS est une association loi 1901 qui se bat pour la protection des abeilles et des pollinisateurs sauvages en militant notamment pour un modèle agricole sans pesticide en Europe. Nous garantissons notre liberté de parole et d’action en étant totalement indépendants de toute entreprise, syndicat, groupement ou parti politique. Nos actions sont financées exclusivement par les dons des citoyens : si vous souhaitez nous soutenir, cliquez ici.
08:29 Publié dans Biologie, Botanique, Environnement-Écologie, Insectes, Nature et santé, Pollution | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
17/01/2018
Calendrier des sorties nature 2018 - LPO Franche-Comté
Calendrier des sorties nature 2018 - LPO Franche-Comté
Bonjour,
Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du calendrier des sorties nature 2018 de la LPO Franche-Comté.
Il est disponible en consultation et téléchargement sur notre site Internet :
http://franche-comte.lpo.fr/index.php?m_id=20047
Bien cordialement,
LPO Franche-Comté
Maison de l'environnement de Franche-Comté
7 rue Voirin - 25000 Besançon
Tél. : 03.81.50.43.10
http://franche-comte.lpo.fr
04:25 Publié dans Insectes, Mammifères, Ornithologie | Tags : lpo franche-comté, ornithologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
18/10/2017
Toile d'araignée perlée par la rosée
Parure matinale
par Dominique Delfino
Photographe naturaliste et animalier
Les matins enveloppés de brouillard délivrent, aux premières lueurs de lumière, le graphisme et la transparence des toiles d’araignées ornées de rosée.
Je profite de cette ambiance pour capturer dès le lever du jour les éléments qui s’harmonisent à travers l’objectif de mon appareil photo.
Au détour d'un chemin à Allenjoie, le tableau qui s'offre à moi ne pouvait que retenir mon attention pour illustrer ce sujet.
Contre-jour parfait sur cette très grande toile accrochée à la fontaine et qui s’inscrit parfaitement dans le symbole de l’eau.
Telle une parure matinale, cette œuvre tissée brille de mille éclats rappelant que la décoration naturelle et la magie de l’eau n’ont pas d’égal au regard de certains aménagements souvent de mauvais goût.
Ce décor éphémère s’effacera dès les premiers rayons de soleil. Pas de temps à perdre avant que le sujet ne s’évapore pour ne laisser que la trace de son image.
Cliché © Dominique Delfino
12:06 Publié dans Insectes, Photographes naturalistes et scientifiques | Tags : dominique delfino, photographe naturaliste et animalier, épeire diadème, toile d'araignée | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
28/09/2017
Offres de stages
15:43 Publié dans Actualité des Sciences, Insectes, Mollusques, Sorties terrain | Tags : nacré de la canneberge, boloria aquilonaris, vertigo septentrional, vertigo geyerijura | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
03/08/2017
Le frelon asiatique exterminateur d'abeilles en Franche-Comté
Le frelon asiatique exterminateur d'abeilles
Vespa velutina nigrithorax envahit la France
Il est désormais signalé dans l'Ain
et dans le Pays de Montbéliard
(dernière mise à jour : 03/08/2017)
Depuis l'année 2004, de multiples observations ont démontré la présence dans le sud-ouest de la France du Frelon asiatique, un hyménoptère prédateur d'abeilles qui gagne progressivement les autres régions françaises. Mais l’introduction en France est sans doute plus ancienne : selon un producteur de bonzaïs de la région Aquitaine, le Frelon asiatique a pu être introduit accidentellement avec les cartons de poteries chinoises qu’il importe régulièrement depuis plusieurs années.
Le frelon asiatique
(photo J. Haraire)
Le Frelon asiatique est bel et bien acclimaté dans notre pays puisqu’il est capable d’y nidifier, de s'y reproduire, et que les femelles reproductrices y passent l’hiver.
L’espèce est très facile à reconnaître car c’est la seule guêpe en Europe à posséder une livrée aussi foncée : les adultes sont d’un brun très noir et apparaissent, de loin, comme des taches sombres sur le nid. En fait, il s’agit de la sous-espèce V. velutina nigrithorax, au thorax entièrement brun-noir velouté et aux segments abdominaux bruns, bordés d’une fine bande jaune. Seul le 4e segment de l’abdomen est presque entièrement jaune orangé. Les pattes brunes sont jaunes à l’extrémité. La tête est noire et la face jaune orangé. Ce frelon est donc impossible à confondre avec l'unique espèce européenne, le Frelon d’Europe V. crabro, au corps taché de roux, de noir et de jaune et l’abdomen jaune rayé de noir.
Le Frelon européen (Vespa crabro)
© Entomart http://home.tiscali.be/entomart.ins/
Dans les régions tempérées, les colonies de toutes les guêpes sociales de la famille des Vespidés (guêpes communes, frelons et polistes) ne vivent qu’un an. On peut ainsi, au cours de l’hiver, détacher sans risque l'un de leurs nids car les habitants en sont morts. C’est vers la fin de l’été que les femelles reproductrices de la nouvelle génération quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles survivront seules pendant l’hiver tandis que mâles et ouvrières meurent. Au printemps, chaque reine fondatrice ébauchera un nouveau nid, pondra quelques œufs et soignera ses premières larves qui deviendront des ouvrières adultes (femelles stériles) capables de prendre en charge la construction du nid et l’entretien de la colonie.
La sous-espèce V. velutina nigrithorax vit au nord de l’Inde, en Chine et dans les montagnes d’Indonésie (Sumatra, Sulawesi). Elle a été signalée pour la première fois en Corée en 2006. En Asie continentale, elle se développe sous des climats comparables à ceux du sud de l’Europe. La canicule de l'été 2006 en France a sans aucun doute été favorable à son développement. Seul un hiver très rigoureux pourrait entraîner la mort des femelles hivernant dans la nature, mais comme l’espèce nidifie volontiers à proximité de l’homme, bon nombre de futures reines peuvent survivre à l’abri du gel, dans une cave ou un grenier, par exemple.
il est à craindre que le Frelon asiatique n’envahisse peu à peu les parties les plus chaudes de l’Europe. Or son expansion pourrait avoir des conséquences néfastes, puisque l’insecte est un prédateur avéré des autres Hyménoptères sociaux et notamment des abeilles. À l’automne, il s’attaque aussi aux fruits mûrs, comme le Frelon d’Europe qui fait parfois de gros dégâts dans les vergers.
Tête de frelon. L'armature buccale montre des mandibules impressionnantes (Cliché DR)
Depuis 2004, le Frelon asiatique s'est répandu dans au moins 39 départements français (juin 2011) et a été signalé en 2009 dans l'Indre et en 2010 pour la première fois en Espagne. L'invasion qui progresse inexorablement vers le Nord et l'Est est inquiétante pour la Franche-Comté car l'espèce est désormais signalée en Côte d'Or.
Ajout du 29 octobre 2016 : le Frelon asiatique signalé dans l'Ain
Patrick PAUBEL, vétérinaire conseil du GASA (Groupement d'Action Sanitaire Apicole de l'Ain) travaille dans le cadre de cette structure, en relation avec le Syndicat d'Apiculture de l'Ain. Il est également naturaliste, ornithologue amateur (Groupe Pèlerin Jura) et intéressé par les insectes, notamment les Sphingidae. C'est lui qui a découvert le premier nid de frelon asiatique dans l'Ain, ce 26 octobre 2016 au terme d'une demi-journée terrain.
Le nid de frelons (cliché © Patrick Paubel)
Le repérage s'est effectué après piégeage et relâcher de plusieurs frelons sur trois sites différents, et de prendre l'azimut des lignes de vol que l'on reporte sur GPS et carte Google Earth. Le nid est situé au bord de la Saône.
Du fait de la chute des feuilles, il est possible que d'autres nids soient découverts. Leur destruction serait urgente, le couvain à cette époque produit les futures fondatrices de l'année suivante, soit 200 à 500 par nid, c'est dire le potentiel d'expansion.
Frelon asiatique (Cliché © Patrick Paubel)
Frelons asiatiques sur un fruit (Cliché © Patrick Paubel)
Ajouts du 30 octobre 2016 et du 3 août 2017 : La présence du Frelon asiatique signalé dans le Pays de Montbéliard est désormais confirmée. Voir l'article de France 3 Franche-Comté du 3 août 2017.
Un bilan des travaux (MNHN et IRBI) sur l'invasion en France de Vespa velutina a été établi en 2011. Il montre que V. velutina se répand très rapidement à travers la France et risque d'envahir la majeure partie de l'Europe occidentale. Il décrit le développement saisonnier des colonies et estime le nombre moyen d'ouvrières et de sexués produits par colonie. L'étude du régime alimentaire prouve que les abeilles domestiques, les guêpes sociales, les diptères pollinisateurs et nécrophages sont parmi les proies les plus communes, la prédation sur les abeilles étant maximale en milieu urbanisé. Enfin, l'étude des hydrocarbures cuticulaires montre que chaque colonie possède sa propre signature chimique et que des individus de nids différents peuvent chasser devant les mêmes ruchers. Mieux caractériser les colonies de V. velutina en termes d'effectif et de biomasse et mieux chiffrer la pression qu'elles exercent sur l'apiculture et les pollinisateurs est un préalable essentiel à l'élaboration de modèles permettant dévaluer les risques dans les pays voisins de la France, qu'ils soient déjà envahis (Espagne) ou très fortement menacés (Belgique, Pays-Bas, Grande Bretagne, Portugal, Italie...). Ainsi, des moyens coordonnés et efficaces de surveillance et/ou de lutte contre cet envahisseur pourront être rapidement mis en place dans toutes les régions où la présence de V. velutina est suspectée ou avérée.
Progression de V. velutina en France (2010)
document MNHN
En Inde, V. velutina est considéré comme un redoutable ennemi des ruchers. On estime que 20 à 30% d’une colonie de l’Abeille domestique orientale, Apis cerana, succombe après l’attaque du frelon. Après avoir décimé une à une toutes les gardiennes de la ruche, les ouvrières de V. velutina s’enfoncent dans le nid pour prélever le couvain dont elles nourrissent leurs propres larves.
Mais Apis cerana a développé contre son agresseur une stratégie de défense très efficace, qu’un chercheur chinois a mis en évidence à l’aide d’une caméra thermique : le frelon agresseur est rapidement entouré d’une masse compacte d’ouvrières qui, en vibrant des ailes, augmentent la température au sein de la boule jusqu’à ce que leur adversaire meure d’hyperthermie! Au bout de cinq minutes, la température ayant atteint 45°C, le frelon succombe mais pas les abeilles, qui sont capables de supporter plus de 50°C. Cette méthode est très efficace mais, trop souvent répétée, elle entraîne l’affaiblissement de la ruche car les ouvrières consacrent alors moins de temps à l’approvisionnement.
En Asie, l’élevage de l’Abeille domestique d’Europe, Apis mellifera, s’est développé progressivement depuis une cinquantaine d’années et cette espèce est désormais largement répandue dans la région. Elle emploie le même moyen de lutte, mais son adaptation au prédateur étant plus récente, sa défense est moins efficace : la boule autocuiseuse d’A. cerana rassemble en effet une fois et demi plus d’ouvrières que celle d’A. mellifera. La crainte que le Frelon asiatique, en se multipliant, puisse devenir une menace pour l’apiculture nous conduit à signaler sa présence en France via Internet (“Épingle” sur le site /opie-insectes/ et forums) et dans la presse locale (articles dans Sud Ouest des 4, 5 et 9 août 2006). Ceci dans le but d'évaluer rapidement l’étendue de l’invasion grâce aux témoignages des habitants de la région mais aussi de faire éradiquer les premiers nids afin d’éviter que l’espèce se répande. Fin juillet 2006, V. velutina n’est en effet signalé que dans quatre communes du Lot-et-Garonne et seuls trois nids sont recensés (un à Tombeboeuf et deux aux environs de Tonneins).
À la grande surprise de tous et contrairement aux dires de spécialistes sceptiques quant aux risques d’invasion, la collaboration active du public permet de constater que V. velutina est, en 2006, déjà largement répandu en Aquitaine. Après vérification sur place par Jean Haxaire ou grâce aux photos transmises par Internet, la présence de nids du Frelon asiatique est attestée dans de nombreuses localités du Lot-et-Garonne, ainsi qu’en Dordogne, en Gironde, dans les Landes et même en Charente-Maritime. La plupart des nids observés ont été détruits comme le sont chaque année les nids de Frelon d’Europe placés trop près des habitations. Comme son congénère, V. velutina nidifie aussi mais exceptionnellement, dans les creux de murailles ou dans une cavité du sol. Le plus souvent, il façonne son nid dans la frondaison des grands arbres, et on ne le repère alors qu’au bruit produit par les allées et venues des ouvrières dans le feuillage (mais, aux dires de nombreux observateurs, il se déplace en vol beaucoup plus discrètement que le Frelon d’Europe) ou seulement en automne lorsque l’arbre a perdu ses feuilles.
Lorsqu’il s’installe dans un espace bien dégagé (habitation, arbre au port étalé), le Frelon asiatique est un artiste qui façonne un magnifique nid de papier dont la forme, quasiment circulaire, est très caractéristique. La paroi du nid, formée de larges écailles de papier striées de beige et de brun, est très fragile. Le diamètre atteint en général 40 à 50 cm, mais on a observé à Taïwan, pendu à une branche à 8 mètres de haut, un nid sphérique de 70 cm de diamètre. En Thaïlande, un nid de 51 cm de diamètre renfermait plus de quatre mille cellules et environ mille cinq cents ouvrières. Les conditions climatiques et la richesse en insectes proies des pays sud-asiatiques favorisent probablement un développement optimal des colonies. En Europe, le nid du Frelon européen mesure en moyenne 40 cm de diamètre et 60 cm de haut et sa colonie renferme en général moins d’un millier d’ouvrières.
Nid de Frelon asiatique
Cliché J. Haxaire
En France, tous les observateurs s’accordent sur le fait que V. velutina n’est pas agressif et qu’il est possible d'observer son nid à 4 ou 5 mètres de distance sans risque. Les rares personnes piqûres l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance. La piqûre n’est pas plus douloureuse que celle d’une guêpe, mais les personnes allergiques au venin d’Hyménoptères doivent bien sûr rester très prudentes.
Comme V. velutina, le Frelon d’Europe s’attaque aussi aux ruches pour prélever des abeilles. Le Frelon asiatique se comporte de façon différente : les ouvrières font du vol stationnaire devant et autour de la ruche, attendant le retour des butineuses.
Lorsqu’une abeille rentre, 2 ou 3 frelons l’attaquent, la font tomber au sol et la neutralisent. Puis l’un d’eux l’emporte au nid. Le Frelon asiatique est très attiré par les cadres de ruche entreposés pour laisser les abeilles récupérer les dernières traces de miel. Dans l’ensemble, les apiculteurs ne sont pas inquiets car le Frelon asiatique ne semble pas s’en prendre au couvain, apparemment empêché de pénétrer dans les ruches en raison de leur configuration.
Frelon asiatique :
affût en vol stationnaire à l'entrée de la ruche
(cliché J. Haxaire)
Frelon asiatique : attaque d'une butineuse
(cliché J. Haxaire)
Frelon asiatique : attaque et isolement d'une butineuse
(cliché J. Haxaire)
Frelon asiatique et Frelon européen ont apparemment le même habitat et se nourrissent tous deux d’insectes et de fruits mûrs. Si les conditions climatiques restent favorables à V. velutina, il sera intéressant d'observer si les deux espèces de frelon cohabiteront, ou bien si l’une, se reproduisant plus, l’emportera. En tout état de cause, l’ampleur de l’invasion est telle à ce jour que l’éradication n’est plus envisageable, ce qui n’était pas le cas début juillet 2006 lorsque trois nids seulement étaient connus. Il reste aussi à suivre l’expansion de cette nouvelle espèce en Europe, dont l’installation pourrait être signalée en Espagne et le long du littoral méditerranéen dès l’année prochaine.
Lutte contre les frelons asiatiques
1. Piéger les reines fondatrices
Bien qu'il ne soit pas encore déclaré nuisible, nous pouvons agir individuellement contre le Frelon asiatique.
En effet, les nids construits dans l'année se vident de leurs habitants en hiver car l'ensemble des ouvrières et des mâles ne passent pas l'hiver et meurent. Seules les reines et les jeunes reines se camouflent dans les arbres creux, sous des tas de feuilles, dans des trous de murs, etc. pour en ressortir courant février et commencer à s'alimenter.
C'est le moment pour disposer des pièges dans nos jardins ou sur nos balcons pour attraper ces futures fondatrices de nids : une reine donnera naissance à 2 000-3 000 individus.
Pour l'agrandir, cliquer sur le cliché
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Pour fabriquer ces pièges, il suffit de récupérer des bouteilles d'eau minérale en plastique, de découper le tiers supérieur et de le retourner dans la partie basse, puis verser à l'intérieur 10 centimètres d'un mélange de bière brune, de vin blanc (pour repousser les abeilles), et de sirop de cassis.
Il suffit de laisser en place ces pièges de la mi-février à la fin avril. Après cette date, il est trop tard : les futures reines auront commencé à se reproduire. Il faudra donc supprimer les pièges pour empêcher la capture d'autres insectes.
2. Destruction des frelons dans leurs nids
Pour attaquer et détruire les frelons dans leurs nids, les apiculteurs peuvent utiliser du dioxyde de soufre (SO2). D'un emploi aisé, notamment pour les nids situés en hauteur et d’un faible coût, le soufre a une action sélective sur les nids et n'a pas d'impact sur l'environnement.
Or, le dioxyde de soufre ne fait pas partie des substances actives biocides insecticides autorisées, faute de dépôt de dossier en vue de son évaluation dans le cadre de la directive 98/8/CE. De sorte que la bureaucratie européenne ne l’entend pas de cette oreille. Afin de démêler cette situation, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses[1]) a été saisie par les pouvoirs publics en juin 2013 et a remis son avis le 23 juillet. L’Anses préconise une autorisation temporaire et encadrée du dioxyde de soufre. Suite à cela, le Gouvernement a pris un arrêté qui a été publié au Journal officiel le 7 septembre autorisant l’utilisation du SO2 pour une période limitée de 120 jours, à savoir jusqu’au 5 janvier 2014.
Cette dérogation temporaire est accompagnée d’un encadrement strict et notamment réservée à des opérateurs ayant suivi une formation spécifique à la manipulation du produit. De plus les opérations de destruction des nids devront être accompagnées de mesures de gestion des risques telles que : bonnes pratiques de manipulation, protection des opérateurs, information préalable et mesures de protection des riverains…
Par la suite, la porte reste ouverte à une utilisation plus définitive du SO2, et selon le Ministère de l’écologie : « il appartient aux professionnels de compléter l’évaluation de l’efficacité du produit et de ses risques pour la santé et l’environnement, afin d’obtenir une autorisation pérenne dans le cadre général de la réglementation biocide, au même titre que les autres substances. »
3. Utiliser des pièges avec phéromones attractives (Kaldy P., Le frelon asiatique croqué par une plante. Sciences et Avenir, n° 822 — août 2015, p. 58).
Une plante carnivore originaire d'Amérique du Nord du genre Sarracenia est capable de digérer le frelon asiatique. Attiré par le nectar et les phéromones de Sarracenia, le frelon asiatique reste piégé dans ses feuilles en forme d'urnes.
Cliché © Sarracenia.com
L'idée est née au Jardin des Plantes de Nantes. Les urnes de sarracénies contenaient des frelons asiatiques à moitié décomposés par ses sucs digestifs. Serait-ce une arme de choix dans la lutte contre l'insecte envahisseur, débarqué en France il y a plus d'une décennie depuis la Chine ? Les sarracénies seraient-elles des auxiliaires pour les apiculteurs ?
« Sachant qu'une plante compte une vingtaine de pièges d'une durée de vie variant de trois semaines à un mois, qui attrapent, en moyenne, trois frelons chacun, cela représente à peine 80 frelons capturés par spécimen... alors qu'un nid en compte 2 000 ! », tempère Romaric Perrocheau, le directeur du jardin. Par ailleurs, cette espèce fauche quantité d'autres insectes, dont des abeilles...
« Ainsi, la sarracénie ne peut pas être envisagée comme outil de lutte biologique efficace, mais les odeurs qu'elle émet sont intéressantes », souligne Eric Darrouzet, de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (Irbi, Tours). Le chercheur a identifié ces dernières années le panel phéromonal du frelon et teste aujourd'hui les molécules qui l'attirent. « Parmi les dizaines de substances attractives qu'elle libère, nous trouverons peut-être celle pour laquelle le frelon a une attirance particulière. Émise par la plante, l'une d'entre elles pourrait s'avérer efficace et utilisable dans un piège sélectif ». Ainsi, l'appât odorant est l'une des pistes suivies pour améliorer un dispositif qui pourrait être commercialisé dans deux ans.
Un pied de Sarracenia peut piéger jusqu'à 50 frelons
Visionner également le reportage de France 3 Pays de Loire.
Par ailleurs, des chercheurs du CNRS et de l'Institut national de recherche agronomique (Inra) ont récemment montré que le frelon asiatique est très attiré par l'odeur du miel et du pollen, produits associés à son mets préféré, l'abeille. Il y a urgence, car Vespa velutina, sans prédateur ni parasite en Europe, a déjà gagné la majeure partie de la France et se retrouve au Portugal, en Belgique, en Allemagne. Il fait des ravages en Espagne et en Italie du Nord.
Un autre moyen de lutte ciblée consisterait à utiliser un insecte parasitoïde pondant ses œufs dans la reine des frelons, ce qui entraîne sa mort et par conséquent celle de sa colonie. Seul problème, elle s'attaquerait aussi probablement aux reines des guêpes et des bourdons. D'où l'intérêt de trouver un péché mignon du frelon pour le piéger.
[1] L’Anses a été créée le 1er juillet 2010 par la fusion de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset).
Une méthode originale de lutte contre le frelon asiatique : la volaille. Voir la vidéo.
Sources :
- Haxaire J., 2006. Le frelon asiatique Vespa velutina, un nouveau prédateur de l'abeille ? La santé de l'abeille, 216.
- Haxaire J., Bouguet J.-P. & Tamisier J.- Ph., 2006. Vespa velutina.
- Lepeletier, 1836, une redoutable nouveauté pour la faune de France (Hymenoptera, Vespidae). Bulletin de la Société Entomologique de France, 111 (2) : 194.
- Villemant C., Haraire J., Streito J.-C. (2006) La découverte du Frelon asiatique Vespa velutina, en France document CNRS-MNHN-INRA.
- Villemant C., Muller F., Haubois S., Perrard A., Darrouzet E., Rome Q. 2011. - Bilan des travaux (MNHN et IRBI) sur l'invasion en France de Vespa velutina, le Frelon asiatique, prédateur d'abeilles. in : Barbançon, J-M. L'Hostis, M (Eds). Journée Scientiffique Apicole JSA, Arles 11 février 2011.
- Plaquette du Conseil général de la Gironde.
06:56 Publié dans Actualité des Sciences, Environnement-Écologie, Insectes | Tags : frelon asiatique, pays de montbéliard, franche-comté, abeilles, apiculture | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
09/07/2017
Les cigales du sud de la France : Cicada orni, Tibicen haematodes et Lyristes plebejus
Les cigales du sud de la France :
Cicada orni, Tibicen haematodes et Lyristes plebejus
par André Guyard
En France, les cigales se rencontrent dans les régions méridionales : huit espèces habitent le sud de la France dont la Corse. On en dénombre plus de 4500 espèces dans le monde. Elles diffèrent par leur chant et par leur taille qui va de la taille d'une mouche jusqu'à celle d'un moineau. Les autres espèces locales se font plus rares.
En France, on connaît huit espèces de cigales. La plus grande d'entre elles, Lyristes plebejus (5 cm), est commune en Provence où elle fréquente les pins ; Cicada orni, plus petite (3,5 cm), vit sur les oliviers ; Tibicen haematodes remonte plus au nord par la vallée du Rhône et on l'a même signalée à Fontainebleau, cependant que la plus petite, Cicadetta montana (1,5 à 2 cm), se trouve sur les conifères jusqu'en Angleterre.
Généralement, on différencie les espèces grâce à leurs particularités morphologiques. Chez certaines cigales, le chant (ou cymbalisation) est un critère majeur de différenciation. Le mâle cigale fait vibrer ses cymbales, l'organe qui émet les sons, pour attirer la femelle qui n'est sensible qu'au chant de son espèce. Des notes faibles, aiguës et parfois à la limite de la perception. Les spécialistes sont capables de différencier chaque espèce de cigales uniquement à l'oreille. Le plus délicat consiste à enregistrer et à collecter les individus en même temps. C'est la seule façon d'être sûr que le son vient bien de la cigale que l'on ramasse.
La cigale Cicada orni ou "Syndelle" appartient à la famille des Cicadidés, ordre des Homoptères et classe des Insectes. Adulte, elle mesure de 2 à 5 cm. À son stade juvénile, elle atteint 5 à 8 cm.
Remarque :
On regroupait autrefois dans le même ordre des Hémiptères à la fois les Hétéroptères (comme les punaises) et les Homoptères (Cigales, cicadelles, psylles) et l'ancien ordre des Hémiptères est devenu le super-ordre des Hémiptéroïdes.
Cicada orni vue dorsale
© Bertrand Parrès
Cicada orni vue dorsale
© Bertrand Parrès
Cicada orni vue latéro-dorsale
© Bertrand Parrès
Vue latérale d'une cigale (Tibicen)
Face ventrale d'une cigale (Tibicen) avec les pattes
Cicada orni vue ventrale sans les pattes
Schéma de la patte antérieure gauche d'une cigale (Tibicen)
Les Homoptères (cigales, cicadelles, psylles, pucerons et cochenilles sont caractérisés par leurs quatre ailes qui sont toutes membraneuses ou secondairement absentes.
La cymbalisation ou "chant des cigales"
La cymbalisation est produite chez le mâle et a pour fonction d'attirer les femelles. Dès que la température est suffisamment élevée (environ 25 °C), le mâle "chante", ou plus exactement , il cymbalise. Une erreur fréquente est de dire que les cigales stridulent comme le criquet. Or la stridulation est produite par le frottement de deux parties du corps d'un insecte (ou plus généralement d'un arthropode, car les mygales stridulent aussi, par exemple), alors que le mâle cigale possède un organe phonatoire spécialisé, les cymbales, qui est situé dans son abdomen.
Détail du cymbalium en vue thoracique latérale
La cymbalisation est le résultat de la déformation d'une membrane (un peu comme le couvercle d'un bidon) actionnée par un muscle. Le son produit est amplifié dans une caisse de résonance et s'évacue par des évents. La fréquence et la modulation de la cymbalisation caractérisent les différentes espèces de cigales.
Cavité cymbalique d'une cigale mâle (Tibicen)
On trouve sur internet différents sites montrant des vidéos de la cymbalisation des cigales :
http://basel.scharyyse.free.fr/cigale/videos/videos-flv/p...
http://www.gard-nature.com/cigales/cigaudio/cicorn.mp3
http://www.cicadasong.eu/cicadidae.html
http://basel.scharyyse.free.fr/cigale/videos/videos-flv/c...
http://basel.scharyyse.free.fr/cigale/videos/videos-flv/_...
L'appareil buccal
Les pièces buccales des Homoptères, toujours dépourvues de palpes maxillaires ou labiaux, autorisent des régimes variés à condition que l'alimentation soit liquide : les espèces phytophages sucent la sève des végétaux. Aussi certains Homoptères comme les pucerons ou les cochenilles, qui pullulent sur les végétaux et les épuisent, comptent-ils parmi les plus redoutables ennemis des cultures. Quant aux cigales, elles se nourrissent de la sève d'arbre ou d'arbuste, qu'elles prélèvent à l'aide de leur rostre situé sous la tête et formé par un ensemble de pièces buccales. Comme chez tous les Hémiptéroïdes, l'appareil buccal est de type piqueur-suceur.
Tête de cigale en vue frontale
Tête et thorax de cigale en vue latérale
Face dorsale de la tête d'une cigale (Tibicen)
Vue frontale de la tête d'une cigale (Tibicen)
Les pièces buccales (mandibules et maxilles) sont transformées en stylets chitineux qui se logent dans la gouttière labiale. Ces stylets naissent isolément de part et d'autre de la tête, mais ils se rapprochent symétriquement et se rassemblent tous les quatre en un faisceau unique à la faveur de coaptations qui se présentent sous la forme de crêtes et de rainures sculptées sur toute leur longueur.
Coupe transversale de l'appareil buccal d'une cigale
Les stylets mandibulaires flanquent latéralement l'ensemble et contribuent à lui donner une forme cylindrique régulière.
Les stylets maxillaires, internes, ménagent entre eux deux canaux superposés ; l'un dorsal, sert à l'adduction des aliments, l'autre, ventral, conduit la salive dans les tissus piqués. Ces deux stylets maxillaires sont étroitement liés l'un à l'autre par des coaptations qui empêchent leur séparation dans le sens latéral mais permettent leur glissement l'un par rapport à l'autre dans le sens de la longueur, dispositif mécanique évoquant les fermetures à glissière en matière plastique.
Mécanisme de la piqûre chez les Hémiptéroïdes
La piqûre est essentiellement assurée par les stylets mais les autres parties du complexe buccal y participent, notamment le labium ou lèvre inférieure. Ce dernier a toujours l'aspect d'une gouttière et se termine par une pince labiale dont le rôle est de maintenir les stylets en place en les serrant fortement dans leurs positions successives. L'agencement coaptatif des stylets (même extrêmement longs) en un faisceau agit comme s'ils étaient enfermés dans une conduite souple ; une impulsion sur l'un des stylets ainsi guidé se transmet à la manière d'un mouvement exercé sur un câble de frein de bicyclette contenu dans une gaine. La piqûre résulte donc des contractions individuelles et successives de chacun des muscles protracteurs des quatre stylets.
Solidement maintenus à leur extrémité par la pince labiale, les stylets progressent dans un ordre bien défini : les stylets mandibulaires pénètrent d'abord, l'un après l'autre, dans les tissus ; ils sont suivis par les stylets maxillaires. La progression se fait par une succession de mouvements de très petite ampleur. La rétraction des stylets s'opère de même.
Chez certains Hémiptéroïdes, les stylets sont aussi longs que le labium, et la piqûre ne peut se faire qu'à la faveur d'un raccourcissement de ce dernier, par télescopage de ses divers articles (cas des pucerons) ou par coudure de sa région moyenne (cas des punaises).
Mais il existe des Homoptères qui peuvent prélever directement la sève élaborée dans des tissus libériens profonds, grâce à des stylets de longueur démesurée.
Deux solutions anatomiques pouvaient permettre le logement au repos de stylets aussi longs. La première, consistant en un allongement du labium, ne se rencontre guère que chez une espèce de puceron. Stomaphis quercus, qui possède un labium deux fois plus long que le corps. La seconde solution, celle du rangement des stylets dans un organe spécial, existe chez un très grand nombre d'espèces d'Homoptères. Dans ces cas, l'excédent de longueur des stylets peut être logé au repos, soit à l'extérieur du corps, (cas des larves de psylles), soit à l'intérieur du corps, dans une poche spéciale appelée emmena. La larve primaire hivernante d'un puceron du Mélèze (Chermes viridanus) loge, dans un corps de 0,6 mm, un stylet replié en huit mesurant 3 mm environ. Il va sans dire que la pince labiale joue dans la piqûre de tels insectes un rôle fondamental.
Au cours de la piqûre, l'insecte injecte sa salive par le canal salivaire et aspire sa nourriture par le canal alimentaire. Les deux cavités sont mises en relation avec les glandes salivaires et avec le pharynx par l'intermédiaire de l'hypopharynx, qui possède un profil approprie à cette fonction. Quant aux liquides (salive et aliments) ils sont mis en mouvement par deux "pompes". Le pharynx et la cavité prébuccale ou cibarium qui le précède sont pourvus de muscles qui les transforment en pompe aspirante alimentaire. Par ailleurs, il existe dans le corps même de l'hypopharynx une pompe salivaire, munie de valvules, qui aspire la salive dans les glandes puis la comprime et la chasse dans le canal salivaire.
Les glandes salivaires, labiales et paires, sont généralement formées d'une glande principale, bi- ou plurilobée et d'une glande accessoire souvent tubuleuse. Chez les cigales végétariennes ou hématophages qui piquent de façon discontinue, l'une des deux glandes est vésiculaire et sert de réservoir. La salive produite renferme une amylase chez ces espèces phytophages.
Tube digestif d'une cigale
Le tube digestif est complexe, avec de nombreuses variantes d'un dispositif connu sous le nom de « chambres filtrantes » : l'intestin moyen paraît fermé sur lui-même en une boucle, car ses deux extrémités sont rapprochées. En réalité, l'extrémité postérieure s'insinue sous la séreuse de l'extrémité antérieure dilatée et y décrit des sinuosités et lacets multiples : à ce niveau, les épithéliums en contact sont très amincis. Ce dispositif anatomique peut être interprété comme une adaptation à une nourriture liquide abondante mais peu concentrée (sève), qui nécessite une élimination rapide de l'excès d'eau.
Système nerveux
Le système nerveux est caractérisé par la grande concentration des ganglions de la chaîne ventrale. Chez de nombreux Homoptères (Aphidés, Coccidés), tous les ganglions sont fusionnés.
Développement
La plupart des Hétéroptères ont un développement progressif hétérométabole correspondant au type paurométabole : les formes larvaires, morphologiquement très semblables aux adultes, n'ont à subir au cours des quatre ou cinq mues qu'un accroissement de taille, une augmentation du nombre des articles antennaires et un allongement des ébauches alaires.
À l'instar des Hétéroptères (les punaises en général), les Homoptères présentent également un développement avec métamorphose progressive (paurométabolie) La paurométabolie de la Cigale qui présente un changement de milieu de vie lors du passage larve-adulte est alors appelée hémimétabolie, un type de développement qui comporte, le plus souvent, cinq stades.
Reproduction et développement larvaire
1. Accouplement et ponte
Accouplement
Vue latérale de l'extrémité abdominale d'une cigale mâle
Les œufs sont pondus en été au niveau du collet d'arbustes et d'herbes. Vers la fin de sa vie en août-septembre, la femelle fore des trous à l'aide de sa tarière dans un rameau vertical. Dans chaque trou, elle injecte environ une dizaine d'œufs.
La Cigale en action de ponte a percé des trous dans un rameau
Extrémité de l'abdomen
Détail des trous de ponte
Extrémité abdominale d'une cigale femelle
Les œufs ressemblent à de minuscules grains de riz, et sont empilés en un chapelet d'une dizaine.
Chaque orifice cache un chapelet d'œufs blanc translucide
Soumis à des parasites dont Eupelmus cicadae, un chalcidien (microhyménoptère parasite) seulement cinq pour cent des œufs ainsi pondus dans les brindilles arriveront à terme.
Période larvaire
Les femelles pondent en juillet dans les tiges des plantes. En fin d'été ou en automne, les œufs éclosent pour donner des larves qui se laissent tomber à terre et deviennent fouisseuses et se nourrissent de la sève des racines. Cette vie souterraine dure plusieurs années (deux ans pour Cicada orni, quatre pour Lyristes plebejus). Les pattes avant ont une structure fouisseuse qui leur permet de creuser des galeries. La structure de l'abdomen est telle que l'urine abondante des larves de cigales est canalisée vers les pattes avant, ce qui permet de ramollir la terre. Au dernier stade de sa vie souterraine la larve se transforme en nymphe qui creuse une galerie pour émerger de terre afin de se transformer en insecte adulte.
Mue imaginale
Ce n'est que durant la dernière année de sa vie que commence la vie aérienne de la cigale. La nymphe sort de terre et se fixe sur une tige ou un tronc, voire sur une pierre et commence sa dernière mue ou « mue imaginale ». La cigale se transforme alors en insecte adulte ou imago, pour se reproduire durant seulement un mois et demi.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/62/Cicada...
Différentes étapes de la mue imaginale
Trou d'émergence de la nymphe de Lyristes plebejus
La nymphe de Lyristes plebejus émerge de son séjour souterrain
La nymphe de Lyristes plebejus escalade un support vertical
La nymphe de Lyristes plebejus choisit un point d'ancrage
La nymphe de Lyristes plebejus s'accroche solidement au substrat
11h : La cuticule nymphale se fend sous la pression
exercée par la croissance de la cigale
11h20 : après émergence de la cuticule nymphale (exuvie),
la cigale Lyristes plebejus déploie ses ailes
13h00 : Elle gonfle les nervures alaires en y injectant de l'hémolymphe
14h30 : les ailes déployées se rigidifient progressivement
La mue imaginale en vidéo
© de Montpellier (Christian Segonne)
Laury domiciliée dans le Var, me signale que dan ce département, on rencontre aussi la Cicadatra atra, qui est noire et mesure environ 20 mm. Son chant n'est pas saccadé comme celui des Cicada orni, ni cyclique comme celui des Lyristes plebejus. Il ressemble à un "QSSSSSSSSS..............QSSSSS.... QSSSSSSSSSSS" tantôt continu, tantôt discontinu. Pas évident de le décrire !
Sources :
De nombreux sites internet sont consacrés aux cigales et à leur chant. Une présentation complète de la famille des Cicadidés se rencontre sur le site de Agriculture et Agroalimentaire Canada.
09:40 Publié dans Environnement-Écologie, Insectes | Tags : les cigales du sud de la france, cicada orni, tibicen haematodes, lyristes plebejus | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
25/04/2017
La collète des saules : une abeille solitaire
La collète des saules : une abeille solitaire
par Patrick Paubel
Naturaliste
Avril 2017 en Bresse, la sécheresse s'installe du fait du manque de précipitations, aggravée par la bise, le vent du Nord soutenu. Les grenouilles agiles et rousses ont pondu, mais les fossés sont vides.
Cette météo semble bénéficier à une espèce d'hyménoptère qui a développé une "bourgade" importante que je n'avais jamais observée. Il s'agit du Collète des saules (ou des sables). Cette abeille sauvage, de type solitaire est classée dans les Apoidea, famille des Colletidae. Son nom latin est Colletes cunicularius.
Le Collète des saules creuse des terriers en sol meuble, laissant de petits éboulis de terre fine dans la pente du talus, qui est exposé plein Sud. Le territoire de cette "agglomération" représente un talus de vingt à trente mètres de long pour deux mètres de large contenant largement plus de deux cents terriers.
Photos : Patrick Paubel - Georges Janody
Entrée au nid
Photo : Patrick Paubel - Georges Janody
Cette abeille a la particularité de vivre en communauté de "villages" ou "bourgades", en garenne en quelque sorte, comme le lapin, d'où son nom. On la rencontre dans les sablières ou dans les dunes.
Collète des saules sortant du nid pour aller butiner
Photo : Patrick Paubel - Georges Janody
Le Collète des saules ressemble beaucoup à notre abeille domestique Apis mellifera, mais elle présente une pilosité abondante et hérissée, et son abdomen (On dit désormais "le gastre") est entièrement noir sans bande claire entre les segments. La modification adaptative de sa dernière paire de pattes est insuffisante pour pouvoir mettre le pollen en boulettes (pelotes).
Vol de retour avec pollen au nid
Photo : Patrick Paubel - Georges Janody
Retour au nid après butinage
Photo : Patrick Paubel - Georges Janody
Retour au nid après butinage. Le pollen n'est pas aggloméré en pelotes
Photo : Patrick Paubel - Georges Janody
Cette abeille vit plutôt dans le Sud et l'Ouest de la France, mais évite le pourtour méditerranéen.
Le genre Colletes présente plus de cent espèces, dont le cycle varie et s'étale au fil de la saison. Colletes cunicularius est la plus précoce, démarrant son cycle en février, principalement sur les Saules (Saules blancs et Saules Marsault dits Massaules en Bresse). En réalité, on a cru longtemps qu'elle était oligolectique sur les saules, ce qui est désormais démenti. Les mâles ou faux-bourdons de cette espèce sont leurrés par certaines Orchidées du genre Ophrys. Ils émergent les premiers et cherchent à s'accoupler à plusieurs sur une même femelle (essaim copulatoire).
Ophrys abeille (Ophrys apifera)
Cliché © Pascal Collin
Sources :
— Wikipedia : Colletes cunicularius
— Guillaume Lemoine de la FNOSAD (Fédération nationale des organisations sanitaires apicoles départementales) : Les principaux genres d'abeilles sauvages en France
09:19 Publié dans Insectes | Tags : collète des saules, abeilles solitaires, hyménoptères | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
29/03/2017
Frelon asiatique : le piégeage tue trop de pollinisateurs
COMMUNIQUE DE PRESSE |
MARDI 28 MARS 2016 |
FRELON ASIATIQUE : LE PIÉGEAGE TUE TROP DE POLLINISATEURS ! |
L’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) et France Nature Environnement (FNE) mettent en garde notamment sur les pratiques de piégeage « précoces » du Frelon asiatique, sans réelle efficacité et néfastes pour d’autres insectes, dont de nombreux pollinisateurs.
Pourquoi certains pratiquent le piégeage précoce ?
Le Frelon asiatique (Vespa velutina), espèce exotiques découverte en France en 2005, est bien implanté et il est désormais admis que son éradication est impossible. Une colonie peut commettre des dégâts sur certains ruchers en chassant les Abeilles domestiques afin de nourrir ses larves. Le préjudice peut être important pour les apiculteurs des zones concernées, qui tentent de réagir en proposant un piégeage massif des reines fondatrices dès février à l’aide de dispositifs attractifs parfois « faits maison », constitués de bouteilles-pièges appâtées de mélanges sucrés et alcoolisés.
Pourquoi ce piégeage est néfaste ?
Il a été prouvé dès 2009 par des entomologistes de la Linnéenne de Bordeaux, que ces pièges ne sont pas sélectifs, et des versions plus sélectives sont souvent proposées à la fabrication, sans études sérieuses de leur efficacité : ils capturent et tuent de très nombreux insectes non ciblés.
De plus, d’après une équipe de l’INRA de Bordeaux (2012) et du Muséum national d’Histoire naturelle (2013), ils n’auraient aucun impact réel sur les populations de Frelon asiatique qui restent équivalentes dans les zones piégées par rapport à des zones sans pièges.
L’efficacité du piégeage précoce est encore en phase de test
Une étude, se limitant à 3 départements, est en cours avec des contributeurs bénévoles, encadrés par le MNHN et l’ITSAP - Institut de l'abeille, afin d’évaluer l’efficacité réelle du piégeage de printemps contre Vespa velutina, mais en aucun cas il ne s’agit en aucun d’un appel à piégeage généralisé.
L’Opie et FNE appellent donc à un arrêt de ces pratiques de piégeage, inefficaces et très impactantes pour les autres insectes et le fonctionnement des écosystèmes !
L’Opie et FNE conseillent, conformément aux recommandations du Muséum national d’Histoire naturelle et du Ministère de l’Agriculture :
— de s’abstenir de tout piégeage préventif qui massacre un grand nombre d’insectes non cibles sans affecter les populations de Frelon asiatique ;
— de ne pas pratiquer de piégeage printanier (très faible impact sur le nombre de colonies en été) ;
— de piéger, de fin juin à mi-novembre, uniquement à proximité des ruchers attaqués pour faire diminuer la pression de prédation, en utilisant comme appât le jus de cirier (plus « sélectif » que la bière).
— de participer à des campagnes locales organisées de détection des nids.
Pour plus d’informations, consultez le site du MNHN : http://frelonasiatique.mnhn.fr/ et http://frelonasiatique.mnhn.fr/piegeage-de-printemps/ ainsi que les articles parus dans la revue de l’Opie "Insectes" http://www.insectes.org/le/frelon-asiatique.html |
06:31 Publié dans Actualité des Sciences, Insectes, Patrimoine franc-comtois et jurassien | Tags : frelon asiatique, piégeage, insectes pollinisateurs, fne, opie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
20/03/2017
Les érythrones et les bourdons
Les érythrones et les bourdons
par Patrick Paubel
naturaliste
Balade naturaliste ce 10 mars 2017 sur le plateau des Charmilles, commune de Lompnas dans le Bugey dans le sud de l'Ain.
Météo très favorable avec vent léger et température de 18 à 20°C au soleil. Primevères et violettes et nivéoles abondantes.
La semaine dernière, la neige est tombée en abondance sur les crêtes. Il en reste encore dans les recoins le plus au nord du chemin que nous parcourons. Un ruisseau en fond de combe avec de nombreuses pontes de grenouille agile probablement. (C'est déjà pondu en Bresse depuis le 1er mars).
Arrivés sur le plateau, le spectacle est éblouissant, avec un parterre d'érythrones en cours de floraison. On les voit s'ouvrir à tous les stades selon l'emplacement. Cette station se trouve en sous-bois, exposée au sud et parfaitement ensoleillée car les charmilles n'ont pas encore feuillé.
Un parterre d'érythrones
Cliché © Patrick Paubel
Notre extase devant la beauté de ces fleurs est rompue par des bruits de bourdonnements et de vrombissement. C'est alors que nous découvrons les bourdons, rendus fous par la source dans laquelle ils puisent tous en pollinisant chaque fleur.
Cliché © Patrick Paubel
Toutes les fleurs sont visitées, et celles qui sont déjà fécondées sont abandonnées immédiatement jusqu'à trouver celle qui est au meilleur stade (pétales non retournés et pistil pas encore allongé). Ces bourdons appartiennent aux deux espèces fréquentes dans la région, Bombus terrestris et Bombus lapidarius. Certains d'entre eux sont couverts de pollen blanchâtre, qu'ils déposent sur les longs pistils des fleurs qui les intéressent le moins, car elles sont en fin de période attractive. (Leur nombre nous surprend, car à cette époque, ce doit être des fondatrices ?).
Cliché © Patrick Paubel
L'Érythrone dent de chien, Erythronium dens canis, est une Liliacée relativement rare. Quelques stations dans l'Ain et on m'en a rapporté une de quelques pieds dans le massif du Vuache. Le bulbe a la particularité de produire des "cayeux" et la dissémination des graines est assurée par des fourmis dont les larves consomment un organe, "l'élaïosome[1]".
Cliché © Patrick Paubel
Impression d'avoir été privilégiés en étant à l'heure H du jour J au bon endroit.
[1] NDLR : un élaïosome (du grec elaios- huile et some- corps), également appelé « éléosome », est une excroissance charnue attachée aux graines de certaines espèces de plantes.
16:34 Publié dans Botanique, Environnement-Écologie, Insectes | Tags : patrick paubel, érythrone, bourdon, hyménoptères, bugey, ain, jura | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
31/01/2017
Nid d'abeilles
Construction de l'extrême
par Dominique Delfino
Photographe naturaliste et animalier
Découverte étonnante, dont me fait part Étienne Chalamet (apiculteur amateur) demeurant à Sévenans 90, avec cette colonie d'abeilles installée sur une branche au-dessus de la Savoureuse.
Habituellement construite dans des cavités naturelles de bois ou de pierres, la colonie d'abeilles est, dans ce cas précis, élaborée en brèches (structures alvéolaires) à plein vent et ce, certainement depuis plusieurs années, compte tenu de l'architecture générale.
Regroupés au cœur de ces brèches, les insectes les plus à l'extérieur bruissent des ailes afin de réchauffer la colonie tout en progressant à l'intérieur pour se faire relayer assurant ainsi leur survie dans les périodes de froid.
Cette construction, élaborée à quelques mètres au-dessus de l'eau, profite-t-elle peut-être, dans ce cas précis, d'une atmosphère humide tempérant quelque peu le milieu, été comme hiver ?
Cliché © Dominique Delfino
08:40 Publié dans Insectes, Photographes naturalistes et scientifiques | Tags : dominique delfino, photographe naturaliste et animalier, abeilles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
23/01/2017
Défendre les abeilles avec POLLINIS
Nos victoires et actions en 2016
Chère Madame, cher Monsieur,
La force de POLLINIS c'est vous !
C'est parce que vous prenez le temps de lire nos informations et apportez votre signature à nos grandes campagnes de pétition en France et en Europe…
… que vous adressez vos commentaires et témoignages et diffusez nos informations et mobilisations à vos proches…
… que POLLINIS peut agir efficacement face aux lobbies de l'agrochimie qui sacrifient les abeilles et la nature :
••••• Nous refusons que des tonnes de pesticides continuent à être déversées dans les champs alors que leur extrême nocivité pour les abeilles, la nature et les hommes est parfaitement connue et que d'autres méthodes existent, tout aussi efficaces et rentables pour les agriculteurs qui les utilisent.
••••• Nous refusons que les lobbies agrochimiques manœuvrent impunément à Bruxelles, infiltrent les comités scientifiques et consultatifs pour imposer leurs nouveaux pesticides tueurs d'abeilles, au mépris de la volonté des citoyens.
••••• Nous refusons que les multinationales de l'agrochimie interdisent l'accès à l'information sur leurs produits toxiques aux journalistes, aux scientifiques, aux citoyens avec la directive de l'Union européenne "Secret d'affaires".
••••• Nous refusons que des races d'abeilles non-adaptées à notre environnement et importées en masse mettent en péril notre abeille locale, -l'abeille noire adaptée et résistante en provoquant des hybridations forcées.
••••• Nous refusons que soit anéanti en moins d'une génération ce que l'agriculture respectueuse des pollinisateurs a su préserver durant des millénaires…
Ces combats salutaires pour la nature, les pollinisateurs et notre santé à tous, c'est grâce à votre implication personnelle que POLLINIS peut les mener.
C'est pourquoi il est si important pour nous de vous présenter notre bilan 2016.
Après quatre années de bataille intensive, depuis que POLLINIS existe, nous avons réussi créer et consolider une véritable contre-force à l’emprise des lobbies de l’agrochimie en Europe et en France, qui s'articule autour de trois axes :
- Rassembler pour la première fois en un mouvement citoyen unique des apiculteurs indépendants, des scientifiques, et plus d’1,3 million de citoyens, pour faire front commun contre l’agrochimie.
C'est notre meilleure chance de pouvoir vraiment peser dans la balance contre les lobbies de l’agrochimie, et sauver durablement les abeilles !
- Mettre en place un groupe d’experts, d’ingénieurs et de juristes, qui surveillent les manœuvres des lobbies à Bruxelles.
Entre autres missions, ces experts décortiquent les autorisations de mise sur le marché de nouveaux pesticides toxiques – un travail indispensable pour déjouer toute nouvelle attaque sur les abeilles, notre alimentation ou notre santé, et contrecarrer l’emprise de l’agrochimie sur les décisions européennes.
- Aider et promouvoir les solutions agricoles alternatives respectueuses des pollinisateurs.
Oui, des solutions efficaces existent pour sortir l'agriculture du tout-chimique, émanciper les agriculteurs de l'emprise de l'industrie phytopharmaceutique et garantir un environnement sans danger pour les pollinisateurs !
Et voici ce que nous avons pu faire, avec votre aide, en 2016 :
- Nous avons obtenu une première interdiction en France des pesticides néonicotinoïdes responsables de 20 ans de massacre intensif des abeilles.
En voici les principales étapes :
Présentation au Parlement européen de notre pétition "Stop Neonics" signée par plus d'un million de citoyens !….
Dépôt d'amendements avec des parlementaires décidés à défendre les abeilles face à leurs collègues subordonnés à l'agrochimie….
627 898 messages envoyés aux sénateurs et députés pendant les débats sur la loi Biodiversité
Et 30 eurodéputés se sont déjà engagés pour une interdiction totale des néonicotinoïdes en Europe.
- Nous avons sonné l'alarme sur les nouveaux pesticides tueurs d'abeilles.
POLLINIS a levé le lièvre et mis le scandale sur la place publique. En plein moratoire européen sur les néonicotinoïdes, avec leurs armées de lobbyistes à Bruxelles, les multinationales de l'agrochimie sont arrivé à obtenir la mise sur le marché de nouveaux pesticides tueurs d'abeilles, camouflés sous d'autres classifications pour ne pas entrer dans le champ de l'interdiction.
C'est un combat sans relâche pour veiller et détecter toutes ces manigances, informer et mobiliser les citoyens pour empêcher ces grosses firmes d'imposer leurs produits toxiques et de faire la loi en Europe. La tâche est immense !
- Nous avons mobilisé 668.230 citoyens pour contrer la Directive "Secret d'affaires", un règlement sur mesure pour les lobbies de l'agrochimie.
Après des années de lobbying intensif, l'agrochimie est sur le point de parvenir à son but : faire voter un règlement sur mesure pour ne plus avoir à rendre de comptes sur les effets potentiellement catastrophiques des pesticides sur l'environnement, les pollinisateurs et notre santé !
La directive de l'Union européenne, "Secret d'affaires", interdit à nous citoyens, journalistes, lanceurs d'alerte, médecins et scientifiques indépendants... l'accès à toutes les données scientifiques exigées par la réglementation pour pouvoir mettre un pesticide ou un nouveau médicament sur le marché.
Mais les élections de 2017 vont être l'occasion de stopper cette directive en empêchant son application dans le droit français.
- Nous avons entamé la protection de l'abeille locale, menacée d'extinction.
La préservation de l'abeille locale, l'abeille noire, est le meilleur moyen dont nous disposons, aujourd'hui, pour garantir aux générations futures un pollinisateur naturellement résistant.
C'est pourquoi POLLINIS a :
soutenu la création de la Fédération européenne des Conservatoires de l'abeille noire (FedCAN)
organisé la Fête de l'abeille noire avec le Conservatoire de l'abeille noire d'Ile de France
entamé les démarches auprès du gouvernement pour obtenir une protection juridique pour les Conservatoires de l'abeille noire.
- Nous avons étoffé encore notre petite équipe pour pouvoir mener le combat sur tous les plans et sur tous les fronts.
Nous ont rejoints tout récemment : Camille, pour la bonne tenue administrative et les relations donateurs, Valentine, journaliste chargée de la communication et Armand bientôt titulaire d'un diplôme d'ingénieur et juriste en Environnement, qui étudie les pollinisateurs sauvages, actuellement trop méconnus.
Cela fait plaisir de voir tous ces jeunes mettre, au sein de POLLINIS, leur talent, leur expertise et leur dynamisme au service de la protection des pollinisateurs.
Et il y en a besoin !
Car la tâche est immense.
Et en 2017, voici ce que nous devons faire :
Tous ensemble, citoyens, apiculteurs indépendants, juristes et scientifiques réunis au sein de POLLINIS, nous devons attaquer les fondements du système qui permet aux lobbies de l’agrochimie d’avoir toujours un coup d’avance, pour les empêcher de faire la loi en Europe.
Et pour cela, je ne vois pas de meilleure opportunité que les élections présidentielles et législatives françaises qui approchent.
Au moment où les politiques ont besoin de nos voix et de notre approbation, c’est exactement là que nous devons mettre nos conditions sur la table, et les obliger à prendre clairement position : sont-ils du côté des abeilles, ou de l’agrochimie ?
Notre plan de bataille pour démarrer sans tarder la contre-offensive à l’emprise des lobbies en Europe et dans les états européens est on ne peut plus clair :
>>> Maintenir notre surveillance sur Bruxelles, pour déjouer toute nouvelle tentative d'autorisation de pesticides tueurs d'abeilles,
et faire travailler les chercheurs qui ont rejoint POLLINIS pour contrecarrer, sur le plan scientifique, les pseudos études payées par les firmes agrochimiques pour tenter de blanchir leurs nouveaux produits;
>>> Mener une gigantesque campagne de pression sur les candidats aux élections françaises en mobilisant, par vagues successives, plusieurs centaines de milliers de leurs électeurs et en faisant le siège de leurs QG de campagne pour les convaincre d’écouter nos arguments et de s’engager du côté des citoyens pour les pollinisateurs ;
>>> Dans le même temps, travailler d’arrache-pied avec les apiculteurs indépendants pour sauvegarder à tout prix l’abeille locale - naturellement plus résistante que les abeilles importées, mais dangereusement menacée par l’agro-industrie - avant qu’elle ne disparaisse définitivement, et qu’il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer…
Face aux montagnes d'argent des firmes agrochimistes et leurs armées de lobbyistes qui veulent imposer leur loi aux décideurs nationaux et européens, nous avons certes peu de moyens - mais nous avons notre nombre, et notre détermination.
Et le soutien fidèle des membres les plus engagés de POLLINIS pour mener cette contre-offensive salutaire pour les abeilles et la nature, et pour aller enfin dans le bon sens : vers une agriculture pérenne et propre, respectueuse des pollinisateurs dont elle dépend.
Nous avons calculé que, pour mener toutes ces actions, nous devons réunir un budget minimum de 350 000 euros.
Cela fait beaucoup d'argent, mais les résultats qu'ensemble nous pouvons obtenir grâce à cette somme n'ont pas de prix : des bienfaits pour la planète et toute la population !
Pour réunir ce budget, nous ne pouvons compter que sur le soutien des membres donateurs de l'association.
Vous le savez, nous refusons les financements publics, ou même d'entreprises privées : ce serait mettre POLLINIS à leur merci, et risquer d'être réduits au silence lorsqu'il s'agit de révéler un scandale, comme celui de la Directive Secrets d’Affaires, qui cherche à interdire aux citoyens et scientifiques indépendants l’accès aux études concernant la toxicité de ce qu’ils mangent et ce à quoi ils sont exposés…
Pour garantir l'indépendance et la liberté d'action de POLLINIS, nous reposons entièrement sur les dons de personnes, comme vous, qui ont à cœur de protéger les abeilles et la nature, et refusent de laisser sacrifier l'environnement et leur alimentation pour garantir les profits de quelques multinationales bien placées.
Alors s'il vous plaît, rejoignez nos membres donateurs en accordant votre soutien à POLLINIS, en cliquant sur ce bouton :
Un don de 20 euros, de 50 euros, de 100 euros, ou de tout autre montant que vous jugez approprié, sera une aide précieuse pour mener les actions nécessaires pour faire barrage aux lobbies, et convaincre les candidats aux élections françaises de se ranger du côté des défenseurs des abeilles et de la nature.
Nous sommes la première association française à avoir réussi à rassembler en un front commun apiculteurs, scientifiques, et plus d’un million de citoyens. Maintenant, utilisons cette force exceptionnelle pour reprendre le pouvoir des mains des lobbies, et les empêcher de décimer ce qui reste encore de colonies d'abeilles et de pollinisateurs !
Merci encore pour votre aide passée, et merci d'avance pour votre soutien à POLLINIS en 2017.
Oui, je fais un don à POLLINIS !
Bien sincèrement
L'équipe de POLLINIS
POLLINIS Association Loi 1901
10 rue Saint Marc - 75002 Paris www.pollinis.org
Voir aussi les manifestations du 7 juin 2017 pour la défense des abeilles.
11:19 Publié dans Environnement-Écologie, Insectes, Pollution | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
02/01/2017
Prouesses migratoire de la Vanesse du Chardon
Prouesses migratoire de la Vanesse du Chardon
La Vanesse du Chardon ou Belle-Dame est un papillon de taille moyenne à grande : la longueur de l'aile antérieure est en général comprise entre 27 et 31 mm. Une grande partie du dessus des ailes consiste en un fond orange rosé orné de taches noires, à l'exception de la partie apicale des ailes antérieures qui est noire à taches blanches. Le dessus des ailes postérieures présente une série de 4 à 5 points postdiscaux noirs. Le revers des ailes postérieures est chamarré de beige et de blanc, avec des nervures blanches et cinq ocelles postdiscaux dont certains ont le centre gris-bleu. Les deux sexes sont semblables.
Vanesse du Chardon
(Cliché DR)
Probablement le papillon le plus commun d'Europe, l'espèce n’est pas résidente permanente en France métropolitaine, mais est présente une partie de l’année (d’avril à octobre environ) en tant que migratrice, et peut être observée dans tous les départements, en abondance très variable selon les années.
Non seulement la Belle-Dame est une espèce migratrice : elle est même considérée, parmi les papillons, comme le plus grand migrateur connu. L’espèce hiverne en Afrique puis migre vers l'Europe centrale et du sud au printemps (d'avril à juin), atteignant des latitudes plus ou moins élevées selon les années. Elle se reproduit alors en Europe durant la saison chaude, accomplissant d’un à trois cycles reproductifs. À l’automne, les descendants des migrants de printemps meurent ou migrent à nouveau vers le sud. L’espèce reste donc absente d’Europe de novembre à février.
La Belle-Dame est un prodige du voyage : deux chercheurs viennent de révéler qu'il accomplit une migration défiant l'entendement. Non seulement il forme, à l'automne, des vols pour traverser la Méditerranée et gagner le Maghreb - ce qui est déjà un bel exploit... Mais il franchit ensuite les 4 000 m d'altitude de l'Atlas, puis encore des centaines de kilomètres brûlants de Sahara... jusqu'aux hauts plateaux éthiopiens. Un périple de 4000 km !
20:14 Publié dans Environnement-Écologie, Insectes | Tags : migration de papillon, vanessa cardui, vanesse du chardon | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
08/10/2016
Papillon piégé par une toile d'araignée
Le piège de la toile
par Dominique Delfino
Photographe naturaliste et animalier
La rosée matinale de ces jours d'automne ne laisse pas indifférent le photographe ou tout simplement le curieux de nature.
Je promène mon regard sur les toiles d'araignées couvertes de perles de lumière et je m'attarde à observer dans le détail la magnifique et délicate architecture de ce piège de soie tissé en plein air.
Mais pas de chance pour ce joli papillon qui profite des premiers rayons de soleil. En se lançant à la découverte de la prairie, il finira sa course piégé par une toile.
Aucune chance de s'en sortir. Plus il essayera de battre des ailes pour tenter de s'échapper, plus les fils finiront par s'entremêler et renforcer la prise.
Ainsi l'araignée attend aux aguets qu’un papillon de nuit, de jour, ou tout autre insecte passe à sa portée. En un éclair, le prédateur enroulera son filet afin d'y enfermer sa proie.
10:31 Publié dans Insectes, Invertébrés, Photographes naturalistes et scientifiques | Tags : dominique delfino, photographe naturaliste et animalier, papillon, araignée, toile d'araignée | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
31/05/2016
La Cétoine dorée
Le monde des insectes
par Dominique Delfino
Photographe naturaliste et animalier
L'image de cette semaine est le fruit d'une série de prises de l'un de mes amis Alain se promène rarement sans son appareil photo et ce sont les oiseaux qui retiennent particulièrement son attention, son jardin constituant souvent son terrain de chasse photographique.
Le regard porté sur un monde où la diversité est certainement la plus importante, notre photographe en herbe assure chaque année un suivi sur un superbe insecte qui colonise son jardin, la Cétoine dorée (Cetonia aurata).
Ce Coléoptère est très commun au jardin. On reconnaît la Cétoine dorée facilement à sa carapace vert métallisé, aux reflets dorés. D'allure assez pataude, elle aime visiter les fleurs où l'on pourra l'observer au milieu des étamines.
De la larve à l'adulte, la cétoine est bien utile ! La larve de cétoine est précieuse : elle contribue largement au fonctionnement des écosystèmes en permettant le recyclage de la matière organique. En se nourrissant des déchets végétaux, elle permet leur décomposition en humus.
Cliché © Alain Lejeune
08:55 Publié dans Insectes, Photographes naturalistes et scientifiques | Tags : cetonia aurata, alain lejeune, photographe naturaliste et animalier, dominique delfino | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
17/01/2016
Des abeilles pour protéger les cultures… des éléphants
Des abeilles pour protéger les cultures…
Photo © Save the Elephants
Sous une pression démographique croissante, les interactions « hommes-éléphants » sont de plus en plus fréquentes en Afrique, avec notamment la mise à mal des cultures des premiers, par les seconds… Dans ce cadre, depuis quelques années, plusieurs pays africains (Botswana, Kenya, Mozambique, Ouganda, Tanzanie…) recourent à des abeilles « sentinelles » pour protéger leurs cultures des pachydermes.
Ayant constaté que plus de 90 % des éléphants fuient le bourdonnement des abeilles, en 2008, Lucy King[1], une chercheuse du département de zoologie de l’université d’Oxford, a mis au point avec l’ONG Save the elephants, un astucieux système pour protéger les cultures et donc limiter les sources de conflits entre les hommes et les éléphants, lesquels conduisent régulièrement à des morts, d’un côté comme de l’autre.
Le principe est simple et repose sur la mise en place d’un réseau de ruches « sentinelles », espacées d’une dizaine de mètres et reliées les unes aux autres par un fil. Fixées à des poteaux ou suspendues dans les branches des arbres, les ruches sont secouées dès lors qu’un éléphant tente de passer outre cette « clôture », provoquant immanquablement l’alerte des abeilles. Inquiètes, celles-ci bourdonnent alors fortement, tandis que certaines sortent pour défendre leur ruche. Piqués dans des zones où leur peau est fine, mais aussi sensible (autour des yeux, au niveau de la trompe, etc.), les éléphants prennent la fuite, sans manquer de prévenir leurs congénères.
Après une telle expérience, à l’avenir les éléphants, piqués dans des zones sensibles et ayant associé le bourdonnement des insectes à la douleur des piqûres, quitteront d’autant plus rapidement des zones ainsi protégées !
Outre la protection des cultures et la fin des conflits avec les communautés rurales ainsi protégées, la mise en place de cette technique permet aux villageois de bénéficier de la pollinisation des abeilles et de leur production de miel.
[1] Lucy King est à l’origine de l’ONG Save the Elephants. Il est possible de soutenir son action sur http://elephantsandbees.com
Source : Univers nature
07:16 Publié dans Actualité des Sciences, Environnement-Écologie, Insectes, Mammifères | Tags : abeilles, éléphants, protection des cultures, abeilles sentinelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |