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31/05/2018

Abattages de 3 loups en 2016 jugés illégaux

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 Les abattages de 3 loups en 2016 jugés illégaux

Un tribunal a jugé que les tirs de prélèvement renforcés ayant conduit à la mort de 3 loups en 2016 dans le Vercors étaient illégaux.

 

par Sciences et Avenir avec AFP le 29.05.2018

 

Les abattages de trois loups dans le Vercors en 2016 ont été jugés illégaux par le tribunal administratif de Grenoble, a annoncé le 29 mai 2018 des associations de protection de l'environnement. Dans son jugement en date du 24 mai, que l'AFP a consulté, le tribunal rappelle que l'abattage d'un loup ne peut être décidé qu'après des tirs de défense préalables, supposés éloigner le prédateur.

 

Une troisième victoire pour les défenseurs du loup

 

Le tribunal a donc annulé symboliquement un arrêté de la préfecture de l'Isère du 19 août 2016 qui autorisait l'abattage dans les six mois de trois loups par "tir de prélèvement renforcés". Car il ne ressort pas des pièces du dossier "que les élevages disposant d'une autorisation de pratiquer des tirs de défense ont effectivement réalisé de tels tirs avant que ne soit édicté l'arrêté attaqué", argumente le tribunal. "Il existe en effet des moyens de protection des troupeaux ainsi qu'une gradation des tirs que les préfets peuvent autoriser. Les tirs de prélèvement renforcés ne visent à tuer des loups, espèce protégée, qu'en dernier recours, et uniquement si des dégâts persistent malgré la mise en œuvre de tous les moyens de protection et de tirs de défense préalables", rappelle l'Aspas dans un communiqué.

 

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Document DR

 

23/05/2018

Frane Nature Environnement Sentinelles de la nature

Logo FNE.pngCOMMUNIQUE DE PRESSE
MARDI 22 MAI 2018
SENTINELLES DE LA NATURE : UNE NOUVELLE APPLICATION MOBILE POUR PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT

 


Journée mondiale de la biodiversité le 22 mai, journée mondiale des geeks le 25 mai: deux excellentes occasions pour télécharger la toute nouvelle application «Sentinelles de la nature». Avec elle, participer à la protection de l’environnement devient (presque) un jeu d’enfant. Grâce à cette appli, France Nature Environnement et ses associations fédérées complètent le site sentinellesdelanature.fr, une plate-forme numérique de signalement des atteintes à la nature et des initiatives favorables à l’environnement.


Un site et une application pour une action citoyenne environnementale

Qui ne s'est pas senti un jour démuni en découvrant de ses yeux une décharge sauvage, une destruction de zone humide ou encore un cours d'eau pollué ? Qui n'a jamais voulu faire connaître au monde entier la belle idée en faveur de la nature et l'environnement développée à côté de chez elle ? Avec le projet Sentinelles de la Nature, chacun dispose désormais d'un moyen d'agir facilement en quelques clics. Le site sentinellesdelanature.fr et son application mobile fraîchement lancée (disponible sur Google Play et Apple Store) permettent de signaler des actions favorables à l’environnement et des dégradations environnementales, mais également d'agir main dans la main avec les autorités compétentes et les associations du mouvement France Nature Environnement pour prévenir ou résorber ces atteintes.



Comment agir sur le territoire ?


Le site internet et l’application des Sentinelles de la nature permettent aux utilisateurs de contribuer à la préservation de la planète en signalant directement les atteintes ou initiatives favorables à l’environnement sur une carte participative. Ces informations sont transmises aux référents associatifs de la région pour revue et éventuelle proposition d’action lorsqu'il s'agit d'une atteinte à l'environnement. Le but: prévenir et résorber les atteintes à l'environnement et faire connaître des initiatives positives.



Les citoyens deviennent alors « Sentinelles » et peuvent, grâce à un système de suivi, connaître l’état d’avancement des démarches entreprises et modifier leur signalement en apportant par exemple de nouveaux éléments. Les « Sentinelles » qui le souhaitent peuvent donc rester des contributeurs actifs pour mettre fin aux atteintes à l'environnement.



Les Sentinelles de la nature : un projet fédéral de grande ampleur

La petite graine ne cesse de croître. Né en Auvergne Rhône Alpes, à l’initiative de la FRAPNA, puis de la FRANE, le projet a été repris par France Nature Environnement pour le déployer à l’échelle nationale. 9 Fédérations régionales associatives, qui couvrent différents territoires, ont aujourd’hui rejoint le projet : l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne Franche-Comté, la Bretagne, le Grand Est, le Limousin et la Normandie. Cet outil permet au mouvement France Nature Environnement de renforcer sa veille écologique en sensibilisant et mobilisant largement les citoyens et les acteurs du territoire. Gratuit et sans publicité, l’initiative embrasse la volonté collective, toujours plus prégnante dans notre société, d’agir concrètement pour l’environnement.



« Agir pour un monde vivable passe par des actions à tous les niveaux. Contribuer à révéler des irrégularités ou mettre en valeur des initiatives favorables est particulièrement important pour la préservation de notre environnement. L’application Sentinelles de la nature permet à chacun, en quelques clics, de devenir acteur d’un environnement plus sain et d’une nature plus belle, près de chez soi ou sur son lieu de vacances. A l’aide de cet outil, le temps est venu pour les hommes et femmes de bonne volonté de se prendre en main et de construire ensemble une vigie collective et citoyenne au service d’un avenir désirable », précise Arnaud Schwartz, pilote du projet au sein de France Nature Environnement.



Voir le communiqué de presse en ligne



France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 74 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.

15/05/2018

L'Union Européenne réduit l'usage de trois néonicotinoïdes

néonicotinoïdes,abeilles,bourdons,union européenne,pesticides,clothianidine,imidaclopride,thiaméthoxameL'Union Européenne (UE) réduit encore un peu plus l'usage de trois néonicotinoïdes

 

par Sciences et Avenir avec AFP le 27.04.2018 à 14h30

 

La Commission européenne a décidé de réduire encore un peu plus l'usage de la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame. Des substances connues sous le nom de néonicotinoïdes sont destructrices pour les abeilles.

 

  • Députés et sénateurs souhaitent une application stricte de l'interdiction des néonicotinoïdes,
  • Des traces de néonicotinoïdes dans 75 % des miels du monde entier.

 

Les néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveux des insectes pollinisateurs.

 

L'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), a confirmé le 28 février 2018 le risque pour les abeilles posé par trois néonicotinoïdes actuellement soumis à des restrictions d'usage dans l'UE dans un rapport attendu de longue date. "Globalement le risque pour les trois types d'abeilles que nous avons étudiés est confirmé", a expliqué Jose Tarazona, à la tête du département Pesticides de l'Efsa, dans un communiqué de l'agence. Dans tous les cas d'utilisation en extérieur de ces substances, au moins un des aspects évalués indique un "risque élevé" pour l'abeille, précise l'Efsa.

 

Une étude encore plus poussée que la précédente

 

L'avenir de ces trois pesticides néonicotinoïdes (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame), subtances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes, est en suspens dans l'Union depuis 2013 après une première évaluation de l'agence scientifique. Celle-ci s'est lancée deux ans plus tard dans une évaluation encore plus poussée des effets des néonicotinoïdes sur les abeilles, visant à rassembler "toutes les preuves scientifiques" publiées depuis son premier avis, et dont la conclusion avait pris du retard face à la masse de données collectées. En outre, l'évaluation couvre cette fois non seulement les abeilles à miel, mais aussi les insectes sauvages tels que les bourdons et les abeilles solitaires.

 

Bayer a immédiatement critiqué le rapport

 

Le géant allemand des pesticides Bayer a immédiatement réagi à la publication de l'Efsa. Il a clamé son "désaccord fondamental" avec l'analyse mise à jour de l'agence sur l'imidaclopride et la chlothianidine. "Les résultats de l'Efsa la placent en dehors du courant scientifique dominant actuel sur la santé des abeilles, comme représenté par de récentes évaluations similaires" par les agences scientifiques environnementales aux Etats-Unis et au Canada, soutient Bayer dans un communiqué.

L'association européenne des producteurs de pesticides, l'ECPA, a également fait part de sa désapprobation. "Nous ne contestons pas la possibilité d'un risque pour les abeilles, toutefois nous ne partageons pas l'avis de l'Efsa sur la nature de ce risque", explique-t-elle sur Twitter. "Avec les bonnes mesures, tout risque posé aux abeilles par les néonicotinoïdes peut être géré", estime l'ECPA.

 

Plus d'une centaine de députés et de sénateurs ont exigé le 27 mars 2018 une application stricte de l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes à partir de l'automne 2018, en limitant au maximum les dérogations, et une meilleure traçabilité pour le miel. Utilisées en agriculture pour protéger les cultures de ravageurs, mais aussi en tant que biocides ou médicaments vétérinaires, les néonicotinoïdes sont des substances insecticides dites systémiques (c'est-à-dire qui pénètrent dans les végétaux), d'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire Anses. 

 

Des substances qui contribuent au déclin des insectes

 

Les pesticides néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveux des insectes, désorientent les pollinisateurs, contribuant au déclin spectaculaire des colonies d'abeilles. Elles touchent aussi des invertébrés terrestres et aquatiques et persistent dans l'eau et les sols. Au niveau européen, Bruxelles a restreint en décembre 2013 l'usage des trois principales substances pour les cultures à fleurs (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame), mais pas sur les céréales d'hiver. Deux autres substances néonicotinoïdes, le thiaclopride, dont l'usage est en hausse, et l'acétamipride, n'étaient pas concernées par ce moratoire partiel. "Si on peut se réjouir d'une véritable prise de conscience sur la question climatique, on a vraiment laissé la biodiversité sur le bord du chemin dans nos priorités", a déploré Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), alors qu'une étude récente fait état d'un déclin "vertigineux" des oiseaux de campagne. "Il n'y a qu'une ambassadrice qui réveille un peu nos consciences, c'est l'abeille", a-t-il souligné.

 

"Pour nous, les choses sont claires,

c'est le moins de dérogations possibles"

 

Réunis dans un comité de soutien à l'abeille et aux apiculteurs, ces 135 élus entendent soutenir la filière apicole, qui emploie environ 100.000 personnes en France, et protéger les abeilles, alors que la production nationale a été divisée par trois entre 1995 et 2016 et que les importations ont augmenté d'autant. "Pour nous, les choses sont claires, c'est le moins de dérogations possibles", a expliqué la députée Delphine Batho (Nouvelle Gauche) lors d'une conférence de presse. En effet, la loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l'interdiction des néonicotinoïdes en France à partir du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles au cas par cas jusqu'au 1er juillet 2020. Pour mieux lutter contre ces substances, "on va proposer enfin une définition dans la loi pour définir précisément ce que c'est, un pesticide néonicotinoïde", a fait savoir le député Matthieu Orphelin (LREM).

 

Ce comité défend aussi une meilleure traçabilité des miels. La législation européenne prévoit de mentionner sur l'étiquette des pots de miel le pays d'origine de récolte, sauf pour les miels mélangés provenant de plusieurs pays. Or les miels mélangés importés représentent 75% des miels consommés en France, selon ce comité. Il faut "faire en sorte que les consommateurs sachent ce qu'ils consomment", a souligné Henri Clément, porte-parole de l'Union nationale de l'apiculture française.

 

Trois néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles - des pesticides déjà soumis à des restrictions d'usage dans l'UE - vont être quasi totalement interdits après le vote le 27 avril 2018 d'une majorité d'Etats membres, a annoncé la Commission européenne. Une majorité qualifiée d'entre eux (au moins 16 pays sur 28 représentant 65% de la population) a apporté son soutien à la proposition de la Commission lors d'un comité d'experts réuni, a précisé l'exécutif européen dans un court communiqué.

 

Une utilisation de ces 3 substances actives désormais très limitée

 

L'avenir de la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame - des subtances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes largement utilisées - était en suspens depuis 2013, après une première évaluation négative de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa). L'agence a confirmé son opinion fin février 2018, une évaluation qui est venue soutenir la volonté de l'exécutif européen d'élargir l'interdiction. Celle-ci s'applique désormais à toutes les cultures en plein champ, avec pour seule exception les usages en serres, à condition que graines et plantes ne quittent pas leur abri fermé.

 

"La Commission avait proposé ces mesures il y a des mois, sur la base de l'avis scientifique de l'Efsa. La santé des abeilles a toujours une importance cruciale pour moi, puisque cela concerne la biodiversité, la production alimentaire et l'environnement", a réagi le commissaire européen à la Santé et la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis. "Je suis heureux que les Etats membres aient voté en faveur de notre proposition d'aller plus loin dans la restriction de l'utilisation des substances actives imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame connues sous le nom de néonicotinoïdes", a-t-il écrit sur Twitter.

 

"C'est un triste jour pour les agriculteurs", a réagi Bayer

 

Le géant Bayer a déjà réagi à cette décision. Dans un communiqué, l'entreprise allemande assure que "c'est un triste jour pour les agriculteurs et une mauvaise affaire pour l'Europe". "Aujourd'hui, la décision prise par les Etats membres de l'UE de réduire l'utilisation de certains néonicotinoïdes (...) est une mauvaise affaire pour le secteur agricole européen et l'environnement et qui ne permettra pas d'augmenter le nombre d'abeilles et d'autres pollinisateurs", assure Bayer. Le chimiste prévient que dorénavant, les agriculteurs s'attaqueront avec plus de difficultés aux parasites, "dont beaucoup non pas de traitements alternatifs", autre que les néonicotinoïdes. "Au delà du coût pour les agriculteurs européens, les restrictions en place ont déjà conduit à des conséquences inattendues considérables ; un manque de solutions alternatives, plus de pulvérisations menant à plus d'émissions de CO2 ; un risque accru d'émergence de parasites résistants et un retour aux vieux et peu efficaces, produits chimiques", ajoute l'entreprise.

 

néonicotinoïdes,abeilles,bourdons,union européenne,pesticides,clothianidine,imidaclopride,thiaméthoxameUn néonicotinoïde accusé de réduire

la fertilité des reines bourdons

 

par Sciences et Avenir avec AFP le 17.08.2017 à 09h00.

 

Le thiaméthoxame, un néonicotinoïde utilisé dans les cultures céréalières, diminuerait la proportion de reines capables de pondre des oeufs et donc de fonder des colonies.

 

Selon une étude menée par des chercheurs britanniques, le thiaméthoxame réduit la fertilité des reines bourdons.

 

Le thiaméthoxame, un insecticide néonicotinoïde utilisé dans les cultures céréalières, pourrait à terme conduire à la disparition des bourdons (Bombus terrestris) note une étude parue le 14 août 2017 dans la revue Nature Ecology & EvolutionCe pesticide controversé diminue la proportion de reines capables de pondre des oeufs et donc de fonder des colonies. Cela pourrait conduire à l'effondrement de la population de ces insectes pollinisateurs déjà menacés entre autres par le changement climatique, la destruction de leur habitat et les espèces invasives.

 

Baisse de 26 % du nombre de reines pondant des œufs

 

Les chercheurs britanniques ont exposé en laboratoire des reines de bourdons à des doses de thiaméthoxame comparables à celles auxquelles elles seraient confrontées dans la nature. Et ils ont constaté que cette exposition entraînait "une baisse de 26 % de la proportion de reines pondant des oeufs". Or "créer de nouvelles colonies est vital pour la survie des bourdons. Si les reines ne produisent pas d'oeufs ou ne fondent pas de nouvelles colonies, il est possible que les bourdons disparaissent complètement", souligne Gemma Baron, de la Royal Holloway University of London.

 

Une utilisation déjà restreinte en Europe

 

Les néonicotinoïdes sont des substances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes et ont de ce fait contribué au déclin des abeilles constaté notamment en Europe et en Amérique du Nord. Depuis 2013, l'Union européenne a restreint l'usage des trois principales substances néonicotinoïdes (la France souhaite en interdire 4 autres d'ici septembre 2018) dont le thiaméthoxame pour les cultures à fleurs mais pas pour les céréales à paille d'hiver. Or, pour fonder de nouvelles colonies, les reines doivent survivre à cette période. Les néonicotinoïdes sont donc une menace supplémentaire à cette étape cruciale pour les bourdons dont les effectifs sont en déclin au niveau mondial.

 

GOUVERNEMENT MACRON : UN AN APRÈS, BILAN EN MATIÈRE DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE

gouvernement macron,bilan 2017COMMUNIQUE DE PRESSE
LUNDI 14 MAI 2018
GOUVERNEMENT MACRON : UN AN APRÈS, QUEL BILAN EN MATIÈRE DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE ?


Un an s’est écoulé depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République et l’entrée en fonction de son gouvernement. L’occasion pour France Nature Environnement de dresser un premier bilan approfondi, et d’appeler le gouvernement à faire mieux tant en définissant des objectifs concrets et adéquats qu'en ce qui concerne les moyens dédiés.


Eau, agriculture, énergie, mobilité, mer, biodiversité, déchets… les experts de France Nature Environnement se sont mobilisés pour faire le bilan de cette première année d’exercice du gouvernement Macron. Avec du positif, du négatif mais également un grand nombre de points à surveiller. Au-delà de cette analyse sectorielle et détaillée, France Nature Environnement relève plus globalement quelques éléments saillants :


Un exercice du pouvoir très « vertical », avec des processus de décision prenant peu en compte l’avis des corps intermédiaires, et notamment de la société civile, qui sont pourtant des acteurs déterminants dans la conduite et la réussite des différents chantiers et consultations.


Une volonté affichée sur les questions de climat et biodiversité peu traduite dans les actes, hormis l’abandon du projet d’aéroport Notre Dame des Landes.


Une priorité donnée à la "libération" et la relance de l'activité économique, qui conduit régulièrement à minorer des enjeux environnementaux.


Un fort volontarisme, qui s'est traduit par l'ouverture de très nombreux chantiers, conduits à un rythme soutenu (réforme constitutionnelle, Etats généraux de l'Alimentation, Mobilité, Economie Circulaire, Assises des Outremers, Groupes de travail sur les énergies renouvelables, Conférences Territoriales, Assises de l'Eau, etc.). Les objectifs, le phasage et les débouchés de ces chantiers ont été à leur initiation trop peu définis, ce qui n'a pas facilité le suivi et les contributions des parties prenantes ; ceci quand les décisions du gouvernement ne court-circuitaient pas tout simplement la phase de consultation.


Une volonté de "simplification" tous azimuts du droit, mais qui ne peut et ne doit pas s’inscrire dans une logique où normes et règles sont uniquement des entraves à l'activité et à l'entrepreneuriat. Si France Nature Environnement n’est pas opposée au principe même de simplification parce qu’elle peut répondre à la nécessité d’une plus grande clarté des règles et à certains recours réellement abusifs, ce processus ne doit pas aboutir à une évolution mal maîtrisée et de fait à une régression du droit de l’environnement. Ce qui se profile malheureusement actuellement.


Une conduite volontairement accélérée des chantiers parlementaires, qui ne facilite pas le travail de plaidoyer auprès des groupes parlementaires et le portage de propositions alternatives.


Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, « de nombreux chantiers ont été ouverts depuis un an mais au-delà de certains affichages, ils n’intègrent pas les priorités environnementales et les urgences climatiques, comme on peut le constater dans nombre d’arbitrages gouvernementaux. Les objectifs et avis du ministre d'Etat en charge de la Transition Ecologique et Solidaire sont insuffisamment pris en compte, en tout cas pas au même niveau que ceux d'autres ministères. Le plus souvent en raison d'objectifs économiques de court terme ou en réponse à des lobbies actifs. Le gouvernement peut et doit mieux faire dès les prochains mois en matière de transition écologique, tant en définissant des objectifs concrets et adéquats qu'en ce qui concerne les moyens dédiés ».



Lire le dossier de France Nature Environnement :

« Les chantiers environnementaux du gouvernement, un an après »


France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 74 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.

www.fne.asso.fr

08/05/2018

Les effectifs du blaireau sont en baisse

 Blaireau_d'orbigny-200.jpgLes effectifs du blaireau sont en baisse

 

Bien que les effectifs du blaireau soient mal connus à l'échelle de la France, certaines préfectures reconnaissent désormais que les populations de blaireaux sont en diminution dans leur périmètre.

 

 

Chasse-au-Blaireau.jpg

La photo d'illustration de cette mise à jour est publiée ici avec l'aimable autorisation de l'administrateur du blog "Le royaume de Meles" un blog original et instructif dédié au blaireau https://lc.cx/WC5L


Suite à la prise d'un arrêté préfectoral l'année dernière relatif à l'ouverture et à la fermeture de la chasse pour la campagne 2017-2018 dans le département du Gard, la synthèse des observations formulées rapporte que « Les observations du public ont mis en évidence un certain nombre d'interrogations sur la pratique locale de la vénerie sous terre et ses effets sur les populations de blaireau ». Mais surtout elle précise que d'après une publication de l'ONCFS l'indice de densité calculé permet de constater une baisse de plus de 20% entre les périodes 2004-2008 et 2009-2012 dans ce département, c'est-à-dire une très forte baisse des effectifs en très peu de temps :



http://gard.gouv.fr/content/download/24186/175724/file/No...



Pourtant en dépit de ce constat alarmant, la préfecture du Gard prévoit une nouvelle fois cette année d'appliquer une période complémentaire de chasse pour le blaireau à partir du 15 mai 2019 jusqu'au 30 juin 2019 en plus de la période légale de chasse qui va du 15 septembre 2018 au 15 janvier 2019 :



http://gard.gouv.fr/content/download/28188/201024/file/xA...



Ce projet d'arrêté préfectoral en l'état n'est pas acceptable. D'après les textes de la Convention de Berne dont le blaireau est classé en annexe 3 de la dite convention, la France a l'obligation de maintenir les effectifs de cet animal dans un état de conservation favorable. Ce projet d'arrêté est en cours de consultation publique jusqu'au 15 mai 2018.



Par conséquent je propose que nous exprimions massivement notre désaccord sur la vénerie du blaireau de ce projet d'arrêté préfectoral.



Les dégâts éventuels causés par le creusement des terriers par l'animal sur les digues et les ouvrages hydrauliques sont régulièrement apportés pour justifier la chasse du blaireau. Pour ce problème, lorsqu'il a lieu, il existe une solution pacifique et efficace, vous trouverez tous les arguments à avancer et à personnaliser pour étayer votre argumentaire sur ce lien :

https://www.consultationspubliques.aves.asso.fr/2018/04/3...

Manifestez votre opposition en envoyant votre message à cette adresse mail : ddtm-consultpublic@gard.gouv.fr



D'autres consultations publiques relatives au blaireau sont actuellement en cours, vous pouvez donner votre avis : https://www.consultationspubliques.aves.asso.fr/category/...



Adultes et enfants, tout le monde a le droit de donner son avis. Le message suivant a été envoyé au préfet de la Côte d'Or au sujet de sa décision d'éradiquer le mustélidé dans plusieurs communes de son département à cause de la tuberculose bovine, puis posté en commentaire sur la précédente mise à jour de cette pétition :

« Monsieur le Préfet,



Je trouve qu'il est cruel et inutile de tuer et de chasser les blaireaux, alors qu'ils sont utiles pour la nature, en mangeant les nuisibles par exemple.


En plus, rien ne prouve qu'ils donnent la maladie de la tuberculose aux vaches, et je sais qu'ils sont craintifs et évitent d'aller voir les humains et les gros animaux.

Je vous demande de lire ce très bon livre que j'ai lu à l'école :



https://www.babelio.com/livres/Eckert-La-Rencontre/57600



J'espère qu'il vous fera vous rendre compte qu'il faut protéger les blaireaux plutôt que de laisser les chasseurs les tuer pour le plaisir et sans raison.



Bonne journée,
Lise, 11 ans.»



Un certain nombre d'entre vous peuvent penser que les consultations publiques ne servent à rien, que les décisions sont prises d'avance quels que soient les avis. Pourtant, c'est grâce aux avis des citoyens et des associations que plusieurs préfets prennent désormais la décision de réduire ou de ne plus accorder de périodes complémentaires de chasse pour le blaireau. Récemment aussi, grâce à une importante mobilisation citoyenne, les préfets de l’Aube et de la Meurthe-et-Moselle ont abandonné un projet visant à la destruction du renard par tir de nuit: « Dans ces circonstances, M. le préfet a décidé de ne pas reconduire d’arrêté préfectoral autorisant le tir de nuit des renards par les lieutenants de louveterie pour l’année 2018. »



Merci pour votre participation.



Le blaireau doit obtenir le statut d'espèce protégée
http://change.org/ProtectionBlaireau

 

Voir également dans le même blog : http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/archive/2011/05...

07/05/2018

Reconnaître et lutter contre le moustique tigre

Comment reconnaître et lutter contre

le moustique tigre qui envahit la France ?

par Christophe Magdelaine

fondateur du site notre-planete.info

 

Le moustique tigre fait parler de lui en France métropolitaine depuis une dizaine d'années mais jamais sa présence n'était autant observée : il s'est maintenant implanté dans de nombreux départements et fait courir de nouveaux risques sanitaires pour la population. Les agences régionales de santé lancent l'alerte et demandent à la population d'être vigilante.

 

Le moustique Aedes albopictus (communément appelé "moustique tigre") est un moustique originaire d'Asie et se retrouve plus communément sous les latitudes tropicales, sauf qu'il gagne de plus en plus les latitudes élevées et notamment la France.

 

Aedes-albopictus-450.jpg

 

Il est apparu en 2004 dans les Alpes Maritimes ; depuis il n'a cessé de gagner du terrain : en 2012, tout le pourtour méditerranéen français était infesté par le moustique tigre. Puis il a remonté le Rhône et conquis l'Aquitaine. Il est désormais implanté dans 42 départements, y compris en Ile-de-France et en Alsace. Et pour cause, "son caractère anthropophile (qui aime les lieux habités par l'homme) explique qu'une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s'en débarrasser" indique le site Santé Publique France.

 

Aedes-albopictus-en-janvier-2018-450.jpg

 

Autrement dit, il nous faudra maintenant vivre avec le moustique tigre. Malheureusement, il est vecteur de maladies potentiellement dangereuses telles la dengue, le chikungunya ou le zika. "Même s'il n'existe pas d'épidémie de ces maladies actuellement en France métropolitaine, la vigilance de chacun est précieuse pour limiter sa prolifération."

 

Le moustique n'est pas porteur de ces maladies mais seulement un vecteur. Ainsi, il ne présente un risque que s'il a piqué, au préalable, une personne déjà infectée, revenant d'un pays où sévissent ces maladies.

 

Comment reconnaître le moustique tigre?

 

  • Contrairement aux idées reçues, il est très petit (plus petit qu'une pièce d'un centime d'euro) ne dépassant pas 1 cm d'envergure (en moyenne 5 mm, ailes et trompe comprises).

 

  • Son corps et ses pattes sont zébrés noir et blanc.

 

  • Sa piqûre est douloureuse.

 

  • Il pique durant la journée (ce n'est pas lui qui vous empêche de dormir la nuit !).

 

Ces caractéristiques permettent de ne pas le confondre avec d'autres espèces de moustiques locaux plus ou moins zébrées.

 

Comment se protéger du moustique tigre et éviter sa prolifération ?

 

Chaque femelle de moustique pond environ 200 œufs au contact de l'eau, ainsi, comme le moustique commun ou Maringouin domestique (Culex pipiens), il faut l'empêcher de profiter d'une eau stagnante.

 

Pour éviter que l'espèce ne se reproduise et ne prolifère :

 

  • éliminez les endroits où l'eau peut stagner (parfois quelques centilitres peuvent suffire pour qu'une femelle y dépose ses œufs) : coupelles des pots de fleurs, jeux d'enfants, mobilier extérieur, pneus usagés, encombrants, etc. Pensez aussi à entretenir les sépultures dans les cimetières, lieux propices au développement des moustiques ;

 

  • vérifiez le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées (gouttières, rigoles…),

 

  • couvrez les réservoirs d'eau : bidons d'eau, citernes, bassins avec un voile ou un simple tissu ainsi que les piscines hors d'usage.

 

Vous avez découvert un moustique tigre ? Signalez-le !

 

L'ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition. Il s'agit d'une action citoyenne permettant ainsi de compléter les actions mises en place. Rendez-vous sur le site www.signalement-moustique.fr où un questionnaire vous permettra de vérifier rapidement s'il s'agit bien d'un moustique tigre. Vous partez en voyage en zone tropicale ?

 

Affiche-Aedes-albopictus-450.jpg

 

Vous partez en voyage en zone tropicale ?

 

Protégez-vous des piqûres de moustiques durant votre séjour :

 

  • portez des vêtements couvrants et amples. Attention ! Les moustiques exploitent les moindres parties dénudées pour piquer (y compris les paupières) ;

 

  • appliquez sur la peau des produits anti-moustiques, surtout en journée. Demandez conseil à votre pharmacien ou médecin ;

 

  • protégez-vous à l'intérieur de vos habitats : installez des moustiquaires et des diffuseurs électriques, utilisez des climatiseurs (le moustique fuyant les endroits frais).

Santé Publique donne également les conseils suivants :

 

  • Si vous ressentez les symptômes suivants sur place ou à votre retour, consultez un médecin : fièvre brutale, douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête, larmoiements, éruption cutanée avec ou sans fièvre.

 

  • Si vous êtes enceinte, évitez de voyager dans des zones où le moustique tigre est présent. Le virus Zika peut engendrer de graves anomalies du développement cérébral chez l'enfant.

 

Source : Moustique tigre « Aedes albopictus » et lutte anti-vectorielle - ARS Nouvelle-Aquitaine.

 

Lire également sur le même blog : Le moustique tigre prolifère en France

03/05/2018

Les tiques, entre vampires et mutants

Les tiques, entre vampires et mutants

 

par Grégoire Perez

 

Accusées d’inoculer sournoisement des maladies à l’animal et à l’homme, les tiques sont dans le collimateur des spécialistes de l’environnement et de la santé. Elles sont la cible d’une récente thèse sur l’influence que peut avoir le paysage sur leur prolifération et sur les maladies qu’elles véhiculent.

 

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Nymphe d'Ixodes ricinus © Grégoire Perez

 


Les tiques sont les principaux vecteurs d’agents pathogènes en zone tempérée. Ixodes ricinus est la plus répandue des quelque quarante espèces connues en Europe, et celle qui transmet le plus de maladies à nombre d’animaux sauvages et domestiques, ainsi qu’à l’homme. La piroplasmose, générée par un parasite, provoque l’éclatement des globules rouges dans le sang et atteint essentiellement les bovins ; l’anaplasmose, due à une bactérie, provoque syndromes grippaux, chute de production laitière et avortements chez les bovins, et il en existe une forme humaine ; la maladie de Lyme enfin, qui défraie la chronique depuis de nombreux mois, est également due à une bactérie, du genre Borrelia, et peut provoquer troubles articulaires, neurologiques et cardiaques chez l’homme comme chez l’animal.

 

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Apodemus sylvaticus, Mulot sylvestre © Grégoire Perez


Dans sa thèse soutenue en mai 2016 à l’université de Rennes I, et dont il a présenté les résultats à son arrivée au laboratoire Chrono-environnement, Grégoire Perez a étudié la circulation de ces agents infectieux chez les différents hôtes des tiques, et regardé comment le paysage a une influence sur leur prolifération. L’étude a été réalisée dans la Zone atelier Armorique, selon un gradient paysager incluant une forêt et sa lisière, un bocage agricole constitué de petites parcelles de cultures mixtes entourées par des haies, et de grandes surfaces dédiées aux cultures céréalières. « Même si les paysages agricoles comptent davantage de mulots sylvestres, la composition des hôtes ne varie guère d’une structure paysagère à l’autre », rapporte le jeune chercheur. Même constat pour la quantité de tiques, ramassées sur les différentes zones. « Contre toute attente, le nombre de tiques n’est sensiblement pas plus élevé en forêt que dans le bocage agricole, et elles ne semblent qu’à peine moins nombreuses dans les grandes parcelles, dès lors qu’il y a des haies et des bosquets pour les héberger. »



Trois repas de sang


Les tiques femelles, et elles seules, font trois repas de sang au cours des deux à quatre années de leur existence, correspondant aux trois stades de leur développement : de la larve à la nymphe, de la nymphe à l’adulte, et pour la production des œufs. Leur appétit grandissant les dirige au départ vers des petits rongeurs, puis des lièvres et des oiseaux, enfin vers des gibiers plus gros comme les chevreuils et les bovins. Les tiques contractent une bactérie ou un parasite lors de l’un de ces repas, qu’elles transmettent aux animaux, homme compris, lors des suivants. Ce fonctionnement est très complexe à décrypter, car les animaux hôtes ne présentent pas tous la même capacité de réserve d’agents pathogènes. Certaines Borrelia, pour ne citer que cet exemple, sont présentes chez les mammifères de petite et moyenne taille mais jamais chez les ongulés, et ce sont d’autres Borrelia que l’on trouve chez les oiseaux… Pour compliquer encore la donne, les tiques peuvent transmettre certains pathogènes directement à leurs œufs. À noter pour se tranquilliser un peu l’esprit, et même s’il peut y avoir des variations régionales, qu’en moyenne seules 3 % à 5,5 % des tiques analysées ici étaient infectées par l’un des trois agents pathogènes. L’étude montre aussi que la présence de tiques sur un territoire est directement liée au nombre de rongeurs, qui leur servent de garde-manger : plus il y a de rongeurs une année, plus il y a de tiques l’année suivante.


Après ces premiers travaux, Grégoire Perez pense étendre le spectre de ses recherches aux pesticides employés dans l’agriculture : soupçonnés d’affaiblir le système immunitaire des rongeurs, ils pourraient favoriser la circulation des agents infectieux.


Contact : 
Grégoire Perez - Laboratoire Chrono-environnement - Université de Franche-Comté / CNRS
Tél. +33 (0)3 81 66 62 55

 

Voir également dans ce même blog : les tiques et la maladie de Lyme.

19/04/2018

NEUTRALITÉ CARBONE ET DEVENIR DE NOS FORÊTS : LE GOUVERNEMENT FAIT FAUSSE ROUTE

FNE-logo.pngCOMMUNIQUÉ DE PRESSE

 JEUDI 19 AVRIL 2018

 NEUTRALITÉ CARBONE ET DEVENIR DE NOS FORÊTS

LE GOUVERNEMENT FAIT FAUSSE ROUTE

 

 

Le ministère de la Transition écologique et solidaire révise actuellement les 2 plans d’action visant à atteindre la neutralité carbone en 2050 : la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

 

Parmi les grandes lignes évoquées, l'une d'entre elles inquiète tout particulièrement France Nature environnement : l’augmentation de la récolte de bois et son utilisation massive en bois énergie pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. Sans garantie prise pour encadrer ces récoltes, cette stratégie est dangereuse pour la biodiversité et contre-productive pour le climat.

 

La forêt : un atout pour atteindre la neutralité carbone.

 

À elle seule, la forêt absorbe l’équivalent de 12% des émissions annuelles de CO2 de la France. En parallèle, l’utilisation du bois de nos forêts en tant que source d’énergie permet d’éviter environ 3,5% des émissions de CO2 par an.

 

La forêt et le bois sont donc de véritables atouts pour atteindre la neutralité carbone et répondre aux enjeux du développement durable et de lutte contre les dérèglements : tout l’enjeu est de trouver l’équilibre entre ces deux approches.

 

Pour France Nature Environnement, la forêt peut satisfaire nos besoins en bois matériau et en énergie, tant que le potentiel de production biologique est respecté et que la conservation des habitats et espèces n’est pas remise en cause. Mais le ministère de la Transition écologique et solidaire a fait le choix du bois énergie exclusivement, et même si dans les discours, une place est accordée à la préservation de la biodiversité et au développement de l’usage matériau du bois, la réalité opérationnelle risque d’être toute autre. Les objectifs existants et affichés sur le bois énergie et sur les récoltes de bois sont excessifs : ils laissent en effet présager un fort impact sur la diversité des forêts, leur biodiversité et la séquestration du carbone en forêt.

 

Des plans proposés qui affectent inéluctablement le puits de carbone forestier

 

Ainsi, le ministère de la Transition écologique et solidaire prévoit de doubler l’objectif de récolte pour l’usage bois énergie en 2050 par rapport à aujourd’hui. Cette mesure a un impact majeur sur le puits de carbone forestier qui, de ce fait, diminue de moitié en 2030 avec une absence quasi totale de garanties sur les conditions de récolte. De nombreux scientifiques ont d’ailleurs alerté sur les dérives de cette pratique, en contradiction avec les engagements nationaux, européens et internationaux de la France en matière de biodiversité et de climat.

 

Pour compenser le doublement de la récolte, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation lance un grand plan de plantation sans cadre défini et sans évaluation préalable des impacts économiques, sociaux et environnementaux. Il existe un fort risque pour que cela débouche sur de grandes plantations industrielles en monoculture et qui ne compenseront pas à court et moyen termes la diminution du puits de carbone forestier.

 

France Nature Environnement rappelle que la France s’est engagée en signant l’Accord de Paris à maintenir, voire renforcer, les puits de carbone notamment forestier. Pour Hervé le Bouler, pilote du réseau Forêt de France Nature Environnement, « le scénario sur la table n’est pas crédible. Les nombreux freins au développement des usages vertueux du bois dans la construction ne sont pas levés, les garanties de récolte préservant les écosystèmes, les paysages et permettant un véritable développement durable n’existent pas. Il y a tout à craindre que les résultats seront contraires aux objectifs. C’est en ce sens que ce plan est inacceptable ».

 

 Télécharger le communiqué au format pdf

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 73 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur http://www.fne.asso.fr, Facebook et Twitter (@FNEasso).

Loup : le gouvernement souhaite réduire le nombre de brebis tuées

plan loup 2018-2023Loup : le gouvernement souhaite

réduire le nombre de brebis tuées

(Sciences et Avenir avec AFP le 18.04.2018 à 15h40)

 

Le préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l'application du dernier plan loup souhaite diminuer le nombre de brebis tuées par le loup sur le territoire.

 

L'État souhaite inverser la courbe du nombre de brebis tuées par le loup, a assuré Stéphane Bouillon, le préfet coordonnateur du nouveau plan loup — présenté par Nicolas Hulot en février —, auditionné le 17 avril 2018 par la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. "Je souhaite infléchir la courbe des pertes et faire en sorte que cette année nous ayons moins de 12.000 brebis tuées", a-t-il expliqué.

 

"Sur les tirs de défense simples et renforcés et sur les tirs de prélèvements, il faut que nous nous focalisions là où il y a le plus de pertes", a-t-il ajouté, citant quatre départements : Alpes-Maritimes, Aveyron, Savoie et Var. Car, 60% des attaques ont lieu sur 15% des territoires et 3% des éleveurs subissent 30% des attaques, a-t-il rappelé. "A l'inverse, tuer un loup qui, entre guillemets, ne tue que quelques moutons n'a aucun intérêt" écologique et économique, a-t-il ajouté. Une phrase qui fera sans doute réagir les éleveurs déjà déçus par le plan loup qui doit s'appliquer jusqu'en 2023.

 

Une enveloppe de 26,5 millions

d'euros pour appliquer

le plan loup en 2018

 

Ce texte - qui définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus - n'a d'ailleurs pas non plus satisfait les défenseurs de l'environnement. Il prévoit un plafond d'abattage annuel fondé sur les recommandations scientifiques qui estiment qu'il ne faut pas abattre plus de 10 à 12% de l'effectif pour assurer la viabilité de l'espèce. En 2018, année de transition, le plafond initial est fixé à 40 loups, mais ce nombre sera actualisé fin avril 2018 une fois les chiffres précis de la population au printemps connus, a rappelé M. Bouillon. Un nombre de loups pouvant être tués trop élevé, selon les associations de protection des animaux. Concernant le "coût" du loup : en 2017, quelque 26,5 millions d'euros ont été dépensés pour la prévention et de la protection des élevages, et 3,5 millions au titre de l'indemnisation des éleveurs, sommes en partie prises en charge par l'Union européenne. Pour 2018, le préfet estime que la même enveloppe sera nécessaire.

 

Réveil parfois difficile pour les arbres

Réveil parfois difficile pour les arbres

 

par Yanne Vitasse

Institut de géographie - Université de Neuchâtel

 Article publié dans le numéro 275 (mars 2018) de "En Direct"

 

Le 21 avril 2017, les thermomètres enregistraient - 4,1°C à Berne. La végétation, alors très en avance en raison d’un début de printemps exceptionnellement chaud, a subi d’importants dommages dus au gel, ici comme ailleurs en Suisse. C’est à ces phénomènes, rendus plus sensibles en raison du réchauffement climatique, que le biologiste Yann Vitasse s’intéresse. Les études qu’il mène pour l’université de Neuchâtel et l’institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) corrèlent, dans un bilan précis et factuel, les variations des températures et des dates d’apparition des bourgeons, des feuilles et des fleurs de différentes espèces d’arbres. « Les analyses sont effectuées sur la base des observations récoltées puis transférées à Météo Suisse par des volontaires, sur cent vingt-huit sites, à diverses altitudes, depuis les années 1950 », commente le chercheur. Une inestimable base de données de quelque vingt mille observations, que seul l’engagement citoyen pouvait permettre de constituer.

 

Premier constat : le réchauffement climatique est responsable de l’avancée du dernier jour de gel, qui constitue un repère pour les végétaux. Il provoque aussi l’avancée de l’apparition des feuilles de toutes les espèces étudiées, de deux semaines environ depuis les années 1980. En dessous de huit cents mètres d’altitude, ces deux phénomènes vont de pair, ne générant que peu de changement dans le risque d’exposition au gel des arbres.

 

Il en va tout autrement au-delà de huit cents mètres d’altitude, où la date de sortie des feuilles avance plus vite que celle du dernier jour de gel. Résultat : les feuilles naissantes, qui sont à ce stade très vulnérables au gel, sont de plus en plus exposées à ce risque, et les arbres sont fragilisés.

 

Fort de ces constats, Yann Vitasse met en garde contre l’idée d’importer des espèces au développement plus précoce dans l’idée qu’elles seraient mieux adaptées au réchauffement climatique. « Si l’apparition des feuilles survient plus tôt encore pour ces espèces que pour celles actuellement présentes, le décalage avec le dernier jour de gel risque de se creuser, et de causer des dommages importants dans de telles plantations. »

 

Par ailleurs, les analyses montrent que les dates d’apparition des feuilles des mélèzes, hêtres, épicéas et autres noisetiers sont moins liées à l’altitude que par le passé. Dans les années 1960, on observait une différence de trente-quatre jours par mille mètres d’altitude, contre vingt-deux aujourd’hui. Et si à basse altitude, les arbres répondent de moins en moins au réchauffement, ce pourrait être lié à un manque de froid en hiver : la dormance est une mise en sommeil qui permet aux végétaux de passer la mauvaise saison sans être abimés par les gelées, pour renaître au printemps ; or, pour sortir de cet état, les arbres ont besoin d’être exposés à des températures comprises entre 0 et 8°C, un coup de starter qui les précipite vers la lumière et la chaleur du printemps. « Lorsque la levée de la dormance ne se produit pas correctement à cause d’un manque de froid, les bourgeons ont besoin de plus de chaleur par la suite pour pouvoir se développer, ce qui prend plus de temps », explique Yann Vitasse, qui étudie toutes les interactions possibles entre variations de températures, gradients d’altitude et développement des végétaux pour pouvoir peu à peu juger des mécanismes qui s’opèrent sous l’influence du réchauffement climatique, et de l’impact à en attendre.

 

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Contact :

Yann Vitasse - Institut de géographie - Université de Neuchâtel

Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage

Tél. +41 (0)79 345 21 23

 

17/04/2018

Composition : miel toutes fleurs et néonicotinoïdes

Composition : miel toutes fleurs et néonicotinoïdes

par Alexandre Aebi

 

Article publié dans le numéro 274 de janvier 2018 de

"En Direct" le journal de la Recherche

et du Transfert de l'Arc jurassien

 

 

Élaboré avec patience selon un processus complexe et grâce à une organisation du travail imparable de la part des abeilles, le miel est un chef-d’œuvre de la nature paré de mille vertus. Mais malgré la vigilance des abeilles qui assurent un rôle de filtre, le miel est contaminé par des néonicotinoïdes, une famille de pesticides largement employée sur les grandes cultures. Un phénomène observé à l’échelle de la planète tout entière, ainsi que le révèle une étude sans précédent menée à l’université de Neuchâtel.

 

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C’est à partir de cent quatre-vingt-dix-huit échantillons butinés à travers le monde par des voyageurs attentionnés que cette étude d’une ampleur inédite a pu être menée. Une récolte initiée par le jardin botanique de Neuchâtel alors qu'il préparait une exposition sur les abeilles en 2013. Une équipe de travail s’est depuis constituée avec des chercheurs de l’université de Neuchâtel, qui ont utilisé leurs moyens en biologie et chimie analytique pour extraire de toutes ces variétés de miels leur teneur en néonicotinoïdes, un terme qui sonne comme une offense à la réputation du produit symbole par excellence d’une alimentation saine.

 

Pourtant le miel comporte bien les traces des cinq pesticides étudiés de cette famille, couramment utilisés dans l’agriculture et pour un usage domestique. Acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiaméthoxane sont d’ailleurs mis en évidence de façon criante : 75 % des miels étudiés contiennent au moins l’une de ces substances. Les écarts sont significatifs d’un continent à l’autre : 86 % des échantillons nord-américains sont contaminés, contre 57 % de ceux provenant d’Amérique du Sud. Entre les deux, les miels asiatiques et européens sont presque ex aequo avec respectivement 80 % et 79 %. Ce triste palmarès montre également que plus de la moitié des miels analysés renferment au moins deux néonicotinoïdes différents Cependant la teneur en toxiques de la très grande majorité des échantillons n’implique pas de danger pour la santé humaine, si l’on s’en tient aux indications données par les normes en vigueur.

 

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Pour les abeilles, c’est une autre histoire, comme le souligne Alexandre Aebi, qui, enseignant-chercheur en agroécologie et apiculteur, fait preuve d’une double expertise en la matière. « L’étude démontre que les abeilles sont exposées à des concentrations nocives pour leur comportement, leur physiologie et leur reproduction ». Si les pesticides ne sont pas seuls responsables du déclin des abeilles, du moins peut-on jouer sur ce levier en limitant leur utilisation voire en l’interdisant, une réflexion en cours dans certains pays. « Dans la littérature scientifique, de nombreuses études révélent qu’à partir de 0,1 ng/g, la teneur en néonicotinoïdes a des effets toxiques sur certains organismes. Or dans le miel, cette concentration atteint 1,8 ng/g en moyenne ! »

 

Un cocktail explosif derrière la douceur du miel ?

 

Derrière cette moyenne, des chiffres incontestables, fournis par la plateforme neuchâteloise de chimie analytique (NPAC) de l’université de Neuchâtel, qui dispose d’outils capables de déceler les néonicotinoïdes à des concentrations infimes, de l’ordre d’une part par dix milliards, dans une matrice aussi complexe que celle du miel. Il n’en reste pas moins que « l’effet cocktail » produit par le mélange de ces substances demeure une inconnue. Le problème se complique encore avec la présence de deux autres facteurs : les métabolites, substances fabriquées lors de la dégradation des pesticides, et les adjuvants. Pas moins de trois cent cinquante pesticides différents sont répandus dans les cultures, rien qu’en Suisse.

 

On ne peut qu’imaginer le nombre incroyable de combinaisons possibles entre toutes ces molécules, rendant vaine toute tentative de cerner le problème de manière exhaustive. L’étude a été réalisée par l’université et le jardin botanique de Neuchâtel entre 2015 et 2016, et c’est la première d’une telle ampleur en termes d’échantillonnage et de représentation de territoires. Elle a fait l’objet d’une publication scientifique dans la revue de référence Science en octobre dernier, et suscite depuis de nombreuses réactions tant auprès des apiculteurs et des citoyens que des médias… Peut-être fera-t-elle un jour écho dans la sphère politique ?

 

Équipe pluridisciplinaire pour étude planétaire

 

Cette recherche sur les teneurs en néonicotinoïdes des miels du monde entier est la somme des compétences cultivées au sein de différents laboratoires de l’université de Neuchâtel : le laboratoire de biodiversité du sol, placé sous la direction d’Edward Mitchell, l’institut de biologie et l’institut d’ethnologie, une double-appartenance pour Alexandre Aebi, et la plateforme neuchâteloise de chimie analytique représentée par Gaétan Glauser, ingénieur de recherche, qui confirme : « Il nous est possible de quantifier ce type de molécules avec une excellente précision, à des concentrations de l’ordre d’une part par dix milliards, voire moins ».

L’équipe ainsi constituée a bénéficié, outre des cent quatre-vingt-dix-huit échantillons de miel qui étaient conservés dans ses murs, de l’expertise du Jardin botanique de la ville de Neuchâtel, sous la houlette  de son directeur, Blaise Mulhauser.

 

Contact :
Alexandre Aebi
- Instituts de biologie et d’ethnologie - Université de Neuchâtel

Tél. +41 (0)32 718 31 47

 

 

16/04/2018

Stage photo Découverte des Cévennes du jeudi 14 au lundi 18 juin 2018

Stage photo Découverte des Cévennes

du jeudi 14 au lundi 18 juin 2018

 

Animation: Dominique Delfino

Jean-Louis Vermot-Desroches

 

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Trois journées consacrées à la prise de vues et à la découverte du Causse Méjean (au cœur du Parc national des Cévennes).

 

Accueil le jeudi 14 en fin d'après- midi au hameau de Hyelsas (10 km de Meyrueis) et installation au gîte.

 

Du vendredi 15 au dimanche 17 juin :

 

  • Observation des Vautours
  • Balade ornithologique sur le Causse Méjean
  • Découverte du patrimoine Cévenol
  • Visite du Chaos de Nîmes-le-Vieux
  • Randonnée exceptionnelle sur les crêtes des gorges de la Jonte
  • Visite de l'Aven Armand
  • Prise de vue du ciel étoilé d'une pureté remarquable

 

Formation et perfectionnement aux diverses techniques de prises de vues, démonstration de matériel.

Lecture et traitement informatique des images.

 

Départ le lundi 18 à l'initiative de chacun.

 

Participation : 680,00 euros par personne comprenant l'encadrement photo, l'hébergement en gîte (dortoir mixte) et les repas.

 

Stage limité à six personnes

 

dominiquedelfino@wanadoo.fr 06.32.42.66.40

 

jlvdr@wanadoo.fr 06.70.21.10.90

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23/03/2018

FRELON ASIATIQUE : LE PIÉGEAGE DE PRINTEMPS

LogoFNE-OPIE.pngFRELON ASIATIQUE : LE PIÉGEAGE DE PRINTEMPS,

UNE MENACE POUR LES POLLINISATEURS

 

frelon asiatique,apiculture,abeilles,protection des abeillesCOMMUNIQUÉ DE PRESSE DU VENDREDI 23 MARS 2018

 

Avec l’arrivée du printemps, reprennent immanquablement les appels au piégeage du frelon asiatique. Organisé par des apiculteurs, particuliers ou collectivités, l’objectif du piégeage est clair : tuer les reines fondatrices, qui sortent alors de leur cachette pour fonder leurs nouvelles colonies, et ainsi préserver les abeilles. C’est pourtant raté… L’Opie et France Nature Environnement mettent en garde sur ces pratiques de piégeage « précoce », néfastes pour de nombreux pollinisateurs.

 

Quel est le véritable impact des pièges ?

 

Dans un contexte déjà difficile pour les apiculteurs, la menace du frelon asiatique, véritable prédateur pour les abeilles domestiques, a de quoi inquiéter. Mais pour autant, l’efficacité du piégeage de printemps n’est pas démontrée. Dans d’autres régions du monde envahies par des guêpes proches parentes du Frelon asiatique, piéger les futures fondatrices s’est révélé inefficace. En France, si certains disent que le piégeage fonctionne localement, il a d’ores et déjà été prouvé dans certains endroits que, malgré une très forte densité de pièges au printemps, le nombre de colonies n’a pas diminué. Une étude de l’ITSAP-Institut de l’abeille et du MNHN est en cours dans plusieurs départements pour évaluer l’efficacité de ce piégeage : restons prudents.

 

De plus, plusieurs études ont démontré que le piégeage de printemps n’est que très peu sélectif, et tue de nombreux insectes, dont de nombreux pollinisateurs. Guêpes, mouches, abeilles sauvages et autres papillons se retrouvent ainsi noyés… Tous ces insectes, indispensables au bon fonctionnement de nos écosystèmes – et nourriture de choix des oiseaux, dont le déclin tient de plus en plus de la catastrophe écologique – sont pourtant déjà suffisamment menacés (pesticides, destruction des habitats…).

 

Dans ce contexte, comment faire face à l’invasion ?

 

Sans minimiser l’importance d’une défense ciblée autour des ruchers attaqués, ces actions de piégeage généralisées détruisent une faune indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes. Pour l’Opie et France Nature Environnement, il est urgent d’arrêter le piégeage de masse du printemps. Le frelon asiatique est là, il est impossible de l’éradiquer, apprenons à réduire les problèmes que sa présence induit, sans fragiliser d'autres espèces.

 

Les associations rappellent aussi que la destruction des nids nécessite une extrême vigilance : celle-ci s’effectue avec l’aide de produits potentiellement toxiques pour la faune locale. Chaque destruction doit donc impérativement être suivie d’une récupération immédiate du nid afin d’éviter toute contamination.

 

Enfin, en attendant le développement d’autres méthodes de destruction ou de protection, France Nature Environnement et l’Opie conseillent de diriger les efforts vers la protection des ruchers.

20/03/2018

Déclin de la biodiversité

 

 déclin de la biodiversité

 

Déclin de la biodiversité : les oiseaux

disparaissent des

campagnes françaises

à une vitesse « vertigineuse ».

 


Le printemps risque fort d’être silencieux. Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) publient, mardi 20 mars, les résultats principaux de deux réseaux de suivi des oiseaux sur le territoire français, et évoquent un phénomène de «disparition massive», «proche de la catastrophe écologique». «Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse, précisent les deux institutions dans un communiqué commun. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans.»


Attribué par les chercheurs à l’intensification des pratiques agricoles de ces vingt-cinq dernières années, le déclin observé est plus particulièrement marqué depuis 2008-2009, « une période qui correspond, entre autres, à la fin des jachères imposées par la politique agricole commune [européenne], à la flambée des cours du blé, à la reprise du suramendement au nitrate permettant d’avoir du blé sur-protéiné et à la généralisation des néonicotinoïdes », ces fameux insecticides neurotoxiques, très persistants, notamment impliqués dans le déclin des abeilles et la raréfaction des insectes en général.


Plus inquiétant, les chercheurs observent que le rythme de disparition des oiseaux s’est encore intensifié ces deux dernières années.


Résultats de deux réseaux de surveillance


Le constat est d’autant plus solide qu’il est issu de deux réseaux de surveillance distincts, indépendants et relevant de deux méthodologies différentes. Le premier, le programme STOC (Suivi temporel des oiseaux communs) est un réseau de sciences participatives porté par le Muséum national d’histoire naturelle. Il rassemble les observations d’ornithologues professionnels et amateurs, sur l’ensemble du territoire et dans différents habitats (ville, forêt, campagne). Le second s’articule autour de 160 points de mesure de 10 hectares, suivis sans interruption depuis 1994 dans la zone-atelier du CNRS Plaine et Val de Sèvre, où des scientifiques procèdent à des comptages réguliers.


« Les résultats de ces deux réseaux coïncident largement et notent une chute marquée des espèces spécialistes des plaines agricoles, comme l’alouette », constate l’écologue Vincent Bretagnolle, chercheur au Centre d’études biologiques de Chizé, dans les Deux-Sèvres (CNRS et université de La Rochelle). Ce qui est très inquiétant est que, sur notre zone d’étude, des espèces non spécialistes des écosystèmes agricoles, comme le pinson, la tourterelle, le merle ou le pigeon ramier, déclinent également. »


Sur la zone-atelier du CNRS – 450 km2 de plaine agricole étudiés par des agronomes et des écologues depuis plus de vingt ans –, la perdrix est désormais virtuellement éteinte. «On note 80 % à 90 % de déclin depuis le milieu des années 1990 mais les derniers spécimens que l’on rencontre sont issus des lâchers d’automne, organisés par les chasseurs, et ils ne sont que quelques rescapés», précise M. Bretagnolle.


Déclin massif des insectes


Pour le chercheur français, «on constate une accélération du déclin à la fin des années 2000, que l’on peut associer, mais seulement de manière corrélative et empirique, à l’augmentation du recours à certains néonicotinoïdes, en particulier sur le blé, qui correspond à un effondrement accru de populations d’insectes déjà déclinantes».


À l’automne 2017, des chercheurs allemands et britanniques conduits par Caspar Hallmann (université Radboud, Pays-Bas) ont, pour la première fois, mis un chiffre sur le déclin massif des invertébrés depuis le début des années 1990 : selon leurs travaux, publiés en octobre dans la revue PLoS One, le nombre d’insectes volants a décliné de 75 % à 80 % sur le territoire allemand.


Des mesures encore non publiées, réalisées en France dans la zone-atelier Plaine et Val de Sèvre, sont cohérentes avec ces chiffres. Elles indiquent que le carabe, le coléoptère le plus commun de ce type d’écosystème, a perdu près de 85 % de ses populations au cours des vingt-trois dernières années, sur la zone étudiée par les chercheurs du CNRS.


« Or, de nombreuses espèces d’oiseaux granivores passent par un stade insectivore au début de leur vie, explique Christian Pacteau, référent pour la biodiversité à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). La disparition des invertébrés provoque donc naturellement un problème alimentaire profond pour de nombreuses espèces d’oiseaux et ce problème demeure invisible : on va accumuler de petites pertes, nid par nid, qui font que les populations ne sont pas remplacées. »


Dégradations profondes de l’environnement


La disparition en cours des oiseaux des champs n’est que la part observable de dégradations plus profondes de l’environnement. « Il y a moins d’insectes, mais il y a aussi moins de plantes sauvages et donc moins de graines, qui sont une ressource nutritive majeure pour de nombreuses espèces, relève Frédéric Jiguet, professeur de biologie de la conservation au Muséum et coordinateur du réseau d’observation STOC. Que les oiseaux se portent mal indique que c’est l’ensemble de la chaîne trophique [chaîne alimentaire] qui se porte mal. Et cela inclut la microfaune des sols, c’est-à-dire ce qui les rend vivants et permet les activités agricoles. »


La situation française n’est pas différente de celle rencontrée ailleurs en Europe. «On est dans la continuité d’une tendance lourde qui touche l’ensemble des pays de l’Union européenne», note M. Jiguet. Est-elle réversible ? «Trois pays, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni, ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour inverser cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole dominant, explique Vincent Bretagnolle. Aucun de ces trois pays n’est parvenu à inverser la tendance : pour obtenir un effet tangible, il faut changer les pratiques sur des surfaces considérables. Sinon, les effets sont imperceptibles. Ce n’est pas un problème d’agriculteurs, mais de modèle agricole : si on veut enrayer le déclin de la biodiversité dans les campagnes, il faut en changer, avec les agriculteurs

En savoir plus :

 

http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/03/20/les...

    
En Bourgogne Franche-Comté aussi, les oiseaux disparaissent des campagnes

17/03/2018

La chasse aux loups continue en France en 2018

http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/media/00/00/2192974373.jpgPlus de 40 loups, espèce protégée, seront encore abattus en 2018 en France, contre l'avis des Français

 

D'après Notre Planète.info, comme au Moyen-âge, la chasse aux loups continue en France, au mépris de la biodiversité, de la loi, et de l'avis des Français. Ainsi, dès 2015, le Ministère de l'écologie a publié deux arrêtés fixant les conditions de tirs et le nombre de loups pouvant être tués chaque année. Cette mesure, reconduite en 2017 et confirmée dans le nouveau plan 2018-2023, entérine une politique de destruction dictée par les lobbies agricoles et de la chasse.

 

Plusieurs associations de défense des animaux et de l'environnement demandent le retrait de ces arrêtés et portent plainte contre la France, alors que plus de cent loups, dont des louveteaux, ont déjà été abattus.

 

En France, depuis le début des années 1990, le Loup recolonise naturellement des territoires d'où il avait été chassé il y a un siècle. "C'est naturellement et sans intervention humaine que le loup est revenu en France à partir de la population préservée d'Italie" précise France Nature Environnement.

 

En mars 2017, la population française de loups est estimée à moins de 350 individus selon le Plan national d’actions sur le loup et les activités d'élevage 2018-2023. Une population faible mais qui a doublé en 4 ans avec une présence qui s'étend géographiquement et concernait 33 départements fin 2016.

14/03/2018

Un Loup victime d'une collision automobile à Chaffois (Doubs)

Loup_200.jpgLa mort du Loup

 

D'après Sophie Courageot

Publié le 14/03/2018 à 08:46. Mis à jour le 14/03/2018 à 10:23.

 

Un loup mâle adulte ou subadulte a été tué cette nuit sur la route dans le Doubs entre Le Souillot et Chaffois. La dépouille de l'animal a été retrouvée mardi 13 mars 2018 à 20h sur le CD72 à Chaffois. La dépouille sera autopsiée par un vétérinaire agréé afin de déterminer s'il s'agit vraiment d'un loup.

 

loup en franche-comté,chaffois,haut-doubs

 

L'animal a été percuté par un automobiliste. Il s'agit d'un animal est typé "Loup" expliquent les services de gendarmerie. Le corps de l'animal a été emmené par les agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage vers son antenne de Vercel dans le Doubs.

 

2018-03-13-Loup-de-Chaffois-450.jpg

Photos DR

 

Pour Athénas — le centre jurassien de soins aux animaux sauvages —, il s'agit bien d'un loup de type adulte. Jean Victor VERNIER, sur place au moment de la collision affirme que l'animal était encore vivant après la collision. Il nous livre son témoignage ; "Nous avons regardé de près, il s'agissait d'un mâle très impressionnant. J'aurais préféré prendre ces photos en d'autres circonstances malheureusement. J'adore cet animal, il m'impressionne. Je me suis arrêté au moment où le véhicule qui arrivait en face de moi a roulé sur ce loup, je pense qu'il a dû être percuté par un premier véhicule quelques secondes avant. Quand je suis arrivé vers le loup, il respirait encore et bougeait encore un peu. Cela a duré quelques secondes, une ou deux minutes, tout au plus. Les pompiers de Levier rentraient d'intervention. Ils ont alors sécurisé la chaussée et déplacé le loup sur le bas-côté. Ils m'ont alors confirmé qu'il s'agissait vraisemblablement d'un loup. Nous avons regardé de près, il s'agissait d'un mâle très impressionnant".

 

C'est la première mortalité constatée de l'espèce en Franche-Comté et la confirmation de sa présence plus régulière.

 

On le sait, le Loup est de retour en France. Ce n'est pas la première fois que sa présence est signalée en Franche-Comté.  En 2011, dans le même secteur à Chapelle d'Huin, un loup avait attaqué à plusieurs reprises un troupeau de brebis. Le plan tir avait été déclenché par le Préfet sans que l'animal ne soit retrouvé.

 

Voir également dans ce même blog : Le Loup de retour dans le massif jurassien.

 

02/03/2018

Pollinis : protection de l'abeille locale par le parlement européen

Pollinis : protection de l'abeille locale par le parlement européen

 

La nouvelle vient de tomber, et je te tiens à la partager avec vous en avant-première : l’intégralité des amendements que nous avons fait déposer au Parlement européen, pour protéger l’abeille locale et faire interdire les pesticides tueurs d’abeilles, ont été votés par les eurodéputés !

C’est une victoire exceptionnelle, pour l'abeille noire et les autres abeilles locales européennes, pour les apiculteurs qui prennent soin d’elles, pour les scientifiques qui tiraient la sonnette d’alarme depuis si longtemps sans être écoutés par les responsables politiques, et pour tous les citoyens qui se sont mobilisés, encore et encore, pour exiger la protection de ces petites butineuses indispensables à notre environnement et notre chaîne alimentaire.

Ici chez POLLINIS, c’est l’effervescence : avec l’adoption de ces amendements, ce sont des mois et des mois de travail acharné qui sont enfin récompensés !

Ces derniers jours ont été d’une intensité peu commune pour notre petite équipe. Notamment pour Fanny, Marion et Valentine, du Pôle Abeilles, qui n’ont pas lâché leur téléphone depuis une semaine, appelant coup sur coup chacun des 751 députés européens qui siègent dans l’hémicycle pour les convaincre de soutenir et voter nos amendements.

Merci à Hacène de POLLINIS qui a entraîné toute la petite équipe derrière lui, merci aux membres de la Fédération européenne des Conservatoires d'abeille noire et à tous les scientifiques et associations qui se démènent depuis des années pour sauver les abeilles locales, et qui ont bien voulu harceler les membres du Parlement européen avant le vote – une magnifique coalition de 40 organisations engagées dans la protection des pollinisateurs, de scientifiques et d’apiculteurs partout en Europe, qui ont interpellé et rallié les députés à leurs arguments !

Merci surtout à vous qui vous êtes mobilisé aux côté de l'équipe, et aux centaines de milliers de membres de POLLINIS qui ont fait la différence avec leurs pétitions et leurs incessants rappels à l'ordre adressés aux politiques.

Un énorme merci à l’équipe pour ce travail de titan, qui a permis de mettre, un par un, suffisamment de députés de notre côté pour obtenir le vote de ces amendements salutaires pour les abeilles et la nature.

Il y a encore une semaine, la bataille était loin d’être gagnée.

Nos amendements demandant la protection de l’abeille locale avaient été retoqués par les députés de la Commission Agriculture, et il restait peu d’espoir de les réintroduire avant le vote final du texte…

… mais c’était sans compter sur la ténacité de la petite équipe du Pôle Abeilles, qui a réussi, à force de les harceler de mails et de coups de fil, à convaincre 86 députés de déposer l’amendement in extremis – seulement un quart d’heure avant la clôture !

Pour rallier les autres, il a fallu batailler et organiser en parallèle une gigantesque mobilisation des citoyens pour qu’ils sentent la pression monter : et ça a fonctionné !

Aujourd’hui, l’ensemble de nos amendements demandant la protection juridique de l’abeille locale et la fin des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles en Europe a été voté.

Avec notre amendement StopNeonics, nous avons obtenu grâce à vous et aux centaines de milliers de signataires des pétitions adressées aux députés, un engagement ferme du Parlement européen demandant officiellement l'interdiction totale de TOUS les néonicotinoïdes en Europe !

C’est une avancée extraordinaire dans notre lutte pour débarrasser nos territoires des pesticides tueurs-d'abeilles. Et je voudrais vous remercier encore pour ça, vous et toutes les personnes qui se sont mobilisées aux côtés de POLLINIS pour pousser les députés à adopter nos amendements. Et tout particulièrement les membres donateurs de POLLINIS, sans qui tout ce travail n’aurait jamais abouti.

C’est parce que des personnes profondément engagées dans le combat pour la protection des abeilles nous soutiennent financièrement, que notre petite équipe qualifiée et ultra-motivée peut agir efficacement et obtenir de belles victoires.

Sans ces personnes, POLLINIS n’existerait pas. Et il n’y aurait eu personne, au Parlement européen, pour demander la protection des abeilles comme nous l’avons fait.


Alors, fêtons ensemble cette victoire, et encore un grand merci !

Bien cordialement,

Nicolas Laarman
Délégué général de POLLINIS


POLLINIS est une association loi 1901 qui se bat pour la protection des abeilles et des pollinisateurs sauvages en militant notamment pour un modèle agricole sans pesticide en Europe. Nous garantissons notre liberté de parole et d’action en étant totalement indépendants de toute entreprise, syndicat, groupement ou parti politique. Nos actions sont financées exclusivement par les dons des citoyens : si vous souhaitez nous soutenir, cliquez ici.

27/02/2018

Ces oiseaux ont besoin de vous

Consultation publique

Défendez les corbeaux et les corneilles !

Les préfets de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort soumettent à la consultation du public des projets d’arrêtés autorisant le piégeage des corbeaux freux et corneilles noires sur l’ensemble des communes de ces départements.

Si ces arrêtés sont pris, les corbeaux freux et corneilles noires feront l’objet d’un piégeage intensif jusqu’au 31 juillet 2018, par des piégeurs... même non agréés !

Ces décisions sont juridiquement contestables et écologiquement absurdes.

Territoire de Belfort
(projet d’arrêté consultable ICI)
vous avez jusqu’au 28 février pour
envoyer vos observations à

ddt-seef@territoire-de-belfort.gouv.fr

Haute-Saône
(
projet d’arrêté consultable ICI)
vous avez jusqu’au 1er mars pour
envoyer vos observations à

ddt-bfc@haute-saone.gouv.fr

Conseils pour votre participation

  • Précisez que vous habitez l'un des départements concernés ou un département limitrophe. 

  • Donnez un avis personnalisé : vous pouvez vous inspirer de la position de l’ASPAS résumée ci-dessous, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près.

  •  Soyez courtois : les injures ou grossièretés ne font pas avancer les choses, nous vous recommandons vivement de mettre en avant des arguments solides.

  • Invitez vos amis et votre famille à participer à leur tour à cette consultation publique : plus nous serons nombreux à agir, plus nous avons de chance de sauver des renards.

La position de l’ASPAS

Ces décisions sont inutiles en raison du remplacement des oiseaux abattus par de nouveaux individus. Les corvidés sont en effet des espèces territoriales.
Tuer un individu ne fait que libérer une place qui sera rapidement à nouveau occupée.

Ces décisions sont éthiquement et écologiquement inacceptables.
Déjà classées « nuisibles » dans les deux départements, elles font l’objet d’un acharnement injustifié. Les connaissances scientifiques font état de la formidable intelligence de ces espèces mais également de leurs effets bénéfiques.
À titre d’exemple, les corvidés consomment mulots, campagnols et surtout larves de hannetons, ravageurs de récoltes. Ils sont parfois charognards, et nous débarrassent ainsi de cadavres d’animaux et des épidémies qui peuvent en résulter.

Ces décisions sont juridiquement fragiles :
- En application des dispositions européennes, toute destruction de ces espèces à cette période doit être précédée de la recherche de méthodes alternatives.
- L’organisation de telles opérations de lutte ne peut répondre qu’à un souci de protection sanitaire des végétaux, et non de prévention des dégâts agricoles.

 

L’ASPAS demande à ce que soient abandonnées ces opérations de piégeage.

Les corbeaux, les corneilles et l'ASPAS comptent sur votre mobilisation.
Merci d'avance pour votre participation !

L'équipe de l'ASPAS

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ASPAS - BP 505 - 26401 CREST Cedex - France - Tel. 04 75 25 10 00
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Association reconnue d'utilité publique - Membre du Bureau de l'Environnement - Bruxelles

 
 

20/02/2018

Le plafond d'abattage fixé à 40 loups

Loup_04-buste.jpgLe plafond d'abattage fixé à 40 loups

confirmé par le ministère d'Hulot

 

par Sciences et Avenir avec AFP le 19.02.2018 à 17h37

 

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a confirmé qu'un maximum de 40 loups pourront être abattus au cours de l'année 2018.

 

Un maximum de 40 loups pourront être abattus en 2018, a annoncé le 19 février 2018 le ministère de la Transition écologique en publiant le nouveau plan loup qui vise une population de 500 individus d'ici 2023 contre environ 360 actuellement. Ce plafond pourra toutefois être "actualisé une fois connus les chiffres de la population au printemps, pour être porté à 10% de la population", précise le plan loup 2018-2023, dont le projet était très critiqué par les éleveurs qui dénoncent les attaques contre leurs troupeaux. 

 

Un plafond annuel fixé à 10% de la population

 

Le dernier arrêté en vigueur permet de tuer 40 loups entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018. Le nouveau plan se base désormais sur l'année civile, mais les "prélèvements" — comprenez les abattages — ne pourront se faire qu'entre septembre et décembre. Les éleveurs pourront pourtant "toute l'année" se défendre "en cas d'attaques". À partir de 2019, le plafond annuel sera "fixé à 10% de la population sur la base des recommandations scientifiques", avec possibilité de relèvement de 2% "en cas d'atteinte du plafond avant la fin de l'année civile et de dommages particulièrement importants".

 

500 loups avant la fin du quinquennat

 

Fin 2017, la population était estimée à environ 360 individus, contre 292 en 2016. L'animal vit en meute, au sein de laquelle un seul couple, dominant, se reproduit : fin 2017, on comptait 52 meutes. "Le nombre actuel - 360 loups, bientôt sans doute 400 - est encore insuffisant, et nous visons au moins 500 avant la fin du quinquennat, conformément à nos engagements pour la biodiversité", avait dit en janvier 2018 le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Du point de vue écologique, 2.500 à 5.000 adultes seraient nécessaires pour que cette population soit viable, selon une expertise réalisée par l'ONCFS et le Muséum national d'histoire naturelle. Ce qui ne veut pas forcément dire sur le seul territoire français.

14/02/2018

Rapaces -intimidation

Intimidation

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Les paysages de neige offrent souvent la possibilité de réaliser de belles observations.

 

Les traces animales témoignent de l'activité faunistique, la reconnaissance des empreintes permettant l'identification de nombreuses espèces.

 

La concentration de nombreux rapaces, en l’occurrence de Buses variables, indique que les oiseaux profitent d'un petit mammifère mort pour se nourrir.

 

Chaque rapace tente de s'imposer en adoptant des attitudes d'intimidation afin de profiter de cette nourriture providentielle.

 

La scène rappelle évidemment les observations enregistrées dans le parc national des Cévennes avec les Vautours ou en Afrique, les rapaces jouant le rôle d'éboueurs naturels.

 

Buse-intimidation-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

24/01/2018

Inondations de janvier 2018

Un tableau grandeur nature

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

 

Petite accalmie dimanche sur le front des précipitations durant la huitième manche de Coupe du Monde de cyclo-cross, organisée sur la base de loisirs de Brognard.

 

J'en profite pour couvrir l’événement vu du ciel, mais les champs d’inondations de la basse vallée de la Savoureuse et de l'Allan retiennent tout autant mon attention.

 

Entre Brognard et Fesches-le-Châtel, l'eau se retire très progressivement laissant apparaître par endroits, prairies et terres cultivées.

 

Les couleurs qui s'en dégagent s’harmonisent et le graphisme des arbres isolés dans cet espace revêt un caractère particulier, vu du ciel.

 

C'est un tableau grandeur nature dans lequel ''je me plonge'', la magie de la lumière et de l'eau imprégnant sans relâche mon regard.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,pays de montbéliard,inondations janvier 2018

Cliché © Dominique Delfino

 

 

21/01/2018

Destruction de renards : Souris et campagnols vous disent merci !

renard,chasse au renard,maladie de lyme,mulot,campagnolDestruction de renards : Souris et campagnols et tiques vous disent merci !

 

Un renard mort : 6000 à 10 000 souris, mulots et campagnols sauvés que le dit nuisible renard aurait mangé dans l'année ! Merci les gars ! Et vive la bromadiolone et autres anticoagulants ! En réalité, les renards sont une arme efficace contre la maladie de Lyme ! Une étude publiée sur le site de The Royal Society établit un lien bénéfique entre l'activité des prédateurs de rongeurs et la densité de nymphes de tiques vectrices d'infections et rapportée dans Sciences et Avenir.fr par Valentin Thévenot le 04.08.2017 à 16h14.

 

Le fait d'armes suivant s'est passé en 2014 et est relaté dans Le Journal de Saône-et-Loire du 17 juin 2014. Lamentable !

 

 Le Journal de Saône-et-Loire -  le 27/06/2014 à 05:00 | Gaëtan Boltot  Bresse


561 renards piégés en vingt ans par Léon Boully
 
 
Mardi soir à Branges, Léon Boully (à dr.) a remis son imposante collecte de queues de renards.

561-renards-pieges-en-vingt-ans-par-leon-boully.jpgPhoto Michel Sylvain (CLP)
 

Avec le renard, Léon Boully joue au chat et à la souris. Mais à la fin, c’est le piégeur qui gagne. Rencontre.
 
La médaille est dans sa cuisine, tout simplement. En 2008, Léon Boully a été sacré meilleur piégeur de Saône-et-Loire au Beslile (une marque de pièges). Mais c’est tous les ans, depuis presque deux décennies, que ce retraité des établissements Guérin se distingue par ses résultats. « C’est quelqu’un de fiable, de très appliqué et de performant sur son secteur », dit de lui Jean-Paul Voisin, président de l’Association départementale des piégeurs de Saône-et-Loire. Et pour cause ! Depuis l’obtention de son agrément, pour la saison 1996-1997, le Montponnais totalise 561 queues de renards.
 
Appelé à la rescousse par un éleveur de poulets. Léon Boully était déjà un chasseur expérimenté (il a présidé la société locale pendant une vingtaine d’années) quand «un éleveur de poulets de Montpont, chez qui un renard faisait des dégâts », l’a appelé à la rescousse. « J’allais monter la garde. C’est comme ça que je suis ensuite devenu piégeur, après avoir suivi une formation. » Comme l’atteste son cahier où il note tout, à l’instar d’une comptabilité, la première année avait été faste, avec 59 goupils capturés.
 
S’il participe aussi à l’éradication des autres nuisibles, l’ancien ébéniste avoue sa préférence pour le renard. « Le ragondin, vous mettez le piège, il saute dedans », alors que le renard, lui, « est plus difficile à prendre car il est malin, méfiant, et a un bon odorat. Des fois, il me faut un jour pour l’avoir, mais d’autres fois ça peut durer quinze jours, trois semaines ». Commence alors, entre le piégeur et le nuisible, le jeu du chat et de la souris.
 
Une technique éprouvée. S’il a toujours les jumelles dans la voiture, Léon Boully ne voit jamais l’animal. « Mais grâce aux traces, on peut voir où il passe, explique-t-il. Le renard aime le fumier, parce qu’il y a toujours quelques carcasses de poulets dedans. C’est là que je pose mes pièges, que je recouvre avec du fumier bien pourri, bien défait. Je camoufle un poulet – même faisandé – et parfois je laisse dépasser une patte. » Le relevé des pièges se fait tous les matins, avant 9 heures. Si un animal est pris au piège, son sort est le suivant : une balle entre les deux yeux, et la queue coupée, pour la preuve. « Dans le temps, je faisais tout le tour de la commune. J’avais une douzaine de pièges et je parcourrais 45 km, se souvient-il. C’était très prenant. Je les relevais avant le jour, avec une grosse lampe. C’est prenant… »
 
Malgré ses 85 ans bientôt, une épaule et une rotule du genou opérées récemment, Léon Boully continue son activité, même s’il a baissé le pied, avec seulement «quatre-cinq pièges ». Ce qui ne l’a pas empêché, mardi soir à Branges (lire ci-dessous), de rapporter encore 25 queues. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait « pas ça pour l’argent ». Une queue rapporte « 4 € et quelques », pas de quoi couvrir les frais de gasoil. « Je fais ça pour le plaisir, et pour aider », confie-t-il modestement.
 
Et de l’aide, les éleveurs de volaille en ont bien besoin, qui subissent les assauts répétés des renards. À cause de l’un d’eux, 49 poulets sont morts étouffés il y a deux semaines à Montpont. Le criminel est prévenu : Léon est sur ses traces.
 
ruse-comme-leon-boully.jpg

 Léon Boully, piégeur :   

“Je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour le plaisir et pour aider.”

 

Photo Michel Sylvain (CLP)

 

 « Si un animal est pris au piège, son sort est le suivant : une balle entre les deux yeux, et la queue coupée, pour la preuve » … in : Le Journal de Saône-et-Loire du 17 juin 2014

 

Un article sur la chasse au renard : Au plus près d'une battue au renard

 

La Hulotte : une revue au service de la nature

 

Ci-dessous une photo de juin 2014 due à Michel Cottet et deux extraits de "La Hulotte" — " le journal le plus lu dans les terriers" ; N° double 33-34 ! pages 34 et 35... C'était dans les années 1970, non ?

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Renardeau photographié le 5 juin 2014 © Michel Cottet

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La Hulotte n° 33-34 page 34

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La Hulotte n° 33-34 page 35

 

 

Ajout du 20 janvier 2018 : La chasse de nuit au renard, interdite en Moselle

Un article de "Nore-Planète-info.com (18/01/2018).

14/01/2018

80 km/h au lieu de 90 km/h sur routes départementales

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sur routes départementales :

une mauvaise nouvelle ?

 

(Un article de Notre Planète Info)

 

À partir de juillet 2018, le temps de procéder au changement de panneaux, la vitesse sur la plupart des routes départementales va être abaissée de 90 km/h à 80 km/h en France. Si une majorité de Français semble opposée à cette nouvelle limitation, elle sera bénéfique pour sauver des vies, abaisser la gravité des accidents, diminuer la pollution et faire des économies.

 

80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes départementales à double sens et sans séparateur, à partir du 1er juillet 2018 : c'est la mesure relativement impopulaire qui vient d'être annoncée par le premier ministre Edouard Philippe, à l'issue du Conseil interministériel de Sécurité routière du 9 janvier 2018. Principale raison avancée : la hausse de la mortalité sur la route depuis 2014, après 12 ans de baisse continue. Aujourd'hui, la route est la première cause de mort violente avec 9 morts et 65 blessés graves par jour en 2016, une tragédie confirmée en 2017 avec 3 477 morts. Or :

 

— la vitesse excessive est la première cause des accidents mortels en France (31 %), suivie de l'alcool, puis des stupéfiants (19 % et 9%) ;

 

— le réseau routier sur lequel les accidents mortels sont les plus fréquents est celui des routes à double sens sans séparateur central (55% de la mortalité routière).

 

Une mesure impopulaire

 

Les associations de défense des automobilistes sont farouchement opposées à cette mesure qui devrait concerner 400 000 kilomètres de routes en France. Ainsi, l'association 40 millions d'automobilistes "fermement opposée à ce projet depuis sa première évocation en 2013, dénonce une mesure absurde, rejetée par une grande majorité des Français et dont on ne peut espérer aucune amélioration en termes de sécurité routière", rien que ça ! Une pétition, initiée par la Ligue de Défense des Conducteurs a même recueilli plus de 2 millions de signatures pour s'y opposer ! Notons au passage que d'autres sujets bien plus cruciaux que la bagnole ne soulèvent pas autant les foules...

 

Moins de morts et moins de pollution

 

Si les résultats de l'expérimentation qui a été conduite depuis 2 ans sur 3 portions de routes nationales n'ont pas été communiqués, on peut s'attendre à une diminution du nombre d'accidents et de leur gravité, vu que la vitesse est la première cause d'accidents mortels. En outre, tous les bons conducteurs le constatent, personne ou presque ne respecte déjà 90km/h sur départementale et il est fréquent de voir des automobilistes rouler plutôt à 100 - 110 km/h.

 

Ce qui fait râler c'est la "perte de temps" d'une vitesse moindre. Et pourtant, pour un trajet de 25 km, elle n'est que 2 minutes ! De surcroît, il faudrait se questionner sur l'intérêt que nous avons à tout le temps courir...

 

Autres points positifs : l'économie de carburant (120 euro par an), un peu moins de bruit et moins de pollution. Selon une étude de l'ADEME, une limitation de vitesse entraîne une baisse de la consommation en carburant et donc moins d'émissions de gaz à effet de serre (- 10% de CO2 par kilomètre parcouru à 80 au lieu de 90 km/h) et moins d'émissions de polluants atmosphériques : jusqu'à 20 % de moins pour les oxydes d'azote et les particules fines (PM10).

 

Sur le même sujet : Conduite automobile : conseils pour moins polluer.

 

Content ou mécontent, l'efficacité de cette mesure sur l'accidentalité sera évaluée au 1er juillet 2020.

 

12/01/2018

Rémi Fraisse : déni de justice

Remi Fraisse - Déni de justice.jpg

10/01/2018

La décrue, piège à poissons

La décrue, piège à poissons

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Les cours d'eau en crue de notre région ont rappelé dernièrement combien il est indispensable et important de conserver le lit majeur de ces rivières (quand il existe encore !) afin d'éviter les catastrophes liées aux inondations.

 

La plaine de l'Allan répond encore sur une partie de son cours à ces exigences. Les prairies naturelles de fauche régulièrement inondées à Brognard offraient ce dimanche matin 8 janvier 2018 un spectacle faunistique particulièrement bien animé.

 

L'eau se retire progressivement, mais les bas-fonds encore submergés piègent le poisson que de nombreuses Grandes Aigrettes, Hérons cendrés et Mouettes rieuses se disputent dès le lever du jour.

 

Une activité que les pêcheurs pratiquaient autrefois : les ''anciens'' me rappelant que c'est au filet qu'ils capturaient les poissons prisonniers de ces espaces.

 

Décrue piège à poissons.jpg

Document © Dominique Delfino

 

 

Plan loup 2018-2023 de Nicolas Hulot

nicolas hulot,plan loup 2018-2023,loup en franceLes 4 points à retenir

du plan loup 2018-2023

de Nicolas Hulot

 

par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

le 09.01.2018 à 13h18

 

En consultation publique pendant le mois de janvier 2018, le nouveau plan loup définit la politique adoptée par le gouvernement au sujet de l'espèce Canis lupus jusqu'en 2023.

 

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Depuis le 8 janvier 2018 et jusqu'au 29, le nouveau plan d'action loup, le 4e sur le sujet, est en consultation publique. Il définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus avec la possibilité d'une "évaluation à mi-parcours des mesures et leur ajustement, le cas échéant, pour la deuxième phase du plan", note le ministère de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué. Les actions à mener ont été divisées en 7 axes regroupant chacun plusieurs mesures. En voici quelques unes :

 

1) Former les éleveurs à conduire des chiens de protection

 

Selon ce nouveau plan qui entrera en vigueur au début du mois de février 2018 après l'avis du Conseil national de la protection de la nature, un réseau "chiens de protection" devrait être mis en place. Celui-ci devrait permettre de confirmer l'efficacité de ces animaux dans la protection des troupeaux tout en évitant les problèmes qu'ils peuvent causer (conflits de voisinage, morsures). "La conduite des chiens de protection requiert donc une technicité pour laquelle les éleveurs doivent être accompagnés, conseillés et aidés", explique le texte. Des spécialistes nommés "référents" devraient donc jouer ce rôle de conseillers capables de "rassembler les savoirs, les organiser et les diffuser auprès de relais locaux". Ils seront donc chargés de former les éleveurs qui souhaitent acquérir un chien de protection. Le réseau sera formé d'un animateur, de 6 référents chargés d'élaborer la formation et son suivi et de plusieurs référents locaux intervenant auprès des professionnels.

 

2) Mieux comprendre le loup pour mieux protéger les troupeaux

 

Le gouvernement souhaite également mener des études afin "d'acquérir des connaissances sur l'éthologie du loup en situation de prédation". Le programme en question doit permettre de recueillir des données sur différents points comme par exemple : la répartition spatiale des meutes et les interactions entre elles, l'évaluation du succès reproducteur de l'espèce et la mesure de la dispersion des jeunes mais aussi l'analyse du régime alimentaire de ces animaux et donc la "balance entre la part de la faune domestique et la part et le type de faune sauvage consommée".

 

3) Des éleveurs indemnisés que s'ils ont pris des mesures pour protéger leur troupeau

 

Jusqu'à maintenant, les éleveurs dont les animaux étaient victimes du loup étaient indemnisés même s'ils n'avaient pris aucune mesure pour protéger leur troupeau. Le nouveau plan loup va réviser ce point : "De manière progressive et adaptée à la situation des élevages en fonction des territoires (ancienneté de la colonisation, intensité et fréquence des attaques), l'indemnisation reçue par les exploitants dont les troupeaux auront été attaqués sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection", est-il noté dans le texte. Les éleveurs seront donc tenus, s'ils veulent recevoir une compensation en cas d'attaque, d'avoir placé au préalable une clôture ou encore d'utiliser un chien de protection. Pour le gouvernement, il s'agit de "rationaliser les dispositifs d'aide" : "Les indemnisations seront versées après vérification de la mise en œuvre de protection des troupeaux et en fonction de la dynamique de présence du loup. Le contrôle sera effectué en routine et non lors du constat des dommages".

 

4) Une campagne de tir calée sur l'année civile

 

Selon le plan loup 2018-2023, les prochaines campagnes de tir devraient être calées sur l'année civile c'est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre alors que les précédentes débutaient le 1er juillet pour prendre fin le 30 juin de l'année suivante. Pour le gouvernement, ce dernier découpage pose problème car il débute en période estivale lorsque les troupeaux sont dans les alpages et que la pression de prédation est donc la plus forte. Ainsi, beaucoup de tirs surviennent dès le début de la campagne entraînant un relèvement du plafond de nombre de loups pouvant être abattus. "Les dispositions du plan national d'actions doivent permettre d'éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint en cours d'année", prévoit le texte. Néanmoins, "le préfet coordonnateur aura la possibilité d'activer l'autorisation de tirs de défense additionnels" au-delà du plafond si les nouvelles dispositions ne suffisent pas. Ce dernier sera fixé à 10 % de l'effectif moyen annuel. Pour le moment, le plafond reste à 40 pour l'année 2018 et sera actualisé au printemps pour atteindre les 10 % de "prélèvements" et ainsi permettre le passage à une campagne basée sur l'année civile.

 

09/01/2018

Les Nématomorphes ou Gordiacés ou Gordiens

Préambule

Des photos à identifier jointes à un courriel de Michel Cottet m'ont permis de reconnaître immédiatement la silhouette d'un Nématomorphe, sans doute un Gordius aquaticus. Alerté également, Jean-Yves Cretin parvenait à la même conclusion. Mais ce qui nous intriguait surtout, c'est de savoir comment cet animal aquatique parvenait à parasiter des Arthropodes terrestres. Cette discussion passionnée nous a obligés à fouiller dans internet pour comprendre la tactique de ce parasite manipulateur. C'est cette quête qui fait l'objet de cet article.

 

Les Nématomorphes ou

Gordiacés ou Gordiens

 

par André Guyard

avec le concours de Bertrand Cotte, Jean-Yves Cretin,

Michel Cottet et Jean-Louis Romand

 

(Article daté du 27/09/2014, modifié le 08/01/2018)

 

 

Taxinomie

 

Les Nématomorphes constituent, à côté des Nématodes, la seconde classe des Némathelminthes. Les Nématomorphes comprennent deux ordres :

 

1. les Gordiida : formes d'eau douce et formes terrestres avec un champ épidermique ventral et pseudocoelome empli de mésenchyme. Une paire de gonades, des ovaires à diverticules latéraux.

 

Famille des Chordodidae : aréoles cuticulaires visibles et servant à la classification. Quatre sous-familles avec quatorze genres dont : Chordodes, Chordodiolus, Gordionus, Paragordius.

 

Famille des Gordiidae : aréoles invisibles ou absentes. Extrémité postérieure de la femelle non lobée, celle du mâle bilobée. Deux genres : Gordius, Acutogordius.

 

2. les Nectonematida : champs épidermiques dorsaux et ventraux, soies natatoires, pseudocoele cavitaire, une gonade, chaîne nerveuse intraépidermique. Écologie marine pélagique. Un seul genre : Nectonema de 200 mm de long, trouvé sur les côtes du Massachusetts, du golfe de Naples, des Indes néerlandaises, du Spitzberg et de la Norvège. (ex. : Nectonema agilis).

 

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Deux gordiens sortis d'une sauterelle femelle Tettigonia viridissima qui s'était flanquée dans... la piscine de mes petites filles à Gizia (Jura) et que l'on voit déroulés dans le fond.

Cliché © Jean-Yves Cretin (11/08/2008).

 

 

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Gordius aquaticus © Michel Cottet

Le ver est allongé sur les graviers sous un débris végétal

 

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Paquet de "lombriciens aquatiques" filiformes, mais annelés avec, parmi eux, des gordiens beaucoup plus minces et lisses (2 ou 3 sont matérialisés par des flèches). Ce "tas" provient de la "source" qui coule dans ma rocaille et dont l'eau vient du toit de la maison d'une part, et d'un drainage de la nappe et des réseaux de galeries de lombrics d'autre part !

Cliché © Jean-Yves Cretin - Les Auxons Doubs (15/01/2012).

 

Du point de vue historique, les Gordiens sont entourés de nombreuses légendes. L'une d'elles, datant du XIVe siècle, affirme que ces animaux sont issus de crins de chevaux. Selon les pays, on les a appelés : hairworms, Saitenwurmer, dragonneaux. Placés par Linné dans les Vermes intestina, ils furent longtemps confondus avec les Nématodes, en particulier avec la filaire de Médine. Les travaux anatomiques de P. Charvet (1834), K. T. E. Siebold (1838), A. Berthold (1843) et ceux de F. Dujardin (1842) conduisirent Siebold en 1843 à les séparer des Nématodes sous le nom de Gordiacea. F. Vejdovsky (1886) en éloigna les Mermis et créa les Nematomorpha. Le fait que leurs larves parasitent des insectes fut découvert par L. Dufour en 1828, mais ce n'est qu'avec les travaux de E. Grube (1849) et G. Meisser (1856) que ces larves furent convenablement décrites. Les plus importantes contributions à l'étude des Nématomorphes furent, à la fin du XIXe siècle, celles de H. Grenacher (1868), A. Villot (1874, 1881, 1887), Vejdovsky (1886, 1888, 1894), L. Camerano (1888, 1897), O. Burger (1891) et H. B. Ward (1892). Au début du XXe siècle enfin, T. Montgomery (1903, 1904), A. Muhidorf (1914) et H. May (1919) se consacrèrent à l'étude de ce groupe.

 

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Gordius aquaticus sur une feuille (cliché DR)

 

Morphologie

 

Les Gordiens sont des vers allongés et filiformes, de couleur jaunâtre, dont la longueur peut dépasser le mètre, le diamètre n'excédant pas 2 à 3 mm. Le mâle est fréquemment plus petit que la femelle. L'extrémité postérieure, arrondie chez la femelle, est bi- ou trilobée chez le mâle et porte un cloaque terminal ou ventral.

 

Ce sont des parasites d'Arthropodes à l'état jeune, libres et vivant dans les eaux douces à l'état adulte.

 

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Le type en est Gordius aquaticus Linnaeus, 1758 qui vit à l'état adulte dans l'eau douce (ruisseaux, sources, puits) ; Le corps est très grêle (30 à 90 cm de long sur 0,5 mm de diamètre), avec une coloration allant du jaune clair au marron foncé. L'extrémité antérieure est sans orifice ; l'extrémité postérieure, arrondie chez la femelle, bifurquée chez le mâle, ne montre que l'orifice cloacal. L'ouverture buccale et l'anus sont terminaux ou ventraux.

 

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Gordius mâle enroulé © Jean-Louis Romand

 

Anatomie

 

La paroi du corps des Nématomorphes présente quelques particularités (A). Elle est formée un épiderme revêtu d'une cuticule avec des soies. La cuticule est épaisse et comprend une assise homogène et une assise fibreuse. Dans la famille des Chordodidae, elle présente un aspect rugueux dû à la présence d'aréoles polygonales ou arrondies, qui peuvent porter des soies et un pore.

 

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Comme chez les Nématodes, l'épiderme forme des épaississements, ou cordes, au nombre d'une ou deux. Sous l'épiderme, on a, insérées sur un seul champ ventral, des cellules myoépithéliales qui forment une couche musculaire. L'épiderme, cubique ou cylindrique, n'a qu'une seule assise de cellules. Selon les ordres, on trouvera soit un champ ventral, soit un ventral et un dorsal. Comme chez les Nématodes, les fibres musculaires sont longitudinales.

 

La cavité mésodermique est un pseudocoelome presque entièrement altéré chez Gordius par la présence de cellules mésenchymateuses.

 

Le tube digestif, atrophié dans ses régions antérieure et postérieure, y est remplacé par un parenchyme (pas de pharynx, et intestin partiellement atrophié). Plus ou moins régressé dans tous les stades du cycle, il ne comporte que rarement un orifice buccal. Le pharynx présente souvent un bulbe avant l'intestin. Le cloaque reçoit conduits génitaux et rectum. Le tube digestif de Nectonema rappelant ceux des Mermis et Trichuns (Nématodes aphasmidiens), diffère notablement de celui des Gordius.

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Coupe histologique transversale de Gordius

 

Les Gordiens ne possèdent pas de protonéphridies ni de canaux excréteurs latéraux.

Leur système nerveux est analogue à celui des Nématodes. Comme celui des Échinodères et des Priapuliens, le système nerveux est épidermique. Il est constitué par une masse ganglionnaire antérieure d'où part un cordon nerveux ventral rattaché à l'épiderme par une lamelle nerveuse. La masse ganglionnaire cérébrale se prolonge par une chaîne nerveuse médioventrale qui se termine en un ganglion cloacal. Le système nerveux périphérique est encore mal connu et serait présent chez Paragordius.

 

Les organes des sens sont primitifs : on distingue des cellules nerveuses à fonction tactile, des soies sensitives le long du corps. Un organe photosensible, sorte de fossette située à l'avant du corps, est renfermé dans une capsule, au fond de laquelle se trouve une couche de cellules de type rétinien ; cette dernière couche est surmontée par un mince épiderme.

 

Les sexes sont séparés. Les mâles démunis de spicules sont plus petits que les femelles. Une paire de gonades s'étend dans le pseudocoelome. L'ovaire est prolongé par un oviducte muni d'un réceptacle séminal.

 

Locomotion, alimentation

 

Isolés, surtout les mâles, plus actifs, ils nagent au moyen de larges ondulations du corps ou rampent sur le fond. Mais on les rencontre souvent entortillés en paquets inextricables (nœuds gordiens) enchevêtrés parmi les plantes aquatiques et les débris végétaux.

 

Les adultes n'ont aucune activité buccale : la nutrition serait transcuticulaire et l'épiderme des jeunes produirait des enzymes capables de digérer les tissus de l'hôte qui les héberge. Aucun mécanisme excréteur n'a été décelé.

 

Reproduction

 

Au début de la belle saison, les biotopes favorables abondent en individus des deux sexes : bords de rivières, lacs, étangs et mares. Le mâle semble capable de détecter à distance la présence du sexe opposé et de distinguer les femelles vierges des gravides. Ces dernières ne sont pas pour autant systématiquement dédaignées. Les mâles et les femelles matures s'accouplent dans l'eau souvent au sein de volumineux pelotons. Le mâle enroule son extrémité postérieure autour de celle de la femelle et dépose une goutte de sperme au voisinage du cloaque de sa partenaire. Les spermatozoïdes remontent vers le réceptacle séminal. La ponte suit rapidement la fécondation et les œufs sont agglutinés en cordons visibles dans l'eau, au voisinage des parents.

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Copulation de Gordius (spermatophore = masse de spermatozoïdes)

 

Développement et cycle

 

On peut distinguer trois stades dans l'évolution des gordiacés :

1)    un stade larvaire libre,

2)    un stade juvénile parasite,

3)    un stade adulte libre.

 

Les œufs fécondés sont pondus en chapelet par la femelle dans l'eau. La segmentation de l'œuf est égale et donne une gastrula typique. L'ectoderme de la région antérieure de l'embryon s'épaissit.  On aboutit à une larve libre de 1/10e mm de longueur caractérisée par son corps transparent divisé nettement par un septum musculeux en deux régions, le préseptum (proboscis = prosoma) et le postseptum (tronc).

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Larve échinodéroïde de Gordius aquaticus avec la trompe dévaginée

 

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Larve échinodéroïde de Gordius aquaticus avec la trompe invaginée

vue sous loupe binoculaire. sp : spicules, st : stylets

(cliché M. Müller 2004)

 

 

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Larve de Chordodes sp. (muscles du préseptum grisés) avec trompe invaginée (A) et dévaginée (B) montrant les trois couronnes de spicules (sp1, sp2, sp3) (d'après Zapotovsky 1974).

 

Le préseptum se transforme en une trompe dévaginable, appareil perforant armé de deux couronnes longitudinales de spicules (crochets) chitinoïdes. Les mouvements de la trompe mue par des muscles puissants autorisent une sorte de reptation et permettront à la larve de perforer, le cas échéant, les tissus de son futur hôte.

 

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Le tronc présente à l'intérieur un intestin privé d'ouverture à l'avant et qui se termine par une ouverture anale.

 

La larve dépourvue d'orifice buccal, donc incapable de s'alimenter, mène une vie aquatique libre très courte, ressemble à celle des Priapuliens et des Échinodères. Elle ne peut donc vivre longtemps et la poursuite du cycle nécessite la présence d'un hôte intermédiaire terrestre ou aquatique avant de s'installer dans l'hôte définitif Pour cela, elle dispose de ses couronnes de crochets qui vont lui permettre de s'amarrer, soit sur la végétation aquatique, soit sur un hôte aquatique.

 

1) Cas où l'hôte aquatique intermédiaire ne présente pas les conditions favorables

 

La larve peut ainsi s'enkyster par fixation sur un animal aquatique, comme une limnée (gastéropode pulmoné). Si elle est avalée par un alevin de Poissons ou un têtard d'Amphibiens, la larve du nématomorphe s'y enkyste ; elle ne se développera que si cet hôte intermédiaire porteur des kystes est dévoré par un prédateur, hôte favorable qui constituera l'hôte définitif (insecte carnassier, poisson…). Ce mode d'infection a été réalisé expérimentalement quand des Dytiques dévorent de petits poissons ou de têtards contenant des larves de Gordius enkystées (A. Dorier 1932). La suite de l'histoire rejoint alors le deuxième cas ci-dessous.

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Larve de Gordius enkystée

 

2) Cas où la larve se trouve en présence d'un hôte intermédiaire aquatique favorable

 

La pénétration se fait par effraction, dans un petit animal aquatique (insecte, Myriapode ou arachnide pour les Gordiida : pagure ou crabe pour Nectonema). Le comble de l'élégance s'est de se faire avaler par une larve aquatique d'un insecte aérien : larves d'Éphéméroptères, d'Odonates, de Trichoptères, de Diptères qui seront consommées sous forme d'insecte aérien adulte par l'hôte définitif terrestre. C'est le cas de la larve échinodéroïde de Gordius, capable de s'enkyster dans un mucus sécrété par une glande située près de l'extrémité antérieure du tube digestif et pouvant attendre ainsi plusieurs semaines d'être avalée par la larve aquatique d'insecte. Parvenue dans l'intestin de cette larve, elle en traverse la paroi à l'aide de son appareil perforant et s'installe dans la cavité générale (A. Dorier 1932).

 

3) Cas où l'hôte définitif est un Arthropode terrestre prédateur

 

Pour compléter leur cycle de vie, les Gordiidés doivent effectuer une transition du milieu aquatique vers le milieu terrestre. Cependant, les larves aquatiques sont épibenthiques et leur habitat ne chevauche pas l'habitat de leurs hôtes définitifs. Cette évidence a conduit de nombreux chercheurs à suggérer que les infections d'hôtes terrestres sont acquises par l'ingestion d'insectes qui s'infectent en absorbant des larves aquatiques infestées par des kystes gordiens qui se trouvent ainsi transposés sur le milieu terrestre.

 

La plupart des hôtes terrestres des Gordiacés sont des Arthropodes prédateurs (Carabes, Myriapodes Chilopodes) qui s'infestent en dévorant des Insectes (Éphémères, Chironomes) tombés à terre et issus de larves aquatiques contenant des kystes de Gordius. Certains orthoptères comme les grillons bien que phytophages n'hésitent pas à dévorer ce genre d'insectes. Ce cycle de vie proposé a été testé expérimentalement par Ben Hanelt (2004) en utilisant trois espèces américaines communes de Gordiidés : Gordius robustus, Paragordius varius, et Chordodes morgani. Cet auteur a constaté que les kystes de l'ensemble des trois espèces ont survécu à la métamorphose d'un chironome Tanytarsus sp.

 

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Carabe doré parasité par un Gordien © Jean-Louis Romand

 

L'observation d'autres espèces d'imagos hôtes définitifs infestés par des kystes montre que les kystes survivent à la métamorphose des insectes et restent viables et sans provoquer de réaction de défense interne de l'hôte. Les données provenant d'Éphémères Callibaetus sp naturellement infestées, montrent que l'enkystement et la survie des Gordiidés se rencontrent chez les insectes aquatiques présents dans la nature. La paratenèse entre les hôtes paraténiques a pu être constatée chez ces trois espèces. Ainsi, les kystes formés dans des hôtes paraténiques parasités peuvent être éventuellement transférés aux hôtes paraténiques normaux.

 

4) Cas où l'hôte définitif est un Arthropode terrestre phytophage

 

C'est le cas des Myriapodes Diplopodes qui peuvent s'infester en avalant des larves de Gordius qui peuvent s'entourer de mucus, se replier sur elles-mêmes et s'enkyster dans l'eau en se fixant aux végétaux d'une prairie inondable. Elles peuvent résister exondées plusieurs semaines dans un air humide et être consommées par des insectes phytophages. Expérimentalement, on a pu observer que de tels kystes soumis au suc digestif d'un insecte se gonflent et se déchirent laissant échapper les larves de Gordius qui pénètrent alors dans la cavité générale de l'insecte par effraction de la paroi intestinale.

 

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Un orthoptère Anonconotus parasité par un Gordien

© Roger de La Grandière

 

Pendant tout le cycle de l'insecte qui se métamorphose en un imago ailé, le nématomorphe s'allonge, grossit, devient un petit ver blanchâtre qui poursuit sa croissance aux dépens du tissu lipidique de l'insecte. Le stade juvénile est atteint après plusieurs semaines (ou mois) de développement dans l'hôte. Certains caractères larvaires persistent (cuticule, épiderme) ou se différencient ; d'autres (stylets, crochets de la trompe, glande à mucus) disparaissent. Les cellules épidermiques sont à l'origine du développement de la masse nerveuse antérieure. L'intestin larvaire devient définitif. Les organes génitaux du parasite se développent, son tégument chitineux s'épaissit et se colore. La taille adulte atteinte, le nématomorphe perfore alors la paroi abdominale de son hôte au voisinage de l'anus. C'est alors que le parasite va manipuler son hôte pour l'entraîner à se jeter à l'eau. Il abandonne alors celui-ci en le perforant et se retrouve en milieu aquatique.

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Les quatre stades du cycle du parasite.

Hôte définitif : la sauterelle Meconema thalassinum.

(Pour l'agrandir, cliquez sur l'image)

 

Si par hasard, l'hôte définitif à l'eau est consommé par un prédateur, par exemple le grillon attrapé par une grenouille ou une truite, l'insecte sera mangé, mais le parasite s'en tirera intact en s'échappant par la gueule de l'amphibien ou par la gueule ou les ouïes du poisson.

 

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Grillon des bois Nemobius sylvestris infesté par Paragordius tricuspidatus

© Pascal Goetgheluck

 

La manipulation de l'hôte définitif par le nématomorphe

 

Les travaux de l'équipe de Montpellier (Organismes Parasitiquement Modifiés : OPM) travaillant au sein de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont pu démontrer cette manipulation du comportement de l'hôte par le nématomorphe Paragordius tricuspidatus adulte qui incite le grillon des bois Nemobius sylvestris, dans lequel il s'est développé, à se jeter dans une collection d'eau, où le ver peut se reproduire. Le grillon peut avaler une ou plusieurs larves du ver. La larve se développe durant près d'un an dans l'abdomen de l'insecte en se nourrissant de sa graisse et de ses organes reproducteurs. Au stade adulte, le ver contraint l'insecte à se diriger vers les espaces libres en sécrétant une substance qui agit sur son système nerveux. L'insecte est brusquement attiré par la lumière, ce qui augmente la probabilité qu'il rencontre une étendue d'eau, généralement située dans un espace découvert. Le grillon finit souvent par rencontrer un cours d'eau où il se jette, sans forcément y mourir. Le ver émerge alors par effraction hors de la cavité abdominale du grillon (voir la photo ci-dessus).

 

Le grillon des bois Nemobius sylvestris peut survivre à son bain forcé après la libération de son ver parasite. Mais les femelles seront stériles et présenteront une morphologie larvaire, ovipositeurs réduits en particulier qui empêcheront la réussite de la copulation.

 

En 2005, au sein de l'équipe OPM de Montpellier, Frédéric Thomas et Frédéric Libersat ont mis en évidence des protéines qui semblaient altérer le fonctionnement du système nerveux du grillon. Un grillon parasité se jette à l'eau non sous l'action de ses propres molécules et de ses propres gènes, mais par le jeu de certains gènes et des molécules correspondantes du nématomorphe, illustrant le concept de phénotype étendu. Cela ne va pas sans inconvénient : le parasite consacre une certaine énergie à manipuler son hôte, au détriment d'autres fonctions vitales, telles la croissance et la fécondité. Il lui faut trouver un compromis entre ces différentes fonctions. Notons que ce raisonnement reste théorique : personne n'a encore mesuré l'énergie dépensée par un parasite pour manipuler son hôte.

 

Malgré l'augmentation des preuves de la manipulation de l'hôte phénotypique par des parasites, les mécanismes sous-jacents causés à des hôtes infectés modifiant le comportement de l'hôte restent énigmatiques dans la plupart des cas.

 

Les bases biomoléculaires de la manipulation de l'hôte

 

Afin d'identifier les altérations biochimiques qui se produisent dans la tête du grillon Nemobius sylvestris quand il est poussé à l'eau par le nématomorphe, l'équipe de Montpellier (2006), a caractérisé les protéomes de l'hôte et du parasite pendant l'expression du comportement de recherche d'eau en élucidant les ressorts moléculaires de cette stratégie a priori unique dans le monde des parasites manipulateurs. On n'avait encore jamais constaté une telle manipulation chimique "directe".

 

Par une technologie appelée "analyse protéomique" (électrophorèse de protéines)  qui permet de "photographier" à un instant donné l'ensemble des protéines candidates à la manipulation produites par un organe, technologie couplée à la bioinformatique appliquée à l'expression des gènes impliqués au cours de la manipulation, les chercheurs ont mis en évidence que des molécules de la famille Wnt produites par le parasite peuvent agir directement sur le développement du système nerveux central de l'hôte. C'est en injectant dans le cerveau du grillon certaines molécules que le ver réussit à déclencher ce comportement aberrant.

 

"Jusqu'à présent, les biologistes avaient identifié des stratégies de manipulation où le parasite incite son hôte à sécréter lui-même les substances qui vont le manipuler, explique Frédéric Thomas. Or, nous avons ici affaire à une manipulation 'directe' : c'est le ver lui-même qui sécrète les molécules qui, une fois transmises à l'hôte, influenceront son comportement."

 

Encore fallait-il le démontrer. Pour cela, les chercheurs ont eu l'idée d'analyser les protéines sécrétées par le cerveau du grillon Nemobius sylvestris à trois instants distincts : quelques secondes avant le saut, juste après le saut et quinze minutes après le saut. Dès lors, les chercheurs n'ont eu qu'à comparer les molécules mises en évidence avec celles habituellement fabriquées par le gordien. Résultat : "Nous avons trouvé dans le système nerveux de la sauterelle la présence de molécules Wnt produites par le ver alors qu'elles y sont habituellement absentes, rapporte le biologiste. Nul doute que leur transmission au grillon joue donc un rôle décisif dans le déclenchement du saut dans l'eau." Question : comment se fait-il que l'organisme de la sauterelle ne détecte pas l'origine étrangère de ces molécules Wnt émises par le ver ? L'explication tiendrait à une astuce dite "mimétisme moléculaire".

 

"II faut savoir que le grillon produit naturellement des protéines Wnt, décrit Didier Biron. Et bien, nous avons découvert que leur structure, sans être identique aux Wnt du ver, est extrêmement proche." Tel serait donc le secret du gordien : il profite de la ressemblance qui lie ses Wnt avec celles de la sauterelle pour les exfiltrer dans le système nerveux de celle dernière sans qu'elles soient détectées... et déclencher ainsi le saut. Comme le résume le chercheur : "Le gordien est un falsificateur qui accède aux manettes du comportement de son hôte en usant de ses propres molécules comme autant de fausses clés. "

 

Un subtil dialogue se noue

 

Cependant, si le principe utilisé par le ver pour manipuler le comportement du grillon est élucidé, la compréhension du processus chimique menant au saut dans l'eau demeure encore très partielle : "Les Wnt sont des protéines dites 'carrefour', dont les fonctions sont tellement nombreuses qu'elles ne nous permettent pas, à l'heure actuelle, de comprendre comment elles finissent par générer chez les orthoptères cette propension à se jeter à l'eau" explique Didier Biron. En fait, face à ce subtil dialogue moléculaire qui se noue entre l'orthoptère et le gordien, les chercheurs sont un peu comme des enquêteurs qui, via les outils d'analyse protéomique, ont placé les deux animaux sur écoute : seules des bribes de conversation leur parviennent, et ils peinent encore à établir la teneur précise des propos.

 

Néanmoins, une piste s'offre depuis peu : en scrutant le cerveau des grillons infestées, l'équipe montpelliéraine a remarqué que, lorsque ces derniers sont en phase de manipulation par le ver. la production de plusieurs protéines varie de façon inhabituelle. Et parmi celles notamment impliquées dans la régulation du rythme circadien de la sauterelle ou dans la croissance de son système nerveux se trouve la protéine "isoform D", qui joue un rôle important dans la géotaxie de l'insecte. C'est ce qui caractérise la position de l'animal par rapport au sol. Or, la perturbation de cette fonction pourrait justement être l'un des déclencheurs du comportement erratique du grillon avant son comportement aberrant qui le précipitera dans l'eau.

 

Tous ces travaux ne sont pas de pure forme. "D'ici à quelques années, s'enthousiasment les chercheurs, nous envisageons de créer une banque de données qui regrouperait l'ensemble des molécules des insectes utilisées par les parasites manipulateurs. Des informations qui pourraient se révéler utiles à la recherche médicale pour qui les connaissances acquises par les biologistes sur les stratégies des parasites se révèlent souvent précieuses dans la conception de nouveaux vaccins et médicaments." Mais avant de réaliser cet objectif, les chercheurs doivent encore se concentrer sur la relation qui unit les gordiens et leurs hôtes et, notamment, élucider la nature précise des molécules utilisées par le ver. D'où la prochaine étape, prévue pour 2006 : injecter dans le cerveau d'orthoptères sains des protéines Wnt, afin de voir si elles engendrent, seules, le comportement du saut dans l'eau.

 

Au niveau du système nerveux central du grillon manipulé, ils ont trouvé une expression différentielle des protéines du domaine CRAL-TRIO spécifiquement liées à la neurogenèse, le rythme circadien et les activités de neurotransmetteurs. La vision du grillon serait bouleversée et l'animal quitterait les bois pour arpenter des espaces plus lumineux, souvent aboutissant à une collection d'eau.

 

Du point de vue histologique, on note au niveau du cerveau, une surproduction de neurones qui aboutit à la déconnexion de synapses, alors que dans d'autres cas (voir plus bas), l'expression des protéines aboutit à une mort des neurones (apoptose). Ces deux modes d'action entraînent un oubli du comportement normal et la création d'un comportement aberrant.

 

Une autre étude protéomique sur les voies biochimiques altérées par les Gordiens a également permis de traiter des questions de convergence physiologique et moléculaire dans le mécanisme entraînant la modification du comportement des orthoptères, des molécules efficaces produites par d'autres espèces de nématomorphes agissant directement sur le système nerveux central de leurs hôtes orthoptères.

 

Ce genre d'études peut être généralisé à d'autres cas de manipulations des hôtes par les parasites. C'est le cas du nématomorphe Spinochordodes tellinii dont l'hôte définitif est la sauterelle des chênes, ou méconème tambourinaire (Meconema thalassinum). L'insecte est également brusquement attiré par la lumière, ce qui augmente la probabilité qu'il rencontre une étendue d'eau, généralement située dans un espace découvert. Dans ce cas, l'équipe de Montpellier a pu montrer que l'action des protéines manipulatrices provoquait la mort de certains neurones du cerveau de l'hôte engendrant ainsi son comportement aberrant de recherche d'eau.

 

On peut s'interroger sur l'implication de telles protéines manipulatrices sur d'autres parasitoses, en particulier dans le cas des affections comme le paludisme, la fièvre jaune, le chikungunya, la dengue ou la maladie du sommeil impliquant des insectes piqueurs et transmettant à l'homme, hôte définitif des parasites.

 

Au-delà des possibles applications médicales, les découvertes de l'équipe de Frédéric Thomas ont aussi une portée théorique. Car elles valident les prédictions de la théorie dite du "phénotype étendu", énoncée en 1982 par le biologiste britannique Richard Dawkins[1]. Le phénotype est l'ensemble des caractères physiques d'un organisme. Il dépend de l'expression du génotype, l'ensemble des gènes de cet organisme. Selon R. Dawkins, une part du génotype du parasite est aussi responsable du phénotype modifié de l'hôte : certains de ses gènes s'expriment et leurs produits agissent dans l'hôte et modifient son comportement.



[1] Au sein de la seconde édition du livre Le Gène égoïste'" initialement édité en 1976 aux Presses Universitaires d'Oxford.

 

Loin, encore aujourd'hui de faire l'unanimité, cette approche stipule qu'il faut cesser de considérer que les gènes n'agissent que dans les strictes limites de l'organisme dans lequel ils 'résident', mais, au contraire, les voir dotés d'un pouvoir d'action qui dépasse les limites de cet organisme. N'est-ce pas précisément ce qui se passe entre le gordien et l'insecte ? Ce sont les gènes du premier qui, via les molécules qu'ils lui permettent de sécréter, étendent leur pouvoir au dehors de l'organisme dans lequel ils résident, en modifiant in fine le comportement du deuxième. Ce qui illustre à merveille ces propos du biologiste britannique, rédigés en 1989.  "Il est des cas où tout se passe comme si les gènes sortent de leur 'propre corps' et manipulent le monde extérieur"... On le voit, c'est à une nouvelle façon de regarder l'évolution que convie aussi l'étrange lien que nouent les gordiens et leurs hôtes.

 

Comment l'évolution a-t-elle pu favoriser une stratégie aussi tarabiscotée ? Inutile de prêter au gordien une quelconque intelligence cachée : c'est tout simplement au hasard que cette machiavélique aptitude à la manipulation doit son existence : "Au cours de l'évolution, la sélection naturelle a évidemment favorisé les vers les plus aptes à initier ce fameux 'dialogue moléculaire' avec les orthoptères" explique Frédéric Thomas. Soit, concrètement, ceux qui ont développé les mutations génétiques les rendant aptes à produire des protéines Wnt de structure comparable à celles fabriquées par ces insectes." En revanche, les vers qui n'en étaient pas capables, ou seulement imparfaitement, ont fini par disparaître. faute de pouvoir rejoindre efficacement leur lieu de reproduction.

 

Bibliographie

 

  • Ben Hanelt (2004). - Life cycle and paratenesis of American Gordiids (Nematomorpha: Gordiida). J. Parasitol., 90(2), pp. 240-244.

 

 

 

  • Kermarrec A. Némathelminthes Encyclopedia Universalis Tome XII.

 

  • Lefèvre T. et al., The ecological significance of manipulative parasites, Trends in Ecology and Evolution, vol. 24, pp. 41-48.

 

  • Libersat F. et al, (2009).- Manipulation of host behavior by parasitics insects and insects parasites, Annu. Re. Entomol., vol. 54, pp 189-207.

 

  • Revoy N. (2005).- Sauterelles : un ver les pousse au suicide. Science & Vie n° 158 novembre 2005, pp 92-97.

 

  • Thomas F. et al, (2002).- Do hairworms (Nematomorpha) manipulate the water seeking behaviour of their terrestrial hosts? J. Evolution. Biol. 15(3), pp.356-361.

 

  • Thomas F. et al, (2010).- Biologie évolutive, De Boeck Ed. 827 p.

 

  • Thomas F. et Libersat F. (2010).- Les parasites manipulateurs, Pour la Science n° 391 mai 2010, pp. 36-42.

 

  • Vidéo (2010) Un film de Yves Élie : Toto le Némato. VB Films, CNRS Images.

12/12/2017

Terroirs viticoles du Jura, géologie et paysages

Terroirs viticoles du Jura,

géologie et paysages

par Michel Campy

Professeur émérite des Universités

 

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Mêta-Jura, 65 chemin de Mancy

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03 84 47 32 39

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Il sera également disponible dans toutes les librairies de la région.

Cordialement.

Michel Campy
1 impasse de la Chaux
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07/12/2017

Réchauffement climatique : les prévisions du Giec étaient trop optimistes

Réchauffement climatique :

les prévisions du Giec

étaient trop optimistes

 

Article de Jean-Luc Goudet paru dans

Futura-science le 6 avril 2007,

modifié le 7 décembre 2017

 

 

D'ici 2100, la Terre pourrait se réchauffer de 15% de plus que la pire des prédictions du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Ces dernières étaient donc trop optimistes. Pour espérer rester sous les 2°C, il faudra réduire encore plus les émissions de gaz à effet de serre par rapport à ce qui était prévu.

 

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), l'organe scientifique de référence sur le réchauffement, a publié en 2014 un éventail de scénarios prédisant le réchauffement climatique à la fin du XXIe siècle en fonction du volume des émissions de gaz à effet de serre.

 

Patrick Brown et Ken Caldeira, climatologues à l'Institut Carnegie de l'université de Stanford, en Californie (États-Unis), estiment, dans une étude publiée dans la revue Nature, que « le réchauffement climatique sera probablement plus important » que les pires modèles du Giec. Pointant du doigt le degré d'incertitude des scénarios climatiques, ils notent que les modèles les plus pessimistes, qui supposent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre tout au long du siècle, prévoient une augmentation des températures entre 3,2 et 5,9°C d'ici 2100 par rapport à la période préindustrielle.

 

Le réchauffement serait pire que prévu

 

Dans l'objectif de rétrécir cette large fourchette, l'étude introduit dans les modèles des données liées à l'observation par satellite de l'énergie solaire absorbée ou renvoyée par la Terre. Et elle « élimine la partie basse de cette fourchette », concluant que « le réchauffement le plus probable est d'environ 0,5°C plus important que ce que suggère le modèle brut » du Giec concerné, résume le communiqué de Carnegie.

 

À ce stade, le monde a gagné près de 1°C, selon les scientifiques. Moins d'un degré qui a suffi à provoquer plus de précipitations, un rétrécissement de la banquise, une acidification des océans et une augmentation de leur niveau moyen. « Nos résultats indiquent que parvenir à n'importe quel objectif de stabilisation de la température mondiale nécessitera des réductions plus importantes des émissions de gaz à effet de serre que celles précédemment calculées », écrivent les auteurs de l'étude. L'accord de Paris de 2015 prévoit de limiter en deçà de 2°C la hausse moyenne de la température mondiale par rapport aux niveaux d'avant la Révolution industrielle, voire de 1,5°C.

 

Pour en savoir plus

 

Rapport Giec : enfin la reconnaissance

mondiale du réchauffement climatique

Article de Jean-Luc Goudet paru le 6 avril 2007

 

Cette fois, c'est fait. Les experts mondiaux du climat ont validé le quatrième rapport sur l'environnement proposé par le Giec. La Commission européenne a salué le travail mais il a fallu de subtiles tractations pour éviter des mots qui fâchent dans certains pays.

 

Pour que le quatrième rapport du Groupe intergouvernemental du climat (Giec) rédigé par des experts de l'ONU soit publié, il fallait l'accord de toutes les nations. En discussion depuis lundi à Bruxelles, le rapport a été publié, donc validé, ce vendredi 6 avril 2007.

 

Ce rapport, plus alarmant que les trois précédents, a de quoi inquiéter et, surtout, met de nombreux pays devant leurs responsabilités. On connaissait déjà son premier volet, scientifique, publié en février, qui indiquait pour 2100 une hausse probable de la température moyenne de 2 à 4,5 degrés et une montée du niveau des océans de 19 à 58 centimètres.

 

Dans le reste du rapport, les experts du Giec énoncent les effets de ces modifications:

 

  • Au-delà de 2 à 3 degrés de plus qu'en 1990, le réchauffement aura des impacts négatifs sur toutes les régions du globe.

 

  • Au-delà de 1,5 à 2,5 °C de plus, de 20 à 30 % des espèces animales et végétales risquent de disparaître.

 

  • Le nombre de victimes d'inondations pourraient augmenter de deux à sept millions de personnes chaque année.

 

  • En 2080, sécheresses, dégradation et salinisation des sols conduiront 3,2 milliards d'hommes à manquer d'eau et 600 millions à souffrir de la faim.

 

  • Les conséquences de ces inondations seront plus graves là où la pression démographique s'accentue et dans les grands deltas d'Afrique de l'Ouest, d'Asie ou du Mississippi.

 

  • « Les populations pauvres, même dans des sociétés prospères, sont les plus vulnérables au changement climatique » ont ajouté les experts pendant la conférence de presse.

 

Chipotages politiques

 

Le débat s'est clairement déplacé du terrain scientifique sur le terrain politique. Les débats ont bien montré les réticences des uns et des autres, ainsi que les points qui font mal. L'Arabie Saoudite, la Chine, les États-Unis et la Russie ont chacun contesté tel ou tel paragraphe qui semblait gêner leurs intérêts.

 

La Chine, d'après l'Agence France Presse, voulait retirer l'expression « très élevé » dans la phrase annonçant « le risque très élevé, basé sur de nombreuses observations et preuves dans tous les pays et la plupart des océans, que de nombreux systèmes naturels soient affectés par les changements climatiques. »

 

Quant aux États-Unis, ses représentants (toujours selon l'AFP) ont fait supprimer un passage prédisant que l'Amérique du Nord « devrait être localement confrontée à de graves dommages économiques et à des perturbations substantielles de son système socio-économique et culturel ».

 

Ironie du sort, c'est le moment qu'a choisi une équipe de treize chercheurs américains et israéliens, dirigée par Richard Seager, climatologue au Lamont Doherty Earth Observatory (New York), pour publier dans Science une étude alarmante sur l'évolution probable du climat dans le sud-ouest des Etats-Unis et au Mexique. Selon ces chercheurs, il faut s'attendre à une baisse de l'ordre de 15 % de l'humidité dans ces régions au cours des trois prochaines décennies. Et de prédire le retour régulier des catastrophiques phénomènes météorologiques appelés American Dust Bowl qui ont ravagé l'agriculture, déjà en crise, dans les années 1930. Une forte sécheresse s'était alors abattue sur la région des grandes plaines au centre des Etats-Unis et avait mis à mal les cultures avant de provoquer une importante érosion éolienne et de puissantes tempêtes de poussière. « Durant le Dust Bowl, souligne Richard Seager dans Naturela baisse d'humidité n'a été que de 15 %. »

 

http://www.futura-sciences.com/

 

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 Une tempête de poussière dans la région de Prowers, dans le Colorado, en 1937, à l'époque du Dust Bowl. © Western History Collection, University of Oklahoma

 

Visiblement, il ne suffira pas d'effacer un paragraphe pour écarter le danger... On peut remarquer aussi que cet épisode du Dust Bowl avait causé un tel traumatisme que d'énergiques mesures avaient été prises pour améliorer les pratiques agricoles (le labourage excessif a notamment été mis en cause), que l'écologie est devenue une science à part entière et qu'une certaine conscience de l'environnement est alors apparue.

Côté européen, l'accueil a été au contraire enthousiaste. La Commission européenne a salué le rapport. Stavros Dimas, le Commissaire européen, a affirmé que le texte « plaidait en faveur de l'objectif fixé par l'Union européenne, à savoir de limiter le réchauffement planétaire à 2° C au maximum au-dessus de la température de l'ère préindustrielle ». Les 27 pays de l'Union européenne ont décidé le mois dernier une série de mesures, notamment l'augmentation de la part des énergies renouvelables et la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20 % d'ici 2020 par rapport à 1990.

 

SOURCEFutura-science

 

Voir également : Climat : le pire scénario semble le plus probable

06/12/2017

Pesticides dans les cours d'eau

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