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18/05/2018

Biodiversité : le plan dont "tout le monde se fiche"

Logo_Principal_ROUGE_180.pngCOMMUNIQUE DE PRESSE JEUDI 17 MAI 2018
BIODIVERSITÉ :

LE PLAN DONT « TOUT LE MONDE SE FICHE » ARRIVE

 

 
« La biodiversité, tout le monde s’en fiche, à part quelques-uns » disait, il y a peu, Nicolas Hulot. Les grands axes de mobilisation en faveur de la biodiversité qu’il présentera à Marseille ce 18 mai 2018 changeront-ils la donne ? Impatiente et vigilante face à ces annonces bienvenues, France Nature Environnement fera en tout cas partie de ceux qui suivront avec grande attention le plan d'action gouvernemental et feront des propositions concrètes pour le nourrir, convaincus qu’il doit contribuera à enrayer la sixième extinction massive des espèces en cours.



Le Plan biodiversité, dont « tout le monde se fiche » est pourtant capital



Dans un cri du coeur, Nicolas Hulot réclamait en mars dernier un "sursaut d’indignation" aux parlementaires pour défendre la faune et la flore et appelait à la mobilisation collective. Le ministre d’Etat présente quelques semaines plus tard les grands axes de cette mobilisation. Ceux-ci devraient constituer l’ossature du futur plan Biodiversité 2020. Pour la fédération, ce plan doit être un pilier fort de l'édifice à construire pour répondre à l’immense défi, qu’est celui de la préservation du patrimoine naturel, avec qui nous avons une communauté d’origine et de destin.



Car les sonnettes d'alarme n’ont que trop retenti. Le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, comme les indicateurs[1] de l’Observatoire national de la biodiversité montre que la sixième extinction massive des espèces se passe partout et aussi ici, en France. Notre pays, située dans 5 des 36 « points chauds » de biodiversité identifiés au niveau mondial et faisait partie des 18 pays abritant la biodiversité la plus riche, a besoin de (re)trouver une ambition sur l’enjeu biodiversité.



« Mais cet enjeu ne doit plus être le dossier du seul ministère de l'Écologie. Il doit être porté pleinement par les ministères en charge de l'Agriculture, de l'Industrie ou encore des Transports. En somme, l'ensemble de l'action publique » met en garde Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement. « Si Nicolas Hulot reste seul, il sera en capacité de mettre en place quelques mesures mais elles seront inévitablement insuffisantes »



Plan biodiversité 2020 : comment peut-il relever le défi ?



En sus d’une mobilisation interministérielle, la reconquête de la biodiversité nécessite des crédits supplémentaires, ce qui est faisable sans creuser la dette publique. France Nature Environnement recommande de supprimer les aides publiques dommageables à la biodiversité et de réorienter les économies dégagées au soutien des comportements vertueux. Énergie, transports, agriculture… l'argent public ne doit plus financer l'érosion de la biodiversité. Ces mesures devront également être appuyées par l’investissement des collectivités territoriales, notamment des régions dans le cadre de leur compétence biodiversité et à l’occasion du déploiement la "trame verte et bleue" et de son intégration dans les documents d'urbanisme.



Des actions concrètes, opérationnelles et transversales, de court et moyen termes sont également attendues. Pour France Nature Environnement, cela veut dire mettre en œuvre des décisions déjà prises comme le fait d'établir les plans de protection de 55 000 hectares de mangroves d’ici 2020 et de 75 % des récifs coralliens d'ici 2021 ou encore d'expérimenter en Outre Mer un réseau d'aires protégées s'inspirant du réseau Natura 2000. Ou encore, prendre des décisions sans regrets, comme, par exemple, de retirer la belette et le putois de la liste nationale des espèces susceptibles de causer des dégâts. Et aussi engager des travaux de réforme fiscale et foncière.



Ces mesures devront également être appuyées par l’investissement des collectivités territoriales, notamment des régions dans le cadre de leur compétence biodiversité et à l’occasion du déploiement la « trame verte et bleue » et de son intégration dans les documents d'urbanisme.



Michel DUBROMEL, président de France Nature Environnement, conclut : « Le futur plan national en faveur de la biodiversité doit constituer le point de départ d’un nouvel engagement fort de l’ensemble de la société, et en premier lieu de l’État. Le gouvernement aura-t-il un sursaut d'indignation face à l'érosion de la biodiversité ? Est-il enfin prêt à passer à l'action ? C'est ce que nous attendons clairement des annonces de ce vendredi. »

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 74 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.

10/01/2018

Plan loup 2018-2023 de Nicolas Hulot

nicolas hulot,plan loup 2018-2023,loup en franceLes 4 points à retenir

du plan loup 2018-2023

de Nicolas Hulot

 

par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

le 09.01.2018 à 13h18

 

En consultation publique pendant le mois de janvier 2018, le nouveau plan loup définit la politique adoptée par le gouvernement au sujet de l'espèce Canis lupus jusqu'en 2023.

 

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Depuis le 8 janvier 2018 et jusqu'au 29, le nouveau plan d'action loup, le 4e sur le sujet, est en consultation publique. Il définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus avec la possibilité d'une "évaluation à mi-parcours des mesures et leur ajustement, le cas échéant, pour la deuxième phase du plan", note le ministère de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué. Les actions à mener ont été divisées en 7 axes regroupant chacun plusieurs mesures. En voici quelques unes :

 

1) Former les éleveurs à conduire des chiens de protection

 

Selon ce nouveau plan qui entrera en vigueur au début du mois de février 2018 après l'avis du Conseil national de la protection de la nature, un réseau "chiens de protection" devrait être mis en place. Celui-ci devrait permettre de confirmer l'efficacité de ces animaux dans la protection des troupeaux tout en évitant les problèmes qu'ils peuvent causer (conflits de voisinage, morsures). "La conduite des chiens de protection requiert donc une technicité pour laquelle les éleveurs doivent être accompagnés, conseillés et aidés", explique le texte. Des spécialistes nommés "référents" devraient donc jouer ce rôle de conseillers capables de "rassembler les savoirs, les organiser et les diffuser auprès de relais locaux". Ils seront donc chargés de former les éleveurs qui souhaitent acquérir un chien de protection. Le réseau sera formé d'un animateur, de 6 référents chargés d'élaborer la formation et son suivi et de plusieurs référents locaux intervenant auprès des professionnels.

 

2) Mieux comprendre le loup pour mieux protéger les troupeaux

 

Le gouvernement souhaite également mener des études afin "d'acquérir des connaissances sur l'éthologie du loup en situation de prédation". Le programme en question doit permettre de recueillir des données sur différents points comme par exemple : la répartition spatiale des meutes et les interactions entre elles, l'évaluation du succès reproducteur de l'espèce et la mesure de la dispersion des jeunes mais aussi l'analyse du régime alimentaire de ces animaux et donc la "balance entre la part de la faune domestique et la part et le type de faune sauvage consommée".

 

3) Des éleveurs indemnisés que s'ils ont pris des mesures pour protéger leur troupeau

 

Jusqu'à maintenant, les éleveurs dont les animaux étaient victimes du loup étaient indemnisés même s'ils n'avaient pris aucune mesure pour protéger leur troupeau. Le nouveau plan loup va réviser ce point : "De manière progressive et adaptée à la situation des élevages en fonction des territoires (ancienneté de la colonisation, intensité et fréquence des attaques), l'indemnisation reçue par les exploitants dont les troupeaux auront été attaqués sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection", est-il noté dans le texte. Les éleveurs seront donc tenus, s'ils veulent recevoir une compensation en cas d'attaque, d'avoir placé au préalable une clôture ou encore d'utiliser un chien de protection. Pour le gouvernement, il s'agit de "rationaliser les dispositifs d'aide" : "Les indemnisations seront versées après vérification de la mise en œuvre de protection des troupeaux et en fonction de la dynamique de présence du loup. Le contrôle sera effectué en routine et non lors du constat des dommages".

 

4) Une campagne de tir calée sur l'année civile

 

Selon le plan loup 2018-2023, les prochaines campagnes de tir devraient être calées sur l'année civile c'est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre alors que les précédentes débutaient le 1er juillet pour prendre fin le 30 juin de l'année suivante. Pour le gouvernement, ce dernier découpage pose problème car il débute en période estivale lorsque les troupeaux sont dans les alpages et que la pression de prédation est donc la plus forte. Ainsi, beaucoup de tirs surviennent dès le début de la campagne entraînant un relèvement du plafond de nombre de loups pouvant être abattus. "Les dispositions du plan national d'actions doivent permettre d'éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint en cours d'année", prévoit le texte. Néanmoins, "le préfet coordonnateur aura la possibilité d'activer l'autorisation de tirs de défense additionnels" au-delà du plafond si les nouvelles dispositions ne suffisent pas. Ce dernier sera fixé à 10 % de l'effectif moyen annuel. Pour le moment, le plafond reste à 40 pour l'année 2018 et sera actualisé au printemps pour atteindre les 10 % de "prélèvements" et ainsi permettre le passage à une campagne basée sur l'année civile.