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31/05/2018

Plan loup : les points clés et l'apport de la consultation publique

loup_02-logo.jpgPlan loup : les points clés

et l'apport de la

consultation publique

 

Par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

 

À la suite de la consultation publique, le gouvernement a partagé le nouveau Plan loup 2018-2023. L'État tente tant bien que mal de satisfaire à la fois les éleveurs et les militants de la cause animale.

 

Après avoir été mis en consultation publique du 8 janvier 2018 au 29, le nouveau plan d'action loup, le 4e sur le sujet, a été entériné. Publié le 19 février 2018 sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire, il définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus. Il s'articule autour de deux axes : l'un visant la protection de l'espère et l'autre, celle du pastoralisme.

 

Mieux comprendre le loup pour mieux protéger les troupeaux

 

Comme indiqué dans la première mouture du plan, le gouvernement souhaite "mieux connaître l'espèce". "Pour mieux comprendre les enjeux liés à cette espèce, il faut mieux comprendre comment la population de loup évolue en améliorant la recherche scientifique et en expérimentant sur le terrain", indique-t-il dans un communiqué de presse. Des programmes de recherche devraient donc être mis en place afin d'améliorer la gestion des populations et la protection des troupeaux. Un centre devrait également être créé dans ce cadre.

 

Concernant les campagnes de "prélèvements" - c'est-à-dire l'abattage de plusieurs spécimens - le plafond fixé à 40 pour 2018 reste d'actualité. Il pourra toutefois être "actualisé une fois connus les chiffres de la population au printemps, pour être porté à 10% de celle-ci", précise le texte. Et les éleveurs pourront se défendre toute l'année en cas d'attaques. À partir de 2019, le plafond annuel sera "fixé à 10% de la population sur la base des recommandations scientifiques", avec possibilité de relèvement de 2% "en cas d'atteinte du plafond avant la fin de l'année civile et de dommages particulièrement importants". Ces tirs de prélèvements ne pourront se faire uniquement qu'entre septembre et décembre. Enfin, "le plan loup se donne comme objectif d'atteindre 500 loups d'ici 2023", assure le gouvernement.

 

Des dispositifs "innovants" de protection et d'effarouchement

 

Les éleveurs pourront recevoir des aides pour mettre en place des mesures de protection de leurs troupeaux : gardiennage renforcé, parcs électrifiés, chiens de protection... Le financement dépend de l'importance de la prédation sur le lieu de l'élevage. Le plan préconise également une meilleure formation des éleveurs, une amélioration de l'attractivité du métier de berger et évoque l'expérimentation du déploiement d'équipes mobiles de bergers expérimentés pour aider sur des foyers d'attaques importants. Le gouvernement souhaite d'autre part tester des dispositifs "innovants" de protection et d'effarouchement. Évoquant certaines expérimentations déjà menées (pistolet d'alarme, feux, effarouchement sonore, lanternes...), le texte liste d'autres pistes comme de nouveaux types de dispositifs électrifiés, des clôtures de 3 mètres de haut ou encore le "marquage des alpages par des crottes de loups de meutes très éloignées" pour simuler leur présence et décourager les autres.

 

Une mesure fait cependant toujours bondir les éleveurs : jusqu'à présent, ceux dont les troupeaux avaient été attaqués pouvaient être indemnisés si la responsabilité du loup était prouvée ou possible. Cette indemnisation "sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection". Début février 2018, une vingtaine de députés LREM dénonçait la conditionnalité des indemnisations, la jugeant inacceptable.

 

Les apports de la consultation publique

 

Selon le gouvernement, la consultation publique a conduit à l'apport de 5700 contributions, "75% insistent sur l'importance de la préservation du loup tandis que 25% soutiennent l'élevage face à la prédation". L'une des nouvelles actions ajoutées est d'étudier le phénomène d'hybridation, de repérage et de gestion des chiens errants également susceptibles de s'attaquer aux troupeaux. Les autres mesures visent à protéger le pastoralisme notamment en faisant "un travail de conventionnement avec les assurances" à la suite d'attaques. L'État assure également vouloir devenir plus transparent et réactif face au problème de prédation.

AST avec AFP

 

19/04/2018

Loup : le gouvernement souhaite réduire le nombre de brebis tuées

plan loup 2018-2023Loup : le gouvernement souhaite

réduire le nombre de brebis tuées

(Sciences et Avenir avec AFP le 18.04.2018 à 15h40)

 

Le préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l'application du dernier plan loup souhaite diminuer le nombre de brebis tuées par le loup sur le territoire.

 

L'État souhaite inverser la courbe du nombre de brebis tuées par le loup, a assuré Stéphane Bouillon, le préfet coordonnateur du nouveau plan loup — présenté par Nicolas Hulot en février —, auditionné le 17 avril 2018 par la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. "Je souhaite infléchir la courbe des pertes et faire en sorte que cette année nous ayons moins de 12.000 brebis tuées", a-t-il expliqué.

 

"Sur les tirs de défense simples et renforcés et sur les tirs de prélèvements, il faut que nous nous focalisions là où il y a le plus de pertes", a-t-il ajouté, citant quatre départements : Alpes-Maritimes, Aveyron, Savoie et Var. Car, 60% des attaques ont lieu sur 15% des territoires et 3% des éleveurs subissent 30% des attaques, a-t-il rappelé. "A l'inverse, tuer un loup qui, entre guillemets, ne tue que quelques moutons n'a aucun intérêt" écologique et économique, a-t-il ajouté. Une phrase qui fera sans doute réagir les éleveurs déjà déçus par le plan loup qui doit s'appliquer jusqu'en 2023.

 

Une enveloppe de 26,5 millions

d'euros pour appliquer

le plan loup en 2018

 

Ce texte - qui définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus - n'a d'ailleurs pas non plus satisfait les défenseurs de l'environnement. Il prévoit un plafond d'abattage annuel fondé sur les recommandations scientifiques qui estiment qu'il ne faut pas abattre plus de 10 à 12% de l'effectif pour assurer la viabilité de l'espèce. En 2018, année de transition, le plafond initial est fixé à 40 loups, mais ce nombre sera actualisé fin avril 2018 une fois les chiffres précis de la population au printemps connus, a rappelé M. Bouillon. Un nombre de loups pouvant être tués trop élevé, selon les associations de protection des animaux. Concernant le "coût" du loup : en 2017, quelque 26,5 millions d'euros ont été dépensés pour la prévention et de la protection des élevages, et 3,5 millions au titre de l'indemnisation des éleveurs, sommes en partie prises en charge par l'Union européenne. Pour 2018, le préfet estime que la même enveloppe sera nécessaire.

 

10/01/2018

Plan loup 2018-2023 de Nicolas Hulot

nicolas hulot,plan loup 2018-2023,loup en franceLes 4 points à retenir

du plan loup 2018-2023

de Nicolas Hulot

 

par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

le 09.01.2018 à 13h18

 

En consultation publique pendant le mois de janvier 2018, le nouveau plan loup définit la politique adoptée par le gouvernement au sujet de l'espèce Canis lupus jusqu'en 2023.

 

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Depuis le 8 janvier 2018 et jusqu'au 29, le nouveau plan d'action loup, le 4e sur le sujet, est en consultation publique. Il définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus avec la possibilité d'une "évaluation à mi-parcours des mesures et leur ajustement, le cas échéant, pour la deuxième phase du plan", note le ministère de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué. Les actions à mener ont été divisées en 7 axes regroupant chacun plusieurs mesures. En voici quelques unes :

 

1) Former les éleveurs à conduire des chiens de protection

 

Selon ce nouveau plan qui entrera en vigueur au début du mois de février 2018 après l'avis du Conseil national de la protection de la nature, un réseau "chiens de protection" devrait être mis en place. Celui-ci devrait permettre de confirmer l'efficacité de ces animaux dans la protection des troupeaux tout en évitant les problèmes qu'ils peuvent causer (conflits de voisinage, morsures). "La conduite des chiens de protection requiert donc une technicité pour laquelle les éleveurs doivent être accompagnés, conseillés et aidés", explique le texte. Des spécialistes nommés "référents" devraient donc jouer ce rôle de conseillers capables de "rassembler les savoirs, les organiser et les diffuser auprès de relais locaux". Ils seront donc chargés de former les éleveurs qui souhaitent acquérir un chien de protection. Le réseau sera formé d'un animateur, de 6 référents chargés d'élaborer la formation et son suivi et de plusieurs référents locaux intervenant auprès des professionnels.

 

2) Mieux comprendre le loup pour mieux protéger les troupeaux

 

Le gouvernement souhaite également mener des études afin "d'acquérir des connaissances sur l'éthologie du loup en situation de prédation". Le programme en question doit permettre de recueillir des données sur différents points comme par exemple : la répartition spatiale des meutes et les interactions entre elles, l'évaluation du succès reproducteur de l'espèce et la mesure de la dispersion des jeunes mais aussi l'analyse du régime alimentaire de ces animaux et donc la "balance entre la part de la faune domestique et la part et le type de faune sauvage consommée".

 

3) Des éleveurs indemnisés que s'ils ont pris des mesures pour protéger leur troupeau

 

Jusqu'à maintenant, les éleveurs dont les animaux étaient victimes du loup étaient indemnisés même s'ils n'avaient pris aucune mesure pour protéger leur troupeau. Le nouveau plan loup va réviser ce point : "De manière progressive et adaptée à la situation des élevages en fonction des territoires (ancienneté de la colonisation, intensité et fréquence des attaques), l'indemnisation reçue par les exploitants dont les troupeaux auront été attaqués sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection", est-il noté dans le texte. Les éleveurs seront donc tenus, s'ils veulent recevoir une compensation en cas d'attaque, d'avoir placé au préalable une clôture ou encore d'utiliser un chien de protection. Pour le gouvernement, il s'agit de "rationaliser les dispositifs d'aide" : "Les indemnisations seront versées après vérification de la mise en œuvre de protection des troupeaux et en fonction de la dynamique de présence du loup. Le contrôle sera effectué en routine et non lors du constat des dommages".

 

4) Une campagne de tir calée sur l'année civile

 

Selon le plan loup 2018-2023, les prochaines campagnes de tir devraient être calées sur l'année civile c'est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre alors que les précédentes débutaient le 1er juillet pour prendre fin le 30 juin de l'année suivante. Pour le gouvernement, ce dernier découpage pose problème car il débute en période estivale lorsque les troupeaux sont dans les alpages et que la pression de prédation est donc la plus forte. Ainsi, beaucoup de tirs surviennent dès le début de la campagne entraînant un relèvement du plafond de nombre de loups pouvant être abattus. "Les dispositions du plan national d'actions doivent permettre d'éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint en cours d'année", prévoit le texte. Néanmoins, "le préfet coordonnateur aura la possibilité d'activer l'autorisation de tirs de défense additionnels" au-delà du plafond si les nouvelles dispositions ne suffisent pas. Ce dernier sera fixé à 10 % de l'effectif moyen annuel. Pour le moment, le plafond reste à 40 pour l'année 2018 et sera actualisé au printemps pour atteindre les 10 % de "prélèvements" et ainsi permettre le passage à une campagne basée sur l'année civile.