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17/10/2011

La prédation - Relations mangeur-mangé

Prédation-logo.jpgLa prédation - Relations mangeur-mangé

 

par André Guyard

 

(mise à jour du 24/05/2012)

 

On réserve le terme de prédateurs aux seuls mangeurs d'animaux vi­vants. Cependant, il existe une dynamique commune au phénomène mangeur-mangé qui justifie une approche du phénomène prédation au sens large. En ce sens, sont consi­dérés comme prédateurs la totalité des animaux non détri­tivores : her­bivores, carnivores et parasites et les conclusions qui suivent peuvent leur être appliquées.

 

I. Modèles mathématiques de la relation proie-prédateur

 

Les premières tentatives de modélisation mathématique de la dyna­mique du système proie-prédateur sont dues aux biomathématiciens Lotka (1925) et Volterra (1926). Ils supposent au départ une croissance exponen­tielle des popula­tions naturelles. Soit N l'effectif de la population de proies et soit P l'effectif de la population de prédateurs.

 

1. Population de proies

 

En l'absence de prédateurs, on a : 

Prédation-équation-1.jpg

 

En présence de prédateurs, on aura :

prédation-équation-2.jpg

k1 : coefficient qui mesure l'habileté du prédateur à capturer sa proie.

 

2. Population de prédateurs

 

En l'absence de proies, la population de prédateurs décroît de façon géomé­trique :

Prédation-équation-3.jpg

En présence de proies, on aura :

Prédation-équation-4.jpg

k2 : coefficient qui mesure l'efficacité de la prédation sur les effec­tifs de la proie.

 

Le système est en équilibre quand

Prédation-équation-5.jpg

soit quand (r1 - k1 P)  = 0 et (-r2 + k2 N)  = 0

ou P = r1 / k1       et N = r2 / k2

 

Des équations (1) et (2), on déduit :

prédation-équation-6.jpg

soit, en effectuant le produit des extrêmes par les moyens et en divisant par NP

prédation-équation-7.jpg

En intégrant l'expression (4) on trouve 

prédation-équation-8.jpg

où C est une constante d'intégration.

 

La représentation graphique de l'expression (5) est une famille de courbes fermées et "concentriques", une courbe particulière correspondant à chaque valeur de la constante (fig. 1).

 

prédation-loup-fig1-1.jpg

 À chaque courbe correspond un "centre" ou point d'équilibre dont les coordon­nées sont :

prédation-équation-9.jpg

 

Si l'on se rapporte aux courbes représentatives de (5), on constate que les va­leurs N et P vont augmenter puis diminuer de façon cyclique. La figure 2 permet de distinguer plusieurs domaines dans le diagramme qui figure les fluctuations de l'effectif des prédateurs en fonction de ceux de la proie. On dis­tingue 4 régions dans ce diagramme délimité par deux droites, l'une ver­ticale (isocline du préda­teur) l'autre horizontale (isocline de la proie [1]). Au-dessous de l'isocline de la proie, la population de celle-ci augmente à cause du nombre limité de prédateurs ; au-dessus elle décroît à cause de la forte pression de prédation. La population de prédateurs augmente à droite de l'isocline du prédateur à cause de la forte po­pula­tion de proies, mais dé­croît à gauche de cette ligne à cause de la raréfaction de celles-ci. Le dé­place­ment de l'équilibre s'effectue dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Le modèle permet de prévoir que les deux popula­tions du système vont fluctuer de fa­çon cyclique entre un minimum et un maximum, les oscillations pré­sentant un dé­phasage puisque le début des périodes de croissance et de décrois­sance des ef­fectifs du préda­teur s'effectue en retard sur les périodes cor­respondantes pour la proie.

 

prédation-loup-fig2-1.jpg

Il est d'ailleurs possible à partir des expressions (1) et (2) de calculer les fluctuations des effectifs de la proie et du prédateur en fonction du temps. On ob­tient par intégration :

prédation-équation-10.jpg

où C1 et C2 sont des constantes d'intégration.

 

La figure 3 donne l'exemple d'une représentation graphique des cycles des po­pulations d'une proie et d'un prédateur hypothétiques, construits à partir des équations précédentes.

prédation-loup-fig3-1.jpg

 

 On peut déduire des équations de Lotka et Volterra un ensemble de lois.

 

II. Lois de la prédation

 

1. Loi du cycle périodique

 

Les fluctuations des deux espèces dans le temps sont périodiques et de pé­riode

prédation-équation-11.jpg

Cette période ne dépend donc que des taux intrinsèques d'accroissement des populations considérées. Les oscillations des popula­tions du prédateur et de la proie sont décalées d'un quart de cycle (figure 3).

 

2. Loi de la conservation des moyennes

 

La moyenne du nombre d'individus de chaque espèce ne change pas, quelle que soit la valeur initiale des effectifs, tant que les coefficients r1, r2, k1 et k2 res­tent constants.

 

3. Loi de la perturbation des moyennes

 

Si l'on élimine une égale proportion des deux espèces, on atteint un nouvel état d'équilibre avec augmentation de la moyenne du nombre d'individus de la popu­lation de la proie et une diminution de celle des pré­dateurs [2].

 

III. Critique et extension du modèle

 

Le modèle de Lotka et Volterra est fondé sur un certain nombre d'hypothèses simplificatrices très éloignées de la réalité. En effet :

 

- il n'intègre pas la capacité limite du milieu pour la proie dont la croissance n'est pas supposée dépendre de la quantité de nourriture dispo­nible ;

 

- il suppose aussi que le prédateur est strictement monophage et ne dispose pas de proies de substi­tution, ce qui est rarement le cas dans les communautés naturelles ;

 

- il admet que le taux de prédation est constant, indépendant de la densité et néglige la structure d'âge de la population ;

 

- il ignore l'existence de temps de latence qui tendent à rendre in­stables les interactions proie-prédateur. En effet, ces temps de latence peuvent amplifier les oscillations et même conduire à l'extinction d'une des deux populations.

 

La capacité limite peut être prise en compte dans les équations de Lotka et Volterra.

 

Soit K1 celle de la proie et K2 = bN, où b est une constante, celle du prédateur, on pourra écrire :

prédation-équation-12.jpg

On démontre également que ce système d'équations décrit une interac­tion stable. Il est également nécessaire de tenir compte du fait que les pré­dateurs ne vont pas consommer leurs proies proportionnel­lement à leur abondance. Il faut donc intégrer l'ensemble réponse fonctionnelle-réponse numérique dans le modèle (voir plus loin). Il sera alors nécessaire d'introduire un facteur de saturation C auquel Holling attribue la valeur sui­vante :

prédation-équation-13-1.jpg

où D est une constante.

 

Dans ces conditions, les équations deviennent :

 

prédation-équation-13.jpg

 On démontre que de telles expressions permettent d'atteindre des points d'équilibre (attracteurs étranges de Mandelbrot) mais aussi peuvent présenter des fluctuations cycliques. Les cycles obtenus ont des limites stables, c'est-à-dire qu'ils présentent une amplitude et une valeur moyenne des effectifs dans un envi­ronnement constant et peuvent retourner à cet état initial après une perturbation.

 

Enfin, un équilibre stable peut être obtenu en tenant compte de la pos­sibilité que peut avoir une proie d'échapper au prédateur en se dissimulant dans un refuge. D'autres modèles mathématiques que nous ne développerons pas ici intègrent éga­lement cette donnée ainsi que l'existence de temps de latence. La figure 4 repré­sente un diagramme figurant un tel modèle. On constate que l'élévation de l'isocline de la proie aux faibles densités peut stabiliser une amplification de la trajectoire en spirale de la population provoquée par un temps de latence dans la réponse du prédateur.

prédation-loup-fig4-1.jpg

IV. Réponse des prédateurs aux variations de densité de la proie

 

Holling (1959, 1965) distingue une réponse fonctionnelle et une ré­ponse nu­mérique.

 

1. Réponse fonctionnelle (DN : variation du nombre des proies consom­mées)

 

La réponse fonctionnelle d'un prédateur aux variations de densité de la proie se mesure par les variations du nombre moyen de proies DN consommées par indi­vidu et par jour. Holling distingue trois types de ré­ponses fonctionnelles (fig. 5a, 5b et 6a):

 

  • La réponse de type 1 est une fonction linéaire de la densité des proies jus­qu'à une valeur limite au-delà de laquelle le nombre de proies consommées par in­dividu reste constant quelle que soit la densité (Crustacés) ;

 

  • La réponse de type 2 est caractérisée par un taux de consommation décrois­sant de façon régulière en fonction de la densité des proies (Arthropodes) ;

 

  • La réponse de type 3 est caractérisée par une courbe en S en fonction de la densité des proies (Vertébrés, Insectes parasites).

 

prédation-loup-fig5a-1.jpg

 

La réponse fonctionnelle d'un prédateur à la densité de sa proie princi­pale dé­pend aussi de l'abondance des proies secondaires. Il y a toujours ten­dance pour le prédateur à diversifier son régime alimentaire. On peut noter parfois une variation du taux de préférence (effet de bascule ou switching) vis-à-vis de deux sortes de proies.

prédation-loup-fig5b-1.jpg

 

2. La réponse numérique (DP : variation du nombre de prédateurs)

 

se mesure par la densité de la population du prédateur et exprime les varia­tions de celle-ci en fonction de la densité des proies (fig. 6b).

 

Le prédateur ne peut répondre à une augmentation de la densité de sa proie qu'en augmentant son propre taux de croissance et/ou par l'immigration. De sorte que la réponse numérique est la résultante de plu­sieurs phénomènes différents:

 

  • variations du taux individuel de croissance ou de la durée de dévelop­pement ;

 

  • variations du taux de fécondité (taille des pontes ou fréquence de re­produc­tion) ;

 

  • variations du taux de mortalité ;

 

  • déplacement de populations provoqués par l'abondance ou la pénurie de proies.

 

Parmi les phénomènes de déplacements, on distinguera :

 

  • les migrations sensu stricto à déterminisme saisonnier ;

 

  • les émigrations notamment de jeunes consécutives à une pénurie trophique effective (dispersions de saturation) ;

 

  • les nomadismes adaptatifs qui précèdent la pénurie (dispersions de pré saturation). Ex : mi­grations exploratoires de rapaces précédant la raré­faction des rongeurs (fluctuations synchrones de la densité des proies et des prédateurs). On rejoint ici la réponse agrégative (Hassell, 1986) à la répartition par taches de proies, composante de la réponse fonctionnelle qui a des effets sur la réponse nu­mérique.

 

prédation-loup-fig6-1.jpg

 

3. La réponse totale

 

correspond à la combinaison des réponses numé­rique et fonctionnelle (fig. 7). Il est évident que le taux de prédation dépend de la quantité de proies ingérées par individu et du nombre de prédateurs.

 

prédation-loup-fig7-1.jpg

 

Il est possible d'établir un modèle général qui figure les fluctuations de la po­pulation de la proie en fonction de la réponse totale (fig. 8).

 

prédation-loup-fig8-1.jpg

 

V. Conclusion

 

L'existence de fluctuations cycliques des effectifs des populations de préda­teurs et de leurs proies suggèrent que prédateurs ou parasites exer­cent une action déterminante sur les populations des espèces dont ils dé­pendent.

 

Expérimentalement, Gause (1934) a étudié la prédation de Paramecium cauda­tum en culture par un autre protozoaire cilié, Didinium nasutum (fig. 9).

 

prédation-loup-fig9-1.jpg

 

Dans une première expérience, l'introduction de Didinium dans une culture de Paramecium âgée de 3 jours se traduit par la consommation de toutes les proies, de sorte qu'après l'éradication des Paramecium, la popu­lation de Didinium périt d'inanition.

 

Dans une deuxième expérience, les Paramécies et les Didinium sont introduits simultanément dans la culture, des sédiments ayant été placés dans le fond des récipients, offrant un abri aux proies. Après une phase ini­tiale de croissance, la population de Didinium ayant consommé toutes les paramécies accessibles, péri­clite et périt d'inanition. Les paramécies sur­vivantes vont pouvoir alors proliférer.

 

Dans une troisième expérience, Gause simule les fluctuations d'abondance proie-prédateur observées dans les populations naturelles par l'introduction simul­tanée dans la culture de la proie et de son prédateur tous les trois jours, Il obtient alors des oscillations périodiques entrete­nues des effectifs des populations des deux espèces.

 

D'autres expériences montrent que, dans un environnement constitué par une mosaïque complexe d'habitats, la relation prédateur-proie s'accompagne d'une certaine stabilité des populations.

 

Dans la nature, Errington (1963) soutient que les prédateurs ne font que préle­ver le surplus de la population de toute façon condamné : individus privés d'abris, de territoires, jeunes, déficients ou malades.

 

D'après Slobodkin (1968), la stratégie optimale des prédateurs serait de consommer ce surplus plus accessible (intérêt), épargnant ainsi le ca­pital popula­tion.

 

Krebs (1978) expose cette stratégie optimale qu'on peut résumer ainsi :

 

- les prédateurs choisissent les proies les plus profitables qui pré­sentent le meilleur rapport énergie récoltée/énergie de capture et d'ingestion ;

- les prédateurs tendent à concentrer leur effort de chasse là où les proies sont les plus abondantes (réponse d'agrégation du prédateur).

 

Pour une certaine gamme de densité des proies, le taux de prédation tend à augmenter avec la densité des proies. Ce qui aboutit à une régulation des popula­tions de proies (régulation densité-dépendante), ce mode de ré­gulation n'étant qu'une composante des mécanismes qui stabilisent et régu­lent les populations.

 

C'est ainsi, qu'actuellement aux États-Unis, les scientifiques considèrent que les Cervidés manquent de prédateurs. William Ripple et Robert Beschta (université de l'Oregon, États-Unis) ont réalisé en 2012 une compilation d'une quarantaine d'études réalisées au  cours des 50 dernières années. Cette étude montre que, faute de grands prédateurs comme le Loup ou l'Ours, les populations de cerfs et de rennes ont atteint des niveaux record et menacent les écosystèmes dans les forêts boréales et tempérées de l'hémisphère Nord. Ainsi, dans les régions où le Loup est absent, les cervidés sont jusqu'à six fois plus nombreux. Les chercheurs notent qu'en contribuant à la déforestation, les cervidés ont un impact sur la capacité de la forêt de séquestrer du carbone et donc sur le changement climatique. Les scientifiques plaident donc pour la préservation ou la réintroduction des grands prédateurs, qui permettrait selon eux une régulation des populations d'herbivores et contribuerait ainsi au maintien de la biodiversité.

 



[1] L'isocline correspond aux différentes valeurs des effectifs de la proie et du prédateur pour lesquelles leurs populations respectives sont stables (dN / dt = 0).

[2] Cette loi donne une explication théorique des pullulations de ravageurs observées dans les cultures après réalisa­tion de traitements pesticides. L'effet du toxique est indépendant de la densité et provoquera - toutes choses égales par ailleurs - une proportion égale de morts dans la population d'insectes ou autres arthropodes nuisibles et dans celles de leurs ennemis naturels : prédateurs et parasites. Il résultera de tout cela un nouvel état d'équilibre où le ravageur (proie) sera plus abondant et les auxiliaires moins nombreux, d'où la nécessité d'un nouveau traitement et ainsi de suite.

 

Sources :

 

- Barbault R. (1981) - Écologie des populations et des peuplements, 200 p. Masson Éd.

 

- Guyard A. (1997). - Cours de maîtrise. Option Peuplements et populations. Univ. Franche-Comté.

 

- Ramade F. (1987) - Éléments d'écologie. Écologie fondamentale, 403 p. McGraw-Hill Éd.

 

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf
 
 

Année 2013 : nouveau retour du Loup en Franche-Comté ?

loup,jura,prédateursAnnée 2013 : nouveau retour du Loup en Franche-Comté ?

 

par André Guyard

(dernière mise à jour : 04/06/2015)

 

Depuis l'automne 2011, les attaques du Loup avaient cessé dans le Doubs et les recherches d'indices étaient restées infructueuses (voir article précédent).

Le regroupement avec l'animal du Massif vosgien reste possible, mais ne sera sans doute jamais élucidé car aucun typage génétique fiable n'a été possible sur l'animal présent dans le Doubs. Enfin, un piège-photo posé dans le cadre de l'étude de densité du lynx a permis de déceler la présence du loup, au moins de passage, dans la haute chaîne du Jura le 26/03/2012, mais sans récurrence documentée depuis.

 

Réapparition du loup en Suisse proche (04/06/2013)

 

Selon une information de l’Agence Télégraphique Suisse, la première agence de presse de la Confédération, un loup aurait tué seize moutons et en aurait blessé cinq autres dans la nuit du 30 au 31 mai 2013 dans la commune de Münster-Geschinen, dans le canton du Valais. Le loup aurait été vu par des témoins et les traces du prédateur auraient été identifiées par le garde-chasse.

 

L’attaque aurait eu lieu dans le Haut-Valais, dans la vallée de Conches. Un territoire au sein duquel la présence « permanente » du loup avait été confirmée récemment par le service valaisan de la chasse, de la pêche et la faune, après plusieurs observations et découvertes de nombreuses prédations. Selon nos confrères de l’ATS, « l’animal est souvent proche des lieux habités car la couche de neige encore importante sur les coteaux et dans les vallées latérales maintient le gibier sur les bas-coteaux».

 

Cette attaque est la première enregistrée dans ce canton sur des animaux d’élevage. Alors qu’il a été observé à 22 reprises, le loup s’est à chaque fois éloigné tranquillement sans agressivité. Les autorités suisses conseillent d’ailleurs à la population, en cas de rencontre imprévue, de ne pas s’en approcher volontairement afin qu’il ne s’habitue pas à la présence humaine. Pour l’heure, aucune autorisation de tir n’aurait été décidée.

La présence du loup dans le canton du Valais est avérée depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois puisqu’un spécimen a été identifié en décembre et deux loups ont tué une dizaine d’animaux en juin 2012.

 

Présence authentifiée à 20 km de Morteau le 3 juin 2013

 

En revanche, dans le canton de Neuchâtel, il a fait son grand retour. En effet, le service neuchâtelois de la chasse, de la pêche et de la faune a officialisé lundi 3 juin la présence d’un loup dans la vallée de Joux. Le loup avait disparu du canton de Neuchâtel depuis 1845. Même si la Suisse estime qu’une vingtaine de loups seraient actuellement sur son territoire.

 

Début mai 2013, un chevreuil et un daim d’élevage ont été attaqués sur les hauteurs du Val-de-Travers, entre Couvet et La Brévine, soit à quelques kilomètres de la frontière française.

Les prélèvements de salive ont permis d’identifier un loup de la lignée italienne pour la première fois, dans la partie suisse de l’Arc Jurassien.

 

Pour anticiper le retour du loup, un Groupe de travail Contact Loup Neuchâtel a été créé, avec des représentants des diverses parties concernées (éleveurs, chasseurs, association de protection de l’environnement…) et s’intéresse principalement à la problématique de la prévention des dégâts. En Franche-Comté, Europe Écologie Les Verts a également composé un groupe de travail regroupant tous les acteurs civils concernés.

 

Cette présence du loup, de plus en plus proche de la frontière, ne sous-entend pas forcément qu’il va la franchir dans l’immédiat. Mais un loup est capable de parcourir 60 km en une nuit. Et tous les spécialistes s’accordent sur le fait que son retour, à moyen ou long terme, est inévitable en Franche-Comté.

 

Mercredi 17 juillet 2013 : Le Loup de retour en Franche-Comté ?

 

Après un long silence, le Loup se serait à nouveau manifesté dans le Jura.

 

Au début du mois, une attaque s'est produite à Chatelblanc. Puis, un troupeau de brebis a été attaqué le 17 juillet 2013 à Foncine le Haut près des Planches en Montagne dans le Haut-Jura. Dans ce dernier cas, trois brebis ont été tuées, et deux autres blessées. Les faits se sont déroulés dans une pâture située assez loin des habitations.

 

Le communiqué préfectoral affirme que : "Les conclusions techniques de l’expertise réalisée par les services de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) indiquent qu’il n’est pas à exclure que cette attaque ait été commise par un loup. Un cliché pris dès le lendemain à partir d’un piège photographique installé à proximité du lieu de l’attaque a en effet permis d’identifier un animal en présentant toutes les caractéristiques."

 

loup-de-Foncine-450.jpg

 

Voir également le reportage de France 3 Franche-Comté du 24/07/2013

Voir également le reportage de France 3 Franche-Comté du 25/07/2013

 

Haut-Jura : Le loup est-il dans le massif du Risoux ? (05/09/2013)

 

Un troupeau de moutons a subi plusieurs attaques début septembre 2013 dans le secteur des Rousses. Un éleveur, Xavier Broquet, a perdu 15 brebis sur un cheptel de 400 bêtes. La semaine dernière, son troupeau a été attaqué au lieu-dit Plan Pichon. Le prédateur est revenu au même endroit dans la nuit de lundi à mardi. Selon l'agriculteur, la piste du lynx serait écartée. Les morsures ne correspondent pas. Les services de l'Office National de la Chasse et de la Faune sauvage ont posé des pièges photographiques sans résultat ces derniers jours.

 

Cette attaque a surpris l'exploitant. Il explique avoir mis en place des enclos électriques de nuit. Malgré la présence d'un chien patou, le troupeau effarouché a forcé les clôtures. Plusieurs bêtes se sont égarées en forêt. D'autres sont rentrées d'elles-mêmes à la bergerie située à plusieurs kilomètres à Trélarce. Xavier Broquet a rapatrié l'ensemble du troupeau sur la station des Rousses. "J'attends la visite des services de l'état cet après-midi, pour voir quelles mesures seront prises" explique t-il.

 

Les moutons devaient rester tout le mois de septembre en forêt. Ce sera dans deux à trois semaines la période des naissances. "Moi je ne suis pas contre le loup... je sais qu'il est présent, et qu'il sera présent sur le massif" tempère l'éleveur jurassien. Il se demande comment il va pouvoir protéger plus son troupeau.

Ce sont les bénévoles du pôle Grands prédateurs qui se sont mobilisés pour venir en aide à Xavier Broquet,  "En cas de besoin, une soixantaine de personnes sont prêtes à venir patrouiller la nuit en binôme pour éviter qu'un loup n'approche les troupeaux" a déclaré Patrice Raydelet, responsable du pôle Grands prédateurs.

 

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Voir également le reportage de France 3 Franche-Comté du 05/09/2013

 

Des patous contre le lynx et le loup (Est Républicain du 3 octobre 2013)

 

Le point chaud de l'été, en termes d'attaques de lynx sur les troupeaux de moutons, a été le Revermont. L'animal aurait été aperçu à Mantry et à Gevingey. Mais c'est à Saint-Laurent-la-Roche que sa présence ne fait plus l'ombre d'un doute. Trois attaques ont été recensées en août à quelques jours d'intervalle.

 

"Nous allons analyser toutes les données que l'on nous a transmises, indique Patrice Raydelet. Nous demandons le maximum de renseignements. Jusqu'à présent, on nous faisait remonter des informations sur une possible présence, mais, en fait, il s'agissait d'observation de blaireaux, de chats sauvages. Aujourd'hui, cela arrive bien moins souvent."

 

Pour faire face à ces attaques, un éleveur de Saint-Laurent-la-Roche, Laurent Bozon, s'est vu adjoindre Domino, un chien patou multi-troupeau utilisé en cas d'urgence. Il restera jusqu'à la fin de l'année, peut-être même davantage. L'éleveur doit récupérer deux patous de surveillance au départ de Domino. Au total, soixante chiens sont déployés dans le massif du Jura pour protéger les troupeaux. Ils étaient 10, il y a quatre ans.

 

"Depuis la mise en place de Domino à Saint-Laurent la-Roche, plus aucune attaque n'a été recensée", assure Patrice Raydelet. "Et partout où il y a des chiens, les attaques ont cessé. Cesystème a fait ses preuves. Quand l'éleveur est impliqué, ça se passe bien. Mais on pourrait équiper bien plus de monde. Au moins dix éleveurs par an. Mais la demande n'est pas assez forte et il n'existe pas vraiment de communication autour de ces patous. Mieux vaut anticiper que réagir après une attaque."

 

Décembre 2013 : après une attaque sur un élevage ovin, la préfecture suspecte la présence d'un loup dans la région de Clerval

 

La préfecture et l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) suspectent “fortement” la présence d’un loup après un épisode de prédation dans la nuit du 11 au 12 décembre 2013, sur un petit élevage ovin à Saint Georges-Armont, une commune du canton de Clerval dans le département du Doubs.Cette nuit-là, les deux brebis de Christian Drouvot ont été attaquées par un grand canidé. Cet habitant de Saint-Georges-Armont, dans le canton de Clerval, a retrouvé le lendemain matin l’une de ses bêtes morte et à moitié dévorée. L’autre boîtait et avait du sang sur son pelage.

« Je n’ai rien entendu », confie-t-il au téléphone. « Les brebis fuient le danger sans bêler. Ça a été un choc pour moi. » D’après lui, des gens du village auraient vu le prédateur, à plusieurs reprises, errer de nuit parmi les habitations. D’autres l’auraient repéré sur la route de Rang.

Emmanuel Renaud, de l’ONCFS, confirme ces témoignages mais ne peut pour l’instant pas garantir qu’il s’agit bien d’un loup. Dans ce cas, il pourrait s'agir d'un animal jeune adulte en quête de territoires, « le loup étant capable en une nuit, de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres. Nous avons analysé la brebis morte, précise-t-il. Les plaies et les parties qui ont été mangées sont plutôt caractéristiques du mode opératoire du loup. Nous préférons parler de grand canidé jusqu’à ce que les pièges photographiques disposés sur le terrain prennent l’animal en flagrant délit, s’il repasse. »

Les éleveurs ovins et caprins qui pourraient être impactés par la présence du loup dans le canton de Clerval ont été invités, dans la mesure du possible,  à regrouper notamment la nuit leur troupeau en bergerie. Dans l’attente de recueil d’indices de la présence du loup, la préfecture a demandé au réseau de correspondants formés au recueil d'indices de présence du loup de renforcer le dispositif qui permet de suivre l’évolution de cette présence potentielle et, le cas échéant, de prendre les mesures adaptées dans le cadre du plan Loup.

Au début de l'année 2014, le préfet réunira le comité départemental de suivi et de gestion des grands prédateurs pour faire le point et engager les mesures adaptées.

Voir également l'article de FranceBleu Besançon.

 

9 décembre 2013 : "Le loup de Damprichard" (Le Matin, édition du 31/12/2013)

 

Même si l’hypothèse d’un chien-loup errant subsiste, tout porte à croire que le loup rôde à la frontière franco-suisse dans le secteur de Damprichard - Morteau - Belfays.

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"Tous les critères phénotypiques relevés sur la photo sont caractéristiques de l’espèce Canis lupus", écrit Alain Laurent dans son rapport. L’expert français ne détient aucune preuve quant à la présence du loup dans le Jura, mais sa conviction se base sur une photo prise le 9 décembre en bordure de route, à Damprichard : des oreilles à la queue, tout dans la silhouette et le pelage plaide en faveur du prédateur : sa silhouette avec une ligne de dos horizontale, sa tête au masque labial blanc et oreilles peu pointues, son pelage contrasté, avec la partie dorsale gris foncé, flancs plus clairs, dégradé régulier des couleurs et sa queue courte à l'extrémité est noire, portée tombante et en parallèle des membres postérieurs.

 

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Le Loup de Damprichard (Photo DR)

 

 

L’animal aurait ensuite été aperçu à Morteau puis, trois jours après la première observation, à Belfays : "Je rentrais chez moi en voiture quand je l’ai aperçu à 21 h 30 au bord de la route. Quelle émotion !" rapporte cette villageoise. Elle rentre chez elle, puis revient sur les lieux avec son ami et un appareil photo. Le loup ne s’était presque pas déplacé. Le cliché – unique – est pris à 22 h 06, juste avant que l’animal ne file à travers champs. "Il ne semblait pas apeuré, mais les traces dans la neige suggère que l’animal était blessé à une patte", précise l’automobiliste. On attribue à ce loup une brebis dévorée. On montre ses traces dans la neige. Mais la preuve irréfutable manque encore. Le dernier loup tué sur le plateau de Maîche l’a été en 1868, au Faux Verger, d’où le scepticisme régnant du côté de Damprichard : "Nous n’avons pas peur du loup", indique l’épouse du maire.

 

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Empreintes du canidé dans la neige. L'animal serait blessé.

(photo DR)

 

Verdict des poils

 

Prélevée sur un barbelé et envoyée à un laboratoire de Grenoble, une touffe de poils rendra prochainement son verdict. En attendant, les sceptiques penchent pour un chien-loup de Saarloos ou un chien-loup tchèque, dont il existe des élevages dans la région. Ces races sont plus aptes que les loups à s’aventurer sans crainte dans un village, ou à longer une route, même si trois attaques successives de moutons à Savièse dans le Valais suisse se sont produites parfois à quelques mètres des habitations.

 

"Sans validation scientifique, une confusion avec un autre canidé est toujours possible", indique le spécialiste suisse Jean-Marc Landry. Mais la présence du loup dans l’arc jurassien lui paraît plausible : "Les voisins de mes parents en auraient aperçu un à La Heutte, au-dessus de Bienne."

 

Sa progression n’est pas frontale, comme celle du lynx. Mais la présence même rare du Loup en Franche-Comté a convaincu l’inspecteur environnemental Patrick Rebillard. "Les observations et les attaques se multiplient", dit-il.

 

Janvier 2014 : le Loup entre Dole et Besançon ? (Est Républicain du 18/01/2014)

 

L'animal solitaire a été surpris dans un champ à Étrepigney, dans le Jura. Cet agriculteur d'Étrepigney village situé entre Dole et Besançon dans le Jura, a cru avoir la berlue, samedi matin en allant labourer. « J'ai vu cette bête qui était couchée dans la paille de maïs, à 20 m de moi. J'ai tout de suite pensé à un loup. Un loup dans la plaine, ça m'a vraiment choqué », raconte-t-il. Alors que l'animal se déplace tranquillement dans le champ, l'agriculteur contacte aussitôt le président des chasseurs de la commune.

 

« Aux alentours de midi, je croise un forestier. Je l'arrête pour qu'il confirme mon intuition. Accompagnés d'un jeune chasseur, nous repartons sur le tracteur. Sauf qu'en l'espace de 10 minutes, le loup a disparu. Avant de ressurgir au loin, au beau milieu de la plaine. Nous nous approchons à une quarantaine de mètres pour prendre une photo », explique l'agriculteur. Le cliché dans la boîte, le chasseur n'en revient pas : « Je ne m'attendais pas à ça ici ».

 

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L'agriculteur s'est approché à une quarantaine de mètres

pour immortaliser l'animal à l'aide de son smartphone

 

 Le lendemain, un jeune conducteur voit l'animal traverser la route : « Il venait de la côte de Cinq-Sens. Je me suis arrêté, éberlué pour le photographier. Il avait vraiment la démarche d'un félin[1] ». Un autre Jurassien, ayant lui aussi croisé le spécimen, n'en démord pas : « J'ai montré la photo à plusieurs chasseurs, ils me disent tous que c'est un loup ».

 

À quelques km de là, à Louvatange, une vache a vêlé dans un pré, une quinzaine de jours plus tôt. Son petit a été retrouvé mort. Mais la prudence est de mise : « On va tout mettre sur le dos de ce pauvre loup, mais ça peut être aussi l'œuvre d'un renard. Pour aller à Louvetange, il faudrait que le loup franchisse le Doubs et la Nationale. Même si ce n'est pas impossible, il faut quand même faire attention à ne pas verser dans la psychose », commentent des riverains.

 

« Si l'animal aperçu est un loup, il a pu quitter ou être contraint de quitter sa meute », explique ce spécialiste de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, qui ne peut en dire plus sans l'autorisation des services de l'État. Ces derniers n'ont pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat. Les loups solitaires sont parfois vraiment isolés mais le plus souvent, ils suivent une meute en quête d'une partenaire pour fonder un nouveau clan. Même s'il choisit l'isolement ou s'y voit contraint, le loup reste en contact avec ses semblables. Il arrive aussi que le prédateur, rendu inconsolable par la mort de sa compagne, s'isole volontairement du clan.

 

 Voir également le reportage de France3 Franche-Comté du 20 janvier 2014.

 

Janvier 2014 : chasseur « nez à nez avec le loup »  (Est Républicain 21-01-2014, Édition du Doubs).

 

Quelques jours après la photo prise entre Dole et Besançon, nouveau témoignage d'un Jurassien qui affirme avoir vu l'animal de très près.

 

À 70 ans et au moins quarante ans de pratique, Edmond Bulabois est ce que l'on peut considérer comme un chasseur expérimenté. Pourtant, sa rencontre avec le loup qui semble rôder actuellement dans la forêt domaniale de Chaux ne l'a pas laissé indifférent (notre édition du 18 janvier). « Voir un loup, ce n'est pas commun nous a-t-il confié. J'en ai même rêvé la nuit dernière, je me suis réveillé trois ou quatre fois ! »

 

Edmond Bulabois faisait partie dimanche matin d'un groupe d'une quinzaine de chasseurs qui ont démarré à 8 h 30 du parking de la salle des fêtes d'Éclans. Cinq chasseurs étaient à la traque avec une dizaine de chiens, dix autres étaient postés comme lui. Alors que vers Étrepigney, l'animal a été vu en plaine, c'est dans la forêt qu'il est cette fois apparu. Notre témoin raconte : « Il marchait dans la forêt à 20 mètres de moi, il rentrait sur le lot numéro 3 de la forêt domaniale. Il s'est figé quand il m'a vu. J'ai bougé les épaules pour voir sa réaction, il a fait un quart de tour et il est parti. J'ai vu un de nos chiens qui était sur ses traces, mais il ne donnait pas (N.D.L.R. : il ne jappait pas) ».

 

« Pas l'impression d'une bête agressive »

 

Muni d'une carabine Bauer « point rouge lunette », « Je ne l'ai pas mis au bout (N.D.L.R. : en joue) sinon il n'allait pas loin », dit le chasseur pour signifier que le loup était vraiment tout près. « Je l'ai vu trottiner, je n'ai pas eu l'impression de voir une bête agressive. » On ne tire pas le loup qui est une espèce protégée, le chasseur prône une attitude responsable. « On voit des chevreuils tous les dimanches, on ne tire pas plus, c'est fini, c'est comme ça. » Mais quand le chasseur est rentré retrouver ses collègues, il surveillait quand même ses arrières. « Qui ne parle pas du loup avec une certaine appréhension ? » reconnaît-il. Mais il en est certain, c'est un loup, pas un berger allemand. « J'en ai eu pendant 25 ans, je sais faire la différence ».

 

Edmond Bulabois aurait cependant bien aimé ne pas être le seul à avoir vu le loup dimanche matin, pour encore plus de crédibilité. « J'ai appelé le technicien de la fédération de chasse. Il m'a dit : tu ne me surprends pas : je l'ai vu mardi à La Bretennière. »

 

La communication est laissée aux soins de la préfecture, nous a fait savoir le technicien en question. Thierry Humbert, directeur de cabinet, informe que la préfecture « poursuit la recherche d'éléments qui permettront de dire qu'on est bien en présence d'un loup. »

 

Des pièges photographiques

 

L'Office national de la chasse et de la faune sauvage va poser des pièges photographiques. « On peut imaginer que l'on a à faire à un animal en transit. Au niveau national, le "plan loup" prévoit la protection de l'espèce en France, mais aussi un suivi scientifique, l'indemnisation d'éventuels dommages, l'accompagnement des éleveurs et des mesures de gestion différenciées. Si nécessaire, des mesures d'effarouchement, puis de tir de défense peuvent être envisagées. « Déroger à l'interdiction de destruction doit rester une exception », rappelle Thierry Humbert.

Serge SPADILIERO



[1] Confondre un canidé avec un félin : on peut mettre en doute les connaissances faunistiques de l'observateur !

 

10 Février 2014 : un drôle de chien aperçu le  long de l'autoroute en Suisse

 

En prenant au vol un cliché par la fenêtre de la voiture, un automobiliste a eu une surprise en regardant la photo sur son ordinateur : en bas, à gauche, une silhouette d'un canidé qui tentait de franchir la barrière. Était-ce un chien ou un loup ?

 

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Détail de l'animal

 

 Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

 

Article de l'Est Républicain du dimanche 7 décembre 2014 :

Loup : « la politique du chiffre » par Lisa LAGRANGE

 

À la suite des manifestations d'éleveurs demandant une hausse du nombre de tirs de défense, le collectif de défense Cap Loup plaide pour une mise en place sereine et responsable de moyens de sécurisation des troupeaux

 

Pontarlier. Pour eux, c'est une aberration. En réponse aux récentes manifestations d'éleveurs ovins, notamment dans la semaine dernière, qui demandent une hausse du nombre de prélèvements, Cap Loup, collectif d'associations pour la défense du prédateur, monte au créneau. Il rappelle “les enjeux économiques et patrimoniaux du dossier”, qu'il ne considère pas comme “un fléau” nécessitant “l'exclusion des loups en zones d'élevage”.

 

Le collectif l'assure : « Oui, le retour du loup est souvent une contrainte nouvelle pour des éleveurs qui doivent réapprendre à travailler en présence de prédateurs naturels Mais les éleveurs peuvent et doivent s'adapter aux enjeux du XXIe siècle de protection du patrimoine naturel de tous les Français ».

 

Côté Franche-Comté, Thierry Billey, référant du réseau Férus, association nationale de protection et de conservation de l'ours du loup et lynx en France, souligne également les objectifs. « Les éleveurs francs-comtois ne sont pas encore trop touchés. Mais il y a eu des attaques en 2011 à Chapelle-d'Huin, dans le massif du Jura en 2013 et plus récemment à Lons-le-Saunier, ce qui montre que le loup est passé. Et qu'il a une forte probabilité pour que cela recommence, d'où l'intérêt de mettre en place des moyens de protection. » Car les défenseurs du loup sont clairs, les prélèvements, aussi nombreux soient-ils, ne règlent pas le problème. « Le loup se réinstalle. Il est faux de parler de prolifération, mais l'espèce s'étend et reconquiert les territoires où il était historiquement implanté. » Le loup est une espèce protégée, qui compte approximativement quelque 300 spécimens sur le territoire national.

 

L'exemple suisse

 

D'ailleurs, la période hivernale devrait faciliter l'affinage du décompte, puisque les traces de sa présence sont plus facilement détectables dans la neige. « Et ce, même si l'hiver, les attaques sont moins fréquentes puisque les moutons ne sont pas en alpage. Cela démontre aussi que le loup se nourrit d'ongulés l'hiver. L'été, c'est plus aisé puisqu'il a des garde-manger faciles d'accès. Pourquoi se donnerait-il la peine de chasser, alors même qu'il en est plus que capable. Encore une fois, il suffirait, pour s'en protéger, de mettre en place des moyens de protection. »

 

Parmi ceux-ci, le spécialiste préconise des chiens Patou. Mettant en avant l'exemple allemand, qui démontre que, si l'animal est bien élevé, notamment à l'égard des randonneurs qui eux-mêmes doivent éviter des gestes dangereux, les attaques diminuent. « Placer également des ânes ou des lamas avec les moutons, est une bonne solution car ils les détendent. Cela peut sembler étonnant, mais cela fonctionne. Et ne coûte pas très cher. »

 

En revanche, Thierry Billey dénonce fermement les tirs de prélèvements et les battues, dont le nombre est monté pour 2014 à 36 tirs. « C'est la politique du chiffre. Et après, on fait quoi ? Toujours plus ? Je ne vois pas en quoi effectuer ces tirs au hasard, principalement en Provence Alpes-Côte-d'Azur, peut aider les éleveurs de la Meuse. On fait croire que cela peut régler le problème, mais c'est un non-sens. »

 

Autre exemple évoqué : celui de la Suisse qui, dans les cantons de Vaud et Fribourg, a obtenu de très bons résultats avec la mise en place de sécurisation de troupeaux. Alors qu'en 2008, 34 moutons ou chèvres ont été victimes du loup, en 2011, seul un mouton a été tué par un lynx dans le Jura vaudois. Dans le canton, 90 % des troupeaux estivaux sont équipés de moyens de protection.

 

Émission de FR3 Franche-Comté du 4 juin 2015 : La présence confirmée du loup dans le Jura

 

Le 29 avril 2015, dans les environs de 18h, une femme avait filmé ce qui ressemblait à un loup, dans la périphérie de Saint-Amour. Les autorités compétentes ont confirmé qu'il s'agissait bien d'un loup. Mais depuis plus aucune trace.

 

L'office national de la faune sauvage a confirmé que l'animal filmé le 29 avril par une automobiliste, présentait toutes les caractéristiques d'un loup. À cette période l'animal se trouvait en périphérie de la commune de Saint-Amour, dans le Jura. 

Le loup avait été localisé à proximité de la commune de Saint-Amour

 


Néanmoins, selon le secrétaire général de la préfecture du département, il n'y a pas eu d'autres signalements du loup et donc il n'y a pas lieu de prendre des mesures.


Concernant le veau attaqué en début de semaine, à Saint-Germain-lès-Arlay, situé à 60 km de Saint-Amour, des analyses sont en cours mais selon les premiers éléments ce ne serait pas l'œuvre d'un loup. 

En janvier 2014 un loup était resté un mois dans la forêt de Chaux. Un troupeau avait été attaqué à l'époque.

Les loups suédois en extinction

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Selon les estimations, la population de loups suédois compte actuellement quelque 250 spécimens.

 

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Loup suédois

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

D'après les chercheurs de la Grimso Wildlife Research Station basée en Suède, les loups du pays sont victimes d'un braconnage massif largement sous-estimé. En évaluant la population de loups suédois et en comparant les chiffres à d'autres estimations ces dix dernières années, cette persécution serait ainsi responsable de plus de la moitié de la mortalité lupine alors que de nombreux animaux sont déjà tués sur les routes ou atteints par des maladies. D'après les calculs, les loups devraient être quatre fois plus nombreux aujourd'hui sans cette persécution.

 

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Grimso Wildlife Research Station

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

Chaque année, des loups sont retrouvés morts sur la route, heurtés par des véhicules.

 

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Cadavre de loup heurté par un véhicule

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

Certains chasseurs n'hésitent pas à abattre les loups, victimes de leur mauvaise réputation. En effet, ceux-ci sont connus pour s'attaquer aux chiens de chasse qu'ils voient comme des rivaux. Ce braconnage illégal met en danger la population de loups suédois qui souffrent de déformations du squelette et qui rencontrent déjà des difficultés à se reproduire.

 

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Loup tué par les chasseurs

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

 

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Cadavre de loup porteur d'un collier émetteur

tué par les chasseurs

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

 

Dans les années 1970, l'espèce s'est déjà quasiment éteinte en Suède. Mais le vide écologique ainsi créé, a entraîné une colonisation du territoire par des loups finlandais à l'image de ce qui se passe dans les Alpes françaises à partir des loups italiens provenant des Abruzzes. (Voir à ce propos l'article : le Loup en France).

 

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crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

Évaluation de la population lupine

 

Pour évaluer l'effectif de la population lupine, les chercheurs de la Grimso Wildlife Research Station procèdent à la capture d'individus qu'ils vont munir d'un collier émetteur permettant de suivre les différentes meutes.

 

 Une équipe au sol recherche les traces de loup dans la neige. Elle signale à une seconde équipe en hélicoptère les coordonnées géographiques des empreintes. L'hélicoptère va suivre les traces pour découvrir les animaux.

 

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Recherche et identification des traces de loups

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

 Depuis l'hélicoptère,  le loup est endormi par une fléchette.

 

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crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

Atteint par la fléchette, le loup s'endort rapidement puis il est transporté vers un  laboratoire de campagne où des vétérinaires vont l'examiner.

 

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Transport à dos d'homme

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

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Examen de l'animal

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

L'équipe vétérinaire examine l'aspect général de l'animal, effectue une auscultation, procède à des mensurations et à des prélèvements sanguins pour analyse et équipe le loup d'un collier muni d'une balise Argos/GPS et d'une balise VHF afin de pouvoir suivre et d'évaluer l'effectif de la population.

 

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Après examen, les scientifiques laissent le loup se remettre de l'anesthésie

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center


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 L'animal encore ensuqué est ramené

sur son lieu de capture

crédit photo : Jon Arnemo - Grimso Wildlife Research Center

 

 Source : Maxisciences

Retour du Loup : le point de vue de l'historien

loup,retour du loup,historien,jean-marc moriceau,sciences et avenirLe Loup : le retour en grâce

d'un roi maudit ?

 

par Jean-Marc Moriceau

 

Jean-Marc Moriceau, historien, est spécialiste de l'histoire des campagnes. Professeur à l'université de Caen et président de l'Association d'histoire des sociétés rurales, il conduit actuellement une enquête européenne sur les relations entre l'Homme et le Loup.

 

Le texte ci-dessous cumule des entretiens avec Jean-Marc Moriceau (Sciences et Avenir n° 774 août 2011 p. 94, propos recueillis par Rachel Mulot et François Folliet et Sciences et Avenir hors série n° 170 avril/mai 2012, pp.60-63, propos recueillis par Andreina de Bei).

 

Dans ses ouvrages, appuyés sur des sources abondantes et détaillées, Jean-Marc Moriceau a répertorié jusqu'à 4702 attaques de loups sur l'homme en France entre le XVe et le XXe siècle. Cet éclairage comportemental précisément contextualisé a provoqué de vives réactions dans les milieux sensibles au sort du Loup. En effet, Canis lupus, disparu de France autour de 1930, n'a jamais cessé, depuis son retour naturel d'Italie en 1992, d'exciter les passions de ses partisans et détracteurs. Animal protégé internationalement par la Convention de Berne (1979) et en France par un arrêt de 1996, le Loup a progressé dans notre territoire, du Massif Central jusqu'aux Vosges, où la présence d'un deuxième individu a été confirmée cet hiver par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. On en compterait en tout aujourd'hui à peu près deux cents.

Depuis l'Antiquité, et jusqu'à sa protection en France en 1992, l'animal a été perçu comme l'ennemi public n°l. Objet de haine et de fascination, le Loup a subi la fureur des hommes, jusqu'à l'éradication. Le Loup est un révélateur des sociétés.

 

Le Loup a été construit comme un ennemi public

 

Le Loup est un animal politique. Il a servi d'épouvantail et d'adversaire aux sociétés humaines depuis le VIe  siècle avant notre ère. Nous lui avons mené une véritable guerre, deux mille ans durant. Mais la France est le seul pays où la lutte a pris un tour institutionnel avec la mise en place de la Louveterie, un corps d'agents publics consacré à sa destruction, formellement établi au XIVe siècle. La France étant un État centralisé, ce carnassier servait d'ennemi intérieur en temps de paix : on comptait jusqu'à 20 000 loups à la fin du XVIIIe siècle, s'immisçant jusque dans les villes.

 

La peur viscérale de cet animal est justifiée

 

J'ai documenté plus de 3000 attaques sur l'Homme en France entre le XVe et le XXe siècle. Un chiffre non exhaustif... Des réalités effectives ont nourri l'imaginaire du Loup. Jusqu'en 1880 en Dordogne, les attaques ont créé des psychoses collectives, L'animal a disparu dans les années 1930, mais jusqu'en 1940-1950, on savait qu'était le Loup. Cependant, la mémoire s'est effilochée. Une autre image, positive celle-là, est alors venue du Grand Nord canadien, où l'animal n'est pas en concurrence avec l'Homme. Pourtant, des attaques ont encore lieu. Ainsi, en Espagne, quatre enfants ont été tués entre 1962 et 1971. En France, le risque est infinitésimal, mais il n'est pas nul. Certes, les victimes sont peu nombreuses, mais il y a une transgression anthropologique terrible : l'Homme est dévoré vivant.

 

Que dit l'image du loup de notre société ?

 

Le Loup est un révélateur du fonctionnement des sociétés et de leur rapport à l'espace. Cet animal intelligent et opportuniste met en lumière les faiblesses de notre organisation. Il est aussi un ferment de division : c'est le seul animal qui ait autant excité les passions économiques, culturelles et politiques. Il éclaire aussi la fragilité de notre occupation de l'espace. Aujourd'hui, nous sommes divisés pour savoir s'il faut le protéger ou le réguler. Depuis son retour naturel en France en 1992, les attaques sur le bétail ont été multipliées par quatre ou cinq. Il est désormais présent dans une douzaine de départements. Notre culture d'élevage extensif et à l'air libre, souvent pour la viande, offre des secteurs très exposés.

J'ai étudié les luttes menées par l'Homme contre le Loup : il s'agissait de tenter de répondre à une question de société actuelle : quelle est la place de l'animal sauvage ? Car elle fait aujourd'hui débat au sein de l'opinion publique, eu raison de l'intérêt suscité par la préservation de la biodiversité et des contradictions qu'elle soulève en termes de développement durable. Les historiens étaient plutôt absents de la discussion.

 

Que représentait pour l'homme cet animal que l'on a voulu « éradiquer » ?

 

Au départ, il n'était pas question d'éradiquer le Loup, mais simplement de le repousser hors de la zone d'emprise de l'humain afin de prémunir celui-ci d'un danger. Car, pendant des siècles, l'Homme a été conscient de son impuissance à venir à bout de cet animal. La question de "l'extermination" ne s'est posée qu'au XIXe siècle, quand les moyens techniques et le contexte politique se sont prêtés à une entreprise de cette nature. Le Loup représentait alors essentiellement un concurrent de l'Homme pour l'alimentation, puisqu'il restai! le seul grand prédateur camivore en Europe et ponctionnait régulièrement le bétail en tout genre. Occasionnellement s'ajoutait à cette menace un comportement véritablement dangereux pour les humains, de la part soit de loups enragés s'attaquant à tous les êtres vivants rencontrés sur leur passage, soit de loups prédateurs à comportement anthropophage. Agresseurs de l'Homme, ils transgressaient clairement l'ordre naturel des choses.

 

Le loup porte une charge symbolique

 

Une charge récupérée par l'Église. Il faut s'imaginer qu'en France, il y a eu jusqu'à 20 000 loups, largement répandus dans tout le pays. Lorsque se produisaient des attaques sur l'homme - agressions traumatisantes et répétées -, il était très difficile d'identifier les coupables. Dans un pareil contexte, le lien avec les bêtes apocalyptiques décrites par les Écritures, mis en évidence par les sermons des clercs, devenait incontestable : aux yeux de l'Église, ces drames que l'on n'arrivait pas à éviter étaient souvent considérés comme des signes de la colère divine.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le Loup a été l'emblème majeur du "sauvage" s'opposant à la civilisation. Le représentant d'un ordre différent de celui des humains. C'est un animal extrêmement intelligent, résistant, qui s'adapte à tous les environnements, et qui non seulement défiait l'Homme mais parvenait à lui résister, y compris lors de battues organisées. Il a fallu attendre sa quasi-disparition en France pour que, par exemple, une démarche de type naturaliste gagne du terrain, auprès des louvetiers), afin de tenter de juguler l'extinction totale de l'espèce. Ce mouvement a en quelque sorte anticipé le retournement dont fait l'objet de nos jours l'image du loup.

Le Loup a changé d'image en plusieurs étapes. La première, fondamentale, c'est sa disparition physique - définitive après la guerre de 1914 -, qui a entraîné la fin de l'insécurité. Les attaques sur les troupeaux ont cessé, permettant à l'élevage de se reconfigurer géographiquement. Les agressions sur l'Homme, de la part de loups prédateurs jusque vers 1820-1830 et de loups enragés jusque vers 1880, se sont également arrêtées. Dans ces conditions, l'imaginaire négatif traditionnel attaché à l'animal qui n'avait jamais été dompté a commencé à s'effilocher. Par la suite nous sont parvenues d'Amérique du Nord des images de loups habitant d'immenses espaces sauvages, où les rapports avec l'Homme n'avaient pas lieu d'être conflictuels. Ces icônes séduisantes allaient préparer le terrain à une véritable entreprise de "réhabilitation" de l'animal.

Un premier décalage existe entre une opinion publique qui se convertit de plus en plus à l'idée de défendre la biodiversité et des milieux économiques, certes très limités, mais directement concernés par la présence d'un animal qui peut se révéler perturbateur. Cette tension est rendue plus complexe encore par le statut du loup, protégé par des conventions internationales et par la législation européenne, mais dont la présence fait néanmoins l'objet d'aménagements tenant compte indirectement et a posteriori des dégâts qu'il provoque. Le Loup ne peut pas faire bon ménage avec l'élevage. Il ne peut être strictement protégé : dans certaines régions de France, les "dommages collatéraux" que provoque son développement sont modestes, dans d'autres, ils sont beaucoup plus importants. De mon point de vue, il semble intelligent de garder en tête cette différence d'échelle afin d'éviter d'avancer des discours absolutisants.

 

Relations avec le milieu scientifique, plus précisément avec les biologistes ou les zoologues

 

Mes rapports avec les biologistes sont bons, après avoir été conflictuels. Le Loup semblait leur appartenir au premier chef ! Il existe une sorte de guerre des territoires qui fait qu'un historien, dès qu'il s'approche du loup, suscite au mieux par son prétendu manque de connaissances le sourire amusé des biologistes. Aujourd'hui, la situation a évolué, même si l'attitude de certains de ces spécialistes me laisse perplexe, notamment lorsqu'ils relativisent la dangerosité du Loup pour l'Homme de peur de compromettre l'opinion favorable du public à son égard. Malgré ces positions à mon sens trop prudentes, des collaborations sérieuses avec des biologistes m'ont permis d'avancer.

 

Comment peut-on, in fine, cohabiter ?

 

Selon moi, la cohabitation avec le Loup, extrêmement complexe, est quasiment impossible. Le Loup est un animal sauvage, et son retour naturel en France depuis vingt ans pose de réelles difficultés d'aménagement et de gestion des milieux agropastoraux. À la différence des décideurs et de l'opinion publique, ces derniers subissent au jour le jour les conséquences de sa présence. Je le répète, il nous incombe de faire des choix et d'avoir une vision claire de la question ; une vision qui tienne compte des contraintes posées par une politique de gestion efficace. Je plaide pour l'organisation d'"états généraux du Loup" rassemblant non seulement des scientifiques français et étrangers de différentes disciplines, mais aussi tous les acteurs touchés par la question.

 

Cohabite-t-on mieux avec lui en Espagne et en Italie ?

 

Une sensibilité écologiste fait du Loup "un mal français". Cela est faux. En Espagne, il y a du braconnage et des plans d'abattage draconiens. Le pays a obtenu un statut dérogatoire à la convention de Berne qui autorise sa mise à mort au nord du fleuve Duero s'il se révèle gênant.

 

Notre relation avec les animaux, sauvages et libres par excellence, passe encore par la domination

 

Il ne faut pas oublier que la planète, depuis quelques millions d'années, et surtout quelques dizaines de milliers, est sous la maîtrise d'une espèce particulière, l'espèce humaine, dont la survie et le développement sont considérés, à tort ou à raison, comme primordiaux. Simplement, depuis plusieurs décennies, nous avons pris conscience de l'existence des autres espèces et de l'obligation de les préserver. L'équilibre est donc perçu différemment.

 

Que peut apporter l'historien à cette question ?

 

L'expérience de deux millénaires de lutte : il a été démontré à toutes les périodes de l'histoire que les mesures de compensation et de protection pouvaient réduire les préjudices mais pas éliminer les risques et dommages collatéraux. La chaîne liée à la présence du Loup est bien plus compliquée que "brebis tuée, indemnité et point barre". Il y a le stress des éleveurs et celui des bêtes, qui altère leur production. De même, la concentration et la protection des troupeaux compromettent aussi l'entretien des alpages Si l'on veut favoriser le retour du loup, il faut donc aller bien au-delà du régime indemnitaire.

 

Que préconisez-vous ?

 

Que voulons-nous ? Un retour du Loup sur tout le territoire ? Seulement dans certains espaces ? Chaque année, scientifiques, écologistes, chasseurs et bergers devraient se réunir pour assurer une gestion zonale, considérer les risques sans abdiquer le souci de la préservation. Pour cela il faut quitter la vulgate biologique "le Loup n'attaque pas l'Homme". À mon sens, l'animal devrait être protégé non pas sur tout le territoire mais dans certains espaces aménagés. Car nous marchons actuellement sur la tête : un éleveur doit attendre de voir ses bêtes éventrées pour demander l'autorisation de tirer sur tel ou tel animal dérangeant.

 

Pour en savoir plus :

 

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Histoire du méchant loup. 3000 attaques sur l'homme en France XVe - XXe siècle, Fayard, 2007.

L'Homme contre le loup. Une guerre de deux mille ans, Fayard, 2011 479 p. 26 €.

 

Critique de l'ouvrage de Jean-Marc Moriceau par Roger Mathieu, médecin et naturaliste, "ouvrage qui semble plus relever de la compilation laborieuse que d'une véritable enquête. Le texte intégral de Roger Mathieu est visible sur le forum de discussion de loup.org.

 

Mise au point sur ce livre par Pierre Jouventin (Ajout janvier 2013)

 

dans un article publié dans "Pour la Science" de janvier 2013, pp. 42-49 intitulé : La domestication du loup

 

Moins dangereux que le chien

 

Le loup a toujours occupé la première place dans notre imaginaire animalier. Pour autant, les connaissances précises sur ses mœurs dans la nature, pour la plupart acquises par les biologistes nord-américains, datent de moins d'un demi-siècle. Aussi n'est-il pas étonnant que sur un sujet aussi crucial que le danger que cet animal représente pour nous, les avis s'opposent d'une discipline et d'un continent à l'autre. Jean-Marc Moriceau, historien membre de l'Institut universitaire de France, a sous-titré 3 000 attaques sur l'homme en France xve-xxe siècles son livre récent Histoire du méchant loup. Mais en Amérique du Nord, la prime qui avait été promise à celui qui prouverait une attaque sur un humain n'a jamais pu être attribuée… Il est en fait très difficile de distinguer les véritables attaques de celles de loups enragés et de chiens errants, autrement plus communes. Depuis 20 ans que le loup est de retour en France, aucune morsure de loup sur l'homme n'a été signalée, alors que des milliers de personnes mordues par des chiens se présentent chaque année aux services d'urgences ; 33 d'entre elles sont mortes en 20 ans… Comme le requin, le loup a très mauvaise réputation, sans doute parce que les cadavres dévorés à la suite de suicides ou pendant les guerres ont été interprétés comme des victimes d'attaques. En tout cas, aujourd'hui en France, le loup représente un risque statistiquement nul, alors que les morsures de chien constituent un problème de santé publique…

 

 [Pierre Jouventin, écoéthologue et directeur de recherche émérite du cnrs, a dirigé pendant près de 15 ans le Laboratoire cnrs d'écologie de Chizé, dans le département des Deux-Sèvres.]

 

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf

 

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

Le loup (le retour) et l'agneau (le départ ?)

loup,mercantour,alpes,vercors,jura,vosges,savoie,baugesLe loup (le retour) et l'agneau (le départ) ?


par Christian Deverre

  • INRA-SAD-Avignon, unité d'Écodéveloppement
    domaine Saint-Paul, site Agroparc, 84914 Avignon cedex 9
    deverre@avignon.inra.fr

Après quelques années de doutes et de controverses sur sa possible réintroduction volontaire, la cause paraît dorénavant entendue : le retour du loup dans le massif alpin est un phénomène naturel. Le suprême prédateur a repris tout seul sa place d'espèce-clé des écosystèmes montagnards. Son retour et son expansion rapide témoignent de la bonne santé retrouvée de la nature dans cette région et sont, dans le même temps, les garants du rétablissement des équilibres entre les composantes de cette nature. Ils assurent la régulation future des fonctionnements écologiques.

 

Dès lors, pour les amis du loup, les obstacles qui freinent ce sain retour ne peuvent être que traités comme des entraves à cette harmonie naturelle en voie de rétablissement. Et l'hostilité des bergers à la présence du loup, la première et principale manifestation de son refus, ne peut être interprétée que comme la poursuite condamnable de la prétention humaine à remodeler l'univers en artifices productivistes. Les éleveurs montagnards, dont les proches ancêtres sont d'ailleurs responsables de la disparition temporaire de l'animal, sont dorénavant tenus de mieux respecter les fonctionnements écologiques et de s'y adapter s'ils veulent continuer à être tolérés sur des territoires reconquis par la nature.

 

Cette argumentation, qui renouvelle en la renversant la barrière ontologique édifiée depuis la Genèse entre l'homme et la nature, soulève néanmoins un certain nombre d'interrogations, tenant en particulier à la nature de cette nature que l'on vise à protéger, et dont le retour du loup serait le symbole.

 

La qualité retrouvée des espaces naturels dans lesquels revient l'animal serait d'abord due à l'allégement de la "pression anthropique", à l'amoindrissement de l'impact des activités humaines sur ces territoires ; bref, elle serait la conséquence bénéfique de la "désertification" rurale, particulièrement sensible dans les régions montagnardes. Cependant, outre le fait que le phénomène de dépeuplement humain a peu à voir avec des lois naturelles et beaucoup plus avec les transformations de la géographie du capital et de la politique agricole, ces " déserts " montagnards sont-ils vraiment l'objet d'un abandon des attentions de la société ? Ne sont-ils pas seulement l'objet d'une transformation de ces attentions ? A côté des stations de ski et des chasses privées, les parcs nationaux, réserves et autres conservatoires naturels ont peu à peu remplacé les finages et communaux villageois, mais ils sont loin d'être des sanctuaires où une nature sans hommes reprendrait seule ses droits. La mise en défens de ces territoires à certaines activités s'est accompagnée de multiples interventions tout aussi humaines depuis les réintroductions de faune " sauvage " jusqu'aux plans de " gestion " de celle-ci, en passant par les suivis floristiques et faunistiques plus ou moins systématiques, les nombreuses réglementations régissant la chasse, la cueillette et la fréquentation des sites et leurs zonages correspondants, tous légitimés par des " listes rouges ", directives et conventions nationales ou internationales. La nature qui s'est épanouie dans ces espaces protégés correspond à un mélange complexe entre des potentialités biologiques liées aux facteurs du milieu et des choix que leurs administrateurs ont fait au nom de la société, en notre nom.

 

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Ce qui est paradoxal dans la situation actuelle, c'est que les administrateurs des choix sociaux de la nature se sont, de manière croissante ces dix dernières années, appuyés sur les activités pastorales pour accompagner les plans de gestion des territoires confiés à leurs soins. Ce sont à des éleveurs, transhumants ou locaux, qu'ont été largement confiées les tâches de maintenir l'ouverture de milieux favorables aux espèces végétales et animales fragiles et menacées par l'extension de la forêt ; c'est à eux que l'on a demandé de contribuer à 1'entretien des alpages et des mosaïques paysagères favorables aux ongulés sauvages comme aux grands rapaces. Au travers d'incitations financières comme les mesures agri-environnementales, les propriétaires de troupeaux domestiques ont été encouragés à reconquérir des espaces embroussaillés, pauvres en biodiversité et menacés par les incendies, et des bergers alimentent les charniers qui facilitent la réintroduction des vautours. Dans l'élaboration des futurs plans de gestion des sites du réseau Natura 2000, l'élevage se voit confier un rôle central dans tout l'arc alpin et en général dans toutes les zones montagnardes où l'on annonce l'inéluctable et prochaine réapparition des loups.

 

Les menaces que fait peser cette réapparition sur la poursuite sereine des activités pastorales encouragées au titre de la protection des espaces naturels ne plongent-elles pas les naturalistes lycophiles dans le doute ? À moins, mais c'est bien sûr impossible, que certains d'entre eux n'établissent implicitement une hiérarchie dans leurs préférences naturelles, plaçant les grands prédateurs à un rang supérieur à celui de l'Iris nain ou du Gypaète barbu ? Le loup, animal particulièrement adaptable à une grande variété d'habitats, peut subsister dans des zones presque entièrement boisées, pourvu qu'elles accueillent aussi des ongulés, et il ne souffrirait pas spécialement de la disparition des chaînes trophiques liées aux espaces ouverts que les troupeaux domestiques contribuent à conserver. Mais, au regard des connaissances écologiques actuelles en matière de biodiversité et des inventaires internationaux des espèces et habitats protégés, comment la préservation d'un seul animal, certes répertorié dans la Convention de Berne, pourrait-elle se justifier sur ces territoires au détriment sans doute de dizaines d'autres espèces ?

 

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Certes, peu de protecteurs du loup sont prêts à tenir un langage aussi radical. La grande majorité d'entre eux affirme sa volonté de réfléchir aux conditions de la cohabitation entre loups et troupeaux dans les espaces montagnards. Mais leurs propositions pratiques ne concernent que des aménagements des seules pratiques pastorales, rétablissant ainsi le fossé entre la vraie nature, celle sur laquelle on ne peut intervenir sans la dénaturer - ce qui amène à rejeter avec dégoût, par exemple, l'institution de réserves à loups dans certaines zones boisées -, et l'autre, l'anthropique, que l'on peut manipuler à souhait. Gardiennage plus actif, présence d'aides-bergers et de chiens de protection, confinement des troupeaux domestiques la nuit sont ainsi proposés pour limiter les prélèvements des loups. Chacune de ces "solutions" pose, en sus des difficultés économiques de mise en œuvre, de nouveaux problèmes écologiques (dégâts possibles des chiens au " reste " de la faune sauvage, érosion des sols et pollution des eaux causées par la concentration de ruminants confinés dans des parcs...). Et bien sûr, la "part du loup", même réduite, n'est jamais complètement exclue. Ce dernier élément, inéluctable dès lors que l'on se refuse à cantonner les prédateurs, est supposé pouvoir être réglé par le biais d'indemnisations monétaires dont on discute si elles doivent être, comme aujourd'hui, distribuées selon le nombre de têtes prélevées, ou plus globalement forfaitaires, contractuelles. Et là encore, le fossé entre nature sauvage et nature domestique est inlassablement recreusé : la relation proie-prédateur n'est pas traitée dans ce cas selon le modèle écologique de la concentration d'énergie sur une chaîne trophique, avec ses régulations propres, mais sur le mode dichotomique entre l'animal naturel, qui accomplit ses fonctions vitales, et l'animal domestique, ravalé au rang de simple marchandise, nié en tant qu'objet biologique, unité interchangeable avec de la monnaie. La partition s'accentue encore lorsque, alors que l'on affirme que l'unité de base de la vie sociale du loup est la meute, on nie de fait la réciprocité au troupeau domestique en ne prenant pas en compte les effets d'une attaque sur les ruminants témoins survivants, blessures par bousculades, stress, insomnies, avortements.

 

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Faut-il lire au travers de ces quelques remarques et interrogations un nouveau plaidoyer en faveur d'une ruralité archaïque opposée à la réhabilitation de la nature sauvage ? Sans doute, si l'on considère que leur auteur n'est pas insensible à la détresse humaine que provoque l'injonction faite à tout un groupe professionnel, beaucoup plus profondément attaché à ses animaux que les marchandisateurs ne le pensent, de se plier sans réagir aux "lois" d'un animal que, naguère, toute une culture abhorrait. Mais avant tout, mon souci est ici d'appeler à briser les constantes barrières que l'on tend inlassablement à reconstruire entre vraie nature et nature anthropique. C'est au nom de cette barrière que les plus dangereuses prédations humaines ont pu être faites au sein de ce qui n'était considéré que comme un réservoir de ressources plus ou moins illimitées. Mais le renversement complet de la perspective est tout aussi à craindre, celui qui attribue à la nature sauvage muette – et donc à ses porte-parole humains au nom de la connaissance révélée de ses "lois" et de ses impératifs – un poids supérieur à celui des agents humains et de leur nature domestique. Des loups, armés d'exemplaires de la Convention de Berne et dont le régime alimentaire estival est constitué en majorité de brebis ou de veaux, sont-ils vraiment plus sauvages que des herbivores choisissant leur menu entre les dizaines d'espèces d'herbes et d'arbustes que leur offrent les parcours montagnards, que leurs préférences changeantes façonnent année après année ? Le sort des uns et des autres, comme des territoires qu'ils fréquentent, ne peut être que de notre choix, consenti après un débat public sans hiérarchie, et non imposé par une quelconque destinée manifeste reposant sur une douteuse prédominance de la nature naturelle ou humaine. Ces deux natures sont inextricablement mêlées et leur opposition renouvelée ne peut que nous rendre successivement aveugles à nos responsabilités vis-à-vis de leur inéluctable conjonction.

 

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf

 

27/09/2011

Victoire pour le loup ! Un collectif d'associations obtient l’arrêt des battues dans les Alpes-Maritimes

loup,jura,prédateursVictoire pour le loup ! Un collectif d'associations obtient l’arrêt des battues dans les Alpes-Maritimes

 

Le Tribunal administratif de Nice vient, à la demande de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), France Nature Environnement et Ferus, de suspendre aujourd'hui les arrêtés des 13 et 20 septembre 2013 pris en toute illégalité par le Préfet des Alpes-Maritimes. Ces arrêtés autorisaient l'abattage de loups dans le cadre d’une battue au « gibier », sur les secteurs concernés par les tirs de « prélèvement ».

Lire la suite

Télécharger la brochure: « Loup : pour en finir avec les contre-vérités sur le pastoralisme et sur la chasse »

 

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Méchants, les loups ?

 

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

10/08/2011

Faire des enfants tue la planète

Pour qu’il y ait une vie

avant la mort !

 

par Michel Tarrier

 

« L'Homme s'obstine à inventer l'enfer dans un monde paradisiaque. » (Jacques Massacrier).

 

-      Cette vie vaut-elle la peine d’être vécue et transmise ?

-      Y’a-t-il vraiment une vie avant la mort ? Laquelle ? Celle-là ?

-      Naître est-il dans l’intérêt de l’enfant ?

 

Ce ne sont pas des questions métaphysiques, mais tout au contraire bel et bien terre à terre.

 

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Surpopulation : la vraie vérité qui dérange.

 

Aujourd’hui, la Somalie se meurt en grande partie du fait que ce pays qui ne comptait que 2,3 millions d'habitants en 1950 est désormais atteint d’une excroissance démographique et explosive avec 9,6 millions (6,26 enfants par femme !).

 

Réduisons-nous, incitons partout à des familles restreintes !

Sachant qu’un enfant du premier monde coûte et gaspille plus que dix enfants des pays du Sud, les Occidentaux devront-il engendrer jusqu’à l’absurde surnuméraire pour sauver des caisses de retraites qui, potentiellement, sont déjà en banqueroute ?

Les Pays du Sud doivent-ils continuer à surpeupler des terres occises où un milliard de gens sont en sous-nutrition, alors que les écoréfugiés n’ont pas de statut et ne seront jamais les bienvenus dans les nations nanties ?

 

L'Humanité vit à crédit et consomme 1,5 planète par an, soit bien plus que ce que la Terre est en capacité de lui offrir.

Selon Global Footprint Network, le jour du dépassement  (Earth Overshoot Day) qui avance chaque année était le 21 août en 2011.

La surconsommation des pays riches est responsable de cette empreinte écologique insoutenable.

Pour continuer ainsi, Il faudra 2 planètes Terre d'ici 2030.

 

En augmentant de 4 milliards, la population planétaire a triplé depuis 1950.

Nous avons toutes les preuves que la planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de terriens en 2050 ou 17 milliards en 2100.

Nous feignons d’ignorer la finitude d’un monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche.

 

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Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable.

Posséder une famille nombreuse n’est-il pas un délit environnemental, une grave atteinte à la planète et à l’avenir commun ?

Pour un ami de la Terre, toute abstinence à la procréation humaine, toute pénurie des naissances sont reçues comme de bonnes nouvelles.

Sans peur ni reproche du métissage, le renouvellement des générations des pays développés devra se faire par les immigrants. Juste retour des choses pour nous qui avons colonisé, génocidé, écocidé, pillé, et qui continuons à le faire !

 

Mais si vous estimez que nous n’avons aucune responsabilité ni vis-à-vis des 12 millions d’enfants qui meurent chaque année avant d’atteindre leur cinquième anniversaire, ni à l’endroit des espèces végétales et animales qui disparaissent à la vitesse grand V, que notre reproduction n’est pas excessive ou en tout cas acquittée de telles accusations, alors oui, faites encore et encore des enfants. Mais faites vite car plus le temps passe et plus leur vie sera invivable !

 

6 milliards tout juste hier :

http://www.youtube.com/watch?v=8Xe4dEcJgXg

 

7 milliards tout juste aujourd’hui :

http://www.youtube.com/watch?v=sc4HxPxNrZ0&

 

Invasif lui-même, l’égoïste Homo sapiens moderne ne tolère pas les autres espèces :

http://www.dailymotion.com/video/xfiosy_le-dieu-et-l-etra...

 

"En 1950, nous pensions pouvoir faire reverdir les déserts.En 2050, nous aurons réussi à désertifier la Terre entière."

 

Faire des enfants tue, tue la Planète.

Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre.

Tout pacte écologique devrait sous-tendre l’idée d’un pacte antinataliste.

Si on aime les enfants, il suffit de ne pas en faire !

Vous êtes écologiquement moins coupable en élevant un petit chat ou un gros chien qu’en faisant un enfant !

 

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FAIRE DES ENFANTS TUE LA PLANÈTE,

Éloge de la dénatalité

Michel Tarrier, Éditions LME, 180 pages

Nouvelle édition complétée et actualisée

Le seul ouvrage de référence pour lutter contre la dangereuse idéologie de la reproduction qui surpeuple la Terre.

 

http://www.amazon.fr/Enfants-Tue-Planete-Tarrier-Michel/dp/2360260197

 

*Notez donc les dates d'épuisement des richesses exploitables au rythme actuel de consommation : 2021 : fin de l'argent / 2025 : fin de l'or et du zinc / 2028 : fin de l'étain / 2030 : fin du plomb / 2039 : fin du cuivre / 2040 : fin de l'uranium / 2048 : fin du nickel / 2050 : fin du pétrole (on va rigoler !) / 2064 : fin du platine / 2072 : fin du gaz naturel / 2087 : fin du fer / 2120 : fin du cobalt / 2139 : fin de l'aluminium / 2158 : fin du charbon… (Source : Magazine Science et Vie hors série n° 243 de juin 2008 : Construire un monde durable.)

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Afin de contribuer au respect de l'environnement, régler votre chauffage sur 13°C la nuit.

 

Population mondiale actuelle et perspectives.

Le livre noir de LA CHASSE

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Massacres & abus de pouvoir

 

par Pierre Athanaze

 

En fin d'article : Ajout du 22 décembre 2018

 

Voici des révélations inédites sur le lobby chasse en France : son organisation anti-démocratique, son manque de transparence, son financement inéquitable, l’appui de l’écrasante majorité des politiques, leurs mensonges aux protecteurs de la nature, les lois faites sur mesure pour les chasseurs, l’inertie face aux accidents mortels, l’incitation par les ministres au prosélytisme de la chasse dans les écoles… tout est décrypté dans cet ouvrage courageux : c’est une véritable bombe au pays des cartouches !

 

La France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’espèces chassables (90), le plus grand nombre de chasseurs (1,2 millions), mais cela ne suffit pas. Des animaux vulnérables sont abattus en toute légalité jusqu’au cœur des Réserves naturelles. Quant au braconnage, c’est un sport national qui reçoit la bénédiction des responsables politiques. Le mépris des lois, les exactions et les brutalités des chasseurs en France sont légion. Sur tout le territoire, les chasseurs laissent des cadavres éventrés d’animaux dans la nature sans souci des épidémies. Partout, ils dressent des pièges non sélectifs dans lesquels agonisent des espèces protégées, des chiens et des chats. La corporation des chasseurs s’oppose violemment aux scientifiques et aux écologistes, les menaces de mort et les dérapages sont fréquents. Le mythe du brave papy chasseur qui ramène un lapin à sa famille cache mal les réalités du terrain…

 

Extraits de documents administratifs et témoignages de scientifiques à l’appui, l’ouvrage aborde tous ces sujets que l’auteur a suivis de près, dans un livre sans concession, mais dont chaque fait évoqué est véridique et vérifiable. Ce livre non seulement les dévoile, mais explique pourquoi de tels scandales sont possibles - et courants - dans notre pays. En France, la chasse est un État dans l’État…

 

L’auteur, Pierre Athanaze (Président de l’ASPAS), forestier de métier, a suivi un long parcours de bénévole dans le monde des associations de protection de la nature. Il a été membre du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage et administrateur de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage pendant 10 ans. Il connaît parfaitement ce dossier dont il suit les évolutions législatives et réglementaires depuis les dernières décennies.

 

En vente :

 

● Jusqu'au 31/08/2011 par souscription (en pièce jointe), au prix réduit de 16,80 €  (+ 4,50 € de frais de port pour 1 exemplaire, 6 € pour 2 exemplaires et +). Votre commande vous parviendra dès la parution du livre "Le livre noir de la chasse", 336 pages, prévue pour septembre 2011.

 

● à partir de septembre 2011, sur le catalogue de l'ASPAS, au prix public de 21 € (+ frais de port).

 

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Association pour la Protection des Animaux Sauvages - www.aspas-nature.org

Membre du Bureau Européen de l’Environnement - Bruxelles

B.P. 505 - 26401 CREST Cedex - France

Tel. 04 75 25 10 00 - Fax. 04 75 76 77 58 - info@aspas-nature.org

Association reconnue d’utilité publique par arrêté préfectoral du 11 décembre 2008

(JORF n°0067 du 20/03/09)

Association 100% indépendante

 

Ajout du 22 décembre 2018

 

Pas une semaine ne passe sans que la France annonce un nouvel accident de chasse. De l'erreur de jugement au tir raté, on fait le point.

 

Le 16 septembre à Clans :

Un homme a basculé dans un ravin sur le secteur de la chapelle Saint-Jean, à Clans dans les Alpes-Maritimes, chutant d’une hauteur de près de 150 mètres. Cet habitant du village, âgé de 57 ans, a trouvé la mort alors qu’il participait à une partie de chasse.

 

Le 17 septembre à Luçon :

Un garçon de treize ans est mort d'un coup de fusil en pleine tête, tiré par son grand-père, le dimanche 17 septembre au cours d'un accident de chasse près de Luçon en Vendée. Il a été victime d'un tir alors qu'il ramassait un volatile.

Le 17 septembre à Collobrières :

Un homme et son fils de 12 ans ont été touchés par le tir d'un autre chasseur le dimanche 17 septembre à Collobrières dans le Var. Le tireur a pour l'instant expliqué qu'il visait un chevreuil. Une enquête est ouverte.

Le 2 octobre à Seillons source d'Argens :

Un chasseur âgé de 30 ans, en action de chasse lundi 2 octobre vers 19h30 à Seillons-Source-d'Argens, aurait tiré sur ce qu'il croyait être un sanglier. Mais sa cible était un homme originaire de Saint-Maximin est décédé.

Le 8 octobre à Marchiennes :

Une promeneuse a été blessé par des tirs de plombs dans la forêt de Marchiennes, dans le nord de la France, le dimanche 8 octobre.

Le 14 octobre à Taussac :

Une sexagénaire est décédée après avoir été la cible d'un tir d'un chasseur, alors qu'elle se trouvait dans son jardin à Taussac, dans l'Aveyron, samedi 14 octobre. L'homme aurait tiré à travers une haie, pensant apercevoir un cerf.

Le 21 octobre à Saint-Romain-Lachalm :

Un homme de 23 ans, présent lors d'une battue de sanglier, le samedi 21 octobre à Saint-Romain-Lachalm en Haute-Loire, a été grièvement blessé à la cuisse.

Le 28 octobre à Sainte-Marguerite-de-Carrouges :

Alors qu'il circulait sur une route départementale de Sainte-Marguerite-de-Carrouges dans l'Orne, un automobiliste de 57 ans a été blessé à la mâchoire par des tirs lors d'une battue.

Le 28 octobre à Bordeaux :

La passagère d'une voiture circulant sur l'A89, près de Bordeaux, a été légèrement blessé par une balle perdue qui avait traversé l’habitacle du véhicule.



Le 29 octobre à Châtillon-en-Diois :

Un chasseur de 74 ans a été touché d'une balle mortelle tirée par l'un de ses compagnons de chasse, lors d'une battue aux sangliers dans la Drôme, à Châtillon-en-Diois.



Le 29 octobre à Sigoyer :

Le jeune homme chassait en groupe ce dimanche 29 octobre entre 13h et 14h, dans un secteur isolé de la commune de Sigoyer, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le chasseur s'est blessé à l'orteil lors d'un tir accidentel.



Le 29 octobre à Plouescat :

Un homme de 52 ans qui jardinait dans sa serre a été blessé après avoir reçu 14 plombs de fusil de chasse, à Plouescat, dans le Finistère.



Le 3 décembre à Gassin :

Un chasseur a perdu la vie ce dimanche matin à Gassin dans la colline des Patapans, au-dessus du golf. L’homme âgé de 72 ans participait à une battue, quand il a été touché au cou, peu après 11 heures, par une balle tirée par l’un des chasseurs.



Le 7 décembre à Riboux :

 

Un chasseur a chuté dans une zone particulièrement difficile d'accès ce jeudi 7 décembre vers midi à Riboux, l'une des plus petites communes du Var située à l'Ouest du département.



Le 9 décembre à Montaren-Saint-Médiers :

Un chasseur de 47 ans a été tué par un autre chasseur samedi à Montaren-Saint-Médiers, dans leGard, lors d'une battue au sanglier, et un homme qui chassait dans le même secteur a été retrouvé mort noyé.



Le 16 décembre à Taulignan :

Un randonneur de 50 ans a trouvé la mort à Taulignan, dans la Drôme. Le quinquagénaire a été atteint par le tir d'un chasseur. L'accident s'est déroulé aux alentours de 15h30.

 

05/07/2011

MÉTALDEX défend la qualité des eaux comtoises

MÉTALDEX défend la qualité des eaux comtoises

 

Collaboration originale entre universités, entreprises et collectivités, le projet METALDEX met en œuvre en Franche-Comté une série de mesures concrètes destinées à réduire l'impact de la pollution industrielle sur la qualité de l'eau.

Le programme est ambitieux et l'enjeu d'importance dans une région fortement industrielle, particulièrement concernée par les rejets de métaux lourds.

 

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Vallée de l'Ognon à Cussey


Au problème posé par la pollution de l'eau, la réponse doit être collective et transdisciplinaire. C'est partant de ce postulat que s'est monté en 2009 et pour quatre ans le projet MÉTALDEX, associant dans une même réflexion des universitaires, des industriels et des collectivités locales. Le projet est piloté par le laboratoire Chrono-environnement de l'Université de Franche-Comté, fort de compétences en chimie environnementale, ingénierie des eaux, chimie verte, biologie environnementale et hydrobiologie.

 

Son expertise multidisciplinaire est renforcée par les apports scientifiques de deux instituts européens travaillant sur les mêmes problématiques environnementales : le G. Ronzoni Institute de Milan en Italie et le PROTMED Institute de Bucarest en Roumanie. Mis en place à l'initiative de l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, MÉTALDEX bénéficie du soutien de la Région Franche-Comté et du CNRS. Il associe à ses recherches cinq partenaires industriels comtois : ZINDEL INDUSTRIE à Devecey (25), SILAC INDUSTRIE à Champlitte (70), ÉLECTROLYSE ABBAYE D'ACEY à Vitreux (39), PAPETERIE DU DOUBS à Novillars (25) et CŒUR D'OR à Maîche (25).

 

Pollutions métallique, minérale, organique en baisse


Afin de répondre aux normes environnementales en vigueur aux plans national et européen, le projet a pour objectifs principaux : la réduction des rejets industriels ; l'optimisation des stations industrielles et urbaines de décontamination ; l'évaluation de l'impact environnemental et sanitaire du rejet comme du traitement des substances jugées toxiques.

 

Bioessais écotoxicologiques, technologies innovantes ou bioprocédés de fabrication, les techniques issues de la recherche sont mises en application sur site industriel et génèrent l'embauche en entreprise de jeunes chercheurs universitaires. « Les résultats sont prometteurs puisqu'à mi-parcours du programme, les flux polluants émis par les entreprises en direction des cours d'eau ont notablement diminué », affirme Grégorio Crini, responsable du projet au laboratoire Chronoenvironnement. « Les mesures effectuées révèlent une présence moindre de métaux (cuivre, nickel, zinc...), de minéraux (sels) ou de substances organiques dans le Doubs, le Salon, le ruisseau des Charmes ou l'Ognon »


Contact : Grégorio Crini - Laboratoire Chrono-environnement Université de Franche-Comté//CNRS.

Tél. (0033/0) 3 81 66 57 01 - gregorio.crini@univ-fcomte.fr

 

Source :

En direct, journal de la recherche et du transfert de l'Arc jurassien, n° 37 juillet-août 2011. Université de Franche-Comté Ed.

25/06/2011

Sortir du nucléaire

logo-sdn.gifLa sortie du nucléaire marque des points

 

 (Dernière mise à jour 05/01/2014)

 

Ces dernières semaines voient la sortie du nucléaire progresser en Europe. La Suisse a décidé de sortir en 2034, l’Allemagne en 2022, les Italiens ont refusé la relance du nucléaire par référendum. Même en France, bastion du nucléaire, des lignes bougent...

 

Allemagne - Le dernier réacteur sera arrêté en 2022 !

Le 30 mai, le ministre de l’Environnement Norbert Röttgen a annoncé formellement que l’Allemagne – la 4e économie mondiale et la première d’Europe - sortira du nucléaire en 2022. Le gouvernement d’Angela Merkel annule donc la loi d’octobre 2010 qui repoussait la sortie jusqu’en 2036. Une semie-victoire pour le mouvement écologiste allemand, qui préconisait un délai de sortie beaucoup plus rapide et restera mobilisé.

 

Allemagne - L’Agence Fédérale de l’Environnement préconisait la sortie du nucléaire dès 2017

Selon une étude publiée en mai 2011 par l’Agence Fédérale de l’Environnement (Umweltbundesamt), intitulée « Réorganisation de la production électrique en Allemagne », une sortie totale du nucléaire à échéance 2017 est possible, sans nuire à l’approvisionnement électrique et sans aller à l’encontre des objectifs de lutte contre le changement climatique.

 

Référendum en Italie - 94% des votants rejettent la relance du nucléaire

Le 13 juin 2011, 25 millions d’Italiens (94% des votants) ont dit "non" à la relance du nucléaire, voulue par Silvio Berlusconi. Ce vote souverain marque un adieu sans doute définitif à l’atome dans la Péninsule.

 

Suisse - La sortie du nucléaire à l’horizon 2034

Le 25 mai 2011, le gouvernement suisse (le Conseil fédéral) a décidé d’engager le pays sur la voie de la sortie du nucléaire, à échéance 2034. Les centrales nucléaires helvètes seront mises à l’arrêt à la fin de leur durée d’exploitation et ne seront pas remplacées. Le 8 juin 2011, les députés du Conseil national ont voté plusieurs motions allant dans le même sens.

 

Japon - 11 gouverneurs pour la réduction ou la suppression des centrales

Selon une étude menée par le quotidien japonais Asahi Shimbun, 11 des 47 gouverneurs des préfectures du Japon ont déclaré que les centrales nucléaires devaient être supprimées ou voir leur nombre diminuer à l’avenir.

 

Japon - Création d’une fondation pour la sortie du nucléaire

Monsieur Son, le président de la Softbank (la plus grande entreprise de téléphones portables du Japon) a annoncé le 20 avril 2011 la création de la "Fondation des énergies naturelles" dont le but est la sortie du nucléaire (1).

 

France - La région Nord-Pas de Calais pour la sortie du nucléaire

Le 14 avril 2011, le conseil régional du Nord-Pas de Calais a adopté une motion prenant position pour la sortie du nucléaire. Dans cette région est implantée la centrale nucléaire de Gravelines, la plus importante d’Europe.

 

France - La région Auvergne demande la sortie du nucléaire

Le 19 avril 2011, le Conseil général d’Auvergne a adopté à la majorité une motion demandant au gouvernement "de décider au plus vite de sortir de la dépendance au nucléaire".

 

France - La ville de Strasbourg demande l’arrêt de la centrale de Fessenheim

Le 15 avril 2011, la Ville de Strasbourg a adopté une motion intitulée "Arrêtons Fessenheim". On ne saurait mieux dire !

 

Pologne - Le programme nucléaire devrait être "ré-examiné" à la lumière de la décision allemande

Le 30 mai 2011, l’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire en 2022. La Pologne, qui avait pourtant confirmé son programme nucléaire après le déclenchement de la catastrophe de Fukushima, déclare devoir "ré-examiner" ses projets nucléaires suite à la décision allemande.

 

La position de l'Église de France sur le traitement des déchets nucléaires

Les catholiques organisaient jeudi soir à Joinville, en Haute-Marne, une rencontre publique sur l’enfouissement de déchets nucléaires sur le site voisin de Bure. Interview de Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes. Voir à ce propos l'article de Sciences et Avenir.

 

Ouvrage de Sezin Topçu, La France nucléaire, l’art de gouverner une technologie contestée, Seuil, 349 p., 21 euros. (Janvier 2014).

Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS, membre du Centre d'étude des mouvements sociaux à l'institut Marcel Mauss - EHESS auteur de La France nucléaire, l'art de gouverner une technologie contestée. au Seuil.

Article offert par Mediapart : Sezin Topçu : « Le nucléaire gouverne par le secret »
Vidéo dans l'article. Pourquoi la société française a-t-elle si bien accepté le nucléaire ? Pour la chercheuse Sezin Topçu, c’est le résultat de stratégies très efficaces : la politique du fait accompli et l’art de gouverner par le secret.

 

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12/06/2011

Relâcher de deux jeunes lynx

Relâcher de deux jeunes lynx

 

(Dernière mise à jour : 30/08/2016)

 

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© P. Raydelet

 

En application de la nouvelle réglementation, le relâcher de certaines espèces (dont le Lynx) est soumis à consultation publique. Le centre ATHENAS a pour projet de relâcher 2 jeunes lynx orphelins suite au braconnage de leurs mères.

Le centre ATHENAS est le seul centre de sauvegarde de France recueillir, soigner et relâcher des lynx.

Le "porter à connaissance" des projets de relâcher d'individus sauvages de certaines espèces (lynx, loup, ours, castor, grand tétras), fait partie des nouvelles dispositions réglementaires. L'Etat doit ensuite fonder son avis sur une synthèse des avis recueillis.

C'est un petit peu la mort d'une politique volontaire de conservation, au bénéfice d'une politique favorisant les factions ayant la meilleure capacité à se mobiliser. Compte tenu du contexte conflictuel entourant les grands prédateurs, il est indispensable qu'ait lieu une forte mobilisation des personnes favorables à des actions de conservations pour ces espèces.

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Syame et Lex © Athenas



Note du 15 juin 2011 :

 

SYAME ET LEX, LES DEUX JEUNES LYNX RELÂCHÉS



Repérés en détresse en novembre et décembre 2010 et capturés dans l’urgence, ces jeunes lynx issus de deux fratries différentes étaient orphelins suite au probable braconnage de leurs mères respectives. Ils ont été élevés durant 6 mois conformément au protocole d’élevage élaboré par le Centre et en application duquel Morissette et Fario ont été réinsérés avec succès en 2008 et 2009.


A l’issue d’une consultation organisée par la DREAL Franche-Comté (5500 avis exprimés : 95% favorables au relâcher, 4% d’opposants, 1% sans opinion), et après avis favorable du CNPN (Conseil National de Protection de la Nature), le Ministère de l’Écologie a accordé l’autorisation de relâcher pour ces deux individus.


Ils ont été remis en liberté le 13 juin : Syame sur la commune des Molunes et Lex sur la commune de Choux. Équipés de colliers avec balises Argos/GPS et balise VHF, ils seront suivis durant une année grâce à un partenariat d’ATHENAS avec l’IRD et le CNRS, ainsi que le soutien financier de l’État (achat des balises), de la région de Franche-Comté (aide au suivi) et de l’UFCS (avance de trésorerie).


Entouré de précautions et de confidentialité afin d’éviter les actes violents d’extrémistes, le double lâcher a été effectué en présence de représentants de la DREAL, de la DDT, de l’ONCFS et de la gendarmerie.

 

Note du 19 août 2011 :
LA TRACE DE LEX, LE MÂLE EST PERDUE.

Depuis le 13 juin, les deux lynx ont été relâchés dans le massif du Jura. On a pu les suivre "à la trace" grâce à leur collier GPS-Argos. Actuellement, la femelle Syame est toujours repérée : elle est passée en Suisse. En revanche, le mâle Lex lui n'a plus donné de signe de vie depuis fin juillet.

 

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Syame © Athenas

 

Un jeune lynx errant du Jura capturé (France 3 15/11/2012)

Depuis un mois, le jeune félin menait la vie dure aux chats sauvages du hameau d'Arinthod. Il était également en danger de mort car orphelin. Capturé lundi,  les bénévoles du centre de soins aux animaux sauvages Athénas sont à son chevet.

 

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Le jeune lynx © Athenas

 

Le 16 octobre, des habitants de Chisséria dans le Jura photographient la bête venant de tuer un petit chat. La photo permet de déterminer que le félin est orphelin et amaigri. En cinq jours, le centre Athénas obtient une dérogation de capture pour sauvetage. La traque peut se poursuivre. Âgé de moins de 25 semaines, le jeune lynx survit en tuant des chats errants.

 

Affaibli, il n'aurait pas survécu à l'hiver jurassien

 

Dans la nuit du 9 au 10 novembre, il tue une petite chèvre coincée dans un enclos à Arinthod. On décide de disposer une cage-piège à l'endroit de la carcasse.

 

Et notre orphe(lynx) est ainsi capturé. Les bénévoles du centre Athénas le découvrent parasité et dénutri, ne pesant que 5,250 kg contre 8 kg habituellement  pour un lynx de son âge. Il n'aurait pas survécu à l'hiver. Il sera conservé au centre pendant six mois avant, logiquement, de pouvoir être relâché.

Vous pouvez dès à présent faire plus ample connaissance avec lui en vous rendant sur le site du centre Athénas.

 

Vers un plan de conservation du lynx

 

Réapparu en France dans les années 70, le lynx n’a jamais bénéficié d’un plan de conservation. Issu des réintroductions suisses, il a colonisé le massif du Jura, y trouvant un biotope favorable. Toutefois, si son aire de présence s’est étendue de façon régulière jusqu’au début des années 2000, elle a commencé à stagner, voire à régresser localement (bulletin n°17 du Réseau lynx, bilan 2008/2010).

Les récents événements concernant la situation du lynx dans le Jura, venant s’ajouter à la régulière surenchère des ennemis des prédateurs complaisamment relayée par une presse locale avide de sensationnel et peu regardante sur ses sources a amené ATHENAS à prendre cette décision.

"Nous avons décidé d’initier une pétition pour la mise en place d’un Plan de conservation pour le lynx. Ce grand prédateur est le seul à ne pas en disposer, or la remise en cause de son statut par les milieux cynégétiques, l’absence d’intérêt de l’Etat pour cette espèce (excepté pour la gestion au coup par coup des déprédations), le fait qu’il soit le bouc émissaire des professionnels de l’élevage ovin mis à mal par le marché mondial et la concurrence néo-zélandaise masquent la fragilité de cette population.

Certains pensent que 150 lynx en France, c’est déjà trop. Nous, nous pensons que l’augmentation du trafic routier, les aménagements limitant et cloisonnant les noyaux de population, le braconnage , qui sournoisement chaque automne liquide des adultes et condamne des progénitures, menacent cette espèce encore fragile".

Pour qu’il bénéficie enfin d’un plan de conservation, il est nécessaire de se mobiliser et de témoigner d’un fort soutien du public à cette initiative en signant une pétition cyber@cteurs actuellement en ligne :

PETITION : POUR UN PLAN DE CONSERVATION DU LYNX BOREAL.

Pour en savoir plus :

Lire le communiqué complet sur le site d’ATHENAS.

Le braconnage des lynx continue (janvier 2014). Voir l'article de ATHENAS.

 

Ajout du 30 août 2016 (d'après Sciences et Avenir n° 835, septembre 2016, p. 54-55).

 LE LYNX : UNE ESPÈCE À SAUVER

Population estimée : 90 individus

Répartition : Massif du Jura

Statut : en danger critique d'extinction

Gilles Moyne, directeur de l'association Athenas, a participé au « relâchage » de quatre jeunes lynx au printemps munis d'une balise Argos en collier. La balise est en effet l'un des moyens de suivre la dernière population de lynx vivant en France. Celle-ci est désormais estimée à 90 individus, tous issus d'animaux de souche slovène relâchés côté Suisse dans les années 1970. Grâce à cette balise, les chercheurs ont aussi pu établir que les femelles vivent sur un territoire de 100 kilomètres carrés quand les mâles en parcourent 800. Ces individus solitaires, fidèles à leur territoire, sont dits cantonnés. L'analyse des poils et des crottes retrouvés le long de chemin parcourus régulièrement par les agents de l'ONCFS permet de distinguer chaque individu, les pièges photographiques les identifiant aussi grâce à des taches de pelage différentes.

Mais bien que les forêts du Jura regorgent de chevreuils et de petits rongeurs dont ils se délectent, ces carnivores sont toujours au bord de l'extinction. La faute aux accidents de la route et surtout aux braconniers. « Ces derniers considèrent les lynx comme des concurrents pour la chasse au chevreuil, dont ils tuent pourtant peu d'individus », dénonce Gilles Moyne. L'hiver 2015 a ainsi été particulièrement meurtrier pour ce félin strictement protégé. Outre Noëlle, 18 autres petits lynx ont été retrouvés abandonnés, signe que leur mère a été tuée. « En six mois, un quart des femelles adultes du Doubs et du Jura a disparu. Si ça continue, dans dix ans, il n'y aura plus de lynx en France » s'alarme Gilles Moyne.

 

 

 

24/05/2011

Éducation à l'environnement et livre jeunesse : Rencontre-débat

Éducation à l'environnement et livre jeunesse : Rencontre-débat

 

Dans le cadre de la 20e édition de la Fête du Livre, la MJC de Palente (Besançon) a organisé une rencontre-débat sur le thème de L'Éducation à l'environnement et le livre jeunesse. Pourquoi et comment éduquer la jeunesse à l'environnement ? Qu'apporte le livre, le documentaire ? Est-ce compatible avec le plaisir de lire ? Certains livres par leur côté alarmiste ne vont-ils pas à l'encontre du but recherché ? Quel citoyen de demain et pour quelle planète ?

 

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MJC_23-05-11_06_Denis-Cheissoux-1.jpgJournaliste infatigable, Denis Cheissoux animait la rencontre. Denis Cheissoux produit depuis des années, deux émissions sur France Inter dont l'une fait aimer les livres pour la jeunesse "l'as-tu lu mon petit loup" et l'autre "CO2 mon amour" apporte un éclairage sur les problèmes environnementaux.

Des débats magistralement orchestrés par cet ardent défenseur de l'écologie qui connaît bien l'univers de la littérature jeunesse puisqu'il est lui-même auteur de l'album "la biodiversité c'est la vie" publié chez Hoëbeke en 2010.

 

 

MJC_23-05-11_09_Isabelle-Péhourticq-1.jpgÀ ses côtés, Isabelle Péhourticq, éditrice du domaine documentaire chez Actes Sud Junior. Isabelle Péhourticq est aussi critique de cinéma documentaire et traductrice de livres. Elle apportait aux débats sa note technique sur les publications pour la jeunesse, présentant notamment la collection "À Petits Pas" qu'elle dirige.

 

 

 

 

MJC_23-05-11_10_Véronique-Corgibet-1.jpgDiplômée en Sciences de l'Éducation, enseignante, puis journaliste et auteur de livres pour la jeunesse, Valérie Corgibet écrit sur des thèmes qui touchent les enfants, comme le divorce, les relations parents/enfants, et aussi sur le thème de l'environnement : "Les Transports à petits pas" chez Actes Sud Junior ou encore "L'Encyclo Verte" chez Casterman.

 

 

 

MJC_23-05-11_14_Sylvie-Meyer-1.jpgÉlue "Europe-Ecologie -Les Verts" au Conseil Régional de Franche-Comté, Sylvie Meyer y est en charge de la vice-présidence Culture -Jeunesse. Passionnée de littérature de jeunesse, elle en a fait un élément essentiel de son enseignement dans le cadre de la formation des professeurs des écoles à l'IUFM de Besançon.

 

 

 

 

MJC_23-05-11_16_Elise-Freudenreich-1.jpgProfesseur des écoles détachée de l'Education Nationale, déléguée environnement de la ligue de l'enseignement de Franche Comté, Élise Freudenreich est responsable pédagogique de la Maison Départementale de l'Environnement, un service du Conseil Général 90, basée à Sermamagny sur le site du Malsaucy (ouvert au grand public aussi).

 

 

 

MJC_23-05-11_17_Thibault-Gladel-1.jpgAccompagnateur en montagne, éducateur à l'environnement, Thibault Gladel est aussi éco-interprète et fin pédagogue, il prend le parti de faire aimer la nature aux enfants avant de leur parler de responsabilité. Pour autant, il participe aussi à l'écriture d'ouvrages sur l'environnement intitulés "Des hommes et des paysages" aux éditions Néo, 5 tomes initiés par les CPIE de la région. Il a fait part de son expérience pédagogique dans l'encadrement des enfants sur le terrain.

 

Le public a réagi en posant des questions variées intéressant tous les thèmes abordés au cours de la discussion. Les auteurs ont ensuite dédicacés leurs différents ouvrages, toujours magnifiquement illustrés et respectant parfaitement les données les plus récentes de l'écologie.

23/05/2011

Biodiesel ou la frite durable

Biodiesel4-logo.jpgLa frite durable

 

À l'Université de Franche-Comté, les étudiants en DUT Chimie conçoivent un nouveau TP qui permettra de fabriquer du biodiesel à partir d'huiles de friture usagées récupérées au restaurant universitaire.

 

Prenez de l'huile, ajoutez-y de l'alcool et de la soude, mélangez, chauffez et vous obtiendrez du biodiesel, de la glycérine et un peu de savon. Bien sûr, les manipulations nécessaires sont un peu plus complexes, mais le principe reste simple. Les étudiants du département Chimie de l'IUT Besançon-Vesoul le découvriront pendant les nouveaux travaux pratiques qui leur seront proposés l'année prochaine. Actuellement, une dizaine d'étudiants en deuxième année de DUT met au point ces TP, sous la supervision d'enseignants et d'agents de maîtrise de l'usine Solvay de Tavaux (39). C'est dans cette entreprise, avec laquelle l'IUT collabore depuis plus de 40 ans, que le protocole utilisé a été élaboré.

 

« Ce nouveau TP remplace un TP devenu obsolète par rapport à ce qui se pratique de nos jours dans l'industrie », explique Rémy Viennet, enseignant au département Chimie. L'objectif est aussi d'utiliser moins de réactifs dangereux et de produire des composés chimiques recyclables et valorisables. Dans cette perspective, la récupération, à des fins pédagogiques, d'une partie des huiles de fritures usagées issues de  la restauration universitaire, est bienvenue, d'autant plus que les services du CROUS doivent en principe en payer le recyclage. Le biodiesel ainsi produit pourrait alimenter les tracteurs qui servent à l'entretien des espaces verts ou une cuve à fioul pour le chauffage. Quant à la glycérine produite lors de la réaction, l'usine Solvay se charge de son traitement.

 

Biodiesel3-1.jpg

 

Ce projet a reçu le label Année internationale de la chimie (AIC) pour son intérêt pédagogique et parce qu'il véhicule l'image d'une chimie "verte".

 

Différentes qualités de biodiesel produites à partir d'huiles plus ou moins usagées. Si la couleur change, les propriétés du biocarburant restent les mêmes.

 

Biodiesel2-1.jpg

 

Source : Tout l'Ufc, magazine de l'Université de Franche-Comté, avril-juin 2011, n° 147.

20/05/2011

La dioxine à l’épreuve du sang dans l'agglomération bisontine

Les concentrations sanguines en dioxines et PCBs sont plus élevées chez les personnes atteintes de lymphome malin non hodgkinien, à proximité de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Besançon

 

Article scientifique paru dans la revue Environment International[1],

janvier 2011

 

par Jean-François Viel

Professeur de santé publique

à la faculté de médecine de Besançon

 

Par le terme générique "dioxines", on désigne les polychlorodibenzo-p-dioxines (dioxines) et les polychlorodibenzofuranes (furanes) qui appartiennent à la famille des hydrocarbures aromatiques polyclycliques chlorés. Il existe un très grand nombre de congénères dont deux, le 2,3,7,8-T4CDD (dioxine de Seveso) et le 2,3,4,7,8-P5CDF, sont considérés par le Centre International de Recherche contre le Cancer (OMS) comme cancérigènes pour l’homme. Jusqu'à un passé récent la principale source de rejet de dioxines dans l’environnement était constituée des usines d’incinération d’ordures ménagères.

Des travaux scientifiques préalables autour de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Besançon[2],confortaient tous l’hypothèse d’une association entre l’exposition environnementale aux dioxines émises par l’activité ancienne de l’usine et la survenue d’une forme de cancer du système lymphatique (lymphome malin non hodgkinien - LMNH)[3]. Mais il restait à mesurer de la façon la plus objective et précise possible l'exposition des riverains aux dioxines.

C'est le principal apport de cette nouvelle étude basée sur le dosage sanguin de ces polluants, reflétant une exposition cumulée et évitant le recours à des marqueurs indirects (tels que des mesures dans l'environnement). L'objectif était donc de comparer la concentration sanguine de produits organochlorés (dioxines, furanes et polychlorobiphényles - PCBs) chez des patients atteints de LMNH et chez des témoins.

L'étude a mobilisé une équipe interdisciplinaire (épidémiologistes, hématologues et biologistes) et a bénéficié d'un financement du Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé (dans le cadre d’un Programme Hospitalier de Recherche Clinique).

Pendant la période 2003-2005, 53 cas de LMNH résidant dans l'un des 3 cantons situés sous le panache de l'incinérateur ont été diagnostiqués. Le dosage de composés organochlorés réclamant un volume sanguin relativement important (150 ml), seuls 34 cas ont pu être prélevés.

 

La carte ci-dessous représente la modélisation des retombées atmosphériques de dioxines et la localisation des prélèvements de sol autour de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Besançon. Cette modélisation des retombées de dioxines au sol, avec un aspect en "ailes de libellule", montre clairement que l’exposition aérienne aux dioxines n’est pas identique en tout endroit de l’agglomération bisontine.

 

Modélisation des retombées atmosphériques de dioxines-2 .jpg

Retombées atmosphériques de dioxines provenant

de l'usine d'incinération bisontine

 

 

Ils ont été comparés à 34 témoins, de même âge et de même sexe. Les caractéristiques sociodémographiques et les habitudes alimentaires étaient identiques entre les deux groupes. Aucun participant n'avait travaillé dans un secteur d'activité considéré comme particulièrement exposant aux dioxines.

Bien que portant sur des échantillons de taille modérée (induite par la spécificité de la source d'exposition), les concentrations moyennes en composés organochlorés sont toutes statistiquement supérieures chez les cas de LMNH par rapport aux témoins. Les concentrations moyennes en dioxines et furanes chez ces derniers apparaissent identiques à celles observées dans la population générale française[4].

 

Concentrations moyennes

 Cas

 Témoins

Dioxines (1)

 13,39

 8,73

 Furanes (1)

 9,44

 6,27

 PCB "dioxin like"(1)

 33,13

 20,10

 PCB non "dioxin like"(2)

541,30

 335,5

(1) pg OMS1998-TEQ/g lipide (2) ng/g lipide

 

Cette étude confirme donc l'association entre l’exposition environnementale aux polluants organochlorés et la survenue de lymphomes malins non hodgkiniens à proximité d'un incinérateur d'ordures ménagères.

 


[1] Viel JF, Floret N, Deconinck E, Focant JF, De Pauw E, Cahn JY. Increased risk of non-Hodgkin lymphoma and serum organochlorine concentrations among neighbors of a municipal solid waste incinerator. Environ Int 2010 ; 37:449-453.

[2] Viel JF, Arveux P, Baverel J , Cahn JY. Soft–tissue sarcoma and non-Hodgkin’s lymphoma clusters around a municipal solid waste incinerator with high dioxin emission levels. Am J Epidemiol 2000;152:13-19.

Floret N, Mauny F, Challier B, Arveux P, Cahn JY, Viel JF. Dioxin emissions from a solid waste incinerator and risk of non-Hodgkin lymphoma. Epidemiology 2003;14:392-398.

Floret N, Viel J-F, Lucot E, Dudermel P-M, Cahn J-Y, Badot P-M, Mauny F. Dispersion modeling as a dioxin exposure indicator in the vicinity of a municipal solid waste incinerator : a validation study. Environ Sci Technol 2006;40:2149-2155.

[3] Tumeur maligne se développant dans les ganglions et parfois dans différents organes (rate, foie, etc.).

[4] Étude d’imprégnation par les dioxines des populations vivant à proximité d’usines d’incinération d’ordures ménagères - Rapport d’étude, InVS, 2009.

 

Pour en savoir plus :

 

http://www.invs.sante.fr/publications/2009/impregnation_d...

 

Contacts :

Professeur Jean-François Viel, épidémiologiste

UMR CNRS n° 6249 Chrono-Environnement

UFR Médecine & Pharmacie, Besançon

Téléphone : 03 81 21 87 34

E-Mail : jean-francois.viel@univ-fcomte.fr

 

Anne Vignot, chargée de communication

UMR CNRS n° 6249 Chrono-Environnement

UFR Sciences & Techniques, Besançon

Téléphone : 06 84 60 57 53

E-Mail : anne.vignot@univ-fcomte.fr

 

15/05/2011

Mort des abeilles : cocktail mortel du Gaucho et du champignon Nosema cerenae

La conjonction d'un agent infectieux et d'un insecticide serait la cause de la mortalité des abeilles.

Lire la suite

10/05/2011

OGM : de la toxine Bt retrouvée dans le sang de femmes enceintes et de leurs fœtus au Québec

OGM : de la toxine Bt retrouvée dans le sang de femmes enceintes et de leurs fœtus au Québec

 

D'après Greenpeace, une étude indépendante réalisée à Sherbrooke auprès de femmes enceintes, de leurs fœtus et de femmes non enceintes révèle la présence de résidus de pesticides issus d’aliments transgéniques dans le sang de chacun de ces groupes. Des résidus de glyphosate et de glufosinate (herbicides couramment utilisés lors de la culture de certaines plantes génétiquement modifiées) ont également été retrouvés.

 

 

Une étude scientifique publiée en avril par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke au Canada, fait état de résultats inédits jusqu’ici.


Les auteurs concluent à la nécessité de poursuivre les analyses d’impact des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur les humains. Professeur-chercheur au département de gynécologie-obstétrique de la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, Aziz Aris s’intéresse particulièrement à la toxicité d’origine environnementale sur les fœtus et les mères. Or, dit-il, l’impact des OGM a été abondamment testé sur les animaux, mais jamais sur les humains. C’est la première fois que la présence de résidus de pesticides d’OGM dans le sang des femmes est démontrée. Ces femmes et leur conjoint, étant citadins et n’ayant jamais travaillé au contact de pesticides, ces résultats résulteraient donc principalement de leur alimentation.


Les résultats de l’étude, financée par un fonds québécois de recherche en santé, seront publiés dans la revue scientifique américaine Reproductive Toxicology.


Environ 70% du maïs au Québec est génétiquement modifié (OGM) et inclut la toxine Bt.

 

Cette étude scientifique indépendante confirme les pires craintes de Greenpeace sur le manque de rigueur, d’indépendance et de transparence des études menées par les entreprises de biotechnologies.


Comme les autorités gouvernementales canadiennes refusent toujours d’appliquer le principe de précaution, les citoyens sont traités comme des cobayes par le gouvernement fédéral. Au Canada comme en Europe, les OGM sont toujours approuvés sans études sérieuses et indépendantes. Il est temps de sortir de l’obscurantisme !


Combien d’études scientifiques indépendantes seront nécessaires pour que les autorités gouvernementales exigent des entreprises de biotechnologies des preuves de l’innocuité des OGM ?

03/05/2011

Les chasseurs embusqués derrière les parlementaires

Les chasseurs embusqués derrière les parlementaires

 

La puce de la semaine (Charlie-Hebdo 17/05/2011)hebdo 17/05/2011)

 

France Nature Environnement, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, la Ligue ROC et la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH) dénoncent les revendications de certains députés, qui se font les porte-parole des chasseurs les plus extrémistes. Les amendements déposés en vue des débats sont révélateurs de la façon dont une minorité bien organisée parvient à influencer le législateur en faisant fi de l’intérêt général !

 

Pour les quatre associations : « Une sixième loi chasse en dix ans, est-ce vraiment raisonnable ? C'est un sujet récurrent au Parlement, comme si ce thème était l'un des principaux problèmes de la France! La chasse aux voix des chasseurs est ouverte, ne semble connaître aucune limite et, à un an d'échéances électorales majeures, des députés semblent disposés à une reddition complète, à rendre les armes face à celles des chasseurs. Il est bien loin le temps de la table ronde chasse, mise en place par le président de la République, qui n'aura duré que deux ans !»

 

Tirer de nuit, niche fiscale contre nichoirs… Tout est possible quand on a un fusil ! La liste d'amendements, étrangement de nature réglementaire et non législative, est irresponsable au regard de notre droit, de l'état de la biodiversité et du respect de l'animal. Prévert en contracterait une jaunisse face à un tel inventaire.

 

Dispositions déjà intégrées dans le texte :

 

l'autorisation de la chasse de nuit en Vendée ? Cette pratique, non traditionnelle dans ce département, est contestée par nombre de maires du Marais-Poitevin mais aussi de chasseurs responsables en raison de son impact attendu sur les oiseaux d'eau.

 

L'exonération, pour les installations de chasse (tonnes, huttes), de la taxe foncière sur les propriétés non bâties alors que le revenu marchand qui peut en être tiré est très conséquent (une hutte peut se louer 200 euros la nuit, et être vendue 150 000 euros !).

 

Amendements examinés :

 

Autoriser la chasse d'oiseaux en temps de neige, période pendant laquelle ces dernières, plus visibles, se battent déjà pour leur survie.

 

Banalisation de la chasse dans les cœurs mêmes des parcs nationaux ou dans les aires protégées, en contradiction potentielle avec les objectifs environnementaux assignés à ces espaces.

 

Nouveaux outils à disposition des chasseurs pour éliminer les corvidés : tirs quasiment toute l'année, cages, pièges… L'arsenal pour se débarrasser des corvidés est pourtant déjà bien fourni !

 

— Il est scandaleux de revendiquer l'usage des balles de plomb pour la chasse des "nuisibles" dans les zones humide, alors même que le plomb est hautement toxique. Si cet amendement était adopté il le serait en contradiction totale avec l'accord international AEWA (Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie).

 

Pour les quatre associations : « Reconnaître les chasseurs comme des acteurs majeurs de la gestion de la biodiversité dans ces conditions ? Ça confine au cynisme, au vu de ces revendications affichées. »

 

France Nature Environnement, la Ligue ROC, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et la Fondation pour la Nature et l'Homme.

 

www.lpo.fr

 

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02/05/2011

Massif de la Serre : Extension carrières Bouygues–Pernot

Massif de la Serre :

Extension carrières Bouygues–Pernot

 

Déjà évoquées l'an dernier (voir article dans ce même blog), les menaces d'extension de la carrière Bouygues - Pernot à Moissey se précisent, amputant une nouvelle fois le massif de la Serre, dont chacun connaît l'originalité géologique, les richesses écologiques, floristiques et faunistiques.

Le préfet prévoit, non pas une réelle prise en compte de l'environnement... mais de demander des dérogations pour destructions de toutes les espèces protégées (espèces menacées de disparition) concernées par ce projet d'extension, afin de pouvoir autoriser la poursuite de l'exploitation !!!

 

Avez vous signé les pétitions ?

L'enquête publique est en cours... jusqu'au 20 mai.

Faites suivre...

 

Vous pouvez participer à l'action « Massif de la Serre », préservons la biodiversité ! à cette adresse :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/presentation.php...

Cyber acteurs vous permet de signer ses cyber_actions à cette adresse :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions

Retrouvez nous aussi sur facebook http://www.facebook.com/pages/Cyber-Acteurs/103522517943

 

Cyber action mise en ligne le 29/04/2011 , proposée par : CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante.

 

Elle sera envoyée à : Ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Préfet de la Région Franche Comté, Préfet du Jura, Sous préfet de Dole, les membres de la commission d’enquête publique

 

Plus de 7000 personnes avaient cosigné « L’appel de la forêt, agir pour la biodiversité » lancé le 18 juin 2010 par France Nature Environnement et ses associations locales fédérées (CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante) pour défendre le massif de la Serre dans le Jura.

 

Explicatif


Bouygues s’entête à vouloir exploiter une carrière au cœur du site Natura 2000 !

 

Ce massif forestier, site Natura 2000 FR4301318, est aujourd’hui à nouveau menacé par un projet de carrière. Si la mobilisation avait portée ses fruits avec le rejet du dossier (pour la cinquième fois !) en août 2010, le groupe Bouygues s’obstine…

 

À la veille de quitter ses fonctions dans le Jura, Mme LE MOUEL a signé le 28 mars 2011 un arrêté préfectoral prescrivant une enquête publique du mardi 19 avril au vendredi 20 mai 2011 sur la demande d'autorisation présentée par la Société des carrières de Moissey pour l'exploitation d'une carrière de roches éruptives au cœur du massif de la Serre.

 

Les enjeux environnementaux, enjeux sur les habitats et les espèces protégées, sont déterminants comme en témoignent les avis réservés formulés par l’autorité environnementale dans le cadre de la procédure ICPE (Avis du 30 mars 2011, format PDF - 719.5 ko) comme dans le cadre de la demande défrichement (avis du 18 mars 2010) ou encore par la « Commission Faune » du Conseil National de Protection de la Nature (avis du 26 janvier 2010 ref. 10/005).

 

Ce projet impacterait 59 espèces animales ou végétales protégées, dont plusieurs d’intérêt communautaire. Leurs habitats sont pour la plupart protégés également.

 

Agissons pour la biodiversité

 

Aucune des conditions préalables à l’obtention d’une dérogation prévues par le code de l'environnement (article L411) n’est satisfaite : l'intérêt public majeur du projet n’est pas démontré, il existe des solutions d’approvisionnement du Jura en granulat ayant un impact moindre et il parait indiscutable que le projet porterait atteinte à l'état de conservation des espèces concernées.

 

C’est pourquoi élus locaux, responsables associatifs, Vttistes, randonneurs, mycologues, botanistes, ornithologues, amis de la Serre, riverains, sont à nouveau mobilisés pour préserver l’intégrité du massif.

 

CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante.

15/04/2011

Mortalité des poissons dans le Doubs

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliardMortalité des poissons dans le Doubs

La maladie s'étend sur le pays de Montbéliard et ne touche pas que les salmonidés

 

par Patrice MALAVAUX,

Garde-Pêche AAPPMA "La Franco-Suisse"

 

Voir la vidéo de Patrice Malavaux

Voir également une vidéo qui date de… 1973 et dénonçant la pollution du Doubs.

En février 2014, ça continue encore et encore : voir l'émission de France 3 Franche-Comté !

 

Quand j'ai signé à la Franco-Suisse pour être garde-pêche, je ne pensais pas que je finirais croque-mort. J'espère que vous avez passé une bonne journée car moi, je l'ai passée à ramasser des cadavres de poissons.

 

Ce matin sur le troncon Le Plain à la Sauçotte côté suisse j'ai ramassé une quinzaine de poissons dont 1/3 de truites et 2/3 d'ombres. Je n'ai plus envie de les compter précisément ni de les mesurer, les photos parlent d'elles-mêmes.

 

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Hécatombe d'ombres et de truites

(Cliché Patrice Malavaux)

 

Côté malades, j'ai aussi abandonné l'idée de les compter, je dirai qu'il y en a au moins 1 tous les 50 mètres en moyenne. 6 malades sur la même photo dans le bras mort de la Sauçotte :

 

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(Cliché Patrice Malavaux)

 

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(Cliché Patrice Malavaux)

 

 Cet après-midi, côté français entre la Verrerie et Moulin Jeannottat, même constat désolant : un mort et un malade sur la même photo :

 

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(Cliché Patrice Malavaux)

 

Je vais devancer les plus perspicaces d'entre vous qui vont inévitablement me dire que c'est normal car les ombres viennent de frayer. Oui, mais les truites ? Si elles ne sont pas remises de la fraie 3 ou 4 mois après, il y a peut-être un souci, à moins que ce ne soit une souche nouvelle de truites qui frayent en même temps que les ombres !

 

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Ombre rongé par la mycose causée certainement par des Saprolégniacées

(Cliché Patrice Malavaux)

 

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Truite rongée par la mycose causée certainement par des Saprolégniacées

(Cliché Patrice Malavaux)

 

À l'approche de la réunion SCT du 14 avril, prévoyez une courte cérémonie au cours de laquelle je remettrai personnellement un échantillon de ma pêche du jour à M. Gaudot qui aura l'amabilité de faire remonter le tout à Mme la Directrice de la DDT. La triste réalité du terrain ne doit pas rester que sur les bords du Doubs...

 

Cordialement,

 

Patrice MALAVAUX,

Garde-Pêche AAPPMA "La Franco-Suisse"

 

 Autres clichés désolants dans le Pays de Montbéliard :

 

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Brochet touché au museau

 

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Chevesne atteint

 

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Ombre malade

 

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Ombres malades

 

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Truite littéralement disséquée

 

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Ombres et truites malades

 

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Truites malades

 

La Télévision Suisse Romande rapproche de cette mycose à Saprolégniales qui affecte la faune piscicole dans notre région de la pollution des rivières proches par les munitions entreposées dans le gouffre de Jardel après la première guerre mondiale :

http://www.pleinair.net/detail_48_46087-L-inquiétant-repo...

 

Le 16 juin 2011, la Radio Suisse Romande (RSR) consacre un entretien à la santé du Doubs :

 

http://www.rsr.ch/#/la-1ere/programmes/impatience/?date=1...

 

Voir aussi dans le même blog,

 

- l'alerte lancée par Pascal P.

- Menaces sur le Doubs franco-suisse

- Proliférations algales dans la Haute vallée du Doubs

- Prolifération de Cyanobactéries dans la Loue

- Pathologie des poissons d'eau douce

 

Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

14/04/2011

Pathologie des poissons d'eau douce

La faune halieutique des rivières de Franche-Comté subit actuellement une série d'atteintes pathologiques qu'il faut analyser. Cet article reproduit ici un cours de pathologie des poissons qui date des années quatre-vingt, mais qui peut être utile à l'observateur du milieu aquatique continental, en particulier aux gardes-pêche et aux pêcheurs.

Lire la suite

12/04/2011

Service public d'assainissement non collectif (SPANC)

SERVICE PUBLIC D’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF (SPANC)

 

  • Les dépenses d’assainissement sont devenues une priorité pour les communes. Elles ne seront plus seulement un choix budgétaire comme l’agrandissement d’une salle des fêtes ou la création d’une aire de loisirs. Mais une obligation légale, avec obligation de résultats ou sanction pénale et financière à la clef.
  • Les stations d’épuration finissent tardivement de se mettre aux normes européennes. Pour les consommateurs l’assainissement collectif coûte très ( trop) cher aux usagers et collectivités, alors qu’ il rapporte beaucoup aux « majors » de l’eau ( VEOLIA – SUEZ , SAUR…).
  • L’assainissement individuel est lui aussi en retard et ce sont les communes rurales qui sont les plus concernées. Là encore, ce sont les usagers qui risquent de faire les frais des mises aux normes, mais de manière brutale : entre 2000 à 9000 euros à payer en 4 ans !

Préambule

En application des lois sur l’eau de 1992 et de 2006, des compétences et obligations nouvelles ont été conférées aux communes dans le domaine de l’assainissement non collectif, portant sur la responsabilité du financement, des contrôles et des travaux éventuels des installations d’assainissement non collectif.

Nouveau service au sein des collectivités, les missions du SPANC, à l’instar des services d’assainissement collectif ou des services de l’eau, peuvent être assurées en régie, ou par délégation de services. Les services d’assainissement collectif et non collectif peuvent être regroupés à la condition d’avoir une gestion comptable séparée.

Chaque collectivité est donc responsable, au travers du SPANC, de la réalisation des contrôles des installations présentes sur son territoire. Ce contrôle en amont consiste en premier lieu dans la vérification des installations neuves (l’instruction du permis de construire relève d’une autre procédure ). En aval, la collectivité doit ensuite contrôler le bon fonctionnement (vidanges des fosses, entretien).

Les propriétaires des installations individuelles ne sont plus soumis aux redevances perçues pour l’assainissement collectif (raccordement et maintenance).

Même s’il existe une pression forte pour la mise en place de services d’assainissement non collectif « clefs en main », cela doit rester un SERVICE PUBLIC de proximité, adapté aux besoins réels et aux moyens des collectivités et usagers. Dans un premier temps – une fois définies les urgences et priorités – les missions du SPANC peuvent rester basiques (cf. propositions) : les 30 % d’utilisateurs participent à moins de 3% de la pollution totale des eaux !

Si la protection de l’environnement, des milieux aquatiques et de la santé publique sont réellement la motivation des SPANC, il vaut mieux faire porter les efforts sur les gros pollueurs : l’agriculture intensive et industrielle, les industriels produisant des toxiques, les opérations d’aménagement du territoire détruisant la nature…

PROPOSITIONS

L’épuration la plus efficace, la plus économique (moindre coût pour les usagers et les collectivités) relève du maintien d’un bon fonctionnement écologique des milieux naturels.

  • Elles rejoignent les règlements d’intervention pris par certains départements, qui établissent des priorités :
  • définir une assiette subventionnable selon des critères d’équité sociale, de priorité environnementale, mise en place d’un guichet unique, aider en priorité les petites communes et aider les autres selon leur mutualisation (inégalité entre les villes et les communes rurales),
  • exiger un zonage d’assainissement approuvé et favoriser des regroupements de propriétaires,
  • inciter à l’évolution des pratiques et des techniques,
  • définir des territoires prioritaires par bassin versant,
  • L’assainissement non collectif constitue un moyen à part entière de traiter les eaux usées. L’efficacité de ces moyens individuels de traitement est reconnue et peut relever de différentes techniques (traitement par les plantes, filtres plantés de roseaux, jardins filtrants …).
  • D’une manière permanente et durable, les associations représentatives des usagers et consommateurs doivent être parties prenantes à tous les niveaux. Des commissions élus/usagers doivent exister pour chaque SPANC.
  • la meilleure dépollution, la moins coûteuse est celle qui consiste à moins polluer (prévention, lutte contre les polluants toxiques) en gérant mieux ses rejets et en économisant l’eau.
  • l’épuration naturelle est gratuite.
  • La préservation des forêts, des haies, des zones humides protége la qualité de l’eau.
  • La prévention par l’agriculture ou le jardinage biologique revient 20 fois moins cher (Protection des zones de captage.
  • Arrêt des extractions d’alluvions en lit majeur, qui servent de filtre naturel.

PAS DE LANGUE DE BOIS …

  • QUESTIONS : quelle est la part des marges importantes (de 20 à 60 %) réalisées par les industriels de l’eau réinvestie dans la remise aux normes de l’assainissement ? Dans la réfection des canalisations ? Y a-t-il concurrence ou « partage du gâteau » entre les 3 géants de l’eau et leurs actionnaires ?
  • Comment un chômeur, un retraité va-t-il payer des frais de 1000 à 9000 euros ?
  • Logiquement, les dispositions nouvelles régissant l’assainissement individuel dans le cadre de la loi sur l’eau ayant été votées par le législatif, ce serait à l’Etat de prendre en charge les coûts, car la plupart des installations ont été faites conformément à des lois antérieures.
  • La facture d’eau augmente entre 5 et 8 % par an, la progression la plus forte étant sur les redevances au titre de l’assainissement.
  • La consommation (ou gaspillage organisé) agricole de l’eau : irrigation (le maïs représente 50%) . La responsabilité de la pollution de l’eau incombe d’abord aux agriculteurs, ensuite aux industriels et enfin aux particuliers, mais les agriculteurs ne paient que 1% du total des redevances perçues par les Agences de l’eau.

L’eau n’est pas une marchandise ! Si l’Etat se désengage (DDASS, DREAL…) c’est pour brader un service public au privé, car il sait que nombre d’élus seront tentés de « refiler » par facilité le service public en régie aux multinationales. Malgré leurs publicités, ce n’est pas la qualité de l’environnement ou le pouvoir d’achat des usagers qui les intéressent, mais les profits à réaliser.

Usagers : pour ne pas vous faire plumer, prenez contact avec une association ou organisez-vous en association dans votre commune.

Le SPANC créé sous la responsabilité des élus doit rendre un véritable service public aux usagers. Ayant la particularité d’intervenir sur des installations privées, il doit associer les usagers à sa mise en place, à son fonctionnement, aux techniques utilisées.

Il doit rester une structure de proximité permettant de maintenir un lien étroit entre l’usager et sa commune, son environnement, entre la loi et son application sur le terrain.

Pour le moment, la mise en place des SPANC s’effectue dans la plus grande improvisation et dans le flou juridique (les arrêtés de la loi sur l’eau du 30/12/06 ne sont même pas signés !)

OUTILS POUR VOUS AIDER

  • Pour aider les particuliers à faire face aux dysfonctionnements de leurs fosses, l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (ASTEE) a publié un guide intitulé « Réhabilitation des installations d’assainissement des maisons individuelles ».
  • Service d’assistance technique à l’assainissement autonome (SATAA) organisme conseil du Conseil Général.
  • Création d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) ayant pour objet une mission d’assistance technique (art L 131-8 du Code de l’Environnement et art R 2333-21 du Code général des collectivités publiques).
  • Les propriétaires qui font procéder à des travaux de mise en conformité peuvent bénéficier – sous certaines conditions – à des aides de l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat (ANAH).
  • Si la commune a choisi de prendre en charge la réalisation des travaux, les propriétaires qui souhaitent les confier à la collectivité s’acquitteront d’une redevance spécifique correspondant au service rendu et tenant compte des éventuelles subventions versées par les Agences de l’eau et le Conseil Général (*).
  • La récupération des eaux de pluie peut être également subventionnée.

DROITS DES USAGERS

Les usagers sont en droit de savoir :

  • quelle est la finalité exacte du SPANC : lutte contre la pollution ou évolution vers un entretien imposé ? Création d’un fichier ?
  • la définition et le contenu des contrôles : contrôle de conformité à quelles normes ? (les normes évoluant constamment, l’usager risque de se voir imposer à perpétuité de nouveaux travaux…),
  • les outils et les référentiels dont le personnel dispose pour donner son avis,
  • la nature du fichier dans lequel ils seront inscrits et son utilisation.

Les usagers peuvent exiger :

  • une information claire sur le service rendu (la loi indique que toute redevance doit correspondre à un service rendu),
  • un dossier de financement éventuel où apparaissent les aides disponibles et les recours possible,
  • une adresse où il soit répondu à leurs questions ou savoir comment obtenir une aide,
  • d’êtres associés à l’élaboration du règlement de service, mentionnant autant leurs droits que leurs obligations ou pour s’opposer à toute clause abusive.

Les usagers peuvent refuser :

  • l’obligation « d’études de sols » pour les constructions neuves ou les réhabilitations,
  • les filières imposées qu’ils jugent inadaptées,
  • le chantage aux subventions,
  • l’intervention de « cabinets d’expertise » prétendument indépendants.

Les interventions du SPANC ne doivent pas s’apparenter à une « police administrative ».

POUR PROTÉGER LA NATURE ET L’ENVIRONNEMENT,

POUR PRÉSERVER VOTRE QUALITÉ DE VIE, L’ESPACE RURAL ET SES SERVICES PUBLICS… DEVENEZ ÉCO-CITOYEN.

06/04/2011

Texte d'une lycéenne japonaise

TEXTE D'UNE LYCÉENNE JAPONAISE

 

Aidez-moi,

Je suis une élève de Minami-Soma à Fukushima.

 

J’ai perdu des amis lors du Tsunami, mes amis ont perdu leurs parents, ma meilleure amie est restée coincée à Minami-Soma parce que la pénurie d’essence l’a empêchée de fuir.

 

Pour lui remonter le moral je n’ai que le téléphone et les emails.

 

Mes amis et moi nous nous battons maintenant avec notre peur de la radioactivité.

Mais nous sommes découragés.

 

À l’âge de seize ans je me prépare à la mort,

Je la sens qui s’approche.

Même si je devais en sortir,

La peur de la radioactivité sera toujours à mes côtés.

 

Les hommes politiques, l’État,

Les mass-médias, les experts,

Les "boss" de la centrale nucléaire,

Tous sont nos ennemis

Tous sont des menteurs.

 

La télévision parle de moins en moins de la centrale nucléaire.

Toujours les mêmes photos du tsunami et les interviews sans coeur des mass-médias,

Des condoléances du bout des lèvres,

Un homme politique qui qualifie l’accident nucléaire de "catastrophe naturelle".

 

Messieurs les politiciens, aidez-nous avec votre salaire et vos épargnes,

Arrêtez de vivre dans le luxe et aidez les victimes à survivre.

Arrêtez de donner uniquement des ordres,

Arrêtez de nous regarder d’un endroit sûr,

Venez ici vous-mêmes et aidez-nous.

 

Nous ... On nous a laissé tomber

Fukushima sera sans doute isolé.

On nous laisse complètement tomber,

C’est l’État qui nous tue.

Nous, les victimes de la catastrophe

Nous ne pardonnerons jamais à l’État de nous avoir laissé tomber,

Nous lui en voudrons toujours.

 

Voici ce que je voudrais dire à ceux qui lisent cette lettre :

Vous ne savez jamais quand une personne que vous chérissez disparaîtra.

Imaginez que la personne avec laquelle vous riez maintenant, disparaisse l’instant suivant.

Soyez désormais plus attentifs à votre entourage.

 

Maintenant, l’école où nous avons passé notre jeunesse s’est transformée en morgue. Des personnes qui ne bougeront plus jamais sont allongées dans la salle où nous avons fait du sport et pratiqué nos activités de club.

 

Comment puis-je faire connaître la réalité au plus grand nombre de personnes possible ?

 

Je serais heureuse si au moins une personne lisait ce message.

 

Après avoir réfléchi, je me suis permis d’écrire ce message.

Pardonnez-moi et je vous remercie.

 

Cette élève habitait tout près de la centrale nucléaire de Fukushima.


Publié le 30 mars 2011 sur : http://ameblo.jp/tsukiji14/entry-10844839979.html

 

Traduit en français par Violaine Mochizuki

 

04/04/2011

Le député UMP Jean-Louis Christ : « Il faut démanteler Fessenheim »

Le député UMP Jean-Louis Christ :

« Il faut démanteler Fessenheim »

 

L'Alsace le 02/04/2011 par Simon Barthélémy

 

(Dernière mise à jour : 07/07/2014)

 

Le député-maire de Ribeauvillé n’a pas peur de passer pour un « intégriste ». (Archives Mathieu Lerch)

Le député-maire de Ribeauvillé a demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet la fermeture de la centrale nucléaire alsacienne. Et veut reconsidérer la place de cette « industrie à haut risque ».

Sur la question du nucléaire, la droite alsacienne était jusqu’à présent fusionnelle. Jean-Louis Christ va donc peut-être déclencher une réaction en chaîne en demandant à l’État de démanteler la centrale de Fessenheim.

« J’ai envoyé un courrier à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, pour que soit envisagé le processus de démantèlement de Fessenheim », déclare le député UMP du Haut-Rhin à L’Alsace-Le Pays. La ministre lui aurait promis une réponse rapide et selon le parlementaire, « l’hypothèse d’un démantèlement à partir de 2019 est envisagée »..

« Il me paraît normal que l’on rentre dans ce processus, poursuit-il, car nous n’avons pas de retour d’expérience en terme de sécurité sur les centrales nucléaires de première génération, comme Fessenheim. Or elle est construite dans une zone sismique, avec un canal qui se trouve dix mètres au-dessus, et dans une région où la densité de population est importante. On doit tenir compte de ce qui s’est passé au Japon, un pays qui maîtrise les hautes technologies, mais n’a pourtant pas su faire face à la catastrophe de Fukushima. »

Un « sujet tabou »

À ces questions de sécurité, le maire de Ribeauvillé ajoute un argument économique : « L’Alsace a perdu beaucoup d’emplois et essaie de se concentrer sur son attractivité touristique. Si le moindre incident intervient à Fessenheim, la plus vieille centrale de France, tous ces efforts de valorisation patrimoniale et touristique seront vains. »

Si Jean-Louis Christ ne demande pas un moratoire des projets de centrale en cours (Flamanville, Penly), il remet en cause le tout nucléaire : « 80 % de notre électricité en est issue, cela ne laisse pas assez de place aux énergies renouvelables, pourtant très créatrices d’emploi, et cela absorbe tout le potentiel de recherche, alors que l’Allemagne prend de plus en plus d’avance sur nous dans ce secteur. De plus, les ressources en uranium seront épuisées dans 80 ans. »

Ces arguments sont d’ordinaire plutôt entendus chez les Verts qu’à l’UMP… « Les seuls à les revendiquer sont les mouvements écologistes, reconnaît Jean-Louis Christ. J’ai l’impression que le sujet est tabou dans la classe politique. On a peur de l’évoquer et d’être accusé d’être un intégriste.. Cela me paraît au contraire raisonnable de rappeler que le nucléaire est une industrie à haut risque… »

Nota : Le 15 décembre 2011, la ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a envisagé le démantèlement de Fessenheim.

 

Ajout du 25/01/2013 : À Fessenheim, EDF va renforcer les radiers sous les réacteurs



Suite de la mascarade sur la prétendue « fermeture de la centrale de Fessenheim » : selon la bonne vieille méthode du fait accompli, EDF va dépenser des millions dans la centrale pour dire ensuite « On ne peut pas la fermer alors qu'on vient juste d'y investir de lourdes sommes ! » Notez-bien que ces investissements sont parfaitement inutiles : en cas de fusion de coeur, le radier (la dalle de béton sur laquelle sont posés les réacteurs) sera transpercé, qu'il soit « épaissi » ou non. Une des plus grandes nappes phréatiques d'Europe sera alors irrémédiablement contaminée.

Mais, à nouveau, l'objectif d'EDF n'est absolument pas d'arriver à une « sûreté » qui est en fait impossible à assurer, mais de dépenser de l'argent dans la centrale pour en repousser le projet de fermeture. Le Président Hollande laisse EDF faire, il laisse aussi l'Autorité de sûreté annoncer que la centrale ne sera pas fermée dans les 5 ans, et il a renoncé à débarquer le sarkozyste Proglio de la présidence d'EDF. La guerre « hollandaise » au Mali et au Niger vise donc à assurer l’approvisionnement de Fessenheim – comme de toutes les autres centrales françaises - en uranium volé au Niger.

 

Source :

Article de l'Alsace

Ajout du 7 juillet 2014 : Selon un rapport de la Cour des Compte, l'électricité nucléaire coûte très cher.

 

Des coûts importants de révision de réacteurs vieillissants et des investissements supplémentaires liés à la sûreté font grimper la facture française. Le coût de production de l'électricité d'origine nucléaire a grimpé de 20,6 % entre 2010 et 2013 (de 49,6 € à 59,8 € le MWh). L'électricité nucléaire est donc de plus en plus chère à produire alors que le parc de centrales, dont l'âge moyen atteint 30 ans, devrait avoir amorti ses coûts de construction.

 

Un paradoxe qui n'en est pas vraiment un. Pour pouvoir allonger la durée de vie des centrales, EDF doit procéder à une révision complète des réacteurs. Ces coûts de rénovation sont alourdis par les nouvelles normes issues de la catastrophe de Fukushima. Résultat : ils explosent avec + 117 %.

 

Autres incertitudes : les factures de la gestion des déchets radioactifs et du démantèlement des centrales en fin de vie. La Cour des comptes souligne que les évaluations financières d'EDF et de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs sont bien plus basses que celles d'autres pays nucléarisés.

 

fessenheim,sortir du nucléaire

(document Sciences et Avenir, n° 809 juillet 2014 p. 20)

31/03/2011

Gaz de schiste : un avenir à préciser

Gaz de schiste : un avenir à préciser

(dernier ajout : le 31 juillet 2016)

 

par Bernard Tardieu [1]

(Pour la Science n° 404, juin 2011 pp 18-19)

 

Les réserves de gaz de roche sont importantes et suscitent des espoirs. Peut-on les exploiter sans nuire à l'environnement ? La question reste ouverte.

 

Depuis cinq ans, la production de gaz de roche [des schistes argileux] aux États-Unis a crû rapidement. Elle représente aujourd'hui 54 pour cent de la production de gaz et 17 pour cent de la consommation énergétique totale de ce pays. Les réserves estimées y correspondent à 110 ans de consommation. Les États-Unis ont ainsi réduit leurs importations de gaz naturel liquéfié. Cela fait partie de leur stratégie énergétique : compte tenu de la tension sur les marchés d'énergie primaire et de la fin d'une domination totale reposant sur leur puissance militaire et économique, il est vital pour les États-Unis de réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis du reste de la planète et d'améliorer leurs positions de négociation sur le marché mondial de l'énergie. Le développement volontariste du gaz de schiste a permis d'obtenir des prix bas et compétitifs sur le marché américain. Cela s'est-il fait au prix d'une dégradation inacceptable de l'environnement ? Le film Gosland, largement diffusé, tend à le montrer : nappes phréatiques polluées, robinets qui crachent du gaz, paysages dégradés...

 

Quels que soient les intérêts défendus par ce film inquiétant, les questions qu'il pose ne peuvent rester sans réponses. De façon évidente, on constate des atteintes graves à l'environnement.

 

Ces pollutions résultent-elles de comportements industriels inacceptables et délictueux ? Et surtout, peut-on les éviter ?

 

L'exploitation des gaz de schiste repose sur le fait que des couches d'argilite situées à grande profondeur (1500 à 3 000 mètres) peuvent contenir du méthane, gaz issu de la transformation des matières organiques emprisonnées lors du dépôt sédimentaire. L'argilite étant une roche très étanche, le méthane y reste piégé.

 

Pour libérer le gaz, il faut rendre l'argilite poreuse. Pour ce faire, on injecte une grande quantité d'eau à haute pression, supérieure à la résistance de la roche. De nombreuses fissures se développent alors à proximité du forage, le gaz s'échappe et est collecté. Pour que les fissures ne se referment pas dès que la pression de l'eau baisse, on injecte du sable fin ou de minibilles de céramique en même temps que l'eau. Leur présence dans les fissures empêche cellesci de se refermer, de sorte que le gaz continue de s'échapper. Les foreurs injectent aussi différents produits chimiques [acides, fluidifiants, etc.] pour obtenir une fissuration plus efficace. Les produits chimiques que l'on ajoute à l'eau constituent manifestement un problème.

 

Les forages à grande profondeur, classiques, peuvent être parfaitement étanches et traverser les nappes phréatiques sans les perturber. On peut contrôler ces forages, déceler leurs points faibles et les réparer à l'aide de techniques variées et éprouvées. Un puits qui fuit est un puits mal fait et mal contrôlé !

 

Généralement, arrivé dans la couche d'argilite, le forage est coudé, avec une courbure compatible avec la souplesse des tubes, et est prolongé horizontalement jusqu'à plusieurs centaines de mètres. La technique des forages horizontaux est utilisée pour explorer et exploiter une vaste zone à partir d'un site unique, par exemple une plateforme d'exploitation du pétrole dans le cas de l'offshore profond.

 

En résumé, on peut et on doit garantir l'intégrité des puits. On peut limiter l'emprise au sol grâce aux forages horizontaux et préserver les paysages. Reste la question de l'eau chargée de ses additifs. Les sables et billes de céramique introduits avec l'eau, inertes, ne posent pas de difficulté. En revanche, l'eau qui contient divers additifs constitue le problème principal.

 

Aux États-Unis, la Chambre des représentants a émis en avril 2011 un rapport intitulé Chemicals used in hydraulic fracturing. Selon ce texte, les 14 principales compagnies du secteur ont, entre 2005 et 2009, utilisé 2 500 produits contenant 750 composants chimiques. Plus de 650 de ces produits contiennent des composants connus pour leur effet cancérigène, selon les critères américains appliqués à l'eau potable [le Safe Drinking Water Act], ou sont des polluants atmosphériques... Peut-on se passer de ces produits, utilisés sans discernement ? La question est à ce jour sans réponse convaincante.

 

La France aura peut-être besoin des gaz de schiste. Elle importe 98 pour cent de son gaz. La dépendance de notre pays est donc élevée. Le prix du gaz payé par le consommateur dépend de contrats à long terme indexés sur le prix du pétrole, lui-même élevé. En outre, notre consommation de gaz va croître. Ainsi, le réseau électrique français RTE prévoit l'installation d'une puissance de 4,8 gigawatts [l'équivalent de trois centrales EPR] dans les prochaines années sous forme de turbines à gaz à cycle combiné. Et des centrales à gaz classiques auront à compenser les irrégularités de l'éolien et du solaire.

 

Alors même que l'énergie nucléaire est fragilisée par l'accident de Fukushima, notre pays peut-il renoncer à la recherche de ressources énergétiques sur son sol ? Notre avenir énergétique est précaire et la précaution voudrait que l'on analyse toutes les ressources potentielles. Le contraire serait inconséquent et imprudent. Les gaz de roche constituent, au moins pour certains pays, une ressource future. Mais il faut d'abord savoir comment se passer des produits chimiques qui polluent à long terme l'eau et les sols.



[1] Bernard Tardieu est membre de l'Académie des technologies et y préside la commission Énergie et changement climatique.

 

Ajout du 3 septembre 2014 (Science & Vie n° 1164, septembre 2014, p. 26) : Les puits de gaz de schiste font bien trembler la terre

 

Le débat est tranché. Les séismes en Oklahoma (États-Unis) sont bien provoqués par l'injection, dans des puits d'évacuation, d'eaux usées engendrées par des exploitations telles que celle du gaz de schiste.

 

C'est ce qu'a prouvé l'équipe de Kathleen Keranen, de l'université Cornell. Depuis dix ans, de nouvelles méthodes d'exploitation, comme les forages horizontaux, produisent des quantités considérables d'eaux usées dont on se débarrasse sons terre, en les injectant dans des puits profonds de 2 ou 3 km. Résultat : la pression monte dans le sous-sol. C'est ce phénomène que les géologues viennent de relier aux séismes.

 

Ils ont montré que quatre des puits les plus utilisés en Oklahoma sont responsables de 20 % des séismes qui se produisent jusqu'à 30 km alentour, avec des épicentres jusqu'à 5 km de profondeur. Ce qui expliquerait pourquoi cette région est bien plus souvent secouée par les tremblements de terre depuis 2009. Une conclusion inquiétante, car les terrains où la pression monte à cause de l'injection d'eau ne cessent de s'étendre, augmentant ainsi le risque d'atteindre une grosse faille susceptible de produire un séisme majeur.

 

Le gaz de schiste fait trembler la terre (ajout du 31 juillet 2016. (Sciences et Avenir Août 2016, p. 34)

Considérée comme une opportunité économique majeure pour les États-Unis, l'exploitation du gaz de schiste, qui a démarré en 2008, n'est pas sans conséquence pour la planète. La fracturation hydraulique qui consiste à briser la roche pour y injecter de l'eau afin de pousser le gaz vers le puits d'extraction provoque une multitude de tremblements de terre et pollue fortement l'atmosphère. L'Institut américain des études géologiques enregistre ainsi des séismes allant jusqu'à 5,6 sur l'échelle de Richter dans des régions autrefois stables comme l'Oklahoma, le Kansas ou le Texas. Par ailleurs, des chercheurs ont quantifié d'énormes fuites de méthane et d'éthane provenant des zones de forage, qui ont été mesurées jusqu'aux sommets suisses ! Selon leurs calculs, les émissions de méthane — un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le CO2 — seraient passées de 20 millions de tonnes en 2008 à 35 millions de tonnes en 2014.

Séismes-gaz de schiste.jpg

 

Voir également l'article du Monde diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/ROBIN/49528

Voir aussi Le fantôme du gaz de schiste européen

Également à regarder une émission de France télévision de 52 minutes : la tentation du schiste.

750 adjuvants chimiques pour l’exploitation des gaz de schiste : Les risques de pollution des nappes phréatiques.

29/03/2011

Devine qui vient forer chez moi ?

Devine qui vient forer chez moi ?
par Michel Tarrier


schistes gazifères

Pour info, un article du Progrès concernant ce qui pourrait être un nouvel eldorado énergétique : la Franche-Comté (document transmis le 29/03/2011)


ÊTES-VOUS MASO-SCHISTE ET FAVORABLE À UNE NOUVELLE ÉNERGIE SALE ?

 

LES FRANÇAIS GAZÉS PAR LE SIEUR BORLOO

 

 

« Une fois que l'on a touché le fond, il ne reste plus qu'à creuser » est une devise absurde du désespoir et du nihilisme, mais c´est aussi le précepte d´un capitalisme en fin de course mais qui ne laissera pas une miette derrière lui. Cette fameuse politique de la terre brûlée est de toute évidence pour un système qui s´auto-dévore.

 

L'extraction du gaz emprisonné dans les schistes gazifères nécessite la fracturation de la roche. Cette fracturation est obtenue en injectant à très forte pression un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques. Une moitié de cette eau dangereusement polluée remonte à la surface. Les gaz de schistes étant dispersés dans la roche imperméable, il est donc nécessaire de forer d'innombrables puits en fracturant la roche. Chaque puits exploitable ne l'est que brièvement, un suivant doit donc être foré quelques centaines de mètres plus loin, et ainsi de suite.

 

L'exploitation de ce gaz non conventionnel représente la solution finale du point de vue écologique. 

 

Sachez-le, c´est juste avant de quitter le navire élyséen que Borloo, chantre du Grenelle de toutes les impostures, avait signé en catimini de tels permis de prospections. Quand on prospecte, c´est pour trouver. Et quand on trouve, c´est pour exploiter. Quand on exploite ce type de gaz, on engendre une détérioration des paysages et des sols, on provoque une incommensurable pollution et l´on met à mal les riverains qui se retrouvent souvent avec du gaz dans leur eau de consommation. Les Nord-américains qui n´ont pu résister à ce type d´exploitation le vivent par la colère, notamment nos amis Québécois qui voient leur environnement gravement détérioré.

 

Le drame annoncé pour notre pays touche notamment une vaste contrée située en Occitanie, dans la région Rhône-Alpes, mais aussi en Île-de-France et ailleurs. José Bové est en première ligne, tout un chacun peut le rejoindre.

  

Vous figurez peut-être parmi ces riverains potentiels et vous n´aurez aucun droit de vous opposer aux forages et à l´exploitation.

 

Devine qui vient forer chez moi ?


Des compagnies dont les sièges sont en paradis fiscaux, des compagnies qui se foutent pas mal des risques encourus et de l´avis des citoyens, des compagnies en collusion avec l´actuel gouvernement.


Voilà le scénario apocalyptique qui attend nos campagnes françaises :

http://www.youtube.com/watch?v=bvT4PycSAPk&feature=player_embedded

 

Tandis que les lobbyistes demandent à NKM de calmer les esprits en parlant de moratoire, les premières plateformes s´installent, comme à Doué (Seine-et-Marne) :

http://www.facebook.com/note.php?note_id=10150180253944741&id=1324411684

 

Pour tout savoir sur ce sujet, lisez ma première alerte contre cette nouvelle méga catastrophe environnementale :

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2639.php

 

Plusieurs pétitions sont en ligne :

http://www.petitions24.net/gaz_de_schiste__non_merci

http://www.lapetition.be/en-ligne/contre-l-exploitation-du-gaz-de-schiste-8997.html

 

Un collectif vous attend :

http://www.facebook.com/home.php?sk=group_196070767069717&id=196923676984426

 

Appels à mobilisation :

http://www.deleaudanslegaz.com/

http://paroledecitoyens.blog4ever.com/blog/lire-article-155111-2123872-paris__ma_france__appel_citoyen_a_mobilisation_con.html


 

L´ÉTAT FRANÇAIS NE RESPECTE RIEN ! INSURGEZ-VOUS !


Michel Tarrier

Écologue, écosophe

 

Voir aussi le Blog de Patrice

21/03/2011

Le film "Pollen"

Le film Pollen est un documentaire qui met en scène les relations entre les plantes à fleurs et leurs pollinisateurs. Le réalisateur Louie Schwartzberg a parcouru l'Amérique de l'Arizona au Panama pour observer ces papillons, abeilles, et même chauve-souris garants de la biodiversité. Pollen est la première production de Disneynature : subdivision de Disney consacrée à la production animalière et environnementale. Sortie le 16 mars 2011. 

 

Lire la suite

17/03/2011

OMS et AEIA

Lettre ouverte à l'OMS

 

 

 

Avenue Appia - CH – 1211 - GENEVE 27 -         le 17 mars 2011

 

par Claudine LE TALLEC

 

Madame, Monsieur,

C'est une supplication que j'adresse à chaque personne parmi les milliers qui travaillent à l'OMS.

Des doutes sont émis à l'encontre de l'OMS quant à sa connivence avec des laboratoires pharmaceutiques, des firmes chimiques et agroalimentaires à propos de nuisances causées par des médicaments, vaccins et pesticides.

Aujourd'hui, c'est de FAITS RÉELS RECONNUS QUI EXISTENT DEPUIS PLUS DE 50 ANS dont je veux vous entretenir.

Il s'agit de l'ACCORD signé le 28 mai 1959 (WHA 12-40) entre l'OMS et l'AIEA (Agence Internationale à l'Energie Atomique). Accord par lequel aucune de ces 2 agences de l'ONU ne peut prendre de positions publiques qui puissent nuire aux intérêts de l'autre.

Or,

. garante de la santé de la population mondiale et faisant autorité auprès des Etats, l'OMS, conformément à sa Constitution, doit être indépendante de tout intérêt commercial,

. l'AIEA, elle, s'est constituée en 1957 pour faire la promotion du nucléaire civil.

Que se passe-t-il lorsqu'il y a conflit d'intérêt entre l'information et la prise en charge de la santé des populations par l'OMS, et les intérêts de l'AIEA qui, au demeurant, dépend du Conseil de Sécurité de l'ONU ?

Presque rien, si ce n'est que l'OMS minimise les faits alors que son rôle est de nous informer, de protéger notre santé et celle de nos enfants à travers le monde, notamment de l'irradiation interne par les faibles doses continues des radionucléides ingérés par les aliments, l'eau, l'air, restant actifs pendant des périodes allant de quelques décennies à des milliers d'années : partout sur Terre sachant quelle tourne, que les vents soufflent et les eaux circulent, vu les multiples activités nucléaires civiles et militaires du passé et du présent et du futur.

Depuis plus de 50 ans, l'on sait donc qu'il y a danger accru avec la radioactivité artificielle. Celle qui engendre, qui concentre, qui enrichit de nouveaux éléments hautement radioactifs qui n'existaient pas spontanément sur terre auparavant...

Et l'on voudrait que je sois complice ? NON. J'ai besoin pour vivre dignement, pour regarder mes enfants droit dans les yeux sans qu'ils m'accusent, de dénoncer cet accord monstrueux et de demander qu'il soit annulé. Penser : tu savais et tu n'as rien fait, m'est intolérable.

J'ose espérer qu'il en sera de même pour vous, par exemple, en vous réunissant près de votre grande « maison » tout en convoquant la presse internationale afin de dire à la face du Monde l'existence de cet accord et de le remettre en cause catégoriquement.

Vous aurez alors droit à notre reconnaissance infinie et à nos remerciements du fond du coeur. »

 

Envoi de : Claudine LE TALLEC, 4, rue de la Côte 25390 – ORCHAMPS-VENNES claudine51@voila.fr

14/03/2011

Catastrophe de Fukushima : les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes

Catastrophe de Fukushima :

les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes


Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 875 associations agréée pour la protection de l'environnement


http://www.sortirdunucleaire.org/


(Dernière mise à jour du 11 août 2016)


Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle que six journalistes indépendants de l'association JVJA (Japan Visual Journalist Association), dont le directeur du magazine Days Japan, Ryuichi HIROKAWA, se sont rendus près de la mairie de Futaba, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, pour mesurer la radioactivité avec trois compteurs Geiger, ce dimanche 13 mars à 10h20. Il s'agit à notre connaissance de la première mesure faite de façon indépendante des autorités, par des journalistes japonais que nous saluons pour leur courage et les risques qu'ils ont pris pour faire leur métier.

À la mairie de Futaba, située à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité dépasse la capacité de mesure de certains des compteurs Geiger (BEIGER COUNTR DZX2, VICTOREEN 209-SI, et MYRate PRD-10) employés par les journalistes japonais.

À l'aide d'un compteur VICTOREEN 209-SI, le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu'un citoyen japonais reçoit la dose annuelle tolérée en France en l'espace de 10 heures). Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa, déclare : "Quand j'ai fait un reportage fin février 2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h." (1)

Les mesures relevées avec les 2 autres appareils varient dans une fourchette de 20 à 1000 micro-sievert par heure (0,02 à 1 mSv/h). Explication : 1 mSv représente le niveau de la limite annuelle autorisée en France pour l'exposition de la population aux rayonnements radioactifs artificiels en France. En seulement 1 heure, un citoyen japonais reçoit la dose annuelle.

De telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves.

Rappelons que la radioactivité atteignait ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima Daiishi (2).

Les autorités japonaises sont en train de perdre tout contrôle sur la situation. Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les citoyens : le gouvernement japonais cherche à minimiser autant que possible la gravité de la catastrophe nucléaire en cours et du relâchement de radioactivité dans l'environnement. Avec la réunion ministérielle de ce samedi 12 mars et la tentative de désinformation du ministre de l'industrie Éric Besson, la machine à étouffer l'information s'est déjà mise en marche, en France aussi.

La catastrophe nucléaire japonaise démontre s'il en était encore besoin la gravité du danger que le nucléaire fait courir aux populations. La seule décision politique responsable, pour le Japon comme pour la France, est de sortir du nucléaire.


Notes :

(1) http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html en japonais


Contact au Japon de l'association JVJA ayant effectué les mesures : JVJA Mobile: 090-6101 -6113

(2) http://english.kyodonews.jp/news/

 

Pour en savoir plus : le site de la CRIIRAD (16 mars 2011 - 10 H) :

http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/commu...

 

Ajout fin avril 2012 (Sciences et Avenir, n°783, mai 2012).

Fukushima: une pollution maritime sans précédent

La catastrophe nucléaire de Fukushima constitue bien le plus important déversement de radioactivité dans les océans de toute l'histoire. Mais au-delà de 30 kms des réacteurs détruits, les radionucléides ont été dispersés par les courants si bien que les poissons pourraient être consommés sans danger. Tels sont les deux enseignements de la campagne de mesures menée par une équipe internationale et publiée dans
les Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (Pnas) américaine, le 2 avril 2012.

A bord du navire scientifique Ka'imikaio-kanaloa affrété en juin 2011, soit trois mois après le tsunami, les chercheurs ont récolté des échantillons d'eau de mer, de plancton et de petits poissons entre la surface et 100O mètres de profondeur, de 30 à 600 kilomètres des côtes. Les chercheurs ont bien trouvé des teneurs élevées de césium mais aucun résultat n'excède les normes de santé humaine. Le Kuroshio courant plus large et plus rapide que le Gulf Stream, qui remonte vers le nord de l'archipel avant de partir plein est dans le Pacifique, a dispersé les radionucléides.

Les chercheurs avertissent cependant du risque d'une exposition à long terme si la centrale continue à déverser des radionucléides et s'il se confirme que les sédiments marins ont été notablement contaminés.

 

Ajout fin janvier 2013 : du poisson super radioactif pêché à Fukushima

 

Dépêche ats/afp/newsnet : 

 

De tristes individus tentent de faire croire que Fukushima fait déjà partie du passé et qu'il ne faut pas remettre en cause le nucléaire pour « si peu ». En réalité, la catastrophe ne fait que commencer : les coeurs des réacteurs sont toujours en fusion, et refroidis en continu pour éviter une reprise des réactions nucléaires.

 

D'autre part, environ 200 000 personnes ont été évacuées et, pour elles, le drame n'en est qu'au début. Sans oublier que des millions de personnes vivent dans des zones plus ou moins contaminées, avec des conséquences inévitables sur la santé, en particulier celle des enfants. Quant à la faune, elle se porte mal comme le prouve la découverte, deux ans après le début de la catastrophe, d'un poisson 2500 fois plus radioactif que les « normes », pourtant déjà terriblement laxistes. Il est bien évident que ce poisson n'est qu'un parmi d'innombrables autres.

 

Comme chacun le sait, les petits poissons sont mangés par les plus gros, etc : la chaîne alimentaire entière est touchée. Le drame de Fukushima ne fait que commencer, le nucléaire est bien une calamité qui répand la désolation sur cette planète.

 

Mars 2013 : deux ans plus tard, à Fukushima, c'est encore l'enfer !

 

Pour avoir une idée de la situation de la contamination à Fukushima en mars 2013, on se reportera aux articles :

 

  • Science & Vie : Fukushima, la catastrophe à tous les niveaux  par Rafaële Brillaud, Science et Vie, n° 1146, mars 2013, pp.78-93.

 

  • Sciences et Avenir : Fukushima 2 ans après, la sécurité encore en chantier par Rachel Mulot, Sciences et Avenir, mars 2013, n° 793, pp. 10-14.

Ajout du 16 août 2014 : Article de Univers Nature qui fait le point sur la situation à Fukushima.

 

Dernière mise à jour du 11 août 2016

Pour suivre toute l'actualité du traitement du site de Fukushima, rendez-vous sur le site suivant :

L'ACROnique de Fukushima : Voir Fukushima : le problème sans fin des déchets radioactifs

Catastrophe nucléaire : agir rapidement sur la sécurité et la politique énergétique

Catastrophe nucléaire : agir rapidement sur la sécurité et la politique énergétique !

(17/03/2011)

 

Inutile de dire que les réactions sont nombreuses depuis l'annonce des accidents survenus sur les centrales nucléaires au Japon.

 

Si RSN (Réseau Sortir du Nucléaire) estime que c'est bien une véritable catastrophe qui se déroule et que son issue ne peut être évaluée, Éric Besson (Ministre de l'énergie) parle d'un « accident nucléaire grave » mais que l'on ne peut qualifier de « catastrophe ». Ce discours n'étonne pas FNE puisque c'est un « discours normal de la part d'un ministre qui nous a déjà dit qu'il soutenait totalement le nucléaire ».

 

Cette situation renvoie bien entendu au débat sur le Grenelle de l'environnement où les associations n'ont pu faire entendre leurs voix : le nucléaire a donc été exclu de la loi Grenelle 1 et par conséquence de la loi Grenelle 2.

 

Contrairement aux affirmations au plus haut niveau, le Japon n'est pas le seul à avoir pris des risques en ce domaine. La France peut aussi être concernée et il y a déjà eu des alertes. En effet, si les technologies diffèrent, c'est la question du refroidissement du réacteur qui est l'élément essentiel. Greenpeace rappelle que « la centrale de Saint Laurent, au bord de la Loire, a déjà subi deux accidents de niveau 4, avec fusion partielle du cœur en 1969 et 1980 ».


L'eurodéputée Michèle Rivasi indique pour sa part que RSN avait déjà révélé que les centrales nucléaires n'étaient pas aux normes sismiques. FNE évoque aussi la fragilité des centrales en bord de mer puisque « fin 1999 on a évité une catastrophe de justesse pour celle de Blayais en Gironde ».


En ce qui concerne notre région, rappelons-nous que la centrale du Bugey se trouve à la merci d'un séisme détruisant le barrage de Vouglans et que Fessenheim est menacée par une crue catastrophique du Rhin.


Mais au-delà du risque, cela pose la question de la politique énergétique. Car si l'on estime que le seul moyen d'éviter ce risque, c'est de refuser le nucléaire, il faut d'abord réduire la consommation énergétique de manière drastique... surtout si l'on prône dans le même temps le véhicule électrique !

 

Et en seconde priorité, la substitution par d'autres énergies renouvelables est à promouvoir de façon « plus énergique » mais cela demande quelques années.

 

En attendant, les combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole) vont continuer de produire les deux tiers de l'énergie mondiale avec un autre risque, celui du changement climatique !

 

Dans ce contexte compliqué car il n'y a eu aucune anticipation de pouvoirs publics, Nicolas Sarkozy envisagerait une réunion du G20 dédiée à l'énergie et à la sécurité nucléaire. Par ailleurs, les ONG appellent à organiser au plus vite un nouveau « Grenelle de l'énergie »...

 

Pour en savoir plus sur la gestion de cette catastrophe nucléaire, visitez périodiquement les sites de la CRIIRAD et de l'ACRO et du réseau "Sortir du nucléaire".

01/03/2011

Hécatombe de crapauds accoucheurs dans les Pyrénées

crapaud-accoucheur_R.König-logo.jpgParc national des Pyrénées:

hécatombe de crapauds accoucheurs

 

Info transmise par Michel Cottet

(Dernière mise à jour du 22 février 2016)

 

Il semble qu'il n'y ait pas que les poissons du Doubs ou de la Loue qui soient atteints par des champignons, les amphibiens aussi, y compris ici dans des milieux encore préservés, mais la pollution sévit partout, affaiblit partout les écosystèmes et les défenses immunitaires. Comme en témoigne cette information concernant le Crapaud accoucheur du Parc National des Pyrénées.

 

353 cadavres de crapauds accoucheurs ont été trouvés en août 2010 au lac d'Arlet (Aspe).

 

La sonnette d’alarme a retenti le 25 février 2011 lors de la divulgation des résultats de la veille sanitaire que le parc national des Pyrénées réalise sur la faune sauvage. Une mortalité massive au sein de la population de crapauds accoucheurs (Alytes obstetricans), vivant en haute altitude, a été observée depuis 2002. Les travaux conduits en 2010 ont montré l’impact d’un champignon pathogène (Chytridiomycose) sur les populations d’Amphibiens, notamment le Crapaud accoucheur pour qui la maladie s’avère létale. Preuve inquiétante, une très importante mortalité de ce crapaud a été observée dans le secteur de Madamette (Néouvielle) et au lac d’Arlet, dans la vallée d’Aspe, où, au mois d’août 2010, les chercheurs ont trouvé jusqu’à 353 cadavres in situ. Si la maladie est mortelle pour le Crapaud accoucheur, pouvant infester jusqu’à 95 % des individus sur un site donné, elle pourrait vraisemblablement toucher d’autres amphibiens, comme la Salamandre ou le Crapaud commun qui semblent y être sensibles, d’après les scientifiques espagnols qui travaillent sur le parc naturel de Pañalara (Sierra de Guadarrama, Madrid).

 

Très contagieuse, la Chytridiomycose touche un tiers des Amphibiens dans le monde.

 

Dans les Pyrénées, les chercheurs français, en partenariat avec des scientifiques espagnols, le CNRS de Moulis et le Royal College de Londres, poursuivent leurs investigations, même si, pour l’heure, aucun signe de mortalité chez d’autres Amphibiens n’a été constaté. Les scientifiques surveillent les populations d’Amphibiens pour identifier les effets du champignon, ils étudient également les causes qui provoquent la maladie et les possibilités de l’endiguer, car, même si cette dernière est localisée sur les deux versants du côté ouest des Pyrénées, elle pourrait se propager rapidement. L’origine de cette épidémie explosive reste incertaine, mais elle avait été découverte en 1998 sur des grenouilles tropicales en Australie et Amérique centrale, et avait ensuite atteint l’Espagne provoquant un effondrement des populations de crapauds accoucheurs. Il semblerait que le champignon ne peut être détruit quand il est présent quelque part. La priorité reste donc d’empêcher sa propagation.

 

Si lors de vos randonnées pyrénéennes vous trouvez un amphibien présentant une posture anormale, une perte de réflexe, une léthargie ou des anomalies de la peau (lésions cutanées, ulcères, hémorragies, etc.), ne le touchez pas afin d’éviter la propagation de la maladie.

 

crapaud-accoucheur_R.König-1.jpg

Crapaud accoucheur mâle

Alytes obstetricans © R. König

 

Contre cette pandémie planétaire chez les batraciens, êtes-vous prêt à agir ?

Il est microscopique et se répand à toute vitesse. Un champignon infectieux, appelé Chytride, fait des ravages chez les grenouilles et les autres amphibiens. Les hécatombes, d’abord observées en Australie puis en Amérique latine il y a une dizaine d’année, sont reportées partout dans le monde aujourd’hui.

En France, des extinctions massives ont été recensées chez plusieurs espèces de batraciens, notamment le remarquable crapaud accoucheur ou la salamandre. L’épidémie a démarré en 2007 dans les Pyrénées et semble se propager (voir plus haut). Toutes les observations des scientifiques et des naturalistes sur le terrain laissent craindre le pire. Nos campagnes risquent-elles d’être réduites au silence et nos mares désertées ?

 

Difficile de connaître l’origine exacte de l’infection. Des chercheurs du CNRS de Moulis (Ariège) tentent depuis 2003 de mieux comprendre comment se propage le Chytride et semblent convaincus d’avoir ici affaire à un pathogène émergent, en d’autres termes une maladie transportée sous nos latitudes par des espèces exotiques. De nombreux indices laissent à penser qu’elle aurait été introduite dans l’hémisphère nord par un Xénope, une grenouille, originaire d’Afrique du sud. C’est ensuite la fameuse grenouille taureau, porteur sain du champignon, qui aurait favorisé sa propagation depuis les États-Unis jusqu’à la France.

 

Pour le moment, le champignon se développe préférentiellement en altitude où, d’après les observations des chercheurs, il anéantit 100 % des crapauds infectés. Les scientifiques ont également remarqué que l’infection était beaucoup plus virulente dans les chaînes de montagne, des zones souvent très touristiques et où « les gens en se promenant le long des sentiers peuvent propager l’infection sans le savoir » prévient Dirk Schmeller, de la Station d’Écologie Expérimentale du CNRS à Moulis.

 

Ajout du 22 février 2016

 

À l'époque de la reproduction, les mâles lancent leurs appels depuis leur cachette à terre. L'accouplement est terrestre. Le mâle enlace la femelle au niveau lombaire. Quand le cordon d'œufs commence à sortir, le mâle se glisse vers l'avant, tenant sa partenaire par le cou et féconde les œufs. Puis il enroule le cordon autour de ses tibias et en prend soin en les humectant régulièrement dans une flaque ou une mare jusqu'à l'éclosion. Ce comportement est rapporté dans le documentaire diffusé par France 2 "les superpapas de la nature" diffusé le 22 février 2016.