06/06/2018
Des vers invasifs prédateurs de vers de terre et d'escargots
Des vers invasifs prédateurs
de vers de terre et d'escargots
Au moins six espèces de ces planaires terrestres qui évoluent dans les sols humides sont parvenues en France depuis près de 20 ans. On suppose que ces vers prédateurs inquiétants pour la biodiversité sont parvenus en France par transport de plantes tropicales. De sorte qu'ils craignent le froid et la sécheresse. En France, on les rencontre surtout dans le Midi (Alpes maritimes, Var, Pyrénées orientales, Pyrénées atlantiques).
Ces Plathelminthes (vers plats) appartiennent à la classe des Turbellariés. Contrairement aux Planaires ciliées que nous rencontrons dans nos eaux douces et qui mesurent 1 à 3 cm de long, ces vers plats sont des planaires terrestres. Ces vers plats sont des prédateurs contrairement aux douves (classe des Trématodes) ou aux ténias (classe des Cestodes) qui sont parasites des Vertébrés.
Ces espèces envahissantes se nourrissent de vers de terre et d'escargots. Ces invasions sont inquiétantes car ces planaires géantes ne possèdent pas de prédateurs en France. Au niveau de la tête, ces vers sécrètent une neurotoxine puissante qui tue leurs proies. Leur tégument sécrète un mucus qui contient des substances toxiques qui peuvent provoquer des allergies au manipulateur.
Parmi ces vers, deux espèces principales : Bipalium kewense et Platydemus manokwari.
Bipalium kewense
Bipalium kewense est un grand ver plat prédateur de la famille des Geoplanidae, parfois appelé «limace à tête de marteau» en raison de sa tête en forme de demi-lune. Sa longueur atteint le mètre ! On le rencontre rampant sur les sols humides. On pense qu'il est originaire d'Asie du Sud-Est. [1] B. kewense a été trouvé couvrant toute la partie sud de l'Amérique du Nord. [2]
Ver de terre attaqué par Bipalium kewense
Cliché © Pierre Gros MBHN
Habitudes alimentaires
B. kewense est prédateur des vers de terre. Cependant, son comportement n'a pas été étudié de manière exhaustive et il pourrait éventuellement se nourrir d'autres organismes.
Reproduction
Toutes les espèces de Bipalium sont hermaphrodites. Bien qu'il y ait peu de preuves de reproduction sexuée chez ces planaires, plusieurs cas de capsules d'œufs ont été découverts. Ces capsules avaient plusieurs des mêmes caractéristiques que celles de B. adventitium, y compris la coloration et la période d'incubation. La capsule d'œuf la plus récente a découvert des descendants éclos qui ne ressemblaient pas complètement aux adultes et étaient considérablement plus gros que ceux de B. adventitum.
En revanche, comme les planaires d'eau douce, la fragmentation asexuée (scissiparité) est le principal moyen de reproduction chez B. kewense dans les régions tempérées. Chaque individu est donc un clone de son parent : un petit morceau se détache à l’arrière de l’animal et se transforme en adulte. La reproduction asexuée constitue une stratégie pour une espèce invasive d’envahir rapidement un territoire. Cela signifie aussi que chaque ver est potentiellement immortel.
Platydemus manokwari
Platydemus manokwari :
Un nématode invasif qui menace
escargots et lombrics !
Cliché © Pierre Gros MNHN
Carte des départements français envahis en 2013 par
des Plathelminthes terrestres invasifs
INPN (http://inpn.mnhn.fr)
Carte établie par Jessica Thévenot
Des vers plats non indigènes (Plathelminthes) ont été observés dans treize pays européens. Ils appartiennent aux deux espèces : Bipalium kewense et Dolichoplana striata. Elles sont en grande partie observées dans des serres.
En outre, d'autres espèces de l'hémisphère sud telles que le plathelminthe néo-zélandais Arthurdendyus triangulatus observé au Royaume-Uni, en Irlande et dans les îles Féroé, le ver plat australien Australoplana sanguinea alba en Irlande et au Royaume-Uni et le ver plat australien Blue Garden Caenoplana coerulea en France, à Minorque et au Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni compte douze espèces non indigènes ou plus, dont la plupart sont des espèces australiennes et néo-zélandaises. Ces espèces peuvent passer à un stade envahissant lorsque des conditions environnementales optimales se produisent. Ces vers plats peuvent alors causer des dommages économiques ou environnementaux.
En France à Caen[1], ont été identifiés des vers plats non indigènes de l'espèce Platydemus manokwari de Beauchamp en 1963 (Plathelminthes, Continenticola, Geoplanidae, Rhynchodeminae). Platydemus manokwari fait partie des «100 espèces extraterrestres les plus pauvres du monde». Des listes de documents géographiques mondiaux, des proies sur le terrain et des proies dans les laboratoires de P. manokwari sont fournies. Cette espèce est considérée comme une menace pour les lombrics et les escargots indigènes partout où elle est introduite.
Platydemus_manokwari
Cliché © Pierre Gros (MNHN)
La découverte récente de P. manokwari en France représente une extension significative de la distribution de cette espèce exotique envahissante de la région indo-pacifique vers l'Europe. S'il a échappé à la serre, ce ver plat pourrait survivre à l'hiver et s'établir dans les pays tempérés.
L'existence de cette espèce en France nécessite une alerte précoce de cette incursion auprès des autorités de l'État et de l'Union Européenne, suivie de l'éradication du ver plat dans sa localité, un renforcement des mesures internes de quarantaine pour éviter la propagation du ver plat vers et depuis ce site, identifier, si possible, la source primaire probable du ver plat, et repérer d'autres incursions possibles qui pourraient résulter de la dispersion accidentelle des plantes et du sol du site.
[1] Justine J, Winsor L, Gey D, Gros P, Thévenot J. (2014) The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France, the first record for Europe: time for action is now. PeerJ 2:e297 https://doi.org/10.7717/peerj.297
En savoir plus :
Winsor, L. 1983. A revision of the cosmopolitan land planarian Bipalium kewense Moseley, 1878 (Turbellaria: Tricladida: Terricola). Zool. J. of the Linnean Soc. 79: 61-100.
Ducey, P. K., J. Cerqua, L-J West, and M. Warner. 2006. Rare egg capsule production in the invasive terrestrial planarian Bipalium kewense. Southwest Naturalist 51(2):252-254.
On trouve sur internet pas mal d'articles concernant les plathelmithes terrestres, en particulier :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Platydemus_manokwari
D'autres renseignements sur ce LIEN.
Un article sur ce problème : The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France
09:57 Publié dans Biologie, Environnement-Écologie, Invertébrés | Tags : platydemus manokwari, platyhelminthes, mnhn, espèces invasives, prédateur escargots, prédateur vers de terre, bipalium kewense | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
17/09/2016
Liste hiérarchisée des espèces végétales invasives de Franche-Comté : rapport complet
Liste hiérarchisée des espèces végétales invasives de Franche-Comté
Le Conservatoire botanique national de Franche-Comté publie un rapport complet sur les espèces végétales invasives de Franche-Comté.
Dix ans après la première liste (2006), la méthodologie de classement des espèces et la terminologie employée pour la catégorisation ont été revues, dans un souci notamment de recherche de cohérence avec les autres listes établies sur le territoire national par chacun des conservatoires botaniques nationaux. En outre, le classement des espèces s’est essentiellement appuyé cette fois sur la consultation de la base de données Taxa, en raison de la progression significative du nombre et de la qualité des observations d’espèces exotiques depuis dix ans. Les actions pressenties pour chacune des catégories d’espèces exotiques identifiées sont proposées.
13:59 Publié dans Botanique, Environnement-Écologie, Patrimoine franc-comtois et jurassien | Tags : espèces invasives, franche-comté, conservatoire botanique de franche-comté | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
15/05/2013
Ver invasif prédateur de ver de terre
Ver invasif prédateur de vers de terre et d'escargots
Platydemus manokwari :
Un nématode invasif qui menace
escargots et lombrics !
Cliché © Pierre Gros MNHN
Ce sont maintenant six espèces de plathelminthes invasifs qui sont signalés en France !
Carte des départements français envahis en 2013 par
des Plathelminthes terrestres invasifs
INPN (http://inpn.mnhn.fr)
Carte établie par Jessica Thévenot
Des vers plats non indigènes (Platyhelminthes) ont été observés dans treize pays européens. Ils appartiennent aux deux espèces : Bipalium kewense et Dolichoplana striata. Elles sont en grande partie observées dans des serres.
En outre, d'autres espèces de l'hémisphère sud telles que le platyhelminthe néo-zélandais Arthurdendyus triangulatus observé au Royaume-Uni, en Irlande et dans les îles Féroé, le ver plat australien Australoplana sanguinea alba en Irlande et au Royaume-Uni et le ver plat australien Blue Garden Caenoplana coerulea en France, à Minorque et au Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni compte douze espèces non indigènes ou plus, dont la plupart sont des espèces australiennes et néo-zélandaises. Ces espèces peuvent passer à un stade envahissant lorsque des conditions environnementales optimales se produisent. Ces vers plats peuvent alors causer des dommages économiques ou environnementaux.
En France à Caen[1], ont été identifiés des vers plats non indigènes de l'espèce Platydemus manokwari de Beauchamp en 1963 (Platyhelminthes, Continenticola, Geoplanidae, Rhynchodeminae). Platydemus manokwari fait partie des «100 espèces extraterrestres les plus pauvres du monde». Des listes de documents géographiques mondiaux, des proies sur le terrain et des proies dans les laboratoires de P. manokwari sont fournies. Cette espèce est considérée comme une menace pour les lombrics et les escargots indigènes partout où elle est introduite.
Platydemus_manokwari
Cliché © Pierre Gros (MNHN)
La découverte récente de P. manokwari en France représente une extension significative de la distribution de cette espèce exotique envahissante de la région indo-pacifique vers l'Europe. S'il a échappé à la serre, ce ver plat pourrait survivre à l'hiver et s'établir dans les pays tempérés.
L'existence de cette espèce en France nécessite une alerte précoce de cette incursion auprès des autorités de l'État et de l'Union Européenne, suivie de l'éradication du ver plat dans sa localité, un renforcement des mesures internes de quarantaine pour éviter la propagation du ver plat vers et depuis ce site, identifier, si possible, la source primaire probable du ver plat, et repérer d'autres incursions possibles qui pourraient résulter de la dispersion accidentelle des plantes et du sol du site.
[1] Justine J, Winsor L, Gey D, Gros P, Thévenot J. (2014) The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France, the first record for Europe: time for action is now. PeerJ 2:e297 https://doi.org/10.7717/peerj.297
En savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Platydemus_manokwari
D'autres renseignements sur ce LIEN.
Un article sur ce problème : The invasive New Guinea flatworm Platydemus manokwari in France
09:14 Publié dans Actualité des Sciences, Environnement-Écologie | Tags : espèces invasives | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |