Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/04/2014

Côte de Château le Bois : résidus de brûlage sauvage de bobine de câbles en cuivre

Côte de Château le Bois : résidus de brûlage sauvage de bobine de câbles en cuivre

 

Localisation : chemin forestier de la pelouse sèche de la Côte de Château le Bois, non loin des grottes d'Osselle. Un beau spectacle pour les touristes et les promeneurs.

Coordonnées : 864, 93        2243, 265        260

 

brûlage-bobines-câbles-cuivre-Chateau-le-Bois-12avril2014-carte-450.jpg

Côte-de-Château-le-Bois---résidus-de-brûlage-sauvage-de-bobine-de-câbles-en-cuivre_01-450.jpg

Côte-de-Château-le-Bois---résidus-de-brûlage-sauvage-de-bobine-de-câbles-en-cuivre_02-450.jpg

Côte-de-Château-le-Bois---résidus-de-brûlage-sauvage-de-bobine-de-câbles-en-cuivre_03-450.jpg

 

 

10:07 Publié dans Pollution | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

Les Fins - Égout à ciel ouvert en aval de la scierie Boucard

Les Fins - Égout à ciel ouvert en aval de la scierie Boucard

Bassin d'alimentation des marais de La Tanche

 

No comment

 

Marais-de-la-Tanche-carte-450.jpg

Marais-de-la-Tanche_01-450.jpg

Marais-de-la-Tanche_02-450.jpg

08:39 Publié dans Pollution | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

12/04/2014

Combe Pellier-commune de Villers le Lac

Combe Pellier-commune de Villers le Lac

 

No comment

 

Combe-Pellier-commune-de-Villers-le-lac-carte-450.jpg

Combe-Pellier-commune-de-Villers-le-lac_01-450.jpg

Combe-Pellier-commune-de-Villers-le-lac_02_450.jpg

08:45 Publié dans Pollution | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

11/04/2014

Décharge sauvage à Pouligney (Doubs)

Décharge sauvage à Pouligney (Doubs)

 

Ce dépotoir  a été alimenté notamment avec le mobilier de réforme de l'école communale, des cannettes en verre, des déchets d'emballages volumineux divers et variés (qui étaient visiblement tout à fait recyclables), des DEEE, palettes, bidons et flacons de produits chimiques ménagers, de bricolage, etc. Cela a été sommairement "nettoyé" c'est-à-dire sans doute déplacé ailleurs, certainement pas "éliminé".


C'est là, avec, tout autour des flancs pentus situés à l'ouest et au nord du terrain de foot, un important dépôt de "gravats" (hauteur supérieure à 1,5 m, donc interdit par les règlements types de tous les documents d'urbanisme carte communale, POS, PLU, etc.), dépôt doublement illégal (si on appliquait la loi, cela devrait aller en CET – Centre d'Enfouissement Technique – de classe 3) ; dépôt sans cesse agrandi, constitué de matériaux "inertes" du BTP. Ce dépôt apparaît bien visible sur cette image, empiétant sur une "zone humide", une aulnaie marécageuse, avec un étang  à 25 mètres environ au nord-ouest !

 

Pouligney-décharge-sauvage-450.jpg

DÉCHARGE-SAUVAGE-Pouligney-09-450.jpg

 

DÉCHARGE-SAUVAGE-Pouligney-07-450.jpg

 

DÉCHARGE-SAUVAGE-Pouligney-01-450.jpg

DÉCHARGE-SAUVAGE-Pouligney-02-03-450.jpg

DÉCHARGE-SAUVAGE-Pouligney-04-450.jpg

DÉCHARGE-SAUVAGE-Pouligney-05-450.jpg

09:31 Publié dans Pollution | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

31/03/2014

Abeilles au cœur de la forêt

Au cœur de la forêt

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Un domaine ignoré du commun des mortel : la forêt est le terrain d'activité d'apiculteurs passionnés. En effet, les agents de l'ONF sont chargés de récupérer des essaims d'abeilles installées dans des cavités naturelles des arbres abattus lors d'exploitations forestières.

 

En Haute-Saône, Yvan et Yann se chargent de cette mission au cœur des massifs forestiers autour de Magny Danigon près de Lure. Après avoir examiné soigneusement la cavité abritant des milliers d'abeilles, les bûcherons apiculteurs se saisissent d'une tronçonneuse pour découper le tronc pour finir par l'ouvrir tel un sarcophage.

 

dominique delfino,photographie naturaliste,photographie animalière

Ouverture du sarcophage

 

Fabuleux, extraordinaire, de découvrir alors le travail de cette ruche naturelle au cœur de l'arbre.

 

Délicatement, Yvan et Yann récupèrent le couvain en le transférant sur des cadres qui prendront place dans une ruche. Sans problème, les abeilles adopteront naturellement ce nouvel abri pour poursuivre leur œuvre autour de la reine pas toujours facile à localiser au sein des milliers d'insectes. Son rôle de reine lui confère l'autorité et son organisation, traduisant ainsi toute l’âme de la ruche.

 

dominique delfino,photographie naturaliste,photographie animalière

Dégagement de la colonie

 

Cerisiers en lumière

Cerisiers en lumière

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

La floraison des cerisiers est à son apogée avec quelques semaines d'avance en cette année 2014 sur la saison. Je profite de ces quelques jours durant lesquels les fruitiers sont en fleurs pour concentrer mes prises de vues sur ce symbole du printemps qui ne laisse personne indifférent.

 

CERISIERS-EN-LUMIERE_01-450.jpg

Cliché @Dominique Delfino

 

Ce sont bien sûr pour le photographe les lumières matinales et de fin de journées, qui permettront d'en apprécier la transparence en parcourant les nombreux chemins des vergers de Vandoncourt et de ses environs.

C'est en avion que je décide, en ce dimanche soir 6 avril, de profiter des derniers rayons de lumière rasante pour redécouvrir ces gros pompons de fleurs projetant leurs ombres sur la prairie.

 

CERISIERS-EN-LUMIERE_02-450.jpg

Cliché @Dominique Delfino

 

08/03/2014

Usage massif des OGM aux États-Unis : pas de réduction des herbicides

Usage massif des OGM aux États-Unis : pas de réduction des herbicides

(Sciences et Avenir n° 806 Avril 2014, p.18)

 

Le Département américain de l'agriculture vient de publier le bilan de plus de quinze ans de culture d'organismes génétiquement modifiés, les premières semences ayant été commercialisées en 1996. Ce document montre que, si au cours de ces quinze ans, les cultures OGM ont progressé aux États-Unis, seule l'utilisation des insecticides a baissé. En revanche l'usage massif des OGM n'a pas limité les herbicides. En somme, les agriculteurs américains ont adopté ces cultures pour augmenter la production et non pas pour réduire les pesticides.

 

ogm,pesticides,insecticides,herbicides

 

Certes, le succès des plants génétiquement modifiés auprès des agriculteurs américains est incontestable, mais le bilan est mitigé. Si le coton, le soja et le maïs OGM sont utilisés massivement, c'est en raison de leur rendement supérieur et non pour diminuer le recours aux pesticides.

 

Si, par ailleurs, la réduction des insecticides est réelle, elle est due principalement à une baisse très importante des populations de pyrales, des papillons ravageurs du maïs et d'autres plantes cultivées, laquelle profite aussi aux cultures non OGM. De plus, la création de zones non OGM a permis de limiter l'émergence de résistances aux pesticides chez les insectes.

 

En revanche, des résistances aux herbicides sont apparues pour 14 "mauvaises herbes", ce qui a contraint les agriculteurs à maintenir les épandages chimiques.

07/03/2014

Braconnage du lynx dans le Jura : Athénas et Férus envoient une lettre ouverte au préfet

lynx,braconnage,athénas,férusBraconnage du Lynx dans le Jura : Athénas et Férus envoient

une lettre ouverte au préfet

 

Mise à jour du 25 avril 2014

 

Suite à la découverte d'un cadavre d'un lynx le 27 janvier 2014 dans le belvédère de Granges de Ladoye, les associations Athénas[1], et Férus[2] demandent à l'État de se positionner de façon ferme et publique contre le braconnage du Lynx. Ce jour-là, un adhérent du centre Athénas découvrait un cadavre de lynx dans le belvédère de Granges de Ladoye. Alors qu'il était dissimulé par les branchages, une équipe de l'association récupère l'animal mort, et le signale immédiatement à l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS).

 

lynx,braconnage,athénas,férus

 

Rappelons que le lynx est un animal protégé en France depuis 1976. "Il n'y a pas de doute, le tir est celui d'un chasseur. Les auteurs se sont débarrassés du cadavre, mais il a été retenu par des branches" explique Gilles Moyne, directeur du centre Athénas. "Un examen superficiel, puis une radio et l’autopsie réalisée au Laboratoire Départemental d’Analyses confirment que l’animal a été exécuté dans les règles de l’art, par une balle qui a traver l'épaule et le thorax. L'autopsie a estimé une date de tir remontant au 10 janvier 2014. C'est un tir très académique et intentionnel. D’après nos sources, il s’agit de façon certaine de la femelle de MIREBEL, rendue célèbre par le laisser-faire de l’administration de 2010 à 2012 et par un éleveur qui a touché des indemnisations durant plusieurs années sans s’acquitter de la contrepartie pour laquelle il était subventionné, à savoir la nécessaire protection de son exploitation. Résultat de cet acte illégal et imbécile, deux jeunes non émancipés qui, livrés à eux mêmes risquent… de rechercher des proies domestiques, plus faciles à capturer, ce que semble déjà avoir fait l’un d’entre eux à Vatagna (commune de MONTAIGU-39)".

 

Le braconnage de cet animal dans le Jura serait d'après lui un problème récurrent. Selon les données du centre Athénas et celles de l'ONCFS, une cinquantaine d'individus auraient été tués en 20 ans. L'association a porté plainte et l'enquête de l'ONCFS suit son cours. "Avec Férus, nous avons souhaité interpeller le préfet du Jura sur la problématique du braconnage. Elle est sous-estimée, la situation est préoccupante. Dans les Vosges, on sait que l'espèce a disparu à cause au braconnage. On note des signes inquiétants chez nous, à l'instar de la recrudescence de jeunes lynx orphelins, non émancipés, dont la mère a disparu brutalement".

 

La population dans le Jura serait estimée à une quarantaine d'individus adultes, concentrés uniquement sur le massif du Jura, autre signe alarmant. "Nous avons une responsabilité dans la conservation de l'espèce. Nous demandons au préfet et à l'État une condamnation ferme et publique, avec la mise en œuvre de moyens dédiés à la lutte contre le braconnage, et aussi que tous les moyens soient mis en place pour retrouver les auteurs".

 

À notre connaissance, cette missive postée le 5 mars 2014, est toujours sans réponse.

 
 

Ajout du 25 avril 2014

 

À cette lettre ouverte, M. Christian Lagalice, président de la Fédération Départementale des Chasseurs du Jura apporte un droit de réponse :

 

Dans ce texte, il est écrit "il n'y a pas de doute, le tir est celui d'un chasseur". Je m'insurge contre de tels propos que rien ne permet, aujourd'hui, d'étayer. De plus, les conditions opaques dans lesquels l'information a été portée à la connaissance du public - le Président de la Fédération Départementale des Chasseurs en a été informé près d'un mois après les faits - laissent plausibles toutes les hypothèses - L'enquête doit se dérouler dans la sérénité : s'il s'agit du tir d'un chasseur, la Fédération, comme elle l'a déjà fait, condamnera cet acte et se portera partie civile. S'il s'agit du tir d'une autre origine, nous porterons plainte auprès de l'auteur de ces propos pour diffamation. Dans tous les cas, au-delà du simple mot "braconnage" qui sous-entendrait une certaine complaisance que nous ne tolérons pas. Il s'agit d'un délit qui doit être sévèrement réprimé.

 

La Fédération Départementale des Chasseurs du Jura, association agréée au titre de l'environnement ne laissera pas salir le monde de la chasse par des groupements dont le but réel est de réduire l'activité cynégétique, même à travers la diffusion d'informations erronées sur la situation du lynx.

 

En effet, le "Bulletin lynx du réseau" de 2013, réalisé par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, écrit à ce sujet très clairement que "le cœur historique jurassien de présence de l'espèce est de plus en plus consolidé. Les mesures récentes de la densité du lynx confortent cette évaluation positive du statut local de l'espèce." On voit donc bien l'intérêt partisan d'une telle prise de position de ces deux associations allant à l'encontre des évaluations officielles.



[1] Centre de soins aux animaux sauvages localià L'Étoile dans le Jura

[2] Association nationale de protection et de conservation de l'ours, du lynx et du loup en France

Hommage à Jean-Claude Robert

Hommage à Jean-Claude Robert

 

par Jean-Yves Cretin

 

[Cet hommage a été lu par Jean-Yves Cretin lors des obsèques de Jean-Claude Robert

le 17 février 2014]

J.-Claude-Robert-450.jpg

La dernière fois que j’ai eu à faire le panégyrique de Jean-Claude, c’était lors de son intronisation chez les « Compârs de la St Vincent » à Champlitte, et je peux vous jurer qu’alors ça avait été plus facile qu’aujourd’hui.

 

Je l’ai rencontré pour la première fois en septembre 1965, lors de la première séance de TP de BA, qui portait sur les os des vertébrés. J’étais doué en dessin et bon observateur, c’était facile, et à mon avis je valais 19 ! Je n’ai eu que 12. J’avais sans doute mélangé les apophyses et fait quelques arrondis… Vexé tout de même, j’ai pourtant vu que Jean-Claude écrivait en annotation : « Vous pouvez faire de très bons TP » !

Déjà visionnaire…

 

Jean-Claude était alors assistant au laboratoire de Biologie et Écologie Animale, dans l’équipe du professeur Pierre Réal, et cette discipline était un enseignement tout nouveau à l’Université.

 

Il aurait pourtant dû être horloger, comme son père ou son grand-père, venu de Suisse à une époque où les échanges de compétences étaient inversés par rapport à aujourd’hui. Comme son frère Jacques – qui deviendra patron d’une entreprise horlogère – il suit ses études à l’École d’Horlo, et passe un Bac technique. Très bon dans cette discipline, ses talents de bricoleur et surtout d’inventeur vont lui servir dans sa carrière future, car il construira divers pièges plus ou moins sophistiqués qui permettront plus tard l’étude de la faune des insectes en particulier.

 

Mais la Nature le tenait déjà par la main : avec Gérard, ils capturaient des coléoptères et parcouraient les haies à la recherche de nids d’oiseaux dont ils collectionnaient les œufs ; avec Jacques c’est un pêcheur acharné (en barque !) et également un chasseur, mais cette dernière activité est vite abandonnée. Quelle n’est pas sa surprise quand il découvre bien longtemps après, au détour d’une conversation entre son père Marcel et Claude Caussanel qui dirigeait alors le Muséum d’histoire naturelle de Paris, lors de l’inauguration de l’Insectarium de la Citadelle, que celui-ci gamin a aussi été collectionneur de coléos ! Inutile de se demander pourquoi son fils Jean-Yves en a ensuite fait autant…

 

Il se retrouve donc en Fac de Sciences, et c’est sur les bancs de la Place Leclerc – ce sont actuellement toujours les mêmes bancs, d’ailleurs – qu’il rencontre Monique. C’est une matheuse, qui elle aurait dû être en Taupe ! Le Hasard qui guide la vie a de drôles de manières pour rassembler les êtres…

 

Il est avec d’autres enseignants et étudiants, membre de ce qui n’est alors qu’un groupuscule animé par Jean Guichon, le Groupe des Jeunes Naturalistes de Rougemont (GJN), une association d’amoureux de la Nature et particulièrement des oiseaux, mais une pépinière de naturalistes à laquelle nous sommes nombreux à être redevables d’une bonne partie de ce que nous sommes. Il y a là des gens qui ont marqué leur époque et dont les compétences sont venues se compléter harmonieusement dans des activités où la nature et l’intérêt général étaient toujours placés en premier. Je n’ose pas donner de noms, de peur d’en oublier, mais je vois ici les visages familiers de bien de ces anciens jeunes naturalistes, toujours fidèles. Le GJN devient une seconde famille. Les amitiés qui se nouent alors sont solides et durables, toujours empreintes de cette ambiance de camaraderie familiale par-dessus tout humaniste et naturaliste. Avec cette équipe ouverte à tous, et tout en prospectant la Franche-Comté dans ce qu’elle a de milieux exceptionnels, nous découvrons tous les ans une nouvelle région de France et apprenons pour beaucoup notre futur métier. Jean-Claude comme Monique partagent leur savoir, leurs temps libres et leurs vacances aussi bien avec les amis qu’avec des jeunes en rupture, à qui ils vont donner ou redonner goût aux études, et Rémy, par exemple, deviendra un sculpteur et créateur renommé.

 

Jean-Claude un maître ? Il n’aimait pas ce mot-là ! Un père ? Non. Un frère ? Pas mieux ! Un ami ? Trop insuffisant. Un double ? Non plus. Un complément ? Ça se rapproche… comme dans une enzyme, lui la protéine et moi le substrat… Symétrique ? En quelque sorte. Michel propose « complice » ? Ce n’est pas loin. Il nous arrivait de penser la même chose au même moment. Déjà quand Jean-Yves a disparu, nous avons pu évoquer en quoi nos relations de père à fils étaient complexes et pleines d’une pudeur qui tente de masquer la profondeur des sentiments.

 

Profondément humain, simple, modeste, sérieux, ayant le sens de l’humour, bon public même quand je racontais des âneries, d’honnêteté scrupuleuse, charitable, jovial, amical, serviable, précis et à l’esprit synthétique et fédérateur, pédagogue curieux, homme de convictions, engagé, c’était aussi un artiste et un esthète, aussi bon peintre que fin sculpteur. Il eût été sans défaut si son bureau, chez lui comme à la fac, n’avait ressemblé un véritable capharnaüm ! Mais à la surprise générale il retrouvait en un instant ce qu’il cherchait… toutefois ça ne marchait pas à tous les coups. Méticuleux, il se faisait une check-list comme dans les avions avant le décollage, pour ne rien oublier. Mais que de choses a-t-il pu perdre… ses lunettes, qu’il cherchait alors qu’il les avait sur le front, son appareil photo, ses clés, son sac ! Lors de notre périple à Madagascar, il avait laissé son bagage à l’abandon dans l’aérogare, et en guise de vérification expérimentale, nous avons, rigolards, attendu le dernier moment pour le lui rappeler : sinon il serait parti sans ! Mais il retrouvait : ayant égaré une année son couteau en allant aux champignons, il l’avait récupéré l’année suivante car il se souvenait dans quelles conditions il supposait l’avoir perdu.

Ça ne s’était toutefois pas arrangé avec l’âge, et il suffit de regarder l’écran de son ordinateur pour s’en persuader !

 

C’était pourtant un remarquable observateur, ayant le flair ou l’instinct pour repérer ce que l’on avait pas encore vu ou pressentant qu’il devait y avoir « dans un coin comme ça » telle plante ou tel insecte.

 

Secret et sensible en même temps, il n’évoquait sa vie intérieure et sa spiritualité que lors de coups durs ou lors de circonstances particulières libérant la pudeur de ses sentiments.

 

Excellent ornithologue – il était un des 4 ou 5 bagueurs d’oiseaux en Franche-Comté travaillant avec le CRBPO – botaniste, géologue, entomologiste généraliste mais spécialiste des papillons de jour comme des papillons de nuit, il était surtout captivé par le fait d’en comprendre le fonctionnement : le profil parfait d’un écologiste.

 

L’esprit fertile, il fournira des thèmes et/ou participera aux travaux de recherche d’une bonne vingtaine d’étudiants et de collègues, et sera tout au long de sa carrière l’animateur d’un groupe de chercheurs. Toujours en avance d’une idée ou d’une proposition, pour faire avancer, pas pour la gloire.

 

L’Écologie est à la mode dans les années 70-80, et tenter de comprendre le fonctionnement des écosystèmes, c’est chercher aussi à les conserver en bon état de marche, puisque nous y sommes insérés. C’est donc mieux les connaître : en plus des approches théoriques, Jean-Claude prône l’appui de la pratique. Sont alors proposés des stages, y compris avec les étudiants de première année, stages qui sont inimaginables maintenant, en ces temps de vache maigre de l’écologie dont tout le monde parle mais dont bien peu se soucient d’en mettre en pratique les enseignements ! Ces stages de terrain se déroulent dans le Midi de la France (Luberon, Alpilles, Sète…) ou les Alpes ou le Massif Central ou à Luc/Mer… et c’est là que se parfont les connaissances.

 

Le grand moment est la création de LA Station biologique de Bonnevaux, à l’initiative de Pierre Réal et avec l’appui de l’Université. Dans cet ancien moulin aménagé pour la circonstance, des générations d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs vont se succéder pour découvrir le Bassin du Drugeon et le Haut-Doubs, ses tourbières et zones humides, ses lacs, ses forêts, ses pâturages et ses pelouses sub-alpines au Mont d’Or… Jean-Claude y assure un service à mi-temps, et se dévoue sans compter. La renommée de LA Station dépasse les frontières et nous recevons des étudiants et collègues de toute la France et de la Suisse si proche, n’est-ce pas Marcel ? Tous les ans, Jean-Claude pilote les stages d’Orsay, de Strasbourg ou d’ailleurs.

 

Parmi les multiples anecdotes que rapporte le fameux Livre d’or, un livre pour nous à l’image d’une Bible, qui contient une partie de l’existence de Jean-Claude et de la nôtre, celle qui l’avait mis hors de lui à l’origine mais l’amusait par la suite était cette fameuse rumeur du lâcher de vipères… Les travaux de Guy Naulleau et d’autres chercheurs les conduisaient à récolter dans la nature pour analyse puis relâcher après marquage les vipères péliades si typiques du secteur pour en connaître l’écologie. Mal interprétés par certains observateurs locaux, ces comportements étaient devenus « un bruit » qui avait fini par se répandre, et un instituteur de Bouverans s’en était ému en écrivant et reprochant vertement à Jean-Claude de « relâcher des vipères dans les framboisiers » et évoquant les risques afférents. Le phénomène, malgré quelques mises au point, devait gagner en amplitude pour culminer fin des années 90 avec des lâchers par hélicoptère de milliers (‘25 000 à Pontarlier’) de reptiles obtenus par élevage. Son hilarité était au maximum quand on se remémorait qu’un collègue chimiste – qui n’avait sans doute pas inventé la molécule d’eau tiède – nous le reprochait encore des années après, même pas étonné quand je lui affirmais que le plus dur n’était pas d’élever des vipères, mais de monter et démonter sans être vus l’hélicoptère dans la cour de LA Station…

 

Si à la recherche universitaire – les publications du CUER par exemple en font preuve – s’associait étroitement l’enseignement, Jean-Claude pressent qu’il est nécessaire de prolonger vers le grand public les connaissances scientifiques, de les mettre à disposition de tous. Pour répondre à cette préoccupation, il participe avec Francine en 1981 à la création du Centre d’Initiative en Environnement, dont Claude Ledentu devient le premier président. Ce CIE, étant donné les compétence locales, devient dès 1982 le CPIE, encore actif dans le Haut-Doubs et installé actuellement à la Rivière-Drugeon, et dont Jean-Claude est membre fondateur d’honneur. À son origine, les animateurs permanents sont d’excellents étudiants naturalistes bisontins, renforcés par Patrick Giraudoux et Max André, alors tout jeunes professeurs de Sciences Nat et qui sont détachés par l’Éducation Nationale grâce à l’amical concours de Mlle Cadet, notre estimée « Miss ».

Ce flux de naturalistes en formation fait qu’encore à l’heure actuelle, il est difficile de se rendre à une réunion ou un colloque national sans rencontrer quelqu’un qui, à l’évocation de LA Station, ne dise pas « J’y étais » !

Il souffrira terriblement de l’abandon en rase campagne par l’Université et la Fac de LA Station, fusillée par les contraintes budgétaires des années 2000 et la pression du « niveau » des publications. Mais – avec d’autres, bien sûr – il avait tracé un sillon, qui va conduire à fédérer les naturalistes de tous poils vers une excellente connaissance du Haut-Doubs, aboutissant à l’établissement de zones de protection des milieux tourbeux et marais, de Réserves naturelles, ayant conduit très logiquement vers la dé-rectification du Drugeon, ce qui fait qu’à l’heure actuelle c’est la région du Doubs la mieux connue d’un point de vue scientifique. S’il y existe des sites Ramsar, des ZICO, des ZNIEFF et autres Natura 2000, il en est un des auteurs principaux, ce que beaucoup oublient – involontairement –, tant il a su être discret et anonyme en « jouant collectif ». Par une ironie du sort qui m’a toujours réjoui le cœur et dont il était finalement heureux, même désabusé, ces milieux tourbeux abandonnés par l’Université sont devenus le théâtre de projets de recherche internationaux, le Projet PEATWARM, qui plus est co-animé par l’ami Daniel, le jeune chercheur qui lui a succédé à son poste à l’Université. L’étude porte sur l’évolution des tourbières en tant que « puits » ou « sources » de carbone, un des paramètres concernant la lutte contre les perturbations climatiques qui engagent l’avenir des jeunes générations ! Quel plus bel hommage à l’ensemble de son action pouvait lui être rendu par le Hasard dont j’évoquais la main dans les premières lignes…

Entomologiste-bricoleur ! Il conçoit et trace les plans de nombreux et divers matériels, réalise des dispositifs ingénieux pour récupérer faune du sol, récolter les insectes émergeants ou attirer ceux qui sont sensibles à l’infrarouge pour Odile, invente le filet articulé pour Claudine, conçoit et fait construire un piège lumineux automatique attirant les papillons de nuit, le travail essentiel de sa thèse. Cherchant à caractériser les peuplements d’insectes, il invente des pièges directionnels à UV cette fois légers et démontables (l’ancien nécessitait tout le volume de la petite « 4L bleue » du Labo plus une remorque !), mais son grand œuvre, comme on le dit de la réalisation maîtresse des « compagnons », c’est le PEC, pour « Piège Entomologique Composite », qu’il adapte à toutes les situations, au sol, à mi-hauteur ou dans les arbres, et qui fournira matière à deux thèses, celle de Jean-Yves qui testera la méthode et de Fred qui l’appliquera en Forêt de Chaux. Ce dispositif sera utilisé aussi bien dans les forêts primaires à Madagascar ou en Amérique du Sud, ou encore sur certains îlots battus des vents de l’Océan Pacifique. En Franche-Comté aussi, la mise en action de ses inventions permet de faire ressortir l’intérêt des milieux originaux, dans les parcs naturels, les réserves, les ZNIEFF et autres sites remarquables : toujours ce souci de connaître pour mieux respecter et si possible « gérer » ensuite pour conserver en bon état de fonctionnement. Dans les carrières et sablières, « les milieux bouleversés » qu’il s’est attaché à étudier finement, ces matériels sont utilisés pour décrire et mettre en évidence leur intérêt pour une faune remarquable, pionnière pour partie, mais aussi d’une certaine façon « relictuelle », en préconisant ensuite des façons de ré-aménager après exploitation. Toujours simple et précis dans ses exposés, il arrive à convaincre dans les administrations, les collectivités territoriales ou auprès des professionnels de l’intérêt de connaître mieux les milieux.

 

Il fonde l’OPIE de Franche-Comté dont il a été le président fidèle, une association qui va servir de référence en entomologie, avant que quelques ombres ne surviennent dernièrement. Son entregent a créé des liens et des relations fortes, son érudition et ses compétences attirent bien des chercheurs de haute volée comme des amateurs éclairés ou des élus. La moisson constante de données se prêtant à une exploitation informatique, il suggère la mise en forme de ces connaissances par des Atlas destinés aux spécialistes et aux curieux. Il est en particulier parfaitement à l’origine d’un projet d’Atlas des papillons comtois, qui s’étendra ensuite à la Bourgogne sous le nom d’Atlas des papillons diurnes de Bourgogne et Franche-Comté qui va sortir cette année.

 

Il participe aux activités scientifiques de la plupart des mouvements associatifs naturalistes, SHND, LPO, SBFC, à des sorties botanico-entomologiques – à moins que ce ne soit l’inverse – entre « anciens » (Joël, Jean, François, et Serge Nicole, un excellent dessinateur naturaliste), ou organisées par Serge Rousset en immersion dans des sites remarquables des Alpes ou des montagnes du Midi. C’est d’ailleurs peu après notre retour du Luberon en juin dernier que les symptômes de sa maladie se déclareront.

 

Après l’arrivée de Roland Albignac à la tête du Labo, il découvre Madagascar : durant deux mois il y étudie les insectes forestiers sur la côte Est, en recréant ex abrupto le matériel qu’il avait emporté mais qui lui avait été volé à l’arrivée, et ce grâce à son habileté et à l’aide de bambous et de bouts de ficelle ! Il y crée de nombreux liens scientifiques comme personnels, et y retournera plusieurs fois avec Jean-Yves, avec nous lors d’une virée en 2009, la dernière fois lors d’une bien trop rude épreuve pour y déposer les cendres de Jean-Yves.

 

C’est aussi un amoureux des grands espaces de l’Afrique que lui fait découvrir Manou et qu’il parcourt avec Stéphanie, et d’où il revient toujours enchanté mais tourmenté par ce qu’il s’y passe.

 

On serait incomplet si on oubliait sa passion pour les fruits, étonné à l’origine par la richesse et la diversité du verger de Jean Ducret à la Piroulette, alors que Jean-Louis Choiseul, le créateur de l’Association des Croqueurs de pommes de Belfort ou Philippe Girardin en Alsace viennent d’attirer l’attention sur leur disparition. Une poignée de pomologues à Besançon et ses environs est en train de se structurer et c’est tout naturellement qu’il en devient un des animateurs. C’est sa dernière passion. C’est aussi grâce à elle que nous avons pu encore communier lors des derniers mois avec sa manière d’appréhender la nature.

 

Durant ces 40 ans de présence naturaliste, Jean-Claude a, à l’évidence, joué un rôle dans la prise en compte de l’environnement comtois. Il laisse de multiples traces de son passage dans les cœurs et sur le terrain de la connaissance. Ses successeurs tâcheront de poursuivre dans cette voie, qui s’il faut en croire la tournure des événements, s’avère de jour en jour plus malaisée… C’était aussi l'un de ses soucis.

 

Jean-Yves Cretin

14/02/2014

Programme 1, 2, 3… Nature 2014

Le programme "1,2,3...Nature" 2014 vient de paraître !
Le service environnement est heureux de vous le présenter.
Vous pouvez le télécharger sur ce lien ou sur le site de PMA rubrique « environnement ».
 
Le programme papier est disponible à l'Office de Tourisme de Montbéliard, dans vos mairies, à la Damassine ainsi qu'à l'accueil de PMA. Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions.

Sorties-nature-Damassine-3-450.jpg

Sorties-nature-Damassine-1-450.jpg

Fuite à la centrale nucléaire de Chooz

Une fuite à la centrale nucléaire de Chooz ? Rien de grave Monsieur le juge, juste quelques milliers de litres d'acide sulfurique !

 

Le 29 décembre 2011, la centrale nucléaire de Chooz a constaté une importante fuite d'acide sulfurique vers le réseau d'eaux pluviales du circuit de traitement antitartre des tours de refroidissement. En cause : des négligences dans l'exploitation et la maintenance des équipements. Cette pollution des eaux inacceptable ne doit pas rester impunie ! Le Réseau "Sortir du nucléaire", FNE et Nature et avenir se sont constituées parties civiles le 26 mars 2014 devant le Tribunal de police de Charleville-Mézières.

La centrale nucléaire de Chooz B, qui comprend deux réacteurs parmi les plus récemment construits en France, est implantée au bord de la Meuse, dans la pointe nord du département des Ardennes, à 10 km de la Belgique. Cette proximité avec la frontière explique-t-elle le peu d'efforts mis en œuvre par EDF pour maîtriser les fuites ?  En effet, le 29 décembre 2011, au point de rejet en Meuse des eaux pluviales collectées sur le site, EDF a détecté un pH anormalement acide, de l'ordre de 1,5. Selon les prescriptions en vigueur, celui-ci aurait dû être compris entre 6 et 9. En cause : une fuite provenant du circuit de traitement antitartre à l’acide sulfurique des tours de refroidissement. Le rejet avait vraisemblablement débuté le 6 décembre 2011 lors du redémarrage du réacteur n° 1 et des installations de traitement des tours de refroidissement. Selon les estimations d’EDF, jusqu’à la détection, entre 250 et 600 litres d’acide sulfurique ont été rejetés par jour dans la Meuse !

Des négligences et pollutions à répétition qui ne doivent pas rester impunies
Le 9 janvier 2012, lors d’une inspection destinée à examiner les circonstances et les conséquences de cette importante fuite, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a constaté de nombreuses négligences dans l’exploitation et la maintenance des équipements : pièces non conformes, tuyauteries rouillées... Par ailleurs, selon une autre inspection de l’ASN, l’acide ayant transité par une butte de terre, une pollution de la nappe phréatique n’est pas exclue. EDF ne peut affirmer que ces rejets n’ont " aucun impact sur l’environnement ", l’acide sulfurique étant connu pour ses propriétés corrosives. Cette pollution est d’autant plus révoltante que la centrale de Chooz est coutumière du fait. Déjà, en 2005, une députée belge avait dénoncé une hausse soudaine de la radioactivité des eaux captées en aval dans la Meuse. Et il semble qu’aucune précaution particulière n’ait été mise en œuvre pour éviter ces rejets :
en avril 2013, une nappe d’hydrocarbure de 50 m2 a été rejetée dans la Meuse, suivie en  juillet 2013 d’un deuxième rejet d’acide sulfurique (1) !

Cette impunité est inacceptable
Le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte pour pollution des eaux. Cette plainte ayant été classée sans suite, il a fait citer directement EDF devant les juridictions de jugement. France Nature Environnement et Nature et Avenir se sont constituées parties civiles. L’affaire sera examinée par le Tribunal de police de Charleville-Mézières, le 26 mars 2014, à 9 h.
 
(1) Le Réseau “Sortir du nucléaire“ a également porté plainte pour ces deux dernières affaires :
http://www.sortirdunucleaire.org/Chooz-fuite-hydrocarbure
 http://www.sortirdunucleaire.org/Chooz-fuite-acide-2

11/02/2014

Désherbage chimique

Pas de place pour les herbes folles

 

par Dominique Delfino

 Photographe naturaliste et animalier

 

C'est en animant dernièrement un stage photo nature à Montbéliard que j'ai saisi cette image surprenante. Avec le groupe que je conduisais le long du canal du Rhône au Rhin à la recherche de sujets photographiques, la vision de ce qui me semblait être un astronaute sur la lune m'a stupéfié.

 

Et pour cause : le travail que cet employé est en train de réaliser impose une tenue de grande rigueur, le traitement chimique réalisé dans l'aménagement de l’extension d'un grand parc urbain à vocation.

 

À quand des aménagements, où l'on puisse observer et évoluer au cours du temps la dynamique végétale naturelle où s'impose une biodiversité riche d'une flore et d'une faune unique au sein d'espaces non aseptisés !

 

Désherbage_Delfino-450.jpg

 

Neige de printemps

Neige de printemps

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Invité le week-end du 23 mars 2014, à participer au festival de photos de nature de Bex (près de Lausanne) dans le Valais Suisse, j'ai aimé ce paysage de neige provoquée par la chute brutale des températures.

 

Depuis la salle d'exposition, j'ai pu toute la journée contempler les versants du massif alpin et, en fin d’après-midi, j'ai pu prendre la route pour me plonger au cœur de ces paysages de moyenne altitude.

 

La neige fraîchement tombée offre des paysages somptueux. C’est finalement dans un petit village sur les hauteurs de Bex que, bloqué par la neige, mon escapade s’arrêtera, le charme de cette petite chapelle retenant toute mon attention.

 

Neige-de-printemps-Delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

Harmonie d'un soir

Harmonie d'un soir

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

C'est un petit coin de rivière encore libre de dessiner son profil au gré du travail des crues.

 

La lumière chaude en fin de journée en ce dimanche de mars 2014, ne pouvait que mettre en valeur cette gravière d'un méandre de l'Allan à Allenjoie.

 

Remodelé sans cesse par le travail d'érosion et le dépôt des alluvions, ce milieu naturel aquatique est à l'image de la définition même d'une rivière au cours libre et sauvage telle que les manuels de géographie ou de sciences naturels nous l'apprenaient.

 

Biotopes indispensables à certaines espèces d'oiseaux, ils deviennent de plus en plus rares, les aménagements artificiels ''bien pensés et profilés'' de nos cours d'eau les transformant trop souvent en simple canalisation d'écoulement des eaux...

 

Harmonieux et reposant, ce milieu naturel dépend du travail que seule la nature est capable de réaliser, au regard de ce mariage de l'eau avec les graviers, les racines, le tout baigné dans cette ambiance de reflets et de lumière.

 

Allan-Delfino-450.jpg

Lumière-du-soir-sur-l'Allan©M.Cottet-450.jpg

10/02/2014

Le Printemps des Campenottes

Le Printemps des Campenottes

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Oui elle est là bien là, illuminant les sous-bois de sa couleur jaune vif pour nous rappeler qu'elle est avant tout la fleur du printemps.

 

La Campenotte, comme on la surnomme dans le Pays de Montbéliard est chère à ses habitants. Une histoire ou légende de vieux Druide et sa fille vivant dans le Mont-Bart lui accorderait l'origine de sa naissance à cet endroit magique.

 

Alors quelle qu’en soit la croyance, les centaines de jonquilles qui tapissent le sol sont toutes autant de raisons de poser le regard sur chacune d’entre elles, la lumière qui les traverse, transformant chaque corolle en une petite tache couleur d'or.

 

Campenottes-Delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

La Jonquille (Narcissus pseudonarcissus, famille des Amaryllidaceae), appelée Campenotte en Franche-Comté a fait l'objet d'une chanson que publie le site "La Cancoillotte".

 

Sur l’air de "Ma Normandie"

 

Premier couplet

Dans Paris, fleur abandonnée,
De mon pays doux souvenir.
Ô ! Campenotte infortunée
Toi qui viens jusqu’ici mourir,
N’as-tu pas vu dans ton voyage
Ma jolie diaichotte aux yeux doux ?
Ô ! parle moi de mon village,
De mon pays et des rives du Doubs.

 

Deuxième couplet

Si tu viens de cette montagne
Qui de l’Allan voit les roseaux,
Si tu as vu notre campagne
Du haut de la roche aux corbeaux,
Ah ! tu dois connaître je gage
Ma jolie diaichotte aux yeux doux,
C’est la plus belle du village
De mon pays et des rives du Doubs.

 

Troisième couplet

As-tu vu passer le dimanche
En corset noir baissant les yeux,
Les bras nus sous la guimpe blanche
Le diairi sur ses longs cheveux
Rubans flottants sur son corsage,
Ma jolie diaichotte aux yeux doux ?
C’est la plus belle du village,
De mon pays et des rives du Doubs.

 

Quatrième couplet

Mais si ma mie est la plus belle
Toi, notre emblème de gaieté,
Vous deux à la saison nouvelle
Serez toujours de la Comté
Toi, reine de nos fleurs sauvage
Et la diaichotte aux yeux si doux,
Reine des fleurs et des villages
De mon pays et des rives du Doubs.

 

Paroles de P. de Resener, dédié au poète Frédéric Bataille et chantée pour la première fois le 11 juillet 1891 à Montbéliard par M. Jordy.

 

09/02/2014

Le Léopard ou Panthère (Panthera pardus)

Le Léopard ou Panthère (Panthera pardus)

 

par Dominique Delfino

photographe animalier et naturaliste

 

Le Léopard est un félin très agile qui grimpe aux arbres pour hisser ses proies à l'abri des autres prédateurs comme le Lion et les charognards.

Léopard_Delfino-450.jpg

Pour ne pas se faire piquer son sandwich  – ici une femelle impala –­­ la fourche de l'arbre lui servira de garde-manger. 

 

 

 

L'accouplement du Roi Lion

Le Roi Lion

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Le tri et la sélection des images au retour d'un safari photos représente un travail exigeant beaucoup d'attention et de rigueur.

Parmi mes coups de cœur, ce cliché d'un accouplement de lions, réalisé en février 2014 dans la réserve du Masaï Mara (Kenya) exprime à mon goût l'ambiance particulière que reflète la savane africaine.

Chez les lions, les femelles sont réceptives plusieurs fois par an, en dehors des périodes de gestation et d'allaitement.  En guise de préliminaires, mâle et femelle frottent leur tête l'une contre l'autre et se reniflent sous l'aine. Dès que la femelle se montre conquise, le couple s'écarte du groupe ; un accouplement d'une vingtaine de secondes a lieu, pendant lequel le lion feule sourdement, mordille et lèche le cou de la femelle, qui ronronne.

Au moment de l'accouplement, le lion maintient fermement le cou de la lionne entre ses dents, puis il se retire brusquement lorsque la femelle menace en grognant de lui décocher un coup de patte ou de le mordre.

L'accouplement se répète ainsi jusqu'à 50 fois en 24 heures, de jour comme de nuit et à chaque fois, quelques brefs instants d'attention à travers l'objectif pour saisir au mieux cette scène de la vie sauvage.

 

dominique delfino

08/02/2014

Massacre de haies dans le pays de Montbéliard

Pas de sentiments pour les haies

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

C'est un véritable massacre végétal que l'on peut constater dans la pâture qui borde l'A36 avant la Savoureuse sur la commune de Vieux-Charmont.

 

massacre-de-haies_01.jpg

 

À mon retour de voyage, je constate que l'ensemble des haies et massifs buissonnants qui caractérisaient le biotope de cette pâture, avaient été coupés. En me rendant sur place, le spectacle de désolation est à son comble. Ce sont près d'une centaine de massifs qui ont été arrachés, déracinés, broyés, laissant place nette, seuls les pylônes électriques sont encore debout, mais il s'en fallait de peu !

 

Le service environnement de PMA me confirme qu'il avait également constaté cet état de faits mais que les terrains sont totalement privés sans contrôle de leur services.

 

Massacre-haies_02.jpg

 

Alors qu'aujourd'hui, l'intérêt majeur que représente les haies n'est plus à démontrer, ce type de gestion radicale d'un milieu naturel est grave de conséquences pour la faune locale surtout dans un secteur au contact de l'agglomération montbéliardaise.

 

 La Pie Grièche-écorcheur, espèce protégée dont les effectifs se font de plus en plus rares, trouvait là le biotope idéal. Il est dorénavant sûr de ne plus la revoir comme d'ailleurs d'autres espèces dépendantes de ces milieux ouverts clairsemés d'espaces buissonnants devenus rares sur le Pays de Montbéliard.

 

Pie-grièche-écorcheur-450.jpg

 

Un très bon ami naturaliste me confiait, il y a quelques années que les hivers doux étaient souvent fatals pour la nature, car certains agriculteurs passaient leur temps à couper les vieux arbres et les haies à tort et à travers... La preuve en est.

07/02/2014

État sanitaire de la faune halieutique du Dessoubre, de la Loue et du Lison

État sanitaire de la faune halieutique du Dessoubre,

de la Loue et du Lison

 

(dernière mise à jour : 18/05/2014)

 

Fonds-Dessoubre-01-3.jpg

Fonds colmatés du Haut Dessoubre

(clichés collectif LRC pris le 13 novembre 2011)

 

Les clichés ont été réalisés dans la Loue au Miroir d'Ornans et à l'embouchure de la Bonneille

le 14 novembre 2011 par le Collectif LRC.

 

Mortalité-Loue-nov-2011-1.jpg

Truites victimes d'un Oomycète : Saprolegnia parasitica

(Clichés collectif LRC)


 

La série de clichés ci-dessous a été réalisée le 22 novembre dans le Lison, à Nans sous Sainte-Anne, à quelques hectomètres de la source. Les fonds à galets sont colmatés par une couche brunâtre peu ragoûtante.

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,loue,dessoubre,saprolegnia,état sanitaire,faune halieutique,doubs-franco-suisse,montbéliard

Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

De plus près, cette couche se révèle être une sorte de "végétation" qui ondule au gré de l'onde :

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,loue,dessoubre,saprolegnia,état sanitaire,faune halieutique,doubs-franco-suisse,montbéliard

Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,loue,dessoubre,saprolegnia,état sanitaire,faune halieutique,doubs-franco-suisse,montbéliard

Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

Une végétation qui ressemble à des queues de moutons !

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,loue,dessoubre,saprolegnia,état sanitaire,faune halieutique,doubs-franco-suisse,montbéliard

Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

Eh bien, il s'agit de bactéries filamenteuses (Sphaerotilus sp.) qui abondent dans les milieux aquatiques fortement contaminés par des matières organiques : égouts, fosses d'aisance…

 

Comme la plupart des rivières jurassiennes qui naissent en milieu karstique, le Lison est une résurgence. La contamination provient d'en amont, c'est-à-dire par des rejets dans les nappes et rivières souterraines.

 

Pas étonnant que le Chevesne (Leuciscus cephalus) abonde à Échay, à 18 km en aval !

 

Quant à la Truite (voir cliché ci-dessous), elle est plus difficile à observer dans ce magma de Sphaerotilus où sa livrée se dissimule !

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,loue,dessoubre,saprolegnia,état sanitaire,faune halieutique,doubs-franco-suisse,montbéliard

(Cliché collectif LRC)

 

Comme le témoignent ces clichés, l'état sanitaire de nos belles rivières franc-comtoises ne s'améliore pas depuis un an.

 

En fin d'année 2011, afin de pallier cette situation sanitaire catastrophique, le préfet a décidé  de créer un comité des sages.

 

Le comité des sages sera présidé par Jean-François Robert, ancien président de l'Université de Franche-Comté et actuel président du CESER (Conseil économique, environnemental et social de région). Cette enceinte d'échanges et de réflexion aura deux mois « pour comprendre les mécanismes conduisant à ces phénomènes et proposer les pistes d’action les plus adaptées ». Il devra rendre compte en février 2012.

 

Le comité des sages comprendra, outre des scientifiques locaux et nationaux, des représentants des élus, du monde associatif, des industriels et des agriculteurs, choisis « pour leur connaissance du terrain et leur ouverture à la réflexion et au dialogue ». Il bénéficiera du concours de l’Agence de l’eau et des services de l’État.

 

Janvier 2014 : mortalité inexpliquée de truites dans le Dessoubre

 

Une dizaine de truites mortes, de nombreux poissons atteints de taches blanches assez semblables à celles dont avaient été victimes les truites de la Loue en 2010 ont été repérées par un riverain du Dessoubre au lieu-dit Moulin Girardot. Il s'agit sans nul doute de bactéries filamenteuses (Sphaerotilus sp.) qui abondent dans les milieux aquatiques fortement contaminés par des matières organiques. Et les épandages de lisiers dans le secteur sont évoqués par les riverains pour expliquer cette pollution.

 

Des poissons malades en période de fraie, ce n'est pas étonnant. Les truites sont fatiguées par cette période de reproduction, elles se frottent contre les pierres au fond de la rivière, d'où parfois l'apparition de maladies sur leurs écailles. Mais là, selon Stéphane Regazzoni, observateur régulier du Dessoubre, ce n'est pas normal. Dimanche, il a récupéré une truite morte mais aujourd'hui elles étaient une quinzaine. D'autres poissons sont malades à cet endroit situé à quelques kilomètres de la source entre Laval-le-prieuré et Plaimbois du Miroir. Dans ce secteur, le Dessoubre, à la station de Saint-Hippolyte 1, est en bon état écologique selon les données de l'Agence de l'eau collectées en 2011. Selon la présence de la faune et de la flore benthique, la qualité des habitats classe le secteur dans une bonne catégorie. Effectivement, le Dessoubre est une rivière encore appréciée par les pêcheurs à la mouche.


Jusqu'à présent le Dessoubre a été épargné par ce type de mortalité. Seule la Loue puis le Doubs franco-Suisse et la Bienne ont été touchés. Des événements relatés par le Blog de la Loue et des rivières comtoises. Ces mortalités ont été le départ d'une prise de conscience. Le Collectif Loue et rivières comtoises s'est créé, les élus du département et les services de l'état, poussés par les défenseurs de l'environnement ont mis en place des mesures pour améliorer la qualité de l'eau.

 

Source : Isabelle Brunnarius : Article de France 3 Franche-Comté (avec photos et vidéos)

 

La réaction de SOS Loue et rivières comtoises

 

Face à cette mortalité de plus en plus fréquente des poissons du Dessoubre, pour SOS Loue et rivières comtoises, la préfecture du Doubs "montre, une fois de plus, l’absence de prise en compte de la gravité de la situation". Pour l'association, l'Etat essaie de "gagner du temps dans l'espoir d'une amélioration". Elle répond à la préfecture du Doubs ce vendredi 17 janvier 2014.


"Le communiqué de presse de la préfecture du Doubs du 15 janvier 2014 montre, une fois de plus, l’absence de prise en compte de la gravité de la situation, alors que près de 400 km de rivières à salmonidés franc-comtoises sont touchées tour à tour par des mortalités massives. Gagner du temps dans l’espoir d’une amélioration semble être la principale méthode de l’administration préfectorale concernant le problème de la pollution gravissime de nos principales rivières à salmonidés, 4 ans après les premières mortalités.

 

En effet les trois propositions de la préfecture ne nous paraissent pas à la hauteur de la gravité de la situation :

 

  • « poursuivre et approfondir les études, mieux comprendre comment les pratiques agricoles impactent les transferts locaux d’azote et de phosphore ».

Pour le seul Dessoubre nous disposons de 23 études depuis 1990, soit environ 1/an qui abordent la plupart des aspects de la pollution de cette rivière. En dehors d’une amélioration (importante mais insuffisante) de l’assainissement à mettre au crédit des élus, la plupart des préconisations n’ont soit pas été mise en œuvre, soit ne sont pas respectées.

 

  • « définition d’un protocole de suivi en continu ou semi-continu sur la Loue pour mieux comprendre les flux et dynamiques de transfert de l’azote et du phosphore »

Voilà une mesure que nous réclamons depuis 4 ans dans toutes les instances ou nous sommes représentés et les réunions auxquelles nous sommes conviés. Cela nous a toujours été refusé, car prétendument inutile. Elle permettrait évidemment de lier les pics de pollution azote-phosphore aux épandages agricoles et aux défauts d’assainissements.

 

  • « approches sociétales pour mieux cerner les jeux d’acteurs et retrouver les conditions de dialogues entre eux »

Magnifique phrase aussi creuse qu’inutile, le dialogue entre les partenaires n’étant ni rompu, ni insuffisant au vu des multiples réunions qui ont eu lieu, et qui auront encore lieu, et les très nombreuses instances officielles ou l’on parle de la pollution. Le problème étant qu’on ne fait qu’en parler.

Quand au SAGE Haut-Doubs Haute-Loue, il existait avant les pollutions, il n’a pas pu les éviter, ni même les empêcher d’augmenter. Nous connaissons le contenu de la version suivante, elle ne s’attaque pas aux racines du problème.

 

Nous demandons solennellement que cesse le verbiage pour passer aux actes concrets et si l’approfondissement des connaissances scientifiques ne doit pas être remis en cause, elle ne doit pas être une excuse pour l’inaction, comme c’est le cas actuellement."

 

Ajout du 7 février 2014 : déversement illégal de lisier près de la source du Dessoubre

 

Pas étonnant que les truites crèvent et que le Dessoubre soit pollué. Un article de l'Est Républicain en date du 7 février 2014 nous fournit une explication.

 

Voir également à ce sujet le reportage de France 3 Franche-Comté  et le blog d'Isabelle Brunnarius !

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,loue,dessoubre,saprolegnia,état sanitaire,faune halieutique,doubs-franco-suisse,montbéliard

24000 litres de lisier répandus (Photo DR / Est Républicain)

 

Pollution - L’agriculteur en cause plaide « l’accident ». Le Département du Doubs porte plainte 24.000 litres de lisier déversés près de la source du Dessoubre.

 

Besançon. À ce niveau, on ne peut plus vraiment parler d’épandage… Mais de déversement totalement illégal de près de 25.000 l de lisier. Notre photo, prise par un garde de l’association de pêche de Saint-Hippolyte, à Cour-Saint-Maurice, mercredi 5 février à 17h15, témoigne de pratiques qui ont malheureusement la vie dure.

Au moment où les esprits sont exacerbés par la découverte de centaine de poissons touchés par la saprolégniose dans le Dessoubre (on est là directement au-dessus de la source), ce type de comportement est carrément suicidaire pour l’image même de la profession agricole, plus souvent qu’à son tour montrée du doigt lorsqu’il s’agit de désigner les responsables du niveau de pollution inquiétant atteint par les rivières de Franche-Comté.

 L’éleveur « très coopératif »

 Gérard Mougin, président de l’AAPPMA « Les deux vallées », qui nous a transmis ce document, le dit lui-même : « Les agriculteurs qui ne partagent pas la vue d’une telle conn…. doivent protester fermement, car elle salit leur réputation pour longtemps. Il faut qu’ils arrêtent de se dire tous vertueux et qu’ils prennent le problème à bras-le-corps eux aussi. »

 Injoignables mercredi soir, au moment où le garde à surpris le pollueur, les services de la police de l’eau se seraient depuis rendus sur place pour enquêter., après que Gérard Mougin ait adressé une missive bien sentie au préfet du Doubs.

 Dans ce courrier, M. Mougin rappelle l’action « SOS Dessoubre », menée en 1989 et qui avait recueilli plus de 13.000 signatures, le poids économique de la pêche dans le Doubs et prévient de « l’immense gâchis qui pourra être constaté avec tous les fleurons de la pêche de notre département au tapis ». Dénonçant la « politique de l’autruche » menée pendant des années, il demande qu’aujourd’hui soit refusée « toute autorisation pour la création ou l’extension de nouvelles porcheries », que l’on mandate du personnel pour qu’il « surveille, recense et verbalise réellement les actes délictueux en matière d’environnement », que l’on fasse respecter les plans d’épandage, que l’on prenne des mesures « concernant l’usage des herbicides et des pesticides », enfin, que l’État soit plus directif et au côté des communes en ce qui concerne l’assainissement.

 Hier après-midi, Claude Jeannerot a annoncé qu’il déposait plainte et que si l’auteur de ce déversement, « d’une particulière gravité », était identifié, il se « constituerait partie civile au nom des habitants du Doubs. En ma qualité de président du Département, je ne saurais tolérer ce type d’agissements qui jette un discrédit sur l’ensemble de la profession agricole et remet en cause l’action de la collectivité départementale en faveur de la qualité des eaux sur notre territoire. »

 On peut dire que les services de l’État ont réagi de manière très rapide sur ce dossier. Hier, l’éleveur de bovins a été identifié et il a reçu la visite de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCSPP) de la gendarmerie et de l’Onema (la police de l’eau) pour un contrôle. « Il a été très coopératif » note Pierre Aubert, directeur adjoint de la DDCSPP.

 « Dans l’urgence »

 L’agriculteur aurait expliqué qu’il s’agissait d’un « accident ». Après avoir lavé la cour de sa ferme à grande eau, il a remarqué qu’une de ses cuves à lisier allait déborder et l’a vidangée. « Il a agi dans l’urgence. Alors qu’il disposait d’un plan d’épandage validé pour ce terrain. Le problème, c’est qu’il a plus déversé qu’épandu. En tout, trois fois huit mètres cubes (soit 24.000 l). Nous sommes en cours de rédaction du procès-verbal qui sera transmis au procureur de la République et on doit encore évaluer les conséquences environnementales. »

 Au-delà des faits, Pierre Aubert tient à préciser que cet acte malvenu « ne doit pas mettre en cause les actions engagées par la chambre d’agriculture du Doubs pour tirer les éleveurs vers le haut de pratiques responsables. Ce sont des faits rares qui ne reflètent pas l’ensemble des agriculteurs du département. »

 Fred JIMENEZ

 

 

28/02/2014 : un article d'Isabelle Brunnarius sur le blog de la Loue.

 

Tribune d’Éric Alauzet – Sur la pollution constatée dans le Dessoubre par Isabelle Brunnarius

 

 

Les multiples témoignages de pêcheurs ou d’autres personnes sur l’état de dégradation de nos rivières ne font qu’ajouter à la préoccupation ancienne et croissante des écologistes concernant nos rivières, le milieu naturel, la biodiversité, et plus généralement notre environnement.

 C’est aujourd’hui le Dessoubre qui fait tristement parler de lui après la Loue ou le Doubs franco-suisse. Mais il n’y avait objectivement aucune raison pour que l’ensemble de nos rivières ne soit pas touché. Le même constat sur d’autres rivières confirme bien qu’il s’agit d’un problème global. Les rejets agricoles pouvant constituer la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien rempli.

 En cause, cela ne fait plus aucun doute, la multitude des rejets dans l’environnement, dont une partie liée à l’usage d’une quantité infinie de produits chimiques où la dose n’est pas le seul problème. L’effet « cocktail » par exemple, peut être largement en cause. Les produits sont tellement nombreux que personnes ne peut en évaluer les combinaisons possibles et les effets induits.  D’ailleurs, tous les produits chimiques ne sont pas tous identifiés ou tous mesurés. Les médicaments utilisés chez l’homme ou chez les animaux n’en sont qu’un exemple. Les effets sont potentiellement multiples, ne serait-ce que le développement des résistances aux antibiotiques dont on retrouve les métabolites dans le milieu naturel.

 Chacun doit se sentir interpellé dans sa vie personnelle, professionnelle ou autre. Il suffit de regarder sous les éviers, dans les maisons ou les appartements, pour comprendre. Et de recenser les différentes activités professionnelles, qu’elles soient agricole et agroalimentaire, sylvicole ou encore industrielle.

 L’interdiction qui a été faite pour les collectivités et les particuliers d’utiliser des produits phytosanitaires constitue un progrès. On peut toutefois regretter qu’elle n’entre en vigueur qu’en 2020 pour les premières et en 2022 pour les seconds. C’est le compromis sur lequel les parlementaires écologistes ont dû céder pour faire adopter cette loi *.

 Le réchauffement climatique constitue un facteur aggravant, et avec lui, la baisse des débits des cours d’eau liés aux perturbations climatiques ; le tout contribuant à un réchauffement de l’eau et à une moindre oxygénation du milieu. Des éléments qui peuvent expliquer l’intérêt de la suppression des barrages qui, en retenant l’eau, contribuent un peu plus à son réchauffement.

 Il ne faut pas non plus oublier que la pollution de l’eau peut également trouver son origine dans la pollution de l’air, qui véhicule des molécules qui vont se dissoudre dans l’eau [retombées sur les sols de polluants atmosphériques entraînés par la pluie par exemple (www.cnrs.fr)].

 L’artificialisation et l’érosion des sols du fait de l’urbanisation parfois anarchique, et l’absence de couverture végétale des terres agricoles pendant une grande partie de l’année contribuent à la concentration des pollutions ainsi qu’à l’accentuation des variations du débit des rivières, dont on a déjà signalé les effets négatifs précédemment. Tout se tient et se surajoute.

 Nous sommes bien dans la complexité et il faut l’accepter telle qu’elle est, même si cela ne facilite pas l’action publique.

 Les installations d’épuration de l’eau sont nécessaires, à condition d’être maintenues en bon état de marche, comme sont indispensables les bonnes pratiques de stockage et d’épandage des effluents agricoles. Mais nous n’échapperons pas à une remise en cause en profondeur et au nécessaire changement de notre modèle de développement. Cela concerne en particulier la fabrication et l’usage des pesticides, médicaments et autres produits phytosanitaires ; tout comme les standards de production du lait, des céréales ou du bétail. Il est également impératif de prendre en compte la nature du sol pour ne pas lui demander de donner plus qu’il ne peut donner, ou de recevoir plus qu’il ne peut encaisser, en particulier lorsqu’il présente une structure karstique sous-jacente.

 Nous sommes confrontés à une question écologique, et donc économique. Il serait temps d’arrêter d’opposer l’un à l’autre pour ne pas scier la branche sur laquelle est assise notre économie et reposent nos emplois. C’est un pacte que la société doit passer avec elle-même, un pacte solidaire, qui associe tous les acteurs. Un pacte où personne n’est montré du doigt. Soyons lucides et regardons les problèmes en face. Et si, ici ou là, une activité devait être ralentie ou fragilisée, c’est ensemble que nous devons nous engager à soutenir son adaptation, son évolution vers le modèle de production de demain, un modèle qui devra replacer la nature au centre, et l’homme à son écoute, d’une manière ou d’une autre. Laissons le progrès nous guider.

 

Éric Alauzet.

* http://ericalauzet.eelv.fr/niche-ecolo-lusage-des-produit...

 

Ajout du 8 avril 2014 :

Pollution par le lisier d'un ruisseau haut-saônois. Voir un premier article de France 3 Franche-Comté et un autre article sur le même sujet.

 

Voir également dans ce même blog :

 

- La santé du Doubs mise à prix

- La Loue en avril 2011

- Mortalité des poissons dans le Doubs

- l'alerte lancée par Pascal P.

- Menaces sur le Doubs franco-suisse

- Proliférations algales dans la Haute vallée du Doubs

- Prolifération de Cyanobactéries dans la Loue

- Pathologie des poissons d'eau douce

 

Ajout du 17 mai 2014

Manifestation organisée à Saint-Hippolyte pour dénoncer la pollution des trois rivières de la région : le Doubs, la Loue et le Dessoubre

 

Le samedi 17 mai 2014, la bourgade de Saint-Hippolyte, lieu du confluent Dessoubre-Doubs a été le cadre d'une manifestation à l'initiative du collectif Doubs Dessoubre et de SOS Loue et rivières comtoises.

Plus de 1500 personnes ont protesté contre la pollution de nos rivières comtoises.

Voir à ce propos le reportage de France 3 Franche-Comté.

 

Compte rendu de cette même manifestation par l'Est Républicain.

 

Trois rivières comtoises en danger (Est Républicain édition du Doubs 18/05/2014)

Deux mille personnes ont pris part, hier, à la manifestation organisée à Saint-Hippolyte pour dénoncer la pollution des trois rivières joyaux de la région : le Doubs, la Loue et le Dessoubre.

Journée de réflexion et de protestation, hier, à Saint-Hippolyte, petite cité de caractère située au confluent du Doubs et du Dessoubre. Deux rivières qui, avec la Loue, constituent le joyau de la Franche-Comté, et au-delà, tous s'accordant avec le sénateur-maire d'Audincourt, Martial Bourquin, pour les classer « parmi les plus belles d'Europe ! »

 L'élu, ceint de son écharpe tricolore, a fait mouche dans le public lorsqu'il a énoncé sa proposition : « Faire une grande expérimentation nationale dans les trois bassins versants du Doubs, de la Loue et du Dessoubre pour qu'enfin, on sauve nos rivières ! » Et il a été salué pas une salve d'applaudissements quand il a lancé : « Il faut interdire le Roundup ! Il doit être interdit car ce désherbant est un poison ! »

 Claude Jeannerot, hué

 La journée, avec des conférences le matin, un pique-nique champêtre à midi entre militants franco-suisses, une manifestation suivie par quelque 2.000 défenseurs de la nature et des rivières qui se sont regroupés au Clos Pascal pour entendre les orateurs, avait un caractère familial et bon enfant. Au micro, tour à tour, Serge Cagnon, maire de Saint-Hippolyte, Anne-Pantel, représentante des commerçants qui s'associent aux revendications des deux collectifs Doubs-Dessoubre et SOS Loue et rivières comtoises, organisateurs de ce rassemblement, Lucienne Merguin-Rossé, de l'ONG suisse Pro Natura et Marc Goux, de Saône-Doubs vivant, ont déploré l'état des trois rivières. Tous ont réclamé des mesures urgentes. « Pas des mesurettes », prises par « des politiques magiciens qui nous font croire que tout va bien ! »

 Christian Triboulet, animateur de Doubs-Dessoubre, a lu un message des paysans exprimant leur « volonté de travailler ensemble et de dégager des mesures pour l'environnement ». Avec un accueil positif à la clé. Sandrine Bélier, députée européenne surnommée, a-t-on appris, « Miss Biodiversité » à Strasbourg, a pris l'engagement d'inciter le Parlement européen à « s'interroger sur les sols karstiques en Franche-Comté et en Europe ».

 Seul le sénateur Claude Jeannerot, président du conseil général du Doubs, a été chahuté et hué par une poignée de participants apparemment mécontents du peu de résultats obtenus par la collectivité. « En trois ans, le conseil général a beaucoup fait et beaucoup dépensé... », a martelé l'élu. « Ouuuuhhh », l'a coupé un manifestant, tandis que dans le public certains lançaient . « Si t'avais tant fait, on n'en serait pas là ! ». Le président du département a dû hausser le ton et même se mettre en colère pour ramener le calme. Il a alors dit « assumer avec modestie et détermination » ces faibles résultats imputables, selon lui, aux « cinquante années passées à détruire ». « Alors, il faudra beaucoup de temps pour reconstruire », a  ajouté le sénateur Jeannerot, avant de conclure sur une note optimiste : « Rétablir la vie dans nos rivières, c'est possible ! ».

Un pôle-karst en Franche-Comté

 La présidente de la Région Franche-Comté, Marie-Guite Dufay intervenant en dernier, a volé au secours de Claude Jeannerot :  « Soyons unis. Ne nous laissons pas aller à l'intolérance », a exhorté la présidente, avant d'insister sur « le travail considérable fait par le conseil général, qui peut servir de base à l'organisation d'un débat sur l'eau », dans le cadre du « pôle-karst ». Réflexion que la Région souhaite initier rapidement.

 José GONZALVEZ

 

Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

22/01/2014

Du fond des yeux

Du fond des yeux

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Dans la série '' la mère et son petit '', voici un cliché de babouins du Kenya témoignant d'une scène de grande tendresse.

 

Non loin du camp où nous logeons, nous croisons régulièrement la route d'une population de Babouins. Les scènes de la vie quotidienne de ces primates ne nous laissent pas indifférents et je prends plaisir avec les photographes qui m'accompagnent à observer le comportement et les attitudes particulièrement amusantes des très jeunes babouins.

 

Ce sont des animaux forts et agressifs. Ils vivent en groupes dominés chacun par un mâle dominant reconnaissable à sa façon de s'asseoir. La pratique de l’épouillage mutuel qui peut durer des heures témoigne de la solidarité qui règne dans le groupe. Chez les babouins, il existe une hiérarchie stricte. Si un babouin veut intégrer un groupe, il devra se battre contre le mâle dominant et le vaincre pour entrer dans le groupe. Un comportement social qui ne manque pas d'intérêt.

 

Babouins-Delfino-450.jpg

La Hyène maternelle

La Hyène maternelle

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Si ce terrier peut rappeler celui que le renard terrasse en Franche-Comté, la présence de cette Hyène confirme que ce cliché nous parvient d'un autre continent.

 

En effet, le Kenya est actuellement mon terrain de chasse photographique, où les scènes de la vie sauvage sont au rendez-vous quotidiennement.

 

La Hyène souffrant d'une mauvaise réputation, nous montre aujourd'hui l'image d'une mère très attentive. Contrairement au renard, ce prédateur sociable, est capable d'assurer l'éducation des jeunes de l'ensemble des autres membres de la communauté installés au sein du même groupe.

 

Hyène-maternelle-Delfino-450.jpg

20/01/2014

Histoire de Grimpereaux

Histoire de Grimpereaux

 

 par Dominique Delfino

 Photographe animalier et naturaliste

 

 En ce début d'année 2014, je vous propose deux clichés de Guy Français réalisés dernièrement à Vieux-Charmont dans le nord du département du Doubs.

 

Ces documents sont particulièrement intéressants, car il est exceptionnel de photographier ensemble le Grimpereau des jardins et le Grimpereau des bois. Ces deux espèces très semblables cohabitent dans nos régions et viennent parfois ensemble à la mangeoire.

 

Ils sont donc très difficiles à discerner. La longueur du bec, bien visible sur ces deux clichés est, avec certains petits détails du plumage, un bon indice pour les différencier.

 

Il n'en reste pas moins vrai que ce sont des oiseaux discrets et très remuants. Leurs chants sont très différents et constituent le critère de différenciation le plus sûr.

 

L'association des deux images de notre ami Guy, nous permet donc de pouvoir examiner au mieux les nuances de ces deux jolis petits grimpereaux que les plus curieux sauront apprécier.

 

GRIMPEREAUX-450.jpg

 

 

 

 

 

Gardien de la nuit

Gardien de la nuit

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Les fins de journées de cet hiver doux se suivent, mais ne se ressemblent pas, les couchers de soleil de ces soirs derniers offrant des ambiances particulièrement belles.

Le soleil alterne avec les couches nuageuses laissant penser quelquefois que le spectacle des lueurs du soir n'aura pas lieu. Mais rien n'est joué d'avance et la patience est de rigueur jusqu'à la dernière minute, le temps de trouver le sujet qui s'inscrira au mieux dans cet espace.

Alors quoi de mieux que ce vieux fruitier isolé dans cette pâture à Brognard, exposé au soleil couchant pour mieux profiter des derniers rayons chauds qui précèdent la nuit.

Quelques longues minutes suffiront à faire ''s'enflammer'' le ciel dans une harmonie la plus parfaite, le vieux cerisier se présentant en gardien de la nuit.

 

GARDIEN-DE-LA-NUIT-Delfino-450.jpg

19/01/2014

Nature abstraite

Nature abstraite

 par Dominique Delfino, photographe naturaliste

 Les rares températures négatives de ces jours derniers, ont suffi à figer dans une légère couche de glace les rives des eaux calmes de l'Allan.

J'en profite pour poser le regard sur ces délicats et fragiles tableaux que le froid de la nuit a dessinés le long des plans d'eau.

Mais c'est en plongeant au cœur de la matière que les détails prennent un autre sens, une autre dimension, retenant toute mon attention.

Le graphisme de la glace revêt des dessins tous aussi différents les uns des autres, la végétation et les mouvements d'eau étant les acteurs de ce merveilleux travail que notre imagination interprète en toute liberté.

Tableau-de-glace_01-450.jpg

Tableau-de-glace_02-450.jpg

09/01/2014

Loi d’avenir agricole

 Loi d’avenir agricole

Principales mesures du texte

 

-          Titre préliminaire réécrivant les grandes orientations de la politique agricole : nationale, européenne, et territoriale (ECOLO), souveraineté alimentaire, sécurité sanitaire, respect de l’environnement, de l’emploi, des normes sociales (ECOLO) en luttant contre le CC, caractère familial et recherche d’autonomie des exploitations, information des consommateurs, diversité des produits, circuits courts, conversion à l’agriculture biologique (ECOLO), économies d’énergie, aide alimentaire, solidarité internationale (ECOLO), démarches collectives, protection des terres agricoles, tient compte des spécificités des zones de montagne, des outre-mer, …

 

-          Définition de l’agro-écologie (AE) (sur incitation des ECOLOS):« Les systèmes de production agro-écologiques privilégient l’autonomie des exploitations agricoles et l’amélioration de leur compétitivité en diminuant la consommation d’énergie, d’eau, d’engrais, de produits phytopharmaceutiques et de médicaments vétérinaires, en particulier les antibiotiques. Ils sont fondés sur les interactions biologiques et l’utilisation des potentiels offerts par les agro-écosytèmes. Ils utilisent les ressources naturelles, en particulier les ressources en eau, la biodiversité, la photosynthèse, les sols et l’air, en les préservant du point de vue qualitatif et quantitatif. Ils contribuent à la lutte contre le changement climatique et à l’adaptation à ses effets. »

 

-          Création des Groupements d’Intérêt Economique et Environnemental (GIEE), bénéficiaires des aides du 2e pilier de la PAC et bras opérationnels de l’AE

 

-          Elargissement du bail environnemental à tout le territoire

 

-          Réforme des GAEC et de la gouvernance des coopératives

 

-          Protection des terres agricoles (dont extension des missions des CDCEA, EPCI compétents pour les PAEN réclamés par les ECOLOS dans ALUR)

 

-          Réforme des SAFER et extension de leur droit de préemption aux parts sociales,  aux démembrements de sociétés + clarification de la notion de « terrain nu »

 

-          Installation : Elargissement de la définition de « jeune agriculteur » et des critères d’assujettissement au régime des non-salariés agricoles, dispositifs d’encouragement à l’installation progressive, contrat de couverture sociale,…

 

-          Limitation de l’utilisation d’antibiotiques en médecine vétérinaire

 

-          Suivi post AMM des phytos et interdiction de la publicité pour le grand public

 

-          Transfert de la délivrance des autorisations de produits phyto à l’ANSES

 

-           Nouvelles missions pour l’enseignement supérieur et la recherche pour promouvoir l’agro-écologie (dont propositions ECOLO)

 

-          Création d’un fonds stratégique bois – forêt

 

-          Création des GIEEF

 

-          Intégration dans le code forestier de mesures pour éviter la mise sur le marché de bois et de produits issus d’une récolte illégale

 

Principaux amendements écologistes adoptés (118 déposés en séance, 12 adoptés)

 

-          Création du contrat alimentaire territorial : « projets alimentaires territoriaux visant à rapprocher les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs dans une relation partenariale ou contractuelle, conciliant des objectifs de développement de l’agriculture sur les territoires et de qualité de l’alimentation répondant aux attentes des consommateurs. »

 

-          Priorité à la conversion à l’agriculture biologique

 

-          Exclusion des semences de ferme de la législation sur la propriété intellectuelle sur le vivant

 

-          Reconnaissance de la dimension territoriale des politiques agricoles

 

-          Valorisation des aménités environnementales et des spécificités régionales

 

-          Promotion de l’AE et de l’AB dans l’enseignement et la formation

 

De plus, sur incitation des écologistes des amendements gouvernementaux sur la définition de l’AE et le conditionnement de l’accord du bailleur à la mise à disposition d’un bail rural par le preneur pour les associations à vocation rurale.

 

Amendements écologistes prioritaires et non satisfaits

 

Encadrement du plan de méthanisation :

-          fléchage des aides aux méthaniseurs sur les projets collectifs (GIEE)

-          interdire l’introduction des produits comestibles dans les digestats et/ ou interdire les cultures dédiées

 

Azote :

-          instauration d’un plafond d’azote organique et minéral

-          obligation de déclaration de l’azote commercialisé dans les zones vulnérables

 

Politique de l’installation :

 

-          mettre en place une surface maximale d’agrandissement

 

Gouvernance :

-          la plupart des amendements relatifs à l’extension du droit de pré-emption des SAFER ont été classés irrecevables au titre de l’art. 40. Les autres rejetés.

 

Santé environnementale :

-          co-responsabilité de l’ANSES, et des Ministères en charge de l’environnement, de l’agriculture et de la santé pour les AMM de produits phytosanitaires

-          Interdiction d’avantages et remises commerciales sur les antibiotiques

-          sont reconnues comme contribuant à la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, à la préservation de la biodiversité naturelle et cultivée et à la lutte contre le changement climatique (redéposer sous forme d’un rapport)

 

Enseignement supérieur et recherche

-          soutien à la recherche participative

-          soutien à l’immersion à la ferme

 

Source : L'actualité d'Éric Alauzet - député du Doubs

 

Mais pas un mot sur les OGM !

Météorite de Tcheliabinsk : l'impact a livré tous ses secrets

TCHELIABINSK-logo.jpgMétéorite de Tcheliabinsk :

l'impact a livré tous ses secrets

 

Jamais un tel événement n'avait été aussi documenté ! En février dernier, la chute d'un astéroïde en Russie fut enregistrée du début à la fin par des milliers de témoins. De quoi retracer avec une précision inédite son origine et son trajet.

Cela a commencé par une lumière si aveuglante qu'elle a éclipsé le soleil. Suivie d'une détonation assourdissante qui a fait trembler le sol, jeté les hommes à terre et pulvérisé les vitres dans un rayon de 90 km.

 

Carte-de-localisation-de-tcheliabinsk-russie-450.jpg

Localisation de Tcheliabinsk

 

Puis d'un gigantesque panache de fumée qui s'est déployé dans le ciel... Bilan : 1600 blessés et 25 millions d'euros de dégâts. On le sait désormais, l'impact qui a secoué la ville russe de Tcheliabinsk, dans la région de l'Oural, il y a un an, au matin du 15 février 2013, est le plus important depuis 1908 - un astéroïde avait alors frappé la Toungouska, en Sibérie.

 

TCHELIABINSK-01-02.jpg

TCHELIABINSK-03-04.jpg

TCHELIABINSK-05-06.jpg

TCHELIABINSK-07-08.jpg

Photos d'amateurs (DR)

 

À l'automne 2013, au moment même où l'on sortait du lac Tchebarkoul un fragment de près de 600 kg de la météorite de Tcheliabinsk, une centaine de spécialistes du monde entier rendaient leurs copies. Après sept mois d'analyses, et surtout grâce à l'étude des milliers de vidéos prises par les caméras de surveillance et par des témoins, ils sont par venus à reconstituer l'événement du début à la fin. "C'est un cas d'école : jamais nous n'avions disposé d'autant de données pour reconstituer un impact d'astéroïde, explique Peter Jenniskens, qui a mené l'une des études à la Nasa. Par conséquent, jamais nos conclusions n'avaient pu être aussi précises."

 

Tcheliabinsk_Météorites_00-450.jpg

Le fragment de 600 kg repêché dans le lac Tchebarkoul (Cliché DR)

 

L'histoire, la voici : l'astéroïde, un morceau de roche de 20 m de diamètre pour 13 000 t, est entré dans l'atmosphère à près de 70 000 km/h. Les images prises par les témoins montrent qu'autour de 83 km d'altitude, il a commencé à se fragmenter sous la pression de l'atmosphère. Puis, arrivé à 27 km, il a cédé définitivement et explosé, dégageant une lumière 30 fois plus intense que celle du Soleil et, comme le montrent les enregistrements des infrasons collectés par les stations russes et kazakhs, une énergie équivalente à 500 000 t de TNT. Les trois-quarts de l'astéroïde se sont alors vaporisés.

 

météorite de tcheliabinsk

Quelques fragments de la météorite : une chondrite carbonée

 

Le reste a été converti en poussières. Seuls quelques milliers de kilogrammes de roche ont survécu à l'explosion et se sont échoués sur le sol russe. Leur analyse montre que le corps responsable de l'impact était une chondrite carbonée, autrement dit un astéroïde tout ce qu'il y a de plus banal, qui gravitait dans la ceinture entre Mars et Jupiter.

 

TCHELIABINSK-20-450.jpg

Document AFP

 

Mais les chercheurs se sont alors aperçus que la météorite était striée de petites veines, caractéristiques d'une onde de choc. "Elles indiquent qu'il s'agit d'un fragment d'un corps plus gros, précise Peter Jenniskens. Et justement, en calculant son orbite, nous avons réalisé qu'elle était similaire à celle d'un astéroïde de 2 km de diamètre, connu sous le nom de 86039. Cela ne peut être une coïncidence. " Ainsi, 86039 aurait été percuté, et un morceau de sa croûte propulsé vers la Terre... Un morceau trop petit pour être capté par les télescopes. "On pense qu'un million de corps de 10 à 20 m de diamètre gravitent près de la Terre... et seuls 500 ont été catalogués, explique Peter Brown, responsable d'une autre étude à l'université de Western Ontario (Canada). Le risque d'impact est faussé par ces objets de petite taille." En reprenant le cas de Tcheliabinsk et tous les impacts recensés depuis cent ans, le chercheur a déjà revu les statistiques à la hausse : le risque qu'un objet similaire frappe la Terre pourrait ainsi être 10 fois plus élevé que prévu.


Faits et chiffres

Selon les modèles, les impacts dégageant une énergie équivalente à :

- 500 000 tonnes de TNT, comme à Tcheliabinsk, ont lieu tous les 150 ans ;

- 10 millions de tonnes de TNT, comme dans la Toungouska, en 1908, tous les 1000 ans. Mais ces statistiques doivent être réestimées.

 

Source :

 

Science & Vie n° 1156, janvier 2014, pp. 34-35.

 

 Plus de renseignemnts sur Wikipedia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9t%C3%A9ore_de_Tchelia...

 

Vidéos :

 

http://www.youtube.com/watch?v=dpmXyJrs7iU

 

http://www.youtube.com/watch?v=SMnZr5DDRlA

 

08/01/2014

Vœux de Florence Pallot, photographe naturaliste

Florence-Pallot_vœux-2014-450.jpg

Vœux 2014

Vœux 2014 de Dominique Delfino

 

VOEUX-2014-DELFINO.jpg

L’énergie verte, voilà l’ennemi

L’énergie verte, voilà l’ennemi

par Philippe Bovet*

(Le Monde diplomatique, janvier 2014 p. 28)

 

Dans son étude sur « deux siècles de rhétorique réactionnaire », l’économiste américain Albert Hirschman note que, au cours des débats sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’interdiction du travail des enfants, la journée de huit heures ou encore la sécurité sociale, les forces conservatrices usèrent à chaque fois de trois types d’arguments : l’inanité (le changement proposé ne résoudra pas le problème), la mise en péril (il anéantira les bénéfices liés aux précédents systèmes) et l’effet pervers (« l’action envisagée aura des conséquences désastreuses[1] »).

 

Parce qu’elle retourne l’intention progressiste en son contraire, cette dernière figure s’avère particulièrement ravageuse et démobilisatrice : si agir conduit à régresser, autant ne rien faire.

 

La thèse de l’effet pervers réapparaît aujourd’hui sur le sujet des économies d’énergie et des énergies renouvelables. Les panneaux solaires photovoltaïques ne rembourseraient pas l’énergie nécessaire à leur fabrication et ne seraient pas recyclables ; les batteries susceptibles de stocker leurs watts « verts » seraient plus nocives que tout ; la généralisation des ampoules fluocompactes (LFC), à basse consommation, annoncerait un désastre écologique. En somme, l’écologie pollue. « Quand on se réfère à ces effets pervers, souligne Hirschman, c’est souvent pour des raisons qui n’ont pas grand-chose à voir avec la réalité des faits. »


Mais la rumeur s’accroche bien souvent à une vérité pour lui faire enfanter un mensonge. Sur son blog, Jacques Boulesteix, astrophysicien et élu local, publie un article intitulé « Ampoules fluocompactes : entre racket, danger et aberration technologique[2] ». Ces ampoules basse consommation contiennent en effet de un à deux milligrammes de mercure sous forme gazeuse, au même titre d’ailleurs que les bons vieux tubes néon. Nul ne conteste la haute toxicité de ce métal. Mais « une LFC consomme quatre à cinq fois moins d’électricité qu’une ampoule incandescente, explique M. Édouard Toulouse, consultant indépendant. Cela se traduit par une diminution des émissions néfastes du secteur de l’électricité, que ce soit des déchets nucléaires, des gaz à effet de serre ou d’autres types de pollution atmosphérique comme celle des cheminées des centrales thermiques, notamment alimentées au charbon. Ce dernier contient en effet une petite quantité de matières toxiques, et notamment du mercure ».


Aux États-Unis, un calcul a montré que le bilan mercure d’une LFC était positif : l’économie d’électricité générée entraîne une réduction d’émissions atmosphériques de mercure plus importante que la quantité de cet élément contenue dans l’ampoule[3].

 

En Suisse, une étude réalisée par le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche ajoute que « l’écobilan des LFC devient meilleur que celui des ampoules à incandescence après seulement cent quatre-vingts heures d’utilisation. Sachant que sa durée de vie moyenne est de dix mille heures, l’achat d’une ampoule fluocompacte est rapidement amorti sur le plan écologique[4] ».


L’électricité d’origine photovoltaïque essuie bien des critiques : on murmure qu’un panneau engloutit pour sa fabrication plus d’énergie qu’il n’en produira jamais. En avril 2011, dans « Complément d’enquête », sur France 2, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, alors ministre de l’écologie, reprend cet argument erroné. Pourtant, une étude de 2006 de l’Agence internationale de l’énergie montre que « le temps de retour énergétique des systèmes photovoltaïques est très bon, puisqu’il varie entre 1,36 et 4,7 années selon le pays où est située l’installation et le type d’intégration utilisé (en toiture-terrasse ou en façade)[5] ». On entend par temps de retour énergétique le « temps mis par un module photovoltaïque pour générer autant d’énergie qu’il en a fallu pour le produire ». Sachant que les panneaux sont garantis au moins vingt ou vingt-cinq ans par leurs fabricants et ont une durée de vie bien supérieure, l’étude conclut que « le temps de retour énergétique moyen pour la France est de trois ans : le système va donc rembourser dix fois sa dette énergétique pour une durée de vie de trente ans »[6].

 

Autre tare des panneaux solaires : ils ne seraient pas recyclables. Cette fois, l’argument est déplacé. Un produit devient recyclable quand on investit dans une filière de recyclage. Compte tenu des durées d’utilisation mentionnées ci-dessus, la question se pose surtout pour les panneaux cassés. En France, la toute première installation photovoltaïque a été raccordée au réseau en juin 1992. D’ici à 2015, date à laquelle devraient intervenir les premiers remplacements massifs de panneaux, le programme européen de collecte baptisé PV Cycle[7], mis en place en 2007, aura parachevé l’édification d’une filière de recyclage efficace et automatisée.

 

On aurait pu en revanche discuter des panneaux dits « couche mince », fabriqués à partir du tellure de cadmium (CdTe), un sous-produit toxique de l’industrie du zinc dont il existe des stocks importants et dont nul ne sait que faire. L’entreprise américaine First Solar l’utilise pour fabriquer des modules, y voyant un procédé juteux pour stocker ce déchet. Le tellure de cadmium se trouve alors piégé dans le panneau. En 2011, les panneaux de ce type représentaient 5,3 % de la production mondiale[8].

 

Disperser un déchet dangereux par son utilisation et sa vente au lieu de le stocker ou de le neutraliser: est-ce acceptable ? La critique, qui aurait trouvé ici du grain à moudre, ignore ce problème. Elle se repaît en revanche de l’usage croissant des batteries comme moyen de stockage d’énergie solaire pour, par exemple, s’éclairer la nuit : ces accumulateurs ne seraient pas recyclables.

 

Le site pronucléaire Sauvons le climat mentionne une étude où il est précisé, sans grande explication : « Les batteries et les piles (particulièrement) posent un problème de recyclage en fin de vie[9]. » M. Marc Jedliczka, directeur de l’association Hespul, spécialisée dans les énergies renouvelables, relève malicieusement : « Cette question n’est jamais posée pour les batteries utilisées depuis des décennies dans les voitures. Dans de bonnes conditions industrielles de fabrication et de collecte, le recyclage des batteries n’est pas un problème. »


Au demeurant, la question de l’accumulation de courant « vert » ne se pose que pour les usagers non reliés au réseau ; le courant photovoltaïque pourrait facilement se développer en milieu urbain sans batterie. On peut alors mutualiser les productions à travers le réseau et les partager plutôt que les stocker individuellement.

 

Une lapalissade vient s’ajouter à un dossier décidément instruit à charge : le photovoltaïque ne produit que de jour et la production éolienne n’est possible que lorsque le vent souffle. En d’autres termes, les exigences de notre modernité seraient incompatibles avec ces énergies intermittentes. Or les renouvelables sont certes variables, mais jamais imprévisibles[10]. La prévision de leur production fait d’ailleurs partie du quotidien des marchés à court terme de l’énergie, dont le marché Powernext, basé à Paris, ou l’European Energy Exchange (EEX) de Leipzig. On connaît plusieurs jours à l’avance, puis de façon toujours plus affinée, les mégawatts engendrés par les sources propres[11]. Cette planification optimise leur utilisation en les combinant avec des énergies souples comme l’hydraulique, le gaz ou le biogaz.

 

Le 3 octobre 2013, le photovoltaïque et l’éolien ont fourni ensemble, avant midi, 59,1 % de la production électrique allemande, et 36,4 % sur vingt-quatre heures[12]. Des chiffres similaires avaient été obtenus en juin. Les rumeurs ne s’attardent pas sur ces performances de plus en plus fréquentes. « Plus décrié que les autres renouvelables, le photovoltaïque suscite une résistance du système, car cette technologie est celle qui remet le plus en cause les schémas monopolistiques classiques : elle est décentralisée et appropriable par tous, analyse M. Jedliczka. À l’origine de ces rumeurs, on retrouve bien souvent des personnes liées aux électriciens historiques, eux-mêmes liés aux énergies fossiles et nucléaire. »


Contre cette énergie issue à la fois du soleil et de la haute technologie, qui produit de l’électricité sans mettre aucune pièce en mouvement, les forces conservatrices ne pouvaient que retrouver leur vieux réflexe : gare à l’effet pervers ! Pour que rien ne change, ne changeons rien...



* Journaliste

[1] Albert O. Hirschman, Deux Siècles de rhétorique réactionnaire, Fayard, Paris, 1991.

[2] Jacques Boulesteix, « Ampoules fluocompactes : entre racket, danger et aberration technologique », Marseille, science, innovation et société, 2 juillet 2009, http://boulesteix.blog.lemonde.fr

[3] « The facts about light bulbs and mercury », Natural Resources Defense Council, New York, www.nrdc.org

[4] Energeia, n° 5, Berne, septembre 2013.

[5] « Temps de retour énergétique », août 2012, www.photovoltaique. info

[6] Bruno Gaiddon et Cécile Miquel, « Systèmes photovoltaïques : fabrication et impact environnemental », Hespul, Villeurbanne, juillet 2009.

[7] « Recycling von Photovoltaik-Modulen », février 2010, www.bine.info

[8] Source : Photon International.

[9] « 10 questions à Jean Dhers sur le stockage de l’énergie électrique », 7 décembre 2006, www.sauvonsleclimat.fr

[10] Lire Aurélien Bernier, « L’acheminement de l’électricité verte, alibi de la privatisation », Le Monde diplomatique, mai 2013.

[11] Neue Energie, Berlin, septembre 2013.

[12] « German solar PV, wind peak at 59,1 % of electricity production on October 3rd, 2013 », 7 octobre 2013, www.solarserver.

com

05/01/2014

Zone atelier de l'Arc jurassien

Zone atelier de l'Arc jurassien : le sens de l'observation

par Patrick Giraudoux

professeur à l'Université de Franche-Comté


« Terre de terroirs », l'Arc jurassien se prête à de nombreuses recherches sur les interactions entre environnement, écosystèmes et société. Sous la forme d'une zone atelier labellisée par le CNRS. Ces travaux interdisciplinaires pourront s'inscrire dans le long terme, et faire l'objet d'une véritable gestion des données recueillies sur le terrain.

 

plan_zaaj-450.jpg

 

 

Terre à la fois agricole et industrielle, l'Arc jurassien est marqué par des relations de longue date entre l'homme et son environnement. Dans son acception française, il évoque pêle-mêle le Comté, le Morbier, le Bleu de Gex, le vin jaune et les automobiles Peugeot. Très vite associé dans les esprits à son versant suisse, il suggère alors la mobilité transfrontalière et le développement des lotissements résidentiels.

 

On ne s'étonnera donc pas que la toute jeune zone atelier Arc jurassien (ZAAJ) pur produit des instances de recherche française, lorgne du côté de la Suisse pour un ralliement qui lui donnerait sa pleine envergure. Le territoire de la ZAAJ, tel qu'il est défini aujourd'hui, s'étend le long des contreforts du Jura, de Belfort à Chambéry. Labellisée par le CNRS en 2013, la zone atelier est née d'un projet porté par le laboratoire Chronoenvironnement de l'université de Franche-Comté, rejoint dans cette aventure par ses voisins immédiats ThéMA pour la géographie et LMB pour les mathématiques, par l'URTAL de Poligny, spécialisé en technologie et analyse laitière, et par le laboratoire EDYTEM de l'université de Savoie, comme lui pluridisciplinaire. Elle bénéficie par ailleurs du soutien d'autres grandes structures fédératives (cf. encart). Son objectif ? Assurer à long terme la collecte, le traitement, la sauvegarde et l'analyse des données de terrain, toutes dédiées à l'étude du lien entre environnement, écosystèmes et société. Des informations utiles à la fois à la recherche et à la gestion du territoire.

Encart.jpg

 

Informations régionales

 

Quatre grands thèmes de recherche définissent l'action de la ZAAJ : écosystèmes et environnement ; contaminants et santé ; usages d'un espace en mutation ; observatoires et modélisation. Différents dispositifs d'observation apportent à chacun leurs enseignements dans une optique pluridisciplinaire. « Jurassic karst » vise à caractériser l'évolution des hydrosystèmes karstiques du massif du Jura ; « Tourbières » observe le fonctionnement de ces zones protégées soumises aux perturbations climatiques et anthropiques ; un concept décliné avec « Lacs jurassiens » et « Biodiversité des prairies », chacun pour la partie qui le concerne sur le territoire ; « Santé humaine » considère différentes pathologies humaines liées à l'environnement ; « Rongeurs - prédateurs » s'intéresse à certaines populations de campagnols et à leurs prédateurs ; « Faune sauvage et contaminants » mesure les effets des polluants sur les populations animales ; « Forêt de Chaux » est dédié aux sols hydromorphes. c'est-à-dire dont le fonctionnement est influencé par une nappe d'eau de la célèbre forêt comtoise ; enfin, « Les Échelles » fédère de nombreuses problématiques sur un même site, de la géologie au tourisme patrimonial. Les interactions entre le milieu et les sociétés se mesurent donc ici à l'échelle régionale, et investissent des travaux scientifiques interdisciplinaires. dont les résultats seront valorisés sur le long terme. « La gestion des données est un paramètre d'une importance capitale » rappelle Patrick Giraudoux, responsable de la ZAAJ. Le stockage et l'analyse bénéficieront à la fois de la grande expérience de l'OSU THETA, dont l'Observatoire de Besançon engrange des informations célestes depuis plus d'un siècle, et des compétences du Laboratoire de mathématiques de Besançon (LMB).

 

Outre leur intérêt scientifique permettant la compréhension de phénomènes interdépendants pour expliquer le fonctionnement et l'évolution d'un territoire, ces informations seront utiles aux gestionnaires de terrain et élus locaux pour la prise de décision en matière environnementale.

 

Contact : Patrick Giraudoux - Laboratoire Chrono-environnement - Université de Franche-Comté / CNRS Tél. (0033/0)3 8l 66 57 45 - patrick.giraudoux@univ-fcomte.fr

 

Adresses des sites :

 

Grosse UMR CNRS en place centrée sur le thème : (http://chrono-environnement.univ-fcomte.fr)

Zone atelier Arc jurassien en place : http://zaaj.univ-fcomte.fr

Projection internationale labellisée avec le GDRI : http://gdri-ehede.univ-fcomte.fr

Master recherche en écologie établi depuis 2000 : http://scienvir.univ-fcomte.fr

 

Source : En direct, le journal de la recherche et du transfert de l'Arc jurassien, n° 251 – janvier-février 2014.