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04/11/2015

Actualités de la Damassine

Actualités de la Damassine

 

Exposition Rénovation performante

jusqu’au 23 décembre 2015


Réduire sa consommation d'énergie est une nécessité pour répondre aux défis du dérèglement climatique. La France s'est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 75% d'ici à 2050. Pour tenir cet engagement, la rénovation du parc immobilier existant est primordiale, sachant qu'il restera environ 40 % de constructions antérieures à 1975 en 2050. Cette amélioration du bâti doit viser dès aujourd'hui la haute performance pour ne pas tuer le gisement d'économie.


Cette exposition offre des clés et des conseils pour rénover son logement et le rendre performant des points de vue énergétique et du confort, tout en réduisant substantiellement son budget chauffage !


En complément de l'exposition, vous pourrez également découvrir une matériauthèque des différents isolants.
Pour adultes. Accès libre et gratuit. Info au 03 81 37 78 30 et www.agglo-montbeliard.fr
 
3 visites guidées en lien avec cette exposition les 8/11, 22/11 et 13/12 de 15 à 17h :

 

  • Quelles sont les bonnes raisons d'engager des travaux de rénovation énergétique de votre habitat ?
  • Quelles sont les solutions techniques pour diminuer les consommations d'énergie de votre maison ?
  • Comment choisir les bons matériaux isolants ? Quel impact des travaux de rénovation auront sur le budget du foyer ?


Pour répondre à toutes ces questions et bien d’autres, un conseiller info énergie de Gaïa Énergies sera à votre disposition à la Damassine les dimanches 8, 22 novembre et 13 décembre 2015.


Visite guidée de l’exposition « Rénovation performante » et de la matériauthèque des isolants, visite de la chaufferie et du local ventilation de la Damassine, quizz.
De 15 h à 17 h, accès libre et gratuit. Info au 03 81 37 78 30 et www.agglo-montbeliard.fr

Pays de Montbéliard.jpg

03/11/2015

Le réchauffement climatique en France

Le réchauffement climatique en France

 

Le réchauffement climatique à l'échelon de la planète

 

Environ 1°C, c'est l'amplitude des variations de températures au cours des 12 000 dernières années, bornée par les extrêmes du Petit Âge glaciaire (vers 1300-1850) et de l'optimum climatique (vers 5000 av. J.-C).

 

Or, la température moyenne dans notre pays s'est élevée de 1°C sous l'effet des émissions industrielles en un siècle et demi. Neuf années sur les dix réputées les plus chaudes des deux derniers siècles sont postérieures à l'an 2000. Plus encore que son ampleur, c'est la rapidité à laquelle se produit le phénomène qui inquiète les chercheurs.

 

"Cela n'a peuttre l'air de rien, mais cet écart représente 20% de la différence thermique séparant une période de glaciation d'une période 'normale'", relève Éric Brun, de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Unerc), un organisme placé sous l'autorité du ministère de l'Écologie. "Une hausse de la température de 1°C correspond, pour des régions comparables, au déplacement du climat de 180 km vers le nord ou de 150 m plus haut en altitude", enchaîne Serge Planton, directeur de recherche au Centre national de recherches météorologiques.

 

Si l'on prend comme repère l'organisme humain, il devient fiévreux à partir de 39°C ; s'il atteint 41°C, sa vie est menacée ; s'il retombe à 37°C, tout va bien. Deux degrés de plus ou de moins font une énorme différence.

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Ce qui nous attend pour le siècle à venir ? Difficile d'être très précis : les climatologues se débattent avec plusieurs scénarios très différents d'émissions de CO2 et une flopée de modèles numériques dont les résultats ne convergent pas toujours (voir ci-contre). Il n'empêche, des tendances se dégagent nettement.

 

Avant la COP21, les États se positionnent

 

Du 30 novembre au 11 décembre se tiendra à Paris la COP21 c'est-à-dire la 21e Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Les "parties" sont les 195 états ayant ratifié cette convention de principe lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. La COP en est l'organe de décision suprême. Cette conférence est organisée chaque année dans une ville différente. Objectif affiché à Paris : obtenir un accord juridiquement contraignant pour contenir le réchauffement planétaire sous les 2°C en 2100.

 

En vue de la COP21, 150 États ont révélé leurs engagements à réduire leurs gaz à effet de serre d'ici à 2030 ou 2050. Bilan : ils ne permettront de limiter la hausse globale des températures qu'autour de 3°C d'ici à 2100. Au-dessus donc des 2°C recommandés par la communauté scientifique.

Les premiers de la classe

Dans les pays développés, U.E (-40 % par rapport à 1990) et les États-Unis (-28 % sur le secteur électrique). Dans les pays en développement, le Costa Rica (0 émission en 2021), l'Éthiopie (-62 %) et le Maroc (-32 %).

Les nouveaux venus

Chine, Inde, Brésil s'engagent pour la première fois à ne plus augmenter leurs émissions et à investir massivement dans les énergies renouvelables.

Les mauvais élèves

Australie, Canada et Turquie n'entendent pas cesser d'extraire ou d'utiliser des énergies fossiles et ne visent que de très faibles baisses. La Russie, elle, ne jouera que sur le puits de carbone de son immense forêt boréale.

Les absents

Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Irak, Nigeria. Venezuela, Qatar, Iran n'ont présenté aucune contribution.

Alors que les émissions des pays développés ont cessé de progresser ou baissent, celles de pays émergents (Inde et, surtout, Chine) augmentent. Mais ces pays se sont engagés pour la première fois à les limiter.

 

Malheureusement, les négociateurs qui affluent du monde entier vers Paris pour participer à la COP21, n'y pourront pas grand-chose ! "L'inertie du système climatique est telle qu'il n'est plus possible d'infléchir la tendance d'ici à 2050. lance Éric Brun. Les décisions prises en ce moment n'auront un impact que sur la seconde moitié du XXIe siècle. " II y a urgence quand on sait que 2015 est en passe de devenir l'année la plus chaude jamais enregistrée.

 

Le réchauffement climatique en France

 

Le magazine "Sciences & Vie" développe dans sa livraison de novembre 2015 un dossier spécial consacré au climat et fait le tour des régions françaises[1], hexagone et DOM-TOM compris. Nous empruntons à cette revue l'ensemble de son article d'introduction.

 

Il suffit d'ouvrir les yeux. Il suffit de prêter un peu attention à tel ou tel signe étrange dans le paysage, à ce petit détail qui cloche ou cette anomalie qui bouscule de vieux adages bien ancrés. L'évidence saute alors à la figure : le réchauffement climatique mondial est en train de transformer la France.

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+2,4°C : le scénario le plus probable en France

Source : Ministère de l'écologie, du développement durable

et de l'énergie

 

La figure ci-dessus montre une projection du climat de la France des années 2070-2100... Une projection parmi d'autres, car il existe plusieurs scénarios d'émissions de CO2 (voir ci-dessous) et différents outils de simulation numériques. Nous avons choisi un scénario médian (trait vert, correspondant à un changement mondial de 1,7 à 3,2°C) simulé par le modèle Aladin-Climat exploité par Météo-France. Constat frappant : le changement climatique n'aura rien d'homogène à l'échelle du territoire ; la vallée du Rhône devrait subir un réchauffement trois fois supérieur à celui de la pointe du Cotentin ! Quelle que soit leur ampleur, ces dérèglements auront un impact sur les activités et les paysages les plus emblématiques de nos régions.

 

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Évolution de la température en été et en hiver

 

Depuis maintenant plusieurs décennies, les indices s'accumulent dans tous les coins de l'Hexagone. Que ce soit en ville, à la campagne, à la montagne ou sur le littoral... En Lorraine, les semis de blé sont effectués un mois plus tôt qu'en 1970 ; dans le massif du Mont-Blanc, il faut des descendre chaque année une dizaine de marches supplémentaires pour accéder à la Mer de Glace ; à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), les vendanges ont été avancées d'environ trois semaines depuis les années 1950 ; dans le Maine-et-Loire, les pommiers fleurissent une semaine plus tôt que dans les années 1990 ; en Normandie, le rouget s'est invité à la table des restaurants gastronomiques : à Paris, les perruches côtoient les pigeons…

 

Dans l'Hexagone, le climat sera de plus en plus chaud tout au long de l'année, les canicules estivales vont se multiplier et l'été sera toujours plus sec sur l'ensemble du pays car la chaleur accentue l'évaporation des sols et la transpiration des plantes. Autant dire que le brûlant été 2003 est voué à devenir la norme...

 

Le régime des pluies sera aussi probablement impacté : les précipitations devraient augmenter en hiver et diminuer en été, avec un risque accru de pluies extrêmes. Tandis que le niveau des mers pourrait s'élever d'une cinquantaine de centimètres.

 

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ÉVOLUTION EN ACCÉLÉRÉ

Peut-être que plus que son ampleur, c'est la vitesse du changement à venir qui interpelle : "Dans les cinquante prochaines années, nous devrions encaisser à peu près le même échauffement que lors du siècle dernier", pointe Serge Planton. Même si, à bien des égards, la société évoluera sans doute plus vite que le climat.

 

Personne ne peut rester indifférent à ces projections dans un pays comme le nôtre, si dépendant de ses terroirs et de ses climats. La France est le premier exportateur européen de céréales, le premier producteur mondial de vin, la première destination touristique, le plus grand domaine skiable du monde, un pays bordé par trois mers et un océan en élévation... "À ne pas chercher à s'adapter reviendrait à se tirer une balle dans le pied !", lance Éric Brun.

 

Bonne nouvelle : l'adaptation au nouveau climat est justement devenue un objet de recherche en soi. Avec, à la clé, des pistes pour l'avenir.

 

"Jusqu'à maintenant, nous nous sommes adaptés en fonction de l'experience acquise, par petits incréments, à l'image du décalage de la date des semis, analyse Thierry Caquet, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Mais vers 2030-2040, il faudra commencer à sortir des référentiels connus, avec l'apparition de nouvelles cultures, de nouveaux systèmes de production — pourquoi pas issus des pays du Sud. Ensuite, des décisions plus radicales devront être prises, peut-être l'abandon de cultures emblématiques."

 

D'ores et déjà, les agronomes se ruent sur leurs archives et leurs grandes collections de semences. Ils commencent aussi à analyser plants de vigne, arbres (fruitiers ou non), céréales ou espèces animales exploités dans les endroits les plus chauds et arides de la planète. À la recherche de tout ce qui serait capable de supporter un été caniculaire, un automne chaud ou même un hiver trop doux.

LOURDES DÉCISIONS

Ces problèmes peuvent paraître lointains. Erreur ! La question est déjà brûlante pour les forestiers, par exemple, dont les arbres plantés aujourd'hui seront exploités vers la fin du siècle. "Il existe un paquet d'incertitudes sur la capacité des arbres à s'adapter aux sécheresses extrêmes attendues, nous sommes dans l'inconnu, témoigne Hervé Le Bouler, de l'Office national des forêts (ONF). À vrai dire, toutes les essences sont susceptibles d'être mises en difficulté par ces stress hydriques. Il faut trancher... ça ressemble à une situation de guerre."

 

Un peu partout, de lourdes décisions devront être prises. Face à la montée du niveau de la mer, "les zones à forts enjeux industriels et humains (Dunkerque, Le Havre...) seront protégées à tout prix, annonce Eric Brun. Dans d'autres endroits, en revanche, il faudra accepter de cesser la lutte et d'abandonner des terrains à la mer".

 

Une chose est sûre : les conséquences dépasseront largement le simple décalage des vendanges ou de la date de floraison des pommiers et des mirabelliers.

 

Rien ne sera simple. De lourds investissements devront être consentis pour ériger des digues supplémentaires, inventer des systèmes d'irrigation, lancer une lutte massive contre des parasites ou des maladies mal connus, mettre en place des compétences inédites, imaginer de nouvelles filières économiques, s'adapter à d'autres rythmes de vie, se lancer dans de nouvelles cultures qui, au début, pourraient échouer lamentablement... "Les agriculteurs devront renégocier les cahiers des charges des appellations d'origine contrôlée de leurs produits, qui n'auront plus forcément le même goût ni le même aspect", avance Thierry Caquet.

 

Ici, il faudra peut-être faire le deuil d'une infrastructure emblématique devenue caduque : une station de ski, une promenade sur le front de mer, une route départementale... Là, abandonner des savoir-faire ancestraux. Des paysages typiques deviendront méconnaissables. Quelques itinéraires de promenade bien connus se révéleront trop dangereux. D'inquiétantes maladies, que l'on croyait réservées aux pays tropicaux, nous toucheront de plein fouet. Les ingrédients de certaines recettes traditionnelles seront plus difficiles à trouver.

 

Inutile, pour autant, de céder au catastrophisme : les Français sont loin d'être les plus mal lotis face au changement climatique. Notre territoire ne sera pas constamment submergé comme certaines parties du Bangladesh ou n'importe quelle île du Pacifique. "La France restera un pays tempéré, avec ses variations saisonnières qui lui sont propres — il y aura toujours des perturbations en hiver", rétablit Robert Vautard, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. Selon plusieurs modèles, la vitesse des vents violents aurait même tendance à s'atténuer dans l'Hexagone. Et il ne s'agirait pas non plus d'accuser le climat à tort et à travers à chaque nouvelle catastrophe naturelle.

DES VIGNES PARTOUT EN FRANCE

Surtout, le changement climatique ne peut se résumer à une douloureuse et tragique rupture d'équilibres. Des opportunités se présenteront aussi. Quoi qu'on en pense, le surplus de CO2 présent dans l'atmosphère stimule la croissance de nombreux végétaux ! Et puis, le déplacement de certaines espèces vers le nord crée de nouvelles possibilités sur ces territoires — toute la France sera bientôt éligible à la viticulture. Pour sa part, la raréfaction des périodes de gel ouvre le champ des possibles dans le nord-est de la France et dans les massifs montagneux. Plusieurs espèces aujourd'hui marginales sur notre territoire, comme le pin d'Alep ou le sorgho, pourraient enfin trouver la place qu'ils méritent. "Les cultures rustiques et diversifiées devraient prendre l'avantage sur les systèmes hyper-performants ", relève, non sans plaisir, Patrick Bertuzzi, directeur de l'unité de recherche Agroclim (INRA Avignon). Comme un air de revanche sur le productivisme et l'uniformisation à tout crin.

 

[1] Climat, le tour de France des régions Sciences & Vie n° 1178 novembre 2015, pp.46-128;

Voir également le dossier de Sciences et Avenir, n° 825, novembre 2015, pp. 56-63.

Le réchauffement climatique dans l'Arc jurassien

Le réchauffement climatique

dans l'Arc jurassien

En pied d'article :

réchauffement climatique en Suisse

(26 novembre 2017)

 

Environ 1°C, c'est l'amplitude des variations de températures au cours des 12000 dernières années, bornée par les extrêmes du Petit Âge glaciaire (vers 1300-1850) et de l'optimum climatique (vers 5000 av. J.-C).

 

Le climat actuel affiche +0,8°C, une valeur atteinte en à peine un siècle et demi. Neuf années sur les dix réputées les plus chaudes des deux derniers siècles sont postérieures à l'an 2000. Plus encore que son ampleur, c'est la rapidité à laquelle se produit le phénomène qui inquiète les chercheurs...

 

 Ça chauffe dans l'Arc jurassien

 

S'il affiche une moyenne générale de +0,8°C sur la planète depuis 1880, le réchauffement ne sévit pas partout de la même manière. Dans l'hémisphère nord, il est plus marqué dans le Nord que dans le Sud ; et dans les zones océaniques, une partie de l'énergie thermique est absorbée par l'immense volume d'eau de l'océan jusqu'à trois kilomètres en profondeur. Ces deux raisons expliquent que dans les régions continentales telles que l'Arc jurassien franco-suisse, le réchauffement est plus marqué : +1,5°C, presque un doublement de la valeur moyenne, qui se vérifie aussi bien sur les trente dernières années que sur l'ensemble du siècle passé.

 

Climatologue à l'Institut de géographie de l'université de Neuchâtel, titulaire de la chaire conjointe avec l'Institut fédéral de recherches WSL sur la forêt, la neige et le paysage. Martine Rebetez met en rapport les chiffres et les tendances. "La température moyenne du globe sur l'ensemble de l'année est aujourd'hui de 16°C. L'augmentation de 0,8°C a pour point de départ le tournant du XXe siècle. Le recul des glaciers, les transformations de la végétation et la montée des océans comptent parmi les preuves les plus visibles du réchauffement." La référence de +3°C retenue par la COP21 semble utopique. Comme d'autres spécialistes, Martine Rebetez estime que +4°C est une valeur plus réaliste à attendre du réchauffement : la machine est lancée, il faudrait prendre des mesures draconiennes sur l'ensemble de la planète pour la ralentir suffisamment, et vite. Car au-delà du phénomène lui-même, Martine Rebetez insiste sur la rapidité avec laquelle s'opère ce changement : un siècle a suffi pour voir la surface de la planète nettement transformée.

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Évolution des températures durant l'holocène et l'anthropocène

 

Chercheur CNRS au laboratoire Chrono-environnement de l'université de Franche-Comté, Michel Magny est paléoclimatologue et partage cet avis. Ses travaux de mesure du niveau des lacs en Franche-Comté ont permis de reconstituer l'histoire du climat sur des milliers d'années, non seulement dans la région, mais aussi en Europe occidentale et méditerranéenne. Il précise la notion de climat. "Si la météo rend compte d'événements ponctuels, le climat, lui, représente la moyenne des événements météorologiques se produisant à un même endroit pendant trente ans."

 

Ötzi, 5300 ans, témoin du réchauffement

 

Glacier du Niederjoch, Alpes, frontière italo-autrichienne, environ 3300 av. J.-C., Ötzi s'écroule sous les flèches des ennemis le poursuivant. Rapidement enseveli sous la neige et la glace, son corps ne sera découvert qu'en 1991 au hasard d'une randonnée, sous forme d'une momie en parfait état de conservation.

 

Les variations du niveau des lacs du Jura qu'a étudiées Michel Magny, et qui renseignent sur l'histoire du climat en Europe, corroborent l'idée d'un brusque refroidissement du climat ayant pu s'accompagner d'une avancée notable du glacier à cette époque.

 

Comme elles montrent que depuis, aucune période de réchauffement n'a été comparable à celle que nous connaissons actuellement, postulat scientifique que confirme la découverte de « l'homme des glaces ». Ötzi est la preuve momifiée d'une situation de réchauffement inédite : sa bonne conservation, ainsi que celle de son équipement en matières périssables sont indirectement l'œuvre d'un froid suffisant et d'une glace pérenne au cours de ces cinq derniers millénaires. "Ötzi est un symbole et alerte sur l'ampleur du changement climatique et la rapidité du phénomène", prévient Michel Magny.

 

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Ötzi, 5300 ans, témoin du réchauffement

 

Retour éclair à l'optimum climatique

 

Depuis un million d'années, le climat de la Terre suit des cycles de 100 000 ans, alternant glaciations et périodes interglaciaires, qui, beaucoup plus clémentes, durent 10 000 à 30 000 ans. Ces phases correspondent aux variations de l'orbite de la Terre autour du Soleil. À l'intérieur de ces grands cycles, on observe des oscillations du climat, dues à des variations de l'intensité du Soleil, que renforcent les altérations de l'activité volcanique et de la circulation océanique.

 

Notre climat s'inscrit dans une période interglaciaire appelée Holocène, démarrée voilà 11 700 ans. Selon un schéma classique, les températures ont suivi une courbe ascendante jusqu'à atteindre un optimum climatique, aux environs de 5000 ans avant J.-C. Depuis, la courbe de température suit un refroidissement progressif, ponctuée d'oscillations dont les variations de l'activité solaire... et désormais les activités humaines, sont responsables.

 

Michel Magny replace la situation actuelle à l'échelle de l'Holocène. Loin de noyer le siècle passé et les bouleversements qui l'accompagnent dans -20 000 ans d'histoire, la comparaison ne fait que mettre en valeur l'anomalie qu'elle représente, qui nous ramène presque aux valeurs de température de l'optimum climatique. L'homme est entré dans le circuit climatique, son impact devient plus prégnant que l'influence des planètes...

 

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Les concentrations de gaz carbonique et de méthane dans l'atmosphère

à l'Anthropocène, comparées à celles des 600 000 années précédentes

(Croquis de Michel Magny)

 

C'est pourquoi Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, a baptisé "Anthropocène" la période que nous vivons depuis 1750, caractérisée par les débuts de la machine à vapeur, l'emballement de la Révolution industrielle au XIXe siècle, et une "grande accélération" depuis les années 1950, correspondant à l'avènement de la société de consommation dans les pays occidentaux, des modèles économiques axés sur la croissance, et l'aspiration de toute la planète à accéder au développement.

 

"L'Anthropocène, nouvelle ère géologique, est non seulement marqué par l'impact de l'activité humaine sur le climat, avec les gaz à effet de serre pour premier responsable, mais aussi sur l'environnement, le fonctionnement des écosystèmes se voyant perturbé comme jamais", explique Michel Magny.

 

D'après le n°1191 (décembre 2016) du magazine Science & Vie, la communauté des géologues s'apprête à proclamer officiellement notre entrée dans une nouvelle ère géologique, l'anthropocène ("âge nouveau de l'homme"). Une notion qui s'est donc confirmée, et même précisée depuis quelques années : l'anthropocène sera une "époque", et succédera en tant que telle à l'holocène , en cours depuis 12000 ans et marqué par un climat stable. Ce ne sera donc pas une "période", puisque nous resterons dans le quaternaire, qui voit depuis 2,6 millions d'années les glaciations, et encore moins une "ère".

S'il est trop tôt pour modifier les manuels de géologie, il est improbable que la Commission stratigraphique internationale ­ l'organisme officiel habilité à statuer ­ désavoue l'avis rendu par le groupe de travail sur l'anthropocène. Cet avis est en effet sans appel : seuls 3 des 35 géologues impliqués ont voté contre la formalisation de l'anthropocène, et il y a eu quasi-unanimité pour fixer la date de son début au milieu du XXe siècle — l'idée de la faire coïncider avec l'invention de l'agriculture ou la révolution industrielle n'a trouvé aucun partisan.

Avec cette décision, la communauté des géologues acte que non seulement Homo sapiens est devenu une force géologiques à l'impact planétaire, mais que ses actions resteront décelables dans des millions d'années.

 

Des chênes sur les monts du Jura

 

La forêt de la Joux est considérée comme l'une des plus belles sapinières de France. Au Moyen Âge, c'était une chênaie. Au temps de l'optimum climatique, les monts du Jura étaient couverts de feuillus, les épicéas et les fiers sapins encore inconnus. L'évolution actuelle du climat ramènerait-elle à cette configuration ?

 

Les spécialistes, tel François Gillet au laboratoire Chrono-environnement, prédisent la disparition progressive de l'épicéa au profit du hêtre dans les forêts de résineux et les prés-bois de la montagne jurassienne. Le hêtre lui-même ne saura résister à une température et une sécheresse estivale croissantes, et pourrait à terme se voir supplanté par le pin et le chêne pubescent, comme on en trouve en zone méditerranéenne.

 

Ces prévisions sont issues de simulations numériques à partir d'un modèle développé en partenariat avec l'École polytechnique fédérale de Lausanne, considérant deux scénarios climatiques : l'un qualifié de "réaliste" avec une augmentation de la température de 4°C, l'autre plus pessimiste pariant sur +8°C. Ils incluent des options de gestion plus ou moins volontariste de la forêt pour des projections plus plausibles, l'intervention humaine étant depuis toujours très étroitement liée aux conditions climatiques. Le remplacement naturel des espèces d'arbres étant un processus très lent, une de ces options est dite de migration assistée : le forestier y anticipe les changements et plante les essences qu'il sait adaptées à un climat plus chaud.

 

"On voit déjà que le hêtre se régénère mieux que l'épicéa, remarque François Gillet. Il faut encourager cette tendance, car vouloir à tout prix favoriser l'épicéa, même si son déclin n'est pas annoncé avant un siècle, c'est prendre le risque de se trouver plus tard dans une période de transition où il n'y aura plus de forêt du tout." Les arbres ont une grande capacité à résister aux changements, mais l'évolution du climat est tellement rapide que les chercheurs ne savent pas à quoi s'attendre. "On constate en tout cas que certains arbres souffrent déjà des stress liés aux changements climatiques."

 

Le CO2 pétrifié dans des arbres à calcaire

 

On sait que les arbres absorbent du CO2 et produisent de l'oxygène. On sait moins que certaines espèces ont la capacité de transformer le CO2... en calcaire ! Ce processus de biominéralisation réalisé par l'arbre est rendu possible par la présence dans ses tissus d'un sel organique, l'oxalate de calcium, et l'intervention de bactéries et champignons vivant dans le sol à son pied. Il a été découvert au début des années 2000 par le microbiologiste Michel Aragno et le géologue Éric Verrecchia, alors chercheurs à l'université de Neuchâtel.

 

L'iroko est le premier et le plus performant de la dizaine d'arbres qu'ils ont identifiés en Afrique et en Amérique du Sud comme réalisant ce processus. Un iroko est capable de fixer l'équivalent de 10,8 m3 de CO2 sous forme de calcaire par an. "Ce phénomène est rendu possible sous certaines conditions d'altitude et de composition du sol, acide et dépourvu de calcaire, que les chercheurs ont déterminées par le biais d'expériences in situ", explique Laure Sandoz, qui vient de terminer son mémoire de master en anthropologie à l'université de Neuchâtel, mémoire qu'elle a consacré à un projet de développement durable lié à ces arbres.

 

L'avantage de la biominéralisation est que le calcaire renfermant le CO2, enfoui dans le sol, est stable jusqu'à un million d'années, alors que le CO2 absorbé par un arbre de façon classique retourne vers l'atmosphère lors de la décomposition des feuilles, puis à la mort de l'arbre. Mais ce n'est pas le seul atout du processus. « Au fur et à mesure de sa vie et de la transformation du CO2 qu'il opère, l'arbre modifie le sol autour de lui et le rend plus basique, ce qui est favorable à des cultures comme celles du cacao ou du café. » Outre l'intérêt climatique de protéger ces essences, c'est aussi dans cette optique que la jeune chercheuse a rejoint la Bolivie dans un projet en collaboration avec l'université de Neuchâtel et l'association genevoise Racines, à mi-chemin entre écologie, développement durable et lutte contre la pauvreté.

 

Contact: Laure Sandoz Tél. +41 (0)61 267 18 47 - laure.sandoz@unibas.ch

 

Végétation et capacités d'adaptation

 

Neige, glace, pluie... les spécialistes sont d'accord : réchauffement climatique ou pas, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Si la limite pluie / neige a grimpé de quelques dizaines de mètres dans le Jura et les Alpes, au delà de 1500/2000 m le manteau neigeux recouvre toujours la montagne. Mais son épaisseur, sa qualité et sa persistance varient fortement d'une année à l'autre, influençant par là même le développement de la végétation. Yann Vitasse est post-doctorant à l'institut fédéral de recherches WSL et à l'institut de géographie de l'université de Neuchâtel. Dans un projet financé par le Fonds national suisse depuis 2014, dirigé par Martine Rebetez et Christian Rixen, il écoute pousser les plantes grâce aux capteurs à ultrasons disséminés dans les Alpes suisses.

 

Installés dans cent trente stations entre 1500 et 3000 m d'altitude, ces dispositifs enregistrent la hauteur de la neige toutes les demi-heures depuis presque vingt ans. Les chercheurs ont découvert qu'ils captent également les signes de croissance des végétaux au printemps et en été. « Ces données vont être corrélées avec des paramètres climatiques comme le vent, la température du sol et de l'air, la fonte des neiges... », explique Yann Vitasse. Un croisement d'informations aussi inédit que prometteur, quand on sait à quel point le comportement de la neige qui, tour à tour exerce un rôle de protection contre le gel et d'hydratation auprès de la végétation, est essentiel. « Nous verrons comment les espèces alpines réagissent aux variations climatiques, à celles de la température et surtout à celles de la fonte des neiges », complète Martine Rebetez.

 

Les feuilles moins pressées par le réchauffement

 

Un printemps doux et précoce ne manque pas d'habiller tôt les arbres de leurs feuilles : une avance de deux à six jours pour chaque degré ajouté à la température moyenne. Pour connaître l'influence du réchauffement climatique sur ce fonctionnement, une étude internationale a comparé et analysé la date de sortie des feuilles de sept espèces d'arbres européens sur les trente dernières années. Les observations portées sur les aulnes, bouleaux, marronniers, hêtres, tilleuls. chênes et frênes de 1 200 sites se sont complétées de modèles numériques intégrant des processus physiologiques. Les résultats distinguent deux périodes bien marquées : entre 1980 et 1994, les feuilles sont apparues avec 4 jours d'avance par degré ajouté à la température moyenne, contre 2,3 jours entre 1999 et 2013.

 

Faut-il y voir le signe d'une adaptation des arbres au réchauffement climatique ? Yann Vitasse a participé à la recherche, et met en garde contre une interprétation hâtive des résultats, tout en expliquant le phénomène : un équilibre entre chaud et froid, entre hiver et printemps. Curieusement, c'est en fait le froid de l'hiver qui joue le rôle de starter et fait sortir les bourgeons de leur état végétatif. « Une température trop chaude en hiver ne favorise pas la sortie des bourgeons de l'état de dormance dans lequel ils sont plongés depuis l'automne. Du coup, les feuilles ont besoin d'attendre des températures encore plus clémentes au printemps pour pouvoir se développer pleinement... » Ce constat n'est pas forcément une bonne nouvelle, car il importe que la levée de la dormance soit efficace pour la bonne santé des arbres. « Un manque de froid répété en hiver pourrait entraîner de graves problèmes de développement, cela pour les plantes en général. »

 

Menace sur les tourbières

 

Autre milieu naturel essentiel, les tourbières sont protégées en France, où elles s'étendent sur 1000 km2. En Sibérie, la plus grande tourbière représente à elle seule 50000 km, plus que la superficie de la Suisse ! L'enjeu des tourbières est lié aux quantités incroyables de CO2 et de méthane qu'elles renferment, et dont on craint qu'elles se libèrent dans l'atmosphère sous l'effet de l'accélération de la décomposition de la matière organique à mesure que leurs prisons glaciales montent en température. Spécialistes de ces milieux humides largement influencés par les conditions de température et de pluviosité, Daniel Gilbert, au laboratoire Chrono-environnement de l'université de Franche-Comté, et Edward Mitchell, au laboratoire de biologie du sol de l'université de Neuchâtel, travaillent depuis plus de vingt ans à étudier leur fonctionnement. Leurs travaux sont basés sur l'étude de la végétation et des micro-organismes, les vivants comme ceux conservés depuis des milliers d'années dans les strates de la tourbe. Pour surveiller les tourbières et prévoir leur évolution, des dispositifs de mesure et de simulation du réchauffement sont installés sur le site de Frasne (Doubs) depuis 2008. Une expérience qui s'est exportée depuis à l'immensité sibérienne et en Pologne, où les mêmes installations scientifiques sont implantées. "Il est intéressant d'extrapoler nos recherches à ces grandes surfaces de tourbières, dans des régions où, de plus, le réchauffement est plus marqué" souligne Edward Mitchell.

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Installations scientifiques de la tourbière de Frasne

 

Écosystèmes en mutation

 

"À Frasne, le réchauffement simulé montre un changement significatif des relations entre les plantes supérieures, les mousses, les microbes vivant en surface et en profondeur, et la chimie de l'eau, raconte Daniel Gilbert. C'est le fonctionnement tout entier de l'écosystème qui s'en trouve modifié avec des conséquences sur le stockage et le cycle du carbone qu'il reste à mesurer. Des mâts équipés de capteurs devraient être installés à cet effet au-dessus du site de Frasne dès cet hiver : le dispositif mesurera la concentration de CO2 dans l'air sur plusieurs centaines de m2, et déterminera si le gaz se répand ou s'il est happé par la tourbière.

Des années de recul seront encore nécessaires pour comprendre les interactions entre le climat et les les tourbières. "Il faut se garder de généraliser certaines conclusions, prévient Daniel Gilbert. Si les tourbières du Sud de la France ou d'Italie ont toutes les probabilités de s'assécher et de disparaître, on pense que plus on ira vers le Nord, moins les tourbières seront affectées par le réchauffement climatique. Certaines, bénéficiant de conditions plus plus douces, seront peut-être même plus fixatrices de CO2 que par le passé…"

 

Edward Mitchell souligne par ailleurs que l'assèchement aurait plus de répercussions négatives sur les écosystèmes que le réchauffement. "Le réchauffement à +1 ou + 2 °C ne serait pas à lui seul un facteur déterminant, mais si le régime des précipitations baisse, surtout pendant l'été, cela deviendrait dramatique."

 

Dix mille sortes de particules dans l'atmosphère

 

Dans l'étude de l'impact des constituants de l'atmosphère sur le réchauffement, les aérosols sont les derniers à être entrés dans le collimateur des chercheurs. Aérosols est leur intitulé scientifique, mais le grand public les connaît plutôt sous le nom de particules fines.

 

D'une taille inférieure à la dizaine de microns, voire de l'ordre de quelques nanomètres seulement, liquides ou solides, ces minuscules particules de matière concernent un spectre très large d'éléments naturels ou nés de l'activité humaine : les poussières du désert ou celles des volcans, les infimes cristaux de sels provenant de la mer, les pollens, les microbes, les bactéries,auxquels s'ajoutent les particules de suies émises par les véhicules, la poudre de ciment des entreprises du bâtiment…, le tout formant des nébuleuses de particules. pollens, les microbes, les bactéries, auxquels s'ajoutent les particules de suies émises par les véhicules, la poudre de ciment des entreprises du bâtiment..., le tout formant des nébuleuses de particules.

 

Toutes origines confondues, ces aérosols combinent pas moins de 10 000 molécules qui chahutent l'atmosphère.

 

Si les aérosols peuvent influencer le climat en interagissant directement avec le rayonnement solaire, ils sont aussi susceptibles de le modifier indirectement en facilitant la formation de nuages, responsables selon leur altitude d'une élévation ou d'un abaissement de la température au sol. De façon globale, l'impact des aérosols pencherait plutôt en faveur d'un refroidissement du climat, mais le revers de la médaille est la pollution, comme l'a rappelé récemment à grands cris le scandale Volkswagen. Globalement car justement les particules de suies émises lors de la combustion d'un carburant, qui n'est jamais parfaite, vont, elles, clairement dans le sens du réchauffement.

 

Une histoire bien complexe que tentent de démêler les scientifiques. Tous sont cependant d'accord sur un point essentiel : si les effets des particules penchent en faveur d'un fléchissement des températures, ils ne sauraient contrebalancer les impacts des gaz à effet de serre, car leur durée de vie dans l'atmosphère est beaucoup plus courte.

 

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 Tempête de sable sur le Sahara


 

Casse-tête moléculaire

 

Les appareils de mesure sont capables de quantifier les aérosols, d'en déterminer la taille et la masse, des données que complètent les modèles numériques dans des projections où les marges d'erreur sont encore très importantes. À l'Institut UTINAM de Besançon, le physicien Sylvain Picaud et son équipe travaillent à des modélisations plus fines sur les suies émises par les moteurs, ainsi que sur les aérosols organiques. Sylvain Picaud explique que les caractéristiques des aérosols changent en fonction d'éléments extérieurs. "Ce qui compose le cœur d'une particule d'aérosol peut être différent de ce qui forme l'enveloppe, qui est la partie réellement en contact avec l'environnement. Sous l'influence d'une variation de température ou d'humidité, les deux constituants peuvent s'inverser..." Ce changement de phase est à prendre en compte dans les modèles climatiques, comme la façon dont les suies interagissent avec le rayonnement solaire, un processus dépendant de la position des atomes dans la particule et pas seulement de la longueur d'ondes du rayonnement. À terme, ces travaux aideront à peaufiner les modèles climatiques, et pourquoi pas, à orienter la conception des moteurs et des filtres selon leurs enseignements...

 

Nous aurons de toute façon bien des positions à revoir pour espérer enrayer le processus, efforts que tentera de coordonner la COP21 au niveau mondial... "Le problème du réchauffement climatique est le premier à se poser à l'humanité entière, remarque Michel Magny. Il interroge sur notre modèle de civilisation, fondé sur des objectifs de croissance indéfinie dans un monde fini. Nous arrivons sans doute aux limites de ce modèle..."

 

Source :

+ 2°C ?… Dossier sur le réchauffement climatique dans l'Arc jurassien, En Direct, le journal de la recherche et du transfert de l'Arc Jurassien, n° 261, novembre-décembre 2015, pp. 14-22. (Voir l'ouvrage en question).

Voir également  "La Feuille" publié par la direction départementale des territoires du Jura.

 

 

Ajout du 26 novembre 2017 : Le réchauffement climatique en Suisse

 

Histoire du climat en Franche-Comté

Histoire-du-climat-en-franche-comte.jpgHistoire du climat en Franche-Comté

 

Parmi toutes les questions qui se posent aux hommes en ce début de XXIe siècle, l’évolution climatique est assurément l’une des plus importantes. Or, cette évidence ne fait pas encore l’unanimité, même si le nombre de climato-sceptiques ne cesse de diminuer. Réunie en décembre 2015, la Conférence internationale de Paris (COP21) sur le climat montre avec force l’urgence de passer à l’action, en adoptant des mesures réellement efficaces et appliquées par le plus grand nombre.

Ainsi, paru le 30 octobre 2015, cet ouvrage tombe à point nommé en préambule à la COP21 pour alimenter les débats et sensibiliser le grand public sur l'une des questions cruciales de ce début de siècle. L’originalité de ce livre tient à son assise régionale, qui peut paraître surprenante quand on sait combien le climat et la météorologie se jouent des limites administratives et politiques définies par les hommes.

Le lecteur découvrira les résultats les plus récents, lesquels permettent de reconstituer l’histoire climatique des 500 derniers millions d’années en Franche-Comté. Au-delà de l'ancrage régional annoncé, les grandes tendances du climat mondial à travers les âges sont omniprésentes dans ce livre structuré en cinq parties : de l'océan jurassique aux glaciers jurassiens ; de l'Holocène à l'Anthropocène [1] : le climat du Jura depuis 11 700 ans ; regard sur le climat médiéval ; les populations comtoises sur le front climatique : climat et sociétés, 1500-1850 ; réalités du changement climatique en Franche-Comté du milieu du XIXe siècle à nos jours.

Des pages signées par des spécialistes aux compétences complémentaires, s'appuyant sur des disciplines aussi variées que la glaciologie, la sédimentologie, la palynologie, la paléobiologie, la dendrochronologie... « Une performance scientifique originale et bienvenue », selon les mots d'Emmanuel Le Roy Ladurie, professeur au Collège de France, mondialement connu pour ses travaux sur l'histoire du climat, qui signe la préface de cet ouvrage. « À ce jour, jamais une étude consacrée à la longue histoire du climat n'avait été tentée à l'échelle d'une province historique française. » Autant de raisons de se plonger dans ce livre original et passionnant, tout juste paru aux éditions du Belvédère.

 

LES AUTEURS :

Vincent BICHET, géologue, maître de conférences, laboratoire Chrono-environnement, UMR CNRS 6249, Université Bourgogne Franche-Comté, Besançon.

Emmanuel GARNIER, historien du climat et des risques, directeur de recherche CNRS, UMR CNRS LIENSs-Université de La Rochelle.

Pierre GRESSER, historien du Moyen Âge, professeur honoraire des Universités, Besançon.

Michel MAGNY, paléoclimatologue, directeur de recherche CNRS, laboratoire Chrono-environnement, UMR CNRS 6249, Université Bourgogne Franche-Comté, Besançon.

Hervé RICHARD, paléoenvironnementaliste, directeur de recherche CNRS, laboratoire Chrono-environnement, UMR CNRS 6249, Université Bourgogne Franche-Comté, Besançon.

Bruno VERMOT-DESROCHES, ingénieur des Travaux à Météo-France, chef du centre météorologique de Besançon.

 

Références : Prix : 23 €, 16 x 24 cm, 236 pages

EAN 97828841938489 Parution : 30 Octobre 2015

Bichet V., Garnier E., Gresser P., Magny M., Richard H., Vermot-Desroches B., Histoire du climat en Franche-Comté - Du Jurassique à nos jours, éditions du Belvédère. 2015.

Voir également  "La Feuille" publié par la direction départementale des territoires du Jura.

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[1] L'Anthropocène est officiellemement une époque géologique 

Popularisé par le Prix Nobel de chimie Paul Crutzen en 1995, le mot anthropocène désigne la période qui a débuté lorsque les activités anthropiques ont laissé une empreinte sur l’ensemble de la planète. D'après le n°1191 'décembre 2016) du magazine Science & Vie, la communauté des géologues s'apprête à proclamer officiellement notre entrée dans une nouvelle ère géologique, l'anthropocène ("âge nouveau de l'homme"). Une notion qui s'est donc confirmée, et même précisée depuis quelques années : l'anthropocène sera une "époque", et succédera en tant que telle à l'holocène , en cours depuis 12000 ans et marqué par un climat stable. Ce ne sera donc pas une "période", puisque nous resterons dans le quaternaire, qui voit depuis 2,6 millions d'années les glaciations, et encore moins une "ère".

S'il est trop tôt pour modifier les manuels de géologie, il est improbable que la Commission stratigraphique internationale ­ l'organisme officiel habilité à statuer ­ désavoue l'avis rendu par le groupe de travail sur l'anthropocène. Cet avis est en effet sans appel : seuls 3 des 35 géologues impliqués ont voté contre la formalisation de l'anthropocène, et il y a eu quasi-unanimité pour fixer la date de son début au milieu du XXe siècle — l'idée de la faire coïncider avec l'invention de l'agriculture ou la révolution industrielle n'a trouvé aucun partisan.

Avec cette décision, la communauté des géologues acte que non seulement Homo sapiens est devenu une force géologiques à l'impact planétaire, mais que ses actions resteront décelables dans des millions d'années.

 

01/11/2015

Sauvetage d'un lionceau par sa mère

Sauvetage d'un lionceau par sa mère

 

Ces photos spectaculaires ont été prises en août 2011 par le photographe de faune et de flore Jean-François Largot au Kenya's Masai Mara, réserve naturelle. Le photographe a repéré la chute d'un lionceau qui a glissé d'une falaise et s'est accroché à la paroi friable.

 

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Le petit reste galvanisé dans la pente et est voué à une mort quasi certaine

 

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Les autres lionnes de la troupe essayent de sauver le lionceau,

mais renoncent quand elles se rendent compte que la pente est trop raide

 

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Sa mère se lance à son secours

 

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Pour ne pas écouler la paroi, elle se fraie une voie latérale

 

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Elle se glisse en dessous de lui et va le saisir dans ses mâchoires

 

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Elle tente alors le retour au sommet un voyage difficile

 

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Ouf, le lionceau est sauvé

 

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Saine et sauve, la lionne réconforte son petit

 

La disparition des dinosaures

La disparition des dinosaures

 

De la comète ou du volcan, lequel est responsable de la disparition des dinosaures, il y a 66 millions d'années ? Un double scénario catastrophe montre que les pauvres bêtes n'avaient décidément aucune chance de s'en tirer.

 

Jusqu'à présent, deux écoles "catastrophistes" s'affrontaient. Pour les uns, une chute d'astéroïdes était responsable de la crise biologique marquant la fin du crétacé. Pour les autres, il fallait incriminer les volcans. Il semblerait en fait que ce serait la combinaison du choc d'un astéroïde sur Terre et d'un regain du volcanisme qui explique leur extinction.

 

Déjà, en 1991, une théorie émanant de deux membres du Centre américain d'études géophysiques, établi en Californie, suggérait qu'il n'y avait pas un criminel unique : les deux phénomènes consécutifs auraient cause l'extinction des dinosaures, il y a 65 millions d'années. La communauté scientifique ne s'en était guère émue. En 1995, voilà que l'ordinateur vole au secours de la nouvelle hypothèse. Un physicien du laboratoire national Sandia, à Albuquerque (Nouveau-Mexique), a simulé l'impact terrestre d'une météorite de 10 km de diamètre. Selon ses calculs, l'onde de choc engendrée par la collision se serait répercutée en quatre-vingts minutes jusqu'aux antipodes, provoquant une éruption volcanique à grande échelle. La théorie pourrait être confortée par la découverte, en 1990, d'un cratère de 180 km de diamètre à Chicxulub, dans le Yucatàn au Mexique, diamétralement opposé aux "traps" du Deccan, en Inde, des structures géologiques en couches qui témoignent d'un formidable épanchement volcanique survenu à la limite du crétacé à la fin de l'ère secondaire et le début du tertiaire, c'est-à-dire au moment de la brusque disparition des dinosaures.

 

Cette théorie avait été alors mise en doute par Robert Rocchia, du Commissariat à l'énergie atomique et partisan de la théorie de la météorite : "L'activité volcanique de l'Inde a commencé au moins 500 000 ans avant que l'astéroïde ne vienne percuter la planète." Cet argument formulé à l'époque était insuffisant au regard de l'incertitude sur la datation des traps dont l'intensité maximale a duré un million d'années. Son autre objection était beaucoup plus solide. "Il y a eu une centaine de coulées successives. On n'a pas encore trouvé de traces d'une activité accélérée et qui pourrait être consécutive à un choc." Les scientifiques de la Nasa, ont, eux, écarté cette possibilité. Prenant en compte la tectonique des plaques, ils assurent qu'il y a 65 millions d'années, ce qui forme aujourd'hui l'Inde se trouvait... à 1600 km du point situé aux antipodes de Chicxulub.

 

Depuis vingt ans, les méthodes de datation se sont considérablement affinées et confirment le scénario élaboré par le Laboratoire national Sandia d'Albuquerque. "C'est la combinaison des deux phénomènes" qui a sonné le glas des dinosaures, conclut une étude américano-indienne — et non pas l'un ou l'autre. "Nos datations par la nouvelle méthode argon-argon ont permis de clarifier la succession des événements avec une précision plus de 20 fois supérieure à ce qui était possible il y a 5 ans", souligne le géophysicien Loÿc Vanderkluysen, de l'université Drexel (Philadelphie, États-Unis).

 

En frappant la Terre au Mexique il y a 66,043 millions d'années, un astéroïde a provoqué une accélération du volcanisme en Inde au cours des cinquante milliers d'années qui ont suivi l'impact. I.a collision aurait projeté un nuage obscurcissant et provoqué une phénoménale onde sismique. "L'équivalent d'un tremblement de terre de magnitude 11", assure le géologue Paul Renne, de l'université de Californie à Berkeley (États-Unis), "qui aurait perturbé la chambre d'alimentation des volcans". Les écoulements de lave, qui avaient démarré doucement 400 000 ans avant l'impact, ont plus que doublés ensuite. Et les volcans ont éructé des aérosols sulfurés, plongeant la Terre dans un long hiver meurtrier.

 

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L'impact de l'astéroïde dans le Yuccatan a provoqué un séisme très violent

qui a perturbé la chambre magmatique des volcans qui ont enregistré

un doublement de leur activité.

 

L'astéroïde frappe la Terre, dégageant un énorme nuage de poussières et de débris. Les ondes de choc se propagent autour de la planète et la courbe terrestre, agissant comme une lentille, focalise leur énergie aux antipodes. Un tel choc soulèverait l'écorce terrestre de plus de 100 mètres dans une série de secousses cataclysmiques, livrant le passage au magma et libérant nuages de poussières et émanations de gaz sulfurique. La perturbation atmosphérique qui s'ensuivrait occulterait le Soleil, provoquant une rupture écologique.

 

Sources :

Ewing R. (2015). — Asteroid Crash Kicked Off Mega-Volcano in the Process that Killed Dinosaurs.

Fléaux R. (1995). — Dinosaures : le cataclysme final, Sciences et Avenir, n° 577 mars 1995 p. 99.

Mulot R. (2015). — Les dinosaures n'avaient aucune chance, Sciences et Avenir, n° 825 novembre 2015 p. 20.

07/10/2015

Dérives climatique et démographique

Dérives climatique et démographique

 

par Francis Rougerie, avril 2015


“Avec un peu de patience, tout finira très mal” ! Catulle, 60 av.J.C.


Le climat semble être devenu un sujet à la mode, un sujet porteur sur lequel il est bon d’avoir quelque avis, et sur lequel nos représentants politiques prennent volontiers des poses volontaristes et organisent de grandes messes internationales. La conférence sur le Climat, prévue à Paris en décembre 2015, sera la 21e sur le sujet en moins de 30 ans.


Les sceptiques ricanent : “Pourquoi s'inquiéter pour quelques petits degrés en plus dans un siècle, on aura moins froid l’hiver, la belle affaire !” La démographie humaine, à l’inverse, ne semble pas passionner les foules et leurs représentants. Le concept de “transition démographique” est immédiatement opposé à quiconque s’inquiète de ce qui ressemble pourtant fort à une prolifération incontrôlée de l’espèce humaine. Celle-ci est en effet passée de un à plus de sept milliards en deux siècles, et continue à croître de 75 millions chaque année, pour, d’après les projections des experts de l’ONU, culminer vers 12 milliards dans un siècle.

 

 

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Évolution de la démographie humaine

 

 

Chronique d’un désastre annoncé ?

 

Cette fameuse “transition démographique“, sorte de main invisible censée maintenir les effectifs de l’humanité dans des proportions adéquates, eu égard aux ressources et aux fondamentaux écologiques, serait donc un leurre. Et comme le montre le tableau inclus dans le graphique ci-dessus, les ressources naturelles non renouvelables fondent aussi vite que la glace des pôles, et manqueront de plus en plus à nos descendants.

Voici venir le temps du monde fini…

 

Cette citation de Paul Valéry date de 1930, et s’est pleinement réalisée en moins d’un siècle, celui de la bombe atomique, des satellites, des premiers pas sur la Lune, des premiers engins sur Mars, sur Titan et sur une comète. Siècle aussi des avions gros porteurs, des ordinateurs miniatures, des écrans multifonctions et des moteurs jamais au repos. Tout comme l’espèce humaine, plus que jamais en désir de dompter la terre et l’océan, le ciel et les abysses. Et qui en général y arrive assez bien, enchaîne les exploits technologiques, les prouesses médicales et les découvertes scientifiques. Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ?


Comme on le sait, pas tout à fait. Des guerres par ci, des émeutes par là, des famines récurrentes et des misères multiples assaillent une humanité plus que souvent souffrante, voire un peu désespérée. Bilan fort contrasté donc, où la balance oscille entre le triomphe d’un capitalisme qui affiche 2000 milliardaires en cravate et jets privés, et des hordes de millions de réfugiés qui fuient l’insupportable.

 

Tentative d’interprétation en forme de pavés dans la mare :

 

  • Premier pavé : “Pour pouvoir vivre avec le niveau de vie d’un parisien moyen, l’humanité ne devrait pas dépasser les 2 milliards“. C’est de Jacques-Yves Cousteau, qui fut un peu le pape de l’océanologie.

 

  • Deuxième pavé : “Pour continuer à vivre sur son (grand) pied, il faudrait que l’humanité trouve (et exploite) une nouvelle planète tous les 20 ans.” C’est de Jacques Chirac-Nicolas Hulot (Déclaration à la conférence de Johannesburg en 2002 ).

 

  • Troisième pavé : “Notre petite planète a une peau, et cette peau peut avoir des maladies. La plus terrible s’appelle l’homme.” Frédéric Nietzsche.


On pourrait continuer, mais c’est assez clair, on a été trop loin dans les effectifs (les loca-terre !) et dans l’exploitation de notre petite planète, et on commence à en percevoir les effets dévastateurs en terme d’épuisement des ressources, de pollutions et de déséquilibres divers.


Homo sapiens est devenu Homo sapiens demens proliferens... ce n’est pas encore officiel, mais qui pourrait prétendre le contraire ? Et bien beaucoup de monde, des grands croyants natalistes aux dictateurs bornés, en passant par les exploiteurs et négriers de toute sorte. Restent donc les communautés scientifiques, et les citoyens informés et responsables...


Et ce que disent les scientifiques est également de plus en plus clair et convainquant, à savoir que les activités de notre prodigieuse et insatiable humanité ont un effet notable sur tous les compartiments bio-géochimiques de la planète, et également sur le climat. (En fait une petite fraction de la communauté scientifique conteste la réalité du changement climatique, mais ces climato-fixistes n’ont jamais produit d’arguments robustes, même s’ils contribuent à alimenter d’indispensables débats contradictoires).


Ça va chauffer...


La teneur en gaz carbonique (CO2) est faible dans notre atmosphère (300 ppm au siècle dernier), mais il se trouve que ce gaz piège le rayonnement solaire, en particulier dans la bande infra-rouge. Sans la présence de ce gaz, à “effet de serre”, la température moyenne globale serait de -15°C, et la Terre serait une boule de glace (et ce phénomène s’est effectivement produit dans un très lointain passé).


Actuellement la température moyenne globale se situe autour de + 15°C, pour le plus grand bonheur de la bio-diversité. Mais les mesures de
CO2 atmosphérique montrent que ses teneurs croissent rapidement, comme le montre la courbe ci-dessous (établie par C.D. Keeling à Hawaii et validée en divers points de la planète).

 

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Cette courbe montre que le CO2 est passé de 300 ppm avant 1950 à 400 ppm en 2014. De sorte que, en 2014, ce sont 40 milliards de tonnes de CO2 (40 billion tonnes of CO2) qui ont été émis. D’où vient cet excès de gaz à effet de serre ?


Chacun connaît la réponse : la seule source de
CO2 possible à pareille échelle pointe vers les activités humaines; la combustion des combustibles fossiles (charbon, pétrole, méthane) dégage actuellement de l’ordre de 100 millions tonnes /jour de CO2 (36 milliards tonnes/an). Ce carbone fossile a une signature isotopique spécifique, ne possède pas la forme 14C, et cette caractéristique permet d’identifier avec certitude une origine “hydrocarbure fossile”.


Ces hydrocarbures fossiles ont été piégés au cours des temps géologiques, et chaque année l’homme brûle un stock correspondant à un million d'années de séquestration de carbone dans les entrailles de la Terre. Pour résumer, l’atmosphère est très sensible à la présence de
CO2 (et également de méthane), et l’activité humaine en dégage des quantités de plus en plus importantes.


Les prélèvements d’air effectués dans les glaces forées au Groenland et en Antarctique montrent qu’il y a 12 000 ans, au plus fort de la dernière glaciation, la teneur en
CO2 était de 200 ppm, la température moyenne de 12,5°C, et l’océan plus bas de 120 mètres.


Un cycle climatique naturel astronomique (Cycle de Milankovitch, calé sur 100 000 ans) a alors déclenché la passage du glaciaire vers le tempéré. Ainsi, 100 ppm de
CO2 en plus ont accompagné le passage d’un climat glaciaire vers le climat tempéré du type de celui où nous étions vers 1900, et donc sur un laps de temps de 10 000 ans ; les 100 ppm que nous venons d’ajouter en un siècle représentent un rythme 100 fois plus rapide. Comment l’équilibre océan/atmosphère se débrouillera avec ça, nul ne le sait avec précision. Mais nous irons inévitablement vers un climat de plus en plus chaud, voire torride.


La Conférence sur le Climat tenue à RIO en 1992 avait bien cerné la gravité du problème. Les intervenants économiques et politiques s’étaient quittés en s’engageant à réduire leurs émissions de
CO2, pour que les émissions globales (18 milliards tonnes/an à l’époque) soient réduites de moitié.


23 ans plus tard le constat est sans appel : les émissions ont doublé ! (et donc la courbe de Keeling n’en finit pas de monter.) Voulons-nous, ou pas, la laisser monter jusqu'à épuisement des réserves de carbone fossile, donc en laissant le “business as usual” pendant encore un petit demi-siècle ?


Du fait d’une course effrénée vers une croissance économique combinée à une démographie galopante, nous poussons de plus en plus la chaufferie planétaire, avec les conséquences logiques qui en découlent : fonte des glaciers, rétraction des banquises et des calottes polaires, modification du régime des pluies, élévation du niveau océanique de 3 à 4mm/an, etc. Dans quelques générations, la vie sur Terre, avec plusieurs degrés en plus, deviendra alors tout autre chose que ce qu’elle est aujourd’hui...


”Tous ne mourront pas, mais tous seront touchés”. (Corneille, dans “Le Cid”).


Le mythe des mains invisibles


Comme on le sait, deux mains invisibles étaient censées protéger l’homme, la société, voire l’humanité dans son ensemble : une main divine, garantissant pour l’éternité la puissance politique et religieuse des familles régnantes, et une main économique, (la main du marché), assurant la liberté des échanges et la croissance inexorable du PIB mondial. La troisième main (sic) assurerait la régulation démographique et une quatrième main la constance des conditions climatiques, une sorte d’optimal, pour le plus grand bénéfice de l’espèce humaine. C’est peu de dire que la science en général, et l’état des connaissances actuelles (évidemment très perfectibles) accordent peu de cas à ce mythe des mains invisibles.


Laissons les archaïsmes aux archaïques...


Mais il reste que nous sommes tous dans le même bateau, tous issus du même berceau planétaire, et que celui ci est de plus en plus malmené (et mal-mené ?) La mise en évidence des dérives climatiques qui menacent les grands équilibres biologiques planétaires était un préalable à toute action réparatrice, voire thérapeutique.


C’est ce que fait le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), qui tous les 4 ans, publie un rapport de synthèse et une évaluation sur l’avancée des connaissances, les ajustements sur les courbes prospectives, et les recommandations des communautés scientifiques. Beaucoup a donc déjà été fait en ce sens, et les diagnostics abondent, qui portent sur telle ou telle dégradation de compartiments entiers de notre biosphère, sur l‘ennoiement des côtes basses du fait de la transgression marine, sur l'acidification de l’océan, sur la modification des moussons et du régime des pluies, etc.


En moyenne, ce sont plusieurs dizaines de publications scientifiques qui paraissent chaque jour sur cette immense problématique. Avec toujours cette recommandation des communautés scientifiques concernées : il faut agir avant que l’irréversible ne soit atteint. Mais en avons nous la capacité et la volonté ?

 

Le Développement  durable  (D.D.)  impératif  et  impossible ?


Pour agir efficacement en direction d’un D.D, deux leviers majeurs devraient donc être maniés : la stabilisation démographique et l’abandon des combustibles fossiles.

 

  • On voit dans le schéma 1 (Évolution de la démographie humaine, source ONU), que la population humaine se stabilisera aux environs de 2100, puis commencera à fléchir. Mais nous serons alors une douzaine de milliards, presque le double d’aujourd’hui. On peut évidemment arguer que plus nombreux seront alors les génies des sciences et des arts, et plus avancées nos connaissances sur l’Univers. Mais, franchement, deux fois plus de monde, cela implique encore plus de béton-goudron-pollutions, de cultures industrielles arrosées aux insecticides, etc. Quant à promouvoir une diminution réelle des naissances, halte-là, les inquisitions et les fatwas sont déjà prêtes. Resteront les bonnes vieilles méthodes guerrières de réajustement conjoncturel, éventuellement modernisées à l’arme atomique.

 

  • Quant aux énergies fossiles et uranium, l’affaire se réglera de toute façon vers le milieu du siècle, avec l’épuisement progressif de ces ressources. Idem pour un certain nombre de métaux. Nos descendants se battront-ils alors autour des derniers tas de charbon ?

 

  • Une lueur subsiste néanmoins pour éclairer ce triste tableau : les énergies renouvelables. L’hydraulique peut encore progresser, et l’éolien et le photovoltaïque sont en plein boom, avec plus de 100 gigawatts (Gw) installés/an (2 Gw /an en France). D’ores et déjà la puissance installée de ces énergies renouvelables (550 Gw) est supérieure à celle du nucléaire (370 Gw), et leur potentiel de croissance est énorme et très rapide.

 

  • La fée électricité nous sauvera-t-elle in extremis de l’haleine surchauffée du dragon fossile ? De toute façon elle nous aidera à survivre dans un monde gazé au CO2...


Une humanité suffisamment civilisée pour s’organiser autour d’un D.D. devrait donc nécessairement avoir des effectifs constants, voire inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui, et une économie décarbonée, basée sur l’utilisation presque exclusive de l’électricité d’origine solaire. On peut le faire, on commence à le faire, et on le fera de mieux en mieux... Mais ce rythme sera-t-il suffisant, eu égard à la vitesse du changement climatique ? Et cela impliquera à terme de vivre différemment, de repenser notre place, et notre rôle d’espèce pensante et dominante. Peut-on vraiment imaginer Homo sapiens devenant modeste, frugal et comptable de sa planète ? Et pourtant il faudra bien. Les utopies délirantes ne sont-elles pas les plus belles ?
Du poète Alain Souchon : “On avance, on avance, mais on n’a pas assez d’essence, pour prendre la route dans l’autre sens…

 

 

Indicateurs-de-l'empreinte-anthropique-sur-le-climat-450.jpg

10 indicateurs de l'empreinte anthropique sur le changement climatique

(Ce schéma date de 2005)

06/10/2015

Non Monsieur Hollande, les chasseurs ne défendent pas la nature

Non Monsieur Hollande, les chasseurs ne défendent pas la nature. Ils l'aiment ensanglantée

 
L'Obs-Publié le 23-10-2015 à 06h58  Modifié à 14h18

Temps de lecture Temps de lecture : 6 minutes

Avatar de Yves Paccalet

Par 
philosophe écologiste
 

LE PLUS. Si notre contributeur Yves Paccalet a apprécié des passages du chef de l'Etat dans le magazine "Le Chasseur français", il a beaucoup moins aimé sa défense des chasseurs ou ses propos sur les loups. "Monsieur le Président, pourquoi ne raisonner qu’avec l’esprit du bourreau ?", se demande-t-il.

 
Monsieur le président ! Je lis l’entretien que vous accordez au magazine "Le Chasseur français" du 21 octobre 2015. Vous voulez protéger l’appellation "Laguiole" (le couteau et le fromage) que de gros malins ont accaparée : d’accord ! Vous refusez de créer une nouvelle niche fiscale qui ferait aux chasseurs le cadeau de leur permis de tuer : encore heureux…

 

D’autres de vos propos me plaisent moins. Je ne pense pas, comme vous, que les chasseurs entrent dans la catégorie de ceux qui "défendent la nature". Ils l’exploitent et la massacrent plus qu’ils ne la gèrent. Ils ne l’aiment qu’ensanglantée.

 

Les chasseurs, ces "nuisibles"

 

Je comprends que, pour des raisons électorales, vous manifestiez "beaucoup de considération" à leur égard : mais vous oubliez que d’autres, parmi vos électeurs potentiels, et bien plus nombreux selon les sondages, désirent protéger et contempler ces espèces que les chasseurs n’apprécient qu’au bout de leur fusil.

 

En France, le nombre des chasseurs a chuté au-dessous du million, probablement même à moins de 900.000 (les chiffres de l’Office national de la Chasse posent problème). Or, ces moins de 1,5 % de la population nationale privent les parents et les enfants de toute promenade en forêt le mercredi et le dimanche (voire d’autres jours lorsqu'une "battue" est ouverte).

 

Au vu des accidents que provoquent ces Nemrods (une quarantaine de morts et plusieurs dizaines de blessés par an, rien que dans notre pays), ils devraient, bien davantage que les requins (lesquels causent moins de dix morts chaque année, et dans le monde entier), être classés parmi les espèces les plus dangereuses de la Terre. Parmi les "nuisibles", pour utiliser un adjectif de leur vocabulaire que je récuse…

 

Je vous rappelle que le loup est protégé

 

Monsieur le président, dans votre entretien au "Chasseur français", votre sortie sur les loups me semble particulièrement inadmissible :

 

"Chaque année, dites-vous, il sera décidé du nombre de loups à abattre en fonction de l’évaluation des risques et de la croissance de la population de loups".

 

Je vous rappelle que Canis lupus est une espèce protégée par la Convention européenne de Berne, que la France a ratifiée, et qui ne saurait être modifiée que par une décision des deux tiers des signataires. Je m’étonne de la contradiction qui surgit, ici, entre votre fonction régalienne de gardien de la Constitution et des institutions du pays, et l’autorisation littéralement hors la loi que vous accordez à des tueurs d’animaux protégés.


Sur le fond, je vous rappelle que les loups sont revenus par eux-mêmes sur notre territoire, depuis l’Italie voisine (certains, désormais, y rentrent depuis l’Allemagne et la Suisse ; en attendant leurs congénères espagnols). Au rebours de ce que vous suggérez, leur population n’est nullement en accroissement. En France, ils étaient un peu plus de 300 en 2014.

 

Cette année, on en dénombre moins. Or, les "autorisations" de "prélèvement" (la litote utilisée pour dire qu’on leur loge une balle dans le ventre) ont été augmentées de moitié : elles passent de 24 à 36. Une absurdité, fût-ce aux yeux du plus ignorant des naturalistes…

 

13 loups déjà fusillés de façon "officielle"


Monsieur le Président, depuis le mois de juillet 2015, comme le relève l’association de protection de la nature FERUS, 13 loups ont déjà été fusillés de façon "officielle" (et d’autres braconnés). Les éleveurs de brebis réclament qu’on en exécute toujours davantage. Certains bergers (et les politiciens qui les caressent dans le sens de la laine) vont jusqu’à exiger l’"éradication" du prédateur. Allez-vous leur donner raison ?

 

Je vous rappelle que, s’il existe 300 loups en France, on en recense 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne, où les problèmes que pose le carnivore sont infiniment moins aigus que chez nous. Si nous désirons réellement aider les bergers (ce qui est notre volonté à tous deux), nous devons améliorer le gardiennage des troupeaux dans la montagne (en embauchant par exemple des chômeurs), plutôt que d’envoyer ad patres les rares "fauves" qui nous restent.

 

Car l’ennemi numéro un de l’éleveur n’est pas le loup, mais le prix de la viande de mouton sur un marché mondial dominé par l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine.

 

Je regrette que, tels les pires politiciens de la droite de la droite (mettons Christian Estrosi ou Laurent Wauquiez), vous vous entêtiez à faire de Canis lupus le trop facile bouc émissaire de notre incapacité à réguler ce secteur de l’économie.

 

Les loups, les bouquetins : du sang, toujours du sang !

 

Monsieur le Président, durant votre quinquennat, j’ai la tristesse de constater que la nature sauvage endure le martyre. Vous êtes en train, en ce moment même, de transformer nos forêts, nos montagnes et nos mers en parages où le sang ruisselle. Les abattages succèdent aux carnages, et cela ne semble guère vous toucher.


Vous avez entamé, et vous vous préparez à conclure, une extermination du troupeau de bouquetins du massif du Bargy, en Haute-Savoie. La justice a rejeté le recours des associations naturalistes : plusieurs centaines de ces ruminants vont donc mourir dans les alpages, tirés à l’arme lourde par une légion de nervis aidés d’hélicoptères.

 

Pourquoi cette folie ? Parce que certains ongulés seraient vecteurs de la brucellose. Mais le massacre a été ordonné avant même qu’on ait confirmé la contamination, et au mépris de la seule solution scientifique et efficace au problème : la vaccination !

 

Les chasseurs réclament (et obtiennent !)

 

Monsieur le Président, pourquoi ne raisonner qu’avec l’esprit du bourreau ? À l’île de la Réunion, je constate la même indignité : dans le cadre du plan gouvernemental intitulé "Cap Requins", plusieurs requins bouledogues, des requins tigres et même un grand requin blanc ont été récemment "prélevés".

 

Ces poissons superbes n’avaient mordu personne. On les harponne et on les achève à titre "préventif", alors qu’ils figurent (au moins pour le tigre et le grand blanc) sur la liste des espèces en voie d’extinction dressée par l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (l’UICN).


Partout en France, les chasseurs réclament (et obtiennent !) qu’on les autorise à organiser des battues au renard ou des déterrages de blaireaux. Au nom de la tradition et de la "ruralité", ils veulent continuer à piéger à la trappe ou à la glu les ortolans, les pinsons ou les bouvreuils.

 

Ils exigent qu’on leur permette de "résoudre" le "problème" des vautours, qu’ils accusent ridiculement d’attaquer les vaches vivantes. Ils se font forts de régler le sort des corbeaux, des cormorans, des phoques, des dauphins, que sais-je ?

 

Je l’ai entendu hier et j’en suis resté sur le derrière : des grues cendrées en migration par milliers au lac du Der ! Les chasseurs, ces prétendus "amis de la nature", désirent en vérité éliminer manu militari tout ce qui les "gêne" dans leur utilisation simpliste et univoque (tuer ! tuer !) des composants sublimes et nécessaires de nos écosystèmes.

 

Je n’aime pas, monsieur le Président, que vous vous placiez unilatéralement dans leur camp.

 

L'écologie ne doit pas se résumer aux questions d'énergie


Monsieur le Président, nous sommes nombreux, dans ce pays, à ne plus supporter l’holocauste. Je désirerais que, pour vous et votre gouvernement, l’écologie ne se résume pas aux questions d’énergie, de pollution ou de transport, bref à des combats que je mène également, depuis quarante ans, mais qui ne sont pas suffisants.

 

J’aimerais qu’en prononçant le mot "biodiversité", vous preniez enfin conscience que la nature subit davantage de blessures et de désastres qu’elle n’en a jamais enduré depuis que l’Homo est sapiens. Je voudrais que vous formiez, dans votre imagination, l’image de vraies plantes, de vrais animaux, de vrais prédateurs.

 

Faites taire les fusils et écoutez la symphonie du monde !

 

Je serais ravi que vous n’adoptiez pas pour ligne politique l’idée de confier la gestion de la "ruralité" aux chasseurs plutôt qu’aux écologistes ; aux mitrailleurs plutôt qu’aux amoureux de la beauté vive ; aux massacreurs en tenue léopard plutôt qu’aux amis de la subtilité et des équilibres ; aux assassins des beautés palpitantes plutôt qu’aux naturalistes, aux promeneurs, aux écrivains, aux cinéastes, aux peintres, aux poètes et aux rêveurs.


Je revendique de votre compréhension et de votre amour de l’humanité même que vous laissiez à l’usage de nos enfants et des enfants de nos enfants les trésors vivants que nourrit encore la Terre. Que vous preniez la défense du requin, du loup, du lynx et de l’ours brun, plutôt que de les laisser agonir d’injures et anéantir à la balle ou au couteau par des êtres basiques, obsédés par la mort du "nuisible" ou du "gibier", et fiers de revêtir l’uniforme martial pour aller répandre la terreur à travers champs et bois.


Je vous en supplie, monsieur le président : faites taire les fusils et écoutez la symphonie du monde !

Permaculture

La permaculture

 

La permaculture est une méthode systémique et holistique de conception d'habitats humains et de systèmes agricoles inspirée de l'écologie naturelle (biomimétisme) et de la tradition. Elle n'est pas un mode de pensée mais un mode d'agir qui prend en considération la bio-diversité des écosystèmes1,2. En outre, elle vise à créer une production agricole durable, très économe en énergie (travail manuel et mécanique, carburant...) et respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques, tout en laissant à la nature « sauvage » le plus de place possible1,2.

Cette conférence a pour but de donner une idée du stage PDC de permaculture qui aura lieu du 6 au 18 juin 2016 au Lycée agricole de Valdoie.

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05/10/2015

Automne flamboyant

Automne flamboyant

 

par Dominique Delfino

Photographe paysagiste, naturaliste et animalier

 

Après l'avoir évoqué l'automne à plusieurs reprises, je ne résiste pas à partager cette image réalisée aux Bréseux depuis le belvédère du Rocher du Bourbet.

 

Dominant la vallée du Dessoubre, le point de vue me laisse découvrir au petit matin un panorama intégralement noyé dans une mer de brouillard et dans le silence que seul le cri d'un Pic noir rompt de temps à autre. La brume se dissipe progressivement comme un rideau qui dévoile le paysage laissant apparaître les feuillages roux, flamboyants sous le soleil dominant.

 

Durant deux heures, je profite du temps qui s'écoule et découvre cette superbe vallée, symbole de la Franche-Comté au cœur de l'automne. La splendeur de ce tableau de saison restera gravée dans nos mémoires tout comme dans les cartes numériques de nos appareils photo.

 

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Fruits et légumes d'automne

 

La vraie roue de la fortune

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

Qu'elle est belle et originale cette composition de saison découverte au bord d'une ferme des Bréseux sur le plateau de Maîche !

 

Jour après jour, je surveille l'évolution des couleurs d'automne qui, durant ce week-end ensoleillé, a pris des tons chatoyants superbes marquant certainement l'apogée de la saison pendant encore quelques jours.

 

C'est en me rendant au Rocher du Bourbet dominant la vallée du Dessoubre que la vieille roue de bois attire mon attention. Les fruits et légumes qui l'ornent résument à eux seuls toute la richesse et la beauté que la nature peut nous offrir avant la fin d'année, le symbole de la roue laissant penser au temps qui s'écoule au cours des saisons.

 

Un avant-goût de bonheur avant de découvrir le panorama d'automne tout proche depuis ce belvédère remarquable du Haut-Doubs.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino

Kenya : Safari stage photo

Kenya : Safari stage photo

 

animé par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

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03/10/2015

Armillaria mellea

Bouquet d'automne

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

L'automne me conduit à la découverte des paysages de notre région, embellis par les couleurs de saison qui s'imposent progressivement.

 

La vallée du Dessoubre reflète particulièrement cette magie de l'automne, mais le temps couvert de ces derniers jours me fait espérer un soleil radieux afin que flamboie la palette de couleurs.

 

Surprise sur le talus de la petite route : je découvre une superbe place de champignons qui s'offre à moi comme un véritable bouquet d'automne. Quelques images réalisées couché à même le sol pour traduire le volume et que je transmets à un ami passionné par le sujet, Michel Gaillardet, afin d'identifier l'espèce.

 

Cela ne fait aucun doute, c’est l’armillaire couleur de miel (Armillaria mellea). Malgré une décevante saison fongique, ce champignon est relativement abondant et il n’y a guère que cela en ce moment.

 

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Armillaria mellea

Cliché © Dominique Delfino

 

 

02/10/2015

Le brame du cerf

Le temps du brame

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Période incontournable de l'année pour se plonger dans cette ambiance d'automne durant un mois à l'écoute du brame du cerf.

 

Ce grand mammifère voit depuis quelque temps ses populations augmenter progressivement. Dans notre région, la forêt de Chaux compte encore aujourd'hui les effectifs les plus importants de cerfs mais la Haute-Saône, le Haut-Doubs et les Vosges offrent à ce cervidé les forêts où il s'est largement implanté et la période du brame permettant de le localiser plus facilement.

 

Le parc de Sainte-Croix près de Sarrebourg (57) offre des conditions d'accès et d'observation particulièrement intéressantes pour profiter de cette ambiance déclenchée par la saison des amours.

Que ce soit pour les photographes ou pour les familles accompagnées d'enfants, tous seront aux premières loges pour profiter de ce spectacle dans un vaste cadre naturel très bien aménagé et sécurisé alors que les animaux peuvent croiser votre sentier de découverte.

 

Les vieux mâles veillent jalousement sur leur harde qu'ils ont réintégrée, essayant en plus d'attirer les femelles de la harde voisine.

 

Principalement actif en soirée et jusqu'au petit matin, le cerf brame pour s'imposer et défendre sa harde de biches. Aux provocations sonores succèdent parfois des combats impressionnants durant lesquels les bois des animaux s’entrechoquent. Mais c'est avant tout le brame, qui résonne dans l'univers de la forêt, qui restera gravé dans votre mémoire imprégnée de cette atmosphère d'automne unique.

 

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Cliché © Dominique Delfino

01/10/2015

Chamois en herbe

 Chamois en herbe

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Nul besoin de parcourir la montagne aujourd'hui pour observer le Chamois. Aux portes du Pays de Montbéliard, les environs de Saint-Hippolyte offrent de superbes sites pour le découvrir.

 

Les pâtures bordées de falaises et de pierriers constituent le biotope où l'on aura le plus de chances de pouvoir observer ce mammifère. Bien plus que l'altitude, c'est le relief qui conditionne l'établissement du chamois. Partout où il est présent, on remarque un relief plus ou moins accidenté d'où sa présence dans notre secteur à basse altitude dans la vallée du Doubs.

 

C'est une harde de près de 25 chamois que j'observe régulièrement tous ces jours et la présence de nombreux jeunes de l'année confirme que la reproduction s'est particulièrement bien déroulée en 2015.

 

Un grand moment de bonheur au cours de cette fin de journée, lorsque par chance, la harde sortie du bois encercle mon affût. Les Chamois et leurs jeunes broutent tranquillement, pour certains à une dizaine de mètres de moi dans la plus grande confiance tout en s'éloignant progressivement dans les dernières lueurs du jour.

 

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29/09/2015

Éclipse totale de lune

Éclipse totale de lune

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

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Cliché © Dominique Delfino 28/09/2015

 

Matin rayonnant

Matin rayonnant

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

En cette fin de septembre, l'automne se fait sentir et l'ambiance matinale de ces derniers jours se rafraîchit.

 

Je consacre depuis quelques jours beaucoup de temps à observer les populations de Chamois dans le secteur de Saint-Hippolyte et c'est à l'occasion d'une matinée à l'affût que j'ai réalisé l'image de ces rayons de lumière filtrée par la forêt dans le brouillard.

 

Pas de Chamois ce matin dans les environs, mais il faut souligner que le brouillard dense et persistant ne me permet pas de distinguer la moindre forme au-delà de vingt mètres.

 

En fin de matinée, je finis par gagner les hauteurs de Liebvillers afin de retrouver un horizon dégagé. C'est au détour de la petite route départementale que le spectacle s'offre à moi, lorsque le brouillard laisse apparaître le soleil dans une lumière de scène dont il faut profiter très vite, cette ambiance étant très furtive.

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21/09/2015

Le Pic vert

 Un perchoir inattendu

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Image anecdotique réalisée au détour d'un chemin lors d'une balade sur le plateau de Brognard.

 

Je remarque au loin la silhouette d'un pic accroché à un long bâton maintenant le passage en hauteur d'une clôture électrique. Une approche discrète me permet de progresser le long d'un talus afin d'observer dans de meilleures conditions ce pic vert.

 

L'oiseau semble très intéressé par son perchoir car, même agrippé à cette branche fine, ce sont de puissants coups de bec que le pic assène, projetant au sol quelques copeaux de bois.

 

Mais c'est avant tout le graphisme de cette image qui retient mon attention. Je garde la distance afin que l'oiseau ne s'envole pas et, grâce à mon téléobjectif à portée de main, je peux ainsi témoigner de cette scène pour le moins originale de ce pic perché à un réseau électrique champêtre improvisé.

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Le Balbuzard pêcheur

 Un pêcheur venu du ciel

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Ci-dessous, une image remarquable de Patrick Schewzuck, un ami demeurant à Taillecourt dans le Pays de Montbéliard.

 

Photographe à ses heures perdues, Patrick passe beaucoup de temps à l'affût dans la vallée de l'Allan où patience et persévérance lui ont valu à plusieurs reprises d'observer et photographier un aigle mythique, le Balbuzard pêcheur.

 

Cette espèce ne compte plus qu’une trentaine de couples en France continentale et fait donc l'objet d'une protection accompagnée d'un suivi scientifique particulier.

 

La période de migration offre sur cet axe de passage Rhin/Rhône la possibilité d'observer régulièrement chaque année ce prestigieux rapace.

 

C'est ainsi que Patrick, surpris dernièrement par le bruit d'un oiseau plongeant non loin de lui, découvre le Balbuzard s'envolant de la surface de l'eau. Ses serres laissent apparaître le fruit de sa capture, un gros poisson-chat, ce rapace se nourrissant essentiellement de poissons.

 

Par chance, le Balbuzard effectue alors un grand virage pour se présenter face notre photographe lui laissant juste le temps de libérer son appareil photo du trépied et saisir une série d'images en plein ciel parfaitement réussies.

 

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Cliché © Patrick Schewzuck

09/09/2015

Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

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Sortie générale des fusils :
Tous aux abris !


Aujourd’hui, avant même l’ouverture générale de la chasse*, l’ASPAS a déjà recensé 5 victimes de coups de fusil, dont un adolescent de 16 ans. En effet, les lois et réglementations françaises sont tellement permissives que les chasseurs peuvent en pratique exercer leur loisir toute l’année, avec des armes pouvant tuer à 3 km, et sans aucun contrôle de la vue ni aucun alcootest possible. Pour trop d’usagers de la nature, c’est le retour de la peur.

 

Danger-chasse-200.jpgDimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

 

Menace pour la vie sauvage, la chasse représente aussi une menace pour la vie humaine. Mercredi 19 août une balle à sanglier terminait sa course dans la façade d’une maison à Draguignan. Mais 150 à 200 blessés, et une quinzaine de morts dues à la chasse, sont recensés chaque année par l’ONCFS. Ces drames pourraient être évités avec de meilleurs contrôles des connaissances et d'aptitudes,mais ceux-ci n’existent pas alors que le droit de chasse est un de ceux pour lesquels on légifère le plus. Ainsi, une fois qu’un pratiquant a décroché son permis, il n’aura aucune vérification de ses connaissances, de son arme et de son maniement, ou encore de sa vue, quels que soient son âge et son état de santé. Et de surcroit, la corporation des chasseurs refuse l’usage de l’alcootest comme s’il s’agissait d’une provocation, alors qu’ils utilisent des armes dangereuses dans des espaces partagés par d’autres (promeneurs, cueilleurs, cavaliers, vététistes, naturalistes…).

 

Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.



Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse.

 

Plus de 300 000 citoyens ont déjà signé la pétition lancée par l'ASPAS, pour que le dimanche soit dorénavant un jour sans chasse. Si vous ne l'avez pas déjà signée, cette pétition est enfin disponible sur mesopinions.com. Pour que nos week-ends ne soient plus annexés par les chasseurs, pour des balades en toute sécurité et liberté : signez-la et partagez-la !

 

SIGNEZ ICI

* Voir dates d'ouverture de la chasse saison 2015-2016

 

 

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chasseaux voix

 
 
Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

tir-lunette-110Aujourd’hui, avant même l’ouverture générale de la chasse*, l’ASPAS a déjà recensé 5 victimes de coups de fusil, dont un adolescent de 16 ans. En effet, les lois et réglementations françaises sont tellement permissives que les chasseurs peuvent en pratique exercer leur loisir toute l’année, avec des armes pouvant tuer à 3 km, et sans aucun contrôle de la vue ni aucun alcootest possible. Pour trop d’usagers de la nature, c’est le retour de la peur.

Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

chasse-pancarte-1Menace pour la vie sauvage, la chasse représente aussi une menace pour la vie humaine. Mercredi 19 août une balle à sanglier terminait sa course dans la façade d’une maison à Draguignan. Mais 150 à 200 blessés, et une quinzaine de morts dues à la chasse, sont recensés chaque année par l’ONCFS. Ces drames pourraient être évités avec de meilleurs contrôles des connaissances et d’aptitudes, mais ceux-ci n’existent pas alors que le droit de chasse est un de ceux pour lesquels on légifère le plus. Ainsi, une fois qu’un pratiquant a décroché son permis, il n’aura aucune vérification de ses connaissances, de son arme et de son maniement, ou encore de sa vue, quels que soient son âge et son état de santé. Et de surcroit, la corporation des chasseurs refuse l’usage de l’alcootest comme s’il s’agissait d’une provocation, alors qu’ils utilisent des armes dangereuses dans des espaces partagés par d’autres (promeneurs, cueilleurs, cavaliers, vététistes, naturalistes…).

Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse. Plus de 300 000 citoyens se sont déjà associés à l’ASPAS à travers une pétition, pour que soit mise en place cette simple mesure de bon sens.

* Voir dates d’ouverture de la chasse saison 2015-2016

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Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

tir-lunette-110Aujourd’hui, avant même l’ouverture générale de la chasse*, l’ASPAS a déjà recensé 5 victimes de coups de fusil, dont un adolescent de 16 ans. En effet, les lois et réglementations françaises sont tellement permissives que les chasseurs peuvent en pratique exercer leur loisir toute l’année, avec des armes pouvant tuer à 3 km, et sans aucun contrôle de la vue ni aucun alcootest possible. Pour trop d’usagers de la nature, c’est le retour de la peur.

Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

chasse-pancarte-1Menace pour la vie sauvage, la chasse représente aussi une menace pour la vie humaine. Mercredi 19 août une balle à sanglier terminait sa course dans la façade d’une maison à Draguignan. Mais 150 à 200 blessés, et une quinzaine de morts dues à la chasse, sont recensés chaque année par l’ONCFS. Ces drames pourraient être évités avec de meilleurs contrôles des connaissances et d’aptitudes, mais ceux-ci n’existent pas alors que le droit de chasse est un de ceux pour lesquels on légifère le plus. Ainsi, une fois qu’un pratiquant a décroché son permis, il n’aura aucune vérification de ses connaissances, de son arme et de son maniement, ou encore de sa vue, quels que soient son âge et son état de santé. Et de surcroit, la corporation des chasseurs refuse l’usage de l’alcootest comme s’il s’agissait d’une provocation, alors qu’ils utilisent des armes dangereuses dans des espaces partagés par d’autres (promeneurs, cueilleurs, cavaliers, vététistes, naturalistes…).

Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse. Plus de 300 000 citoyens se sont déjà associés à l’ASPAS à travers une pétition, pour que soit mise en place cette simple mesure de bon sens.

* Voir dates d’ouverture de la chasse saison 2015-2016

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Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

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Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

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Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

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Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

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Le microbiote intestinal

Le microbiote intestinal

(Dernier ajout : mars 2016)

 

Nous avons plus de bactéries dans notre corps que de nos propres cellules. Sur la peau, les muqueuses, et surtout l'intestin. Au cœur de nos entrailles, quelque 13 000 milliards de microbes vivent en permanence avec nous, nichés à la surface de nos intestins — le désormais fameux microbiote intestinal — une surface de 200 m2, équivalant à celle d'un court de tennis. De sorte que nos bactéries intestinales résidentes (500-1000 sp.) sont plus nombreuses que les cellules somatiques et les cellules germinales humaines (10 000 milliards) et représentent un génome microbien combiné (métagénome)  supérieur (x 1,3) au génome humain.

 

microbiote intestinal,microbiome,institut pasteur

Villosités intestinales

Remarque :

Durant de nombreuses années, on considérait que le microbiote intestinal était composé de 100 000 miliards de microbes. Or en 2015, trois chercheurs de l’Institut des sciences Weizman (Rehovot, Israël) se sont rendu compte que ce chiffre traînait dans la littérature biomédicale depuis 1977 et qu’il avait été lui-même repris d’un article publié en 1972. Bref, depuis tout ce temps, tout se monde se copie, sans que personne n’aille vérifier ce qu’il en est vraiment sur la base des données disponibles les plus fiables et les plus récentes. Les chercheurs israéliens ont alors décidé d'effectuer de nouveaux calculs, et leur résultat bat en brèche ce chiffre de 1014 bactéries. Le rapport bactéries/cellules serait plus proche de 1,3/1. En d’autres termes, il y aurait sensiblement le même nombre de bactéries que de cellules humaines.

 

1-microbiote-intestinal-450.jpg

Cliché © Institut Pasteur

 

Pourquoi hébergeons-nous une flore intestinale ?

 

3-Bactéries-intestinales-200.jpgDans la relation symbiotique entre bactéries résidentes et l'hôte eucaryote, les bactéries profitent d'un environnement stable (température, oxygène, pH, nutriments approvisionnement). Ces microbes intestinaux vivent pour la plupart en bonne intelligence avec nous et sont en quelque sorte nos alliés : ils jouent un rôle crucial dans notre nutrition et notre santé. Sans notre microbiote intestinal, nous serions incapables d'assimiler certains aliments que seules les bactéries savent digérer. Elles ont un rôle fondamental dans la conversion des aliments en nutriments et en énergie, et assurent la synthèse de vitamines indispensables à l'organisme. Notre microbiote intestinal constitue de plus une barrière contre les microbes pathogènes, et participe à la maturation de notre système immunitaire. Il assure donc des fonctions essentielles pour celui qui l'héberge. L'hôte y gagne une extension métabolique, une capacité digestive, une inhibition compétitive contre les microbes pathogènes / allogéniques (effet barrière) et la stimulation contrôlée de la muqueuse du système immunitaire / systémique.

 

La coévolution a créé un "paradoxe immunologique ou "inflammation physiologique" chez les hôtes mammifères qui oblige à conjuguer la tolérance aux bactéries commensales et la reconnaissance rapide et efficace et l'élimination des agents pathogènes bactériens entraînant une inflammation.

 

Sansonetti-microbiote-intestinal-450.jpg

D'après P. Sansonnetti

 

De sorte que l'on peut considérer le microbiote intestinal comme un organe supplémentaire virtuel à part entière, non palpable mais avoisinant les deux kilogrammes chez l'adulte, un poids supérieur à celui de notre cerveau... La flore intestinale représente une activité métabolique collective équivalente à un organe.

 

1000 espèces de bactéries

 

Un peu plus de 1000 espèces bactériennes entrent dans sa composition chez l'Homme. Chacun d'entre nous en héberge près de 200. Chaque individu a donc un microbiote qui lui est propre en termes de combinaison d'espèces.

 

Ces données ont été révélées par deux grands programmes, l'un aux États-Unis[1], l'autre en Europe[2], visant notamment à identifier l'ensemble des gènes du microbiote, qu'on nomme « microbiome ». Dès 2010, à partir de l'analyse des microbiotes de 124 européens, le consortium MetaHit établissait que le microbiome - notre « autre » génome - comprenait 3,3 millions de gènes (150 fois plus que le génome humain).

 

Le poids du microbiote intestinal avoisine les deux kilogrammes chez l'adulte, un poids supérieur à celui de notre cerveau... Il est essentiellement constitué de bactéries, mais contient aussi virus, parasites ou champignons microscopiques.

 

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Microbiote et villosités intestinales

(Coupe au microscope électronique)

 

Le microbiote intestinal humain est dominé par cinq phyla bactériens (Firmicutes, Bacteroidetes, Actinobacteria, Proteobacteria et Verrucomicrobia) et un Archaea (Euryarchaeota).

 

Les groupes bactériens les moins répandus sont distribués parmi les Cyanobacteria, Fusobacteria, Lentisphaerae, spirochaetes et TM7.

 

Le phylum des Firmicutes comprend les genres Ruminococcus, Clostridium, Lactobacillus (dont plusieurs sont des probiotiques), les producteurs de butyrate Eubacterium, Faecalibacterium et Roseburia.

 

Le phylum des Bacteroidetes comprend les genres Bacteroides, Prevotella et Xylanibacter dégradant une série de glycanes complexes.

 

Le phylum des Actinobacteria comprend les genres Coninsella et Bifidobacterium (contenant des souches probiotiques).

 

Le phylum des Proteobacteria comprend les genres Escherichia (famille des entérobactéries) et desulfovibrio (contenant des bactéries réductrices de sulfates), Verrucomicrobia (récemment découvert) et Akkermanala (specialiste de la dégradation de mucus).

 

Le phylum des Euryarchaeota contient le genre Methanobrevibacter (impliqué dans la poursuite de la méthanogenèse intestinale).

 

Cette flore intestinale fait l'objet d'un nombre croissant d'études. Et pour cause : un déséquilibre de ce microbiote a été associé à de très nombreuses maladies — maladies inflammatoires de l'intestin mais aussi obésité, diabète, sclérose en plaques, allergies, cancer du côlon, et même maladies psychiatriques (autisme, dépression...). Contre elles, des traitements radicalement nouveaux sont désormais envisagés.

 

Comment se constitue ce microbiote intestinal ?

 

5-Coupe-histologique-d'intestin-200.jpgPresque stérile in utero, l'intestin est colonisé à la naissance. Dès que les membranes fœtales se rompent, la colonisation bactérienne commence. Le mode d'accouchement (les enfants nés par césarienne auraient un microbiote différent de ceux nés par voie vaginale), le type d'alimentation (lait maternel ou lait en bouteille, alimentation de sevrage), le microbiote maternel, l'environnement et l'hygiène de l'environnement néonatal, la prise de médicaments et d'antibiotiques influencent cette colonisation microbienne chez le nouveau-né.

 

Une exposition à une faible diversité bactérienne dans la période néonatale peut empêcher ou retarder la maturation du système immunitaire et favoriser des réponses rnucosales aberrantes à des allergènes ou des auto-antigènes et l'apparition de pathologies associées.

 

La composition du microbiote intestinal se complexifie ensuite progressivement avec l'âge, mais s'établit principalement au cours des 3 premières années de vie. Cette composition est ensuite relativement stable chez l'adulte, mais peut varier provisoirement en fonction des conditions extérieures : régime alimentaire, infections virales ou bactériennes, prise d'antibiotiques... Le microbiote tend néanmoins à revenir à son état initial en 1 à 2 mois. Mais une succession de déséquilibres transitoires finit par l'altérer, avec des conséquences néfastes sur la santé.

 

L'appauvrissement du microbiote en question

 

Ces déséquilibres sont particulièrement cruciaux dans la période critique de 0 à 3 ans. L'administration d'un traitement antibiotique à des nouveau-nés de faible poids entraîne une diminution drastique de leur microbiote intestinal, qui perd en densité et en diversité, ce qui pourrait favoriser la genèse de maladies inflammatoires intestinales, de certaines formes d'obésité ou encore de l'asthme: des études ont par exemple montré que le microbiote intestinal des enfants asthmatiques différait de celui des enfants sains. Chez l'adulte, les études épidémiologiques et expérimentales se multiplient, mettant en cause des déficiences du microbiote intestinal (une perte de sa diversité le plus souvent) dans les maladies inflammatoires de l'intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique...), l'obésité, le diabète de type II, la sclérose en plaques, le cancer du côlon, certaines maladies cardiovasculaires (voir plus loin le paragraphe "de l'athérosclérose au cancer du côlon).

 

Un axe « intestin-cerveau »

 

Plus étonnant encore, le microbiote intestinal interviendrait sur les fonctions cérébrales et le comportement. Des expériences sur des modèles expérimentaux ont montré que perturber la composition des populations de bactéries intestinales — avec des antibiotiques par exemple — pouvait induire un comportement anxieux. Des études de plus en plus nombreuses pointent l'influence du microbiote dans l'émergence de pathologies psychiatriques comme les troubles de l'humeur, la dépression, l'autisme ou la schizophrénie. On parle aujourd'hui d'un "axe intestin-cerveau" où s'établirait un "dialogue" entre nos bactéries intestinales et notre cerveau. Comment cette communication a-t-elle lieu ? Les hypothèses sont nombreuses, mais rien n'est aujourd'hui établi.

 

Des stratégies thérapeutiques nouvelles

 

De l'obésité à la dépression en passant par l'asthme ou la sclérose en plaques, toutes les études impliquant le microbiote amènent une même interrogation : pourrait-on soigner certaines maladies en modifiant ce microbiote ? De nouvelles stratégies sont envisagées : des interventions nutritionnelles, l'administration de probiotiques - c'est-à-dire de microbes vivants ayant un effet bénéfique sur la santé (voir p. 9) —, de pré biotiques — des composés qui stimulent la croissance de nos « bonnes » bactéries — ou d'antibiotiques. (voir paragraphe suivant : Comment nos bactéries intestinales communiquent-elles avec notre cerveau ?).

 

L'objectif est de renforcer et favoriser les populations microbiennes bénéfiques. Soigner un jour la dépression ou l'asthme avec des compléments alimentaires semble aujourd'hui du domaine du possible et de nombreuses expérimentations visant à modifier le microbiote intestinal sont en cours.

 

Une autre thérapie, plus radicale, a le vent en poupe ; la transplantation fécale, qui consiste à remplacer la flore intestinale d'un malade par celle d'un donneur. À l'essai pour diverses maladies, elle a récemment fait ses preuves pour soigner des patients souffrant d'une infection chronique causée par la bactérie Clostridium difficile. Cette bactérie responsable de nausées et de diarrhées sévères pouvant entraîner la mort est de plus en plus résistante à l'antibiothérapie. La greffe de microbiote permet alors de l'éradiquer dans 90% des cas. Quelques milliers de personnes dans le monde, y compris en France, ont déjà bénéficié de cette technique contre Clostridium difficile. Administration de probiotiques ou greffes de microbiotes : des thérapies nouvelles sont en train de naître, mais la manipulation du microbiote — un écosystème complexe s'il en est — n'en est qu'à ses balbutiements. L'exploration de notre monde intérieur ne fait que commencer.

 

Comment nos bactéries intestinales communiquent-elles avec notre cerveau ?

 

« Il y a plusieurs façons possibles pour nos bactéries de communiquer avec le cerveau », souligne le neurobiologiste Uwe Maskos. « Certaines bactéries du microbiote intestinal sécrètent par exemple des neurotransmetteurs comme la sérotonine, dont certains pourraient agir sur le nerf vague qui assure une communication bidirectionnelle cerveau-intestin. Des composés microbiens peuvent aussi agir directement sur les autres cellules du tube digestif, comme les neurones qui permettent à l'intestin de se contracter ou les cellules immunitaires qui montent la garde. Ou encore certains produits bactériens issus de la lumière intestinales et accédant à la circulation sanguine agiraient directement sur le cerveau, ce qui pourrait être le cas pour un composé bactérien que nous étudions ici, à l'Institut Pasteur».

 

Ces trois dernières années en effet, un projet collaboratif entre microbiologistes, immunologistes et neurobiologistes[3] de l'Institut Pasteur a porté sur une molécule de la paroi des bactéries : le "peptidoglycane". «Relargué lors de la division bactérienne, il est sans cesse sécrété par le microbiote intestinal», explique le microbiologiste Ivo Gomperts Boneca. « Et nous avons montré qu'il était capable d'agir à distance sur le cerveau ». Les chercheurs pasteuriens ont mis en évidence que des récepteurs microbiens, les récepteurs "NOD", découverts il y a une quinzaine d'années à l'Institut Pasteur, étaient présents sur certains neurones du cerveau. D'après leurs résultats préliminaires, obtenus dans des modèles expérimentaux, en l'absence de ces récepteurs, des changements de comportement apparaissent et les phases du sommeil paradoxal (le sommeil des rêves) ont tendance à disparaître. Le peptidoglycane passe-t-il la barrière hémato-encéphalique pour agir directement sur ces récepteurs dans le cerveau ou bien existe-t-il des étapes intermédiaires, avec des médiateurs ? C'est ce que les chercheurs essayent de comprendre. Déchiffrer le dialogue moléculaire entre microbiote et cerveau est un enjeu majeur si l'on veut à terme proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter des maladies psychiatriques.

 

2-Ivo-Gomperts-Boneca-450.jpg

Cliché © Institut Pasteur

 

Chimiothérapie : Quand nos bactéries intestinales viennent en renfort

 

Les traitements de chimiothérapie anticancéreuse agiraient plus efficacement à l'aide de la flore intestinale. C'est l'étonnante découverte de chercheurs de Gustave Roussy, de l'Inserm, de l'Institut Pasteur et de l'Inra[4] : ils ont démontré dès 2013 que l'efficacité d'une des molécules les plus utilisées en chimiothérapie anticancéreuse (la cyclophosphamide) repose en partie sur sa capacité à entraîner le passage de certaines bactéries du microbiote intestinal vers la circulation sanguine et les ganglions. Une fois dans les ganglions lymphatiques, ces bactéries stimulent de nouvelles défenses immunitaires qui vont aider l'organisme à combattre encore mieux la tumeur cancéreuse. Un peu comme un adjuvant pour vaccin. Les chercheurs ont aussi montré qu'à l'inverse, en supprimant certaines bactéries du microbiote intestinal dans des modèles expérimentaux, l'efficacité de la chimiothérapie diminuait. «Maintenant que les bactéries "bénéfiques" potentialisant la réponse immunitaire et tumorale ont été identifiées, on devrait réussir rapidement à en fournir plus à l'organisme, notamment via des pro- ou des pré-biotiques et/ou une alimentation spécifique », explique le Dr Ivo Gomperts Boneca à l'Institut Pasteur. « Nous avons déjà identifié deux souches bactériennes (un entérocoque et un lactobacille) qui améliorent la réponse à un traitement assez classique. »

 

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Cliché © Institut Pasteur

 

Un grand programme "Microbes et cerveau" lancé à l'Institut Pasteur

 

Quel est l'impact du microbiote sur l'activité du cerveau ? Comment des micro-organismes — en sécrétant des molécules ou par d'autres mécanismes — peuvent-ils affecter les fonctions cérébrales ? Quel est le lien réel entre microbiote et maladies mentales ?

 

Pour répondre à de telles questions, l'Institut Pasteur vient de lancer le Grand Programme Fédérateur Microbes et cerveau[5], réunissant des chercheurs de différents départements de l'Institut Pasteur à Paris (Neuroscience, Microbiologie, Immunologie...), des scientifiques du Réseau International des Instituts Pasteur et des collaborateurs extérieurs. Plusieurs projets de recherche sont tancés. L'un vise à comprendre la sensibilité des nouveau-nés aux méningites bactériennes, liée à l'immaturité du microbiote intestinal, en étudiant l'impact de ce microbiote sur la barrière hémato-encéphalique et sur l'immunité du système nerveux central. D'autres concernent par exemple la possible contribution du microbiote intestinal dans la dépendance aux drogues via des récepteurs dans le cerveau (récepteurs nicotiniques à l'acétylcholine), ou bien encore le lien entre microorganismes et schizophrénie (avec l'hôpital Henri Mondor à Créteil), deux projets qui évalueront également, sur des modèles expérimentaux, l'utilisation thérapeutique de probiotiques.

 

De l'athérosclérose au cancer du colon

 

« Mon équipe est formée à l'analyse moléculaire des échanges entre les microbes et l'hôte, et nous avons longtemps travaillé sur des microbes pathogènes avant d'adapter nos connaissances à l'étude du microbiote », raconte le Pr Philippe Sansonetti, responsable de l'Unité de Pathogénie microbienne moléculaire à l'Institut Pasteur. « Un de nos projets porte par exemple sur une bactérie intestinale appelée Lactobacillus casei. Nous avons identifié les gènes qui lui permettent de coloniser l'intestin, puis nous avons montré que cette bactérie jouait un rôle sur le métabolisme des lipides et particulièrement sur la façon dont l'épithélium intestinal les perçoit, les absorbe, les métabolise et les transfère dans la circulation. Nous étudions actuellement l'impact de la quantité et la qualité de ces lipides sur l'installation ou l'aggravation éventuelle des plaques d'athérome, dépôts de graisse sur la paroi des vaisseaux sanguins à l'origine de maladies cardio-vasculaires.… »

 

Ces travaux sont d'ailleurs inscrits dans un programme européen sur l'athérosclérose - Atheroflux - qui vise à identifier des facteurs de risque et des biomarqueurs de l'athérosclérose et à découvrir de nouvelles pistes de recherche sur cette pathologie.

 

Un autre projet de l'équipe de Philippe Sansonetti concerne les "cryptes intestinales", situées à la base des microvillosités intestinales : y sont stockées les cellules souches de l'épithélium intestinal, qui servent à son renouvellement. Là encore, le microbiote jouerait un rôle. « En collaboration avec le service de gastroentérologie de l'hôpital Henri Mondor à Créteil, nous avons identifié certaines bactéries dans le côlon dont on pense qu'elles stabilisent les conditions intestinales et protègent les cellules souches », précise Philippe Sansonetti. « La rupture de cet équilibre au niveau de la crypte pourrait être en cause dans des maladies inflammatoires de l'intestin et le cancer du côlon. »

 

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Cliché © Institut Pasteur

 

Nous entrons dans une nouvelle ère thérapeutique

 

ENTRETIEN avec Gérard Eberl Chef de l'Unité Microenvironnement et immunité à l'Institut Pasteur

 

7-Gérard-Éberl-200.jpgVous êtes un des scientifiques travaillant sur le Grand Programme Fédérateur "Microbes et cerveau" lancé à l'Institut Pasteur (voir paragraphe précédent : Un grand programme "Microbes et cerveau" lancé à l'Institut Pasteur). Que sait-on aujourd'hui des relations entre nos bactéries intestinales et notre cerveau ?

 

On sait encore très peu de choses. Des études épidémiologiques montrent que les maladies mentales, comme l'autisme par exemple, sont associées à des problèmes intestinaux. Et nous savons tous que le stress passe souvent par le ventre. Il existe également une comorbidité entre les maladies gastro-intestinales chroniques et des symptômes psychiatriques. Mais les mécanismes d'interaction entre microbiote et cerveau sont inconnus. Des composés bactériens issus de la lumière intestinale et qui accèdent à la circulation sanguine pourraient agir directement sur la physiologie et le cerveau de l'hôte, comme le suggèrent les premiers résultats d'études que nous menons à l'Institut Pasteur (voir encadré p. 2). Grâce aux techniques modernes de manipulation du microbiote et d'analyse des molécules impliquées dans le dialogue microbe-hôte, l'impact du microbiote sur le cerveau est un champ d'investigation qui connaît un nouvel essor. À l'Institut Pasteur, nous avons la chance d'avoir des chercheurs de disciplines très variées. Un atout majeur du nouveau programme "Microbes et cerveau" vient précisément de la synergie entre différentes expertises, en associant notamment des microbiologistes, des immunologistes et des neurobiologistes.

 

Plus globalement, en tant qu'immunologiste, comment abordez-vous l'étude du microbiote ?

 

 Je vois le système immunitaire comme une interface entre le microbiote et l'hôte. Le système immunitaire produit des récepteurs programmés pour percevoir des bactéries ou des virus, et génère des millions de nouveaux récepteurs tous les jours. En ce sens, il est essentiellement un système de reconnaissance qui perçoit l'environnement et traduit ce qu'il voit à son hôte. De plus, on s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a une période très importante après la naissance, pendant laquelle le système immunitaire continue à se développer. Si l'on altère le microbiote pendant cette période, on observe des déviations du système immunitaire à long terme. Par exemple, les enfants traités tôt avec des antibiotiques auront une tendance à développer des allergies. Le microbiote joue donc un rôle très important dans sa maturation. Un des projets de mon laboratoire est d'identifier les bactéries qui influencent le développement du système immunitaire pendant cette période critique, de comprendre comment se fait cette interaction et quelles sont les conséquences si cette interaction est altérée.

 

Quid des applications thérapeutiques ? Sont-elles encore lointaines ?

 

Non, nous n'en sommes pas loin, il y a déjà des données très intéressantes. Comme le transfert de microbiote chez des patients quasiment inguérissables auparavant car infectés par une bactérie très résistante aux antibiotiques, Clostridium difficile. Un transfert de microbiote à partir de gens sains permet de chasser le pathogène. Comment ça marche ? Des bactéries du microbiote vont prendre sa place et créer un environnement défavorable au pathogène. Chaque microbe a sa petite niche, son petit chez soi. D'ailleurs, Clostridium difficile a des cousins Clostridium dans le microbiote, mais qui ne sont pas pathogènes et vont entrer en compétition pour la même niche. Nous entrons donc dans une nouvelle ère thérapeutique. Avec l'antibiotique, on tue de nombreuses bactéries ; avec les nouvelles thérapies agissant sur le microbiote comme les probiotiques, on amène une bonne bactérie qui chasse la mauvaise.



[1] The Human Microbiome Project

[2] The Metagenomics of the Human Intestinal Tract (MetaHIT) en Europe

[3] Équipes d'Ivo Gomperts Boneca lUnirô Biologie et génétique de la paroi bactérienne), de Gérard Eberl (Unité Microenvironnement et Immunité) avec Grégoire Chevalier, de Pierre-Marie iledo (Unité Perception et mémoire) avec Gabriel Lepousez, et d'Uwe Maskos (Unité Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques) avec Morgane Besson.

[4] Équipe dirigée par le Pr Laurence Zitvogel, à l'Institut Gustave Roussy et directrice de l'Unité Inserm 1015 Immunologie des tumeurs et immunothérapie, en collaboration avec l'Institut Pasteur (Dr Ivo Gomperts Boneca, unité Biologie et génétique de la paroi bactérienne) et des chercheurs del'INRA (Dr Patricia Lepage et Dr Joël Doré, Unité Micalis Microbiologie de l'alimentation au service de la Santé).

[5] Ce programme a reçu le soutien de la Fondation Daniel & Nina Caressa

 

Source : La lettre de l'Institut Pasteur n° 90 septembre 2015.

Voir aussi le blog de Max Gozlan.

 

En savoir plus :

Le magazine Science & Vie consacre un dossier complet sur le microbiote intestinal dans son numéro d'avril 2016

Science & Vie, Les super-pouvoirs du ventre n° 1183 avril 2016 pp 48-66.

08/09/2015

Vergers vivants recrute un Directeur (secteur Montbéliard - 25)

Vergers vivants

association membre de FNE Franche-Comté

recrute un Directeur

(secteur Montbéliard - 25)



FRANCHE COMTE_LOGO MAIL.jpgSECRETARIAT
MEFC - 7, rue Voirin - 25000 Besançon
Tél. 03 81 80 92 98 - http://fne-franche-comte.fr/
Association agréée au titre de la loi du 10 juillet 1976 relative à la Protection de la Nature

---------- Message transféré ----------
De : Nicolas LAVANCHY - Vergers Vivants <n.lavanchy@vergers-vivants.fr>
Date : 8 septembre 2015 18:38
Objet : offre de poste DIRECTEUR/TRICE
À :

Bonjour,
Après 5 ans d'implication au sein de Vergers Vivants, je vais quitter mes fonctions de directeur en cette fin d'année.
Ainsi, l'association recrute une personne pour prendre le relais à compter de janvier 2016. Vous trouverez en pièce jointe une offre d'emploi à diffuser pour le poste de DIRECTEUR / DIRECTRICE.
Merci d'avance et au plaisir de vous croiser bientôt !
Cordialement,
--
 
vergersPT1.jpgNicolas LAVANCHY
VERGERS VIVANTS
La Damassine
23, rue des Aiges
25230 VANDONCOURT
Tél. 03 81 37 82 26
www.vergers-vivants.fr

 

 

VV offre d'emploi DIRECTEUR-TRICE 2015_Page_1.jpg

VV offre d'emploi DIRECTEUR-TRICE 2015_Page_2.jpg

03/09/2015

Représentativité des ONG environnementales : Le grand recul du gouvernement

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Représentativité des ONG environnementales : Le grand recul du gouvernement

 

Représentées au Comité Économique et Social Européen[1], les associations environnementales viennent d’être éliminées pour la prochaine mandature. Une décision inacceptable. Le retour en arrière c’est maintenant ?

 

Partenaires à part entière des acteurs de la société civile, les organisations environnementales avaient intégré à partir des années 2008-2009 plusieurs grandes enceintes institutionnelles afin de faire entendre la voix de l’écologie en amont des décisions publiques. Au niveau européen, cela représentait 2 sièges pour les associations de protection de l’environnement françaises. C’était là un acquis majeur du Grenelle de l’environnement que personne ne songeait à remettre en question, du moins ouvertement.

 

C’était sans compter sur le gouvernement français qui vient de supprimer ces deux seuls sièges  au Comité Economique et Social Européen. Alors que leur implication dans leurs mandats avait été unanimement saluée, France Nature Environnement et la Fondation Nicolas Hulot viennent d’apprendre, et tout à fait incidemment, que leurs mandats seront désormais supprimés. Leur implication avait pourtant permis de faire bouger les lignes au niveau des institutions européennes sur  des sujets très concrets comme l’obsolescence programmée, l’économie de fonctionnalité, la surpêche ou la promotion des transports collectifs.

 

En outre, et bien que le Comité Économique et Social Européen soit l’organe consultatif, créé en 1957 par le Traité de Rome, pour représenter la société civile organisée auprès des institutions européennes, le gouvernement, au mépris de toutes les règles statutaires, a choisi d’y proposer deux personnes qui ne correspondent aucunement au critère de représentation de la société civile organisée.

 

France Nature Environnement juge inadmissible ce considérable retour en arrière sur les représentations environnementales et considère la décision du gouvernement comme un gigantesque désaveu du travail mené bénévolement.

 

FNE demande une annulation de la décision gouvernementale et exige une réponse argumentée sur la place et le rôle que le gouvernement entend voir jouer par les organisations environnementales dans les instances consultatives.

 


 

02/09/2015

Accident nucléaire : les risques encourus par 500 millions d’Européens

Accident nucléaire : les risques encourus par 500 millions d’Européens dépendent d’experts anonymes qui ne rendent compte à personne

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Dernière mise à jour : 20 novembre 2015

 

 ACCIDENT NUCLÉAIRE : les risques encourus par 500 millions d’Européens dépendent d’experts anonymes, qui ne rendent compte à personne !
 
Les autorités françaises et européennes maintiennent le secret sur l’identité des experts qui ont validé les limites de contamination applicables aux aliments après un accident nucléaire. Ces limites sont excessivement élevées et exposeront les populations, en particuliers les enfants, à des niveaux de risque inacceptables.


La CRIIRAD poursuit son combat pour la transparence : nous vous avons informés récemment  de nos échanges avec la Direction Générale de la Santé (qui tente de décliner toute responsabilité dans le dossier).  Ce nouveau message porte sur le volet européen : dans notre courrier d’hier, nous avons mis la  Commission au pied du mur : reconnaitre ou nier la réalité des anomalies identifiées dans le rapport de ses experts.


 
BRAS DE FER AU NIVEAU EUROPÉEN
 
Le 29 juillet dernier, la Commission européenne a adressé un second courrier à la CRIIRAD, avec de nouvelles explications sur ce qui motive son refus de communication.


1/ la Commission indique qu’elle ne saurait imposer au groupe d’experts de l’article 31 les règles de transparence habituelles puisque la nomination des membres de ce groupe ne relève pas de ses attributions mais de celles du Comité Scientifique et Technique, comité institué en application de l’article 134 du traité Euratom.


Bien des zones d’ombre subsistent et peut-être s’agit-il d’une nouvelle échappatoire. La réponse ne tardera pas car la CRIIRAD a décidé de prendre la Commission au mot et de saisir le Comité Scientifique et Technique des mêmes demandes de communication des noms et références professionnelles des experts du groupe 31 Euratom : lire le courrier adressé au CST.


2/ la Commission européenne précise qu’elle est d’autant moins convaincue de la nécessité de publier le nom des experts qu’elle ne partage pas l’analyse que fait la CRIIRAD de leur travail scientifique. Cette déclaration est totalement gratuite car la Commission ne répond à aucun des arguments développés par la CRIIRAD. Il faut donc l’obliger à se confronter au fond du dossier.


Dans un nouveau courrier, la CRIIRAD a donc détaillé l’une des 12 anomalies majeures du rapport d’expertise et mis au défi la Commission européenne de reconnaître, ou de nier, sa réalité. L’exemple choisi est facile à exposer : les experts Euratom se trompés sur le coefficient applicable ce qui les conduits à sous-évaluer d’un facteur 10 la dose reçue par les nourrissons en cas d’ingestion de plutonium (le risque réellement encouru est donc 10 fois supérieur à ce qu’ont écrit les experts). La suite permettra de déterminer si la Commission reste solidaire de ses experts (et choisit l’intérêt particulier contre l’intérêt général et la protection sanitaire des populations) ou si elle est en capacité de reconnaître les fautes qu’ils commettent et d’obtenir leur correction. Dans ce cas, un dialogue pourrait s’ouvrir sur la douzaine d’omissions, contradictions, insuffisances et autres irrégularités graves que la CRIIRAD a repérées. Il serait plus que temps : le Conseil de l’Union européenne devrait adopter le projet de règlement dans les tous prochains mois !
 
Ces nouveaux éléments ont été transmis ce jour à la médiatrice européenne, dans le cadre de la plainte que la CRIIRAD a déposée contre la Commission européenne.
 
Très bonne lecture à tous !
 
Très cordialement
 
L’équipe de la CRIIRAD
 
PS : nous comptons sur vous pour diffuser l’information et appeler vos parents, amis et contacts à signer la pétition. Pour plus d’information, accédez ici au dossier complet.  
 
Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
 CRIIRAD
29 Cours Manuel de Falla

26000 VALENCE

04 75 41 82 50

asso@criirad.orgwww.criirad.org

 

Oui, le nucléaire est dangereux à faibles doses : une étude de l'OMS sur plus de 300.000 travailleurs de l'industrie nucléaire démontre l'effet néfaste des rayonnements, même à des doses très réduites.  

Voir cette étude qui le démontre.

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08/08/2015

Ségolène Royal, va-t-en guerre face au loup !

Ségolène Royal, va-t-en guerre face au loup !

 

loups et troupeaux

 

Depuis le retour naturel du Loup en France, par l’Italie en 1992, jamais un gouvernement n’avait donné l’autorisation d’abattre un si grand nombre de canidés. De la même manière, jamais les préfets avaient été aussi prompts à signer des autorisations de tirs effectives sur le terrain.

 

Alors que la population lupine est en baisse significative pour la première fois, 282 loups sur la période hivernale 2014-2015, contre plus de 300 un an auparavant, le gouvernement accentue sa pression sur le loup. Avec un nombre de tirs autorisés s’élevant à 24 pour la période passée (déjà un record avec 19 loups tués officiellement), la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a fixé une hausse des abattages de 50 % en autorisant jusqu’à 36 « prélèvements » d’ici le 30 juin 2016. Autrement dit, Ségolène Royal se prononce en faveur d’une réduction de la population de loups de plus de 10 %. Après ses déclarations sur les ours, la ministre fait, une nouvelle fois, la démonstration de sa grande volonté de préserver la faune sauvage, fusil en main. Ce faisant, elle fait fi des engagements internationaux pris par la France en 1979, lors de la convention de Berne, et en 1992 avec la directive européenne Habitat-faune-flore, reconnaissant à ces animaux le statut d’espèces strictement protégées.

 

Si un encadrement du développement de la population de loups est nécessaire pour limiter son impact sur l’élevage ovin, le fait de privilégier les tirs comme principale solution apparaît pourtant comme un échec. L’explosion de la prédation sur les troupeaux tend en effet à démontrer leur caractère contre-productif. Alors que le nombre de loups a diminué l’année dernière, jamais les prédations sur les troupeaux domestiques n’ont été aussi importantes. En 2014, 9190 bêtes ont ainsi été attaquées pour un effectif de 282 loups, quand, en 2013, plus de 300 loups « ne faisaient que » 6 812 victimes dans les troupeaux.

 

Un tel paradoxe s’explique par la pression mise sur le Loup, comme tendent à le démontrer des études réalisées en Italie, en Espagne, etc. Si les tirs de défense, lorsqu’un loup est à proximité ou attaque un troupeau, ne sont pas discutables, que cela soit pour l’éleveur ou pour leur impact sur le loup. Celui-ci est en position de chasse, dans une situation à risque, le stress engendré sur l’individu et/ou la meute, même en cas de tir, est naturel. À l’inverse, les tirs de prélèvements sont une source de déstabilisation des loups et meutes auxquelles ils appartiennent. Or une meute désorganisée, voire éclatée, est source d’attaques plus fréquentes. Peu nombreux, voire isolés, les prédateurs désorientés privilégient ainsi les proies les plus faciles. Par ailleurs, le taux de réussite étant moindre, le nombre d’attaques augmente…

 

Aujourd’hui, avec une telle approche, le risque est grand d’une escalade totalement contre productive pour tous. Si les associations doivent accepter les tirs de défense, les tirs de prélèvement actuels doivent être stoppés et les éleveurs doivent protéger effectivement leurs troupeaux. Malgré les subventions, la mise en place des moyens de protection demeure aléatoire et non vérifiée. Rien n’est fait pour contraindre les nombreux récalcitrants, les attaques sont indemnisées même si les animaux ne sont pas protégés.

 

En absence de vison et courage politique, le calme n’est pas prêt de revenir dans les zones où le Loup a élu domicile, ce dernier et les éleveurs faisant leur travail en étant les premières victimes !

 

Source : Ségolène Royal, va-t-en guerre face au loup ! Univers Nature, 23 août 2015.

07/08/2015

T-shirts écolos

Qui serait intéressé par l’achat de T-shirts blancs, avec impression frontale du type ci-dessous, au format 21 x 29.7. Le prix serait de l’ordre de 15 à 20 €.

Quels modèle ?
Quelle taille ?
Combien ?

René-Jean Monneret

03 84 85 10 48
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http://rjmonneret.free.fr
www.jurafaune.com

 

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Faucons-450.jpg

06/08/2015

La grande Aigrette

Drôle d'oiseau

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Début septembre 2013 : après-midi animé dernièrement lors d'une séance d’affût sous la pluie dans la plaine de l'Allan.

 

La chaleur de ces derniers temps ne permettait pas des observations très particulières en journée et maintient toujours des niveaux d'eau très bas pour la saison.

 

Déjà présente à cette période de l'année, la Grande Aigrette (le plus grand des échassiers d'Europe) se dessine à portée d'objectif chassant le poisson qu'elle observe d'un œil vif. Surprise, lorsqu'un deuxième échassier arrive en vol pour se poser à quelques mètres du premier et qui semble s'apparenter à un concurrent sur cet espace de chasse.

 

Les deux oiseaux se tolèrent et se déplacent en duo lentement en scrutant la surface de l'eau, m'offrant durant un bref instant un angle où les corps des deux oiseaux ne font plus qu'un. L'illusion d'une Aigrette à deux cous est presque parfaite. À peine le temps de parfaire le cadrage et les réglages de prise de vues car le contraste lié à la blancheur de l'oiseau suffit à surexposer le sujet.

 

En hivernage sous nos contrées après avoir quitté l'Europe du Nord, cette espèce est depuis quelques années observable très régulièrement, individuellement ou par petits groupes, au bord de nos plans d'eaux ou dans les prairies chassant les petits mammifères.

 

Grande-aigrette-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

Quand passent les cigognes

Quand passent les cigognes

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Envol spectaculaire dimanche 30 août 2015 en fin de matinée sur le plateau de Brognard d'une quantité impressionnante de cigognes blanches.

 

Je découvre par surprise dans la plaine de l'Allan ces échassiers profitant d'une colonne d'air chaud ascendant pour prendre de l'altitude avant de poursuivre leur migration.

 

Près de deux cent cinquante cigognes tournoient dans le ciel, au grand étonnement des promeneurs, cyclistes, automobilistes qui, tous figés sur place n'ont certainement jamais vu, tout comme moi, autant d'oiseaux dans ces circonstances.

 

Je ne dispose que de très peu de temps pour aller chercher mon téléobjectif afin de tenter quelques images car les échassiers prennent très vite de l'altitude. Un voisin me signale, impressionné, les avoir vu passer à très basse altitude au-dessus de sa maison juste après leur décollage du plateau de Brognard, le bruit du battement des ailes et la quantité d'oiseaux ayant apeuré son chien et son chat !

 

Un grand moment d'émotion au regard des cigognes qui prennent la direction du sud pour rejoindre leurs quartiers d'hiver.

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,cigogne blanche,migration automnale,

Cliché © Dominique Delfino

04/08/2015

Le monstre de pierre

Le monstre de pierre

 

par Dominique Delfino

photographe naturaliste et animalier

 

Je vous fais partager ce cliché carte postale surprenant réalisé dernièrement lors d'un séjour de vacances en Sardaigne.

 

La côte de Sardaigne, qui s'étend sur 1800 kilomètres, est caractérisée par de grandes plages sauvages, des baies rocheuses isolées, des formations de granite abruptes, des grottes authentiques et des forêts de pins.

 

Je découvre durant quelques jours la côte Est au départ de la petite cité d'Arbatax. Certaines plages et criques abritées au pied de vertigineuses falaises calcaires ne sont accessibles qu'en bateau, leur garantissant ainsi un caractère sauvage.

 

C'est sur l'une d'entre elles, baignée d'une eau cristalline que je découvre cette forme rocheuse telle une créature pétrifiée. Effectuée avec un objectif grand angle au ras de l'eau, la prise de vue sous cet aspect donne l'impression que le monstre de pierre n'a qu'une envie, celle de rejoindre les fonds marins.

 

dominique delfino,sardaigne

Cliché © Dominique Delfino

 

03/08/2015

La nuit des étoiles

Le spectacle nous vient du ciel

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et scientifique

 

Il ne fallait pas manquer cette nuit du 12 au 13 août 2015 pour profiter de la pluie d'étoiles filantes, rendez-vous annuel conditionné par la météo.

 

Ciel totalement dégagé, pas de lune, il ne reste qu'à s'éloigner des centres urbains pour éviter la pollution lumineuse, fléau de notre civilisation, et profiter d'un ciel noir étoilé.

 

Cap donc sur le massif du Lomont, tard dans la soirée, pour une observation en famille. Très rapidement nous sommes surpris par le passage très régulier d'étoiles filantes plus ou moins lumineuses dont certaines brillent d'une intensité étonnante.

 

Côté technique pour les photographes, 2500 ISO de sensibilité, grand angle de 14 mm, un trépied bien stable et pose longue d'environ 20 secondes pour enregistrer la lumière des étoiles et de la voie lactée en espérant bien sûr capter le passage d'une étoile filante durant ces poses.

 

Je réalise cette image d'un ami photographe, Karim, installé sur le toit de sa voiture pour se rapprocher des étoiles et qui, tel un extra-terrestre semble vouloir communiquer avec le ciel.

 

Nuit-des-étoiles-delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino