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02/10/2017

Marmottes jurassiennes avant hibernation

Prête pour l'hiver

par Dominique Delfino

photographe naturaliste et animalier

 

Culminant à 1600 mètres d'altitude dans le Jura suisse, le massif du Chasseral arbore ses couleurs d'automne.

 

Le soleil décline de plus en plus vite et malgré le beau temps d'arrière-saison les animaux qui demeurent sur place se préparent à affronter l'hiver.

 

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Document © Dominique Delfino

 

Les Marmottes jurassiennes pointent encore le bout de leur nez et s'offrent un petit bain de soleil mais s'activent surtout à aménager un lit douillet au fond du terrier.

 

Les rongeurs confectionnent un épais matelas de foin qui contribuera à éviter la déperdition de chaleur.

 

Après s’être gavées durant tout l'été doublant ainsi leur poids en réserves de graisse, elles fondent littéralement pendant ce long et profond sommeil de près de six mois. Leur température interne chute de façon considérable passant de 37°C à 5 ou 6°C.

 

Encore fragiles, les jeunes de l'année ne sont guère à même d'hiberner seuls, les adultes servent donc de bouillotte, l'une des raisons entre autres de la vie en groupe des marmottes.

 

L'automne est là. Malgré le beau temps d'arrière-saison, les jours ont raccourci, marquant la fin de l'été. Beaucoup d'animaux s'y sont préparés, sensibles au changement d'atmosphère. La course du soleil déclinant de plus en plus, les brumes de l'aube, la chaleur moins forte sont autant de signes pour eux. Les hirondelles sont déjà parties. Les autres oiseaux migrateurs ont entamé leur long périple vers le Sud. Les animaux qui restent sur place devront faire face à l'hiver et son cortège de neige et de glace. Ceux qui habitent la montagne sont particulièrement exposés aux intempéries. Le froid arrive de bonne heure en altitude, où les températures descendent rapidement. La neige tombe en masse et persiste longtemps. La fonte ne s'effectue pas avant mars voire avril, selon les endroits.

 

Pour survivre, les créatures montagnardes vont devoir passer la mauvaise saison à l'abri, en vivant au ralenti : c'est l'hibernation. Beaucoup de mammifères entrent en léthargie dès le milieu de l'automne. Ainsi l'ours et le blaireau, mais dans ce cas, il ne s'agit pas d'hibernation à proprement parler, car la température du corps descend de quelques degrés " seulement ".

 

Chez les marmottes alpines, les plus gros rongeurs de nos contrées à pratiquer ce système, la température interne chute bien davantage passant de 37 °C à 5 ou 6 °C ! Une perte de plus de trente degrés qui permet d'économiser ainsi de l'énergie durant plusieurs mois. Les battements cardiaques diminuent aussi sensiblement, tout comme les mouvements respiratoires, à peine perceptibles.

 

Les marmottes tombent dans un sommeil profond. Pourtant, elles vont se réveiller plusieurs fois au cours de l'hiver… et se rendormir ! Les scientifiques s'interrogent encore sur la cause de ces reprises de conscience, car les animaux n'en profitent pas pour se nourrir. De plus, cela demande une très grande dépense d'énergie. Elles semblent pourtant obligatoires, peut-être pour éviter la mort, l'organisme ne supportant pas une léthargie totale et ininterrompue pendant six mois…

 

Heureusement, les marmottes ont tout prévu pour passer au mieux cette période. Elles se sont gavées durant l'été afin de constituer des réserves de graisse. Elles doublent ainsi leur poids avant l'hibernation et fondent littéralement pendant cette période. Leur organisme est ainsi fait qu'il va puiser directement dans la couche de graisse accumulée sous la peau pour continuer de fonctionner.

 

Les rongeurs ont pris soin d'aménager un nid douillet au fond de leur terrier en apportant du foin. L'herbe sèche forme un épais matelas qui contribue à éviter la déperdition de chaleur. Celle-ci est également conservée grâce à l'hibernation en groupe. En effet, conserver une température constante, même si elle est basse, durant aussi longtemps, n'est possible que si plusieurs marmottes se serrent les unes contre les autres. Roulées en boule, le nez dans la queue, elles passent ainsi l'hiver en famille.

 Les adultes servent de bouillotte

 

Les adultes, plus résistants, réchauffent les jeunes, nés le printemps précédent. Encore fragiles, ils ne sont guère à même d'hiberner seuls. Plus la famille est nombreuse et plus les chances de ressortir sain et sauf au printemps sont importantes.

 

C'est l'une des raisons de la vie en groupe des marmottes. Contrairement aux écureuils, leurs cousins arboricoles, les marmottes — parfois surnommées écureuils terrestres — ne restent pas solitaires. L'union faisant la force, les marmottes forment de petites tribus avec un mâle et une femelle dominants, d'autres, subordonnées, qui gravitent autour d'eux, des jeunes d'un ou deux ans, et les petits nés dans l'année. La vie en communauté permet de mieux se défendre contre les prédateurs qui sont nombreux. Les aigles guettent dans le ciel et repèrent leur proie de leur vue perçante. Les renards sont à l'affût et parviennent à capturer les petits ou les étourdis grâce à leur ruse. La martre et l'hermine se faufilent parfois dans le terrier pour s'emparer des nouveau-nés.

 

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