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20/02/2018

Le plafond d'abattage fixé à 40 loups

Loup_04-buste.jpgLe plafond d'abattage fixé à 40 loups

confirmé par le ministère d'Hulot

 

par Sciences et Avenir avec AFP le 19.02.2018 à 17h37

 

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a confirmé qu'un maximum de 40 loups pourront être abattus au cours de l'année 2018.

 

Un maximum de 40 loups pourront être abattus en 2018, a annoncé le 19 février 2018 le ministère de la Transition écologique en publiant le nouveau plan loup qui vise une population de 500 individus d'ici 2023 contre environ 360 actuellement. Ce plafond pourra toutefois être "actualisé une fois connus les chiffres de la population au printemps, pour être porté à 10% de la population", précise le plan loup 2018-2023, dont le projet était très critiqué par les éleveurs qui dénoncent les attaques contre leurs troupeaux. 

 

Un plafond annuel fixé à 10% de la population

 

Le dernier arrêté en vigueur permet de tuer 40 loups entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018. Le nouveau plan se base désormais sur l'année civile, mais les "prélèvements" — comprenez les abattages — ne pourront se faire qu'entre septembre et décembre. Les éleveurs pourront pourtant "toute l'année" se défendre "en cas d'attaques". À partir de 2019, le plafond annuel sera "fixé à 10% de la population sur la base des recommandations scientifiques", avec possibilité de relèvement de 2% "en cas d'atteinte du plafond avant la fin de l'année civile et de dommages particulièrement importants".

 

500 loups avant la fin du quinquennat

 

Fin 2017, la population était estimée à environ 360 individus, contre 292 en 2016. L'animal vit en meute, au sein de laquelle un seul couple, dominant, se reproduit : fin 2017, on comptait 52 meutes. "Le nombre actuel - 360 loups, bientôt sans doute 400 - est encore insuffisant, et nous visons au moins 500 avant la fin du quinquennat, conformément à nos engagements pour la biodiversité", avait dit en janvier 2018 le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Du point de vue écologique, 2.500 à 5.000 adultes seraient nécessaires pour que cette population soit viable, selon une expertise réalisée par l'ONCFS et le Muséum national d'histoire naturelle. Ce qui ne veut pas forcément dire sur le seul territoire français.

31/01/2018

Safari Kenya 2018

Safari Kenya 2018

animé par Dominique Delfino

naturaliste animalier accompagnateur

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21/01/2018

Destruction de renards : Souris et campagnols vous disent merci !

renard,chasse au renard,maladie de lyme,mulot,campagnolDestruction de renards : Souris et campagnols et tiques vous disent merci !

 

Un renard mort : 6000 à 10 000 souris, mulots et campagnols sauvés que le dit nuisible renard aurait mangé dans l'année ! Merci les gars ! Et vive la bromadiolone et autres anticoagulants ! En réalité, les renards sont une arme efficace contre la maladie de Lyme ! Une étude publiée sur le site de The Royal Society établit un lien bénéfique entre l'activité des prédateurs de rongeurs et la densité de nymphes de tiques vectrices d'infections et rapportée dans Sciences et Avenir.fr par Valentin Thévenot le 04.08.2017 à 16h14.

 

Le fait d'armes suivant s'est passé en 2014 et est relaté dans Le Journal de Saône-et-Loire du 17 juin 2014. Lamentable !

 

 Le Journal de Saône-et-Loire -  le 27/06/2014 à 05:00 | Gaëtan Boltot  Bresse


561 renards piégés en vingt ans par Léon Boully
 
 
Mardi soir à Branges, Léon Boully (à dr.) a remis son imposante collecte de queues de renards.

561-renards-pieges-en-vingt-ans-par-leon-boully.jpgPhoto Michel Sylvain (CLP)
 

Avec le renard, Léon Boully joue au chat et à la souris. Mais à la fin, c’est le piégeur qui gagne. Rencontre.
 
La médaille est dans sa cuisine, tout simplement. En 2008, Léon Boully a été sacré meilleur piégeur de Saône-et-Loire au Beslile (une marque de pièges). Mais c’est tous les ans, depuis presque deux décennies, que ce retraité des établissements Guérin se distingue par ses résultats. « C’est quelqu’un de fiable, de très appliqué et de performant sur son secteur », dit de lui Jean-Paul Voisin, président de l’Association départementale des piégeurs de Saône-et-Loire. Et pour cause ! Depuis l’obtention de son agrément, pour la saison 1996-1997, le Montponnais totalise 561 queues de renards.
 
Appelé à la rescousse par un éleveur de poulets. Léon Boully était déjà un chasseur expérimenté (il a présidé la société locale pendant une vingtaine d’années) quand «un éleveur de poulets de Montpont, chez qui un renard faisait des dégâts », l’a appelé à la rescousse. « J’allais monter la garde. C’est comme ça que je suis ensuite devenu piégeur, après avoir suivi une formation. » Comme l’atteste son cahier où il note tout, à l’instar d’une comptabilité, la première année avait été faste, avec 59 goupils capturés.
 
S’il participe aussi à l’éradication des autres nuisibles, l’ancien ébéniste avoue sa préférence pour le renard. « Le ragondin, vous mettez le piège, il saute dedans », alors que le renard, lui, « est plus difficile à prendre car il est malin, méfiant, et a un bon odorat. Des fois, il me faut un jour pour l’avoir, mais d’autres fois ça peut durer quinze jours, trois semaines ». Commence alors, entre le piégeur et le nuisible, le jeu du chat et de la souris.
 
Une technique éprouvée. S’il a toujours les jumelles dans la voiture, Léon Boully ne voit jamais l’animal. « Mais grâce aux traces, on peut voir où il passe, explique-t-il. Le renard aime le fumier, parce qu’il y a toujours quelques carcasses de poulets dedans. C’est là que je pose mes pièges, que je recouvre avec du fumier bien pourri, bien défait. Je camoufle un poulet – même faisandé – et parfois je laisse dépasser une patte. » Le relevé des pièges se fait tous les matins, avant 9 heures. Si un animal est pris au piège, son sort est le suivant : une balle entre les deux yeux, et la queue coupée, pour la preuve. « Dans le temps, je faisais tout le tour de la commune. J’avais une douzaine de pièges et je parcourrais 45 km, se souvient-il. C’était très prenant. Je les relevais avant le jour, avec une grosse lampe. C’est prenant… »
 
Malgré ses 85 ans bientôt, une épaule et une rotule du genou opérées récemment, Léon Boully continue son activité, même s’il a baissé le pied, avec seulement «quatre-cinq pièges ». Ce qui ne l’a pas empêché, mardi soir à Branges (lire ci-dessous), de rapporter encore 25 queues. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait « pas ça pour l’argent ». Une queue rapporte « 4 € et quelques », pas de quoi couvrir les frais de gasoil. « Je fais ça pour le plaisir, et pour aider », confie-t-il modestement.
 
Et de l’aide, les éleveurs de volaille en ont bien besoin, qui subissent les assauts répétés des renards. À cause de l’un d’eux, 49 poulets sont morts étouffés il y a deux semaines à Montpont. Le criminel est prévenu : Léon est sur ses traces.
 
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 Léon Boully, piégeur :   

“Je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour le plaisir et pour aider.”

 

Photo Michel Sylvain (CLP)

 

 « Si un animal est pris au piège, son sort est le suivant : une balle entre les deux yeux, et la queue coupée, pour la preuve » … in : Le Journal de Saône-et-Loire du 17 juin 2014

 

Un article sur la chasse au renard : Au plus près d'une battue au renard

 

La Hulotte : une revue au service de la nature

 

Ci-dessous une photo de juin 2014 due à Michel Cottet et deux extraits de "La Hulotte" — " le journal le plus lu dans les terriers" ; N° double 33-34 ! pages 34 et 35... C'était dans les années 1970, non ?

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Renardeau photographié le 5 juin 2014 © Michel Cottet

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La Hulotte n° 33-34 page 34

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La Hulotte n° 33-34 page 35

 

 

Ajout du 20 janvier 2018 : La chasse de nuit au renard, interdite en Moselle

Un article de "Nore-Planète-info.com (18/01/2018).

14/01/2018

80 km/h au lieu de 90 km/h sur routes départementales

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sur routes départementales :

une mauvaise nouvelle ?

 

(Un article de Notre Planète Info)

 

À partir de juillet 2018, le temps de procéder au changement de panneaux, la vitesse sur la plupart des routes départementales va être abaissée de 90 km/h à 80 km/h en France. Si une majorité de Français semble opposée à cette nouvelle limitation, elle sera bénéfique pour sauver des vies, abaisser la gravité des accidents, diminuer la pollution et faire des économies.

 

80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes départementales à double sens et sans séparateur, à partir du 1er juillet 2018 : c'est la mesure relativement impopulaire qui vient d'être annoncée par le premier ministre Edouard Philippe, à l'issue du Conseil interministériel de Sécurité routière du 9 janvier 2018. Principale raison avancée : la hausse de la mortalité sur la route depuis 2014, après 12 ans de baisse continue. Aujourd'hui, la route est la première cause de mort violente avec 9 morts et 65 blessés graves par jour en 2016, une tragédie confirmée en 2017 avec 3 477 morts. Or :

 

— la vitesse excessive est la première cause des accidents mortels en France (31 %), suivie de l'alcool, puis des stupéfiants (19 % et 9%) ;

 

— le réseau routier sur lequel les accidents mortels sont les plus fréquents est celui des routes à double sens sans séparateur central (55% de la mortalité routière).

 

Une mesure impopulaire

 

Les associations de défense des automobilistes sont farouchement opposées à cette mesure qui devrait concerner 400 000 kilomètres de routes en France. Ainsi, l'association 40 millions d'automobilistes "fermement opposée à ce projet depuis sa première évocation en 2013, dénonce une mesure absurde, rejetée par une grande majorité des Français et dont on ne peut espérer aucune amélioration en termes de sécurité routière", rien que ça ! Une pétition, initiée par la Ligue de Défense des Conducteurs a même recueilli plus de 2 millions de signatures pour s'y opposer ! Notons au passage que d'autres sujets bien plus cruciaux que la bagnole ne soulèvent pas autant les foules...

 

Moins de morts et moins de pollution

 

Si les résultats de l'expérimentation qui a été conduite depuis 2 ans sur 3 portions de routes nationales n'ont pas été communiqués, on peut s'attendre à une diminution du nombre d'accidents et de leur gravité, vu que la vitesse est la première cause d'accidents mortels. En outre, tous les bons conducteurs le constatent, personne ou presque ne respecte déjà 90km/h sur départementale et il est fréquent de voir des automobilistes rouler plutôt à 100 - 110 km/h.

 

Ce qui fait râler c'est la "perte de temps" d'une vitesse moindre. Et pourtant, pour un trajet de 25 km, elle n'est que 2 minutes ! De surcroît, il faudrait se questionner sur l'intérêt que nous avons à tout le temps courir...

 

Autres points positifs : l'économie de carburant (120 euro par an), un peu moins de bruit et moins de pollution. Selon une étude de l'ADEME, une limitation de vitesse entraîne une baisse de la consommation en carburant et donc moins d'émissions de gaz à effet de serre (- 10% de CO2 par kilomètre parcouru à 80 au lieu de 90 km/h) et moins d'émissions de polluants atmosphériques : jusqu'à 20 % de moins pour les oxydes d'azote et les particules fines (PM10).

 

Sur le même sujet : Conduite automobile : conseils pour moins polluer.

 

Content ou mécontent, l'efficacité de cette mesure sur l'accidentalité sera évaluée au 1er juillet 2020.

 

12/01/2018

Rémi Fraisse : déni de justice

Remi Fraisse - Déni de justice.jpg

10/01/2018

Plan loup 2018-2023 de Nicolas Hulot

nicolas hulot,plan loup 2018-2023,loup en franceLes 4 points à retenir

du plan loup 2018-2023

de Nicolas Hulot

 

par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

le 09.01.2018 à 13h18

 

En consultation publique pendant le mois de janvier 2018, le nouveau plan loup définit la politique adoptée par le gouvernement au sujet de l'espèce Canis lupus jusqu'en 2023.

 

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Depuis le 8 janvier 2018 et jusqu'au 29, le nouveau plan d'action loup, le 4e sur le sujet, est en consultation publique. Il définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus avec la possibilité d'une "évaluation à mi-parcours des mesures et leur ajustement, le cas échéant, pour la deuxième phase du plan", note le ministère de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué. Les actions à mener ont été divisées en 7 axes regroupant chacun plusieurs mesures. En voici quelques unes :

 

1) Former les éleveurs à conduire des chiens de protection

 

Selon ce nouveau plan qui entrera en vigueur au début du mois de février 2018 après l'avis du Conseil national de la protection de la nature, un réseau "chiens de protection" devrait être mis en place. Celui-ci devrait permettre de confirmer l'efficacité de ces animaux dans la protection des troupeaux tout en évitant les problèmes qu'ils peuvent causer (conflits de voisinage, morsures). "La conduite des chiens de protection requiert donc une technicité pour laquelle les éleveurs doivent être accompagnés, conseillés et aidés", explique le texte. Des spécialistes nommés "référents" devraient donc jouer ce rôle de conseillers capables de "rassembler les savoirs, les organiser et les diffuser auprès de relais locaux". Ils seront donc chargés de former les éleveurs qui souhaitent acquérir un chien de protection. Le réseau sera formé d'un animateur, de 6 référents chargés d'élaborer la formation et son suivi et de plusieurs référents locaux intervenant auprès des professionnels.

 

2) Mieux comprendre le loup pour mieux protéger les troupeaux

 

Le gouvernement souhaite également mener des études afin "d'acquérir des connaissances sur l'éthologie du loup en situation de prédation". Le programme en question doit permettre de recueillir des données sur différents points comme par exemple : la répartition spatiale des meutes et les interactions entre elles, l'évaluation du succès reproducteur de l'espèce et la mesure de la dispersion des jeunes mais aussi l'analyse du régime alimentaire de ces animaux et donc la "balance entre la part de la faune domestique et la part et le type de faune sauvage consommée".

 

3) Des éleveurs indemnisés que s'ils ont pris des mesures pour protéger leur troupeau

 

Jusqu'à maintenant, les éleveurs dont les animaux étaient victimes du loup étaient indemnisés même s'ils n'avaient pris aucune mesure pour protéger leur troupeau. Le nouveau plan loup va réviser ce point : "De manière progressive et adaptée à la situation des élevages en fonction des territoires (ancienneté de la colonisation, intensité et fréquence des attaques), l'indemnisation reçue par les exploitants dont les troupeaux auront été attaqués sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection", est-il noté dans le texte. Les éleveurs seront donc tenus, s'ils veulent recevoir une compensation en cas d'attaque, d'avoir placé au préalable une clôture ou encore d'utiliser un chien de protection. Pour le gouvernement, il s'agit de "rationaliser les dispositifs d'aide" : "Les indemnisations seront versées après vérification de la mise en œuvre de protection des troupeaux et en fonction de la dynamique de présence du loup. Le contrôle sera effectué en routine et non lors du constat des dommages".

 

4) Une campagne de tir calée sur l'année civile

 

Selon le plan loup 2018-2023, les prochaines campagnes de tir devraient être calées sur l'année civile c'est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre alors que les précédentes débutaient le 1er juillet pour prendre fin le 30 juin de l'année suivante. Pour le gouvernement, ce dernier découpage pose problème car il débute en période estivale lorsque les troupeaux sont dans les alpages et que la pression de prédation est donc la plus forte. Ainsi, beaucoup de tirs surviennent dès le début de la campagne entraînant un relèvement du plafond de nombre de loups pouvant être abattus. "Les dispositions du plan national d'actions doivent permettre d'éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint en cours d'année", prévoit le texte. Néanmoins, "le préfet coordonnateur aura la possibilité d'activer l'autorisation de tirs de défense additionnels" au-delà du plafond si les nouvelles dispositions ne suffisent pas. Ce dernier sera fixé à 10 % de l'effectif moyen annuel. Pour le moment, le plafond reste à 40 pour l'année 2018 et sera actualisé au printemps pour atteindre les 10 % de "prélèvements" et ainsi permettre le passage à une campagne basée sur l'année civile.

 

06/01/2018

Greffe de tissu ovarien : les espoirs se confirment

Greffe de tissu ovarien :

les espoirs se confirment

 

(Article publié dans le numéro 274 de janvier 2018 de "En Direct"

le journal de la recherche et du transfert de l'Arc jurassien

par Clotilde Amiot)

 

La greffe de tissu ovarien représente une formidable avancée pour les femmes ayant à subir des traitements impliquant la perte de leur fertilité. L’espoir d’une grossesse après la maladie se concrétise aujourd’hui grâce au programme national de recherche clinique DATOR, placé sous la responsabilité du CHU de Besançon.

 

Nécessitant le recours à des molécules et/ou à des dosages particulièrement toxiques, certains traitements, notamment de chimiothérapie, sont à l’origine d’insuffisances ovariennes conduisant parfois à la stérilité. Parmi les mesures de préservation de la fertilité proposées, la congélation de tissu ovarien est la seule technique s’adressant à la fois aux femmes et aux fillettes prépubères ; elle peut être réalisée rapidement sans que la chimiothérapie soit différée. En France, le programme de recherche clinique DATOR(1), lancé en 2013, est piloté par le service de biologie et médecine de la reproduction, cryobiologie, du CHU de Besançon, qui dès 2009 avait fait la preuve de son excellence dans le domaine : c’est là que le premier bébé français naissait après conservation et greffe de tissu ovarien chez une patiente. Trois enfants sont nés depuis à Besançon grâce à cette technique.

 

« Le protocole, auquel dix-sept centres participent, a relancé l’activité de la greffe en France, après que la loi de 2008 a imposé un cadre très strict aux protocoles de recherche clinique ayant recours à du tissu ovarien congelé », raconte le Dr Clotilde Amiot, responsable de l’Unité de conservation des tissus germinaux, thérapie cellulaire et tissulaire au CHU de Besançon, et coordinatrice du programme DATOR.

 

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Faire-part de naissances

 

Le tissu ovarien prélevé est congelé puis conservé dans de l’azote liquide, sous forme de fragments qui seront greffés par cœlioscopie le moment venu. Le recul n’est pas encore suffisant pour arrêter des chiffres définitifs, mais les premiers résultats sont encourageants : sur les trente-six patientes incluses dans le protocole, vingt-trois ont pu bénéficier d’une greffe, ayant donné lieu à douze grossesses, dont quatre sont en cours, et à la naissance de sept enfants. La mise en œuvre de DATOR suppose de nombreuses études périphériques concernant notamment le suivi des patientes. Elle va aussi de pair avec des recherches fondamentales, comme celle menée au sein du laboratoire Interactions hôte-greffon-tumeur & ingénierie cellulaire et génique, sur la qualification des tissus ovariens. « La qualification fonctionnelle établit si le tissu est viable et sa vascularisation ultérieure possible ; elle estime si la greffe est envisageable, explique Clotilde Amiot. La qualification carcinologique vérifie l’absence ou la présence de cellules cancéreuses dans le greffon ». Sur cet aspect, une technique novatrice de cytométrie en flux a été mise au point au laboratoire pour détecter les cellules cancéreuses à partir de marqueurs présents à leur surface, et peut s’appliquer à toutes les formes de leucémies, ce qui n’est pas le cas des méthodes de biologie moléculaire habituellement employées.

 

La présence de cellules cancéreuses interdit la greffe. Pour contourner cet obstacle, les chercheurs tentent aujourd’hui de dissocier les composants du tissu ovarien pour en isoler les follicules, qui sont des précurseurs des ovocytes. La réimplantation de ces seuls follicules pourrait constituer une alternative à la reconstruction d’un tissu permettant en toute sécurité de restaurer la fonction ovarienne chez les patientes concernées.

 

(1)  Développement de l’autogreffe de tissu ovarien dans le but de restaurer la fonction ovarienne.

 

Contact : Clotilde Amiot - Laboratoire Interactions hôte-greffon-tumeur & ingénierie cellulaire et génique - EFS / UFC / INSERM - Tél. 03 81 21 86 98.

12/12/2017

Terroirs viticoles du Jura, géologie et paysages

Terroirs viticoles du Jura,

géologie et paysages

par Michel Campy

Professeur émérite des Universités

 

Vous trouverez ci-joint une présentation de l’ouvrage, récemment publié, « Terroirs viticoles du Jura, géologie et paysages » assorti d’un bon de commande éventuel.


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39000 Lons-le-Saunier

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Il sera également disponible dans toutes les librairies de la région.

Cordialement.

Michel Campy
1 impasse de la Chaux
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  • À régler par chèque à l’ordre de Mêta Jura
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07/12/2017

Réchauffement climatique : les prévisions du Giec étaient trop optimistes

Réchauffement climatique :

les prévisions du Giec

étaient trop optimistes

 

Article de Jean-Luc Goudet paru dans

Futura-science le 6 avril 2007,

modifié le 7 décembre 2017

 

 

D'ici 2100, la Terre pourrait se réchauffer de 15% de plus que la pire des prédictions du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Ces dernières étaient donc trop optimistes. Pour espérer rester sous les 2°C, il faudra réduire encore plus les émissions de gaz à effet de serre par rapport à ce qui était prévu.

 

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), l'organe scientifique de référence sur le réchauffement, a publié en 2014 un éventail de scénarios prédisant le réchauffement climatique à la fin du XXIe siècle en fonction du volume des émissions de gaz à effet de serre.

 

Patrick Brown et Ken Caldeira, climatologues à l'Institut Carnegie de l'université de Stanford, en Californie (États-Unis), estiment, dans une étude publiée dans la revue Nature, que « le réchauffement climatique sera probablement plus important » que les pires modèles du Giec. Pointant du doigt le degré d'incertitude des scénarios climatiques, ils notent que les modèles les plus pessimistes, qui supposent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre tout au long du siècle, prévoient une augmentation des températures entre 3,2 et 5,9°C d'ici 2100 par rapport à la période préindustrielle.

 

Le réchauffement serait pire que prévu

 

Dans l'objectif de rétrécir cette large fourchette, l'étude introduit dans les modèles des données liées à l'observation par satellite de l'énergie solaire absorbée ou renvoyée par la Terre. Et elle « élimine la partie basse de cette fourchette », concluant que « le réchauffement le plus probable est d'environ 0,5°C plus important que ce que suggère le modèle brut » du Giec concerné, résume le communiqué de Carnegie.

 

À ce stade, le monde a gagné près de 1°C, selon les scientifiques. Moins d'un degré qui a suffi à provoquer plus de précipitations, un rétrécissement de la banquise, une acidification des océans et une augmentation de leur niveau moyen. « Nos résultats indiquent que parvenir à n'importe quel objectif de stabilisation de la température mondiale nécessitera des réductions plus importantes des émissions de gaz à effet de serre que celles précédemment calculées », écrivent les auteurs de l'étude. L'accord de Paris de 2015 prévoit de limiter en deçà de 2°C la hausse moyenne de la température mondiale par rapport aux niveaux d'avant la Révolution industrielle, voire de 1,5°C.

 

Pour en savoir plus

 

Rapport Giec : enfin la reconnaissance

mondiale du réchauffement climatique

Article de Jean-Luc Goudet paru le 6 avril 2007

 

Cette fois, c'est fait. Les experts mondiaux du climat ont validé le quatrième rapport sur l'environnement proposé par le Giec. La Commission européenne a salué le travail mais il a fallu de subtiles tractations pour éviter des mots qui fâchent dans certains pays.

 

Pour que le quatrième rapport du Groupe intergouvernemental du climat (Giec) rédigé par des experts de l'ONU soit publié, il fallait l'accord de toutes les nations. En discussion depuis lundi à Bruxelles, le rapport a été publié, donc validé, ce vendredi 6 avril 2007.

 

Ce rapport, plus alarmant que les trois précédents, a de quoi inquiéter et, surtout, met de nombreux pays devant leurs responsabilités. On connaissait déjà son premier volet, scientifique, publié en février, qui indiquait pour 2100 une hausse probable de la température moyenne de 2 à 4,5 degrés et une montée du niveau des océans de 19 à 58 centimètres.

 

Dans le reste du rapport, les experts du Giec énoncent les effets de ces modifications:

 

  • Au-delà de 2 à 3 degrés de plus qu'en 1990, le réchauffement aura des impacts négatifs sur toutes les régions du globe.

 

  • Au-delà de 1,5 à 2,5 °C de plus, de 20 à 30 % des espèces animales et végétales risquent de disparaître.

 

  • Le nombre de victimes d'inondations pourraient augmenter de deux à sept millions de personnes chaque année.

 

  • En 2080, sécheresses, dégradation et salinisation des sols conduiront 3,2 milliards d'hommes à manquer d'eau et 600 millions à souffrir de la faim.

 

  • Les conséquences de ces inondations seront plus graves là où la pression démographique s'accentue et dans les grands deltas d'Afrique de l'Ouest, d'Asie ou du Mississippi.

 

  • « Les populations pauvres, même dans des sociétés prospères, sont les plus vulnérables au changement climatique » ont ajouté les experts pendant la conférence de presse.

 

Chipotages politiques

 

Le débat s'est clairement déplacé du terrain scientifique sur le terrain politique. Les débats ont bien montré les réticences des uns et des autres, ainsi que les points qui font mal. L'Arabie Saoudite, la Chine, les États-Unis et la Russie ont chacun contesté tel ou tel paragraphe qui semblait gêner leurs intérêts.

 

La Chine, d'après l'Agence France Presse, voulait retirer l'expression « très élevé » dans la phrase annonçant « le risque très élevé, basé sur de nombreuses observations et preuves dans tous les pays et la plupart des océans, que de nombreux systèmes naturels soient affectés par les changements climatiques. »

 

Quant aux États-Unis, ses représentants (toujours selon l'AFP) ont fait supprimer un passage prédisant que l'Amérique du Nord « devrait être localement confrontée à de graves dommages économiques et à des perturbations substantielles de son système socio-économique et culturel ».

 

Ironie du sort, c'est le moment qu'a choisi une équipe de treize chercheurs américains et israéliens, dirigée par Richard Seager, climatologue au Lamont Doherty Earth Observatory (New York), pour publier dans Science une étude alarmante sur l'évolution probable du climat dans le sud-ouest des Etats-Unis et au Mexique. Selon ces chercheurs, il faut s'attendre à une baisse de l'ordre de 15 % de l'humidité dans ces régions au cours des trois prochaines décennies. Et de prédire le retour régulier des catastrophiques phénomènes météorologiques appelés American Dust Bowl qui ont ravagé l'agriculture, déjà en crise, dans les années 1930. Une forte sécheresse s'était alors abattue sur la région des grandes plaines au centre des Etats-Unis et avait mis à mal les cultures avant de provoquer une importante érosion éolienne et de puissantes tempêtes de poussière. « Durant le Dust Bowl, souligne Richard Seager dans Naturela baisse d'humidité n'a été que de 15 %. »

 

http://www.futura-sciences.com/

 

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 Une tempête de poussière dans la région de Prowers, dans le Colorado, en 1937, à l'époque du Dust Bowl. © Western History Collection, University of Oklahoma

 

Visiblement, il ne suffira pas d'effacer un paragraphe pour écarter le danger... On peut remarquer aussi que cet épisode du Dust Bowl avait causé un tel traumatisme que d'énergiques mesures avaient été prises pour améliorer les pratiques agricoles (le labourage excessif a notamment été mis en cause), que l'écologie est devenue une science à part entière et qu'une certaine conscience de l'environnement est alors apparue.

Côté européen, l'accueil a été au contraire enthousiaste. La Commission européenne a salué le rapport. Stavros Dimas, le Commissaire européen, a affirmé que le texte « plaidait en faveur de l'objectif fixé par l'Union européenne, à savoir de limiter le réchauffement planétaire à 2° C au maximum au-dessus de la température de l'ère préindustrielle ». Les 27 pays de l'Union européenne ont décidé le mois dernier une série de mesures, notamment l'augmentation de la part des énergies renouvelables et la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20 % d'ici 2020 par rapport à 1990.

 

SOURCEFutura-science

 

Voir également : Climat : le pire scénario semble le plus probable

06/12/2017

Pesticides dans les cours d'eau

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29/11/2017

Contrat de transition écologique (CTE)

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Pour zoomer, cliquer sur la page et ajuster le grandissement

10/11/2017

FNE : La France face à la sécheresse

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25/10/2017

Après l'ADN par CRISPR-Cas9, on sait modifier l'ARN grâce à CRISPR-Cas13

Après l'ADN par CRISPR-Cas9, on sait modifier l'ARN grâce à CRISPR-Cas13

 

Par Camille Gaubert le 25.10.2017  (Sciences et Avenir)

KTSDESIGN : SCIENCE PHOTO LIBRARY : KTS : SCIENCE PHOTO LIBRARY : AFP.jpg

 

Après l'ADN avec CRISPR-Cas9, c'est l'ARN que les chercheurs savent modifier de façon spécifique grâce à un outil moléculaire basé sur l'enzyme CRISPR-Cas13. C'est le sujet d'une toute nouvelle publication du MIT et du Broad Institute parue mercredi 25 octobre 2017.

On savait déjà modifier l'ADN de façon ciblée, on sait maintenant modifier son produit direct : l'ARN. Le Broad Institute et les scientifiques du MIT de l'équipe de Feng Zheng ont en effet conçu un nouveau système moléculaire pour modifier l'ARN des cellules humaines sans toucher à l'ADN. L'édition de l'ARN, qui peut modifier les produits des gènes sans changer le génome, présente un grand potentiel pour la recherche et la clinique.

2012 : modification de l’ADN par CRISPR-Cas9

L'expression des gènes se fait par une transcription de l'ADN en ARN, qui lui-même est traduit en protéines aux rôles divers. Dans le cas de maladies génétiques, ou pour tester des hypothèses de recherche, il est fondamental pour les chercheurs de pouvoir corriger le gène impliqué ou les produits de ce gène. Deux chercheuses française et américaine avaient ainsi découvert en 2012 l'enzyme d'origine bactérienne CRISPR-Cas9, capable de fixer, couper ou ajouter des gènes, à l'endroit précis de l'ADN que l'on a choisi. Très utilisée depuis dans la recherche, cette découverte avait fait l'effet d'une bombe dans le monde scientifique et valu à leurs auteures de nombreux prix.

2017 : modification de l’ARN à partir de CRISPR-Cas13

Après CRISPR-Cas9, c'est un nouvel outil nommé REPAIR basé sur l'enzyme CRISPR-Cas13 associée à une autre protéine qui secoue aujourd'hui le monde du génie génétique. En effet, REPAIR (pour " RNA Editing for Programmable A to I Replacement ") a la capacité de modifier l'ARN et non l'ADN lui-même. Plusieurs avantages à cette technique la rendent complémentaire de Cas9 :

  • ÉTHIQUE. Transformer l’ARN permet de ne pas altérer l’ADN et donc ne change pas l'intégrité génétique d'un individu. Cela peut avoir son importance pour l'utilisation sur l'humain.

 

  • FLEXIBILITÉ. L’ARN modifié finissant par se dégrader au bout d’un certain temps, les modifications sont temporaires. Ce sera utile pour traiter les maladies causées par des changements transitoires de l'état cellulaire, comme l'inflammation locale.

 

  • PRÉCISION. La précision de REPAIR est telle qu’elle peut modifier des lettres (les nucléosides) de la séquence d’ARN visée (équivalentes des ACTG de l’ADN) et spécifiquement transformer les A en I, une inversion connue pour être à l’origine de diverses maladies génétiques humaines comme la maladie de Parkinson ou l’épilepsie focale. Là où CRISPR-Cas9 avait provoqué des mutations indésirables ("off-target") pour lesquelles des solutions avaient été proposées, REPAIR n'en a engendré que très peu.

 

Un grand potentiel fondamental et clinique

 

Afin de démontrer le potentiel thérapeutique de REPAIR, l'équipe l'a utilisé avec succès pour corriger la mutation pathogène à l'origine de l'anémie de Fanconi qu'ils ont synthétisée puis introduite dans une cellule. Les auteurs travaillent également sur des outils supplémentaires qui permettraient de modifier d'autres nucléosides de l'ARN que les A en I. " Il y a naturellement énormément de diversité dans ces enzymes ", explique le premier co-auteur de l'étude Jonathan Gootenberg, " Nous cherchons toujours à exploiter le pouvoir de la nature pour mener à bien nos projets ". Feng Zhang, le Broad Institute et le MIT prévoient de partager largement le système REPAIR en le rendant disponible gratuitement pour la recherche académique. " REPAIR propose une nouvelle approche pour traiter les maladies génétiques ou imiter les gènes protecteurs, et établit la modification de l'ARN comme un outil utile pour modifier la fonction génétique ", concluent les auteurs.

 

02/10/2017

Maintien de l'agriculture biologique

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28/09/2017

Offres de stages

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11/09/2017

Film "Jura, le temps d'une montagne"

Depuis cet été, le film "Jura, le temps d'une montagne", est accessible sur Internet :

 

https://geologie.parc-haut-jura.fr/

Mais pour celles et ceux qui ne l'ont pas encore vu sur grand écran, c'est encore possible :

 

- Après la série de projections en salle du mois de juin, "JURA, LE TEMPS D'UNE MONTAGNE" sera projeté au Petit Kursaal, à Besançon, le mardi 3 octobre 2017. Deux séances sont prévues, sous la houlette de la Société d'Histoire Naturelle du Doubs : l'une à 18h30, l'autre à 20h30.



D'autres projections sont prévues à Dole et à Poligny. Les dates ne sont pas encore fixées, mais je vous tiendrai au courant dès que possible.



Vous pouvez toujours voir le film et les bonus associés sur le site : https://geologie.parc-haut-jura.fr/

Mais en salle, les sensations sont d'un autre ordre !



Au plaisir de vous y retrouver en compagnie de Michel Campy et Vincent Bichet.

 

Jean-Philippe MACCHIONI
1 rue du Faubourg Saint Antoine
39380 CHISSEY SUR LOUE
03 84 37 17 49
06 72 99 99 32
macchioni.films@gmail.com

 

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03/08/2017

Le frelon asiatique
 exterminateur d'abeilles
 en Franche-Comté

espèces invasives,frelon asiatique,abeilles,piègeageLe frelon asiatique
 exterminateur d'abeilles


Vespa velutina nigrithorax envahit la France

 

 

Il est désormais signalé dans l'Ain

et dans le Pays de Montbéliard

(dernière mise à jour : 03/08/2017)

 

Depuis l'année 2004, de multiples observations ont démontré la présence dans le sud-ouest de la France du Frelon asiatique, un hyménoptère prédateur d'abeilles qui gagne progressivement les autres régions françaises. Mais l’introduction en France est sans doute plus ancienne : selon un producteur de bonzaïs de la région Aquitaine, le Frelon asiatique a pu être introduit accidentellement avec les cartons de poteries chinoises qu’il importe régulièrement depuis plusieurs années.

 

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Le frelon asiatique

(photo J. Haraire)

 

Le Frelon asiatique est bel et bien acclimaté dans notre pays puisqu’il est capable d’y nidifier, de s'y reproduire, et que les femelles reproductrices y passent l’hiver.

 

L’espèce est très facile à reconnaître car c’est la seule guêpe en Europe à posséder une livrée aussi foncée : les adultes sont d’un brun très noir et apparaissent, de loin, comme des taches sombres sur le nid. En fait, il s’agit de la sous-espèce V. velutina nigrithorax, au thorax entièrement brun-noir velouté et aux segments abdominaux bruns, bordés d’une fine bande jaune. Seul le 4e segment de l’abdomen est presque entièrement jaune orangé. Les pattes brunes sont jaunes à l’extrémité. La tête est noire et la face jaune orangé. Ce frelon est donc impossible à confondre avec l'unique espèce européenne, le Frelon d’Europe V. crabro, au corps taché de roux, de noir et de jaune et l’abdomen jaune rayé de noir.

 

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Le Frelon européen (Vespa crabro)

© Entomart http://home.tiscali.be/entomart.ins/

 

Dans les régions tempérées, les colonies de toutes les guêpes sociales de la famille des Vespidés (guêpes communes, frelons et polistes) ne vivent qu’un an. On peut ainsi, au cours de l’hiver, détacher sans risque l'un de leurs nids car les habitants en sont morts. C’est vers la fin de l’été que les femelles reproductrices de la nouvelle génération quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles survivront seules pendant l’hiver tandis que mâles et ouvrières meurent. Au printemps, chaque reine fondatrice ébauchera un nouveau nid, pondra quelques œufs et soignera ses premières larves qui deviendront des ouvrières adultes (femelles stériles) capables de prendre en charge la construction du nid et l’entretien de la colonie.

 

La sous-espèce V. velutina nigrithorax vit au nord de l’Inde, en Chine et dans les montagnes d’Indonésie (Sumatra, Sulawesi). Elle a été signalée pour la première fois en Corée en 2006. En Asie continentale, elle se développe sous des climats comparables à ceux du sud de l’Europe. La canicule de l'été 2006 en France a sans aucun doute été favorable à son développement. Seul un hiver très rigoureux pourrait entraîner la mort des femelles hivernant dans la nature, mais comme l’espèce nidifie volontiers à proximité de l’homme, bon nombre de futures reines peuvent survivre à l’abri du gel, dans une cave ou un grenier, par exemple.

 

il est à craindre que le Frelon asiatique n’envahisse peu à peu les parties les plus chaudes de l’Europe. Or son expansion pourrait avoir des conséquences néfastes, puisque l’insecte est un prédateur avéré des autres Hyménoptères sociaux et notamment des abeilles. À l’automne, il s’attaque aussi aux fruits mûrs, comme le Frelon d’Europe qui fait parfois de gros dégâts dans les vergers.

 

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Tête de frelon. L'armature buccale montre des mandibules impressionnantes (Cliché DR)

 

Depuis 2004, le Frelon asiatique s'est répandu dans au moins 39 départements français (juin 2011) et a été signalé en 2009 dans l'Indre et en 2010 pour la première fois en Espagne. L'invasion qui progresse inexorablement vers le Nord et l'Est est inquiétante pour la Franche-Comté car l'espèce est désormais signalée  en Côte d'Or.

 

Ajout du 29 octobre 2016 : le Frelon asiatique signalé dans l'Ain

 

Patrick PAUBEL, vétérinaire conseil du GASA (Groupement d'Action Sanitaire Apicole de l'Ain) travaille dans le cadre de cette structure, en relation avec le Syndicat d'Apiculture de l'Ain. Il est également naturaliste, ornithologue amateur (Groupe Pèlerin Jura) et intéressé par les insectes, notamment les Sphingidae. C'est lui qui a découvert le premier nid de frelon asiatique dans l'Ain, ce 26 octobre 2016 au terme d'une demi-journée terrain.

 

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Le nid de frelons  (cliché © Patrick Paubel)

 

Le repérage s'est effectué après piégeage et relâcher de plusieurs frelons sur trois sites différents, et de prendre l'azimut des lignes de vol que l'on reporte sur GPS et carte Google Earth. Le nid est situé au bord de la Saône.

Du fait de la chute des feuilles, il est possible que d'autres nids soient découverts. Leur destruction serait urgente, le couvain à cette époque produit les futures fondatrices de l'année suivante, soit 200 à 500 par nid, c'est dire le potentiel d'expansion.

 

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Frelon asiatique (Cliché © Patrick Paubel)

 

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Frelons asiatiques sur un fruit (Cliché © Patrick Paubel)

 

 

Ajouts du 30 octobre 2016 et du 3 août 2017 : La présence du Frelon asiatique signalé dans le Pays de Montbéliard est désormais confirmée. Voir l'article de France 3 Franche-Comté du 3 août 2017.

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Un bilan des travaux (MNHN et IRBI) sur l'invasion en France de Vespa velutina a été établi en 2011. Il montre que V. velutina se répand très rapidement à travers la France et risque d'envahir la majeure partie de l'Europe occidentale. Il décrit le développement saisonnier des colonies et estime le nombre moyen d'ouvrières et de sexués produits par colonie. L'étude du régime alimentaire prouve que les abeilles domestiques, les guêpes sociales, les diptères pollinisateurs et nécrophages sont parmi les proies les plus communes, la prédation sur les abeilles étant maximale en milieu urbanisé. Enfin, l'étude des hydrocarbures cuticulaires montre que chaque colonie possède sa propre signature chimique et que des individus de nids différents peuvent chasser devant les mêmes ruchers. Mieux caractériser les colonies de V. velutina en termes d'effectif et de biomasse et mieux chiffrer la pression qu'elles exercent sur l'apiculture et les pollinisateurs est un préalable essentiel à l'élaboration de modèles permettant dévaluer les risques dans les pays voisins de la France, qu'ils soient déjà envahis (Espagne) ou très fortement menacés (Belgique, Pays-Bas, Grande Bretagne, Portugal, Italie...). Ainsi, des moyens coordonnés et efficaces de surveillance et/ou de lutte contre cet envahisseur pourront être rapidement mis en place dans toutes les régions où la présence de V. velutina est suspectée ou avérée.

 

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Progression de V. velutina en France (2010)

document MNHN

 

En Inde, V. velutina est considéré comme un redoutable ennemi des ruchers. On estime que 20 à 30% d’une colonie de l’Abeille domestique orientale, Apis cerana, succombe après l’attaque du frelon. Après avoir décimé une à une toutes les gardiennes de la ruche, les ouvrières de V. velutina s’enfoncent dans le nid pour prélever le couvain dont elles nourrissent leurs propres larves.

 

Mais Apis cerana a développé contre son agresseur une stratégie de défense très efficace, qu’un chercheur chinois a mis en évidence à l’aide d’une caméra thermique : le frelon agresseur est rapidement entouré d’une masse compacte d’ouvrières qui, en vibrant des ailes, augmentent la température au sein de la boule jusqu’à ce que leur adversaire meure d’hyperthermie! Au bout de cinq minutes, la température ayant atteint 45°C, le frelon succombe mais pas les abeilles, qui sont capables de supporter plus de 50°C. Cette méthode est très efficace mais, trop souvent répétée, elle entraîne l’affaiblissement de la ruche car les ouvrières consacrent alors moins de temps à l’approvisionnement.

 

En Asie, l’élevage de l’Abeille domestique d’Europe, Apis mellifera, s’est développé progressivement depuis une cinquantaine d’années et cette espèce est désormais largement répandue dans la région. Elle emploie le même moyen de lutte, mais son adaptation au prédateur étant plus récente, sa défense est moins efficace : la boule autocuiseuse d’A. cerana rassemble en effet une fois et demi plus d’ouvrières que celle d’A. mellifera. La crainte que le Frelon asiatique, en se multipliant, puisse devenir une menace pour l’apiculture nous conduit à signaler sa présence en France via Internet (“Épingle” sur le site /opie-insectes/ et forums) et dans la presse locale (articles dans Sud Ouest des 4, 5 et 9 août 2006). Ceci dans le but d'évaluer rapidement l’étendue de l’invasion grâce aux témoignages des habitants de la région mais aussi de faire éradiquer les premiers nids afin d’éviter que l’espèce se répande. Fin juillet 2006, V. velutina n’est en effet signalé que dans quatre communes du Lot-et-Garonne et seuls trois nids sont recensés (un à Tombeboeuf et deux aux environs de Tonneins).

 

À la grande surprise de tous et contrairement aux dires de spécialistes sceptiques quant aux risques d’invasion, la collaboration active du public permet de constater que V. velutina est, en 2006, déjà largement répandu en Aquitaine. Après vérification sur place par Jean Haxaire ou grâce aux photos transmises par Internet, la présence de nids du Frelon asiatique est attestée dans de nombreuses localités du Lot-et-Garonne, ainsi qu’en Dordogne, en Gironde, dans les Landes et même en Charente-Maritime. La plupart des nids observés ont été détruits comme le sont chaque année les nids de Frelon d’Europe placés trop près des habitations. Comme son congénère, V. velutina nidifie aussi mais exceptionnellement, dans les creux de murailles ou dans une cavité du sol. Le plus souvent, il façonne son nid dans la frondaison des grands arbres, et on ne le repère alors qu’au bruit produit par les allées et venues des ouvrières dans le feuillage (mais, aux dires de nombreux observateurs, il se déplace en vol beaucoup plus discrètement que le Frelon d’Europe) ou seulement en automne lorsque l’arbre a perdu ses feuilles.

 

Lorsqu’il s’installe dans un espace bien dégagé (habitation, arbre au port étalé), le Frelon asiatique est un artiste qui façonne un magnifique nid de papier dont la forme, quasiment circulaire, est très caractéristique. La paroi du nid, formée de larges écailles de papier striées de beige et de brun, est très fragile. Le diamètre atteint en général 40 à 50 cm, mais on a observé à Taïwan, pendu à une branche à 8 mètres de haut, un nid sphérique de 70 cm de diamètre. En Thaïlande, un nid de 51 cm de diamètre renfermait plus de quatre mille cellules et environ mille cinq cents ouvrières. Les conditions climatiques et la richesse en insectes proies des pays sud-asiatiques favorisent probablement un développement optimal des colonies. En Europe, le nid du Frelon européen mesure en moyenne 40 cm de diamètre et 60 cm de haut et sa colonie renferme en général moins d’un millier d’ouvrières.

 

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Nid de Frelon asiatique

Cliché J. Haxaire

 

En France, tous les observateurs s’accordent sur le fait que V. velutina n’est pas agressif et qu’il est possible d'observer son nid à 4 ou 5 mètres de distance sans risque. Les rares personnes piqûres l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance. La piqûre n’est pas plus douloureuse que celle d’une guêpe, mais les personnes allergiques au venin d’Hyménoptères doivent bien sûr rester très prudentes.

 

Comme V. velutina, le Frelon d’Europe s’attaque aussi aux ruches pour prélever des abeilles. Le Frelon asiatique se comporte de façon différente : les ouvrières font du vol stationnaire devant et autour de la ruche, attendant le retour des butineuses.

 

Lorsqu’une abeille rentre, 2 ou 3 frelons l’attaquent, la font tomber au sol et la neutralisent. Puis l’un d’eux l’emporte au nid. Le Frelon asiatique est très attiré par les cadres de ruche entreposés pour laisser les abeilles récupérer les dernières traces de miel. Dans l’ensemble, les apiculteurs ne sont pas inquiets car le Frelon asiatique ne semble pas s’en prendre au couvain, apparemment empêché de pénétrer dans les ruches en raison de leur configuration.

 

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Frelon asiatique :

affût en vol stationnaire à l'entrée de la ruche

(cliché J. Haxaire)

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Frelon asiatique : attaque d'une butineuse

(cliché J. Haxaire)

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Frelon asiatique : attaque et isolement d'une butineuse

(cliché J. Haxaire)

 

Frelon asiatique et Frelon européen ont apparemment le même habitat et se nourrissent tous deux d’insectes et de fruits mûrs. Si les conditions climatiques restent favorables à V. velutina, il sera intéressant d'observer si les deux espèces de frelon cohabiteront, ou bien si l’une, se reproduisant plus, l’emportera. En tout état de cause, l’ampleur de l’invasion est telle à ce jour que l’éradication n’est plus envisageable, ce qui n’était pas le cas début juillet 2006 lorsque trois nids seulement étaient connus. Il reste aussi à suivre l’expansion de cette nouvelle espèce en Europe, dont l’installation pourrait être signalée en Espagne et le long du littoral méditerranéen dès l’année prochaine.

 

Lutte contre les frelons asiatiques

 

1. Piéger les reines fondatrices

 

Bien qu'il ne soit pas encore déclaré nuisible, nous pouvons agir individuellement contre le Frelon asiatique.

 

En effet, les nids construits dans l'année se vident de leurs habitants en hiver car 
l'ensemble des ouvrières et des mâles ne passent pas l'hiver et meurent. Seules les reines et les jeunes reines se camouflent dans les arbres creux, sous des tas de feuilles, 
dans des trous de murs, etc. pour en ressortir courant février et commencer à s'alimenter.

 

C'est le moment pour disposer des pièges dans nos jardins ou sur nos balcons pour attraper ces futures fondatrices de nids : une reine donnera naissance à 2 
000-3 000 individus.

 

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Pour l'agrandir, cliquer sur le cliché

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Pour l'agrandir, cliquer sur le cliché

 

Pour fabriquer ces pièges, il suffit de récupérer des bouteilles d'eau minérale en plastique, de découper le tiers supérieur et de le retourner dans la partie basse, puis 
verser à l'intérieur 10 centimètres d'un mélange de bière brune, de vin blanc (pour repousser les abeilles), et de sirop de cassis.

 

Il suffit de laisser en place ces pièges de la mi-février à la fin avril. Après cette date, il est trop tard : les futures reines auront commencé à se reproduire. Il faudra donc supprimer les pièges pour empêcher la capture d'autres insectes.

 

2. Destruction des frelons dans leurs nids

 

Pour attaquer et détruire les frelons dans leurs nids, les apiculteurs peuvent utiliser du dioxyde de soufre (SO2). D'un emploi aisé, notamment pour les nids situés en hauteur et d’un faible coût, le soufre a une action sélective sur les nids et n'a pas d'impact sur l'environnement.

 

Or, le dioxyde de soufre ne fait pas partie des substances actives biocides insecticides autorisées, faute de dépôt de dossier en vue de son évaluation dans le cadre de la directive 98/8/CE. De sorte que la bureaucratie européenne ne l’entend pas de cette oreille. Afin de démêler cette situation, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses[1]) a été saisie par les pouvoirs publics en juin 2013 et a remis son avis le 23 juillet. L’Anses préconise une autorisation temporaire et encadrée du dioxyde de soufre. Suite à cela, le Gouvernement a pris un arrêté qui a été publié au Journal officiel le 7 septembre autorisant l’utilisation du SO2 pour une période limitée de 120 jours, à savoir jusqu’au 5 janvier 2014.

 

Cette dérogation temporaire est accompagnée d’un encadrement strict et notamment réservée à des opérateurs ayant suivi une formation spécifique à la manipulation du produit. De plus les opérations de destruction des nids devront être accompagnées de mesures de gestion des risques telles que : bonnes pratiques de manipulation, protection des opérateurs, information préalable et mesures de protection des riverains…

 

Par la suite, la porte reste ouverte à une utilisation  plus définitive du SO2, et selon le Ministère de l’écologie : « il appartient aux professionnels de compléter l’évaluation de l’efficacité du produit et de ses risques pour la santé et l’environnement, afin d’obtenir une autorisation pérenne dans le cadre général de la réglementation biocide, au même titre que les autres substances. »

 

3. Utiliser des pièges avec phéromones attractives (Kaldy P., Le frelon asiatique croqué par une plante. Sciences et Avenir, n° 822 — août 2015, p. 58).

 

Une plante carnivore originaire d'Amérique du Nord du genre Sarracenia est capable de digérer le frelon asiatique. Attiré par le nectar et les phéromones de Sarracenia, le frelon asiatique reste piégé dans ses feuilles en forme d'urnes.

 

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Cliché © Sarracenia.com

 

L'idée est née au Jardin des Plantes de Nantes. Les urnes de sarracénies contenaient des frelons asiatiques à moitié décomposés par ses sucs digestifs. Serait-ce une arme de choix dans la lutte contre l'insecte envahisseur, débarqué en France il y a plus d'une décennie depuis la Chine ? Les sarracénies seraient-elles des auxiliaires pour les apiculteurs ? 

 

« Sachant qu'une plante compte une vingtaine de pièges d'une durée de vie variant de trois semaines à un mois, qui attrapent, en moyenne, trois frelons chacun, cela représente à peine 80 frelons capturés par spécimen... alors qu'un nid en compte 2 000 ! », tempère Romaric Perrocheau, le directeur du jardin. Par ailleurs, cette espèce fauche quantité d'autres insectes, dont des abeilles...

 

« Ainsi, la sarracénie ne peut pas être envisagée comme outil de lutte biologique efficace, mais les odeurs qu'elle émet sont intéressantes », souligne Eric Darrouzet, de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (Irbi, Tours). Le chercheur a identifié ces dernières années le panel phéromonal du frelon et teste aujourd'hui les molécules qui l'attirent. « Parmi les dizaines de substances attractives qu'elle libère, nous trouverons peut-être celle pour laquelle le frelon a une attirance particulière. Émise par la plante, l'une d'entre elles pourrait s'avérer efficace et utilisable dans un piège sélectif ». Ainsi, l'appât odorant est l'une des pistes suivies pour améliorer un dispositif qui pourrait être commercialisé dans deux ans.

 

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Un pied de Sarracenia peut piéger jusqu'à 50 frelons

 

Visionner également le reportage de France 3 Pays de Loire.

 

Par ailleurs, des chercheurs du CNRS et de l'Institut national de recherche agronomique (Inra) ont récemment montré que le frelon asiatique est très attiré par l'odeur du miel et du pollen, produits associés à son mets préféré, l'abeille. Il y a urgence, car Vespa velutina, sans prédateur ni parasite en Europe, a déjà gagné la majeure partie de la France et se retrouve au Portugal, en Belgique, en Allemagne. Il fait des ravages en Espagne et en Italie du Nord.

 

Un autre moyen de lutte ciblée consisterait à utiliser un insecte parasitoïde pondant ses œufs dans la reine des frelons, ce qui entraîne sa mort et par conséquent celle de sa colonie. Seul problème, elle s'attaquerait aussi probablement aux reines des guêpes et des bourdons. D'où l'intérêt de trouver un péché mignon du frelon pour le piéger.

 


[1] L’Anses a été créée le 1er juillet 2010 par la fusion de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset).

 

Une méthode originale de lutte contre le frelon asiatique : la volaille. Voir la vidéo.

Sources :

 

  • Haxaire J., 2006. Le frelon asiatique Vespa velutina, un nouveau prédateur de l'abeille ? La santé de l'abeille, 216.
  • Haxaire J., Bouguet J.-P. & Tamisier J.- Ph., 2006. Vespa velutina.
  • Lepeletier, 1836, une redoutable nouveauté pour la faune de France (Hymenoptera, Vespidae). Bulletin de la Société Entomologique de France, 111 (2) : 194.
  • Villemant C., Haraire J., Streito J.-C. (2006) La découverte du Frelon asiatique Vespa velutina, en France document CNRS-MNHN-INRA.
  • Villemant C., Muller F., Haubois S., Perrard A., Darrouzet E., Rome Q. 2011. - Bilan des travaux (MNHN et IRBI) sur l'invasion en France de Vespa velutina, le Frelon asiatique, prédateur d'abeilles. in : Barbançon, J-M. L'Hostis, M (Eds). Journée Scientiffique Apicole JSA, Arles 11 février 2011.
  • Plaquette du Conseil général de la Gironde.

 

20/07/2017

Le Climat du Jura

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23/05/2017

Ateliers de jardinage de Champ-Pittet

Ateliers de jardinage de Champ-Pittet

 

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 Ateliers pratiques, nature, santé et poésie du Centre Pro Natura de Champ-Pittet

 

Nous avons le plaisir de vous faire parvenir ci-joint la nouvelle offre « Ateliers pratiques, nature, santé et poésie » du Centre Pro Natura de Champ-Pittet.
 
Les ateliers permettront aux participants de produire leur lessive et produits d'entretien à base de composants naturels, de s'initier à l'art du pendule et de la baguette avec un géobiologue, de cuisiner des plantes sauvages comestibles, ou enfin  de participer à une balade poétique dans la magnifique nature sauvage de la Grande Cariçaie.
 
Nous vous invitons également à notre conférence photo exceptionnelle sur les orchidées ce jeudi 8 juin à 20h par Patrick Veya, spécialiste de ces fleurs. Présence de Gilbert Hayoz, auteur de la magnifique exposition actuellement visible au centre. Dédicace de leur livre "Chercheurs d'Orchidées" paru aux éditions Rossolis. Entrée libre.
 
Plus d’infos sur : www.pronatura-champ-pittet.ch.
Cordiaux messages !

Centre Pro Natura de Champ-Pittet
Chemin de la Cariçaie 1
1400 Cheseaux-Noréaz

024 423 35 70 : Réception

www.pronatura-champ-pittet.ch
www.pronatura.ch/devenir-membre

Tous nos différents événements sont détaillés sur notre site internet
http://www.pronatura-champ-pittet.ch/manifestations

 

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Alerte sanitaire: le moustique tigre prolifère

Le moustique tigre prolifère

en France métropolitaine

(dernière mise à jour 8 juin 2018)

 

La surveillance estivale du moustique tigre, capable de transmettre la dengue, le chikungunya et le zika, est activée dès le 1er mai en France métropolitaine, où il est déjà implanté dans 30 départements. Voici quelques conseils pour l'éviter.

 

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Quelques aspects du virus du chikungunya

 

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Le Moustique tigre (Aedes albopictus)

 

 Signalement : lent et zébré. Plus petit qu’une pièce de un centime, il se déplace lentement, est facile à écraser en vol et porte un costume noir à rayures blanches sur les pattes et l’abdomen. Originaire d’Asie, doté d’une grande faculté d’adaptation, il a déjà colonisé 60 pays et accélère cette année sa progression en France où il sévit de mai à novembre.

 

Méfaits : il peut transmettre la dengue et le chikungunya. C’est pourquoi, cette année encore, la Direction générale de la santé sensibilise citoyens, médecins, pharmaciens et laboratoires d’analyses. Même si en France les risques sont faibles de contracter ces maladies tropicales véhiculées par le moustique tigre, on ne peut ignorer un risque d’épidémie comme à La Réunion en 2006.

 

Les symptômes sont ceux de la grippe (fièvre, douleurs musculaires et articulaires) et disparaissent en une semaine avec le repos. Chez les femmes enceintes, prudence le dernier trimestre car le virus peut se transmettre à l’enfant.

 

Champ d’action: principalement le grand sud. La majorité des départements placés en vigilance rouge se situent dans le sud-est de la France: c’est là que le moustique tigre concentre son activité. 11 autres départements l’ayant déjà intercepté sont placés en vigilance orange, tandis que 41 autres considérés comme zones sensibles sont estampillés vigilance jaune. Pour tous ceux qui se trouvent dans ces zones: en cas de symptômes grippaux, consulter au moins son pharmacien.

 

Comment se propage le moustique-tigre ? Les moustiques-tigres voyagent en voiture, c'est prouvé. Une équipe franco-espagnole vient de démontrer que le moustique-tigre est bien présent dans l’habitacle des voitures. Une démonstration qui n’a pas été simple à faire.

 

Le moustique-tigre a été repéré pour la première fois en 2004 en France et en Espagne. Depuis, il est présent partout en Espagne et dans une grande moitié sud de la France. Une colonisation aussi rapide ne peut être le fait des performances de l'insecte : il ne se déplace que de 200 à 300 m autour de son lieu de naissance lors de ses 2 à 3 semaines d'existence. Il faut donc imaginer qu'il prend la voiture ! L'hypothèse est étayée par le fait que sa progression suit les autoroutes. Mais jusqu'ici rien n'était prouvé. C'est désormais fait grâce au travail de jeunes chercheurs espagnols épaulés par David Roiz de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) de Montpellier. Leurs résultats viennent de paraître dans Scientific reports.

 

"Nous avons obtenu l'aide de la police catalane pour intercepter des voitures aux péages  autoroutiers de la banlieue de Barcelone et également examiner les véhicules subissant des tests anti-pollution ", raconte David Roiz. Durant l'été 2017, 770 particuliers ont ainsi accepté d'être immobilisés quelque temps pour informer les chercheurs de leur point de départ et de leur destination, de l'usage ou non de la climatisation (qui inhibe l'activité du moustique), des arrêts effectués. Puis les chercheurs ont inspecté l'habitacle et passé l'aspirateur dans les moindres recoins pour traquer cet insecte de 5 mm de long tout en surveillant l'environnement : un moustique a ainsi été rejeté de l'échantillon car les chercheurs se sont aperçus à temps qu'il venait d'entrer dans la voiture.

 

5 voitures sur 1000 embarquent un passager clandestin

 

Ayant écarté au maximum les biais possibles, l'équipe a pu constater la présence de quatre moustiques-tigres sur 770 voitures inspectées. " Cela peut paraître peu, mais il y a 6,5 millions de voitures qui circulent dans l'agglomération barcelonaise tous les jours, précise David Roiz. Selon nos calculs, nous arrivons à une fréquence de 5 voitures sur 1000 convoyant un moustique-tigre." Grâce aux indications des conducteurs, les chercheurs ont pu déterminer que Barcelone est bien la plus grande source de diffusion inter-provinciale de l'insecte. "Je pense que nous aurions des résultats similaires pour les régions méditerranéennes françaises où se trouvent les plus grandes concentrations de cet insecte", poursuit David Roiz.

 

 

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Répartition du Moustique-tigre en Espagne

 

Les citoyens sont ainsi invités à signaler la présence du moustique-tigre sur un site Internet dédié.

 

Pour améliorer encore la surveillance, l'équipe franco-espagnole à l'origine de cette étude vient de lancer une application mobile qui va permettre de photographier les insectes suspects pour envoyer les clichés aux chercheurs. " Nous espérons ainsi affiner et vérifier les constats effectués par les citoyens, mais aussi améliorer la détection d'un autre moustique qui arrive dans nos contrées, Aedes aegypti ". Présent en Égypte, en Turquie et aux Canaries, ce nouvel envahisseur vient d'être signalé au Portugal. C'est un des principaux porteurs de la dengue.

 

Votre département est-il concerné ?

Consultez les cartes sur

www.sante.gouv.fr/moustiques-vecteurs-de-maladies et 

www.vigilance-moustiques.com

 

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Carte de la répartition du moustique tigre en France (2016)

 

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Carte de la répartition du moustique tigre en France

(mai 2017)

 

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 Ajout du 21 novembre 2017 : En été 2017, le chikungunya est-il vraiment présent en France ?

 

Oui. La transmission locale du chikungunya a encore été attestée l'été 2017 dans le Sud-Est de la France, avec un foyer dans la commune de Cannet-des-Maures dans le département du Var : 8 cas ont été recensés, 6 confirmés et 2 probables*.

 

Pour le premier cas confirmé, aujourd'hui guéri, les symptômes étaient apparus le 2 août et il n'avait pas voyagé dans les 15 jours précédents. Les jours suivants, 13 personnes de 3 à 77 ans — habitant toutes dans le même quartier de Cannet des Maures — avaient déclaré des symptômes analogues et avaient alors été considérées comme des « cas suspects » par l'Agence régionale de santé. Leurs lieux de résidence ainsi que leurs abords et les endroits qu'ils avaient fréquentés avaient immédiatement été démoustiqués.

 

Il s'agit du deuxième épisode de transmission de chikungunya « autochtone » — c'est-à-dire acquis sur le territoire par opposition aux cas importés (personnes de retour de voyage) — dans le département du Var et du troisième en métropole: un foyer de 2 cas autochtones de chikungunya s'était déclaré en 2010 à Fréjus et un foyer de 11 cas en 2014 à Montpellier.

 

En cause dans tous les cas : le moustique tigre Aedes albopictus, identifié pour la première fois en France métropolitaine en 2004 dans les Alpes-Maritimes, et actuellement installé dans 33 départements métropolitains. Dans ces départements, il existe un risque de transmission autochtone du virus lorsque des personnes infectées sont de retour de voyage dans des pays où le virus circule. Ce moustique peut également véhiculer le virus de la dengue.

 

 * Au 7 septembre 2017. Source : Institut de veille sanitaire.

 

Source : La lettre de l'Institut Pasteur, novembre 2017 n° 99, p. 9.

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Virus du chikungunya à la surface d'une cellule

Cliché © Institut Pasteur

 

Moustique Tigre en Bourgogne-Franche-Comté (mai 2017)

 

Vigilance rouge en Saône-et-Loire : surveillance dans les communes de Chalon-sur-Saône, Mâcon, Saint Rémy et Tournus.

Vigilance orange dans l’Yonne : surveillance dans les communes de Precy-sur-Vrin, Sceaux et Venoy.

Vigilance orange en Côte d’Or : surveillance dans les communes de Beaune, Dijon, Fontaine-les-Dijon et Merceuil.

Vigilance orange dans le Jura (2013).

Vigilance orange dans le Doubs : surveillance dans les communes de Besançon, Ecot, Exincourt, Marchaux et Sochaux.
Veille entomologique dans le Territoire de Belfort : surveillance dans la commune de Danjoutin.

Vigilance entomologique dans la Nièvre.

 

Ce qui attire le moustique tigre: l’eau croupie. Coupelles sous les pots de fleur, canalisations d’eau usée, brouette remplie d’eau, mare, cuve de récupération d’eau de pluie... toutes les réserves d’eau stagnante l'attirent. Il est conseillé donc de vider, surveiller ou bâcher ces sources. 

 

Comment se protéger: moustiquaire et répulsif adapté. La moustiquaire bordée autour du matelas et/ou aux fenêtres et imprégnée de répulsif a montré son efficacité contre le moustique tigre. De même que les répulsifs cutanés utilisant l’un de ces quatre actifs: IR3535, Icaridine, Citriodiol ou Deet (mais gare à ce dernier sur les femmes enceintes). Recommandé aussi: le port de vêtements longs, amples et clairs imprégnés de répulsif spécial tissus.

 

Sources : Parmi les innombrables sources possibles, nous vous recommandons de prendre connaissance des articles ci-dessous:

 

Sciences et Avenir mai 2017

Sciences et Avenir octobre 2017

Sciences et Avenir mars 2018

Sciences et Avenir juin 2018

 

29/03/2017

Communiqué de presse des groupes Environnement & Nature et Cfdt au CESE

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MERCREDI 29 MARS 2017

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DES GROUPES ENVIRONNEMENT ET NATURE ET CFDT AU CESE :

 

LE CESE APPELLE LA FRANCE ET L’EUROPE A S’ENGAGER SUR LA VOIE D’UNE BIOECONOMIE DURABLE

 

Le Conseil économique, social et environnemental vient d’adopter le projet d’avis « Vers une bioéconomie durable » co-porté par Jean-David Abel (membre du Groupe Environnement et Nature) et Marc Blanc (membre du groupe CFDT) au nom de la section de l’environnement. Le CESE appelle ainsi la France et l’Europe à s’engager sur la voie d’une bioéconomie durable.

 

La bioéconomie est aujourd’hui au carrefour des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Cette économie fondée sur l’utilisation de la biomasse est en plein essor. Elle est au centre d’une dimension économique et sociale nouvelle et, dans le même temps, issue d’un usage des ressources de la nature aussi ancien que l’humanité.

 

Toutefois, comme l’indique l’avis adopté par le CESE, la bioéconomie d’aujourd’hui doit être bien plus qu’une évolution de pratiques d’hier, ou un palliatif à l’abandon des ressources fossiles. Fondée sur les ressources naturelles, agricoles et forestières mais aussi les biodéchets, elle en prévoit des usages différents et d’une intensité nouvelle. Son développement donne des perspectives à de nouvelles filières. Toutefois, son avenir même dépend de sa durabilité, aussi bien économique, sociale qu’écologique : le dépassement des limites de la biosphère et de ses cycles de renouvellement amènerait à la disparition de la ressource dont elle se nourrit.

 

L’avis « Vers une économie durable » rappelle l’indispensable mise en cohérence des politiques publiques et des subventions, aussi bien au niveau français qu’au niveau européen. Il n'est, en effet, ni efficace ni rationnel de favoriser des opérations conduisant à la dégradation de milieux et d’écosystèmes, et dans le même temps, de mener d'autres politiques publiques visant à les préserver ou à les réparer.

 

Pour progresser vers une bioéconomie durable, le CESE a notamment adopté quatre préconisations essentielles :

 

— établir, en matière de production de bio-ressources, des critères de durabilité environnementale, économique et sociale, et leur appliquer les principes de l’économie circulaire,

— élaborer des scénarios prospectifs de développement de la bioéconomie tant pour harmoniser les objectifs nationaux et régionaux que pour dialoguer avec la commission européenne,

— adopter une approche territoriale pour l’usage optimal des ressources, du niveau européen (cité plusieurs fois dans le projet d’avis, à juste titre) au niveau régional (le plus opérationnel).

— engager des concertations avec les parties prenantes afin d’anticiper les évolutions induites par l’essor de la bioéconomie.

 

De plus, l’évaluation environnementale des projets locaux et des programmes territoriaux devra s’assurer de leur cohérence avec les schémas plus généraux relatifs à l’usage des territoires, dont le SRADDET.

 

Les organisations membres du groupe Environnement et Nature au CESEet la CFDT saluent l’adoption de cet avis qui pose le cadre d’une bioéconomie durable. Il s’inscrit ainsi dans une démarche plus globale : sortir des « projections d’experts » dont les orientations  économiques sont parfois déconnectées d'une évaluation sociale et environnementale de leurs impacts. Il s’agit, au contraire, d’adopter une vision éco-systémique sans laquelle l’avenir de notre société serait menacé. Nos organisations appellent les acteurs politiques et économiques à porter un regard plus exigeant sur leurs propres démarches de transformations et sur les effets prévisibles en matière d’utilisation des ressources issues de la nature.

 

Nous appelons, en écho à l’adoption de cet avis par le CESE, la France et l’Union européenne à mettre en place un Plan d’action en cohérence avec les objectifs d’une bioéconomie durable.

 

Frelon asiatique : le piégeage tue trop de pollinisateurs

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COMMUNIQUE DE PRESSE

MARDI 28 MARS 2016

FRELON ASIATIQUE : LE PIÉGEAGE TUE TROP DE  POLLINISATEURS !

 

L’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) et France Nature Environnement (FNE) mettent en garde notamment sur les pratiques de piégeage « précoces » du Frelon asiatique, sans réelle efficacité et néfastes pour d’autres insectes, dont de nombreux pollinisateurs.

 

Pourquoi certains pratiquent le piégeage précoce ?

 

Le Frelon asiatique (Vespa velutina), espèce exotiques découverte en France en 2005, est bien implanté et il est désormais admis que son éradication est impossible. Une colonie peut commettre des dégâts sur certains ruchers en chassant les Abeilles domestiques afin de nourrir ses larves.  Le préjudice peut être important pour les apiculteurs des zones concernées, qui tentent de réagir en proposant un piégeage massif des reines fondatrices dès février à l’aide de dispositifs attractifs parfois « faits maison », constitués de bouteilles-pièges appâtées de mélanges sucrés et alcoolisés. 

 

Pourquoi ce piégeage est néfaste ?

 

Il a été prouvé dès 2009 par des entomologistes de la Linnéenne de Bordeaux, que ces pièges ne sont pas sélectifs, et des versions plus sélectives sont souvent proposées à la fabrication, sans études sérieuses de leur efficacité : ils capturent et tuent de très nombreux insectes non ciblés. 

 

De plus, d’après une équipe de l’INRA de Bordeaux (2012) et du Muséum national d’Histoire naturelle (2013), ils n’auraient aucun impact réel sur les populations de Frelon asiatique qui restent équivalentes dans les zones piégées par rapport à des zones sans pièges.

 

L’efficacité du piégeage précoce est encore en phase de test

 

Une étude, se limitant à 3 départements, est en cours avec des contributeurs bénévoles, encadrés par le MNHN et l’ITSAP - Institut de l'abeille, afin d’évaluer l’efficacité réelle du piégeage de printemps contre Vespa velutina, mais en aucun cas il ne s’agit en aucun d’un appel à piégeage généralisé.

 

L’Opie et FNE appellent donc à un arrêt de ces pratiques de piégeage, inefficaces et très impactantes  pour les autres insectes et le fonctionnement des écosystèmes !

 

L’Opie et FNE conseillent, conformément aux recommandations du Muséum national d’Histoire naturelle et du Ministère de l’Agriculture :

 

de s’abstenir de tout piégeage préventif qui massacre un grand nombre d’insectes non cibles sans affecter les populations de Frelon asiatique ;

 

de ne pas pratiquer de piégeage printanier (très faible impact sur le nombre de colonies en été) ;

 

de piéger, de fin juin à mi-novembre, uniquement à proximité des ruchers attaqués pour faire diminuer la pression de prédation, en utilisant comme appât le jus de cirier (plus « sélectif » que la bière).

 

de participer à des campagnes locales organisées de détection des nids.

 

Pour plus d’informations, consultez le site du MNHN :

http://frelonasiatique.mnhn.fr/

et

http://frelonasiatique.mnhn.fr/piegeage-de-printemps/

ainsi que les articles parus dans la revue de l’Opie "Insectes"  http://www.insectes.org/le/frelon-asiatique.html

 

01/03/2017

Centre Pro Natura de Champ-Pittet — saison 2017

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13/01/2017

Destruction de la loi littoral par le sénat

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01/12/2016

Destruction d'espèces protégées en Haute-Saône

Destruction d'espèces protégées en Haute-Saône :

extraits des reportages de France 3 Franche-Comté

La Fédération de chasse 70 dans le viseur

(dernière mise à jour du 04/12/2016)

 

Communiqué de presse de

France Nature Environnement

 

(Pour zoomer, cliquer sur le document)

chasse,braconnage,braconnage d'espèces protégées

Mise à jour du 01/12/2016 à 12 h

 

De la prison ferme pour les ex-dirigeants de la Fédération de chasse de Haute-Saône

 

Le verdict est tombé ce matin dans l'affaire du massacre organisé de centaines d'animaux protégés à Noroy-le-Bourg, sur un terrain géré par la Fédération de chasse de Haute-Saône. L'ex-président et l'ex-directeur écopent d'un an de prison ferme.

 

  • Par Émilie Dinjar publié le

Cliché © France 3 Franche-Comté

 
Le procès avait eu lieu en octobre au tribunal correctionnel de Vesoul. La décision avait été mise en délibéré à ce premier décembre.
 

Les sept prévenus soupçonnés de destruction d'espèces protégées sur un terrain géré par la Fédération de chasse de Haute-Saône ont tous été condamnés, pour avoir ordonné ou opéré la destruction de plusieurs centaines de martres, chats sauvages et rapaces à Noroy-le-Bourg, entre 2010 et 2013.
 

L'Ex-président, l'ex-directeur et l'ex-responsable des services techniques de la Fédération haut-saônoise de chasse écopent d'un an de prison ferme et de 5000 euros d'amende pour les deux premiers.
 

Les trois apprentis chargés d'exécuter les animaux, dont celui qui avait dénoncé les faits, ainsi qu'un employé sont condamnés à 4 à 12 mois de prison avec sursis.


Reportage de Franck Ménestret et Cédric Lepoittevin dans l'édition régionale.

 

Mise à jour du 07/10/2016 à 12h00 :

   
Deuxième jour d'audience au procès

de la fédération de chasse de Haute-Saône

 

  • Par Sophie Courageot
  • Publié le , mis à jour le

 

Les débats se sont poursuivis ce matin devant le tribunal correctionnel à Vesoul. Près de 200 animaux, des espèces protégées ont été tuées dans une réserve de chasse. Les uns reconnaissent les faits, les autres disent qu'ils ne savaient rien.


Trois anciens cadres, un technicien et trois apprentis de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône sont suspectés d'avoir participé à l'exécution de plus d'une centaine d'animaux protégés. Les sept prévenus, qui comparaissent libres encourent un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.


Les anciens présidents, directeur et responsable technique de la fédération sont poursuivis pour avoir ordonné la mise à mort d'animaux sauvages protégés, ce qu'ils réfutent.

 

Ce matin, les techniciens de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) ont répondu aux questions des avocats. Les prévenus qui le souhaitaient ont pu prendre la parole. L'ancien technicien de la fédération de chasse a expliqué qu'il avait alerté sur les faits les autorités de la fédération de chasse dès 2011.


Ce matin, les parties civiles sont venues à la barre au nom de la défense des animaux. Les réquisitions ne devraient pas intervenir avant cet après-midi. Le jugement du tribunal correctionnel sera ensuite mis en délibéré.

 

Mise à jour du 06/10/2016 à 12h04 :

 

Haute-Saône : jugés pour avoir exécuté des animaux protégés

 

© Archives France 3 Franche-Comté Les 7 personnes sont poursuivies pour destruction d'espèces protégées

 

par Sophie Courageot avec AFP  Publié le 06/10/2016 à 11:57, mis à jour le 06/10/2016 à 12:04

 

Trois anciens cadres, un technicien et trois apprentis de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône sont suspectés d'avoir participé à l'exécution de plus d'une centaine d'animaux protégés. Leur procès s'est ouvert ce matin devant le tribunal correctionnel de Vesoul.

 

http://france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte/haut...

 

Les sept prévenus, qui comparaissent libres jusqu'à vendredi, encourent un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende. Les anciens président, directeur et responsable technique de la fédération sont poursuivis pour avoir ordonné la mise à mort d'animaux sauvages protégés, ce qu'ils réfutent.

 

La destruction des espèces, dont des rapaces et des chats forestiers, était effectuée par un technicien et trois apprentis, âgés de 22 à 25 ans, qui ont reconnu les faits.

 

Une centaine d'animaux protégés auraient été tués.

 

D'après l'un des apprentis, qui a dénoncé ces agissements en juillet 2013 "pour que ça s'arrête", la destruction des animaux était "organisée" et "rémunérée" par la fédération de chasseurs. Plus d'une centaine d'animaux appartenant à des espèces protégées ont été tués entre octobre 2010 et juillet 2013 sur le site d'une réserve cynégétique gérée par la Fédération départementale des chasseurs de Haute-Saône, selon l'enquête de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

 

"On avait ordre de prendre les queues pour prouver qu'on avait bien tué les animaux" a déclaré le jeune homme jeudi devant le juge, détaillant comment il devait tenir le registre des bêtes éliminées. Chacun des trois apprentis a reçu 384 euros pour cette "prime de queue".

 

Tout cela pour une réserve de chasse

 

La réserve de 56 hectares, située à Noroy-le-Bourg (Haute-Saône), visait à favoriser la prolifération du petit gibier comme les lapins et les faisans. La fédération était autorisée à tuer les prédateurs dits nuisibles, tels que les renards, mais pas les espèces protégées. Chats sauvages, autours des palombes, buses variables, éperviers ou encore chouettes d'Europe ont ainsi été capturés et supprimés avec un fusil ou du poison. Ils étaient ensuite incendiés ou enterrés. Certains animaux étaient aussi volontairement blessés et mouraient dans la nature. "Les ordres venaient du responsable technique et du directeur", a affirmé l'apprenti à la barre.

 

Une quinzaine d'associations de protection de la nature, dont la Fondation Brigitte Bardot et France Nature Environnement, ainsi que la Fédération de chasse de Haute-Saône, se sont portées partie civile.

 

Mise à jour du 05/10/2016 :

 

 © France 3 Franche-Comté - Sylvain Velluet Haute-Saône : la fédération de chasse a détruit des centaines d'animaux protégés

 

Ce soir, ne manquez pas sur France 3 Franche-Comté le reportage de Catherine .Eme-Ziri et de M. Blanc sur des images d'archives de 2013 Avec en interview : le 7/10/13 Pierre Athanaze, président de l'association de protection des animaux sauvage.

 

Vesoul : la fédération de chasse aurait tué des animaux protégés

 

Demain jeudi 6 octobre, un procès hors norme commence devant le tribunal correctionnel de Vesoul : celui des membres de la fédération de chasse de Haute-Saône, accusés d'avoir détruit des espèces protégées.

 

Des cadavres et des queues d'animaux protégés comme des chats sauvages, des martres, des rapaces comme des buses sont découverts à l'été 2013, mettant ainsi au jour un vaste carnage peut-être organisé par des membres de la fédération de chasse de Haute-Saône.


Au départ, certains chasseurs souhaitent réintroduire des lapins de garenne et des faisans dans un secteur de 56 hectares, propriété de la fédération, à Noroy-le-Bourg. Ils auraient éliminé les prédateurs comme les chats sauvages ou les rapaces, autours des palombes ou éperviers. Dans ce but, des apprentis et un technicien auraient touché des primes quand ils détruisaient ces espèces "menaçantes" pour les lapins et les faisans. Fusil, muni d'un silencieux, pièges, poison ont été utilisés.


Voilà l'accusation dont doivent répondre 7 personnes, toutes membres de la fédération de chasse à l'époque, dont le président lui-même, Robert Putz, et l'ancien directeur.

Une douzaine d'associations se sont portées partie civile dans ce procès, dont la SPA, la Société Protectrice des animaux, et la Fondation Brigitte Bardot.

 

Le procès, prévu sur deux jours, doit déterminer les responsabilités de chacun. Une histoire compliquée, dans laquelle le rôle de chacun doit être déterminé. Cette affaire avait fait beaucoup de bruit, dans le milieu de la chasse, en Haute-Saône et bien au-delà de notre région.

 

Mise à jour du 28/04/2016 :

 

Robert Putz, l'ancien président de la Fédération de chasse de Haute-Saône sera jugé le 6 octobre 2016.

 

Une personne, qui souhaite rester anonyme, me transmet ce message et m'encourage à le porter à la connaissance du plus grand nombre. Cela concerne la destruction organisée d'espèces protégées sur un site géré par la FDC de Haute-Saône.



L'affaire vient d'arriver sur le bureau du Procureur. Si vous avez des journalistes dans vos connaissances, n'hésitez pas à les informer. Ils pourraient être intéressés de faire une enquête en demandant quelques précisions au Procureur. L'association des Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie a été informée, mais vous pouvez à nouveau les solliciter si vous connaissez personnellement certains d'entre eux.



Je joins également un article de l'Est républicain paru le 11 août 2013, juste après l'intervention des gardes de l'ONCFS. (Pour zoomer, cliquer sur l'article).



La LPO, l'ASPAS et la CPE sont également informées du dossier.

 

Les grands connaisseurs de la nature que sont les fusillots seraient-ils démasqués ?

 

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Destruction d’espèces protégées en bande organisée


Au cœur de la Haute-Saône à une dizaine de kilomètres de la préfecture, sur la petite commune de Noroy le Bourg, se déroulait depuis plusieurs années l’inimaginable.


Des actes illégaux étaient effectués par du personnel de la fédération des chasseurs de Haute-Saône dans le cadre de la gestion d’un terrain de plusieurs dizaines d’hectares situé en partie sur une zone Natura 2000. Ceci dans l’objectif d’établir la vitrine cynégétique et pédagogique du département avec l’implantation très onéreuse de lapins de garenne et de faisans. Ces espèces n’ont d’ailleurs aucune légitimité au sein du cortège de la faune autochtone.


Selon les témoignages, la structure départementale aurait organisé, pendant plusieurs années, la destruction des prédateurs présents sur ce secteur. Les témoins parlent de 252 animaux de la faune sauvage qui ont été tués dont 80% d’espèces protégées au titre 411-1 du code de l’environnement. La liste est longue : martres, chats forestiers, hérissons d’Europe, buses variables, éperviers d’Europe, autours des palombes…


Toujours d’après les témoins, pour parvenir à ce triste palmarès, une ceinture de pièges était disposée autour du noyau d’implantation des faisans et lapins. Tous les animaux capturés, protégés ou non, étaient tués. Une autre pratique prohibée et très dangereuse aurait aussi été utilisée. Elle consistait à employer des poisons interdits et très puissants. (Poison de type Curater dont le principe actif est le carbofuran, substance interdite au sein de l’Union européenne depuis 2007).


Il est aussi rapporté que, les commanditaires rémunéraient les actes contre des preuves matérielles. Ce sont donc d’après les témoignages des paquets de queues de chats forestiers ou autres rapaces qui arrivaient dans les mains des donneurs d’ordres pour être échangés contre des euros…

Cependant, par une journée du mois d’août 2013, des preuves accablantes sont trouvées par des agents de l’ONCFS lors de leur perquisition au sein du siège de la fédération des chasseurs de la Haute-Saône et du site de Noroy.


Pour finir, les témoins, qui ne veulent pas en dire plus pour l’instant, affirment que nous ne sommes pas au bout de nos surprises… Les parties civiles nous en apprendront davantage lorsqu’elles auront accès au dossier. À moins que le Procureur général maintenant en possession du dossier depuis le 20 septembre, décide de s’exprimer sur ce sujet. Mais suite à cet événement, on ne peut empêcher certaines questions d’émerger :

 

  •  Que faut-il penser du bien-fondé d'un agrément au titre de la protection de la nature à une association aussi peu respectueuse des lois concernant les espèces protégées. Notamment lorsque celle-ci a la possibilité d'intervenir dans les écoles, collèges et lycées de nos enfants pour parler de la biodiversité et de la protection de la nature ?

 

  •  La gestion de la faune sauvage dont se prétexte la FDC 70 est-elle légitime ?

 

  •  La formation des jeunes chasseurs et piégeurs par la FDC 70, permet-elle d’obtenir des titulaires responsables ?

 

  •  L’aptitude de la FDC 70 à accueillir et à former des jeunes étudiants stagiaires (de BTS gestion et protection de la nature ou autres) est-elle encore fondée ?

 

  •  Que pense le Préfet de cette affaire ?

 

  •  Que pense le Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale (DASEN) de ces intervenants en milieu scolaire ?

 

  •  Que pensent les services de Police sur la provenance des poisons et la mise en danger d’autrui lors de leur manipulation ?

 

  •  Que penser de la gestion comptable de la FDC 70 ?

 

  •  Cette affaire a-t-elle une relation avec la forte augmentation de la cotisation des chasseurs du département auprès de leur fédération ?

 

  •  Que se passait-il sur les autres sites gérés par la FDC 70 ?

 

  •  Que pense la FNC ?

 

  •  Que pensent messieurs Jean-Pierre POLY, directeur général de l’ONCFS et Henri SABAROT, président du conseil d’administration de cette enquête ?

 

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Chat forestier – Noroy le Bourg (70) – Site de Champfleury

 

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Chat forestier – Noroy le Bourg (70) – Site de Champfleury

 

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Autour des Palombes – Noroy le Bourg (70) – Site de Champfleury

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Martre – Noroy le Bourg (70) – Site de Champfleury

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Martre – Noroy le Bourg (70) – Site de Champfleury

 

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Substance suspecte dans un bocal. – Noroy le Bourg (70) – Site de Champfleury

- Chalet – Image extraite d’une vidéo.

 

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Queues de chats forestiers et autres. – Noroy le Bourg (70) – Site de
Champfleury - Chalet – Image extraite d’une vidéo.

 

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Queues de rapaces. – Noidans les Vesoul (70) – FDC70 –
Image présente aussi sur une vidéo.

 

L'information a été reprise et suivie par France 3 Besançon. Voir ICI puis le 7 octobre 2013 ICI.

Voir également la réaction de la Commission de protection des eaux de Franche-Comté qui porte plainte contre X et se constitue partie civile pour l’ensemble des infractions qui seront relevées en lien avec cette affaire.

 

Comme le signale Le Canard Enchaîné du 20 novembre 2013, la fédération départementale de chasse de la Haute-Saône recherche des boucs émissaires.

 

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Le point sur l'affaire (Est Républicain du 07/12/2013)

 

Chasse ­­­­– Après la mise en examen des cadres de la fédération de Haute-Saône : la fédération nationale « consternée »

 

Vesoul La Fédération nationale des chasseurs a fait part vendredi, dans un communiqué, de sa consternation après la mise en examen de quatre cadres de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône pour « destruction d'espèces protégées en bande organisée » sur réquisition du parquet de Vesoul.

 

« Avant même que les faits ne soient jugés, cette affaire porte un préjudice considérable à l'image du monde fédéral et de la chasse en général », estime la Fédération nationale des chasseurs (FNC), laquelle avait dès cet automne indiqué que « si des éléments à charge étaient avérés par l'enquête en cours, elle se porterait partie civile aux côtés de la Fondation pour la protection des habitats et de la faune sauvage. C'est aujourd'hui le cas ».

 

Le président, le directeur, le directeur technique et le secrétaire de la Fédération des chasseurs de Haute-Saône ont été mis en examen jeudi et placés sous contrôle judiciaire.

 

Ils réfutent les faits qui leur sont reprochés ou les reconnaissent a minima.

 

Sollicités hier, ni le président, ni le directeur n'ont apporté de commentaire « Il n'y a rien de pire que la politique de l'autruche », a pour sa part indiqué le porte-parole de la FNC.

 

Le président de la FNC, Bernard Baudin, a demandé au président de la fédération de Haute-Saône, Robert Putz, de « ne plus siéger au conseil d'administration de la Fédération nationale pendant toute la durée de la procédure judiciaire », ajoute le communiqué.

 

Les quatre cadres sont soupçonnés d'avoir fait abattre plus d'une centaine de chats sauvages et de rapaces protégés entre 2010 et 2013, sur le site de la réserve cynégétique de Noroy-le-Bourg (Haute-Saône).

 

Cette réserve gérée par la Fédération des chasseurs de Haute-Saône est notamment destinée à développer du gibier de chasse tels que des faisans et des lapins de garenne.

 

Les faits ont été dénoncés par des stagiaires, à qui les prévenus avaient demandé « d'exterminer toutes les espèces nuisibles » au gibier de chasse, dont des animaux protégés.

 

Voir également l'émission de France 3 Franche-Comté.

 

Le point sur l'affaire (Est Républicain du 04/05/2014)

 

Samedi 3 mai 2014, c'était l'Assemblée générale de la fédération de chasse de Haute-Saône. Un événement salué par l'Est Républicain du dimanche 4 mai.

 

NATURE - Assemblée générale hier avec un président par intérim, son prédécesseur étant mis en examen

 

Destruction d'espèces en Haute-Saône : la fédération de chasse fait l'autruche

 

Vesoul. Circulez, y'a rien à voir. Durant les deux heures trente qu'a duré l'assemblée générale de la fédération de chasse de Haute-Saône, pas un mot n'a été prononcé au sujet de la mise en examen de quatre cadres de la fédération et trois stagiaires, pour « destruction d'espèces protégées en bande organisée ». Plus d'une centaine de chats sauvages et rapaces protégés auraient été abattus dans la réserve de Noroy-le-Bourg.

 

Un silence d'autant plus assourdissant que l'affaire a entraîné d'importants remous au sein de la fédération (L'Est Républicain des 11 août, 6 et 7 décembre 2013, 16 janvier 2014). Mis en examen, l'ancien président a été contraint de quitter son poste. Le 18 décembre, Michel Dormoy a pris sa succession (par intérim), épaulé depuis mars par un nouveau directeur adjoint, Paul Langlois, auparavant ancien directeur de la fédération régionale. Et ce, alors que le directeur, également mis en examen, est aujourd'hui en arrêt maladie.

 

Tout juste évoque-t-on « une année difficile », « délicate » ou bien « mouvementée », saluant au passage l'intégrité des chasseurs « qui connaissent le terrain et le respectent ». De quoi faire grincer quelques dents, notamment celles de la dizaine de manifestants qui tractent à rentrée de la salle Parisot. « La réserve de Noroy-le-Bourg est une vitrine. C'est un vrai pied de nez qui a été fait par la fédération ! », explose Isabelle Vauthier, qui s'étonne que les comptes de la fédération aient intégré des primes pour les stagiaires chargés de tuer les bêtes. De 100 à 150 euros pour trente queues d'animaux protégés. « Aujourd'hui, ils vont voter le budget. Nous sommes là symboliquement », explique-t-elle.

 

« Ici, on ne dit rien »

 

Le sujet a fini par arriver sur le tapis en toute fin de séance grâce à l'intervention d'un chasseur, surpris par ce black-out. « Tout le monde y pense. Tout le monde en parle. Mais, ici, on ne dit rien », s'est-il étonné, avant d'émettre quelques inquiétudes sur l'avenir de la fédération dans le cas d'une éventuelle condamnation. Qui paiera ? Telle est la question.

 

« La fédération s'est portée partie civile dans cette affaire. Si des personnes sont condamnées, elles le seront à titre personnel, pas au titre de la fédération » s'est avancé Michel Dormoy.  Olivier Goguey commissaire aux comptes, s'est montré quant à lui plus prudent. « Personne ne peut présager quoi que ce soit, sinon, ce ne sont que des fantasmes. Une enquête est en cours. Tout sera clairement bâti pour la prochaine assemblée générale. » E.T.

 

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Des manifestants ont tracté au début et à la fin de l'assemblée.

 

25/10/2016

Rapport Planète vivante du WWF

Rapport Planète vivante du WWF

 

Un constat alarmant...


 
Les populations de vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - ont chuté de 58% entre 1970 et 2012.


Or, si nous ne faisons rien pour inverser la tendance, ce déclin pourrait continuer à s’aggraver jusqu’à atteindre 67% d’ici 2020.



C’est sur ce nouveau constat alarmant que s’ouvre l’édition 2016 du Rapport Planète Vivante — analyse scientifique réalisée tous les deux ans par le WWF concernant la santé de notre planète et l'impact de l'activité humaine sur cette dernière.
Vous la retrouverez ICI.
 

09/10/2016

Pierre-Adrien Paris et le Lycée de Graviers Blancs

Pierre-Adrien-Pâris_logo.jpgPierre-Adrien Paris et le Lycée des Graviers Blancs

 

Longtemps, le lycée du bâtiment de Besançon a été logé rue Sarrail et s'intitulait "Lycée Sarrail". Les locaux devenant exigus et mal adaptés à leurs fonctions, un nouvel établissement flambant neuf fut construit dans le quartier des Graviers Blancs. C'est ainsi que depuis son inauguration en septembre 1976, il a été connu sous le nom de Lycée des Graviers Blancs. En avril 2006, à l'occasion de son trentième anniversaire, l'établissement a décidé de changer de nom. L'ensemble des dessinateurs a choisi d'honorer un éminent architecte du XVIIIe siècle : Pierre-Adrien Pâris. Cette modification de l'intitulé de l'établissement demande quelques explications. Nous allons laisser la parole au Proviseur, Maurice Fraquet alors en fonction à cette date, en empruntant de larges extraits de son allocution prononcée lors du baptême du Lycée Pierre-Adrien Pâris.

 

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Pour justifier cette nouvelle dénomination, Maurice Fraquet invoqua trois raisons principales :

 

— la première, sa naissance et sa mort à Besançon même ;

 

— la deuxième, sa passion de la transmission du savoir. Voilà ce qu'il écrivait à un éditeur qui voulait publier ses écrits : « Mon but unique ayant été l'utilité générale, loin de traiter cet ouvrage de manière dispensieuse. J'aurais voulu que son prix le mit à la portée de toutes les personnes qui désiroient se le procurer.» ;

 

— la troisième, serait peut-être de rattraper le retard qu'a pris sa ville natale à le reconnaître, une ville à qui il a légué toute une vie de travail au travers de ses livres, dessins, tableaux et objets et qui a fait tellement peu de cas de lui. On peut penser qu'un autre architecte, le concepteur des Salines royales d'Arc-et-Senans, Claude-Nicolas Ledoux, son concurrent sur le projet de l'Hôtel de Ville de Neuchâtel, n'a pas cessé de lui faire de l'ombre, une inimitié que Pierre-Adrien Pâris de son vivant déplorait déjà : « […] mais je sais aussi que cet artiste, qui avoit attaché moins d'importance que moi à la commodité, ou qui ignoroit l'usage auquel ce lieu devoit servir dans le tems de foire, avoit beaucoup plus multiplié ses points d'appuis que moi […]».

 

Afin d'étayer cette proposition, le Proviseur proposa de parcourir les grandes étapes de la vie bien remplie de cet architecte méconnu, de faire le point sur le patrimoine qu'il nous a légué, afin d'envisager la dynamique que pourrait entraîner ce changement de nom aussi bien pour le lycée, que pour le juste hommage à Pierre-Adrien Pâris.

 

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Pierre-Adrien Pâris : sa vie

 

Pierre-Adrien Pâris est né le 25 octobre 1745, rue Battant, à Besançon. Il était l'aîné des cinq enfants d'un géomètre et architecte topographe.

 

Alors qu'il est âgé de 5 ans, son père architecte-topographe entre au service Prince-Évêque de Bâle à Porrentruy comme architecte des Ponts-et-Chaussées et directeur des Bâtiments de Bâle, ville où il construira un certain nombre de bâtiments jusqu'à ce qu'il doive s'enfuir à la Révolution. La famille s'installe donc en Suisse et Pierre-Adrien commence par s'intéresser à... la botanique. Mais comme son père, il deviendra un architecte de grand talent et sera dessinateur de Louis XVI, partageant sa vie entre Paris et l'Italie.

 

Au cours de sa carrière, il va également travailler pour la ville de Neuchâtel dont il dessine les plans de l'Hôtel de Ville en 1783-1784. Il étudie d'autres projets pour la Confédération, dont un monument à la gloire de Guillaume Tell, construit sur une île du lac des Quatre-Cantons et conçoit un palais pour le prince-évêque de Bâle. La mort du commanditaire mettra un terme à la construction. Ce sont ces travaux, les plans, les correspondances s'y rapportant qui font l'objet de l'exposition de la Bibliothèque. Elle permet de découvrir ce personnage dont le legs fit du musée de Besançon l'un des plus riches de France. La Bibliothèque d'Étude et de Conservation de Besançon possède dans ses réserves une cinquantaine de dessins de Pierre-Adrien Pâris concernant l'Hôtel de Ville de Neuchâtel et des lettres s'y rapportant. En décembre 2005, elle a organisé une exposition intitulée Pierre-Adrien Pâris et la Suisse autour des ces documents exhumés.

 

En France, Pierre-Adrien Pâris a créé des décors pour les fêtes et les pièces de la cour, construit ou amélioré des châteaux, des hôtels particuliers, des bâtiments publics. On lui doit par exemple la construction de la salle des États-Généraux de Versailles.

 

C'est donc son père qui assure sa première formation, et lui enseigne plus particulièrement les bases du dessin. Il a déjà une seconde passion, la botanique, aussi bien pour herboriser que pour le plaisir de dessiner des plantes.

 

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À 15 ans, il est envoyé à Paris, il va travailler dans une agence d'architecture et y suivre des cours, en particulier de Jacques-François Blondel. C'est un étudiant assez doué, mais qui n'obtiendra jamais de premier prix lors de différents concours.

 

Il réussit malgré tout à se faire envoyer à Rome, à l'Académie de France, avec une bourse pour parfaire ses études (un parcours obligé pour l'époque), et il y restera de 1771 à 1774. Il fera de nombreux relevés et dessins de bâtiments antiques, en voyageant dans toute l'Italie. Il est parti avec le fils, âgé de 12 ans, de l'architecte chez qui il travaillait à Paris, à charge pour lui de le former. Il donnera également des cours d'architecture au fils de Piranèse. Il commence à collectionner des antiquités et des œuvres d'art. C'est à cette période qu'il va rencontrer Fragonard, dont les œuvres le passionneront jusqu'à la fin de sa vie.

 

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Il revient à Paris pour faire carrière de 1775 à 1792. Très vite, il obtient des postes importants. En 1777, il est membre de l'Académie Royale d'Architecture, l'année suivante il est nommé dessinateur de la chambre et du cabinet du roi au département des Menus-Plaisirs. En 1785, il devient à la suite de Gabriel, l'architecte des Menus-Plaisirs pour terminer comme architecte de l'Assemblée Nationale en 1790. Il a une intense activité professionnelle à la fois privée et institutionnelle, qui va de la décoration intérieure aux décors de théâtres et d'opéras, de construction d'hôtels particuliers à un projet de reconstruction de Versailles, d'aménagement de jardins au projet de terminer les tours de la cathédrale d'Orléans en passant par un moulin gothique pour une « folie ».

 

Fin 1792, durant la Terreur, il se retire dans son domaine de Vauclusotte dans le Doubs avant de séjourner en Normandie.

 

En 1806, en Italie, il se consacre à des travaux d'archéologie et dès 1810, il dirige les fouilles du Colisée.

 

Une dizaine d'années plus tard, il revient à Besançon logeant rue Charles-Nodier.

 

Ami de Jean-Honoré Nicolas Fragonard, ce peintre de la frivolité, auteur du fameux le verrou et d'Hubert Robert, artiste de premier plan au talent visionnaire, il possède une collection de 2000 magnifiques dessins du XVIIIe siècle, des tableaux, antiquités et œuvres d'art, monnaies, médailles, 1500 dessins d'architecture de lui-même, ainsi qu'une bibliothèque constituée de livres et manuscrits remarquables.

 

Bien que le Cabinet royal lui réclamât ces trésors, Pierre-Adrien Pâris préféra léguer son « cabinet de travail » à sa ville natale, Besançon, à laquelle il était resté très attaché. C'est d'ailleurs là qu'il s'éteint le 2 août 1819, à l'âge de 73 ans. Il est enterré au cimetière de Saint-Ferjeux.

 

En fait entre ces deux dates, architecte reconnu, il se fera très rare dans la région, malgré une tentative d'installation à 47 ans à l'automne 1792 dans une propriété qu'il a achetée « le domaine de Vauclusotte », les remous de l'histoire l'ayant poussé à chercher refuge dans sa province d'origine. Même si cette expérience sera de courte durée, il y mettra autant de passion que pour ses activités antérieures. De sorte qu'il repartira et revendra vite sa propriété. Il montre peu de passion pour Besançon et lui préfère Dijon mais surtout Genève. Son retour dans sa ville natale avant de mourir s'explique surtout par la présence de parents et d'amis.

 

Finalement, pour de multiples raisons dont celle d'éviter son arrestation (c'est l'époque de la Terreur), il part s'installer chez des amis en Normandie, où il va d'un côté poursuivre son activité d'architecte privé, et de l'autre revenir à sa première passion, en traduisant de l'anglais des ouvrages d'agriculture de l'école physiocratique et s'occuper de botanique. Il s'aménage un pigeonnier et se passionne pour la greffe et la taille des arbres fruitiers. Il commence également à organiser les archives des projets auxquels il a participé tout au long de sa carrière parisienne. Il conserve un fort attachement à l'ancien régime, et ne digérera pas la mort du roi, ce qui l'entraînera à refuser sa nomination à l'Institut malgré l'appui de ses amis (notamment l'architecte Boullée).

 

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Il décide de retourner en Italie, en 1806, et il y restera 10 ans. Il va essentiellement y exercer ses talents d'architecte-archéologue, participer aux fouilles du Colisée à Rome et jouer un rôle important dans plusieurs institutions romaines liées aux « antiquités », en plus d'assurer quelques services pour la France (transport aux Louvres d'objets antiques de la Villa Borghèse, ....). Il vient enfin terminer sa vie à Besançon, et lègue toutes ses collections d'objets et de dessins, ses carnets et ses ouvrages, ainsi que tous ses livres à la bibliothèque de Besançon. Il termine sa vie en traduisant de l'italien un livre de Luigi Cornaro « De la sobriété », sans aucun doute le manuel de son propre savoir vivre.

 

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Pierre-Adrien Pâris : son œuvre

 

Il a dessiné 85 projets d'architecture, dont 54 seront réalisés (les prisons royales de Chalon-sur-Saône, l'hôtel de l'Intendance à Dijon, l'hôpital de Bourg…), d'innombrables décors scéniques, de nombreuses opérations d'aménagement de réhabilitation ou transformation de bâtiments, de nombreux jardins et parcs.

 

Mais beaucoup de projets sont modifiés et pour certains, Pierre-Adrien Pâris en refuse même l'aboutissement en raison de trop importantes transformations : « Je lui fis le plan qu'il rejeta par des motifs d'économie. Lui ayant des obligations, je ne pus refuser de me prêter à ses vues. Il en résulte un bâtiment extrêmement mesquin ». Il se positionne dans le grand courant du néo-classicisme : « Sans prétendre comme certaines gens que l'architecture puisse se composer sur le clavecin, je crois qu'il y a beaucoup de rapport dans les principes d'après lesquels l'architecte et le musicien opèrent en composant ». Il pense comme Jacques-François Blondel que l'usage des ornements doit être limité, mais il a une grande exigence sur leurs qualités : « Quoique les ornements soyent bien exécutés, ils n'ont pas cette saillie qui fait si bien les noirs qu'elle produit ; en sorte que comparés avec les autres, ils ont l'air un peu maigre. L'ove et la doucine qui la suit dans la corniche sont trop applatties. »

 

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Sa passion de l'antiquité ne le rend pas aveugle : « Cependant je pense que l'imitation doit être une partie importante du talent de l'architecte ; mais il est difficile de faire neuf et imiter en même temps. » Il reconnaît l'utilité des connaissances scientifiques ce qui l'amènera à préciser dans sa définition de l'architecture, laquelle tente de réunir dans un même homme l'artiste, l'ingénieur, le scénographe : « Cet art est en même tems une science. Obligé de pourvoir aux besoins qui lui ont donné naissance, il a des moyens qui plaisent par des combinaisons de formes et d'oppositions agréables. Mais il doit encore en suivant les lois de la mécanique, mouvoir, transporter, dresser les plus lourdes masses, l'hydrostatique, la géométrie, la physique. La recherche des combinaisons destinées à satisfaire l'œil ; l'étude des moyens qui donnent aux édifices la solidité nécessaire, ont produit dans cet art deux parties distinctes quoique intimement unies ; la décoration et la construction. »

 

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C'est un architecte très attaché au programme qu'il définit avec ses clients. Ce que l'on pourrait qualifier de fonctionnalisation des espaces, il va prendre beaucoup de soin à comprendre l'usage des bâtiments qu'il doit construire, et tenter de l'améliorer pour des programmes aussi différents que des hôpitaux, des prisons ou des bains, accordant une large part aux commodités et à l'hygiène avec toujours une approche très humaine des problématiques : « J'ai cru utile de placer ici la description d'un lieu qui destiné au crime, peut être occupé par le malheur, afin d'éclairer les architectes sur les moyens d'adoucir le sort de ceux, même qui après avoir outragé l'humanité sont encore des êtres souffrants et dignes de pitié ! Hélas n'oublions jamais que la vertu la plus pure a ses tems d'iniquité ».

 

C'est un esprit ouvert aussi bien au niveau technique, comme le montre l'usage de l'éclairage zénithal, qu'au niveau de l'histoire de l'architecture. Sa passion de l'antiquité ne l'empêchera pas de faire un travail de recherche sur l'architecture du Moyen-Âge pour les tours de la cathédrale d'Orléans. Il ira jusqu'à théoriser cette ouverture : « C'est la réunion des connaissances qui a perfectionné la société. C'est le commerce des différentes nations entre elles qui en se communiquant leurs usages comme leurs productions, a produit les douceurs et l'aisance dans notre manière d'exister actuelle. Ne pourroit-on en faire autant en architecture ».

 

Hors de ce qui reste debout de son architecture, ce qui est remarquable, c'est de pouvoir, au travers des dessins de ses projets avec leurs modifications successives, et de ses nombreux carnets détaillant l'histoire et l'économie de ses chantiers, suivre une architecture en acte, découvrir l'évolution d'une œuvre et d'un homme.

 

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Une dynamique à créer : quelques pistes

 

Au niveau de l'enseignement, Maurice Fraquet évoque la possibilité de remettre en valeur la richesse de toute la documentation que Pierre-Adrien Pâris a laissée, pour mieux le comprendre, lui et son époque et de ce fait, d'éclairer notre présent en établissant des comparaisons avec ce qui se pratique aujourd'hui. En utilisant ses archives écrites ou dessinées, comme base d'une réflexion sur différents domaines de l'architecture, de la construction, en enrichissant la collection pour mieux la faire connaître : réalisations de maquettes de projets non réalisés, de relevés effectués dont nous avons les différents dessins (bâtiments, fontaines, échafaudages de coupoles, etc.), réalisation de décors scéniques, réutilisation d'éléments constructifs avec d'autres matériaux, informatisation de certains plans pour mieux faire comprendre ses conceptions, sous forme d'expositions thématiques préparées par les élèves avec leurs enseignants aidés par des intervenants extérieurs, ouvertes au public comme par exemple :

 

  • la place de l'archéologie dans la sensibilité des participants à l'acte de construire,
  • comment a évolué l'exécution des relevés de bâtiments,
  • quel est l'intérêt de tenir un carnet de chantier,
  • de quelles façons ont changé les conceptions des décors de scène au théâtre et à l'opéra,
  • la compréhension de l'importance de l'art des jardins et du paysage sur la vie quotidienne,
  • l''évolution de la place de la fête et de son organisation pour la société,
  • la comparaison des projets de Paris dans différents programmes, pour exposer des résolutions contemporaines, hôpitaux, prisons, etc.

Ces différentes propositions permettent aux élèves actuels de fournir à des problématiques d'aujourd'hui, un recul historique dont Pierre-Adrien Pâris serait l'acteur central.

 

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Dans une optique continuelle d'innovation, le Lycée Pierre-Adrien Pâris a étudié l'architecture des monuments régionaux en particulier les œuvres de Claude-Nicolas Ledoux, notamment le Théâtre de Besançon, et la Saline d'Arc-et-Senans et la Chapelle de Notre-Dame du Haut, œuvre de Le Corbusier à Ronchamp. Il participe activement à des chantiers de rénovation avec les  monuments de France sur des sites de Vauban. Tout en étudiant l'architecture des monuments africains, il s'est engagé notamment au Burkina Faso et au Mali dans des travaux permettant aux populations locales d'améliorer leurs conditions de vie et de culture : construction de puits, de marchés, de boutiques, d'un musée, etc. Plus récemment, le lycée s'est lancé dans un chantier de construction d'une étable au Maroc et a signé une convention avec le Lycée qualifiant Hassan II de Marrakech  pour réaliser un laboratoire des matériaux. Actuellement, le lycée réalise une école au Togo.


On pourrait aussi citer d'autres actions internationales dans le cadre de Cominius dans différents pays : Angleterre, Italie, Allemagne, Portugal, Finlande, USA, etc. D'autres occasions d'étudier l'architecture locale.

   
Le Lycée Pierre-Adrien Pâris s'honore d'utiliser et de développer les pratiques de développement durable dans la gestion des matériaux et des déchets des travaux publics.

 

Établissement spécialisé dans les métiers du bâtiment et des travaux publics, le lycée a été primé récemment au concours national « Des clefs pour l'éducation au développement durable ». Un prix qu'il a reçu des mains des ministres Najat Vallaud Belkacem (Éducation nationale) et Ségolène Royal (Environnement), le 12 octobre 2016 au Collège Pierre Mendès France à Paris.

 

En effet, depuis la rentrée 2015, le lycée est labellisé E3D-expert. Ce qui signifie qu'une attention toute particulière est portée sur les questions de développement durable, de gestion des déchets et des matériaux.

 

C'est un projet de récupérateur d'eau relié à une station de traitement des laitances de béton qui lui vaut aujourd'hui d'être primé. Depuis un certain temps, les élèves de différents bacs pro du bâtiment et des travaux publics travaillent sur ce projet de récupérateur d'eau. En effet, les ateliers et plateformes pédagogiques consomment beaucoup d'eau pour les travaux et surtout pour le nettoyage des matériaux. Un récupérateur d'eaux pluviales a déjà été posé au sous-sol, sur une dalle réalisée par les élèves du gros œuvre.

 

Et depuis la rentrée, les élèves en bac pro « technicien de maintenance des systèmes énergétiques et climatiques » réalisent le raccordement de la cuve aux canalisations. Quant aux élèves de bac pro « travaux publics », ils se chargent des tranchées des canalisations extérieures amenant l'eau vers les ateliers et la plateforme des travaux publics.

 

Cette activité tant dans la forme que dans l'objet est à mettre à l'actif du lycée et traduit une bonne application de l'esprit de Pierre-Adrien Pâris.

 

Au sein du lycée s'est créée une association Afriq'Energies qui opère de façon préférentielle qur le continent africain.

 

Sources :

 — Fraquet Maurice (2016) : Pierre-Adrien Pâris : pourquoi donner le nom d'un architecte du XVIIIe siècle à un lycée du bâtiment de Besançon ? Manuscrit de 12 pages.

— Documentation du Lycée Pierre-Adrien Pâris.

 

Pour en savoir plus sur les activités de l'association Afriq'Energies, rendez-vous sur ce lien :

http://www.afriq-energies-besancon.fr/

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Projet d'une salle de réunion pour l'Assemblée nationale en 1790

 

05/10/2016

CRISPR-Cas9, une technique d'édition génétique : découverte scientifique de l'année 2015

Crispr-200.jpgCRISPR-Cas9,

une technique d'édition génétique :

découverte scientifique de l'année 2015

 

 

(Dernière mise à jour 29 janvier 2018) 

 

La prestigieuse revue Science a décerné son prix de la découverte scientifique de l'année 2015 à Crispr-Cas9, une technique d'édition génétique aussi prometteuse qu'inquiétante.

 

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Vue d'artiste de la technique de modification génétique Crispr-Cas9

Infographie Sciences et Avenir ©Stephen Dixon/Fen Zhang

 

Le scalpel de la génétique, c'est l'un des surnoms donnés à la technique Crispr (prononcer krisper) que la revue Science vient de désigner comme la découverte scientifique de l'année 2015. Et pour cause, ce procédé d'édition génétique simple, dont la précision est à ce jour inégalée, devrait donner un coup d'accélérateur aux recherches en thérapie génique. Avec en ligne de mire, la possibilité de faire disparaître des maladies génétiques héréditaires voire certains cancers pour lesquels la prédisposition génétique est prépondérante. Particulièrement simple d'utilisation, la technique CRISPR-Cas9 tend à rendre les recherches en génie génétique plus accessibles dans les laboratoires du monde entier.

 

Le "couteau suisse" de la génétique

 

Apparu dans le radar des laboratoires en 2012 seulement, CRISPR-Cas9, ce petit outil moléculaire est déjà en train de marquer l'histoire. Cet outil regroupe le nom d'une grosse protéine (Cas9) et un acronyme CRISPR (Clustered Regularly interspaced Short Palindromic Repeats, pour "courtes séquences palindromiques répétées, groupées et régulièrement espacées").

 

Concrètement, la technique permet de neutraliser les propriétés de gènes défaillants dans l’ADN d’un individu. Les CRISPR sont des séquences répétitives d’ADN. La technique utilisant ces CRISPR permet de couper une séquence spécifique d’ADN afin de la remplacer par une autre. Associée à la protéine Cas9, une enzyme spécialisée pour couper l'ADN, l'outil s'apparente alors à un véritable "couteau suisse génétique" ; un ciseau moléculaire qui permet de couper, copier et coller des séquences d'ADN.

 

Inspirée d'un mécanisme utilisé par les bactéries pour lutter contre les virus, la technique permet de couper l'ADN à des endroits bien définis. Elle couple des ciseaux moléculaires (l'enzyme Cas9) à un "guide" qui va les diriger vers une région bien précise du génome. Ce guide est un petit brin d'ARN que l'on peut changer à l'envi. Si l'on met un brin d'ARN complémentaire à un fragment de gène donné (d'ADN), les ciseaux découperont ce fragment de gène et lui seul. Il s'agit donc d'une technique de détection (de la zone du génome visé) et de découpe de l'ADN. En pratique, il suffit aux chercheurs de fabriquer des ARN "guide" et de les arrimer à l'enzyme Cas9: une préparation beaucoup plus rapide et nettement moins coûteuse que les méthodes classiques. Grâce à cette technique, les chercheurs peuvent très facilement supprimer l'activité de certains gènes (ce qui aide par exemple à découvrir leur fonction), éliminer des gènes néfastes ou déficients, ou en insérer de nouveaux. Déjà de plus en plus utilisée en recherche fondamentale, cette technique pourrait servir des applications médicales. Il a été montré expérimentalement en 2014 qu'on pouvait soigner des maladies génétiques grâce à ces ciseaux moléculaires de dernière génération. Des applications médicales sont donc déjà à l'étude pour la thérapie génique, mais aussi, par exemple, pour la conception de nouveaux antibactériens.

 

Mais la technique est aussi prometteuse qu'inquiétante. Car si elle laisse entrevoir la possibilité de guérir des maladies en s'attaquant directement à leur origine génétique, elle introduirait par là même une modification du patrimoine héréditaire de l'espèce humaine. Car modifier un embryon humain pour supprimer le ou les gène(s) de telle maladie, c'est aussi modifier toute sa descendance potentielle. Un acte qui fait ressurgir les problèmes éthiques liés à l'eugénisme et qui est à l'heure actuelle interdit par la convention d’Oviedo, ratifiée par la France et 28 autres pays européens en 2011.

 

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Vue d'artiste de la technique de modification génétique Crispr-Cas9

Infographie Sciences et Avenir ©Stephen Dixon/Fen Zhang

 

Ainsi, les travaux de généticiens chinois publiés en avril 2015 ont-ils rouvert le débat sur la manipulation génétique appliquée aux humains. Ces scientifiques ont en effet testé pour la première fois cet outil d'ingénierie génétique sur des embryons humains afin de faire disparaître une maladie monogénique (due à un seul gène défectueux). La tentative qui portait sur des embryons non viables a certes échoué, mais a fait relancer le débat aux États-Unis. Le retentissement a été moindre en France, notamment en raison de la convention d'Oviedo.

 

Nous résumions ainsi la montée en puissance de cette technique : "Puissante, précise, peu onéreuse, CRISPR a toutes les qualités... et un défaut inhérent : avec elle, n'importe quel apprenti sorcier pourrait modifier l'être humain"... Prometteur et inquiétant donc.

 

Une découverte franco-américaine

 

Si la revue Science désigne aujourd'hui CRISPR-Cas9 comme découverte scientifique de l'année 2015, c'est plus en raison de sa popularité croissante au sein des laboratoires et des débats qu'elle a provoqués suite à l'expérience menée par les chercheurs chinois. Car la technique à proprement parler a été développée en 2012 par la Française Emmanuelle Charpentier et l'Américaine Jennifer Doudna (en photo ci-dessous). Nombreux sont ceux à penser dans la communauté scientifique que ces deux femmes pourraient finir par récolter un prix Nobel pour leurs travaux.

 

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 La Française Emmanuelle Charpentier (à gauche) et l'Américaine

Jennifer Doudna sont les co-inventrices de la technique Crispr-Cas9

©MIGUEL RIOPA / AFP

 

Aller dans l'ADN, trouver un gène, le supprimer, sauvegarder : ce que les traitements de texte font avec la fonction "rechercher-couper", la génétique sait désormais le faire avec CRISPR-Cas9 ! Soit une grosse molécule capable de couper des gènes, associée à un petit ARN qui lui dit où couper dans l'ADN. Grâce à cet outil, tout devient possible : modifier le patrimoine d'une lignée, ressusciter une espèce disparue, doper nos gènesDéjà, les projets d'édition du vivant se multiplient. Sauf que CRISPR-Cas9 n'est pas seulement un formidable progrès : il ouvre la voie à toutes sortes de "bricolages", d'autant plus qu'il est très facile à utiliser... Animal, végétal, humain... Toutes les branches du vivant pourront être façonnées par un seul et même outil génétique qui agira, non seulement sur le patrimoine d'un seul individu, mais également sur le patrimoine de toute sa descendance.

 

En trois années à peine, CRISPR-Cas9 a gagné ses galons de d'outil révolutionnaire. Il ne se passe pas une journée sans qu'un article d'un chercheur n'ouvre une nouvelle application dans des domaines aussi divers que la médecine, l'agronomie, l'industrie, etc. Pas un mois sans qu'une grande instance scientifique ne publie un avis sur son utilisation. Car CRISPR-Cas9 va vite, très vite. À tel point que face à ses exploits, les généticiens eux-mêmes sont pris de vertige devant les possibilités qui s'offrent désormais à eux. Un vertige qui risque également d'étreindre chacun d'entre nous...

 

Un outil "d'édition génétique"

 

De quoi s'agit-il au juste ? D'un outil "d'édition génétique". Exactement comme les logiciels de traitement de texte (type Word) permettent d'éditer en un tournemain n'importe quel texte, grâce aux touches magiques pour rechercher (ctrl F), couper (ctrl X), coller (ctrl V), etc.

 

Car c'est exactement ce que permet de faire CRISPR-Cas9, mais transposé à la génétique : il édite le texte qui, pour chaque être vivant, contient le manuel d'instructions à l'origine de sa construction, le livre d'histoire dans lequel figurent les multiples rebondissements de son évolution, ainsi que la fiche médicale qui prédit quelles maladies pourraient le menacer ou décimer son espèce. On l'a compris : ce texte, c'est l'ADN. Pour l'espèce humaine, il équivaut à plus de 3 milliards de lettres. Or, jusqu'à présent, pour travailler sur ce texte, la "barre d'outils" manquait à l'appel. Jusqu'à l'arrivée de CRISPR-Cas9.

 

"Le monde entier a sauté dessus !", explique Emmanuelle Charpentier (Institut Max-Planck, Allemagne), la microbiologiste française dont la première publication sur le sujet, en juin 2012, est à l'origine de cet engouement planétaire. "C'est un moyen pour les scientifiques d'insérer ou de supprimer des bouts d'ADN avec une précision incroyable, ce qui permet de réaliser des choses jusque-là impossibles...", explique encore, lors d'une conférence, la biochimiste américaine Jennifer Doudna, codécouvreuse avec la Française de la puissance de CRISPR-Cas9. "Tous ceux qui voulaient faire de l'édition localisée l'ont essayé, détaille Anthony Perry (université de Bath, Royaume-Uni), qui l'a expérimenté chez l'embryon de la souris. Et il est vite apparu que ça marchait partout: chez les bactéries, chez les plantes, les levures, les mammifères. .. et maintenant sur l'humain. C'est une technologie incroyablement flexible et adaptable. "

 

CRISPR-Cas9 : une révolution qui couronne 60 ans de découvertes

 

Qui aurait pu imaginer cela en 1987 ?

 

À l'époque, des chercheurs japonais remarquent, sans comprendre à quoi elles servent, que le génome de nombreuses bactéries porte de courtes séquences d'ADN identiques et répétées. Ce sont les CRISPR, à peine découvertes... aussitôt oubliées pendant vingt longues années. Comment en est-on arrivé là ?

 

1953 : Découverte de la structure en double hélice de l'ADN

1965 : Des ciseaux protéiques capables de couper l'ADN sont révélés chez des bactéries, mais on ne peut pas encore choisir ni intervenir.

1972 : Première transgenèse : un fragment d'ADN de virus est inséré dans celui d'une bactérie.

1982 : naissance du premier animal transgénique.

1991 : premier essai non concluant de thérapie génique.

Années 1990 : Les méganucléases sont développées. Elles coupent l'ADN en des points précis, mais restent difficiles à créer et à utiliser.

2001 : Fin du séquençage du génome humain après treize ans et un investissement de 2,7 milliards d'euros.

2002-2010 : Amélioration des ciseaux coupant l'ADN : nucléases en doigt de zinc (ZFN) et TALE qui restent chères.

Juin 2012 : Découverte du potentiel du système CRISPR-Cas9.

 

C'est alors qu'en tentant d'améliorer ses ferments lactiques, une entreprise agroalimentaire danoise comprend  qu'il s'agit d'un système de défense des bactéries contre les virus. Ces petites séquences d'ADN répétées correspondent en fait à des échantillons du génome de virus ayant attaqué la bactérie par le passé. L'ensemble constitue une sorte d'archivage du profil génétique de ses anciens assaillants.

 

II faut encore attendre 2012 pour qu'Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna comprennent les rouages et l'intérêt de ce système. Comme n'importe quel gène, chaque séquence CRISPR — qui contient donc de l'ADN viral — est transcrite an petites molécules intermédiaires, les ARN. Mais plutôt que d'être traduits en protéines, ces ARN sont libérés dans la bactérie et deviennent des sentinelles : chaque ARN patrouille en formant un attelage avec une grosse molécule, appelée Cas9, qui est une sorte de ciseaux à ADN. À eux deux, ils sont redoutables : dès qu'un virus pénètre dans la bactérie, Cas9 se fixe sur son ADN, le parcourt, et si son profil correspond à celui de l'ARN sentinelle, Cas9 s'arrête et le découpe, signant l'arrêt de mort de l'ennemi.

 

Révélation suprême : les deux chercheuses comprennent que cet outil CRISPR-Cas9 peut être détourné de sa fonction et modelé à l'envi. En laboratoire, il est possible de créer des attelages à foison, en associant la grosse protéine Cas9 à l'ARN de son choix : préalablement repéré, celui-ci peut servir de tête chercheuse, amenant les ciseaux de Cas9 là où on le désire.

 

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Infographie ©Betty Lafon/Sciences et Avenir

 

En pratique, une fois injectés dans une cellule, Cas9 et son guide se fixent sur l'ADN local et le parcourent rapidement… Un peu à la manière de la fonction "rechercher" du traitement de texte, qui passe au crible chaque ligne. Une fois que l'ARN a trouvé la séquence qui lui correspond, Cas9 entre en scène pour couper l'ADN de la cellule. Cette coupure, c'est pour sa machinerie interne le signal qu'il faut lancer des réparations : soit elle colmate la brèche en remettant du texte comme elle peut, ce qui interrompt, et du coup neutralise le gène ; soit elle y copie un nouveau texte fourni par le chercheur, corrigeant ainsi une erreur ou lui attribuant une nouvelle fonction (voir l'infographie ci-dessous). Avec cette découverte, tout devient possible : créer des espèces qui résisteront au changement climatique ; empêcher un insecte de transmettre une maladie... Et comme cela fonctionne chez toutes les espèces vivantes, l'outil n'a pas d'autre limite que l'imagination humaine !

 

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Principe de la technique CRISPR-Cas9

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

On le pressent, les plus merveilleuses découvertes émergeront de cette révolution... Mais dans le même temps, voici ouverte la porte aux apprentis sorciers. Avec CRISPR-Cas9, le pouvoir de l'homme sur le vivant est désormais sans commune mesure, pour le meilleur comme pour le pire. En devenant éditeur de la nature, l'être humain a maintenant les moyens de se prendre pour Dieu... Surtout que la simplicité de construction de ce nouveau venu de la génétique est l'un de ses atouts majeurs : pour un laboratoire, concevoir et fabriquer son CRISPR-Cas9 est l'affaire de quelques jours seulement et de quelques dizaines de dollars ! Quand les outils disponibles jusqu'à présent (les enzymes en doigt de zinc et TALEN) nécessitaient des dizaines de milliers de dollars et des mois, ou même des années de préparation (voir la chronologie ci-dessus).

 

Légitimement, ce foisonnement commence à faire froncer les sourcils, notamment ceux de Jennifer Doudna. C'est en découvrant l'an dernier les travaux d'un étudiant qui utilisait un virus pour injecter CRISPR-Cas9 chez une souris afin d'y développer un cancer humain, que la biochimiste s'est dit qu'il était temps de prendre le temps de réfléchir à ce qui était en train de se passer...

 

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CELA POSE DES QUESTIONS ÉTHIQUES

 

Le ciblage d'une zone précise de l'ADN est-il toujours aussi parfait qu'attendu ? Intègre-t-on toujours les corrections voulues ? Des dommages collatéraux sont-ils à craindre ? Les généticiens doivent être vigilants car la moindre erreur peut entraîner des cancers ou désactiver des gènes importants. C'est pourquoi la question d'un moratoire est dans l'air... mais tous n'y adhèrent pas.

 

"Le défi est de montrer que les bénéfices surpassent les risques", note l'emblématique et toujours très provocateur George Church, généticien à Harvard, qui se définit comme un inquiet professionnel, et dont les (nombreux) laboratoires se sont lancés dans une course à l'amélioration de CRISPR-Cas9 (Interview ci-dessous).

 

L'innovation technologique est la meilleure arme

au service de la biosécurité

par George Church, professeur de génétique à la Harvard Medical School

 

Science & Vie : Diriez-vous que CRISPR-Cas9 est vraiment une révolution ?

George Church: L'époque est en train de réaliser ce dont je rêvais jeune chercheur ! En deux ans et demi, CRISPR-Cas9 a apporté à la fois un gain de temps et de précision, et un effondrement du coût. À ce niveau-là d'accélération, on peut dire que c'est une révolution !

S&V: Une équipe chinoise vient de corriger des gènes d'embryons humains, faut-il aller plus loin ?

G.C. : Sécurité et éthique sont indissociables : il faudrait d'abord montrer que c'est sûr et efficace sur les embryons d'animaux, ce qui n'a pas été fait. Ensuite, il sera peut-être possible d'intervenir sur l'embryon humain, mais uniquement pour régler un problème insoluble autrement. Comme permettre à des malades de la mucoviscidose d'avoir des enfants ensemble. Quand ces conditions seront réunies, la société devra décider si la science doit aller de l'avant ou pas.

S&V: Et dans le champ de l'environnement ?

G.C. : C'est très prometteur. On peut envisager de réécrire le génome d'espèces menacées, animales et végétales, pour mieux les adapter à l'environnement, leur permettre résister à certaines maladies ou simplement leur redonner de la diversité génétique.

S&V : Une contamination du monde sauvage par des organismes modifiés en laboratoire est-elle à craindre ?

G.C.: Être innovant n'empêche pas d'être prudent. Au contraire même ! Par exemple, si nous créons une bactérie que nous ne voulons pas voir se répandre dans l'environnement, on peut lui mettre une "laisse biologique" très courte, en la rendant génétiquement dépendante d'un composé chimique introuvable dehors du laboratoire. Il lui sera alors impossible de survivre dans la nature. D'une certaine façon, l'innovation technologique est la meilleure arme au service de la biosécurité.

 

Même chose du côté de Jennifer Doudna, qui s'attelle, elle, à mieux comprendre le fonctionnement de CRISPR-Cas9. Elle vient d'en décrire plusieurs versions issues de différentes bactéries. Quand d'autres équipes sont déjà à la recherche de son successeur et viennent d'annoncer la découverte de nouveaux ciseaux, Cpfl, a priori encore plus faciles à utiliser que Cas9...

 

"Depuis deux ans et demi, il y a un nouveau joueur dans le secteur, appuie Anthony Perry. Il est incroyablement prometteur, et il serait inconcevable de s'interdire de l'étudier, de rejeter cette promesse. " En témoignent les neuf exemples qui suivent : chacun donnant un aperçu d'un raz de marée où innovation, espoir et questionnement vont de concert...

 

Les neuf promesses de CRISPR-Cas9

 

1. Optimiser les gènes pour doper les individus

 

Ne plus faire avec ce que la nature nous a donné. Ne plus se contenter de la grande loterie génétique, qui dote chacun d'un patrimoine unique, hérité de nos parents et de leurs ancêtres. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir un jour rebattre ses propres cartes génétiques pour devenir plus beau, plus intelligent, rester jeune plus longtemps... Une quête d'amélioration millénaire et profondément humaine. Or, jusqu'ici, on s'améliorait soi-même surtout par l'effort ; un coup de pouce extérieur pouvant toutefois venir de la chirurgie ou de diverses pilules offrant ponctuellement de doper mémoire ou endurance...

 

Éditer le génome d'un adulte

 

Et si on pouvait faire des modifications de fond ? S'approprier définitive ment les bonnes bases génétiques et les intégrer à certains de nos organes ? C'est la perspective qu'ouvre CRISPR-Cas9 : pouvoir retoucher les paragraphes qui déterminent nos capacités physiques et intellectuelles au sein du texte génétique présent dans chacune de nos cellules.

 

La plupart d'entre nous possèdent des gènes, certes, tout à fait fonctionnels, mais pas forcément dans leur version la plus "performante", soulignait récemment le généticien George Church. Un constat qui ouvre des perspectives d'optimisation énormes. Éditer le génome d'un adulte ferait alors simplement appel aux techniques mises au point pour la thérapie génique (la promesse n° 2), avec des virus modifiés et des "transporteurs" microscopiques capables de délivrer le gène d'intérêt dans les bonnes populations de cellules, Cas9 se chargeant de l'intégration.

 

George Church, lui-même à la tête de plusieurs équipes, étudie ainsi le patrimoine génétique des supercentenaires pour y découvrir les secrets d'une jeunesse qui dure. Et il évoque régulièrement une liste de 10 versions rares de gènes aux effets positifs. Dont six augmenteraient la résistance aux maladies cardio-vasculaires (PCSK9), aux cancers (GHR, etc.), aux diabètes (SLC30A8, IFIH1), à Alzheimer (APP) ou aux virus (CCR5, FUT2, etc.)... Soigner c'est bien, mais qui n'aimerait pas bénéficier d'office de protections contre ces fléaux ?

 

Les possibilités de correction et la facilité d'utilisation de CRISPR-Cas9 peuvent aussi concerner d'autres types de gènes comme ABCC11, qui régule l'odeur corporelle ; SCN9A, qui réduit la sensibilité à la douleur ; LRP5, qui confère une ossature plus dense, et MSTN, une musculature plus robuste ; IGF1 et MGF, qui codent des hormones impliquées dans le développement musculaire ; EPO, qui favorise la production de globules rouges dans le sang, etc. Tous sont déjà étudiés pour des raisons médicales, mais leur usage pourrait largement dépasser ce cadre...

 

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Infographie Sciences & Vie

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De nombreux spécialistes ne manquent pourtant pas de rappeler que si CRISPR-Cas9 se révèle un bistouri hors pair, tout n'est pas si simple ! Hormis pour quelques gènes très étudiés dans le cadre de maladies héréditaires, il est aujourd'hui presque impossible de relier clairement un gène à un trait précis : notre connaissance, de l'énorme capharnaüm des interactions génétiques n'en est qu'à ses débuts. Ainsi, même les effets des gènes liés au développement musculaire restent largement inexpliqués. Pour preuve, le bétail chez qui IGF1 avait été amélioré : les bêtes ont d'abord développé une musculature hypertrophiée, qui a ensuite dégénéré sans explication...

 

Avant de s'aventurer à augmenter notre Q.I. ou notre taille, même si techniquement ils sauraient le faire, les généticiens rappellent qu'il faudra déjà savoir parfaitement "quoi" faire et "où", avec quelles conséquences et quelles garanties... que le mieux ne devienne pas l'ennemi du bien !

 

2. Soigner toutes les maladies

 

Maladies génétiques, cancers, sida... En moins de deux ans, CRISPR-Cas9 a convaincu des dizaines de laboratoires que c'est peut-être lui qui va enfin apporter un avantage décisif contre ces fléaux. Avec cet outil révolutionnaire, les médecins espèrent en effet réussir à réaliser une "chirurgie réparatrice" de l'ADN.

 

Soigner en corrigeant les gènes ? L'idée n'est pas nouvelle — c'est le concept fondateur de la thérapie génique —, mais sa mise en œuvre reste problématique. Près de 2000 essais cliniques sont pourtant en cours dans le monde, montrant que cette médecine génétique pourrait non seulement traiter des maladies génétiques, mais aussi, et surtout, des maladies dans lesquelles l'implication des gènes paraît moins évidente: cancers, troubles cardiovasculaires ou neurologiques, maladies auto- immunes ou même infectieuses.

 

Une fascinante polyvalence

 

De très nombreux domaines de la médecine s'ouvrent donc à CRISPR-Cas9 et s'en trouvent bouleversés. Les équipes qui s'étaient tournées vers les premiers outils d'édition génétique (nucléases en doigt de zinc et TALE) se laissent séduire par ce nouveau venu. Histoire de démultiplier leurs possibilités tout en resserrant drastiquement temps et coûts.

Yuet Wai Kan, de l'université de Californie, tente ainsi de développer la résistance au sida de nos lymphocytes T, acteurs clés de notre système immunitaire. Lors d'une infection, le virus les pénètre en se fixant sur la protéine CCR5, ruinant notre défense. Mais la découverte d'individus chez lesquels CCR5 avait muté, et capables de résister au sida, a fait naître l'espoir de soigner en recréant chez les malades la même "anomalie"...

 

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Infographie Sciences & Vie

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Pour ce faire, l'équipe américaine a déjà une idée de protocole. La première étape, presque banale, consiste à prélever des celIules chez le patient pour les transformer en cellules souches. La seconde, elle, est inédite : il s'agit de mimer à l'intérieur la mutation naturelle protectrice et les retransformer en cellules sanguines résistantes au virus. Ce que Yuet Wai Kan vient de réussir grâce à CRISPR-Cas9 !

 

Prochaine étape ? Obtenir et réinjecter chez un patient ses propres cellules souches réécrites pour qu'il génère lui-même ses lymphocytes T résistants. Le virus du sida, incapable de pénétrer les cellules qui lui servent de base arrière, serait alors bloqué.

 

Et pour "nettoyer" les cellules qui seraient malgré tout infectées, d'autres équipes envisagent d'utiliser CRISPR-Cas9 pour traquer et détruire l'ADN du virus jusque dans nos cellules T.

 

Ces pistes fascinantes ne sont pas les seules ! La lutte contre le cancer en est une autre. Le petit outil génétique permettrait de modifier PD-1, une autre protéine de surface des lymphocytes T, pour les pousser à attaquer les cellules tumorales ; ou de transformer des animaux pour qu'ils développent des cancers similaires aux nôtres, permettant de mieux les étudier et tester plus vite des traitements.

 

Même les bactéries les plus dangereuses pourraient reculer devant la polyvalence de CRISPR-Cas9 : plusieurs équipes cherchent par exemple comment rétablir de force leur sensibilité aux antibiotiques, ou comment s'attaquer directement à leur ADN.

 

Enfin, sont bien sûr concernées les maladies génétiques, pour lesquelles les premières thérapies géniques furent mises au point. La mutation de cellules intestinales de patients atteints de mucoviscidose a ainsi été corrigée en laboratoire ; et le premier essai de CRISPR-Cas9 contre l'amaurose de Leber (qui entraîne la cécité en quelques années) est prévu en 2017. Le début d'une longue série...

 

La découverte d'un gène muté résistant au sida fait naître l'espoir de créer la même anomalie chez des malades (ici une cellule T attaquée par le VIH).

 

3. Éradiquer les espèces nuisibles

 

Espèces invasives, insectes ravageurs, parasites... Et si on pouvait s'en débarrasser par une simple modification génétique ? La technique de gène drive, adaptée du système CRISPR-CasQ (lire la promesse n° 7, p. 58), permet en effet de répandre très rapidement un nouveau gène dans une population naturelle, "même quand il est délétère pour elle", affirme Austin Burt (Impérial Collège, Londres). "Le crapaud buffle, qui est un ravageur terrible en Australie, pourrait être une cible", propose Owain Edwards, du Centre national de la recherche australien. Kevin Esveit, à Harvard, envisage, lui, "d'éradiquer le parasite responsable de la bilharziose, deuxième maladie tropicale la plus mortelle après le paludisme". Quels gènes tueurs utiliser ? Soit des gènes mutés, qui diminuent la viabilité de l'espèce en retirant, par exemple, au crapaud buffle sa capacité à produire une toxine qui le défend des prédateurs ; soit "un gène qui détruit les spermatozoïdes contenant le chromosome 'femelle', ne provoquant ainsi plus que des "naissances de mâles", propose Austin Burt. Au risque d'éliminer l'espèce même là où il ne faut pas. Une autre solution serait donc de la rendre génétiquement sensible à un produit qui ne serait épandu que là où on veut s'en débarrasser.

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Infographie Sciences & Vie

 

4. Corriger le patrimoine génétique de toute sa descendance

 

L'annonce par une équipe chinoise, en avril 2015, de la première correction de gène dans un embryon humain a fait l'effet d'une bombe. Voilà l'application de CRISPR-CasQ qui fascine le plus et fait déjà le plus frémir : le "bébé sur commande"... Et si l'on pouvait choisir ? Sélectionner pour nos enfants les gènes les plus efficaces et écarter leurs contreparties faiblardes, voire ceux causant ou risquant de causer des maladies parfois incurables — cancers, mucoviscidose...

 

Derrière le fantasme, l'espoir est bien réel pour les parents porteurs de graves maladies génétiques, qui pensent enfin tenir là un moyen de s'assurer que leur progéniture, et sa propre descendance, resteront indemnes. Indéniablement, CRISPR-CasQ est venu bouleverser le champ des possibles. Jusqu'à présent, les techniques utilisées en laboratoire pour modifier l'ADN (expérimentées en thérapie génique) ont toujours eu pour limite la manipulation de l'embryon humain. Trop lourdes, elles avaient en effet plus de risques de provoquer sa destruction que de modifier son patrimoine. Avec CRISPRCas9, la technique n'est plus un obstacle insurmontable. C'est désormais l'éthique qui pousse à la prudence, la frontière de l'eugénisme n'étant jamais loin. Déjà, les diagnostics préimplantatoires permettent d'identifier un embryon (issu d'une fécondation in vitro) sain, non porteur d'une maladie génétique, avant de l'implanter dans l'utérus de la mère. Mais avec CRISPR-CasQ, c'est un pas de géant qui est franchi : celui qui, au-delà du simple choix d'un embryon, permettra d'en réécrire le patrimoine génétique à loisir. Avec une possible action à double détente: non seulement l'enfant à venir sera modifié, mais aussi sa future descendance !

 

Une méthode très polémique...

 

Cet exploit, la communauté scientifique s'y attendait, mais pas si tôt. Dès 2013, pourtant, des embryons de souris étaient "édités" ; en 2014, c'étaient les macaques qui étaient visés. Cette fois, c'est au tour de notre espèce. Théoriquement, il devient possible de modifier le génome d'un embryon et, en cascade, ceux des générations suivantes...

 

Sauf que l'emballement médiatique autour de cette possibilité et du premier essai chinois dépasse le cadre de l'étude elle-même. "Attention aux amalgames, prévient Anthony Perry, généticien à l'université de Bath (Royaume-Uni) et spécialiste de l'embryogenèse. L'objectif de l'équipe chinoise n'était pas de réimplanter ces embryons modifiés chez des femmes et donc de modifier une lignée germinale [cellules destinées à la reproduction].

 

Comme ce fut le cas pour les premiers clonages d'embryons humains, la recherche a ici pour but d'améliorer les connaissances sur le développement et le fonctionnement des organes, et non de faire naître des enfants clones ou modifiés.

 

... et qu'il faut encore fiabiliser

 

"Choquante" pour beaucoup, cette étude est néanmoins une réussite. L'équipe de Junjiu Huang, généticien à l'université Sun Yat-sen, a en effet réussi à éditer 28 embryons sur 86 (anormaux et non viables, issus d'avortements) au niveau du gène de la β-globine, dont les mutations sont liées à des maladies sanguines. Pour guider l'enzyme Cas9 dans sa coupe, trois ARN guides, ciblant tous le même gène mais chacun dans une région différente de l'ADN, ont été testés afin d'évaluer leur efficacité respective, le déroulement de la coupure du gène et son taux de réussite. Les résultats montrent que ce dernier n'est pas énorme et que des coupures ont eu lieu... hors du gène visé. Il faut donc souligner que la technique sera encore soumise à des années de recherche pour bannir ces erreurs ainsi que l'"effet mosaïque", par lequel cellules "originelles" et transformées se mêlent.

 

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Mais déjà, des améliorations s'esquissent: "En injectant, chez la souris, CRISPR-Cas9 en même temps que le sperme dans un ovule, nous avions obtenu une édition beaucoup plus efficace, souligne Anthony Perry. Et cette approche, qui résout une bonne partie du problème de l'effet mosaïque, reprend la même procédure que la fécondation in vitro avec micro-injection du sperme, très courante en procréation assistée." Une avancée qui doit en appeler d'autres afin de fiabiliser définitivement la technique.

 

Tout ça pour quoi, au final ? Les cas où le recours à une telle technologie s'imposerait pourraient en effet être très rares. Ce sont des couples porteurs de maladies génétiques incurables, même par thérapie génique classique, et pour lesquels le diagnostic préimplantatoire ne permettrait pas de trouver d'embryon sain. Mais ensuite, où s'arrêter ? La réponse sort du domaine de la médecine pour lorgner vers celui de l'amélioration. Outre le fait que la technologie n'est pas prête, à ce niveau-là, ce sera à la société et aux parents de faire leur choix, et non plus à la science.

 

5. Produire des OGM mais sans ADN étranger

 

Blé, sorgho, riz, tomates, oranges... mais aussi veaux, vaches, cochons, chèvres ou moutons : ces dernières années, CRISPR-Cas9 a démontré son pouvoir sur d'innombrables espèces agricoles. Et si, pour l'instant, les caractères sur lesquels travaillent industriels et chercheurs ne sont pas nouveaux (résistance à un herbicide ou à une maladie, enrichissement nutritionnel...), à l'avenir, d'importants changements sont à prévoir dans le paysage agricole.

 

D'abord, il devient possible de modifier plusieurs gènes à la fois, ce qui ouvre la possibilité, bien qu'encore théorique, de conférer aux espèces des caractères plus complexes, comme "améliorer la qualité nutritionnelle des huiles en modifiant leur contenu en différents oméga", imagine Jean-Stéphane Joly (CNRS/Inra).

 

Ensuite, le lieu d'insertion d'un gène étranger (provenant d'une espèce voisine, d'une bactérie...) n'est plus aléatoire : c'est un endroit précis, ciblé, de l'ADN de la plante ou de l'animal. De quoi diminuer le risque de perturbation accidentelle de l'organisme par insertion délétère dans une zone importante du génome.

 

Suffisant pour rassurer quant à la consommation d'OGM ? Rien n'est joué : "Nous n'avons aucune preuve de l'innocuité des produits issus de cette technique", alerte Christophe Noisette, membre fondateur de l'association Inf'OGM.

 

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Le statut d'OGM questionné

 

Enfin, et surtout, CRISPR-Cas9 permet le développement de nouveaux caractères, non plus seulement en insérant des gènes étrangers, mais aussi, simplement, en inactivant ou modifiant un ou des gènes déjà présents via des mutations ponctuelles.

 

En 2014, des chercheurs chinois ont ainsi rendu du blé tendre résistant à une maladie, l'oïdium, en inactivant les gènes qui inhibaient les défenses naturelles de la plante.

 

Cette différence de méthode pourrait avoir une conséquence très importante : les espèces obtenues grâce à ces mutations ponctuelles pourraient ne pas être considérées comme des OGM, car de tels phénomènes peuvent se produire naturellement dans un organisme. Le ministère de ['Agriculture américain a déjà fait le choix de ne pas considérer comme OGM ces plantes ne portant pas d'ADN étranger, tandis que la Commission européenne devait rendre ses conclusions sur la question fin 2015. Si celles-ci allaient dans le même sens, lourds tests sanitaires et traçabilité ne seraient plus exigés. Une perspective qui redouble l'intérêt des industriels et des laboratoires pour cette technique, et qui, si elle se confirme, entraînera un afflux inédit de plantes et surtout d'animaux génétiquement modifiés, dont le statut d'OGM avait jusqu'à présent fortement limité l'essor.

 

6. Inventer de nouveaux animaux de compagnie

 

Des croisements organisés pendant des générations, d'interminables livres des origines retraçant ascendants et descendants de chaque représentant... Toutes les races officielles d'animaux domestiques, chiens et chats en tête, sont des bijoux de sélection naturelle, jalousement préservés par les éleveurs. Mais ici comme ailleurs, CRISPR-Cas9 pourrait dynamiter les usages en rendant la modification génétique beaucoup plus aisée.

 

Une équipe chinoise a par exemple récemment mis au point des beagles à la masse musculaire multipliée par deux, simplement en retirant de leur génome, à l'aide de CRISPR-Cas9, un gène régulant la croissance des muscles. Les petits toutous anglais pourront servir, d'après leurs créateurs, à la police. Mais l'intérêt pour ce physique atypique pourrait aussi pousser les propriétaires avides de nouveautés à les adopter.

 

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Des chercheurs de l'Institut de génomique de Pékin (BGI) se sont quant à eux lancés dans la mise au point de cochons de compagnie... nains. La commercialisation a été annoncée en septembre dernier. "Nous avons depuis été contactés par des laboratoires pour les aider à produire d'autres types d'animaux de compagnie, comme des moutons", affirme un expert du BGI.

 

Dernier exemple, sur des plantes cette fois : une équipe de l'université de Tokyo envisagerait de redonner à des œillets bleus, produits par transgenèse il y a environ vingt ans, leur couleur naturelle blanche, en supprimant le gène codant pour le bleu.

 

7. Immuniser les animaux vecteurs de maladies

 

Faire barrage aux maladies infectieuses non plus en vaccinant les humains, mais en immunisant génétiquement les animaux qui transmettent ces maladies. Voilà une des formidables promesses de CRISPR-Cas9. En laboratoire, des premiers tests ont déjà eu lieu sur des moustiques, vecteurs de la dengue, du paludisme, du chikungunya, de la fièvre jaune...

 

Le secret ? Disséminer rapidement la modification génétique à l'ensemble de la population de moustiques, à l'aide d'une méthode "deux en un" : il s'agit d'insérer dans le génome de l'insecte à la fois le gène qu'on souhaite répandre (par exemple, un gène de résistance au virus de la dengue) et les séquences d'ADN codant pour l'assemblage CRISPR-Cas9.

 

Lorsque le moustique mutant, libéré dans la nature, se reproduit avec un moustique "sauvage", sa descendance hérite du transgène de résistance au virus, mais aussi de CRISPR-Cas9. Avec une conséquence majeure; juste après la fécondation, le CRISPR-Cas9 hérité du parent mutant va recopier les séquences qui le codent, ainsi que le gène de résistance au virus, sur le chromosome issu du parent sauvage, assurant une transmission à la génération suivante. Et ainsi de suite.

 

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Efficace à plus de 99 %

 

Testée en 2015 par des chercheurs de l'université de Californie, sur des mouches puis des moustiques, cette stratégie, appelée gene drive, a permis de transmettre les gènes de résistance à plus de 99% de la descendance, au lieu des 50 % attendus par les lois de la reproduction sexuée. Et elle pourrait s'appliquer à des espèces plus complexes, pour peu qu'elles se reproduisent vite et de manière sexuée. "On pourrait immuniser les souris contre la maladie de Lyme, dont elles sont un vecteur important en Amérique du Nord, ou modifier certains oiseaux qui, en Asie, sont souvent le point de départ des grandes épidémies de grippe", propose Kevin Esveit, à Harvard.

 

Le gene drive soulève cependant des inquiétudes. Outre les questions d'éthique, la modification irréversible d'espèces sauvages "pourrait avoir des conséquences écologiques imprévues, alerte Owain Edwards, au Centre national de la recherche australien. Il ne faudrait pas que les moustiques s'échappent des laboratoires avant que tous les tests aient été faits".

 

Certains chercheurs élaborent déjà des systèmes de sécurité. Ainsi, Kevin Esveit a mis au point un gene drive "effaceur", qui, au besoin, pourrait se répandre dans les populations naturelles afin d'effacer les séquences d'ADN d'un précédent gene drive aux conséquences néfastes.

 

"Des débats de société seront nécessaires, prédit Simon Warner, directeur scientifique chez Oxitec, qui teste une méthode concurrente (le largage de moustiques stériles). Les premières applications ne devraient donc pas arriver avant longtemps."

 

8. Ressusciter des animaux disparus

 

La question revient pour chaque carcasse tirée de la glace : va-t-on, enfin, disposer d'ADN suffisamment bien conservé pour cloner le mammouth ? La réponse est, invariablement, "non". Qu'à cela ne tienne, CRISPR-Cas9 pourrait être l'outil qui aidera à faire revivre le mastodonte laineux... mais aussi le pigeon voyageur, le tigre de Tasmanie ou même le dodo. Comment ? En mélangeant l'ADN sauvegardé avec celui d'espèces cousines toujours vivantes.

 

De tous ces candidats involontaires au retour, le mammouth est le plus avancé. En 2015, à Harvard, l'équipe du généticien George Church a obtenu des cellules d'éléphant d'Asie hybrides dans lesquelles 14 gènes de mammouth (liés à la taille des oreilles, la pilosité. ..) ont été insérés grâce à CRISPR-Cas9. Reste à vérifier qu'elles sont capables d'exprimer la part de mammouth qui est en elles...

 

Au même moment, une autre équipe américaine a annoncé avoir obtenu une séquence fiable du fameux génome et dressé, grâce à elle, un catalogue des différences avec l'éléphant pour 1600 protéines impliquées dans son adaptation au froid. Grâce à toutes ces avancées cumulées, les scientifiques sont aujourd'hui au bord de la réussite.

 

Cette résurrection ne serait pas de pure forme : elle permettrait aux éléphants d'Asie de s'adapter à un climat plus froid ; ces hybrides pourraient ainsi coloniser de nouveaux territoires.

 

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Passé ce stade, les chercheurs ne s'interdisent pas de pousser la ressemblance entre les deux éléphantidés au maximum... Un projet dont l'utilité et la faisabilité (notamment l'insémination d'une éléphante) sont, en revanche, plus que discutées.

 

9. Sauver les espèces en danger

 

Si nous ne sommes pas capables de préserver l'environnement auquel animaux et plantes sont adaptés… pourquoi ne pas les adapter, eux, à leur nouvel environnement ? Une proposition provocante, qui gagne en crédibilité grâce à l'outil génétique CRISPR-Cas9. Zhongde Wang (université de l'Utah) s'est lancé. Avec une idée pour le moins originale : obtenir par modification génétique, à partir de cellules mâles... des animaux femelles. "Parfois, on peut se retrouver avec seulement des mâles à disposition", explique le chercheur. Créer des femelles permettrait alors de repeupler l'espèce. Pour démontrer que c'est possible, il a modifié des cellules de l'argali tibétain (un mouflon classé "quasi menacé"), de manière à inactiver le gène SRY responsable de la différenciation en mâle. Reste ensuite à cloner ces cellules "féminisées" pour obtenir des animaux adultes.

 

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Un autre de ses projets, plus classique, consiste à conférer à un groupe de mammifères en danger, par de simples mutations induites par CRISPR-Cas9, une résistance à une maladie. Impossible d'en dire plus... Car la perspective d'être le premier laboratoire à conférer, via cet outil, un gène "sauveur" à une espèce en danger fait probablement rêver plus d'un laboratoire. Même si de précédentes techniques ont déjà fait leurs preuves. William Powell (université d'État de New York) a par exemple modifié génétiquement le châtaignier américain afin de le rendre résistant à une maladie qui l'a ravagé. Mais ce projet n'a toujours pas abouti à des plantations, faute d'autorisation. "Si je devais recommencer aujourd'hui, j'utiliserais CRISPR-Cas9 : j'obtiendrais le même caractère sans insérer de gène étranger, ce qui gênerait peut-être moins le public", affirme le chercheur.

 

Ajout de février 2016 : La myopathie de Duchenne stoppée net  par Hugo Jalinière  (Sciences et Avenir n° 828 février 2016, p. 76)

 

L'anomalie génétique à l'origine de cette maladie a pu être corrigée grâce à la technique CRISPR qui reprogramme un virus pour acheminer un médicament.

 

Guérir la myopathie de Duchenne, tel est l'espoir porté par trois études majeures qui viennent d'être publiées coup sur coup dans la revue Science. Trois équipes indépendantes sont en effet parvenues à stopper, chez des rongeurs, la progression de cette maladie rare qui touche 2500 enfants en France et 30 000 dans le monde — l'une des pathologies pour lesquelles se mobilisent chaque année les participants du téléthon. La myopathie de Duchenne qui affecte un enfant toutes les 3500 naissances est caractérisée par une dégénérescence des muscles squelettiques, lisses et cardiaques. En cause ? Une anomalie génétique sur le chromosome X : une mutation qui empêche le gène DMD de synthétiser la dystrophine, une protéine essentielle à l'architecture cellulaire des fibres musculaires.

 

La production de la protéine manquante est rétablie

 

Sans dystrophine, ces fibres s'usent rapidement. Dès l'âge de 3 ans, les enfants atteints peuvent rencontrer des difficultés qui touchent peu à peu tous les muscles (respiratoires, cardiaques, digestifs...). Et le décès survient dans la plupart des cas avant l'âge adulte. C'est ce mécanisme du gène DMD qui a été rétabli par les équipes des universités américaines Duke, Harvard et du Texas. Pour actionner le kit moléculaire CRISPR-Cas9 sur le gène défectueux, au cœur des cellules, les trois équipes ont eu recours à un virus. Inoffensif pour l'homme, il a été reprogrammé pour acheminer un gène médicament remplaçant le gène coupé.

 

En quelques semaines, les rongeurs testés ont produit de nouveau de la dystrophine en quantités suffisantes pour rétablir les fonctions musculaires. Sans toutefois retrouver le niveau observé chez des sujets sains, ce qui pourrait s'expliquer par le fait que les scientifiques ont supprimé uniquement la partie illisible sans chercher à modifier l'ensemble du gène. De nombreux essais devront encore être menés pour s'assurer de la maîtrise de la technique avant de l'appliquer chez l'Homme.

 

Sources :

Site de Sciences et Avenir, janvier 2016

— Abdoun E., Racucher É., Shjiama Y, & Tourbe C. — Bricoleurs du vivant pour soigner, créer, optimiser, ils ont trouvé leur outil. Science & Vie n° 1180 janvier 2016, pp. 44-64.

 

Ajout du 6 octobre 2016 : Pluie de récompenses pour Emmanuelle Charpentier

 

Microbiologiste, généticienne et biologiste, Emmanuelle Charpentier, actuellement en poste au Max Planck Institute for Infection biology (Allemagne), est la co-découvreuse avec Jennifer Doudna de l’Université de Berkeley (États-Unis) d’un outil de biologie révolutionnaire : CRISPR-Cas9. Celui-ci permet de modifier à volonté le patrimoine génétique de n'importe quelle cellule végétale, animale ou humaine, ouvrant aussitôt la voie à de multiples applications en cours dans tous les laboratoires du monde. La chercheuse, déjà multi-récompensée depuis cette découverte en 2012 vient de recevoir un doctorat Honoris causa de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’une des écoles les plus cotées d’Europe, après le Breakthrought Prize in Life Sciences (2015) ou encore le prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science (2015).

 

Source : www.scienceetavenir.fr du 6 octobre 2016

 

Ajout du 18 novembre 2016 : Première utilisation de CRISPR/Cas9 pour tenter de combattre le cancer (Sciences et Avenir.fr)

 

Pour la première fois, la technique CRISPR-Cas9 a été utilisée chez l'Homme pour tenter de lutter contre une forme agressive de cancer du poumon.

 

Une équipe de chercheurs de la Sichuan University de Chengdu en Chine a injecté le 28 octobre 2016 des cellules génétiquement modifiées pour reconnaître et attaquer les cellules tumorales d'un patient atteint d'un cancer du poumon métastatique. Une première réalisée dans le cadre d'un essai clinique qui devrait inclure au total une dizaine de patients en situation d'échec thérapeutique. L'essai a été autorisé au mois de juillet 2016 par un comité d'éthique chinois. Concrètement, les chercheurs ont prélevé des cellules du système immunitaire — les lymphocytes T —, et ont désactivé un gène spécifique avec Crispr-Cas9.

 

Le journal Nature qui a révélé l'information sur cet essai clinique en cours se fait l'écho de différentes réactions plutôt enthousiastes dans la communauté scientifique. Mais pour Antonio Russo de l'université de Palerme, en Italie, "c'est une stratégie excitante avec un rationnel solide". Mais "à moins qu'elle ne prouve un gain d'efficacité important, il sera difficile de mener ces tests plus loin", ajoute-t-il, sceptique.

Car les chances pour que ces essais soient concluants restent très faibles au vu du degré de maîtrise de l'outil très largement perfectible. En effet, l'un des problèmes majeurs est ce que les spécialistes appellent le "off-target". Il est certes très facile de cibler un gène spécifique avec Crispr-Cas9, mais cela entraîne systématiquement d'autres modifications non désirées en d'autres endroits du génome. Ainsi, pour une modification souhaitée avec l'enzyme Cas9, les chercheurs se retrouvent généralement avec des dizaines voire des centaines de modifications "off-target". Un obstacle majeur. C'est notamment ce qui était arrivé en 2015 lorsque l'équipe de Junjiu Huang, généticien de l'université Sun Yat-sen dans la province du Guangdong (Chine) avait modifié des embryons humains viables pour supprimer le gène responsable de la bêta-thalassémie, une maladie du sang.

 

La technique CRISP-Cas9 appliquée à l'embryon humain (24 mars 2017)

 

Apparemment, ils ont réussi à dominer le phénomène "off-target". Des chercheurs chinois ont « guéri » un embryon en modifiant son génome au premier stade de son développement.

Des embryons humains issus d’une cellule porteuse d’une mutation génétique ont, pour la première fois, pu être génétiquement corrigés, révèle une étude menée par des chercheurs chinois à l’université de médecine de Canton (publié dans Molecular Genetics and Genomics). 

 

Ajout du 6 avril 2018 : Pourquoi CRISPR-Cas9 pourrait ne pas marcher sur l'humain par Camille Gaubert (Sciences et Avenir)

 

La majorité de la population serait immunisée contre CRISPR-Cas9 par des anticorps ou globules blancs spécifiques, d'après une étude. Conséquences si on ne parvient pas à contourner ce problème : au mieux une inefficacité de la thérapie génique, au pire une réaction inflammatoire dangereuse.

 

La thérapie génique consiste à modifier l'ADN des malades pour corriger les mutations à l'origine de la pathologie.

 

De 65 à 79% de la population possèderait des anticorps contre les protéines de type CRISPR-Cas9, ces outils génétiques permettant de découper précisément l'ADN pour en corriger des erreurs. Et 46% de la population possèderait aussi des globules blancs spécifiquement dirigés contre ces protéines. C'est une bien mauvaise nouvelle pour la communauté scientifique qui fonde beaucoup d'espoirs dans cette technique pour corriger certaines mutations génétiques à l'origine de maladies. Elle émane d'une étude pré-publiée en janvier 2018 et conduite par des chercheurs de l'université de Standford.

 

Bien que l'étude n'ait pas encore été validée par la communauté scientifique, puisqu'elle n'est pas encore publiée, elle a déjà fait l'objet de publications de la revue Nature ou encore de l'université d'Harvard.

 

CRISPR-Cas9, protéine issue de 2 bactéries contre lesquelles 100% de la population est immunisée

 

CRISPR-Cas9 est une protéine bactérienne qui sert de système immunitaire rudimentaire. Elle a en effet pour principale caractéristique de pouvoir reconnaitre et couper une séquence d'ADN particulière. Modifiée par les chercheurs pour qu'elle reconnaisse la séquence de leur choix, CRISPR-Cas9 peut ainsi potentiellement supprimer des mutations et devenir le pivot de thérapies géniques pour traiter de nombreuses maladies génétiques.

 

Seul souci : les deux versions les plus prisées de CRISPR-Cas9 sont extraites des deux espèces bactériennes Staphylococcus aureus et Streptococcus pyogenes, des bactéries commensales humaines (qui vivent à notre contact). Très communes, ces dernières peuvent aussi être pathogènes. Ainsi, d'après les chercheurs, 40% de la population humaine est colonisée par S. aureus et 20% des enfants sont colonisés par S. pyogenes à un moment donné de leur vie. Ainsi, des études ont montré que 100% des adultes humains possèdent des anticorps contre S. aureus et S. pyogenes… Et donc potentiellement à leur version de CRISPR-Cas9, soulèvent les chercheurs. "La présence de réponses immunitaires adaptatives préexistantes chez l'homme" à CRISPR-Cas9 "peut nuire à l'utilisation sûre et efficace" de ce système pour traiter la maladie, "et peut même entraîner une toxicité importante pour les patients", expliquent les auteurs de la publication.

 

65 à 79% des sujets présenteraient des anticorps, et 46% des globules blancs anti-Cas9

 

Pour déterminer la présence d'une réponse immunitaire anti-Cas9, les chercheurs ont donc utilisé du sérum humain de donneurs adultes et de sang de cordon ombilical dans lequel ils ont recherché des anticorps et des cellules immunitaires capables de reconnaitre CRISPR-Cas9. Résultat : sur 22 bébés et 12 adultes, 79% des donneurs possédaient des anticorps anti-Cas9 de S. aureus, et 65% possédaient des anticorps anti-Cas9 de S. pyogenes. Les scientifiques ont également détecté des lymphocytes T (globules blancs qui ont pour spécificité de détruire les cellules anormales) spécifiques de Cas9 de S. aureus chez 46% des donneurs (13 adultes, cette fois). Même s'ils n'ont pas détecté de lymphocyte T anti Cas9 de S. pyogenes (l'autre bactérie), les auteurs n'excluent pas qu'elle soit présente à un taux trop faible pour leurs méthodes de détection.

 

Plus que les anticorps, c'est la présence des lymphocytes anti-Cas9 qui inquiète le plus les chercheurs. Au vu des techniques utilisées, "la protéine Cas9 ne serait pas directement exposée aux anticorps", expliquent-ils. En revanche, une fois la cellule modifiée par CRISPR-Cas9 dans l'organisme, elle pourrait avoir des protéines de surface légèrement différentes et reconnaissables par ces fameux lymphocytes T spécifiques… Qui élimineraient alors les cellules éditées, "rendant la thérapie inefficace". Pire : lorsque les globules blancs reconnaissent une menace, ils produisent des molécules qui activent et attirent leurs homologues, afin de faire face à une menace éventuelle. Face aux cellules modifiées par CRISPR-Cas9, les lymphocytes T pourraient ainsi créer une réponse inflammatoire généralisée qui pourrait se retourner contre le patient.

 

SOLUTIONS. "Une autre solution possible est de développer un système Cas9 à partir de bactéries qui ne colonisent pas ou n'infectent pas les humains", explique Matthew Porteus, hématologue en pédiatrie à l'Université de Stanford en Californie et un des auteurs de l'étude, dans un communiqué paru dans la revue Nature. Les chercheurs peuvent également être en mesure de modifier les enzymes Cas9 en laboratoire pour concevoir des formes qui vont échapper à des réponses immunitaires préexistantes, note-t-il. " Si nous pouvons trouver la solution, ce système pourrait être l'une des plus grandes percées dans l'histoire médicale", s'enthousiasme Aaron Aker, du département de génétique de l'université d'Harvard dans un communiqué.

 

Source : Sciences et Avenir

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS :

 

En français :

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/cancer/premiere-utilisation-de-crispr-cas9-pour-tenter-de-combattre-le-cancer_108217 - xtor=EPR-1-[SEAActu17h]-20161117

 

— Conférence Emmanuelle CHARPENTIER - Le CRISPR Cas9 - La révolution de l'ingénierie génomique :

https://www.youtube.com/watch?v=PulYE-yErPU

CRISPR/CAS9 : une méthode révolutionnaire :

https://www.youtube.com/watch?v=RplWR12npqM

— Modifier le génome avec CRISPR — Science étonnante #18 :

https://www.youtube.com/watch?v=bYVE05egjPg

— Crispr Cas9, une méthode révolutionnaire pour faire évoluer la génétique

https://www.youtube.com/watch?v=vVZkQAKN8TQ@

 

En anglais, vous trouverez sur le net une multitude de vidéos expliquant le système Crispr-Cas9. En voici quelques-unes, mais vous en trouverez beaucoup d'autres… si vous dominez la langue de Shakespeare !

 

What is CRISPR?

 — What is CRISPR? Animation

 — How CRISPR lets us edit our DNA | Jennifer Doudna

 — Jennifer Doudna (UC Berkeley / HHMI): Genome Engineering with CRISPR-Cas9

 

18/09/2016

Comment le spermatozoïde déclenche la fécondation de l'ovule

Comment le spermatozoïde déclenche la fécondation de l'ovule

 

par Damien Mascret, Figaro.fr Santé du 29/08/2016

 

Drivée par Christine Gourier, une équipe de physiciens du laboratoire de Physique Statistique (LPS) de l'École normale supérieure de Paris (ENS-CNRS) a pu récemment mettre en évidence que c'est un mode particulier de battements du flagelle du spermatozoïde qui déclenche la fécondation.

 

C'est l'instant crucial où le spermatozoïde atteint enfin sa cible puis fusionne avec elle. Le début d'une nouvelle vie. Une délicate prise de contact entre le gamète mâle et le gamète femelle, avant que la fusion des deux ne se produise. Deux étapes que les spécialistes de la reproduction résument en une appellation, l'« interaction gamétique ». Un moment complexe, car il ne suffit pas de mettre en contact un spermatozoïde fécondant avec un ovocyte fécondable pour que la fusion se produise.

 

« Il se passe deux à trois minutes entre le contact et la fusion, mais ce moment a été très peu étudié jusqu'ici, principalement en raison de difficultés techniques », explique Christine Gourier. Et de façon inattendue, ce sont les mouvements de la queue du spermatozoïde, le flagelle, qui jouent un rôle déterminant.

 

fécondation in vitro,flagelle du spermatozoïde,déclenchement de la fécondation

Un ingénieux dispositif pour observer in vivo l'instant crucial de la fécondation

 

L'équipe de l'ENS a tout d'abord imaginé un ingénieux dispositif pour que la fécondation se produise sous l'œil du microscope optique confocal. « En théorie, chez l'humain le contact peut se faire à n'importe quel endroit de l'ovocyte (et sur 80 % de la surface chez la souris, utilisée dans ce travail). Pour pouvoir observer les deux ou trois minutes qui précèdent la fusion, il fallait être sûr du site de l'ovocyte où le spermatozoïde allait établir le contact », explique Christine Gourier. Les chercheurs ont donc placé l'ovocyte dans un coquetier microscopique  qui n'en exposait que 2 % de la surface, sur lesquels aboutissait un canal micro-fluidique (sorte de paille de 30 micromètres de diamètre). Dans ce canal, était introduit un spermatozoïde fécondant.

 

Un certain type de battement déclenche la fécondation

 

Benjamin Ravaux, le doctorant de l'équipe, s'est chargé des centaines de manipulations qui ont permis les découvertes. Et le spermatozoïde a fait son œuvre. « Contrairement à ce que l'on pensait du battement du flagelle, celui-ci ne sert pas seulement à conduire le spermatozoïde jusqu'à l'ovocyte, mais il sert aussi à déclencher la fécondation, détaille Christine Gourier. Et encore, seulement s'il bat selon un mode bien précis. » Les biologistes avaient déjà observé que le flagelle du spermatozoïde cessait ses battements dans les deux minutes qui suivaient le contact avec l'ovocyte, mais personne n'avait imaginé que ces deux minutes étaient cruciales. « Si on empêche ce battement, cela bloque la fécondation », explique Christine Gourier.

 

Pour la première fois, les chercheurs ont pu observer finement des centaines d'interactions gamétiques et identifié trois types de battements, dont un seul s'est avéré efficace pour que la fécondation s'enclenche. « C'est un battement oscillatoire assez rapide (environ 2 battements par seconde) du flagelle qui pendant deux minutes va faire osciller la tête du spermatozoïde en la plaquant sur l'ovocyte pour induire la fusion », explique Éric Perez, un des membres de l'équipe. Les mouvements amples en coup de fouet (1 par seconde) ou ceux plus réduits et très rapides (3/sec) ne permettent pas la fécondation.

 

Le dispositif mis au point par les chercheurs de l'ENS a ensuite permis de visualiser précisément la plongée de la tête du spermatozoïde, porteur de l'ADN issu du père, dans l'ovocyte. « Lorsqu'elle arrive à une profondeur suffisante, la masse de l'ADN paternel enfle, indiquant que celui-ci se décondense (se débobine), 50 minutes après l'entrée en contact, explique Éric Perez. Ces travaux éclairent d'un jour nouveau les trois premières minutes de la fécondation et ouvrent la porte à de nouvelles méthodes d'assistance à la procréation. »

 

Article original :

Benjamin Ravaux, Nabil Garroum, Eric Perez, Hervé Willaime, Christine Gourier, (2016). — A specific flagellum beating mode for inducing fusion in mammalian fertilization and kinetics of sperm internalization Scientific Reports, Nature Publishing Group, 2016, 6, pp.31886.

 

08/09/2016

Cadeau électoral aux chasseurs

 Cadeau électoral aux chasseurs

 

En cette rentrée 2016, Pierre Athanaze, Administrateur de Ferus (première association nationale de protection et de conservation de l'ours, du loup et du lynx en France) nous a appris une bien mauvaise nouvelle pour nos amis les animaux sauvages. Les animaux sauvages sont les éternels laissés pour compte, ils ont besoin de notre soutien massif pour contrer les chasseurs de moins en moins nombreux mais de plus en plus gourmands en subventions.



En effet, Laurent Wauquiez, le tout nouveau numéro 1 des « Républicains » propose un magnifique cadeau électoral aux chasseurs avec l’argent du contribuable de la région Auvergne-Rhône-Alpes qu’il préside. En effet, il invite les conseillers régionaux de la seconde région de France à octroyer, sur trois ans, la colossale subvention de 2 955 210€ !



Pierre Athanaze ne mâche pas ses mots : « Lui qui a conspué les associations de protection de la nature pour les subventions qu’elles touchaient sous la présidence socialiste, il explose le plafond en offrant 3 millions d’euros au prétexte que : « Depuis les années 1980, le nombre de chasseurs de notre territoire ne cesse de décliner. Plusieurs raisons sont avancées : la raréfaction du petit gibier de plaine, l’augmentation des coûts pour exercer l’activité de chasse, les évolutions réglementaires de plus en plus contraignantes mais aussi les changements de modes de vie et d’occupation de l’espace entre populations rurales et urbaines. La chasse est majoritairement pratiquée en forêt et spécialisée sur les grands ongulés sauvages ».



Pour les chasseurs "L’animal est reconnu comme être sensible, mais seulement s’il appartient à quelqu’un !". Le lobby de la chasse a fait en sorte que la loi ne le gêne en rien et s’est assuré que toutes les tentatives visant à accorder légalement le caractère sensible à l’animal sauvage soient soigneusement écartés des débats à l’Assemblée Nationale.



En 5 saisons de chasse (de la saison 2011/2012 à 2015/2016), 704 accidents de chasse ont été officiellement recensés par l’ONCFS. Sur cette même période, une dizaine de non-chasseurs ont été abattus et près de 70 blessés ont été déplorés.



L’association de protection de l’environnement et des animaux AURA Environnement et le collectif de la Ligue de combat contre les cruautés envers les animaux demandent à tous les défenseurs des animaux sans défense et souvent en détresse, - quelque soit leur appartenance politique - de signer massivement cette pétition pour que la chasse en France ne soit plus subventionnée par les contribuables, qu’une manifestation de grande ampleur se tienne devant le siège de la Région Auvergne-Rhône-Ales, que les élu-es votant cette subvention scélérate soient tenu-es co-responsables de ce soutien financier à des assassins d’animaux innocents et ce, devant le tombeau de l’animal inconnu, restant, lui, à inaugurer au plus vite, en « grands pompes » !



Marc-Claude de PORTEBANE

- Porte-parole du collectif de la Ligue de combat contre les cruautés envers les animaux
- Président de l’association de protection de l’environnement et des animaux AURA Environnement