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06/10/2015

Permaculture

La permaculture

 

La permaculture est une méthode systémique et holistique de conception d'habitats humains et de systèmes agricoles inspirée de l'écologie naturelle (biomimétisme) et de la tradition. Elle n'est pas un mode de pensée mais un mode d'agir qui prend en considération la bio-diversité des écosystèmes1,2. En outre, elle vise à créer une production agricole durable, très économe en énergie (travail manuel et mécanique, carburant...) et respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques, tout en laissant à la nature « sauvage » le plus de place possible1,2.

Cette conférence a pour but de donner une idée du stage PDC de permaculture qui aura lieu du 6 au 18 juin 2016 au Lycée agricole de Valdoie.

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09/09/2015

Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

Aspas-bandeau.jpg


Sortie générale des fusils :
Tous aux abris !


Aujourd’hui, avant même l’ouverture générale de la chasse*, l’ASPAS a déjà recensé 5 victimes de coups de fusil, dont un adolescent de 16 ans. En effet, les lois et réglementations françaises sont tellement permissives que les chasseurs peuvent en pratique exercer leur loisir toute l’année, avec des armes pouvant tuer à 3 km, et sans aucun contrôle de la vue ni aucun alcootest possible. Pour trop d’usagers de la nature, c’est le retour de la peur.

 

Danger-chasse-200.jpgDimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

 

Menace pour la vie sauvage, la chasse représente aussi une menace pour la vie humaine. Mercredi 19 août une balle à sanglier terminait sa course dans la façade d’une maison à Draguignan. Mais 150 à 200 blessés, et une quinzaine de morts dues à la chasse, sont recensés chaque année par l’ONCFS. Ces drames pourraient être évités avec de meilleurs contrôles des connaissances et d'aptitudes,mais ceux-ci n’existent pas alors que le droit de chasse est un de ceux pour lesquels on légifère le plus. Ainsi, une fois qu’un pratiquant a décroché son permis, il n’aura aucune vérification de ses connaissances, de son arme et de son maniement, ou encore de sa vue, quels que soient son âge et son état de santé. Et de surcroit, la corporation des chasseurs refuse l’usage de l’alcootest comme s’il s’agissait d’une provocation, alors qu’ils utilisent des armes dangereuses dans des espaces partagés par d’autres (promeneurs, cueilleurs, cavaliers, vététistes, naturalistes…).

 

Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.



Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse.

 

Plus de 300 000 citoyens ont déjà signé la pétition lancée par l'ASPAS, pour que le dimanche soit dorénavant un jour sans chasse. Si vous ne l'avez pas déjà signée, cette pétition est enfin disponible sur mesopinions.com. Pour que nos week-ends ne soient plus annexés par les chasseurs, pour des balades en toute sécurité et liberté : signez-la et partagez-la !

 

SIGNEZ ICI

* Voir dates d'ouverture de la chasse saison 2015-2016

 

 

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chasseaux voix

 
 
Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

tir-lunette-110Aujourd’hui, avant même l’ouverture générale de la chasse*, l’ASPAS a déjà recensé 5 victimes de coups de fusil, dont un adolescent de 16 ans. En effet, les lois et réglementations françaises sont tellement permissives que les chasseurs peuvent en pratique exercer leur loisir toute l’année, avec des armes pouvant tuer à 3 km, et sans aucun contrôle de la vue ni aucun alcootest possible. Pour trop d’usagers de la nature, c’est le retour de la peur.

Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

chasse-pancarte-1Menace pour la vie sauvage, la chasse représente aussi une menace pour la vie humaine. Mercredi 19 août une balle à sanglier terminait sa course dans la façade d’une maison à Draguignan. Mais 150 à 200 blessés, et une quinzaine de morts dues à la chasse, sont recensés chaque année par l’ONCFS. Ces drames pourraient être évités avec de meilleurs contrôles des connaissances et d’aptitudes, mais ceux-ci n’existent pas alors que le droit de chasse est un de ceux pour lesquels on légifère le plus. Ainsi, une fois qu’un pratiquant a décroché son permis, il n’aura aucune vérification de ses connaissances, de son arme et de son maniement, ou encore de sa vue, quels que soient son âge et son état de santé. Et de surcroit, la corporation des chasseurs refuse l’usage de l’alcootest comme s’il s’agissait d’une provocation, alors qu’ils utilisent des armes dangereuses dans des espaces partagés par d’autres (promeneurs, cueilleurs, cavaliers, vététistes, naturalistes…).

Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse. Plus de 300 000 citoyens se sont déjà associés à l’ASPAS à travers une pétition, pour que soit mise en place cette simple mesure de bon sens.

* Voir dates d’ouverture de la chasse saison 2015-2016

- See more at: http://www.aspas-nature.org/communiques-de-presse/sortie-generale-des-fusils-tous-aux-abris/#more-12135

Sortie générale des fusils : Tous aux abris !

tir-lunette-110Aujourd’hui, avant même l’ouverture générale de la chasse*, l’ASPAS a déjà recensé 5 victimes de coups de fusil, dont un adolescent de 16 ans. En effet, les lois et réglementations françaises sont tellement permissives que les chasseurs peuvent en pratique exercer leur loisir toute l’année, avec des armes pouvant tuer à 3 km, et sans aucun contrôle de la vue ni aucun alcootest possible. Pour trop d’usagers de la nature, c’est le retour de la peur.

Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

chasse-pancarte-1Menace pour la vie sauvage, la chasse représente aussi une menace pour la vie humaine. Mercredi 19 août une balle à sanglier terminait sa course dans la façade d’une maison à Draguignan. Mais 150 à 200 blessés, et une quinzaine de morts dues à la chasse, sont recensés chaque année par l’ONCFS. Ces drames pourraient être évités avec de meilleurs contrôles des connaissances et d’aptitudes, mais ceux-ci n’existent pas alors que le droit de chasse est un de ceux pour lesquels on légifère le plus. Ainsi, une fois qu’un pratiquant a décroché son permis, il n’aura aucune vérification de ses connaissances, de son arme et de son maniement, ou encore de sa vue, quels que soient son âge et son état de santé. Et de surcroit, la corporation des chasseurs refuse l’usage de l’alcootest comme s’il s’agissait d’une provocation, alors qu’ils utilisent des armes dangereuses dans des espaces partagés par d’autres (promeneurs, cueilleurs, cavaliers, vététistes, naturalistes…).

Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse. Plus de 300 000 citoyens se sont déjà associés à l’ASPAS à travers une pétition, pour que soit mise en place cette simple mesure de bon sens.

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Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

chasse-pancarte-1Menace pour la vie sauvage, la chasse représente aussi une menace pour la vie humaine. Mercredi 19 août une balle à sanglier terminait sa course dans la façade d’une maison à Draguignan. Mais 150 à 200 blessés, et une quinzaine de morts dues à la chasse, sont recensés chaque année par l’ONCFS. Ces drames pourraient être évités avec de meilleurs contrôles des connaissances et d’aptitudes, mais ceux-ci n’existent pas alors que le droit de chasse est un de ceux pour lesquels on légifère le plus. Ainsi, une fois qu’un pratiquant a décroché son permis, il n’aura aucune vérification de ses connaissances, de son arme et de son maniement, ou encore de sa vue, quels que soient son âge et son état de santé. Et de surcroit, la corporation des chasseurs refuse l’usage de l’alcootest comme s’il s’agissait d’une provocation, alors qu’ils utilisent des armes dangereuses dans des espaces partagés par d’autres (promeneurs, cueilleurs, cavaliers, vététistes, naturalistes…).

Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse. Plus de 300 000 citoyens se sont déjà associés à l’ASPAS à travers une pétition, pour que soit mise en place cette simple mesure de bon sens.

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Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

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Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse. Plus de 300 000 citoyens se sont déjà associés à l’ASPAS à travers une pétition, pour que soit mise en place cette simple mesure de bon sens.

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Dimanche 16 août. Un adolescent qui passait sur une route à proximité d’une battue aux gros gibiers est sérieusement blessé par balle par un chasseur de… 19 ans. La chasse est donc autorisée avant l’ouverture ? Hélas oui. En France, contrairement à ce qu’il se passe partout en Europe, il n’existe aucune trêve des fusils, aucun jour national sans chasse, aucune période sans battue, et quasiment aucun espace préservé, puisque la chasse est autorisée dans la majorité des Parcs et Réserves, ou encore dans certaines villes, et qu’un chasseur peut achever son gibier jusque dans votre jardin. Il peut même tirer dans l’obscurité, voire de nuit ! La France est aussi le pays européen où les chasseurs ont le droit de tuer le plus grand nombre d’espèces : 91 au total, dont la plupart sont en raréfaction.

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Pour la grande majorité des Français l’ouverture de la chasse, c’est la fermeture de la nature. Le lobby de la chasse a beaucoup trop de pouvoir en France, et l’ASPAS en dénonce infatigablement les abus.

Depuis plus de 20 ans l’ASPAS se bat pour que soit enfin instauré, au niveau national, le dimanche sans chasse. C’est aujourd’hui la seule mesure susceptible de garantir l’accès à une nature sans danger pour tous. Le dimanche étant le jour des promenades familiales, et celui pour lequel on recense le plus d’accidents de chasse. Plus de 300 000 citoyens se sont déjà associés à l’ASPAS à travers une pétition, pour que soit mise en place cette simple mesure de bon sens.

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08/09/2015

Vergers vivants recrute un Directeur (secteur Montbéliard - 25)

Vergers vivants

association membre de FNE Franche-Comté

recrute un Directeur

(secteur Montbéliard - 25)



FRANCHE COMTE_LOGO MAIL.jpgSECRETARIAT
MEFC - 7, rue Voirin - 25000 Besançon
Tél. 03 81 80 92 98 - http://fne-franche-comte.fr/
Association agréée au titre de la loi du 10 juillet 1976 relative à la Protection de la Nature

---------- Message transféré ----------
De : Nicolas LAVANCHY - Vergers Vivants <n.lavanchy@vergers-vivants.fr>
Date : 8 septembre 2015 18:38
Objet : offre de poste DIRECTEUR/TRICE
À :

Bonjour,
Après 5 ans d'implication au sein de Vergers Vivants, je vais quitter mes fonctions de directeur en cette fin d'année.
Ainsi, l'association recrute une personne pour prendre le relais à compter de janvier 2016. Vous trouverez en pièce jointe une offre d'emploi à diffuser pour le poste de DIRECTEUR / DIRECTRICE.
Merci d'avance et au plaisir de vous croiser bientôt !
Cordialement,
--
 
vergersPT1.jpgNicolas LAVANCHY
VERGERS VIVANTS
La Damassine
23, rue des Aiges
25230 VANDONCOURT
Tél. 03 81 37 82 26
www.vergers-vivants.fr

 

 

VV offre d'emploi DIRECTEUR-TRICE 2015_Page_1.jpg

VV offre d'emploi DIRECTEUR-TRICE 2015_Page_2.jpg

03/09/2015

Représentativité des ONG environnementales : Le grand recul du gouvernement

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Représentativité des ONG environnementales : Le grand recul du gouvernement

 

Représentées au Comité Économique et Social Européen[1], les associations environnementales viennent d’être éliminées pour la prochaine mandature. Une décision inacceptable. Le retour en arrière c’est maintenant ?

 

Partenaires à part entière des acteurs de la société civile, les organisations environnementales avaient intégré à partir des années 2008-2009 plusieurs grandes enceintes institutionnelles afin de faire entendre la voix de l’écologie en amont des décisions publiques. Au niveau européen, cela représentait 2 sièges pour les associations de protection de l’environnement françaises. C’était là un acquis majeur du Grenelle de l’environnement que personne ne songeait à remettre en question, du moins ouvertement.

 

C’était sans compter sur le gouvernement français qui vient de supprimer ces deux seuls sièges  au Comité Economique et Social Européen. Alors que leur implication dans leurs mandats avait été unanimement saluée, France Nature Environnement et la Fondation Nicolas Hulot viennent d’apprendre, et tout à fait incidemment, que leurs mandats seront désormais supprimés. Leur implication avait pourtant permis de faire bouger les lignes au niveau des institutions européennes sur  des sujets très concrets comme l’obsolescence programmée, l’économie de fonctionnalité, la surpêche ou la promotion des transports collectifs.

 

En outre, et bien que le Comité Économique et Social Européen soit l’organe consultatif, créé en 1957 par le Traité de Rome, pour représenter la société civile organisée auprès des institutions européennes, le gouvernement, au mépris de toutes les règles statutaires, a choisi d’y proposer deux personnes qui ne correspondent aucunement au critère de représentation de la société civile organisée.

 

France Nature Environnement juge inadmissible ce considérable retour en arrière sur les représentations environnementales et considère la décision du gouvernement comme un gigantesque désaveu du travail mené bénévolement.

 

FNE demande une annulation de la décision gouvernementale et exige une réponse argumentée sur la place et le rôle que le gouvernement entend voir jouer par les organisations environnementales dans les instances consultatives.

 


 

02/09/2015

Accident nucléaire : les risques encourus par 500 millions d’Européens

Accident nucléaire : les risques encourus par 500 millions d’Européens dépendent d’experts anonymes qui ne rendent compte à personne

Criirad-bandeau.jpg

Dernière mise à jour : 20 novembre 2015

 

 ACCIDENT NUCLÉAIRE : les risques encourus par 500 millions d’Européens dépendent d’experts anonymes, qui ne rendent compte à personne !
 
Les autorités françaises et européennes maintiennent le secret sur l’identité des experts qui ont validé les limites de contamination applicables aux aliments après un accident nucléaire. Ces limites sont excessivement élevées et exposeront les populations, en particuliers les enfants, à des niveaux de risque inacceptables.


La CRIIRAD poursuit son combat pour la transparence : nous vous avons informés récemment  de nos échanges avec la Direction Générale de la Santé (qui tente de décliner toute responsabilité dans le dossier).  Ce nouveau message porte sur le volet européen : dans notre courrier d’hier, nous avons mis la  Commission au pied du mur : reconnaitre ou nier la réalité des anomalies identifiées dans le rapport de ses experts.


 
BRAS DE FER AU NIVEAU EUROPÉEN
 
Le 29 juillet dernier, la Commission européenne a adressé un second courrier à la CRIIRAD, avec de nouvelles explications sur ce qui motive son refus de communication.


1/ la Commission indique qu’elle ne saurait imposer au groupe d’experts de l’article 31 les règles de transparence habituelles puisque la nomination des membres de ce groupe ne relève pas de ses attributions mais de celles du Comité Scientifique et Technique, comité institué en application de l’article 134 du traité Euratom.


Bien des zones d’ombre subsistent et peut-être s’agit-il d’une nouvelle échappatoire. La réponse ne tardera pas car la CRIIRAD a décidé de prendre la Commission au mot et de saisir le Comité Scientifique et Technique des mêmes demandes de communication des noms et références professionnelles des experts du groupe 31 Euratom : lire le courrier adressé au CST.


2/ la Commission européenne précise qu’elle est d’autant moins convaincue de la nécessité de publier le nom des experts qu’elle ne partage pas l’analyse que fait la CRIIRAD de leur travail scientifique. Cette déclaration est totalement gratuite car la Commission ne répond à aucun des arguments développés par la CRIIRAD. Il faut donc l’obliger à se confronter au fond du dossier.


Dans un nouveau courrier, la CRIIRAD a donc détaillé l’une des 12 anomalies majeures du rapport d’expertise et mis au défi la Commission européenne de reconnaître, ou de nier, sa réalité. L’exemple choisi est facile à exposer : les experts Euratom se trompés sur le coefficient applicable ce qui les conduits à sous-évaluer d’un facteur 10 la dose reçue par les nourrissons en cas d’ingestion de plutonium (le risque réellement encouru est donc 10 fois supérieur à ce qu’ont écrit les experts). La suite permettra de déterminer si la Commission reste solidaire de ses experts (et choisit l’intérêt particulier contre l’intérêt général et la protection sanitaire des populations) ou si elle est en capacité de reconnaître les fautes qu’ils commettent et d’obtenir leur correction. Dans ce cas, un dialogue pourrait s’ouvrir sur la douzaine d’omissions, contradictions, insuffisances et autres irrégularités graves que la CRIIRAD a repérées. Il serait plus que temps : le Conseil de l’Union européenne devrait adopter le projet de règlement dans les tous prochains mois !
 
Ces nouveaux éléments ont été transmis ce jour à la médiatrice européenne, dans le cadre de la plainte que la CRIIRAD a déposée contre la Commission européenne.
 
Très bonne lecture à tous !
 
Très cordialement
 
L’équipe de la CRIIRAD
 
PS : nous comptons sur vous pour diffuser l’information et appeler vos parents, amis et contacts à signer la pétition. Pour plus d’information, accédez ici au dossier complet.  
 
Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
 CRIIRAD
29 Cours Manuel de Falla

26000 VALENCE

04 75 41 82 50

asso@criirad.orgwww.criirad.org

 

Oui, le nucléaire est dangereux à faibles doses : une étude de l'OMS sur plus de 300.000 travailleurs de l'industrie nucléaire démontre l'effet néfaste des rayonnements, même à des doses très réduites.  

Voir cette étude qui le démontre.

radioactivité-dans-l'alimentation.jpg

07/08/2015

T-shirts écolos

Qui serait intéressé par l’achat de T-shirts blancs, avec impression frontale du type ci-dessous, au format 21 x 29.7. Le prix serait de l’ordre de 15 à 20 €.

Quels modèle ?
Quelle taille ?
Combien ?

René-Jean Monneret

03 84 85 10 48
06 82 42 99 03
rjmonneret@wanadoo.fr
http://rjmonneret.free.fr
www.jurafaune.com

 

Aigles-450.jpg

Faucons-450.jpg

15/07/2015

La chasse à la glu : l'intelligence au pouvoir au Sénat

 L’intelligence au pouvoir au Sénat

 

La solution pour lutter pour lutter contre les incendies de forêt : la chasse à la glu. Personne n'avait encore osé avancer un tel argument. Sauf un sénateur. Ça nous rappelle une réplique de Michel Audiard dans les "Tontons flingueurs" : Les c… ça ose tout, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît.

Moralité : le Sénat a adopté. Rappelons que cette haute assemblée est composée de personnages d'un certain âge. Mais, comme dit Georges Brassens : Le temps ne fait rien à l'affaire…

 

Chasse-à-la-glu-450.jpg

 

29/06/2015

Le Circaète Jean-le-Blanc

Le Circaète Jean-le-Blanc

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Un bref séjour avec l'un de mes amis dans les Cévennes nous a permis d'observer ce superbe rapace.

 

Nous parcourons les petits chemins qui sillonnent le Causse Méjean, tout en observant les oiseaux dont les nichées arrivent à terme en ce début d'été. La silhouette d'un rapace, d'une envergure de 1,70 mètre, se présente à bonne distance. Très vite, nous identifions cet aigle que nos téléobjectifs ne lâcheront plus. Le Circaète se dessine magnifiquement sur un fond de ciel pur, tournoyant à notre verticale, scrutant le sol à la recherche de reptiles qui constituent quatre-vingt-dix pour cent de son régime alimentaire.

 

Observable essentiellement en migration dans le Doubs, la majorité des couples sont fixés dans le sud-est : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, sud de Rhône-Alpes et sud-est du Massif Central.

 

Une belle observation qui complète celles des Vautours fauves et moines, nichant dans les gorges de la Jonte et du Tarn, rapaces que l'on peut observer tous les jours dans d'excellentes conditions. Symboles de cette région, les Vautours réintroduits il y a une trentaine d'années constituent la fierté du parc national des Cévennes complétée aujourd'hui par un nouveau programme de réintroduction du Gypaète barbu.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

 

26/06/2015

Le Cincle plongeur

Une nichée pour le printemps, une pour l'été…

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Il existe, dans le Pays de Montbéliard, des endroits rêvés pour observer le Cincle plongeur. Les ruisseaux de « têtes de bassin » avec leurs sources karstiques émergentes au fond de nos reculées, avec leurs grottes et leurs cascades moussues constituent toujours un cadre exceptionnel » explique.

 

Depuis plus de 25 ans, j'observe le Cincle, fidèle à ces endroits, trouvant dans ces biotopes les conditions idéales de « niche écologique », notamment pour assurer sa reproduction.

 

Ainsi chaque année, le couple s'installe dans la cavité d'un rocher, abritée par un rideau d'eau, qu'il franchit pour rentrer et sortir du nid parfaitement invisible. Le bec rempli de nourriture qu'il capture en partie sous l'eau, le couple assure, durant près de trois semaines, un va et vient permanent pour nourrir les poussins dont les cris stridents percent le bruit de la chute d'eau, témoignant ainsi de leur présence.

 

Il s'agit là d'une ponte de remplacement à la première nichée, noyée début mai, les cascades ayant connu partout des débits très puissants lors des pluies diluviennes. Dès la décrue, le Cincle plongeur a reconstruit très rapidement son nid. Mes observations de ces derniers jours confirment la réussite de la reproduction avec le départ des poussins à la découverte de leur milieu. Les parents nourriront les jeunes Cincles plongeurs durant une quinzaine de jours encore, avant de les chasser, pour les contraindre à acquérir leur indépendance et leur imposer de trouver un autre territoire pour passer l'hiver.

 

En attendant, peut-être, encore une belle nichée d'été pour animer les cascades de ces « petits bouts du monde » au Pays de Montbéliard.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino

03/03/2015

Apparition des cellules eucaryotes (cellules à noyau) : une nouvelle hypothèse

 Apparition des cellules eucaryotes (cellules à noyau) : une nouvelle hypothèse

 

Unité fondamentale de la vie, la cellule est au cœur de toute la biologie.

 

Chaque organisme complexe (plantes, animaux, champignons) est constitué de cellules eucaryotes, les cellules avec un noyau et d'autres machines internes complexes utilisées pour remplir les fonctions d'un organisme a besoin pour rester en vie et en bonne santé. Par exemple l'organisme humain comprend 220 types différents de cellules eucaryotes qui, travaillent en groupes, contrôlent tout, de la pensée et de la locomotion à la reproduction et à la défense immunitaire.

 

Chacune de nos cellules est composée d'un noyau et d'un entrelacs de membranes dont les biologistes cherchent l'origine depuis près d'un siècle. Jusqu'ici l'idée prévalait qu'une cellule avait grossi puis créé son noyau. Mais des zones d'ombre subsistaient.

 

La théorie de l'endocytose, due à la scientifique américaine Lynn Margulis (1966), expliquait déjà l'origine des chloroplastes et des mitochondries comme des bactéries endosymbiotiques capturées par les cellules eucaryotes pour se fournir en de tels organites.

 

En octobre 2014, David Baum, spécialiste de l'évolution à l'université du Wisconsin (États-Unis) a proposé une hypothèse audacieuse, mais très plausible. Selon le scénario de David Baum, une cellule primordiale constituerait dès le début du processus le noyau, et c'est lui qui commanderait le développement d'un nouveau corps autour de lui. Autrement dit : au commencement serait le noyau, puis viendrait la cellule.

 

Si l'on reprend la chronologie de l'apparition de la vie sur la Terre, on note les étapes suivantes :

 

  • 4,56 milliards d'années : formation de la Terre.
  • 3,8 milliards d'années : apparition des premières cellules simples sans noyau, les procaryotes.
  • Entre 2,7 et 1,8 milliards d'années : apparition des premières cellules avec noyau, les eucaryotes.
  • 1,6 milliard d'années : premiers organismes pluricellulaires (algues).
  • 635 millions d'années : premiers animaux.

 

Ainsi, l'origine de la cellule eucaryote est considérée comme l'un des événements évolutifs les plus critiques de l'histoire de la vie sur Terre. Sans cette apparition des cellules eucaryotes, notre planète serait un endroit très différent, peuplé entièrement par des procaryotes, des organismes unicellulaires comme les bactéries et les archées.

 

A priori, cette chronologie ne laisserait aucun doute. Au commencement étaient des cellules sans noyau (procaryotes). Puis, parmi ces cellules primordiales qui peuplaient notre planète à l'aube de la vie, il y a 2 milliards voire 3 milliards d'années, certaines audacieuses ont tenté... autre chose. De simples, celles-ci se sont engagées sur un nouveau chemin évolutif.

 

Après la sobre perfection des premières, elles ont ouvert l'ère de la subtile complexité des cellules à noyau (eucaryotes), dont nous descendons aujourd'hui en droite ligne.

 

Non qu'il y ait eu remplacement : les procaryotes sont encore là — ce sont les bactéries, les archées, qui pullulent toujours. Mais les eucaryotes allaient inventer la pluricellularité, le sexe.

 

L'apparition de ces cellules d'un nouveau type a été la plus grande révolution qu'ait connue la vie... Or, on ne sait rien de cette apparition. Ni quand ni comment ni avec qui elle s'est faite.

 

Ce qu'on sait, c'est que les procaryotes se sont munis d'une enveloppe cellulaire limitant un cytoplasme où se mêlent ADN, protéines et machineries cellulaires destinées à perpétuer la vie cellulaire. Alors que la cellule eucaryote est 10 à 100 fois plus grande et dotée d'une structure dûment compartimentée, avec un noyau central où s'insère l'ADN, tandis qu'autour se déploient un vaste entrelacs de membranes lié à la production de protéines, des mitochondries pour générer l'énergie, l'appareil de Golgi pour réguler le transport interne, un centrosome pour permettre la division cellulaire, etc.

 

Procaryotes, eucaryotes... Depuis qu'ils ont découvert cette dichotomie fondamentale, il y a près d'un siècle, la question taraude les scientifiques... Comment est-on passé de l'un à l'autre ? Comment est apparu le noyau dans les cellules ?

 

Poser ainsi la question, c'était déjà suggérer la réponse... De fait, tous les scénarios élaborés jusqu'ici sont basés sur la même trame : en l'occurrence : une cellule, sans doute une archée[1], aurait grossi en dilatant sa membrane externe,puis, à la fin de cette transformation, aurait projeté des replis internes afin de former en son centre le noyau et les complexes jeux de membranes qui l'entourent - les mitochondries étant d'anciennes bactéries avalées par leur hôte. Cela semblait logique.

 

La plupart des scientifiques conviennent donc que les cellules eucaryotes ont surgi à partir d'une relation symbiotique entre les bactéries et les archées.

 

Problème : on ne connaît pour l'heure aucun procaryote capable d'un tel trafic de membrane... Et il est difficile d'expliquer comment s'est mise en place l'organisation intracellulaire labyrinthique que l'on observe aujourd'hui.

 

Or, voici qu'un biologiste vient renverser toute l'histoire. Spécialiste de l'évolution à l'université du Wisconsin (États-Unis), David Baum affirme aujourd'hui que la cellule initiale — celle qui fit le grand saut pour devenir eucaryote — aurait, dès le début du processus, constitué le noyau, et c'est ce dernier qui aurait "piloté" le développement d'un nouveau corps autour de lui.

 

Ce scénario élaboré par David Baum en collaboration avec son cousin Buzz Baum, biologiste cellulaire à l'University Collège of London présenté pour la première fois fin 2014 a l'avantage d'expliquer, via un unique processus, l'origine si mystérieusedes enchevêtrements de membranes internes : ces derniers seraient les témoins de la naissance des eucaryotes. Connu comme la théorie "inside-out" de l'évolution de la cellule eucaryote, ce point de vue de de la complexification de la vie a été publié le 28 octobre 2014 dans la revue en libre accès BMC Biology. (voir infographie).

 

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Infographie Science & Vie n° 1171 avril 2014

 

Si, dans la communauté scientifique, tout le monde n'est pas forcément d'accord avec ce modèle, on s'entend pour souligner son audacieuse simplicité et l'intérêt des réflexions qu'elle suscite sur la dynamique des cellules, le vieillissement, l'apparition des cancers...

 

David Baum conduit actuellement une série d'analyses génétiques pour tester justement ses idées sur ce point. Quant à son cousin, il s'est lancé dans des expériences chez des eucaryotes et des archées. Tous deux ont une série de prédictions qu'ils voudraient tester pour que le mystère de la naissance de nos cellules soit enfin résolu.

 

Source :

Émilie Rauscher (2015).- Cellules eucaryotes : l'hypothèse que personne n'attendait. (Science & Vie n° 1171 avril 2015, pp.74-77).

 

Lien internet



[1] Les archées et les bactéries représentent deux des trois grands domaines de la vie. Le troisième étant constitué par les eucaryotes, des organismes composés des cellules eucaryotes plus complexes.

01/03/2015

Apron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle

Apron1_logo.jpgApron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle

 

Depuis 2015, le Muséum de Besançon s’investit dans les actions de protection de l’Apron du Rhône, notamment dans le projet Life , puis le PNA aprons.
Une mise au point des techniques de reproduction, puis des élevages réguliers et nombreux ont permis de répondre aux objectifs de ces plans.
Dernièrement le Muséum a participé à la réalisation d'un documentaire de présentation de cette espèce :


 
‘Apron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle’
 
Un film de Sylvain Garassus et Jean-Yves Collet

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24/02/2015

SHNPM : calendrier 2015

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30/11/2014

Mise à jour de la phylogénie des tortues

tortue-200.jpgMise à jour de la phylogénie des tortues

(dernière mise à jour du 28/07/2015)

 

 

Une équipe américaine a publié en novembre 2014 une phylogénie des Tortues (Testudines) en analysant 2381 “ultraconserved elements” (UCE), c’est-à-dire des parties d’ADN très peu divergentes entre espèces, ce qui permet une résolution fiable des relations phylogénétiques entre taxons ayant divergé depuis très longtemps.

 

Les auteurs ont fait un travail de séquençage considérable : 86 millions de bases ont été lues chez 28 taxons ; en moyenne des séquences de plus de 3 millions de bases ont été obtenues pour chaque échantillon avec au final des recouvrements obtenus de 1 718 154 paires de bases (!), qu’ils ont donc pu comparer entre elles. Autant dire que les résultats obtenus sont robustes et très probablement définitifs pour cet ordre !

 

Ce travail a permis de résoudre les relations discutées jusqu’alors de certains groupes comme les Trionychia (tortues à carapace molle), mais aussi de proposer un nouveau groupe, les Emysternia, incluant l’ancêtre commun à Platysternon megacephalum (une espèce asiatique seule représentante vivante de sa famille) et Emys orbicularis. En croisant des données fossiles les auteurs ont pu reconstruire un scénario biogéographique de la mise en place des groupes depuis le morcellement de la Pangée.

 

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Pour en savoir plus :

 

Nicholas G. Crawford, James F. Parham, Anna B. Sellas, Brant C. Faircloth, Travis C. Glenn, Theodore J. Papenfuss, James B. Henderson, Madison H. Hansen, W. Brian Simison, A phylogenomic analysis of turtles, Molecular Phylogenetics and Evolution, Available online 4 November 2014, ISSN 1055-7903, http://dx.doi.org/10.1016/j.ympev.2014.10.021.

 

  

L'ancêtre des tortues : un lézard (mise à jour du 28/07/2015)

 

Quelques mois après le précédent article, la découverte d'un fossile en Allemagne venait bouleverser la phylogénie des Chéloniens.

 

Jusqu'à présent, on ignorait à quels reptiles anciens l'ordre des Chéloniens, l'ordre des tortues était apparenté. On situait son origine au Trias (il y a 252 à 201 millions d'années), mais fallait-il relier les tortues aux lézards, aux crocodiles ou aux prédinosaures triassiques ?. Or une espèce fossile de tortue vient d'être découverte qui confirme ce que l'on suspectait déjà : les tortues sont des proches parentes des lézards qui se seraient adaptées à la vie aquatique.

 

Pappochelys rosinae est extraordinaire : « On ne trouve un tel fossile qu'une seule fois dans sa vie, ou pas ! » s'exclame Rainer Schoch du Muséum d'histoire naturelle de Stuttgart, qui partage la découverte avec Hans-Dieter Sues, du Muséum américain d'histoire naturelle, à Washington. Pappochelys est l'un des fossiles que les deux paléontologues ont extraits dans la carrière Schumann à Vellberg, dans le Bade-Wurtemberg. Une fois dégagé de sa gangue d'argilite lacustre (un fond de lac pétrifié), l'un des fossiles s'est révélé être celui, rarissime, d'une tortue (voir le cliché ci-dessous).

 

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Le fossile de Pappochelys rosinae

La flèche indique l'une des côtes renforcées de cette prétortue

 

Comme la strate dont il provient date de 240 millions d'années, il s'agirait du plus ancien fossile de tortue à ce jour. Rainer Schoch et Hans-Dieter Sues viennent de publier la description de la nouvelle espèce et, en l'étudiant, ils ont découvert que ses caractères archaïques en font une forme intermédiaire entre les lézards triassiques et les tortues.

 

La trouvaille est d'un grand intérêt, Aussi l'étude paléontologique publiée par Rainer Schoch et Hans-Dieter Sues sera-t-elle sûrement examinée par les autres spécialistes...

 

Pourquoi pensait-on que les tortues et les lézards triassiques étaient proches ? La découverte en 2011 d'ARN commun aux lézards et aux tortues indiquait une parenté proche. Toutefois, cette donnée et les autres données génétiques ne s'accordaient pas bien à ce que l'on savait du registre fossile.

 

Jusqu'à présent, vieux de 220 millions d'années, le reptile chinois Odontochelys passait pour la plus ancienne tortue : son blindage ventral était complètement ossifié, tandis que son blindage dorsal ne consistait qu'en côtes élargies. On avait aussi remarqué de telles côtes sur Eunotosaurus, un reptile vieux de 260 millions d'années, qui vivait donc à la fin du Permien (298,9 à 252,2 millions d'années). Toutefois, d'après son aspect, on ne pouvait être sûr qu''Eunotosaurus soit bien un ancêtre des Chéloniens. La période d'apparition du plan d'organisation des tortues restait donc difficile à situer dans le temps, et les Chéloniens difficiles à relier aux lézards ou à d'autres groupes.

 

reptiles,chéloniens,tortues,phylogénie des tortues

Place de Pappochelys dans l'arbre phylogénique des Chéloniens

 

Ce trouble est dépassé : Pappochelys suggère que l'évolution de certains lézards a produit les tortues il y a quelque 240 millions d'années ou avant, au Permien peut-être. En effet, Pappochelys ressemble à un lézard (voir en haut à droite), qui serait doté de côtes élargies, mais pas (encore) fusionnées en un blindage ventral ossifié unique comme chez Odontochelys. Par ailleurs, Pappochelys a des dents et son crâne, comme celui des lézards, montre deux fenêtres temporales, au lieu d'avoir le caractère beaucoup plus massif de celuides tortues. Il est donc clair que Pappochelys, et avec elle les tortues, sont ce que les paléontologues nomment des Diapsides (des reptiles à deux fenêtres temporales). Désormais, on peut être certain que les tortues sont issues des lézards, et sont apparentées aussi aux crocodiles (des lézardoïdes) et aux oiseaux.

 

En tout cas, pour les découvreurs de la tortue de Vellberg, « l'âge géologique de Pappochelys correspond exactement à la fenêtre temporelle à laquelle on s'attend pour de telles formes. Notre découverte montre à quoi a ressemblé le blindage ventral des tortues à l'origine, ce qui lui donne sa très grande signification biologique ».

 

Et quel genre d'animal était Pappochelys ? Long d'une vingtaine de centimètres, il ressemblait à un lézard et vivait dans un petit cours d'eau douce. Comme les iguanes marins des Galapagos, il semble qu'il ait volontiers séjourné dans l'eau. Ses côtes renforcées lui permettaient de plonger profondément et peut-être de rester plus longtemps dans l'eau que les autres lézards, par exemple pour y chasser ou y paître. Tout cela suggère que le blindage des tortues, en plus d'être une défense contre les prédateurs, serait une adaptation à la vie aquatique, ce que la tortue chinoise Odontochelys laissait déjà penser.

reptiles,chéloniens,tortues,phylogénie des tortues

Reconstitution de Pappochelys rosinae

 

 

Sources :

Rainer R. Schoch & Hans-Dieter Sues Nature (2015) doi:10.1038/nature14472 publié en ligne le 24 juin 2015.

François Savatier (2015). - La plus vieille tortue est un lézard Pour la Science n° 454 - août 2015. pp 6-7.

 

25/11/2014

La Grande Galerie de l'Évolution fête ses vingt ans

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 À suivre sur #animauxfontlemur

10/07/2014

Le MuCEM : galerie de la Méditerranée

Mucem-galerie-de-la-Méditerranée-logo-200.jpgLe MuCEM : galerie de la Méditerranée

 

par André Guyard

 

Cet article est le deuxième article d'une série de quatre. Il fait suite à une visite du MuCEM faite le 30 mai 2014. Le présent article est consacré à l'exposition permanente : la Galerie de la Méditerranée.

 

La galerie de la Méditerranée s’étend sur 1 500 m2. Elle abrite une exposition permanente qui consacrée civilisation méditerranéennes (archéologie, ethnologie, réalisations artistiques, etc.) Elle présente différentes civilisations dans leur vie quotidienne, leur histoire, leur culture.

 

 

L'exposition s’articule autour de quatre grands thèmes :

 

 

  • Invention des agricultures, naissance des dieux,
  • Jérusalem, ville trois fois sainte,
  • Citoyenneté et droits de l’homme,
  • Au-delà du monde connu.

 

1. Invention des agricultures, naissance des dieux
 

Durant la préhistoire, 30 000 ans avant Jésus-Christ, l'Homme est chasseur-cueilleur. Le climat de la région méditerranéenne est froid. L'Homme y vit en nomade, se déplaçant au gré de l'alimentation disponible qu'il prélève dans son environnement. Prédateur, il pratique la cueillette, la chasse et la pêche et dépend par conséquent des ressources naturelles présentes dans les territoires qu'il parcourt. Il se considère comme faisant partie de la nature et ses croyances expriment sa dépendance vis-à-vis de la nature à laquelle il est intimement lié. Il se manifeste dans des peintures pariétales comme celle de ce pingouin, un détail de paroi, de la grotte Cosquer Marseille (19 000 ans avant J.-C.) qui représentait un Grand Pingouin : Pinguinus (Alca) impennis 2012 (montré à gauche) par une reconstitution moderne de cette espèce disparue.

 

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Grand Pingouin et sa représentation dans la grotte Cosquer

 

On passe sur quelque vingt millénaires pour retrouver l'Égypte des pharaons avec ces statuettes d'Osiris et et d'Horus l'Enfant. Parce qu'il est mort puis ramené à la vie par son épouse Isis, le dieu Osiris préside à la renaissance perpétuelle de la végétation. Il renaît en la personne de son fils Horus l'Enfant qui représente la jeunesse pleine d'espoir, notamment celles des nouvelles pousses et du grain.

 

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Osiris et et d'Horus l'Enfant

Égypte 664-331 avant J.-C Métal cuivreux

 

Arrêtons-nous à l'Antiquité grecque et romaine avec cette statue de Cérès Borghèse.

 

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Statue de Cérès Borghèse

Ier siècle avant J.-C., IVe siècle, Marbre

 

Le culte de Grecs à Déméter (Cérès pour les Romains), déesse de l'Agriculture, était important. Athènes célébrait la déesse lors de deux fêtes; Eleusinia et Thesmophories, durant lesquelles on offrait du vin doux et des sacrifices d'animaux à la divinité.

 

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1.Vase-silo

Hortus, Hérault 9000-3300 avant J.-C. Terre cuite

2. Vase-silo à céréales

Hérault 2800-2000 avant J.-C. Terre cuite

3. Pithos, vase à céréales

Avli Crète Grèce 1700-1450 avant J.-C. Céramique

 

La triade méditerranéenne : le blé, l'olivier. La vigne

 

La culture du blé, de l'olivier et de la vigne caractérise la région méditerranéenne.

Depuis l'Anatolie (Turquie), le blé (7000 av. J.-C.) a progressé vers l'Ouest de part et d'autre de la Méditerranée. L'aire de l'olivier, sous sa forme sauvage (37 000 av. J.-C, Santorin, Grèce), ou cultivée 7000 av. J.-C, Syrie), correspond exactement à celle du climat méditerranéen.

Cultivée dès le Néolithique en Géorgie (8000 av. J.-C), la vigne a aussi été répandue tout autour du bassin méditerranéen.

 

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Dolium

Valensole, Alpes-de-Haute-Provence, IIe-IIIe siècle Céramique

 

Le dolium était un récipient destiné à stocker les denrées de base (céréales, huile d'olive, vin), dans les dépôts municipaux ou dans les réserves des grands domaines, mais également sur les navires de transport alimentaire.

 

Sautons quelques siècles et arrivons au XXe siècle.

 

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Petite barque pour la pêche et la riziculture,

Lagune de l'Albufera, Valence Espagne 1900-1950, bois

 

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 Im'sra, presse à olives,

Azalagh, Jbala, Maroc XXe siècle, bois de chêne

 

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Sakieh, machine hydraulique

Zaouite-el-Karadissa, Fayoum, Égypte XXe siècle. Bois, métal

 

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1. Gargoulette, récipient pour le vin,

Géorgie 1970-1980, Terre cuite

2. Carafe pour le vin ou pour l'eau

Çannakale, Turquie XIXe siècle Terre cuite

3. Mastrapas, carafe pour le vin invitant à la modération

Pesaro, Italie XVIIIe siècle Faïence

4. Cruche à vin ou à tsipouro (alcool grec)

Antartiko, Florina Grèce XIXe siècle Terre cuite

 

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1. Gargoulette Syrie Années 1920

2. Gargoulette

Égypte Années 1930, Terre cuite, pigments

3. Gargoulette

Liban Années 1960-1970 Terre cuite

4. Gargoulette

Estrermoz , Portugal Années 1970 Terre cuite

5. Ibrik, aiguière et legen, cuvette

Macédoine 1900-1950 Cuivre

6. Gourde

Calabre, Italie Années 1950 Terre cuite

7. Tsotra, gourde Macédoine ou Grèce Années 1930 Bois, cuir, métal

8. Barbak, cruche Serbie Années 1950 Terre cuite

 

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Tròlec, outil pour enfouir le fumier ou l'engrais

Callosa d'En Sarrià, Alicante, Espagne 1900-1950 Bois, fer

 

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Araire Algérie vers 1980

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1. Araire et joug Hautes-Alpes 1948 et 1983

Bois de mélèze, aluminium, fer, cuir, fibre végétale

2. Araire chambige à palonnier

Eygalières, Bouches-du-Rhône vers 1950 bois d'ormeau, fer forgé

3. Araire Algérie vers 1980

 

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Charrue brabant double Aude 1900-1950

 

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1. Enclume et marteau de faucheur

Carpentras, Vaucluse Vers 1950 fer

2. Outillage de moissonneur

Orpierre, Hautes-Alpes Vers 1930 Bois, fer

3. Doigtiers de moissonneur

Avila, Castille, Espagne Vers 1970 Cuir, métal

4. Doigtiers de moissonneur

Rio-de-Moinhos, Portugal Vers 1960. Canne à sucre

5. Doigtier de moissonneur

Kozani, Macédoine, Grèce Vers 1960 Bois

6. Gantelet de moissonneur

Cerdagne et Osseja, Pyrénées-Orientales Vers 1940 Bois, cuir, métal

7. Étui et pierre à faux

Hautes-Alpes et Vaucluse 1905 et 1950 Bois et pierre

 8. Faux

Eygalières, Bouches-du-Rhône vers 1950 Bois, fer

 

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1. Carretó de batre. Outil pour le dépiquage

Catralà, Alicante Espagne 1900-1950 Bois, fer

 

Dans sa position normale d'utilisation, les lames sont placées sur le sol et broient les épis de céréales.

 

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Panetière. Provence 1850-1900 Bois, fer

 

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Charrette Palerme, Sicile, Italie XIXe siècle Bois, fer, peinture

 

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Mobile. Œuvre moderne avec fers à cheval

 

2. Jérusalem, ville trois fois sainte

 

Les trois grands monothéisrnes, le judaïsme, le christianisme et l'islarn, sont apparus au sein de l'espace méditerranéen. Ces trois religions dites « du Livre » cohabitent, se rapprochent et s'opposent. notamment au sein de la ville de Jérusalem. Souvent appelée la « ville trois fois sainte », elle revêt, pour les croyants des trois religions, une importance toute particulière. Conservant la trace du passage des prophètes fondateurs, elle est le lieu d'expression des croyances et des pratiques propres à chaque religion.

 

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Maquettes du Saint-Sépulcre et autres lieux de pèlerinage

(Jérusalem ou Bethléem) XVIIe siècle Bois. ivoire et nacre.

 

Ces maquettes démontables reproduisent l'église fondée par l'empereur Constantin en 325, la grotte de la Nativité à Bethléem et le tombeau de la Vierge. Ce type de maquettes était produit dans les couvents franciscains pour les pélerins chrétiens.

 

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Carreau aux trois saints hiérarches

Kutahya, Turquie 1718-1719 Faïence

 

Ce carreau représente saint Grégoire l'Illuminateur, évangélisateur de l'Arménie entre saint Basile de Césarée et saint Jean Chrysostome. Il appartient à une série de près de 50 carreaux commandés par l'Église arménienne pour décorer l'église du Saint-Sépulcre.

 

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1. Étui à mezouzah Afrique du Nord XIXe-XXe siècle Bois, argent

2. Lampe de Hanoukah Afrique du Nord XVIIIe-XXe siècle Calcaire

 

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 Carreaux à l'ange Iran, Vers 1700 Céramique

 

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Entrée triomphante de Jésus à Jérusalem

Album d'estampes France XIXe siècle Papier

 

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Al-Buraq devant la mosquée Al-Aqsa

Nasser Ellefi Tunisie Vers 2000 Peinture sous verre

 

Après avoir été transporté de La Mecque à Jérusalem sur le dos d'Al-Burag, un être fantastique, le Prophète Muhammad s'éleva dans les cieux accompagné par l'ange Gabriel pour rencontrer tour à tour Adam, Jésus, Moïse et Abraham et recevoir d'Allah la recommandation des cinq prières quotidiennes.

 

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Pèlerinage à La Mecque

Abou Subi al-Tinawi Damas, Syrie 1950-2000 Peinture sous verre

 

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 1. Custode-reliquaire au portrait de saint Pierre (boîte à hosties)

Rome, Italie Vers 1850 Argent, velours, verre

 2. Saint Pierre et saint Georges

Serbie Milieu du XXe siècle Peinture sous verre

 

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Icône de pèlerin, vue de Jérusalem,

Jérusalem Fin du XVIIIe-début du XIXe siècle. Toile peinte

 

Ces icônes, peintes en série dans des ateliers de Jérusalem représentent majoritairement des vues de Jérusalem et des événements qui s'y sont déroulés. Elles étaient vendues aux pèlerins chrétiens, qui les rapportaient comme souvenirs de leur périple en Terre sainte.

 

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 Relique et reliquaire au clou de la Passion,

Bruxelles Belgique 1877. Bois, verre, métal

 

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Bouddha Laos, XIXe siècle. Bronze

 

3. Citoyenneté et droits de l’homme

 

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Maquette d'Athènes au IIe siècle

d'après un modèle du Musée de l'Acropole Athènes Grèce 2013.

 

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1 Masque comique Égypte 360 av.J.-C. Terre cuite.

2 Masque théâtral IVe-IIIsiècle av. J.-C. Terre cuite. Athènes.

3. Acteurs portant des masques, parodie d'Éros et Psyché

Égypte IIIe siècle av. J.-C., Terre cuite, Athènes.

 

Au Ve siècle avant J.-C, le théâtre participe à la vie de la cité. Les représentations théâtrales mettent en scène enjeux et figures politiques, en écho aux débats qui se tiennent sur l'Agora.

 

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1. Amphore à figures noires.

Grèce Fin du VIe siècle av. J.-C. Terre cuite

2. Amphore

Peintre de l'Acropole Athènes, Grèce de 606 à 550 av. J.-C. Terre cuite

 

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1. Skyphos, coupe à figures noires et rehauts rouges

Peintre de Haimon, Grèce vers 480 av. J.-C.

2. Péliké, vase à figures rouges

attribuée au Peintre de Pasithéa Grèce IVe siècle av. J.-C. Terre cuite

3. et 4. Amphores à col

attribuées au Peintre de Bucci Vers 520 av. J.-C. Terre cuite

 

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 Le pape Alexandre III remettant l'épée de commandement

à Sébastien Ziani, doge de Venise

Venise, Italie XIXe siècle. Ivoire

 

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1. La République

Joseph Chinard Lyon, France / Rome, Italie, 1794. Terre cuite

2. La République

Jean-Barnabé Amy Tarascon, France 1850-1900. Terre cuite, biscuit

 

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1. Buste de Marianne

G. Verne, Montceau-les-Mines, France. Début du XXe siècle. Plâtre peint

2. Buste de Pascal Paoli

Bastia, Corse, France XIXe siècle. Plâtre, patine bronze.

 

 Marianne est la forme populaire contractée du prénom Marie-Anne. Depuis son apparition dans une chanson sans-culotte en 1792, ce prénom est le symbole de la République française et de ses valeurs.

 

Élu général en chef de la nation  corse, Pascal Paoli, inspiré par l'esprit des Lumières, propose en 1755, près de trente ans avant la Révolution française, une Constitution qui établit la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. Il accorde le droit de vote aux chefs de famille, dont les femmes. Son action sera saluée par Jean-Jacques Rousseau (1712-1778).

 

4. Au-delà du monde connu

 

La circulation des hommes entre les continents se généralise. « Et jamais peut-être un pays, sinon la Méditerranée, ne m’a porté à la fois si loin et si près de moi-même » (Albert Camus).

 

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Globe terrestre

Vincenzo Coronelli, auteur. Gattelier, fabricant. Paris France

1688-1695. Acajou, papier mâché, métal

 

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Maquette du Saõ Gabriel, navire de Vasco de Gama Vladimir Evine

 

Du bateau de pêche appelé caravelle, les Portugais firent un navire adapté aux voyages au long cours sur la route maritime des Indes. Avec ses voiles triangulaires latines, ses hauts bords, sa coque large ou son gouvernail d'étambot, il peut affronter le gros temps avec des courants contraires.

 

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1 Globe terrestre dit Globe de Rouen France XVIe siècle. Cuivre gravé

2 Astrolabe syro-égyptien.

Ibn al-Shatir Damas, Syrie 1326. Laiton

3 Sextant

appareil de géodésie, utilisé par Savorgnan de Brazza

(officier de marine et explorateur du XIXe siècle) Europe. Laiton, argent

4 Astrolabe Fez, Maroc Fin du XVIIIe siècle. Laiton

 

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Vue de la Place  Saint-Marc,

École de Canaletto, Venise, Italie XVIIIe siècle. Huile sur toile

 

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Vue du palais Cornaro

École de Canaletto, Venise, Italie, XVIIIe siècle. Huile sur toile

 

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Venise, Grand Canal avec Bucentaure.

Félix Ziem France/Venise, Italie XIXe siècle. Huile sur bois

 

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 Cabinet des convoitises

 

À la Renaissance, les explorateurs cherchent de nouvelles routes pour le commerce des épices comme le poivre la noix de muscade et le clou de girofle.

De ces voyages, ils ramènent des matières exotiques qui rencontrent en Europe un grand succès. Ce sont des curiosités de la nature comme le corail, le lapis-lazuli, ou des productions comme la soie et la porcelaine, dont les secrets de fabrication sont jalousement gardés.

 

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Le Jardin d’addiction évoque l’attrait et les craintes face à toute exploration vers l’inconnu. Cette section donne un éclairage sur les raisons qui ont poussé les hommes à prendre la mer…

À droite de cette station, on découvre le parfum de trois épices : le clou de girofle, la noix de muscade et le poivre.

 

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Sirène Extrême-Orient XIXe siècle

Buste en bois et poils, laines, queue, nageoire et dents de poisson, pattes de varan.

 

La sirène n'est devenue une créature charmante qu'avec les contes d'Andersen. Elle est avant tout l'incarnation des peurs de la mer et de ses abysses insondables où errent les âmes des noyés privés de sépulture, comme nous le rappelle cet être difforme et effrayant.

Le MuCEM : Le monde à l'envers

 Mucem_Monde-à-l'envers-logo.jpgLe MuCEM : Le monde à l'envers

 

 

par André Guyard

 

Cet article est le troisième article d'une série de quatre. Il fait suite à une visite du MuCEM faite le 30 mai 2014. Le présent article est consacré à une exposition temporaire : Le monde à l'envers.

 

De mars à août 2014, le MuCEM proposait aux visiteurs une exposition temporaire consacrée aux fêtes carnavalesques et aux rites festifs de l'Europe, de la Méditerranée et, bien sûr des carnavals antillais et sud-américains.

 

Depuis une trentaine d'années, partout dans le monde, carnavals et mascarades renaissent et se réinventent. S'inspirant de rites très anciens, les hommes d'aujourd'hui éprouvent toujours le désir et  le besoin de renverser périodiquement l'ordre du monde.

 

La principale raison de ce succès est la fascination qu'exercent les caractères archaïques de la fête carnavalesque et l'imaginaire auquel elle renvoie. Repensés, revisités, carnavals et mascarades suscitent la ferveur des participants et d'un large public en quête de sens et d'authenticité.

 

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Les costumes et les masques présentés dans l'exposition sont contemporains : ils ont été créés et portés par des hommes d'aujourd'hui, qui revendiquent une tradition ancestrale et propre à leur communauté. Pourtant les pratiques, les travestissements et les discours ont été largement réinventés.

 

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Une panoplie de personnages de carnaval de tous pays

 

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Des masques qui saluent le retour du printemps

 

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1. Kalogeros (Bon vieux) Il sort à partir du mois de janvier et jusqu'à la Saint-Théodore, le premier dimanche du carême orthodoxe.

Sochos, région de Macédoine, Grèce vers 1990

2. Skoromat Il sortait autrefois de la Saint-Étienne (26 décembre) au Mercredi des Cendres,

aujourd'hui seulement les jours gras. Brkini, Slovénie, 2e moitié du XXe siècle

 

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Le Gilles de Binche (Belgique)

 

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1. Scheller Il sort accompagné du Roller tous les quatre ans, pour le Schemenlaufen (le cortège des Fantômes) et symboliserait l'hiver. Masque : Waher Zangerie, sculpteur Imst. Tyrol, Autriche

2. Kuker Il sort le Lundi pur premier jour du carême orthodoxe. Padarevo (costume),

Goce Delcev (cloches) Bulgarie Vers 1950

3. Joalduna Il sort les derniers dimanche et lundi de janvier.

Ituren, Pays basque, Espagne 2e moitié du XXe siècle

 

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Les masques convoquent les esprits de la végétation, afin de stimuler le renouveau de la nature. Comme le montrent ces deux exemples espagnols, les costumes d'homme arbre et d'homme de feuilles de maïs sont parmi les plus beaux des  mascarades contemporaines.

 

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Homme arbre et homme de feuilles de maïs Silió, Cantabria, Espagne XXIe siècle

 

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Bonhomme de paille Mézilles, Bourgogne, France 2014

 

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Toute une ménagerie qui rentre en scène

 

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Des animaux inquiétants

 

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Des visiteurs de l'au-delà

 

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Ils sont nombreux les revenants

 

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Schiache Percht Altenmarkt, Salzburgland 2e moitié du XXe siècle

 

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 1. Korbweibl (Femme-hotte) Altenmarkt, Salzburgland 2e moitié du XXe siècle

2. La Caroline Cayenne, Guyane, France 2009

 

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Marionnette de Bacchus sur son tonneau lors de la procession de la Fête-Dieu

Aix-en-Provence, France XIXe siècle

 

 

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Dans les carnavals de toute l'Europe, on rencontre ce personnage double, à la fois jeune et vieux, homme et femme, qui à Naples, symbolise la vieille année portant en gestation la nouvelle.

 

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Masque de Survakar Porté les 13 et 14 janvier, date de changement d'année dans l'ancien calendrier

ou calendrier julien, dans l'ouest de la Bulgarie. Evoldol, Bulgarie, 2e moitié du XXe siècle

 

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Trois masques de l'Achoura de Mghar Kechbou (le Vieillard) Goulmina Maroc XXIe siècle

 

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Le combat de Carnaval et Carême

 

Le MuCEM renouvelle son partenariat pédagogique avec l'école de réalisation numérique Supinfocom Arles. Le musée pose les bases scientifiques du film et les jeunes créateurs s'en emparent pour les réinterpréter. Ici, les étudiants ont choisi de revisiter « le combat de Carnaval et Carême » à travers un « jeu de société » quelque peu grotesque et subversif qui met « le monde à l'envers » en s'inspirant très librement du tableau de Brueghel l'Ancien. Date: 2014 Durée : 2 min Conception : Leslie Belot, Cyril Flous et Amélie Graffet Animation : Loan Torres, Juliette Coutelier, Louise Baron. Production : MuCEM - Supinfocom – Tu Nous Za Pas Vus productions – 2014 Crédits Images : Charlotte Da-Ros, Roxane Martinez, Florent Bossoutrot, Valentin Panisset, Sophie Blayrat. (La prise de vue cache Carême et son poisson).

 

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Marionnettes utilisées pour jouer la Tentation de saint Antoine : saint Antoine, Proserpine et Pluton, souverains des Enfers, deux diables Paris, 1898.

Marionnette représentant le cochon de saint Antoine Ferry Fruit, sculpteur, Paris, 1840

 

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Masque de diable porté lors de la procession de la Saint-Michel Gand, Belgique XVIIe siècle

 

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Dans l'ornementation savante et populaire, l'image du masque et le visage représenté de face sont des motifs récurrents. En Calabre ou en Sicile, des masques suspendus aux façades des maisons sont réputés repousser le mal. Comme le faisaient les masques d'acteurs dans l'Antiquité. En Alsace, les dégorgeoirs de moulins s'ornaient de visages parfois exotiques ou grimaçants, sans doute pour protéger la récolte de seigle des maladies.

 

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Ensemble de dégorgeoirs de moulins Alsace, France XIIe-XIXe siècles

 

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Le masque jouait un grand rôle dans les rites funéraires : il pouvait immortaliser ou remplacer le visage du mort, l'accompagner dans l'au-delà ou être porté lors de la veillée funèbre. C'était le cas en Bulgarie où des masques incarnant les ancêtres jouaient de façon amusante des épisodes de la vie du défunt.

 

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1. Masque de Vieux Porté lors du jeu de la veillée funèbre, Palten Roumanie XXe siècle

2. Masque d'Ancêtre Paul Buta, Galati, Roumanie Fin du XXe siècle

 

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Le masque de théâtre antique substituait aux traits de l'acteur le visage stéréotypé du personnage. Des modèles réduits de masques protégeaient les tombes et aidaient les défunts à traverser les épreuves de leur dernier voyage.

 

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Figurines d'acteurs comiques Grèce et Italie méridionale IVe-IIIe siècle avant J.C.

 

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Fragment de figurine grecque d'acteur comique Chypre, IVe-IIIe siècle avant J.C.

 

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Grandes figurines d'acteurs déclamant Italie méridionale IVe-IIIe siècle avant J.C.

 

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Miniatures de masques de théâtre Grèce et Asie mineure, Turquie IVe siècle avant J.C.

 

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Masques en papier mâché 1. Masque féminin Bâle Suisse, Années 1950

2. Masque fantaisie Bâle Suisse, XXe siècle

3. Masque de Gondolier vénitien Bâle, Suisse 2007

4. Masque de Pierrot Bâle Suisse, XXe siècle

5. Masque de « Hollandais » Bâle Suisse, Années 1950

6. Masque de Prisonnier Bâle, Suisse 2002

7. Masque du Bon vivant Bâle, Suisse 1997

 

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1. et 3. Deux masques de Survakari Mailin Budinov, fabricant de masque

Leskovets, environs de Pernik, Bulgarie XXIe siècle

2. Masque de Moshé (Moïse) Goulmima, Maroc XXIe siècle

4. Masque de Crucerul Maramures, Roumanie Milieu du XXe siècle

5. Masque de Kuker Ajtos, Bulgarie Milieu du XXe siècle

 

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Masques en matériaux divers

 

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Carnaval roi de la Méditerranée Romain Duverne, Compagnie Zouak 2014

 

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Les Autres de l'intérieur (colporteurs, artisans itinérants, juifs, gitans…) sont souvent mis en scène dans les mascarades. Les désigner comme différents permet au groupe de se définir. Incarner ces personnages souvent suspectés de sorcellerie serait une façon de capter leurs pouvoirs pour les mettre au service de la communauté.

 

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Personnages des carnavals d'Europe centrale et orientale

 

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1. Masque de « Noir » Société César. Saumur, France, milieu du XXe siècle

2. Tête de Louis Armstrong Milieu du XXe siècle

3. Arabe "Grosse tête" Enghien, Belgique 1974-1989

4. Tête de « Maure » Masque prophylactique destiné à être suspendu à une façade.

Senwara, Calabre, Italie milieu du XXe siècle

5. Masques de « Noirs » Nice, France  1ère moitié du XXe siècle

6. Masques d'Orientaux 1ère moitié du XXe siècle

7. Masque et capuchon de fou avec décor de turquerie

Rottweill Forêt Noire, Allemagne 1968

 

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1. Janissaire, militaire ottoman Naoussa, Grèce Fin du XXe siècle

2. Mohrenspritzer (Le Maure éclabousseur) Imst, Tyrol, Autriche XXe siècle

3. Militaire grec Athènes Grèce Fin du XXe siècle

 

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Masques de six personnages politiques français

 

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Couple de ants Povinho (José du peuple) et Maria Viana do Castelo, Minho, Portugal 2000

 

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1. Debeli Kurent Dobropolje Slovénie 2ème moitié du XXe siècle

2. Wuescht Vilingen Allemagne XXe siècle

 

Les carnavals du monde entier sont aujourd'hui une destination touristique. À la recherche d'émotions nouvelles, des Européens fréquentent les carnavals tropicaux et sud-américains et en adoptent les rythmes, les plumes et les paillettes ; des immigrants de ces pays les importent en Europe comme symbole de leur culture.

Plus précieux et secret, le carnaval de Venise fascine toujours et permet aussi de s'évader, non dans l'espace mais dans l'histoire.

 

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La galerie des géants

 

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Une machine infernale

 

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Trois costumes portés lors du Carnaval Samba d'Helsinki Helsinki, Finlande 2006-2007

 

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1. Costumes antillais  2. Costume vénitien

 

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Carlinhos Brown, costume de destaque (vedette)

École de samba Estação Primeira de Mangueira

porté par Alain Taillard lors du Carnaval de Rio 2010 Brésil

 

Mucem_30-01-2014_215-3-Costumes-vénitiens-450.jpg Trois costumes vénitiens Réalisés et portés par Diane Damlejian

Association « Les Masqués Vénitiens de France » Marseille. France

 

Le MuCEM : Splendeurs de Volubilis

Mucem_splendeurs-de-Volubilis-logo.jpgSplendeurs de Volubilis

 

par André Guyard

 

Cet article est le dernier d'une série de quatre. Il fait suite à une visite du MuCEM faite le 30 mai 2014. Il est consacré à une exposition temporaire intéressant la culture gréco-romaine dans le bassin méditerranéen à l'époque romaine : Splendeurs de Volubilis.

 

Il y a 2 000 ans, la culture gréco-romaine s’est diffusée dans tout le bassin méditerranéen, jusqu’à l’actuel Maroc.

 

L'exposition Splendeurs de Volubilis aborde, au-delà des aspects archéologiques et artistiques, des questions de société et de culture en rapport avec l'évolution, au sein des populations des goûts et des modèles dans le bassin méditerranéen à l'époque gréco-romaine (du IIe siècle avant J.-C. au IIe siècle après J.-C.). Le cœur de l'exposition est constitué d'une collection de bronzes antiques du Musée archéologique de Rabat. Exceptionnels à la fois par leur qualité et leur rareté, ils proviennent pour la plupart des fouilles du site antique de Volubilis au Maroc, site proche de Meknès et de Fès. Volubilis fut la probable résidence régionale du prince numide Juba II et de son épouse Cléopâtre Séléné – fille de Cléopâtre d’Alexandrie et de Marc Antoine. (v. 25 av. J.-C. - 23 apr. J.-C.). Élevés à Rome dans un environnement culturel raffiné, ils transmirent le goût des classiques grecs et commandèrent de nombreuses œuvres aux artistes de tout l’Empire pour agrémenter demeures, bibliothèques et monuments.

 

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L'Afrique du Nord à l'époque de Juba II

 

En regard des bronzes mis au jour à Volubilis sont présentées des œuvres issues d'autres foyers méditerranéens et conservées dans les collections françaises, comme autant de témoignages de la circulation des goûts et des modèles esthétiques dans la Méditerranée antique. Pièces de bronze, modèles de plâtres antiques illustrent autant les techniques et savoir-faire du bronze à cette époque qu'une virtuosité exceptionnelle dans la réalisation des décors et des patines.

 

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La Maurétanie tingitane

 

Le royaume antique de Maurétanie est situé en Afrique du Nord (actuel Maroc) et limité au nord par la Méditerranée et à l'ouest par l'océan Atlantique. L'implication du roi Bocchus Ier, roi de Maurétanie (120 - 80 avant J.-C.), dans le conflit qui oppose son gendre Jugurtha, allié de Carthage, à Rome, fait entrer la Numidie et la Maurétanie dans la sphère romaine. En 25 avant J.-C., l'empereur Auguste place à la tête de cet immense territoire Juba II, fils du dernier roi numide Juba Ier, dont le règne ira jusqu'en 25 après J.-C. Sur ce territoire est alors créée la province romaine de Maurétanie tingitane dont l'essor économique ne prendra fin qu'avec le repli de l'occupation romaine au IIIe siècle après J.-C.

 

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Buste de Juba II Maison dite du roi Maure,

Volubilis, Maroc Règne de Juba II (25 av. J.-C. - 25 apr. J.-C.)

Bronze, fonte en creux à la cire perdue Musée archéologique de Rabat, Maroc

 

Découvert dans la maison dite du roi Maure, ce buste devait initialement se trouver dans la maison de Vénus, à côté de celui de Caton. On considère qu'il représente Juba II et aurait été réalisé au début de son règne. L'expression mélancolique et dédaigneuse de ce portrait idéalisé de jeune prince (visage imberbe, cheveux courts traités en mèches désordonnées) s'inscrit dans la tradition hellénistique (IVe - IIe siècles av. J.-C.) en vogue à l'époque.

 

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 Jules César et Juba Ier

Antonio di Pietro Averlino dit Filarete 1400-1469 Bronze

 

Un général victorieux identifié comme Jules César mène un prisonnier captif sur un cheval. Sa coiffure, sa barbe et son costume le désignent comme un Barbare. Il s'agit sans doute de Juba 1er, roi de Numidie de 60 à 46 av. J.-C. Le profil du roi Juba, avec son nez allongé, ses mèches frisées et sa barbe pointue, correspond au profil frappé sur les monnaies antiques.

 

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Ptolémée Ier Sôter.

Buste découvert en Égypte ou au Proche-orient. Fin du IVe siècle ou début du IIIe siècle av. J.-C.

 

Ptolémée Ier Sôter (505 - 2S3 av. J.-C) est l'un des généraux d'Alexandre le Grand et le fondateur de la dynastie lapide, qui règne près de trois siècles à Alexandrie, en Égypte. Ptolémée est bien reconnaissable à son front étroit, ses arcades sourcilières saillantes, ses très grands yeux et son menton volontaire.

 

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1. Cléopâtre VII représentée en Isis 50-30 av. J.-C. (?) Bronze yeux incrustés de verre.

2. Cuirasse de trophée Maison de Flavius Germanus Volubilis, Maroc Ier siècle apr. J.-C. (?)

Bronze, fonte en creux à la cire perdue.

 

La cité de Volubilis

 

Située au nord de Meknès (Maroc), Volubilis est un site archéologique classé au patrimoine mondial de PUNESCO. Le site est occupé depuis l'époque néolithique, puis itre dans l'ère d'influence carthaginoise. L'essor de Volubilis est lié au règne de Juba II avec la création de la province de Maurétanie tingitane, Volubilis devient romaine et s'enrichit par le commerce de l'huile. En témoignent les fouilles archéologiques qui ont mis au jour un grand nombre d'huileries et plusieurs riches demeures de négociants décorées de mosaïques raffinées, parmi lesquelles la villa du Chien, du Cavalier, de l'Éphèbe verseur.

 

La circulation des goûts et des modèles

 

Dans l'Empire romain, les modèles grecs sont les référents esthétiques qui circulent d'un point à l'autre du bassin méditerranéen, que ce soit dans le domaine de la céramique, des marbres ou des bronzes. Les œuvres présentées ici reflètent les différents styles de la statuaire : l'art du portrait, les styles « archaïque », « classique », ou « naturaliste ». Le décor domestique agrémente, par ses motifs animaliers et ses créatures mythologiques, le quotidien des loisirs et du bien-vivre dans les cités prospères comme Volubilis. Il reflète ainsi la qualité de vie des aristocrates, des riches citoyens et des négociants de l'Empire.

 

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Jeune prince julio-claudien Ziane, Tunisie Première moitié du 1er siècle apr. J.-C. Marbre blanc.


 

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1. Caton Maison à la mosaïque de Vénus, Volubilis, Maroc

Troisième quart du Ier siècle apr. J.-C. Bronze, fonte en creux

2. Tibère île de Minorque, Espagne

Ier siècle apr. J.-C. Bronze, fonte à cire perdue sur négatif, ciselure à froid.

 

Ce buste de bronze, découvert dans la maison de Vénus à Volubilis est un portrait de Caton, comme l'indique l'inscription aux lettres incrustées d'argent sur sa poitrine. Il s'agitprobablement de l'adversaire de César, qui se donna la mort à Utique (Tunisie) en même temps que Juba Ier, après leur défaite à Thapsus en 46 avant J.-C.

 

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 1. Enfant royal, Césarion Gisement 29, les Riches-Dunes, Marseillan, France Ier siècle av. J.-C. - Ier siècle apr. J.-C. Bronze

2. Éphèbe couronné de lierre Maison à l'Éphèbe, Volubilis, Maroc

Début de l'époque impériale, fin du Ier siècle av. J.-C. - début du Ier siècle apr. J.-C.

Bronze, fonte en creux à la cire perdue.

 

À l'image des souverains orientaux, ce jeune garçon est paré d'un bracelet serpentiforme à la cheville et de boucles d'oreilles. La tresse de sa tête, ou « nœud d'Isis », est décorée d'un foudre, symbole de Zeus, attribut des rois lagides. Avec ses attributs grecs et égyptiens, il pourrait s'agir de l'un des fils de Cléopâtre VII : Césarion, héritier du trône d'Égypte en 44 av. J.-C. et fils de Jules César ou Ptolémée Philadelphe, le deuxième fils que Cléopâtre eut de Marc Antoine.

 

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1. Tête d'un éphèbe Herculanum (?), Italie Vers 50 av. J.-C. Plâtre bronzé

2. Tête dite « de Bénévent » Herculanum (?), Italie Vers 50 av. J.-C.

Bronze, lèvres incrustées de cuivre rouge

 

Le buste, découpé en arrondi, couronnait sans doute un pilier. Il porte la couronne d'olivier qui récompensait les athlètes vainqueurs. L'inclinaison de la tête et le traitement de la chevelure s'inspirent du style « classique » de la statuaire grecque, et plus particulièrement des œuvres de Polyclète (Ve siècle av. J.-C.), très appréciées au Ier siècle av. J.-C.

 

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Bacchus applique d'accoudoir Volubilis, Maroc Ier siècle apr. J.- C.

Bronze, yeux incrustés d'argent

 

19/05/2014

Dépôt d'ordures inadmissible

Inadmissible !

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

Le dépôt sauvage de sacs poubelles que j'ai découvert au matin du dimanche 18 mai 2014 à proximité du canal sur la commune de Brognard revêt un caractère particulièrement désolant.

 

En tant que premier adjoint chargé de l'environnement, en présence de Marie-Christine Brandt nouveau maire de Brognard, en examinant le contenu des sacs, nous avons constaté que ceux-ci témoignent d'un grand nettoyage de la chambre d'un étudiant : canettes de boissons, petit matériel HI-FI, et surtout de nombreux documents, classeurs scolaires et convocations d'examen au lycée du Grand-Chênois de Montbéliard mentionnant précisément les coordonnées d'un étudiant de Dambenois, le village voisin !

 

Quand c'est possible, nous essayons systématiquement de retrouver des indices, nous permettant d'identifier les auteurs de tels actes, mais dans ce cas précis la gendarmerie n'aura aucun mal à convoquer le suspect à moins qu'il ne se manifeste de lui-même...

 

La Mairie de Brognard et l'Association de Protection de l'Allan, en portant plainte, souhaitent exiger des heures de travaux d'intérêt général en demandant le nettoyage par exemple les espaces souillés par les dépôts de toute nature.

 

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13/04/2014

Thomas Charenton nommé directeur de "Terre de Louis Pasteur"

Pays-d'Arbois-200.jpgThomas Charenton nommé

directeur de "Terre de Louis Pasteur"

 

En décembre 2014, l'établissement public de coopération culturelle (EPCC) Terre de Louis Pasteur était officiellement lancé, avec l'ambition d'apporter une dimension internationale à l'image du savant jurassien. Plusieurs partenaires se sont associés à ce projet, l'objectif étant de faire rayonner l'image de Pasteur, et donc du Jura dans le monde entier : les villes de Dole et Arbois à l'initiative du projet, le Conseil général du Jura, le Grand Dole, la communauté de communes Arbois, Vignes et villages, l'Académie des sciences, et la Société des amis de Pasteur, Le projet reposera sur les quatre sites existants : la Maison natale de Pasteur et l'Atelier Pasteur à Dole, la Maison familiale et la Maison Vercel à Arbois. Thomas Charenton est le premier directeur de Terre de Louis Pasteur. Voilà un beau challenge d'envergure qui attend l'ancien conservateur du musée du Temps de Besançon.

 

Thomas Charenton est né en 1982 à Laval. Après une classe préparatoire littéraire, il a intégré l'École normale supérieure en 2003, enseignement complété par une formation en muséologie et obtenu un double master en histoire des sciences et en muséologie des sciences. Après avoir passé le concours de l'institut national du patrimoine pour devenir conservateur, il a intégré en 2009 le musée du Temps de Besançon en tant que conservateur.

 

Il avoue avoir candidaté au poste de directeur de Terre de Louis Pasteur car il se sent attaché à la Franche-Comté. À ce poste, il devra réussir à fédérer sous une même étiquette les initiatives autour de Pasteur, en partant du principe que l'émiettement n'est pas favorable à l'image du savant. Progressivement, les quatre sites vont passer sous la gestion de l'EPCC. Il partagera son temps entre Arbois et Dole, mais aussi Paris à l'Académie des sciences. La Maison familiale d'Arbois, propriété de l'Académie des sciences, sera la première à passer sous la gestion de Terre de Louis Pasteur. Ensuite viendront le grand chantier et l'aménagement de la Maison Vercel située en face de la maison familiale, pour une ouverture en 2016. La Maison Vercel sera davantage liée à l'héritage de Pasteur mais aussi au contexte arboisien.

08/03/2014

Usage massif des OGM aux États-Unis : pas de réduction des herbicides

Usage massif des OGM aux États-Unis : pas de réduction des herbicides

(Sciences et Avenir n° 806 Avril 2014, p.18)

 

Le Département américain de l'agriculture vient de publier le bilan de plus de quinze ans de culture d'organismes génétiquement modifiés, les premières semences ayant été commercialisées en 1996. Ce document montre que, si au cours de ces quinze ans, les cultures OGM ont progressé aux États-Unis, seule l'utilisation des insecticides a baissé. En revanche l'usage massif des OGM n'a pas limité les herbicides. En somme, les agriculteurs américains ont adopté ces cultures pour augmenter la production et non pas pour réduire les pesticides.

 

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Certes, le succès des plants génétiquement modifiés auprès des agriculteurs américains est incontestable, mais le bilan est mitigé. Si le coton, le soja et le maïs OGM sont utilisés massivement, c'est en raison de leur rendement supérieur et non pour diminuer le recours aux pesticides.

 

Si, par ailleurs, la réduction des insecticides est réelle, elle est due principalement à une baisse très importante des populations de pyrales, des papillons ravageurs du maïs et d'autres plantes cultivées, laquelle profite aussi aux cultures non OGM. De plus, la création de zones non OGM a permis de limiter l'émergence de résistances aux pesticides chez les insectes.

 

En revanche, des résistances aux herbicides sont apparues pour 14 "mauvaises herbes", ce qui a contraint les agriculteurs à maintenir les épandages chimiques.

07/03/2014

Hommage à Jean-Claude Robert

Hommage à Jean-Claude Robert

 

par Jean-Yves Cretin

 

[Cet hommage a été lu par Jean-Yves Cretin lors des obsèques de Jean-Claude Robert

le 17 février 2014]

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La dernière fois que j’ai eu à faire le panégyrique de Jean-Claude, c’était lors de son intronisation chez les « Compârs de la St Vincent » à Champlitte, et je peux vous jurer qu’alors ça avait été plus facile qu’aujourd’hui.

 

Je l’ai rencontré pour la première fois en septembre 1965, lors de la première séance de TP de BA, qui portait sur les os des vertébrés. J’étais doué en dessin et bon observateur, c’était facile, et à mon avis je valais 19 ! Je n’ai eu que 12. J’avais sans doute mélangé les apophyses et fait quelques arrondis… Vexé tout de même, j’ai pourtant vu que Jean-Claude écrivait en annotation : « Vous pouvez faire de très bons TP » !

Déjà visionnaire…

 

Jean-Claude était alors assistant au laboratoire de Biologie et Écologie Animale, dans l’équipe du professeur Pierre Réal, et cette discipline était un enseignement tout nouveau à l’Université.

 

Il aurait pourtant dû être horloger, comme son père ou son grand-père, venu de Suisse à une époque où les échanges de compétences étaient inversés par rapport à aujourd’hui. Comme son frère Jacques – qui deviendra patron d’une entreprise horlogère – il suit ses études à l’École d’Horlo, et passe un Bac technique. Très bon dans cette discipline, ses talents de bricoleur et surtout d’inventeur vont lui servir dans sa carrière future, car il construira divers pièges plus ou moins sophistiqués qui permettront plus tard l’étude de la faune des insectes en particulier.

 

Mais la Nature le tenait déjà par la main : avec Gérard, ils capturaient des coléoptères et parcouraient les haies à la recherche de nids d’oiseaux dont ils collectionnaient les œufs ; avec Jacques c’est un pêcheur acharné (en barque !) et également un chasseur, mais cette dernière activité est vite abandonnée. Quelle n’est pas sa surprise quand il découvre bien longtemps après, au détour d’une conversation entre son père Marcel et Claude Caussanel qui dirigeait alors le Muséum d’histoire naturelle de Paris, lors de l’inauguration de l’Insectarium de la Citadelle, que celui-ci gamin a aussi été collectionneur de coléos ! Inutile de se demander pourquoi son fils Jean-Yves en a ensuite fait autant…

 

Il se retrouve donc en Fac de Sciences, et c’est sur les bancs de la Place Leclerc – ce sont actuellement toujours les mêmes bancs, d’ailleurs – qu’il rencontre Monique. C’est une matheuse, qui elle aurait dû être en Taupe ! Le Hasard qui guide la vie a de drôles de manières pour rassembler les êtres…

 

Il est avec d’autres enseignants et étudiants, membre de ce qui n’est alors qu’un groupuscule animé par Jean Guichon, le Groupe des Jeunes Naturalistes de Rougemont (GJN), une association d’amoureux de la Nature et particulièrement des oiseaux, mais une pépinière de naturalistes à laquelle nous sommes nombreux à être redevables d’une bonne partie de ce que nous sommes. Il y a là des gens qui ont marqué leur époque et dont les compétences sont venues se compléter harmonieusement dans des activités où la nature et l’intérêt général étaient toujours placés en premier. Je n’ose pas donner de noms, de peur d’en oublier, mais je vois ici les visages familiers de bien de ces anciens jeunes naturalistes, toujours fidèles. Le GJN devient une seconde famille. Les amitiés qui se nouent alors sont solides et durables, toujours empreintes de cette ambiance de camaraderie familiale par-dessus tout humaniste et naturaliste. Avec cette équipe ouverte à tous, et tout en prospectant la Franche-Comté dans ce qu’elle a de milieux exceptionnels, nous découvrons tous les ans une nouvelle région de France et apprenons pour beaucoup notre futur métier. Jean-Claude comme Monique partagent leur savoir, leurs temps libres et leurs vacances aussi bien avec les amis qu’avec des jeunes en rupture, à qui ils vont donner ou redonner goût aux études, et Rémy, par exemple, deviendra un sculpteur et créateur renommé.

 

Jean-Claude un maître ? Il n’aimait pas ce mot-là ! Un père ? Non. Un frère ? Pas mieux ! Un ami ? Trop insuffisant. Un double ? Non plus. Un complément ? Ça se rapproche… comme dans une enzyme, lui la protéine et moi le substrat… Symétrique ? En quelque sorte. Michel propose « complice » ? Ce n’est pas loin. Il nous arrivait de penser la même chose au même moment. Déjà quand Jean-Yves a disparu, nous avons pu évoquer en quoi nos relations de père à fils étaient complexes et pleines d’une pudeur qui tente de masquer la profondeur des sentiments.

 

Profondément humain, simple, modeste, sérieux, ayant le sens de l’humour, bon public même quand je racontais des âneries, d’honnêteté scrupuleuse, charitable, jovial, amical, serviable, précis et à l’esprit synthétique et fédérateur, pédagogue curieux, homme de convictions, engagé, c’était aussi un artiste et un esthète, aussi bon peintre que fin sculpteur. Il eût été sans défaut si son bureau, chez lui comme à la fac, n’avait ressemblé un véritable capharnaüm ! Mais à la surprise générale il retrouvait en un instant ce qu’il cherchait… toutefois ça ne marchait pas à tous les coups. Méticuleux, il se faisait une check-list comme dans les avions avant le décollage, pour ne rien oublier. Mais que de choses a-t-il pu perdre… ses lunettes, qu’il cherchait alors qu’il les avait sur le front, son appareil photo, ses clés, son sac ! Lors de notre périple à Madagascar, il avait laissé son bagage à l’abandon dans l’aérogare, et en guise de vérification expérimentale, nous avons, rigolards, attendu le dernier moment pour le lui rappeler : sinon il serait parti sans ! Mais il retrouvait : ayant égaré une année son couteau en allant aux champignons, il l’avait récupéré l’année suivante car il se souvenait dans quelles conditions il supposait l’avoir perdu.

Ça ne s’était toutefois pas arrangé avec l’âge, et il suffit de regarder l’écran de son ordinateur pour s’en persuader !

 

C’était pourtant un remarquable observateur, ayant le flair ou l’instinct pour repérer ce que l’on avait pas encore vu ou pressentant qu’il devait y avoir « dans un coin comme ça » telle plante ou tel insecte.

 

Secret et sensible en même temps, il n’évoquait sa vie intérieure et sa spiritualité que lors de coups durs ou lors de circonstances particulières libérant la pudeur de ses sentiments.

 

Excellent ornithologue – il était un des 4 ou 5 bagueurs d’oiseaux en Franche-Comté travaillant avec le CRBPO – botaniste, géologue, entomologiste généraliste mais spécialiste des papillons de jour comme des papillons de nuit, il était surtout captivé par le fait d’en comprendre le fonctionnement : le profil parfait d’un écologiste.

 

L’esprit fertile, il fournira des thèmes et/ou participera aux travaux de recherche d’une bonne vingtaine d’étudiants et de collègues, et sera tout au long de sa carrière l’animateur d’un groupe de chercheurs. Toujours en avance d’une idée ou d’une proposition, pour faire avancer, pas pour la gloire.

 

L’Écologie est à la mode dans les années 70-80, et tenter de comprendre le fonctionnement des écosystèmes, c’est chercher aussi à les conserver en bon état de marche, puisque nous y sommes insérés. C’est donc mieux les connaître : en plus des approches théoriques, Jean-Claude prône l’appui de la pratique. Sont alors proposés des stages, y compris avec les étudiants de première année, stages qui sont inimaginables maintenant, en ces temps de vache maigre de l’écologie dont tout le monde parle mais dont bien peu se soucient d’en mettre en pratique les enseignements ! Ces stages de terrain se déroulent dans le Midi de la France (Luberon, Alpilles, Sète…) ou les Alpes ou le Massif Central ou à Luc/Mer… et c’est là que se parfont les connaissances.

 

Le grand moment est la création de LA Station biologique de Bonnevaux, à l’initiative de Pierre Réal et avec l’appui de l’Université. Dans cet ancien moulin aménagé pour la circonstance, des générations d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs vont se succéder pour découvrir le Bassin du Drugeon et le Haut-Doubs, ses tourbières et zones humides, ses lacs, ses forêts, ses pâturages et ses pelouses sub-alpines au Mont d’Or… Jean-Claude y assure un service à mi-temps, et se dévoue sans compter. La renommée de LA Station dépasse les frontières et nous recevons des étudiants et collègues de toute la France et de la Suisse si proche, n’est-ce pas Marcel ? Tous les ans, Jean-Claude pilote les stages d’Orsay, de Strasbourg ou d’ailleurs.

 

Parmi les multiples anecdotes que rapporte le fameux Livre d’or, un livre pour nous à l’image d’une Bible, qui contient une partie de l’existence de Jean-Claude et de la nôtre, celle qui l’avait mis hors de lui à l’origine mais l’amusait par la suite était cette fameuse rumeur du lâcher de vipères… Les travaux de Guy Naulleau et d’autres chercheurs les conduisaient à récolter dans la nature pour analyse puis relâcher après marquage les vipères péliades si typiques du secteur pour en connaître l’écologie. Mal interprétés par certains observateurs locaux, ces comportements étaient devenus « un bruit » qui avait fini par se répandre, et un instituteur de Bouverans s’en était ému en écrivant et reprochant vertement à Jean-Claude de « relâcher des vipères dans les framboisiers » et évoquant les risques afférents. Le phénomène, malgré quelques mises au point, devait gagner en amplitude pour culminer fin des années 90 avec des lâchers par hélicoptère de milliers (‘25 000 à Pontarlier’) de reptiles obtenus par élevage. Son hilarité était au maximum quand on se remémorait qu’un collègue chimiste – qui n’avait sans doute pas inventé la molécule d’eau tiède – nous le reprochait encore des années après, même pas étonné quand je lui affirmais que le plus dur n’était pas d’élever des vipères, mais de monter et démonter sans être vus l’hélicoptère dans la cour de LA Station…

 

Si à la recherche universitaire – les publications du CUER par exemple en font preuve – s’associait étroitement l’enseignement, Jean-Claude pressent qu’il est nécessaire de prolonger vers le grand public les connaissances scientifiques, de les mettre à disposition de tous. Pour répondre à cette préoccupation, il participe avec Francine en 1981 à la création du Centre d’Initiative en Environnement, dont Claude Ledentu devient le premier président. Ce CIE, étant donné les compétence locales, devient dès 1982 le CPIE, encore actif dans le Haut-Doubs et installé actuellement à la Rivière-Drugeon, et dont Jean-Claude est membre fondateur d’honneur. À son origine, les animateurs permanents sont d’excellents étudiants naturalistes bisontins, renforcés par Patrick Giraudoux et Max André, alors tout jeunes professeurs de Sciences Nat et qui sont détachés par l’Éducation Nationale grâce à l’amical concours de Mlle Cadet, notre estimée « Miss ».

Ce flux de naturalistes en formation fait qu’encore à l’heure actuelle, il est difficile de se rendre à une réunion ou un colloque national sans rencontrer quelqu’un qui, à l’évocation de LA Station, ne dise pas « J’y étais » !

Il souffrira terriblement de l’abandon en rase campagne par l’Université et la Fac de LA Station, fusillée par les contraintes budgétaires des années 2000 et la pression du « niveau » des publications. Mais – avec d’autres, bien sûr – il avait tracé un sillon, qui va conduire à fédérer les naturalistes de tous poils vers une excellente connaissance du Haut-Doubs, aboutissant à l’établissement de zones de protection des milieux tourbeux et marais, de Réserves naturelles, ayant conduit très logiquement vers la dé-rectification du Drugeon, ce qui fait qu’à l’heure actuelle c’est la région du Doubs la mieux connue d’un point de vue scientifique. S’il y existe des sites Ramsar, des ZICO, des ZNIEFF et autres Natura 2000, il en est un des auteurs principaux, ce que beaucoup oublient – involontairement –, tant il a su être discret et anonyme en « jouant collectif ». Par une ironie du sort qui m’a toujours réjoui le cœur et dont il était finalement heureux, même désabusé, ces milieux tourbeux abandonnés par l’Université sont devenus le théâtre de projets de recherche internationaux, le Projet PEATWARM, qui plus est co-animé par l’ami Daniel, le jeune chercheur qui lui a succédé à son poste à l’Université. L’étude porte sur l’évolution des tourbières en tant que « puits » ou « sources » de carbone, un des paramètres concernant la lutte contre les perturbations climatiques qui engagent l’avenir des jeunes générations ! Quel plus bel hommage à l’ensemble de son action pouvait lui être rendu par le Hasard dont j’évoquais la main dans les premières lignes…

Entomologiste-bricoleur ! Il conçoit et trace les plans de nombreux et divers matériels, réalise des dispositifs ingénieux pour récupérer faune du sol, récolter les insectes émergeants ou attirer ceux qui sont sensibles à l’infrarouge pour Odile, invente le filet articulé pour Claudine, conçoit et fait construire un piège lumineux automatique attirant les papillons de nuit, le travail essentiel de sa thèse. Cherchant à caractériser les peuplements d’insectes, il invente des pièges directionnels à UV cette fois légers et démontables (l’ancien nécessitait tout le volume de la petite « 4L bleue » du Labo plus une remorque !), mais son grand œuvre, comme on le dit de la réalisation maîtresse des « compagnons », c’est le PEC, pour « Piège Entomologique Composite », qu’il adapte à toutes les situations, au sol, à mi-hauteur ou dans les arbres, et qui fournira matière à deux thèses, celle de Jean-Yves qui testera la méthode et de Fred qui l’appliquera en Forêt de Chaux. Ce dispositif sera utilisé aussi bien dans les forêts primaires à Madagascar ou en Amérique du Sud, ou encore sur certains îlots battus des vents de l’Océan Pacifique. En Franche-Comté aussi, la mise en action de ses inventions permet de faire ressortir l’intérêt des milieux originaux, dans les parcs naturels, les réserves, les ZNIEFF et autres sites remarquables : toujours ce souci de connaître pour mieux respecter et si possible « gérer » ensuite pour conserver en bon état de fonctionnement. Dans les carrières et sablières, « les milieux bouleversés » qu’il s’est attaché à étudier finement, ces matériels sont utilisés pour décrire et mettre en évidence leur intérêt pour une faune remarquable, pionnière pour partie, mais aussi d’une certaine façon « relictuelle », en préconisant ensuite des façons de ré-aménager après exploitation. Toujours simple et précis dans ses exposés, il arrive à convaincre dans les administrations, les collectivités territoriales ou auprès des professionnels de l’intérêt de connaître mieux les milieux.

 

Il fonde l’OPIE de Franche-Comté dont il a été le président fidèle, une association qui va servir de référence en entomologie, avant que quelques ombres ne surviennent dernièrement. Son entregent a créé des liens et des relations fortes, son érudition et ses compétences attirent bien des chercheurs de haute volée comme des amateurs éclairés ou des élus. La moisson constante de données se prêtant à une exploitation informatique, il suggère la mise en forme de ces connaissances par des Atlas destinés aux spécialistes et aux curieux. Il est en particulier parfaitement à l’origine d’un projet d’Atlas des papillons comtois, qui s’étendra ensuite à la Bourgogne sous le nom d’Atlas des papillons diurnes de Bourgogne et Franche-Comté qui va sortir cette année.

 

Il participe aux activités scientifiques de la plupart des mouvements associatifs naturalistes, SHND, LPO, SBFC, à des sorties botanico-entomologiques – à moins que ce ne soit l’inverse – entre « anciens » (Joël, Jean, François, et Serge Nicole, un excellent dessinateur naturaliste), ou organisées par Serge Rousset en immersion dans des sites remarquables des Alpes ou des montagnes du Midi. C’est d’ailleurs peu après notre retour du Luberon en juin dernier que les symptômes de sa maladie se déclareront.

 

Après l’arrivée de Roland Albignac à la tête du Labo, il découvre Madagascar : durant deux mois il y étudie les insectes forestiers sur la côte Est, en recréant ex abrupto le matériel qu’il avait emporté mais qui lui avait été volé à l’arrivée, et ce grâce à son habileté et à l’aide de bambous et de bouts de ficelle ! Il y crée de nombreux liens scientifiques comme personnels, et y retournera plusieurs fois avec Jean-Yves, avec nous lors d’une virée en 2009, la dernière fois lors d’une bien trop rude épreuve pour y déposer les cendres de Jean-Yves.

 

C’est aussi un amoureux des grands espaces de l’Afrique que lui fait découvrir Manou et qu’il parcourt avec Stéphanie, et d’où il revient toujours enchanté mais tourmenté par ce qu’il s’y passe.

 

On serait incomplet si on oubliait sa passion pour les fruits, étonné à l’origine par la richesse et la diversité du verger de Jean Ducret à la Piroulette, alors que Jean-Louis Choiseul, le créateur de l’Association des Croqueurs de pommes de Belfort ou Philippe Girardin en Alsace viennent d’attirer l’attention sur leur disparition. Une poignée de pomologues à Besançon et ses environs est en train de se structurer et c’est tout naturellement qu’il en devient un des animateurs. C’est sa dernière passion. C’est aussi grâce à elle que nous avons pu encore communier lors des derniers mois avec sa manière d’appréhender la nature.

 

Durant ces 40 ans de présence naturaliste, Jean-Claude a, à l’évidence, joué un rôle dans la prise en compte de l’environnement comtois. Il laisse de multiples traces de son passage dans les cœurs et sur le terrain de la connaissance. Ses successeurs tâcheront de poursuivre dans cette voie, qui s’il faut en croire la tournure des événements, s’avère de jour en jour plus malaisée… C’était aussi l'un de ses soucis.

 

Jean-Yves Cretin

14/02/2014

Programme 1, 2, 3… Nature 2014

Le programme "1,2,3...Nature" 2014 vient de paraître !
Le service environnement est heureux de vous le présenter.
Vous pouvez le télécharger sur ce lien ou sur le site de PMA rubrique « environnement ».
 
Le programme papier est disponible à l'Office de Tourisme de Montbéliard, dans vos mairies, à la Damassine ainsi qu'à l'accueil de PMA. Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions.

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05/01/2014

Zone atelier de l'Arc jurassien

Zone atelier de l'Arc jurassien : le sens de l'observation

par Patrick Giraudoux

professeur à l'Université de Franche-Comté


« Terre de terroirs », l'Arc jurassien se prête à de nombreuses recherches sur les interactions entre environnement, écosystèmes et société. Sous la forme d'une zone atelier labellisée par le CNRS. Ces travaux interdisciplinaires pourront s'inscrire dans le long terme, et faire l'objet d'une véritable gestion des données recueillies sur le terrain.

 

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Terre à la fois agricole et industrielle, l'Arc jurassien est marqué par des relations de longue date entre l'homme et son environnement. Dans son acception française, il évoque pêle-mêle le Comté, le Morbier, le Bleu de Gex, le vin jaune et les automobiles Peugeot. Très vite associé dans les esprits à son versant suisse, il suggère alors la mobilité transfrontalière et le développement des lotissements résidentiels.

 

On ne s'étonnera donc pas que la toute jeune zone atelier Arc jurassien (ZAAJ) pur produit des instances de recherche française, lorgne du côté de la Suisse pour un ralliement qui lui donnerait sa pleine envergure. Le territoire de la ZAAJ, tel qu'il est défini aujourd'hui, s'étend le long des contreforts du Jura, de Belfort à Chambéry. Labellisée par le CNRS en 2013, la zone atelier est née d'un projet porté par le laboratoire Chronoenvironnement de l'université de Franche-Comté, rejoint dans cette aventure par ses voisins immédiats ThéMA pour la géographie et LMB pour les mathématiques, par l'URTAL de Poligny, spécialisé en technologie et analyse laitière, et par le laboratoire EDYTEM de l'université de Savoie, comme lui pluridisciplinaire. Elle bénéficie par ailleurs du soutien d'autres grandes structures fédératives (cf. encart). Son objectif ? Assurer à long terme la collecte, le traitement, la sauvegarde et l'analyse des données de terrain, toutes dédiées à l'étude du lien entre environnement, écosystèmes et société. Des informations utiles à la fois à la recherche et à la gestion du territoire.

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Informations régionales

 

Quatre grands thèmes de recherche définissent l'action de la ZAAJ : écosystèmes et environnement ; contaminants et santé ; usages d'un espace en mutation ; observatoires et modélisation. Différents dispositifs d'observation apportent à chacun leurs enseignements dans une optique pluridisciplinaire. « Jurassic karst » vise à caractériser l'évolution des hydrosystèmes karstiques du massif du Jura ; « Tourbières » observe le fonctionnement de ces zones protégées soumises aux perturbations climatiques et anthropiques ; un concept décliné avec « Lacs jurassiens » et « Biodiversité des prairies », chacun pour la partie qui le concerne sur le territoire ; « Santé humaine » considère différentes pathologies humaines liées à l'environnement ; « Rongeurs - prédateurs » s'intéresse à certaines populations de campagnols et à leurs prédateurs ; « Faune sauvage et contaminants » mesure les effets des polluants sur les populations animales ; « Forêt de Chaux » est dédié aux sols hydromorphes. c'est-à-dire dont le fonctionnement est influencé par une nappe d'eau de la célèbre forêt comtoise ; enfin, « Les Échelles » fédère de nombreuses problématiques sur un même site, de la géologie au tourisme patrimonial. Les interactions entre le milieu et les sociétés se mesurent donc ici à l'échelle régionale, et investissent des travaux scientifiques interdisciplinaires. dont les résultats seront valorisés sur le long terme. « La gestion des données est un paramètre d'une importance capitale » rappelle Patrick Giraudoux, responsable de la ZAAJ. Le stockage et l'analyse bénéficieront à la fois de la grande expérience de l'OSU THETA, dont l'Observatoire de Besançon engrange des informations célestes depuis plus d'un siècle, et des compétences du Laboratoire de mathématiques de Besançon (LMB).

 

Outre leur intérêt scientifique permettant la compréhension de phénomènes interdépendants pour expliquer le fonctionnement et l'évolution d'un territoire, ces informations seront utiles aux gestionnaires de terrain et élus locaux pour la prise de décision en matière environnementale.

 

Contact : Patrick Giraudoux - Laboratoire Chrono-environnement - Université de Franche-Comté / CNRS Tél. (0033/0)3 8l 66 57 45 - patrick.giraudoux@univ-fcomte.fr

 

Adresses des sites :

 

Grosse UMR CNRS en place centrée sur le thème : (http://chrono-environnement.univ-fcomte.fr)

Zone atelier Arc jurassien en place : http://zaaj.univ-fcomte.fr

Projection internationale labellisée avec le GDRI : http://gdri-ehede.univ-fcomte.fr

Master recherche en écologie établi depuis 2000 : http://scienvir.univ-fcomte.fr

 

Source : En direct, le journal de la recherche et du transfert de l'Arc jurassien, n° 251 – janvier-février 2014.

29/12/2013

Décès de Robert Barbault le 12 décembre 2013

Décès de Robert Barbault le 12 décembre 2013

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Sauf dans les milieux scientifiques, on n'a pas beaucoup parlé de la mort de Robert Barbault survenue le 12 décembre 2013 après un cancer du colon. J'ai largement puisé dans ses ouvrages d'écologie générale et d'écologie des populations et des peuplements pour apprécier sa pédagogie.

 

Je laisse le soin à Gilles Bœuf et à Denis Couvet, respectivement  président et professeur au Muséum national d'histoire naturelle de retracer les grandes étapes de sa carrière scientifique.

 

Robert Barbault est né le 24 janvier 1943. Étudiant en 1964 au laboratoire de zoologie du professeur Lamotte à l’École Normale Supérieure de Paris, alors située rue Lhomond, il fut attiré au début par l’éthologie. Il passait rapidement à l’écologie sous la direction des professeurs Lamotte et Bourlière et partait pour une mission de longue durée « sur le terrain » à la station d’écologie tropicale dans la savane de Lamto en Côte d’Ivoire. Il va y travailler sur les réseaux trophiques et les stratégies biodémographiques des populations de reptiles et amphibiens. De façon permanente et durant toute sa vie, son humanisme et ses préoccupations constantes l’ont toujours amené à relier l’humain à cette nature qui nous entoure et à laquelle il appartient pleinement, ainsi qu’il l’avait fait au tout début en s’interrogeant au regard que portaient les populations locales, les Baoulés, sur les activités de cette station de recherche en Afrique. Il s’intéressait aussi à d’autres formes de pensées et d’inscription de l’humain dans le vivant et dans l’univers. Il avait lu et médité les grands penseurs indiens et était allé en Inde. Il défendra son doctorat d’État en 1973.

 

Robert aura ensuite des responsabilités scientifiques croissantes et majeures pour la communauté des écologues. Il a construit des équipes de recherche, des laboratoires, des programmes nationaux et internationaux, dans le domaine de la biologie des populations et des peuplements dans un premier temps, puis dans le domaine plus vaste de l’écologie et de la biodiversité. Il a assumé de très nombreuses et lourdes responsabilités scientifiques, au CNRS, -animateur du secteur écologie-évolution-environnement, directeur-scientifique, président de la section d’écologie, à l’Université Pierre & Marie Curie où il organisait le laboratoire d’écologie puis au Muséum national d’Histoire naturelle où il fondait et assurait durant 10 ans la direction du département « Écologie et Gestion de la Biodiversité ».

 

Il jouera un rôle considérable dans l’émergence d’une écologie scientifique française qui se situe maintenant au meilleur niveau, œuvrant notamment au lancement de la revue ‘Ecology letters’, l’un des fleurons, toutes disciplines confondues, de la littérature scientifique.

 

Parallèlement, puis de plus en plus en synergie avec ses activités scientifiques, ses interrogations humanistes ont porté sur le développement durable, la préservation de la biodiversité, les relations science-société. Avec des études menées dans les réserves de biosphère du Mexique dans les années 70, puis en s’investissant dans le programme Diversitas aux côtés de Francesco Di Castri dans les années 90. Très impliqué dans la recherche et les politiques de protection de la nature, il était depuis 2002 président du comité français du programme de l’Unesco sur l’Homme et la biosphère (MAB). Grâce à la dynamique et à l’importance des travaux du comité sous son impulsion, la France a pu retrouver une place au sein du Conseil international de coordination du programme MAB.

 

Il était également vice-président du Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité depuis 2005 auprès du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Il a pris une part très active dans la rédaction des trois tomes « Des exemples pour la biodiversité » publiés par le CSPNB entre 2007 et 2012. Il présidait le Conseil Scientifique de Parcs Nationaux de France depuis 2007 ainsi que le Conseil d’orientation de l’Agence technique des espaces naturels (ATEN) depuis 2002.

 

Il a très largement contribué à l’émergence de la biodiversité dans le champ scientifique, de ses développements à partir d’une écologie qui se situe à l’interface entre les sciences de la Nature et les sciences de l’Homme et de la Société.

 

Pour l’ensemble de sa carrière scientifique, il avait reçu récemment le grand prix de la Société Française d’Ecologie. Il était membre de l’Academia Europaea depuis 1996. Mais par-delà sa carrière scientifique, Robert travaillait aussi à développer une conscience écologique auprès du grand public. Ce qui l’a amené à publier de nombreux ouvrages à destination du plus grand nombre, comme « Un éléphant dans un jeu de quilles » (2006), ou encore plus récemment « La vie, quelle entreprise ! » (2011) avec Jacques Weber, son complice de toujours, anthropologue et économiste. Il écrivait en 2012 « … pour peu que l’on accepte de penser autrement, c’est-à-dire avec une vision écologique du monde, la perspective d’une réconciliation des humains avec la nature pourrait cesser d’être une utopie. Ne voit-on pas se dessiner, sur la base d’une éthique de la biosphère, cet esprit de solidarité écologique dont l’humanité et la Terre ont tant besoin ? » dans sa préface de la ré-édition de « Avant que nature meure – Pour que nature vive ! ».

 

Robert fut pour nous l’un des plus grands penseurs de ces interactions « homme-nature » dans toute leur finesse et nuances variées. Il était exceptionnel pour raconter à ses étudiants, aux scientifiques, au public, aux milieux politiques, l’indispensabilité de travailler en totale transversalité, très interdisciplinaire, de tout prendre en compte pour aborder ce « tissu vivant aux mailles si complexes et que l’on était en train de détricoter ». Il a été l’un des « grands » au CNRS, à l’UPMC et au Muséum. Sa disparition nous laisse orphelins et malheureux. Elle donne aussi à chacun d’entre nous la responsabilité de poursuivre ses pensées et actions, de nous battre inlassablement, sur de solides bases scientifiques, non pas pour « sauver la planète » mais pour faire en sorte que l’humain ne s’y trouve pas rapidement en trop grand « mal-être » !

 

Gilles Boeuf et Denis Couvet, 15 décembre 2013

 

Lire également le communiqué de presse émanant du Muséum national d'histoire naturelle

 

26/12/2013

Cancer : Bactéries intestinales en renfort de la chimiothérapie

Quand les bactéries intestinales viennent en renfort de la chimiothérapie

 

(Article mis à jour le 5 septembre 2014)

 

Appelé autrefois "flore microbienne", le microbiote est l'ensemble des microbes (bactéries et champignons essentiellement) qui peuplent notre corps. Ces micro-organismes vivent avec nous, logés à la surface de la peau, dans les cavités buccale et vaginale, et surtout dans notre intestin : celui-ci contient 100 000 milliards de bactéries - soit 10 fois le nombre de nos propres cellules - et leur masse avoisine les deux kilogrammes chez l'adulte !

 

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Les bactéries du microbiote apparaissent en rouge

contre la paroi du colon (bleu et vert) © Institut Pasteur

 

Ce microbiote intestinal est aujourd'hui considéré comme un véritable organe, avec une activité métabolique égale à celle du foie car les espèces bactériennes qui le composent exercent des fonctions cruciales pour notre santé comme l’élimination des substances étrangères à l’organisme (et potentiellement toxiques) ou le maintien à distance de pathogènes qui nous contaminent. Elles assurent également la dégradation des aliments ingérés pour une meilleure absorption intestinale et un métabolisme optimal. Ces milliards de bactéries colonisent l’intestin dès la naissance et jouent un rôle-clef dans la maturation des défenses immunitaires.

 

Les espèces bactériennes qui composent le microbiote intestinal diffèrent toutefois d'un individu à l'autre et la présence ou l'absence de telle ou telle bactérie semble influencer la survenue de certaines maladies ou au contraire nous protéger. Il nous permet de digérer les sucres complexes et les fibres, intervient dans la biosynthèse des vitamines ou encore dans la détoxification de certaines substances de l'alimentation, et il forme une barrière protectrice contre les pathogènes. Il comprend environ 1000 espèces de bactéries et sa composition varie d'un individu à l'autre. Chacun d'entre nous a donc son propre microbiote intestinal, constitué dans les premières années de la vie à partir des bactéries de notre environnement : seul un tiers des bactéries intestinales est commun à tous.

 

Ce microbiote intestinal joue un rôle crucial dans le développement du système immunitaire et, sans doute, dans une large gamme de maladies : l'obésité, la résistance à l'insuline et diverses maladies inflammatoires de l'intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique...) peuvent résulter d'un déséquilibre du microbiote intestinal. Plus étonnant : il pourrait intervenir dans certaines pathologies de l'humeur comme la dépression. De plus en plus d'études montrent en effet que nos bactéries intestinales envoient des signaux au cerveau et semblent ainsi capables d'influencer le comportement.

 

Une recherche menée conjointement par des chercheurs de Gustave Roussy, de l'Inserm, de l’Institut Pasteur et de l'Inra a permis une découverte assez étonnante sur la façon dont les traitements de chimiothérapie anticancéreuse agissent plus efficacement grâce à l'aide du microbiote intestinal. Les chercheurs viennent en effet de démontrer que l’efficacité d'une des molécules les plus utilisées en chimiothérapie, repose en partie sur sa capacité à entraîner le passage de certaines bactéries de la flore intestinale vers la circulation sanguine et les ganglions. Une fois dans les ganglions lymphatiques, ces bactéries stimulent de nouvelles défenses immunitaires qui iront aider l'organisme à combattre encore mieux la tumeur cancéreuse.

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Arbre phylogénétique bactérien sur fond de muqueuse du côlon d'une souris. La taille des cercles renseigne sur l'importance des populations bactériennes du microbiote. Les points rouges correspondent aux bactéries renforçant l'action d'une immunothérapie anticancéreuse, les verts à celles inhibant la réponse à une chimiothérapie.

 

Dans le domaine du cancer, l’équipe française* dirigée par le Pr Laurence Zitvogel, à l’Institut Gustave Roussy et directrice de l'Unité Inserm 1015 "Immunologie des tumeurs et immunothérapie", en collaboration étroite avec l’Institut Pasteur (Dr Ivo Gomperts Boneca, Unité "Biologie et génétique de la paroi bactérienne") et des chercheurs de l’INRA (Dr Patricia Lepage et Dr Joël Doré, Unité Micalis "Microbiologie de l'Alimentation au service de la Santé"), vient d'apporter la preuve que la flore intestinale stimule les réponses immunitaires d'un individu pour combattre un cancer lors d'une chimiothérapie.

 

*Équipe française dirigée par le Pr Laurence Zitvogel, à l'Institut Gustave-Roussy, directrice de l'Unité Inserm 1015 "Immunologie des tumeurs et immunothérapie", en collaboration étroite avec l'Institut Pasteur (Dr Ivo Gomperts Boneca, Unité "Biologie et génétique de la paroi bactérienne") et des chercheurs de l'INRA (Dr Patricia Lepage et Dr Joël Doré), Unité "Microbiologie de l'Alimentation au Service de la Santé Humaine".

 

Le cyclophosphamide est l’un des médicaments les plus utilisés en chimiothérapie. Comme tout traitement, il entraîne cependant des effets secondaires (inflammation des muqueuses etc.) et perturbe l'équilibre normal du microbiote intestinal. Chez la souris, l'équipe a démontré que le cyclophosphamide modifie la composition du microbiote dans l'intestin grêle et induit la translocation de certaines espèces de bactéries Gram-positives dans les organes lymphoïdes secondaires. Là, ces bactéries stimulent la production d'un sous-ensemble spécifique de "pathogène" T helper(17)" pTH17 cellules mémoire et des réponses immunitaires Th1. La synergie entre le microbiote et le cyclophosphamide débute lorsque le médicament facilite le passage à travers la barrière intestinale des bactéries Gram+ qui vont se retrouver dans la circulation sanguine et les ganglions lymphatiques. Ces bactéries sont considérées comme néfastes et l'organisme déclenche une réponse immunitaire. Une fois dans les ganglions lymphatiques, elles stimulent la production de globules blancs pTH17 qui vont agir comme de nouvelles défenses immunitaires et aider l'organisme à lutter contre la tumeur cancéreuse. "Cette réaction en chaîne, effet secondaire du traitement, va s'avérer en réalité très utile" explique Laurence Zitvogel. "De façon surprenante, la réponse immunitaire dirigée contre ces bactéries va aider le patient à lutter encore mieux contre sa tumeur en stimulant de nouvelles défenses immunitaires."

 

En détails, l'immunisation anti-bactérienne aboutit au recrutement de lymphocytes effecteurs différents de ceux mobilisés par la chimiothérapie. Leur rôle consiste à aider les lymphocytes anti-tumoraux à endiguer la croissance de tumeurs.

 

 A contrario, des souris dépourvues de tout germe intestinal ou préalablement traitées par des antibiotiques dirigés contre les bactéries Gram+ se révèlent incapables de produire les précieuses cellules pTH17 antitumorales. De plus, leur tumeur est devenue résistante au cyclophosphamide. La situation est toutefois réversible : lorsque les sourisreçoivent une perfusion intraveineuse de pTH17, le médicament retrouve son efficacité antitumorale.

 

Les chercheurs suggèrent également que certains antibiotiques utilisés au cours d’une chimiothérapie pourraient détruire ces bactéries Gram+ et annuler ainsi leur effet bénéfique. "Maintenant que ces bactéries bénéfiques potentialisant la réponse immunitaire anti-tumorale ont été identifiées, on devrait réussir rapidement à en fournir plus à l'organisme, notamment via des pro- ou pré-biotiques et/ou une alimentation spécifique" conclut la chercheuse.

 

Ces travaux ont bénéficié du soutien de la Ligue nationale contre le cancer, de l'Institut national du cancer (INCa) (SIRIC SOCRATES) et du LABEX Onco-Immunologie.

 

Remarque :

 

Le cyclophosphamide n'est pas le seul traitement à profiter d'un microbiote intestinal performant. Le même numéro de Science fait ainsi part du travail d'une équipe américaine qui aboutit à des conclusions très proches : certains antibiotiques diminueraient l'action de la chimiothérapie.

Parallèlement au travail des chercheurs français, Elizabeth Pennisi, Noriho Lida et al, de l'Institut national du cancer (Frederick, États-Unis), montrent que le microbiote intestinal renforce les effets d'autres traitements anticancéreux, à savoir une immunothérapie ou une chimiothérapie par oxaliplatine (un autre médicament anticancéreux). Ici aussi, comme dans l'étude française, l'efficacité du traitement antitumoral a chuté drastiquement chez des souris débarrassées de leur flore bactérienne intestinale.

 

Même si ces deux études ont été menées sur la souris, il est vraisemblable que leurs résultats puissent être un jour applicables à l'être humain. Ils suggèrent en tout cas que certains antibiotiques pourraient diminuer l'efficacité d'une chimiothérapie antitumorale mais également qu'une supplémentation en pro- ou pré-biotiques, voire une alimentation spécifique, pourrait renforcer l'action du traitement.

 

Sources :

 

Laurence Zitvogel et al (2013). - The Intestinal Microbiota Modulates the Anticancer Immune Effects of Cyclophosphamide, Science22 November 2013, vol 342 n° 6161 pp. 971-976.

 

Elizabeth Pennisi et al (2013). - Cancer Therapies Use a Little Help From Microbial Friends, Science 22 November 2013 Vol. 342 n° 6161 p. 921.

 

Marc Gozlan (2013). - La flore intestinale en renfort de la chimiothérapie, Sciences et Avenir, janvier 2014 n° 803, p. 70.

 

Qu'est-ce que le microbiote ? Lettre de l'Institut Pasteur, septembre 2014 n° 86 p. 9.

02/11/2013

Le premier cerveau éprouvette

Le premier cerveau éprouvette


par Aude Rambaud

(Science & Vie n° 1154, novembre 2013, pp. 92-95)

 

À première vue, ce n'est qu'un petit amas de cellules. Une sphère d'à peine 4 millimètres de diamètre, maintenue en suspension dans un liquide transparent. Rien, dans l'apparente insignifiance de cet objet biologique, ne laisse présager son importance. Et pourtant ! Prévenu de sa véritable nature, l'observateur ressent une indicible émotion. Car ce qu'il a sous les yeux, flottant dans une petite boîte, n'est ni plus ni moins que le tout premier embryon de cerveau humain cultivé en laboratoire. Une réplique vivante du futur organe de la pensée, comme il se présente chez un fœtus d'un peu plus de deux mois. Un choc ! Un choc et... une incroyable prouesse, que l'on doit aux chercheurs de l'Institut de biotechnologie moléculaire de Vienne (Autriche).

 

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Encapsulés dans des microbilles de gel nutritif (à droite) placées en suspension dans un incubateur (à gauche), des amas de cellules souches ont donné naissance à un embryon de cerveau humain (ci-dessous, en coupe)

 

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À l'origine de cet exploit, il y a les dernières découvertes en matière de cellules souches, ces cellules capables de donner naissance à tout type de tissu ou d'organe, et dont les potentialités ne laissent d'impressionner. Ainsi, à partir de quelques cellules de peau prélevées sur un donneur et génétiquement "reprogrammées" au stade de cellules souches, les chercheurs ont obtenu, deux mois et demi plus tard, la réplique quasi parfaite du cerveau du donneur... tel qu'il devait être aux prémices de son développement embryonnaire, après neuf semaines de gestation. "C'est un travail magnifique", commente, admiratif, Étienne Hirsch, directeur adjoint du Centre de recherche de l'institut du cerveau et de la moelle épinière (Paris). Pas de doute, la "fabrication" in vitro de l'organe le plus complexe du corps humain, même à un stade primaire, repousse les frontières du possible. En même temps qu'elle interroge les limites de la culture d'organes.

 

Des matrices pour organes

 

Le pari fou des chercheurs autrichiens n'était pourtant pas gagné d'avance. Certes, depuis le milieu des années 2000, les biologistes maîtrisent de mieux en mieux les cellules souches. Ils savent guider leur transformation, par des techniques de mise en culture, pour qu'elles donnent toutes les sortes de lignées cellulaires qui composent un être humain : cellules cardiaques, musculaires, pancréatiques... ou même neuronales. Mais sans support "physique", les cellules souches se bornent à former de simples tapis biologiques. Dans le même temps, d'autres équipes ont donc mis au point des matrices, sortes de charpentes pour culture cellulaire en trois dimensions, qui ont déjà permis de faire pousser in vitro des copies plus ou moins parfaites d'organes, comme la vessie, les vaisseaux sanguins ou le foie.

 

Presque comme un vrai !

 

Étant donné sa complexité, le cerveau restait toutefois hors de portée. Principale difficulté ? Il est constitué de neurones aux formes différentes et de cellules de soutien (cellules gliales) qui s'imbriquent les unes dans les autres. Un puzzle d'une précision telle qu'il semblait impossible à reproduire. "Les précédentes tentatives avaient abouti à des ensembles de neurones de même type. Cette fois, nous avons un véritable petit organe en développement, présentant tous les aspects d'un cerveau in vivo, malgré une organisation un peu anarchique ", estimait Jürgen Knoblich, auteur des travaux, lors de la présentation des résultats.

 

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Le cortex embryonnaire a une structure identique in vivo (à droite) et in vitro (à gauche), même si l'organisation des cellules y est anarchique

 

Le secret ? Il ne réside pas dans le matériel biologique utilisé. En effet, les chercheurs autrichiens s'en sont tenus aux cellules souches classiquement obtenues. Lesquelles, mises en culture, se sont notamment différenciées en neuroectoderme, le tissu à l'origine du cerveau. Jusqu'ici, rien de vraiment neuf. Puis, les chercheurs ont découpé des fragments de ce tissu, qu'ils ont encapsulés dans des microbilles de gel nutritif contenant toutes les substances nécessaires à la croissance et au développement des cellules en culture. Voilà l'une des premières astuces. "L'utilisation de microbilles à la place d'une couche de gel au fond d'une boîte a amélioré l'adhérence entre les cellules", explique Mathilde Girard, de l'Institut des cellules souches I-Stem d'Évry.

 

Ensuite, et c'est là qu'est la véritable clé du succès, ils ont utilisé un bioréacteur tournant, une sorte d'incubateur qui a placé les microbilles en état de suspension permanente. "C'est la grande nouveauté du dispositif, s'enthousiasme la chercheuse. Les billes en suspension contournent le problème de la gravité. Lorsque les cellules commencent à former un amas au sein de la capsule de gel, elles ne se déforment pas et ne retombent pas comme dans une boîte de Pétri. En outre, cette mobilité permet d'améliorer l'oxygénation des cellules. "Autrement dit, c'est en se rapprochant des forces mécaniques exercées sur ces cellules durant une grossesse que les chercheurs ont triomphé.

 

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Frottements, gravité, mouvement... Le résultat de cette modification de l'environnement est étonnant. Dans leurs microbilles, les cellules se multiplient, se différencient et s'organisent de façon totalement autonome. Comme si les cellules avaient en mémoire le plan à respecter pour aboutir à un cerveau, avec des régions cérébrales bien distinctes : cavités remplies de liquide qui donneront les ventricules et le liquide céphalo-rachidien, couches internes du cortex cérébral avec neurones différenciés, plexus choroïdes produisant le liquide céphalo-rachidien, ou encore tissu rétinien chez environ 10 % des embryons de cerveau. Autant de structures présentes in vivo et qui montrent même des traces d'activité électrique identiques... "Certaines étapes du développement sont tout à fait semblables à ce qui se passe in vivo. Néanmoins, l'organisation spatiale au sein de ces régions, anarchique, ne reproduit pas l'architecture réelle d'un cerveau", tempère Jean Bernard Manent, chercheur à l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée, à Marseille.

 

Un développement bloqué à neuf semaines

 

Cette première étape franchie, le cerveau n'a cependant pas continué à se développer. Pourquoi ? Les chercheurs ont bien essayé de pousser plus loin l'expérience, en laissant leur culture dans l'incubateur au-delà de neuf semaines... Mais si le mini-cerveau a pu survivre pendant plusieurs mois, l'absence de circulation sanguine, source d'oxygène et de nutriments, a empêché sa croissance. "Sans système vasculaire, le développement s'arrête rapidement. Or, il semble impossible de le reconstituer, car il faudrait pour cela reproduire la totalité de l'embryon in vitro ", explique Mathilde Girard.

 

Ces travaux n'en intéressent pas moins les médecins, qui espèrent utiliser ces cerveaux embryonnaires pour tester la toxicité de certains médicaments lors des premiers mois de la grossesse, ou étudier des pathologies liées au développement cérébral à partir des cellules d'un individu malade. Ils nous font pénétrer plus loin que jamais dans les coulisses de l'être humain en formation. L'homme parviendra-t-il un jour à créer en laboratoire un véritable cerveau humain parvenu à son stade adulte de développement ? L'avenir le dira. Mais l'idée, à la fois fascinante et effrayante, ne relève plus tout à fait du domaine de la science-fiction.

 

L'informatique aussi modèle le cerveau

 

In vitro ou in silico ? Modéliser le cerveau humain pour tester sur lui de futurs médicaments, c'est aussi l'un des objectifs poursuivis par le Human Brain Project. Cet autre projet fou compte reproduire, à l'aide de simulations informatiques, le fonctionnement cérébral d'ici dix ans (voir Science & Vie n° 1145, p. 44). Près de 80 instituts de recherche européens et internationaux regroupent et analysent actuellement toutes les données disponibles : biologiques, cliniques, issues de l'imagerie, etc. À terme, cette cartographie devrait permettre de reconstituer les circuits neuronaux, de modéliser certaines maladies neurologiques ou encore de tester des molécules. Si la majeure partie des recherches concerne le cerveau adulte, il est prévu d'ajouter au projet des données sur le développement cérébral, grâce à des clichés de cerveaux d'enfants prématurés ou plus âgés.

 

Quatre dates importantes sur ce sujet

 

1998 : découverte des cellules souches embryonnaires (CSE) chez l'Homme.

2006 : création de cellules souches induites, dites iPS, à partir de cellules de peau.

2009 : culture de neurones fonctionnels en laboratoire à partir de CSE.

2013 : fabrication du premier embryon de cerveau humain à partir de cellules iPS.

11/10/2013

Mine claire. Des paysages, des techniques et des hommes.

Mine claire.
Des paysages, des techniques et des hommes.
Les techniques de préparation mécaniques des minerais en Franche-Comté, 1500-1850.
 


Hélène Morin-Hamon nous invite à découvrir la complexité de ces ateliers où les ouvriers utilisaient des machines hydrauliques comme le "patouillet" dont la fonction était de transformer le minerai de fer en "MINE CLAIRE".


Abondamment illustré et documenté, ce livre rend compte d'un programme inédit de recherche en archéologie et histoire des techniques. Il démontre que loin d'être une activité annexe, le traitement des minerais de fer constituait une industrie à part entière, grande dévoreuse d'eau et source d'innovations.



Au fil des pages, cet ouvrage dévoile d'étonnants paysages multiformes témoins de ces activités ancienne et nous convie à comprendre comment la préparation mécanique des "mines" s'est enrichie dans l'espace et dans le temps aussi bien en Europe que dans d'autres régions françaises.



L'auteur, qui a soutenu en 2003 une thèse sur cette thématique à l'Université de Franche-Comté, nous offre en fin d'ouvrage un glossaire de termes glanés au cours de ses nombreuses années de recherche.

 

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Bulletin de souscription [PDF - 1 Mo]

07/10/2013

Municipales : ours, loups, lynx, rapaces et phoques victimes de la démagogie électorale

loup,jura,prédateursMunicipales : ours, loups, lynx, rapaces et phoques victimes de la démagogie électorale

Les loups, les ours, les lynx ou les vautours n’ont décidément pas de chance car dans leurs existences difficiles il y a toujours une ou deux élections à l’horizon.

par Claude-Marie Vadrot

Et les municipales sont traditionnellement les plus mortifères pour la faune sauvage, même si les législatives, les cantonales ou la présidentielle déclenchent également des actions, prises de positions et déclarations démagogiques sur les espèces sauvages coupables de faire concurrence à la prédation et à la présence humaine.

Logiquement donc, les chasses au loup, l’organisation de battues administratives ou illégales et les empoisonnements ont entrainé la disparition d’au moins une dizaine de ces animaux depuis le début de l’année, dont une femelle dont les louveteaux ne survivront pas. Le pouvoir veut prouver qu’il agit avec la même fermeté et la même absence de remord contre les Roms et les loups que beaucoup d’élus rangent sans la moindre honte dans la catégorie des prédateurs « impossibles à assimiler ».


Alors les démagogues et les chasseurs crient au loup en maquillant les chiffres à la tribune de l’Assemblée nationale et du Sénat, dans les journaux régionaux ou dans Le Figaro qui accueillent leurs diatribes et statistiques mensongères. Des fantasmes qui, comme pour les Roms, n’ont rien à voir avec la réalité. Car s’il est incontestable que les 250 à 300 loups désormais présents sur le territoire mangent aussi des brebis, les dégâts n’ont rien à voir avec les statistiques brandies par ceux qui crient au loup. Les 4.524 brebis tuées ou blessées en 2012 par Canis lupus représentent 0,06 % du cheptel français de 7 millions d’ovins. Victimes toutes remboursées en 2012 aux éleveurs pour une somme de 1,5 million d’euros, loin des bilans financiers faramineux assénés par les élus de tous bords.

Cette réalité n’implique pas que le métier d’éleveur ou de berger soit facile, qu’il ne comporte pas de nombreuses difficultés qui devraient le faire accéder au rang de métier pénible pour le calcul de la retraite. Passer plusieurs mois seul dans la montagne et courir de temps à autre après son troupeau pour un salaire souvent ridicule, cela n’a rien de drôle. Mais les éleveurs, les bergers et tous les syndicats agricoles confondus se trompent en liant l’existence du loup et d’autres espèces sauvages à la crise de la filière ovine. Ils feraient mieux de tourner leur courroux vers la filière de la viande, vers les importations, vers les politiques de prix des grandes surfaces ou vers le traité qui contraint encore la France à importer de l’agneau congelé de Nouvelle-Zélande.

Ils pourraient, comme certains le font heureusement comme je viens de le constater dans la Drôme, se poser des questions sur leur instrumentation par les chasseurs qui se moquent des moutons mais craignent la concurrence pour leur gibier. Il ne faut pas oublier que ce sont les chasseurs qui pourchassent les loups et réclament un droit de tir à vue. Ce sont aussi eux qui ont abattu les derniers ours Pyrénéens, contraignant les pouvoirs publics à leur chercher des remplaçants en Slovénie.

Les mêmes problématiques entraînent le harcèlement, voir l’assassinat des ours alors qu’ils ne "consomment", en général en automne, que 0,9% des brebis qui vivent dans la montagne pyrénéenne. Des chiffres qui n’ont aucune commune mesure avec les dizaines de milliers de moutons tués chaque année par les chiens errants ou fugueurs, bien souvent ceux des chasseurs. La même remarque vaut pour les Alpes et le Massif central, puisque selon une estimation de la FNSEA, ce sont au minimum 150.000 ovins qui sont tués ou estropiés chaque année par des chiens.

La situation pré-électorale n’est pas meilleure dans les Vosges et le Jura, où, depuis 1983, les lynx tentent de se multiplier en dépit des tirs clandestins ou des campagnes d’empoisonnement menées discrètement par les chasseurs. Au point que l’espèce est en danger, alors qu’en Espagne, le sauvetage d’une espèce voisine, le Lynx pardel est désormais réussie. Mais une part de la France rance, à commencer par celle des élus locaux, ne supporte pas le sauvage, ne supporte pas que le milieu naturel ne ressemble pas à un parc urbain, que les animaux sauvages n’obéissent pas aux syndicats d’initiative, que les routes circulent encore entre des arbres. Lesquels, c’est bien connu, ont la fâcheuse habitude de se jeter sur les routes au devant des automobilistes. Rien à voir avec les loups, les lynx ou les ours ? Mais si, car les chantres et représentants d’une ruralité qui n’existe plus que dans leurs imaginations et leur nostalgie d’un autre âge, se battent depuis des années contre ce qui ne ressemble pas à un jardin à la Le Nôtre. Alors qu’en Espagne et en Italie, les loups et les ours sont efficacement protégés.

La rage envers le sauvage a entraîné au cours des derniers mois, des élus à faire détruire des nids d’hirondelles parce que ces oiseaux salissaient les rues et des inconnus à empoisonner des vautours, des gypaètes, des milans royaux, des buses ou des hérons dans de nombreux départements. Sans que la justice se saisisse des ces délits alors que comme le loup, le lynx et l’ours, il s’agit d’espèces protégées.

La vindicte contre les animaux sauvages a même atteint depuis quelques mois les phoques veau-marins qui vivent autour de la Baie de Somme. Une espèce sauvée de justesse par les naturalistes et désormais accusée (ils sont 460 !) de dévaster les bancs de poissons par des pêcheurs (et des élus) qui devraient plutôt se poser des questions sur les méfaits de la surpêche dans les mêmes secteurs.

Le "sauvage" n’intéresse ni la droite, ni l’extrême droite, ni les socialistes, ni le Front de gauche, ni le Parti communiste. Ni d’ailleurs, dans le fond, les Verts qui ont d’autres chats à fouetter puisque les animaux ne votent pas. Seules les associations de protection de la nature râlent. Mais qui les entend, qui les écoute ?

Réalité encourageante : il est à peu près certain que le loup a désormais réussi sa reconquête du territoire français et qu’il peuplera de plus en plus de départements.

Claude-Marie Vadrot
Source : Politis

06/10/2013

Loups et élevages : une coexistence « compromettante »

loup,jura,prédateursLoups et élevages : une coexistence « compromettante »


par Antoine Doré[1]

Article paru dans le Courrier de l'environnement de l'INRA n°63, août 2013 pp. 123-124.


L'année 2012 marque les vingt ans du retour officiel des loups en France. Et pourtant, aucune mesure n'est à ce jour parvenue à créer les conditions d'une coexistence parfaitement pacifique entre les loups, les moutons, et les humains. L'existence des uns semble toujours, par endroits et par moments, compromise par la présence des autres. Les situations de calme relatif rendues possibles par l'appareillage compliqué de multiples dispositifs techniques, scientifiques, juridiques, administratifs, etc.[2], restent souvent précaires.

Non, les éleveurs et leurs animaux ne seront sans doute jamais totalement tranquilles en présence des loups. Il est fort à parier également que les loups ne vivront jamais complètement en paix tant que les éleveurs et les bergers auront des troupeaux à défendre. En effet, si des mesures de protection permettent d'assurer une relative sécurité du bétail, les loups parviennent de temps à autre à les contourner et à en trouver les points faibles. Et l'immunité théorique que la Convention de Berne[3] et la Directive Habitats[4] confèrent aux loups est régulièrement écornée dans la pratique par quelques destructions illégales de ces prédateurs.

Sauf à envisager l'hégémonie destructrice d'un camp sur un autre, la situation actuelle nous oblige à faire le constat que la suppression de tout conflit relatif à la présence des loups est illusoire. L'entière réconciliation du loup et de l'agneau n'est pas pour aujourd'hui. De sorte qu'il apparaît important de concentrer les efforts sur un accompagnement du conflit qui soit l'occasion d'apprentissages collectifs et d'ajustements réciproques.

Comme l'avait bien vu le sociologue et philosophe allemand Georg Simmel, le conflit est un facteur important de cohésion sociale[5]. C'est en particulier au gré de nos querelles, discordes, désaccords, etc., que nous apprenons collectivement à vivre ensemble et que nous faisons société entre humains. C'est par le conflit que nous devons également apprendre à composer les agencements « anthropo-zoo-techniques » qui conviennent et explorer ensemble les voies possibles d'une cohabitation plus vivable pour tous : loups, moutons, éleveurs, naturalistes, chiens de protection de troupeaux, promeneurs, chasseurs, chamois, chevreuils, etc.

Dans cette optique, l'aménagement des relations tumultueuses qui s'engagent entre des humains à propos des loups est certes important. Mais l'invention des conditions d'un co-apprentissage de la conflictualité entre les loups et les éleveurs l'est sans doute plus encore. Il est temps de considérer et de traiter les loups comme de véritables parties prenantes des conflits plutôt que comme de simples révélateurs d'enjeux politiques qui ne concerneraient que l'entente entre humains. Or, cela n'est envisageable qu'en dérogeant, de manière partielle et mesurée, à la stricte protection des loups. Les éleveurs et bergers doivent pouvoir réagir face aux prédateurs récalcitrants qui parviennent à outrepasser les dispositifs de protection des troupeaux pour s'attaquer à leur gagne-pain. Et les loups doivent pouvoir sentir, sur le vif, la résistance active de ces derniers pour apprendre ou réapprendre à se tenir à distance du bétail.

Pour ne pas être fatals aux uns ou aux autres, les conflits entre humains et animaux, tout comme les conflits entre humains, doivent cependant être accompagnés, être encadrés démocratiquement. Il s'agit alors d'inventer une pratique politique du conflit qui prenne définitivement acte du caractère compromettant du vivre ensemble, qui assume pleinement le constat selon lequel toute entreprise de coexistence pose des questions importantes d'identités, c'est-à-dire, par exemple, de reconfiguration des manières d'être éleveur, mais également des manières d'être loup. Dès lors. une question primordiale s'impose : jusqu'où sommes-nous prêts à compromettre nos façons de faire, nos façons d'être, pour cohabiter avec l'autre ? Comment et jusqu'où peut-on intervenir sur les loups sans remettre en cause leur caractère sauvage défendu par les uns ? Comment et jusqu'où peut-on transformer les pratiques d'élevage sans dénaturer certaines pratiques spécifiques de conduite des troupeaux auxquelles tiennent tant les autres ? Tout l'enjeu consiste alors à inventer les dispositifs de négociation prenant à bras-le-corps de telles questions pour rendre possible l'instauration collective de « compromis du supportable ».

 

antoine doré,inra

 

Le dispositif interministériel de prélèvement fixant les conditions d'autorisations ponctuelles de destruction de loups[6] est sans doute très imparfait et insatisfaisant. Il peut cependant être considéré comme la préfiguration d'un instrument d'accompagnement du conflit potentiellement efficace et démocratique, en créant les conditions de possibilité d'une négociation collective de « compromis du supportable », au sein des comités pluripartites dédiés aux grands prédateurs.

En vertu des mesures dérogatoires à la stricte protection des loups prévues par la Directive Habitats, des destructions de loups sont possibles aux conditions que des dégâts importants soient constatés, qu'il n'existe aucune autre solution satisfaisante et que cela n'affecte pas l'état favorable de conservation des populations. La traduction pratique et détaillée de ces conditions abstraites en un protocole technique fixant les conditions et modalités d'application des opérations de tir est l'occasion d'une négociation progressive de ce que les différents protagonistes peuvent supporter : d'une part, il s'agit de définir le seuil de pression de prédation supposé être supportable pour l'éleveur (nombre d'attaques constatées par l'administration pendant une durée donnée) ; d'autre part, il s'agit de définir un seuil de pression de prélèvement de loups supposé être supportable par la population (nombre maximum de loups dont la destruction peut être autorisée sans que cela n'affecte l'état favorable de conservation des populations).

Les débats qui accompagnent chaque année la publication des arrêtés préfectoraux ordonnant la réalisation de tirs de prélèvement de loups ne doivent pas être considérés comme le signe d'une défaillance du dispositif. Ils témoignent de l'invention en cours d'une coexistence qui ne peut pas être décrétée de manière autoritaire ou irénique[7], mais qui doit être pensée et construite comme un compromis réciproque des protagonistes. Tout l'enjeu des politiques publiques est alors de créer les conditions nécessaires à son élaboration.



[1] Sociologue à l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) Chercheur associé au CSO (CNRS/Sciences-Po) et au laboratoire PACTE (CNRS/IEP/UPMF/UJF) dore.antoine@yahoo.fr

[2] Pour ne citer que quelques exemples : les mesures de protection des troupeaux (parcs de regroupement mobiles, chiens patous, etc.) ; le Réseau loup/lynx de suivi des populations ; l'arrêté fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l'ensemble du territoire français ; la circulaire relative à l'indemnisation des dommages causés par le loup aux troupeaux domestiques, etc.

[3] Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, Berne, 19 septembre 1979.

[4]Directive 92/43/CEE du Conseil, 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages.

[5]Simmel G., 1 W. Le conflit. Circé, Paris, 166 p

[6]Arrêté du 4 niiii 2011 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus). Journal officiel de la République française, n°0111 du 13 mai 2011 ; page 8289.

[7]Qui cherche à éviter les excès d'une attitude purement polémique. Relatif à l'irénisme (Larousse).

05/10/2013

Contrat de rivière Vallée du Doubs

contrat de rivièreContrat de rivière Vallée du Doubs : « restaurer la continuité écologique et restaurer les fonctionnalités biologiques »

 

La détermination paye. Le Doubs va enfin bénéficier d’un contrat de rivière en 2014.

 

Le comité de rivière « Vallée du Doubs » s’est réuni pour la première fois ce mercredi. Il regroupe des élus, des services de l’État et des collectivités et des usagers, et signera en juin prochain le contrat avec ses partenaires financeurs (Collectivités, Agence de l’eau). Éric Durand, conseiller régional EELV, préside ce comité.

 

Pour Éric Durand : « Ce contrat de rivière permet enfin de se pencher sur notre belle rivière emblématique de notre territoire. Il va engager une série d’actions permettant de restaurer la continuité écologique de la rivière et restaurer ses fonctionnalités biologiques. Afin de mettre en œuvre ces actions, il faudra convaincre les acteurs locaux de façon à ce que chaque action soit admise et partagée par le plus grand nombre. C’est sur cette concertation et mobilisation que repose le succès de ce programme. »

 

Le contrat de rivière est un projet commun pour réhabiliter et valoriser le patrimoine aquatique, qui se traduit dans un programme d’aménagement et de gestion du cours d’eau.

 

C’est l’Établissement Public Territorial du Bassin Saône et Doubs (EPTB) qui suivra ce contrat. Il intervient sur plus de 2000 communes sur les thématiques des inondations, de l’amélioration de la qualité et de la ressource en eau, des zones humides et de la biodiversité. L’EPTB agit pour une gestion durable de l’eau, des rivières et des milieux aquatiques.

 

Pour le futur contrat de de rivière « Vallée du Doubs », le diagnostic réalisé par l’EPTB et le comité de suivi ont retenu trois axes :

 

* la restauration physique des cours d’eau et de leur continuité écologique,

* la maîtrise des pollutions d’origine agricole et industrielle,

* la sensibilisation des acteurs et du grand public en vue de leur implication.

 

Pour suivre ce contrat : site de l’EPTB :

http://www.eptb-saone-doubs.fr/Doubs-Vallee-du-Doubs-et

 

Article de France 3 :

http://blog.france3.fr/vallee-de-la-loue/2013/10/02/un-co...