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20/01/2012

Dossier Kokopelli devant la Cour de justice de l'UE

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Procès devant la Cour de Justice de l'Union Européenne : Kokopelli en marche pour la Victoire !

Communiqué de Kokopelli du 19 janvier 2012

L’avocat général chargé du dossier Kokopelli devant la Cour de Justice de l’Union Européenne a donné aujourd’hui lecture publique de ses conclusions. Nous avons la joie d’annoncer qu’elles nous donnent entièrement raison !

En effet, le magistrat conclut à l’invalidité de l’interdiction de commercialiser des semences d’une variété non inscrite au catalogue officiel, et ce aux motifs que cette interdiction, portée par la législation Européenne aussi bien que par la réglementation Française, viole le principe de proportionnalité, la liberté d’entreprise, la libre circulation des marchandises, ainsi que le principe de non discrimination. La quasi-totalité de nos arguments ont été retenus !

De plus, l’avocat général n’a pas manqué d’affirmer, au contraire de ce qui était avancé par nos nombreux adversaires (Commission Européenne, Conseil de l’Union Européenne, République Française, Royaume d’Espagne et société Graines Baumaux), que, d’une part, les règles relatives à l’admission des semences au Catalogue Officiel n’ont « aucun rapport avec la santé des plantes », d’autre part, que « il appartient aux agriculteurs de décider des variétés qu’ils cultivent », enfin que cette législation limite excessivement le choix des consommateurs qui n’ont « ni accès aux denrées alimentaires ou autres produits issus de variétés qui ne satisfont pas aux critères d’admission, ni la possibilité de cultiver eux-mêmes ces variétés, par exemple dans leur propre jardin ».

De même, l’avocat général rappelle à juste titre que « le fait que les agriculteurs soient cantonnés à des variétés admises réduit enfin la diversité génétique dans les champs Européens ».

Il en conclut logiquement que «les inconvénients de l’interdiction de commercialiser des semences de variétés non admises l’emportent manifestement sur ses avantages. »

Nous sommes extrêmement satisfaits de ces conclusions et nous avons maintenant l’immense espoir que la Cour suive l’avis de son avocat général et vienne enfin mettre un terme au totalitarisme pluri-décennal de la législation sur le commerce des semences.

Pour plus d’information, voir sur le site de la Cour de Justice de l'Union Européenne (conclusions de l'avocat général disponibles dans plusieurs langues).

Blanche MAGARINOS-REY

Avocate de l’Association Kokopelli.

contact@avocat-magarinos-rey.com

20/12/2011

Résistance d'un insecte aux OGM

ogm,monsanto,résistance aux ogm, maïs,chrysomèle,Diabrotica virgifera,Un insecte déjoue l'efficacité d'un OGM

 

par Loïc Chauveau

 

Mauvaise nouvelle pour l'agriculture américaine... et pour Monsanto. Une étude montre que son maïs Bt n'a plus d'effet sur les chrysomèles, parasites ravageurs.

 

Le département d'entomologie de l'université d'Etat de l'Iowa (États-Unis) a repéré dès 2009 le caractère résistant de ces insectes, mais il a fallu deux ans aux chercheurs pour vérifier qu'il s'agissait bien d'un trait génétique transmis d'une génération à l'autre. C'est chose faite avec leur article publié dans PlosOne, juillet 2011. Les chrysomèles (Diabrotica virgifera), ces ravageurs du maïs - surtout redoutables par leurs larves qui se nourrissent des racines de la plante - ont bien acquis un caractère de résistance à l'un des insecticides phares de la multinationale américaine Monsanto : le maïs Bt.

 

Or, depuis 2003, Monsanto présente son produit, recelant des toxines Cry3Bb1 issues de la bactérie Bacillus thuringiensis, comme la solution idéale pour limiter les infestations des chrysomèles sans recourir aux insecticides conventionnels. « On savait déjà que la famille des Chrysomelidae présentait des capacités élevées de résistance par mutation génétique, assure Denis Bourguet, généticien à l'Inra de Montpellier. L'enzyme ciblée par la toxine change de conformation et rend ainsi le Bt inoffensif. »

 

Dès les premiers semis de cet OGM, l'EPA, agence américaine de l'environnement, avait recommandé qu'au moins 20 % des surfaces soit plantées en maïs traditionnels. La stratégie consiste en effet à préserver des populations d'insectes sans contact avec la toxine pour diluer le nombre d'individus pouvant acquérir une résistance. Mais ce conseil n'a été suivi que partiellement. Et la toxine Cry3Bbl est désormais inefficace. Monsanto devra la combiner avec d'autres toxines développées par des concurrents :

 

« Pour éviter cette impasse, il aurait fallu empiler dès le départ plusieurs toxines », poursuit Denis Bourguet.

Des solutions « naturelles » existent pourtant pour éviter que les insectes acquièrent cette résistance. Outre la plantation de champs non OGM, la vraie parade à la chrysomèle reste la rotation des cultures, les larves se retrouvant alors plusieurs années sans leur nourriture favorite. C'est ce qui est proposé aux agriculteurs français qui, depuis une dizaine d'années, doivent eux aussi faire face à l'arrivée de la chrysomèle Diabrotica virgifera. Sans autorisation d'utilisation des OGM, ils ne disposent que des seuls traitements larvaires : « La rotation des cultures est le bon moyen de diminuer la pression du ravageur sans trop utiliser de pesticides, assure Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à France Nature Environnement. Cela suppose qu'on en finisse avec la spécialisation des régions agricoles sur deux ou trois cultures seulement. »

 

Pas simple. Car introduire dans les assolements de nouvelles productions, par exemple des légumineuses, implique de créer ex nihilo de nouvelles filières de commercialisation. C'est donc tout un modèle agricole que pourrait remettre en question ce petit insecte.

 

Source : Loïc Chauveau (2011). - Un insecte déjoue l'efficacité d'un OGM  Sciences et Avenir n° 776, octobre 2011 p. 34.

 

Voir aussi l'article de Univers Nature.

 

REPÈRES

 

AVEC 140 MILLIONS D'HECTARES, le maïs est la plante la plus cultivée dans le monde. En France, elle couvre 3 millions d'hectares.

 

58 MILLIONS D'HECTARES SONT CULTIVÉS EN MAÏS BT visant la chrysomèle dans le monde. Aux États-Unis, cet OGM représentait 45 % de la récolte 2009.

 

600 MILLIONS DE TONNES sont produites par an dans le monde dont 70 % pour l'alimentation animale.

 

EN FRANCE, la culture du maïs Bt est soumise à un moratoire de fait, dans l'attente d'une décision communautaire entre les 27 États membres de l'Union européenne.

18/11/2011

À l'image du Doubs

À l'image du Doubs

 

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Cliquer sur l'image pour l'agrandir


Pour information, le livre "À l'image du Doubs" vient de sortir depuis quelques jours de l'imprimerie IME de Baume-les-Dames.
Le prix est de 40 euros (+ 13 euros de frais d'emballage et d'envoi).

Pour tout renseignement, s'adresser à Michel Cottet.

 

 

15/11/2011

La Coccinelle asiatique envahit la Franche-Comté

Harmonia_axyridis_logo.jpgLa Coccinelle asiatique Harmonia axyridis (HA) envahit la Franche-Comté



Chez cette espèce de Coccinellidés (Coléoptères), le mâle est plus petit que la femelle, avec des tailles variant de 5 à 8 mm de long et de 4,0 à 6,6 mm de large.

La Coccinelle asiatique présente une large gamme de coloris, allant du rouge à points noirs au noir à points rouges, en passant par de nombreuses nuances de jaune. Les élytres sont ornés de zéro à 19 points.

 

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Coccinelle asiatique

 

La Coccinelle asiatique se nourrit de pucerons, de psylles et de cochenilles, avec une voracité plus importante que celle les espèces autochtones utilisées jusqu'alors, surtout aux stades larvaires 3 et 4.

 

Cette voracité a été jugée intéressante pour la lutte biologique anti-pucerons pour susciter une importation dans les pays occidentaux. Or, il s'est avéré que l'espèce s'attaquait également aux autres coccinelles locales et à d'autres insectes.

 

Prolifiques, les femelles de cette espèce peuvent pondre jusqu'à 2 500 œufs durant leur vie avec un taux de 20 à 30 œufs/jour.

 

De sorte que l'espèce se reproduit activement et poursuit sa progression géographique, colonisant désormais la Franche-Comté. Phénomène particulièrment visible en automne, puisque, à l'approche de la mauvaise saison, les individus se regroupent dans des cavités, sous les écorces, mais ils n'hésitent pas à profiter de l'abri des bâtiments pour s'installer en vue d'hiberner.

 

Au départ, la Coccinelle asiatique Harmonia axyridis (HA) a été volontairement importée en Belgique et par l'INRA en France (1982). Profitant d'un climat qu'elle connaissait dans sa région d'origine la population a proliféré et s'est répandue dans l'Union Européenne. En fait, l'invasion de l'Europe ne s'est pas bornée à cette seule introduction volontaire et certaines populations  de (HA) semblaient être d'origine américaine.

 

Les routes d’invasion de la coccinelle asiatique Harmonia axyridis

 

Effectivement, des études récentes sur les voies invasives d'organismes exotiques suggèrent que de nombreuses invasions généralisées ne provenaient pas de l'aire de répartition naturelle, mais d'une population particulièrement envahissante qui colonise de nouveaux territoires.

 

En ce qui concerne la Coccinelle asiatique Harmonia axyridis, des chercheurs de l’INRA de Sophia-Antipolis et de Montpellier (1) ont retracé à l’aide de marqueurs génétiques et de traitements statistiques novateurs les routes d’invasion de cette espèce. Leurs résultats montrent que les invasions en Europe de l’Ouest, et en particulier en France, mais aussi en Amérique du Sud et en Afrique du Sud ont très vraisemblablement pour origine des coccinelles provenant d’Amérique du Nord-Est.

 

De sorte que, en Europe de l’Ouest, les populations envahissantes se sont mélangées génétiquement avec des individus issus d’opérations de lutte biologique contre les pucerons. Cette étude illustre la notion de "tête de pont invasive" : une population envahissante particulière va devenir la source de plusieurs autres populations envahissantes dans de nouvelles zones, éloignées de la précédente.

 

L’aire native de la Coccinelle Harmonia axyridis se situe en Asie. L’espèce a longtemps été utilisée en lutte biologique contre les pucerons, mais sans installation et multiplication notables dans les zones où elle a été utilisée, en Amérique du Nord (depuis 1916), en Europe (depuis 1990) et en Amérique du Sud dans les années 1990. Ce n’est que récemment qu’un premier foyer invasif a été détecté en Amérique du Nord-Est en 1988, puis un second en Amérique du Nord-Ouest en 1991. En 2001, deux populations invasives ont été observées en Amérique du Sud et en Europe tandis qu’un foyer était observé en Afrique du Sud en 2004.

 

D’espèce bénéfique, la Coccinelle asiatique est ainsi passée au statut d’insecte nuisible de par ses impacts écologiques (impact sur la biodiversité par la compétition ou la prédation d’espèces non-cibles du type coccinelles indigènes, lépidoptères, etc.), économiques (détérioration de la qualité des productions viticoles) et sociaux (agrégation en grand nombre à l’automne et en hiver dans les habitations, entraînant diverses perturbations et quelques cas d’allergies). Se posent alors naturellement des questions relatives aux relations de parenté entre ces différentes populations envahissantes (qui est la source de qui ?) et au rôle relatif dans l’émergence de ces populations envahissantes des introductions accidentelles et des introductions intentionnelles pour la lutte biologique.

 

Les analyses de génétique des populations réalisées par les chercheurs de l’INRA ont permis de reconstituer avec un niveau de précision et de confiance élevé les routes et les modalités d’introduction des populations envahissantes d’H. axyridis, sur l’ensemble des aires envahies (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique du Sud et Europe). Des échantillons de populations récoltés dans la nature (aire native et aires envahies) et d’autres, représentatifs de la souche originaire d’Asie utilisée pour la lutte biologique, importée par l’INRA en 1982 et utilisée par la suite par plusieurs biofabriques européennes, ont été caractérisés avec des marqueurs génétiques. Grâce à ces marqueurs, un grand nombre de scénarios d’introduction ont été comparés et la probabilité relative de chacun de ces scénarios a été estimée par des méthodes d'analyse statistique.

 

Une tête de pont invasive dans le Nord-Est de l’Amérique

 

Les routes d’invasion sont résumées dans la Figure 1. L’aire native asiatique est à l’origine de deux foyers principaux en Amérique du Nord-Est et du Nord-Ouest. Ces deux introductions sont donc indépendantes, mais il est impossible de savoir si elles sont accidentelles ou proviennent de populations utilisées en lutte biologique. Les foyers invasifs d’Amérique du Sud et d’Afrique du Sud proviennent de la zone envahie en Amérique du Nord-Est. Enfin les populations invasives en Europe de l’Ouest sont issues d’un mélange entre des individus provenant d’Amérique du Nord-Est et des individus utilisés en Europe pour la lutte biologique, avec une contribution génétique de l’ordre de 40 % pour ces derniers.

coccinelle asiatique-carte-1.jpg

Figure 1 : Origine des populations envahissantes d’Harmonia axyridis. Les aires natives et envahies sont respectivement en vert et rouge. La probabilité estimée pour chaque scénario d’introduction est en noir (P). Les dates de première observation des invasions sont en bleu. ENA = Est Nord Amérique, ONA = Ouest Nord Amérique, AS = Amérique du Sud, AFS = Afrique du Sud, EU = Europe de l’Ouest (Belgique). Dans le cas de la population Ouest Européenne (EU), les contributions génétiques relatives des sources Est Nord Amérique (ENA ; flèche rouge) et de la population de lutte biologique européenne (LBE ; flèche bleue) sont respectivement égales à 59% et 41%.


En Europe de l’Ouest, la question de l’effet sur la capacité d’invasion d’un mélange génétique entre les individus provenant d’Amérique du Nord-Est et ceux issus de la souche de lutte biologique précédemment citée est en cours d’étude. Les chercheurs impliqués dans cette étude n’ont pas détecté jusqu’à présent de foyers envahissants dont l’origine serait exclusivement liée à la souche de lutte biologique européenne.

 

Ces analyses ont ainsi démontré la contribution majeure de la population américaine du Nord-Est dans l’historique de l’invasion. Ce résultat illustre la notion de "tête de pont invasive" (ou invasive bridgehead effect) qui repose sur la mise en évidence d’une population envahissante particulière se comportant comme la source de nombreuses autres invasions dans des zones éloignées. La mise en évidence de populations invasives "têtes de pont" a des implications fortes en gestion des populations en incitant à une vigilance accrue envers ces populations.

 

Évaluer la probabilité d'un tel scénario est heuristiquement difficile. Les équipes de l'INRA ont résolu ce problème en utilisant des méthodes de calcul approximative bayésienne pour comparer quantitativement les scénarios d'invasion complexe basée sur l'analyse génétique des populations (variation des microsatellites) et historique (date de la première observation) des données.

 

D’autre part, le scénario d’invasion déduit de cette analyse suggère la possibilité d’un changement évolutif dans la population "tête de pont", localisée en Amérique du Nord-Est pour la Coccinelle asiatique. Cette hypothèse fait l’objet de recherches avec des approches de génétique quantitative menées par les mêmes équipes.

 

Cette démonstration d'un mécanisme d'invasion passant par une tête de pont comporte des implications importantes d'une part, dans la théorie de l'invasion (c'est-à-dire, un seul quart de l'évolution de la population par rapport aux multiples changements de tête de pont dans le cas de populations introduites devenues envahissantes de façon indépendante) et d'autre part, dans la gestion des invasions par des organismes étrangers entraînant une vigilance accrue contre les têtes de pont invasives.

 

Les chercheurs de l'INRA ont montré que l'éclatement de la récente invasion dans le monde entier de HA suivie d'un scénario de pont impliquant une population envahissante installée dans l'Est de l'Amérique du Nord constitue la source des individus colonisateurs qui ont envahi les continents européen, sud-américain et africain, avec quelques mélanges avec une souche de lutte biologique en Europe.

 

Sources :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Coccinelle_asiatique

 

Cornuet J-M, Santos F, Robert PC, Marin J-M, Balding DJ, Guillemaud T, Estoup A (2008) Inferring population history with DIYABC: a user-friendly approach to Approximate Bayesian Computation. Bioinformatics, 24, 2713-2719.

 

(1) Équipe “Biologie des Populations en Interaction”, INRA UMR 1301 IBSV (INRA/CNRS/Université de Nice-Sophia Antipolis), Sophia-Antipolis, France, 2 INRA UMR Centre de Biologie et de Gestion des Populations (INRA/IRD/Cirad/Montpellier SupAgro), Montferrier-sur-Lez, France.

17/10/2011

Le Loup

Le Loup, Caniloup_02-logo.jpgs lupus Linné 1758

 

par André Guyard

 

(Dernière mise à jour : 15/04/2016)

 

Il y a plus de 30 000 ans, des groupes de chasseurs préhistoriques auraient intégré en leur sein des louveteaux. Ainsi se serait enclenché le processus qui, à partir de ce fauve foncièrement social qu'est le Loup, a engendré le Chien. Si les scientifiques ont mis tant de temps à s'intéresser au chien, c'est parce que cet animal commun est bien plus difficile à étudier qu'un animal sauvage : le mode de vie de ce dernier dans la nature explique ses particularités, qui sont le plus souvent des adaptations au milieu. Le Loup, Canis lupus aurait évolué, pour créer de nouvelles races de chiens, avec l'intervention de l'Homme, races des chiens nordiques : Huskies, Malamutes, Groenlandais, Spitz-loup, etc. peuplant l'hémisphère nord, alors que les autres chiens, originaires de l'hémisphère sud, seraient issus du Coyotte doré d'Afrique. L'appellation commune de "chiens-loups" n'est qu'une aberration. La race lupine est invariablement pure et dominante, en raison d'une auto-protection évitant consanguinité dans le cadre de la meute, et le mélange avec d'autres races parallèles.

 

Le Loup, ce bel animal fut l'une des créatures sauvages les plus calomniées. À l'époque romaine, il était vénéré, telle cette louve romaine dont la légende fit allaiter les jumeaux Romulus et Remus. Mais le plus souvent, il fut l'objet de haine et de crainte, comme la "bête du Gévaudan" qui, selon les dires, tua à elle seule 123 personnes dans le sud de la France. Ses ravages parmi peuples et bêtes furent si conséquents qu'au milieu du dix-huitième siècle, le Roi Louis XV envoya une armée entière pour la détruire. 43 000 hommes et 2 800 chiens ne mirent pas moins de deux mois pour réussir à la tuer. À l'heure actuelle, l'histoire est encore controversée : S'agissait-il d'un loup ou de plusieurs animaux sauvages, sans compter les vagabonds profitant de la confusion ?

 

La dangerosité du Loup par rapport à l'espèce humaine n'est pas démontrée. Durant l'Ancien Régime et jusqu'à l'époque napoléonienne, la prolifération des loups a été provoquée par la profusion de cadavres lors des grandes épidémies et sur les champs de bataille. Le Loup est un prédateur opportuniste qui ne résiste pas à rechercher des proies faciles. Aujourd'hui, il est reconnu que la plupart des agressions contre des humains furent l'œuvre de loups enragés. Ces derniers pouvaient se montrer responsables d'attaques isolées, mais jamais d'attaques répétées, puisque, généralement, la rage tue sa victime sur le vif.

 

Le Loup (Canis lupus) appartient à la famille des Canidés qui regroupe 38 genres. Il représente une seule espèce présentant 6 sous-espèces. En Europe, on rencontre 3 sous-espèces isolées géographiquement et génétiquement, soit environ 30 à 40 000 individus.

 

Les loups apparurent dans le Nouveau Monde il y a cinq millions d'années, au milieu de l'époque pliocène. L'espèce s'est déjà diversifiée et développée vers le milieu de l'époque pléistocène, il y a un million et demi d'années. Le "Loup de Dire" fut le plus grand qui ait jamais existé ; une espèce, de taille plus petite, arriva de l'Alaska en Sibérie, où elle s'agrandit pour devenir le Loup d'Europe Canis lupus. Le Loup d'Europe émigra à nouveau en Amérique du Nord, où il peupla toute la région du Canada et des États-Unis, excepté la zone Sud-Est, qui fut peuplée par un loup plus petit, "Canis rufus". Aujourd'hui, le gouvernement américain tente de repeupler le Sud-Est de loups rouges. Le Loup d'Europe était déjà bien établi en Amérique du Nord, lorsque les premiers Indiens et les Esquimaux traversèrent le Détroit de Bering, il y a dix-huit mille ans.

 

En Eurasie, on le rencontre jusqu'à la Palestine, l'Inde, le sud de la Chine. Il existe au Groenland et sur beaucoup d'autres îles arctiques. Le Loup a pratiquement été exterminé partout sauf dans les régions les plus éloignées. Quelques-uns survivent en Scandinavie, en provenance de Russie. De petites populations isolées subsistent dans les montagnes de la Péninsule ibérique (Asturies, Galice) et des Abruzzes (Italie). Elles sont un peu plus importantes dans les Balkans, le Nord et l'Est du continent.

 

En France, le Loup était encore répandu dans toute la France au milieu du XIXe siècle et il a subsisté dans les Pyrénées jusque vers 1930. Mais les persécutions dont il fut l'objet aboutirent rapidement à sa disparition de nombreuses régions. Ainsi, dès 1898, il ne reste plus que deux populations régulières dans le Centre-Ouest et le Nord-Est du pays. Celles-ci se réduiront encore pour atteindre le seuil d'extinction vers 1923. Le dernier pôle régulier connu en France se situe dans le Berry et le Limousin, où l'espèce subsista jusqu'en 1929 au moins. Le Loup est considéré comme disparu en tant qu'espèce reproductrice en France entre 1930 et 1939. Quelques observations ponctuelles seront encore faites après 1945 et concernent le plus souvent des chiens errants ayant plus ou moins l'aspect du Loup, parfois des animaux échappés de captivité ou originaires d'Espagne (Landes, 1968).

 

Le Loup (Canis lupus) est l'ancêtre du chien domestique (Canis lupus familiaris), comme l'a démontré la biologie moléculaire (voir au bas de cet article : la domestication du Loup). Le chien est une création de l'homme préhistorique par sélection artificielle.

 

La distance génétique entre le chien et le loup est de seulement 0,2 pour cent, alors qu'entre ce dernier et le plus proche canidé (le Coyote), elle est de quatre pour cent. Presque 400 races de chiens ont été sélectionnées par l'homme, la plupart depuis seulement deux siècles, et les distances génétiques entre chiens peuvent être plus grandes qu'entre loup et chien en moyenne. D'ailleurs, certaines races, tels les chiens de traîneaux et le chien africain basenji, présentent des caractères intermédiaires entre loups et chiens de races modernes : par exemple, ils n'aboient pas, mais hurlent. Les apparences sont trompeuses et le pékinois (un tout petit chien de compagnie originaire de Chine) est plus proche de son ancêtre que le berger allemand ou chien-loup !

 

D'ailleurs le Loup d'Europe a l'allure d'un chien berger allemand, mais plus puissant et à la tête plus large. Dans le Sud-Est de l'Europe, on peut le confondre avec le Chacal commun d'allure très semblable mais bien plus petit. Le cou du Loup est bref et épais. La queue est touffue, pendante, assez longue 30-40 cm. Elle est très mobile et elle manifeste les changements d'attitude de l'animal dans ses rapports avec ses congénères : queue dressée en signe "d'imperium" entre les pattes en signe de soumission, fouettant l'air en signe de jeu ou de satisfaction. Les oreilles sont pointues et dressées. La coloration est relativement unie, allant du gris brun au gris jaunâtre foncé, souvent marbré de noirâtre ou de gris foncé. Les sujets du Grand Nord ont généralement un pelage plus long, ils sont plus gros, leurs oreilles sont plus petites que celles des sujets méridionaux. La coloration varie fortement, ainsi en Amérique du Nord, les Loups de forêt sont souvent noirs, ceux des régions sub-arctiques parfois entièrement blancs, ceux du Proche-Orient étant fauve clair.

 

Le Loup atteint une longueur totale de 150 cm (queue comprise) et fait une hauteur de 70-80 cm à l'épaule pour un poids allant jusqu'à 72 kg mais d'habitude moins de 50 kg.

 

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Cliché Emmanuel Cretin

 

Individuellement, le Loup présente des spécificités considérables lui permettant de s'adapter à différents milieux, généralement hostiles.

 

Le pelage, dru l'hiver, léger l'été suite à la perte de sa sous-couche, varie suivant les espèces et se calque sur le milieu : du blanc pur pour le Loup arctique, exceptionnellement noir, en passant par le "gris loup" du Loup canadien. Il présente une qualité unique, celle d'être autonettoyant, et de procurer une protection thermique du fait de doubles poils : fond touffu ou " bourre ", et poils plus longs donnant la couleur de surface. Cette caractéristique se retrouve chez les chiens nordiques.

 

La démarche est originale : des cinq doigts de la patte antérieure, le Loup ne se sert que de quatre, le cinquième ayant régressé sous forme d'ergot. Les pattes postérieures ne comportent que quatre doigts. Chaque pied comporte un coussin très charnu, entouré de poils raides, permettant l'isolation, et évitant la création de boules de neige gelée (snow ball). Les longues pattes permettent une foulée longue évitant l'enfoncement dans la neige. Différentes allures sont notables : le trot, la suspension ou " trot volant " (fling trot des anglo-saxons), le "canter", allure plus lente et le galop. Dans ces allures, les deux membres diagonalement opposés touchent le sol ensemble, de sorte qu'ils ne créent qu'une trace unique. Les loups se déplacent généralement l'un derrière l'autre, lors du transit de la meute, d'où l'expression populaire : "aller à la queue leu leu".

 

Les sens sont particulièrement développés en particulier l'odorat, mais surtout la vision : le fond de l'œil est très riche en cellules photo-réceptrices (le tapetum), ce qui lui procure une vision nocturne extraordinaire. C'est pourquoi les yeux du Loup brillent dans la nuit.

 

La dentition du loup comporte une paire de molaires de plus que le chien domestique. La force considérable de la mâchoire lui permet de briser d'un coup le tibia d'un élan ou d'un renne.

 

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Loup ibérique

(dessin de Bruce Pearson)

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Louve ibérique et ses petits

(dessin de Bruce Pearson)

 

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Loup scandinave

(dessin de Bruce Pearson)

 

Du point de vue habitat, le Loup s'adapte à toutes sortes de milieux : paysages ouverts tels les semi déserts et les toundras, ou relativement fermés (forêts plus ou moins claires), en plaine et en montagne et jusque sur les côtes.

 

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Le Loup est un animal diurne, crépusculaire et nocturne. Selon la saison, l'abondance de la nourriture et d'autres facteurs, il vit seul, par couple, en famille ou en meutes.

 

Le Loup crée un tissu social extrêmement élaboré. La meute ne dépasse guère une douzaine d'individus. Le loup solitaire existe, et c'est malheur pour lui : il s'agit d'un animal âgé, dont les dents usées ne lui permettent plus de chasser, et qui est rejeté de la meute, pour finir sa vie seul. Cet animal farouche et à juste titre craintif est en réalité au faîte de la socialité. Sa niche écologique consiste en une adaptation comportementale à la chasse coordonnée en groupes, qui lui permet de se nourrir de proies jusqu'à dix fois plus grosses que lui. En hiver, dans les déserts arctiques, c'est la solution de survie quand les baies et les petites proies ont disparu.

 

La meute est constituée d'une dizaine d'individus strictement hiérarchisés, chaque sexe étant inféodé au membre de même sexe du couple reproducteur. Il n'y a qu'un couple reproducteur par meute – fidèle d'une année à l'autre – et tous nourrissent ses jeunes. Marquages olfactifs et hurlements se combinent pour exploiter de façon optimale l'espace et ses ressources naturelles, dont l'abondance régule les populations de proies et de prédateurs, comme il est de règle dans la nature. Dans la meute, règne une stricte hiérarchie : elle est dirigée par un couple de leaders, mâle et femelle appelés "couple alpha". C'est le plus fort des mâles qui s'impose, après des luttes qui ne sont pas mortelles, les mâles dominés se soumettant. Le prétendant qui se soumet se couche sur le dos, et présente sa gorge au dominant.

 

Le Loup est monogame. Il choisit sa compagne, et lui reste attaché jusqu'à la mort. Seul le couple alpha a le droit de procréer. Si une autre lice a mis bas, sa progéniture est immédiatement tuée par la Louve dominante. Les petits de cette dernière sont protégés, nourris et éduqués par les autres femelles. Si un autre couple se constitue, il quitte spontanément la meute pour en créer une nouvelle. Le coupe alpha venant à être déchu rentre dans le rang. À l'issue d'une chasse, le couple dominant et ses petits mangent les premiers, sous la surveillance des autres adultes qui écartent les autres prédateurs du festin, renards et rapaces. Cette organisation évite toute consanguinité et le maintien de la force individuelle et collective.

 

Les loups chassent de préférence au crépuscule et la nuit, dormant le jour ou pratiquant des jeux collectifs, et entraînant les jeunes à la chasse. La meute se crée un territoire qu'elle marque par l'urine, et déplace celui-ci de plusieurs centaines de kilomètres, en fonction de la nature et de la quantité des proies.

 

Le Loup n'est pas sanguinaire. Il chasse et tue par nécessité. Il choisit les proies les plus faibles, les traînards ou les malades, dans les troupeaux. En carence de gros gibier, il se contente de lièvres ou de rongeurs. Sa prédilection pour les moutons est certaine, lorsque l'occasion se présente, et il en est de même pour les chiens nordiques.

 

Ajout du 15 avril 2016 : Que se passe-t-il quand un Loup rencontre un Lynx ?

 

L'utilité écologique du Loup est démontrée : il rétablit l'équilibre naturel en faisant disparaître les sujets vieillis, faibles ou malades. Ces dernières années, il a été montré que la présence de ce superprédateur, loin de nuire aux échelons inférieurs de la pyramide alimentaire et donc à la biodiversité, les favorise… Au Canada, l'Isle royale était peuplée de cervidés se nourrissant de lichens. Une surpopulation entraîna la dégénérescence. Le Gouvernement canadien implanta des meutes de loups capturés, qui rétablirent naturellement l'écosystème. L'exemple emblématique de cette réalité est celui du parc de Yellowstone, aux États-Unis, où l'éradication du loup a entraîné des famines et des épidémies chez les ongulés, dont il éliminait les individus malades. Il a fallu réintroduire le loup pour éviter le surpâturage et maintenir ses proies en bonne santé !

 

Les variations d’effectifs au sein des meutes peuvent être des réponses aux variations de la qualité de l’environnement ou suite à des réductions drastiques des effectif. En Europe, les meutes de loups se composent d'une louve et de sa portée de 3-4 louveteaux, et occasionnellement ceux de l'année précédente. Il existe une hiérarchie dans la meute dominée par un couple alpha. Un mâle et une femelle peuvent rester ensemble plusieurs années de suite. Le couple est sédentaire et défend un territoire surtout à l'époque de la reproduction. Le mâle participe à l'élevage des jeunes et, durant leurs premiers jours, apporte de la nourriture à la femelle. Quand les louveteaux sont grands, la famille peut étendre son territoire ou même le quitter temporairement. En hiver, plusieurs familles généralement apparentées se rassemblent pour former une grande meute, ce qui accroît les chances de succès à la chasse. Les hurlements que l'on entend surtout en hiver permettent aux membres d'une meute de se retrouver. La famille et la meute se disloquent au printemps, pendant et après le rut, les couples ayant un comportement territorial. Certains mâles peuvent être rejetés de la meute et adoptent un comportement erratique.

 

Le cri du Loup est un hurlement.  C'est en fait un chant qui correspond à des signes de reconnaissance ou d'amour. Ce chant  est d'abord isolé, puis repris par la meute entière. Il débute par un son grave, suivi d'une ligne d'harmoniques allant jusqu'aux aiguës. C'est aussi pour la meute l'affirmation de sa présence ou l'expression du bonheur ou de la souffrance de la faim. Le chant du Loup se retrouve uniquement chez les chiens nordiques, ce qui prouve leur ascendance.

 

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Meute de loups

© Nicolas Vanier

 

Excellent coureur, résistant, le Loup a un grand rayon d'action. Les 25 km de déplacement journalier reconnus au Loup ne sont qu'une moyenne. Couvrir 96 km en une seule nuit n'a rien d'exceptionnel. En marchant, il atteint un rythme de 6,5 km/h. Mais c'est au trot qu'il effectue ses longs déplacements à une vitesse variant entre 12,5 km/h et 16 km/h. Au galop, il peut atteindre 64 km/h.

 

Ajout du 15/05/2014 Source : Francetv info

 

Recordman des déplacements ? Aux États-Unis, un loup a parcouru des milliers de kilomètres à la recherche d'une femelle. L'animal et sa compagne ont été repérés dans la forêt nationale de Rogue River-Siskiyou.

 

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Le loup OR-7 photographié le 3 mai 2014

 

L'animal voyage depuis septembre 2011 et c'est la fin d'une longue quête. Le loup OR-7, célèbre pour ses déambulations dans l'Oregon (États-Unis), a peut-être trouvé une compagne, a annoncé lundi 12 mai le U.S Fish and Wildlife Service cité par l'agence Associated Press. Si cette union se confirme, le couple serait le premier des Cascade Mountains depuis le début du XXe siècle.

 

Une femelle a été filmée par les caméras de surveillance dans la forêt nationale de Rogue River-Siskiyou, là où vit désormais OR-7, selon le traqueur GPS qu'il porte au cou. Selon le biologiste John Stephenson, il est probable que les deux animaux soient en ce moment en train d'élever des louveteaux.

 

"C'est incroyable qu'il ait apparemment trouvé une compagne, a commenté le biologiste. Je ne pensais pas que cela arriverait. Je suis encore plus impressionné par la capacité des loups à survivre et à se trouver les uns les autres."

 

Les jeunes loups quittent généralement la meute pour trouver un nouveau territoire et une louve afin de former leur propre meute. OR-7 a quitté la meute d'Imnaha, dans le nord-est de l'Oregon, en septembre 2011. Il a franchi des autoroutes et des déserts jusqu'en Californie pour finalement gagner les Cascade Mountains.

 

Progression du Loup en Europe de l'Ouest

 

En Europe, on assiste actuellement à un retour du Loup à partir de l'Italie. Il s'est établi dans le parc du Mercantour, d'où il a gagné les Alpes et sporadiquement, on peut apercevoir des individus erratiques en Suisse, en Allemagne, dans le Jura et même dans les Vosges (voir Progression du Loup en France et Le Loup de retour dans le Massif jurassien).

 

Ci-dessous, une carte montrant les déplacements mensuels d'un loup depuis Parme jusqu'à la France (source Ciucci & Boitani 2004).

 

Récupéré et soigné ce jeune loup mâle percuté par un véhicule, le 28 février 2004 a été équipé d’un collier GPS/GSM permettant de connaître sa position par contact téléphonique et satellitaire. Les enregistrements de position relevés tous les 3 jours montrent la capacité de mobilité des jeunes loups en phase de dispersion. L’animal a régulièrement progressé depuis la région de Parme vers l’Ouest via la chaîne des Appennins. Peu à peu il a concrétisé l’espoir de mettre en évidence les voies et distances de colonisation par des données directes. Ce qui était déjà appréhendé par les méthodes indirectes telles que le suivi génétique. Ce loup a franchi à plusieurs reprises des routes et autoroutes, les domaines vitaux d’autres meutes de loups. Il s’est rapproché de la côte (près de Rapallo) mais également des plaines et collines de la région de Mondovi. Il s’est ensuite dirigé directement vers la France par le Pesio, et jusqu’au col de Turini. Il est alors revenu sur ses pas en Italie et s’est visiblement stabilisé, bien que parcourant entre 20 et 40 km par jour. Le trajet représente environ 450 km de déplacement. Cet animal est à la recherche d’un territoire, soit libre, soit déjà occupé par une meute dans laquelle il chercherait à s’intégrer. Ce déplacement n’est pas exceptionnel, il est même conforme aux données citées dans la bibliographie.

 

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Déplacements mensuels

d'un loup équipé GPS/GSM

(document réseau Grands-Carnivores)

 

Depuis 2003, des opérations de suivi estivales de la reproduction des loups en France sont menées de manières systématiques au sein des zones de présence permanentes identifiées par le réseau Grands-Carnivores (GC) au fil des années. Ces opérations visent à renseigner la qualité de la reproduction, paramètre primaire de la dynamique d’une espèce avec la survie, l’émigration et l’immigration. En effet, la qualité de la reproduction engendre un potentiel de dispersion de jeunes animaux dans leurs premières années de vies et donc traduit une dynamique de l’espèce à l’échelle de la population.

 

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Déplacement des loups

dans le parc du Mercantour

(document réseau Grands-Carnivores)

 

Le Loup reste très prudent et farouche si on le compare à d'autres mammifères sauvages. Acculé, il peut être dangereux pour l'Homme. Il montre une perception des mouvements, un odorat et une ouïe très développés.

 

Les loups comptent mieux que les chiens. (Sciences et Avenir, n° 816, février 2015 p. 23). Quand on est sauvage, savoir compter est un avantage, mais cette aptitude sert moins quand on est domestiqué. C'est l'hypothèse émise par les chercheurs de l'École vétérinaire de Vienne (Autriche) après comparaison des performances de loups et de chiens. Dans une première étude en 2012, onze Canis lupus avaient à choisir en appuyant sur un buzzer entre deux tubes opaques dans lesquels ils voyaient tomber des morceaux de fromage. Et les loups, qui devaient choisir le tube le plus rempli, ont très bien fait la différence entre 2 et 3 morceaux et entre 3 et 4. Deux ans plus tard, la même équipe a proposé cet exercice à 13 chiens. Qui ont échoué au test.

 

Les chercheurs pensent que cette perte de capacité pourrait être due à la domestication. Dans la nature, compter permet par exemple d'éviter d'affronter un groupe plus nombreux que le sien ou de faire les bons choix de chasse. « Comparés aux loups, les chiens domestiques n'ont plus besoin de chercher leur nourriture, ils ont un endroit sûr pour dormir et même la reproduction est contrôlée par l'homme. Aussi sont-ils exclus de la sélection naturelle », conclut Friederike Range, auteur principal de l'étude.

 

L'émission vocale la plus connue du Loup est le hurlement que les membres d'une meute utilisent en hiver. Le Loup hurle surtout pendant le rut en hiver et au printemps. Sinon il aboie et gronde.

 

La nourriture des loups est essentiellement animale. Ils se nourrissent d'une grande variété d'animaux allant de la taille des souris jusqu'à celle du Cerf ou de l'Élan, d'animaux domestiques jusqu'à la taille de la Vache et également de cadavres. Ils ne dédaignent pas oiseaux, reptiles, insectes, amphibiens et baies.
 

La reproduction a lieu entre décembre et mars. Elle est plus tardive dans le Nord que dans le Sud. Les accouplements sont notés en moyenne entre fin février et début mars. Même si les cas d’incestes existent, ils restent rares. Seule la femelle alpha se reproduit en inhibant les chaleurs des autres femelles du groupe par des mimiques comportementales et des diffusions hormonales. Les femelles sont matures dès l’âge de 22 mois. Toutefois, la majorité des femelles se reproduisent à partir de 3 ans. D’après examens sur animaux morts, les femelles âgées de 2 ans ont moins de fœtus (5,3 en moyenne) que les plus âgées (6,5 en moyenne), et elles ont tendance à se reproduire plus tard en saison.

 

La gestation dure environ 9 semaines. Les mises bas ont lieu dans une tanière, creusée par l’animal lui-même ou par l’agrandissement d’antres creusés par une autre espèce, renard, blaireau. La plupart sont situées en zones pentues ou sous couvert forestier. La tanière peut être aménagée sous un arbre creux, sous une cavité rocheuse. Elle est généralement située au centre du territoire, tout en précisant que plus le territoire est grand et plus la tanière se trouve au centre du territoire. Les tanières sont abandonnées de fin juin à début juillet. Les cinq ou six louveteaux sont élevés par les deux parents.

 

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Louveteau émergeant de sa tanière

© Nicolas Vanier

 

Les louveteaux naissent aveugles : ils ouvrent les yeux à 10 jours environ. Allaités durant deux mois, ils commencent à manger des aliments solides à partir de la 4e semaine et sont emmenés à la chasse pour la première fois à l'âge de 2 ou 3 mois. En général, ils restent dans le groupe familial jusqu'au printemps suivant. La maturité sexuelle est atteinte au cours de la deuxième année et la longévité atteint 16 ans.

 

 Ajout du 22 février 2016

Les loups adultes sont extrêmement attentifs à leurs jeunes. Ils les surveillent et les protègent. Notamment le mâle est un excellent père comme le prouve ce reportage sur le Loup, un documentaire diffusé par France 2 le dimanche 21 février  sous le titre suivant : "Les superpapas de la nature".

 

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Courbe de croissance de jeunes loups sur 4 mois

 

La grande majorité des meutes se reproduisent chaque année. Smith et al. (1995-2005) relèvent que 83% des groupes se sont reproduits au Yellowstone sur 70 meutes étudiées pendant la phase de colonisation. En Europe, Ciucci et Boitani (1999) ont constaté dans la région de Toscane en Italie, qu’une meute s’est reproduite 9 années consécutives. Toutefois, le nombre de meutes reproductrices peut varier au cours du temps, par exemple au Yukon après une campagne de réduction des effectifs de loups, le nombre de meutes reproductrices est passé de 35% à 90% en l’espace de trois ans (Hayes et Harestad, 2000). Une relation est donc à faire entre la phase de croissance (colonisation ou stabilisation) et la quantité de jeunes produits dans la population. La proportion de femelles reproductrices est donc amenée à être supérieure dans une population en phase d’expansion comme en France, avec, notamment, un grand nombre de disperseurs qui peuvent avoir accès au statut de reproducteur en fondant un nouveau territoire.

 

Lorsque les louveteaux quittent les tanières, ils ne sont pas encore en mesure de suivre les adultes lors des expéditions de chasse, ils attendent alors les parents jour et nuit sur une zone appelée "site de rendez-vous".

 

Au cours de l’été, une meute utilise de 1 à 3 sites de rendez-vous. Le site de rendez-vous peut se situer de quelques centaines de mètres à 14 km de la tanière. Les déplacements sont fonction de l’âge et du développement des jeunes. En mai-juin, les distances moyennes par jour parcourues par les jeunes sont de 1,6 km contre 3,7 km en août-septembre.

 

Les distances entre les sites de rendez-vous peuvent atteindre 7,3 km avec une moyenne de 3 km.

Les dates d’arrivées sur le premier site de rendez-vous se situent de fin juin à début juillet.

Les déplacements vers le deuxième site s’étalent du mois d’août au mois de septembre avec une durée de présence de 8 à 71 jours.

L’abandon définitif du site de rendez-vous s’étale du 10 août au 10 octobre. L’abandon du site serait brutal pour les louveteaux et graduel pour les adultes et les loups âgés de 2 ans (Yearlings).

 

Le rôle du loup dans les écosystèmes : l'effet de cascade

 

Une vidéo explique comment la réintroduction du loup dans le parc de Yellowstone aux États-Unis a favorisé un rééquilibre des écosystèmes, du point de vue floristique et faunistique, y compris un impact sur le cours des rivières.

 

Un site précieux pour tout ce qui concerne le Loup : http://www.loup.developpement-durable.gouv.fr/

 

Un site intéressant : Peuple Loup https://www.tipeee.com/peupleloup

 

Réintroduction du Loup dans l'Ouest américain : https://www.youtube.com/watch?v=5jZcqeJrPgc&feature=player_embedded

 

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

Jacques Perrin : son plaidoyer pour le Loup.

Le Loup de retour dans le massif jurassien ?

Le Loup est de retour dans le massif du Jura français. On le signale également dans le Jura genevois, le Jura bernois ainsi que dans les Vosges y compris la région des Mille Étangs en Haute Saône. État des lieux remis constamment à jour  (04/06/2013).

 

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Stratégie de prédation chez le Loup

loup012-logo.jpgStratégie de prédation chez le Loup

 

par André Guyard

(dernière mise à jour : 20/10/2014)

 

Comme tous les vertébrés carnivores, les loups se nourrissent de la chair d'autres animaux. Ils procèderont à la recherche de proies potentielles. Dans cette quête de nourriture, il y a optimisation de la prédation par mise en place d'une stratégie de capture des proies.

 

Chaque espèce de prédateur utilise des stratégies de prédation peu à peu optimisées par la sélection naturelle si bien que chaque prédateur chasse de la manière la plus efficace possible et l'on peut établir des règles de stratégie optimale de prédation.

 

1. Les prédateurs choisissent les proies les plus profitables qui pré­sentent le meilleur rapport énergie récoltée/énergie de capture et d'ingestion. Les individus les plus vulnérables : jeunes, malades, dépourvus de refuge ou de protection seront les plus recherchés. C'est le rapport qualité-prix qui compte. Il est évident que lorsqu'on offre un troupeau de moutons prisonniers d'un enclos sans abri, ni protection, les loups auront une préférence pour ce genre de proies particulièrement vulnérables plutôt que de s'échiner à poursuivre leurs proies naturelles comme les chevreuils.

 

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© Nicolas Vanier

 

2. Les prédateurs tendent à concentrer leur effort de chasse là où les proies sont les plus abondantes (réponse d'agrégation du prédateur). Mais la qualité de la prospection varie suivant la quantité du butin. S'il est rare ou au contraire très abondant, les prédateurs n'optimisent pas, c'est-à-dire qu'ils ne distinguent pas dans leur comportement les zones riches en proies et les zones pauvres. L'optimisation paraît ne se manifester que dans les zones intermédiaires à densité moyenne.

 

Dans la nature, pour une certaine gamme de densité des proies, le taux de prédation tend à augmenter avec la densité des proies. Ce qui aboutit à une régulation des popula­tions de proies (régulation densité-dépendante), ce mode de ré­gulation n'étant qu'une composante des mécanismes qui stabilisent et régu­lent les populations sauvages.

 

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© Nicolas Vanier

 

3. Les prédateurs accumulent de l'information au cours de l'échantillonnage : situation géographique, facilité d'accès et conformation du terrain, abondance et nature de la proie… Ainsi, les prédateurs "s'attendent" à trouver de la nourriture là où ils en ont déjà trouvé. Ils se représentent peut-être une "image de la proie" (searching image). Le Loup, comme tous les prédateurs au cours de leurs expériences successives, ira directement là où il a déjà trouvé des proies (expectation). Quant à l'image de la proie, si le Loup peut s'en former une, peut-être se ramène-t-elle à un certain niveau d'expectation ?

 

4. Dans le choix des proies, il faut tenir compte des goûts individuels du prédateur et on aurait tort de croire que la proie la plus grosse et la plus riche en calories potentielles va forcément être préférée. Surtout si les proies sont assez abondantes, l'animal va en rechercher de préférence certaines qui peuvent être de valeur nutritive moindre ; et on a d'assez bons arguments pour penser qu'elles en préfèrent tout simplement le goût !

 

5. La chasse en coopération a été bien mise en évidence chez les loups et les lions. Chez les loups, qui chassent très souvent en groupe, une stratégie tout à fait différente est observée suivant qu'il s'agit d'une proie très volumineuse comme un élan ou d'une proie moins grosse mais très rapide comme les caribous. Dans ce dernier cas, les loups semblent bien organiser des relais : un premier groupe pousse le caribou vers l'embuscade tendue quelques kilomètres plus loin, et quand les prédateurs sont presque épuisés une troupe fraîche prend la suite. Sans cela, les loups n'auraient aucune chance d'attraper les caribous, qui les dépassent nettement à la course. On pense également maintenant que les hurlements gradués et modulés émis par les loups en chasse sont interprétés par les congénères à grande distance. Les lions ou plus précisément les lionnes, dont la stratégie paraît plus développée, poursuivent le gibier à deux ou trois et sont capables de le rabattre vers un vallon sans issue.

 

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© Nicolas Vanier

 

En ce qui concerne le comportement des proies, on peut remarquer que, chez les animaux supérieurs, la défense contre les prédateurs est dans presque tous les cas passive : il est rare que les animaux attaquent le prédateur. Ou bien, comme chez les bisons, les grands mâles forment un cercle qui fait face aux loups pendant que les femelles et les petits sont bien protégés au milieu du cercle ; ou bien tout le monde a recours à la fuite. Avec le retour du Loup en Franche-Comté, peut-être que les Montbéliardes vont recouvrer leurs cornes ?

 

En définitive, la prédation, surtout lorsqu'elle implique coopération, présente à l'observateur des phénomènes extrêmement compliqués et variés, certains mettant en cause les niveaux les plus élevés du psychisme. Dans certains cas, les techniques paraissent optimisées.

 

Pour explorer davantage le mécanisme de la prédation, on peut visiter l'article qui se rapporte aux mécanismes du phénomène dans l'ensemble du règne animal.

 

Prédation respective des chiens divagants et des loups

 

Une étude scientifique récente (2009), publiée par la "Zoological Society of London", réalisée dans le pays basque espagnol apporte un regard nouveau sur la prédation respective des chiens divagants et des loups. Elle est due à J. Echegaray et C. Vila et se fonde sur l'analyse génétique des fecès des loups et des chiens divagants en Espagne. Elle démontre que le prélèvement sur la faune sauvage dû aux chiens errants est considérable par rapport à celui des loups.

 Les résultats de cette étude (rédigée en anglais) sont consignés ci-dessous :

 

Fèces de loups

 

 Parmi les 30 fèces de loups étudiées, 73% des restes appartiennent à des animaux sauvages, seulement 3% appartiennent à des ovins :

* une seule contenait des restes non identifiés,

* 22 contenaient des restes de chevreuils (Capreolus capreolus),

* 3 des restes de sanglier (Sus scrofa),

* 1 des restes de blaireau (Meles meles)

* 1 des restes de lièvre (Lepus europaeus)

* 8 contenaient des restes d’animaux domestiques (équins : 4, bovins : 3, ovins : 1)

 

 Fèces de chiens

 

 Parmi les fèces de chiens étudiées : 39 restes ont été identifiés et 14 n’ont pu l’être. 54% des crottes contenaient des restes d’animaux d’élevage :

* 14 fèces (36%) contenaient des restes d’ovins

* 7 (18%) contenaient des restes de chevaux ou de bovidés.

 

Ci-dessous des statistiques relatives aux attaques des grands canidés au sein des troupeaux domestiques.

 

Quelques chiffres relatifs à l'année 2009

 

Le tableau ci-dessous fait le bilan des attaques et des victimes au sein des troupeaux domestiques par de grands canidés.

 

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Bilan des attaques et victimes de grands canidés

sur les troupeaux domestiques en 2009

(© plan d'action national sur le Loup)

 

Le nombre de victimes des grands canidés (c'est-à-dire du Loup) peut paraître important. En fait, il faut relativiser ce nombre de 3263 victimes par rapport aux 400 000 ovins victimes chaque année de chiens errants.  Voir à ce propos l'article de France Nature Environnement (FCE).

 

Dans sa livraison de décembre 2011, le mensuel Science & Vie essaie de répondre à la question : pourquoi le Loup est si mal toléré en France ? (Science & Vie décembre 2011, n° 1131 p.138-139).

 

"En effet, si le Loup est mieux toléré dans certaines régions italiennes et espagnoles, c'est qu'il n'en a jamais disparu ! Tandis qu'en France, cela fait presque un siècle que l'élevage se développe à l'abri de tout prédateur, le dernier loup français ayant disparu dans les années 1930. En Italie et en Espagne, l'espèce a survécu aux attaques répétées des hommes avant de se voir attribuer le statut d'espèce protégée en 1979. Dès lors, la reconquête de Canis lupus, tout aussi honni dans ces pays-là, a pu reprendre... Jusqu'à traverser la frontière italienne au début des années 1990 et s'installer dans les Alpes du Sud... où les éleveurs ont donc perdu depuis plus de deux générations l'habitude de se battre contre de tels prédateurs. Bilan : des centaines, et bientôt des milliers de moutons tués (4189 indemnisations au titre de victimes du loup en 2010). Sans parler du stress engendré sur le troupeau, qui grossit moins ou donne moins de lait. D'où la colère des éleveurs, déjà fragilisés par la crise du secteur.

 

BRACONNAGE LÉGAL ?

 

Toutefois, nos bergers français sont loin d'être isolés. Partout où le Loup a recolonisé des territoires désertés (le nord de l'Italie, la France, la Suisse, la Norvège), la cohabitation est difficile et le rejet unanime. Dans les régions où le Loup a toujours été présent (sud de l'Italie et Espagne), les pertes sont moins lourdes, les éleveurs plus conciliants. Et pour cause : la trilogie "berger-chien de protection-enclos pour la nuit" existe toujours. On trouve ainsi de nombreux enclos en pierre qui protègent les troupeaux la nuit, et la main-d'œuvre moins chère favorise la présence d'un aide-berger à proximité permanente du troupeau. Autre différence : dans les Abruzzes, l'élevage ovin est principalement destiné à la production de lait. Ces petits troupeaux sont regroupés chaque soir pour la traite dans un endroit protégé. Enfin, en Italie et en Espagne, le loup ne jouit pas d'une protection totale. "Les autorités tolèrent, voire autorisent les éleveurs à braconner l'animal, précise Laurent Garde, chercheur au Centre d'études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée. Faisons pareil en France et les éleveurs supporteront mieux la situation." Ce qui peut aussi dissuader les loups de s'approcher. Une demande partagée par nombre de bergers français."

 

Pour ce qui concerne la prédation en général, voir l'article : la prédation : relations mangeur-mangé.

Un site précieux pour tout ce qui concerne le Loup : http://www.loup.developpement-durable.gouv.fr/

 

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

 

Comment la réintroduction de loups dans le parc de Yellostone aux ÉTATS-UNIS a profondément modifié l'écosystème de la région : une vidéo qui souligne un rôle inattendu du Loup dans la chaîne alimentaire.

 

Loup y es-tu ?

loup,traces,empreintesLoup y es-tu ?

 

par André Guyard

 

 

 

 

Différentes méthodes permettent d'identifier un prédateur. Il y a, bien sûr la photographie fournie par un particulier ou par un appareil à déclenchement automatique. Mais on peut repérer l'animal à ses traces en examinant les empreintes laissées par ses pattes sur un sol boueux ou dans la neige. Et puis, il y a les méthodes plus scientifiques : examen des poils, analyses génétiques par ADN qui permettent d'identifier, non seulement l'espèce de prédateurs, mais également son origine génétique par comparaison avec d'autres empreintes génétiques déjà répertoriées.

 

Les empreintes de pas

 

Parmi les traces de Canidés relevées sur le sol, on rencontrera celles du Renard, du Chien et, éventuellement celles du Loup.

 

Empreintes du Renardroux Vulpes vulpes

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Le Renard roux

 

Le Renard est un digitigrade. Il a cinq doigts aux pattes antérieures et quatre seulement aux postérieures, mais le doigt interne antérieur se trouve si haut qu'il ne laisse aucune marque sur l'empreinte. Quatre pelotes digitales et un grand coussinet plantaire sont visibles. Les griffes sont longues, fines et pointues. L'empreinte, sur laquelle pelotes et griffes sont bien marquées, est si régulière qu'il est généralement impossible de dire (quand on n'en voit qu'une seule) si elle a été laissée par une patte droite ou une patte gauche. L'empreinte de la patte antérieure est un peu plus grande que celle de la patte postérieure, mais lui ressemble étroitement pour le reste. Mensurations : longueur, environ 5 cm ; largeur, 4 à 4,5 cm.

 

L'empreinte du Renard peut être facilement confondue avec une empreinte de Chien ayant des dimensions voisines. Toutefois, les pelotes plantaires du Renard, plus petites, ne sont pas aussi serrées que celles du Chien. En outre, chez le Renard, les deux pelotes digitales les plus centrales se trouvent un peu plus en avant, de sorte qu'il existe un intervalle plus grand entre le bord antérieur du coussinet principal (talon). Si l'on trace une ligne droite au bord antérieur des pelotes digitales des doigts externes, elle touchera le bord postérieur des deux pelotes digitales médianes ou sera située en arrière. Comparée à une empreinte de Chien, celle du Renard paraît plus allongée et plus fine. De plus, les marques des griffes sont plus étroites et plus pointues.

 

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Comparaison des empreintes de Renard et de Chien

 

En hiver et surtout dans les pays nordiques, la pilosité qui entoure les pelotes plantaires peut être si dense et si longue qu'elle les recouvre. Dans ce cas, l'empreinte est plus grande, plus arrondie et ses contours sont beaucoup moins nets.

Voie : Le Renard utilise toutes les allures, mais le plus souvent il se déplace au trot.

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Voie de Renard dans la neige

 

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Voies de Renard à différentes allures

 

En terrain ferme, la piste du Renard diffère de la piste normale du Chien et du Loup car elle apparaît comme une série de couples d'empreintes disposés obliquement par rapport au sens du déplacement. Chacun correspond à l'empreinte d'une patte antérieure précédée de celle d'une patte postérieure, qui se trouve en oblique et sur le côté. Les empreintes laissées par les pattes postérieures sont situées du même côté. Cette disposition si particulière vient du fait qu'en trottant, le Renard tient son corps obliquement. De temps à autre on peut constater que l'animal a changé de côté et a déplacé son arrière-train dans l'autre sens. Au trot, la voie n'est donc pas rectiligne. Dans la neige ou sur un sol très mou, le Renard tient toujours le corps dans le sens de la direction suivie et place la patte postérieure dans l'empreinte de l'antérieure, si bien que les voies forment une piste régulière. Au trot, la longueur du pas est voisine de 70 à 80 cm. Quand le Renard marche sur un sol dur, la patte postérieure est généralement posée en avant de l'empreinte de la patte antérieure et la longueur du pas est alors égale à 25-35 cm. Si l'animal est effrayé ou poursuivi il bondit ou galope et la longueur de ses pas varie beaucoup.

 

Empreintes du Chien domestique Canis familiaris

 

Empreintes et voie ressemblent à celles du Renard roux. L'empreinte du Chien paraît cependant plus compacte car les pelotes plantaires sont plus grandes et plus rapprochées. Le coussinet plantaire atteint les pelotes des doigts médians. Si l'on trace une ligne touchant le bord antérieur de la pelote du doigt externe, elle coupe les pelotes des doigts médians. Les empreintes des griffes sont fortes et larges. L'empreinte de la patte antérieure est nettement plus grande que celle de la patte postérieure et le bord postérieur du talon est concave alors que sur l'empreinte de lapatte postérieure il est convexe.

 

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Empreintes du Loup Canis lupus

 

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Un Loup (cliché Nicolas Vanier)

 

L'empreinte et la voie ressemblent à celles d'un grand Chien et peuvent être très facilement confondues. Il est pratiquement impossible de distinguer les empreintes d'un chien-loup de celles du loup, car les races de chiens-loups ont été obtenues en croisant des chiens d'allure lupine avec des loups.

 

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Comparaison des empreintes de Chien et de Loup

 

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Traces de loup dans la boue

(photo L. Boyer)

 

Cependant, les pelotes digitales du Loup sont plus allongées et ne sont pas aussi rapprochées. Il en résulte que l'intervalle existant entre les deux doigts médians est un peu plus grand que chez le Chien. En outre, les marques laissées par les griffes sont plus fortes, plus longues et plus pointues que chez le Chien. L'empreinte de la patte antérieure d'un Loup adulte mesure environ 11 cm de long et 10 cm de large ; l'empreinte de la patte postérieure a 8 cm de long et 10 cm de large.

 

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Au pas, allure que le Loup utilise assez rarement, la longueur du pas est voisine de 80-90 cm. Au trot, qui est l'allure de loin la plus employée, le pas mesure environ un mètre ; enfin, quand le Loup court ou galope, il franchit 1,50 m ou plus d'un seul pas.

 

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Voie de Loup dans la neige

© Y. Léonard

 

L'examen des poils (Yannick Léonard)

 

Un pré-examen de la structure des poils précède toujours les analyses génétiques.

Avant les analyses génétiques auxquelles un poil peut être soumis, une pré-analyse par microscopie peut s’avérer intéressante pour isoler une espèce ou au moins un groupe d’espèces. Cette technique est utilisée pour l’analyse du régime alimentaire des restes de proies trouvés dans les excréments.

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Structure d'un poil de Loup à la binoculaire

 

Une fourrure est composée de plusieurs variétés de poils. Dans le cas d’une détermination d’espèce c’est le poil de jarre (poil long généralement pigmenté de la partie visible de la fourrure) qui permet d’obtenir des résultats. L’examen est réalisé avec un microscope binoculaire à grossissement variable et se fait sur 4 critères : l’examen de la forme générale, de l’organisation des cellules de la médulla (partie interne du poil), de la forme des écailles recouvrant celui-ci et de l’organisation cellulaire interne par la coupe transversale. Les échantillons sont ensuite comparés à des collections de référence et atlas[1].

 

Ainsi par exemple, un poil ondulé, indique un poil d’artiodactyle permettant d’écarter les carnivores. Le cas le plus simple reste le sanglier où l’aspect général du poil, épais et fourchu, peut suffire à la détermination.

 

La structure de la médulla est un des critères majeurs dans l’identification. À titre d’exemple (voir photo ci-dessus), la médulla dans un poil de loup est fragmentée et réticulée à proximité du bulbe puis noire et opaque ensuite. L’examen de l’empreinte des écailles du poil sur un vernis permet en général de compléter la première identification. Enfin, la coupe transversale s’avère bien souvent nécessaire pour distinguer les poils de différentes espèces d’ongulés.

 

Dans le cadre des poils récoltés directement sur site, l’objectif est, dans un premier temps, de faire un tri avant l'analyse génétique pour exclure tous les poils autres que ceux de carnivores. Dès lors qu’il s’agit d’un poil de carnivore, ou qu’un doute subsiste, l’échantillon, s’il est entier avec le bulbe, fera l’objet d’une analyse génétique.

 

Collecte des excréments (Yannick Léonard)

L’objectif de la collecte d’excréments sur le terrain vise en premier lieu à réaliser les analyses génétiques et à étudier le régime alimentaire. Cette collecte est donc soumise à certaines conditions pour optimiser la recherche en laboratoire.

 

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Collecte d'excréments

(cliché Y. Léonard)

 

Afin de prévenir tout risque de contamination entre échantillons (phénomène de pollution génétique), l'échantillon est recueili dans un sac de congélation type ZIPLOC.

 

Par ailleurs, d’un point de vue sanitaire et pour prévenir tous risques de zoonoses, toute manipulation doit se faire avec des gants à usage unique ou par retournement du sac en mettant la main à l’intérieur pour saisir l’excrément.

 

Le sac est référencé avec les indications suivantes :

 

  • La date de collecte,
  • Le nom du correspondant et (le cas échéant) de l’observateur,
  • Le nom de la commune et le n° du département,
  • Le n° du prélèvement (si plusieurs échantillons collectés au même endroit).

 

Ces mêmes éléments sont reportés sur la fiche indice correspondante. L’absence d’une de ces indications rend l’échantillon inexploitable.

 

L’intégralité de l’excrément doit être récolté pour faire l’objet d’une analyse du régime alimentaire.

 

Les analyses génétiques

 

Les analyses génétiques concernant Loup et Ours sont effectuées par le laboratoire de génétique de Grenoble qui examine environ 300 échantillons loups par an. Les échantillons sont préparés à l’ONCFS et remis au laboratoire avec une périodicité de 2 mois, les résultats étant restitués (détermination de l’espèce, lignée et individus) selon cette même périodicité (Christophe Duchamp).

 

Pour en savoir plus sur les empreintes des animaux sauvages :

 

Bang P. & Dahlstöm P. (1977). - Guide des traces d'animaux. 240 p. Éd. Delachaux & Niestlé.

 

Voir aussi l'article sur la stratégie de prédation du Loup.

 

Un site précieux pour tout ce qui concerne le Loup : http://www.loup.developpement-durable.gouv.fr/

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf

[1]DEBROT S. FIVAZ G., MERMOD C. & WEBER J.M. (1982) – Atlas des poils de mammifères d’Europe, Institut de zoologie, Université de Neuchâtel.

 

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

Retour du Loup : le point de vue de l'historien

loup,retour du loup,historien,jean-marc moriceau,sciences et avenirLe Loup : le retour en grâce

d'un roi maudit ?

 

par Jean-Marc Moriceau

 

Jean-Marc Moriceau, historien, est spécialiste de l'histoire des campagnes. Professeur à l'université de Caen et président de l'Association d'histoire des sociétés rurales, il conduit actuellement une enquête européenne sur les relations entre l'Homme et le Loup.

 

Le texte ci-dessous cumule des entretiens avec Jean-Marc Moriceau (Sciences et Avenir n° 774 août 2011 p. 94, propos recueillis par Rachel Mulot et François Folliet et Sciences et Avenir hors série n° 170 avril/mai 2012, pp.60-63, propos recueillis par Andreina de Bei).

 

Dans ses ouvrages, appuyés sur des sources abondantes et détaillées, Jean-Marc Moriceau a répertorié jusqu'à 4702 attaques de loups sur l'homme en France entre le XVe et le XXe siècle. Cet éclairage comportemental précisément contextualisé a provoqué de vives réactions dans les milieux sensibles au sort du Loup. En effet, Canis lupus, disparu de France autour de 1930, n'a jamais cessé, depuis son retour naturel d'Italie en 1992, d'exciter les passions de ses partisans et détracteurs. Animal protégé internationalement par la Convention de Berne (1979) et en France par un arrêt de 1996, le Loup a progressé dans notre territoire, du Massif Central jusqu'aux Vosges, où la présence d'un deuxième individu a été confirmée cet hiver par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. On en compterait en tout aujourd'hui à peu près deux cents.

Depuis l'Antiquité, et jusqu'à sa protection en France en 1992, l'animal a été perçu comme l'ennemi public n°l. Objet de haine et de fascination, le Loup a subi la fureur des hommes, jusqu'à l'éradication. Le Loup est un révélateur des sociétés.

 

Le Loup a été construit comme un ennemi public

 

Le Loup est un animal politique. Il a servi d'épouvantail et d'adversaire aux sociétés humaines depuis le VIe  siècle avant notre ère. Nous lui avons mené une véritable guerre, deux mille ans durant. Mais la France est le seul pays où la lutte a pris un tour institutionnel avec la mise en place de la Louveterie, un corps d'agents publics consacré à sa destruction, formellement établi au XIVe siècle. La France étant un État centralisé, ce carnassier servait d'ennemi intérieur en temps de paix : on comptait jusqu'à 20 000 loups à la fin du XVIIIe siècle, s'immisçant jusque dans les villes.

 

La peur viscérale de cet animal est justifiée

 

J'ai documenté plus de 3000 attaques sur l'Homme en France entre le XVe et le XXe siècle. Un chiffre non exhaustif... Des réalités effectives ont nourri l'imaginaire du Loup. Jusqu'en 1880 en Dordogne, les attaques ont créé des psychoses collectives, L'animal a disparu dans les années 1930, mais jusqu'en 1940-1950, on savait qu'était le Loup. Cependant, la mémoire s'est effilochée. Une autre image, positive celle-là, est alors venue du Grand Nord canadien, où l'animal n'est pas en concurrence avec l'Homme. Pourtant, des attaques ont encore lieu. Ainsi, en Espagne, quatre enfants ont été tués entre 1962 et 1971. En France, le risque est infinitésimal, mais il n'est pas nul. Certes, les victimes sont peu nombreuses, mais il y a une transgression anthropologique terrible : l'Homme est dévoré vivant.

 

Que dit l'image du loup de notre société ?

 

Le Loup est un révélateur du fonctionnement des sociétés et de leur rapport à l'espace. Cet animal intelligent et opportuniste met en lumière les faiblesses de notre organisation. Il est aussi un ferment de division : c'est le seul animal qui ait autant excité les passions économiques, culturelles et politiques. Il éclaire aussi la fragilité de notre occupation de l'espace. Aujourd'hui, nous sommes divisés pour savoir s'il faut le protéger ou le réguler. Depuis son retour naturel en France en 1992, les attaques sur le bétail ont été multipliées par quatre ou cinq. Il est désormais présent dans une douzaine de départements. Notre culture d'élevage extensif et à l'air libre, souvent pour la viande, offre des secteurs très exposés.

J'ai étudié les luttes menées par l'Homme contre le Loup : il s'agissait de tenter de répondre à une question de société actuelle : quelle est la place de l'animal sauvage ? Car elle fait aujourd'hui débat au sein de l'opinion publique, eu raison de l'intérêt suscité par la préservation de la biodiversité et des contradictions qu'elle soulève en termes de développement durable. Les historiens étaient plutôt absents de la discussion.

 

Que représentait pour l'homme cet animal que l'on a voulu « éradiquer » ?

 

Au départ, il n'était pas question d'éradiquer le Loup, mais simplement de le repousser hors de la zone d'emprise de l'humain afin de prémunir celui-ci d'un danger. Car, pendant des siècles, l'Homme a été conscient de son impuissance à venir à bout de cet animal. La question de "l'extermination" ne s'est posée qu'au XIXe siècle, quand les moyens techniques et le contexte politique se sont prêtés à une entreprise de cette nature. Le Loup représentait alors essentiellement un concurrent de l'Homme pour l'alimentation, puisqu'il restai! le seul grand prédateur camivore en Europe et ponctionnait régulièrement le bétail en tout genre. Occasionnellement s'ajoutait à cette menace un comportement véritablement dangereux pour les humains, de la part soit de loups enragés s'attaquant à tous les êtres vivants rencontrés sur leur passage, soit de loups prédateurs à comportement anthropophage. Agresseurs de l'Homme, ils transgressaient clairement l'ordre naturel des choses.

 

Le loup porte une charge symbolique

 

Une charge récupérée par l'Église. Il faut s'imaginer qu'en France, il y a eu jusqu'à 20 000 loups, largement répandus dans tout le pays. Lorsque se produisaient des attaques sur l'homme - agressions traumatisantes et répétées -, il était très difficile d'identifier les coupables. Dans un pareil contexte, le lien avec les bêtes apocalyptiques décrites par les Écritures, mis en évidence par les sermons des clercs, devenait incontestable : aux yeux de l'Église, ces drames que l'on n'arrivait pas à éviter étaient souvent considérés comme des signes de la colère divine.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le Loup a été l'emblème majeur du "sauvage" s'opposant à la civilisation. Le représentant d'un ordre différent de celui des humains. C'est un animal extrêmement intelligent, résistant, qui s'adapte à tous les environnements, et qui non seulement défiait l'Homme mais parvenait à lui résister, y compris lors de battues organisées. Il a fallu attendre sa quasi-disparition en France pour que, par exemple, une démarche de type naturaliste gagne du terrain, auprès des louvetiers), afin de tenter de juguler l'extinction totale de l'espèce. Ce mouvement a en quelque sorte anticipé le retournement dont fait l'objet de nos jours l'image du loup.

Le Loup a changé d'image en plusieurs étapes. La première, fondamentale, c'est sa disparition physique - définitive après la guerre de 1914 -, qui a entraîné la fin de l'insécurité. Les attaques sur les troupeaux ont cessé, permettant à l'élevage de se reconfigurer géographiquement. Les agressions sur l'Homme, de la part de loups prédateurs jusque vers 1820-1830 et de loups enragés jusque vers 1880, se sont également arrêtées. Dans ces conditions, l'imaginaire négatif traditionnel attaché à l'animal qui n'avait jamais été dompté a commencé à s'effilocher. Par la suite nous sont parvenues d'Amérique du Nord des images de loups habitant d'immenses espaces sauvages, où les rapports avec l'Homme n'avaient pas lieu d'être conflictuels. Ces icônes séduisantes allaient préparer le terrain à une véritable entreprise de "réhabilitation" de l'animal.

Un premier décalage existe entre une opinion publique qui se convertit de plus en plus à l'idée de défendre la biodiversité et des milieux économiques, certes très limités, mais directement concernés par la présence d'un animal qui peut se révéler perturbateur. Cette tension est rendue plus complexe encore par le statut du loup, protégé par des conventions internationales et par la législation européenne, mais dont la présence fait néanmoins l'objet d'aménagements tenant compte indirectement et a posteriori des dégâts qu'il provoque. Le Loup ne peut pas faire bon ménage avec l'élevage. Il ne peut être strictement protégé : dans certaines régions de France, les "dommages collatéraux" que provoque son développement sont modestes, dans d'autres, ils sont beaucoup plus importants. De mon point de vue, il semble intelligent de garder en tête cette différence d'échelle afin d'éviter d'avancer des discours absolutisants.

 

Relations avec le milieu scientifique, plus précisément avec les biologistes ou les zoologues

 

Mes rapports avec les biologistes sont bons, après avoir été conflictuels. Le Loup semblait leur appartenir au premier chef ! Il existe une sorte de guerre des territoires qui fait qu'un historien, dès qu'il s'approche du loup, suscite au mieux par son prétendu manque de connaissances le sourire amusé des biologistes. Aujourd'hui, la situation a évolué, même si l'attitude de certains de ces spécialistes me laisse perplexe, notamment lorsqu'ils relativisent la dangerosité du Loup pour l'Homme de peur de compromettre l'opinion favorable du public à son égard. Malgré ces positions à mon sens trop prudentes, des collaborations sérieuses avec des biologistes m'ont permis d'avancer.

 

Comment peut-on, in fine, cohabiter ?

 

Selon moi, la cohabitation avec le Loup, extrêmement complexe, est quasiment impossible. Le Loup est un animal sauvage, et son retour naturel en France depuis vingt ans pose de réelles difficultés d'aménagement et de gestion des milieux agropastoraux. À la différence des décideurs et de l'opinion publique, ces derniers subissent au jour le jour les conséquences de sa présence. Je le répète, il nous incombe de faire des choix et d'avoir une vision claire de la question ; une vision qui tienne compte des contraintes posées par une politique de gestion efficace. Je plaide pour l'organisation d'"états généraux du Loup" rassemblant non seulement des scientifiques français et étrangers de différentes disciplines, mais aussi tous les acteurs touchés par la question.

 

Cohabite-t-on mieux avec lui en Espagne et en Italie ?

 

Une sensibilité écologiste fait du Loup "un mal français". Cela est faux. En Espagne, il y a du braconnage et des plans d'abattage draconiens. Le pays a obtenu un statut dérogatoire à la convention de Berne qui autorise sa mise à mort au nord du fleuve Duero s'il se révèle gênant.

 

Notre relation avec les animaux, sauvages et libres par excellence, passe encore par la domination

 

Il ne faut pas oublier que la planète, depuis quelques millions d'années, et surtout quelques dizaines de milliers, est sous la maîtrise d'une espèce particulière, l'espèce humaine, dont la survie et le développement sont considérés, à tort ou à raison, comme primordiaux. Simplement, depuis plusieurs décennies, nous avons pris conscience de l'existence des autres espèces et de l'obligation de les préserver. L'équilibre est donc perçu différemment.

 

Que peut apporter l'historien à cette question ?

 

L'expérience de deux millénaires de lutte : il a été démontré à toutes les périodes de l'histoire que les mesures de compensation et de protection pouvaient réduire les préjudices mais pas éliminer les risques et dommages collatéraux. La chaîne liée à la présence du Loup est bien plus compliquée que "brebis tuée, indemnité et point barre". Il y a le stress des éleveurs et celui des bêtes, qui altère leur production. De même, la concentration et la protection des troupeaux compromettent aussi l'entretien des alpages Si l'on veut favoriser le retour du loup, il faut donc aller bien au-delà du régime indemnitaire.

 

Que préconisez-vous ?

 

Que voulons-nous ? Un retour du Loup sur tout le territoire ? Seulement dans certains espaces ? Chaque année, scientifiques, écologistes, chasseurs et bergers devraient se réunir pour assurer une gestion zonale, considérer les risques sans abdiquer le souci de la préservation. Pour cela il faut quitter la vulgate biologique "le Loup n'attaque pas l'Homme". À mon sens, l'animal devrait être protégé non pas sur tout le territoire mais dans certains espaces aménagés. Car nous marchons actuellement sur la tête : un éleveur doit attendre de voir ses bêtes éventrées pour demander l'autorisation de tirer sur tel ou tel animal dérangeant.

 

Pour en savoir plus :

 

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Histoire du méchant loup. 3000 attaques sur l'homme en France XVe - XXe siècle, Fayard, 2007.

L'Homme contre le loup. Une guerre de deux mille ans, Fayard, 2011 479 p. 26 €.

 

Critique de l'ouvrage de Jean-Marc Moriceau par Roger Mathieu, médecin et naturaliste, "ouvrage qui semble plus relever de la compilation laborieuse que d'une véritable enquête. Le texte intégral de Roger Mathieu est visible sur le forum de discussion de loup.org.

 

Mise au point sur ce livre par Pierre Jouventin (Ajout janvier 2013)

 

dans un article publié dans "Pour la Science" de janvier 2013, pp. 42-49 intitulé : La domestication du loup

 

Moins dangereux que le chien

 

Le loup a toujours occupé la première place dans notre imaginaire animalier. Pour autant, les connaissances précises sur ses mœurs dans la nature, pour la plupart acquises par les biologistes nord-américains, datent de moins d'un demi-siècle. Aussi n'est-il pas étonnant que sur un sujet aussi crucial que le danger que cet animal représente pour nous, les avis s'opposent d'une discipline et d'un continent à l'autre. Jean-Marc Moriceau, historien membre de l'Institut universitaire de France, a sous-titré 3 000 attaques sur l'homme en France xve-xxe siècles son livre récent Histoire du méchant loup. Mais en Amérique du Nord, la prime qui avait été promise à celui qui prouverait une attaque sur un humain n'a jamais pu être attribuée… Il est en fait très difficile de distinguer les véritables attaques de celles de loups enragés et de chiens errants, autrement plus communes. Depuis 20 ans que le loup est de retour en France, aucune morsure de loup sur l'homme n'a été signalée, alors que des milliers de personnes mordues par des chiens se présentent chaque année aux services d'urgences ; 33 d'entre elles sont mortes en 20 ans… Comme le requin, le loup a très mauvaise réputation, sans doute parce que les cadavres dévorés à la suite de suicides ou pendant les guerres ont été interprétés comme des victimes d'attaques. En tout cas, aujourd'hui en France, le loup représente un risque statistiquement nul, alors que les morsures de chien constituent un problème de santé publique…

 

 [Pierre Jouventin, écoéthologue et directeur de recherche émérite du cnrs, a dirigé pendant près de 15 ans le Laboratoire cnrs d'écologie de Chizé, dans le département des Deux-Sèvres.]

 

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf

 

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

Le loup (le retour) et l'agneau (le départ ?)

loup,mercantour,alpes,vercors,jura,vosges,savoie,baugesLe loup (le retour) et l'agneau (le départ) ?


par Christian Deverre

  • INRA-SAD-Avignon, unité d'Écodéveloppement
    domaine Saint-Paul, site Agroparc, 84914 Avignon cedex 9
    deverre@avignon.inra.fr

Après quelques années de doutes et de controverses sur sa possible réintroduction volontaire, la cause paraît dorénavant entendue : le retour du loup dans le massif alpin est un phénomène naturel. Le suprême prédateur a repris tout seul sa place d'espèce-clé des écosystèmes montagnards. Son retour et son expansion rapide témoignent de la bonne santé retrouvée de la nature dans cette région et sont, dans le même temps, les garants du rétablissement des équilibres entre les composantes de cette nature. Ils assurent la régulation future des fonctionnements écologiques.

 

Dès lors, pour les amis du loup, les obstacles qui freinent ce sain retour ne peuvent être que traités comme des entraves à cette harmonie naturelle en voie de rétablissement. Et l'hostilité des bergers à la présence du loup, la première et principale manifestation de son refus, ne peut être interprétée que comme la poursuite condamnable de la prétention humaine à remodeler l'univers en artifices productivistes. Les éleveurs montagnards, dont les proches ancêtres sont d'ailleurs responsables de la disparition temporaire de l'animal, sont dorénavant tenus de mieux respecter les fonctionnements écologiques et de s'y adapter s'ils veulent continuer à être tolérés sur des territoires reconquis par la nature.

 

Cette argumentation, qui renouvelle en la renversant la barrière ontologique édifiée depuis la Genèse entre l'homme et la nature, soulève néanmoins un certain nombre d'interrogations, tenant en particulier à la nature de cette nature que l'on vise à protéger, et dont le retour du loup serait le symbole.

 

La qualité retrouvée des espaces naturels dans lesquels revient l'animal serait d'abord due à l'allégement de la "pression anthropique", à l'amoindrissement de l'impact des activités humaines sur ces territoires ; bref, elle serait la conséquence bénéfique de la "désertification" rurale, particulièrement sensible dans les régions montagnardes. Cependant, outre le fait que le phénomène de dépeuplement humain a peu à voir avec des lois naturelles et beaucoup plus avec les transformations de la géographie du capital et de la politique agricole, ces " déserts " montagnards sont-ils vraiment l'objet d'un abandon des attentions de la société ? Ne sont-ils pas seulement l'objet d'une transformation de ces attentions ? A côté des stations de ski et des chasses privées, les parcs nationaux, réserves et autres conservatoires naturels ont peu à peu remplacé les finages et communaux villageois, mais ils sont loin d'être des sanctuaires où une nature sans hommes reprendrait seule ses droits. La mise en défens de ces territoires à certaines activités s'est accompagnée de multiples interventions tout aussi humaines depuis les réintroductions de faune " sauvage " jusqu'aux plans de " gestion " de celle-ci, en passant par les suivis floristiques et faunistiques plus ou moins systématiques, les nombreuses réglementations régissant la chasse, la cueillette et la fréquentation des sites et leurs zonages correspondants, tous légitimés par des " listes rouges ", directives et conventions nationales ou internationales. La nature qui s'est épanouie dans ces espaces protégés correspond à un mélange complexe entre des potentialités biologiques liées aux facteurs du milieu et des choix que leurs administrateurs ont fait au nom de la société, en notre nom.

 

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Ce qui est paradoxal dans la situation actuelle, c'est que les administrateurs des choix sociaux de la nature se sont, de manière croissante ces dix dernières années, appuyés sur les activités pastorales pour accompagner les plans de gestion des territoires confiés à leurs soins. Ce sont à des éleveurs, transhumants ou locaux, qu'ont été largement confiées les tâches de maintenir l'ouverture de milieux favorables aux espèces végétales et animales fragiles et menacées par l'extension de la forêt ; c'est à eux que l'on a demandé de contribuer à 1'entretien des alpages et des mosaïques paysagères favorables aux ongulés sauvages comme aux grands rapaces. Au travers d'incitations financières comme les mesures agri-environnementales, les propriétaires de troupeaux domestiques ont été encouragés à reconquérir des espaces embroussaillés, pauvres en biodiversité et menacés par les incendies, et des bergers alimentent les charniers qui facilitent la réintroduction des vautours. Dans l'élaboration des futurs plans de gestion des sites du réseau Natura 2000, l'élevage se voit confier un rôle central dans tout l'arc alpin et en général dans toutes les zones montagnardes où l'on annonce l'inéluctable et prochaine réapparition des loups.

 

Les menaces que fait peser cette réapparition sur la poursuite sereine des activités pastorales encouragées au titre de la protection des espaces naturels ne plongent-elles pas les naturalistes lycophiles dans le doute ? À moins, mais c'est bien sûr impossible, que certains d'entre eux n'établissent implicitement une hiérarchie dans leurs préférences naturelles, plaçant les grands prédateurs à un rang supérieur à celui de l'Iris nain ou du Gypaète barbu ? Le loup, animal particulièrement adaptable à une grande variété d'habitats, peut subsister dans des zones presque entièrement boisées, pourvu qu'elles accueillent aussi des ongulés, et il ne souffrirait pas spécialement de la disparition des chaînes trophiques liées aux espaces ouverts que les troupeaux domestiques contribuent à conserver. Mais, au regard des connaissances écologiques actuelles en matière de biodiversité et des inventaires internationaux des espèces et habitats protégés, comment la préservation d'un seul animal, certes répertorié dans la Convention de Berne, pourrait-elle se justifier sur ces territoires au détriment sans doute de dizaines d'autres espèces ?

 

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Certes, peu de protecteurs du loup sont prêts à tenir un langage aussi radical. La grande majorité d'entre eux affirme sa volonté de réfléchir aux conditions de la cohabitation entre loups et troupeaux dans les espaces montagnards. Mais leurs propositions pratiques ne concernent que des aménagements des seules pratiques pastorales, rétablissant ainsi le fossé entre la vraie nature, celle sur laquelle on ne peut intervenir sans la dénaturer - ce qui amène à rejeter avec dégoût, par exemple, l'institution de réserves à loups dans certaines zones boisées -, et l'autre, l'anthropique, que l'on peut manipuler à souhait. Gardiennage plus actif, présence d'aides-bergers et de chiens de protection, confinement des troupeaux domestiques la nuit sont ainsi proposés pour limiter les prélèvements des loups. Chacune de ces "solutions" pose, en sus des difficultés économiques de mise en œuvre, de nouveaux problèmes écologiques (dégâts possibles des chiens au " reste " de la faune sauvage, érosion des sols et pollution des eaux causées par la concentration de ruminants confinés dans des parcs...). Et bien sûr, la "part du loup", même réduite, n'est jamais complètement exclue. Ce dernier élément, inéluctable dès lors que l'on se refuse à cantonner les prédateurs, est supposé pouvoir être réglé par le biais d'indemnisations monétaires dont on discute si elles doivent être, comme aujourd'hui, distribuées selon le nombre de têtes prélevées, ou plus globalement forfaitaires, contractuelles. Et là encore, le fossé entre nature sauvage et nature domestique est inlassablement recreusé : la relation proie-prédateur n'est pas traitée dans ce cas selon le modèle écologique de la concentration d'énergie sur une chaîne trophique, avec ses régulations propres, mais sur le mode dichotomique entre l'animal naturel, qui accomplit ses fonctions vitales, et l'animal domestique, ravalé au rang de simple marchandise, nié en tant qu'objet biologique, unité interchangeable avec de la monnaie. La partition s'accentue encore lorsque, alors que l'on affirme que l'unité de base de la vie sociale du loup est la meute, on nie de fait la réciprocité au troupeau domestique en ne prenant pas en compte les effets d'une attaque sur les ruminants témoins survivants, blessures par bousculades, stress, insomnies, avortements.

 

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Faut-il lire au travers de ces quelques remarques et interrogations un nouveau plaidoyer en faveur d'une ruralité archaïque opposée à la réhabilitation de la nature sauvage ? Sans doute, si l'on considère que leur auteur n'est pas insensible à la détresse humaine que provoque l'injonction faite à tout un groupe professionnel, beaucoup plus profondément attaché à ses animaux que les marchandisateurs ne le pensent, de se plier sans réagir aux "lois" d'un animal que, naguère, toute une culture abhorrait. Mais avant tout, mon souci est ici d'appeler à briser les constantes barrières que l'on tend inlassablement à reconstruire entre vraie nature et nature anthropique. C'est au nom de cette barrière que les plus dangereuses prédations humaines ont pu être faites au sein de ce qui n'était considéré que comme un réservoir de ressources plus ou moins illimitées. Mais le renversement complet de la perspective est tout aussi à craindre, celui qui attribue à la nature sauvage muette – et donc à ses porte-parole humains au nom de la connaissance révélée de ses "lois" et de ses impératifs – un poids supérieur à celui des agents humains et de leur nature domestique. Des loups, armés d'exemplaires de la Convention de Berne et dont le régime alimentaire estival est constitué en majorité de brebis ou de veaux, sont-ils vraiment plus sauvages que des herbivores choisissant leur menu entre les dizaines d'espèces d'herbes et d'arbustes que leur offrent les parcours montagnards, que leurs préférences changeantes façonnent année après année ? Le sort des uns et des autres, comme des territoires qu'ils fréquentent, ne peut être que de notre choix, consenti après un débat public sans hiérarchie, et non imposé par une quelconque destinée manifeste reposant sur une douteuse prédominance de la nature naturelle ou humaine. Ces deux natures sont inextricablement mêlées et leur opposition renouvelée ne peut que nous rendre successivement aveugles à nos responsabilités vis-à-vis de leur inéluctable conjonction.

 

Plus de renseignements sur le Loup en France :

http://loup.org/spip/IMG/pdf/ddploupsfepm_dec2012.pdf

 

27/09/2011

Victoire pour le loup ! Un collectif d'associations obtient l’arrêt des battues dans les Alpes-Maritimes

loup,jura,prédateursVictoire pour le loup ! Un collectif d'associations obtient l’arrêt des battues dans les Alpes-Maritimes

 

Le Tribunal administratif de Nice vient, à la demande de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), France Nature Environnement et Ferus, de suspendre aujourd'hui les arrêtés des 13 et 20 septembre 2013 pris en toute illégalité par le Préfet des Alpes-Maritimes. Ces arrêtés autorisaient l'abattage de loups dans le cadre d’une battue au « gibier », sur les secteurs concernés par les tirs de « prélèvement ».

Lire la suite

Télécharger la brochure: « Loup : pour en finir avec les contre-vérités sur le pastoralisme et sur la chasse »

 

Méchants-loups-450.jpg

Méchants, les loups ?

 

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ?

29/07/2011

Décès de Jean-Yves Robert

Jean-Yves Robert©archives carvy.JPGDécès de Jean-Yves Robert

 

C'est la triste nouvelle annoncée ce matin par le site macommune.info.

 

Le jardin zoologique de la Citadelle de Besançon a perdu son conservateur. Jean-Yves Robert, 43 ans, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi d'une tumeur au cerveau. Il était au service du muséum depuis 1991.

 

Jean-Yves Robert était un passionné. Celui qui appelait les tigres et les lions par leur prénom veillait avec une attention de tous les instants aux 400 animaux de 60 espèces que compte le jardin zoologique.

 

En mai, il avait encore tenu à se rendre à Madagascar. Il a dû être rapatrié après cinq jours pour subir une seconde intervention au CHU de Besançon. Jean-Yves Robert avait trois enfants. Il était le fils de Jean-Claude Robert, maître de conférences honoraire au laboratoire d'Écologie animale de l'Université de Franche-Comté.

 

Après le décès de son épouse Monique, Jean-Claude aura du mal à surmonter son chagrin.

 

Les obsèques civiles qui ont eu lieu le samedi 30 juillet à 14 h au funérarium d'Avanne ont rassemblé la foule de ses amis et des amis de sa famille ainsi que ses collègues du Muséum de la Citadelle de Besançon. Les dons recueillis au cours de la cérémonie seront reversés au bénéfice de la protection du lémurien grand hapalémur.

 

Nous présentons nos condoléances à son épouse et à ses trois enfants.

 

cliché ©archives carvy

09/06/2011

Un milliard d'années : apparition de la vie sur les continents

fossiles-écossais_logo.jpgL'apparition de la vie sur les continents

il y a un milliard d'années

 

Il est établi que la vie est d'abord apparue il y a 3,8 milliards d'années dans les océans avec des unicellulaires dont les restes constituent les stromatolites que l'on peut rencontrer aujourd'hui. en Afrique du Sud ou en Australie. Puis sous forme d'organismes plus complexes comme les fossiles trouvés au Gabon en 2010 âgés de 2,1 milliards d'années et de la faune d'Ediacara en Australie datant de -560 millions d'années. Jusqu'à présent, on considérait que les premières plantes terrestres remontaient à -450 millions d'années.

 

Des travaux publiés dans Nature et entrepris par l'équipe de Paul Strother (Boston Collège, États-Unis) et Leila Battison (Université d'Oxford, Royaume-Uni) repoussent cette limite de 500 millions d'années plus tôt que la dernière estimation. En Écosse, des fossiles attestent de la présence de premiers végétaux terrestres, il y a plus d'un milliard d'années et montrent que très tôt les végétaux se sont emparés des continents, en eau douce.

 

Les chercheurs ont passé au peigne fin un site paléontologique du nord-ouest de l'Écosse, déjà identifié en 1907 par les membres de la Société géologique de Grande-Bretagne comme un des berceaux de la vie en eau douce. Revisité avec les moyens d'analyse actuels, le site a tenu ses promesses : les fossiles découverts - âgés d'un milliard d'années – présentent des cellules à noyau (eucaryotes) et s'apparentent déjà à une microflore bien diversifiée : kystes à paroi complexe, thalles (appareil végétatif) d'un millimètre de diamètre, voile bactérien…, bref, des structures organiques asymétriques avec, déjà, une différenciation dorso-ventrale ! Ces premiers végétaux se seraient développés dans des lacs ou rivières, loin des océans et des côtes, comme l'indiquent les figures caractéristiques d'assèchement de boue - ou encore des traces de gouttes de pluie, fossilisées elles aussi.

 

Outre cette précocité, c'est un nouvel éclairage sur le milieu favorable au développement de la vie : « Avec ce résultat, les paléontologues pensaient que les premières formes de vie avaient quitté les océans et colonisé les régions côtières. Mais il semblerait qu'une microflore diversifiée existait déjà à l'intérieur des continents », reconnaît Jean-Sébastien Steyer du CNRS et du Muséum national d'histoire naturelle.

 

La vie plus vieille-1.jpg

 

Sources :

- Azar Khalatbari : La vie sur terre deux fois plus vieille  Sciences et Avenir, n° 762 (août 2010) et  n° 772 (juin 2011).

 

 - Site : De Burgess au Gabon : les plus anciennes traces fossiles de pluricellulaires

08/06/2011

Huttes de chasse voyageuses du platier d'Oye

Huttes de chasse voyageuses

 

Les défenseurs de la nature ont bataillé dur pour parvenir à la suppression des 13 huttes de chasse illégales sur la réserve naturelle du Platier d’Oye.

 

Des mois, des années pour les faire partir.


Or elles ont migré à quelques kilomètres à l’ouest, près de Calais.

 

Mais ce que vous ne savez peut-être pas c’est qu’elles ont coûté très, très cher.

 

Regardez le prix sur la photo. 580 000 € pour 13 huttes, soit 44 615 € par hutte ! Vous imaginez ce que l’on peut faire avec une telle somme, dans le social, l’éducation, l’environnement, bien sûr ?


Et si seulement elles étaient totalement payées avec des fonds privés ?

Que nenni : en grande majorité du bon argent public ! Eh bien maintenant vous savez où va une partie de vos impôts.


Il est des combats qui laissent un goût amer…

 

Huttes de chasse-1.jpg


En savoir plus sur le blog « Les Biodiversitaires » 
Environnement et société, biodiversité sauvage et domestique (vaches, chevaux, poules)

24/05/2011

Éducation à l'environnement et livre jeunesse : Rencontre-débat

Éducation à l'environnement et livre jeunesse : Rencontre-débat

 

Dans le cadre de la 20e édition de la Fête du Livre, la MJC de Palente (Besançon) a organisé une rencontre-débat sur le thème de L'Éducation à l'environnement et le livre jeunesse. Pourquoi et comment éduquer la jeunesse à l'environnement ? Qu'apporte le livre, le documentaire ? Est-ce compatible avec le plaisir de lire ? Certains livres par leur côté alarmiste ne vont-ils pas à l'encontre du but recherché ? Quel citoyen de demain et pour quelle planète ?

 

MJC_23-05-11-19-1.jpg

 

MJC_23-05-11_06_Denis-Cheissoux-1.jpgJournaliste infatigable, Denis Cheissoux animait la rencontre. Denis Cheissoux produit depuis des années, deux émissions sur France Inter dont l'une fait aimer les livres pour la jeunesse "l'as-tu lu mon petit loup" et l'autre "CO2 mon amour" apporte un éclairage sur les problèmes environnementaux.

Des débats magistralement orchestrés par cet ardent défenseur de l'écologie qui connaît bien l'univers de la littérature jeunesse puisqu'il est lui-même auteur de l'album "la biodiversité c'est la vie" publié chez Hoëbeke en 2010.

 

 

MJC_23-05-11_09_Isabelle-Péhourticq-1.jpgÀ ses côtés, Isabelle Péhourticq, éditrice du domaine documentaire chez Actes Sud Junior. Isabelle Péhourticq est aussi critique de cinéma documentaire et traductrice de livres. Elle apportait aux débats sa note technique sur les publications pour la jeunesse, présentant notamment la collection "À Petits Pas" qu'elle dirige.

 

 

 

 

MJC_23-05-11_10_Véronique-Corgibet-1.jpgDiplômée en Sciences de l'Éducation, enseignante, puis journaliste et auteur de livres pour la jeunesse, Valérie Corgibet écrit sur des thèmes qui touchent les enfants, comme le divorce, les relations parents/enfants, et aussi sur le thème de l'environnement : "Les Transports à petits pas" chez Actes Sud Junior ou encore "L'Encyclo Verte" chez Casterman.

 

 

 

MJC_23-05-11_14_Sylvie-Meyer-1.jpgÉlue "Europe-Ecologie -Les Verts" au Conseil Régional de Franche-Comté, Sylvie Meyer y est en charge de la vice-présidence Culture -Jeunesse. Passionnée de littérature de jeunesse, elle en a fait un élément essentiel de son enseignement dans le cadre de la formation des professeurs des écoles à l'IUFM de Besançon.

 

 

 

 

MJC_23-05-11_16_Elise-Freudenreich-1.jpgProfesseur des écoles détachée de l'Education Nationale, déléguée environnement de la ligue de l'enseignement de Franche Comté, Élise Freudenreich est responsable pédagogique de la Maison Départementale de l'Environnement, un service du Conseil Général 90, basée à Sermamagny sur le site du Malsaucy (ouvert au grand public aussi).

 

 

 

MJC_23-05-11_17_Thibault-Gladel-1.jpgAccompagnateur en montagne, éducateur à l'environnement, Thibault Gladel est aussi éco-interprète et fin pédagogue, il prend le parti de faire aimer la nature aux enfants avant de leur parler de responsabilité. Pour autant, il participe aussi à l'écriture d'ouvrages sur l'environnement intitulés "Des hommes et des paysages" aux éditions Néo, 5 tomes initiés par les CPIE de la région. Il a fait part de son expérience pédagogique dans l'encadrement des enfants sur le terrain.

 

Le public a réagi en posant des questions variées intéressant tous les thèmes abordés au cours de la discussion. Les auteurs ont ensuite dédicacés leurs différents ouvrages, toujours magnifiquement illustrés et respectant parfaitement les données les plus récentes de l'écologie.

23/05/2011

Biodiesel ou la frite durable

Biodiesel4-logo.jpgLa frite durable

 

À l'Université de Franche-Comté, les étudiants en DUT Chimie conçoivent un nouveau TP qui permettra de fabriquer du biodiesel à partir d'huiles de friture usagées récupérées au restaurant universitaire.

 

Prenez de l'huile, ajoutez-y de l'alcool et de la soude, mélangez, chauffez et vous obtiendrez du biodiesel, de la glycérine et un peu de savon. Bien sûr, les manipulations nécessaires sont un peu plus complexes, mais le principe reste simple. Les étudiants du département Chimie de l'IUT Besançon-Vesoul le découvriront pendant les nouveaux travaux pratiques qui leur seront proposés l'année prochaine. Actuellement, une dizaine d'étudiants en deuxième année de DUT met au point ces TP, sous la supervision d'enseignants et d'agents de maîtrise de l'usine Solvay de Tavaux (39). C'est dans cette entreprise, avec laquelle l'IUT collabore depuis plus de 40 ans, que le protocole utilisé a été élaboré.

 

« Ce nouveau TP remplace un TP devenu obsolète par rapport à ce qui se pratique de nos jours dans l'industrie », explique Rémy Viennet, enseignant au département Chimie. L'objectif est aussi d'utiliser moins de réactifs dangereux et de produire des composés chimiques recyclables et valorisables. Dans cette perspective, la récupération, à des fins pédagogiques, d'une partie des huiles de fritures usagées issues de  la restauration universitaire, est bienvenue, d'autant plus que les services du CROUS doivent en principe en payer le recyclage. Le biodiesel ainsi produit pourrait alimenter les tracteurs qui servent à l'entretien des espaces verts ou une cuve à fioul pour le chauffage. Quant à la glycérine produite lors de la réaction, l'usine Solvay se charge de son traitement.

 

Biodiesel3-1.jpg

 

Ce projet a reçu le label Année internationale de la chimie (AIC) pour son intérêt pédagogique et parce qu'il véhicule l'image d'une chimie "verte".

 

Différentes qualités de biodiesel produites à partir d'huiles plus ou moins usagées. Si la couleur change, les propriétés du biocarburant restent les mêmes.

 

Biodiesel2-1.jpg

 

Source : Tout l'Ufc, magazine de l'Université de Franche-Comté, avril-juin 2011, n° 147.

17/05/2011

Bien préparer ses examens

Bien préparer ses examens

 

Pas de bonne préparation à un examen sans bonne mémorisation des connaissances qu'il s'agira de restituer au mieux le jour J. La mémorisation est un processus vital qui occupe une part très importante de l'activité cérébrale. Ce processus repose essentiellement sur la capacité de chaque neurone à établir avec ses semblables des connexions grâce aux milliers de synapses dont il module l'activité selon les besoins. Les réseaux de communication neuronaux ainsi constitués sont autant de traces laissées par les expériences physiques et intellectuelles. En fonction des informations enregistrées, on parle de mémoire sémantique, lexicale, procédurale, sensorielle ou encore autobiographique. Cette multiplicité des types de mémoires interdit de déterminer une méthode unique pour les améliorer toutes. Néanmoins, grâce aux recherches menées en sciences cognitives et en neurologie, il est possible de renforcer certains aspects de la mémorisation et de réviser à bon escient.

 

Le sport un bon moyen de muscler son cerveau


Pour bien apprendre, l'efficacité de la mémoire est certes cruciale, mais de nombreuses études rapportent qu'on peut aussi aider indirectement notre cerveau en faisant du sport. En augmentant le débit sanguin cérébral, l'activité physique apporte plus d'oxygène et de nutriments au cerveau et l'aide donc à mieux fonctionner. Les exercices physiques permettent d'améliorer les performances cognitives dans la même proportion que les exercices de mémorisation.

 

Autre effet bénéfique du sport en période de révisions : son impact sur le stress. La pratique d'une activité physique fait baisser le taux sanguin de cortisol, la fameuse hormone du stress. Un petit footing suivi d'un peu de repos avant l'examen serait donc très profitable pour réduire le trac.

 

En revanche, pour lutter contre ce stress, ne comptez ni sur l'alcool ni sur le cannabis - ce dernier nuit à la synthèse des molécules nécessaires aux connexions cellulaires qui s'établissent lors de la mémorisation. L'alcool, lui, affecte la division et la migration des cellules progénitrices de neurones dans l'hippocampe du cerveau.

 

Ne pas tout apprendre d'un seul coup

 

Bases scientifiques

 

Siégeant dans le lobe frontal, la mémoire à court terme est efficace quelques dizaines de secondes. Mais elle est indispensable à la mémoire à long terme, car c'est par elle que les informations accèdent au cerveau. Après avoir transité par l'hippocampe, petite structure située en profondeur du lobe temporal, les informations sont stockées de façon diffuse dans différentes aires du cortex ; à la restitution des connaissances, elles font le chemin inverse. Notre mémoire à court terme est capable de traiter sept éléments : c'est l'empan mnésique. Quand il est possible de regrouper plusieurs concepts en un seul ou de se répéter mentalement les éléments à mémoriser, l'empan mnésique peut effectivement être égal à sept. Sinon, nous ne sommes capables de mémoriser que 3 à 5 éléments.

 

À faire

 

Il importe de soulager notre mémoire à court terme du superflu en établissant des fiches rassemblant les informations essentielles. Sur les schémas, ôtez les éléments qui ne sont pas à apprendre.

 

Utiliser des procédés mnémotechniques

 

Bases scientifiques

 

Tout apprentissage consiste à établir des groupes d'informations solides ou des associations entre concepts afin qu'ils prennent moins de place dans la mémoire à long terme (laquelle peut conserver des informations toute la vie durant), plus précisément dans l'une de ses composantes : la mémoire sémantique. Mémoire des concepts et des informations abstraites, c'est grâce à elle que l'on se souvient que Buenos Aires est la capitale de l'Argentine ou Victor Hugo l'auteur des Misérables.


Cette mémoire sémantique est hiérarchique : chaque concept est rangé dans une catégorie plus large. Par exemple, le concept canari est rangé dans la catégorie oiseaux ; oiseaux étant lui-même rangé dans la catégorie animaux. Cette capacité d'organisation de la mémoire sémantique semble varier d'une personne à l'autre en vertu de son entraînement, de l'étendue de ses connaissances dans un domaine (on range mieux les informations d'une matière maîtrisée et comprise). Enfin, elle n'est pas toujours très logique chez les enfants.

 

À faire

 

 

Pour aider notre mémoire sémantique, rien de mieux que de hiérarchiser l'information dans un plan de rappel ou une arborescence. Veiller à sa concision évite la surcharge lors des échanges entre la mémoire à court terme et la mémoire sémantique. Une organisation idéale serait un plan en trois grands chapitres (I, II et III) regroupant chacun trois sous-catégories [1,2,3]. Pour se souvenir de ce plan de rappel, il suffit d'inventer une histoire qui relie les différents mots de ce plan. Ce sont les fameux procédés mnémotechniques.

 

Ne pas négliger le "par cœur"

 

Bases scientifiques

 

Dans les années 1990, la neurobiologie a compris que les souvenirs forment des traces dans le cerveau. Ces "traces mnésiques" se concrétisent par de nouvelles liaisons entre les neurones, établissant ou modifiant des réseaux de neurones. La répétition stabilise ces connexions entre neurones, comme un chemin dans une forêt vierge devient plus praticable s'il est emprunté souvent. Les spécialistes parlent de consolidation.

 

À faire

 

Apprendre par cœur, "rabâcher", c'est très utile, surtout pour la mémoire lexicale, qui relie le "dessin" des mots à leur son. Pour mémoriser un nom compliqué, rien de mieux que de l'écrire plusieurs fois. Même chose pour les apprentissages moteurs [conduire, skier, etc.], il faut répéter le même geste des dizaines de fois. Par ailleurs, écrire ses inquiétudes avant l'examen réduit son stress.

 

Maîtriser son environnement sonore

 

Bases scientifiques

 

Plusieurs chercheurs ont étudié les effets du bruit sur la mémorisation. Des bruits simples, comme ceux de l'aspirateur ou de la circulation, n'empêchent pas la mémorisation. Pas plus que les morceaux instrumentaux. En revanche, dès qu'il y a des paroles, la capacité de mémorisation peut être réduite de 40 %. Les mots entendus dans une chanson ou des bruits de conversation entreraient en concurrence avec ceux lus, les deux étant traités par la mémoire sémantique.

 

À faire

 

Éviter d'écouter la radio en apprenant les cours et privilégier les endroits calmes, loin des conversations.

 

Vérifier ce que l'on sait

 

Bases scientifiques

 

Mesurer un objet ne le fait pas changer de taille. Logique. Sauf pour la mémoire ! Tester sa mémoire est la méthode la plus efficace pour la doper.

 

À faire

 

Se remémorer ce qu'on vient d'apprendre garantit un meilleur apprentissage.

 

Privilégier le sommeil

 

Bases scientifiques

 

Le sommeil paradoxal s'allonge pendant les phases d'apprentissage chez des rongeurs. Rêve-t-on de ses cours en période de révision ? Les neurones activés durant l'apprentissage chez le rat sont réactivés pendant le sommeil. Le cerveau réactive, donc consolide, préférentiellement les informations les plus importantes. En clair, le rat rêve du labyrinthe qu'il a exploré la journée et plus précisément du moment où il a réussi à en sortir. Chez l'homme, c'est l'hippocampe qui a pour rôle de marquer les neurones à réactiver pendant le sommeil. Cette structure cérébrale, plus active lorsque les informations sont jugées importantes, "étiquetterait" les neurones spécifiques à l'apprentissage réalisé.

 

À faire

 

Le bon sens populaire est confirmé : le sommeil permet de consolider ses connaissances. De courtes siestes entre deux phases de révisions sont également bénéfiques. Et l'apprentissge progressif et régulier est bien plus efficace que le bachotage jour et nuit la semaine qui précède les examens.

 

Des pilules pour apprendre ?

 

Mémoboost, Biomag, Oligosol... À l'approche des examens, les devantures des pharmacies vantent les mérites de compléments alimentaires censés doper la mémoire. Mais aucun argument scientifique ne justifie la prise de ces suppléments. Si ce n'est pour obtenir un effet placebo. Au mieux augmentent-ils un peu l'attention, à la manière de la nicotine ou de la caféine difficiles à doser pour obtenir un état de vigilance amélioré et auxquels l'organisme s'accoutume rapidement. Ils n'apportent plus alors que la réduction d'un léger manque.

 

La tentation reste forte de recourir à une artillerie plus lourde en détournant certains médicaments. La pilule d'Avlocardyl, un médicament destiné à l'origine aux cardiaques, et les symptômes du stress s'envolent. Un comprimé de Modiodal contre la narcolepsie, employé par les militaires pendant la guerre du Golfe pour rester éveillé pendant plusieurs jours, et la fatigue disparaît... Une dose de Ritaline, dérivé d'amphétamines destiné aux enfants hyperactifs, et l'attention s'améliore…

 

Oui, mais les effets indésirables (nervosité, manque, dépression, fatigue, notamment) peuvent in fine compromettre la performance. Au point qu'en 2009, le psychologue australien Vince Cakic s'interrogeait sur la nécessité d'instaurer des tests antidopage dans les universités !

 

Source : Science & Vie, mai 2011

15/05/2011

Mort des abeilles : cocktail mortel du Gaucho et du champignon Nosema cerenae

La conjonction d'un agent infectieux et d'un insecticide serait la cause de la mortalité des abeilles.

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14/03/2011

Catastrophe de Fukushima : les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes

Catastrophe de Fukushima :

les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes


Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 875 associations agréée pour la protection de l'environnement


http://www.sortirdunucleaire.org/


(Dernière mise à jour du 11 août 2016)


Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle que six journalistes indépendants de l'association JVJA (Japan Visual Journalist Association), dont le directeur du magazine Days Japan, Ryuichi HIROKAWA, se sont rendus près de la mairie de Futaba, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, pour mesurer la radioactivité avec trois compteurs Geiger, ce dimanche 13 mars à 10h20. Il s'agit à notre connaissance de la première mesure faite de façon indépendante des autorités, par des journalistes japonais que nous saluons pour leur courage et les risques qu'ils ont pris pour faire leur métier.

À la mairie de Futaba, située à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité dépasse la capacité de mesure de certains des compteurs Geiger (BEIGER COUNTR DZX2, VICTOREEN 209-SI, et MYRate PRD-10) employés par les journalistes japonais.

À l'aide d'un compteur VICTOREEN 209-SI, le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu'un citoyen japonais reçoit la dose annuelle tolérée en France en l'espace de 10 heures). Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa, déclare : "Quand j'ai fait un reportage fin février 2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h." (1)

Les mesures relevées avec les 2 autres appareils varient dans une fourchette de 20 à 1000 micro-sievert par heure (0,02 à 1 mSv/h). Explication : 1 mSv représente le niveau de la limite annuelle autorisée en France pour l'exposition de la population aux rayonnements radioactifs artificiels en France. En seulement 1 heure, un citoyen japonais reçoit la dose annuelle.

De telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves.

Rappelons que la radioactivité atteignait ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima Daiishi (2).

Les autorités japonaises sont en train de perdre tout contrôle sur la situation. Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les citoyens : le gouvernement japonais cherche à minimiser autant que possible la gravité de la catastrophe nucléaire en cours et du relâchement de radioactivité dans l'environnement. Avec la réunion ministérielle de ce samedi 12 mars et la tentative de désinformation du ministre de l'industrie Éric Besson, la machine à étouffer l'information s'est déjà mise en marche, en France aussi.

La catastrophe nucléaire japonaise démontre s'il en était encore besoin la gravité du danger que le nucléaire fait courir aux populations. La seule décision politique responsable, pour le Japon comme pour la France, est de sortir du nucléaire.


Notes :

(1) http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html en japonais


Contact au Japon de l'association JVJA ayant effectué les mesures : JVJA Mobile: 090-6101 -6113

(2) http://english.kyodonews.jp/news/

 

Pour en savoir plus : le site de la CRIIRAD (16 mars 2011 - 10 H) :

http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/commu...

 

Ajout fin avril 2012 (Sciences et Avenir, n°783, mai 2012).

Fukushima: une pollution maritime sans précédent

La catastrophe nucléaire de Fukushima constitue bien le plus important déversement de radioactivité dans les océans de toute l'histoire. Mais au-delà de 30 kms des réacteurs détruits, les radionucléides ont été dispersés par les courants si bien que les poissons pourraient être consommés sans danger. Tels sont les deux enseignements de la campagne de mesures menée par une équipe internationale et publiée dans
les Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (Pnas) américaine, le 2 avril 2012.

A bord du navire scientifique Ka'imikaio-kanaloa affrété en juin 2011, soit trois mois après le tsunami, les chercheurs ont récolté des échantillons d'eau de mer, de plancton et de petits poissons entre la surface et 100O mètres de profondeur, de 30 à 600 kilomètres des côtes. Les chercheurs ont bien trouvé des teneurs élevées de césium mais aucun résultat n'excède les normes de santé humaine. Le Kuroshio courant plus large et plus rapide que le Gulf Stream, qui remonte vers le nord de l'archipel avant de partir plein est dans le Pacifique, a dispersé les radionucléides.

Les chercheurs avertissent cependant du risque d'une exposition à long terme si la centrale continue à déverser des radionucléides et s'il se confirme que les sédiments marins ont été notablement contaminés.

 

Ajout fin janvier 2013 : du poisson super radioactif pêché à Fukushima

 

Dépêche ats/afp/newsnet : 

 

De tristes individus tentent de faire croire que Fukushima fait déjà partie du passé et qu'il ne faut pas remettre en cause le nucléaire pour « si peu ». En réalité, la catastrophe ne fait que commencer : les coeurs des réacteurs sont toujours en fusion, et refroidis en continu pour éviter une reprise des réactions nucléaires.

 

D'autre part, environ 200 000 personnes ont été évacuées et, pour elles, le drame n'en est qu'au début. Sans oublier que des millions de personnes vivent dans des zones plus ou moins contaminées, avec des conséquences inévitables sur la santé, en particulier celle des enfants. Quant à la faune, elle se porte mal comme le prouve la découverte, deux ans après le début de la catastrophe, d'un poisson 2500 fois plus radioactif que les « normes », pourtant déjà terriblement laxistes. Il est bien évident que ce poisson n'est qu'un parmi d'innombrables autres.

 

Comme chacun le sait, les petits poissons sont mangés par les plus gros, etc : la chaîne alimentaire entière est touchée. Le drame de Fukushima ne fait que commencer, le nucléaire est bien une calamité qui répand la désolation sur cette planète.

 

Mars 2013 : deux ans plus tard, à Fukushima, c'est encore l'enfer !

 

Pour avoir une idée de la situation de la contamination à Fukushima en mars 2013, on se reportera aux articles :

 

  • Science & Vie : Fukushima, la catastrophe à tous les niveaux  par Rafaële Brillaud, Science et Vie, n° 1146, mars 2013, pp.78-93.

 

  • Sciences et Avenir : Fukushima 2 ans après, la sécurité encore en chantier par Rachel Mulot, Sciences et Avenir, mars 2013, n° 793, pp. 10-14.

Ajout du 16 août 2014 : Article de Univers Nature qui fait le point sur la situation à Fukushima.

 

Dernière mise à jour du 11 août 2016

Pour suivre toute l'actualité du traitement du site de Fukushima, rendez-vous sur le site suivant :

L'ACROnique de Fukushima : Voir Fukushima : le problème sans fin des déchets radioactifs

16/02/2011

Pétition pour l'interdiction des pesticides

Pétition pour l'interdiction

des pesticides les plus dangereux

 

Franche-Comté nature environnement se fait l'écho de la Fédération France Nature Environnement pour soutenir et faire signer la 


Pétition pour l'interdiction des pesticides les plus dangereux et pour l'application du plan Ecophyto 2018.

 

Je signe et soutiens cet appel

 

Franche-Comté nature environnement
maison de l'environnement de Franche-Comté
7 rue Voirin - 25000 Besançon
03 81 80 92 98 - fcne@wanadoo.fr
http://www.maison-environnement-franchecomte.fr/pageAssoc...

----- Original Message -----

Sent: Tuesday, February 15, 2011 7:21 PM

Subject: [fne_agriculture] Campagne de communication - Signez la pétition !

 

 

Bonjour,

En même temps que notre campagne, nous relançons une pétition pour l'interdiction des pesticides les plus dangereux et pour l'application du plan Ecophyto 2018.

A signer et faire circuler autour de vous !

http://www.fne.asso.fr/fr/nos-dossiers/Agriculture/campag...

Merci pour votre participation,

-- 
Marie-Catherine SCHULZ
----------------------------------------
Coordinatrice du réseau agriculture
France Nature Environnement (FNE)
Tél. : 01 44 08 64 12
81-83 boulevard de Port-Royal – 75 013 Paris
Email : agriculture@fne.asso.fr

20/01/2011

Pour en finir avec l'agroterrorisme

Pour en finir avec l'agroterrorisme

 

par Michel Tarrier

(voir l'article original à l'adresse ci-dessous)

 

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2663_pestic...

 

ainsi que les actus récentes :


UN AGRICULTEUR TUÉ PAR LES PESTICIDES
http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/un-agricul...
LA GUERRE AUX PESTICIDES
http://www.quotidienlejour.com/espace-de-vie/arts-de-vie-...
DES POMICULTEURS JUGÉS À BRIVE POUR DES ÉPANDAGES ILLÉGAUX DE PESTICIDES
http://www.romandie.com/infos/news2/110113173751.9blevpnr...
 

04/01/2011

La Maison de la Nature de Brussey

Ça manque pas d'air :

La Maison de la Nature de Brussey

 

Le lundi 3 janvier 2011, l'émission de France 3 Bourgogne-Franche-Comté était consacrée à la Maison de la Nature de Brussey.

Créée il y 25 ans dans un ancien moulin sur l’Ognon, la Maison de la nature de Brussey est l’un des quatre CPIE de Franche-Comté (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement). « On ne peut pas dire tous les jours aux enfants que le monde va mal ! ». Alors, à Brussey, l’équipe de Bernard Dupont aborde la défense de l’environnement par une approche positive en profitant de l’étonnante biodiversité de l'écosystème local.

10/12/2010

Le tétras lyre, oiseau en danger

Tétras-lyre_003.jpg Le Tétras Lyre, oiseau en danger mais toujours chassé

Le Conseil de l’Europe somme la France de s’expliquer

 

Suite à la plainte déposée par l’ASPAS devant le Comité de la Convention de Berne, l’État français devra rendre des comptes et réaliser un rapport sur l’état des populations de tétras lyres en France, dont le déclin ne suffit pas à modérer l’acharnement des chasseurs.

Depuis plus de vingt ans, les populations de tétras lyres ne cessent de régresser en France. Classé "espèce en déclin" dans la liste rouge des oiseaux de France, le petit coq de bruyère  a perdu près de 50 % de ses effectifs en France depuis les années 70. Ainsi, sa disparition dans les Ardennes est considérée comme inéluctable. Dans le massif alpin, les effectifs sont en constante régression, et s’écroulent dans certaines zones (- 70 % en 20 ans).
 
Cet oiseau montagnard, très fragile, est menacé par le développement des activités humaines telles que le tourisme, le surpâturage, les sports et loisirs "de nature", les aménagements routiers en montagne qui détruisent son habitat et morcèlent son aire de répartition.

Pourtant, la pression exercée par le lobby cynégétique conduit au maintien de la chasse de cette espèce en voie de disparition, sur 7 des 9 départements français où elle est présente, dans les zones Natura 2000, et même  dans les Réserves Naturelles de la région Rhône-Alpes. Dans ces dernières le citoyen "lambda" risque une forte amende s’il cueille une pâquerette, pourtant les chasseurs peuvent y abattre des espèces menacées d’extinction !

Le territoire français abrite près du quart de la population alpine européenne. L’État français a donc une responsabilité et un rôle à jouer pour la conservation de cette population isolée du sud de l’Europe.

Forte de ces constats, l’ASPAS a demandé l’intervention du Conseil de l’Europe en saisissant le comité permanent de la Convention de Berne (Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, 1979).


Devant cette situation alarmante, le Comité, lors de sa réunion annuelle du 6 au 9 décembre 2010, a enjoint l’État français à produire un rapport sous deux ans sur la situation du tétras lyre en France. Ce rapport permettra de mettre en exergue le déclin de cette espèce et l’absence totale de réaction appropriée de la part de l’État français qui continue d’autoriser des actes de destruction directs sur une espèce en mauvais état de conservation. Ce gouvernement bafoue même les avis des scientifiques à ce sujet : le préfet de la Drôme vient de mettre un terme au moratoire de la chasse au tétras lyre sur la réserve des Hauts Plateaux du Vercors, qui avait été demandé par le Conseil Scientifique de la réserve. Moratoire qui avait été avalisé par le CSRPN (Conseil Scientifique Régional de protection de la Nature) !

L’ASPAS dénonce le soutien inconditionnel apporté aux chasseurs par les pouvoirs publics sur tous les dossiers, y compris ceux concernant les espèces en très mauvais état de conservation.

Voilà une bien curieuse façon que l’État français a choisi pour clore l’année de la biodiversité.

L’ASPAS salue le Conseil de l’Europe pour le sérieux avec lequel il suit ce dossier.Aspas.jpeg

 

 

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Tétras-lyre (Lyrurus tetrix)

(Aquarelle de Sylvie Vernageau)

 

 

25/11/2010

Lobbys pro-OGM

Titre initial :

Un demi milliard de dollars

pour influencer

la politique en matière d’OGM

 

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Selon un rapport publié en novembre 2010 par Food & Water Watch, c’est 572 millions de dollars qui ont été dépensés depuis 1999 par les 50 plus grandes entreprises, qui possèdent des brevets sur l’agriculture et l’alimentation - comme Syngenta, Monsanto, BASF, Bayer - et deux associations professionnelles impliquées dans les biotechnologies et l’agriculture - Biotechnology Industry Organization (Bio) et CropLife America - pour mener des campagnes ou organiser du lobby auprès du Congrès en vue de favoriser l’introduction des biotechnologies végétales.

Cette somme est répartie ainsi : 547 millions de dollars ont été dépensés pour du lobby directement auprès du Congrès et 22 millions de dollars ont été donnés à des candidats au Congrès.

Le rapport note aussi une augmentation des dépenses au cours de la dernière décennie. Ainsi, les dons représentaient 2,4 millions de dollars en 2000, et 5,3 millions de dollars en 2008.

Une part importante de cet argent a servi à éviter que la nourriture issue d’OGM puisse être étiquetée comme le réclame une majorité d’étatsuniens, ou à faire pression sur des gouvernements étrangers pour qu’ils ne limitent (voire n’interdisent) pas les cultures transgéniques.

Le rapport donne de nombreux exemples. Ainsi BIO a dépensé plus de 4 millions de dollars au cours du premier semestre 2010 pour que la FDA autorise les animaux transgéniques et qu’elle fasse pression sur l’Union européenne pour qu’elle revienne sur sa décision d’interdire la viande issue d’animaux clonés.

Par ailleurs, cette organisation s’est mobilisée financièrement en 2004 pour défendre le projet de loi HR 4561 dont le but était de promouvoir les biotechnologies agricoles à l’extérieur des États-Unis ou pour faire accepter la résolution n°252 qui visait à utiliser l’OMC pour attaquer les réglementations européennes sur les OGM.

Le rapport précise aussi que ces entreprises emploient plus de 300 anciens membres du personnel du Congrès ou de la Maison Blanche.

Parmi eux, John Bradley Holsclaw qui, après avoir été onze ans conseiller du Sénateur Bob Dole, a créé sa propre agence de lobby, Tongour Simpson Holsclaw, laquelle a eu comme client Monsanto, Bio et Aventis.

La connaissance précise des rouages de l’administration américaine lui a permis d’opérer un lobby efficace.


Auteur : Rédaction infogm.org
Source : www.infogm.org

 

La riposte des lanceurs d'alerte

La riposte des lanceurs d'alerte

 

par Corinne Lepage

 

Le procès qu’intente Gilles-Eric Séralini, soutenu par le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), contre Marc Fellous et son association de défense des OGM est une grande première.

C’est la première fois, en effet, que des scientifiques, lanceurs d’alerte, décident de faire juger le caractère diffamatoire du dénigrement personnel et systématique dont ils sont l’objet.

D’habitude, ce sont les lobbys qui assignent les lanceurs d'alerte pour dénigrement de leurs produits: Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) pour les pesticides, Robin des Toits pour les ondes électro-magnétiques, Pierre Menneton pour le sel, ou qui obtiennent leur mise à l’écart (Christian Vélot pour les OGM ou hier André Cicollela pour les éthers de glycol).

Cette pratique du dénigrement des scientifiques qui ont, par leurs études, mis en lumière des risques associés à des produits ou des technologies n’est pas nouvelle.

Dans son rapport de 2000 intitulé "Signaux Précoces, leçons tardives, le principe de précaution 1896-2000", l’Agence Européenne pour l’Environnement avait décrit de manière détaillée et étayée par de nombreuses notes comment, depuis l’amiante (c’est-à-dire les dernières années du XIXe siècle) les lobbys s’étaient organisés –de mieux en mieux– pour faire taire ceux qui soulignaient des risques potentiels, en les marginalisant et en s’attaquant personnellement à eux plutôt que discuter du bien fondé de leurs thèses.

Avec les cigarettiers, la manière de faire s’est perfectionnée: des scientifiques de renom comme Fred Singer étaient embauchés par les industriels de la cigarette pour défendre la thèse de l’absence de preuve de la nocivité du tabac et le caractère peu sérieux des scientifiques qui démontraient le contraire.

Cette pratique est passée aujourd’hui à un stade industriel avec les climato-sceptiques, dont les liens au moins, aux États-Unis, avec certains pétroliers –et en particulier Exxon– ne sont plus à démontrer.


Il est du reste piquant de noter que les organisateurs du faux débat sur l’absence de cause anthropique au changement climatique sont précisément... les mêmes que ceux qui auparavant avaient durant 20 ans entretenu le faux débat sur la dangerosité du tabac.

Nous assistons aujourd’hui au même phénomène pour les OGM.

L’association qui dénigre le professeur Gilles-Eric Séralini est composée de personnes qui ont des liens avec l’agrosemence.

Le conseil de Gilles-Eric Séralini a établi, preuves à l’appui, que 14 membres de cette association avaient déposé des brevets auprès des agrosemenciers~ et que 12 d’entre eux administraient ou étaient employés par une firme agrosemencière.

Quant à Marc Fellous , il omet dans son CV de préciser qu’il a déposé 2 brevets pour la société YEDA qui est la partie commerciale de l’institut Weismann.

Il n’y a rien de déshonorant à travailler pour les organismes fabricant des OGM et à déposer des brevets.

En revanche, il est tout à fait anormal de se prétendre expert défenseur d’une science qui serait désincarnée, désintéressée et détachée de toutes considérations mercantiles en omettant soigneusement de préciser son activité réelle.

Il est encore plus anormal de bâtir une stratégie de défense des groupes ou intérêts pour lesquels on travaille en dénigrant des chercheurs dont le seul tort est de gêner ces groupes.

Il est enfin purement scandaleux d’avoir ce type de comportement pour éviter qu’un sujet de santé publique ne vienne sur la table et pour tenter de dissimuler une vérité qui dérange. Or, c’est précisément le sujet.

L’étude que Monsanto et l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) reprochent au professeur Séralini est celle qui démontre la potentialité de conséquences sanitaires des OGM.

La bataille consiste à éviter, comme dans le cas de l’amiante, que des études, indépendantes des agrosemenciers, soient menées à bien, car elles risqueraient de faire éclater le problème au grand jour et de permettre la mise en cause des industriels qui aujourd’hui évitent leur responsabilité grâce au risque de développement.

Celui-ci permet de ne pas mettre en cause la responsabilité d’une firme quand l’état des connaissances, au moment de la mise sur le marché, ne permet pas de connaître un risque.

Donc, ne pas chercher, c’est être sûr de ne pas trouver et par conséquent de ne pas être responsable des conséquences futures. Donc haro sur tous ceux qui essaieraient de faire de la recherche, a fortiori qui trouveraient des effets sanitaires aux OGM.

Ainsi, seule la justice peut se prononcer pour faire en sorte que la controverse scientifique puisse se dérouler normalement et pas par invective et que les études indispensables à la sécurité sanitaire de nos concitoyens soient enfin réalisées.


Source : www.mediapart.fr

19/11/2010

Georges Cuvier et la Vénus noire

Georges_Cuvier.jpgGeorges CuvierVénus-hottentote.jpg

et la Vénus noire 


 

Suite à la sortie du film "La Vénus Noire", une polémique s'est développée sur le net quant au rôle de Georges Cuvier dans le traitement infligé à cette femme.

 

La direction de France Culture a saisi au bond cette occasion. Elle a demandé à Aurélie Luneau de consacrer son émission "la Marche des sciences" du jeudi 18 novembre 2010  à l'évocation de la personnalité de Georges Cuvier.

 

Invités à cette émission Éric Buffetaut, paléontologue, spécialiste des dinosaures et d'histoire des sciences et Thierry Malvesy, responsable du Muséum Cuvier de Montbéliard, ont commenté le film et le rôle de Cuvier dans l'affaire de la Vénus hottentote, mais également pour parler de Georges Cuvier dans l'ensemble de sa carrière.

 

Éric Buffetaut est directeur de recherche au CNRS. Il est l'auteur de l'ouvrage : Cuvier, le découvreur de mondes disparus paru en 2002 aux éditions Belin-Pour la Science, collection : Les génies de la science.

 

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S'il fut un mandarin, ce fut Cuvier. S'il fut un génie, ce fut aussi Cuvier. La vie de Cuvier est intéressante, son œuvre scientifique plus encore. Cuvier nous a ouvert des mondes disparus qui existaient autrefois à la surface du globe terrestre. Ii a révélé l'importance du phénomène d'extinction des espèces et donné à la paléontologie naissante les méthodes qui assurèrent son succès dès les premières décennies du XlXe siècle. Récemment les progrès de la géologie et de la paléontologie ont réhabilité un des aspects les plus critiqués de la pensée de Cuvier, le catastrophisme.

 

 

Thierry Malvesy est responsable du Muséum Cuvier de Montbéliard. Il est l'auteur d'un ouvrage récent (octobre 2010) paru aux éditions Sekoya et consacré à Charles Louis Contejean, un autre naturaliste originaire comme Cuvier du Pays de Montbéliard.

 

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Charles Louis Contejean (1824-1907) était un savant oublié. Thierry Malvesy a voulu tirer de l'ombre ce « soldat de la science ».

 

Si la science progresse grâce à des génies universels tels que Georges Cuvier, Charles Darwin ou Alfred Wegener, elle avance aussi grâce au travail plus obscur de nombreux chercheurs qui accumulent les observations et les interprétations à l'échelle locale ou régionale.

 

Même s'il revient aux génies de faire jaillir une lumière nouvelle, le mérite de ces travailleurs plus modestes n'en est pas moins grand, et leur rôle est essentiel. Charles Louis Contejean fait partie de cette catégorie de scientifiques, ces chercheurs qui ont fait avancer les sciences par un travail de terrain acharné et compétent.

 

Né en 1824 alors que Georges Cuvier s'interrogeait sur les « révolutions du globe », il mourut en 1907, quand Ernest Rutherford posait les bases des datations radiométriques qui permettront enfin de donner un âge précis aux ères géologiques.

 

Charles Louis Contejean fut parmi les derniers naturalistes universels, capables d'exceller dans de nombreuses disciplines. S'il fut professeur de géologie et de zoologie en Université, ces deux passions furent la botanique et la climatologie, et son combat fut de défendre le patois montbéliardais. Autant de domaines auxquels il a apporté de nombreuses contributions. Mais grâce à cette centaine de publications, Contejean nous montre surtout que seuls les écrits restent.

 

Thierry Malvesy fait revivre un homme à la personnalité forte mais attachante, dont la vie et l'œuvre correspondent à une période de grandes transformations dans les sciences.

 

D'autres ouvrages intéressants sur Georges Cuvier.

 

Thierry Malvesy et Jean-Claude Vadam ont également publié L'herbier de Georges Cuvier, édition Ville de Montbéliard, 2007.

 

Cuvier-Cardot.jpgClaude Cardot est l'auteur de Georges Cuvier - La révélation des mondes perdus, un ouvrage paru aux éditions Sekoya en 2009 et préfacé par Thierry Malvesy.

 

Claude Cardot est un Montbéliardais, ancien ingénieur des Automobiles Peugeot, est un passionné de l'évolution, de la paléontologie et de l'histoire des sciences.
C'est cette passion qu'il a voulu partager avec tous ceux qui veulent comprendre l'origine de la diversité du monde vivant. Pourquoi ce grand scientifique, homme sincère et de bonne volonté, savant au rayonnement universel, n'a-t-il pas accepté la transformation des espèces qui aboutira, après Lamarck et Darwin, à la théorie de l'évolution. Pour mieux connaître et comprendre ce grand naturaliste né à Montbéliard le 23 août 1769 et mort à Paris le 13 mai 1832, Claude Cardot analyse sans malveillance ni complaisance sa vie et son oeuvre.


Selon Cuvier, des catastrophes naturelles très soudaines et dévastatrices avaient fait disparaître des populations entières de la surface de la Terre, remplacées ensuite par des groupes d'animaux différents et d'organisations plus complexes. La révélation de ces mondes disparus, reconstitués seulement à l'aide de quelques vestiges sortis des profondeurs de la Terre, provoqua en son temps une excitation que le lecteur ressentira encore aujourd'hui à la découverte de ce livre.

 

Un ouvrage fondamental sur Georges Cuvier et son œuvre. Il est dû à Philippe Taquet et s'intitule : Georges Cuvier : naissance d'un génie. Éditions Odile Jacob (avril 2006). L'auteur est professeur de paléontologie au Muséum d'Histoire Naturelle, dont il a été le directeur. Philippe Taquet est membre de l'Académie des Sciences et l'un des meilleurs spécialistes mondiaux des dinosaures, sur lesquels il a publié notamment l'Empreinte des dinosaures.

 

georges_cuvier_naissance_dun_génie.jpgGeorges Cuvier (1769-1832), fondateur de l'anatomie comparée et de la paléontologie, a été l'une des grandes célébrités scientifiques du début du XIXe siècle. Son œuvre de zoologiste a bouleversé nos connaissances de la nature et des mondes disparus. Avec lui, l'homme se penche sur le passé de la Terre et sur les catastrophes qui ont marqué l'histoire de la vie.

 

Mais Cuvier, nommé tout jeune au Muséum en pleine Révolution française, fut aussi un homme de pouvoir, jalousé et admiré, qui traversa les régimes en ces temps troublés. Philippe Taquet reconstitue, pas à pas, la vie de cet illustre naturaliste à partir de nombreux documents inédits. Il éclaire d'un jour nouveau la genèse de ses idées scientifiques, retrace son ascension fulgurante et dresse un étonnant tableau des années où notre connaissance des êtres vivants s'affirme alors même que la France se déchire.

 

 

04/10/2010

Le glacier Perito Moreno gagne du terrain

glacier_perito moreno_logo.jpgLe paradoxe du Perito Moreno

 

par André Guyard

 

En dépit du réchauffement climatique, le glacier Perito Moreno gagne du terrain. Comment expliquer ce paradoxe ?

 

D’après un rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et le Service de Surveillance Mondial des Glaciers, le taux de fonte moyen des glaciers montagneux du monde a doublé depuis l’année 2000.

 

Cette fonte des glaciers menace de tarir des sources d’eau douce dont dépendent l'approvisionnement humain pour l'agriculture, la boisson, ainsi que les ressources pour l’hydroélectricité. Finalement cet afflux d'eau risque d'accroître considérablement le niveau des mers.

 

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Situation géographique du glacier Perito Moreno

(Google Maps)


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Vue satellite du glacier (Google Maps)

Le glacier vient buter sur la péninsule

située de l'autre côté du lac

 

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Le front du Perito Moreno barre

l'un des bras du Lago Argentina

 

Alors que la plupart des glaciers du monde fondent peu à peu à cause de l’augmentation des températures moyennes mondiales, les scientifiques affirment que l’ice-field[1] du Perito Moreno, appelé aussi le Géant Blanc, gagne du terrain. Long de 30 kilomètres, il avance de deux à trois mètres par jour, malgré le réchauffement climatique général qui affecte la planète, y compris cette région froide de la Patagonie. De même, 13 % des glaciers continentaux de l'Antarctique sont stables ou gagnent un peu de terrain ainsi que la glace de mer (la banquise).

 

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Le glacier bute contre la rive opposée du bras lacustre

 

 

Le Perito Moreno est l’un des plus grands glaciers d’Amérique du Sud. Il doit sa célébrité grâce à son accessibilité par bateau aux touristes, malgré sa localisation à environ 3000 kilomètres de Buenos Aires. Il faut dire que le spectacle en vaut la chandelle. Le glacier déverse d’immenses blocs de glace de couleur bleue dans le Lago Argentino. De par sa configuration, le front du glacier barre le lac et vient buter sur la péninsule située de l'autre côté du lac (voir la carte ci-dessus). Le niveau de l'eau du bras amont est plus élevé que dans la partie aval. L'eau se fraie un chemin dans la glace et creuse un tunnel que l'on aperçoit sur le cliché ci-dessous. Cette arche va se développer progressivement jusqu'à son effondrement total toujours très spectaculaire. Voir clichés ci-dessous :

 

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On aperçoit l'arche à l'extrémité droite du glacier

 

Perito-Moreno_1064-1.jpg

La voûte de l'arche s'écroule petit à petit

 

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Panneau explicatif de l'évolution de l'arche

jusqu'à son écroulement

 

 

Cette avancée du Perito Moreno contredit apparemment la thèse du réchauffement climatique. Ce phénomène constituait l'un des arguments phares des climato-sceptiques : pourquoi la banquise antarctique ainsi que les glaciers de Patagonie se développeraient-ils alors que l'atmosphère se réchauffe ?

 

Martin Stuefer, un expert patagonien de l’Université Fairbanks (Alaska) avait déjà subodoré une explication : les précipitations dans la région ont augmenté, parallèlement aux changements climatiques mondiaux, Combinées avec des vents forts et froids en Patagonie, les chutes de neige ont augmenté considérablement et ont ainsi contribué à renforcer le glacier.

 

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Récemment, Jiping Liu et Judith Curry, de la School of Earth and Atmospheric Sciences de l'université de Géorgie (États-Unis) complètent récemment l'explication : c'est bien parce que l'atmosphère se réchauffe que les précipitations neigeuses sont plus abondantes.

 

Sous les latitudes moyennes de l'hémisphère Sud, les températures croissantes provoquent une augmentation de l'évaporation et donc la formation de nuages plus nombreux qui vont porter cette humidité sur l'Antarctique et l'extrémité sud de l'Amérique du Sud où elle retombe sous forme de neige.

 

Une couche de neige plus épaisse a deux effets : elle réfléchit mieux le rayonnement solaire (phénomène de l'albédo) donc elle abaisse la température des glaciers patagons et la banquise des eaux plus chaudes de l'océan.

 

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Jiping Liu et Judith Curry prévoient que la couverture neigeuse devrait se résorber au cours du siècle. L'accroissement des températures pourrait en effet transformer la neige en pluie et supprimant ainsi sa protection à la glace.

 

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Une glace bleutée irréelle

 


[1] Rappelons qu'un ice-field est une zone de moins de 50 000 km² de glace, que l’on trouve souvent dans les climats les plus froids et les altitudes les plus hautes du monde, où il y a des précipitations suffisantes. C’est une zone extensive de glaciers reliés entre eux. Les ice-fields sont plus grands que les glaciers de montagne mais plus petits que les calottes glaciaires.

 

Photographies : Marcel Hoeuillard (janvier 2010)

 

Sources :

www.eas_gatech.edu/files/jiping_pnas.pdf

 

Chauveau L. (2010) Le mystère de l'Antarctique résolu. Sciences et Avenir, n° 761, oct. 2010

16/06/2010

La pêche en Franche-Comté aux XIIIe-XVe siècles

La pêche-logo.jpgLa pêche en Franche-Comté aux XIIIe-XVe siècles

De l'eau à la bouche

 

un ouvrage de Pierre Gresser

 

À la fin du Moyen Âge, les poissons d'eau douce jouaient, dans l'alimentation des Comtois, un rôle beaucoup plus important qu'en ce début du XXIe siècle. Provenant des eaux vives, des lacs, des étangs et des viviers, ils étaient pêchés dans des conditions juridiques, économiques et techniques relativement bien connues, certains instruments et procédés préfigurant ceux de l'époque contemporaine.

 

Si la majorité des pêcheurs s'adonnaient à leur activité légalement, d'autres fraudaient en braconnant. Par ailleurs, la documentation médiévale, ayant conservé les noms des espèces vendues et mangées, rend possible la comparaison avec la faune halieutique actuelle, pour constater permanences et changements.

 

Alors que les propriétaires, dont les princes, s'approvisionnaient directement dans les eaux qu'ils possédaient, les poissons faisaient aussi l'objet d'un commerce, surtout perceptible dans les villes, qui alimentait toutes les couches de la société. Les temps forts de la consommation correspondaient aux jours où la viande était proscrite par les prescriptions alimentaires de l'Église, le carême étant la période la plus célèbre.

 

Au total, une étude qui nous introduit dans un aspect méconnu de l'économie rurale et de l'alimentation en Franche-Comté, aux trois derniers siècles du Moyen Âge.

 

Né à Lons-le-Saunier, agrégé d'histoire, docteur en histoire du Moyen Âge, Pierre Gresser est actuellement professeur émérite à l'université de Franche-Comté. Toute sa recherche porte sur les propriétés des comtes de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles et, en particulier, l'administration et la gestion des eaux et forêts. Auteur de plusieurs ouvrages individuels et collectifs, ainsi que de nombreux articles personnels, Pierre Gresser a reçu, en 2005, le grade de docteur ès lettres honoris causa de l'université de Neuchâtel.

 

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Illustration de couverture : Le brochet, la perche et l'anguille : trois carnassiers appréciés au Moyen Âge. LA CÉPÈDE (comte de), Histoire naturelle des poissons, Plassans, 1793-1803 (11 volumes). Planche répertoriée au Musée Denon (réserves) de Châlon-sur-Saône sous la cote 2001-8-1.

 

La pêche en Franche-Comté aux XIIIe-XVe siècles, paru en avril 2010, est édité chez Cêtre.

 

Contact :

Pierre Gresser - Université de Franche-Comté

Tél. (0033/0) 3 81 56 82 91

p.gresser@wanadoo.fr

26/05/2010

Réflexions sur l'engeance humaine par Francis Rougerie

Rougerie1-1.jpgRéflexions sur l'engeance humaine

par Francis Rougerie

 

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Des pas sur le sable d'une plage, des pas humains qui sortent de la mer. Une piste qui s'approche... Où conduit cette piste ? Tel est le dilemme que pose Francis Rougerie qui s'interroge sur l'origine, la nature et le devenir de notre espèce. Une saga scientifiquement argumentée en trois volets : émergence, immanence et transcendance de cette espèce dominante : l'Homme.

 

D'où venons-nous ? La vie tire son origine du Big-bang. Parmi les différentes espèces vivantes, l'homme apparaît comme une belle réussite de la sélection naturelle... Mais le singe nu est devenu une redoutable engeance ! Les mythes et les symboles fondateurs ont formaté les cosmogonies et les civilisations, et alimenté les guerres pour le pouvoir de ce monde, et celles pour le pouvoir divin.


Qui sommes-nous ? L'homme éclairé tente de sortir de cette tenaille infernale par une quête identitaire jamais achevée, un questionnement humaniste et la recherche d'un bonheur immanent.

 

Où allons-nous ? Dans le mur peut-être car l'homme, engeance pour les autres espèces vivantes se heurte à l'ensemble des problèmes écologiques qu'il a lui-même engendrés. Une espèce qui risque de manquer d'espaces et de ressources. Il va lui falloir s'inventer de nouveaux horizons, trouver de nouvelles planètes où s'établir.

Mais pour aller jusqu'où, et vers quoi ?

 

Cet ouvrage ressort de la culture universelle d'un chercheur océanographe qui a navigué dans le Pacifique sud, s'intéressant à la chimie des eaux jusqu'au fonctionnement des récifs coralliens et des atolls. Une quête du savoir scientifique débouchant sur nombre de publications fondamentales et de vulgarisation. Un coup d'œil du grand large sur le sillage de notre espèce humaine.

 

Francis Rougerie : Réflexions sur l'engeance humaine - 251 p. Les Éditions Baudelaire (ISBN 978-2-35508-451-5) - 19 euros.

 

Pour contacter l'auteur : francis.rougerie0263@orange.fr

 

21/05/2010

Dictature verte par Michel Tarier

Dictature verte-1.jpgDICTATURE VERTE

 

par Michel Tarier

 

Sur cette Terre, le genre humain s'est taillé la part belle. Tout en reconnaissant les limites vitales de cette position, il rechigne à revoir ses valeurs. C'est probablement au nom de cette politique de l'autruche que l'humanité voit d'un mauvais œil l'avènement d'une salutaire écorésistance qu'il préfère travestir en écoterrorisme pour mieux la désamorcer. Notre Terre est usée jusqu'à la corde, déjà sous perfusion. Au nom de quelle insouciance ne changerait-on pas de cap ? Pour rétablir la situation, pourquoi ne pas remplacer l'actuelle dictature du fric par une contrainte librement choisie et dont le but avoué, à la façon d'une Internationale verte, partirait de la base et ne serait pas imposée d'en haut ? Se réclamant de la pensée critique et d'un minimum de conscience universelle, prônant la décroissance tant économique que démographique, cet ouvrage n'a pour but que de faire prendre conscience de l'urgence des mesures à adopter face à l'accélération de la dégradation de l'état planétaire. Le lecteur de "Dictature verte" pourra ainsi se prononcer en son âme et conscience sur le bien-fondé d'une souhaitable écocratie.

 

Naturaliste, Michel Tarrier construisit très tôt sa vie autour de sa passion pour la nature. Persuadé que l'homme moderne va à sa perte en agressant outre-mesure la biosphère, il se fait essayiste et publie des ouvrages d'écosophie qui font polémique. Sa théorie est qu'en détruisant son milieu, l'humain pratique une politique de la terre brûlée qui va le conduire à un véritable autogénocide.

 

Dictature verte-1.jpg

DICTATURE VERTE


Saura-t-on l'éviter ? Faut-il la souhaiter ? Comment continuer à vivre sur une Terre que l'on détruit ?


UN LIVRE QUI ANNONCE ENFIN LA COULEUR !


Puisqu'il faudra bien sauver la planète pour nous sauver nous-mêmes, qu'on le veuille ou non, on risque d'en arriver à cette ultime solution pour garantir, in extremis, le label « vie ». Dictature verte, un livre fiction ? Pas tant que ça !

 

Le Grenelle du renoncement et le pataquès de la conférence de Copenhague prouvent bien, entre autres récentes désillusions, qu'une écologisation du monde par le système en place n'est qu'un mythe, un leurre, une imposture.

 

Le développement durable prôné est bel et bien identifié comme un lubrifiant auto inventé de toutes pièces par l'ultralibéralisme, au service d'un green maquillage désormais incessant et envahissant.

 

Si nous ne montons pas d'un cran, l'humanité poursuivra sa course effrénée jusqu'à son autogénocide, sous l'aveugle pulsion d'un optimisme irraisonné.

 

La planète Terre, exsangue, est déjà sous perfusion, notre avenir n'est plus que sursis. Au nom de quelle insouciance ne changerait-on pas de cap ?

 

DICTATURE VERTE


Michel Tarrier, 300 pages, Éditions Les Presses du Midi, 20€

 

À commander dès maintenant chez l'éditeur. En vente chez votre libraire et dans toutes les librairies en ligne (Amazon, Fnac...) dès le 26 mai 2010.

 

Pour contacter l'auteur, n'utiliser que cette adresse : tarrierster@gmail.com

ISBN 978-2-8127-0140-5 • 20? • 300 PAGES • A5