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01/08/2019

Pic-vert, invité surprise

Pic-vert, invité surprise

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

À l'affût bien, dissimulé dans l'environnement, l'observation et la prise de vue s'accompagnent quelques fois de belles surprises.

 

Installé sur la berge de la Bourbeuse (90), j'observe les oiseaux qui évoluent au sein de ce milieu aquatique.

 

Soudain, un jeune pic-vert se pose au sol à quelques mètres de mon affût suivi d'un adulte qui semble encore subvenir à ses besoins en nourriture.

 

JEUNE PIC-VERT-450.jpg

Le jeune pic-vert

cliché © Dominique Delfino

 

Accroché au talus de la rivière, le jeune pic se rapproche très près, fouillant le sol à deux mètres de moi pour capturer les fourmis. 

 

À mon grand étonnement, il visite même un terrier d'un Martin-Pêcheur qui ne semble pas apprécier du tout l’intrus !

 

Le comportement du Pic adulte est extraordinaire. Il se cantonne à proximité du jeune en émettant des gloussements tout en tendant le cou et hérissant ses plume rouges de la tête. Il semble essayer de l'attirer pour lui offrir des fourmis, mais le jeune persiste à découvrir ce terrain en creusant la terre de la rive.

 

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Pic-vert mâle adulte

cliché © Dominique Delfino

 

Une rencontre magique, pour des oiseaux qui tombent à PIC !

 

03/04/2019

La Chevêchette d'Europe

La Chevêchette d'Europe

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Ce rapace nocturne peu commun en France se cantonne aux massifs montagneux de l'Est de la France à une altitude située entre 1000 et 2000 mètres.

 

Inféodée principalement aux forêts froides et humides souvent encaissées dans des vallons, cette petite Chouette sédentaire est attachée à son territoire.

 

Dans notre région, le Haut-Doubs et les Vosges constituent les milieux où l'on aura peut-être la chance de pouvoir l'observer.

 

Semblable à la Chevêche d'Athena, la Chevêchette est la plus petite de nos Chouettes, environ 16 cm. Chasseur féroce, elle est active au crépuscule et à l'aube et il n'est pas rare de l'observer en pleine journée. Perchée sur la branche d'un vieil arbre, parfois à quelques mètres de distance, le regard sévère, elle vous fixe de ses yeux d'or.

 

Elle s'attaque aux petits passereaux, mais n'hésite pas à chasser des oiseaux aussi gros qu'elle (Pic épeiche par exemple). Les petits mammifères (surtout musaraignes, mulots et campagnols) constituent une bonne part de son régime alimentaire.

 

Au printemps, elle occupe une ancienne loge de pic, nettoyée par la femelle, pour y pondre quatre à sept œufs. Deux mois s'écouleront entre l'incubation et l'élevage des jeunes avant qu'ils ne prennent leur envol.

 

Discrète, c'est bien souvent grâce à son chant que l'on pourra découvrir ce petit joyau au cœur de la forêt.

 

La Chevêchette d'Europe-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

13/02/2019

Le grand show des pinsons du nord

Le grand show des pinsons du nord

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Établi depuis au début de 2019 à la frontière entre Vendlincourt (Suisse) et Courtavon (Haut-Rhin), ce nouveau dortoir de pinsons du nord offre tous les jours un spectacle grandiose dont on ne peut se lasser.

 

Dès 16h30, les oiseaux arrivent par groupes de plus en plus importants jusqu'à constituer des flots continus de milliers de pinsons. À l'approche du site, ils tournoient, dessinent des ballets dans le ciel avant d'envahir les arbres sur lesquels ils passeront la nuit.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

Le silence de la forêt se transforme progressivement en un fond de bruit de cascade produit par les cris de plus de vingt millions de pinsons concentrés sur un territoire restreint.

 

Durant une heure et demie, ce show céleste captive l'attention avant que cette féerie ne s'efface progressivement dans l'obscurité.

 

Les pinsons quittent le dortoir dès huit heures le matin. À la recherche de faînes (fruits du hêtre), ils se dispersent jusqu'à cinquante kilomètres de leur dortoir. Avec un peu de chance, quelques-uns d'entre eux fréquenteront votre mangeoire où ils trouveront les graines de tournesol dont ils sont également friands.

 

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Cliché © Dominique Delfino

17/01/2018

Calendrier des sorties nature 2018 - LPO Franche-Comté

LPO.pngCalendrier des sorties nature 2018 - LPO Franche-Comté

 

Bonjour,
 
Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du calendrier des sorties nature 2018 de la LPO Franche-Comté.
 
Il est disponible en consultation et téléchargement sur notre site Internet :
http://franche-comte.lpo.fr/index.php?m_id=20047
 
Bien cordialement,
 
LPO Franche-Comté
Maison de l'environnement de Franche-Comté
7 rue Voirin - 25000 Besançon
Tél. : 03.81.50.43.10
http://franche-comte.lpo.fr

http://franche-comte.lpo.fr/index.php?m_id=20047

07/03/2014

Hommage à Jean-Claude Robert

Hommage à Jean-Claude Robert

 

par Jean-Yves Cretin

 

[Cet hommage a été lu par Jean-Yves Cretin lors des obsèques de Jean-Claude Robert

le 17 février 2014]

J.-Claude-Robert-450.jpg

La dernière fois que j’ai eu à faire le panégyrique de Jean-Claude, c’était lors de son intronisation chez les « Compârs de la St Vincent » à Champlitte, et je peux vous jurer qu’alors ça avait été plus facile qu’aujourd’hui.

 

Je l’ai rencontré pour la première fois en septembre 1965, lors de la première séance de TP de BA, qui portait sur les os des vertébrés. J’étais doué en dessin et bon observateur, c’était facile, et à mon avis je valais 19 ! Je n’ai eu que 12. J’avais sans doute mélangé les apophyses et fait quelques arrondis… Vexé tout de même, j’ai pourtant vu que Jean-Claude écrivait en annotation : « Vous pouvez faire de très bons TP » !

Déjà visionnaire…

 

Jean-Claude était alors assistant au laboratoire de Biologie et Écologie Animale, dans l’équipe du professeur Pierre Réal, et cette discipline était un enseignement tout nouveau à l’Université.

 

Il aurait pourtant dû être horloger, comme son père ou son grand-père, venu de Suisse à une époque où les échanges de compétences étaient inversés par rapport à aujourd’hui. Comme son frère Jacques – qui deviendra patron d’une entreprise horlogère – il suit ses études à l’École d’Horlo, et passe un Bac technique. Très bon dans cette discipline, ses talents de bricoleur et surtout d’inventeur vont lui servir dans sa carrière future, car il construira divers pièges plus ou moins sophistiqués qui permettront plus tard l’étude de la faune des insectes en particulier.

 

Mais la Nature le tenait déjà par la main : avec Gérard, ils capturaient des coléoptères et parcouraient les haies à la recherche de nids d’oiseaux dont ils collectionnaient les œufs ; avec Jacques c’est un pêcheur acharné (en barque !) et également un chasseur, mais cette dernière activité est vite abandonnée. Quelle n’est pas sa surprise quand il découvre bien longtemps après, au détour d’une conversation entre son père Marcel et Claude Caussanel qui dirigeait alors le Muséum d’histoire naturelle de Paris, lors de l’inauguration de l’Insectarium de la Citadelle, que celui-ci gamin a aussi été collectionneur de coléos ! Inutile de se demander pourquoi son fils Jean-Yves en a ensuite fait autant…

 

Il se retrouve donc en Fac de Sciences, et c’est sur les bancs de la Place Leclerc – ce sont actuellement toujours les mêmes bancs, d’ailleurs – qu’il rencontre Monique. C’est une matheuse, qui elle aurait dû être en Taupe ! Le Hasard qui guide la vie a de drôles de manières pour rassembler les êtres…

 

Il est avec d’autres enseignants et étudiants, membre de ce qui n’est alors qu’un groupuscule animé par Jean Guichon, le Groupe des Jeunes Naturalistes de Rougemont (GJN), une association d’amoureux de la Nature et particulièrement des oiseaux, mais une pépinière de naturalistes à laquelle nous sommes nombreux à être redevables d’une bonne partie de ce que nous sommes. Il y a là des gens qui ont marqué leur époque et dont les compétences sont venues se compléter harmonieusement dans des activités où la nature et l’intérêt général étaient toujours placés en premier. Je n’ose pas donner de noms, de peur d’en oublier, mais je vois ici les visages familiers de bien de ces anciens jeunes naturalistes, toujours fidèles. Le GJN devient une seconde famille. Les amitiés qui se nouent alors sont solides et durables, toujours empreintes de cette ambiance de camaraderie familiale par-dessus tout humaniste et naturaliste. Avec cette équipe ouverte à tous, et tout en prospectant la Franche-Comté dans ce qu’elle a de milieux exceptionnels, nous découvrons tous les ans une nouvelle région de France et apprenons pour beaucoup notre futur métier. Jean-Claude comme Monique partagent leur savoir, leurs temps libres et leurs vacances aussi bien avec les amis qu’avec des jeunes en rupture, à qui ils vont donner ou redonner goût aux études, et Rémy, par exemple, deviendra un sculpteur et créateur renommé.

 

Jean-Claude un maître ? Il n’aimait pas ce mot-là ! Un père ? Non. Un frère ? Pas mieux ! Un ami ? Trop insuffisant. Un double ? Non plus. Un complément ? Ça se rapproche… comme dans une enzyme, lui la protéine et moi le substrat… Symétrique ? En quelque sorte. Michel propose « complice » ? Ce n’est pas loin. Il nous arrivait de penser la même chose au même moment. Déjà quand Jean-Yves a disparu, nous avons pu évoquer en quoi nos relations de père à fils étaient complexes et pleines d’une pudeur qui tente de masquer la profondeur des sentiments.

 

Profondément humain, simple, modeste, sérieux, ayant le sens de l’humour, bon public même quand je racontais des âneries, d’honnêteté scrupuleuse, charitable, jovial, amical, serviable, précis et à l’esprit synthétique et fédérateur, pédagogue curieux, homme de convictions, engagé, c’était aussi un artiste et un esthète, aussi bon peintre que fin sculpteur. Il eût été sans défaut si son bureau, chez lui comme à la fac, n’avait ressemblé un véritable capharnaüm ! Mais à la surprise générale il retrouvait en un instant ce qu’il cherchait… toutefois ça ne marchait pas à tous les coups. Méticuleux, il se faisait une check-list comme dans les avions avant le décollage, pour ne rien oublier. Mais que de choses a-t-il pu perdre… ses lunettes, qu’il cherchait alors qu’il les avait sur le front, son appareil photo, ses clés, son sac ! Lors de notre périple à Madagascar, il avait laissé son bagage à l’abandon dans l’aérogare, et en guise de vérification expérimentale, nous avons, rigolards, attendu le dernier moment pour le lui rappeler : sinon il serait parti sans ! Mais il retrouvait : ayant égaré une année son couteau en allant aux champignons, il l’avait récupéré l’année suivante car il se souvenait dans quelles conditions il supposait l’avoir perdu.

Ça ne s’était toutefois pas arrangé avec l’âge, et il suffit de regarder l’écran de son ordinateur pour s’en persuader !

 

C’était pourtant un remarquable observateur, ayant le flair ou l’instinct pour repérer ce que l’on avait pas encore vu ou pressentant qu’il devait y avoir « dans un coin comme ça » telle plante ou tel insecte.

 

Secret et sensible en même temps, il n’évoquait sa vie intérieure et sa spiritualité que lors de coups durs ou lors de circonstances particulières libérant la pudeur de ses sentiments.

 

Excellent ornithologue – il était un des 4 ou 5 bagueurs d’oiseaux en Franche-Comté travaillant avec le CRBPO – botaniste, géologue, entomologiste généraliste mais spécialiste des papillons de jour comme des papillons de nuit, il était surtout captivé par le fait d’en comprendre le fonctionnement : le profil parfait d’un écologiste.

 

L’esprit fertile, il fournira des thèmes et/ou participera aux travaux de recherche d’une bonne vingtaine d’étudiants et de collègues, et sera tout au long de sa carrière l’animateur d’un groupe de chercheurs. Toujours en avance d’une idée ou d’une proposition, pour faire avancer, pas pour la gloire.

 

L’Écologie est à la mode dans les années 70-80, et tenter de comprendre le fonctionnement des écosystèmes, c’est chercher aussi à les conserver en bon état de marche, puisque nous y sommes insérés. C’est donc mieux les connaître : en plus des approches théoriques, Jean-Claude prône l’appui de la pratique. Sont alors proposés des stages, y compris avec les étudiants de première année, stages qui sont inimaginables maintenant, en ces temps de vache maigre de l’écologie dont tout le monde parle mais dont bien peu se soucient d’en mettre en pratique les enseignements ! Ces stages de terrain se déroulent dans le Midi de la France (Luberon, Alpilles, Sète…) ou les Alpes ou le Massif Central ou à Luc/Mer… et c’est là que se parfont les connaissances.

 

Le grand moment est la création de LA Station biologique de Bonnevaux, à l’initiative de Pierre Réal et avec l’appui de l’Université. Dans cet ancien moulin aménagé pour la circonstance, des générations d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs vont se succéder pour découvrir le Bassin du Drugeon et le Haut-Doubs, ses tourbières et zones humides, ses lacs, ses forêts, ses pâturages et ses pelouses sub-alpines au Mont d’Or… Jean-Claude y assure un service à mi-temps, et se dévoue sans compter. La renommée de LA Station dépasse les frontières et nous recevons des étudiants et collègues de toute la France et de la Suisse si proche, n’est-ce pas Marcel ? Tous les ans, Jean-Claude pilote les stages d’Orsay, de Strasbourg ou d’ailleurs.

 

Parmi les multiples anecdotes que rapporte le fameux Livre d’or, un livre pour nous à l’image d’une Bible, qui contient une partie de l’existence de Jean-Claude et de la nôtre, celle qui l’avait mis hors de lui à l’origine mais l’amusait par la suite était cette fameuse rumeur du lâcher de vipères… Les travaux de Guy Naulleau et d’autres chercheurs les conduisaient à récolter dans la nature pour analyse puis relâcher après marquage les vipères péliades si typiques du secteur pour en connaître l’écologie. Mal interprétés par certains observateurs locaux, ces comportements étaient devenus « un bruit » qui avait fini par se répandre, et un instituteur de Bouverans s’en était ému en écrivant et reprochant vertement à Jean-Claude de « relâcher des vipères dans les framboisiers » et évoquant les risques afférents. Le phénomène, malgré quelques mises au point, devait gagner en amplitude pour culminer fin des années 90 avec des lâchers par hélicoptère de milliers (‘25 000 à Pontarlier’) de reptiles obtenus par élevage. Son hilarité était au maximum quand on se remémorait qu’un collègue chimiste – qui n’avait sans doute pas inventé la molécule d’eau tiède – nous le reprochait encore des années après, même pas étonné quand je lui affirmais que le plus dur n’était pas d’élever des vipères, mais de monter et démonter sans être vus l’hélicoptère dans la cour de LA Station…

 

Si à la recherche universitaire – les publications du CUER par exemple en font preuve – s’associait étroitement l’enseignement, Jean-Claude pressent qu’il est nécessaire de prolonger vers le grand public les connaissances scientifiques, de les mettre à disposition de tous. Pour répondre à cette préoccupation, il participe avec Francine en 1981 à la création du Centre d’Initiative en Environnement, dont Claude Ledentu devient le premier président. Ce CIE, étant donné les compétence locales, devient dès 1982 le CPIE, encore actif dans le Haut-Doubs et installé actuellement à la Rivière-Drugeon, et dont Jean-Claude est membre fondateur d’honneur. À son origine, les animateurs permanents sont d’excellents étudiants naturalistes bisontins, renforcés par Patrick Giraudoux et Max André, alors tout jeunes professeurs de Sciences Nat et qui sont détachés par l’Éducation Nationale grâce à l’amical concours de Mlle Cadet, notre estimée « Miss ».

Ce flux de naturalistes en formation fait qu’encore à l’heure actuelle, il est difficile de se rendre à une réunion ou un colloque national sans rencontrer quelqu’un qui, à l’évocation de LA Station, ne dise pas « J’y étais » !

Il souffrira terriblement de l’abandon en rase campagne par l’Université et la Fac de LA Station, fusillée par les contraintes budgétaires des années 2000 et la pression du « niveau » des publications. Mais – avec d’autres, bien sûr – il avait tracé un sillon, qui va conduire à fédérer les naturalistes de tous poils vers une excellente connaissance du Haut-Doubs, aboutissant à l’établissement de zones de protection des milieux tourbeux et marais, de Réserves naturelles, ayant conduit très logiquement vers la dé-rectification du Drugeon, ce qui fait qu’à l’heure actuelle c’est la région du Doubs la mieux connue d’un point de vue scientifique. S’il y existe des sites Ramsar, des ZICO, des ZNIEFF et autres Natura 2000, il en est un des auteurs principaux, ce que beaucoup oublient – involontairement –, tant il a su être discret et anonyme en « jouant collectif ». Par une ironie du sort qui m’a toujours réjoui le cœur et dont il était finalement heureux, même désabusé, ces milieux tourbeux abandonnés par l’Université sont devenus le théâtre de projets de recherche internationaux, le Projet PEATWARM, qui plus est co-animé par l’ami Daniel, le jeune chercheur qui lui a succédé à son poste à l’Université. L’étude porte sur l’évolution des tourbières en tant que « puits » ou « sources » de carbone, un des paramètres concernant la lutte contre les perturbations climatiques qui engagent l’avenir des jeunes générations ! Quel plus bel hommage à l’ensemble de son action pouvait lui être rendu par le Hasard dont j’évoquais la main dans les premières lignes…

Entomologiste-bricoleur ! Il conçoit et trace les plans de nombreux et divers matériels, réalise des dispositifs ingénieux pour récupérer faune du sol, récolter les insectes émergeants ou attirer ceux qui sont sensibles à l’infrarouge pour Odile, invente le filet articulé pour Claudine, conçoit et fait construire un piège lumineux automatique attirant les papillons de nuit, le travail essentiel de sa thèse. Cherchant à caractériser les peuplements d’insectes, il invente des pièges directionnels à UV cette fois légers et démontables (l’ancien nécessitait tout le volume de la petite « 4L bleue » du Labo plus une remorque !), mais son grand œuvre, comme on le dit de la réalisation maîtresse des « compagnons », c’est le PEC, pour « Piège Entomologique Composite », qu’il adapte à toutes les situations, au sol, à mi-hauteur ou dans les arbres, et qui fournira matière à deux thèses, celle de Jean-Yves qui testera la méthode et de Fred qui l’appliquera en Forêt de Chaux. Ce dispositif sera utilisé aussi bien dans les forêts primaires à Madagascar ou en Amérique du Sud, ou encore sur certains îlots battus des vents de l’Océan Pacifique. En Franche-Comté aussi, la mise en action de ses inventions permet de faire ressortir l’intérêt des milieux originaux, dans les parcs naturels, les réserves, les ZNIEFF et autres sites remarquables : toujours ce souci de connaître pour mieux respecter et si possible « gérer » ensuite pour conserver en bon état de fonctionnement. Dans les carrières et sablières, « les milieux bouleversés » qu’il s’est attaché à étudier finement, ces matériels sont utilisés pour décrire et mettre en évidence leur intérêt pour une faune remarquable, pionnière pour partie, mais aussi d’une certaine façon « relictuelle », en préconisant ensuite des façons de ré-aménager après exploitation. Toujours simple et précis dans ses exposés, il arrive à convaincre dans les administrations, les collectivités territoriales ou auprès des professionnels de l’intérêt de connaître mieux les milieux.

 

Il fonde l’OPIE de Franche-Comté dont il a été le président fidèle, une association qui va servir de référence en entomologie, avant que quelques ombres ne surviennent dernièrement. Son entregent a créé des liens et des relations fortes, son érudition et ses compétences attirent bien des chercheurs de haute volée comme des amateurs éclairés ou des élus. La moisson constante de données se prêtant à une exploitation informatique, il suggère la mise en forme de ces connaissances par des Atlas destinés aux spécialistes et aux curieux. Il est en particulier parfaitement à l’origine d’un projet d’Atlas des papillons comtois, qui s’étendra ensuite à la Bourgogne sous le nom d’Atlas des papillons diurnes de Bourgogne et Franche-Comté qui va sortir cette année.

 

Il participe aux activités scientifiques de la plupart des mouvements associatifs naturalistes, SHND, LPO, SBFC, à des sorties botanico-entomologiques – à moins que ce ne soit l’inverse – entre « anciens » (Joël, Jean, François, et Serge Nicole, un excellent dessinateur naturaliste), ou organisées par Serge Rousset en immersion dans des sites remarquables des Alpes ou des montagnes du Midi. C’est d’ailleurs peu après notre retour du Luberon en juin dernier que les symptômes de sa maladie se déclareront.

 

Après l’arrivée de Roland Albignac à la tête du Labo, il découvre Madagascar : durant deux mois il y étudie les insectes forestiers sur la côte Est, en recréant ex abrupto le matériel qu’il avait emporté mais qui lui avait été volé à l’arrivée, et ce grâce à son habileté et à l’aide de bambous et de bouts de ficelle ! Il y crée de nombreux liens scientifiques comme personnels, et y retournera plusieurs fois avec Jean-Yves, avec nous lors d’une virée en 2009, la dernière fois lors d’une bien trop rude épreuve pour y déposer les cendres de Jean-Yves.

 

C’est aussi un amoureux des grands espaces de l’Afrique que lui fait découvrir Manou et qu’il parcourt avec Stéphanie, et d’où il revient toujours enchanté mais tourmenté par ce qu’il s’y passe.

 

On serait incomplet si on oubliait sa passion pour les fruits, étonné à l’origine par la richesse et la diversité du verger de Jean Ducret à la Piroulette, alors que Jean-Louis Choiseul, le créateur de l’Association des Croqueurs de pommes de Belfort ou Philippe Girardin en Alsace viennent d’attirer l’attention sur leur disparition. Une poignée de pomologues à Besançon et ses environs est en train de se structurer et c’est tout naturellement qu’il en devient un des animateurs. C’est sa dernière passion. C’est aussi grâce à elle que nous avons pu encore communier lors des derniers mois avec sa manière d’appréhender la nature.

 

Durant ces 40 ans de présence naturaliste, Jean-Claude a, à l’évidence, joué un rôle dans la prise en compte de l’environnement comtois. Il laisse de multiples traces de son passage dans les cœurs et sur le terrain de la connaissance. Ses successeurs tâcheront de poursuivre dans cette voie, qui s’il faut en croire la tournure des événements, s’avère de jour en jour plus malaisée… C’était aussi l'un de ses soucis.

 

Jean-Yves Cretin

21/09/2010

Le Pouillot fitis

Pouillot-fitis_logo.jpgLe Pouillot fitis

(Phylloscopus trochilus)

Famille des Phylloscopidae

 

par André Guyard

 

Le Pouillot fitis est un petit passereau de la taille d'une mésange bleue (11-12 cm) présent partout en Europe sauf dans la zone méditerranéenne et aux latitudes de l'Islande. On le rencontre dans les bois ou bosquets ainsi que dans les parcs et les jardins touffus.

 

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Son plumage est de couleur olive sur le dos et jaune sur le ventre. Le seul élément distinctif de son plumage est un sourcil crème (pas de calotte, ni de barre alaire). Sans le secours du chant, une confusion est possible avec le Pouillot véloce.

Le Pouillot fitis n'est pas très farouche. Vif et infatigable, il s'active dans les arbres et les buissons, en quête d'insectes. C'est un visiteur d'été (d'avril à septembre) qui niche dans les 3/4 Nord de la France. Il est présent en montagne jusqu'à 1300 m.

 

Pouillot-fitis_02-1.jpg

 

Il bâtit son nid sur le sol, souvent dans une légère dépression sous les buissons. C'est une boule peu compacte d'herbes, de feuilles et de mousse tapissée de plumes, de mousses et de poils.

La femelle pond 5 à 7 œufs blancs légèrement mouchetés de rouge. L'incubation dure 13 jours. Le groupe familial, approvisionné par les deux parents, reste uni pendant encore deux semaines. La femelle peut mettre en route une seconde nichée avant que les premiers oisillons n'aient acquis leur indépendance.



Capture d'insectes et d'araignées dans le feuillage

 

Le Pouillot fitis se nourrit d'insectes et d'araignées récoltés sur le feuillage, dans lequel les oiseaux se faufilent et volent sur de courtes distances pour les capturer. Ils peuvent aussi se nourrir de fruits, notamment en vue du vol migratoire.



Récolte de baies de Pyracantha avant le départ migratoire

 

Source :

http://www.oiseaux.net/oiseaux/pouillot.fitis.html

 

19/06/2010

Non à la destruction du site de Malbouhans !

Non à la destruction du site de Malbouhans !

Le Tarier des prés menacé !

 

tarier des prés.jpg

 

Le projet de création d’une ZAC porté par le Syma Arémis-Lure (et soutenu par le Conseil Général de la Haute-Saône) est toujours d’actualité !

La demande de la LPO Franche-Comté adressée en septembre 2008 au préfet de la Haute-Saône afin de désigner le site dans le réseau Natura 2000 est restée pour l’heure sans réponse.

Une ZAC à cet endroit fera disparaître la population de Tariers des prés (espèce inscrite sur la Liste Rouge des oiseaux menacés de Franche – Comté dans la catégorie « Vulnérable ») ainsi que la plupart des surfaces de pelouses acidiclines du Violion caninae, habitat d’intérêt communautaire, prioritaire en matière de conservation (inscrit à l’annexe I de la directive « Habitats »).

Considérant que ce dommage n’est pas compensable du fait de la rareté de certains habitats et des menaces de disparition très fortes pesant sur le Tarier des prés, la LPO Franche-Comté demande l’abandon de ce projet sur ce site et la préservation intégrale du site de Malbouhans avec mise en place d’une gestion conservatoire par le Conseil Général de la Haute-Saône (propriétaire des terrains).

A l’heure où la préservation de la biodiversité est reconnue comme une priorité internationale (rappelons que l’année 2010 a été déclarée année internationale de la biodiversité), la LPO Franche-Comté considère que la destruction d’un tel site par une collectivité territoriale, qui plus est avec l’aide de financements publics, est aujourd’hui inacceptable et en totale contradiction avec nos engagements européens et avec ceux pris au niveau national lors du Grenelle de l’Environnement.

A l’heure actuelle, ce projet de ZAC est probablement le projet le plus « grenello-incompatible » de Franche-Comté.

Merci de soutenir l’action de la LPO Franche-Comté pour la préservation intégrale du site de Malbouhans : signez et faites signez la pétition en ligne sur le site de la LPO Franche-Comté.

Pour signer la pétition en ligne, consultez le lien suivant :


Non à la destruction du site de Malbouhans !