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15/07/2016

La Loue en avril 2011

Loue-MouthierHtePierre-colmatage_avril2011_logo.jpgAvril 2011-avril 2016 : Situation de la Loue et d'autres rivières franc-comtoises

 

(Dernière mise à jour : 15/07/2016)

à trouver en pied d'article le rapport pour la création du « territoire d’excellence de la Loue et des rivières comtoises »

 

 04/04/2016 : grave pollution dans le Territoire de Belfort.

 

Il s'agit en fait d'une pollution récurrente du canal du Martinet à Belfort, pollution due à des bidons de produits toxiques abandonnés dans une friche industrielle et lessivés par les eaux de pluie. Le canal du Martinet se jette dans la Savoureuse.

Voir une première alerte de France 3 Franche-Comté.

Voir le reportage de France 3 Franche-Comté.

 

Où en est la Loue ?

 

Voici un tout premier extrait du documentaire « Doubs Loue, histoires croisées » qui promet d’être passionnant. Ce film de 52 minutes sera diffusé sur France 3 Franche-Comté et France 3 Bourgogne le samedi 9 février 2013 à 15h20. Attention, cet extrait est encore une version de travail; le commentaire de Jean-Philippe Macchioni n’est pas encore enregistré. Le réalisateur a choisi de raconter les histoires à la fois liées et distinctes du Doubs et de la Loue. Après avoir rappelé la spécificité karstique des sols et raconté le lien qui unit le Doubs et la Loue avec la fameuse découverte de 1901 grâce à l’incendie de l’usine d’absinthe, Jean-Philippe Macchioni rentre dans le vif du sujet avec des images de truites malades…

 

Quelques extraits du compte rendu d'une réunion de la Mission Interservices de l'eau (MISE)

 "Point Loue et rivières comtoises

Le Préfet du Doubs a réuni mercredi 20 avril 2011 la Mission Interservices de l'eau, élargie à l'ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de l'eau, pour un nouveau point sur la Loue, où il a été aussi question du Doubs Franco-Suisse et plus largement des rivières comtoises.

La réunion a d'abord permis de faire un point de situation des cours d'eau.

Cette année, la situation météorologique (persistance d'un temps chaud et sec très précoce), et les faibles débits sont préoccupants pour l'ensemble des rivières ; mais c'est le Doubs, dans sa portion franco-suisse, puis jusqu'à Montbéliard, qui connaît des mortalités de poissons fortes : il n'a pas été noté la présence de cyanobactéries - dont le développement important avait été corrélé l'an dernier aux mortalités de poissons - mais celle d'une maladie causée par un champignon, la saprolégniose, que l'on rencontre en général sur les poissons d'élevage."

[…]

"Le groupe d'experts local mis en place à la demande du Préfet et piloté par l'Agence de l'Eau suite aux mortalités de poissons de l'an dernier a présenté le dispositif de suivi renforcé mis en place ce printemps sur la Loue, le Doubs et l'Ain, rivières affectées par ces phénomènes, mais aussi sur deux autres rivières non affectées, le Cusancin et le Dessoubre. Ce dispositif permet de mieux décrire les phénomènes rencontrés - par exemple les développements d'algues - et d'alerter sur d'éventuelles détériorations de la qualité de l'eau."

[…]

"Au cours de la réunion, les scientifiques présents ont indiqué que la qualité des eaux de la Loue, qui reste satisfaisante au regard des critères européens, ne permet pas d'identifier un facteur déterminant des dysfonctionnements constatés : les causes des mortalités piscicoles apparaissent multifonctionnelles." […]

 

Au vu des quelques clichés pris sur le pont de Mouthier-Hautepierre, on peut s'interroger sur la santé de la Loue en constatant le degré de colmatage des fonds : l'ensemble du domaine benthique est occupé par des algues filamenteuses qui asphyxient même les bryophytes ! Les conclusions de la MISE paraissent très optimistes !

 

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La Loue à Mouthier-Hautepierre (avril 2011)

Les fonds sont colmatés par les algues

 

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La Loue à Mouthier-Hautepierre (avril 2011)

Quelques rares truitelles sont présentes (ellipses rouges)

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La Loue à Mouthier-Hautepierre (avril 2011)

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La Loue à Mouthier-Hautepierre (avril 2011)

Les bryophytes sont eux-mêmes étouffés par les algues

 

 Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

 

Ajout du 9 mars 2012 (source : macommune.com)

 

D'après les conclusions d'un groupe d'experts et malgré les mortalités de la faune pisciaire dans la rivière, la Loue serait en bonne santé comparativement à d’autres cours d’eau français.

 

À la demande du Préfet du Doubs, un groupe de onze experts a rendu ce mercredi une étude sur le fonctionnement de la Loue et de son bassin versant. Selon ce rapport, l’hypothèse initiale d’un lien direct entre les épisodes de mortalité piscicole connus en 2010-2011 et la présence de cyanobactéries toxiques dans la rivière n’a pas été retenue.

 

Selon le rapport, ces deux faits sont révélateurs d’un «état général relativement dégradé de la Loue qui date d’au moins trente ans» et dont les causes sont multiples. La Loue est une rivière vulnérable aux pollutions en raison de ses caractéristiques géologiques. Les aménagements faits d’année en année ont également un impact sur la qualité physico-chimique et biologique de la rivière.

 

Les experts, placé sour la responsabilité de l'ONEMA (Office national de l'eau et des millieux aquatiques), ont adressé des recommandations au comité des Sages constitué en décembre 2011 par le Préfet :

 

  • Maîtriser les flux de nutriments dans la rivière (phosphore et azote) pour limiter, par exemple, la prolifération de cyanobactéries,

  • Redonner de la liberté à la rivière retirant certains barrages qui ralentissent l’écoulement du cours d’eau,

  • Encadrer et contrôler la politique de repeuplement de la Loue,

  • Minimiser le risque environnemental lié à toutes les activité humaines polluantes (agricole, sylvicole, urbaine ou industrielle.

L’objectif pour le comité des Sages et les services de l’État est d’aboutir désormais à un plan d’actions partagé.

 

Si la situation de la Loue est préoccupante, les experts relativisent : les eaux de la Loue restent de bonne qualité comparativement à d’autres cours d’eau français.

 

Résumé du rapport des experts :

 

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ÉTONNANT : la pratique du "no kill" est mise en cause dans ce rapport !

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Ajout du 17 janvier 2013 : les recommandations du Conseil scientifique de Comité de Bassin Rhône-Méditerranée

 

Alarmé par la piètre qualité des eaux de la Loue, le conseil scientifique du comité de bassin Rhône-Méditerranée, présidé par Daniel Gerdeaux, hydrobiologiste (INRA Thonon les Bains) appelle à relancer une opération de lutte contre l'eutrophisation.

 

Pour le conseil scientifique, cette eutrophisation persistante doit trouver un remède. Il s'agit d'un impératif tant écologique qu'économique. Le colmatage du fond du cours d'eau par les algues entraîne une surconsommation nocturne de l'oxygène aux dépens de la faune aquatique benthique et vagile. On sait que ce développement algal est nourri par les excès de phosphore et d'azote venus des élevages et des eaux usées domestiques. En outre, les interruptions dans le couvert de la forêt rivulaires, les barrages ralentissant l'eau et le changement climatique aggravent considérablement les conséquences de l'eutrophisation en réchauffant et éclairant les eaux. Ce constat alarmant a amené le comité de bassin à relancer une campagne de reconquête de la qualité de l'eau de la Loue.

 

Pour le conseil scientifique, il s'agit prioritairement :

 

  • de lutter contre l'eutrophisation en ciblant l'assainissement des eaux usées et les épandages agricoles pour faire baisser les apports de phosphore et de nitrates à la rivière.

  • de réinstaller un couvert forestier dense sur les berges de la Loue et de supprimer des seuils en travers du cours d'eau pour réduire sa sensibilité aux effets du changement climatique.

  • de faire un nouveau bilan, plus exhaustif, des apports en polluants par catégorie d'activité, pour apprécier la nécessité d'éventuelles mesures complémentaires.

 

La commission locale de l'eau Haut-Doubs et Haute-Loue, qui est déjà à l'origine d'un schéma d'aménagement et de gestion des eaux usées, est appelée à prendre en main cette opération.

 

Qu’attendre de la Conférence départementale Loue et rivières comtoises? (juillet 2013)


C’était une promesse des Assises de la Loue. En octobre dernier, préfecture et conseil général du Doubs organisaient une journée d’informations et d’échanges autour des problèmes de la Loue.« Le temps presse, on change de rythme et de méthode » affirmait Claude Jeannerot, le président du conseil général du Doubs. « Nous devons faire plus, nous devons faire mieux » renchérissait le préfet Christian Decharrière.  Pour y parvenir, le principe d’une Conférence départementale était créée avec comme objectif la tenue de deux réunions par an et la participation d’un conseil scientifique.


Cette première conférence est prévue ce vendredi 5 juillet à Quingey. Contrairement aux Assises, elle se tiendra à huis clos et ne durera que deux heures et demie. Les suivis de qualité de l’eau, le point sur les mesures du SDAGE, les actions menées sur la Haute-Loue et Haut-Doubs, l’évolution de la gouvernance sont au programme de cet après-midi.

 

Une certitude, c’est Jean-François Humbert, président du Groupe national d’experts qui s’était penché sur les problèmes de la Loue qui sera à la tête du Comité scientifique Loue et rivières comtoises. Ce chercheur à l’Ecole normale supérieure avait présidé le « Rapport d’expertise sur les mortalités de poissons et les efflorescences de cyanobactéries de la Loue ».


Des scientifiques  du laboratoire de Chrono-Environnement de l’université de Franche-Comté font également partie de ce Comité scientifique. Ce Comité s’est déjà réuni pour hiérarchiser tous les éléments en leur possession et « prendre le problème par le bon bout ».


La fédération de pêche du Doubs aurait aimé faire partie de ce comité scientifique car elle a cofinancé et réalisé des études pour analyser les maladies de la Loue. Elle craint que le comité scientifique prennent en compte les protocoles admis par la Directive cadre eau alors qu’ils ne sont pas forcément adaptés à la situation de la Loue.

 

Et sur le terrain, où en est-on ?

 

Des mortalités de poissons sont encore parfois constatées, la santé de la Loue ne s’améliore pas. Depuis un an maintenant, une chargée d’étude de l’université de Franche-Comté travaille à plein temps sur la Loue. Elle réalise régulièrement des mesures de la source à la moyenne Loue. Et, une pêche électrique doit de nouveau avoir lieu sur la Loue entre le 22 et le 26 juillet.


Le syndicat mixte de la Loue, lui, contrôle chaque semaine la température de l’eau dans la Loue et le Lison. 17 sondes sont installées dans les rivières.

 

Voilà pour l’observation. Côté action, des études de faisabilité ont commencé pour écrêter deux barrages sur la Loue (à Rennes sur Loue et Ornans) et améliorer ainsi la continuité écologique des cours d’eau. Une préconisation qui avait été faite lors des Assises de la Loue.


Autre réalisation, la création du syndicat mixte des milieux aquatiques du Haut-Doubs, première étape de la création d’un syndicat qui engloberait l’ensemble du bassin versant. L’implication du Jura dans ces structures semble plus délicate.

 

Suivre les efforts de réhabilitation de la Loue sur le site du contrat de rivière Loue.

 

Ajout du 30 octobre 2013 : les nitrates contaminent les sols pendant 80 ans !

 

Une équipe franco-canadienne a montré que l'azote des engrais artificiels persiste beaucoup plus longtemps qu'on ne le pensait dans le sol. Non seulement, les nitrates qui dérivent de ces fertilisants contaminent les eaux, mais ils dégradent l'environnement et la santé. Dans quelle proportion sont-ils réellement absorbés par les cultures ? Quelle quantité reste dans les sols ou passe dans les eaux ? Et en combien de temps ?

 

Dans un article paru dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des Sciences (PNAS) datés du 21 au 25 octobre 2013, Mathieu Sebilo (université Pierre-et-Marie-Curie, Paris VI) rend compte d'une étude menée sur plusieurs décennies  sur le parcours d'un engrais marqué à l'azote 15, plus lourd que l'azote habituel, dispersé en 1982 à travers deux lysimètres dans la région de Châlons-en-Champagne. Ces parcelles de terre équipées de systèmes de prélèvements permettent en effet un suivi précis des cultures.

 

Résultat : en trente ans, les plantes ont absorbé de 61 à 65 % de l'azote de l'engrais. Mais entre 12 et 15 % demeurent encore piégés dans la matière organique du sol. Chaque année, une petite partie, transformée en nitrates, passe dans l'eau. Ainsi, en trois décennies, de 8 à 12 % de l'engrais marqué utilisé en 1982 se sont retrouvés dans l'eau. Et cela va continuer pendant au moins cinquante ans ! Il est démontré que l’azote provenant des engrais excède les besoins naturels liés à la croissance démographique et à l’agriculture et que pour espérer limiter la pollution par les nitrates, il faut donc tenir compte non seulement des pratiques actuelles, mais aussi de celles du passé. Les problèmes de pollution des rivières comtoises par les intrants agricoles ne seront donc pas réglés en trois coups de cuillère à pot !

 

4e Conférence de la Loue et des rivières comtoises : vers la création d’un label d’excellence environnementale

Étiquettes : gestion de l'eau, La Loue

 

Ajout du 15 juillet 2016 Extrait de la lettre du député du Doubs Éric Alauzet

Éric Alauzet était présent mardi 28 juin pour la 4e Conférence de la Loue et des rivières comtoises. Ces conférences regroupent des élus, des techniciens de l’État et du département, des représentants des associations de défenses des rivières, des représentants de toutes les activités humaines sur le territoire : l’agriculture, l’industrie, la filière bois…

L’objectif est de partager les informations, les résultats scientifiques, les mesures envisagées ou prises. Ces informations sont techniques mais également politiques. Aussi, Éric Vindimian, expert mandaté par le ministère de l’environnement, a rédigé un diagnostic des causes des perturbations de la Loue et des rivières comtoises. Lors de cette Conférence, il a présenté et rendu son rapport qui comporte 22 recommandations détaillées pour faire de la Franche-Comté et ses rivières karstiques (plateau calcaire) un « territoire d’excellence ». Ce rapport sera soumis aux acteurs du territoire et sa version définitive reprendra leurs observations.

Le rapport Vindimian est soumis à la consultation des membres de la conférence départementale de l’eau jusqu’au 15 septembre 2016. Toutes les remarques et contributions doivent parvenir directement à Eric Vindimian par mail (eric.vindimian@developpement-durable.gouv.fr) avant cette date.

L’attribution du Label d’excellence environnemental serait un aboutissement et une concrétisation de ces 22 actions et pourrait inciter le grand public à agir pour la qualité des eaux des rivières de leur région.

Les services de l’État ont également défini de nouvelles normes pour les rejets de l’assainissement collectif. Trois zones ont été créées avec une réglementation adaptée en fonction de la situation des stations d’épuration. Reprenant le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), il s’agit de limiter l’usage des pesticides, de restaurer la continuité écologique afin de respecter la norme européenne de bon état des cours d’eau.

Vous retrouverez ci-dessous trois articles reprenant l’ensemble des informations fournies lors de cette Conférence ainsi qu’un récapitulatif de ce qui s’est passé depuis la 1re Conférence qui a eu lieu en juillet 2013 :

Préfecture du Doubs avec l’ensemble des documents :

http://www.doubs.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Eau/Conference-Loue-et-rivieres-comtoises/Conference-Loue-et-rivieres-comtoises-du-28-juin-2016

France 3 Franche-Comté :

http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/vallee-de-la-loue/2016/06/28/vers-la-creation-dun-label-dexcellence-gouvernementale-pour-proteger-la-loue-et-les-autres-rivieres-comtoises.html

http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/vallee-de-la-loue/2016/06/27/que-sest-il-passe-depuis-la-derniere-conference-loue-et-rivieres-comtoises.html

 

Dernière mise à jour du 17 janvier 2017

Rapport pour la création du « territoire d’excellence de la Loue et des rivières comtoises »

07/02/2014

État sanitaire de la faune halieutique du Dessoubre, de la Loue et du Lison

État sanitaire de la faune halieutique du Dessoubre,

de la Loue et du Lison

 

(dernière mise à jour : 18/05/2014)

 

Fonds-Dessoubre-01-3.jpg

Fonds colmatés du Haut Dessoubre

(clichés collectif LRC pris le 13 novembre 2011)

 

Les clichés ont été réalisés dans la Loue au Miroir d'Ornans et à l'embouchure de la Bonneille

le 14 novembre 2011 par le Collectif LRC.

 

Mortalité-Loue-nov-2011-1.jpg

Truites victimes d'un Oomycète : Saprolegnia parasitica

(Clichés collectif LRC)


 

La série de clichés ci-dessous a été réalisée le 22 novembre dans le Lison, à Nans sous Sainte-Anne, à quelques hectomètres de la source. Les fonds à galets sont colmatés par une couche brunâtre peu ragoûtante.

 

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Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

De plus près, cette couche se révèle être une sorte de "végétation" qui ondule au gré de l'onde :

 

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Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

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Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

Une végétation qui ressemble à des queues de moutons !

 

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Lison, Nans sous Sainte Anne

(Cliché collectif LRC)

 

Eh bien, il s'agit de bactéries filamenteuses (Sphaerotilus sp.) qui abondent dans les milieux aquatiques fortement contaminés par des matières organiques : égouts, fosses d'aisance…

 

Comme la plupart des rivières jurassiennes qui naissent en milieu karstique, le Lison est une résurgence. La contamination provient d'en amont, c'est-à-dire par des rejets dans les nappes et rivières souterraines.

 

Pas étonnant que le Chevesne (Leuciscus cephalus) abonde à Échay, à 18 km en aval !

 

Quant à la Truite (voir cliché ci-dessous), elle est plus difficile à observer dans ce magma de Sphaerotilus où sa livrée se dissimule !

 

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(Cliché collectif LRC)

 

Comme le témoignent ces clichés, l'état sanitaire de nos belles rivières franc-comtoises ne s'améliore pas depuis un an.

 

En fin d'année 2011, afin de pallier cette situation sanitaire catastrophique, le préfet a décidé  de créer un comité des sages.

 

Le comité des sages sera présidé par Jean-François Robert, ancien président de l'Université de Franche-Comté et actuel président du CESER (Conseil économique, environnemental et social de région). Cette enceinte d'échanges et de réflexion aura deux mois « pour comprendre les mécanismes conduisant à ces phénomènes et proposer les pistes d’action les plus adaptées ». Il devra rendre compte en février 2012.

 

Le comité des sages comprendra, outre des scientifiques locaux et nationaux, des représentants des élus, du monde associatif, des industriels et des agriculteurs, choisis « pour leur connaissance du terrain et leur ouverture à la réflexion et au dialogue ». Il bénéficiera du concours de l’Agence de l’eau et des services de l’État.

 

Janvier 2014 : mortalité inexpliquée de truites dans le Dessoubre

 

Une dizaine de truites mortes, de nombreux poissons atteints de taches blanches assez semblables à celles dont avaient été victimes les truites de la Loue en 2010 ont été repérées par un riverain du Dessoubre au lieu-dit Moulin Girardot. Il s'agit sans nul doute de bactéries filamenteuses (Sphaerotilus sp.) qui abondent dans les milieux aquatiques fortement contaminés par des matières organiques. Et les épandages de lisiers dans le secteur sont évoqués par les riverains pour expliquer cette pollution.

 

Des poissons malades en période de fraie, ce n'est pas étonnant. Les truites sont fatiguées par cette période de reproduction, elles se frottent contre les pierres au fond de la rivière, d'où parfois l'apparition de maladies sur leurs écailles. Mais là, selon Stéphane Regazzoni, observateur régulier du Dessoubre, ce n'est pas normal. Dimanche, il a récupéré une truite morte mais aujourd'hui elles étaient une quinzaine. D'autres poissons sont malades à cet endroit situé à quelques kilomètres de la source entre Laval-le-prieuré et Plaimbois du Miroir. Dans ce secteur, le Dessoubre, à la station de Saint-Hippolyte 1, est en bon état écologique selon les données de l'Agence de l'eau collectées en 2011. Selon la présence de la faune et de la flore benthique, la qualité des habitats classe le secteur dans une bonne catégorie. Effectivement, le Dessoubre est une rivière encore appréciée par les pêcheurs à la mouche.


Jusqu'à présent le Dessoubre a été épargné par ce type de mortalité. Seule la Loue puis le Doubs franco-Suisse et la Bienne ont été touchés. Des événements relatés par le Blog de la Loue et des rivières comtoises. Ces mortalités ont été le départ d'une prise de conscience. Le Collectif Loue et rivières comtoises s'est créé, les élus du département et les services de l'état, poussés par les défenseurs de l'environnement ont mis en place des mesures pour améliorer la qualité de l'eau.

 

Source : Isabelle Brunnarius : Article de France 3 Franche-Comté (avec photos et vidéos)

 

La réaction de SOS Loue et rivières comtoises

 

Face à cette mortalité de plus en plus fréquente des poissons du Dessoubre, pour SOS Loue et rivières comtoises, la préfecture du Doubs "montre, une fois de plus, l’absence de prise en compte de la gravité de la situation". Pour l'association, l'Etat essaie de "gagner du temps dans l'espoir d'une amélioration". Elle répond à la préfecture du Doubs ce vendredi 17 janvier 2014.


"Le communiqué de presse de la préfecture du Doubs du 15 janvier 2014 montre, une fois de plus, l’absence de prise en compte de la gravité de la situation, alors que près de 400 km de rivières à salmonidés franc-comtoises sont touchées tour à tour par des mortalités massives. Gagner du temps dans l’espoir d’une amélioration semble être la principale méthode de l’administration préfectorale concernant le problème de la pollution gravissime de nos principales rivières à salmonidés, 4 ans après les premières mortalités.

 

En effet les trois propositions de la préfecture ne nous paraissent pas à la hauteur de la gravité de la situation :

 

  • « poursuivre et approfondir les études, mieux comprendre comment les pratiques agricoles impactent les transferts locaux d’azote et de phosphore ».

Pour le seul Dessoubre nous disposons de 23 études depuis 1990, soit environ 1/an qui abordent la plupart des aspects de la pollution de cette rivière. En dehors d’une amélioration (importante mais insuffisante) de l’assainissement à mettre au crédit des élus, la plupart des préconisations n’ont soit pas été mise en œuvre, soit ne sont pas respectées.

 

  • « définition d’un protocole de suivi en continu ou semi-continu sur la Loue pour mieux comprendre les flux et dynamiques de transfert de l’azote et du phosphore »

Voilà une mesure que nous réclamons depuis 4 ans dans toutes les instances ou nous sommes représentés et les réunions auxquelles nous sommes conviés. Cela nous a toujours été refusé, car prétendument inutile. Elle permettrait évidemment de lier les pics de pollution azote-phosphore aux épandages agricoles et aux défauts d’assainissements.

 

  • « approches sociétales pour mieux cerner les jeux d’acteurs et retrouver les conditions de dialogues entre eux »

Magnifique phrase aussi creuse qu’inutile, le dialogue entre les partenaires n’étant ni rompu, ni insuffisant au vu des multiples réunions qui ont eu lieu, et qui auront encore lieu, et les très nombreuses instances officielles ou l’on parle de la pollution. Le problème étant qu’on ne fait qu’en parler.

Quand au SAGE Haut-Doubs Haute-Loue, il existait avant les pollutions, il n’a pas pu les éviter, ni même les empêcher d’augmenter. Nous connaissons le contenu de la version suivante, elle ne s’attaque pas aux racines du problème.

 

Nous demandons solennellement que cesse le verbiage pour passer aux actes concrets et si l’approfondissement des connaissances scientifiques ne doit pas être remis en cause, elle ne doit pas être une excuse pour l’inaction, comme c’est le cas actuellement."

 

Ajout du 7 février 2014 : déversement illégal de lisier près de la source du Dessoubre

 

Pas étonnant que les truites crèvent et que le Dessoubre soit pollué. Un article de l'Est Républicain en date du 7 février 2014 nous fournit une explication.

 

Voir également à ce sujet le reportage de France 3 Franche-Comté  et le blog d'Isabelle Brunnarius !

 

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24000 litres de lisier répandus (Photo DR / Est Républicain)

 

Pollution - L’agriculteur en cause plaide « l’accident ». Le Département du Doubs porte plainte 24.000 litres de lisier déversés près de la source du Dessoubre.

 

Besançon. À ce niveau, on ne peut plus vraiment parler d’épandage… Mais de déversement totalement illégal de près de 25.000 l de lisier. Notre photo, prise par un garde de l’association de pêche de Saint-Hippolyte, à Cour-Saint-Maurice, mercredi 5 février à 17h15, témoigne de pratiques qui ont malheureusement la vie dure.

Au moment où les esprits sont exacerbés par la découverte de centaine de poissons touchés par la saprolégniose dans le Dessoubre (on est là directement au-dessus de la source), ce type de comportement est carrément suicidaire pour l’image même de la profession agricole, plus souvent qu’à son tour montrée du doigt lorsqu’il s’agit de désigner les responsables du niveau de pollution inquiétant atteint par les rivières de Franche-Comté.

 L’éleveur « très coopératif »

 Gérard Mougin, président de l’AAPPMA « Les deux vallées », qui nous a transmis ce document, le dit lui-même : « Les agriculteurs qui ne partagent pas la vue d’une telle conn…. doivent protester fermement, car elle salit leur réputation pour longtemps. Il faut qu’ils arrêtent de se dire tous vertueux et qu’ils prennent le problème à bras-le-corps eux aussi. »

 Injoignables mercredi soir, au moment où le garde à surpris le pollueur, les services de la police de l’eau se seraient depuis rendus sur place pour enquêter., après que Gérard Mougin ait adressé une missive bien sentie au préfet du Doubs.

 Dans ce courrier, M. Mougin rappelle l’action « SOS Dessoubre », menée en 1989 et qui avait recueilli plus de 13.000 signatures, le poids économique de la pêche dans le Doubs et prévient de « l’immense gâchis qui pourra être constaté avec tous les fleurons de la pêche de notre département au tapis ». Dénonçant la « politique de l’autruche » menée pendant des années, il demande qu’aujourd’hui soit refusée « toute autorisation pour la création ou l’extension de nouvelles porcheries », que l’on mandate du personnel pour qu’il « surveille, recense et verbalise réellement les actes délictueux en matière d’environnement », que l’on fasse respecter les plans d’épandage, que l’on prenne des mesures « concernant l’usage des herbicides et des pesticides », enfin, que l’État soit plus directif et au côté des communes en ce qui concerne l’assainissement.

 Hier après-midi, Claude Jeannerot a annoncé qu’il déposait plainte et que si l’auteur de ce déversement, « d’une particulière gravité », était identifié, il se « constituerait partie civile au nom des habitants du Doubs. En ma qualité de président du Département, je ne saurais tolérer ce type d’agissements qui jette un discrédit sur l’ensemble de la profession agricole et remet en cause l’action de la collectivité départementale en faveur de la qualité des eaux sur notre territoire. »

 On peut dire que les services de l’État ont réagi de manière très rapide sur ce dossier. Hier, l’éleveur de bovins a été identifié et il a reçu la visite de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCSPP) de la gendarmerie et de l’Onema (la police de l’eau) pour un contrôle. « Il a été très coopératif » note Pierre Aubert, directeur adjoint de la DDCSPP.

 « Dans l’urgence »

 L’agriculteur aurait expliqué qu’il s’agissait d’un « accident ». Après avoir lavé la cour de sa ferme à grande eau, il a remarqué qu’une de ses cuves à lisier allait déborder et l’a vidangée. « Il a agi dans l’urgence. Alors qu’il disposait d’un plan d’épandage validé pour ce terrain. Le problème, c’est qu’il a plus déversé qu’épandu. En tout, trois fois huit mètres cubes (soit 24.000 l). Nous sommes en cours de rédaction du procès-verbal qui sera transmis au procureur de la République et on doit encore évaluer les conséquences environnementales. »

 Au-delà des faits, Pierre Aubert tient à préciser que cet acte malvenu « ne doit pas mettre en cause les actions engagées par la chambre d’agriculture du Doubs pour tirer les éleveurs vers le haut de pratiques responsables. Ce sont des faits rares qui ne reflètent pas l’ensemble des agriculteurs du département. »

 Fred JIMENEZ

 

 

28/02/2014 : un article d'Isabelle Brunnarius sur le blog de la Loue.

 

Tribune d’Éric Alauzet – Sur la pollution constatée dans le Dessoubre par Isabelle Brunnarius

 

 

Les multiples témoignages de pêcheurs ou d’autres personnes sur l’état de dégradation de nos rivières ne font qu’ajouter à la préoccupation ancienne et croissante des écologistes concernant nos rivières, le milieu naturel, la biodiversité, et plus généralement notre environnement.

 C’est aujourd’hui le Dessoubre qui fait tristement parler de lui après la Loue ou le Doubs franco-suisse. Mais il n’y avait objectivement aucune raison pour que l’ensemble de nos rivières ne soit pas touché. Le même constat sur d’autres rivières confirme bien qu’il s’agit d’un problème global. Les rejets agricoles pouvant constituer la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien rempli.

 En cause, cela ne fait plus aucun doute, la multitude des rejets dans l’environnement, dont une partie liée à l’usage d’une quantité infinie de produits chimiques où la dose n’est pas le seul problème. L’effet « cocktail » par exemple, peut être largement en cause. Les produits sont tellement nombreux que personnes ne peut en évaluer les combinaisons possibles et les effets induits.  D’ailleurs, tous les produits chimiques ne sont pas tous identifiés ou tous mesurés. Les médicaments utilisés chez l’homme ou chez les animaux n’en sont qu’un exemple. Les effets sont potentiellement multiples, ne serait-ce que le développement des résistances aux antibiotiques dont on retrouve les métabolites dans le milieu naturel.

 Chacun doit se sentir interpellé dans sa vie personnelle, professionnelle ou autre. Il suffit de regarder sous les éviers, dans les maisons ou les appartements, pour comprendre. Et de recenser les différentes activités professionnelles, qu’elles soient agricole et agroalimentaire, sylvicole ou encore industrielle.

 L’interdiction qui a été faite pour les collectivités et les particuliers d’utiliser des produits phytosanitaires constitue un progrès. On peut toutefois regretter qu’elle n’entre en vigueur qu’en 2020 pour les premières et en 2022 pour les seconds. C’est le compromis sur lequel les parlementaires écologistes ont dû céder pour faire adopter cette loi *.

 Le réchauffement climatique constitue un facteur aggravant, et avec lui, la baisse des débits des cours d’eau liés aux perturbations climatiques ; le tout contribuant à un réchauffement de l’eau et à une moindre oxygénation du milieu. Des éléments qui peuvent expliquer l’intérêt de la suppression des barrages qui, en retenant l’eau, contribuent un peu plus à son réchauffement.

 Il ne faut pas non plus oublier que la pollution de l’eau peut également trouver son origine dans la pollution de l’air, qui véhicule des molécules qui vont se dissoudre dans l’eau [retombées sur les sols de polluants atmosphériques entraînés par la pluie par exemple (www.cnrs.fr)].

 L’artificialisation et l’érosion des sols du fait de l’urbanisation parfois anarchique, et l’absence de couverture végétale des terres agricoles pendant une grande partie de l’année contribuent à la concentration des pollutions ainsi qu’à l’accentuation des variations du débit des rivières, dont on a déjà signalé les effets négatifs précédemment. Tout se tient et se surajoute.

 Nous sommes bien dans la complexité et il faut l’accepter telle qu’elle est, même si cela ne facilite pas l’action publique.

 Les installations d’épuration de l’eau sont nécessaires, à condition d’être maintenues en bon état de marche, comme sont indispensables les bonnes pratiques de stockage et d’épandage des effluents agricoles. Mais nous n’échapperons pas à une remise en cause en profondeur et au nécessaire changement de notre modèle de développement. Cela concerne en particulier la fabrication et l’usage des pesticides, médicaments et autres produits phytosanitaires ; tout comme les standards de production du lait, des céréales ou du bétail. Il est également impératif de prendre en compte la nature du sol pour ne pas lui demander de donner plus qu’il ne peut donner, ou de recevoir plus qu’il ne peut encaisser, en particulier lorsqu’il présente une structure karstique sous-jacente.

 Nous sommes confrontés à une question écologique, et donc économique. Il serait temps d’arrêter d’opposer l’un à l’autre pour ne pas scier la branche sur laquelle est assise notre économie et reposent nos emplois. C’est un pacte que la société doit passer avec elle-même, un pacte solidaire, qui associe tous les acteurs. Un pacte où personne n’est montré du doigt. Soyons lucides et regardons les problèmes en face. Et si, ici ou là, une activité devait être ralentie ou fragilisée, c’est ensemble que nous devons nous engager à soutenir son adaptation, son évolution vers le modèle de production de demain, un modèle qui devra replacer la nature au centre, et l’homme à son écoute, d’une manière ou d’une autre. Laissons le progrès nous guider.

 

Éric Alauzet.

* http://ericalauzet.eelv.fr/niche-ecolo-lusage-des-produit...

 

Ajout du 8 avril 2014 :

Pollution par le lisier d'un ruisseau haut-saônois. Voir un premier article de France 3 Franche-Comté et un autre article sur le même sujet.

 

Voir également dans ce même blog :

 

- La santé du Doubs mise à prix

- La Loue en avril 2011

- Mortalité des poissons dans le Doubs

- l'alerte lancée par Pascal P.

- Menaces sur le Doubs franco-suisse

- Proliférations algales dans la Haute vallée du Doubs

- Prolifération de Cyanobactéries dans la Loue

- Pathologie des poissons d'eau douce

 

Ajout du 17 mai 2014

Manifestation organisée à Saint-Hippolyte pour dénoncer la pollution des trois rivières de la région : le Doubs, la Loue et le Dessoubre

 

Le samedi 17 mai 2014, la bourgade de Saint-Hippolyte, lieu du confluent Dessoubre-Doubs a été le cadre d'une manifestation à l'initiative du collectif Doubs Dessoubre et de SOS Loue et rivières comtoises.

Plus de 1500 personnes ont protesté contre la pollution de nos rivières comtoises.

Voir à ce propos le reportage de France 3 Franche-Comté.

 

Compte rendu de cette même manifestation par l'Est Républicain.

 

Trois rivières comtoises en danger (Est Républicain édition du Doubs 18/05/2014)

Deux mille personnes ont pris part, hier, à la manifestation organisée à Saint-Hippolyte pour dénoncer la pollution des trois rivières joyaux de la région : le Doubs, la Loue et le Dessoubre.

Journée de réflexion et de protestation, hier, à Saint-Hippolyte, petite cité de caractère située au confluent du Doubs et du Dessoubre. Deux rivières qui, avec la Loue, constituent le joyau de la Franche-Comté, et au-delà, tous s'accordant avec le sénateur-maire d'Audincourt, Martial Bourquin, pour les classer « parmi les plus belles d'Europe ! »

 L'élu, ceint de son écharpe tricolore, a fait mouche dans le public lorsqu'il a énoncé sa proposition : « Faire une grande expérimentation nationale dans les trois bassins versants du Doubs, de la Loue et du Dessoubre pour qu'enfin, on sauve nos rivières ! » Et il a été salué pas une salve d'applaudissements quand il a lancé : « Il faut interdire le Roundup ! Il doit être interdit car ce désherbant est un poison ! »

 Claude Jeannerot, hué

 La journée, avec des conférences le matin, un pique-nique champêtre à midi entre militants franco-suisses, une manifestation suivie par quelque 2.000 défenseurs de la nature et des rivières qui se sont regroupés au Clos Pascal pour entendre les orateurs, avait un caractère familial et bon enfant. Au micro, tour à tour, Serge Cagnon, maire de Saint-Hippolyte, Anne-Pantel, représentante des commerçants qui s'associent aux revendications des deux collectifs Doubs-Dessoubre et SOS Loue et rivières comtoises, organisateurs de ce rassemblement, Lucienne Merguin-Rossé, de l'ONG suisse Pro Natura et Marc Goux, de Saône-Doubs vivant, ont déploré l'état des trois rivières. Tous ont réclamé des mesures urgentes. « Pas des mesurettes », prises par « des politiques magiciens qui nous font croire que tout va bien ! »

 Christian Triboulet, animateur de Doubs-Dessoubre, a lu un message des paysans exprimant leur « volonté de travailler ensemble et de dégager des mesures pour l'environnement ». Avec un accueil positif à la clé. Sandrine Bélier, députée européenne surnommée, a-t-on appris, « Miss Biodiversité » à Strasbourg, a pris l'engagement d'inciter le Parlement européen à « s'interroger sur les sols karstiques en Franche-Comté et en Europe ».

 Seul le sénateur Claude Jeannerot, président du conseil général du Doubs, a été chahuté et hué par une poignée de participants apparemment mécontents du peu de résultats obtenus par la collectivité. « En trois ans, le conseil général a beaucoup fait et beaucoup dépensé... », a martelé l'élu. « Ouuuuhhh », l'a coupé un manifestant, tandis que dans le public certains lançaient . « Si t'avais tant fait, on n'en serait pas là ! ». Le président du département a dû hausser le ton et même se mettre en colère pour ramener le calme. Il a alors dit « assumer avec modestie et détermination » ces faibles résultats imputables, selon lui, aux « cinquante années passées à détruire ». « Alors, il faudra beaucoup de temps pour reconstruire », a  ajouté le sénateur Jeannerot, avant de conclure sur une note optimiste : « Rétablir la vie dans nos rivières, c'est possible ! ».

Un pôle-karst en Franche-Comté

 La présidente de la Région Franche-Comté, Marie-Guite Dufay intervenant en dernier, a volé au secours de Claude Jeannerot :  « Soyons unis. Ne nous laissons pas aller à l'intolérance », a exhorté la présidente, avant d'insister sur « le travail considérable fait par le conseil général, qui peut servir de base à l'organisation d'un débat sur l'eau », dans le cadre du « pôle-karst ». Réflexion que la Région souhaite initier rapidement.

 José GONZALVEZ

 

Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

03/09/2012

Truites de la Loue : tableau de Courbet

Truites de la Loue :

tableau de Courbet

 

Courrier des lecteurs publié récemment dans l'Est républicain et diffusé sur twitter par le blogueur Bisonteint. Le voici : http://twitpic.com/aoud8l

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Courbet2012_truites-mortes.jpg

20/07/2012

L’Université de Franche-Comté et la fédération de pêche du Doubs au chevet de la Loue

L’Université de Franche-Comté

et la fédération de pêche du Doubs

au chevet de la Loue

(18/07/2012)

 

 

Classée comme l'une des plus belles rivières d'Europe pour la pêche à la mouche, la Loue se fraie dans le massif du Jura une reculée creusant d'abruptes falaises calcaires, au pied desquelles moucheurs locaux et touristes aiment venir titiller la truite et l'ombre.


"La vallée a connu un tourisme de masse lié à la pêche à la mouche, avec des personnes qui avaient les moyens et venaient de toute l'Europe. Mais depuis le début des années 2000, les pêcheurs fuient cette rivière dans un état lamentable, où ils voient les poissons mourir", constate Alexandre Cheval, garde-pêche dans la Vallée de la Loue. "Aujourd'hui, ils préfèrent aller en Slovénie ou en Roumanie sur des cours d'eau comparables à la Loue il y a 30 ans", ajoute-t-il. Le nombre des cartes de pêche enregistrées par la fédération sur le secteur de la Loue est passé de 2000 il y a dix ans à près 400 l'année dernière.

 

Mais depuis 1973 "la population piscicole a diminué de 70 à 80% sur certains secteurs de la Loue" qui s'écoule d'Ouhans dans le Doubs à Parcey dans le Jura, affirme Thomas Groubatch, chargé de mission à la Fédération de pêche du Doubs. Néanmoins, il pense qu'il "reste quelques secteurs refuges, mais ils sont rares. Il faut agir vite pendant que ces zones existent encore".


Des polluants d'origines diverses (population humaine, agriculture ou industrie), ainsi que l'aménagement des rivières (seuils et barrages) sont notamment mis en cause.

 

"Ce n'est pas une pollution ponctuelle, mais chronique. La rivière se dégrade de plus en plus et les milieux naturels ont de plus en plus de mal à supporter la pollution. La situation est plus qu'alarmante", s'inquiète Alexandre Cheval, qui redoute qu'un "point de non-retour" ait été atteint.

 

Pour lutter contre cette pollution, les services de l'État ont engagé une série d'actions comme le renforcement des règles d'épandage du lisier, l'installation de passes à poissons ou un effort de sensibilisation des industriels.


La Loue va être auscultée sous toutes les coutures. Les chercheurs du Laboratoire de Chrono-environnement viennent de commencer leurs travaux. Annoncée depuis au moins un an, cette vaste étude prévue sur cinq ans a enfin commencé dernièrement. D'après François Degiorgi, l’un des coordinateurs de cette étude, “Il s’agit d’un travail pluridisciplinaire qui porte aussi bien sur le bassin versant que sur la rivière. L’objectif est de localiser les causes du mauvais état de la Loue puis de chercher à les relier à une spacialisation des effets dans la rivière”.

 

Pendant une première phase de trois ans, une quinzaine de chercheurs va travailler sur le terrain pour cette étude. Une équipe pluridisciplinaire formée de chimistes, biologistes, géologues, pédologues. La plupart d’entre eux sont rattachés au laboratoire de chrono-environnement mais le laboratoire de géographie Théma, le Muséum d’Histoire naturelle de Besançon, l’Université de Neuchâtel, le laboratoire d’analyses de Poligny prêteront également main-forte à l’équipe.

 

Déjà des universitaires ont  prélevé des larves et des insectes adultes au bord de la Loue pour pouvoir évaluer la qualité du milieu de façon beaucoup plus précise que les indicateurs utilisés habituellement pour classer les rivières.

 

Autre partenaire de taille, la Fédération de Pêche du Doubs. Dès lundi, une soixantaine de pêcheurs est mobilisée chaque jour de la  semaine pour réaliser des pêches électriques afin d’effectuer de nouveaux inventaires piscicoles sur au moins huit stations de la Loue. Toutes les associations de pêche de la vallée, les fédérations de pêche des départements de Bourgogne et de Franche-Comté, le département de l’Ain ainsi que des bénévoles sont mobilisés la semaine prochaine.

 

Tout les amoureux de la Loue ont encore en tête les images des relevés piscicoles effectués, eux aussi à grand renfort de moyens et de médias par l’Onema en 2010. Alors, pourquoi recommencer et ne vaudrait-il pas commencer à agir concrètement pour diminuer les sources de pollution ?


« Pour que les politiques se bougent encore plus, il faut des preuves sur les origines de la pollution, explique Alexandre Cheval, garde pêche de la fédération du Doubs, cette étude va permettre d’affiner le tir, il nous faut des connaissances les plus fines possibles pour réajuster le tir. En 2010, l’Onema n’avait travaillé que sur quatre stations ».


Les politiques se sont déjà bougés en finançant cette étude qui coûte 360 000 euros pour la première phase. Environ 80% de  cette somme est prise en charge par l’Agence de l’Eau, le conseil général du Doubs et le conseil régional de Franche-Comté ; le reste étant financé par l’Université de Franche-Comté.

 

De nombreuses études ont été réalisées ces vingt dernières années, pas forcément coordonnées. Tout l’enjeu de ce travail va être de savoir capitaliser les résultats déjà publiés et surtout d’identifier beaucoup plus précisément l’impact des activités humaines sur le bassin versant de la Loue. En 2015, la directive européenne sur l’eau devra être renouvelée. Les premiers résultats  de cette étude sur la Loue pourraient bien être examinés de près.  De ses malheurs, la Loue pourrait ainsi en tirer un petit bénéfice. La rivière, connue dans toute l’Europe par les pêcheurs à la mouche, pourrait se faire aussi une réputation auprès des milieux scientifiques en étant devenue un véritable laboratoire à ciel ouvert.

 

En Franche-Comté, le Doubs franco-suisse, dont la Loue est à la fois un affluent et une résurgence, le Dessoubre et le Cusancin sont confrontés à un même problème de pollution et de mortalité piscicole.

 

Isabelle Brunarius

(France 3 Franche-Comté)

Source :

Blog.france3.fr/vallee-de-la-loue

 

Voir également dans ce même blog :

 

- Ces Saprolegnia qui parasitent les poissons

- La santé du Doubs mise à prix

- La Loue en avril 2011

- Mortalité des poissons dans le Doubs

- l'alerte lancée par Pascal P.

- Menaces sur le Doubs franco-suisse

- Proliférations algales dans la Haute vallée du Doubs

- Prolifération de Cyanobactéries dans la Loue

- Pathologie des poissons d'eau douce

 

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04/06/2012

Ces Saprolegnia qui parasitent les poissons du Jura

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Les Saprolegnia qui parasitent les poissons des rivières du Jura français et du Jura suisse sont des organismes appartenant à l'ordre des Oomycètes (Voir l'article "Une unique souche de Saprolegnia parasitica parasite les poissons du Jura" dans ce même blog). Les oomycètes (Oomycota ou Oomycetes) représentent un phylum de protistes[1] filamenteux comprenant environ 500 espèces. Ce sont des organismes aquatiques non photosynthétiques qui ressemblent aux champignons mais les analyses phylogénétiques ont montré que les oomycètes sont éloignés des champignons[2].


Les Oomycètes


Les oomycètes sont communs dans l'eau, sur les déchets organiques et les cadavres des petits animaux. Certaines espèces vivent dans le sol en saprophytes sur les débris organiques. Plusieurs espèces sont des pathogènes majeurs de plantes, certaines espèces parasitent des animaux. La plupart des espèces de Saprolegnia sont des organismes saprophytes mais certaines espèces parasitent les poissons. Le genre Pythium comprend de nombreuses espèces parasites de plantes et quelques autres parasites d'animaux. Le genre Phytophtora est également responsable de maladies chez les végétaux sauvages et cultivés. Plasmopora viticola est l'agent du mildiou de la vigne.

 

Les oomycètes étaient autrefois classés dans les Mastigomycotina (maintenant Chytridiomycota, depuis la séparation des Mastigomycota), parmi les Mycota, avec lesquels ils partagent un certain nombre de caractères (cellules filamenteuses : hyphes, absence de chlorophylle, nutrition sur de la matière organique, ...). Mais ils présentent également de profondes divergences avec les mycètes (paroi cellulosique, noyaux diploïdes). Ils sont maintenant classés parmi les Straménopiles du fait de la présence de zoospores à deux flagelles poilus et de l'utilisation de laminarine comme substance de réserve.

 

Les Straménopiles

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Les Straménopiles [3] appartiennent à un vaste clade parmi les algues actuellement inclus dans la gamme Chromalveolata. Ils sont composés d'organismes dont la taille varie entre celles des diatomées unicellulaires et les algues géantes multicellulaires.

 

La définition et l'organisation des Straménopiles sont encore litigieuses. Au cours de leur cycle biologique, ils possèdent des éléments unicellulaires munis de deux flagelles. Ces zoospores biflagellées ou conidies sont caractéristiques de la multiplication végétative (asexuée). Les deux flagelles sont de longueur différente, l'un à l'avant de la cellule, et un autre attaché plus en arrière. Le flagelle antérieur se divise en trois branches minuscules (appelées mastigonèmes) qui courent latéralement le long de la cellule. Ce flagelle crée un courant d'eau qui se déplace vers l'avant de la cellule et apporte de la nourriture à la cellule. Le second flagelle inséré plus en arrière est lisse et décrit un mouvement de fouet. (En raison de ces flagelles, le groupe a été appelé les Hétérocontes = flagelles différents).

 

La plupart des Straménopiles possèdent des chloroplastes qui sont entourés de quatre membranes. Cette situation serait le résultat d'une endosymbiose secondaire, et plus précisément d'une ingestion d'une Rhodophyte unicellulaire par un autre Eucaryote. Les chloroplastes contiennent de la chlorophylle a et de la chlorophylle c et le plus souvent un pigment accessoire : la  fucoxanthine qui leur donne une couleur brun doré ou brun-vert (d'où leur ancien nom Chrysophyta ou algues brun doré.) Cette sorte d'inclusion leur vaut un autre nom : les Chromistes. Certains Straménopiles sont incolores (groupes Opalinata à Commation). Cette particularité s'explique de la façon suivante : soit, ils sont dérivés du groupe avant l'absorption des chloroplastes, soit,  ils ont perdu leurs chloroplastes plus tardivement.

 

Tous sont munis de mitochondries et se reproduisent par mitose.

 

Les Saprolegnia

 

Le genre Saprolegnia comprend des micro-organismes communs dans l'eau, sur les déchets organiques et les cadavres de petits animaux. La plupart des espèces sont des organismes saprophytes, mais certaines espèces sont pathogènes ou parasites :

 

  • provoquant des mycoses chez l'homme
  • ou des maladies chez l'animal :
    • taches blanches sur la peau et les branchies des poissons d'eau douces,
    • pourrissement des pontes d'écrevisses.
 
Chez les Saprolegnia, l'appareil végétatif abondant et ramifié forme comme une espèce de feutrage blanc. Il est de structure cénocytique. La membrane est cellulosique.
 

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Truites parasitées par Saprolegnia parasitica

(Clichés collectif LRC)

 
 

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(clichés DR)

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(clichés DR)

 

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La multiplication végétative s'effectue au moyen de zoosporanges situés à l'extrémité d'un filament du siphon dont ils s'isolent par formation d'une cloison transversale cellulosique. Par une déchirure du sommet s'échappent des zoospores de première génération, piriformes munies de deux flagelles antérieurs , qui nagent rapidement puis se fixent et s'entourent d'une membrane cellulosique. Après un certain temps, cette membrane se déchire et une nouvelle zoospore sort, rénifome, cette fois, et possédant deux flagelles latéraux (zoospore de seconde génération, qui se fixera et donnera naissance au mycélium.

 

La reproduction sexuée est une hétérogamétangie. L'oogone se forme généralement à l'extrémité d'un filament qui se renfle et s'isole par une membrane. L'oogone est plurinucléée et le protoplasme se sépare en plusieurs masses qui s'arrondissent pour donner les oosphères d'abord plurinucléées puis uninucléées par résorption des noyaux surnuméraires.

 

À l'extrémité d'un autre rameau, plus mince et situé souvent juste au-dessous de l'oogone se forme une anthéridie en massue qui s'isole par une cloison. Cette anthéridie est plurinucléée mais il ne se différencie pas d'anthérozoïdes mobiles. L'anthéridie vient s'appliquer contre l'oogone, perfore la membrane de celle-ci, pénètre à l'intérieur et se ramifie entre les oosphères, envoyant un rameau vers chacune d'elles, de sorte que les noyaux mâles peuvent aller féconder les oosphères entre lesquels ils se répartissent. Quant aux noyaux non utilisés, ils se résorbent et disparaissent. L'œuf formé s'entoure d'une épaisse membrane cellulosique et peut rester longtemps sans germer, attendant les conditions favorables. La germination s'effectue avec réduction chromatique. Le cycle est donc haplobiontique.

 

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(cliché DR)




[1] organismes unicellulaires

[2] La classification des Protistes a été récemment bouleversée par les études moléculaires qui ont confirmé de manière catégorique que les algues (précédemment dénommées Hétérocontes ou Chrysophytes) étaient liées à une variété de protistes et non d'algues, tels que les flagellés hétérotrophes bicosoecides et les oomycètes fongiques (Leipe et al, 1994). Le groupe a été officieusement baptisé ainsi par Patterson (1989) et a été fondé à l'époque sur des preuves cytologiques. Les flagelles pileux qui définissent ce groupe sont un sous-ensemble distinctif de flagelles rencontrés dans les protistes, et se distinguent en ayant une longue tige creuse qui donne lieu à un petit nombre de poils fins, et la structure entière s'insère dans la cellule par une région basale. Ces poils se rencontrent généralement sur les flagelles. Un certain nombre de Straménopiles sont supposés (opalines) ou reconnus (diatomées) d'avoir perdu leurs poils.

[3] Straménopiles signifie "cheveux en paille" qui s'explique par la forme trifurquée du flagelle. Ce nom moderne se substitue aux précédentes appellations : Chrysophytes, Hétérocontes et Chromistes).

05/12/2010

L'Apron du Rhône

L'Apron du Rhône,

un poisson en danger d'extinction

Autrefois dans le Doubs, se trouvait un petit poisson appelé le "Roi du Doubs" ou "Sorcier" dont le nom officiel est Apron du Rhône. En Franche-Comté, cet hôte très discret n'est plus présent aujourd'hui de manière significative que sur la Loue. C'est l’un des quatre poissons d’eau douce, avec l’Esturgeon commun ou encore l'Anguille, déclarés "en danger critique d'extinction" sur le territoire français.

 

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07/06/2010

Proliférations de Cyanobactéries dans la Loue

Une pollution de la Loue a entraîné une prolifération de Cyanobactéries toxiques. Ces organismes émettent des toxines mettant en danger la vie aquatique et notamment les populations de truites

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03/10/2009

Lorsque les eaux du château de Joux résurgent à la source de la Loue

Joux_chateau_logo2.jpgLorsque les eaux du château de Joux résurgent à la source de la Loue

 

par Pascal Reilé

 

Joux_château_carte_postale-1.jpg
Le château de Joux
(commune de la Cluse-et-Mijoux ; département du Doubs)
À gauche, la cluse,
à droite, la vallée du Doubs qui vient de recevoir
le ruisseau de Fontaine Ronde
(Carte postale de 1950).
 

En 1901, l’incendie de l’usine Pernod de Pontarlier où l’absinthe échappée des cuves s’était répandue dans le Doubs et avait ressurgi dans la source de la Loue, mettait en évidence que les pertes du Doubs à Arçon alimentaient la résurgence. On avait également remarqué que le profilage et le recalibrage du Drugeon — expérience heureusement corrigée — avaient eu un impact sur le débit de la Loue. Depuis, aucune grande découverte n’est venue véritablement expliquer les mystérieux écoulements souterrains de cette grande résurgence française.

 

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La Cluse et les forts (lithographie de Pierre Bichet)

 

Communauté de communes et environnement

 

Lors de la pollution de Verrières de Joux (fin décembre 2008), à la demande du Préfet, des services de la Ddass et de la Diren, la communauté de communes du Larmont a mandaté le Cabinet Reilé Pascal, Besancon – Ornans).

 

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Traitement de la pollution des Verrières de Joux
Document : cabinet Reilé
 

Le cabinet Reilé est spécialisé en karstologie. Dans l’affaire qui nous préoccupe, son objectif était d’identifier le niveau des risques de pollution et la nature des écoulements souterrains de la rivière la Morte.

Parallèlement, un travail important de confinement a été réalisé par la CCL et les services du SDIS limitant au maximum la contamination.

 

Un gouffre sous le Frambourg

 

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La grotte dans la faille du Frambourg
Document : cabinet Reilé
 
Investigations souterraines et colorations
 

Pascal Reilé, hydrogéologue mais également spéléologue plongeur d'Ornans, en charge du dossier avait pour mission de suivre les traces de contaminations et d’en définir l’exutoire.

L’équipe du Cabinet Reilé avait eu à pénétrer en 1980 dans une faille sous les maisons et la voie ferrée du Frambourg.

Des écoulements souterrains venant de la Morte avaient été identifiés. Le ruisseau souterrain se poursuivait dans une galerie souterraine.

 

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Descente dans le gouffre
(Document : cabinet Reilé)

 

Partant de ces observations, une surveillance a donc été organisée le 31 décembre 2008 dans ce gigantesque puits. Charmante nuit de nouvel an !.

Malgré les contraintes climatiques, les surveillances se sont poursuivies durant tout le mois de janvier 2009.

 

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Détail du système de suivi par spectro-fluorimètre
implanté à la source de la Loue
Document : cabinet Reilé
 
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Sonde optique : appareillage
La sonde du spectro-fluorimètre est une enceinte étanche
qui se place sous le niveau de l’eau à étudier.
La mesure se fait à une cadence à fixer,
et sur plusieurs heures ou jours.
Document : cabinet Reilé
 
 
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Sonde optique : principe de fonctionnement La sonde comporte une triple optique pour la détection simultanée de 3 traceurs différents. La quatrième optique mesure uniquement la turbidité de l’eau.
Document : cabinet Reilé

 

Les résultats scientifiques sont là : L’équipe du Cabinet Reilé a non seulement découvert le soutirage des eaux de la Morte dans cette galerie souterraine mais également prouvé la poursuite des écoulements en direction de la source de la Loue.

 

La source de la Loue toute verte mais sans anis

 

En effet, 4 jours plus tard et 15 kilomètres plus loin, les 10 kilogrammes de fluorescéine ont coloré en vert toute la grande vasque de la Source de la Loue.

 

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Suivi à la source de la Loue.
4 jours plus tard, la fluorescéine colore les eaux.
Document : cabinet Reilé
 
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La vasque de la source de la Loue est colorée en vert par la fluorescéine
Document : cabinet Reilé

 

L’odeur d’anis n’était pas présente, mais l’existence d’un écoulement souterrain depuis le Château de Joux jusqu’à la Source de la Loue était prouvé.

 

Un suivi cohérent et une nouvelle vision élargie du bassin de la Loue

 

La surveillance des eaux de la Loue s’est poursuivie durant les mois de janvier et février sans qu’on puisse déceler une quelconque altération de la qualité des eaux souterraines de la rivière.

 

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Courbe de restitution des colorants à la source de la Loue
La sonde détecte simultanément 3 traceurs différents. La quatrième optique mesure uniquement la turbidité de l’eau.
Document : cabinet Pascal Reilé

 

Ces résultats prouvent donc l’excellent travail de récupération des hydrocarbures par la Communauté de commune du Larmont et du SDIS mais également des vitesses importantes de passage des eaux souterraines sous la ville de Pontarlier.

Nous sommes donc en présence d’un système de galeries développées et de grande taille sous la plaine de l’Arlier. Le bassin de la Loue est donc plus complexe qu’initialement envisagé et la grande faille de Pontarlier risque encore de mettre en connexion bien des écoulements avec la Source de la Loue.

Les limites amonts pourraient être Fontaine Ronde voire le lac St-Point. À l’heure où l’on fait le bilan du SDAGE haut Doubs-haute Loue, le milieu souterrain a encore bien des mystères à livrer. Une base de connaissance reste à mettre en place. Elle permettrait aux collectivités d’ajuster leurs aménagements aux contraintes environnementales avec un souci grandissant de développement durable.

Le Cabinet Reilé entend bien poursuivre les investigations qu’il mène depuis 20 ans sur ce bassin. D’après lui, une étude synthétique pourrait être réalisée pour aboutir à une présentation globale. Cette étude intégrerait toutes les études réalisées depuis 1901 sur ce bassin hydrogéologique remarquable d’une surface de plus de 500 km2 et au débit maximal à la résurgence de 90 m3/seconde. Des programmes d’exploration sont prévus avec les spéléologues du Spéléo Club de Jougne Mont d’Or et du groupe Karstic Haut Doubs - Haute Loue pour affiner la connaissance des cavités sur le plateau.

 

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Du château de Joux à la source de la Loue
Photomontage cabinet Reilé

 

Ajout du 16 mai 2015 : article de l'Est Républicain par Julien BÉNÉTEAU

 

Patrimoine Pontarlier : aller au fond du puits du fort du château de Joux

 

Un topographe passionné a mesuré avec précision la profondeur du puits du fort de Joux. Son travail soulève de nombreuses interrogations.

 

Paul Courbon a des curiosités de spéléologues. Mais il se trouve que l’homme, installé à Marseille, est aussi topographe. « Ma curiosité est un peu scientifique », glisse-t-il. Celui qui a mené des missions d’exploration archéologique dans des puits d’oasis en Arabie Séoudite a eu envie de découvrir les puits français.

 

Après le puits de la citadelle de Besançon, Paul Courbon s’est intéressé, à la fin du mois d’avril, à celui du château de Joux. « Ce n’est pas facile à mettre en œuvre dans des lieux touristiques comme celui-là, raconte-t-il. Il faut des autorisations et intéresser les autorités. » De l’intérêt, le Grand Pontarlier en a trouvé à la démarche : l’eau est une compétence de la communauté de communes. Le fonctionnement de la nappe d’eau, de sa diffusion, aiderait à comprendre un peu mieux la circulation aquatique.

 

L’exploration a été faite le 26 avril. « Les profondeurs données pour le puits variaient de 87 à 120 m », s’amuse Paul Courbon. Muni d’un "distancemètre", il a pu mesurer la profondeur du puits ainsi que la profondeur de l’eau. Chiffre désormais validé : 101,4 m, dont 4,4 m d’eau.

 

De l’eau qui va loin

 

Cette hauteur d’eau change de manière considérable. Un sondage en avril 1986 avait montré qu’il y avait 14 m de profondeur d’eau. « Il ne fait aucun doute que le puits a une autre source d’alimentation que le Doubs », observe Paul Courbon. La géologie des lieux expliquerait ces variations : la présence d’un anticlinal amènerait l’eau dans le puits, en particulier au moment des pluies ou de la fonte des neiges.

 

« Nous imaginons la surprise et le désarroi des puisatiers qui croyaient avoir atteint l’eau un jour, poursuit le topographe, puis retrouvaient le puits à sec peu après. »

 

Pour mieux comprendre la circulation de l’eau, une deuxième opération est prévue, en juin ou juillet [2015], quand le puits sera à sec : une coloration, pour comprendre où va l’eau. Il serait bien possible qu’elle ne rejoigne pas le Doubs. « Il y a une grande faille sous Pontarlier », explique Pascal Reilé, un hydrogéologue associé au projet. Une précédente observation, [Voir l'article plus haut] menée au Frambourg, au pied du château, avait montré que l’eau était ressortie 17 km plus loin… à la source de la Loue.

 

L’une des questions posées par le puits est celui de son comblement partiel. « Le fond actuel, souvent à sec, n’est pas le fond véritable », observe Paul Courbon. Mais le topographe ignore pourquoi ce comblement a eu lieu. L’origine des morceaux de roche n’est pas définie. Avec la présence de l’eau, le jour de la descente, il n’était bien sûr pas possible de jeter un œil sur la composition du comblement.

 

Mais Paul Courbon souligne qu’il ne sera pas possible de faire comme à Besançon, creuser sur quelques dizaines de centimètres. Lors de précédentes explorations, de nombreuses grenades et munitions non éclatées ont été aperçues…

 

D’après la géologie des lieux, le comblement représenterait une dizaine de mètres. À l’origine, le puits du château de Joux aurait ainsi pu mesurer environ 125 m de profondeur.

 

 

02/10/2009

Source de la Loue et gorges de Nouailles

Loue_logo.jpgSource de la Loue
et gorges de Nouailles
 
par André Guyard
 
(Dernière mise à jour : 15/11/2014)
 
 
Source de la Loue_114-1.jpg
La source de la Loue est une résurgence du Doubs
dont l'ouverture mesure 60 m de large et 32 m de haut
 

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La résurgence s'ouvre dans une falaise bajocienne de 104 m de haut
 

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Au niveau de la source, la reculée présente une tectonique tourmentée
 

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La source de la Loue
 
Le cours supérieur du Doubs et celui de son affluent le Drugeon subissent une série de pertes dans la région de Pontarlier et d'Arçon. À la suite de l'incendie des usines Pernod de Pontarlier du dimanche 11 août 1901 à 12 h 30, 650 m3 d’alcool, dont 470 m3 d’absinthe sont déversés dans le puits perdu de l’usine et dans le Doubs.

Le mardi 13 août 1901 à 12 h, une forte odeur d’absinthe est décelée à la source de la Loue et jusqu’à 25 km en aval ; le fils du chimiste Berthelot (Marcellin), en vacances à Mouthiers, envoya pour analyse à son père, un échantillon d’eau de la Loue ; Berthelot conclut à l’origine non naturelle de cette odeur !
Le Doubs se perd partiellement entre Arçon et Maison-du-Bois dans les calcaires du Kimméridjien supérieur et du Portlandien. Il réapparaît à la source de la Loue à 550 m d’altitude, dans les calcaires du Bajocien.

Le 31 août 1910, 100 kg de fluorescéine sont déversés dans le Doubs en amont de Maison-du-Bois par E. Fournier. La coloration réapparaît deux jours plus tard à la source de la Loue.

Or, le débit moyen du Doubs est de 5 m3/s ; celui de la Loue à sa source est de 10 m3/s : d'autres cours d’eau souterrains viennent donc alimenter la Loue, en plus des propres pertes du Doubs.

En 1978, 10 kg de fluorescéine sont déversés au gouffre du Gros Foyard par le laboratoire de géologie de Besançon, sous la direction de P. Chauve ; le colorant réapparaît 4 jours après à la source de la Loue.

En décembre 2008, le cabinet Reilé déverse de la fluorescéine dans un réseau souterrain au niveau du Château de Joux au niveau de la Cluse-et-Mijoux : le colorant réapparaît quelques jours plus tard à la source de la Loue (voir article prochain).

Toutes ces expérimentations confirment que la Loue constitue une résurgence du bassin du Doubs dans la région de Pontarlier à 800 m d'altitude.
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Les pertes du Doubs et du Drugeon
dans la région de Pontarlier
(document dû à Gilbert Michaud)
 
La source de la Loue a engendré, par érosion régressive, une reculée connue sous le nom de "Gorges de Nouailles". Il s'agit d'un splendide cours d'eau dont le cours supérieur est très apprécié des pêcheurs de truite à la mouche. Présentation ici de sa partie apicale jusqu'au village de Mouthier-Hautepierre.
 
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Les gorges de Nouailles vues du belvédère de Renédale
 
La reculée entaille les calcaires du jurassique moyen, entraînant la formation de falaises propices à la nidification de différents rapaces, tous protégés.

 

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Falaises propices à la nidification de rapaces

 

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Hibou Grand Duc


Hibou Grand Duc
 
 
 
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Faucon pélerin au vol

Faucon pélerin

 
 
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Même le Circaète Jean-le-Blanc s'est récemment montré dans la vallée de la Loue

 

Les bords du plateau ainsi entamé par la reculée sont couverts d'une forêt sèche.

 

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Forêt sèche

 

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Polypore bai (Polyporus durus)

sur une souche de la forêt sèche

 

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Vallée sèche dont l'emplacement indique une circulation d'eau sous-jacente
 
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Des vaches écossaises de race galloway sont utilisées pour le débroussaillage des pâtures
 
 
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Des lapiaz entaillent le sol, trahissant la pénétration
des eaux de pluie acidifiées par l'humus et sa percolation
à travers les strates calcaires du jurassique moyen
 
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Barrage hydroélectrique de la source de la Loue
 
La Loue près de sa source_1231.jpg
Chute en éventail à proximité de la source
 

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Le grand Saut

 
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Cours de la Loue ralenti par un barrage
 
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Une succession de seuils séparés par des mouilles oxygène l'eau
 
 
En suivant le sentier qui longe la Loue rive gauche, quelques observations photographiques.
 
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Plagiomnium undulatum (Bryophytes)
 
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Les eaux limpides de la Loue
 
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La transparence de l'eau permet d'apercevoir
quelques truites fario à la robe zébrée caractéristique
 
Actée en épi, Herbe de saint Christophe (Actaea spicata)_0174.jpg
Actée en épi, Herbe de saint-Christophe
(Actaea spicata)
 
Barbe de bouc, Reine des bois (Aruncus dioicus)_101.jpg
Barbe de bouc, Reine des bois
(Aruncus dioicus)
 
Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum)_164.jpg
Aconit tue-loup
(Aconitum lycoctonum)
 
Mélique penchée (Melica nutans)_103.jpg
Mélique penchée
(Melica nutans)
 
Chapelière, Herbe aux teigneux (Petasites hybridus)_1491.jpg
Chapelière, Herbe aux teigneux
(Petasites hybridus)
 
Drave faux-aïzoon (Draba aizoides)_01061.jpg
Drave faux-aïzoon
(Draba aizoides)
 
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Plagiomnium affine
(Bryophytes)
 
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Épiaire des bois
(Stachys sylvatica)
 
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Digitale à grandes fleurs
(Digitalis grandiflora)
 
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Saxifrage paniculée
(Saxifraga paniculata)
 
Lunaire vivace, Lunaire odorante (Lunaria rediviva)_1551.jpg
Lunaire vivace, Lunaire odorante
(Lunaria rediviva)
 
Moehringie mousse, Sabline mousse (Moehringia muscosa)01951.jpg
Moehringie mousse, Sabline mousse
(Moehringia muscosa)
 
 
La tuffière
 
Taillée dans les calcaires du jurassique moyen, la vallée est parcourue de ruisselets latéraux qui, percolant à travers les strates calcaires, se chargent de carbonate de calcium. L'eau qui sourd des roches calcaires dépose du tartre, au contact des mousses à travers lesquelles elle filtre. Cela forme progressivement une roche tendre, appelée tuf. Ce phénomène est très fréquent en relief karstique.
 
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Des cascatelles qui vont rejoindre la Loue
ou s'infiltrer dans le sol
 
Le tuf ou travertin est une roche sédimentaire calcaire d’origine organique, légère et vacuolaire. Elle a été utilisée comme pierre de construction, principalement pour ses qualités d’isolant thermique et phonique ; sa couleur varie du blanc au brun selon sa charge en matières organiques.

Les organismes tuffigènes (qui engendrent le tuf) sont généralement des Bryophytes (mousses), mais aussi des algues vertes et des cyanobactéries.
 
 
Comment se forme le tuf ?

 

L’eau courante traversant l'humus et la végétation devient acide en se chargeant de dioxyde de carbone (CO2). Elle attaque la roche calcaire formée de carbonate de calcium (CaCO3) insoluble) et libère les ions calcium (Ca²+) et hydrogénocarbonate (HCO3-). Ces derniers forment alors l’hydrogénocarbonate de calcium (Ca(HCO3)2 qui est soluble, selon la réaction suivante :

 

CaCO3+ CO2+ H2O => Ca(HCO3)2

 

Cette réaction est réversible : de sorte qu'au niveau de la tuffière, sous l’effet de la turbulence de l’eau, une partie du CO2 est libérée, engendrant ainsi la formation de calcaire qui vient se fixer autour des végétaux ainsi pétrifiés.

 

Ca(HCO3)2=> CaCO3+ CO2+ H2O

 
L'examen attentif de la tuffière nous permet de lire de haut en bas une véritable pétrogenèse en temps réel : on peut suivre l'évolution progressive du substrat fait de mousses se chargeant progressivement de calcaire pour aboutir, au bas de la falaise à une véritable roche.
 
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La tuffière
 
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Stade 0 de la pétrification d'une mousse
(Hylocomium splendens)
 
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Stade 1 de la pétrification
 
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Stade 2 de la pétrification
 
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Stade ultime de l'évolution de la mousse en tuf
 
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Tuf consolidé
 
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Mur en tuf d'une habitation de Mouthier-Hautepierre
 
Bords de fenêtre en tuf.jpg
La structure du tuf est bien visible
dans l'encadrement de la fenêtre
 
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Une hépatique qui adore le substrat tuffier
(Pressia quadrata)
 
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Ctenidium molluscum
(Bryophytes)
 
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Ctenidium molluscum
(Bryophytes)
 
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Ctenidium molluscum
(Bryophytes)
 
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Cirriphyllum piliferum
(Bryophytes)
 
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Larves de salamandres dans une vasque d'une cascade
 
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Pucerons lanigères
 
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Usine hydroélectrique de Mouthier-Hautepierre
 
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Orchis tacheté
(Dactylorhiza maculata)
 
Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra).jpg
Céphalanthère rouge
(Cephalanthera rubra)
 
Œillet des rochers, œillet sauvage (Dianthus sylvestris)_1931.jpg
Œillet des rochers, œillet sauvage
(Dianthus sylvestris)
 
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Chenille de Buveuse (Euthrix potatoria L.)
Famille des Lasiocampidae
 

Le long de la route, peu avant Mouthier-Hautepierre, une superbe et rare capillaire : la Capillaire de Montpellier, plus connue sous le nom de  Cheveu de Vénus, installée dans une fissure suintante de la falaise.

Capillaire de Montpellier, Cheveu-de-Vénus (Adiantum capillus-veneris)jpg.jpg
Capillaire de Montpellier, Cheveu-de-Vénus
(Adiantum capillus-veneris)
 
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Coronille bigarrée
(Securigera varia)
 
 
Visite rapide du village de Mouthier-Hautepierre
 
Mouthier–Hautepierre est un village d'environ 400 habitants qui est remarquable
  • par la production d'un kirsch, fabriqué de façon artisanale depuis le XVIIe siècle, à partir de la Marsotte, variété de cerise locale ;

  • par son couple d'herpétologues célèbres, Césaire (1852-1906) et Marie Phisalix qui ont mis au point un vaccin contre les morsures de vipère ;
  • par son église des XIIe et XVIe siècles avec son clocher en tuf  et l'architecture de ses vieilles maisons.

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Le village de Mouthier-Hautepierre
 
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Vieilles maisons de Mouthier-Hautepierre
 
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L'église de Mouthier-Hautepierre au clocher bâti en tuf
 
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Vierge à l'enfant (statue de bois)
 
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Statue de Saint-Vernier, patron des vignerons
 
Dans sa partie aval, la Loue parcourt les départements du Doubs et du Jura avant de rejoindre le Doubs aux environs de Dole (Jura).
 
Remerciements à Pierre Millet pour la détermination des plantes supérieures, à Michel Caillet pour la détermination des Bryophytes (= Mousses) et à Gilbert Michaud pour la carte de la source de la Loue.