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21/03/2018

Milan royal

Un cliché ''Royal''

 

par Dominique Delfino

photographe naturaliste et animalier

 

L'image de ce superbe rapace a été réalisée par l'un de mes amis, Denis Girardin demeurant à Bonnétage sur le plateau de Maîche.

 

Ce cliché de Milan royal, photographié en plein vol par une très belle lumière, contraste sur ce fond de ciel bleu, le plumage du rapace affichant toutes les nuances de couleurs qui le caractérisent.

 

En migration, ces oiseaux retrouvent progressivement leurs aires de reproduction. Le passage ou la présence temporaire du Milan royal dans notre environnement ne passe pas inaperçu en raison de son envergure avoisinant un mètre cinquante et de sa queue profondément échancrée.

 

En vol, il décrit de grands cercles, animés de quelques battements d'ailes nonchalants, le gouvernail de la queue toujours en action. Opportuniste, il scrute le sol à la recherche de proies mortes qui constituent le principal de l'alimentation de ce charognard.

 

Alors, levez les yeux vers le ciel, le printemps 2018 qui s'annonce, dévoile sa panoplie de spectacles. Merci à Denis Girardin pour ce joli partage.

 

Milan-royal-450.jpg

 Cliché © Denis Girardin

 

Voir également, sur ce même blog, les articles suivants :

 

Royal, le Milan,

 

Haute voltige (Milan noir).

 

20/03/2018

NESTLÉ WATERS ASSÈCHE LES NAPPES DE VITTEL SUR FOND DE CONFLIT D'INTÉRÊT

FNE-Logo_Principal.jpgCOMMUNIQUE DE PRESSE

MARDI 20 MARS 2018

 

NESTLÉ WATERS ASSÈCHE LES NAPPES DE VITTEL SUR FOND DE CONFLIT D'INTÉRÊT

La Journée mondiale de l’eau, qui se tiendra le 22 mars 2018, est l’occasion de rappeler que l’alimentation en eau potable est l’usage le plus essentiel de l’eau. Aujourd’hui, lorsque nous ouvrons les robinets, de l’eau de bonne qualité prélevée à proximité de nos habitations s’en écoule. Mais bientôt plus à Vittel. Non, à Vittel, l’eau qui s’écoulera des robinets sera acheminée par pipeline sur des dizaines de kilomètres. France Nature Environnement tire la sonnette d’alarme : le géant international Nestlé Waters s’est approprié la ressource locale pour commercialiser de l’eau en bouteille, exportée en Allemagne. Au risque d’épuiser la nappe et au détriment des populations locales.

 

Epuiser une nappe phréatique pour vendre de l’eau en bouteille : scandale social et environnemental

 

Nestlé Waters, propriétaire de 10 marques d’eau en bouteille en France et en Belgique, surexploite sans vergogne une nappe d’eau souterraine au détriment des populations locales en France, à Vittel. Depuis près de 30 ans, la nappe dans laquelle prélève la multinationale présente un déficit chronique annuel d’environ 1 million de m3… Soit la quantité d’eau que Nestlé Waters est autorisé à prélever, par le Préfet. Et le niveau de la nappe a déjà baissé de 10 mètres. Il sera bien entendu très difficile de faire remonter le niveau de cette eau souterraine, compte-tenu des conditions géologiques locales, mais surtout de la non-volonté des pouvoirs publics de poser des limites à Nestlé Waters.

 

Au-delà de l’épuisement de la ressource en eau, en totale contradiction avec l’image que souhaite se donner Nestlé Waters, la manière de faire est également choquante d’un point de vue social. En lien avec les services de l’Etat, la stratégie imaginée pour approvisionner en eau potable les populations locales de Vittel n’est autre qu’un transfert massif d’eau sur des dizaines de kilomètres de pipeline, pour un coût de 20 à 30 millions d’euros sur 20 ans. Ainsi, Nestlé pourra continuer son exploitation, pendant que les habitants de Vittel se verront répercuter le prix des travaux sur leur facture d’eau. Aller puiser l’eau chez les voisins avec des risques d’impacts environnementaux encore mal évalués, et ce dans un contexte de changement climatique qui affecte la ressource en eau, ne parait pas être une solution économiquement, socialement et écologiquement raisonnable.

 

L’eau souterraine de Vittel, bien public décrété propriété de Nestlé

 

C’est un réel monopole que s’octroie Nestlé sur une ressource en eau qui n’est censée appartenir à personne, si ce n’est aux populations locales pour subvenir à leurs besoins vitaux d’alimentation en eau potable. La loi sur l’eau de 2006 mentionne clairement que l’usage prioritaire d’une ressource en eau en France est l’alimentation en eau potable. Les activités économiques ne sont pas prioritaires, et l’eau est un bien commun, non privé ou privatisable. La reconnaissance implicite de la priorité de prélèvement à Nestlé Waters, contraignant les collectivités locales à « aller boire ailleurs », est inacceptable.

 

Mais Nestlé n’est pas seul responsable de la situation. Car pour avoir le droit d’épuiser la ressource en eau de Vittel, une entente avec certains acteurs locaux et services de l’Etat a dû avoir lieu. Une entente qui n’est d’ailleurs pas sans conflit d’intérêt, et qui reflète une relation bien trouble entre la multinationale et certains acteurs publics[1]

 

France Nature Environnement dénonce les pratiques environnementales de Nestlé Waters

 

Planter des arbres en Amazonie tout en asséchant les nappes d’eau en France est écologiquement irresponsable. Cela s’appelle « faire du greenwashing », se donner bonne conscience. Quatre associations locales (Vosges Nature Environnement, Oiseaux Nature, ASVPP[2], UFC Que Choisir 88) se battent depuis plus d’un an pour dénoncer ce choix dicté par le chantage économique. La fédération nationale soutient ouvertement et fermement cette dénonciation. Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, « il est impossible d’accepter qu’un géant mondial de l’eau en bouteille assèche une nappe d’eau et oblige les populations locales à s’approvisionner en eau potable ailleurs. La situation à Vittel est la preuve d’une non-gestion en responsabilité de la ressource en eau locale disponible, pourtant suffisamment abondante pour satisfaire les besoins du territoire à condition que chacun prenne en compte les besoins des uns et des autres. »

 

 

[1] L’ancienne présidente de la Commission Locale de l’Eau, en charge du suivi du dossier et également maire adjointe de Vittel, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêt. Son mari, alors cadre international de Nestlé, est le président de la vigie de l’Eau, association chargée du portage du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de 2010 à 2016 (pour l’information, la communication, la maitrise d’œuvre des études, l’élaboration de la stratégie). Association financée à l’origine par Nestlé et qui est aujourd’hui dessaisie du dossier…

[2] Association de Sauvegarde des Vallées et de Prévention des Pollutions

Déclin de la biodiversité

 

 déclin de la biodiversité

 

Déclin de la biodiversité : les oiseaux

disparaissent des

campagnes françaises

à une vitesse « vertigineuse ».

 


Le printemps risque fort d’être silencieux. Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) publient, mardi 20 mars, les résultats principaux de deux réseaux de suivi des oiseaux sur le territoire français, et évoquent un phénomène de «disparition massive», «proche de la catastrophe écologique». «Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse, précisent les deux institutions dans un communiqué commun. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans.»


Attribué par les chercheurs à l’intensification des pratiques agricoles de ces vingt-cinq dernières années, le déclin observé est plus particulièrement marqué depuis 2008-2009, « une période qui correspond, entre autres, à la fin des jachères imposées par la politique agricole commune [européenne], à la flambée des cours du blé, à la reprise du suramendement au nitrate permettant d’avoir du blé sur-protéiné et à la généralisation des néonicotinoïdes », ces fameux insecticides neurotoxiques, très persistants, notamment impliqués dans le déclin des abeilles et la raréfaction des insectes en général.


Plus inquiétant, les chercheurs observent que le rythme de disparition des oiseaux s’est encore intensifié ces deux dernières années.


Résultats de deux réseaux de surveillance


Le constat est d’autant plus solide qu’il est issu de deux réseaux de surveillance distincts, indépendants et relevant de deux méthodologies différentes. Le premier, le programme STOC (Suivi temporel des oiseaux communs) est un réseau de sciences participatives porté par le Muséum national d’histoire naturelle. Il rassemble les observations d’ornithologues professionnels et amateurs, sur l’ensemble du territoire et dans différents habitats (ville, forêt, campagne). Le second s’articule autour de 160 points de mesure de 10 hectares, suivis sans interruption depuis 1994 dans la zone-atelier du CNRS Plaine et Val de Sèvre, où des scientifiques procèdent à des comptages réguliers.


« Les résultats de ces deux réseaux coïncident largement et notent une chute marquée des espèces spécialistes des plaines agricoles, comme l’alouette », constate l’écologue Vincent Bretagnolle, chercheur au Centre d’études biologiques de Chizé, dans les Deux-Sèvres (CNRS et université de La Rochelle). Ce qui est très inquiétant est que, sur notre zone d’étude, des espèces non spécialistes des écosystèmes agricoles, comme le pinson, la tourterelle, le merle ou le pigeon ramier, déclinent également. »


Sur la zone-atelier du CNRS – 450 km2 de plaine agricole étudiés par des agronomes et des écologues depuis plus de vingt ans –, la perdrix est désormais virtuellement éteinte. «On note 80 % à 90 % de déclin depuis le milieu des années 1990 mais les derniers spécimens que l’on rencontre sont issus des lâchers d’automne, organisés par les chasseurs, et ils ne sont que quelques rescapés», précise M. Bretagnolle.


Déclin massif des insectes


Pour le chercheur français, «on constate une accélération du déclin à la fin des années 2000, que l’on peut associer, mais seulement de manière corrélative et empirique, à l’augmentation du recours à certains néonicotinoïdes, en particulier sur le blé, qui correspond à un effondrement accru de populations d’insectes déjà déclinantes».


À l’automne 2017, des chercheurs allemands et britanniques conduits par Caspar Hallmann (université Radboud, Pays-Bas) ont, pour la première fois, mis un chiffre sur le déclin massif des invertébrés depuis le début des années 1990 : selon leurs travaux, publiés en octobre dans la revue PLoS One, le nombre d’insectes volants a décliné de 75 % à 80 % sur le territoire allemand.


Des mesures encore non publiées, réalisées en France dans la zone-atelier Plaine et Val de Sèvre, sont cohérentes avec ces chiffres. Elles indiquent que le carabe, le coléoptère le plus commun de ce type d’écosystème, a perdu près de 85 % de ses populations au cours des vingt-trois dernières années, sur la zone étudiée par les chercheurs du CNRS.


« Or, de nombreuses espèces d’oiseaux granivores passent par un stade insectivore au début de leur vie, explique Christian Pacteau, référent pour la biodiversité à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). La disparition des invertébrés provoque donc naturellement un problème alimentaire profond pour de nombreuses espèces d’oiseaux et ce problème demeure invisible : on va accumuler de petites pertes, nid par nid, qui font que les populations ne sont pas remplacées. »


Dégradations profondes de l’environnement


La disparition en cours des oiseaux des champs n’est que la part observable de dégradations plus profondes de l’environnement. « Il y a moins d’insectes, mais il y a aussi moins de plantes sauvages et donc moins de graines, qui sont une ressource nutritive majeure pour de nombreuses espèces, relève Frédéric Jiguet, professeur de biologie de la conservation au Muséum et coordinateur du réseau d’observation STOC. Que les oiseaux se portent mal indique que c’est l’ensemble de la chaîne trophique [chaîne alimentaire] qui se porte mal. Et cela inclut la microfaune des sols, c’est-à-dire ce qui les rend vivants et permet les activités agricoles. »


La situation française n’est pas différente de celle rencontrée ailleurs en Europe. «On est dans la continuité d’une tendance lourde qui touche l’ensemble des pays de l’Union européenne», note M. Jiguet. Est-elle réversible ? «Trois pays, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni, ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour inverser cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole dominant, explique Vincent Bretagnolle. Aucun de ces trois pays n’est parvenu à inverser la tendance : pour obtenir un effet tangible, il faut changer les pratiques sur des surfaces considérables. Sinon, les effets sont imperceptibles. Ce n’est pas un problème d’agriculteurs, mais de modèle agricole : si on veut enrayer le déclin de la biodiversité dans les campagnes, il faut en changer, avec les agriculteurs

En savoir plus :

 

http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/03/20/les...

    
En Bourgogne Franche-Comté aussi, les oiseaux disparaissent des campagnes

17/03/2018

La chasse aux loups continue en France en 2018

http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/media/00/00/2192974373.jpgPlus de 40 loups, espèce protégée, seront encore abattus en 2018 en France, contre l'avis des Français

 

D'après Notre Planète.info, comme au Moyen-âge, la chasse aux loups continue en France, au mépris de la biodiversité, de la loi, et de l'avis des Français. Ainsi, dès 2015, le Ministère de l'écologie a publié deux arrêtés fixant les conditions de tirs et le nombre de loups pouvant être tués chaque année. Cette mesure, reconduite en 2017 et confirmée dans le nouveau plan 2018-2023, entérine une politique de destruction dictée par les lobbies agricoles et de la chasse.

 

Plusieurs associations de défense des animaux et de l'environnement demandent le retrait de ces arrêtés et portent plainte contre la France, alors que plus de cent loups, dont des louveteaux, ont déjà été abattus.

 

En France, depuis le début des années 1990, le Loup recolonise naturellement des territoires d'où il avait été chassé il y a un siècle. "C'est naturellement et sans intervention humaine que le loup est revenu en France à partir de la population préservée d'Italie" précise France Nature Environnement.

 

En mars 2017, la population française de loups est estimée à moins de 350 individus selon le Plan national d’actions sur le loup et les activités d'élevage 2018-2023. Une population faible mais qui a doublé en 4 ans avec une présence qui s'étend géographiquement et concernait 33 départements fin 2016.

14/03/2018

Un Loup victime d'une collision automobile à Chaffois (Doubs)

Loup_200.jpgLa mort du Loup

 

D'après Sophie Courageot

Publié le 14/03/2018 à 08:46. Mis à jour le 14/03/2018 à 10:23.

 

Un loup mâle adulte ou subadulte a été tué cette nuit sur la route dans le Doubs entre Le Souillot et Chaffois. La dépouille de l'animal a été retrouvée mardi 13 mars 2018 à 20h sur le CD72 à Chaffois. La dépouille sera autopsiée par un vétérinaire agréé afin de déterminer s'il s'agit vraiment d'un loup.

 

loup en franche-comté,chaffois,haut-doubs

 

L'animal a été percuté par un automobiliste. Il s'agit d'un animal est typé "Loup" expliquent les services de gendarmerie. Le corps de l'animal a été emmené par les agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage vers son antenne de Vercel dans le Doubs.

 

2018-03-13-Loup-de-Chaffois-450.jpg

Photos DR

 

Pour Athénas — le centre jurassien de soins aux animaux sauvages —, il s'agit bien d'un loup de type adulte. Jean Victor VERNIER, sur place au moment de la collision affirme que l'animal était encore vivant après la collision. Il nous livre son témoignage ; "Nous avons regardé de près, il s'agissait d'un mâle très impressionnant. J'aurais préféré prendre ces photos en d'autres circonstances malheureusement. J'adore cet animal, il m'impressionne. Je me suis arrêté au moment où le véhicule qui arrivait en face de moi a roulé sur ce loup, je pense qu'il a dû être percuté par un premier véhicule quelques secondes avant. Quand je suis arrivé vers le loup, il respirait encore et bougeait encore un peu. Cela a duré quelques secondes, une ou deux minutes, tout au plus. Les pompiers de Levier rentraient d'intervention. Ils ont alors sécurisé la chaussée et déplacé le loup sur le bas-côté. Ils m'ont alors confirmé qu'il s'agissait vraisemblablement d'un loup. Nous avons regardé de près, il s'agissait d'un mâle très impressionnant".

 

C'est la première mortalité constatée de l'espèce en Franche-Comté et la confirmation de sa présence plus régulière.

 

On le sait, le Loup est de retour en France. Ce n'est pas la première fois que sa présence est signalée en Franche-Comté.  En 2011, dans le même secteur à Chapelle d'Huin, un loup avait attaqué à plusieurs reprises un troupeau de brebis. Le plan tir avait été déclenché par le Préfet sans que l'animal ne soit retrouvé.

 

Voir également dans ce même blog : Le Loup de retour dans le massif jurassien.

 

13/03/2018

La Mésange bleue

La Mésange bleue

raffinée jusqu'au sommet de la tête

 

par Dominique Delfino

photographe naturaliste et animalier

 

La douceur de cette première quinzaine de mars 2018 accompagnée du chant matinal des oiseaux laisse présager un printemps qui arrive à grands pas.

 

L'activité autour des mangeoires n'est plus aussi intense, les oiseaux adoptant pour certains des comportements territoriaux.

 

Le chant constitue le moyen de s'imposer sur l'aire de nidification choisie tout en essayant de séduire une femelle.

 

La Mésange bleue est certainement l'une des espèces manifestant un caractère et une attitude des plus déterminés.

 

Joliment colorée, raffinée jusqu'au sommet de la tête, elle n’hésite pas à hérisser sa calotte bleue pour intimider ses congénères.

 

Un nichoir judicieusement installé, et vous pourrez profiter de la compagnie de ce sympathique passereau tout au long de la saison de reproduction.

 

mésange bleue,dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino

 

Voir également sur ce même blog :

 

 Jolie mésange bleue ;

Mésange bleue au nourrissage ;

Mésange bleue : un oiseau acrobate ;

Mésanges au nourrissoir.

06/03/2018

Le castor prend racine sur l'Allan

Le castor prend racine sur l'Allan

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Cette photographie, issue de pièges photos installés à demeure sur les rives de l'Allan, ne relève pas d'une grande qualité mais constitue un document précieux sur la présence et les activités du castor.

 

Notre ami photographe Claude Nardin en avait fait état cet été, mettant en évidence des arbres écorcés, indices de l'activité nocturne de ce grand rongeur.

 

Régulièrement, les naturalistes de l'Association de la Vallée de l'Allan surveillent le secteur au jour le jour depuis plusieurs mois.

 

Nous constatons, y compris lors des crues, une présence régulière du castor, néanmoins difficilement observable en journée. Cela m'incite à installer des pièges photos qui délivreront régulièrement des images nocturnes très intéressantes. L'une d'entre elles confirme la présence de deux animaux, laissant espérer une éventuelle reproduction.

 

Espèce protégée aujourd'hui, le castor est progressivement de retour après avoir été traqué, exterminé totalement, au siècle dernier, pour sa fourrure, sa chair et son musc aux senteurs mêlant le goudron et le cuir.

 

Cela augure une saison à venir qui ne manquera d'intérêt dans le suivi faunistique de la basse vallée de l'Allan.

 

Castor-DominiqueDelfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

Voir également sur ce même blog l'article consacré au retour du castor en Franche-Comté et notamment dans la vallée du Doubs.

02/03/2018

Pollinis : protection de l'abeille locale par le parlement européen

Pollinis : protection de l'abeille locale par le parlement européen

 

La nouvelle vient de tomber, et je te tiens à la partager avec vous en avant-première : l’intégralité des amendements que nous avons fait déposer au Parlement européen, pour protéger l’abeille locale et faire interdire les pesticides tueurs d’abeilles, ont été votés par les eurodéputés !

C’est une victoire exceptionnelle, pour l'abeille noire et les autres abeilles locales européennes, pour les apiculteurs qui prennent soin d’elles, pour les scientifiques qui tiraient la sonnette d’alarme depuis si longtemps sans être écoutés par les responsables politiques, et pour tous les citoyens qui se sont mobilisés, encore et encore, pour exiger la protection de ces petites butineuses indispensables à notre environnement et notre chaîne alimentaire.

Ici chez POLLINIS, c’est l’effervescence : avec l’adoption de ces amendements, ce sont des mois et des mois de travail acharné qui sont enfin récompensés !

Ces derniers jours ont été d’une intensité peu commune pour notre petite équipe. Notamment pour Fanny, Marion et Valentine, du Pôle Abeilles, qui n’ont pas lâché leur téléphone depuis une semaine, appelant coup sur coup chacun des 751 députés européens qui siègent dans l’hémicycle pour les convaincre de soutenir et voter nos amendements.

Merci à Hacène de POLLINIS qui a entraîné toute la petite équipe derrière lui, merci aux membres de la Fédération européenne des Conservatoires d'abeille noire et à tous les scientifiques et associations qui se démènent depuis des années pour sauver les abeilles locales, et qui ont bien voulu harceler les membres du Parlement européen avant le vote – une magnifique coalition de 40 organisations engagées dans la protection des pollinisateurs, de scientifiques et d’apiculteurs partout en Europe, qui ont interpellé et rallié les députés à leurs arguments !

Merci surtout à vous qui vous êtes mobilisé aux côté de l'équipe, et aux centaines de milliers de membres de POLLINIS qui ont fait la différence avec leurs pétitions et leurs incessants rappels à l'ordre adressés aux politiques.

Un énorme merci à l’équipe pour ce travail de titan, qui a permis de mettre, un par un, suffisamment de députés de notre côté pour obtenir le vote de ces amendements salutaires pour les abeilles et la nature.

Il y a encore une semaine, la bataille était loin d’être gagnée.

Nos amendements demandant la protection de l’abeille locale avaient été retoqués par les députés de la Commission Agriculture, et il restait peu d’espoir de les réintroduire avant le vote final du texte…

… mais c’était sans compter sur la ténacité de la petite équipe du Pôle Abeilles, qui a réussi, à force de les harceler de mails et de coups de fil, à convaincre 86 députés de déposer l’amendement in extremis – seulement un quart d’heure avant la clôture !

Pour rallier les autres, il a fallu batailler et organiser en parallèle une gigantesque mobilisation des citoyens pour qu’ils sentent la pression monter : et ça a fonctionné !

Aujourd’hui, l’ensemble de nos amendements demandant la protection juridique de l’abeille locale et la fin des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles en Europe a été voté.

Avec notre amendement StopNeonics, nous avons obtenu grâce à vous et aux centaines de milliers de signataires des pétitions adressées aux députés, un engagement ferme du Parlement européen demandant officiellement l'interdiction totale de TOUS les néonicotinoïdes en Europe !

C’est une avancée extraordinaire dans notre lutte pour débarrasser nos territoires des pesticides tueurs-d'abeilles. Et je voudrais vous remercier encore pour ça, vous et toutes les personnes qui se sont mobilisées aux côtés de POLLINIS pour pousser les députés à adopter nos amendements. Et tout particulièrement les membres donateurs de POLLINIS, sans qui tout ce travail n’aurait jamais abouti.

C’est parce que des personnes profondément engagées dans le combat pour la protection des abeilles nous soutiennent financièrement, que notre petite équipe qualifiée et ultra-motivée peut agir efficacement et obtenir de belles victoires.

Sans ces personnes, POLLINIS n’existerait pas. Et il n’y aurait eu personne, au Parlement européen, pour demander la protection des abeilles comme nous l’avons fait.


Alors, fêtons ensemble cette victoire, et encore un grand merci !

Bien cordialement,

Nicolas Laarman
Délégué général de POLLINIS


POLLINIS est une association loi 1901 qui se bat pour la protection des abeilles et des pollinisateurs sauvages en militant notamment pour un modèle agricole sans pesticide en Europe. Nous garantissons notre liberté de parole et d’action en étant totalement indépendants de toute entreprise, syndicat, groupement ou parti politique. Nos actions sont financées exclusivement par les dons des citoyens : si vous souhaitez nous soutenir, cliquez ici.

01/03/2018

Coup de froid sur la Creuse

Coup de froid sur la Creuse

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

Rien de surprenant avec les températures glaciales de ces derniers jours. Le cadre naturel de la source de la Creuse au pied de Blamont revêt un caractère très hivernal que l'on pourra découvrir grâce à la balade qui conduit à la petite chute d'eau.

 

Partiellement glacée, la cascade s'inscrit dans une ambiance magique animée par l'eau libre qui ruisselle sur les colonnes d'eau gelées.

 

Le contre-jour de la cavité, renforcé par la brillance de l'eau qui s'écoule, accentue la lumière filtrée par la transparence des concrétions.

 

Alors, si le cœur vous en dit, profitez de ce joli spectacle avant que la douceur n'efface ce tableau d'hiver.

 

Coup-de-froid-sur-la-Creuse-Delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

27/02/2018

Ces oiseaux ont besoin de vous

Consultation publique

Défendez les corbeaux et les corneilles !

Les préfets de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort soumettent à la consultation du public des projets d’arrêtés autorisant le piégeage des corbeaux freux et corneilles noires sur l’ensemble des communes de ces départements.

Si ces arrêtés sont pris, les corbeaux freux et corneilles noires feront l’objet d’un piégeage intensif jusqu’au 31 juillet 2018, par des piégeurs... même non agréés !

Ces décisions sont juridiquement contestables et écologiquement absurdes.

Territoire de Belfort
(projet d’arrêté consultable ICI)
vous avez jusqu’au 28 février pour
envoyer vos observations à

ddt-seef@territoire-de-belfort.gouv.fr

Haute-Saône
(
projet d’arrêté consultable ICI)
vous avez jusqu’au 1er mars pour
envoyer vos observations à

ddt-bfc@haute-saone.gouv.fr

Conseils pour votre participation

  • Précisez que vous habitez l'un des départements concernés ou un département limitrophe. 

  • Donnez un avis personnalisé : vous pouvez vous inspirer de la position de l’ASPAS résumée ci-dessous, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près.

  •  Soyez courtois : les injures ou grossièretés ne font pas avancer les choses, nous vous recommandons vivement de mettre en avant des arguments solides.

  • Invitez vos amis et votre famille à participer à leur tour à cette consultation publique : plus nous serons nombreux à agir, plus nous avons de chance de sauver des renards.

La position de l’ASPAS

Ces décisions sont inutiles en raison du remplacement des oiseaux abattus par de nouveaux individus. Les corvidés sont en effet des espèces territoriales.
Tuer un individu ne fait que libérer une place qui sera rapidement à nouveau occupée.

Ces décisions sont éthiquement et écologiquement inacceptables.
Déjà classées « nuisibles » dans les deux départements, elles font l’objet d’un acharnement injustifié. Les connaissances scientifiques font état de la formidable intelligence de ces espèces mais également de leurs effets bénéfiques.
À titre d’exemple, les corvidés consomment mulots, campagnols et surtout larves de hannetons, ravageurs de récoltes. Ils sont parfois charognards, et nous débarrassent ainsi de cadavres d’animaux et des épidémies qui peuvent en résulter.

Ces décisions sont juridiquement fragiles :
- En application des dispositions européennes, toute destruction de ces espèces à cette période doit être précédée de la recherche de méthodes alternatives.
- L’organisation de telles opérations de lutte ne peut répondre qu’à un souci de protection sanitaire des végétaux, et non de prévention des dégâts agricoles.

 

L’ASPAS demande à ce que soient abandonnées ces opérations de piégeage.

Les corbeaux, les corneilles et l'ASPAS comptent sur votre mobilisation.
Merci d'avance pour votre participation !

L'équipe de l'ASPAS

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ASPAS - BP 505 - 26401 CREST Cedex - France - Tel. 04 75 25 10 00
contact@aspas-nature.org - www.aspas-nature.org
Association reconnue d'utilité publique - Membre du Bureau de l'Environnement - Bruxelles

 
 

22/02/2018

Le pied de géant

Le pied de géant

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

Les formations végétales sont étonnantes de diversité par leurs formes et leurs compositions.

 

Chacun pourra y voir, selon son interprétation, une image propre à son imagination dont dépend le regard et l'approche sur le sujet.

 

Cet arbre implanté sur une rive de l'Allan et dont la base du tronc est recouverte d'un chausson de mousse me fait penser à un pied de géant dans cet environnement aquatique.

 

Une façon de se plonger dans une dimension surréaliste grâce à un cadrage photo permettant de se concentrer sur cette composition naturelle.

 

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Cliché © Dominique Delfino

20/02/2018

Nouveau plan loup

france nature environnement,loup en franceNOUVEAU PLAN LOUP :

LE LOUP À NOUVEAU VICTIME DU MANQUE DE COURAGE POLITIQUE

 

 

On était en droit d’espérer que le gouvernement se démarque de ses prédécesseurs en faisant le choix de favoriser la coexistence entre élevage et prédateur. Malheureusement il n’en est rien : la publication du nouveau « Plan Loup » pour la période 2018-2023 est une nouvelle occasion manquée pour définir de nouvelles orientations d’une gestion intégrée.

 

Inefficacité des tirs de destruction aveugles

 

Comme l'a résumé le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), ce plan s'inscrit dans une volonté de « freinage, par régulation, de la croissance des populations de loups, allant bien au-delà des possibilités réglementaires de déroger à la protection de l'espèce ». D’autres instances scientifiques comme le MNHN et l'ONCFS avaient également souligné qu’une « gestion » du loup basée uniquement sur les tirs de destruction n’apporte pas de solution pérenne pour réduire les attaques sur les troupeaux.

Alors que l'Etat permet la destruction de 40 loups par an depuis 4 années déjà, il n’a fait procéder à aucune évaluation de l’efficacité de ces abattages pour réduire les attaques sur les troupeaux ovins. Et pour cause : le tir indifférencié de loups est plus qu’inefficace, contreproductif (éclatement des meutes, dispersion, absence d’apprentissage de la cohabitation…). Comme l’a souligné le CNPN, une telle évaluation aurait pourtant dû constituer un préalable à l’intensification des tirs de prélèvement.

 

Atteinte à l’état de conservation de l’espèce

 

Une expertise conjointe du MNHN et de l’ONCFS recommandait non seulement de limiter les tirs à la protection des troupeaux, mais également de ne pas détruire plus de 10% de l'effectif présent afin de ne pas porter atteinte à l’état de conservation de l’espèce.

 

Or l'État a permis la destruction de 12 % de la population présente ces dernières années, mais il s'apprête à augmenter encore cette proportion dans le seul but de calmer les acteurs d’une filière aux difficultés économiques sans commune mesure avec celles créées par le prédateur, totalement occultées dans le débat.

 

Une frilosité coupable

 

L’État est incapable de mettre en évidence les bénéfices attendus du retour des prédateurs. Ainsi rien n’est dit de l’opportunité de voir le loup s'installer dans les grands massifs forestiers, où sa présence limiterait les impacts des fortes populations d'ongulés.

 

Pire encore, avec ce nouveau plan loup et les deux arrêtés qui en découlent, il va même jusqu’à accepter des demandes illégitimes et sans doute illégales portées par les organisations agricoles. L’État montre ainsi qu’il est dans une position défensive et qu’au lieu d’assumer un objectif de coexistence, il n’a ni le courage de rappeler le cadre de la loi ni celui d’affirmer qu’il est nécessaire que l’élevage s’adapte à la présence de cette espèce protégée. C’est pourquoi les orientations du Plan d’actions national sont déséquilibrées, et les dispositions des projets d’arrêtés inacceptables.

 

Les ONG porte-voix de l’opinion publique favorable au retour du loup

 

Dans leur grande majorité, les Français ont eu l’occasion de rappeler à de multiples occasions leur attachement au retour du loup dans les meilleures conditions possibles.

 

Nos associations entendent utiliser les moyens disponibles pour rappeler le cadre juridique existant et favoriser une gestion plus rationnelle de ce dossier. Le loup ne saurait être le bouc émissaire d’une filière en crise et si son retour pose des questions concrètes, des solutions existent. Nos associations proposent de combiner :

 

•  Un renforcement des moyens de protection ;

•  Des expérimentations sur l'adaptation de la conduite des troupeaux en présence du loup pour réduire leur vulnérabilité ;

•  Le développement de recherches opérationnelles destinées à mieux prévenir les attaques.

 

Nos associations sont solidaires des éleveurs qui subissent des attaques malgré les mesures préventives mises en place. Conformément au statut du loup, espèce protégée au niveau international, les tirs doivent être réservés à des situations dérogatoires, aux fins de protection des élevages.

 

Force est de constater que, contrairement au problème du réchauffement climatique, le gouvernement n’a pas pris la mesure des enjeux en matière de reconquête de la biodiversité. Nos associations sauront rappeler ses obligations à un État souvent fuyant lorsqu’il s’agit de préserver le patrimoine naturel.

 

 

 

Télécharger le communiqué au format PDF

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 74 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.

 

 

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Le plafond d'abattage fixé à 40 loups

Loup_04-buste.jpgLe plafond d'abattage fixé à 40 loups

confirmé par le ministère d'Hulot

 

par Sciences et Avenir avec AFP le 19.02.2018 à 17h37

 

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a confirmé qu'un maximum de 40 loups pourront être abattus au cours de l'année 2018.

 

Un maximum de 40 loups pourront être abattus en 2018, a annoncé le 19 février 2018 le ministère de la Transition écologique en publiant le nouveau plan loup qui vise une population de 500 individus d'ici 2023 contre environ 360 actuellement. Ce plafond pourra toutefois être "actualisé une fois connus les chiffres de la population au printemps, pour être porté à 10% de la population", précise le plan loup 2018-2023, dont le projet était très critiqué par les éleveurs qui dénoncent les attaques contre leurs troupeaux. 

 

Un plafond annuel fixé à 10% de la population

 

Le dernier arrêté en vigueur permet de tuer 40 loups entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018. Le nouveau plan se base désormais sur l'année civile, mais les "prélèvements" — comprenez les abattages — ne pourront se faire qu'entre septembre et décembre. Les éleveurs pourront pourtant "toute l'année" se défendre "en cas d'attaques". À partir de 2019, le plafond annuel sera "fixé à 10% de la population sur la base des recommandations scientifiques", avec possibilité de relèvement de 2% "en cas d'atteinte du plafond avant la fin de l'année civile et de dommages particulièrement importants".

 

500 loups avant la fin du quinquennat

 

Fin 2017, la population était estimée à environ 360 individus, contre 292 en 2016. L'animal vit en meute, au sein de laquelle un seul couple, dominant, se reproduit : fin 2017, on comptait 52 meutes. "Le nombre actuel - 360 loups, bientôt sans doute 400 - est encore insuffisant, et nous visons au moins 500 avant la fin du quinquennat, conformément à nos engagements pour la biodiversité", avait dit en janvier 2018 le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Du point de vue écologique, 2.500 à 5.000 adultes seraient nécessaires pour que cette population soit viable, selon une expertise réalisée par l'ONCFS et le Muséum national d'histoire naturelle. Ce qui ne veut pas forcément dire sur le seul territoire français.

14/02/2018

Rapaces -intimidation

Intimidation

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Les paysages de neige offrent souvent la possibilité de réaliser de belles observations.

 

Les traces animales témoignent de l'activité faunistique, la reconnaissance des empreintes permettant l'identification de nombreuses espèces.

 

La concentration de nombreux rapaces, en l’occurrence de Buses variables, indique que les oiseaux profitent d'un petit mammifère mort pour se nourrir.

 

Chaque rapace tente de s'imposer en adoptant des attitudes d'intimidation afin de profiter de cette nourriture providentielle.

 

La scène rappelle évidemment les observations enregistrées dans le parc national des Cévennes avec les Vautours ou en Afrique, les rapaces jouant le rôle d'éboueurs naturels.

 

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Cliché © Dominique Delfino

06/02/2018

Équilibre cristallin

Équilibre cristallin

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

En ce dimanche de février 2018, une promenade matinale me conduit dans les prairies inondables de l'Allan, l'eau venant progressivement de se retirer.

 

La température négative de la nuit a permis la formation d'une très fine et délicate pellicule de glace recouvrant les dépressions encore en eau.

 

Je pose le regard sur ces formations aux lignes harmonieuses, au graphisme intemporel, laissant libre cours à l'imagination.

 

Mon objectif photo me permet de cerner des détails, d'isoler ces éléments fragiles qui se révèlent à mes yeux comme de véritables tableaux.

 

Pas à pas au, fil de l'eau, je m'inspire de cet art de la nature qui n'existe que par l’œil qui le contemple.

 

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Cliché © Dominique Delfino

01/02/2018

Coucher de soleil

Le soleil joue les prolongations

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

Ce coucher de soleil qui a embrasé le ciel la semaine dernière n'est pas passé inaperçu au regard des nombreux témoignages photos que j'ai pu partager.

 

La lumière et la couverture nuageuse de cette fin de journée laissent à penser que tout est réuni pour profiter d'une ambiance hors du commun lorsque le soleil disparaîtra sur l'horizon.

 

Rien n'est jamais joué d'avance, l'astre du jour se cache derrière la bande nuageuse qui semble boucher définitivement l'horizon.

 

Le ciel et le paysage s'éteignent progressivement me laissant penser que l'embrasement du ciel sera pour une autre fois.

 

Alors que j'ai regagné mon domicile depuis peu, la surprise est de taille lorsque je remarque les lueurs d'une intensité incroyable illuminer le ciel.

 

Juste le temps de prendre un peu de hauteur dans le verger voisin pour profiter durant de longues minutes de cette ambiance inespérée que je concentre dans le viseur de mon appareil photo.

 

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Document © Dominique Delfino

 

 

31/01/2018

Safari Kenya 2018

Safari Kenya 2018

animé par Dominique Delfino

naturaliste animalier accompagnateur

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24/01/2018

Inondations de janvier 2018

Un tableau grandeur nature

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

 

Petite accalmie dimanche sur le front des précipitations durant la huitième manche de Coupe du Monde de cyclo-cross, organisée sur la base de loisirs de Brognard.

 

J'en profite pour couvrir l’événement vu du ciel, mais les champs d’inondations de la basse vallée de la Savoureuse et de l'Allan retiennent tout autant mon attention.

 

Entre Brognard et Fesches-le-Châtel, l'eau se retire très progressivement laissant apparaître par endroits, prairies et terres cultivées.

 

Les couleurs qui s'en dégagent s’harmonisent et le graphisme des arbres isolés dans cet espace revêt un caractère particulier, vu du ciel.

 

C'est un tableau grandeur nature dans lequel ''je me plonge'', la magie de la lumière et de l'eau imprégnant sans relâche mon regard.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,pays de montbéliard,inondations janvier 2018

Cliché © Dominique Delfino

 

 

21/01/2018

Destruction de renards : Souris et campagnols vous disent merci !

renard,chasse au renard,maladie de lyme,mulot,campagnolDestruction de renards : Souris et campagnols et tiques vous disent merci !

 

Un renard mort : 6000 à 10 000 souris, mulots et campagnols sauvés que le dit nuisible renard aurait mangé dans l'année ! Merci les gars ! Et vive la bromadiolone et autres anticoagulants ! En réalité, les renards sont une arme efficace contre la maladie de Lyme ! Une étude publiée sur le site de The Royal Society établit un lien bénéfique entre l'activité des prédateurs de rongeurs et la densité de nymphes de tiques vectrices d'infections et rapportée dans Sciences et Avenir.fr par Valentin Thévenot le 04.08.2017 à 16h14.

 

Le fait d'armes suivant s'est passé en 2014 et est relaté dans Le Journal de Saône-et-Loire du 17 juin 2014. Lamentable !

 

 Le Journal de Saône-et-Loire -  le 27/06/2014 à 05:00 | Gaëtan Boltot  Bresse


561 renards piégés en vingt ans par Léon Boully
 
 
Mardi soir à Branges, Léon Boully (à dr.) a remis son imposante collecte de queues de renards.

561-renards-pieges-en-vingt-ans-par-leon-boully.jpgPhoto Michel Sylvain (CLP)
 

Avec le renard, Léon Boully joue au chat et à la souris. Mais à la fin, c’est le piégeur qui gagne. Rencontre.
 
La médaille est dans sa cuisine, tout simplement. En 2008, Léon Boully a été sacré meilleur piégeur de Saône-et-Loire au Beslile (une marque de pièges). Mais c’est tous les ans, depuis presque deux décennies, que ce retraité des établissements Guérin se distingue par ses résultats. « C’est quelqu’un de fiable, de très appliqué et de performant sur son secteur », dit de lui Jean-Paul Voisin, président de l’Association départementale des piégeurs de Saône-et-Loire. Et pour cause ! Depuis l’obtention de son agrément, pour la saison 1996-1997, le Montponnais totalise 561 queues de renards.
 
Appelé à la rescousse par un éleveur de poulets. Léon Boully était déjà un chasseur expérimenté (il a présidé la société locale pendant une vingtaine d’années) quand «un éleveur de poulets de Montpont, chez qui un renard faisait des dégâts », l’a appelé à la rescousse. « J’allais monter la garde. C’est comme ça que je suis ensuite devenu piégeur, après avoir suivi une formation. » Comme l’atteste son cahier où il note tout, à l’instar d’une comptabilité, la première année avait été faste, avec 59 goupils capturés.
 
S’il participe aussi à l’éradication des autres nuisibles, l’ancien ébéniste avoue sa préférence pour le renard. « Le ragondin, vous mettez le piège, il saute dedans », alors que le renard, lui, « est plus difficile à prendre car il est malin, méfiant, et a un bon odorat. Des fois, il me faut un jour pour l’avoir, mais d’autres fois ça peut durer quinze jours, trois semaines ». Commence alors, entre le piégeur et le nuisible, le jeu du chat et de la souris.
 
Une technique éprouvée. S’il a toujours les jumelles dans la voiture, Léon Boully ne voit jamais l’animal. « Mais grâce aux traces, on peut voir où il passe, explique-t-il. Le renard aime le fumier, parce qu’il y a toujours quelques carcasses de poulets dedans. C’est là que je pose mes pièges, que je recouvre avec du fumier bien pourri, bien défait. Je camoufle un poulet – même faisandé – et parfois je laisse dépasser une patte. » Le relevé des pièges se fait tous les matins, avant 9 heures. Si un animal est pris au piège, son sort est le suivant : une balle entre les deux yeux, et la queue coupée, pour la preuve. « Dans le temps, je faisais tout le tour de la commune. J’avais une douzaine de pièges et je parcourrais 45 km, se souvient-il. C’était très prenant. Je les relevais avant le jour, avec une grosse lampe. C’est prenant… »
 
Malgré ses 85 ans bientôt, une épaule et une rotule du genou opérées récemment, Léon Boully continue son activité, même s’il a baissé le pied, avec seulement «quatre-cinq pièges ». Ce qui ne l’a pas empêché, mardi soir à Branges (lire ci-dessous), de rapporter encore 25 queues. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait « pas ça pour l’argent ». Une queue rapporte « 4 € et quelques », pas de quoi couvrir les frais de gasoil. « Je fais ça pour le plaisir, et pour aider », confie-t-il modestement.
 
Et de l’aide, les éleveurs de volaille en ont bien besoin, qui subissent les assauts répétés des renards. À cause de l’un d’eux, 49 poulets sont morts étouffés il y a deux semaines à Montpont. Le criminel est prévenu : Léon est sur ses traces.
 
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 Léon Boully, piégeur :   

“Je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour le plaisir et pour aider.”

 

Photo Michel Sylvain (CLP)

 

 « Si un animal est pris au piège, son sort est le suivant : une balle entre les deux yeux, et la queue coupée, pour la preuve » … in : Le Journal de Saône-et-Loire du 17 juin 2014

 

Un article sur la chasse au renard : Au plus près d'une battue au renard

 

La Hulotte : une revue au service de la nature

 

Ci-dessous une photo de juin 2014 due à Michel Cottet et deux extraits de "La Hulotte" — " le journal le plus lu dans les terriers" ; N° double 33-34 ! pages 34 et 35... C'était dans les années 1970, non ?

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Renardeau photographié le 5 juin 2014 © Michel Cottet

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La Hulotte n° 33-34 page 34

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La Hulotte n° 33-34 page 35

 

 

Ajout du 20 janvier 2018 : La chasse de nuit au renard, interdite en Moselle

Un article de "Nore-Planète-info.com (18/01/2018).

17/01/2018

Calendrier des sorties nature 2018 - LPO Franche-Comté

LPO.pngCalendrier des sorties nature 2018 - LPO Franche-Comté

 

Bonjour,
 
Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du calendrier des sorties nature 2018 de la LPO Franche-Comté.
 
Il est disponible en consultation et téléchargement sur notre site Internet :
http://franche-comte.lpo.fr/index.php?m_id=20047
 
Bien cordialement,
 
LPO Franche-Comté
Maison de l'environnement de Franche-Comté
7 rue Voirin - 25000 Besançon
Tél. : 03.81.50.43.10
http://franche-comte.lpo.fr

http://franche-comte.lpo.fr/index.php?m_id=20047

16/01/2018

Geai des chênes

Un imitateur nommé Geai des chênes

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Malgré la douceur relative de ce début d'année, les oiseaux n'ont pas abandonné totalement les mangeoires. Les petits matins givrés de ces derniers jours ont ravivé l'activité au sein de ces postes de nourrissage offrant ainsi la possibilité d'observer dans d’excellentes conditions de nombreuses espèces.

 

S'imposant par sa taille, son caractère, le Geai des chênes s'annonce grâce à ses cris bruyants avant de se présenter, prudent, à portée de mon télé-objectif.

 

Le bleu strié de noir et blanc qui pare les rémiges caractérise le plumage. Bon imitateur, il est capable de reproduire des chants ou des cris d'autres oiseaux. Particulièrement à la fin de l'hiver, il émet une multitude de sons inspirés de ceux qu'il a perçus dans son environnement, pour le plus grand plaisir de notre oreille.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

 

14/01/2018

Les cigognes sont de retour

cigogne blanche,migrations oiseaux,migration printanièreLes cigognes sont de retour

 

À la mi-janvier 2018, les cigognes sont déjà de retour sur les toits de Besançon. Un retour précoce qui précède l'arrivée du printemps. Et une simple halte avant de repartir vers l'Alsace.

cigogne blanche,migrations oiseaux,migration printanière

Cliché ©Maurice Do Rosario, rue Jean Wyrsch,

Besançon (12 janvier 2018)

 

On assiste ainsi à une migration prénuptiale[1] précoce.

 

Oiseaux migrateurs, les cigognes de l'Est de la France (en particulier de l'Alsace) sont connues pour hiberner en Afrique. Elles empruntent successivement les vallées du Doubs, de la Saône et du Rhône, en longeant les côtes méditerranéennes du Languedoc, du Roussillon et de Catalogne pour rejoindre le détroit de Gibraltar et passer en Afrique (voir l'article consacré à ce sujet).

 

Or, il apparaît que ces volatiles ont tendance à raccourcir leur trajet de migration automnale. Certaines même ne migrent plus.

 

[1] Migration de retour qui concerne les oiseaux qui partent des zones d’hivernage pour rejoindre leur lieu de nidification.

 

80 km/h au lieu de 90 km/h sur routes départementales

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sur routes départementales :

une mauvaise nouvelle ?

 

(Un article de Notre Planète Info)

 

À partir de juillet 2018, le temps de procéder au changement de panneaux, la vitesse sur la plupart des routes départementales va être abaissée de 90 km/h à 80 km/h en France. Si une majorité de Français semble opposée à cette nouvelle limitation, elle sera bénéfique pour sauver des vies, abaisser la gravité des accidents, diminuer la pollution et faire des économies.

 

80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes départementales à double sens et sans séparateur, à partir du 1er juillet 2018 : c'est la mesure relativement impopulaire qui vient d'être annoncée par le premier ministre Edouard Philippe, à l'issue du Conseil interministériel de Sécurité routière du 9 janvier 2018. Principale raison avancée : la hausse de la mortalité sur la route depuis 2014, après 12 ans de baisse continue. Aujourd'hui, la route est la première cause de mort violente avec 9 morts et 65 blessés graves par jour en 2016, une tragédie confirmée en 2017 avec 3 477 morts. Or :

 

— la vitesse excessive est la première cause des accidents mortels en France (31 %), suivie de l'alcool, puis des stupéfiants (19 % et 9%) ;

 

— le réseau routier sur lequel les accidents mortels sont les plus fréquents est celui des routes à double sens sans séparateur central (55% de la mortalité routière).

 

Une mesure impopulaire

 

Les associations de défense des automobilistes sont farouchement opposées à cette mesure qui devrait concerner 400 000 kilomètres de routes en France. Ainsi, l'association 40 millions d'automobilistes "fermement opposée à ce projet depuis sa première évocation en 2013, dénonce une mesure absurde, rejetée par une grande majorité des Français et dont on ne peut espérer aucune amélioration en termes de sécurité routière", rien que ça ! Une pétition, initiée par la Ligue de Défense des Conducteurs a même recueilli plus de 2 millions de signatures pour s'y opposer ! Notons au passage que d'autres sujets bien plus cruciaux que la bagnole ne soulèvent pas autant les foules...

 

Moins de morts et moins de pollution

 

Si les résultats de l'expérimentation qui a été conduite depuis 2 ans sur 3 portions de routes nationales n'ont pas été communiqués, on peut s'attendre à une diminution du nombre d'accidents et de leur gravité, vu que la vitesse est la première cause d'accidents mortels. En outre, tous les bons conducteurs le constatent, personne ou presque ne respecte déjà 90km/h sur départementale et il est fréquent de voir des automobilistes rouler plutôt à 100 - 110 km/h.

 

Ce qui fait râler c'est la "perte de temps" d'une vitesse moindre. Et pourtant, pour un trajet de 25 km, elle n'est que 2 minutes ! De surcroît, il faudrait se questionner sur l'intérêt que nous avons à tout le temps courir...

 

Autres points positifs : l'économie de carburant (120 euro par an), un peu moins de bruit et moins de pollution. Selon une étude de l'ADEME, une limitation de vitesse entraîne une baisse de la consommation en carburant et donc moins d'émissions de gaz à effet de serre (- 10% de CO2 par kilomètre parcouru à 80 au lieu de 90 km/h) et moins d'émissions de polluants atmosphériques : jusqu'à 20 % de moins pour les oxydes d'azote et les particules fines (PM10).

 

Sur le même sujet : Conduite automobile : conseils pour moins polluer.

 

Content ou mécontent, l'efficacité de cette mesure sur l'accidentalité sera évaluée au 1er juillet 2020.

 

12/01/2018

Rémi Fraisse : déni de justice

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10/01/2018

La décrue, piège à poissons

La décrue, piège à poissons

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Les cours d'eau en crue de notre région ont rappelé dernièrement combien il est indispensable et important de conserver le lit majeur de ces rivières (quand il existe encore !) afin d'éviter les catastrophes liées aux inondations.

 

La plaine de l'Allan répond encore sur une partie de son cours à ces exigences. Les prairies naturelles de fauche régulièrement inondées à Brognard offraient ce dimanche matin 8 janvier 2018 un spectacle faunistique particulièrement bien animé.

 

L'eau se retire progressivement, mais les bas-fonds encore submergés piègent le poisson que de nombreuses Grandes Aigrettes, Hérons cendrés et Mouettes rieuses se disputent dès le lever du jour.

 

Une activité que les pêcheurs pratiquaient autrefois : les ''anciens'' me rappelant que c'est au filet qu'ils capturaient les poissons prisonniers de ces espaces.

 

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Document © Dominique Delfino

 

 

Plan loup 2018-2023 de Nicolas Hulot

nicolas hulot,plan loup 2018-2023,loup en franceLes 4 points à retenir

du plan loup 2018-2023

de Nicolas Hulot

 

par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

le 09.01.2018 à 13h18

 

En consultation publique pendant le mois de janvier 2018, le nouveau plan loup définit la politique adoptée par le gouvernement au sujet de l'espèce Canis lupus jusqu'en 2023.

 

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Depuis le 8 janvier 2018 et jusqu'au 29, le nouveau plan d'action loup, le 4e sur le sujet, est en consultation publique. Il définit la politique que va adopter le gouvernement pendant 6 ans concernant l'espèce Canis lupus avec la possibilité d'une "évaluation à mi-parcours des mesures et leur ajustement, le cas échéant, pour la deuxième phase du plan", note le ministère de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué. Les actions à mener ont été divisées en 7 axes regroupant chacun plusieurs mesures. En voici quelques unes :

 

1) Former les éleveurs à conduire des chiens de protection

 

Selon ce nouveau plan qui entrera en vigueur au début du mois de février 2018 après l'avis du Conseil national de la protection de la nature, un réseau "chiens de protection" devrait être mis en place. Celui-ci devrait permettre de confirmer l'efficacité de ces animaux dans la protection des troupeaux tout en évitant les problèmes qu'ils peuvent causer (conflits de voisinage, morsures). "La conduite des chiens de protection requiert donc une technicité pour laquelle les éleveurs doivent être accompagnés, conseillés et aidés", explique le texte. Des spécialistes nommés "référents" devraient donc jouer ce rôle de conseillers capables de "rassembler les savoirs, les organiser et les diffuser auprès de relais locaux". Ils seront donc chargés de former les éleveurs qui souhaitent acquérir un chien de protection. Le réseau sera formé d'un animateur, de 6 référents chargés d'élaborer la formation et son suivi et de plusieurs référents locaux intervenant auprès des professionnels.

 

2) Mieux comprendre le loup pour mieux protéger les troupeaux

 

Le gouvernement souhaite également mener des études afin "d'acquérir des connaissances sur l'éthologie du loup en situation de prédation". Le programme en question doit permettre de recueillir des données sur différents points comme par exemple : la répartition spatiale des meutes et les interactions entre elles, l'évaluation du succès reproducteur de l'espèce et la mesure de la dispersion des jeunes mais aussi l'analyse du régime alimentaire de ces animaux et donc la "balance entre la part de la faune domestique et la part et le type de faune sauvage consommée".

 

3) Des éleveurs indemnisés que s'ils ont pris des mesures pour protéger leur troupeau

 

Jusqu'à maintenant, les éleveurs dont les animaux étaient victimes du loup étaient indemnisés même s'ils n'avaient pris aucune mesure pour protéger leur troupeau. Le nouveau plan loup va réviser ce point : "De manière progressive et adaptée à la situation des élevages en fonction des territoires (ancienneté de la colonisation, intensité et fréquence des attaques), l'indemnisation reçue par les exploitants dont les troupeaux auront été attaqués sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection", est-il noté dans le texte. Les éleveurs seront donc tenus, s'ils veulent recevoir une compensation en cas d'attaque, d'avoir placé au préalable une clôture ou encore d'utiliser un chien de protection. Pour le gouvernement, il s'agit de "rationaliser les dispositifs d'aide" : "Les indemnisations seront versées après vérification de la mise en œuvre de protection des troupeaux et en fonction de la dynamique de présence du loup. Le contrôle sera effectué en routine et non lors du constat des dommages".

 

4) Une campagne de tir calée sur l'année civile

 

Selon le plan loup 2018-2023, les prochaines campagnes de tir devraient être calées sur l'année civile c'est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre alors que les précédentes débutaient le 1er juillet pour prendre fin le 30 juin de l'année suivante. Pour le gouvernement, ce dernier découpage pose problème car il débute en période estivale lorsque les troupeaux sont dans les alpages et que la pression de prédation est donc la plus forte. Ainsi, beaucoup de tirs surviennent dès le début de la campagne entraînant un relèvement du plafond de nombre de loups pouvant être abattus. "Les dispositions du plan national d'actions doivent permettre d'éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint en cours d'année", prévoit le texte. Néanmoins, "le préfet coordonnateur aura la possibilité d'activer l'autorisation de tirs de défense additionnels" au-delà du plafond si les nouvelles dispositions ne suffisent pas. Ce dernier sera fixé à 10 % de l'effectif moyen annuel. Pour le moment, le plafond reste à 40 pour l'année 2018 et sera actualisé au printemps pour atteindre les 10 % de "prélèvements" et ainsi permettre le passage à une campagne basée sur l'année civile.

 

09/01/2018

Les Nématomorphes ou Gordiacés ou Gordiens

Préambule

Des photos à identifier jointes à un courriel de Michel Cottet m'ont permis de reconnaître immédiatement la silhouette d'un Nématomorphe, sans doute un Gordius aquaticus. Alerté également, Jean-Yves Cretin parvenait à la même conclusion. Mais ce qui nous intriguait surtout, c'est de savoir comment cet animal aquatique parvenait à parasiter des Arthropodes terrestres. Cette discussion passionnée nous a obligés à fouiller dans internet pour comprendre la tactique de ce parasite manipulateur. C'est cette quête qui fait l'objet de cet article.

 

Les Nématomorphes ou

Gordiacés ou Gordiens

 

par André Guyard

avec le concours de Bertrand Cotte, Jean-Yves Cretin,

Michel Cottet et Jean-Louis Romand

 

(Article daté du 27/09/2014, modifié le 08/01/2018)

 

 

Taxinomie

 

Les Nématomorphes constituent, à côté des Nématodes, la seconde classe des Némathelminthes. Les Nématomorphes comprennent deux ordres :

 

1. les Gordiida : formes d'eau douce et formes terrestres avec un champ épidermique ventral et pseudocoelome empli de mésenchyme. Une paire de gonades, des ovaires à diverticules latéraux.

 

Famille des Chordodidae : aréoles cuticulaires visibles et servant à la classification. Quatre sous-familles avec quatorze genres dont : Chordodes, Chordodiolus, Gordionus, Paragordius.

 

Famille des Gordiidae : aréoles invisibles ou absentes. Extrémité postérieure de la femelle non lobée, celle du mâle bilobée. Deux genres : Gordius, Acutogordius.

 

2. les Nectonematida : champs épidermiques dorsaux et ventraux, soies natatoires, pseudocoele cavitaire, une gonade, chaîne nerveuse intraépidermique. Écologie marine pélagique. Un seul genre : Nectonema de 200 mm de long, trouvé sur les côtes du Massachusetts, du golfe de Naples, des Indes néerlandaises, du Spitzberg et de la Norvège. (ex. : Nectonema agilis).

 

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Deux gordiens sortis d'une sauterelle femelle Tettigonia viridissima qui s'était flanquée dans... la piscine de mes petites filles à Gizia (Jura) et que l'on voit déroulés dans le fond.

Cliché © Jean-Yves Cretin (11/08/2008).

 

 

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Gordius aquaticus © Michel Cottet

Le ver est allongé sur les graviers sous un débris végétal

 

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Paquet de "lombriciens aquatiques" filiformes, mais annelés avec, parmi eux, des gordiens beaucoup plus minces et lisses (2 ou 3 sont matérialisés par des flèches). Ce "tas" provient de la "source" qui coule dans ma rocaille et dont l'eau vient du toit de la maison d'une part, et d'un drainage de la nappe et des réseaux de galeries de lombrics d'autre part !

Cliché © Jean-Yves Cretin - Les Auxons Doubs (15/01/2012).

 

Du point de vue historique, les Gordiens sont entourés de nombreuses légendes. L'une d'elles, datant du XIVe siècle, affirme que ces animaux sont issus de crins de chevaux. Selon les pays, on les a appelés : hairworms, Saitenwurmer, dragonneaux. Placés par Linné dans les Vermes intestina, ils furent longtemps confondus avec les Nématodes, en particulier avec la filaire de Médine. Les travaux anatomiques de P. Charvet (1834), K. T. E. Siebold (1838), A. Berthold (1843) et ceux de F. Dujardin (1842) conduisirent Siebold en 1843 à les séparer des Nématodes sous le nom de Gordiacea. F. Vejdovsky (1886) en éloigna les Mermis et créa les Nematomorpha. Le fait que leurs larves parasitent des insectes fut découvert par L. Dufour en 1828, mais ce n'est qu'avec les travaux de E. Grube (1849) et G. Meisser (1856) que ces larves furent convenablement décrites. Les plus importantes contributions à l'étude des Nématomorphes furent, à la fin du XIXe siècle, celles de H. Grenacher (1868), A. Villot (1874, 1881, 1887), Vejdovsky (1886, 1888, 1894), L. Camerano (1888, 1897), O. Burger (1891) et H. B. Ward (1892). Au début du XXe siècle enfin, T. Montgomery (1903, 1904), A. Muhidorf (1914) et H. May (1919) se consacrèrent à l'étude de ce groupe.

 

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Gordius aquaticus sur une feuille (cliché DR)

 

Morphologie

 

Les Gordiens sont des vers allongés et filiformes, de couleur jaunâtre, dont la longueur peut dépasser le mètre, le diamètre n'excédant pas 2 à 3 mm. Le mâle est fréquemment plus petit que la femelle. L'extrémité postérieure, arrondie chez la femelle, est bi- ou trilobée chez le mâle et porte un cloaque terminal ou ventral.

 

Ce sont des parasites d'Arthropodes à l'état jeune, libres et vivant dans les eaux douces à l'état adulte.

 

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Le type en est Gordius aquaticus Linnaeus, 1758 qui vit à l'état adulte dans l'eau douce (ruisseaux, sources, puits) ; Le corps est très grêle (30 à 90 cm de long sur 0,5 mm de diamètre), avec une coloration allant du jaune clair au marron foncé. L'extrémité antérieure est sans orifice ; l'extrémité postérieure, arrondie chez la femelle, bifurquée chez le mâle, ne montre que l'orifice cloacal. L'ouverture buccale et l'anus sont terminaux ou ventraux.

 

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Gordius mâle enroulé © Jean-Louis Romand

 

Anatomie

 

La paroi du corps des Nématomorphes présente quelques particularités (A). Elle est formée un épiderme revêtu d'une cuticule avec des soies. La cuticule est épaisse et comprend une assise homogène et une assise fibreuse. Dans la famille des Chordodidae, elle présente un aspect rugueux dû à la présence d'aréoles polygonales ou arrondies, qui peuvent porter des soies et un pore.

 

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Comme chez les Nématodes, l'épiderme forme des épaississements, ou cordes, au nombre d'une ou deux. Sous l'épiderme, on a, insérées sur un seul champ ventral, des cellules myoépithéliales qui forment une couche musculaire. L'épiderme, cubique ou cylindrique, n'a qu'une seule assise de cellules. Selon les ordres, on trouvera soit un champ ventral, soit un ventral et un dorsal. Comme chez les Nématodes, les fibres musculaires sont longitudinales.

 

La cavité mésodermique est un pseudocoelome presque entièrement altéré chez Gordius par la présence de cellules mésenchymateuses.

 

Le tube digestif, atrophié dans ses régions antérieure et postérieure, y est remplacé par un parenchyme (pas de pharynx, et intestin partiellement atrophié). Plus ou moins régressé dans tous les stades du cycle, il ne comporte que rarement un orifice buccal. Le pharynx présente souvent un bulbe avant l'intestin. Le cloaque reçoit conduits génitaux et rectum. Le tube digestif de Nectonema rappelant ceux des Mermis et Trichuns (Nématodes aphasmidiens), diffère notablement de celui des Gordius.

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Coupe histologique transversale de Gordius

 

Les Gordiens ne possèdent pas de protonéphridies ni de canaux excréteurs latéraux.

Leur système nerveux est analogue à celui des Nématodes. Comme celui des Échinodères et des Priapuliens, le système nerveux est épidermique. Il est constitué par une masse ganglionnaire antérieure d'où part un cordon nerveux ventral rattaché à l'épiderme par une lamelle nerveuse. La masse ganglionnaire cérébrale se prolonge par une chaîne nerveuse médioventrale qui se termine en un ganglion cloacal. Le système nerveux périphérique est encore mal connu et serait présent chez Paragordius.

 

Les organes des sens sont primitifs : on distingue des cellules nerveuses à fonction tactile, des soies sensitives le long du corps. Un organe photosensible, sorte de fossette située à l'avant du corps, est renfermé dans une capsule, au fond de laquelle se trouve une couche de cellules de type rétinien ; cette dernière couche est surmontée par un mince épiderme.

 

Les sexes sont séparés. Les mâles démunis de spicules sont plus petits que les femelles. Une paire de gonades s'étend dans le pseudocoelome. L'ovaire est prolongé par un oviducte muni d'un réceptacle séminal.

 

Locomotion, alimentation

 

Isolés, surtout les mâles, plus actifs, ils nagent au moyen de larges ondulations du corps ou rampent sur le fond. Mais on les rencontre souvent entortillés en paquets inextricables (nœuds gordiens) enchevêtrés parmi les plantes aquatiques et les débris végétaux.

 

Les adultes n'ont aucune activité buccale : la nutrition serait transcuticulaire et l'épiderme des jeunes produirait des enzymes capables de digérer les tissus de l'hôte qui les héberge. Aucun mécanisme excréteur n'a été décelé.

 

Reproduction

 

Au début de la belle saison, les biotopes favorables abondent en individus des deux sexes : bords de rivières, lacs, étangs et mares. Le mâle semble capable de détecter à distance la présence du sexe opposé et de distinguer les femelles vierges des gravides. Ces dernières ne sont pas pour autant systématiquement dédaignées. Les mâles et les femelles matures s'accouplent dans l'eau souvent au sein de volumineux pelotons. Le mâle enroule son extrémité postérieure autour de celle de la femelle et dépose une goutte de sperme au voisinage du cloaque de sa partenaire. Les spermatozoïdes remontent vers le réceptacle séminal. La ponte suit rapidement la fécondation et les œufs sont agglutinés en cordons visibles dans l'eau, au voisinage des parents.

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Copulation de Gordius (spermatophore = masse de spermatozoïdes)

 

Développement et cycle

 

On peut distinguer trois stades dans l'évolution des gordiacés :

1)    un stade larvaire libre,

2)    un stade juvénile parasite,

3)    un stade adulte libre.

 

Les œufs fécondés sont pondus en chapelet par la femelle dans l'eau. La segmentation de l'œuf est égale et donne une gastrula typique. L'ectoderme de la région antérieure de l'embryon s'épaissit.  On aboutit à une larve libre de 1/10e mm de longueur caractérisée par son corps transparent divisé nettement par un septum musculeux en deux régions, le préseptum (proboscis = prosoma) et le postseptum (tronc).

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Larve échinodéroïde de Gordius aquaticus avec la trompe dévaginée

 

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Larve échinodéroïde de Gordius aquaticus avec la trompe invaginée

vue sous loupe binoculaire. sp : spicules, st : stylets

(cliché M. Müller 2004)

 

 

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Larve de Chordodes sp. (muscles du préseptum grisés) avec trompe invaginée (A) et dévaginée (B) montrant les trois couronnes de spicules (sp1, sp2, sp3) (d'après Zapotovsky 1974).

 

Le préseptum se transforme en une trompe dévaginable, appareil perforant armé de deux couronnes longitudinales de spicules (crochets) chitinoïdes. Les mouvements de la trompe mue par des muscles puissants autorisent une sorte de reptation et permettront à la larve de perforer, le cas échéant, les tissus de son futur hôte.

 

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Le tronc présente à l'intérieur un intestin privé d'ouverture à l'avant et qui se termine par une ouverture anale.

 

La larve dépourvue d'orifice buccal, donc incapable de s'alimenter, mène une vie aquatique libre très courte, ressemble à celle des Priapuliens et des Échinodères. Elle ne peut donc vivre longtemps et la poursuite du cycle nécessite la présence d'un hôte intermédiaire terrestre ou aquatique avant de s'installer dans l'hôte définitif Pour cela, elle dispose de ses couronnes de crochets qui vont lui permettre de s'amarrer, soit sur la végétation aquatique, soit sur un hôte aquatique.

 

1) Cas où l'hôte aquatique intermédiaire ne présente pas les conditions favorables

 

La larve peut ainsi s'enkyster par fixation sur un animal aquatique, comme une limnée (gastéropode pulmoné). Si elle est avalée par un alevin de Poissons ou un têtard d'Amphibiens, la larve du nématomorphe s'y enkyste ; elle ne se développera que si cet hôte intermédiaire porteur des kystes est dévoré par un prédateur, hôte favorable qui constituera l'hôte définitif (insecte carnassier, poisson…). Ce mode d'infection a été réalisé expérimentalement quand des Dytiques dévorent de petits poissons ou de têtards contenant des larves de Gordius enkystées (A. Dorier 1932). La suite de l'histoire rejoint alors le deuxième cas ci-dessous.

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Larve de Gordius enkystée

 

2) Cas où la larve se trouve en présence d'un hôte intermédiaire aquatique favorable

 

La pénétration se fait par effraction, dans un petit animal aquatique (insecte, Myriapode ou arachnide pour les Gordiida : pagure ou crabe pour Nectonema). Le comble de l'élégance s'est de se faire avaler par une larve aquatique d'un insecte aérien : larves d'Éphéméroptères, d'Odonates, de Trichoptères, de Diptères qui seront consommées sous forme d'insecte aérien adulte par l'hôte définitif terrestre. C'est le cas de la larve échinodéroïde de Gordius, capable de s'enkyster dans un mucus sécrété par une glande située près de l'extrémité antérieure du tube digestif et pouvant attendre ainsi plusieurs semaines d'être avalée par la larve aquatique d'insecte. Parvenue dans l'intestin de cette larve, elle en traverse la paroi à l'aide de son appareil perforant et s'installe dans la cavité générale (A. Dorier 1932).

 

3) Cas où l'hôte définitif est un Arthropode terrestre prédateur

 

Pour compléter leur cycle de vie, les Gordiidés doivent effectuer une transition du milieu aquatique vers le milieu terrestre. Cependant, les larves aquatiques sont épibenthiques et leur habitat ne chevauche pas l'habitat de leurs hôtes définitifs. Cette évidence a conduit de nombreux chercheurs à suggérer que les infections d'hôtes terrestres sont acquises par l'ingestion d'insectes qui s'infectent en absorbant des larves aquatiques infestées par des kystes gordiens qui se trouvent ainsi transposés sur le milieu terrestre.

 

La plupart des hôtes terrestres des Gordiacés sont des Arthropodes prédateurs (Carabes, Myriapodes Chilopodes) qui s'infestent en dévorant des Insectes (Éphémères, Chironomes) tombés à terre et issus de larves aquatiques contenant des kystes de Gordius. Certains orthoptères comme les grillons bien que phytophages n'hésitent pas à dévorer ce genre d'insectes. Ce cycle de vie proposé a été testé expérimentalement par Ben Hanelt (2004) en utilisant trois espèces américaines communes de Gordiidés : Gordius robustus, Paragordius varius, et Chordodes morgani. Cet auteur a constaté que les kystes de l'ensemble des trois espèces ont survécu à la métamorphose d'un chironome Tanytarsus sp.

 

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Carabe doré parasité par un Gordien © Jean-Louis Romand

 

L'observation d'autres espèces d'imagos hôtes définitifs infestés par des kystes montre que les kystes survivent à la métamorphose des insectes et restent viables et sans provoquer de réaction de défense interne de l'hôte. Les données provenant d'Éphémères Callibaetus sp naturellement infestées, montrent que l'enkystement et la survie des Gordiidés se rencontrent chez les insectes aquatiques présents dans la nature. La paratenèse entre les hôtes paraténiques a pu être constatée chez ces trois espèces. Ainsi, les kystes formés dans des hôtes paraténiques parasités peuvent être éventuellement transférés aux hôtes paraténiques normaux.

 

4) Cas où l'hôte définitif est un Arthropode terrestre phytophage

 

C'est le cas des Myriapodes Diplopodes qui peuvent s'infester en avalant des larves de Gordius qui peuvent s'entourer de mucus, se replier sur elles-mêmes et s'enkyster dans l'eau en se fixant aux végétaux d'une prairie inondable. Elles peuvent résister exondées plusieurs semaines dans un air humide et être consommées par des insectes phytophages. Expérimentalement, on a pu observer que de tels kystes soumis au suc digestif d'un insecte se gonflent et se déchirent laissant échapper les larves de Gordius qui pénètrent alors dans la cavité générale de l'insecte par effraction de la paroi intestinale.

 

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Un orthoptère Anonconotus parasité par un Gordien

© Roger de La Grandière

 

Pendant tout le cycle de l'insecte qui se métamorphose en un imago ailé, le nématomorphe s'allonge, grossit, devient un petit ver blanchâtre qui poursuit sa croissance aux dépens du tissu lipidique de l'insecte. Le stade juvénile est atteint après plusieurs semaines (ou mois) de développement dans l'hôte. Certains caractères larvaires persistent (cuticule, épiderme) ou se différencient ; d'autres (stylets, crochets de la trompe, glande à mucus) disparaissent. Les cellules épidermiques sont à l'origine du développement de la masse nerveuse antérieure. L'intestin larvaire devient définitif. Les organes génitaux du parasite se développent, son tégument chitineux s'épaissit et se colore. La taille adulte atteinte, le nématomorphe perfore alors la paroi abdominale de son hôte au voisinage de l'anus. C'est alors que le parasite va manipuler son hôte pour l'entraîner à se jeter à l'eau. Il abandonne alors celui-ci en le perforant et se retrouve en milieu aquatique.

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Les quatre stades du cycle du parasite.

Hôte définitif : la sauterelle Meconema thalassinum.

(Pour l'agrandir, cliquez sur l'image)

 

Si par hasard, l'hôte définitif à l'eau est consommé par un prédateur, par exemple le grillon attrapé par une grenouille ou une truite, l'insecte sera mangé, mais le parasite s'en tirera intact en s'échappant par la gueule de l'amphibien ou par la gueule ou les ouïes du poisson.

 

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Grillon des bois Nemobius sylvestris infesté par Paragordius tricuspidatus

© Pascal Goetgheluck

 

La manipulation de l'hôte définitif par le nématomorphe

 

Les travaux de l'équipe de Montpellier (Organismes Parasitiquement Modifiés : OPM) travaillant au sein de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont pu démontrer cette manipulation du comportement de l'hôte par le nématomorphe Paragordius tricuspidatus adulte qui incite le grillon des bois Nemobius sylvestris, dans lequel il s'est développé, à se jeter dans une collection d'eau, où le ver peut se reproduire. Le grillon peut avaler une ou plusieurs larves du ver. La larve se développe durant près d'un an dans l'abdomen de l'insecte en se nourrissant de sa graisse et de ses organes reproducteurs. Au stade adulte, le ver contraint l'insecte à se diriger vers les espaces libres en sécrétant une substance qui agit sur son système nerveux. L'insecte est brusquement attiré par la lumière, ce qui augmente la probabilité qu'il rencontre une étendue d'eau, généralement située dans un espace découvert. Le grillon finit souvent par rencontrer un cours d'eau où il se jette, sans forcément y mourir. Le ver émerge alors par effraction hors de la cavité abdominale du grillon (voir la photo ci-dessus).

 

Le grillon des bois Nemobius sylvestris peut survivre à son bain forcé après la libération de son ver parasite. Mais les femelles seront stériles et présenteront une morphologie larvaire, ovipositeurs réduits en particulier qui empêcheront la réussite de la copulation.

 

En 2005, au sein de l'équipe OPM de Montpellier, Frédéric Thomas et Frédéric Libersat ont mis en évidence des protéines qui semblaient altérer le fonctionnement du système nerveux du grillon. Un grillon parasité se jette à l'eau non sous l'action de ses propres molécules et de ses propres gènes, mais par le jeu de certains gènes et des molécules correspondantes du nématomorphe, illustrant le concept de phénotype étendu. Cela ne va pas sans inconvénient : le parasite consacre une certaine énergie à manipuler son hôte, au détriment d'autres fonctions vitales, telles la croissance et la fécondité. Il lui faut trouver un compromis entre ces différentes fonctions. Notons que ce raisonnement reste théorique : personne n'a encore mesuré l'énergie dépensée par un parasite pour manipuler son hôte.

 

Malgré l'augmentation des preuves de la manipulation de l'hôte phénotypique par des parasites, les mécanismes sous-jacents causés à des hôtes infectés modifiant le comportement de l'hôte restent énigmatiques dans la plupart des cas.

 

Les bases biomoléculaires de la manipulation de l'hôte

 

Afin d'identifier les altérations biochimiques qui se produisent dans la tête du grillon Nemobius sylvestris quand il est poussé à l'eau par le nématomorphe, l'équipe de Montpellier (2006), a caractérisé les protéomes de l'hôte et du parasite pendant l'expression du comportement de recherche d'eau en élucidant les ressorts moléculaires de cette stratégie a priori unique dans le monde des parasites manipulateurs. On n'avait encore jamais constaté une telle manipulation chimique "directe".

 

Par une technologie appelée "analyse protéomique" (électrophorèse de protéines)  qui permet de "photographier" à un instant donné l'ensemble des protéines candidates à la manipulation produites par un organe, technologie couplée à la bioinformatique appliquée à l'expression des gènes impliqués au cours de la manipulation, les chercheurs ont mis en évidence que des molécules de la famille Wnt produites par le parasite peuvent agir directement sur le développement du système nerveux central de l'hôte. C'est en injectant dans le cerveau du grillon certaines molécules que le ver réussit à déclencher ce comportement aberrant.

 

"Jusqu'à présent, les biologistes avaient identifié des stratégies de manipulation où le parasite incite son hôte à sécréter lui-même les substances qui vont le manipuler, explique Frédéric Thomas. Or, nous avons ici affaire à une manipulation 'directe' : c'est le ver lui-même qui sécrète les molécules qui, une fois transmises à l'hôte, influenceront son comportement."

 

Encore fallait-il le démontrer. Pour cela, les chercheurs ont eu l'idée d'analyser les protéines sécrétées par le cerveau du grillon Nemobius sylvestris à trois instants distincts : quelques secondes avant le saut, juste après le saut et quinze minutes après le saut. Dès lors, les chercheurs n'ont eu qu'à comparer les molécules mises en évidence avec celles habituellement fabriquées par le gordien. Résultat : "Nous avons trouvé dans le système nerveux de la sauterelle la présence de molécules Wnt produites par le ver alors qu'elles y sont habituellement absentes, rapporte le biologiste. Nul doute que leur transmission au grillon joue donc un rôle décisif dans le déclenchement du saut dans l'eau." Question : comment se fait-il que l'organisme de la sauterelle ne détecte pas l'origine étrangère de ces molécules Wnt émises par le ver ? L'explication tiendrait à une astuce dite "mimétisme moléculaire".

 

"II faut savoir que le grillon produit naturellement des protéines Wnt, décrit Didier Biron. Et bien, nous avons découvert que leur structure, sans être identique aux Wnt du ver, est extrêmement proche." Tel serait donc le secret du gordien : il profite de la ressemblance qui lie ses Wnt avec celles de la sauterelle pour les exfiltrer dans le système nerveux de celle dernière sans qu'elles soient détectées... et déclencher ainsi le saut. Comme le résume le chercheur : "Le gordien est un falsificateur qui accède aux manettes du comportement de son hôte en usant de ses propres molécules comme autant de fausses clés. "

 

Un subtil dialogue se noue

 

Cependant, si le principe utilisé par le ver pour manipuler le comportement du grillon est élucidé, la compréhension du processus chimique menant au saut dans l'eau demeure encore très partielle : "Les Wnt sont des protéines dites 'carrefour', dont les fonctions sont tellement nombreuses qu'elles ne nous permettent pas, à l'heure actuelle, de comprendre comment elles finissent par générer chez les orthoptères cette propension à se jeter à l'eau" explique Didier Biron. En fait, face à ce subtil dialogue moléculaire qui se noue entre l'orthoptère et le gordien, les chercheurs sont un peu comme des enquêteurs qui, via les outils d'analyse protéomique, ont placé les deux animaux sur écoute : seules des bribes de conversation leur parviennent, et ils peinent encore à établir la teneur précise des propos.

 

Néanmoins, une piste s'offre depuis peu : en scrutant le cerveau des grillons infestées, l'équipe montpelliéraine a remarqué que, lorsque ces derniers sont en phase de manipulation par le ver. la production de plusieurs protéines varie de façon inhabituelle. Et parmi celles notamment impliquées dans la régulation du rythme circadien de la sauterelle ou dans la croissance de son système nerveux se trouve la protéine "isoform D", qui joue un rôle important dans la géotaxie de l'insecte. C'est ce qui caractérise la position de l'animal par rapport au sol. Or, la perturbation de cette fonction pourrait justement être l'un des déclencheurs du comportement erratique du grillon avant son comportement aberrant qui le précipitera dans l'eau.

 

Tous ces travaux ne sont pas de pure forme. "D'ici à quelques années, s'enthousiasment les chercheurs, nous envisageons de créer une banque de données qui regrouperait l'ensemble des molécules des insectes utilisées par les parasites manipulateurs. Des informations qui pourraient se révéler utiles à la recherche médicale pour qui les connaissances acquises par les biologistes sur les stratégies des parasites se révèlent souvent précieuses dans la conception de nouveaux vaccins et médicaments." Mais avant de réaliser cet objectif, les chercheurs doivent encore se concentrer sur la relation qui unit les gordiens et leurs hôtes et, notamment, élucider la nature précise des molécules utilisées par le ver. D'où la prochaine étape, prévue pour 2006 : injecter dans le cerveau d'orthoptères sains des protéines Wnt, afin de voir si elles engendrent, seules, le comportement du saut dans l'eau.

 

Au niveau du système nerveux central du grillon manipulé, ils ont trouvé une expression différentielle des protéines du domaine CRAL-TRIO spécifiquement liées à la neurogenèse, le rythme circadien et les activités de neurotransmetteurs. La vision du grillon serait bouleversée et l'animal quitterait les bois pour arpenter des espaces plus lumineux, souvent aboutissant à une collection d'eau.

 

Du point de vue histologique, on note au niveau du cerveau, une surproduction de neurones qui aboutit à la déconnexion de synapses, alors que dans d'autres cas (voir plus bas), l'expression des protéines aboutit à une mort des neurones (apoptose). Ces deux modes d'action entraînent un oubli du comportement normal et la création d'un comportement aberrant.

 

Une autre étude protéomique sur les voies biochimiques altérées par les Gordiens a également permis de traiter des questions de convergence physiologique et moléculaire dans le mécanisme entraînant la modification du comportement des orthoptères, des molécules efficaces produites par d'autres espèces de nématomorphes agissant directement sur le système nerveux central de leurs hôtes orthoptères.

 

Ce genre d'études peut être généralisé à d'autres cas de manipulations des hôtes par les parasites. C'est le cas du nématomorphe Spinochordodes tellinii dont l'hôte définitif est la sauterelle des chênes, ou méconème tambourinaire (Meconema thalassinum). L'insecte est également brusquement attiré par la lumière, ce qui augmente la probabilité qu'il rencontre une étendue d'eau, généralement située dans un espace découvert. Dans ce cas, l'équipe de Montpellier a pu montrer que l'action des protéines manipulatrices provoquait la mort de certains neurones du cerveau de l'hôte engendrant ainsi son comportement aberrant de recherche d'eau.

 

On peut s'interroger sur l'implication de telles protéines manipulatrices sur d'autres parasitoses, en particulier dans le cas des affections comme le paludisme, la fièvre jaune, le chikungunya, la dengue ou la maladie du sommeil impliquant des insectes piqueurs et transmettant à l'homme, hôte définitif des parasites.

 

Au-delà des possibles applications médicales, les découvertes de l'équipe de Frédéric Thomas ont aussi une portée théorique. Car elles valident les prédictions de la théorie dite du "phénotype étendu", énoncée en 1982 par le biologiste britannique Richard Dawkins[1]. Le phénotype est l'ensemble des caractères physiques d'un organisme. Il dépend de l'expression du génotype, l'ensemble des gènes de cet organisme. Selon R. Dawkins, une part du génotype du parasite est aussi responsable du phénotype modifié de l'hôte : certains de ses gènes s'expriment et leurs produits agissent dans l'hôte et modifient son comportement.



[1] Au sein de la seconde édition du livre Le Gène égoïste'" initialement édité en 1976 aux Presses Universitaires d'Oxford.

 

Loin, encore aujourd'hui de faire l'unanimité, cette approche stipule qu'il faut cesser de considérer que les gènes n'agissent que dans les strictes limites de l'organisme dans lequel ils 'résident', mais, au contraire, les voir dotés d'un pouvoir d'action qui dépasse les limites de cet organisme. N'est-ce pas précisément ce qui se passe entre le gordien et l'insecte ? Ce sont les gènes du premier qui, via les molécules qu'ils lui permettent de sécréter, étendent leur pouvoir au dehors de l'organisme dans lequel ils résident, en modifiant in fine le comportement du deuxième. Ce qui illustre à merveille ces propos du biologiste britannique, rédigés en 1989.  "Il est des cas où tout se passe comme si les gènes sortent de leur 'propre corps' et manipulent le monde extérieur"... On le voit, c'est à une nouvelle façon de regarder l'évolution que convie aussi l'étrange lien que nouent les gordiens et leurs hôtes.

 

Comment l'évolution a-t-elle pu favoriser une stratégie aussi tarabiscotée ? Inutile de prêter au gordien une quelconque intelligence cachée : c'est tout simplement au hasard que cette machiavélique aptitude à la manipulation doit son existence : "Au cours de l'évolution, la sélection naturelle a évidemment favorisé les vers les plus aptes à initier ce fameux 'dialogue moléculaire' avec les orthoptères" explique Frédéric Thomas. Soit, concrètement, ceux qui ont développé les mutations génétiques les rendant aptes à produire des protéines Wnt de structure comparable à celles fabriquées par ces insectes." En revanche, les vers qui n'en étaient pas capables, ou seulement imparfaitement, ont fini par disparaître. faute de pouvoir rejoindre efficacement leur lieu de reproduction.

 

Bibliographie

 

  • Ben Hanelt (2004). - Life cycle and paratenesis of American Gordiids (Nematomorpha: Gordiida). J. Parasitol., 90(2), pp. 240-244.

 

 

 

  • Kermarrec A. Némathelminthes Encyclopedia Universalis Tome XII.

 

  • Lefèvre T. et al., The ecological significance of manipulative parasites, Trends in Ecology and Evolution, vol. 24, pp. 41-48.

 

  • Libersat F. et al, (2009).- Manipulation of host behavior by parasitics insects and insects parasites, Annu. Re. Entomol., vol. 54, pp 189-207.

 

  • Revoy N. (2005).- Sauterelles : un ver les pousse au suicide. Science & Vie n° 158 novembre 2005, pp 92-97.

 

  • Thomas F. et al, (2002).- Do hairworms (Nematomorpha) manipulate the water seeking behaviour of their terrestrial hosts? J. Evolution. Biol. 15(3), pp.356-361.

 

  • Thomas F. et al, (2010).- Biologie évolutive, De Boeck Ed. 827 p.

 

  • Thomas F. et Libersat F. (2010).- Les parasites manipulateurs, Pour la Science n° 391 mai 2010, pp. 36-42.

 

  • Vidéo (2010) Un film de Yves Élie : Toto le Némato. VB Films, CNRS Images.

06/01/2018

Greffe de tissu ovarien : les espoirs se confirment

Greffe de tissu ovarien :

les espoirs se confirment

 

(Article publié dans le numéro 274 de janvier 2018 de "En Direct"

le journal de la recherche et du transfert de l'Arc jurassien

par Clotilde Amiot)

 

La greffe de tissu ovarien représente une formidable avancée pour les femmes ayant à subir des traitements impliquant la perte de leur fertilité. L’espoir d’une grossesse après la maladie se concrétise aujourd’hui grâce au programme national de recherche clinique DATOR, placé sous la responsabilité du CHU de Besançon.

 

Nécessitant le recours à des molécules et/ou à des dosages particulièrement toxiques, certains traitements, notamment de chimiothérapie, sont à l’origine d’insuffisances ovariennes conduisant parfois à la stérilité. Parmi les mesures de préservation de la fertilité proposées, la congélation de tissu ovarien est la seule technique s’adressant à la fois aux femmes et aux fillettes prépubères ; elle peut être réalisée rapidement sans que la chimiothérapie soit différée. En France, le programme de recherche clinique DATOR(1), lancé en 2013, est piloté par le service de biologie et médecine de la reproduction, cryobiologie, du CHU de Besançon, qui dès 2009 avait fait la preuve de son excellence dans le domaine : c’est là que le premier bébé français naissait après conservation et greffe de tissu ovarien chez une patiente. Trois enfants sont nés depuis à Besançon grâce à cette technique.

 

« Le protocole, auquel dix-sept centres participent, a relancé l’activité de la greffe en France, après que la loi de 2008 a imposé un cadre très strict aux protocoles de recherche clinique ayant recours à du tissu ovarien congelé », raconte le Dr Clotilde Amiot, responsable de l’Unité de conservation des tissus germinaux, thérapie cellulaire et tissulaire au CHU de Besançon, et coordinatrice du programme DATOR.

 

greffe-de-tissu-ovarien.jpg

Faire-part de naissances

 

Le tissu ovarien prélevé est congelé puis conservé dans de l’azote liquide, sous forme de fragments qui seront greffés par cœlioscopie le moment venu. Le recul n’est pas encore suffisant pour arrêter des chiffres définitifs, mais les premiers résultats sont encourageants : sur les trente-six patientes incluses dans le protocole, vingt-trois ont pu bénéficier d’une greffe, ayant donné lieu à douze grossesses, dont quatre sont en cours, et à la naissance de sept enfants. La mise en œuvre de DATOR suppose de nombreuses études périphériques concernant notamment le suivi des patientes. Elle va aussi de pair avec des recherches fondamentales, comme celle menée au sein du laboratoire Interactions hôte-greffon-tumeur & ingénierie cellulaire et génique, sur la qualification des tissus ovariens. « La qualification fonctionnelle établit si le tissu est viable et sa vascularisation ultérieure possible ; elle estime si la greffe est envisageable, explique Clotilde Amiot. La qualification carcinologique vérifie l’absence ou la présence de cellules cancéreuses dans le greffon ». Sur cet aspect, une technique novatrice de cytométrie en flux a été mise au point au laboratoire pour détecter les cellules cancéreuses à partir de marqueurs présents à leur surface, et peut s’appliquer à toutes les formes de leucémies, ce qui n’est pas le cas des méthodes de biologie moléculaire habituellement employées.

 

La présence de cellules cancéreuses interdit la greffe. Pour contourner cet obstacle, les chercheurs tentent aujourd’hui de dissocier les composants du tissu ovarien pour en isoler les follicules, qui sont des précurseurs des ovocytes. La réimplantation de ces seuls follicules pourrait constituer une alternative à la reconstruction d’un tissu permettant en toute sécurité de restaurer la fonction ovarienne chez les patientes concernées.

 

(1)  Développement de l’autogreffe de tissu ovarien dans le but de restaurer la fonction ovarienne.

 

Contact : Clotilde Amiot - Laboratoire Interactions hôte-greffon-tumeur & ingénierie cellulaire et génique - EFS / UFC / INSERM - Tél. 03 81 21 86 98.

Conséquence des pluies de janvier 2018 : le Trou des Gangônes (Jura) déborde

Une conséquence des pluies continues

de janvier 2018 en Franche-Comté :

le Trou des Gangônes déborde

 

Situé sur la commune de La Frasnée (Jura), le Trou des Gangônes est un gouffre servant de trop-plein à la source du Drouvenant sous-jacente. En période d'étiage, on peut descendre à - 62 m, jusqu'à atteindre un plan d'eau. En 1973, un spéléo a pu plonger dans ce siphon sur 40 m de profondeur, soit jusqu'à la cote -102 par rapport à l'orifice.

 

Lors des fortes pluies comme en janvier 2018, la cavité se remplit totalement, et l'eau dégorge à l'orifice. Ce phénomène est peu fréquent et de courte durée : rares sont ceux qui ont pu l'observer. Pascal Juif est de ceux-là. Ci-dessous l'une des photos qu'il a prise le 5 janvier 2018.

 

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Document © Pascal Juif janvier 2018

05/01/2018

À la découverte des orchidées de Rhône-Alpes

À la découverte des orchidées de Rhône-Alpes


2e édition - Toutes les Orchidées de Rhône-Alpes

 

Cet ouvrage dresse le portrait des 110 espèces et sous-espèces d’orchidées présentes en Rhône-Alpes, une des régions les plus riches en espèces. Après une présentation détaillée de la région (aspects historiques, géographiques et écologiques), les auteurs évoquent les principales caractéristiques de la biologie des orchidées, ainsi que les menaces qui pèsent sur elles. Chaque espèce est ensuite présentée en détail sous forme d’une fiche monographique : description, photographie, carte de répartition. Cet ouvrage s’accompagne d’un fascicule séparé à emporter sur le terrain pour découvrir les orchidées de Rhône-Alpes à travers une sélection de 33 balades naturalistes.

Cette nouvelle édition est à jour des dernières découvertes et des récents changements taxonomiques et nomenclaturaux. La répartition des espèces prend en compte les toutes dernières observations, plus de 250 000 données ont été compilées dans le cadre de cette réédition.

 

Epipactis atrorubens.jpg

 

Epipactis atrorubens


La Société française d’Orchidophilie Rhône-Alpes


La Société française d’Orchidophilie Rhône-Alpes (SFORA) a pour but de développer la connaissance et la protection des orchidées indigènes en Rhône-Alpes, ainsi que la connaissance, la protection et la culture des orchidées exotiques. Dans le but d’améliorer la connaissance, et, par là même, la protection, elle est fortement impliquée dans la cartographie des orchidées de France. La SFORA organise des manifestations : conférences, visites, excursions de terrain et voyages, et participe à des expositions. L’association publie deux bulletins par an, qui rapportent ses activités, et contiennent des articles et des informations sur les orchidées régionales en priorité, mais aussi européennes et tropicales. Elle anime un site consacré aux orchidées régionales.

Plus d’informations et des extraits sur la boutique en ligne des éditions Biotope.

—> Feuilletez des extraits de l’ouvrage : ici

Informations pratiques


À la découverte des orchidées de Rhône-Alpes - 2e édition


Collectif de la Société française d’Orchidophilie Rhône-Alpes
Éditions Biotope, 12/2017
Format : 16,5 x 24 cm, couverture souple avec rabats
320 pages (livre) + 100 pages (cahier itinéraires)
ISBN : 978-2-36662-200-3 (livre) - 978-2-36662-202-7 (cahier itinéraires)
Prix : 30 € (livre et cahier)

Pour se procurer cet ouvrage :
Commandez-le dès maintenant sur le Club Biotope

 

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