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30/10/2018

Lueurs d’un soir

Lueurs d’un soir

 

 par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Le jeu de la lumière projetée sur les formations nuageuses offre de temps à autre des tableaux célestes éphémères auxquels on ne s’attend pas toujours. C’est bien sûr en fin de journée, lors du coucher de soleil, qu’il va falloir faire preuve de patience.

 

Mais rien n’est gagné d’avance, il faudra attendre que le soleil soit couché et seule la nature de l’horizon décidera de lever le voile sur cette scène grandeur nature qui s’offrira peut-être à notre regard.

 

C'est alors que, progressivement, les lueurs se manifestent en illuminant les nuages acteurs de ce spectacle.

 

Une ambiance paisible dont semblent également profiter ces chevaux au pré.

 

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Cliché © Dominique Delfino

19/10/2018

La migration serait culturelle chez les ongulés

La migration serait culturelle

chez les ongulés

 

Par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir)

le 10/09/2018

 

Contrairement à d'autres espèces animales, la migration chez les ongulés ne serait pas déclenchée par un mécanisme génétique, mais par l'apprentissage.

 

Mouflons-canadiens-450.jpg

Des mouflons canadiens durant une migration

© Travis Zaffarano Trailcam Photo, Wyoming Migration Initiative

 

La plupart des migrations, qu'elles soient pratiquées par des insectes, des oiseaux ou des poissons, sont déclenchées par un processus génétique. Les chercheurs soupçonnent depuis longtemps que ce n'est pas le cas chez les ongulés. Une hypothèse validée par des biologistes américains de l'Université du Wyoming dans leur étude parue le 7 septembre 2018 dans la prestigieuse revue Science : la migration - savoir quand et où se déplacer chez ces animaux est un savoir. Il est donc transmis de génération en génération permettant ainsi le maintien des mouvements saisonniers de la harde. "Nos résultats indiquent que l'apprentissage et la transmission culturelle sont les principaux mécanismes par lesquels la migration des ongulés a évolué", indique l'article scientifique.

 

L'apprentissage peut prendre des dizaines d'années

 

Les scientifiques se sont basés sur différentes données collectées dans l'ouest américain notamment sur des mouflons canadiens (Ovis canadensis). Ces derniers, à cause de la chasse et des maladies, ont vu leur aire de distribution s'effriter peu à peu. Un programme de réintroduction a permis de récupérer plusieurs mouflons afin de les déplacer dans les régions qu'ils occupaient auparavant. Mais selon les données GPS, moins de 9% des animaux réintroduits se sont mis à migrer par la suite alors que la migration concerne 65 à 100% des animaux composant les hardes non déplacées.

 

Pourquoi une telle différence entre les deux groupes ? Pour les chercheurs la réponse est simple : les animaux dépaysés ne savent tout simplement pas où aller. Ils ont besoin de temps pour explorer leur environnement et ainsi trouver les endroits où des ressources sont disponibles quand le climat est moins clément. Une fois cet apprentissage effectué, ils peuvent transmettre leur savoir aux plus jeunes. Et cela peut prendre du temps. En effet, en récoltant les données transmises par les colliers GPS de 267 mouflons canadiens et 189 élans, les biologistes ont découvert que les groupes déplacés ont besoin de plusieurs dizaines d'années pour entamer des migrations. Ainsi, les mouflons ont attendu 40 ans avant que 80% de la harde ne migrent quand les élans ont attendu... 90 ans. "Ces résultats indiquent que les ongulés accumulent un certain savoir sur leur lieu de vie au cours du temps et que la transmission culturelle de ce savoir est nécessaire pour que la migration se produise et persiste", conclut dans un communiqué Brett Jesmer, co-auteur de l'étude.

 

Quand l'homme modifie le paysage

 

Ces données sont importantes pour la conservation de ces espèces et des ongulés en général notamment car elles soulignent l'importance des couloirs migratoires. "Quand les couloirs migratoires sont détruits (par exemple par la déforestation, NDLR), toutes les connaissances des animaux sur comment faire le trajet sont perdues et ils vont probablement mettre des dizaines d'années ou même un siècle à les réapprendre", note Matthew Kauffman, également co-auteur de l'étude. Pendant cette période, les ongulés peineront à trouver de la nourriture et donc à survivre.

 

Un kangourou arboricole disparu et retrouvé

Ce rarissime kangourou arboricole

réapparaît après avoir disparu

pendant 90 ans

 

Kangourou arboricole-450.jpg

 

D'après le National Geographic, Le kangourou arboricole Wondiwoi était autrefois si rare qu'on ne le connaissait que par des dessins, comme celui ci-dessus. Il a été récemment repéré — et photographié pour la première fois — par un botaniste amateur dans une chaîne de montagnes isolée de Nouvelle-Guinée.

 

Le Wondivoi a disparu pendant près d'un siècle et était censé être éteint. Ce kangourou insolite qui ressemble à un singe, parcourt les arbres des forêts montagnardes de Nouvelle-Guinée. Il a été aperçu pour la première fois par le célèbre biologiste de l'évolution Ernst Mayr en 1928. Mayr l'a aperçu dans les montagnes de la péninsule de Wondiwoi, située dans l'État indonésien de Papouasie occidentale, sur la moitié ouest de la grande île de Nouvelle-Guinée. Le Wondiwoi n'a jamais été signalé depuis cette première observation. « C'est l'un des mammifères les moins connus au monde », déclare Mark Eldridge, biologiste marsupial au Australian Museum de Sydney. Maintenant, il a non seulement été repéré, mais également photographié pour la première fois.

 

Mark Eldrige a contacté les experts mondiaux des kangourous arboricoles, notamment Roger Martin de l'Université James Cook dans le Queensland, en Australie, pour confirmer cette découverte avant sa publication.

 

Dendrolagus mayri-450.jpg

Le Kangourou arboricole Wiwiwoi

Photographie © Michael Smith

 

C'est l'une des seules photographies connues du kangourou des arbres Wondiwoi, prise récemment par le botaniste amateur Michael Smith.

 

Mayr a photographié ce qui est devenu le seul spécimen connu de la science et a envoyé sa peau au Natural History Museum de Londres. Il a été décrit comme une espèce, Dendrolagus mayri, en 1933.

 

Depuis lors, les habitants ont rarement signalé l'existence de l'espèce. Mais cela peut être dû au fait que « les chasseurs ne montent jamais au-dessus de 1300 mètres lorsque la forêt commence à devenir vraiment très dense en fourrés de bambous », explique Smith.

 

Pour dépasser cette altitude, son équipe a dû se frayer un chemin dans la végétation. Une fois qu’ils ont atteint une hauteur d’environ 1500 à 1700 mètres, les chercheurs ont commencé à voir des marques de rayures sur les troncs laissés par les kangourous des arbres, ainsi que des excréments occasionnels. « Nous pouvions aussi sentir les traces de parfum laissées par les kangourous, une sorte d’odeur de renard », ajoute-t-il.

16/10/2018

Challenge aérien sur Brognard

Challenge aérien sur Brognard

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animaiier

 

 

Météo radieuse en ce matin d'automne, pas un brin d'air en ouvrant les volets. Je découvre alors cette montgolfière semblant stationner sur le village de Brognard.

 

Progressivement le pilote guide son ballon à basse altitude au gré du relief du village et de la végétation laissant penser qu'il cherche à se poser dans les environs immédiats.

 

Challenge aérien sur Brognard-450_01.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

Point d'église ni de temple dans cette petite localité : le clocher qui s'élance vers le ciel n'est autre que celui de l'école élémentaire.

 

Défit pour l'équipage de cette montgolfière en prenant pour cible la pointe du clocher ? Avec beaucoup d'adresse et de patience, le pilote finira par coiffer l'édifice, la perspective de mon téléobjectif renforçant l'illusion.

 

Challenge aérien sur Brognard-450_02.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

15/10/2018

Urgence pour le Renard roux

renard roux,collectif renard grand est

Urgence pour le Renard roux

 

Dans le sillage du Collectif Renard Grand Est, douze Francs-Comtois d’horizon différent se sont engagés pour défendre la cause du renard dans le département du Doubs. Agriculteurs, naturalistes, enseignants, forestiers, photographes animaliers, informaticiens, scientifiques et même chasseurs, tous partagent le même point de vue sur l’incohérence dont est victime ce prédateur.

 

Par l’information et la sensibilisation, ils souhaitent contribuer à réhabiliter l’espèce et mettront tout en œuvre pour obtenir son retrait de liste des nuisibles.

 

Pour cela, le collectif appuie son argumentaire sur de nombreuses publications scientifiques à la disposition de tous les partenaires pouvant influencer les décisions qui seront prises au moment de la constitution de la nouvelle liste des nuisibles en 2019.

 

Agir concrètement pour protéger le renard

 

En juin 2019, la nouvelle liste départementale des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts devra être fixée par un arrêté ministériel. Sur avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, le préfet du Doubs proposera ou non au ministre d’y faire figurer le renard.

 

Individuellement, soyons les plus nombreux possible à demander par courrier, et non par mail, le retrait du renard de la liste des nuisibles.

 

Pour la protection du renard, ne remettez pas à demain ce que vous pouvez faire aujourd’hui.

Site internet : http://www.renard-doubs.fr

 

Pour tout savoir et

agir dès maintenant

 

renard roux,collectif renard grand est

 

renard roux,collectif renard grand est

 

  

 

12/10/2018

La fièvre des volcans par Patrick MARCEL Dédicace 27 octobre à Besançon

La fièvre des volcans

 

par Patrick Marcel

 

Sortie d’un petit bouquin dans la collection "petite philosophie de voyage" éditée par Transboréal : La fièvre des volcans ! Cet ouvrage sort tout juste de l’imprimerie.


Dédicace de l'auteur Patrick Marcel le 27 octobre 2018 après-midi à la librairie « les sandales d’Empédocle » à Besançon.


Présentation sur le site de l’éditeur :
Du bouquin : http://www.transboreal.fr/librairie.php?code=TRAPPVOL&...

De la collection : http://www.transboreal.fr/collection_librairie.php?codeco...

 

La Fièvre des vocans-450.jpg

10/10/2018

Le brame du cerf

Octobre résonne avec le brame

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Rendez-vous incontournable, l'automne avec le brame du Cerf annonce que l'époque des amours est de saison. La fin du mois de septembre est une période très attendue par les passionnés du cerf et de nature. Le brame est le cri que poussent les cerfs pour attirer l’attention des femelles durant cette période de rut.

 

Exceptionnellement les cerfs n’hésitent pas à sortir de leur discrétion légendaire pour se mettre à découvert dans les zones dégagées de la forêt. C’est pourquoi, il est possible de facilement les observer, et cela dès le crépuscule jusqu’à la nuit.

 

Les vieux mâles veillent jalousement sur leur harde qu'ils ont réintégrées, essayant en plus d'attirer les femelles de la harde voisine. C'est une période très éprouvante physiquement pour les cerfs, ils ne mangent presque rien et n'ont pas de répit : combat, accouplement, surveillance... Ils peuvent perdre jusqu'à une vingtaine de kilos.

 

Ainsi résonne le brame, ce cri profond et impressionnant qui anime la forêt jusqu’à la mi-octobre.

 

brame du cerf,dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino

 

brame du cerf,dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino


podcast

03/10/2018

La surdensité de sangliers menace la vipère péliade

La surdensité de sangliers menace la vipère péliade

 

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Cliché © Hubert Balthus

 

À ce jour, peu d’études ont mis en évidence l’impact des sangliers sur la biodiversité en Wallonie. Publiés dans la prestigieuse revue "Animal conservation", les résultats de la récente étude de Natagora sur la disparition de la vipère péliade démontrent concrètement l'ampleur du problème.

 

Une étude de longue haleine sur un reptile menacé

 

Un suivi intensif, réalisé durant 12 ans sur la majorité des populations wallonnes de ce serpent, révèle que sur tous les sites où les densités de sangliers ont augmenté, les populations de serpents ont rapidement disparu ou sont proches de l’extinction. À l’inverse, sur les rares sites où les sangliers ne sont pas ou peu présents, le nombre de serpents est stable.

 

Eric Graitson, herpétologue chez Natagora et auteur de l’étude : “Actuellement, la surdensité de sangliers est une des causes importantes de régression de nombreuses espèces, dont la plupart des reptiles et d’autres espèces sensibles comme les oiseaux nicheurs au sol. Les espèces les plus rares sont souvent les plus impactées.” et il ajoute “Les sangliers impactent les reptiles de plusieurs façons : par prédation directe, par compétition pour les proies, mais aussi en détruisant les micro-habitats utilisés comme refuge ou site de reproduction. Étant des organismes à mobilité réduite, les reptiles sont directement dépendants des conditions locales et sont particulièrement sensibles aux impacts causés par les sangliers en nombre trop élevé.

 

L’essor du sanglier

 

L'augmentation des densités d’ongulés sauvages depuis plusieurs décennies, en Wallonie et ailleurs en Europe, a indéniablement un impact considérable sur l’espace rural. Outre leurs impacts sur l’activité agricole et la régénération forestière, les impacts environnementaux causés par les surdensités de sangliers sont nombreux : ils perturbent les sols, mangent et détruisent une grande variété de plantes et d’animaux.

 

Si cette augmentation trouve en partie sa source dans les hivers plus cléments et le vieillissement de la forêt, il faut bien constater que la surdensité du sanglier arrange bien certaines sociétés de chasse qui tirent profit de cette activité particulièrement lucrative. Il n’est dès lors pas surprenant que que ces acteurs aient tout intérêt à accroître le problème avec les pratiques de nourrissage, ou en donnant des consignes de tir visant à épargner les laies.

 

Un impact jusque dans les aires protégées

 

L’étude met en évidence que les populations de serpents situées dans les espaces protégés comme les réserves naturelles sont encore plus impactées que les autres car ce sont des zones refuges pour les espèces protégées, comme le veut la législation. Elles bénéficient également d’une réelle quiétude, ce qui les rend, contre toute volonté, très attractives pour les sangliers, particulièrement en période de chasse.

 

Afin de se prémunir contre les dégâts, Natagora est de plus en plus souvent contrainte de mettre en place des solutions : installation de coûteuses clôtures anti-sangliers afin d’éviter leurs incursions depuis les espaces forestiers, opérations de destruction, etc.

 

Une autre gestion doit être envisagée

 

Pour Natagora, il convient de réguler drastiquement et durablement les populations de sangliers impliquant notamment la gestion des "points noirs". À cette fin, l’étude précise qu’il est urgent de prendre des mesures comme l’interdiction du nourrissage et le ciblage des tirs sur les laies afin de réguler les surpopulations de sangliers. Ces deux mesures doivent toutefois s’inscrire dans un plan d’action “Sangliers” définissant des objectifs clairs, mesurables et mesurés.

 

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02/10/2018

Vaches montbéliardes

Cherchez l’erreur

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Ambiance assurée samedi 29 septembre 2018 au comice agricole de Maîche organisé sur la commune des Écorces dont le clocher s’affiche de loin sur ce plateau du Haut-Doubs.

 

Soleil radieux pour ce rendez-vous annuel qui attire inévitablement un public nombreux.

 

Ce sont bien sûr les vaches de race montbéliarde qui sont à l'honneur à l'occasion des présentations aux concours des différents challenges. Bichonnées de la tête à la queue, les animaux s'exposent alignés sur les « stands » des agriculteurs.

 

Surprise, alors que je cherche désespérément une vache ornée de ses cornes, je finis par découvrir dans un endroit quelque peu isolé, ce tête-à-tête contrastant entre ces deux animaux : cherchez l'erreur...

 

Si pour des raisons techniques et de sécurité argumentées par les propriétaires, la coupe des cornes est devenue de rigueur, on ne m'enlèvera pas de l'idée qu'une vache sans cornes n'est pas des plus séduisantes, sachant que je ne vais pas me faire de copains avec cette affirmation que partagent d'ailleurs certains éleveurs puristes.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

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Cliché © Dominique Delfino

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Cliché © Dominique Delfino

 

25/09/2018

Chevreuils, féerie matinale

Chevreuils, féerie matinale

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

L'ambiance d'un lever de soleil dans le brouillard matinal nous plonge dans l'atmosphère particulière du milieu aquatique de l'espace naturel de l'Allan.

 

Les oiseaux ne sont pas encore au rendez-vous face à mon affût et je profite de ces instants magiques et éphémères pour savourer ce mariage de la lumière et de l'eau.

 

Les roseaux dessinent une courbe harmonieuse sous le poids de la rosée, les images s'enchainant au rythme du brouillard qui glisse sur la surface de l'eau.

 

Surprise de taille soudain dans mon viseur. Un chevreuil se présente sur la rive suivi de ses deux jeunes de l'année. Prudents, ils s'engagent sur le plan d'eau afin de traverser et rejoindre un espace de quiétude. La scène est extraordinaire dans cette ambiance féerique. La chevrette distancée des faons revient sur ses pas afin de les sécuriser sur la rive avant de traverser à nouveau et mettre son petit monde à l'abri.

 

Cinq minutes intenses d'émotion et de bonheur que la nature procure au cours de ces petits matins qui se suivent et ne se ressemblent jamais.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

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Cliché © Dominique Delfino

19/09/2018

Été indien pour la Grenouille verte

Été indien pour la Grenouille verte

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

La Grenouille verte (Rana kl. esculenta) renommée depuis peu Pelophylax kl. esculentus est la plus commune de nos grenouilles. C’est une espèce hybride issue de plusieurs espèces européennes, essentiellement Rana lessonae (Grenouille de Lesson) et Rana ridibunda (Grenouille rieuse).

 

Elle occupe une multitude de milieux aquatiques et est également présente en milieux saumâtres.

 

Active le jour, elle est souvent observée s’exposant sur les berges ensoleillées des étangs, lacs, mares et ruisseaux riches en végétation qui lui assurent un abri.

 

Ses principaux prédateurs sont les hérons, les brochets et les couleuvres.

 

Durant les quatre mois d’hiver, elle s’envase dans le fond du ruisseau ou de la rivière où elle restera immobile réduisant ainsi au minimum ses besoins vitaux.

 

La saison chaude qui persiste en cette année 2018 et qui laisse présager un été indien ne peut que favoriser de belles observations comme le reflète cette image en eau calme.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

12/09/2018

Éradication définitive du paludisme ?

La première pierre vers l'éradication définitive du paludisme

a peut-être été posée en septembre 2018

 

Par Audrey Duperron

"Le Monde"

editor express 6 septembre 2018

 

Le Burkina Faso sera très prochainement le théâtre d’une grande première en Afrique. Mercredi, des chercheurs ont annoncé qu’ils avaient obtenu le feu vert de l’Agence nationale de biosécurité (ANB) burkinabée pour organiser un lâcher de moustiques mâles du genre Anopheles génétiquement modifiés dans la nature. Cette initiative fait partie d’un plan à long terme visant à éradiquer une espèce transmettant le paludisme.

 

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Plasmodium sp., agent du paludisme

 

Le paludisme est une maladie infectieuse potentiellement mortelle due à plusieurs espèces du genre Plasmodium, maladie qui est transmise à l’homme par la piqûre de moustiques infectés. Ces moustiques, "vecteurs" du paludisme, appartiennent tous au genre Anopheles. Selon l’OMS, cette maladie cause aux alentours d’un million de victimes par an dans le monde. Environ 40% de la population mondiale est exposée à la maladie et 500 millions de cas cliniques sont observés chaque année. La situation est d’autant plus préoccupante que depuis plusieurs années les parasites développent des résistances aux molécules antipaludiques et les moustiques craignent de moins en moins les insecticides. Aujourd’hui, aucun vaccin n’est disponible.

 

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Cycle du paludisme

Document Science & Vie

 

Ce lâcher d'Anophèles génétiquement modifiés sera la première libération d'un animal génétiquement modifié dans la nature en Afrique. Sur les neuf dernières années, des moustiques génétiquement modifiés ont déjà été libérés dans la nature aux Îles Caïman, en Malaisie, au Brésil, au Panama et en Floride.

 

Target Malaria

 

Le paludisme (aussi appelé malaria) se propage lorsque les parasites infectent les anophèles femelles, qui, en les piquant, transmettent la maladie à l'Homme. Ainsi, en 2016, 445 000 personnes sont mortes du paludisme, dont 90 % vivaient en Afrique. La plupart d'entre elles étaient des enfants. En l'absence de vaccin et de moyens de lutte conventionnels efficaces comme les moustiquaires imprégnées, les antipaludiques et les insecticides qui montrent leurs limites.

 

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Cycle du Plasmodium chez l'homme et chez le moustique

 

Le consortium de chercheurs africains et européens du projet “Target Malaria”, financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, prévoit de lâcher des moustiques mâles génétiquement modifiés dans le village burkinabé de Bana ce mois-ci. Ces Anopheles gambiae, l’un des vecteurs de transmission du paludisme en Afrique, seront exclusivement des mâles qui ne piquent pas. Ils ont été génétiquement modifiés pour ne produire que des mâles : ainsi, les œufs produits par les femelles piqueuses avec lesquelles ils s’accoupleront ne donneront que des mâles qui ne sont pas piqueurs.

 

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Tête d'anophèle vue en microscopie électronique

à balayage et coloration

(Photo DR)

 

Une étape préliminaire avant le "forçage génétique"

 

Mais la vocation première de cette expérience, ce n’est pas d’éradiquer le paludisme ; c’est de familiariser les populations avec ce type de technique, et de gagner leur confiance pour franchir une nouvelle étape, bien plus polémique, dans la lutte contre le paludisme.

 

Celle-ci implique la mise en œuvre de la technique du “forçage génétique”, qui consiste à modifier le code génétique des insectes en introduisant des mutations génétiques transmissibles à leur descendance. Comme nous l'avons dit plus haut, ce forçage génétique ne produit que des anophèles mâles qui ne produiront que des descendants mâles, ce qui, à terme affaiblira les populations de moustiques, et permettrait de réduire graduellement les risques de transmissions  (seules les femelles peuvent transmettre la maladie). Selon le docteur Abdoulaye Diabaté, qui dirige ces travaux, il faudra « environ 20 descendances d’insectes, soit moins de deux ans », pour constater un impact massif et « sauver des millions de vies ».

 

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Anophèle femelle. Seules les femelles sont hématophages et transmettent le paludisme. Un repas sanguin est obligatoire pour permettre la maturation de leurs œufs (photo DR)

 

Mais cette technique soulève aussi de nombreuses questions. Personne n’a jamais procédé au lâcher d’un animal modifié génétiquement, car c’est une opération à haut risque, l’ouverture d’une boîte de Pandore dont on ne maîtrise pas forcément toutes les conséquences. Et si la libération de ces moustiques stériles génétiquement modifiés entraîne des conséquences imprévues, il ne sera pas possible d’annuler simplement l’expérience. L’ampleur des dégâts irréversibles serait également impossible à prévoir.

 

Mais compte tenu du nombre de décès annuels dus au paludisme, l’enjeu en vaut bien la chandelle, estiment les chercheurs de ce consortium.

 

Lost in translation

 

Reste à convaincre les habitants du bien-fondé de ces expériences. Au mois de juin, plus d’un millier de personnes ont manifesté dans la capitale Ouagadougou pour contester les plans de “Target Malaria”, dans le cadre d’une marche organisée par le Collectif citoyen pour l’agroécologie, un mouvement écologique. “Qu’est-ce qui prouve qu’en modifiant le gène de l’insecte, on ne va pas créer des mutants qui transmettront d’autres maladies ? Ensuite il y a la question écologique : en réduisant cette espèce, on risque de créer un vide écologique et déséquilibrer la chaîne alimentaire. Il y a beaucoup de doutes, nous ne pouvons pas accepter d’être utilisés comme des cobayes”, se demandait Ali Tapsoba, le porte-parole de ce collectif. Ses collègues déplorent le manque d’information de la population.

 

Car même si les chercheurs ont organisé des opérations de communication dans les villages pour recueillir un “consentement éclairé” des villageois, dûment formalisé par écrit, il n’est pas toujours facile de faire comprendre la finalité de leurs travaux. À l’analphabétisme de certains habitants, s’ajoutent les problèmes de traduction. “Comment voulez-vous traduire OGM en dioula ?”, résume Omar Karambiri, enseignant à l’école primaire du village burkinabé de Sourkoudiguin.

 

MONTAGNE D’OR EN GUYANE : LE DÉBAT PUBLIC SOULÈVE LES IMPOSSIBILITÉS DU PROJET

Logo_Principal_ROUGE_180.pngGNE_RVB_300-Transparent-01.pngCOMMUNIQUÉ DE PRESSE

VENDREDI 07/09/18 SEPTEMBRE 2018

 

 

 

MONTAGNE D’OR EN GUYANE : LE DÉBAT PUBLIC SOULÈVE LES IMPOSSIBILITÉS DU PROJET

 

Lire également le coup de gueule d'Isabelle Autissier du 16/10/2018 (Sciences & Avenir)

 

Aujourd’hui sont rendues publiques les conclusions du débat public sur le projet de mine « Montagne d’or » en Guyane. France Nature Environnement se félicite que ce débat, qui a eu lieu à sa demande, ait permis de mieux informer la population et de mettre en lumière les manques béants dans la construction du projet et la minimisation des risques par le porteur du projet. Il renforce notre détermination à demander l’abandon de ce projet.

 

Manque d’évaluation environnementale précise

 

575 ha de forêt amazonienne primaire disparaîtraient pour l'aménagement des infrastructures de la mine industrielle, de la piste et de la ligne électrique. Pas moins de 2000 espèces, dont 127 espèces protégées, vont voir leur habitat détruit ou perturbé.

 

Pourtant, peu d’éléments ont été fournis par les porteurs du projet à propos de son impact sur l’environnement et la santé des populations. C’est pourtant la préoccupation majeure de notre époque, comme le démontre les opinions exprimées lors du débat public. Les auditions de scientifiques qui ont eu lieu à l’occasion de ce débat n’ont fait que renforcer l’alerte donnée par France Nature Environnement et ses membres sur l’effet dévastateur qu’aurait cette mine aux dimensions monstrueuses. L’or est une ressource non renouvelable et non nécessaire, qui plus est paradoxalement source de misère et de violence. Au contraire, la biodiversité, l’eau, l’air, nous sont eux indispensables pour vivre et donner un avenir viable et pacifique à notre société.

 

Pour Ginette Vastel, responsable du réseau risques industriels : « Le débat montre une forte inquiétude sur les effets du projet sur la santé et des interrogations légitimes mais prises à la légère par les extractivistes sur leur recours au cyanure, dont nous demandons l’interdiction. Par le passé, des accidents très graves et des ruptures de digues sont pourtant survenus et ont dramatiquement contaminé cours d’eau et nappes phréatiques ».

 

Pas de consensus sur le principe de l’exploitation des mines d’or

 

Une des conclusions du débat renvoie vers une question essentielle : doit-on se lancer dans une politique d’exploitation aurifère industrielle en Guyane ? Est-ce le type de développement qui est souhaité pour ce territoire ? Le débat sur ce projet a clairement fait apparaitre que la population était très divisée sur le principe même de l’exploitation des mines d’or au regard des pollutions graves qu’elle engendre et des risques pour les riverains.

 

Pour Rémi Girault, président de Guyane Nature Environnement : « Les conséquences pour les habitants et la nature en Guyane sont bien trop graves pour qu’un tel projet soit autorisé, qui plus est sans que la population n’ait jamais été convenablement consultée au préalable sur le type de développement souhaité. Pourtant, les populations guyanaises ont clairement montré leur intérêt et leur souhait de contribuer plus activement à ce réel choix de société. Nous demandons donc un débat sur l’exploitation de l’or en Guyane, dont les conclusions du débat public soulignent l’utilité en préalable à toute décision sur ce projet de mine de la Montagne d’or ».

 

Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnent, « Nous demandons au Gouvernement de montrer qu’il a entendu le message de Nicolas Hulot lors de sa démission : il ne s’agit plus de trouver des compromis, de faire du « moins pire ». La situation est trop grave et trop urgente. Pour des projets aussi dévastateurs, il n’est plus possible de les autoriser sans analyse précise de ses impacts et surtout, sans consensus de la population sur le modèle de développement souhaité. Pour nous, les conclusions du débat public sont claires : le projet Montagne d’or ne peut pas être autorisé ».

Lire le dossier « La Montagne d'Or en Guyane : un gouffre environnemental et financier »

Voir toutes les publications de France Nature Environnement sur la Montagne d’or

 

11/09/2018

Vaisseaux sanguins tueurs de cancer

La Fondation ARC mise sur

des vaisseaux sanguins tueurs de cancer

 

Par Camille Gaubert le 10.09.2018 (Sciences et Avenir)

 

Les vaisseaux HEV ont pour fonction d'acheminer spécifiquement les globules blancs du sang vers les tissus, notamment dans les tumeurs où ils sont naturellement présents. Transformer les vaisseaux sanguins en vaisseaux HEV pourrait être l'objectif d'une nouvelle immunothérapie.

 

Et si nous pouvions transformer à la demande certains de nos vaisseaux sanguins en vaisseaux "tueurs de tumeurs" ? C'est le projet pour lequel la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer a attribué 420.000 euros au chercheur Jean-Philippe Girard, directeur de l'Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale de Toulouse. Les travaux à l'origine de cette subvention ont commencé en 2011, lorsque l'équipe de Jean-Philippe Girard a découvert des vaisseaux sanguins notamment impliqués dans la lutte contre les tumeurs : les HEV.

 

Des vaisseaux spécialisés dans le transit des globules blancs depuis le sang

 

Ces HEV (pour High Endothelial Venules, soit "veinules à endothélium épais") sont de petits vaisseaux sanguins présents dans les ganglions lymphatiques. Ils y constituent la porte d'entrée pour les lymphocytes (globules blancs) arrivant par le sang. C'est leur morphologie très particulière qui leur assure ce rôle. Les parois des HEV sont en effet constituées de cellules très bombées et arrondies présentant à leur surface des molécules permettant une adhésion transitoire des lymphocytes, facilitant leur passage du sang vers le tissu. La découverte majeure de l'équipe toulousaine en 2011 était que ces HEV apparaissent également localement dans certaines tumeurs solides du sein, de la peau, du côlon, du poumon ou encore des ovaires, alors qu'ils sont normalement absents de ces tissus. Les HEV amènent alors directement les lymphocytes appropriés au cœur de la tumeur !

 

Ces lymphocytes sont appelés T cytotoxiques (tueurs de cellules) et sont spécialisés dans la destruction de cellules anormales (malignes ou infectées par un virus). "Avant cette découverte, la présence de vaisseaux sanguins dans l'environnement de la tumeur était considérée comme un facteur de mauvais pronostic du cancer, parce que les vaisseaux sanguins classiques alimentent les cellules cancéreuses en énergie. Nos travaux ont permis de montrer qu'il y avait aussi de bons vaisseaux sanguins dans les tumeurs, les vaisseaux HEV", explique Jean-Philippe Girard dans un communiqué.

 

Une survie largement augmentée lorsque la tumeur présente de nombreux HEV

 

Si la présence de ces "bons vaisseaux" est variable d'un patient à l'autre, ils ont un impact très significatif sur la survie des patients. En 2011, Jean-Philippe Girard et son équipe montrent en effet que la survie au bout de 10 ans des patientes atteintes de cancer du sein atteint 80% lorsque la tumeur présente de nombreux vaisseaux HEV, contre 50% lorsque ceux-ci sont peu nombreux. Depuis, les travaux de l'équipe toulousaine ont visé à mieux comprendre la formation de ces vaisseaux. Les chercheurs ont ainsi découvert que les vaisseaux sanguins HEV se forment au niveau des ganglions lymphatiques à partir des vaisseaux sanguins classiques. Ils ont également réussi à identifier les étapes et les molécules clés de cette métamorphose, similaires à celles mises en œuvre dans les tumeurs.

 

Ainsi, "l'objectif du programme financé par la Fondation ARC est d'identifier des molécules qui permettent de lutter contre le cancer en transformant les vaisseaux classiques en vaisseaux HEV", explique Jean-Philippe Giraud. Cela consistera à identifier des protéines activatrices, étudier les voies d'administration, tester les doses, ou encore savoir à quelle fréquence traiter pour que les vaisseaux restent durablement sous leur forme HEV. Plusieurs molécules ont déjà été identifiées, qui devront être testées en recherche préclinique (sur des modèles animaux). Si les résultats sont probants, ces recherches pourraient déboucher, à terme, sur le développement de nouveaux médicaments indiqués notamment dans les tumeurs solides, comme le cancer du sein. Ces traitements pourraient s'ajouter aux autres immunothérapies, c'est-à-dire les traitements contre le cancer s'appuyant sur les défenses immunitaires existantes.

 

09/09/2018

Brognard sous le vol des Guêpiers

Brognard sous le vol des Guêpiers

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Dans l'article du 2 septembre dernier, j'évoquais la migration de retour du Guêpier d'Europe en Afrique, pensant que les oiseaux étaient pour la plupart déjà loin de notre région.

 

Surprise vendredi 7 septembre au matin, lorsqu'il me semble entendre des Guêpiers d'Europe. Son cri caractéristique permet de le reconnaître même lorsqu'on le discerne à peine, le ciel de Brognard étant encore chargé de brouillard et nuages.

 

Ce sont une quinzaine d'oiseaux qui prennent le couloir migratoire de la vallée du Doubs suivis d'une trentaine qui tournoient au dessus du village profitant des espaces naturels pour chasser avant de poursuivre leur route.

 

Il s'en suivra des vols réguliers par groupes plus ou moins importants avec une belle présence des migrateurs dans l'espace naturel de l'Allan. De nombreux Guêpiers perchés dans les arbres de la plaine offrent le spectacle de belles chasses d'insectes au ras des prairies.

 

Plus de 300 guêpiers seront finalement comptabilisés à l'occasion de cette journée, chiffre qui complète les nombreuses observations de cette espèce réalisées ces derniers jours notamment au Crêt des Roches à Pont-de-Roide à l'occasion du suivi migratoire que réalise chaque année la LPO.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

06/09/2018

La face cachée du fret

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L'insoutenable pollution de l'air du transport maritime

 

Le transport maritime achemine plus de 90% des marchandises dans le monde et transporte plusieurs millions de personnes chaque année. Mais derrière l’image cultivée par les armateurs d'un mode de transport propre, se cache une réalité beaucoup plus nuancée. Gourmands en énergie, chacun de ces monstres flottants génèrent autant de pollution aux particules ultra-fines qu'un million de voitures. Peu connue du grand public, cette pollution porte atteinte à la santé des habitants des villes portuaires. À Marseille, France Nature Environnement, France Nature Environnement PACA et l'ONG allemande NABU ont mené l'enquête.

 

En Europe, la pollution de l'air du transport maritime est responsable de 60 000 morts par an, soit l'équivalent de la totalité des habitants de Valence, Troyes ou encore de la ville de Chambéry. Une dangereuse pollution, bien loin de l'image de transport propre véhiculée par les armateurs. Seulement, en France, aucune mesure de cette pollution n'est rendue publique. Pour rendre visible cette pollution invisible, France Nature Environnement, France Nature Environnement PACA et l'ONG allemande NABU ont décidé d'effectuer des mesures dans la ville de Marseille.

 

Particules ultra-fines : un air jusqu'à 70 fois plus pollué sur le navire

 

Pour évaluer la pollution générée par le transport maritime, nos équipes se sont réunies en 2015 puis en 2016 à Marseille. Première étape : évaluer la pollution « de fond de l'air ». Dans différents lieux de la ville, nous avons observé une moyenne de 5000 particules ultra-fines par centimètre cube. Puis nous nous sommes rapprochés du port. Dans un quartier résidentiel aux abords, l'air s'est avéré être jusqu’à 20 fois plus pollué avec une moyenne de 60 000 particules ultra-fines par centimètre cube. Le pire nous a attendu à bord du navire, où une équipe de l'émission Thalassa, accompagnant notre expédition en 2016, a vu le compteur s'affoler : l'air respiré par les croisiéristes et le personnel de bord contient jusqu'à 380 000 particules ultra-fines par centimètre cube, soit 70 fois plus de pollution.

 

Mais que sont ces « particules ultra-fines » ? Le terme englobe l’ensemble des composants solides de taille microscopique transportés par l’air. Quand les particules fines désignent des polluants dont la taille est inférieure à 10 et 2,5 microns (soit 0.01 et 0.0025 millimètres), les particules ultra-fines mesurent moins de... 100 nanomètres soit 0,01 microns ou encore 0.0001 millimètres. C'est environ la largeur de votre cheveu découpée en mille. Et plus la taille de ces particules est petite, plus elles s’infiltrent profondément dans les organismes et s'y accumulent, générant d'importants troubles de la santé.

 

Arrêtons d'user de fuel lourd, carburant extrêmement polluant

 

La raison majeure pour laquelle les navires polluent autant est l’utilisation du fuel lourd comme carburant. Même à quai, le transport maritime brûle ce déchet non raffiné, particulièrement polluant, afin d'alimenter en énergie les navires. Pour répondre aux exigences de réduction des pollutions, le gaz naturel liquéfié, aussi appelé GNL, est une alternative intéressante. Sa combustion réduit de 100% les émissions d'oxydes de soufre et des particules fines, de 80% des oxydes d’azote et de 20% du CO2 par rapport au fuel lourd traditionnel. Aujourd'hui, c'est le carburant carboné le plus efficace d’un point de vue environnemental. Certains armateurs ont déjà équipé leurs navires, un choix qui doit être pérennisé et généralisé.

 

De plus, ces navires brûlent aujourd'hui du carburant alors même qu'ils sont en stationnement, polluant alors l'air des riverains du port. Les systèmes d’alimentation électrique à quai permettraient d’éteindre leurs moteurs auxiliaires et ainsi d’utiliser le réseau électrique auquel le port est raccordé. Seuls les navires adaptés peuvent utiliser un tel système, qui est actuellement très peu répandu dans le monde. Des réglementations récentes prévoient un soutien de l’État pour la mise en place de systèmes d’alimentation électrique à quai dans les ports pour les navires ainsi qu’une échéance pour l'installation de ces bornes. Mais comme trop souvent, la mise en œuvre prend des retards…

 

Installons des épurateurs pour réduire les pollutions

 

De nombreuses études suggèrent qu’une réduction de plus de 90% des émissions d’oxydes de soufre est également possible grâce à l'utilisation d'épurateurs. Ce procédé neutralise une grande part des pollutions des gaz d’échappement à l’aide d’un fluide qui absorbe des oxydes de soufre. Les déchets produits sont stockés à bord et ensuite débarqués dans une installation de réception à terre. Cette mesure permettrait ainsi de mieux préserver les poumons des croisiéristes, du personnel de bord mais aussi des riverains et travailleurs du port.

 

Appliquons un bonus/malus portuaire afin d'impulser le changement

 

Les ports peuvent également fortement contribuer à une meilleure qualité de l'air en incitant les armateurs à changer leur pratique. Comment ? En instaurant un bonus/malus dans les tarifs des droits portuaires. Ainsi, les mauvais élèves seraient encouragés à investir afin de rendre leur navire plus respectueux des poumons de chacun. Une mesure déjà prévue par l'Europe dans le cadre de la « Stratégie transport maritime d’ici 2018 ». Seulement, sa mise en place tarde à venir. Il ne reste plus qu'à l'appliquer.

 

Le contrôle des émissions des navires, un outil indispensable

 

Enfin, comment être sûr d'un meilleur respect des règles sans contrôle ? Aujourd'hui, il existe seulement 5 aires géographiques dans le monde où des contrôles sont — trop rarement — effectués : la Manche, la zone mer Baltique et mer du Nord, l’Amérique du Nord et la zone maritime Caraïbe des États-Unis. Ces zones d’émission contrôlée (ECA) ou SECA (contrôle uniquement du soufre) sont issues d'une annexe de la convention internationale MARPOL qui fixe également des limites aux émissions d’oxydes d’azote (NOx) et d’oxydes de soufre (SOx). Seulement, même dans ces aires géographiques, sur 1 000 navires en transit, un seul est en moyenne contrôlé et s'il enfreint la loi, les amendes s'avèrent peu dissuasives.

 

France Nature Environnement appelle donc à la création de nouvelles zones de contrôle des émissions de soufre et notamment à l’extension de ces contrôles sur l’ensemble du littoral européen. Notre fédération milite également pour une meilleure information des citoyens dans la tenue de ces contrôles et pour une règlementation européenne qui harmonise la répression avec des amendes dissuasives.

 

Face à la pollution de l'air, réduisons les émissions de chaque acteur

 

En France, la pollution de l'air tue prématurément 48 000 personnes par an et coûte plus de 101 milliards d'euros. Un véritable fléau. France Nature Environnement milite depuis de nombreuses années pour que chaque acteur réduise ses émissions. Car en matière de pollution de l'air, celle qui nous affecte le plus, c'est celle qui se trouve à côté de nous. Si la pollution liée au transport maritime dégrade avant tout la santé des habitants des villes portuaires et des personnes présentes à bord des navires, d'autres citoyens sont touchés par la pollution du transport routier, de l'agriculture, de l'industrie, du chauffage… Un cocktail de pollution qui est insoluble sans un cocktail de solutions et une mobilisation de chaque acteur.

 

 

 

05/09/2018

La LPO répond à la campagne d’affichage des chasseurs dans le métro parisien

La LPO répond à la campagne d’affichage des chasseurs dans le métro parisien


Je vous invite à découvrir et à faire circuler la réponse de la LPO à la campagne d’affichage des chasseurs dans le métro parisien.


"Dimanche 2 septembre 2018, j’ai compté 365 coups de fusil pendant la balade que j’effectue chaque semaine pour recenser les oiseaux à Sainte-Colombe (7h00-10h30).

 
Depuis l’année dernière, je fais ce transect le matin de l’ouverture de la chasse aux oiseaux d’eau dans le bassin du Drugeon. Je ne suis pas rassuré mais je ne vous explique pas la tête des chasseurs quand ils me voient me balader devant eux avec longue-vue et appareils photos.

 
Ceci dit, je fais la tête aussi car c’est horrible de voir comment ils se comportent. Ils cernent le plan d’eau sur lequel ils ont lâché des canards en août, qu’ils ont nourri chaque jour ou presque pendant quelques semaines et qu’ils viennent tuer au matin de l’ouverture. D’autres chasseurs se répartissent le long de la rivière pour tirer les oiseaux qui réussissent à passer le mur de feu. Et comme, les canards  ont été nourris à cet endroit, ils ont tendance à revenir pour tenter de s’y poser.

 
C’est pour témoigner de ce genre de choses que j’ose sortir ces matins là. Et n’allez pas croire que le nombre de coups de fusil est exceptionnel. Je fais ce triste recensement chaque matin de l’ouverture de la chasse aux oiseaux d’eau depuis 2013, suite à une remarque d’un chasseur qui m’avait dit que la chasse était raisonnable dans le bassin du Drugeon.

 
Voici les chiffres :

 
En 2013,

450 coups de fusil entendus entre 7h00 et 8h31 depuis ma maison (à l’époque, je n’osais pas sortir mais j’ai enregistré la première demi-heure).

En 2014,

— 520 coups de fusil entre 7h00 et 9h00 depuis ma maison.

— Avec quelques copains, nous avons fait ce comptage à plusieurs endroits : 521 coups de fusil avaient été entendus entre 7h00 et 8h30 depuis Chaffois, 413 entre 7h00 et 9h00 à La Rivière-Drugeon et 336 entre 7h00 et 9h00 depuis Frasne.

 
En 2015,

— 300 coups de fusil entre 7h00 et 8h00 depuis ma maison.

 
En 2016, 581 coups de fusil entre 7h00 et 8h30 depuis le lac de l’Entonnoir à Bouverans (site « Espace naturel sensible » tout de même…).

 
En 2017, 327 coups de fusil pendant le transect de Sainte-Colombe.

 
En 2018, 365 coups de fusil entre 7h00 et 10h30 pendant cette même balade.


Alors les chasseurs, premiers écologistes de France, vous y croyez vraiment ?

 
D. M.

 

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02/09/2018

Les insecticides "tueurs d'abeilles" sont interdits en France

Les insecticides "tueurs d'abeilles" sont interdits depuis début septembre

en France et

c'est grâce à votre mobilisation ! 

 

interdiction néonicotinoïdes,abeilles,agir pour l'environnement

 

Chères amies, chers amis,

 

À partir d’aujourd’hui, les insecticides « tueurs d’abeilles » sont interdits en France.

 

Au terme d’un long combat qui nous aura permis de maintenir la pression, notamment sur un ministre de l’Agriculture toujours prompt à endosser les habits du petit chimiste, nous pouvons célébrer cette victoire qui est aussi et surtout une victoire pour l'ensemble des insectes pollinisateurs dont les abeilles.

 

Grâce à votre mobilisation, grâce à l’engagement de centaines de milliers de citoyens qui ont régulièrement et durant près de 3 ans interpellé les décideurs politiques, nous pouvons aujourd’hui célébrer une première victoire historique.

 

https://soutenir.agirpourlenvironnement.org

 

Amplifions ensemble la mobilisation citoyenne pour une planète vivable

 

À l'heure où Nicolas Hulot a constaté avec amertume mais honnêteté son impuissance à peser sur une classe politique sans imagination, Agir pour l'Environnement s'est donné pour ambition de créer un contre-pouvoir exigeant faisant pression sur les décideurs politiques et économiques.

 

C'est ainsi que nous avons diffusé un trombinoscope mettant en lumière les 63 députés ayant refusé d'interdire le glyphosate. Ce trombinoscope a été partagé près de 160 000 fois et vu par 2 millions d'internautes. Tapis dans l'ombre, les lobbyistes ont été démasqués.

En ce qui concerne l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes, les pétitions d'Agir pour l'Environnement ont, en 3 ans, rassemblé plus de 300 000 signatures. L'interdiction votée par les députés en 2016 a été adoptée à deux voix près.

 

Sans votre mobilisation, nous ne pourrions célébrer cette victoire.

 

Nous vous remercions à nouveau pour votre engagement à nos côtés.

 

https://soutenir.agirpourlenvironnement.org...

 

Le Guêpier d'Europe, retour vers l'Afrique

Le Guêpier d'Europe, retour vers l'Afrique

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Le Guêpier d'Europe est sans doute l'un des plus beaux oiseaux ou du moins le plus coloré que l'on puisse observer en France. Il y a encore quelques décennies, cette espèce, inféodée aux régions les plus au sud de l'Hexagone, est peu à peu remontée vers le nord.

 

Nicheur en basse vallée du Doubs depuis près de trente ans en aval de Besançon, le Guêpier d'Europe s'est installé depuis peu en Haute-Saône et dans le territoire de Belfort avec une tentative de nidification sur le plateau de Brognard il y a deux ans.

 

Les sites de nidification se présentent en colonies plus ou moins importantes dans des talus ou berges sablonneuses de rivière que l'oiseau retrouve début mai, d'année en année.

 

Durant tout l'été, le Guêpier d'Europe se manifeste par une intense activité jusqu'au départ du nid des derniers poussins courant août.

 

Emblématique chasseur aérien d'insectes, il quittera la région pour l'Afrique avant le mois de septembre, des individus ayant été observés en halte migratoire ces derniers jours au Pays de Montbéliard.

 

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Cliché © Dominique Delfino

29/08/2018

Ancêtres des lémuriens de Madagascar

Les ancêtres des lémuriens auraient atteint Madagascar bien plus tard que ce que l'on pensait

 

Par Anne-Sophie Tassart (Sciences et Avenir - 26/08/2018 )

 

Des chercheurs ont remis en question l'histoire évolutive des strepsirrhiniens, un sous-ordre qui comprend notamment les lémuriens, des animaux désormais endémiques de l'île de Madagascar.

 

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Lémurs catta © Slavek Ruta/Shutterstoc/SIPA

 

Quelle est l'histoire évolutive des lémuriens — ces primates endémiques de Madagascar aujourd'hui grandement menacés — et des animaux qui leur sont apparentés ? En 1967, le paléontologue américain George Gaylord Simpson décrit 3 fragments de mâchoire datant du Miocène et découverts au Kenya. Le fossile, nommé Propotto et vieux de 20 millions d'années, est le vestige d'un primate et plus particulièrement d'un strepsirrhinien (sous-ordre qui regroupe les lorisiformes, les lémuriformes et les chiromyiformes), suppose alors Simpson. Des chercheurs s'opposent à cette identification : selon eux, Propotto était une... chauve-souris. "Cette seconde interprétation n'aura pas été remise en cause pendant presque un demi-siècle", notent une équipe internationale de chercheurs dans une étude parue le 21 août 2018 dans la revue Nature Communications.

 

Propotto serait un ancêtre du aye-aye un primate aux yeux globuleux

 

Ces scientifiques donnent finalement raison à Simspon : Propotto était effectivement un ancêtre des strepsirrhiniens actuels. Pour en arriver à cette conclusion, ils ont procédé à des comparaisons entre les caractéristiques anatomiques du fossile et celles de 125 espèces de mammifères éteintes ou parcourant encore la Terre. Ils ont également effectué des analyses génétiques. En outre, les dents encore présentes sur les fragments de mâchoires ont été comparées aux molaires de 42 espèces de mammifères (encore une fois, éteintes ou non) dont des chauves-souris ou des primates.

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 Fragment de mâchoire de Propotto © Duke SMIF

 

À la lumière de ces nouveaux éléments, il est apparu que Propotto partageait de nombreuses caractéristiques avec Plesiopithecus, un animal qui aurait vécu il y a 34 millions d'années dans l'actuelle Egypte. Les deux seraient finalement des ancêtres des aye-aye, des primates endémiques de Madagascar seuls représentants des chiromyiformes.

 

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Un aye-aye © CATERS/SIPA

 

Une colonisation par les strepsirrhiniens bien plus récentes que prévu

 

Les chercheurs remettent en cause l'histoire même de la colonisation animale de l'île. Jusque-là, les paléontologues pensaient que les strepsirrhiniens avaient pour ancêtre des animaux qui s'étaient échoués sur Madagascar, il y a 60 millions d'années en une seule vague migratoire. Finalement, ce sont deux lignées différentes qui pourraient avoir atteint l'île indépendamment l'une de l'autre (mais à peu près en même temps) et plus tard que prévu. Elles se seraient différenciées en Afrique, donnant d'un côté les chiromyiformes et de l'autre, le reste des strepsirrhiniens dont les lémuriens. Plus précisément, les ancêtres des aye-aye se seraient "séparés" du reste du groupe il y a 40 millions d'années alors qu'ils n'avaient pas encore quitté le continent Africain rendant l'hypothèse d'une colonisation de l'île il y a 60 millions d'années caduque. Il est possible que la colonisation de l'île ait eu lieu, il y a environ 20 millions d'années, après un ouragan. Les troncs d'arbres et les branchages cassés auraient servi de radeaux aux primates, permettant ainsi à certains d'arriver vivants à Madagascar.

 

Source : Fossil lemurs from Egypt and Kenya suggest an African origin for Madagascar’s aye-aye

https://www.nature.com/articles/s41467-018-05648-w.

DÉMISSION DE NICOLAS HULOT

Logo_Principal_ROUGE_180.pngCOMMUNIQUÉ DE PRESSE

MARDI 28 AOÛT 2018

DÉMISSION DE NICOLAS HULOT

 

 

 

SINCÈREMENT TRISTE, REGRETTABLEMENT JUSTE

 

France Nature Environnement prend acte de la décision de Nicolas Hulot et salue son engagement et de ses efforts sincères tout au long de l'année écoulée.

 

Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, « nous partageons l’analyse de Nicolas Hulot : les enjeux écologiques ne sont pas suffisamment pris en compte par le gouvernement, dans lequel le ministre de la Transition était trop souvent isolé dans ses orientations exigeantes. Malgré ses efforts, le bilan de la première année est maigre sur le plan concret. L’écart entre l’urgence et la gravité des problèmes, dont nous constatons chaque jour la réalité, et les timides avancées, voire parfois les régressions, est trop fort ».

 

France Nature Environnement attend maintenant du gouvernement, interpellé par cette décision, qu'il change de braquet en matière de politiques écologiques. De très importants chantiers sont devant nous : la réforme de la Politique Agricole, la transition énergétique et les choix sur la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie, la lutte contre l'érosion de la biodiversité, l’alimentation et la santé-environnement, la cohérence du budget avec les objectifs de transition, les enjeux d'une mobilité durable constituent des enjeux fondamentaux. Pour France Nature Environnement, l'heure n'est plus à trouver des compromis, à lancer des réflexions : l’action est urgente, et elle doit être menée en cohérence par tous les membres du gouvernement, sans complaire aux nombreux lobbies dont les interventions sont incessantes

 

Pour sa part, le monde associatif poursuit sa mobilisation continue, des "grands" aux "petits" sujets, au niveau des politiques nationales comme en ce qui concerne les décisions locales. Il entend que le gouvernement le traite comme un partenaire à part entière.

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur fne.asso.fr, Facebook et Twitter (@FNEasso).

Abeilles : les pesticides néonicotinoïdes interdits

Abeilles : les pesticides néonicotinoïdes interdits

à partir du 1er septembre 2018

 

Par S.C avec AFP Publié le 29/08/2018 à 10:17

 

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Une bonne nouvelle pour les apiculteurs. Les pesticides néonicotinoïdes seront bannis à partir de samedi en France, une interdiction destinée à protéger les colonies d'abeilles en déclin mais dénoncée par les agriculteurs qui réclament du temps pour développer des alternatives.

 

Disponibles depuis le milieu des années 1990, les néonicotinoïdes, ensemble de sept insecticides neurotoxiques (acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride, thiaméthoxame, nitenpyrame et dinotéfurane), sont devenus les pesticides les plus utilisés dans le monde.

 

En France ils servent principalement de manière préventive, en enrobant les semences. La substance, dite "systémique", est absorbée par la plante et se propage à tous ses tissus, y compris le pollen.

 

Betteraves, blé, colza, arbres fruitiers, vigne... Ils sont utilisés pour débarrasser les cultures des chenilles, cochenilles, pucerons ou insectes mangeurs de bois.

 

À certaines doses, les néonicotinoïdes tuent les insectes, donc les abeilles 

 

Depuis les années 2000, des scientifiques s'inquiètent du fait que même à faible dose, ces substances qui s'attaquent au système nerveux des insectes affectent les pollinisateurs (abeilles et bourdons désorientés, sperme des mâles altéré...).

 

Les apiculteurs français constatent une hausse de la mortalité dans leurs ruches depuis l'arrivée des néonicotinoïdes. Mais "aucun élément scientifique rigoureux" ne prouve qu'ils sont la première cause de mortalité des abeilles, note le directeur scientifique de l'Institut de l'abeille Axel Decourtye.

 

Quel impact des néonicotinoïdes sur l'homme?

 

Lorsqu'il est fait usage de néonicotinoïdes, les substances se retrouvent dans l'eau et le sol. Pêches, laitues, tomates... L'acétamipride et l'imidaclopride sont présents respectivement dans 5% et 4% des échantillons alimentaires recueillis en Europe, selon un rapport de 2016 de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA). Mais en février 2018, l'Anses assurait que les données disponibles "ne mettent pas en évidence d'effet nocif pour la santé humaine", à condition que les consignes d'utilisation soient respectées.

 

L'usage de néonicotinoïdes interdit en France dès le 1er septembre 2018

 

L'UE a décidé en avril d'interdire pour les cultures de plein champ l'utilisation de trois substances (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride), objet de restrictions depuis 2013. La décision, qui permettra les usages sous serre, entrera en vigueur complètement le 19 décembre. La France va plus loin. La loi biodiversité de 2016 prévoit l'interdiction des néonicotinoïdes à partir de ce 1er septembre. Un récent décret d'application précise que les cinq substances jusqu'alors autorisées en Europe pour des usages phytosanitaires sont concernées (les trois visés par l'UE, plus thiaclopride et acétamipride)

 

Des dérogations sont possibles au cas par cas jusqu'au 1er juillet 2020.

 

Les néonicotinoïdes restent néanmoins autorisés pour les usages non phytosanitaires, comme biocides et médicaments vétérinaires, notamment les produits anti-puces pour chiens et chats.

 

Comment vont faire les agriculteurs sans cet insecticide ?

 

Les agriculteurs se retrouvent dans une impasse "dramatique", dénoncent la FNSEA et d'autres syndicats agricoles, assurant ne pas avoir de solutions de remplacement.

 

Selon un rapport récent de l'Anses, il existe des alternatives "suffisamment efficaces, et opérationnelles", chimiques ou non chimiques, pour la grande majorité des 130 usages phytosanitaires des néonicotinoïdes.

 

L'agence plaide pour une "lutte intégrée" : pas de traitement prophylactique, surveillance des cultures, priorité aux méthodes non chimiques, pesticides chimiques seulement si les ravageurs dépassent certains "seuils de nuisibilité". Mais elle reconnaît que "l'impact sur l'activité agricole de l'interdiction des néonicotinoïdes est difficile à anticiper".

 

28/08/2018

À l'Arctique de la mort

À l'Arctique de la mort

 

Par E.S.

Article "Le Canard enchaîné" (06/08/2018)

 

 

Alerte rouge pour les ours blancs, qui souffrent du réchauffement climatique mais aussi du tourisme de masse.

 

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LE 28 JUILLET, un ours blancespèce protégée depuis 1973, et dont la population est évaluée à un millier d'individus — a été abattu par les employés d'un bateau de croisière, le MS Bremen. En mission de reconnaissance sur l'archipel norvégien du Svalbard, avant le débarquement des passagers, quatre bear guards — littéralement, "gardiens d'ours", se sont fait surprendre par un "autochtone" velu. La compagnie allemande Hapag-Lloyd Cruises s'est fendue d'un communiqué d'excuses. Invoquant la légitime défense, à la suite de l'attaque d'un des gardes, ses collègues n'ont eu d'autre choix que de dégommer le plantigrade.

 

Émoi, scandale, appels au boycott... fort compréhensibles. Toutefois, cette triste affaire n'est peut-être que l'iceberg qui cache la banquise : selon un conférencier spécialiste des régions polaires, cet incident en laisse présager d'autres, aux effets beaucoup plus graves.

 

Si l'on trouve en effet autour du Spitzberg des navires spécialisés, dont fait partie le "MS Bremen", avec du personnel qualifié et moins de 200 passagers, on peut aussi y croiser des géants des mers, tels le "Costa Pacifica" (3 000 passagers) ou le "MSC Meraviglia" (5 700) : pas de véritables experts à bord de ces monstres, aucune information fournie aux passagers sur les risques pour la nature et pour eux-mêmes. Ce sont une dizaine de compagnies de grande envergure qui sont là avant tout pour faire de l'argent, quitte à vendre la peau de l'ours avant même de l'avoir tué, le tout en polluant allègrement le décor.

 

Bourses polaires

 

On a ainsi pu dénombrer cet été la présence simultanée de 20 bateaux de croisière autour de l'archipel du Svalbard. En moyenne, ce sont 100 000 passagers qui débarquent au cap Nord chaque année. Des chiffres en constante augmentation. Sachant qu'un seul de ces navires émet en vingt-quatre heures autant de particules fines que 1 million de voitures, calculez le nombre équivalent d'autoroutes traversant le Spitzberg...

 

Dernier point, et non des moindres : en cas d'avarie à bord d'un de ces géants des mers, qui ne disposent le plus souvent que d'un seul médecin, les secours ne pourraient arriver avant plusieurs jours, en raison de l'isolement et des énormes distances à parcourir. Quant aux hôpitaux de Svalbard et du nord de la Norvège, prévus pour la population locale, leurs capacités très limitées ne permettraient pas d'accueillir des centaines de passagers.

 

Et, avec des températures frôlant le 30° C au cap Nord comme ces dernières semaines, il n'y aura bientôt plus de glace pour soulager les douleurs...

22/08/2018

Besançon Le Doubs – Inventaire ichtyologique 1988 Besançon

Le Doubs

Inventaire ichtyologique 1988

du secteur autour de Besançon

par Jean Verneaux, André Guyard, Jean-Pierre Grandmottet

et 12 étudiants du D.E.S.S. "Eaux continentales"

 

Le Professeur Jean Verneaux qui dirigeait le le D.E.S.S "Eaux continentales" de l'Université de Franche-Comté est malheureusement décédé après une carrière scientifique bien remplie.

En hommage à ce spécialiste qui a consacré de nombreuses années au domaine des eaux fluviales et lacustres de Franche-Comté, vous trouverez ci-dessous un extrait d'un document qui faisait l'inventaire du peuplement en poissons de la zone péri-bisontine dans l'année 1988. N'oubliez pas de cliquer sur "lire la suite". En fouillant dans ce blog, vous trouverez également toutes une série d'articles concernant les peuplements en poissons du Doubs.

Professeur André Guyard

 

Lire la suite

21/08/2018

Les Cigognes envahissent Audincourt

Les Cigognes envahissent Audincourt

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Très joli spectacle à Audincourt ce mardi soir 21 août 2018. Ce ne sont pas moins d'une cinquantaine de Cigognes blanches qui, peu avant le soleil couchant, tournoient sur le centre ville. À la recherche de points hauts pour se percher, les oiseaux se préparent à une halte migratoire le temps d'une nuit.

 

L'église de l'Immaculée Conception (ou église des Forges) ainsi que les vieux bâtiments de l'usine des forges sont finalement pris d'assaut par les échassiers faisant le bonheur des riverains les yeux rivés sur le ciel.

 

Pour qui ne l'avait pas encore remarqué, le claquettement soutenu des becs de cigognes résonna jusqu’à la nuit tombante, illuminée par un beau clair de lune.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

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Cliché © Dominique Delfino

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Cliché © Dominique Delfino

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Cliché © Dominique Delfino

10es Journées Mycologiques et Lichénologiques de haute Auvergne

 

10es Journées Mycologiques et Lichénologiques de haute Auvergne

 

organisées par l’Association Mycologique de haute Auvergne

 

 L’Association mycologique de haute Auvergne (AMHA) est heureuse de vous convier à participer aux journées mycologiques et  lichénologiques de haute Auvergne (JMHA) 2018.
 
Ces journées se dérouleront du mercredi 10 au dimanche 14 octobre 2018, en sachant que les lundi 8 et mardi 9 octobre, des sorties préliminaires seront organisées pour les mycologues déjà arrivés sur place.  Il s’agira cette année de la 10ème édition de cette rencontre.  En 10 ans, plus de 1500 espèces de champignons différentes ont été déterminées, dont nombre d’espèces rares.
 
Les JMHA organisées dans le nord du département du Cantal sont accueillies par le bourg de Riom-ès-Montagnes, au cœur du Parc Naturel National des Volcans d’Auvergne.
 
Les sorties sur le terrain se dérouleront dans les différents milieux caractéristiques de la haute Auvergne, hêtraies-sapinières souvent âgées avec beaucoup de bois mort, tourbières, rives d’étang et rus de montagne, saulaies et aulnaie, pinède, pessières, chênaie…, et l’après-midi sera en priorité réservé au travail en salle microscopie. Trois conférences sont prévues.
 
Pour toute demande d’information sur les JMHA 2018 et ou pour recevoir le programme détaillé, ainsi que toutes les informations concernant les différents types d’hébergement, vous pourrez me contacter sur mon adresse mail :

philippe.louasse15@gmail.com


Les inscriptions devraient rester possibles jusqu’à fin septembre.

 

Programme

 

Lundi 8 octobre 2018 (sorties préliminaires)

 

10h00 – Installation des salles microscopie

12h00 – Déjeuner libre

13h30 – Sorties en deux groupes, tourbières de Chastel-sur-Murat ou tourbières Rocher de Laqueuille (Dienne)

17h30 – Présentation des espèces remarquables récoltées ce jour, travail en salle microscopie

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle microscopie

 

Mardi 9 octobre 2018 (sorties préliminaires)

 

8h30 – Sortie hêtraie-sapinière du Falgoux (ou Bois de Cournil, planèze de Collandres)

12h00 – Déjeuner en groupe, pique-nique  

13h30 – Poursuite de la sortie matinale ou travail en salle microscopie

17h30 – Présentation des espèces remarquables

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle microscopie

 

Mercredi 10 octobre 2018

 

8h30 – Sorties en deux groupes : Hêtraie du Bois Mary (Le Claux, la Maurinie) ou rives du Lac de Mont-de-Bélier (St-Étienne de Chomeil)

12h30 – Déjeuner en groupe, pique-nique  

14h00 – Travail en salle microscopie ou sortie informelle Cascade de Cornillou, Coindre, Gorges de la Rhue

17h30 – Ouverture officielle (la Halle de Riom-ès-Montagnes)

19h30 – Dîner libre

21h00 – Présentation des espèces remarquables, travail en salle de microscopie

 

Jeudi 11 octobre 2018

 

8h30 – Sortie en deux groupes dans la vallée du Marilhou (Trizac), espace naturel sensible (ENS) : les ruines de Cotteughes ou le bois de Freydefont

12h30 – Déjeuner en groupe, pique-nique  

14h00 – Travail en salle microscopie ou sortie informelle poursuite de la sortie dans la vallée du Marilhou

17h30 – Présentation des espèces remarquables suivie d’une conférence

19h30 – repas en commun (à confirmer)

 

Vendredi 12 octobre 2018

 

8h30 – Sorties en deux groupes dans les Gorges de la Rhue, forêt domaniale de Maubert et Gaulis (Montboudif, Condat) ou la Combe Noire (Coindre, Saint-Amandin)

12h30 – Déjeuner en groupe, pique-nique

13h30 – Travail en salle ou sortie informelle dans la tourbière de la Crégut (Gorges de la Rhue)

17h30 – Présentation des espèces remarquables suivie d’une conférence

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle de microscopie

 

Samedi 13 octobre 2018

 

8h30 – Sorties en deux groupes, forêt de la Pinatelle (Chalinargues) ou plateau de Montagnac (Saint-Amandin)

12h30 – Déjeuner libre  

13h30 – Travail en salle ou sortie informelle Gorges de la Grolle (Marchastel)

17h30 – Présentation des espèces remarquables suivie d’une conférence

19h30 – Dîner libre

21h00 – Travail en salle de microscopie

 

Dimanche 14 octobre 2018

 

8h30 – Sortie d’initiation « découverte des champignons et des lichens »

10h00 – Ouverture de l’exposition (entrée libre, grande salle sous la Mairie), en matinée jusque 12h30

12h30 –   Déjeuner libre

14h00 –   Poursuite de l’exposition (jusqu'à 18h00).

20/08/2018

L'Hirondelle de rivage

L'Hirondelle de rivage

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Installée au sein de la rivière en basse vallée de l'Allan à Allenjoie, la colonie d'hirondelles de rivage comptait cette année pas moins d'une quinzaine de nids.

 

C'est un des rares oiseaux qui creusent le sol. Elle niche, en colonies de quelques couples à plusieurs centaines, dans une chambre qu'elle a creusée au fond d'un terrier, en forme de galerie d'environ soixante centimètres de long, dans une paroi ou une falaise, généralement de sable ou de terre meuble. La chambre est ainsi maintenue à une température et une hygrométrie presque constantes.

 

Avec les hirondelles également installées sur l'Allan à Bart, ces deux colonies témoignent de la difficulté de cette espèce de trouver les espaces naturels susceptibles de l'accueillir dans le Pays de Montbéliard.

 

Les dernières jeunes Hirondelles de rivage ont pris leur envol — en cet été 2018 de canicule — autour du 10 août, dans ce secteur très fréquenté par un public en quête de fraîcheur.

 

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Cliché © Dominique Delfino

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Cliché © Dominique Delfino

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Cliché © Dominique Delfino

12/08/2018

Réédition du Faucon pèlerin de René-Jean Monneret

Réédition du Faucon pèlerin

de René-Jean Monneret

 

Depuis mars 2017, Delachaux et Niestlé a réédité  le bouquin du Jurassien René-Jean Monneret sur le faucon pèlerin. Sortie en août 2018 de Peregrinus Teaser de Emmanuel Martin, un film sur le Faucon pélerin

 

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11/08/2018

La Noctule, chauve-souris slalomeuse

La Noctule, chauve-souris slalomeuse

 

Par Nathaniel Herzberg

Infographie Le Monde : Marianne Boyer, Eugénie Dumas et Romain Imbach

 

Les animaux peuvent désormais être suivis grâce à des appareils sophistiqués. Les données recueillies dévoilent les secrets des espèces les plus diverses. Ci-dessous, un chiroptère attiré par les éoliennes.

 

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 La Noctule ( Nyctalus noctula)

 Ordre des Chiroptères, Famille des Vespertilionidés

 

Posons d’abord quelques balises, juste de quoi sortir des fantasmes. Non, les chauves-souris ne se nourrissent pas de sang : les unes consomment fleurs et pollens, les autres insectes et moucherons, autrement dit tout ce qui vole au-dessus de nos têtes. Non, les chauves-souris ne sont pas toutes pareilles : on compte un bon millier d’espèces, ce qui fait de l’ordre des chiroptères le deuxième le plus varié parmi les mammifères (près de 20 % d’entre eux), juste après les rongeurs. Car, oui, la chauve-souris est un mammifère, le seul mammifère volant, ou plus exactement le seul à disposer d’un vol actif (les écureuils volants ne font que planer).

 

Ah, ce vol ! Des siècles qu’il fascine scientifiques et artistes. Il faut dire que les immenses ailes de notre cousine éloignée ne sont autres que des morceaux de peau reliant son corps à ses avant-bras et surtout à ses mains, du 2e au 5e doigt – le pouce griffu servant de pince. Un dispositif de précision, hypervascularisé, plus économe que celui des oiseaux et capable de se régénérer à grande vitesse après une blessure ou même une amputation partielle. Pour régler ce vol, viser ses proies ou éviter les obstacles, la chauve-souris profite de ce sens si particulier qu’elle partage avec quelques autres créatures – dauphins, orques, musaraignes, quelques oiseaux et même de rares papillons de nuit : l’écholocation. Un clic émetteur, un organe de réception des ondes réfléchies, le tout décodé par le cerveau, et se forme alors, dans celui-ci, un véritable paysage ultrasonore.

 

Ce qui n’empêche pas les chauves-souris de voir. Avec les yeux, s’entend. C’est même de cette façon que l’animal se guide lors de la plupart de ses déplacements extérieurs. Pas des petites promenades vespérales pour se dégourdir les ailes. Non : des excursions, des randonnées, quand il ne s’agit pas de véritables odyssées. Prenez la noctule commune. A l’arrivée de l’hiver, certaines populations quittent le nord de la Scandinavie pour gagner l’Allemagne, remplaçant leurs congénères qui s’envolent vers la Suisse ou le sud de la France.

 

Des migrations de 2 000 km, que la connaissance commune croit réservée à la classe des oiseaux.

 

Razzia de moustiques

 

Mais, même hors ces grands voyages saisonniers, les noctules volent les yeux grands ouverts. Ce qui ne les empêche pas de succomber par paquets, victimes de nos géantes éoliennes. La dépression provoquée par le passage des pales fait en effet éclater les fins capillaires de leurs poumons. En Allemagne, une étude a évalué à 250 000 le nombre de chauves-souris ainsi tuées chaque année. Manuel Roeleke et ses collègues du département d’écologie évolutive de l’Institut Leibniz de Berlin ont donc décidé de mieux comprendre les paramètres régissant les vols quotidiens des chiroptères.

 

L’équipe, dirigée par Christian Voigt, a installé, dans la région d’Uckermark, dans le nord-est de l’Allemagne, une vingtaine d’abris perchés. Habituées aux troncs creux, les noctules y ont fait leur nid. « Le jour, elles s’y reposent, dorment, se toilettent ou discutent, précise le scientifique. Quand on passe à côté, on entend leurs palabres. » Mais, à la tombée de la nuit, les chiroptères s’envolent. Les scientifiques ont équipé vingt d’entre eux de minuscules balises GPS (3,5 g pour des animaux pesant environ 30 g) et suivi leurs parcours.

 

Ils ont constaté que les mâles partaient en chasse vingt-cinq minutes après le coucher du soleil. Leur campagne dure une heure, au cours de laquelle ils gagnent un lac situé à environ 6 km à l’est, opèrent une razzia de moustiques au-dessus du point d’eau, et rentrent au bercail digérer leur festin. Ils opèrent souvent un second service, cette fois pour boire, un peu avant le lever du jour. A l’aller comme au retour, ils prennent soin de contourner le champ d’éoliennes situé au milieu du parcours. « Manifestement, ils savent ce qu’ils cherchent, à savoir l’étang, et évitent donc le danger. Nous nous attendions un peu à ça. »

 

65 % des individus tués par les moulins sont des femelles

 

La surprise est venue des femelles. Les chercheurs ont en effet découvert que, au milieu de l’été, celles-ci quittent elles aussi le nid à la nuit tombée, mais pour des parcours nettement plus long, plus de deux heures et demie en moyenne. Leur vol est plus lent, réalisé à une altitude plus élevée. Surtout, il suit une trajectoire tout autre. Piquant vers le sud, les chauves-souris ne gagnent pas une quelconque zone de chasse. Elles survolent prairies et zones habitées, semblent éviter les surfaces cultivées, et visent… un second champ d’éoliennes, situé à une douzaine de kilomètres de leur base. Elles le traversent, puis rentrent, en frôlant une fois encore trois turbines installées sur le chemin.

 

Pourquoi un tel comportement ? « Nous n’avons pu faire que des suppositions, explique Manuel Roeleke. Notre période d’études était celle où les petits quittent le nid. Les femelles sont donc prêtes à de nouvelles aventures. Il est probable qu’elles partent chercher d’éventuels autres territoires ou partenaires. Elles ne savent donc pas exactement ce qu’elles cherchent. C’est pourquoi elles sont attirées par les lumières des éoliennes. »

 

Ces observations rejoignent en tout cas le constat dressé par d’autres naturalistes selon lequel 65 % des individus tués par les moulins sont des femelles. La présence de mâles correspondrait à des jeunes manquant d’expérience ou à des victimes atteintes pendant les migrations.

 

Ces constats n’ont pas permis aux scientifiques de faire des recommandations particulières aux aménageurs d’éoliennes. « Éviter les routes de migrations, celles empruntées par les mâles pour aller chasser, avance Manuel Roeleke. Mais, pour les femelles, c’est plus compliqué. » L’article suggère d’éviter les installations basses (50 mètres d’altitude). Ce qui n’offre en réalité aucune garantie, les mammifères volants évoluant parfois à 200 mètres du sol. « Limiter la vitesse de rotation des turbines pendant l’été », imaginent alors les scientifiques, en conclusion de leur article. Le combat n’est pas gagné.

 

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 La Noctule ( Nyctalus noctula)

 

Illustration Helmut Diller tirée du guide des Mammifères d'Europe

 

 

Sur les traces des bêtes sauvages : une série en six épisodes

 

Dans la même série, le lecteur est invité à visiter le site aux adresses suivantes :

 

  1. Le renard polaire, infatigable arpenteur de l’hiver arctique
  2. La frégate, marathonienne insomniaque et noctambule
  3. Le phoque gris, touriste dans la « cantine » de la mer d’Iroise
  4. La noctule, chauve-souris qui slalome entre les éoliennes
  5. Prochain épisode : Le manchot de terre Adélie

 

Monde Festival

 

S’aimer comme des bêtes : « Le Monde » organise, dans le cadre du Monde Festival, une table ronde sur les comportements et sentiments dans le monde animal. Les bêtes aiment-elles vraiment ? Trois spécialistes en débattent au Palais Garnier, dimanche 7 octobre 2018, de 14h à 15h 30.

Réservez vos places en ligne sur le site.

 

Cette série est librement inspirée de « l’Atlas de la vie sauvage », de James Cheshire et Oliver Uberti (Les Arènes, 2017).

Cartographie : Roeleke M.,Blohm T., Kramer-Schadt S., Yovel Y., Voigt C., Leibniz Institute for Zoo and Wildlife Research

Infographie Le Monde : Marianne Boyer, Eugénie Dumas et Romain Imbach

Illustration : Victoria Denys

 

09/08/2018

Chat dans la vitrine

Combien pour ce chat dans la vitrine ?

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturalise animalier

 

Ce cliché aurait tout aussi bien pu inspirer Line Renaud pour sa chanson « Combien pour ce chien dans la vitrine ? » interprétée depuis 1953.

 

Petit coup d’œil qui retient mon attention au détour d’une balade touristique. Contraste saisissant de ce petit félin noir et blanc que l’on devine ronronner en posant au sein de cette exposition de toiles colorées.

 

Attentif aux passants tout comme au photographe, il a désormais sa place en image dans cette galerie d’art.

 

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Cliché © Dominique Delfino