14/01/2018
Les cigognes sont de retour
Les cigognes sont de retour
À la mi-janvier 2018, les cigognes sont déjà de retour sur les toits de Besançon. Un retour précoce qui précède l'arrivée du printemps. Et une simple halte avant de repartir vers l'Alsace.
Cliché ©Maurice Do Rosario, rue Jean Wyrsch,
Besançon (12 janvier 2018)
On assiste ainsi à une migration prénuptiale[1] précoce.
Oiseaux migrateurs, les cigognes de l'Est de la France (en particulier de l'Alsace) sont connues pour hiberner en Afrique. Elles empruntent successivement les vallées du Doubs, de la Saône et du Rhône, en longeant les côtes méditerranéennes du Languedoc, du Roussillon et de Catalogne pour rejoindre le détroit de Gibraltar et passer en Afrique (voir l'article consacré à ce sujet).
Or, il apparaît que ces volatiles ont tendance à raccourcir leur trajet de migration automnale. Certaines même ne migrent plus.
[1] Migration de retour qui concerne les oiseaux qui partent des zones d’hivernage pour rejoindre leur lieu de nidification.
09:48 Publié dans Ornithologie | Tags : cigogne blanche, migrations oiseaux, migration printanière | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
29/08/2016
Les Cigognes envahissent l'usine PSA
Les Cigognes envahissent l'usine PSA
par Dominique Delfino
Photographe naturaliste et animalier
Il ne se passe pas une semaine ces derniers temps sans que les cigognes blanches ne fassent l'actualité. En cette période de pleine migration, ce sont des vols plus ou moins importants que l'on peut observer le temps d'une halte pour la nuit que ce soit en terrain découvert de pleine campagne ou en milieux particulièrement urbanisés comme cela s'est déjà produit au Pays de Montbéliard.
Trente oiseaux par-ci, plus de cinquante par-là, près de quatre-vingt dix dernièrement, le couloir migratoire de cet axe Rhin-Rhône sur lequel nous nous situons incite à lever les yeux vers le ciel.
Samedi en fin de journée, c'est un très important vol de cigognes que des amis ornithologues ont vu tournoyer au-dessus de Vieux-Charmont. Ils ne les quitteront pas des yeux se laissant guider jusqu'à ce que celles-ci finissent par plonger sur Sochaux-Montbéliard et envahir le site PSA.
Je les retrouve perchées à la nuit tombante sur un grand nombre de lampadaires ainsi que sur de nombreux toits de l'usine. Comme pour affirmer leur domination le temps de cette escale, un groupe d'oiseaux prend également possession du building de direction couronnant le plus haut bâtiment du site.
12:16 Publié dans Ornithologie, Photographes naturalistes et scientifiques | Tags : dominique delfino, cigogne blanche, migration automnale, migrations oiseaux, franche-comté, pays de montbéliard | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
08/03/2013
Passage de cigognes
Passage de cigognes dans la vallée du Doubs
par André Guyard
On sait que la vallée du Doubs constitue une voie de migration traditionnelle pour les cigognes blanches de retour d'Afrique.
L'an dernier, le 27 février 2012, une troupe de 33 cigognes avait fait halte dans une prairie d'Amagney, un petit village de la vallée du Doubs.
Cliché Nelly Mariller
Début mars 2013, c'est une bonne centaine de ces volatiles qui ont fait halte dans la région de Besançon et même ont choisi une villégiature en pleine ville : sur les lampadaires du stade Léo-Lagrange et les environs de la gare Viotte. Ci-dessous, quelques photos de Hubert Lesne, un bisontin très proche de la nature.
© Hubert Lesne
© Hubert Lesne
© Hubert Lesne
© Hubert Lesne
© Hubert Lesne
Cigogne sédentarisée à Villars les Dombes
(vidéo André Guyard)
Les zones de nidification de la Cigogne blanche sont principalement réparties dans les pays d'Europe, où l'espèce est présente par dizaines de milliers de couples. De fortes concentrations se retrouvent dans tous les états d'Europe de l'Est. La France représente avec l'Italie, la Suisse, les Pays-Bas et l'Autriche une zone ouest-européenne à faible densité de cigognes.
Les deux sous-populations Ouest et Est présentent des variations différentes du nombre de couples nicheurs observés. Grâce à des recensements effectués depuis 1934, il est établi que la sous-population Est, la plus nombreuse, est globalement stable depuis cette date, voire même en expansion.
À l'inverse, dans tous les pays accueillant la sous-population Ouest, une chute dramatique des effectifs nicheurs a été enregistrée entre les années 30 et 80, puisque la plupart de ces pays ont vu leur nombre de cigognes diminuer de plus de 50% entre 1958 et 1974. Les Pays-Bas, le Danemark, la Suisse, la France et le Sud de l'Allemagne étaient même à la limite de l'extinction dans les années 70.
Ces variations démographiques dans la sous-population Ouest seraient liées à des conditions de météorologie et d'habitat très différentes par rapport à celles rencontrées par la sous-population Est au cours de la migration. En effet, l'Afrique de l'Ouest a été soumise jusque dans les années 80 à de nombreuses sécheresses qui ont affecté directement le nombre d'individus en Europe de l'Ouest, alors que, plus à l'Est, les cigognes suivent régulièrement un front pluvieux qui leur assure des ressources alimentaires abondantes. La désertification de l'Afrique de l'Ouest, en particulier au niveau du Sahel serait donc une des causes à l'origine de la raréfaction des cigognes d'Europe de l'Ouest.
De plus, une raréfaction des habitats favorables en Europe de l'Ouest, pourraient avoir influencé l'installation de couples nicheurs dans ces pays. Le développement d'une agriculture intensive limite de plus en plus les zones de prairies humides, c'est le cas en particulier en Alsace où le Ried d'Alsace centrale a été draîné pour favoriser l'extension des champs de maïs.
Enfin, d'autres facteurs comme la pression de chasse, le développement des lignes électriques, ou la pollution aux pesticides, sont également avancés comme jouant un rôle certain dans la mortalité en migration.
Depuis 1984 la tendance s'est inversée, puisqu'en 10 ans la sous-population Ouest a doublé alors que pendant le même temps, la sous-population Est a augmenté de 20% environ. Il semble que des conditions climatiques moins sévères en Afrique de l'Ouest durant ces dernières années peuvent avoir fortement favorisé l'installation de nouveaux couples en Espagne, qui a vu sa population multipliée par 2,5 au cours de cette période.
Voies de migration des deux sous-populations européennes de la Cigogne blanche.
1. : voie ouest-européenne ; 2 : voie est-européenne.
Les renseignements fournis par cette carte sont essentiellement le bilan des opérations de baguage des cigognes.
La première sous-population suit une voie de migration passant par la péninsule ibérique et par le détroit de Gibraltar (environ 28 000 couples reproducteurs en 1994/1995).
La seconde sous-population passe par le détroit du Bosphore (environ 138 000 couples reproducteurs).
Les deux sous-populations ainsi formées atteignent toutes deux les quartiers d'hivernage en Afrique.
La sous-population qui nous intéresse est la sous-population ouest-européenne.
La migration des cigognes blanches ouest-européeenes
Avant l'arrivée de la mauvaise saison, au mois d'août, la Cigogne blanche part vers les pays chauds. Les jeunes cigognes y restent 3 ans et reviennent dans leur région d'origine lorsqu'elles sont sexuellement matures. Les cigognes adultes, quant à elles reviennent chaque printemps. Contrairement aux idées reçues, la migration de la Cigogne blanche n'est pas due à un refroidissement des températures mais à un manque de nourriture durant la mauvaise saison. Les cigognes blanches traversent la Méditerranée par le détroit de Gibraltar.
Calendrier de migration des Cigognes blanches
Milieu juillet - début août |
Dispersion des juvéniles |
Août - septembre |
Migration |
Novembre - décembre |
Arrivée dans les quartiers les plus méridionaux |
Janvier - février - mars |
Début du retour |
Voies migratoires de la sous-population ouest-européenne de cigognes blanches
Certaines cigognes blanches ne remonteront pas jusqu'en Europe et s'arrêteront en Afrique du Nord pour nicher. Telles ces cigognes photographiées au Maroc par François Girod.
© François Girod
© François Girod
10:14 Publié dans Actualité des Sciences, Ornithologie | Tags : cigogne blanche, besançon, franche-comté, migrations oiseaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |