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31/07/2019

100 loups pourront désormais être tués en France

100 loups pourront désormais être tués en France

 

Par Anne-Sophie Tassart, Sciences et Avenir le 30.07.2019

 

Un arrêté publié le 27 juillet 2019 au Journal Officiel valide la hausse du taux de prélèvement des loups souhaitée par le gouvernement. Selon ces nouvelles dispositions, 17% de la population estimée pourra être prélevée avec un ajout de 2% possible.

 

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On compte actuellement environ 530 loups en France.

 © PIXABAY / RAINCARNATION40

 

La population lupine a dépassé les 500 spécimens en France et le gouvernement avait prévenu que cette hausse serait accompagnée d'une réévaluation du nombre d'animaux pouvant être tués. Dans la révision du Plan loup, le relèvement du pourcentage d'animaux pouvant être tués passant de 10% à 17%, avait été annoncé par Emmanuel Macron. Un arrêté publié le 27 juillet 2019 au Journal Officiel valide cette disposition.

 

90 loups pourraient être prélevés dans un premier temps

 

Le texte de loi précise que « le taux : '10 %' est remplacé par le taux : '17 %' pour l'année civile 2019. Selon le dernier décompte de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage(ONCFS), environ 530 loups seraient présents sur le territoire national ». Selon les mesures prises par le gouvernement, 90 animaux pourraient donc être tués dans un premier temps. L'arrêté précise que « si est atteint, avant la fin de l'année 2019, le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction est autorisée », alors « le préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup pourra autoriser, par arrêté, dans la limite de 2 % de l'effectif moyen de loups estimé annuellement de nouveaux tirs ». Ainsi, 100 loups pourraient finalement être abattus durant l'année 2019.  

 

Une mesure critiquée par les associations

 

"Nous considérons que le loup n'est plus une espèce en voie de disparition, ce qui est une bonne chose pour la biodiversité", avait déclaré le 5 juin 2019 le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume selon l'AFP. « Nous en sommes par contre, pour la prédation, à un niveau hors du commun (...) Nous avons besoin d'apporter un soutien fort et plein aux éleveurs. Leur bien-être est notre priorité », ajoutait-il. Pourtant, Sébastien Moncorps, le directeur du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), avait rappelé à l'occasion du congrès français de la nature à Marseilleque « le loup est, selon la liste rouge que nous établissons en France, une espèce menacée sur le territoire ».

 

À la fin du mois de mai 2019, après une réunion qui s'était tenue à Lyon en présence du préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge du dossier loup, les éleveurs comme les associations avaient critiqué ce qui n'était alors qu'un projet de loi.

 

L'association Cap Loup avait dénoncé la mesure phare : le relèvement du seuil de prélèvement. « Dans cette nouvelle configuration, et si nous suivons les recommandations de l’expertise du Museum National d’Histoire Naturelle publiée en 2017, l’État va mettre en danger la population lupine. Encore une fois, nous rappelons que l’efficacité des tirs n’est démontrée ni scientifiquement ni sur le terrain », écrivait-elle le 4 juin 2019 sur son site internet.

 

La Fédération Nationale Ovine a réagi le 29 juillet 2019 à ce nouvel arrêté notamment par la voix de son secrétaire général en charge du dossier loup, Claude Font : « Les avancées sont bien réelles mais le compte n'y est toujours pas. Le plan loup a été conçu pour répondre à deux objectifs :  celui de la conservation du loup et celui de l'élevage et des activités pastorales. Force est de constater que le second objectif ne sera toujours pas rempli ». La FNO juge notamment les critères de sélections des communes considérées comme cibles privilégiées du loup "trop restrictifs" mais "note le gain d'efficacité dans la procédure de tir".