Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/05/2011

Massif de la Serre : Extension carrières Bouygues–Pernot

Massif de la Serre :

Extension carrières Bouygues–Pernot

 

Déjà évoquées l'an dernier (voir article dans ce même blog), les menaces d'extension de la carrière Bouygues - Pernot à Moissey se précisent, amputant une nouvelle fois le massif de la Serre, dont chacun connaît l'originalité géologique, les richesses écologiques, floristiques et faunistiques.

Le préfet prévoit, non pas une réelle prise en compte de l'environnement... mais de demander des dérogations pour destructions de toutes les espèces protégées (espèces menacées de disparition) concernées par ce projet d'extension, afin de pouvoir autoriser la poursuite de l'exploitation !!!

 

Avez vous signé les pétitions ?

L'enquête publique est en cours... jusqu'au 20 mai.

Faites suivre...

 

Vous pouvez participer à l'action « Massif de la Serre », préservons la biodiversité ! à cette adresse :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/presentation.php...

Cyber acteurs vous permet de signer ses cyber_actions à cette adresse :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions

Retrouvez nous aussi sur facebook http://www.facebook.com/pages/Cyber-Acteurs/103522517943

 

Cyber action mise en ligne le 29/04/2011 , proposée par : CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante.

 

Elle sera envoyée à : Ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Préfet de la Région Franche Comté, Préfet du Jura, Sous préfet de Dole, les membres de la commission d’enquête publique

 

Plus de 7000 personnes avaient cosigné « L’appel de la forêt, agir pour la biodiversité » lancé le 18 juin 2010 par France Nature Environnement et ses associations locales fédérées (CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante) pour défendre le massif de la Serre dans le Jura.

 

Explicatif


Bouygues s’entête à vouloir exploiter une carrière au cœur du site Natura 2000 !

 

Ce massif forestier, site Natura 2000 FR4301318, est aujourd’hui à nouveau menacé par un projet de carrière. Si la mobilisation avait portée ses fruits avec le rejet du dossier (pour la cinquième fois !) en août 2010, le groupe Bouygues s’obstine…

 

À la veille de quitter ses fonctions dans le Jura, Mme LE MOUEL a signé le 28 mars 2011 un arrêté préfectoral prescrivant une enquête publique du mardi 19 avril au vendredi 20 mai 2011 sur la demande d'autorisation présentée par la Société des carrières de Moissey pour l'exploitation d'une carrière de roches éruptives au cœur du massif de la Serre.

 

Les enjeux environnementaux, enjeux sur les habitats et les espèces protégées, sont déterminants comme en témoignent les avis réservés formulés par l’autorité environnementale dans le cadre de la procédure ICPE (Avis du 30 mars 2011, format PDF - 719.5 ko) comme dans le cadre de la demande défrichement (avis du 18 mars 2010) ou encore par la « Commission Faune » du Conseil National de Protection de la Nature (avis du 26 janvier 2010 ref. 10/005).

 

Ce projet impacterait 59 espèces animales ou végétales protégées, dont plusieurs d’intérêt communautaire. Leurs habitats sont pour la plupart protégés également.

 

Agissons pour la biodiversité

 

Aucune des conditions préalables à l’obtention d’une dérogation prévues par le code de l'environnement (article L411) n’est satisfaite : l'intérêt public majeur du projet n’est pas démontré, il existe des solutions d’approvisionnement du Jura en granulat ayant un impact moindre et il parait indiscutable que le projet porterait atteinte à l'état de conservation des espèces concernées.

 

C’est pourquoi élus locaux, responsables associatifs, Vttistes, randonneurs, mycologues, botanistes, ornithologues, amis de la Serre, riverains, sont à nouveau mobilisés pour préserver l’intégrité du massif.

 

CPEPESC, Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante.

15/04/2011

Mortalité des poissons dans le Doubs

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliardMortalité des poissons dans le Doubs

La maladie s'étend sur le pays de Montbéliard et ne touche pas que les salmonidés

 

par Patrice MALAVAUX,

Garde-Pêche AAPPMA "La Franco-Suisse"

 

Voir la vidéo de Patrice Malavaux

Voir également une vidéo qui date de… 1973 et dénonçant la pollution du Doubs.

En février 2014, ça continue encore et encore : voir l'émission de France 3 Franche-Comté !

 

Quand j'ai signé à la Franco-Suisse pour être garde-pêche, je ne pensais pas que je finirais croque-mort. J'espère que vous avez passé une bonne journée car moi, je l'ai passée à ramasser des cadavres de poissons.

 

Ce matin sur le troncon Le Plain à la Sauçotte côté suisse j'ai ramassé une quinzaine de poissons dont 1/3 de truites et 2/3 d'ombres. Je n'ai plus envie de les compter précisément ni de les mesurer, les photos parlent d'elles-mêmes.

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Hécatombe d'ombres et de truites

(Cliché Patrice Malavaux)

 

Côté malades, j'ai aussi abandonné l'idée de les compter, je dirai qu'il y en a au moins 1 tous les 50 mètres en moyenne. 6 malades sur la même photo dans le bras mort de la Sauçotte :

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

(Cliché Patrice Malavaux)

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

(Cliché Patrice Malavaux)

 

 Cet après-midi, côté français entre la Verrerie et Moulin Jeannottat, même constat désolant : un mort et un malade sur la même photo :

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

(Cliché Patrice Malavaux)

 

Je vais devancer les plus perspicaces d'entre vous qui vont inévitablement me dire que c'est normal car les ombres viennent de frayer. Oui, mais les truites ? Si elles ne sont pas remises de la fraie 3 ou 4 mois après, il y a peut-être un souci, à moins que ce ne soit une souche nouvelle de truites qui frayent en même temps que les ombres !

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Ombre rongé par la mycose causée certainement par des Saprolégniacées

(Cliché Patrice Malavaux)

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Truite rongée par la mycose causée certainement par des Saprolégniacées

(Cliché Patrice Malavaux)

 

À l'approche de la réunion SCT du 14 avril, prévoyez une courte cérémonie au cours de laquelle je remettrai personnellement un échantillon de ma pêche du jour à M. Gaudot qui aura l'amabilité de faire remonter le tout à Mme la Directrice de la DDT. La triste réalité du terrain ne doit pas rester que sur les bords du Doubs...

 

Cordialement,

 

Patrice MALAVAUX,

Garde-Pêche AAPPMA "La Franco-Suisse"

 

 Autres clichés désolants dans le Pays de Montbéliard :

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Brochet touché au museau

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Chevesne atteint

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Ombre malade

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Ombres malades

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Truite littéralement disséquée

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Ombres et truites malades

 

poissons,maladies,pathologie des poissons,doubs,doubs-franco-suisse,montbéliard

Truites malades

 

La Télévision Suisse Romande rapproche de cette mycose à Saprolégniales qui affecte la faune piscicole dans notre région de la pollution des rivières proches par les munitions entreposées dans le gouffre de Jardel après la première guerre mondiale :

http://www.pleinair.net/detail_48_46087-L-inquiétant-repo...

 

Le 16 juin 2011, la Radio Suisse Romande (RSR) consacre un entretien à la santé du Doubs :

 

http://www.rsr.ch/#/la-1ere/programmes/impatience/?date=1...

 

Voir aussi dans le même blog,

 

- l'alerte lancée par Pascal P.

- Menaces sur le Doubs franco-suisse

- Proliférations algales dans la Haute vallée du Doubs

- Prolifération de Cyanobactéries dans la Loue

- Pathologie des poissons d'eau douce

 

Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

14/04/2011

Pathologie des poissons d'eau douce

La faune halieutique des rivières de Franche-Comté subit actuellement une série d'atteintes pathologiques qu'il faut analyser. Cet article reproduit ici un cours de pathologie des poissons qui date des années quatre-vingt, mais qui peut être utile à l'observateur du milieu aquatique continental, en particulier aux gardes-pêche et aux pêcheurs.

Lire la suite

13/04/2011

Le Doubs coule, le Doubs s'écoule, le Doubs se meurt !

Le Doubs coule, le Doubs s'écoule, le Doubs se meurt !


par Pascal P.

 

Dans nos montagnes abruptes et rondes, dans un paysage aussi verdoyant que rude chemine dans une langueur presque éternelle, le Doubs.
Il s'écoule voluptueux et doux dans une grâce paisible, a priori sans problème apparent.


L'hiver a fait son office, les eaux tumultueuses et froides de la fonte des neiges ont gommé en son sein toutes traces apparentes de pollution latente. Pourtant un venin indicible coule dans ses veines. Fruit de la consommation, de la surconsommation, que le poids des années d'un développement non durable, polluant mais profitable, a fixé au plus profond de ses sédiments et de son sol karstique.


En ce jour où j'écris ces lignes, au moment même où vous les lisez, les célèbres truites zébrées meurent par dizaines, sans que personne ne sache pourquoi !


Truites et ombres sont couverts de tubercules et de pustules blanchâtres et dérivent inexorablement dans le lit qui les a enfantés. Un lit devenu pour un temps et pour combien de temps encore, décharge macabre.

Quelles en sont les raisons ? Personne ne le sait ou plutôt personne n'ose se l'avouer ?

Notre cher Doubs, on ne lui aura rien épargné : tout y sera passé. Chrome, cadmium, antibiotiques, crues et décrues organisées par la fée électricité,  tout ce que l'on a pu produire de plus toxique et malsain, tout ce que l'homme sait faire au nom du profit, est là enfoui au fond de son lit. La mort rôde féroce et hargneuse, tortueuse et brutale, prévenante et patiente. Elle prévient, jetant avec parcimonie son dévolu sur notre magnifique rivière, l'homme ne la respecte plus !


Les associations de pêche, la Franco-Suisse et  la famille Triboulet en tête, luttent depuis des années dans une abnégation singulière, avec un dévouement sans limite, pour le soutenir, entretenir l'espoir de la vie. Pas pour le voir s'effondrer et mourir !


Il y a déjà quelques années, la sirène d'alarme tirée, tout le monde s'est penché au chevet de ce qui n'était alors qu'un petit malade, pour comprendre pourquoi le Doubs toussotait.


C'était l'heure du constat, l'instant ultime de trouver le coupable, savoir enfin pourquoi la truite se faisait rare dans notre rivière si scintillante autrefois ?


Le nombre d'adhérents aux sociétés de pêche est pris dans la spirale vertigineuse de la chute. Que sont devenus les pêcheurs qui parsemaient jadis les berges vierges de notre rivière ?


Les hypothèses les plus folles ont été envisagées !


Ce sont les élections, diront les uns. On est en France d'accord, mais on ne vote pas tous les ans !  Le temps alors, diront les autres, tantôt trop beau, tantôt trop humide. On est dans le Doubs, les pissotières de la France disait Louis XIV, il n'y a rien d'extraordinaire à cela !

Et si c'était les poissons qui venaient à manquer ? Où sont-ils donc passés ?


Dans les congélateurs des pêcheurs c'est évident ! Il faut donc réglementer, interdire, on sait si bien le faire.


Les assemblées générales des l'AAPPMA regorgent de séances interminables de palabres à n'en plus finir où les pêcheurs vont tour à tour s'étriper, chacun y allant de sa préconisation et de son interdiction.


C'est les pêcheurs à la mouche avec leurs nymphes prétendent les pêcheurs au toc. Que nenni  ce sont les pêcheurs au toc avec leurs grandes cannes prétendent les pêcheurs au vairon. Pas du tout ce sont les pêcheurs au vairon avec leur hameçons triples finiront par dire les pêcheurs à la mouche. La boucle est bouclée, il est possible que j'en ai laissé quelques-uns sur la rive, je m'en excuse, ils me le pardonneront.


Intarissables préconisateurs de solutions miracles et pour certaines tout aussi stériles les unes que les autres, viendra le temps d'appliquer les remèdes. Alevinages,  parcours no-kill, augmentation de la taille des prises, diminution du nombre de prises journalières, création de parcours spécifiques pour les pêcheurs à la mouche, interdiction de rentrer dans l'eau avant l'ouverture de l'ombre pour protéger les frayères, interdiction de porter les waders sur certaines zones pour protéger les tufs, interdiction du bouchon lumineux, on interdit, on améliore... mais rien n'y fait, le problème est ailleurs !


Les poissons continuent à disparaître lentement mais sûrement, aussi sûrement que les pêcheurs au bord du Doubs.


Vint alors le coupable idéal,  ce satané oiseau piscivore de malheur, appelé Cormoran qui mangeait tous les poissons de ces pauvres pêcheurs.
Le Cormoran est aux truites du Doubs ce que Géronimo et sa tribu apache fut aux soldats américains, un alibi !


On a donc organisé des plans de tirs à l'échelle du département, encadrés par des gens compétents,  pour réguler ce maudit "piaf". Des cormorans sont tombés par centaines chaque année depuis bientôt dix ans et pour autant, les poissons sont toujours de plus en plus absents. Le Cormoran, encore une victime de notre insatiable gourmandise, de notre développement déraisonnable.

Tous ceci n'a pas été fait à la légère, des études très sérieuses ont été commandées par le bureau de la Franco-Suisse à des scientifiques de renom et cabinets d'experts pour comprendre, analyser ce qui ce passe réellement. Des rapports alarmants sur l'état sanitaire du Doubs en sont ressortis. Je vous invite à les consulter sur le site de la Franco-Suisse à l'adresse électronique de la Franco_Suisse,

 www.goumoispechesloisirs.fr

dans la rubrique Action Environnement.

Il est temps aujourd'hui d'ouvrir les yeux, à l'aube d'une énième ouverture de la pêche qui aura lieu le 1er Mars prochain à Goumois.
Le Doubs ne tousse plus, il est gravement malade, pour ne pas dire moribond. Va t-on laisser consommer ce poisson sans rien dire ?

Les autorités publiques sont aujourd'hui alertées, les maires locaux, les députés, les sénateurs doivent se mobiliser pour sauver le Doubs.

Plusieurs courriers, à la demande de l'AAPPMA "la Franco-Suisse et gorges du Doubs" et de son président Christian TRIBOULET ont été adressés par les élus au ministère de l'écologie et du développement durable. Ces courriers alertent en personne madame la ministre, sur l'état sanitaire alarmant du Doubs, ainsi que sur les modes de fonctionnement des usiniers qui turbinent brutalement les eaux, compromettant gravement les écosystèmes.

Martial Bourquin,  Sénateur Maire d'Audincourt, en personne, se penche sur ce dossier avec comme souci majeur de créer une gouvernance au niveau des états pour traiter d'urgence la problèmatique. car en plus de la dégradation des écosystèmes, il existe maintenant un problème sanitaire majeur au niveau de la consommation d'eau potable du pays de Montbéliard.   


Je vous invite à cet égard à consulter la rubrique Infos Pêche onglet Hydrologie du site de la Franco-Suisse, pour constater l'effet des turbinages sur les courbes des débits au jour le jour.


Espérons que ces courriers, où les doléances sont clairement exposées, ne resteront pas lettre morte comme c'est trop souvent le cas.

Il y a urgence le Doubs meurt à petit feu et nous sommes tous concernés, pêcheurs, naturalistes, observateurs de tous poils, promeneurs occasionnels, petits et grands, jeunes et vieux, simples citoyens et politiques de tous bords, consommateurs, agriculteurs, industriels et tant d'autres encore. Ce n'est pas seulement une économie locale qui va s'effondrer, c'est un patrimoine écologique sans équivalent, c'est tout un écosystème irremplaçable, du microplancton au plus gros de la chaîne alimentaire qui va disparaître.

Perché sur le rocher du Singe un après-midi d'hiver à l'aplomb de Goumois je me suis assoupi, dans une herbe folle et fraîche, baignée de soleil. Je le rêve s'étirant dans la vallée, libre, remplissant comme il l'entend, tendrement ou brutalement le cours de son lit, sans que personne ne lui impose, ni marche forcée, ni repos. Semant au gré du temps, la vie dont tout le monde dépend. Brutalement je me suis réveillé la réalité m'a rattrapé. A force de shoots et de fixes, il est là, tel un junkie à l'agonie, prêt à sombrer dans les méandres alambiqués de notre folie ! J'avale la pente, me précipite à son chevet, je tends l'oreille, j'écoute, je cherche un souffle de vie murmurer sous les galets.
Le Doubs coule, le Doubs s'écoule, le Doubs se meurt !

Vous pouvez également visionner des vidéos très fouillées au sujet des problèmes du Doubs à l'adresse ci-dessous :
Le lien: http://www.pronatura-ju.ch  et choisir le fichier Doubs.

 

Les pollutions agricoles et domestiques sont mises en cause pour expliquer l'état lamentable de nos rivières. Or un petit tour de passe-passe a été commis pendant les vacances de Noël 2011 par le Ministère de l'Agriculture !


À peine croyable : c'est en pleine période de fêtes de Noël et du Nouvel An que le ministre de l'agriculture a choisi de "consulter le public" sur un projet de modification de la réglementation relative aux zones d'excédent structurel de lisier ! Chacun le sait, en cette période de fêtes, les citoyens surveillent assidument les projets de textes mis en ligne sur le site internet du ministère de l'agriculture...

 

Une pétition à signer :

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/elevages-deregle...

12/04/2011

Service public d'assainissement non collectif (SPANC)

SERVICE PUBLIC D’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF (SPANC)

 

  • Les dépenses d’assainissement sont devenues une priorité pour les communes. Elles ne seront plus seulement un choix budgétaire comme l’agrandissement d’une salle des fêtes ou la création d’une aire de loisirs. Mais une obligation légale, avec obligation de résultats ou sanction pénale et financière à la clef.
  • Les stations d’épuration finissent tardivement de se mettre aux normes européennes. Pour les consommateurs l’assainissement collectif coûte très ( trop) cher aux usagers et collectivités, alors qu’ il rapporte beaucoup aux « majors » de l’eau ( VEOLIA – SUEZ , SAUR…).
  • L’assainissement individuel est lui aussi en retard et ce sont les communes rurales qui sont les plus concernées. Là encore, ce sont les usagers qui risquent de faire les frais des mises aux normes, mais de manière brutale : entre 2000 à 9000 euros à payer en 4 ans !

Préambule

En application des lois sur l’eau de 1992 et de 2006, des compétences et obligations nouvelles ont été conférées aux communes dans le domaine de l’assainissement non collectif, portant sur la responsabilité du financement, des contrôles et des travaux éventuels des installations d’assainissement non collectif.

Nouveau service au sein des collectivités, les missions du SPANC, à l’instar des services d’assainissement collectif ou des services de l’eau, peuvent être assurées en régie, ou par délégation de services. Les services d’assainissement collectif et non collectif peuvent être regroupés à la condition d’avoir une gestion comptable séparée.

Chaque collectivité est donc responsable, au travers du SPANC, de la réalisation des contrôles des installations présentes sur son territoire. Ce contrôle en amont consiste en premier lieu dans la vérification des installations neuves (l’instruction du permis de construire relève d’une autre procédure ). En aval, la collectivité doit ensuite contrôler le bon fonctionnement (vidanges des fosses, entretien).

Les propriétaires des installations individuelles ne sont plus soumis aux redevances perçues pour l’assainissement collectif (raccordement et maintenance).

Même s’il existe une pression forte pour la mise en place de services d’assainissement non collectif « clefs en main », cela doit rester un SERVICE PUBLIC de proximité, adapté aux besoins réels et aux moyens des collectivités et usagers. Dans un premier temps – une fois définies les urgences et priorités – les missions du SPANC peuvent rester basiques (cf. propositions) : les 30 % d’utilisateurs participent à moins de 3% de la pollution totale des eaux !

Si la protection de l’environnement, des milieux aquatiques et de la santé publique sont réellement la motivation des SPANC, il vaut mieux faire porter les efforts sur les gros pollueurs : l’agriculture intensive et industrielle, les industriels produisant des toxiques, les opérations d’aménagement du territoire détruisant la nature…

PROPOSITIONS

L’épuration la plus efficace, la plus économique (moindre coût pour les usagers et les collectivités) relève du maintien d’un bon fonctionnement écologique des milieux naturels.

  • Elles rejoignent les règlements d’intervention pris par certains départements, qui établissent des priorités :
  • définir une assiette subventionnable selon des critères d’équité sociale, de priorité environnementale, mise en place d’un guichet unique, aider en priorité les petites communes et aider les autres selon leur mutualisation (inégalité entre les villes et les communes rurales),
  • exiger un zonage d’assainissement approuvé et favoriser des regroupements de propriétaires,
  • inciter à l’évolution des pratiques et des techniques,
  • définir des territoires prioritaires par bassin versant,
  • L’assainissement non collectif constitue un moyen à part entière de traiter les eaux usées. L’efficacité de ces moyens individuels de traitement est reconnue et peut relever de différentes techniques (traitement par les plantes, filtres plantés de roseaux, jardins filtrants …).
  • D’une manière permanente et durable, les associations représentatives des usagers et consommateurs doivent être parties prenantes à tous les niveaux. Des commissions élus/usagers doivent exister pour chaque SPANC.
  • la meilleure dépollution, la moins coûteuse est celle qui consiste à moins polluer (prévention, lutte contre les polluants toxiques) en gérant mieux ses rejets et en économisant l’eau.
  • l’épuration naturelle est gratuite.
  • La préservation des forêts, des haies, des zones humides protége la qualité de l’eau.
  • La prévention par l’agriculture ou le jardinage biologique revient 20 fois moins cher (Protection des zones de captage.
  • Arrêt des extractions d’alluvions en lit majeur, qui servent de filtre naturel.

PAS DE LANGUE DE BOIS …

  • QUESTIONS : quelle est la part des marges importantes (de 20 à 60 %) réalisées par les industriels de l’eau réinvestie dans la remise aux normes de l’assainissement ? Dans la réfection des canalisations ? Y a-t-il concurrence ou « partage du gâteau » entre les 3 géants de l’eau et leurs actionnaires ?
  • Comment un chômeur, un retraité va-t-il payer des frais de 1000 à 9000 euros ?
  • Logiquement, les dispositions nouvelles régissant l’assainissement individuel dans le cadre de la loi sur l’eau ayant été votées par le législatif, ce serait à l’Etat de prendre en charge les coûts, car la plupart des installations ont été faites conformément à des lois antérieures.
  • La facture d’eau augmente entre 5 et 8 % par an, la progression la plus forte étant sur les redevances au titre de l’assainissement.
  • La consommation (ou gaspillage organisé) agricole de l’eau : irrigation (le maïs représente 50%) . La responsabilité de la pollution de l’eau incombe d’abord aux agriculteurs, ensuite aux industriels et enfin aux particuliers, mais les agriculteurs ne paient que 1% du total des redevances perçues par les Agences de l’eau.

L’eau n’est pas une marchandise ! Si l’Etat se désengage (DDASS, DREAL…) c’est pour brader un service public au privé, car il sait que nombre d’élus seront tentés de « refiler » par facilité le service public en régie aux multinationales. Malgré leurs publicités, ce n’est pas la qualité de l’environnement ou le pouvoir d’achat des usagers qui les intéressent, mais les profits à réaliser.

Usagers : pour ne pas vous faire plumer, prenez contact avec une association ou organisez-vous en association dans votre commune.

Le SPANC créé sous la responsabilité des élus doit rendre un véritable service public aux usagers. Ayant la particularité d’intervenir sur des installations privées, il doit associer les usagers à sa mise en place, à son fonctionnement, aux techniques utilisées.

Il doit rester une structure de proximité permettant de maintenir un lien étroit entre l’usager et sa commune, son environnement, entre la loi et son application sur le terrain.

Pour le moment, la mise en place des SPANC s’effectue dans la plus grande improvisation et dans le flou juridique (les arrêtés de la loi sur l’eau du 30/12/06 ne sont même pas signés !)

OUTILS POUR VOUS AIDER

  • Pour aider les particuliers à faire face aux dysfonctionnements de leurs fosses, l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (ASTEE) a publié un guide intitulé « Réhabilitation des installations d’assainissement des maisons individuelles ».
  • Service d’assistance technique à l’assainissement autonome (SATAA) organisme conseil du Conseil Général.
  • Création d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) ayant pour objet une mission d’assistance technique (art L 131-8 du Code de l’Environnement et art R 2333-21 du Code général des collectivités publiques).
  • Les propriétaires qui font procéder à des travaux de mise en conformité peuvent bénéficier – sous certaines conditions – à des aides de l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat (ANAH).
  • Si la commune a choisi de prendre en charge la réalisation des travaux, les propriétaires qui souhaitent les confier à la collectivité s’acquitteront d’une redevance spécifique correspondant au service rendu et tenant compte des éventuelles subventions versées par les Agences de l’eau et le Conseil Général (*).
  • La récupération des eaux de pluie peut être également subventionnée.

DROITS DES USAGERS

Les usagers sont en droit de savoir :

  • quelle est la finalité exacte du SPANC : lutte contre la pollution ou évolution vers un entretien imposé ? Création d’un fichier ?
  • la définition et le contenu des contrôles : contrôle de conformité à quelles normes ? (les normes évoluant constamment, l’usager risque de se voir imposer à perpétuité de nouveaux travaux…),
  • les outils et les référentiels dont le personnel dispose pour donner son avis,
  • la nature du fichier dans lequel ils seront inscrits et son utilisation.

Les usagers peuvent exiger :

  • une information claire sur le service rendu (la loi indique que toute redevance doit correspondre à un service rendu),
  • un dossier de financement éventuel où apparaissent les aides disponibles et les recours possible,
  • une adresse où il soit répondu à leurs questions ou savoir comment obtenir une aide,
  • d’êtres associés à l’élaboration du règlement de service, mentionnant autant leurs droits que leurs obligations ou pour s’opposer à toute clause abusive.

Les usagers peuvent refuser :

  • l’obligation « d’études de sols » pour les constructions neuves ou les réhabilitations,
  • les filières imposées qu’ils jugent inadaptées,
  • le chantage aux subventions,
  • l’intervention de « cabinets d’expertise » prétendument indépendants.

Les interventions du SPANC ne doivent pas s’apparenter à une « police administrative ».

POUR PROTÉGER LA NATURE ET L’ENVIRONNEMENT,

POUR PRÉSERVER VOTRE QUALITÉ DE VIE, L’ESPACE RURAL ET SES SERVICES PUBLICS… DEVENEZ ÉCO-CITOYEN.

06/04/2011

Texte d'une lycéenne japonaise

TEXTE D'UNE LYCÉENNE JAPONAISE

 

Aidez-moi,

Je suis une élève de Minami-Soma à Fukushima.

 

J’ai perdu des amis lors du Tsunami, mes amis ont perdu leurs parents, ma meilleure amie est restée coincée à Minami-Soma parce que la pénurie d’essence l’a empêchée de fuir.

 

Pour lui remonter le moral je n’ai que le téléphone et les emails.

 

Mes amis et moi nous nous battons maintenant avec notre peur de la radioactivité.

Mais nous sommes découragés.

 

À l’âge de seize ans je me prépare à la mort,

Je la sens qui s’approche.

Même si je devais en sortir,

La peur de la radioactivité sera toujours à mes côtés.

 

Les hommes politiques, l’État,

Les mass-médias, les experts,

Les "boss" de la centrale nucléaire,

Tous sont nos ennemis

Tous sont des menteurs.

 

La télévision parle de moins en moins de la centrale nucléaire.

Toujours les mêmes photos du tsunami et les interviews sans coeur des mass-médias,

Des condoléances du bout des lèvres,

Un homme politique qui qualifie l’accident nucléaire de "catastrophe naturelle".

 

Messieurs les politiciens, aidez-nous avec votre salaire et vos épargnes,

Arrêtez de vivre dans le luxe et aidez les victimes à survivre.

Arrêtez de donner uniquement des ordres,

Arrêtez de nous regarder d’un endroit sûr,

Venez ici vous-mêmes et aidez-nous.

 

Nous ... On nous a laissé tomber

Fukushima sera sans doute isolé.

On nous laisse complètement tomber,

C’est l’État qui nous tue.

Nous, les victimes de la catastrophe

Nous ne pardonnerons jamais à l’État de nous avoir laissé tomber,

Nous lui en voudrons toujours.

 

Voici ce que je voudrais dire à ceux qui lisent cette lettre :

Vous ne savez jamais quand une personne que vous chérissez disparaîtra.

Imaginez que la personne avec laquelle vous riez maintenant, disparaisse l’instant suivant.

Soyez désormais plus attentifs à votre entourage.

 

Maintenant, l’école où nous avons passé notre jeunesse s’est transformée en morgue. Des personnes qui ne bougeront plus jamais sont allongées dans la salle où nous avons fait du sport et pratiqué nos activités de club.

 

Comment puis-je faire connaître la réalité au plus grand nombre de personnes possible ?

 

Je serais heureuse si au moins une personne lisait ce message.

 

Après avoir réfléchi, je me suis permis d’écrire ce message.

Pardonnez-moi et je vous remercie.

 

Cette élève habitait tout près de la centrale nucléaire de Fukushima.


Publié le 30 mars 2011 sur : http://ameblo.jp/tsukiji14/entry-10844839979.html

 

Traduit en français par Violaine Mochizuki

 

04/04/2011

Le député UMP Jean-Louis Christ : « Il faut démanteler Fessenheim »

Le député UMP Jean-Louis Christ :

« Il faut démanteler Fessenheim »

 

L'Alsace le 02/04/2011 par Simon Barthélémy

 

(Dernière mise à jour : 07/07/2014)

 

Le député-maire de Ribeauvillé n’a pas peur de passer pour un « intégriste ». (Archives Mathieu Lerch)

Le député-maire de Ribeauvillé a demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet la fermeture de la centrale nucléaire alsacienne. Et veut reconsidérer la place de cette « industrie à haut risque ».

Sur la question du nucléaire, la droite alsacienne était jusqu’à présent fusionnelle. Jean-Louis Christ va donc peut-être déclencher une réaction en chaîne en demandant à l’État de démanteler la centrale de Fessenheim.

« J’ai envoyé un courrier à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, pour que soit envisagé le processus de démantèlement de Fessenheim », déclare le député UMP du Haut-Rhin à L’Alsace-Le Pays. La ministre lui aurait promis une réponse rapide et selon le parlementaire, « l’hypothèse d’un démantèlement à partir de 2019 est envisagée »..

« Il me paraît normal que l’on rentre dans ce processus, poursuit-il, car nous n’avons pas de retour d’expérience en terme de sécurité sur les centrales nucléaires de première génération, comme Fessenheim. Or elle est construite dans une zone sismique, avec un canal qui se trouve dix mètres au-dessus, et dans une région où la densité de population est importante. On doit tenir compte de ce qui s’est passé au Japon, un pays qui maîtrise les hautes technologies, mais n’a pourtant pas su faire face à la catastrophe de Fukushima. »

Un « sujet tabou »

À ces questions de sécurité, le maire de Ribeauvillé ajoute un argument économique : « L’Alsace a perdu beaucoup d’emplois et essaie de se concentrer sur son attractivité touristique. Si le moindre incident intervient à Fessenheim, la plus vieille centrale de France, tous ces efforts de valorisation patrimoniale et touristique seront vains. »

Si Jean-Louis Christ ne demande pas un moratoire des projets de centrale en cours (Flamanville, Penly), il remet en cause le tout nucléaire : « 80 % de notre électricité en est issue, cela ne laisse pas assez de place aux énergies renouvelables, pourtant très créatrices d’emploi, et cela absorbe tout le potentiel de recherche, alors que l’Allemagne prend de plus en plus d’avance sur nous dans ce secteur. De plus, les ressources en uranium seront épuisées dans 80 ans. »

Ces arguments sont d’ordinaire plutôt entendus chez les Verts qu’à l’UMP… « Les seuls à les revendiquer sont les mouvements écologistes, reconnaît Jean-Louis Christ. J’ai l’impression que le sujet est tabou dans la classe politique. On a peur de l’évoquer et d’être accusé d’être un intégriste.. Cela me paraît au contraire raisonnable de rappeler que le nucléaire est une industrie à haut risque… »

Nota : Le 15 décembre 2011, la ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a envisagé le démantèlement de Fessenheim.

 

Ajout du 25/01/2013 : À Fessenheim, EDF va renforcer les radiers sous les réacteurs



Suite de la mascarade sur la prétendue « fermeture de la centrale de Fessenheim » : selon la bonne vieille méthode du fait accompli, EDF va dépenser des millions dans la centrale pour dire ensuite « On ne peut pas la fermer alors qu'on vient juste d'y investir de lourdes sommes ! » Notez-bien que ces investissements sont parfaitement inutiles : en cas de fusion de coeur, le radier (la dalle de béton sur laquelle sont posés les réacteurs) sera transpercé, qu'il soit « épaissi » ou non. Une des plus grandes nappes phréatiques d'Europe sera alors irrémédiablement contaminée.

Mais, à nouveau, l'objectif d'EDF n'est absolument pas d'arriver à une « sûreté » qui est en fait impossible à assurer, mais de dépenser de l'argent dans la centrale pour en repousser le projet de fermeture. Le Président Hollande laisse EDF faire, il laisse aussi l'Autorité de sûreté annoncer que la centrale ne sera pas fermée dans les 5 ans, et il a renoncé à débarquer le sarkozyste Proglio de la présidence d'EDF. La guerre « hollandaise » au Mali et au Niger vise donc à assurer l’approvisionnement de Fessenheim – comme de toutes les autres centrales françaises - en uranium volé au Niger.

 

Source :

Article de l'Alsace

Ajout du 7 juillet 2014 : Selon un rapport de la Cour des Compte, l'électricité nucléaire coûte très cher.

 

Des coûts importants de révision de réacteurs vieillissants et des investissements supplémentaires liés à la sûreté font grimper la facture française. Le coût de production de l'électricité d'origine nucléaire a grimpé de 20,6 % entre 2010 et 2013 (de 49,6 € à 59,8 € le MWh). L'électricité nucléaire est donc de plus en plus chère à produire alors que le parc de centrales, dont l'âge moyen atteint 30 ans, devrait avoir amorti ses coûts de construction.

 

Un paradoxe qui n'en est pas vraiment un. Pour pouvoir allonger la durée de vie des centrales, EDF doit procéder à une révision complète des réacteurs. Ces coûts de rénovation sont alourdis par les nouvelles normes issues de la catastrophe de Fukushima. Résultat : ils explosent avec + 117 %.

 

Autres incertitudes : les factures de la gestion des déchets radioactifs et du démantèlement des centrales en fin de vie. La Cour des comptes souligne que les évaluations financières d'EDF et de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs sont bien plus basses que celles d'autres pays nucléarisés.

 

fessenheim,sortir du nucléaire

(document Sciences et Avenir, n° 809 juillet 2014 p. 20)

31/03/2011

Gaz de schiste : un avenir à préciser

Gaz de schiste : un avenir à préciser

(dernier ajout : le 31 juillet 2016)

 

par Bernard Tardieu [1]

(Pour la Science n° 404, juin 2011 pp 18-19)

 

Les réserves de gaz de roche sont importantes et suscitent des espoirs. Peut-on les exploiter sans nuire à l'environnement ? La question reste ouverte.

 

Depuis cinq ans, la production de gaz de roche [des schistes argileux] aux États-Unis a crû rapidement. Elle représente aujourd'hui 54 pour cent de la production de gaz et 17 pour cent de la consommation énergétique totale de ce pays. Les réserves estimées y correspondent à 110 ans de consommation. Les États-Unis ont ainsi réduit leurs importations de gaz naturel liquéfié. Cela fait partie de leur stratégie énergétique : compte tenu de la tension sur les marchés d'énergie primaire et de la fin d'une domination totale reposant sur leur puissance militaire et économique, il est vital pour les États-Unis de réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis du reste de la planète et d'améliorer leurs positions de négociation sur le marché mondial de l'énergie. Le développement volontariste du gaz de schiste a permis d'obtenir des prix bas et compétitifs sur le marché américain. Cela s'est-il fait au prix d'une dégradation inacceptable de l'environnement ? Le film Gosland, largement diffusé, tend à le montrer : nappes phréatiques polluées, robinets qui crachent du gaz, paysages dégradés...

 

Quels que soient les intérêts défendus par ce film inquiétant, les questions qu'il pose ne peuvent rester sans réponses. De façon évidente, on constate des atteintes graves à l'environnement.

 

Ces pollutions résultent-elles de comportements industriels inacceptables et délictueux ? Et surtout, peut-on les éviter ?

 

L'exploitation des gaz de schiste repose sur le fait que des couches d'argilite situées à grande profondeur (1500 à 3 000 mètres) peuvent contenir du méthane, gaz issu de la transformation des matières organiques emprisonnées lors du dépôt sédimentaire. L'argilite étant une roche très étanche, le méthane y reste piégé.

 

Pour libérer le gaz, il faut rendre l'argilite poreuse. Pour ce faire, on injecte une grande quantité d'eau à haute pression, supérieure à la résistance de la roche. De nombreuses fissures se développent alors à proximité du forage, le gaz s'échappe et est collecté. Pour que les fissures ne se referment pas dès que la pression de l'eau baisse, on injecte du sable fin ou de minibilles de céramique en même temps que l'eau. Leur présence dans les fissures empêche cellesci de se refermer, de sorte que le gaz continue de s'échapper. Les foreurs injectent aussi différents produits chimiques [acides, fluidifiants, etc.] pour obtenir une fissuration plus efficace. Les produits chimiques que l'on ajoute à l'eau constituent manifestement un problème.

 

Les forages à grande profondeur, classiques, peuvent être parfaitement étanches et traverser les nappes phréatiques sans les perturber. On peut contrôler ces forages, déceler leurs points faibles et les réparer à l'aide de techniques variées et éprouvées. Un puits qui fuit est un puits mal fait et mal contrôlé !

 

Généralement, arrivé dans la couche d'argilite, le forage est coudé, avec une courbure compatible avec la souplesse des tubes, et est prolongé horizontalement jusqu'à plusieurs centaines de mètres. La technique des forages horizontaux est utilisée pour explorer et exploiter une vaste zone à partir d'un site unique, par exemple une plateforme d'exploitation du pétrole dans le cas de l'offshore profond.

 

En résumé, on peut et on doit garantir l'intégrité des puits. On peut limiter l'emprise au sol grâce aux forages horizontaux et préserver les paysages. Reste la question de l'eau chargée de ses additifs. Les sables et billes de céramique introduits avec l'eau, inertes, ne posent pas de difficulté. En revanche, l'eau qui contient divers additifs constitue le problème principal.

 

Aux États-Unis, la Chambre des représentants a émis en avril 2011 un rapport intitulé Chemicals used in hydraulic fracturing. Selon ce texte, les 14 principales compagnies du secteur ont, entre 2005 et 2009, utilisé 2 500 produits contenant 750 composants chimiques. Plus de 650 de ces produits contiennent des composants connus pour leur effet cancérigène, selon les critères américains appliqués à l'eau potable [le Safe Drinking Water Act], ou sont des polluants atmosphériques... Peut-on se passer de ces produits, utilisés sans discernement ? La question est à ce jour sans réponse convaincante.

 

La France aura peut-être besoin des gaz de schiste. Elle importe 98 pour cent de son gaz. La dépendance de notre pays est donc élevée. Le prix du gaz payé par le consommateur dépend de contrats à long terme indexés sur le prix du pétrole, lui-même élevé. En outre, notre consommation de gaz va croître. Ainsi, le réseau électrique français RTE prévoit l'installation d'une puissance de 4,8 gigawatts [l'équivalent de trois centrales EPR] dans les prochaines années sous forme de turbines à gaz à cycle combiné. Et des centrales à gaz classiques auront à compenser les irrégularités de l'éolien et du solaire.

 

Alors même que l'énergie nucléaire est fragilisée par l'accident de Fukushima, notre pays peut-il renoncer à la recherche de ressources énergétiques sur son sol ? Notre avenir énergétique est précaire et la précaution voudrait que l'on analyse toutes les ressources potentielles. Le contraire serait inconséquent et imprudent. Les gaz de roche constituent, au moins pour certains pays, une ressource future. Mais il faut d'abord savoir comment se passer des produits chimiques qui polluent à long terme l'eau et les sols.



[1] Bernard Tardieu est membre de l'Académie des technologies et y préside la commission Énergie et changement climatique.

 

Ajout du 3 septembre 2014 (Science & Vie n° 1164, septembre 2014, p. 26) : Les puits de gaz de schiste font bien trembler la terre

 

Le débat est tranché. Les séismes en Oklahoma (États-Unis) sont bien provoqués par l'injection, dans des puits d'évacuation, d'eaux usées engendrées par des exploitations telles que celle du gaz de schiste.

 

C'est ce qu'a prouvé l'équipe de Kathleen Keranen, de l'université Cornell. Depuis dix ans, de nouvelles méthodes d'exploitation, comme les forages horizontaux, produisent des quantités considérables d'eaux usées dont on se débarrasse sons terre, en les injectant dans des puits profonds de 2 ou 3 km. Résultat : la pression monte dans le sous-sol. C'est ce phénomène que les géologues viennent de relier aux séismes.

 

Ils ont montré que quatre des puits les plus utilisés en Oklahoma sont responsables de 20 % des séismes qui se produisent jusqu'à 30 km alentour, avec des épicentres jusqu'à 5 km de profondeur. Ce qui expliquerait pourquoi cette région est bien plus souvent secouée par les tremblements de terre depuis 2009. Une conclusion inquiétante, car les terrains où la pression monte à cause de l'injection d'eau ne cessent de s'étendre, augmentant ainsi le risque d'atteindre une grosse faille susceptible de produire un séisme majeur.

 

Le gaz de schiste fait trembler la terre (ajout du 31 juillet 2016. (Sciences et Avenir Août 2016, p. 34)

Considérée comme une opportunité économique majeure pour les États-Unis, l'exploitation du gaz de schiste, qui a démarré en 2008, n'est pas sans conséquence pour la planète. La fracturation hydraulique qui consiste à briser la roche pour y injecter de l'eau afin de pousser le gaz vers le puits d'extraction provoque une multitude de tremblements de terre et pollue fortement l'atmosphère. L'Institut américain des études géologiques enregistre ainsi des séismes allant jusqu'à 5,6 sur l'échelle de Richter dans des régions autrefois stables comme l'Oklahoma, le Kansas ou le Texas. Par ailleurs, des chercheurs ont quantifié d'énormes fuites de méthane et d'éthane provenant des zones de forage, qui ont été mesurées jusqu'aux sommets suisses ! Selon leurs calculs, les émissions de méthane — un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le CO2 — seraient passées de 20 millions de tonnes en 2008 à 35 millions de tonnes en 2014.

Séismes-gaz de schiste.jpg

 

Voir également l'article du Monde diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/ROBIN/49528

Voir aussi Le fantôme du gaz de schiste européen

Également à regarder une émission de France télévision de 52 minutes : la tentation du schiste.

750 adjuvants chimiques pour l’exploitation des gaz de schiste : Les risques de pollution des nappes phréatiques.

29/03/2011

Devine qui vient forer chez moi ?

Devine qui vient forer chez moi ?
par Michel Tarrier


schistes gazifères

Pour info, un article du Progrès concernant ce qui pourrait être un nouvel eldorado énergétique : la Franche-Comté (document transmis le 29/03/2011)


ÊTES-VOUS MASO-SCHISTE ET FAVORABLE À UNE NOUVELLE ÉNERGIE SALE ?

 

LES FRANÇAIS GAZÉS PAR LE SIEUR BORLOO

 

 

« Une fois que l'on a touché le fond, il ne reste plus qu'à creuser » est une devise absurde du désespoir et du nihilisme, mais c´est aussi le précepte d´un capitalisme en fin de course mais qui ne laissera pas une miette derrière lui. Cette fameuse politique de la terre brûlée est de toute évidence pour un système qui s´auto-dévore.

 

L'extraction du gaz emprisonné dans les schistes gazifères nécessite la fracturation de la roche. Cette fracturation est obtenue en injectant à très forte pression un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques. Une moitié de cette eau dangereusement polluée remonte à la surface. Les gaz de schistes étant dispersés dans la roche imperméable, il est donc nécessaire de forer d'innombrables puits en fracturant la roche. Chaque puits exploitable ne l'est que brièvement, un suivant doit donc être foré quelques centaines de mètres plus loin, et ainsi de suite.

 

L'exploitation de ce gaz non conventionnel représente la solution finale du point de vue écologique. 

 

Sachez-le, c´est juste avant de quitter le navire élyséen que Borloo, chantre du Grenelle de toutes les impostures, avait signé en catimini de tels permis de prospections. Quand on prospecte, c´est pour trouver. Et quand on trouve, c´est pour exploiter. Quand on exploite ce type de gaz, on engendre une détérioration des paysages et des sols, on provoque une incommensurable pollution et l´on met à mal les riverains qui se retrouvent souvent avec du gaz dans leur eau de consommation. Les Nord-américains qui n´ont pu résister à ce type d´exploitation le vivent par la colère, notamment nos amis Québécois qui voient leur environnement gravement détérioré.

 

Le drame annoncé pour notre pays touche notamment une vaste contrée située en Occitanie, dans la région Rhône-Alpes, mais aussi en Île-de-France et ailleurs. José Bové est en première ligne, tout un chacun peut le rejoindre.

  

Vous figurez peut-être parmi ces riverains potentiels et vous n´aurez aucun droit de vous opposer aux forages et à l´exploitation.

 

Devine qui vient forer chez moi ?


Des compagnies dont les sièges sont en paradis fiscaux, des compagnies qui se foutent pas mal des risques encourus et de l´avis des citoyens, des compagnies en collusion avec l´actuel gouvernement.


Voilà le scénario apocalyptique qui attend nos campagnes françaises :

http://www.youtube.com/watch?v=bvT4PycSAPk&feature=player_embedded

 

Tandis que les lobbyistes demandent à NKM de calmer les esprits en parlant de moratoire, les premières plateformes s´installent, comme à Doué (Seine-et-Marne) :

http://www.facebook.com/note.php?note_id=10150180253944741&id=1324411684

 

Pour tout savoir sur ce sujet, lisez ma première alerte contre cette nouvelle méga catastrophe environnementale :

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2639.php

 

Plusieurs pétitions sont en ligne :

http://www.petitions24.net/gaz_de_schiste__non_merci

http://www.lapetition.be/en-ligne/contre-l-exploitation-du-gaz-de-schiste-8997.html

 

Un collectif vous attend :

http://www.facebook.com/home.php?sk=group_196070767069717&id=196923676984426

 

Appels à mobilisation :

http://www.deleaudanslegaz.com/

http://paroledecitoyens.blog4ever.com/blog/lire-article-155111-2123872-paris__ma_france__appel_citoyen_a_mobilisation_con.html


 

L´ÉTAT FRANÇAIS NE RESPECTE RIEN ! INSURGEZ-VOUS !


Michel Tarrier

Écologue, écosophe

 

Voir aussi le Blog de Patrice

21/03/2011

Le film "Pollen"

Le film Pollen est un documentaire qui met en scène les relations entre les plantes à fleurs et leurs pollinisateurs. Le réalisateur Louie Schwartzberg a parcouru l'Amérique de l'Arizona au Panama pour observer ces papillons, abeilles, et même chauve-souris garants de la biodiversité. Pollen est la première production de Disneynature : subdivision de Disney consacrée à la production animalière et environnementale. Sortie le 16 mars 2011. 

 

Lire la suite

17/03/2011

OMS et AEIA

Lettre ouverte à l'OMS

 

 

 

Avenue Appia - CH – 1211 - GENEVE 27 -         le 17 mars 2011

 

par Claudine LE TALLEC

 

Madame, Monsieur,

C'est une supplication que j'adresse à chaque personne parmi les milliers qui travaillent à l'OMS.

Des doutes sont émis à l'encontre de l'OMS quant à sa connivence avec des laboratoires pharmaceutiques, des firmes chimiques et agroalimentaires à propos de nuisances causées par des médicaments, vaccins et pesticides.

Aujourd'hui, c'est de FAITS RÉELS RECONNUS QUI EXISTENT DEPUIS PLUS DE 50 ANS dont je veux vous entretenir.

Il s'agit de l'ACCORD signé le 28 mai 1959 (WHA 12-40) entre l'OMS et l'AIEA (Agence Internationale à l'Energie Atomique). Accord par lequel aucune de ces 2 agences de l'ONU ne peut prendre de positions publiques qui puissent nuire aux intérêts de l'autre.

Or,

. garante de la santé de la population mondiale et faisant autorité auprès des Etats, l'OMS, conformément à sa Constitution, doit être indépendante de tout intérêt commercial,

. l'AIEA, elle, s'est constituée en 1957 pour faire la promotion du nucléaire civil.

Que se passe-t-il lorsqu'il y a conflit d'intérêt entre l'information et la prise en charge de la santé des populations par l'OMS, et les intérêts de l'AIEA qui, au demeurant, dépend du Conseil de Sécurité de l'ONU ?

Presque rien, si ce n'est que l'OMS minimise les faits alors que son rôle est de nous informer, de protéger notre santé et celle de nos enfants à travers le monde, notamment de l'irradiation interne par les faibles doses continues des radionucléides ingérés par les aliments, l'eau, l'air, restant actifs pendant des périodes allant de quelques décennies à des milliers d'années : partout sur Terre sachant quelle tourne, que les vents soufflent et les eaux circulent, vu les multiples activités nucléaires civiles et militaires du passé et du présent et du futur.

Depuis plus de 50 ans, l'on sait donc qu'il y a danger accru avec la radioactivité artificielle. Celle qui engendre, qui concentre, qui enrichit de nouveaux éléments hautement radioactifs qui n'existaient pas spontanément sur terre auparavant...

Et l'on voudrait que je sois complice ? NON. J'ai besoin pour vivre dignement, pour regarder mes enfants droit dans les yeux sans qu'ils m'accusent, de dénoncer cet accord monstrueux et de demander qu'il soit annulé. Penser : tu savais et tu n'as rien fait, m'est intolérable.

J'ose espérer qu'il en sera de même pour vous, par exemple, en vous réunissant près de votre grande « maison » tout en convoquant la presse internationale afin de dire à la face du Monde l'existence de cet accord et de le remettre en cause catégoriquement.

Vous aurez alors droit à notre reconnaissance infinie et à nos remerciements du fond du coeur. »

 

Envoi de : Claudine LE TALLEC, 4, rue de la Côte 25390 – ORCHAMPS-VENNES claudine51@voila.fr

14/03/2011

Catastrophe de Fukushima : les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes

Catastrophe de Fukushima :

les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes


Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 875 associations agréée pour la protection de l'environnement


http://www.sortirdunucleaire.org/


(Dernière mise à jour du 11 août 2016)


Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle que six journalistes indépendants de l'association JVJA (Japan Visual Journalist Association), dont le directeur du magazine Days Japan, Ryuichi HIROKAWA, se sont rendus près de la mairie de Futaba, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, pour mesurer la radioactivité avec trois compteurs Geiger, ce dimanche 13 mars à 10h20. Il s'agit à notre connaissance de la première mesure faite de façon indépendante des autorités, par des journalistes japonais que nous saluons pour leur courage et les risques qu'ils ont pris pour faire leur métier.

À la mairie de Futaba, située à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité dépasse la capacité de mesure de certains des compteurs Geiger (BEIGER COUNTR DZX2, VICTOREEN 209-SI, et MYRate PRD-10) employés par les journalistes japonais.

À l'aide d'un compteur VICTOREEN 209-SI, le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu'un citoyen japonais reçoit la dose annuelle tolérée en France en l'espace de 10 heures). Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa, déclare : "Quand j'ai fait un reportage fin février 2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h." (1)

Les mesures relevées avec les 2 autres appareils varient dans une fourchette de 20 à 1000 micro-sievert par heure (0,02 à 1 mSv/h). Explication : 1 mSv représente le niveau de la limite annuelle autorisée en France pour l'exposition de la population aux rayonnements radioactifs artificiels en France. En seulement 1 heure, un citoyen japonais reçoit la dose annuelle.

De telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves.

Rappelons que la radioactivité atteignait ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima Daiishi (2).

Les autorités japonaises sont en train de perdre tout contrôle sur la situation. Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les citoyens : le gouvernement japonais cherche à minimiser autant que possible la gravité de la catastrophe nucléaire en cours et du relâchement de radioactivité dans l'environnement. Avec la réunion ministérielle de ce samedi 12 mars et la tentative de désinformation du ministre de l'industrie Éric Besson, la machine à étouffer l'information s'est déjà mise en marche, en France aussi.

La catastrophe nucléaire japonaise démontre s'il en était encore besoin la gravité du danger que le nucléaire fait courir aux populations. La seule décision politique responsable, pour le Japon comme pour la France, est de sortir du nucléaire.


Notes :

(1) http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html en japonais


Contact au Japon de l'association JVJA ayant effectué les mesures : JVJA Mobile: 090-6101 -6113

(2) http://english.kyodonews.jp/news/

 

Pour en savoir plus : le site de la CRIIRAD (16 mars 2011 - 10 H) :

http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/commu...

 

Ajout fin avril 2012 (Sciences et Avenir, n°783, mai 2012).

Fukushima: une pollution maritime sans précédent

La catastrophe nucléaire de Fukushima constitue bien le plus important déversement de radioactivité dans les océans de toute l'histoire. Mais au-delà de 30 kms des réacteurs détruits, les radionucléides ont été dispersés par les courants si bien que les poissons pourraient être consommés sans danger. Tels sont les deux enseignements de la campagne de mesures menée par une équipe internationale et publiée dans
les Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (Pnas) américaine, le 2 avril 2012.

A bord du navire scientifique Ka'imikaio-kanaloa affrété en juin 2011, soit trois mois après le tsunami, les chercheurs ont récolté des échantillons d'eau de mer, de plancton et de petits poissons entre la surface et 100O mètres de profondeur, de 30 à 600 kilomètres des côtes. Les chercheurs ont bien trouvé des teneurs élevées de césium mais aucun résultat n'excède les normes de santé humaine. Le Kuroshio courant plus large et plus rapide que le Gulf Stream, qui remonte vers le nord de l'archipel avant de partir plein est dans le Pacifique, a dispersé les radionucléides.

Les chercheurs avertissent cependant du risque d'une exposition à long terme si la centrale continue à déverser des radionucléides et s'il se confirme que les sédiments marins ont été notablement contaminés.

 

Ajout fin janvier 2013 : du poisson super radioactif pêché à Fukushima

 

Dépêche ats/afp/newsnet : 

 

De tristes individus tentent de faire croire que Fukushima fait déjà partie du passé et qu'il ne faut pas remettre en cause le nucléaire pour « si peu ». En réalité, la catastrophe ne fait que commencer : les coeurs des réacteurs sont toujours en fusion, et refroidis en continu pour éviter une reprise des réactions nucléaires.

 

D'autre part, environ 200 000 personnes ont été évacuées et, pour elles, le drame n'en est qu'au début. Sans oublier que des millions de personnes vivent dans des zones plus ou moins contaminées, avec des conséquences inévitables sur la santé, en particulier celle des enfants. Quant à la faune, elle se porte mal comme le prouve la découverte, deux ans après le début de la catastrophe, d'un poisson 2500 fois plus radioactif que les « normes », pourtant déjà terriblement laxistes. Il est bien évident que ce poisson n'est qu'un parmi d'innombrables autres.

 

Comme chacun le sait, les petits poissons sont mangés par les plus gros, etc : la chaîne alimentaire entière est touchée. Le drame de Fukushima ne fait que commencer, le nucléaire est bien une calamité qui répand la désolation sur cette planète.

 

Mars 2013 : deux ans plus tard, à Fukushima, c'est encore l'enfer !

 

Pour avoir une idée de la situation de la contamination à Fukushima en mars 2013, on se reportera aux articles :

 

  • Science & Vie : Fukushima, la catastrophe à tous les niveaux  par Rafaële Brillaud, Science et Vie, n° 1146, mars 2013, pp.78-93.

 

  • Sciences et Avenir : Fukushima 2 ans après, la sécurité encore en chantier par Rachel Mulot, Sciences et Avenir, mars 2013, n° 793, pp. 10-14.

Ajout du 16 août 2014 : Article de Univers Nature qui fait le point sur la situation à Fukushima.

 

Dernière mise à jour du 11 août 2016

Pour suivre toute l'actualité du traitement du site de Fukushima, rendez-vous sur le site suivant :

L'ACROnique de Fukushima : Voir Fukushima : le problème sans fin des déchets radioactifs

Catastrophe nucléaire : agir rapidement sur la sécurité et la politique énergétique

Catastrophe nucléaire : agir rapidement sur la sécurité et la politique énergétique !

(17/03/2011)

 

Inutile de dire que les réactions sont nombreuses depuis l'annonce des accidents survenus sur les centrales nucléaires au Japon.

 

Si RSN (Réseau Sortir du Nucléaire) estime que c'est bien une véritable catastrophe qui se déroule et que son issue ne peut être évaluée, Éric Besson (Ministre de l'énergie) parle d'un « accident nucléaire grave » mais que l'on ne peut qualifier de « catastrophe ». Ce discours n'étonne pas FNE puisque c'est un « discours normal de la part d'un ministre qui nous a déjà dit qu'il soutenait totalement le nucléaire ».

 

Cette situation renvoie bien entendu au débat sur le Grenelle de l'environnement où les associations n'ont pu faire entendre leurs voix : le nucléaire a donc été exclu de la loi Grenelle 1 et par conséquence de la loi Grenelle 2.

 

Contrairement aux affirmations au plus haut niveau, le Japon n'est pas le seul à avoir pris des risques en ce domaine. La France peut aussi être concernée et il y a déjà eu des alertes. En effet, si les technologies diffèrent, c'est la question du refroidissement du réacteur qui est l'élément essentiel. Greenpeace rappelle que « la centrale de Saint Laurent, au bord de la Loire, a déjà subi deux accidents de niveau 4, avec fusion partielle du cœur en 1969 et 1980 ».


L'eurodéputée Michèle Rivasi indique pour sa part que RSN avait déjà révélé que les centrales nucléaires n'étaient pas aux normes sismiques. FNE évoque aussi la fragilité des centrales en bord de mer puisque « fin 1999 on a évité une catastrophe de justesse pour celle de Blayais en Gironde ».


En ce qui concerne notre région, rappelons-nous que la centrale du Bugey se trouve à la merci d'un séisme détruisant le barrage de Vouglans et que Fessenheim est menacée par une crue catastrophique du Rhin.


Mais au-delà du risque, cela pose la question de la politique énergétique. Car si l'on estime que le seul moyen d'éviter ce risque, c'est de refuser le nucléaire, il faut d'abord réduire la consommation énergétique de manière drastique... surtout si l'on prône dans le même temps le véhicule électrique !

 

Et en seconde priorité, la substitution par d'autres énergies renouvelables est à promouvoir de façon « plus énergique » mais cela demande quelques années.

 

En attendant, les combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole) vont continuer de produire les deux tiers de l'énergie mondiale avec un autre risque, celui du changement climatique !

 

Dans ce contexte compliqué car il n'y a eu aucune anticipation de pouvoirs publics, Nicolas Sarkozy envisagerait une réunion du G20 dédiée à l'énergie et à la sécurité nucléaire. Par ailleurs, les ONG appellent à organiser au plus vite un nouveau « Grenelle de l'énergie »...

 

Pour en savoir plus sur la gestion de cette catastrophe nucléaire, visitez périodiquement les sites de la CRIIRAD et de l'ACRO et du réseau "Sortir du nucléaire".

05/03/2011

Cancers détectés par des chiens

Cancer de la prostate et cancers colorectaux détectés par des chiens


Étonnant : dans sa livraison de mars 2011, le mensuel Sciences et Avenir révèle que le flair du chien serait le meilleur outil à disposition des chercheurs pour progresser dans le dépistage de certains cancers. Dans le cas du cancer de la prostate, l'étude a été proposée à l'armée française par Olivier Cussenot, urologue à l'hôpital Tenon (Paris) et son équipe. Aspirant, un berger malinois de 2 ans et demi a été capable de détecter 30 malades sur 33 d'après leurs échantillons d'urine, soit un taux de réussite de 91 %. À comparer avec celui du test sanguin PSA appliqué à l'heure actuelle qui plafonne à 20 %... Deux ans d'apprentissage auront été nécessaires pour former Aspirant.

 

En ce qui concerne le cancer de la prostate, le test PSA (qui cible une protéine, la PSA, sécrétée par l'organe lors d'une inflammation) est tellement faillible qu'un dépistage systématique ne peut être envisagé. D'où l'intérêt d'un test plus spécifique. Les chercheurs ont engrangé plusieurs centaines de molécules candidates dans les urines de patients malades. « Tout l'intérêt de cette approche, explique Olivier Cussenot, consiste à accélérer l'identificalion. D'ici à deux ans, je pense qu'Aspirant nous aura permis de mettre la main sur plusieurs molécules nous conduisant à la mise au point d'un bien meilleur test. »


Ainsi, le chien se révèle un auxiliaire précieux en cancérologie. Une étude japonaise, parue Le British Médical Journal, publie une étude japonaise qui montre que le flair d'un labrador est plus efficace que la coloscopie pour la détection de cancers colorectaux dans les échantillons de selles de malades.

 

Source : Sciences et Avenir, n° 769 mars 2011 p. 39.

 

01/03/2011

Hécatombe de crapauds accoucheurs dans les Pyrénées

crapaud-accoucheur_R.König-logo.jpgParc national des Pyrénées:

hécatombe de crapauds accoucheurs

 

Info transmise par Michel Cottet

(Dernière mise à jour du 22 février 2016)

 

Il semble qu'il n'y ait pas que les poissons du Doubs ou de la Loue qui soient atteints par des champignons, les amphibiens aussi, y compris ici dans des milieux encore préservés, mais la pollution sévit partout, affaiblit partout les écosystèmes et les défenses immunitaires. Comme en témoigne cette information concernant le Crapaud accoucheur du Parc National des Pyrénées.

 

353 cadavres de crapauds accoucheurs ont été trouvés en août 2010 au lac d'Arlet (Aspe).

 

La sonnette d’alarme a retenti le 25 février 2011 lors de la divulgation des résultats de la veille sanitaire que le parc national des Pyrénées réalise sur la faune sauvage. Une mortalité massive au sein de la population de crapauds accoucheurs (Alytes obstetricans), vivant en haute altitude, a été observée depuis 2002. Les travaux conduits en 2010 ont montré l’impact d’un champignon pathogène (Chytridiomycose) sur les populations d’Amphibiens, notamment le Crapaud accoucheur pour qui la maladie s’avère létale. Preuve inquiétante, une très importante mortalité de ce crapaud a été observée dans le secteur de Madamette (Néouvielle) et au lac d’Arlet, dans la vallée d’Aspe, où, au mois d’août 2010, les chercheurs ont trouvé jusqu’à 353 cadavres in situ. Si la maladie est mortelle pour le Crapaud accoucheur, pouvant infester jusqu’à 95 % des individus sur un site donné, elle pourrait vraisemblablement toucher d’autres amphibiens, comme la Salamandre ou le Crapaud commun qui semblent y être sensibles, d’après les scientifiques espagnols qui travaillent sur le parc naturel de Pañalara (Sierra de Guadarrama, Madrid).

 

Très contagieuse, la Chytridiomycose touche un tiers des Amphibiens dans le monde.

 

Dans les Pyrénées, les chercheurs français, en partenariat avec des scientifiques espagnols, le CNRS de Moulis et le Royal College de Londres, poursuivent leurs investigations, même si, pour l’heure, aucun signe de mortalité chez d’autres Amphibiens n’a été constaté. Les scientifiques surveillent les populations d’Amphibiens pour identifier les effets du champignon, ils étudient également les causes qui provoquent la maladie et les possibilités de l’endiguer, car, même si cette dernière est localisée sur les deux versants du côté ouest des Pyrénées, elle pourrait se propager rapidement. L’origine de cette épidémie explosive reste incertaine, mais elle avait été découverte en 1998 sur des grenouilles tropicales en Australie et Amérique centrale, et avait ensuite atteint l’Espagne provoquant un effondrement des populations de crapauds accoucheurs. Il semblerait que le champignon ne peut être détruit quand il est présent quelque part. La priorité reste donc d’empêcher sa propagation.

 

Si lors de vos randonnées pyrénéennes vous trouvez un amphibien présentant une posture anormale, une perte de réflexe, une léthargie ou des anomalies de la peau (lésions cutanées, ulcères, hémorragies, etc.), ne le touchez pas afin d’éviter la propagation de la maladie.

 

crapaud-accoucheur_R.König-1.jpg

Crapaud accoucheur mâle

Alytes obstetricans © R. König

 

Contre cette pandémie planétaire chez les batraciens, êtes-vous prêt à agir ?

Il est microscopique et se répand à toute vitesse. Un champignon infectieux, appelé Chytride, fait des ravages chez les grenouilles et les autres amphibiens. Les hécatombes, d’abord observées en Australie puis en Amérique latine il y a une dizaine d’année, sont reportées partout dans le monde aujourd’hui.

En France, des extinctions massives ont été recensées chez plusieurs espèces de batraciens, notamment le remarquable crapaud accoucheur ou la salamandre. L’épidémie a démarré en 2007 dans les Pyrénées et semble se propager (voir plus haut). Toutes les observations des scientifiques et des naturalistes sur le terrain laissent craindre le pire. Nos campagnes risquent-elles d’être réduites au silence et nos mares désertées ?

 

Difficile de connaître l’origine exacte de l’infection. Des chercheurs du CNRS de Moulis (Ariège) tentent depuis 2003 de mieux comprendre comment se propage le Chytride et semblent convaincus d’avoir ici affaire à un pathogène émergent, en d’autres termes une maladie transportée sous nos latitudes par des espèces exotiques. De nombreux indices laissent à penser qu’elle aurait été introduite dans l’hémisphère nord par un Xénope, une grenouille, originaire d’Afrique du sud. C’est ensuite la fameuse grenouille taureau, porteur sain du champignon, qui aurait favorisé sa propagation depuis les États-Unis jusqu’à la France.

 

Pour le moment, le champignon se développe préférentiellement en altitude où, d’après les observations des chercheurs, il anéantit 100 % des crapauds infectés. Les scientifiques ont également remarqué que l’infection était beaucoup plus virulente dans les chaînes de montagne, des zones souvent très touristiques et où « les gens en se promenant le long des sentiers peuvent propager l’infection sans le savoir » prévient Dirk Schmeller, de la Station d’Écologie Expérimentale du CNRS à Moulis.

 

Ajout du 22 février 2016

 

À l'époque de la reproduction, les mâles lancent leurs appels depuis leur cachette à terre. L'accouplement est terrestre. Le mâle enlace la femelle au niveau lombaire. Quand le cordon d'œufs commence à sortir, le mâle se glisse vers l'avant, tenant sa partenaire par le cou et féconde les œufs. Puis il enroule le cordon autour de ses tibias et en prend soin en les humectant régulièrement dans une flaque ou une mare jusqu'à l'éclosion. Ce comportement est rapporté dans le documentaire diffusé par France 2 "les superpapas de la nature" diffusé le 22 février 2016.

16/02/2011

Pétition pour l'interdiction des pesticides

Pétition pour l'interdiction

des pesticides les plus dangereux

 

Franche-Comté nature environnement se fait l'écho de la Fédération France Nature Environnement pour soutenir et faire signer la 


Pétition pour l'interdiction des pesticides les plus dangereux et pour l'application du plan Ecophyto 2018.

 

Je signe et soutiens cet appel

 

Franche-Comté nature environnement
maison de l'environnement de Franche-Comté
7 rue Voirin - 25000 Besançon
03 81 80 92 98 - fcne@wanadoo.fr
http://www.maison-environnement-franchecomte.fr/pageAssoc...

----- Original Message -----

Sent: Tuesday, February 15, 2011 7:21 PM

Subject: [fne_agriculture] Campagne de communication - Signez la pétition !

 

 

Bonjour,

En même temps que notre campagne, nous relançons une pétition pour l'interdiction des pesticides les plus dangereux et pour l'application du plan Ecophyto 2018.

A signer et faire circuler autour de vous !

http://www.fne.asso.fr/fr/nos-dossiers/Agriculture/campag...

Merci pour votre participation,

-- 
Marie-Catherine SCHULZ
----------------------------------------
Coordinatrice du réseau agriculture
France Nature Environnement (FNE)
Tél. : 01 44 08 64 12
81-83 boulevard de Port-Royal – 75 013 Paris
Email : agriculture@fne.asso.fr

31/01/2011

Notre poison quotidien

 

Après "Le monde selon Monsanto" Marie-Monique Robin récidive avec "Notre poison quotidien", un film le 15 mars 2011 sur ARTE

Lire la suite

27/01/2011

Fuite sur le réseau d'assainissement de la commune de Thise

Une fuite sur le réseau d'assainissement de la commune de Thise contamine le ruisseau voisin et menace une ressource en eau potable de la Ville de Besançon

Lire la suite

Pollution de Thise : la solution

Une seule demi-journée a suffi pour déboucher la conduite des eaux usées de la commune de Thise, mettre fin à la pollution du ruisseau voisin et lever le risque de contamination des puits d'eau potable de la Ville de Besançon.

Lire la suite

OGM et syndicats agricoles

OGM en France : Wikileaks dénonce

d'après le Canard Enchaîné

Canard_Wikileaks1.jpg

ci-dessous, détail de l'article

Canard_Wikileaks21.jpg

20/01/2011

Pour en finir avec l'agroterrorisme

Pour en finir avec l'agroterrorisme

 

par Michel Tarrier

(voir l'article original à l'adresse ci-dessous)

 

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2663_pestic...

 

ainsi que les actus récentes :


UN AGRICULTEUR TUÉ PAR LES PESTICIDES
http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/un-agricul...
LA GUERRE AUX PESTICIDES
http://www.quotidienlejour.com/espace-de-vie/arts-de-vie-...
DES POMICULTEURS JUGÉS À BRIVE POUR DES ÉPANDAGES ILLÉGAUX DE PESTICIDES
http://www.romandie.com/infos/news2/110113173751.9blevpnr...
 

09/12/2010

Prolifération sauvage du colza OGM

brassica_napus.jpgProlifération sauvage du colza OGM

 

Lors des 95es rencontres annuelles de la Société américaine d'Écologie le 6 août 2010 à Pittsburgh, dans une communication, Cynthia Sagers, de l'université de l'Arkansas a avancé une observation inquiétante : sur 406 colzas prélevés le long des talus sur 5400 km de routes et autoroutes du Dakota du Nord, 347 (soit 86 %) présentaient un gène de résistance au glyphosate, molécule herbicide à la base du Round-Up de Monsanto. Cette annonce prouve la prolifération des gènes modifiés dans la nature. Étonnant : deux des plantes portaient plusieurs gènes modifiés différents. Or, comme l'assure la chercheuse, il n'y a pas encore eu de "commercialisation de variétés avec des traits transgéniques multiples, si bien que cette découverte suggère que les populations redevenues sauvages se reproduisent et s'implantent solidement en dehors des cultures".

06/12/2010

La santé de Monsanto

La santé de Monsanto

 

par Chloé Hecketsweiler

Monsanto_Lasserre.jpg

Dessin de Lasserre

(Courrier de l'Environnement de l'INRA, n° 59 - oct. 2010)

 

Monsanto, semencier et géant de l'agrochimie, rencontre de nombreuses oppositions quant à certains de ses produits : maïs OGM, herbicide Round Up (glyphosate), plantes Round Up Ready résistantes au glyphosate. D'autre part son bénéfice net est en baisse et l'action a perdu récemment 40 % à la bourse de New-York. Pourtant, le groupe a conquis de 80 à 90 % des surfaces de soja, de maïs et de coton.

En dix ans, le prix des semences de maïs OGM de Monsanto a plus que doublé, quand le rendement lui ne bougeait guère, un fait significatif pour les départements de la Justice et de l'Agriculture américains, très pointilleux quant aux distorsions de concurrence.

Titulaire du brevet Round Up Ready (un gène de résistance à l'herbicide) jusqu'en 2014, Monsanto défend vigoureusement sa propriété. Les autres semenciers doivent accepter ses conditions financières (exorbitantes) pour l'intégrer dans leurs produits, et ne peuvent l'associer librement à d'autres gènes. « La plate forme RoundUp Ready est à l'agriculture ce que Windows a longtemps été à l'informatique : un passage obligé, mais complètement fermé » dit un avocat de DuPont.

Jusqu'où ira cet appétit de tous les semenciers pour la tolérance aux herbicides — qui est une machine à vendre de l'herbicide ? DuPont et Monsanto sont en conflit à propos de semences dotées d'une double tolérance, présentées comme le moyen de lutter plus facilement contre les résistances sauvages...

Or de plus en plus de plantes sauvages ou cultivées développent des résistances au glyphosate, et Monsanto doit parfois aider les agriculteurs à acheter des herbicides concurrents pour les éliminer ! Quant aux performances annoncées pour les semences de deuxième génération RoundUp Ready en 2014 — par exemple, en matière de rendement, celles du soja Round Up Ready 2 Yield — après avoir été mises en doute par des chercheurs, elles pourraient motiver, selon L'Expansion, une enquête pour publicité mensongère de la part de la justice américaine.

Chloé Hecketsweiler : Monsanto, histoire d'un plantage.  L'Expansion, septembre 2010.

 

Voir également l'article  (blog de Marianne) et faites-vous une opinion en regardant la vidéo attaché à l'article.

Voir également l'article d'Isabelle Brunnarius dans son blog de la Loue : De l'usage du glyphosate en zone Comté: témoignages d'agriculteurs

25/11/2010

Lobbys pro-OGM

Titre initial :

Un demi milliard de dollars

pour influencer

la politique en matière d’OGM

 

OGM.jpg

Selon un rapport publié en novembre 2010 par Food & Water Watch, c’est 572 millions de dollars qui ont été dépensés depuis 1999 par les 50 plus grandes entreprises, qui possèdent des brevets sur l’agriculture et l’alimentation - comme Syngenta, Monsanto, BASF, Bayer - et deux associations professionnelles impliquées dans les biotechnologies et l’agriculture - Biotechnology Industry Organization (Bio) et CropLife America - pour mener des campagnes ou organiser du lobby auprès du Congrès en vue de favoriser l’introduction des biotechnologies végétales.

Cette somme est répartie ainsi : 547 millions de dollars ont été dépensés pour du lobby directement auprès du Congrès et 22 millions de dollars ont été donnés à des candidats au Congrès.

Le rapport note aussi une augmentation des dépenses au cours de la dernière décennie. Ainsi, les dons représentaient 2,4 millions de dollars en 2000, et 5,3 millions de dollars en 2008.

Une part importante de cet argent a servi à éviter que la nourriture issue d’OGM puisse être étiquetée comme le réclame une majorité d’étatsuniens, ou à faire pression sur des gouvernements étrangers pour qu’ils ne limitent (voire n’interdisent) pas les cultures transgéniques.

Le rapport donne de nombreux exemples. Ainsi BIO a dépensé plus de 4 millions de dollars au cours du premier semestre 2010 pour que la FDA autorise les animaux transgéniques et qu’elle fasse pression sur l’Union européenne pour qu’elle revienne sur sa décision d’interdire la viande issue d’animaux clonés.

Par ailleurs, cette organisation s’est mobilisée financièrement en 2004 pour défendre le projet de loi HR 4561 dont le but était de promouvoir les biotechnologies agricoles à l’extérieur des États-Unis ou pour faire accepter la résolution n°252 qui visait à utiliser l’OMC pour attaquer les réglementations européennes sur les OGM.

Le rapport précise aussi que ces entreprises emploient plus de 300 anciens membres du personnel du Congrès ou de la Maison Blanche.

Parmi eux, John Bradley Holsclaw qui, après avoir été onze ans conseiller du Sénateur Bob Dole, a créé sa propre agence de lobby, Tongour Simpson Holsclaw, laquelle a eu comme client Monsanto, Bio et Aventis.

La connaissance précise des rouages de l’administration américaine lui a permis d’opérer un lobby efficace.


Auteur : Rédaction infogm.org
Source : www.infogm.org

 

10/10/2010

Besançon : Hécatombe de salamandres

Les infrastructures du contournement de Besançon au niveau du Vallon des Mercureaux entraînent une véritable hécatombe parmi la population d'une sous-espèce de salamandre présente uniquement dans ce site en Franche-Comté.

 

 

Lire la suite

La DREAL au secours des salamandres

Salamandre1-logo.jpgLa DREAL au secours des salamandres

 

Rapport intermédiaire de Frédéric Jussyk

 

Consciente de l'impact de l'emprise du chantier routier des Mercureaux, la DREAL a commandité une étude des voies de migration des amphibiens dans le vallon des Mercureaux. Après un rappel sur la biologie des amphibiens, Frédéric Jussyk, Ingénieur écologue expose  ici une synthèse du suivi de la migration d’automne postnuptiale et préconise des mesures pour améliorer la survie des espèces d'amphibiens concernés par le chantier.


RAPPEL SUR LA BIOLOGIE DES AMPHIBIENS

 

La plupart des amphibiens adoptent un mode de vie biphasique avec une phase terrestre et une phase aquatique. La reproduction a lieu au printemps (pic de mars à juin) dans des mares, étangs, rus, fossés, ornières, mais aussi dans des zones humides artificielles : fossés, bassins, ornières de chantier…

(Voir également l'article sur la Salamandre tachetée).

 

De sorte que ce mode de vie entraîne une sujétion pour les femelles.  Succédant à la période d'accouplement, les femelles recherchent une collection d'eau favorable à la ponte et à l'éclosion des œufs : c'est la migration prénatale. Immédiatement après la ponte les femelles effectuent une migration de retour (postnatale) en direction des sites d’estive.

 

Dans le vallon des Mercureaux, la migration prénatale a lieu principalement de mi-février à fin mars (ou mi-avril), elle correspond à la migration vers la zone humide de reproduction, les femelles migrant depuis le Bois de la Côte et autres boisements périphériques (estive, hivernage) vers le fond de vallon des Mercureaux (reproduction). Aucune zone humide stagnante (mare, étang) n’est initialement présente dans ce fond de vallon. Quelques ornières peuvent toutefois abriter localement une petite population. Les ruisseaux (Mercureaux, Contour) présentent un écoulement parfois rapide de type torrentiel peu favorable à la plupart des amphibiens, excepté la Salamandre tachetée et le Crapaud commun qui utilisent les ruisseaux forestiers pour leur reproduction.

 

Après l'accouplement en septembre, les salamandres adultes qui ont passé l’été dans la forêt se sont plus ou moins éloignées des zones de reproduction (cours d’eau, fossés, ornières, mares), Elles s’abritent dans des cavités humides le jour, ne se rencontrant pas forcément auprès des cours d’eau. L'automne arrivant, les salamandres quittent les sites de reproduction et d’estive et se dirigent vers les sites d’hivernage (migration postnuptiale). Cette migration est plus diffuse et moins visible que la première. Elle a lieu de septembre à fin octobre (mi-novembre). Les salamandres recherchent alors un abri pour hiverner (cavités naturelles et artificielles : caves, galerie de mine ou de fort)[1]. Elles peuvent également utiliser des sites artificiels sur le chantier routier. C’est pourquoi on les retrouve dans les caniveaux, puisards…

 

JUSSYK_11:04_Carte-migrations-1.jpg

Vue satellitaire du site (document Google-F. Jussyk)

 

Les batraciens forment un groupe faunistique sensible puisque, en période de reproduction, ils sont attirés par les collections d'eau accessibles : ornières, fossés et bassins de décantation de l’emprise des chantiers routiers, pouvant y séjourner plusieurs mois, probablement en raison de meilleures conditions de température, de mise en eau et de l’ensoleillement.

 

RÉSULTATS DES OBSERVATIONS

LA MIGRATION POSTNUPTIALE

 

Le rapport intermédaire de F. Jussyk fait la synthèse des observations de l'automne 2010 correspondant à la migration post-nuptiale (octobre-novembre).

 

Cinq espèces d’amphibiens sont observées dans l’emprise du chantier des Mercureaux, principalement la Salamandre tachetée et le Crapaud commun qui se reproduisent dans les ruisseaux forestiers. Les trois autres espèces semblent présentes de manière anecdotique, les cours d’eau à écoulement rapide et l’absence de mares leur sont défavorables (Grenouille rousse, Triton palmé, Triton alpestre).

 

Le rapport fait état de mortalités d’amphibiens, principalement de la Salamandre tachetée, mais également de quelques Crapauds communs dont les cadavres sont observés de septembre à mi-novembre dans un caniveau béton de la voie des Mercureaux en cours de construction. Les prospections d’automne 2010 ont consisté à repérer les voies de migration et d’intrusion dans l’emprise, d’identifier les ouvrages-pièges afin de proposer des aménagements temporaires en phase chantier et définitifs lors de la mise en service afin d’éviter ces mortalités, et de pérenniser les populations du vallon. Pour cela, des prospections diurnes et nocturnes ont été réalisées.

 

Ces prospections ont montré que les amphibiens tentent de migrer depuis le vallon des Mercureaux vers le Bois de la Côte. Certains peuvent également chercher des sites artificiels d’hivernage (puisards, caniveaux, ouvrages souterrains). Ils longent le bord externe de la voie entre le talus de terre ou de cailloux et la cunette. Lorsqu’ils parviennent dans la cunette béton, via des surplombs notamment des talus en herbe (PR164-172) et la plate-forme du poste électrique (PR188) ils la suivent et meurent d’épuisement et de déshydratation, le béton assèchant la peau fine des amphibiens. Cette cunette béton en U est longue de plus de 1000 m, sans dispositif de sortie. Certains sont emportés lors de pluie dans un puisard en contrebas (vers l’OA7) et ne peuvent plus ressortir. Les cunettes et glissières béton (2X2 voies), les talus raides, parfois plus de 10 m de haut, (côté OA6-OA7 et côté Tunnel de Fontain), rendent cette migration de retour impossible.

 

JUSSYK_11-04_Photos-1-2-1.jpg

 Photos 1 et 2 (documents F. Jussyk)

 

Les caniveaux en V (voie montante) ne posent pas de problème de franchissement pour les amphibiens.  Mais les glissières centrales en béton et les caniveaux en U (photos 1 et 2) constituent des barrières et des pièges.

 

JUSSYK_11-04_Photos3-4-1.jpg

Photos 3 et 4 (documents F. Jussyk)

 

Au niveau PR164 à 172, les amphibiens peuvent accéder à la cunette par les talus qui la surplombent (photo 3), mais aussi par la plateforme de la station électrique (photo 4), PR187 à 188.

Les salamandres trouvent refuge la journée dans les tas de cailloux côté externe de la cunette. La nuit, elles sont observées sortant des petites cavités. Ces tas de cailloux ont récemment été nivelés et compactés. Malgré ceci, des salamandres sont observées de nuit sortant du terrain compacté et longeant la cunette (photo 4).

 

JUSSYK_11-04_Photos-5-6-1.jpg

Photos 5 et 6 (documents F. Jussyk)

 

Certains ouvrages constituent des pièges pour les amphibiens : regard de visite à isoler au sud du bassin, puisard-piège en continuité de la cunette, partiellement protégé par une plaque pendant les travaux (photos 5 et 6).

La photo 6 montre un puisard côté aval (PR180) avec échelle de visite recevait lors des travaux les eaux d’écoulement de la cunette béton. Des amphibiens piégés dans la cunette sont emportés, lors de pluie, vers le puisard puis dans des drains au fond de l’ouvrage. L’accès dans ce puisard était impossible car la plaque de fer qui le recouvrait partiellement est en partie goudronnée et scellée à la route. Ce puisard a été théoriquement sécurisé.

 

SUIVI DES AMPHIBIENS

 

Les comptages diurnes ont eu lieu le matin en octobre et jusqu’au 21 novembre 2010 (fin de la migration). Ils ont été complétés par des suivis nocturnes afin de recenser les voies de passages.

 

JUSSYK_11:04_Migration-automne-1.jpg

Flux de migration postnuptiale (document F. Jussyk)

 

Les amphibiens capturés ont été transférés de l’autre côté de la voie vers l’amont, dans les boisements, en évitant la voie communale de Fontain à la Chapelle des Buis. Les talus hauts et raides côté aval : à l’ouest, au droit des mares de substitution, (OA6-7) et à l’est, avant le tunnel de Fontain interdisent les migrations d’automne. Aucun amphibien n’est observé dans ces secteurs.

 

Le temps froid (<5°C) et sec est défavorable aux déplacements d’amphibiens (peu ou pas d’observations). La grande majorité des amphibiens est observée dans les cunettes aval (au nord côté vallon). Au total un minimum de 219 Salamandres (juvéniles + adultes), 50 Crapauds communs ont été capturés et transférés dans le Bois de la Côte en amont. La migration a probablement commencé mi-septembre, 173 Salamandres et 73 crapauds morts ont été observés dans les caniveaux. On peut donc estimer une population de salamandres d’au moins 200 adultes reproducteurs sur ce versant du vallon des Mercureaux-Bois de la Côte. Il est également probable qu’une autre population d’amphibiens soit présente dans le Bois du Peu sur le versant opposé du vallon. Celle-ci pourrait bénéficier des mares de substitution.

 

JUSSYK_11-04_comptages.jpg

Tableau de comptage (document F. Jussyk)

 

Certains suivis réalisés avant le 20 octobre présentent un risque de double comptage, les chiffres de batraciens transférés ne tiennent compte que des comptages postérieurs au 19/10.

 

NB : Les captures et transferts des amphibiens piégés dans les cunettes se sont fait avec autorisation de capture/déplacement de la DREAL.

 

PROPOSITION D’AMÉNAGEMENT ET POURSUITE DES INVESTIGATIONS (JANVIER/FÉVRIER 2011)

JUSSYK_11:04_Mercureaux-aménagements-1.jpg

 

Propositions d'aménagement

(document F. Jussyk)

(Pour agrandissement, cliquer sur le document)

 

Des clôtures mailles fines vont être prochainement posées des deux côtés de la route, de l’OA7 au Tunnel de Fontain, pour éviter l’intrusion d’amphibiens dans l’emprise.

 

La pose de grillage spécifique est également nécessaire autour de la tête de tunnel y compris en crête. Les amphibiens peuvent accéder à la descente depuis ce secteur boisé.

 

Ces clôtures devront laisser l’accès libre aux deux ouvrages hydrauliques jugés plus ou moins favorables au passage d’amphibiens sous la route (cf rapport du 18/11/10). Les 2 OH potentiellement favorables sont situés : PR 195, PR 205.

 

Ces ouvrages n’ont pas été conçus pour le franchissement d’amphibiens mais quelques passages sont possibles lors des migrations prénuptiales, à la descente (à vérifier selon la structure interne des ouvrages). Par contre, la migration de retour via ces ouvrages semblent très difficile (remontée de talus et d’ouvrages pentus).

 

L’OH PR 226 permettrait en théorie des déplacements d’amphibiens. Il draine les eaux d’un fossé végétalisé en amont, mais il débouche en aval sur un talus raide haut de 10 m environ, en béton avec pierres, des risques de chutes avec blessures ou mortalité sont donc probables notamment lors de pluie (photo 7). Cet ouvrage devra donc être amélioré en sortie de manière à éviter des mortalités d’amphibiens.

 

JUSSYK_11-04_Photo-7-1.jpg

Photo 7 : Cunette d’évacuation sur talus raide (aval)

(document F. Jussyk)

 

Sur la voie montante (PR 205 à 235), un fossé en terre avec végétation est présent entre le chemin communal en lisière du bois et la voie. Il est conseillé de l’exclure de la clôture de manière à permettre la reproduction d’amphibiens. Actuellement depuis la construction de la route, les amphibiens côté amont dans le bois ne peuvent plus se reproduire faute de zones humides accessibles. Celles-ci sont principalement situées dans le fond de vallon autour du ruisseau (flaques, ornières, rus, mares de substitution). En l’absence de zone humide, en amont la sous-population déclinera rapidement en quelques années. Dans tous les cas, lorsque cela est possible, il est donc conseillé d’exclure de l’emprise (ne pas clôturer) les fossés en terre le long de la route, rares sites accessibles de reproduction. Les lisières sont des sites privilégiés pour la reproduction.

 

PR 165-180 amont : le talus caillouteux raide peut poser des problèmes aux amphibiens descendant la pente, ceux-ci se trouveront bloqués en pied de talus et ne pourront plus la remonter. La pose de clôture en crête le long de la prairie (et non pas en pied de talus) est donc préférable.

JUSSYK_11-04_Photo-8-1.jpg

 

Photo 8 : PR 165-180 : le talus caillouteux raide

(clôturer en crête)  (document F. Jussyk)

 

Dans la mesure du possible, les fossés latéraux pouvant servir de site de reproduction, ne devront pas être clôturés. Il est nécessaire de :

 

  • clôturer l’emprise (clôture définitive maille fine) avant le 15/02, début du suivi de la migration de printemps,

 

  • faire une visite sur le site en février 2011 pour vérifier si tous les puisards et autres ouvrages – pièges identifiés lors des prospections de l’automne 2010 ont bien été sécurisés.

 

Une prospection du bois de la Côte en amont (voire en aval) permettra de connaitre l’existence d’éventuelles petites zones humides de reproduction (hors mares de substitution déjà créées).

 

Le bassin de décantation près du ru des Contours actuellement clôturé à mailles larges est accessible aux amphibiens. Il est préconisé de le maintenir accessible pour permettre la reproduction et donc de ne pas doubler de maille fine les côtés externes. Par contre, le côté interne au bord de la voie nécessite un doublage. Un regard de visite est à grillager au sud du bassin (maille fine), les amphibiens pouvant actuellement tomber dans ce puits (photo 5).

 

SUIVI DE LA MIGRATION PRÉNUPTIALE

(MARS 2011)

 

Le prochain suivi consiste à :

 

  • rechercher les principaux flux de migration prénuptiale qui peuvent légèrement différer des voies de migration d’automne,

 

  • rechercher les principaux lieux de ponte (prospection des mares de substitution, du bassin de rétention et du ruisseau),

 

  • inspecter les principaux ouvrages hydrauliques traversant la voie et des fossés latéraux afin de vérifier d’éventuelle mortalité ou pièges.

 

Le suivi migratoire prénuptial se réalise par pose de barrière-pièges (clôture provisoire) le long de la route en amont, côté Bois de la Côte et prairies, avec pose de seaux de récupération tous les 20-30 m. Ce protocole permet d’identifier et de compter les espèces et les flux et d’identifier les voies de passages privilégiées. Le linéaire étant important (1.5 km), la pose de clôture provisoire ne peut se faire partout. Il se fera sur une longueur totale de 400 à 500 m en amont (côté bois et prairie entre PR 195-230). Les seaux sont relevés tous les matins et les espèces déplacées vers l’aval dans le vallon des Mercureaux.

 

Les autres portions non équipées de barrières seront prospectées de manière plus ponctuelle à pied (prospections des fossés latéraux amont). Le mois de mars dans sa totalité correspond au pic de migration de nombreuses espèces. C’est la période la plus sensible. Ces comptages et ramassage auront lieu tous les matins durant la totalité de mars. Ceci fournit des informations relativement exhaustives des flux et des espèces. La pose de barrières-pièges pourra intervenir dès la mi-février, selon météo. Le comptage débuterait alors fin février.

 


[1] Le Fort de Fontain peut éventuellement abriter des amphibiens en hivernage.

18/06/2010

La forêt de la Serre en danger

La forêt de la Serre en danger

 

La Serre constitue un massif de roches cristallines, une singularité dans le massif calcaire du Jura, ce qui lui vaut son classement en zone Natura 2000.

 

Une menace plane sur ce massif et fait l'objet de la cyberaction ci-dessous : un projet d’ouverture d’une carrière au cœur du massif de la Serre.

 

Les visiteurs de ce blog sont invités à participer à la pétition qui s'oppose à ce projet.

 

Cyber @ction 364

18 juin L’appel de la forêt, agir pour la biodiversité


Pour participer 1 simple CLIC ICI suffit

http://www.cyberacteurs.org/actions/presentation.php?id=118

Le 15 avril 2010, le Ministère de l’écologie rappelait dans une circulaire aux préfets les conditions d’évaluation des incidences environnementales en site NATURA 2000. Voici l’heure de passer du discours à la pratique en dénonçant le projet d’ouverture d’une carrière au cœur du massif de la Serre dans le Jura !


Biodiversité en danger : Avec France Nature Environnement et ses associations locales fédérées (La Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, des Sous-sols et des Chiroptères (CPEPESC), Franche-Comté Nature Environnement, Jura Nature Environnement et Serre Vivante) protégeons un site NATURA 2000…


Rappel : le massif de la Serre : une faune et une flore d’exception


La forêt de la Serre, au nord du Jura, est le seul grand affleurement cristallin dans une région calcaire. Elle présente une végétation acidiphile contrastant avec la végétation des lisières et des vallées calcaires voisines et abrite de nombreuses espèces et habitats d’intérêt communautaire. Cette « île » cristalline joue aussi le rôle de connectivité entre les Vosges et le massif central pour des centaines d’espèces incapables de se développer dans l’océan calcaire Franc-Comtois. Ceci a entraîné sa désignation au réseau Natura 2000 (http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR4301318.html). Exploitée par les communes riveraines, c’est aussi un site de loisirs et de détente pour les habitants de la région.


Bouygues s’entête à vouloir exploiter une carrière au cœur du Massif !


Mais ce site est menacé par l’exploitation de la roche très dure de cet affleurement. Malgré plusieurs rejets du dossier au cours des années écoulées, la « Société des Carrières de Moissey », filiale à 50% du groupe Bouygues, s’obstine à demander l’autorisation d’ouvrir pour les 15 (ou même 30 ?) années à venir une carrière en plein cœur du site Natura 2000. Et ce, alors même que le Jura n’utilise pas 20% du tonnage sollicité pour ses routes ! L’État s’est engagé lors du Grenelle de l’environnement à limiter le développement des autoroutes. Des techniques de substitution existent et peu à peu le recyclage des routes devrait s’imposer.


Agissons pour la biodiversité


2010 est proclamée par les nations unies année internationale de la biodiversité pour rappeler à tous que le temps est venu de mettre en actes les discours. L’exploitation de cette carrière n’est pas compatible avec les objectifs de conservation des sites Natura 2000 et ne justifie pas d’un intérêt public majeur qui permettrait de déroger à la protection des espèces et de leurs habitats.


Pour agir, les associations signataires vous invitent à envoyer cet « appel de la forêt » :


COMMENT AGIR ?

Sur le site
Cette cyber @ction est signable en ligne
http://www.cyberacteurs.org/actions/presentation.php?id=118

Par courrier électronique


C'EST FACILE : A VOUS DE SUIVRE LES 6 ETAPES SUIVANTES :

1- Copiez LE TEXTE À ENVOYER ci-dessous entre les ############
2- Ouvrez un nouveau message et collez le texte
3- Signez le : prénom, nom, adresse, ville
4- Rajouter l'objet de votre  choix :  appel de la forêt
5- Adressez votre message aux  adresses suivantes :


jean-francois.carenco@developpement-durable.gouv.fr

nacer.meddah@doubs.gouv.fr
prefecture@jura.gouv.fr
pierre.azzopardi@jura.pref.gouv.fr
cyberacteurs@wanadoo.fr



6- Envoyez le message

Par cette action, vous ferez connaître votre opinion au ministre de l’Écologie, au préfet de la Région Franche-Comté et à la préfète du Jura  et à Cyber@cteurs pour nous permettre d'évaluer l'impact de cette action.

############

Prénom, Nom
Profession :
Adresse :
code postal Localité :

M. Jean-Louis Borloo, ministère de l’écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer,
M. Nacer Meddah, Préfet de la Région Franche Comté,
Mme Joëlle Le Mouel, préfète du Jura
M. Pierre Azzopardi, sous préfet de Dole

Madame, Messieurs,


Le massif forestier de la Serre est un site Natura 2000 (site FR4301318) dont l’intégrité est aujourd’hui menacée par un projet de carrière de roches éruptives. Ce projet impacterait plus de 50 espèces animales ou végétales protégées, dont plusieurs d’intérêt communautaire. Leurs habitats sont pour la plupart protégés également.


En espérant que comme nous, élus locaux, responsables associatifs, Vttistes, randonneurs, mycologues, botanistes, ornithologues, chasseurs, amis de la Serre, riverains, vous saurez entendre l’urgence de cet appel de la forêt et rejeter la demande d’autorisation d’exploiter une carrière au cœur du massif de la Serre, recevez,  Madame, Messieurs, l’expression de mes sincères salutations.

############

15/03/2010

La Ciguatera aux Antilles françaises

Gambierdiscus5logo.jpgLa Ciguatera aux Antilles françaises

 

par André Guyard

 

Les touristes qui se rendent en bord de mer en zone intertropicale ignorent pour la plupart l'existence d'un risque encouru en consommant du poisson de mer. Dans certains cas, tout comme la population locale, ils peuvent subir une intoxication alimentaire : c'est la Ciguatera.

 

1. Historique


La Ciguatera est une maladie singulière provoquée par l'absorption de la chair de plus de quatre cents espèces de Poissons et d'Invertébrés marins. L'intoxication ciguatérique ou ichtyosarcotoxisme fait partie des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Le nom de Ciguatera viendrait de "Cigua", un petit Mollusque vivant à Cuba et provoquant des troubles analogues.

 

Cette maladie est connue depuis fort longtemps ; le premier auteur l'ayant  signalée fut Martyr en 1555. Christophe Colomb, Vasco de Gama, Magellan l'ont rencontrée dans les Caraïbes au XVIe siècle. Harmensen l'a signalée dans l'Océan Indien en 1601. Les marins de Fernandez de Quiros ont été intoxiqués en 1606 aux Nouvelles Hébrides : l'équipage avait pêché de nombreux poissons dont des "Pargos" (Lutjanidés) ; les matelots qui en mangèrent furent rapidement à toute extrémité. En 1675, John Locke (philosophe anglais) donna une description clinique et épidémiologique de la maladie aux îles Bahamas.

 

Plus récemment, le 8 mai 1949, 57 Philippins mangèrent aux îles Mariannes une très grosse murène. Tous furent très malades, onze entrèrent dans le coma et deux moururent.

 

Le 11 juillet 1951 à Terre de Bas (Saintes), 12 personnes de deux familles furent empoisonnées en mangeant une grosse bécune (barracuda). Les malades souffrirent beaucoup. Trois moururent et un autre devint fou trois mois plus tard.

 

En 1959, la Martinique a eu à déplorer quelques cas graves d'empoisonnement par des poissons pêchés à St Barthélémy.

 

Le 7 octobre 1960, 58 malades de l'hôpital de Pointe-à-Pitre ont été victimes d'une intoxication collective après avoir mangé de la "Vieille" en court-bouillon et en friture.

 

Ainsi chaque année dans les îles volcaniques et coralliennes tropicales des trois océans, plusieurs milliers de personnes sont victimes de la Ciguatera. Les Antilles françaises ne sont bien sûr pas épargnées.

 

Depuis 1992, la DDASS de Guadeloupe recueille, de façon hebdomadaire, les cas de TIAC par l'intermédiaire d'un réseau de surveillance sanitaire, le réseau Sentinelle.

 

De 1997 à 1999, 28 incidents ciguatériques impliquant 90 personnes ont été déclarés par l'intermédiaire du réseau Sentinelle. L'endémie est variable selon l'année et touche toutes les classes d'âge (46 % des cas recensés concernent les adultes de 30 à 49 ans).

 

2. Symptômes de la maladie

 

Les premiers signes d'intoxication surviennent généralement dans les 12 h qui suivent l'ingestion d'un poisson toxique. La Ciguatera est caractérisée par des effets digestifs précoces, cardio-vasculaires transitoires et neurologiques persistants. Le tableau du syndrome ciguatérique en Guadeloupe est similaire à celui observé dans d'autres îles de la Caraïbe ou en Floride avec une prédominance des signes digestifs, de l'asthénie et des paresthésies des extrémités.

 

Les symptômes cliniques de la Ciguatera apparaissent dans les heures suivant l'ingestion des poissons. Ils sont aussi bien gastro-intestinaux que neurologiques. Le début est marqué par des vomissements, diarrhées, crampes intestinales ; ensuite viennent des sensations alternatives de chaud et de froid, un goût amer dans la bouche, l'engourdissement de la langue et des lèvres, l'endolorissement des mâchoires avec sensation de perdre les dents, des douleurs dans les articulations, de fortes démangeaisons dans les membres et une fatigue musculaire très nette. On observe de plus une baisse de la tension artérielle, un ralentissement et une irrégularité du rythme cardiaque, une dilatation de la pupille.

 

Les atteintes cardio-vasculaires, (hypotension et bradycardie) ainsi que les troubles de la sensibilité comme l'inversion de la sensation de chaud et de froid interviennent également mais dans des proportions moindres. Certains signes comme le prurit et les signes neurologiques, peuvent se déclarer plusieurs jours après l'ingestion du poisson.

 

Dans les formes graves, on peut observer une incoordination des mouvements, des difficultés respiratoires ou urinaires, des troubles visuels. Les cas mortels sont exceptionnels et consécutifs à un état de choc cardiovasculaire.

 

En général l'évolution est favorable en une semaine environ, mais il n'est pas rare que les troubles de la sensibilité, les douleurs et les démangeaisons persistent plusieurs semaines et soient ravivées par toute nouvelle consommation trop hâtive de poisson même sain (hypersensibilisation). Des malaises neurodigestifs chroniques et des lésions de grattage subsistent d'où le nom de "gratte" donné parfois à l'affection. La durée moyenne de rétablissement paraît être de six mois environ.

 

Remarque : L'empoisonnement par la Ciguatera diffère dans ses origines comme par ses symptômes des autres sortes d'empoisonnements dus à des poissons comme les Tetraodontidae (Tetrodon sphaeroïdes), les Scombridae (thazards) ou des empoisonnements alimentaires causés par une contamination bactérienne (poissons avariés).

 

3. Traitements

 

Dans toutes les îles où sévit la Ciguatera existent des traitements locaux utilisant les propriétés de certaines plantes. Bien souvent ces médications empiriques soulagent les malades et aident à leur guérison.

Aux Antilles françaises et aux îles Vierges on utilise des infusions faites avec des feuilles de Passiflora foetida (Passifloracées), de Rhizophora mangle (Rhizophoracées), de Conocarpus erectus (Combrétacées).

Henri Stéhlé signale également des plantes efficaces comme Bontia daphnoïdes (Myoporacées), Annona muricata (Annonacées), Ricinus communis (Euphorbiacées).

La patate douce râpée crue mélangée à du lait frais et le jus de papaye donneraient aussi de bons résultats.

 

Pour le docteur Bagnis, chef de l'Unité Océanographique Médicale à l'institut Louis Malardé de Tahiti, les médicaments les plus efficaces sont les sels de calcium, l'atropine, les vitamines du groupe B, les antihistaminiques de synthèse et les corticoïdes dont l'indication respective est fonction des symptômes.

 

4. Quelques observations faites à propos de la Ciguatera

 

La Ciguatera est inconnue dans les zones tempérées. Les zones où l'on trouve des espèces toxiques sont nombreuses et très diversifiées (bancs coralliens, récifs barrières, lagons, etc.) mais elles sont souvent limitées.

 

Aux Bahamas, aux îles de la Société, les poissons de l'un des versants des îles sont beaucoup plus dangereux que ceux de l'autre côté. Les zones accores (à pente rapide) situées au vent ou à l'Est sont plus dangereuses que les zones sous le vent et peu profondes. Une zone toxique peut devenir saine après une longue période de toxicité et inversement.

 

La phase aiguë d'une recrudescence de Ciguatera classique couvre une période de dix à quinze ans. Les poissons toxiques sont des poissons de récif ou des poissons prédateurs de ces derniers. Les plus dangereux sont les grands prédateurs. À l'intérieur d'une même espèce, plus le poisson est gros, plus il a de chance d'être toxique. Toutes les parties du poisson n'ont pas la même toxicité, le foie et les viscères sont toujours plus toxiques que la musculature. Un poisson très frais peut être toxique. Un poisson peut être toxique à n'importe quelle époque de l'année. Le mode de préparation ou de cuisson ne modifie pas la toxicité.

 

5. Causes de la Ciguatera

 

Pendant très longtemps les causes de la maladie sont restées mystérieuses et de nombreuses croyances ont essayé de les expliquer. Certaines sont totalement fantaisistes comme celle affirmant que les vertus toxiques se développent si les poissons ont été exposés au clair de lune. Une autre, encore persistante, suppose qu'une substance chimique contamine le milieu ; le cuivre est le plus souvent impliquée probablement parce que des navires à coque doublée de ce métal ont coulé et parce que des dépôts naturels de cuivre ont été associés à des poissons vénéneux. Cette hypothèse n'explique pas pourquoi des poissons toxiques sont trouvés très loin de ces sources chimiques et pourquoi tous les poissons de la zone ne sont pas dangereux.

 

Ce n'est que vers 1958 que l'on a commencé à entrevoir la solution en impliquant des toxines sécrétées par des microalgues microscopiques. Les symptômes de la Ciguatera sont dus à l'imbrication plus ou moins marquée d'un mécanisme pharmacologique et d'un mécanisme immunologique résultant de l'action isolée ou conjuguée de toxines ; trois principales ont été mises en évidence.

 

-     La ciguatoxine (C.T.X.) isolée à Hawaï dans les muscles d'une grosse murène et trouvée ensuite chez de nombreux autres poissons. Elle est très active et une dose de 0,1 pg produit des troubles chez l'Homme ;

 

-     La scaritoxine (S.T.X.) isolée à Tahiti en 1976 chez un poisson perroquet (Scarus) est également très toxique ;

 

-     La maitotoxine (M.T.X.) isolée en 1975 au Japon dans les viscères d'un poisson chirurgien. On ne la trouve que dans les viscères des poissons herbivores. Il semble qu'elle puisse se transformer en C.T.X.

 

Gambierdiscus toxicus Adachi and Fukuyo, 1979 (microalgue dinoflagellée) est l'agent causal principal de la Ciguatera dans la province caraïbe et en Polynésie française. Il a été découvert par T. Yasumoto et R. Bagnis aux îles Gambier à la fin des années 1970. Pour cette raison, les auteurs l'ont appelée Gambierdiscus toxicus.

 

Gambierdiscus2-1.jpg
Gambierdiscus toxicus : électronographie à balayage

 

Il s'agit d'un Dinoflagellé appartenant à la classe des Dinophyceae ordre des Péridiniales, famille des Heterolacaceae. Cette microalgue était autrefois rattachée au genre Diplopsalis. D'un diamètre moyen de 80 µm, elle est enveloppée d'une thèque armée et possède une "bouche" profondément échancrée en forme d'encoche oblique, (voir photos). Les auteurs ont pu démontrer que cette microalgue était capable de fabriquer tant en milieu naturel qu'en milieu artificiel les deux toxines (CTX et MTX) responsables de la maladie. Cette microalgue unicellulaire testacée se trouve généralement attachée à des macrophytes qui prolifèrent sur les substrats coralliens morts.


À l'état endémique, l'algue existe dans la plupart des écosystèmes récifaux du Pacifique, de l'Océan indien et des Antilles, mais avec une très faible densité. Le genre Gambierdiscus est caractérisé par une circumdistribution entre 35° N et 35° S. il prolifère sur les coraux morts et les algues brunes en particulier du genre Turbinaria. Remarquons à ce propos que l'espèce Turbinaria turbinata ne se trouve aux Antilles que de la Guadeloupe à la Floride. Elle n'existe pas au Sud et ceci explique peut-être que les accidents ciguatoxiques soient plus fréquents en Guadeloupe et dans les îles du Nord qu'à la Martinique par exemple.

 

Gambierdiscus est endémique dans des densités relativement faibles dans la plupart des zones de Tahiti. Toutefois, des efflorescences épisodiques de ce dinoflagellé peuvent se produire, et les densités de cellules jusqu'à 10.000 cellules/g de microalgues ont été rapportées occasionnellement. Chacune de ces efflorescences contribue à maintenir un réservoir toxique riche en poison et peut être suivie par des flambées de ciguatera. Les facteurs précis de démarrage de ces efflorescences ont fait l'objet d'une enquête à long terme des populations de Gambierdiscus à Tahiti, de 1993 à 1997. La température joue un rôle important dans le cycle saisonnier de ce dinoflagellé car les populations de Gambierdiscus tendent à atteindre l'abondance maximale pendant la saison chaude (septembre à mars). La morbidité du corail, résultant soit d'événements cycloniques, des épisodes de blanchissement du corail, la pollution marine ou des activités anthropomorphiques, constitue un autre facteur critique dans la genèse naturelle des proliférations de ce dinoflagellé en créant des zones aussitôt colonisées par des macroalgues opportunistes qui sont des hôtes de choix pour les cellules de Gambierdiscus.

 

En revanche, Gambierdiscus toxicus prolifère énormément dans certaines circonstances, au sein des gazons recouvrant des zones coralliennes mortes. Ainsi après des tempêtes, cyclones, séismes ou par suite de travaux sous-marins en tous genres, de vastes zones de coraux morts peuvent se constituer et permettre la prolifération soudaine de la microalgue. La chaîne alimentaire de la Ciguatera est essentiellement inféodée aux poissons. Il peut cependant arriver que les Mollusques, les Crustacés, les Échinodermes soient touchés.

 

La toxicité des efflorescences de Gambierdiscus - exprimées en MU/1000 cellules - varie considérablement. Aucune corrélation directe n'a été établie entre cette toxicité et l'efflorescence de la biomasse cellulaire et le caractère saisonnier de divers paramètres environnementaux (température, salinité...).

 

Le responsable de l'intoxication est donc Gambierdiscus qui constitue la source des puissantes toxines marines vues plus haut. Le problème est que ces composés toxiques vont s'accumuler dans la chaîne alimentaire, depuis les herbivores se nourrissant sur les récifs coralliens jusqu'aux prédateurs de ces herbivores.

 

La consommation de poissons de récifs qui ont accumulé les divers ciguatoxines induit en quelques heures après le repas toxique, un large éventail de symptômes gastro-intestinaux, neurologiques et cardio-vasculaires. La gravité des symptômes dépend de l'espèce de poisson, du taux de ciguatoxine ingérée et de la susceptibilité individuelle. La physiopathologie est caractérisée par un ensemble de symptômes neurologiques pour lesquels les signes déterminants sont essentiellement des modifications de la sensibilité sensorielle cutanée telles que paresthésies (sur les extrémités et/ou de la zone péri-orale) et dysesthésie (inversion de la perception de chaleur et la froideur). En outre, l'ataxie, arthralgie, myalgie, vertiges, hypersalivation, des démangeaisons et une asthénie plus ou moins durables dans le temps sont des symptômes très fréquents. [Institut Malardé, Tahiti, Site Web, 2002]. Ces efflorescences de Gambierdiscus peuvent être comparées aux marées rouges entraînées par la pullulation de certains dinoflagellés planctoniques des zones tempérées qui fabriquent une variété de toxines connexes, tels que la saxitoxine et la brévétoxine.

 

Les toxines sont introduites dans la chaîne alimentaire par les poissons herbivores. Si la MTX reste localisée aux contenus digestifs (pour des raisons d'ailleurs inconnues), la CTX se retrouve aussi bien dans le tube digestif que le foie et les muscles des herbivores. La toxine va se concentrer par le jeu de la chaîne alimentaire : on retrouvera donc cette toxine principalement dans les poissons carnivores benthiques et pélagiques. Plus le prédateur sera gros, plus son organisme contiendra de toxines accumulées et plus il sera dangereux. On a en effet démontré qu'un poisson toxique n'éliminait pas ses toxines même si artificiellement en aquarium, on le nourrit plusieurs mois avec de la nourriture privée de substances ciguatoxiques. Ainsi, une "Bécune" (Barracuda) qui mange un "Chirurgien" absorbe dans un seul repas toute l'accumulation de toxines qu'à reçu cet herbivore pendant sa vie.

 

6. Précautions à prendre pour lutter contre la Ciguatera


-     Protéger le milieu marin


Les agressions naturelles du milieu généralement saisonnières ou cycliques entraînent des perturbations écologiques diffuses et passagères responsables de "flambées" épisodiques de Ciguatera. En temps normal donc, seules les espèces de poissons carnivores de très grande taille ont accumulé suffisamment de toxines dans leurs tissus pour être dangereuses à consommer.

 

En revanche, les agressions anthropiques du milieu marin perturbent considérablement les écosystèmes coralliens. L'aménagement de ports, de marinas, de zones urbanisées, les dragages, la pollution chimique, thermique ou organique croissante, risquent à brève échéance de multiplier les zones où la microalgue toxique pourra pulluler.

 

-     Éviter de consommer les espèces risquant d'être toxiques


D'après I. Pottier (2002), les spécimens toxiques appartiennent à quatre familles de poissons carnivores et de haut niveau trophique : carangues, pagres, mérous et barracudas. Les pourcentages de poissons toxiques pour l'homme s'élèvent à 29 % chez la Carangue gros yeux, 27 % chez la Carangue jaune, et 33 % chez la Carangue noire. Une corrélation positive entre le poids et la toxicité a été trouvée pour l'espèce Carangue gros yeux et pour les pagres toutes espèces confondues. Les poissons carnivores de petite taille appartenant à différentes espèces de Mérous ont montré une toxicité moyenne tandis que les espèces atoxiques sont

 

  • des poissons pélagiques (les Dorades Coryphènes, les Bonites blanches et les Thons rélés),
  • des petits mangeurs d'invertébrés ou des microphages,
  • les bourses blanches et les vives,
  • des poissons appartenant à des espèces à risque mais de petite taille,
  • des poissons appartenant à des familles habituellement comestibles.

 

dorade_coryphène-1.jpg

Dorade coryphène

 

L'arrêté préfectoral du 22 novembre 1960 interdit la consommation aux Antilles françaises des espèces suivantes :


Sphyraena barracuda : Bécune ou Barracuda.

 

sphyraena_barracuda3-1.jpg

Sphyraena barracuda

 

Seriola dumerili : Badiane ou fausse Carangue.

 

Seriola_dumerili1-1.jpg

Seriola dumerili

 

Caranx latus : Carangue gros yeux,"Mayol".

 

caranx_latus-1.jpg

Caranx latus

 

Caranx bartolomaei : Carangue jaune.

 

caranx_bartolomaei-1.jpg
Caranx bartolomaei

 

Gymnothorax funebris : Murène verte "Congre vert".

 

gymnothorax_funebris2-1.jpg

Gymnothorax funebris

 

Sphaeroïdes greeleyi : "Tchouf Tchouf" "Pelpète".

 

Sphaeroides_greeleyi2-1.jpg

Sphaeroïdes greeleyi

 

Les espèces suivantes sont toxiques à Saint Martin et Saint Barthélémy :

 

Espèces déjà citées ci-dessus.

 

Mulloidichtys martinicus : "Barbarin blanc" "Souris".

 

Upeneus_martinicus3-1.jpg

Mulloidichtys martinicus

 

Scomberomorus regalis : "Thazard".

 

scomberomorus_regalis1-1.jpg

Scomberomorus regalis

 

Caranx ruber : Carangue à Pisquette. Carangue franche.

 

Caranx_ruber-1.jpg

Caranx ruber

 

Caranx lugubris: Carangue noire.

 

caranx_lugubris-1.jpg

Caranx lugubris

 

Malacanthus plumieri : "Vive".

 

malacanthus_plumieri-1.jpg

Malacanthus plumieri

 

Les espèces suivantes sont parfois toxiques à Saint Martin et Saint Barthélémy :


Epinephelus morio : "Nègre" - "Vieille" - "Couronné" - "Tanche".

 

Epinephelus morio1-1.jpg

Epinephelus morio

 

Epinephelus guttatus : "Vieille rouge".

 

Epinephelus guttatus2-1.jpg

Epinephelus guttatus

 

Mycteroperca bonaci : "Vieille".

 

Mycteroperca bonaci-1.jpg

Mycteroperca bonaci

 

Mycteroperca venenosa : "Vieille à carreaux".

 

Mycteroperca venenosa2-1.jpg

Mycteroperca venenosa

 

Echeneis naucrates : "Sucet" ou Rémora. Le rémora est ce poisson qui, grâce à sa ventouse céphalique, se fixe sur un poisson plus gros, notamment un requin.

 

Echeneis naucrates1-1.jpg

Echeneis naucrates

 

Lactophrys bicaudalis : Coffre.

 

Lactophrys bicaudalis1-1.jpg

Lactophrys bicaudalis

 

Lactophrys triqueter : Coffre.

 

Lactophrys triqueter1-1.jpg

Lactophrys triqueter

 

Lachnolainus maximus : "Capitaine" "Aigrette".

 

Lachnolainus maximus-1 .jpg

Lachnolainus maximus

 

Balistes vetula : "Bourse".

 

Balistes vetula3-1.jpg

Balistes vetula


-     Ne jamais donner suite aux affirmations empiriques supposées distinguer les poissons toxiques des poissons sains

 

On ne connaît pas à l'heure actuelle aucun test simple et rapide pour détecter la toxicité des poissons ni d'ailleurs de moyens de protection efficaces des consommateurs. Les seules techniques biochimiques que l'on peut utiliser sont incompatibles avec les impératifs d'une commercialisation du poisson.

 

Il est toujours possible de faire un test sur un chat, mais celui-ci vomit souvent le poisson vénéneux. Par contre Banner et Boroughs ont remarqué que la mangouste est très sensible à la Ciguatera ; elle ne vomit jamais le poisson et montre des symptômes caractéristiques tels que la perte de certains réflexes et l'incoordination des membres postérieurs puis antérieurs. Un coma précède la mort de l'animal.

 

Quant aux moyens empiriques qui permettraient de détecter une éventuelle toxicité, ils sont très nombreux, plus ou moins fantaisistes et ne doivent pas être pris au sérieux. Citons-en quelques-uns pour mémoire.

 

On place un objet argenté avec le poisson pendant sa cuisson : si l'objet noircit, le poisson est toxique.

Les mouches évitent les poissons vénéneux ; si les mouches viennent, elles volent de manière désordonnée et meurent.

Si l'on incise la chair du poisson avec un couteau et que l'on arrose la partie incisée avec du jus de citron, la chair noircit si le poisson est vénéneux ; elle blanchit dans le cas contraire.

Si l'on respire profondément au niveau des ouïes du poisson, on doit éternuer si celui-ci est toxique.

 

-     Informer les scolaires, les pêcheurs et la population en général


Les professeurs de SVT ont une mission importante à accomplir vis-à-vis de leurs élèves. En effet à propos de l'étude de la nutrition et des chaînes alimentaires, ils peuvent aisément expliquer les causes de la Ciguatera et les moyens de l'éviter en faisant reconnaître les principales espèces dangereuses grâce à des montages audio-visuels. Un rôle d'information que pourraient reprendre périodiquement les médias : presse écrite et surtout télévision.

 

Conclusion


Si l'on connaît maintenant l'origine et la transmission de la Ciguatera dans la nature, tous les problèmes sont loin d'être pour autant résolus et on explique encore mal la manière dont l'affection agit sur l'Homme. Les objectifs scientifiques à atteindre sont donc :

 

-     la découverte d'un diagnostic simple, rapide et fiable de la toxicité des poissons avant leur commercialisation ;

-     la mise au point d'une méthode de traitement spécifique de la maladie ;

-     la prévention de l'intoxication humaine. C'est à la recherche active de ces objectifs, que s'appliquent les équipes travaillant actuellement sur la Ciguatera à Hawaï, au Japon et à Tahiti.

 

Bibliographie


Adachi R., and Y. Fukuyo. 1979. The thecal structure of the marine toxic dinoflagellate Gambierdiscus toxicus gen. et sp. nov. collected in the ciguatera-endemic area. Bull. J. Soc. Sci. Fish. 45:67-71.

Anderson D.M., and P.S. Lobel. 1987. The continuing enigma of ciguatera. Biol. Bull. 172:89-107.

Baden D., L.A. Fleming, and J.A. Bean. 1994. Marine toxins. In Handbook of Clinical Neurology 21:1-34.

Baden D. G., K.S. Rein, M. Kinoshita, and R.E. Gawley. 1990. Computational modeling of the polyether ladder toxins brevetoxins and ciguatoxin. In T.R.Tosteson (Ed.). Ciguatera. Polyscience Publishing, Quebec.

Bagnis R. 1972. Quand le corail se venge in Science et Vie, septembre 1980.

Bagnis R., A.M. Legrand, and A. Inoue. 1990. Follow-up of a bloom of the toxic dinoflagellate Gambierdiscus toxicus on a ringing reef in Tahiti. Pp. 98-103 in E. Graneli, B. Sundstrom, L. Edler, and D.M. Anderson (Eds.). Toxic Marine Phytoplankton. Elsevier, Amsterdam.

Ballentine, D.L., T.R. Tosteson, and A.T. Bardales. 1988. Population dynamics and toxicity of natural populations of benthic dinoflagellates in southwestern Puerto Rico. Journal of Experimental Marine Biology and Ecology 119:201-212.

Bomber, J.W., M.G Rubio, and D.R. Norris. 1989. Epiphytism of dinoflagellates associated with the disease ciguatera: substrate specificity and nutrition. Phycologia 28:360-368.

Bomber, J.W., R.R.L. Guillard, and W. G. Nelson. 1988. Roles of temperature, salinity and light in seasonality, growth and toxicity of ciguatera-causing Gambierdiscus toxicus Adachi et Fukuyo (Dinophyceae). Journal of Experimental Marine Biology and Ecology 115: 53-65.

Bomber, J.W., D.R. Norris, and L.E. Mitchell. 1985. Benthic dinoflagellates associated with ciguatera from the Florida Keys II. Temporal, spatial and substrate heterogeniety of Prorocentrum lima. Pp. 45-50 in D.M. Anderson, A. White, and D.G. Baden (Eds.). Toxic Dinoflagellates. Elsevier, New York.

De Sylva, D. 1994. Distribution and ecology of ciguatera poisoning in Florida, with emphasis on the Florida Keys. Bulletin of Marine Science 54: 944-954.

Durand-Clement, M. 1986. A study of toxin production by Gambierdiscus toxicus in culture. Toxicon 24:153-1157.

Ébroin A. 1972. Poissons venimeux et vénéneux des Antilles Françaises. Ed. Désormeaux Fort-de-France.

Faust, M.A. 1996. Dinoflagellates in a mangrove ecosystem, Twin Cays, Belize. Nova Hedwiga 112:445-458.

Gillespie, N.C., M.J. Holmes, J.B. Burke, and J. Doley. 1985. Distribution and periodicity of Gambierdiscus toxicus in Queensland, Australia. Pp. 183-188 in D.M. Anderson, A. White, and D.G. Baden (Eds.). Toxic Dinoflagellates. Elsevier, New York.

Holmes, M.J., R.J. Lewis, M.A. Poli, and N.C. Gillespie. 1991. Strain dependent production of ciguatoxin precursors (gambiertoxins) by Gambierdiscus toxicus (Dinophyceae) in culture. Toxicon 29:761-775.

Landsberg, J.H. 1995. Tropical reef-fish disease outbreaks and mass mortalities in Florida, USA: What is the role of dietary biological toxins ? Dis. aquat. org. 22:83-100.

Lawrence, D. N., R.M. Enriquez, A. Lumesh, and A. Maceo. 1980. Ciguatera fish poisoning in Miami. Journal of the American Medical Association 224:224-254.

Lewis S.J. 1992. Ciguatoxins are potent ichthyotoxins. Toxicon 30:207-211.

Morice J. 1961 Liste préliminaire des poissons vénéneux côtiers de l'île de St Barthélémy. Institut des pêches maritimes. Gustavia St Barth.

Palafax, N., L. Jain, A.Z. Pinano, T.M. Gulick, R.K. Williams, and I.J. Schatz. 1988. Successful treatment  of ciguatera fish poisoning with intravenous mannitol. Journal of the American Medical Association  259:2740-2742.

Pottier I. (2002). La ciguatera aux Antilles : épidémiologie, analyse de la C-CTX-1 et étude de la diversité des ciguatoxines dans les poissons toxicophores. Université de Caen.

Randall J. 1961. Empoisonnement par des poissons tropicaux. University of Miami Florida.

Renoux G. 1982. La Ciguatera. Bull. APBG Guadeloupe 9:68-75.

Shimizu Y. 1987. Dinoflagellate toxins. In F.J.R. Taylor (Ed.). The Biology of Dinoflagellates. Blackwell Scientific Publications, Oxford.

Stauch A. 1981. La Ciguatera. Une maladie causée par l'absorption d'aliments d'origine marine. F.A.0. Port au Prince Haïti.

Steidinger, K.A. 1993. Some taxonomic and biologic aspects of toxic dinoflagellates. In I. Falconer (Ed.). Algal Toxins in Seafood and Drinking Water. Academic Press, New York.

Tindall, D.R., and S.L. Morton. 1998. Community dynamics and physiology of epiphytic/benthic dinoflagellates associated with ciguatera. In D.M. Anderson, A.D. Cembella, and G.M. Hallegraeff (Eds.). Physiological Ecology of Harmful Algal Blooms. Springer-Verlag, Berlin.

Tomas, C. 1996. An overview of toxic episodes in the Western Hemisphere. In D. Baden (Ed.). Proceedings of the Workshop Conference on Seafood Intoxications: Pan American Implications of Natural Toxins in Seafood.


Pour en savoir plus sur le web


http://www.ilm.pf/ : la page de l'Institut Louis Malardé de Papeete

http://www.com.univ-mrs.fr/IRD/atollpol/glossaire/cigua.htm

http://www.cigua.com/

http://www.tahiti1.com/fishing/ciguatera-fr.htm

 

08/12/2009

Roundup®. Monsanto condamné pour publicité mensongère

Roundup®. Monsanto condamné pour publicité mensongère

 

A la une de "Ouest France" du jeudi 15 octobre 2009


par Philippe Gaillard

P1116817D1111254G_apx_470__w_ouestfrance_.jpg

Photo : Jean-Yves Desfoux


Le Round up®, désherbant, très répandu, n'est pas aussi inoffensif que la publicité veut bien le dire. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Monsanto, rendant définitive sa condamnation à 15 000 euros d'amende pour "publicité mensongère".

Sa boîte verte est bien connue des jardiniers amateurs. Et les agriculteurs l'utilisent aussi en grande quantité. Le Roundup®, premier désherbant vendu en France et dans le monde, va-t-il devoir changer sa publicité?

Depuis sa mise sur le marché en 1975, son fabricant, la multinationale américaine Monsanto, l'a toujours présenté comme un herbicide efficace, biodégradable qui respecte l'environnement. Pourtant, le 27 janvier 2007, Monsanto a été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à 15 000 € d'amende pour publicité mensongère.

Herbicide total

Les associations Eau et Rivières de Bretagne et UFC-Que choisir avaient porté plainte au sujet de l'étiquetage de l'herbicide. Monsanto avait fait appel de cette décision. En octobre 2008, la cour d'appel de Lyon a confirmé sa culpabilité. La multinationale s'était pourvue en cassation. Un pourvoi rejeté, le 6octobre, par la chambre criminelle de la Cour de cassation.

Ce désherbant n'est pas aussi vert qu'il en a l'air. Le Roundup est un herbicide total. Sa substance active, le glyphosate, pénètre par les feuilles et détruit les cellules reproductrices de la plante. Mais le produit comporte aussi des substances dites «inertes». Si le glyphosate est assez rapidement dégradé, certains produits de cette dégradation s'accumulent, en cas d'usage excessif, dans les nappes phréatiques. En 2004, rappelle Eau & Rivières de Bretagne, le Roundup a été détecté dans 78% des échantillons d'eau analysés en Bretagne.

Or, plusieurs études scientifiques, contestées par Monsanto, ont prouvé que le Roundup® est nocif pour la santé humaine. Il est d'ailleurs classé dangereux pour l'environnement par les autorités européennes depuis 2001.

 

Voir également ce clip.