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05/12/2010

L'Apron du Rhône

L'Apron du Rhône,

un poisson en danger d'extinction

Autrefois dans le Doubs, se trouvait un petit poisson appelé le "Roi du Doubs" ou "Sorcier" dont le nom officiel est Apron du Rhône. En Franche-Comté, cet hôte très discret n'est plus présent aujourd'hui de manière significative que sur la Loue. C'est l’un des quatre poissons d’eau douce, avec l’Esturgeon commun ou encore l'Anguille, déclarés "en danger critique d'extinction" sur le territoire français.

 


Apron1_logo.jpgL'Apron du Rhône

Zingel asper  L. (famille des Percidés)

 

par André Guyard

 

(Dernière mise à jour : 27/06/2018,

voir en queue de l'article)

 

Au début du XXe siècle, l'Apron du Rhône occupait encore 2200 kilomètres de cours d'eau dans le Rhône et ses affluents. De nos jours, seules quelques populations subsistent dans la Durance, l'Ardèche et la Loue. Quelques individus ont été observés dans la boucle suisse du Doubs. Sur cette rivière, on estime que l'Apron n'est plus présent que sur 11% de son linéaire historique présumé, soit 240 kilomètres de cours d'eau.

 

Il s'agit désormais d'une espèce rarissime que les chercheurs prospectent principalement la nuit, car les individus sont repérables grâce à leur miroir rétinien qui s'éclaire dans l'obscurité dans un faisceau d'une puissante  lampe torche.

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Prospection et comptage nocturne des Aprons

(document tiré du DVD)

 

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Le miroir rétinien réverbère la lumière des lampes

 

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Présence actuelle de l'Apron dans le bassin du Rhône

(Document Life Apron II)

 

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L'Apron du Rhône

(Aquarium de Besançon)

 

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Aprons de l'élevage de Mickaël  Béjean

(Aquarium de Besançon)

 

Description

 

De 15 à 22 cm environ à l'âge adulte, son corps fin et fuselé est coloré de gris brun sur le dos, brun jaune sur les flancs et arbore trois ou quatre bandes noires transversales sur la partie postérieure. La forme et la répartition de ces zébrures noires diffèrent d'un individu à l'autre, ce qui permet de les reconnaître individuellement. Cette caractéristique est importante pour identifier les sujets d'élevage rendus au milieu naturel et permet ainsi d'apprécier la survie et les déplacements éventuels.

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Caractères de détermination de l'Apron du Rhône

 

La tête triangulaire montre une bouche infère. Le bord postérieur de l'opercule porte un fort aiguillon, celui du préoperculaire est dentelé. Le pédoncule est fin et cylindrique, plus court que la base de la seconde dorsale. Ses petites écailles cténoïdes, 70 à 80 dans une ligne longitudinale rendent son contact rugueux, d'où son nom : Apron. Deux nageoires dorsales nettement séparées, la 1re soutenue par 8 à 9 rayons épineux, la 2e par l'épine et 11-12 rayons branchus. La nageoire anale comporte également un rayon épineux et 12 à 18 rayons branchus. Ses nageoires pelviennes épaisses lui servent d'appui lorsqu'il est posé sur le substrat. La vessie natatoire est complètement atrophiée.

 

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Tête de l'Apron

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Vue dorsale de la tête

 

On peut éventuellement confondre l'Apron du Rhône :

- avec le Chabot (Cottus gobio), qui fréquente les eaux vives de la zone des truites, mais qui a une tête ronde et plus grosse,

- avec la Grémille (Gymnocephalus cernua) au corps plus ramassé chez qui les deux dorsales sont fusionnées et qui vit plus en aval dans le secteur des Brèmes.

- avec le Goujon (Gobio gobio), qui lui, est muni de barbillons.

 

Écologie et reproduction

 

L'Apron fréquente le cours moyen des rivières, dans la zone à barbeau supérieure. Il semble qu'avec le réchauffement climatique, il aurait tendance à remonter le cours des rivières jusque dans la zone des ombres et la zone des truites.

 

L’Apron se plaît dans les rivières aux eaux claires et bien oxygénées, à fond de graviers ou galets. Sa présence est un bon indicateur de la qualité du cours d'eau. C'est un poisson de fond, mauvais nageur. Sa biologie ressemble à celle du Chabot. Durant la journée, il reste tapi au fond, bien camouflé au milieu des galets ; de nuit, il se déplace par bonds sur le fond, en chassant des larves d'Insectes, des Vers, des œufs ou du frai de poisson. Il est difficile à repérer car il se confond parfaitement dans son milieu grâce à sa livrée et son immobilité.

Au cours de sa vie, il est susceptible de se déplacer  sur plusieurs kilomètres pour se reproduire ou étendre son territoire.

 

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L'Apron dans son milieu naturel immobile dans la journée entre les galets

 

Il fraie en mars avril dans des courants rapides sur les pierres ou la végétation d'eaux fraîches et peu profondes. Les mâles se rassemblent sur les radiers dès le mois de février alors que les femelles ne se présentent sur la frayère qu’au moment de la ponte de mars à mai. La ponte a lieu sur des bancs de sable, en eau peu profonde. L'incubation des 5000 à 6000 œufs dure 20 à 30 jours. L'alevin présente successivement deux modes de vie : il est d'abord pélagique en surface durant les quinze premiers jours, puis il gagne le fond lorsqu'il atteint la taille de 2 cm à 2,5 cm. Ainsi, l’Apron a besoin de milieux variés pour accomplir l'ensemble de son cycle. Espèce exigeante, il est, de ce fait, un excellent indicateur de la qualité du milieu. l'Apron se reproduit une ou deux fois dans sa vie qui atteint 3 à 4 ans.

 

Le Muséum d'Histoire naturelle de Besançon, logé dans la Citadelle participe activement à l'étude de la biologie de l'espèce et œuvre à sa réintroduction dans le milieu naturel. Le laboratoire d'ichtyologie du Muséum abrite une véritable nursery de l'espèce avec un succès grandissant sous la conduite de Michaël Béjean. À l'occasion de la sortie d'un DVD consacré à l'espèce : Apron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle (lien valable en avril 2015), le Muséum a convié un certain nombre de personnes à assister à sa présentation et à une visite des installations. Les visiteurs ont pu ainsi mesurer la fragilité de cette espèce sentinelle bioindicatrice d'un eau de bonne qualité (voir aussi l'annonce de ce DVD sur ce même blog).

 

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Alevins à l'éclosion (Élevage de Mickaël Béjean)

(En médaillons : 4 stades du développement à l'éclosion)

 

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Anatomie des alevins peu de temps après l'éclosion

(N. Penel, 2000 in Guide de l'Apron)

 

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Alevins de quelques jours

(Élevage de Mickaël Béjean)

 

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Bacs de reproduction

(Élevage de Mickaël Béjean)

 

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Détail d'un bac de reproduction

(Élevage de Mickaël Béjean)

 

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Femelle gonflée par ses ovaires (Document tiré du film du DVD)

 

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Les mâles s'empressent autour de la femelle
(Document tiré du film du DVD)

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Les ovules pondus sont immédiatement fécondés par la laitance des mâles

(en médaillons, détail des œufs collés au substrat)

(Document tiré du film du DVD)

 

L'élevage de Mickaël Béjean est la référence de l'Apron rugueux. Il participe au repeuplement des rivières que l'espèce fréquentait autrefois. 30 000 aprons de son élevage ont été relâchés dans la Drôme. En témoignage, cette vidéo qui donne la parole à cet éleveur.

 

Répartition de l'espèce 

 

La répartition de l'espèce s'est restreinte au cours du temps. Au siècle dernier, l'Apron fréquentait tout le bassin du Rhône : Rhône, Ain, Isère, Gard, Durance, Saône et affluents : Ognon, Ouche..., (Vallot, 1837 ; Valenciennes, 1848 ; Moreau, 1881). Il aurait disparu de la Côte d'Or en 1932 (Paris, 1932). Spillmann (1961) l'indique dans le Rhône, l'Ain, la Durance, la Saône, le Doubs et le Rhin et signale une capture dans la Seine en amont de Fontainebleau (?) ; Kiener (1985) note sa présence dans le Gard et la Durance.

Les schémas ci-dessous illustrent la régression de la répartition de l'Apron dans le bassin du Rhône.

 

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Répartition de l'Apron du Rhône en 1900

(d'après Boutitie, 1984 in Guide de l'Apron)

 

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Répartition de l'Apron du Rhône en 1984

(d'après Boutitie, 1984 in Guide de l'Apron)

 

 

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Répartition de l'Apron du Rhône en 1998

(d'après DIREN in Guide de l'Apron)

 

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Répartition de l'Apron du Rhône en 2001

(d'après Programme Life Apron in Guide de l'Apron)

 

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Répartition de l'Apron du Rhône en 2008

(Document Life Apron II)

 

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Linéaire de présence de l'Apron dans la Loue en 2008

(les cercles blancs représentent les stations d'observation)

 

En ce qui concerne la Franche-Comté, une prospection a été récemment missionnée pour rechercher l'Apron dans la basse vallée du Doubs, sur le secteur français du Haut-Doubs, mais également dans la Lanterne (rivière de Haute-Saône) et dans le Dessoubre (un affluent du Doubs). Cette opération commanditée par le Syndicat mixte d'aménagement du Dessoubre et de valorisation du bassin versant  a été conduite de nuit par les plongeurs de la Commission Environnement et Biologie de la FFESSMD (Fédération française d'études et sports sous-marins du Doubs). Début octobre 2012, les plongeurs ont pu observer quelques aprons dans le Dessoubre.

 

Cette prospection fait suite à un travail engagé par le Centre Nature des Certalez (Saignelégier Canton du Jura) dans le secteur du Clos du Doubs (boucle du Doubs exclusivement suisse) et dans le cours du Doubs franco-suisse. Cette opération avait révélé le maintien de la présence de quelques dizaines d'aprons.

 

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Linéaire de présence de l'Apron dans l'Ardèche en 2008

(les cercles blancs représentent les stations d'observation) 

 

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Linéaire de présence de l'Apron dans la Drôme en 2008

(les cercles blancs représentent les stations d'observation) 

 

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Linéaire de présence de l'Apron dans la Durance en 2008

(les cercles blancs représentent les stations d'observation) 

 

Les causes de la disparition de l’Apron sont liées à la modification des milieux dans lesquels vivait l'espèce. En fragmentant l'habitat, les barrages ont isolé des groupes au sein de la population initiale, entraînant un appauvrissement génétique, et ont bloqué l’accès des géniteurs aux frayères. En absorbant les petites crues qui récurent et structurent les cours d’eau, les aménagements hydroélectriques ont fait disparaître certains habitats par colmatage.  Les travaux dans le lit des cours d’eau (reprofilage, curage...) ont détruit des habitats propices (suppression des successions mouille-plateau-radier). S'y ajoute la dégradation du milieu : quantité et qualité des eaux sont devenues critiques dans certains secteurs frappés par l'urbanisation, les aménagements ou des pratiques agricoles intensives.

 

Les mesures de sauvegarde

 

Un programme de sauvegarde européen Life nature a été élaboré pour sauver l’Apron (2004-2010).

Après un premier programme Life (L'Instrument Financier pour l'Environnement) piloté par Réserves naturelles de France pour définir une stratégie de conservation de l’Apron (1998-2001), l’Union Européenne a confié au Conservatoire Rhône-Alpes des espaces naturels (CREN), en collaboration avec l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA), un second programme Life de conservation de l’Apron du Rhône et de ses habitats avec pour objectifs :

 

  • l'aménagement des passes à poissons au niveau des barrages pour restaurer la continuité des habitats ;

 

  • la mise en place d’un observatoire des populations d’Aprons et de leur environnement ;

 

  • la recherche des populations d’Aprons encore inconnues et l’évaluation de  leur importance ;  des opérations pilotes de réintroduction ;

 

  • des études expérimentales pour approfondir les connaissances sur la biologie et les comportements de l’espèce (reproduction artificielle, critères de dimensionnement des passes...) ;  la communication pour faire connaître l’espèce et le programme de conservation.

 

Natura 2000 et Life nature

 

Les espèces inscrites à l'Annexe II de la directive européenne "Habitats" de 1992 comme l'Apron du Rhône sont reconnues d'intérêt communautaire et leur conservation nécessite, à ce titre, la désignation de zones appartenant au réseau Natura 2000. Life nature est un outil de l'Union Européenne destiné à favoriser des actions innovantes et démonstratives au sein du réseau Natura 2000, qui peuvent ensuite être transposables sur l'ensemble des sites.

 

Recensement des aprons

 

En 2004, la connaissance sur la répartition des populations était partielle : il était donc indispensable de rechercher l'Apron et de préciser ses limites de répartition. Autre nécessité, la création d'un observatoire Apron afin de caractériser les milieux de vie de l'Apron, comprendre les évolutions démographiques de chaque population et informer les gestionnaires des cours d'eau.

 

Depuis 2005, près de 300 kilomètres de cours d'eau ont été prospectés par l'ONEMA et une vingtaine de stations ont été suivies annuellement pour compter les individus et effectuer des mesures sur les habitats de l'Apron.

 

Reproduction artificielle couronnée de succès

 

Mickaël Béjean du Muséum d’histoire naturelle de Besançon a mené depuis 2005 des essais de reproduction artificielle de l'Apron qui ont abouti, en 2008, à l’éclosion de milliers d’alevins. Les paramètres d’élevage étant mieux cernés, l’expérience a été renouvelée en 2009. Les Aprons qui en sont issus ont été utilisés lors d'études hydrodynamiques pour la conception de passes à poissons ou ont été exposés en aquariums. La majorité d'entre eux (1700) a rejoint le milieu naturel lors de trois réintroductions pilotes sur la Drôme. Le suivi de ces opérations a confirmé le maintien d'individus d'une année sur l’autre. Et en 2010, on a pu observer les premières reproductions.

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Michaël Béjean attentif au comportement de l'Apron

(Document tiré du DVD)

 

 

Des passes pour la libre circulation des poissons

 

Objectif phare du programme, la construction de passes à poissons permet de décloisonner les cours d’eau afin de rétablir la circulation piscicole et ainsi permettre un meilleur brassage génétique optimisant les chances de survie de l’Apron. Dimensionnées de façon à ce que l’ensemble des poissons puissent circuler, ces passes bénéficient donc à toute la faune pisciaire, non seulement aux aprons, mais également à d'autres espèces dont les ombres, truites, blageons…

 

Au préalable, une étude du Groupe d’hydraulique appliquée aux aménagements piscicoles et à la protection de l’environnement (GHAAPPE) a défini les dimensions de passes adaptées à l’Apron. Parallèlement, sur la base des prospections de l’ONEMA, des secteurs prioritaires ont été déterminés et l’équipement de cinq ouvrages a été entrepris.

 

Sur la Loue, l’aménagement du barrage de Quingey (Doubs) garantit désormais le libre déplacement sur 16 kilomètres. (voir article de Jean-Pierre Hérold). En 2011, la mesure s'étendra en amont au barrage de Chenecey-Buillon et en aval aux barrages de Lombard et de Chay.

 

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Détail d'une passe à aprons montrant la disposition en quinconce des plots qui brisent le courant

 

Sur la Drôme, le seuil de Livron, maintenant doté d’une rivière artificielle de contournement, a rétabli la circulation de l’ensemble des poissons sur la Drôme aval.

 

Sur l’Ardèche, trois seuils ont été équipés de passes à bassins. L’aménagement des seuils de Vallon-Salavas et Gos a permis de rallonger le linéaire décloisonné de  l’Ardèche dans sa partie aval de 1,5 km. L’équipement du seuil de Lanas qui constitue actuellement la limite amont de répartition de l’Apron permet d’ouvrir à la recolonisation 20 kilomètres de cours d’eau occupés historiquement et offre au total un linéaire décloisonné de 35 kilomètres environ. En 2011, l'équipement de cinq autres ouvrages est programmé dans le cadre du contrat de rivière Ardèche.

 

Sur la Durance, 2011 verra la construction d'une passe à poissons au seuil de Salignac dans le cadre du contrat de rivière Durance.

 

Communication et sensibilisation du public

 

Pour faire connaître l’espèce et le programme de conservation, des actions de communication ont été mises en œuvre : ouverture d’un site Internet www.Apron-du-rhone.fr., édition d’un dépliant, réalisation d’une exposition  "Sauvons l’Apron du Rhône", de fiches-jeux pour les enfants, création/animation d’ateliers,  journées événementielles, conférences, articles et communiqués de presse.

 Cet effort de vulgarisation est complété par la création d’un espace muséographique dédié à l’Apron à la réserve naturelle de la gare des Ramières (Drôme).

 En outre, des aprons vivants sont exposés à l'aquarium du Muséum de Besançon à l'aquarium du lac du Bourget, à la gare des Ramières et, en Suisse, au centre nature Les Cerlatez et au Muséum de La-Chaux-de-Fonds.

 Enfin, en 2015 est sorti un DVD l'Apron, espèce sentinelle, présenté au public au début de l'année.

 

Le roi du Doubs désigné "poisson de l'année 2013"

 

Le roi du Doubs a été désigné « poisson de l'année 2013 » par la Fédération suisse de pêche (FSP) pour attirer l'attention sur cette espèce menacée car "Il est inacceptable que ce roi des poissons disparaisse sans que personne n'y prête attention".

Le roi du Doubs ne subsiste plus qu'en Suisse et en France, et ses populations sont très faibles. Lors d'un recensement effectué en 2012, seuls 52 individus ont été dénombrés. Le roi du Doubs est pourtant un élément essentiel de l'écosystème du cours d'eau. Ses problèmes sont un "dramatique exemple" des menaces pour la biodiversité.

Le roi du Doubs souffre de plusieurs maux, indique la FSP : "Utilisation anti-écologique de la force hydraulique, seuils artificiels dans la rivière et rejets excessifs d'engrais et de résidus chimiques". La situation est connue depuis de nombreuses années. Un concept de protection avait déjà été lancé en 1999 par l'Ofev. Mais presque rien n'a été entrepris", constate la fédération, pour qui il faut agir sans tarder.

Elle demande une réduction de la fluctuation des débits due aux barrages hydroélectriques, une meilleure gestion des obstacles à la circulation des poissons et une amélioration de la qualité de l'eau.

La santé du Doubs a été au centre des préoccupations ces derniers mois de part et d'autre de la frontière. En Suisse, les cantons du Jura et de Neuchâtel ont annoncé fin novembre qu'ils allaient prendre des mesures concertées pour améliorer la situation. Sur plainte conjointe de la FSP, du WWF Suisse et de Pro Natura, la Convention de Berne est entrée en action. Une décision qui revient à critiquer les deux pays riverains du Doubs. La période étant particulièrement sensible en raison des éclosions d'alevins, une première avancée est prévue au printemps 2013 au niveau des barrages. Les variations de débit doivent être amenuisées grâce à un système de démodulation des éclusées.

 

Juillet 2013. L’expert de la convention de Berne au chevet de l’Apron

L'expert belge Jean-Claude Philippart nommé par la Convention de Berne a été chargé d’évaluer le contexte de la plainte contre les États suisse et français déposée, dès 2011 par les associations Pro Natura, WWF, la fédération suisse de pêche, côté Suisse, puis par la FNE et SOS Loue et rivières comtoises, côté France, au sujet de l’Apron. Une visite très discrète…

 

 Sources :

 Ouvrages généraux

 

Keith Ph., Allardi J., 2001, Atlas des poissons d'eau douce, "Patrimoine naturel", ed Muséum National d'Histoire Naturelle, 387 p.

 Muus B-J., Dahlström P., 1991, Guide des poissons d'eau douce et de pêche, "Les guides du naturaliste", ed. Delachaux & Niestlé, 228 p.

 Vergon J.-P., Craney E., Pinston H., Hérold J.-P., 2005, Les poissons, amphibiens et reptiles de la montagne jurassienne, ed. Néo, 184 p.

 

 Liens de références et publications spécifiques sur cette espèce

 

ADAPRA, DIREN Délégation de bassin RMC, 1999, Gestion des populations d'aprons - Bilan 1994-1998 des études préalables au programme LIFE, Rapport d'activités. 39 p.

 Berrebi P. et Perrin J.F., 1995, Structure génétique et conservation d'un percidé endémique du Rhône, l'Apron (Zingel asper), espèce en danger, DIREN Rhône-Alpes et Université Montpellier, 33 p.

 Boutitie F., 1984, L'Apron Zingel asper L. (Percidae), poisson rare menacé de disparition, Mémoire DEA Écologie, Université Lyon I, 27 p.

 Desvignes J.F., 1997, Suivi des aprons (Zingel asper) sur la réserve des Ramières,  Rapport T.E.R. / Université Lyon I, 20 p.

 Froget L., 1997, Procédure d’analyse morphologique de l’Apron, Rapport stage Institut National Agronomique Paris-Grignon, 43 p.

 Hornberger O., 1997, Guide technique pour le suivi hivernal de l’Apron du Rhône dans le bassin de la Drôme, Rapport de stage Inst. Fr. Environ., 19 p.

 Issartel G. et Vincent S., 1998, L’Apron du Rhône (Zingel asper) sur les cours d’eau d’Ardèche méridionale : répartition, effectifs, cartographie,  Rapport CORA 07 à DIREN Rhône-Alpes, 30 p. Annexes.

 Labonne J., 1998, Étude de la dynamique de populations d’un poisson patrimonial : l’Apron du Rhône (Zingel asper). Premiers travaux de modélisation, Mémoire DEA Université Lyon I, 30 p.

 Mari S., 2001, Guide de gestion pour la conservation de l'Apron du Rhône, 43 p.

 Verneaux J., 1981, Les poissons et la qualité des eaux, Annales scientifiques de l'Université Franche-Comté. Besançon, Biol. anim. 4ème série, 2 : 33-41.

 

Sources internet

 

Apron du Rhône (Mickaël Béjean)

http://doris.ffessm.fr/fiche.asp?varpositionf=1&fiche...

 

Laisser passer l'Apron (Jean-Pierre Hérold)

http://www.shnd.fr/spip.php?article145

 

Site dédié à l’Apron du Rhône et au programme Life Apron II

http://www.aprondurhone.fr/

 

Site du Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels

http://sitecren.cenrhonealpes.org/index.php

 

Site de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA ex-Conseil supérieur de la Pêche)

http://www.onema.fr/

 

Ajout du 10 novembre 2017 (article par Isabelle Brunnarius) :

Bilan positif pour le plan national (2012-2016) en faveur de l’Apron du Rhône

 

Liste rouge des espèces menacées en France

UICN/MNHN, 2009. La liste rouge des espèces menacées en France, poissons d’eau douce de France métropolitaine. Comité français de l’UICN et le Muséum national d’histoire naturelle, en partenariat avec la Société française d’ichtyologie et l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques. 12 p.  

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