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15/04/2010

Le Canard siffleur

canard_siffleur-logo.jpgLe Canard siffleur

Anas penelope (L. 1758)

Famille des Anatidés

 

par André Guyard

 

Le Canard siffleur niche dans l'extrême nord de l'Europe (dans la taïga), jusqu'en Sibérie, et migre pour hiverner dans le sud de l'Angleterre, sur les côtes françaises et espagnoles, de l'Italie, des Balkans, de l'Afrique du Nord.

Le Canard siffleur doit son nom à son cri caractéristique : il cancane, caquette, nasille et surtout émet un sifflement constitué de brèves syllabes, terminé par une note grave.

 

Vidéo enregistrée en Islande (juillet 2008)

 

Oiseau très sociable, il vit exclusivement en troupes qui, en hiver, fréquentent lacs, marais d'eau douce et fleuves. En période de reproduction, le Canard siffleur se cantonne dans les tourbières et les marécages situés à proximité d'une importante couverture boisée. Il choisit des prairies humides pour la nidification.

 

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La formation des couples s'effectue dès l'arrivée sur les terres d'hivernage. A la fin de l'hiver, le début de la reproduction dépend de la photopériode, c'est-à-dire par l'augmentation de la luminosité et de la durée des jours, mais aussi par une multitude d'autres facteurs : qualité de l'habitat et abondance des ressources en nourriture. Le nid, construit d'herbes et de tiges, est dissimulé dans les hautes herbes, sur la terre ferme, à une grande distance de l'eau.

 

Canard-siffleur3.jpg

 

L'incubation débute après la ponte du dernier œuf et dure 25 jours en moyenne. C'est la femelle qui couve et s'occupe de l'alimentation de la couvée, le mâle passant la majeure partie de son temps sur l'eau.

Les petits sont nidifuges et quittent le nid environ 24 heures après l'éclosion. L'émancipation intervient au bout d'une quarantaine de jours.

 

 

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La diversité des endroits fréquentés implique une grande variété dans les habitudes alimentaires. Le Canard siffleur choisit des secteurs où l'abondance d'insectes et de flore émergente est la plus grande. Il broute flore aquatique et terrestre, mais ne néglige pas insectes aquatiques (libellules et trichoptères) mais aussi insectes terrestres et de coléoptères. C'est également un consommateur opportuniste, filtrant les matériaux remontés à la surface par les canards plongeurs et les foulques grâce aux lamelles situées dans la partie supérieure de leur mandibule inférieure.

 

Source :

http://www.oiseaux.net/oiseaux/canard.siffleur.html

25/03/2010

La Bernache nonnette

Branta_leucopsis_logo.jpgLa Bernache nonnette

Branta leucopsis (Bechstein, 1803)

 

par André Guyard

 

Oie de petite taille, la Bernache nonnette se reconnaît immédiatement à la coloration noire du cou et de la poitrine et à la tête blanche. Le dos est gris barré de noir et le ventre est plus pâle. dessus gris barré contrastant avec un dessous très pâle. La Bernache nonnette a un petit bec triangulaire noir, des pattes noires et un croupion blanc.

 

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En été, la Bernache nonnette fréquente les falaises et les éboulis des îles arctiques. En hiver, elle habite les prés inondés et les marais côtiers, les rives basses des baies maritimes et les vasières à marée basse.

 

Provenant du Groenland, du Spitzberg et de la Nouvelle Zemble les Bernaches nonnettes commencent leur migration à la fin août ou au début du mois de septembre. Elles atteignent les rivages de l'Ecosse, de l'Irlande, la côte ouest de la Grande-Bretagne et le littoral de l'Allemagne et des Pays-Bas en ce qui concerne le dernier groupe. En France, l'espèce est très rare en temps normal, quelques dizaines d'individus qu'on trouve principalement en baie de Somme ou du Mont St-Michel. Cependant, lors d'hivers très rigoureux, la France a accueilli jusqu'à 8 000 bernaches nonnettes. Son aire de répartition est alors plus vaste et affecte toutes les petites baies et les estuaires abrités.

 

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La saison de nidification commence peu après le retour dans l'Arctique. Les Bernaches nonnettes se réunissent pour nicher en colonies. Le nid, construit principalement de végétaux et tapissé de duvet, est situé sur la corniche d'une falaise, sur un îlot non éloigné du littoral ou à même la toundra dégagée. Le site est parfois partagé avec des guillemots. La femelle y dépose 3 à 5 œufs qu'elle couve seule pendant une période variant de 24 à 25 jours alors que le mâle monte une garde vigilante à proximité. Les jeunes sont actifs dès l'éclosion et savent voler vers 40 ou 45 jours. Le groupe familial reste uni pendant la migration et l'hivernage.


 

Comme toutes les oies, la Bernache nonnette est végétarienne et broûte les graminées. En hiver, lorsque l'herbe est moins drue, la Bernache mange aussi des algues, des insectes aquatiques, des mollusques et des crustacés. L'espèce se nourrit à toute heure du jour et préfère l'herbe de la zone côtière périodiquement submergée par les flots. Si elle n'en dispose pas, elle se rabat sur les prairies situées en arrière du littoral.

 

Vidéo et photos : André Guyard

 

Sources :

 

Peterson R, Mounfort G., Hollom P.A.D. (1962-. - Guide des Oiseaux d'Europe. 358 p. Delachaux & Niestlé Ed.

http://www.oiseaux.net/oiseaux/bernache.nonnette.html

Une vidéo impressionnante : sortie du nid d'un poussin d'oie bernache

 

23/03/2010

Les oiseaux du parc national de Celestún (Yucatan, Mexique)

Flamants_rouges_logo.jpgLes oiseaux du parc national de Celestún (Yucatan, Mexique)

 

par André Guyard

 

Situé dans l'État du Yucatan à 92 kilomètres de Mérida, le parc national de Celestún s'étend sur 60 000 hectares comprenant l'estuaire d'une rivière et les marais environnants. L'estuaire a 25 kilomètres de long et une profondeur moyenne de 1,50 m. Sa température moyenne annuelle est de 26,2°C.

Le 19 Juillet 1979, le site a été déclaré "Celestún Wildlife Refuge" par le gouvernement fédéral mexicain et, plus tard, en 1986, Patrimoine de l'Humanité par l'ONU. La réserve, qui couvre une variété de milieux humides, est considérée comme l'une des plus grandes zones de mangrove du Golfe du Mexique.

 

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Palétuvier rouge (Rhizophora mangle)

 

La mangrove est un milieu naturel qui, par l'enchevêtrement des racines des palétuviers rouges constitue une défense naturelle contre l'érosion due aux cyclones et aux tsunamis mais surtout une zone de nursery pour de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. Le palétuvier rouge est l'arbre que l'on trouve en bordure de mer. Ses racines échasses constituent un barrage pour les vagues et également un refuge pour de nombreux organismes fixés (huîtres, coraux, ascidies, etc.).

 

Celestún Nature Reserve est une des plus importantes zones protégées du pays en raison de l'abondance des espèces d'oiseaux indigènes et migrateurs qui s'y trouvent. Le parc de représente une importante aire d'alimentation et de repos pour un grand nombre d'oiseaux migrateurs. Il constitue l'un des deux sites de nidification et de reproduction des flamants rouges des Caraïbes. Dans cette zone de refuge, on a identifié de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs qui arrivent chaque année pour passer la saison d'hiver, comme le Grand Héron, le Canard Chipeau et le Balbuzard pêcheur, entre autres. On y rencontre également pélicans, albatros et cormorans.



Les Flamants de Celestún

 

La principale attraction de ce parc est la lagune des flamants rouges qui exigent un habitat avec des fonds vaseux, une eau saumâtre et peu profonde. Ils sont protégés des vagues et des inondations. Les lagunes sont bordées par une mangrove dense et luxuriante appelée Ria Celestún.



Pélicans blancs


Dans cette mangrove, on peut apercevoir des singes araignées (atèles) et, avec de la chance, des ocelots. On peut y voir également des tortues.



Cormorans

 

 

05/10/2009

Le Courlis corlieu

Courlis6_logo.jpgLe Courlis corlieu

 

Numenius phaeopus

(Famille des Scolopacidés)

 

par André Guyard

 

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Le Courlis corlieu
Il fréquente les rives des cours d’eau et les prairies marécageuses

Comme tous les courlis, le Courlis corlieu possède un long bec arqué. De taille inférieure à celle du Courlis cendré, il s’en distingue par son bec plus court et sa calotte rayée de deux bandes foncées encadrant une raie médiane claire.

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Le Courlis corlieu
 

Le Courlis corlieu est monogame et solitaire mais est grégaire en dehors de la période de reproduction. C’est un limicole qui fréquente les marécages ainsi que les rives pierreuses des cours d’eau et des lacs. De son bec arqué, il sonde sédiments et graviers pour y trouver vers, petits crustacés, larves d’insectes et mollusques. À la fin de l’été, il ne dédaigne pas les fruits des buissons.


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Le Courlis corlieu se reproduit dans le nord de l’Europe (Scandinavie, Finlande, Russie, Islande, les îles Féroé, l’Écosse), en Sibérie et en Amérique du nord. Il niche dans la toundra et les landes à bruyères subarctiques, souvent à l’orée de la taïga. Il bâtit son nid au sol, dans un trou caché par les herbes et la mousse. La femelle pond 4 œufs et les deux parents les couvent pendant environ un mois. Les petits sont nidifuges : dès l’éclosion, ils quittent le nid, se dissimulant dans la végétation où ils commencent à se nourrir, surveillés par les parents pendant 35 à 40 jours. Ils seront matures à deux ans.
 
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Le Courlis corlieu
De son bec arqué, le Courlis sonde sédiments et graviers
pour y trouver vers, petits crustacés, larves d’insectes et mollusques
 
En migration, le Courlis corlieu fait halte le long des côtes. La femelle part en premier, le mâle reste jusqu’aux premiers vols des jeunes, à l’âge de 4 à 6 semaines. L’espèce passe l’hiver essentiellement en Afrique, le long des côtes rocheuses ou vaseuses, dans les estuaires et sur les prairies humides.

Vidéo réalisée par André Guyard en Islande à Pingvellir, site classé par l’UNESCO en raison de son histoire (siège de l’Alping, premier parlement viking) et de sa géologie (le lieu est situé sur la ligne de fracture médio-atlantique, rift séparant la plaque nord-américaine de la plaque eurasienne).

La Couleuvre verte et jaune

Couleuvre_verte_et_jaunelogo.jpgLa Couleuvre verte et jaune

 

Hierophis viridiflavus

 

(Reptile squamate Ophidien Colubridé)

 

par André Guyard

(Dernière mise à jour le 23 août 2016)

 

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Couleuvre verte et jaune
Distribution

La Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) est une espèce de serpent de la famille des Colubridés qui se rencontre principalement au nord de la Méditerranée (France, Italie, sud de la Suisse, Espagne, pays de l’ancienne Yougoslavie, Grèce, ainsi que quelques îles comme Malte ou Chypre).

Morphologie

Il s’agit d’une grande couleuvre mesurant entre 1,10 m et 1,30 m. Certains spécimens atteignent même 1,80 m. Adulte, la face dorsale présente une vingtaine de lignes longitudinales discontinues jaune verdâtre. La face ventrale est blanc jaunâtre.
 
 

couleuvre verte et jaune,hierophis viridiflavus,serpents non venimeux,ophidiens

La longueur du corps peut atteindre 1,80 m

photo DR

 
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Tête de la Couleuvre verte et jaune
Contrairement à la pupille en fente verticale des Vipéridés
celle des couleuvres est circulaire.
 

couleuvre verte et jaune,hierophis viridiflavus,serpents non venimeux,ophidiens

Tête de Couleuvre verte et jaune © Michel Cottet

 

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Couleuvre verte et jaune
La face dorsale de la tête de la Couleuvre verte et jaune
s’orne de neuf plaques caractéristiques des Colubridés.
 
Habitat
 
La Couleuvre verte et jaune fréquente les terrains rocheux, secs et bien ensoleillés, exceptionnellement les milieux un peu plus humides comme les prairies et les bords de rivières. Serpent solitaire sauf pendant les accouplements, et pendant la période hivernale.
 
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Couleuvre verte et jaune
Le serpent n’hésite pas à grimper
dans les buissons pour faire la sieste
 
Couleuvre diurne, à l’aise sur terre comme sur l’eau, elle grimpe dans les buissons et dans les arbres. Quand elle est menacée, elle n’hésite pas à adopter un comportement agressif et cherche à mordre, bien que sa morsure ne soit pas venimeuse (morsure douloureuse). La Couleuvre verte et jaune a un caractère très batailleur, et n’hésite pas à s’élancer gueule ouverte sur son agresseur, se débat et tente de mordre. La morsure est totalement inoffensive.
 
Sur la photo ci-dessous, on noterra la discrétion de ce bel ophidien dissimulé, qu'on devine ici apeuré, abritant son corps tout en guettant l'intrus humain par cette "fenêtre" ouverte au milieu des sédums blancs en fleurs !


couleuvre verte et jaune,hierophis viridiflavus,serpents non venimeux,ophidiens

© Nicole Lartigau

 

Alimentation

Le régime évolue avec leur croissance. Les jeunes se contentent d’insectes, de petits lézards, tandis que les adultes chassent activement souris, rats, lézards, oiseaux et parfois d’autres serpents. Elle peut s’approcher des habitations pour y attraper des souris.
 
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Couleuvre verte et jaune
Contrairement aux vipères aux écailles carénées,
celles de la Couleuvre verte et jaune sont lisses
 
Reproduction
 
En mars-avril, la Couleuvre verte et jaune sort de sa léthargie hivernale et s’accouple. L'accouplement donne lieu à une danse spectaculaire décrite par la vidéo suivante due à et filmée le 19 mai 2012.
 
La femelle pond de cinq à dix œufs entre fin juin et mi-juillet, sous des pierres, dans un sol légèrement humide. Les petits naissent vers la mi-août et mesurent entre 20 et 25 cm.
 
 
La Couleuvre verte et jaune ne semble pas menacée en France et paraît même en expansion dans le nord du pays.

Photographies prises par André Guyard en mai 2009 au Creux sous Roche dans le Marais de Saône, lors d’une sortie "Nature et Découvertes" animée par Michel Cottet.

Les Cnidaires d’eau douce

Pelmatohydra_logo.jpgHydres et autres Cnidaires

en eau douce

 

par André Guyard


(Texte mis à jour le 05/01/2013)


Les Cnidaires sont des Métazoaires (animaux pluricellulaires) diploblastiques (à deux feuillets), à symétrie radiaire parfois accompagnée d’une symétrie bilatérale. Ils comprennent environ dix mille espèces toutes aquatiques, la plupart marines et carnivores. Le corps possède une cavité unique, le coelentéron ou cavité gastrique. Des cellules urticantes ou cnidoblastes sont localisées dans des zones stratégiques de l’ectoderme et jouent un rôle dans la capture des proies. Les Cnidaires étaient autrefois regroupés avec les Cténaires (formes exclusivement marines) dans l’embranchement devenu caduque des Coelentérés.

ORGANISATION GÉNÉRALE


La plupart des Cnidaires ont deux stades dans leur cycle de vie sans parler de la phase larvaire : un stade fixé donc benthique - le polype - et un stade libre planctonique - la méduse.

Le corps du polype a la forme d’un sac fixé à une extrémité sur le substrat par une sole pédieuse. A l’autre extrémité, au sommet d’un petit renflement dessinant une zone hypostomiale, s’ouvre l’unique orifice du corps, la bouche entourée par des tentacules ; elle est dirigée vers le haut et met en communication avec l’extérieur la cavité gastrique dont les ramifications se terminent dans les tentacules. Le corps se divise ainsi en trois régions : corps du polype, tentacules et sole pédieuse. Le polype est capable de reproduction asexuée.

 

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Pelmatohydra oligactis (hydre grise)

 

La méduse qui représente la forme libre a au contraire, l’orifice buccal dirigé vers le bas et offre l’image d’une cloche transparente dont le battant correspond à la région gastrique (manubrium).

 

La cloche ou ombrelle, est formée de fines digitations, les tentacules, implantés sur le pourtour d’un cercle rétréci (chez les Hydroméduses) par un voile ou velum, délimitant une cavité sous-ombrellaire dans laquelle pend le manubrium.

 

La bouche s’ouvre à l’extrémité de ce manubrium ; elle donne accès à un court oesophage qui aboutit dans un estomac situé au sommet de la cloche. Il en part des canaux radiaires au nombre de 4 ou d’un multiple de 4, qui rejoignent un canal circulaire ou marginal bordant l’ouverture de l’ombrelle. Ce canal envoie un diverticule dans chaque tentacule et est flanqué de deux cordons nerveux qui se prolongent également dans les tentacules.

 

Les gonades se développent sur les canaux ou sur le manubrium. La méduse possède des organes des sens : ocelles ou yeux rudimentaires disposés à la base des tentacules, et statocystes, ou organes d’équilibration situés entre les tentacules.



Parmi les formes d’eau douce de nos régions, on ne trouve que des représentants de la classe des Hydrozoaires. Cette classe groupe en principe des individus dont le cycle de vie est métagénétique avec alternance de générations de polypes asexués et de méduses sexuées. Cependant il existe des exceptions et c’est le cas des hydres d’eau douce (ordre des Hydrides) qui ne présentent que la forme polype et des Limnoméduses où le stade méduse devient nettement prépondérant.

LES HYDRES D’EAU DOUCE

Elles comportent plusieurs espèces commune à la belle saison. On les trouve fixées aux végétaux immergés dans les mares et les étangs.

MORPHOLOGIE EXTERNE

A l’état d’extension, l’hydre est un sac allongé, terminé par une couronne de six tentacules (ou 8) très longs et très contractiles qui entourent la bouche. Dans la région opposée, l’hydre est fixée par la sole pédieuse.

On distingue dans nos régions trois espèces : Pelmatohydra oligactis (fig. 1) a une colonne gastrique d’un brun noirâtre qui surmonte un pédoncule long mince et translucide, et porte des tentacules très étirés.

 

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Chlorhydra viridissima, (fig. 2) dont la coloration verte est due à la symbiose de Zoochlorelles (Algues unicellulaires) dans les cellules endodermiques, ne présente pas de séparation nette entre pédoncule et colonne.
 
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L’Hydre verte : Chlorhydra viridissima
Elle doit sa couleur à la présence de
zoochlorelles symbiotiques
(algues unicellulaires)
dans son ectoderme.

Hydra attenuata, gris brun, très pâle au niveau du pédoncule qui se prolonge par une colonne de même diamètre.

En période de reproduction, l’hydre présente à sa surface des renflements qui correspondent aux ovaires ou aux testicules. Elle peut également bourgeonner.

STRUCTURE

La paroi du corps (fig. 3) comporte un ectoderme unistratifié de cellules myo-épithéliales, avec des cellules nerveuses multipolaires, des massifs de cellules interstitielles, à caractères embryonnaires, pouvant redonner par multiplication et différenciation tout élément cellulaire ; des cnidoblastes ou cellules urticantes, munies d’un harpon creux injectant aux proies un poison l’actinocongestine.

L’endoderme tapisse la cavité digestive. Il est formé d’une unique couche de cellules très vacuolisées dont la base s’étendant sur la mésoglée, montre des myofibrilles transversales et leur bord libre du côté de la cavité présente des flagelles. Elles sont douées de phagocytose. On trouve également des cellules glandulaires et des cellules neuroépithéliales comme dans l’ectoderme.

La mésoglée est une substance colloïdale peu épaisse constituée par les lames basales des deux épithéliums.

 

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D’après leur structure, tout comme les Spongiaires et les Cténaires, les Cnidaires représentent des animaux pluricellulaires primitifs dont le corps n’est constitué que de deux feuillets, l’un externe : l’ectoderme auquel sont dévolus les rôles de défense et de relation et l’autre interne, l’endoderme qui a un rôle digestif.
Les animaux triploblastiques, plus évolués, sont constitués de trois feuillets. Le mésoderme qui s’intercale entre ectoderme et endoderme va prendre un développement considérable, donnant naissance en particulier au squelette et à la musculature du corps.

BIOLOGIE

1. Locomotion et mouvements.

  • Suivant le degré d’excitation, l’hydre peut se rétracter en une boule à peine visible à l’œil nu. Le réseau nerveux assure une certaine coordination aux mouvements des tentacules étalés normalement en position de chasse.
  • Les déplacements se font par glissement sur la sole pédieuse ou par arpentage avec culbute (fig. 4). L’hydre présente un phototropisme variable suivant l’espèce.
  • L’hydre peut quitter son support et nager par ses tentacules.
Cnidairesfig41.jpg

2. Nutrition


Les tentacules capturent les proies, les paralysent par les cnidoblastes et les amènent à la bouche. La digestion est extra-cellulaire dans la cavité gastrique avec un broyage dû aux mouvements du corps, puis intra-cellulaire après phagocytose dans les cellules endodermiques.
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3. Croissance


L’hydre s’accroît constamment par sa région orale par mitose de cellules interstitielles, si les conditions de vie sont favorables. Cette croissance est compensée par l’usure des cellules au niveau de la sole pédieuse. Une Hydre est ainsi totalement rénovée en un à deux mois.

4. Multiplication asexuée

  • Bourgeonnement
Un bourgeon apparaît sous la forme d’un renflement creux formé aux dépens de l’endoderme et de l’ectoderme aux cellules interstitielles particulièrement actives.
Le sommet du bourgeon se perce d’une bouche qui s’entoure de tentacules.
Les bourgeons apparaissent à la base de la colonne gastrique et sont repoussés sur le pédoncule. Puis les hydres filles se détachent. Mais si la température est favorable (18-20°C) et si la nourriture et abondante les hydres filles peuvent bourgeonner avant de quitter l’hydre mère.
On a ainsi une colonie temporaire de quelques individus qui communiquent entre eux par la cavité digestive.
 
  • Scissiparité longitudinale par dédoublement de la zone de croissance.

  • Régénération très facile.
On note une polarité dans la régénération. À partir d’un fragment d’hydre, c’est toujours la face située vers la bouche qui régénère celle-ci. Les greffes sont également faciles même entre individus différents.
 
 
Ainsi, on s'aperçoit que l'hydre d'eau douce est biologiquement immortelle. Eh bien, c'est à l'un de ses gènes, baptisé FoxO qu'elle doit cette propriété de régénération. Une découverte réalisée en 2012 par Thomas Bosch et ses collègues de l'université de Kiel, en Allemagne. Les biologistes allemands ont en effet montré que la surexpression du gène FoxO permet le maintien d'un stock constant de cellules souches. De quoi renouveler sans fin tous les tissus du corps de l'hydre.
 

À l'inverse, lorsque les biologistes allemands ont inactivé spécifiquement ce gène, les cellules souches de l'animal se sont différenciées en cellules adultes.

 

Bien que présent dans l'ensemble du monde animal, et donc chez l'Homme, le gène FoxO voit son expression diminuer au fil du processus normal de vieillissement... sauf chez l'hydre qui, de fait, ne vieillit pas et ne meurt jamais. En conclusion, un seul gène assure la régénération sans fin de tous les tissus du corps de l'hydre. Une propriété à exploiter pour lutter contre le vieillissement chez l'Homme ?


5. Reproduction sexuée

Elle apparaît quand les conditions de température deviennent défavorables : 10-12°C pour P. oligactis, 16-20°C pour C. viridissima et H. attenuata. P. oligactis et H. attenuata sont gonochoriques (sexes séparés). C. viridissima est hermaphrodite protandre (les spermatozoïdes sont mûrs avant les ovules).

Les gonades constituent des renflements apparaissant sur la colonne. Les testicules apparaissent dans le quart antérieur de la colonne, les ovaires à la moitié de la colonne.

Après fécondation, l’œuf commence sa segmentation totale et égale.
L’ovaire libère une larve nageuse, la planula qui peut s’enkyster (conditions défavorables) avant de se fixer pour poursuivre son développement ; elle s’aplatit sur le support par son pôle antérieur formant un disque au centre duquel bourgeonne une nouvelle hydre.

RÔLE BIOLOGIQUE DES HYDRES D’EAU DOUCE

Elles jouent un rôle qui passe inaperçu dans les biocénoses dulçaquicoles.

Utilisation dans les méthodes biologiques

Elles ne sont citées que dans la méthode des saprobies dans les zones :

β-mésosaprobe
: Hydra vulgaris, Hydra oligactis = H. fusca et Hydra polypus existent déjà en zone α-mésosaprobe dans le périphyton des étangs des fossés et des eaux calmes.

oligosaprobe
: Chlorohydra viridissima. Cordylophora lacustris : existe déjà dans la zone β-mésosaprobe.
Pelmatohydra_oligactis21.jpg
Pelmatohydra oligactis trouvée dans la Couze Pavin.
Dans ce déversoir ferrugineux du lac Pavin (Auvergne),
les hydres prennent une coloration rougeâtre.

LE GENRE CORDYLOPHORA (famille des Claviidae)

Dans les eaux saumâtres, on rencontre une espèce d’Hydraire gymnoblastique de la famille des Claviidae : Cordylophora caspia ( = lacustris). Cette espèce répandue sous toutes les latitudes, se présente sous la forme d’une colonie de polypes pouvant atteindre plusieurs cm (fig. 6). La colonie est fixée au substrat par un réseau de stolons, sur lesquels s’élèvent les hydrocaules portant les polypes (hydranthes) et les gonophores (polypes spécialisés dans la production de gamètes). Il n’y a pas de stade méduse.
 
Cnidairesfig61.jpg

LES LIMNOMÉDUSES

Dans cet ordre, le stade méduse devient prépondérant et le polype, très régressé, de quelques millimètres de longueur, est souvent solitaire ou forme des colonies de 4 à 5 individus seulement. Les représentants vivent en eau douce ou saumâtre.
 
 
Craspedacusta1.jpg

Craspedacusta-sowerbi-Lankester-450.jpg

 
Une espèce, Craspedacusta sowerbii (famille des Petasidae = Olindiidae) est commune en été dans les eaux calmes de l’Europe du Nord (fig. 7 et 8). C’est un mode de vie exceptionnel en eau douce.

L’apparition de cette méduse en Europe vers 1880 pose des problèmes encore non résolus, par exemple celui de sa reproduction. Généralement, les méduses trouvées dans une même région sont de même sexe. Ce fait est dû probablement à l’existence d’une génération de polypes asexués décrits sous le terme de Microhydra ryderi. Mais il s’agit de la même espèce.

On ignore comment elle est arrivée là : cette méduse existe dans le bassin de l’Institut des Sciences Naturelles, place Leclerc à Besançon. Dans les années mille neuf cent soixante, elle s’est signalée par une prolifération étonnante, envahissant de ses ombrelles la totalité du volume du bassin. De nouveau dans les années quatre-vingt, autre prolifération. La forme polype, difficile à observer, persiste certainement sur les parois du bassin. Et la forme méduse, forme sexuée se manifeste lorsque les conditions de vie du polype deviennent difficiles.

Autre limnoméduse, dans les lagunes saumâtres du Sud de la France, Picard (1951) a observé la limnoméduse Odessia maeotica f. gallica qui présente annuellement deux périodes d’activité sexuelle et fait partie de la famille des Moerisiidae.

On ne connaît comme autre méduse d’eau douce que le genre africain Limnocnida.

Source : extrait du cours d'Hydrobiologie de André Guyard.

Le Crapaud sonneur à ventre jaune (Bombina variegata)

Bombina_variegata13-1logo.jpgLe Sonneur à ventre jaune

 

Bombina variegata

(Amphibien anoure discoglossidé)

 

par André Guyard

(Dernière mise à jour : 19 septembre 2014)

 

Bombina_variegata16-1.jpg
Bombina variegata. Après la première frayeur passée,
le sonneur à ventre jaune émerge de son ornière
 

Appelé aussi Crapaud sonneur à ventre jaune, c'est un petit crapaud (50 mm de long) que l'on trouve dans toute l'Europe centrale et méridionale (sauf la Péninsule Ibérique), dans des mares, ornières ou flaques d'eau en forêt. Il cohabite volontiers avec ses congénères et des tritons mais évite d'autres anoures. Il mène une vie aquatique mais chasse à terre insectes, vers, petits crustacés et mollusques.

 

Bombina_variegat11_FV-1.jpg
Bombina variegata sorti de l’eau
 

Le sonneur à ventre jaune présente une face dorsale pustuleuse, gris marron et homochrome au milieu.

 

Bombina_variegata14-1.jpg
Bombina variegata face dorsale
La face dorsale homochrome à l’eau boueuse constitue un camouflage efficace.
 

Il dévoile sa face ventrale d'un jaune vif taché de noir lorsqu'il est menacé par un prédateur.

 

Bombina_variegata12_FV-1.jpg

Bombina variegata face ventrale

Les couleurs vives de sa livrée ventrale préviennent

l’éventuel prédateur de la présence du venin. (Vue en aquarium)

 

Selon l'attaque, il prend différentes postures, et libère un liquide visqueux, poison irritant pour les yeux, à l'odeur repoussante. La pupille de l'œil est en forme de cœur.

 

Bombina_variegata24-1.jpg
Tête de Bombina variegata.
La peau verruqueuse montre des pustules venimeuses
munies d’un pore et d’une épine chez le mâle.
La pupille est en forme de cœur.
 

Le sonneur à ventre jaune se reproduit en mai, juste après l'hibernation qui a lieu d'octobre à avril. Le mâle chante pour attirer une femelle. L'accouplement se produit lorsque la température de l'eau est supérieur à 11° C. Le mâle enserre la femelle et féconde les œufs éjectés. La femelle accroche aux plantes aquatiques immergées une petite grappe de quelques œufs (1 à 10 maxi). Ceux-ci éclosent après 10 jours.

 

Le chant du mâle, que l’on pourra écouter dans la vidéo ci-dessous, est destiné à attirer les femelles dans le point d’eau choisi pour la reproduction.



Photos de André Guyard prises dans le Bois d’Aglans lors d’une excursion "Natures et Découvertes" animée par Michel Cottet (mai 2009).

 

 

Vidéo : André Guyard.

 

Le Sonneur à ventre jaune est une espèce vulnzérable protégée. Voir à ce sujet la fiche réalisée par l'Onéma.

 

Menaces sur les Amphibiens : une vidéo Xenius d'Arte.

La Bécassine des marais

Becassine_5_logo.jpgLa Bécassine des marais

 

Gallinago gallinago

(Famille des Scolopacidés)

 

par André Guyard

 

La Bécassine des marais se caractérise par un long bec flexible, des ailes pointues et une coloration roux orangé sur la queue. Elle vit et se reproduit dans les zones herbeuses humides, au bord des marais d’eau douce et des étangs ainsi que dans les prairies inondées. Plus petite que la Bécasse, elle est plus grande que la Bécassine sourde.

 

Becassine_3.jpg
La Bécassine des marais

S’abattant dans la prairie, elle sonde le sol

à la recherche de vers

 

Elle se nourrit d’invertébrés : vers, mais aussi insectes, crustacés, mollusques, et parfois de graines et de baies, picorant la nourriture sur ou dans le sol. L’extrémité flexible de son bec lui permet de "sentir" la proie tout en sondant la boue. Elle explore également les rives des lacs et étangs, dans la zone des hélophytes.

 

Becassine_51.jpg
La Bécassine des marais
Perchée sur un piquet, la bécassine va plonger
vers la prairie
Le nid de la Bécassine des marais est une dépression peu profonde dans le sol, dissimulé au milieu des touffes d’herbes et sous la végétation basse. Le nid, en forme de coupe, est fait d’herbe, de mousse, de feuilles mortes, tapissé de végétaux fins.

La femelle pond 3 à 4 œufs qu’elle couve durant 18 à 20 jours. Les poussins sont nourris par les parents pendant la première semaine. Au bout de dix jours, ils sont capables de trouver seuls leur nourriture en parcourant la végétation environnante, mais retournent au nid pour dormir. Ils prennent leur envol à l’âge de 15 à 20 jours.

La vidéo ci-dessous montre une bécassine perchée sur un piquet bordant une prairie humide d’Islande où elle va s’abattre pour sonder le sol à la recherche de vers de terre.

Vidéo réalisée par André Guyard dans une prairie humide d’Islande méridionale.

02/10/2009

Source de la Loue et gorges de Nouailles

Loue_logo.jpgSource de la Loue
et gorges de Nouailles
 
par André Guyard
 
(Dernière mise à jour : 15/11/2014)
 
 
Source de la Loue_114-1.jpg
La source de la Loue est une résurgence du Doubs
dont l'ouverture mesure 60 m de large et 32 m de haut
 

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La résurgence s'ouvre dans une falaise bajocienne de 104 m de haut
 

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Au niveau de la source, la reculée présente une tectonique tourmentée
 

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La source de la Loue
 
Le cours supérieur du Doubs et celui de son affluent le Drugeon subissent une série de pertes dans la région de Pontarlier et d'Arçon. À la suite de l'incendie des usines Pernod de Pontarlier du dimanche 11 août 1901 à 12 h 30, 650 m3 d’alcool, dont 470 m3 d’absinthe sont déversés dans le puits perdu de l’usine et dans le Doubs.

Le mardi 13 août 1901 à 12 h, une forte odeur d’absinthe est décelée à la source de la Loue et jusqu’à 25 km en aval ; le fils du chimiste Berthelot (Marcellin), en vacances à Mouthiers, envoya pour analyse à son père, un échantillon d’eau de la Loue ; Berthelot conclut à l’origine non naturelle de cette odeur !
Le Doubs se perd partiellement entre Arçon et Maison-du-Bois dans les calcaires du Kimméridjien supérieur et du Portlandien. Il réapparaît à la source de la Loue à 550 m d’altitude, dans les calcaires du Bajocien.

Le 31 août 1910, 100 kg de fluorescéine sont déversés dans le Doubs en amont de Maison-du-Bois par E. Fournier. La coloration réapparaît deux jours plus tard à la source de la Loue.

Or, le débit moyen du Doubs est de 5 m3/s ; celui de la Loue à sa source est de 10 m3/s : d'autres cours d’eau souterrains viennent donc alimenter la Loue, en plus des propres pertes du Doubs.

En 1978, 10 kg de fluorescéine sont déversés au gouffre du Gros Foyard par le laboratoire de géologie de Besançon, sous la direction de P. Chauve ; le colorant réapparaît 4 jours après à la source de la Loue.

En décembre 2008, le cabinet Reilé déverse de la fluorescéine dans un réseau souterrain au niveau du Château de Joux au niveau de la Cluse-et-Mijoux : le colorant réapparaît quelques jours plus tard à la source de la Loue (voir article prochain).

Toutes ces expérimentations confirment que la Loue constitue une résurgence du bassin du Doubs dans la région de Pontarlier à 800 m d'altitude.
R.C.Source de la Loue-(1)-12-10-08..jpg
Les pertes du Doubs et du Drugeon
dans la région de Pontarlier
(document dû à Gilbert Michaud)
 
La source de la Loue a engendré, par érosion régressive, une reculée connue sous le nom de "Gorges de Nouailles". Il s'agit d'un splendide cours d'eau dont le cours supérieur est très apprécié des pêcheurs de truite à la mouche. Présentation ici de sa partie apicale jusqu'au village de Mouthier-Hautepierre.
 
Gorges de Nouailles.jpg
Les gorges de Nouailles vues du belvédère de Renédale
 
La reculée entaille les calcaires du jurassique moyen, entraînant la formation de falaises propices à la nidification de différents rapaces, tous protégés.

 

Falaise à faucon.jpg
Falaises propices à la nidification de rapaces

 

Gd duc_03.jpg
Hibou Grand Duc


Hibou Grand Duc
 
 
 
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Faucon pélerin au vol

Faucon pélerin

 
 
circaète_03.jpg

Même le Circaète Jean-le-Blanc s'est récemment montré dans la vallée de la Loue

 

Les bords du plateau ainsi entamé par la reculée sont couverts d'une forêt sèche.

 

Forêt sèche.jpg
Forêt sèche

 

Polypore bai (Polyporus durus).jpg

Polypore bai (Polyporus durus)

sur une souche de la forêt sèche

 

Vallée sèche.jpg
Vallée sèche dont l'emplacement indique une circulation d'eau sous-jacente
 
Vachesgalloway.jpg
Des vaches écossaises de race galloway sont utilisées pour le débroussaillage des pâtures
 
 
Lapiaz.jpg
Des lapiaz entaillent le sol, trahissant la pénétration
des eaux de pluie acidifiées par l'humus et sa percolation
à travers les strates calcaires du jurassique moyen
 
Barrage hydroélectrique de la source de la Loue_130.jpg
Barrage hydroélectrique de la source de la Loue
 
La Loue près de sa source_1231.jpg
Chute en éventail à proximité de la source
 

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Le grand Saut

 
La Loue près de sa source_1171.jpg
Cours de la Loue ralenti par un barrage
 
La Loue_170.jpg
Une succession de seuils séparés par des mouilles oxygène l'eau
 
 
En suivant le sentier qui longe la Loue rive gauche, quelques observations photographiques.
 
Mousse (Plagiomnium ?)_0126.jpg
Plagiomnium undulatum (Bryophytes)
 
La Loue_1901.jpg
Les eaux limpides de la Loue
 
Truite fario.jpg
La transparence de l'eau permet d'apercevoir
quelques truites fario à la robe zébrée caractéristique
 
Actée en épi, Herbe de saint Christophe (Actaea spicata)_0174.jpg
Actée en épi, Herbe de saint-Christophe
(Actaea spicata)
 
Barbe de bouc, Reine des bois (Aruncus dioicus)_101.jpg
Barbe de bouc, Reine des bois
(Aruncus dioicus)
 
Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum)_164.jpg
Aconit tue-loup
(Aconitum lycoctonum)
 
Mélique penchée (Melica nutans)_103.jpg
Mélique penchée
(Melica nutans)
 
Chapelière, Herbe aux teigneux (Petasites hybridus)_1491.jpg
Chapelière, Herbe aux teigneux
(Petasites hybridus)
 
Drave faux-aïzoon (Draba aizoides)_01061.jpg
Drave faux-aïzoon
(Draba aizoides)
 
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Plagiomnium affine
(Bryophytes)
 
Épiaire des bois (Stachys sylvatica)_1311.jpg
Épiaire des bois
(Stachys sylvatica)
 
Digitale-à-grandes-fleurs_Digitalis grandiflora_11.jpg
Digitale à grandes fleurs
(Digitalis grandiflora)
 
Saxifrage paniculée (Saxifraga paniculata)1.jpg
Saxifrage paniculée
(Saxifraga paniculata)
 
Lunaire vivace, Lunaire odorante (Lunaria rediviva)_1551.jpg
Lunaire vivace, Lunaire odorante
(Lunaria rediviva)
 
Moehringie mousse, Sabline mousse (Moehringia muscosa)01951.jpg
Moehringie mousse, Sabline mousse
(Moehringia muscosa)
 
 
La tuffière
 
Taillée dans les calcaires du jurassique moyen, la vallée est parcourue de ruisselets latéraux qui, percolant à travers les strates calcaires, se chargent de carbonate de calcium. L'eau qui sourd des roches calcaires dépose du tartre, au contact des mousses à travers lesquelles elle filtre. Cela forme progressivement une roche tendre, appelée tuf. Ce phénomène est très fréquent en relief karstique.
 
Cascatelles.jpg
Des cascatelles qui vont rejoindre la Loue
ou s'infiltrer dans le sol
 
Le tuf ou travertin est une roche sédimentaire calcaire d’origine organique, légère et vacuolaire. Elle a été utilisée comme pierre de construction, principalement pour ses qualités d’isolant thermique et phonique ; sa couleur varie du blanc au brun selon sa charge en matières organiques.

Les organismes tuffigènes (qui engendrent le tuf) sont généralement des Bryophytes (mousses), mais aussi des algues vertes et des cyanobactéries.
 
 
Comment se forme le tuf ?

 

L’eau courante traversant l'humus et la végétation devient acide en se chargeant de dioxyde de carbone (CO2). Elle attaque la roche calcaire formée de carbonate de calcium (CaCO3) insoluble) et libère les ions calcium (Ca²+) et hydrogénocarbonate (HCO3-). Ces derniers forment alors l’hydrogénocarbonate de calcium (Ca(HCO3)2 qui est soluble, selon la réaction suivante :

 

CaCO3+ CO2+ H2O => Ca(HCO3)2

 

Cette réaction est réversible : de sorte qu'au niveau de la tuffière, sous l’effet de la turbulence de l’eau, une partie du CO2 est libérée, engendrant ainsi la formation de calcaire qui vient se fixer autour des végétaux ainsi pétrifiés.

 

Ca(HCO3)2=> CaCO3+ CO2+ H2O

 
L'examen attentif de la tuffière nous permet de lire de haut en bas une véritable pétrogenèse en temps réel : on peut suivre l'évolution progressive du substrat fait de mousses se chargeant progressivement de calcaire pour aboutir, au bas de la falaise à une véritable roche.
 
Tuffière.jpg
La tuffière
 
Mousse tuffière_11.jpg
Stade 0 de la pétrification d'une mousse
(Hylocomium splendens)
 
Mousse tuffière_21.jpg
Stade 1 de la pétrification
 
Mousse tuffière_41.jpg
Stade 2 de la pétrification
 
Mousse tuffière_51.jpg
Stade ultime de l'évolution de la mousse en tuf
 
Tuf consolidé.jpg
Tuf consolidé
 
Maion bâtie en tuf.jpg
Mur en tuf d'une habitation de Mouthier-Hautepierre
 
Bords de fenêtre en tuf.jpg
La structure du tuf est bien visible
dans l'encadrement de la fenêtre
 
Pressia quadrata.jpg
Une hépatique qui adore le substrat tuffier
(Pressia quadrata)
 
Ctenidium molluscum_0128.jpg
Ctenidium molluscum
(Bryophytes)
 
Ctenidium molluscum_0127.jpg
Ctenidium molluscum
(Bryophytes)
 
Ctenidium molluscum_0124.jpg
Ctenidium molluscum
(Bryophytes)
 
Cirriphyllum piliferum.jpg
Cirriphyllum piliferum
(Bryophytes)
 
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Larves de salamandres dans une vasque d'une cascade
 
Puceron lanigère_178.jpg
Pucerons lanigères
 
Usine hydroélectrique de Mouthiers-Hautepierre_2071.jpg
Usine hydroélectrique de Mouthier-Hautepierre
 
Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata)_02121.jpg
Orchis tacheté
(Dactylorhiza maculata)
 
Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra).jpg
Céphalanthère rouge
(Cephalanthera rubra)
 
Œillet des rochers, œillet sauvage (Dianthus sylvestris)_1931.jpg
Œillet des rochers, œillet sauvage
(Dianthus sylvestris)
 
Chenille_Bombyx_2061.jpg
Chenille de Buveuse (Euthrix potatoria L.)
Famille des Lasiocampidae
 

Le long de la route, peu avant Mouthier-Hautepierre, une superbe et rare capillaire : la Capillaire de Montpellier, plus connue sous le nom de  Cheveu de Vénus, installée dans une fissure suintante de la falaise.

Capillaire de Montpellier, Cheveu-de-Vénus (Adiantum capillus-veneris)jpg.jpg
Capillaire de Montpellier, Cheveu-de-Vénus
(Adiantum capillus-veneris)
 
Coronille-bigarrée_Securigera varia.jpg
Coronille bigarrée
(Securigera varia)
 
 
Visite rapide du village de Mouthier-Hautepierre
 
Mouthier–Hautepierre est un village d'environ 400 habitants qui est remarquable
  • par la production d'un kirsch, fabriqué de façon artisanale depuis le XVIIe siècle, à partir de la Marsotte, variété de cerise locale ;

  • par son couple d'herpétologues célèbres, Césaire (1852-1906) et Marie Phisalix qui ont mis au point un vaccin contre les morsures de vipère ;
  • par son église des XIIe et XVIe siècles avec son clocher en tuf  et l'architecture de ses vieilles maisons.

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Le village de Mouthier-Hautepierre
 
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Vieilles maisons de Mouthier-Hautepierre
 
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L'église de Mouthier-Hautepierre au clocher bâti en tuf
 
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Vierge à l'enfant (statue de bois)
 
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Statue de Saint-Vernier, patron des vignerons
 
Dans sa partie aval, la Loue parcourt les départements du Doubs et du Jura avant de rejoindre le Doubs aux environs de Dole (Jura).
 
Remerciements à Pierre Millet pour la détermination des plantes supérieures, à Michel Caillet pour la détermination des Bryophytes (= Mousses) et à Gilbert Michaud pour la carte de la source de la Loue.