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15/02/2013

Le Plantain d'eau ou Alisma

Le Plantain d'eau ou Alisma

 

L'Alisma Plantain d'eau [Alisma plantago-aquatica L.]  fait partie de la famille des Alismatacées. C'est une plante hélophyte.

 

Les Alismatacées sont des plantes qui, pratiquement, ne peuvent vivre que dans l'eau. C'est une famille cosmopolite qui, à l'exception de l'Antarctique, croît sur tous les continents. L'Alisma Plantain d'eau a, lui aussi, un domaine étendu et pousse (en dehors des régions arctiques les plus rudes) dans tous les continents de l'hémisphère nord. On trouve un Alisma fossile du Tertiaire dans les régions arctiques actuelles.

 

Cette plante est souvent très grande, elle peut avoir près d'un mètre de haut et sa période de végétation est relativement courte : elle fleurit et donne ses graines deux mois après le début de sa végétation.

 

Elle se multiplie aussi végétativement par des bourgeons latéraux. Sa facilité de multiplication fait qu'elle est l'une des premières plantes de rives et de marécages qui apparaisse dans les pièces d'eau nouvelles ou rénovées. On en a vu se développer avec les massettes dans les flaques d'eau de chemins peu fréquentés. L'Alisma prospère surtout sur les rives marécageuses et dans les eaux calmes et peu profondes. Elle se développe dans des eaux plus profondes et prend alors sa forme immergée. Son système radiculaire est puissant et solide.

 

C'est une plante vivace dont la taille dépend de nombreuses conditions externes : elle peut n'avoir que 10 cm mais mesurer aussi un mètre de haut. À partir d'une souche bulbeuse, s'élève une touffe puissante de feuilles à longs pétioles. Les feuilles immergées peuvent être seulement linéaires avec des formes de passage vers les feuilles flottantes, comme cela se produit pour la Sagittaire.

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Les inflorescences sont de grandes panicules ; les ramifications latérales poussent par trois ou davantage, en verticilles. Les fleurs hermaphrodites sont du type trois (1). Elles s'ouvrent de juin à septembre. Les fruits (akènes) ne mûrissent que sur les plantes émergées.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

 

L'Acore calame

L'Acore calame

 

L'Acore calame [Acorus calamus L.] fait partie de la famille des Aracées. C'est une plante hélophyte.

 

De nos jours, nous aurions peine à nous représenter un étang et un lac sans sa végétation d'Acore calame. Il n'en a pas toujours été ainsi. À l'époque de la création de la plupart des étangs européens, c'est-à-dire entre le XIVe et le XVIe siècle, il n'y avait pas trace d'Acore en Europe. Il croissait alors quelque part dans l'est de l'Inde et en Chine sans que l'on puisse préciser davantage. C'est vers la fin du XVIe siècle que les premières souches sont arrivées des environs de Constantinople à Vienne, d'où ensuite, l'Acore s'est répandu dans toutes les eaux douces de l'Europe.

 

L'Acore, quand il n'est pas fleuri, se distingue mal au milieu des Massettes et des Iris mais, par contre, on sent son odeur. Le parfum d'une feuille d'Acore froissée est unique et ne se confond avec aucun autre ; comme d'ailleurs le parfum d'une de ses souches. C'est à elle que l'Acore doit son renom, car on remployait en médecine et en confiserie, dès l'Antiquité en Inde, en Grèce et à Rome. Radix calami aromatici, la racine de l'Acore, est une substance très utile. L'Acore était utilisé pour confectionner des tisanes digestives amères qui étaient réputées donner de l'appétit aux animaux comme aux personnes. On prescrit des bains d'Acore pour les cas de nervosité excessive.

 

Les Acores introduits en Europe et en Amérique fleurissent quelquefois mais les graines ne mûrissent pas. Tous les Acores des peuplements européens actuels sont donc des clones, c'est-à-dire des individus multipliés végétativement.

 

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L'Acore fait partie de la famille des Aracées dont la structure des fleurs est caractéristique.

 

Les petites fleurs (1) sont agglomérées sur un spadice gros comme un doigt qui est entouré par une spathe verte, très semblable aux feuilles et continue dans le sens de la tige. L'inflorescence, le spadice, apparaît donc comme latérale (2) bien qu'elle soit au sommet.

 

Les feuilles de l'Acore sont brillantes, en longs rubans, parfois frangées sur le pourtour du limbe.

 

Les rhizomes renferment jusqu'à 4% d'essences, de sels et le séchage fait apparaître des tanins. L'odeur est attribuée à des aldéhydes.

 

L'Acore fleurit en juin et juillet.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

La Baldingère

La Baldingère ou Ruban de bergère

 

La Baldingère ou Ruban de bergère ou Phalaris [Phalaris arundinacea L.] appartient à la famille des Poacées (ex-Graminacées). Il s'agit d'une plante hélophyte.

 

La Baldingère, surtout quand elle n'est pas en fleurs, est souvent confondue avec le Roseau par les profanes. Elle lui ressemble un peu par la couleur et la rugosité des feuilles. Elle pousse très souvent au bord des eaux, dans les fosses et dans les prairies humides. Elle ne souffre pas des variations du niveau de l'eau, il semble au contraire que cela lui soit profitable. Elle pousse très souvent sur les rives des cours d'eau où elle forme des peuplements caractéristiques dans les méandres et les zones calmes, à l'écart du courant principal.

 

Le Phalaris peut constituer un bon aliment pour les chevaux et le bétail : on prétend que manger du Phalaris donne au chevaux un poil très lustré et que les vaches donnent alors du beurre d'une saveur d'une particulière délicatesse. On a même développé des cultures de Phalaris dans les prairies difficiles à drainer.

 

La Baldingère pousse dans presque toute l'Europe, dans l'ouest, le nord et l'est de l'Asie et en Amérique du Nord. C'est donc une espèce circumpolaire ; on considère qu'elle a été introduite dans le sud de l'Afrique.

 

On cultive comme plante d'ornement dans les jardins des variétés panachées : la variété 'Picta' (Ruban de bergère) a des feuilles bigarrées, la variété 'Elegans' est rayée de blanc.

 

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La Baldingère est une herbe vivace vigoureuse à rhizome rampant. Les chaumes se terminent par une panicule assez grande, étroite et lobée. Avant la floraison, celle-ci est blanc verdâtre teinté de rouge puis, comme toute la plante quand elle s'est desséchée, jaune paille (1). Mais elle ne se disloque pas et reste sur les chaumes jusqu'à la saison suivante. Cela donne aux peuplements de Phalaris leur aspect caractéristique.

 

Les épillets de l'inflorescence n'ont qu'une fleur (2), hermaphrodite et l'on y trouve les restes (les enveloppes) de deux autres fleurs atrophiées.

 

La Baldingère fleurit en juin et juillet.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

 

Le Butome en ombelle

Le Butome en ombelle

 

Le Butome en ombelle [Butomus umbellatus L.] appartient à la famille des Butomacées. C'est une plante hélophyte.

 

Les Butomacées sont des plantes des eaux et des marécages. Leur seul représentant, Butomus umbellatus, pousse dans toute l'Europe, à l'exception des régions septentrionales de l'Écosse et de la Scandinavie, il ne pousse pas dans les montagnes très élevées. Son aire d'extension continue s'étend jusqu'au centre de l'Asie.

 

Le Butome pousse dans les plaines et les collines qui jouissent d'une température clémente. On le trouve dans les mares, les étangs et les lacs, sur les rives et au milieu des roselières, de préférence dans la vase. Il a des feuilles étroites, rubanées, très fermes et qui, comme celles des Rubaniers et des Massettes, servaient à tresser des nattes et des paniers.

 

On utilisait jadis la racine amère dans la médecine populaire sous le nom Radix Junci floridi. L'aspect de ses feuilles et son habitat évoquaient sans doute le Jonc (Juncus) pour nos ancêtres, mais la fleur est plus colorée.

 

Le Butome en ombelle est une plante vivace dont le robuste rhizome donne naissance à des feuilles étroitement rubanées (linéaires), élargies en gaine à la base, puis en gouttière, puis plates à l'extrémité et mesurant jusqu'à 2 mètres de long.

 

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L'inflorescence naît au sommet d'une hampe ovale. Les fleurs (1) sont régulières, hermaphrodites, du type trois. Les fruits sont des follicules (2) renfermant des semences légères, qui peuvent flotter. Ces graines germent facilement, même après avoir passé une longue période hors de l'eau. Néanmoins, le Butome se multiplie plus souvent végétativement par les bourgeons du rhizome.

 

Il fleurit de juin jusqu'en août.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

La Grande Glycérie

La Grande Glycérie

 

La Grande Glycérie [Glyceria maxima (HARTMAN) HOLMBERG] appartient à la famille des Poacées (ex-Graminacées). C'est une plante hélophyte.

 

La Glycérie est, après le Roseau et la Massette, la troisième grande composante des hautes roselières des rives. Comme ces deux autres plantes, elle s'est montrée une plante utile. À l'aube de l'histoire, les caryopses de la Glycérie flottante [G. fluitans (L) R.BR.] récoltées et moulues en semoule servaient de nourriture (manne) en période de disette ; les feuilles servaient à confectionner des toitures.

 

La Grande Glycérie est une plante circumpolaire dont les centres d'expansion se trouvent dans l'ouest, la centre et l'est de l'Europe, dans le centre de l'Asie et dans la partie non arctique de l'Amérique du Nord ; la Glycérie flottante vit en Europe où elle s'étend plus au nord que la Grande Glycérie, et dans un petit nombre d'endroits de la côte atlantique de l'Amérique du Nord.

 

La Grande Glycérie est une robuste plante qui forme des peuplements étendus et monotones (les prairies "à Glycéries"), dans les eaux peu profondes. Elle supporte bien les basses températures et sa période de végétation est longue. Grâce à une multiplication végétative intensive, elle supporte bien la fauchaison ou les dégâts causés par exemple par le rat musqué. Dans les eaux profondes et courantes (les canaux d'alimentation des étangs par exemple), elle forme des feuilles submergées ou flottantes et ne fleurit pas.

 

La Glycérie flottante est appréciée dans l'économie des étangs car elle indique de bonnes conditions pédologiques et parce qu'elle assure aux poissons des refuges et des lieux de frai.

 

Les Glycéries donnaient un bon fourrage sucré pour le bétail et les chevaux. De là vient probablement leur nom, glykeros. en grec, signifiant sucré ; mais on peut aussi en chercher l'étymologie dans une caractéristique des caryopses de la Glycérie flottante, la manne, qui renferme 40% de sucre assimilable.

 

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La Grande Glycérie (1a) est une plante vivace qui atteint souvent 2,5 mètres, à long rhizome rampant et peu profondément immergé. Les chaumes rigides sont lisses et brillants ; l'inflorescence est une panicule étalée assez épaisse. Les épillets (1b) ont plusieurs fleurs jaune verdâtre ou violacées.

 

La Glycérie flottante est également vivace ; les feuilles ont 50 à 200 cm de long. Les chaumes fertiles n'ont que 30 à 100 cm de haut et se terminent par une panicule unilatérale (2) dont les ramifications, en pleine floraison, sont presque horizontales.

 

Les Glycéries fleurissent de mai (juin) jusqu'en août.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

L'Iris jaune

L'Iris jaune

 

L'Iris jaune [Iris pseudacorus L.] appartient à la famille des Iridacées. Il s'agit d'une plante hélophyte.

 

L'Iris jaune n'est pas une plante très abondante : bien qu'il se multiplie végétativement avec facilité, il disparaît rapidement de ses lieux d'origine et c'est pourquoi, dans un certain nombre de pays, il est protégé. La disparition de l'Iris jaune est due surtout aux anciens herboristes qui récoltaient la plante et prescrivaient la "racine" (rhizome) de l'Iris contre les hémorragies (dans l'herbier de Mattiolla contre les hémorroïdes). À l'époque où Acorus calamus L. est apparu en Europe, le rhizome de l'Iris était appelé Radix Acori palustris (racine d'Acore des marais) et l'Iris lui-même Faux Acore. Cela résulte sans doute de la ressemblance des feuilles des deux plantes et de certaines autres propriétés communes. Le rhizome de l'Iris jaune était également mis en conserve dans le vin et utilisé comme remède contre la jaunisse.

 

On peut démontrer la flétrissure par le froid par l'exemple des feuilles persistantes de l'Iris jaune. Les feuilles normalement rigides se fanent par basse température. Cela résulte de la déshydratation car les feuilles vertes transpirent même en hiver mais les organes souterrains, dans le sol gelé ne peuvent leur procurer de l'eau. On peut observer le même phénomène chez les plantes ligneuses toujours vertes telles que les rhododendrons.

 

Le nom grec Iris désignait l'arc-en-ciel. Les fleurs de nombreux Iris, en particulier celles des hybrides horticoles modernes, ont en effet des couleurs éclatantes. Finalement, à côté d'eux, l'Iris jaune est une plante modeste.

 

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Il est vivace, mesure 50 à 100 cm de haut et possède un vigoureux rhizome ramifié, la tige est dressée, légèrement aplatie, ramifiée, terminée par des fleurs à long pétiole qui poussent à l'aisselle des feuilles vertes. Ces feuilles ont une forme gladiolée caractéristique ; elles sont plus longues que la tige fleurie. Le fruit est une grande capsule triangulaire, arrondie et pointue (1).

 

L'Iris jaune pousse disséminé au bord des étangs et des plans d'eau, dans la broussaille des rives et dans les aulnaies dans presque toute l'Europe, à l'exception des régions arctiques ; il s'étend jusqu'à l'ouest de la Sibérie.

 

II fleurit en juin.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

La Massette à larges feuilles

La Massette à larges feuilles

 

La Massette à larges feuilles [Typha latifolia L. ] appartient à la famille des Typhacées. Il s'agit d'une plante hélophyte.

 

Les Massettes poussent partout où l'eau stagne, ne serait-ce qu'un court instant, même dans les flaques sur les routes. Les plus répandues sont probablement les Massettes à larges feuilles qui poussent dans le monde entier et donc dans tout l'hémisphère nord. T. angustifolia L, la Massette à feuilles étroites, est également une espèce circumpolaire dont les centres d'extension se trouvent dans l'est de l'Amérique du Nord, en Europe et dans le nord-ouest de l'Asie.

 

Les Massettes sont de gros producteurs de biomasse. Elles poussent en grands peuplements homogènes sur les rives des eaux dormantes ou vives, pouvant être recouvertes d'eau de façon continue jusqu'à la moitié de leur hauteur. Leur multiplication végétative par les rejets souterrains est très active de sorte qu'elles occupent rapidement les eaux peu profondes. À l'état frais, les Massettes constituaient un fourrage de complément pour le bétail et leurs rhizomes servaient à nourrir les porcs. Elles ont un ennemi naturel, le rat musqué, qui est capable de dévaster rapidement de grandes surfaces.

 

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Les Massettes sont des plantes vivaces, souvent très vigoureuses, atteignant jusqu'à 3 mètres de haut. Dans la boue, elles se multiplient par de vigoureux rhizomes tendres partant du pied-mère dans tous les sens (1a, 1b). Au cours d'une saison, un peuplement de Massettes peut ainsi devenir le triple de ce qu'il était.

 

L'inflorescence se compose de deux spadices : l'inférieur femelle et le supérieur mâle. Chez la Massette à larges feuilles, ils sont immédiatement réunis (2), alors que chez la Massette à feuilles étroites ils sont séparés de 1 à 9 cm (3). L'inflorescence mâle disparaît rapidement après la floraison, les fleurs femelles donnent des akènes à longs poils.

 

Les fleurs de Massettes (hermaphrodites, sans périanthe, limitées à 3 — rarement 1 à 7 — étamines ou un pistil) fleurissent en juillet et août.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

Le Roseau

 Le Roseau

 

Le Roseau [Phragmites australis (CAV.) TRIN. ex STEUD] est l'exemple de la plante hélophyte (pied dans l'eau, tête au soleil). Il appartient à la famille des Poacées (ex-Graminacées).

 

Après la Canne à sucre, les céréales et le Maïs, le Roseau est probablement la plus importante des Graminacées. Il était déjà utilisé dans les civilisations les plus anciennes et il est toujours utilisé, par exemple comme base pour la cellulose ou comme matériau de construction. travaillé dans des usines modernes, à proximité du delta des grands fleuves, en particulier dans le delta du Danube.

 

Le Roseau est l'exemple d'une plante parfaitement cosmopolite. Cela est lié à sa grande plasticité écologique. Cette vigoureuse herbe des marécages peut aussi pousser dans une fissure sèche de rocher, mais elle n'y atteint évidemment qu'une trentaine de centimètres de haut. Le Roseau est l'exemple d'une grande variabilité due à l'écologie. Une même plante peut changer d'aspect au cours d'une période de végétation.

 

Le Roseau peut prospérer même hors de l'eau grâce à son puissant système radiculaire. Ses rhizomes pénètrent souvent jusqu'au niveau de la nappe phréatique dans le sol. Ces rhizomes peuvent avoir jusqu'à 5 mètres de long et trouvent toujours un endroit favorable pour s'enraciner. Les documents anciens parlent des Roseaux du lac de Constance qui gagnaient trois mètres par an sur les eaux. On connaît également les "îles flottantes", sortes de radeaux formés de chaumes morts entrelacés des rhizomes et racines du Roseau, mêlés d'humus et sur lesquels pouvaient croître d'autres plantes supérieures.

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Le Roseau est une plante vigoureuse de 1 à 5 mètres, et parfois même 10 mètres du haut ; il a l'aspect d'une grande herbe gris verdâtre aux rhizomes longs et puissants et aux nombreux rejets. Les feuilles des chaumes poussent sur deux rangs et leur position sur les chaumes est différente suivant les saisons : l'angle des feuilles et des tiges au début de l'année est aigu (1), en juillet et août, les feuilles deviennent progressivement presque horizontales (2, 3). Les Roseaux étant souvent exposés au vent, les feuilles et les panicules défleuries tendent tous vers un seul côté (forme en "drapeau").

 

Les tissus des Roseaux renferment une grande quantité d'acide silicique qui réduit l'utilisation des vieilles plantes comme fourrage.

 

Les fleurs sont disposées en grandes panicules, les épillets ont 3 à 8 fleurs, l'épillet inférieur est toujours mâle, les autres sont hermaphrodites. Le Roseau fleurit de Juillet à septembre.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

 

Le Rubanier

Le Rubanier

 

Le Rubanier [Sparganium erectum L. em. HUDS.] appartient à la famille des Sparganiacées. C'est une plante hélophyte.

 

La famille des Sparganiacées est très ancienne. On la trouve déjà au Secondaire (crétacé) sur le territoire de l'actuel Groenland.

 

Les Sparganiacées ne sont représentées dans le monde que par le seul genre Sparganium dont une vingtaine d'espèces poussent dans la zone tempérée de l'hémisphère nord et une espèce en Nouvelle-Zélande.

 

En Europe, il pousse plusieurs espèces de Rubaniers dont le plus courant est le Rubanier érigé ou ramifié (S. erectum ; syn. S. ramorum HUDS.).

 

En dehors de nombreuses particularités anatomiques, les Rubaniers ont une structure particulière du limbe : les tissus d'assimilation et les stomates sont répartis sur tout le pourtour du limbe, triangulaire en coupe, et la surface d'assimilation est très grande. La production de biomasse par rapport à celle d'autres plantes immergées, est assez faible et la période de végétation assez courte. Les peuplements s'étendent par multiplication végétative et sont sensibles à la concurrence d'autres, plantes élevées, en particulier des Roseaux, sans doute à cause du grand besoin de lumière du genre Sparganium. Les épais peuplements de Rubaniers concourent à l'envahissement rapide des eaux et comme ils sont résistants aux basses températures et aux gelées, ils compensent ainsi le handicap de l'ensoleillement. Les feuilles qui mesurent parfois plus de deux mètres ont été utilisées pour tresser des paniers.

 

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Sparganium erectum est une plante vivace de 30 à 200 cm de haut, à la souche rampante formant des rejets, aux feuilles linéaires ou gladiolées, triangulaires en coupe (1).

 

La tige est plus courte que les feuilles, mesure 50 à 150 cm de haut et elle est ramifiée. Les organes aériens (stériles) du Rubanier s'étalent parfois en éventail (2). Les feuilles étroites des eaux profondes ou courantes, flottent à la surface. La plante monoïque porte des fleurs agglomérées en têtes : les grosses têtes, à la partie inférieure de l'inflorescence, sont formées de fleurs femelles; les petites têtes de la partie supérieure sont mâles.

 

Les fruits (akènes) quand ils sont mûrs forment des têtes hérissées comme de petites chataîgnes (3). La floraison a lieu de juin à août. Dans le nord-ouest de l'Europe et en Amérique du Nord, le genre est représenté par S. minimum PRIES , de faible taille et ne comportant que peu de têtes florales, 1 à 2 mâles et 2 à 3 femelles.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

 

La Sagittaire à feuilles en flèche

La Sagittaire à feuilles en flèche

 

La Sagittaire à feuilles en flèche [Sagittaria sagittifolia L.] appartient à la famille des Alismatacées. Il s'agit d'une plante hélophyte.

 

Le genre Sagittaria renferme environ trente espèces dont la plupart sont américaines. On n'en rencontre ni en Afrique ni en Australie. Par contre, les aquariophiles de tous les continents cultivent certaines espèces telles que S. latifolia WILLD, S. graminea MICHX. La forme particulière des feuilles en flèche leur a donné une place dans les jardins où l'on cultive même des variétés à fleurs doubles.

 

S. sagittifolia L. est le représentant eurasiatique du genre. Cette Sagittaire pousse depuis le rivage occidental de l'Europe jusqu'aux îles à l'est de l'Asie, mais uniquement en plaine. Elle devient rare au-dessus de 550 m d'altitude. Elle pousse dans les eaux dormantes ou à faible courant, dans les étangs et les lacs. Les endroits où elle pousse sont toujours assez vaseux et leur présence signale le colmatage des pièces d'eau. Les poissons recherchent ces peuplements où ils trouvent aussi bien de la nourriture que des endroits favorables pour frayer.

 

Les Sagittaires connaissent le plus souvent une multiplication végétative : elles forment au cours de l'été, sur des rejets de 50 cm de long, des bulbilles amylacées qui passent l'hiver ; le pied-mère meurt en hiver mais les bulbilles donnent naissance au printemps à toute une nouvelle petite colonie de Sagittaires.

 

S. arijolia SM. qui pousse en Amérique du Nord a de nombreux caractères communs avec la Sagittaire européenne.

 

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Le nom scientifique et les noms vernaculaires des Sagittaires viennent de la forme caractéristique des feuilles qui rappellent des pointes de flèche (du latin : sagitta = flèche). Mais seules les feuilles qui s'élèvent au-dessus de la surface ont cette forme. Dans les eaux profondes et à courant rapide ne se forment que des feuilles longues, étroites linéaires (1). Les premières jeunes feuilles ont le même aspect. Ensuite, dans les eaux calmes, se forment les feuilles de la seconde génération qui, à l'extrémité de longs pétioles, portent de petits limbes : dès qu'elles atteignent la surface de l'eau, elles flottent (2) et ce ne sont que les plantes déjà anciennes qui, dans les eaux peu profondes, donnent les feuilles caractéristiques en forme de flèche (3).


La respiration des parties qui se développent dans la boue et sous l'eau est facilitée par un tissu aérenchymatique à grandes lacunes intercellulaires (4). Les fleurs (5) des Sagittaires sont de deux sortes : les mâles sur de longs pétioles, les femelles sur des pétioles courts. Les fruits sont des akènes.

 

Les Sagittaires fleurissent rarement et seulement dans les eaux peu profondes, de juin à août.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

Le Trèfle d'eau

Le Trèfle d'eau

 

Le Trèfle d'eau [Menyanthes trifoliota L.] appartient à la famille des Ményanthacées. Il appartient à la strate basse des Hélophytes (pied dans l'eau, tête au soleil)

 

Comme les Gentianes, les représentants de la famille des Ményanthacées ont un goût amer. Leurs feuilles à trois lobes, ressemblant à celles du Trèfle, ils ont été souvent désignés dans le langage populaire sous le nom de Trèfle amer ou, selon leur habitat Trèfle d'eau (Bitterkiee, Bitterblade en allemand, Marsh-trefoil en anglais, Trefeni dell' acqua en italien). Toutes les Ményanthacées poussent dans les marais et les eaux aussi bien sous les tropiques que dans la zone tempérée.

 

Le Trèfle d'eau est une plante assez rare, mais que l'on trouve dans toute l'Europe y compris en Islande, en Asie dans la zone tempérée et jusqu'au Japon, et dans les régions septentrionales de l'Amérique du Nord. Il pousse disséminé sur les tourbières et dans les prairies marécageuses, mais aussi dans les mares envahies par la végétation et au bord des étangs dans la zone des Carex. C'est une plante active dans l'envasement des eaux peu profondes.

 

La médecine populaire employait le Trèfle d'eau, à cause de sa teneur en substances amères, à la place de la Centaurée dans le traitement des maladies du tube digestif. On l'ajoutait parfois à la bière pour en accentuer l'amertume. Les feuilles sèches du Trèfle d'eau sont toujours utilisées en pharmacie : elles provoquent une augmentation des sécrétions gastriques ; on en prépare aussi des liqueurs amères. Cette plante étant relativement rare, on l'a classée dans les plantes menacées à protéger et on a créé des plantations pour les besoins de l'industrie pharmaceutique.

 

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Le Trèfle d'eau est une plante vivace peu élevée (15 à 30 cm), à rhizome rampant et articulé. C'est Théophraste qui a utilisé pour la première fois le nom scientifique du genre. (En grec, menysyn = apparaître, se montrer ; anthos = fleur).

 

Du rhizome s'élèvent des feuilles aux gaines enflées, au limbe en trois parties, à l'extrémité d'un long pétiole. Les feuilles contiennent un glucoside amer, la loganine, des tanins et d'autres substances. Les tiges sont en général dépourvues de feuilles et se terminent par une grappe de fleurs blanchâtres, décoratives, dont la corolle est formée de lobes frangés. Les fleurs ont des styles plus courts (1) ou plus longs (2) que les étamines.

 

Le Trèfle d'eau fleurit en mai et juin. Ses fruits sont des capsules.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.

 

Le Jonc des chaisiers

Le Jonc des chaisiers

 

Le Jonc des chaisiers [Schoenoplectus lacustris (L) PALLA] appartient à la famille des Cypéracées (laiches en Franche-Comté). Il appartient à la catégorie des Hélophytes (pied dans l'eau, tête au soleil).

 

Le Jonc donne aux étangs et aux lacs un aspect vaguement exotique. Quand il fait partie des roselières des rives, perdu dans les peuplements de Massettes et de Roseaux, il échappe habituellement à l'attention. Mais il est beaucoup plus tolérant quant à la profondeur des eaux et il n'est pas étonnant qu'il remporte dans les eaux profondes, que ses chaumes élevés soient les seuls à émerger. Dans ces endroits, on a l'impression de voir flotter à la surface des colonies de Joncs. Ce n'est qu'une illusion car les tiges mesurent facilement environ 3 mètres de haut et les touffes sont solidement enracinées dans la boue tout comme sur les fonds sableux ou rocheux. Ces tiges vert foncé et dépourvues de feuilles se dressent, rigides comme des fils de fer au-dessus de l'eau.

 

Ce Jonc pousse dans presque toute l'Eurasie. Mais on le trouve aussi sur les autres continents à l'exception des régions arctiques. Bien que son nom d'espèce soit lacustris, ce Jonc ne pousse pas seulement dans les étangs et les lacs. On en trouve des peuplements sur les rives des cours d'eau où ses tiges habituellement rigides, sont courbées par le courant et s'y inclinent sur plusieurs mètres de long. Le Jonc supporte mal une longue période de sécheresse, s'atrophie, mais, dès que l'eau revient, il reprend vigueur.

 

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C'est une plante vivace, de 0,8 à 3 mètres de haut, au vigoureux rhizome articulé et rampant. Ses tiges puissantes, ovales, sont entourées à la base de gaines brun violacé. Le système radiculaire considérable donne toujours naissance à plusieurs tiges ; elles forment ainsi des touffes caractéristiques (1). L'inflorescence est une anthèle terminale, ramifiée à bractée en gouttière, pointue, un peu plus longue que l'inflorescence elle-même. Les fleurs sont hermaphrodites, à bractées ciliées, périanthe poilu, trois étamines et trois stigmates (2). Ce Jonc fleurit depuis le mois de juin, localement jusqu'en octobre.

 

En Amérique du Nord, pousse de façon continue et disséminé en Europe Sch. Americanus (PERS.) VOLK. aux tiges triangulaires aux feuilles dont le limbe mesure jusqu'à 20 cm de long et aux épillets sessiles.

Le Jonc épars

Le Jonc épars

 

Le Jonc épars (Juncus effusus L.) appartient à la famille des Joncacées. Les Joncs sont des plantes amphiphytes (sur les bords des collections d'eau) ou hélophytes (les pieds dans l'eau et la tête au soleil).

 

Les Joncs sont d'inévitables habitants des eaux. Le Jonc épars peut-être considéré comme une plante cosmopolite. Il s'étend de façon continue en Europe, dans la zone atlantique de l'Amérique du Nord, mais on le trouve aussi près du Pacifique, en Amérique du Sud et en Afrique et il occupe de grandes étendues dans le sud-est de l'Asie.

 

Les Joncs poussent non seulement au bord des eaux mais souvent aussi dans les forêts et les prairies. Leur présence signale toujours la proximité de la nappe phréatique ou des sols argileux humides.

 

Dans les prairies, ce sont des hôtes indésirables. Les pêcheurs n'aiment pas non plus les Joncs sur les rives et dans les eaux peu profondes des étangs : ils développent en effet des systèmes de racines puissants et leur multiplication végétative est très rapide : ils participent ainsi à l'envasement des eaux peu profondes. Ils ont pourtant été utilisés comme litière ou comme matériaux de vannerie. On extrayait la moelle blanche et cotonneuse de certains Joncs pour en orner en Europe centrale les couronnes de Pâques.

 

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Les tiges des grands joncs telles que celles du Jonc épars sont normalement rigides et dressées mais on connaît sur la côte atlantique des formes bizarres de Joncs étalés aux tiges irrégulièrement tordues ou enroulées en spirale. Les Joncs sont des plantes annuelles ou vivaces aux tiges solides et résistantes utilisées en vannerie et pour faire des liens, le nom du genre Juncus dérive en effet du latin jungere = lier. Le Jonc épars (1a) est une plante vivace qui mesure parfois 30 cm, parfois plus d'un mètre de haut, formant des touffes épaisses, d'un vert frais. La tige est plus ou moins ovale et dépourvue de feuilles; elle a des gaines rouge sombre à la base et à l'intérieur un cordon de moelle blanchâtre et cotonneux (1b). L'inflorescence est très étalée, apparemment latérale car la bractée s allonge dans le sens de la tige, très haut au-dessus d'elle.

 

L'inflorescence d'une espèce voisine qui ne pousse qu'en Europe, J. conglomeratus L., est en peloton (2). Ces deux Joncs sont souvent accompagnés par un autre que l'on distingue de loin par sa couleur grise, J. inflexus L, dont la moelle est coupée par des cloisons (3).

 

Les Joncs fleurissent de fin mai parfois jusqu'en octobre.

 

Source :

V. Vetvicka (1981). - Plantes du bord de l'eau et des prairies. Ed. Gründ.