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13/12/2009

Pétroglyphes Fremont de l'Utah

logo.jpgPétroglyphes Fremont de l'Utah

 

par André Guyard

 

Dans l'Utah, non loin de "Capitol Reef National Park", le long de la Fremont River, on trouve d'étranges dessins tracés sur la paroi rocheuse. Ce sont des pétroglyphes attribués à la civilisation Fremont, épisode historique précolombien que l'on situe dans les années 700 à 1100.

 

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Des ribambelles de personnages hélas criblés de balles

 

Une grande partie de l'art rupestre du sud-ouest des États-Unis est attribuée aux Indiens Fremont et aux Indiens Anasazi. En fait, l'art rupestre le plus primitif que l'on rencontre sur le plateau du Colorado n'a pas été laissé par les Anasazi ou par les Fremont, mais par les Indiens de l'époque archaïque. Ces Paléo-Indiens étaient des chasseurs-cueilleurs nomades. Ils vivaient dans des grottes et dans des abris sous roche. Les pétroglyphes des pays du sud-ouest du canyon d'art les plus spectaculaires sont attribués aux Indiens archaïques. La période archaïque se termine avec l'introduction du maïs dans le sud-ouest.

 

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Mouflons
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Chien (ou chacal) et mouflon


On peut distinguer deux catégories dans l'art rupestre Fremont : les pétroglyphes et les pictogrammes.

 

Un pétroglyphe est une image gravée dans la roche sans l'utilisation de pigments ou de colorants. Dans la région des canyons, des parois de grès vernissé constituent le support le plus couramment utilisé. Dans les zones désertiques, un vernis brun ou noir s'accumule sur les rochers après une exposition prolongée aux intempéries. L'outil habituellement utilisé pour graver les pétroglyphes était fabriqué à partir de l'agate, le silex, ou le jaspe.

 

Les pictogrammes étaient peints sur des surfaces de grès de couleur orange. Un mélange de sumac, d'ocre jaune, et de gomme pinyon servait à fabriquer une poudre noire. Le rouge était obtenu avec de l'ocre rouge et les racines de l'acajou des montagnes. La technique de peinture des artistes Fremont faisait appel à leurs doigts, à des poils de chien, des fibres de yucca et des os d'oiseaux creux, remplis de pigment utilisés comme une sorte de pistolet servant à pulvériser un nuage de pigment. On retrouve également ce procédé dans la Vallée des Merveilles, en France dans le Mercantour ainsi que dans de nombreuses grottes ornées, donnant une image négative de mains posées sur le rocher.

 

Pictogrammes Anasazi du Barrier Canyon et pétroglyphes Fremont se côtoient parfois sur la même paroi ornée. L'art rupestre Fremont représente la plupart du temps du gibier : mouflons, bouquetins, cerfs et des armes de chasse et des représentations humaines.

 

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Cerfs
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Bouquetin et figure humaine

Des fonctions religieuses ont été attribuées à certaines de ces figures peintes et sculptées, mais personne ne connaît vraiment leur signification. Ces figures d'art rupestre sont généralement interprétées comme décrivant les concepts de ressources de la nature, la fertilité, et la magie de chasse.

 

Les figures rupestres de l'Utah constituent une manifestation culturelle bien visible, mais fragile ont été l'objet de vandalisme et de destruction. Des abrutis ont apposé leurs initiales sur les panneaux rocheux ou utilisé les figures comme des cibles.

 

En plus de l'art rupestre, les Indiens Fremont fabriquaient des figurines d'argile. La signification de ces figurines est inconnue, mais le soin apporté à leur confection indique une signification religieuse.

 

Les Indiens Fremont constituaient un peuple de chasseurs-cueilleurs-agriculteurs. Ils ont construit des habitations et cultivaient la terre comme le prouvent ces représentations de divers outils aratoires ou domestiques.

 

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Outils Fremont : pelle, faucille en corne de bouquetin,
pilon et mortier, bâton de creusement

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Femme Fremont

Source : documentation locale

 

 


 

23/11/2009

Le Quiscale de Brewer

Mainate_Brewer1_logo.jpgLe Quiscale de Brewer

 

(Euphagus cyanocephalus,

Famille des Ictéridés)

 

par André Guyard

 

Le Quiscale de Brewer ou Mainate de Brewer est une espèce endémique d'Amérique du Nord et d'Amérique Centrale. Aux États-Unis, le Quiscale de Brewer niche de l'état de Washington et du Montana jusqu'en Californie et au Colorado. Dans le nord du continent, c'est un migrateur de petite et de moyenne distance. En revanche, les populations qui fréquentent le littoral du Pacifique en Californie, sont sédentaires.

 

Le Quiscale de Brewer est un passereau de 20 à 25 cm, d'une envergure de 40 cm et d'un poids de 50 g en moyenne. Les sexes sont différents. Tout au long de l'année, le plumage du mâle adulte est entièrement noir, avec des reflets violets sur la tête et sur le cou et des plumes vert brillant. L'iris est jaune ou jaune clair. La femelle, de taille légèrement inférieure à son partenaire, a un aspect général gris-brun, hormis les ailes et la queue qui paraissent plus sombres. L'œil est surmonté par un sourcil sombre. L'iris est brun foncé.

 

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Le Quiscale de Brewer sur un parking à San Francisco

 

Le Quiscale de Brewer est un oiseau des zones ouvertes. On le trouve dans les champs cultivés, les prairies, les pâtures, les alpages et les plages. Il est également présent dans les zones urbaines. Insectivores, les quiscales de Brewer se nourrissent toujours à terre. En Californie notamment, ils s'installent dans les parkings, attendent que les voitures soient stationnées pour se précipiter  sur les insectes qui sont écrasés sur les pare-brises ou contre les grilles des radiateurs.

 

Le Quiscale sur un parking

 

Le Quiscale de Brewer niche en colonie. Pour se nicher, il a besoin d'un feuillage fourni. Il est particulièrement attiré par les forêts denses de conifères et les fourrés. Les couples se forment à l'intérieur des colonies qui s'alimentent à l'écart des zones de nidification. En Californie, les premiers signes de l'appariement des oiseaux sont visibles dès la fin du mois de janvier. Ils se traduisent par des poursuites au cours desquelles les mâles s'élancent à la poursuite des femelles, ces dernières pratiquant un vol de papillon, avec de lents et amples battements d'ailes.

 

À partir de ce moment-là, le mâle ne quitte plus sa partenaire, même lorsqu'elle s'absente du nid pour aller chercher des matériaux. Quand la couvée éclôt, le mâle participe aux soins et à l'éducation des jeunes.

 

Au sein de la colonie, les mâles se perchent habituellement sur une branche bien en vue, à proximité du nid. Lorsque la femelle commence à le construire, son partenaire monte une garde vigilante et la protège contre les éventuelles sollicitations des autres mâles. Si le cas se produit, le mâle effectue alors une parade : il déploie alors sa queue, ouvre légèrement les ailes, ébouriffe son plumage tout en émettant un chant. L'accouplement a lieu deux ou trois jours avant la ponte.

 

En Californie, le Quiscale de Brewer visite aussi les plages

 

Le nid est une structure en forme de coupe, construite avec des herbes sèches cimentées par de la boue. La ponte comprend 4 à 7 œufs de couleur grisâtre à vert pâle avec des taches et des marbrures sombres. La construction du nid et l'incubation sont l'apanage exclusif de la femelle qui couve pendant 12 jours. Les petits prennent leur envol au bout d'environ deux semaines. Les deux parents participent à l'éducation et à l'alimentation des oisillons. Il n'y a habituellement qu'une couvée par an, toutefois, dans certaines régions, deux pontes par été sont assez courantes. Néanmoins, si la première couvée est détruite, la femelle dépose une couvée de substitution.





À Sequoia Park, le Quiscale intimide un couple de corbeaux (Corvus brachyrhynchos)

 

Dans la presqu'île du Yucatan (Mexique) on rencontre une autre espèce de quiscale : c'est le quiscale à longue queue (Quiscalus mexicanus).



Quiscale à longue queue filmée sur le site maya de Tulum

 

D'autres quiscales se rencontrent en Amérique du Sud et aux Antilles comme Quiscalus lugubris que l'on appelle Merle aux Antilles françaises.

 

 

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Quiscalus lugubris
(cliché J. Ascon)

Sources :

 

Robbins C. S., Brun B. & Herbert S. Z. (1980) - Guide des Oiseaux d'Amérique du Nord. Ed. Delachaux Niestlé.

 

http://www.oiseaux.net/oiseaux/quiscale.de.brewer.html

 

Vidéos et photos : André Guyard (octobre 2009)

 

Le Jaseur d'Amérique ou Jaseur des cèdres

Jaseur_logo.jpgLe Jaseur d'Amérique ou Jaseur des cèdres

(Bombycilla cedrorum,

famille des Bombycillidés)

 

par André Guyard

 

 

 

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Comme son nom l'indique, le Jaseur d'Amérique est une espèce de passereau dont la répartition est exclusivement nord-américaine. Il nidifie en Amérique du Nord, principalement dans le sud du Canada et dans le nord des États-Unis. Au Québec on l'appelle Jaseur des cèdres. Il mesure 16,5 cm et pèse 32 g. Il est plus petit et plus brun que son cousin le Jaseur boréal qu'on rencontre en Eurasie et qui peuple également le nord-ouest de l'Amérique du Nord.

 

Il vit en troupes de 10 à 50 individus. Son plumage est lisse et soyeux. Il a aussi comme un masque noir autour des yeux une queue plate à bout jaune et de petites taches rouges sur son corps. Les adultes ont un plumage grisâtre et jaune pâle sur le ventre. Tandis que les petits ont un plumage bleu-gris. Sa taille est généralement de 19 à 22 cm et il pèse environ 33 grammes.

 

 

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Le Jaseur d'Amérique est un oiseau grégaire. Il vit en groupe et se déplace en groupe. Son habitat est constitué de forêts (feuillus et conifères). On peut le voir aussi dans les banlieues des villes. Son nid est constitué d'herbes, de brindilles et de mousses garni de radicelles et de matériaux fins.

 

 

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L'été, les jaseurs des cèdres se nourrissent de baies sauvages et d'insectes qu'ils attrapent au vol. Ces oiseaux ont une habitude fort amusante de se passer un petit fruit de bec à bec. Le mâle sautille latéralement vers la femelle en lui offrant un morceau de fruit ou une baie. La femelle fait la même chose puis c'est de nouveau le mâle et ainsi de suite jusqu'à ce que l'un deux décide de manger le fruit. L'hiver, les jaseurs se nourrissent presque exclusivement de petits fruits qu'ils ont gardés en réserve.

 

La période d'accouplement se fait au printemps. La parade nuptiale du mâle consiste en une petite danse et une offrande de fruits et de pétales à la femelle. Le Jaseur des cèdres pond en moyenne de 3 à 5 œufs. La durée d'incubation est de 12 à 14 jours. La maturité sexuelle est atteinte au bout d'un an.

 


 

 

Sources :

 

Robbins C. S., Bruun B. & Herbert S. Z. (1980) - Guide des Oiseaux d'Amérique du Nord Ed. Delachaux Niestlé.

 

http://membres.lycos.fr/horticulture/jaseur_am.html

 

http://educ.csmv.qc.ca/MgrParent/vieanimale/ois/Jaseur/ja...

 

Vidéo et photos : André Guyard (octobre 2009)

 

 

Le Robin américain

Robin_logo.jpgLe Robin américain

(Turdus migratorius,

famille des Turdidés)

 

par André Guyard

 

Cette espèce est endémique d'Amérique du Nord. On l'appelle également le Merle américain. Elle est présente sur tout le continent, de l'Alaska et du Labrador jusqu'en Floride et en Californie.

 

Le Robin américain est surtout un habitant des forêts jusqu'à la limite de la ligne des arbres à 3700 mètres, dans les zones où les précipitations sont assez abondantes. C'est un oiseau commun et familier : on le rencontre aussi dans les champs avec haies, dans les jardins, les vergers et les massifs d'arbustes des banlieues et des villes. L'espèce recherche sa nourriture et niche dans les jardins à la périphérie des villes.

 

À terre, le Robin américain marche, sautille et court. En vol, sa silhouette est assez facilement identifiable en raison de son dos rectiligne et de son ventre relativement arrondi. Comme la plupart des autres turdidés, son vol trace une trajectoire assez onduleuse constituée d'une alternance d'amples battements d'ailes et de courtes glissades. Même en dehors de la période de reproduction, les robins se perchent en commun. À la fin du mois de juillet et en août, ces dortoirs peuvent contenir plusieurs milliers d'oiseaux.

 

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Le Robin américain recherche sa nourriture à terre, dans les arbres et dans les buissons. Il consomme une grande variété de fruits sauvages et de fruits cultivés avec une propension pour les fruits du cèdre rouge, du genévrier, du laurier, de l'amélanchier, du sorbier, de l'aubépine et du chèvrefeuille ainsi que les mûres, phytolaques, framboises, prunes et raisins. Les insectes et les invertébrés représentent une part moins importante de son alimentation : coléoptères, chenilles, mais également fourmis, punaises, mouches, sauterelles, des araignées, escargots, scolopendres et vers de terre. Les oisillons reçoivent exclusivement des vers de petite taille et des invertébrés à corps mou.

 

La saison de nidification se déroule d'avril à la fin août. C'est la femelle qui construit le nid aidée par le mâle qui apporte les matériaux. Le nid est une structure désordonnée construite avec des herbes et des brindilles garnie à l'intérieur d'une couche de boue lissée garnie de fines herbes sèches. Il est habituellement placé à la fourche d'un arbre ou le long d'une grosse branche.

 

La femelle dépose entre 3 et 6 œufs, de forme ronde ou ovale, de couleur bleu pâle ou parfois blanche. L'incubation, qui dure de 11 à 14 jours, est presque entièrement assurée par la femelle. Le mâle la remplace parfois brièvement à la fin de la période. L'envol des jeunes s'effectue 15 à 16 jours après l'éclosion. Le Robin américain élève 2 ou 3 nichées par an, sauf dans le nord où il n'en élève qu'une.


Le Robin américain picorant des baies

 

Sources :


Robbins C. S., Brun B. & Herbert S. Z. (1980) - Guide des Oiseaux d'Amérique du Nord Ed. Delachaux Niestlé.

 

http://www.oiseaux.net/oiseaux/merle.d.amerique.html

 

Vidéo et photos : André Guyard (octobre 2009)

 

21/11/2009

Le Cerf Mulet

Cerf_mulet_logo.jpgCerf mulet ou Cerf à la queue noire

Odocoileus hemionus

(Rafinesque 1817)

 

par André Guyard

 

 

On rencontre le Cerf Mulet dans le  Nord-Ouest de l'Amérique à une latitude de  23 degrés à 60 degrés N. Il se différencie du Cerf de Virginie par des bois dressés vers le haut. On distingue 11 sous-espèces dont  Odocoileus hemionus californicus le Cerf Mulet de Californie (Caton 1876).

 

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Harde de biches et de jeunes cerfs mulets (Utah)

 

Odocoileus hemionus est un ruminant qui se nourrit de fourrages ligneux et herbacés dans des proportions égales. L'espèce consomme aussi des glands, des graines de légumineuses et des fruits charnus.

 

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La souplesse d'adaptation du Cerf Mulet est remarquable. Au Canada, O. hemionus se rencontre dans cinq types de forêts boréales. Aux États-Unis, l'espèce occupe un grand nombre d'habitats comme le chaparral boisé de Californie (sorte de maquis formé par des buissons et des broussailles), le désert de Mojave, Sonora, les forêts arbustives semi-désertiques, les Grandes Plaines et le Plateau du Colorado.

 

Les hardes de cerfs mulets ont tendance à limiter leurs déplacements quotidiens à l'intérieur de leur domaine vital. On note cependant quelques mouvements ne s'écartant pas de plus de 5 km du domaine vital. Cependant des migrations saisonnières importantes peuvent se produire en fonction de la température (estivation en altitude) et des précipitations.

 

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La longueur du corps varie de 126 à 168 cm chez les mâles, et 125 à 156 cm chez les femelles. Hauteur au garrot : de 84 à 106 cm chez les mâles et de 80 à 100 cm chez les femelles.

 

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Comme tous les Cervidés, les mâles portent des bois. Le cycle annuel de la croissance des bois chez O. hemionus est initié et contrôlé par des changements dans la longueur du jour agissant sur plusieurs types cellulaires gonadotropes de l'hypophyse antérieure. Ces types cellulaires stimulent la sécrétion des hormones qui agissent principalement sur les bois et, incidemment, sur les testicules.

 

O. hemionus est doté d'une vision binoculaire excellente et très sensible aux objets en mouvement. Le sens de l'ouïe est aussi aigu.

 

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La communication entre individus se fait par phéromones sécrétées par les glandes sébacées et sudoripares. La glande métatarsienne produit une phéromone d'alarme, la glande tarsienne permet la reconnaissance mutuelle. L'urine a également une fonction de phéromone à tous les âges et pour les deux sexes.

 

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Odocoileus hemionus est une espèce polygame. C'est le mâle dominant qui effectue la majeure partie des copulations. La position dominante est en grande partie fonction de la taille du corps et de la longueur des bois. La parade nuptiale et l'accouplement se produisent au sein du groupe. Le pic de reproduction chez O. hemionus se produit principalement à partir de fin novembre à la mi-décembre. Environ 27 à 29 jours s'écoulent entre la conception et l'implantation de l'œuf dans l'utérus. La durée moyenne de gestation est de 204 jours. Le pic des naissances se situe en juin. La femelle met bas deux faons. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 500 jours.

 

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En dehors de la période de reproduction, la harde est composée de femelles apparentées par filiation maternelle. Les mâles se dispersent en solitaires ou en agrégats d'individus non apparentés. Pendant l'hiver et au printemps, la stabilité des hardes de femelles et les groupes de mâles est maintenue avec une hiérarchie de domination.

 

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Jeune faon de cerf mulet


Les prédateurs se recrutent parmi pumas, coyotes, lynx, aigles royaux, chiens errants et ours noirs. L'espèce représente un gibier estimé.

L'espèce a plusieurs stratégies distinctes pour éviter les prédateurs. O. hemionus est spécialisé dans la détection de danger à un très long parcours au moyen de grandes oreilles et une excellente vision. Les mâles peuvent rapidement détecter et suivre visuellement un autre animal à 600 m. Une fois le danger détecté, O. hemionus se dissimule dans le couvert végétal ou, si le prédateur est suffisamment éloigné de fuir à plusieurs kms.


 

Sources :

 

Misuraca, M. 1999. - Odocoileus hemionus. University of Michigan. Museum of Zoology.

 

http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/infor....

 

Photos et vidéo : André Guyard (octobre 2009)

 

20/11/2009

Le Pélican brun

Pélican_brun_logo.jpgLe Pélican brun

 

par André Guyard

 

Le Pélican brun (Pelecanus occidentalis) de la famille des Pélicanidés est un grand oiseau aquatique et piscivore qu'on rencontre sur les côtes de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et de l'Amérique du sud, en particulier dans la Caraïbe du côté atlantique et jusqu'aux Galapagos du côté pacifique. Il fréquente principalement les îlots déserts, les lagunes, les étangs peu fréquentés et les mangroves. C'est un oiseau qui s'éloigne peu du littoral, s'aventurant rarement dans les terres et passe son temps sur les rochers dominant la mer.

 

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Le Pélican brun (Pelecanus occidentalis)

 

Comme tous les pélicans, le Pélican brun a les quatre doigts palmés. C'est un oiseau grégaire vivant en troupe d'une cinquantaine d'oiseaux qui dorment et pêchent ensemble. Il vole en groupes adoptant une formation en ligne. Le Pélican brun est un excellent voilier. Il alterne courts vols glissés au ras de l'eau avec des coups d'ailes puissants. Au vol, la tête est ramenée en arrière entre les épaules

 

Il faut le voir en action de pêche.  D'une altitude d'environ une dizaine de mètres, il plonge comme une flèche, cou tendu et ailes repliées et pénètre dans l'eau à grande vitesse. La poche du pélican étant extensible, il arrive parfois que l'oiseau fasse le trop-plein de nourriture. Il est alors contraint, afin de pouvoir redécoller, de recracher une partie des aliments non digérés.

 

Il niche en colonies d'une centaine d'individus et reste silencieux en dehors des zones de nidification. La période d'accouplement varie en fonction de la latitude de la région qu'il habite. La parade nuptiale du mâle est caractéristique : il martèle le sol puis décrit un cercle autour de la femelle convoitée.

 

Il consacre beaucoup de temps et d'énergie à la construction de son nid. Avec des brindilles récoltées le long des jetées, il fabrique une construction plate, au centre de laquelle il laisse une dépression destinée à accueillir les œufs.


Entre février et août, la femelle pond deux ou trois œufs que les parents couvent alternativement pendant 4 ou 5 semaines.

 

Les poussins naissent nus, mais se recouvrent d'un épais duvet après deux semaines. Les parents nourrissent leurs jeunes de poissons prédigérés. Au début, ils font couler une bouillie huileuse dans le bec des poussins, mais bientôt ces derniers plongent leur tête dans le bec des parents pour se nourrir.


Dans les colonies terrestres, les jeunes âgés de six semaines se regroupent et attendent d'être nourris. Les adultes reconnaître alimentent lerus petits, écartant sans ménagement les autres jeunes qui essaient de voler leur repas. Les jeunes continuent à être nourris par les adultes jusqu'à ce qu'ils aient appris à pêcher.


Pélican brun évoluant dans le

port de San Francisco (Californie)

 

Sources :

 

Robbins C. S., Bruun B. & Herbert S. Z. (1980) - Guide des Oiseaux d'Amérique du Nord Ed. Delachaux Niestlé.

 

http://www.oiseaux.net/oiseaux/pelican.brun.html

 

Vidéo réalisée par André Guyard (octobre 2009)

18/11/2009

Bryce Canyon : une des merveilles du monde

1283.jpgBryce Canyon : une des merveilles du monde

 

par André Guyard

 

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Un paysage somptueux

 

Situé au Sud-Est de l'état de l'Utah à une altitude comprise en 2400 et 2740 m, Bryce Canyon se présente comme une immense arène en forme de fer à cheval d'une profondeur de 300 mètres.

 

 

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Les pins apportent une touche verte
au milieu de la palette d'ocre et de rose
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Une dentelle de pierre

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Les Hoodoos, peuple maudit

 

Bryce Canyon doit son nom à celui d'une famille de colons mormons originaire d'Ecosse qui s'installa non loin du canyon dans la Paria Valley, vers 1875.

 

Le site tire sa beauté sculpturale par la présence de cathédrales et de flèches de pierre aux nuances et couleurs en perpétuel changement en fonction de l'heure. Selon une légende indienne, ce serait un peuple ancien, les Hoodoos punis pour avoir mal agi et changés en pierre. Comment de telles sculptures peuvent-elles apparaître au cours des époques géologiques ?

 

Géologie

 

1. Sédimentation

 

Il y a 300 millions d'années, Bryce Canyon faisait partie d'un vaste bassin situé au sud-ouest d'une importante chaîne montagneuse (Uncompahgre Uplift). Ce bassin était régulièrement inondé par un océan, déposant sels, sables, limons et sédiments.

 

Entre 144 et 65 millions d'années avant J.-C., venue du nord-ouest, la mer crétacée déposa une série de sédiments d'épaisseur et de composition variables selon les invasions et les transgressions marines. La régression sud-est laissa en place des sédiments de plusieurs milliers de pieds d'épaisseur, formant la couche rocheuse inférieure gris-brun.

 

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Stratigraphie des roches du Bryce Canyon

 

Au tertiaire, 65-45 millions d'années, rivières et fleuves provenant des terres hautes vont déposer des limons riches en fer dans un système lacustre ancien. Ces sédiments correspondent aux roches rouges et roses qui forment la Claron Formation dans laquelle les hoodoos vont être sculptés par l'érosion.

 

2. Déformation, soulèvement et formation du grand escalier

 

Une compression horizontale intéressant la formation des Montagnes Rocheuses a déformé les roches. Puis des matériaux volcaniques provenant du nord et de l'ouest ont recouvert en partie la région, donnant des roches noires à l'embouchure du Red Canyon proche et sur le Sevier Plateau au nord, protégeant ainsi de l'érosion les couches sous-jacentes. Durant 10 millions d'années, la séparation, le déplacement et l'inclinaison des grands blocks terrestres ont entraîné la création de failles nord-sud. Les strates vont alors se soulever verticalement de plusieurs milliers de pieds pour former les hauts plateaux de l'Utah.

 

Ainsi les couches crétacées les plus anciennes vont alors se retrouver côte à côte avec des couches tertiaires plus récentes de chaque côté des failles.

 

Les cours d'eau vont alors remanier les sédiments déposés par leurs ancêtres, travaillant les crêtes des blocs fragilisés par la tectonique. L'eau va graduellement dégager les couches tertiaires et mettre à jour les roches crétacées.

 

3. Erosion

 

Il y a environ 60 millions d'années, l'érosion commença son lent travail. L'eau va éroder les roches mécaniquement et chimiquement, provoquant la formation par récurage, abrasion et érosion, de limons, graviers et débris rocheux au pied des roches plus fermes. L'eau va pénétrer dans la roche par des pores, des fissures et va dissoudre les minéraux. Ainsi, les roches crétacées les plus tendres vont être érodées et charriées par la Paria River. De sorte que la Paria Valley va être découpée profondément dans le plateau dont la marge est exposée désormais à l'érosion.

 

Le vent va déposer une importante couche de sable et les dunes vont se solidifier lentement en grès.

 

C'est grâce à l'eau de pluie, au gel, aux chutes de neige et aux orages que nous pouvons aujourd'hui admirer ces sculptures multicolores : les Hoodoos.

 

Les hoodoos ont des tailles variant de 1,5 à 45 mètres. Les hoodoos résistent mieux que la roche qui les entoure parce qu'ils disposent d'une couche supérieure plus résistante faite de dolomie.

 

La dolomie est une roche sédimentaire carbonatée  composée d'au moins 50 % de dolomite, le reste étant constitué par de la calcite. La dolomie est un carbonate double de calcium et de magnésium, de composition chimique CaMg(CO3)2, qui cristallise en prismes losangiques (rhomboèdres).

 

Calcite et dolomite n'ont pas la même densité (dolomite : 2.87 ; calcite : 2.71), jouant un rôle fondamental dans l'érosion de la roche. La roche étant en grande partie calcaire, elle se fait également éroder par l'acidité des eaux pluviales.

 

La couleur des roches provient des différents minéraux inclus dans celles-ci. L'oxydation du fer contenu dans les boues est à l'origine de la création d'un oxyde de fer dénommé hématite. Ce minéral donne à la boue une coloration rougeâtre. Ces boues sont à la base de la formation de Claron qui permet aux hoodoos présents dans le parc de présenter de telles colorations. La partie inférieure de cette formation, que l'on appelle membre en géologie, est moins riche en oxydes de fer et est de ce fait de couleur plutôt rose.

 

Les hoodoos ne sont pas éternels, alors que de nouveaux apparaissent, les anciens disparaissent. On calcule que l'érosion avance de 0,6 à 1,3 mètre tous les 100 ans.

 

En quelque sorte, la formation des hoodos peut être assimilée à celle des cheminées de fée que l'on rencontre un peu partout dans le monde où des couches relativement meubles se trouvent protégées partiellement de l'érosion par des strates supérieures plus compactes. En France, en particulier, on rencontre des cheminées de fée ou demoiselles coiffées dans la région d'Embrun non loin de la retenue de Serre-Ponçon. Mais c'est en Cappadoce que se trouve le plus fabuleux rassemblement de ces formations.

 

 

Sources :


- Documents photographiques et vidéo : André Guyard octobre 2009.

- Diagrammes : documentation locale.

Dead Horse Point

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Dead Horse Point : le grand canyon de l'Utah

 

par André Guyard


Dead Horse Point est un promontoire rocheux surplombant le fleuve Colorado, entouré de falaises de 600 m de hauteur. Le panorama unique sur 270° permet d'apprécier les majestueux canyons de Canyonlands. Il constitue le Grand Canyon de l'Utah, l'un des plus beaux sites du sud-est de l'Utah et du Canyonlands National Park.

 

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Un point de vue imprenable

 

La légende de Dead Horse Point

Dans les années 1800, les cow-boys utilisaient Dead Horse Point pour capturer des chevaux sauvages.

Cerné de tous côtés par des falaises abruptes et doté d'un accès large de seulement 27 mètres de largeur, le site constitue un piège idéal pour capturer des mustangs. Les cow-boys rassemblaient les chevaux à l'entrée du site et construisaient une barrière à travers le couloir d'accès étroit pour créer un corral naturel. D'après la légende, ils auraient laissé mourir de soif un troupeau de chevaux en vue du Colorado qui coulait 600 m en contrebas. C'est la raison pour laquelle ce lieu s'appelle "le promontoire des chevaux morts".

 

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Au premier plan, les falaises.
Au dernier plan, émergeant du désert,
des montagnes bleues enneigées
d'origine volcanique

 

Géologie

 

Il y a 300 millions d'années, Dead Horse Point et Canyonlands faisaient partie d'un vaste bassin situé au Sud-Ouest d'une importante chaîne montagneuse (Uncompahgre Uplift). Ce bassin était régulièrement inondé par les eaux d'un océan, déposant sels, sables, limons et sédiments. Des sédiments marins, lacustres et fluviatiles ont donné les strates rocheuses du canyon. En outre, l'activité volcanique a engendré les hautes montagnes qui dominent le site comme des îles bleues au-dessus du désert chaud et aride.

 

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Identification des différentes strates
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Stratigraphie de Dead Horse Point
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Dénomination, âge et nature des différentes strates

 

Il y a 150 millions d'années, le vent commença à déposer une importante couche de sable. Cette couche de sable provint probablement de l'érosion de la chaîne de montagne Uncompahgre Uplift qui se transforma lentement en grès à partir des dunes de sable progressivement pétrifiées.

 

Depuis environ 10 millions d'années, le dépôt de sable se ralentissant, les fleuves Green et Colorado sont les principaux acteurs du lent travail d'érosion qui a pour résultat les impressionnants paysages visibles depuis Dead Horse Point : canyons, de mésas et de buttes. Le Colorado a creusé son lit dans les couches de roches anciennes dans son parcours en direction de l'océan.


 

Sources :

 

- Documents photographiques et vidéo : André Guyard octobre 2009.

- Diagrammes : documentation locale.

Le Grand Canyon

0941.jpgLe Grand Canyon

 

par André Guyard

 

Situé au Nord de l'Arizona, le Grand Canyon est une gorge de 450 kilomètres de long, d'une largeur de 1,5 à 30 kilomètres et d'une profondeur de 1600 m. C'est le fleuve Colorado qui l'a creusé. C'est un gigantesque musée géologique où presque la moitié de l'histoire de la terre (1,7 milliard d'années) est visible. National Monument en 1908 et National Park en 1919, le site est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1979.

 

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Le Grand Canyon
La taille des personnages sur le belvédère en haut à gauche donne une idée des dimensions du canyon
 
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Toute une palette de couleurs
 
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Des gorges profondes, des falaises ombragées
 
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Et au fond coule une rivière
 
 
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Des pins qui s'accrochent aux falaises

Le parc s'étend sur 4900 km2. Son altitude varie de 506 m (fond du canyon) à 2430 m (Rive Nord).

 

Géologie

 

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Coupe géologique au niveau de Mather Point

 

À la fin du Crétacé (- 70 millions d'années), la plaque pacifique heurtant régulièrement la plaque nord-américaine (aux environs de la Californie actuelle) souleva le Plateau du Colorado et créa les Montagnes Rocheuses. Ainsi, le Plateau du Colorado s'est élevé à plus de 3000 m d'altitude. Étonnamment, cette élévation s'est produite sans trop de déformation et d'inclinaison des couches géologiques. Ce haut plateau si critique pour l'histoire du Grand Canyon constitue un casse-tête géologique pour les chercheurs.

 

Histoire géologique du Grand Canyon (fig. 1 à 5)

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Formation des roches du socle
 
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Accidents tectoniques affectant la zone
au moment de l'érection des Montagnes Rocheuses
 
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Sédimentation paléozoïque
 
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Surrection du Plateau du Colorado
 
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Creusement du canyon
 
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Chaque strate sédimentaire est riche en fossiles

Le fleuve Colorado River se frayant un chemin jusqu'au golfe de Californie, creusa le Grand Canyon à l'aide de ses affluents pendant 3 à 4 millions d'années.

 

Les roches les plus jeunes sont âgées d'1million d'années et sont d'origine volcanique (Ouest du parc). Le calcaire de Kaibab déposé il y a 270 millions d'années, forme la zone protectrice dans la plupart de la région.

 

Les roches les plus anciennes (gneiss et schistes) ont plus de 1 840 millions d'années (Vishnu Schist dans Inner Gorge). La plupart sont d'origine sédimentaire, résultat de millions d'années de dépôt de sable, sels ou de sédiments, par des mers, des rivières, ou le vent.

 

Ces dépôts furent progressivement compactés et transformés en grès. Le passage de chaque ère géologique est enregistré dans chaque couche de grès qui renferment un grand nombre de fossiles comme des Trilobites ou des Céphalopodes (ancêtres du Nautile).

 

Le creusement du canyon est relativement récent : il s'est produit au cours des derniers 5 à 6 millions d'années. Sans le Colorado River, un fleuve pérenne dans un environnement désertique, le Grand Canyon n'existerait pas. Quand l'eau s'est écoulée des pentes occidentales aux Montagnes Rocheuses méridionales, elle a transporté du sable, des graviers et des blocs, taraudant les couches rocheuses. Sans l'élévation du plateau du Colorado, il n'y aurait pas eu à sculpter ces milliers de mètres de rochers au-dessus du niveau de la mer. De Yavapai Point sur le South Rim au Colorado River, l'élévation augmente de 1 400 m et pourtant le fleuve se situe encore à 750 m au-dessus du niveau de la mer.

 

 

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Du haut de ce canyon, un milliard et demi d'années vous contemplent

 

Sur ses 446 km de longueur, le Grand Canyon escarpé varie en largeur. Le long du South Rim, sa largeur varie de 13 à 26 km. Cette largeur du canyon provient du fait que les couches rocheuses s'effondrent autour du fleuve, phénomène qui se combine avec l'érosion due aux ruisseaux adjacents. Les couches les plus faibles et les plus friables s'érodent plus rapidement, fragilisant les couches plus résistantes sus-jacentes. Sans soutien adéquat, les falaises s'effondrent. Irrémédiablement, le fleuve transporte ces matériaux vers le Golfe de Californie. La majeure partie de la Californie du Sud-est et de l'Arizona du Sud-ouest est couverte de ces alluvions provenant du Grand Canyon.


 

Cette profondeur et cette largeur font du Grand Canyon l'exposition géologique la plus grande sur la Terre, un grand livre d'histoire ouvert sur près d'un milliard et demi d'années. C'est l'ensemble de ces dimensions stupéfiantes : profondeur, largeur et longueur qui rend le Grand Canyon unique. Nulle part ailleurs, on peut trouver une telle variété de couches rocheuses si colorées, de buttes si impressionnantes et de parois ombrées au bord d'un tel abîme.

 

Sources :


- Documents photographiques et vidéo : André Guyard octobre 2009.

- Diagrammes : documentation locale.