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27/09/2013

Gaz de schiste en Franche-Comté

Gaz de schiste en Franche-Comté :

des contrats d'exploration signés dans le plus grand secret

(Dernière mise à jour : 12/02/2013)

 

Tout a été fait pour que nous restions dans l’ignorance. Il ne faut pas que les citoyens soient au courant. Les maires des communes n’ont pas été prévenus.

Pourtant en 2010, Jean-Louis Borloo, alors Ministre de l’Écologie a accordé des contrats d’exploration à des compagnie pétrolières sur un dixième de la surface du pays. Il a modifié le code minier pour assouplir la législation sur la protection de l’environnement et pour maintenir au secret les résultats de ces explorations. Écouter à ce sujet les propos de Corinne Lepage qui s'exprime sur le gaz de schiste :

 

http://www.youtube.com/watch?v=5k9jc95IECQ&feature=pl...

 

Nicole Bricq, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie a décidé de procéder à la mise en ligne, sur le site du ministère, de l'intégralité des permis de recherches sur le sol national d'hydrocarbures -pétrole et gaz- y compris d'hydrocarbures non conventionnels comme le gaz de schiste, accordés ou en cours d'instruction.

En ce qui concerne la Franche-Comté, voici les permis concernés :

 

schistes gazifères,jura;doubs,franche-comté

 

 Qu’est-ce que ce « gaz de schiste » ? C’est un gaz naturel emprisonné dans la roche profonde. Jusque récemment, nous n’étions capable que d’extraire du gaz de poches naturelles mais désormais les compagnies pétrolières sont capables d’aller le récupérer dans la roche. Pour cela, il faut « fracturer » ces couches rocheuses, injecter dans des puits de forage des millions de litres d’eau accompagnés d’un intense cocktail de produits chimiques. Cette technique, très chère, est particulièrement polluante. Elle est utilisée depuis plus de deux ans maintenant aux États-Unis et au Canada et c’est déjà une catastrophe écologique : les nappes sont polluées, l’eau du robinet est chargée en gaz et produits chimiques …

 Ce sont donc les écologistes d’outre-Atlantique qui, les premiers ont dénoncé ce scandale écologique. Ce sont les écologistes en Europe qui montent au créneau et notamment José Bové.

 En France, c’est Jean-Louis Borloo qui a accordé des contrats juteux en toute opacité.

En ce qui concerne la Franche-Comté, un périmètre de prospection de 1470 km2 a été accordé à l'entreprise Celtique Energie Petroleum dans la région de Pontarlier, et un autre de 3269 km2 dans la région des Moussières. Voir à ce propos l'article : "Devine qui vient forer chez moi ?"

De sorte que, à tout moment, l’entreprise « Celtique Energie Petroleum » peut venir forer à 2000 mètres sous le Laveron pour venir y faire des tests ? Les maires des communes eux-mêmes ne sont pas au courant ! Pourtant, c’est bien le cas ! Regardez par vous-même le site internet de cette compagnie :

 

http://www.celtiqueenergie.com/operations/france/jura/map...

 

pontarlier_2010.jpg

Périmètre de prospection dans le Haut-Doubs

concédé à Celtique Energie Petroleum

 

pontarlier_toarcian_620.jpg

Aire potentielle de gaz de schiste

dans le permis de Pontarlier

 

Celtique Energie_Pontarlier.jpg

Carte Google de la zone de prospection autour de Pontarlier

(Document Celtique Energie Petroleum)

 

lesmoussières_2010.jpg

Périmètre de prospection dans le Jura

concédé à Celtique Energie Petroleum

 

 Cette affaire de gaz de schiste est scandaleuse à plusieurs titres :

 

  • C’est tout d’abord un déni de démocratie. Le gouvernement et les compagnies pétrolières veulent passer coûte que coûte et le moyen le plus efficace, c’est la discrétion. Pour cela, c’est raté grâce à la vigilance des écologistes. Malheureusement, le gouvernement s’est déjà engagé, en notre nom !

 

  • C’est ensuite un danger insupportable. L’exploitation de ce gaz souterrain est particulièrement dangereuse et polluante. Comme si la ressource en eau dans notre pays karstique n’était pas déjà en piteuse état.

 

Après les plans d’épandage pas respectés, les communes ne respectant pas la loi sur l’assainissement, les canons à neige, voici que débarquent les gaz de schiste, avec ses forages, ses explosions souterraines, ses cortèges de camion, ses millions de litres d’eau injectés à très haute pression mélangé à des produits chimiques hautement toxiques.

 

 Enfin, le principe même de cette exploitation va à l’encontre du bon sens. Quel est l’avenir ? À quoi devrait-on mettre notre énergie ? A trouver des énergies renouvelables et à se passer des hydrocarbures qui provoquent de l’effet de serre et les changements climatiques ! Au lieu de cela, on continue à volontairement ignorer le danger et on va sortir de la terrer de nouvelles causes d’émissions de gaz à effet de serre. Au lieu de trouver comment stocker le CO2, on le déterre !

 

À qui profite le crime ? Comme toujours, à quelques profiteurs, aux actionnaires des grandes compagnies pétrolières et à ceux qui leur obéissent.

 

Source : Europe Ecologie Les Verts


Article paru dans l'Est Républicain du 10 février 2013


Les permis d’exploration attribués dans le massif du Jura, aux Moussières, à Pontarlier et en Suisse, font à nouveau parler d’eux. Des permis qui autorisent la société britannique Celtique Energie Petroleum à explorer le sous-sol du massif à la recherche d’hydrocarbures conventionnels. Avec des demandes de permis de forage qui pourraient ne pas tarder.


En effet, à Noiraigue, à 30 km de Pontarlier, en Suisse, les choses pourraient aller très vite. Selon le journal helvète « Le Temps », « la firme britannique est disposée à investir 15 millions de francs pour réaliser un forage exploratoire durant deux mois, jusque 2 300 mètres entre Noiraigue et Travers. Elle estime pouvoir trouver 20 milliards de mètres cubes de gaz naturel, une quantité qui permettrait de couvrir l’actuelle consommation en Suisse durant sept ans ».

 

La compagnie pourrait faire sa demande de forage, comparable à une demande de permis de construire, courant 2013. Une étape supplémentaire, après des années de recherche, qui conduirait à implanter des derricks, pour explorer le sous-sol.

 

« Des trois permis du massif, c’est celui du Val de Travers qui est le plus avancé. Pour Celtique Energie Petroleum, il est logique que la prochaine étape soit le forage de reconnaissance. Mais ces forages de reconnaissance pétroliers coûtent cher. Ils sont ensuite souvent transformés en forages d’exploitation », souligne Vincent Bichet, géologue et professeur à l’université de Besançon.

 

Si les choses vont plus vite en Suisse qu’en France, c’est que le permis de Celtique Energie Petroleum, dans le Val de Travers, a été accordé plus tôt. Mais aussi parce que les recherches ont été simplifiées par des années d’études antérieures et des certitudes plus implantées. « Pour la compagnie, il a fallu redigérer des données géologiques qui avaient déjà été analysées depuis trente ans, vérifier des hypothèses. Et dans le Val de Travers, des prélèvements d’asphalte ont déjà existé auparavant. »

 

« Stratégie en cascade »

 

Pour Celtique Energie Petroleum, la deuxième étape, en Suisse, sera l’obtention du droit d’apporter des machines sur le terrain, en accord avec les autorités locales. Une autorisation soumise à une étude d’impact, principalement due à la présence du château d’eau du canton de Neuchâtel.

 

La compagnie serait donc « à deux doigts » du forage en Suisse. Avec, ensuite, une potentielle stratégie développée en cascade. « La société pourrait envisager de travailler dans l’ordre : elle pourrait commencer par Noiraigue, puis explorer ensuite le permis des Moussières, puis celui de Pontarlier, en transférant le matériel de reconnaissance de site en site. »

 

Le Jura français aurait-il donc un petit sursis ? « Géologiquement, on sait qu’il y a des hydrocarbures dans le Jura. Cela fait des années que les recherches l’ont prouvé. Il y a même déjà eu une trentaine de forages, notamment à Sainte-Colombe, Chapelle-des-Bois ou Mignovillard. La vraie question serait maintenant d’ouvrir un débat éthique. Les forages seront toujours plus encadrés en France ou en Suisse qu’au Mexique ou en Sibérie. Le risque est à peu près maîtrisable, même si le risque zéro n’existe pas. Mais il faudrait surtout se poser la question : veut-on de cette énergie ? Sur nos parcs naturels, avec l’image négative que peuvent véhiculer des derricks sur l’écotourisme… N’y a-t-il pas une autre alternative à trouver ? », s’interroge Vincent Bichet.

 

Le débat mériterait au moins d’être lancé.

 

Lisa LAGRANGE

 

Dans le Jura français, les choses bougent également.

 

Le renouvellement du permis dits des Moussières (situé sur les départements du Jura, des Savoies et de l’Ain) est en cours d’instruction. Un examen effectué par la préfecture de l’Ain qui prend du temps : quinze mois. Mais, durant ce délai, la compagnie Celtique Energie Petroleum peut continuer à explorer le périmètre que l’Etat lui a accordé en 2008. Un jeu de patience avant « de s’attaquer sans scrupule au sous-sol », affirme le collectif « Non aux forages d’hydrocarbures ».



La demande de renouvellement de permis d’exploration (d’une durée de cinq ans, renouvelable deux fois) a été jugée recevable par le ministère de l’Environnement, le 3 décembre 2012.



La loi prévoit que le renouvellement d’un permis concerne une zone deux fois plus petite que celle du permis initial. « Nous soupçonnons même les [Celtique Energie Petroleum, N.D.L.R.] d’avoir tout calculé depuis le début. Y compris la réduction du périmètre de leur permis […] Le premier périmètre allait de Belley, dans l’Ain, jusqu’à Pontarlier. Aujourd’hui, il est recentré autour de Lantenay (Ain), mais concerne toujours Saint-Claude et le Haut-Jura », indique Guy Faure, hydrogéologue et membre du collectif.



La petite histoire veut d’ailleurs que Les Moussières soit exclues de ce nouveau permis. Mais peu importe, la zone réduite de moitié (de 3 269 km² au départ à 1 635 km² aujourd’hui), la Celtique Energie Petroleum sait déjà que son principal gisement est sous les pieds des habitants de Nantua et de ses environs.


24/09/2013

Cours en ligne ouverts et massifs (CLOM = MOOC)

Cours en ligne ouverts et massifs (Clom = Mooc) et Spoc (Small Private Online Classes) qui sont des cours privés

 

Les cours universitaires se multiplient sur le web. On les appelle en français: Clom (Cours en ligne ouverts et massifs)  et en anglais Mooc ((Massive Online Open Courses). Certains sont gratuits, d'autres payants. La plupart sont en anglais, quelques-uns sont en français. On leur préférera les Spoc (Small Private Online Classes) qui sont des cours privés très proches du principe de la classe inversée à distance.

 

Actuellement, les Mooc sont en plein essor. Mais sont-ils si efficaces ? Vont-ils bouleverser durablement le supérieur ?

 

D'après François Germinet, président de l'université de Cergy-Pontoise et du comité numérique de la Conférence des présidents d'université (CPU) : "Les Mooc ne représentent pas vraiment l'avenir de l'université : il s'agit de têtes de gondole qui participent à la renommée de l'établissement. En revanche, les Spoc, ces séquences pédagogiques accessibles par un petit groupe d'étudiants pour ensuite être retravaillées avec les enseignants, ont de l'avenir à l'université.

 

Les Mooc remplissent leur rôle de produits d'ouverture et d'appel. Ils sont tout public et ne concernent pas que les étudiants, mais aussi les salariés, les retraités... On est plus dans le désir de se cultiver que dans la volonté de suivre des études avec un diplôme en ligne de mire. La plateforme FUN, lancée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en octobre 2013, propose une vingtaine de Mooc et sur les plus de 120 000 inscrits, il y a très peu d'étudiants. Quant aux Spoc, leur efficacité est très bonne. À Cergy, l'École supérieure du professorat et de l'éducation (ESPE) forme à distance quelque 300 professeurs des écoles chaque année et cela fonctionne bien."

 

Toujours d'après François Germinet, pour que les cours en ligne fonctionnent avec succès, "Il faut une équipe pédagogique et une équipe d'ingénierie. L'enseignant apporte les concepts, les exercices et les exemples, tandis que l'équipe pédagogique intervient sur la manière de séquencer la formation. Il faut ensuite une plateforme capable de supporter les échanges entre étudiants et enseignants. Pour les Mooc, elles doivent pouvoir gérer 10000 connexions simultanées, tandis que pour les Spoc les contraintes techniques sont moindres : toutes les universités peuvent se lancer."

 

Quelques références :

 

  • Coursera (MOOC en anglais, quelques cours en français)

https://www.coursera.org/course/biostats2

 

  • Skilled up (revue des ressources pédagogiques en anglais)

http://www.skilledup.com/

 

  • Khan Academy (MOOC en anglais)

https://www.khanacademy.org/

 

  • Edx (MIT and Harvard) (MOOC en anglais)

https://www.edx.org/course-list/allschools/allsubjects/al...

 

  • ITyPA (MLOOC en français)

http://itypa.mooc.fr/

http://webchat.quakenet.org/ canal #ITyPA

http://www.youtube.com/user/moocfr

 

  • Hy-Sup (Universités de Lyon 1, Louvain, Luxembourg, Rennes, Fribourg, Genève.

http://spiralconnect.univ-lyon1.fr/webapp/website/website...

 

  • Udacity (MOOC en anglais)

https://www.udacity.com/us

 

  • Manipal Global Education (MOOC en anglais)

http://www.manipalglobal.com/

 

  • Université McGill Canada

http://www.scoop.it/t/easy-mooc/p/3998719057/bienvenue-a-...

 

17/09/2013

Haute-Marne : un loup repéré après des attaques de troupeaux

loup,jura,prédateursHaute-Marne : un loup repéré après des attaques de troupeaux

 

(mise à jour février 2014)

 

Après plusieurs attaques de troupeaux d'ovins dans des exploitations frontalières aux confins des départements de la Haute-Marne et de l'Aube, des pièges photographiques ont été positionnés dans le secteur.  Cette fois c'est officiel, un loup a bien été photographié par l'Office de la chasse de Haute-Marne dans la nuit du 11 au 12 septembre 2013 en Haute-Marne, dans le finage de la commune de Nully à quelques kilomètres de l'Aube, près d'une bergerie vers de Soulaines-Dhuys. L'Office national de la chasse a pu prendre ce cliché de nuit, grâce à l'arrêté d'autorisation d'abattage des chiens errants lancé le 4 septembre qui est en place pendant un mois.

 

Dans cette zone, cette même nuit, une brebis a été tuée, une autre euthanasiée, et 6 autres blessées par un grand canidé. En juin, 30 brebis ont été attaquées dans ce même troupeau. 8 sont mortes, 24 ont été blessées. Fin mai et début juin, cinq attaques de troupeaux ont été recensées dans des communes voisines du département de l’Aube où un élevage a été particulièrement touché par des attaques répétées.

 

Le 13 septembre 2013, le préfet de l’Aube a décidé d'autoriser un éleveur à effectuer des tirs de défense sur la commune de Lignol-le-Château. Et les préfets des deux départements vont se concerter pour décider de la suite des opérations. Un tir d'abattage de la bête qui a tué des dizaines de brebis dans le secteur pourrait être envisagé. La préfecture de Haute-Marne a précisé que "les éventuels tirs pourront être létaux mais viseront surtout à la protection du troupeau. Ils seront effectués par des lieutenants de louveterie et non par ces éleveurs qui n'ont pas le permis de chasse".

 

Ce loup provient vraisemblement du massif vosgien.

 

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Photo ©ONCFS 52

Janvier 2014 : Ce loup est probablement l'animal qui a été abattu d'un coup de feu dans le département de la Marne fin janvier, comme le signale Franche Nature Environnement.

07/09/2013

Les pistes de dinosaures de Loulle (Jura)

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Les pistes de dinosaures

de Loulle (Jura)

 

 

par André Guyard

 

(dernière mise à jour : 3 août 2014)

 

 

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Belle empreinte de patte de sauropode

(Cliché Pierre Hantzpergue)
 
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La carrière de Loulle
(Cliché André Guyard)

 

Dimanche 22 juin 2008 : Pierre Hantzpergue accueille des membres de la Société d'Histoire Naturelle du Doubs (SHND) dans la carrière où furent découvertes en 2006 les empreintes de dinosaures, sauropodes, par Jean-François Richard, géologue amateur ayant précédemment observé ce type de traces sur le site de Coisia. [1]


La campagne de fouilles a débuté durant l’été pluvieux de 2007. 1500 empreintes furent ainsi relevées correspondant au passage de différents individus, à plusieurs reprises, il y a 155 millions d’années lors de l’Oxfordien terminal (Jurassique supérieur).

 

Voir également le reportage de France-3 Franche-Comté consacré en partie au site de Loulle.

 

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Pierre Hantzpergue, en pleine explication
(Cliché André Guyard)
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Carte géologique de la région de Loulle
Le point rouge indique l'emplacement du site
(Document BRGM)
Légende_carte_géol.jpg
Légende de la carte géologique
(Document BRGM)
 
D’autres empreintes ont été relevées dans l’arc jurassien, notamment à Courtedoux (à côté de Porrentruy, canton du Jura) dans des couches du Kimméridgien (152 millions d’années) ainsi que sur le territoire de la commune de Coisia (Jura), en 2004 dans des niveaux du Tithonien inférieur (150 millions d’années). Récemment (avril 2009, d'autres pistes de dinosaures ont été découvertes également dans le Jura à Plagne (Ain). (Voir les trois articles consacrés à ces sites dans la même rubrique : paléontologie).

Ainsi, ces trois gisements d’âge différents sont l’indice d’émersions temporaires et cycliques de l’ensemble de la région jurassienne durant le Jurassique supérieur.

Hormis ces niveaux à pistes de dinosaures, il convient de mentionner la découverte en 1923 à Damparis (Jura) d’un squelette de sauropode et de fréquents ossements isolés à différents niveaux du Jurassique supérieur.

Ces témoins attestent de la proximité de terres émergées et de l’exondation épisodique de la plateforme jurassienne.

L’examen de la falaise bordant la route de Ney à Loulle permet d’analyser l’évolution des environnements aboutissant à la préservation de pistes de dinosaures.
 
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La falaise : un ancien récif corallien
(Cliché André Guyard)
 
  • À la base, un récif avec empilement de lentilles coralliennes, correspond à une mer d’une trentaine de mètres de profondeur.
Loulle_08_06_22_12coraux.jpg
La structure corallienne est bien visible
(Cliché André Guyard)
 
  • Le toit du récif est tronqué par une surface de démantèlement. Il y a donc diminution de la tranche d’eau avec émersion progressive. On note la présence de galets, de niveaux à plantes terrestres…
  • Puis des calcaires fins en bancs réguliers (faciès séquanien) suggèrent un milieu lagunaire en arrière du récif.
  • Au sommet, ce sont des calcaires à coprolithes de crustacés et d’éléments bioclastiques, disposés en minces bancs biseautés (chenaux de marée), correspondant à des dépôts de plage. Ce faciès évolue vers des calcaires laminés, à rides de courants, fentes de dessiccation, voile micro-bactérien et pistes de sauropodes indiquant un milieu supratidal.

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Une empreinte de taille impressionnante
(Cliché André Guyard)
 
Dans ce contexte, les empreintes de pas entourées de bourrelets d’expulsion de la boue attestent d’une plasticité du sédiment favorable à la préservation des pistes de locomotion.

L’étude de ces traces fait appel à différentes techniques :

  • éclairage rasant en période nocturne,
  • biométrie des empreintes,
  • relevé lasérométrique,
  • photographie à la verticale par un drone.

Piste-.jpg
Pistes matérialisées à la peinture
(Cliché Pierre Hantzpergue)
 
Ces données permettent d’individualiser les différentes pistes, de les caractériser et d’obtenir des informations d’ordre comportemental sur les dinosaures qui ont parcouru ce secteur.
 
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L'interprétation des pistes
(Cliché Exposition Paleomania)
 
Le site de Loulle a été fréquenté à plusieurs reprises par de gigantesques sauropodes, dinosaures herbivores dont la taille varie de 10 à 30 mètres et le poids de 5 à 30 t environ. Cette fréquentation à diverses époques suggère qu’il peut s’agir d’une zone de passage vers un biotope riche en végétaux. Un sauropode devait engloutir environ 2 tonnes de végétaux par jour, essentiellement des prêles géantes, des cycas et des conifères. Les pistes de sauropodes nous indiquent qu’ils se déplaçaient seuls ou en petit groupe. La mesure des paramètres d’une piste permet de déterminer la vitesse de déplacement. Ces animaux progressaient à une allure de 3 à 4 km/h.
 
Paleomania_08_06_22_97pisteC.jpg
Formule de calcul de la vitesse de déplacement
(Cliché Exposition Paleomania)
 
Comme le confirme dans le commentaire ci-dessous J.-F. Richard, l'inventeur du site,  récemment, comme à Courtedoux, on a également découvert à Loulle des traces de théropodes (dinosaures bipèdes et carnassiers), notamment une piste qui serait celle d'un Allosaure.

En conclusion, l’étude des pistes de dinosaures apporte de nombreux renseignements sur la biologie, la locomotion et le comportement de ces animaux.

L’avenir du site
: Les recherches actuelles qui reprendront durant l’été 2008 sont financées par la Région de Franche-Comté, le Département du Jura, la Communauté de communes et la Commune de Loulle, ainsi que par différents sponsors. Il est souhaité que la valorisation de ce site exceptionnel s’intègre dans un réseau jurassien géologique et paléontologique.

Les tableaux didactiques de cet article ont été empruntés à l’exposition "Paléomania" qui parcourt l’Arc jurassien, de Courtedoux à Arinthod, en passant par Pontarlier.
 
Depuis la publication de cet article, un nouveau site de pistes de dinosaures a été découvert à Plagne (Ain).
Voir l'article correspondant dans ce blog : Nouvelles pistes de dinosaures découvertes dans l'Ain.
 
Voir également le site Dino de la Société Des Naturalistes d'Oyonnax, dont les géologues sont à l'origine de la découverte en avril 2009 de ce site exceptionnel. Rappelons que la SDNO est déjà à l'origine de  la découverte du site de Coisia).
 
Ajout d'avril 2012
 
Nous sommes au printemps 2012 et cela fait quatre hivers que le site de Loulle est dégagé et se dégrade.Chaque année, attirés par ce site exceptionnel des centaines de visiteurs notent que les empreintes sont presque complètement déstructurées et finissent par s'effacer tout comme les repères en peintures, placés au moment des premières fouilles. La fossilisation exceptionnelle de la boue originelle, rarement observée et conservée, est également ce qui pourrait être la cause de sa destruction. Car la fragilité du sol calcaire, à l'air libre après les fouilles ne résiste pas aux hivers et au gel.
 

Membres du conseil scientifique régional de protection de la nature, Michel Campy, professeur émérite à l'Université de Bourgogne et Vincent Bichet, maître de conférence en géologie à l'université de Franche-Comté sont chargés par le ministère de l'Environnement et de la Dreal de Franche-Comté de dresser l'inventaire des sites géologiques à préserver dans la région. Les deux experts se mobilisent pour éviter la disparition de ce site de dimension internationale qu'ils ont classé en dixième position et lancent un cri d'alarme (Le Progrès du 28/04/2012, article repris par l'Est Républicain  du 29/04/2012).

 

« Il faut désormais agir à très court terme, avant le prochain hiver. Sinon, ce ne sera même plus la peine de chercher à le valoriser, nous en aurons perdu la moitié ».

 

Pour éviter une catastrophe irréparable, les deux géologues préconisent deux alternatives.

 

  • La première : la fermeture du site et la mise en place d'une couverture synthétique de géotextile qui protégerait des agressions du climat ou des visiteurs.

  • La seconde : le remblayage du site. « Cela peut ressembler à une provocation que de dire qu'il faut le recouvrir. Mais cela laissera le temps de la réflexion. Ce n'est pas irréversible. Il sera inaccessible momentanément. Les Suisses l'ont fait lors de la construction de leur autoroute. »

En 2009, après la découverte du site de Plagne, dans l'Ain, les scientifiques ont quitté Loulle pour se consacrer à l'étude de ce nouveau site. De sorte que le projet de valorisation de Loulle était en cours, il souffre désormais d'une certaine concurrence. Et Loulle est, dans les faits, quasiment abandonné. »

 

Des études menées, entre autres par les services de l'État et le conseil général du Jura sont en cours pour réaliser un aménagement. Une réflexion menée depuis 2008. « Mais, concrètement, il ne se passe rien. Il y a juste un panneau pour expliquer aux gens ce qu'ils voient et leur dire de faire attention. Le site n'a ni protection physique ni juridique. Si la réflexion sur l'aménagement touristique doit prendre des années, il faut agir. Les collectivités ont engagé des fouilles, maintenant, il est de leur responsabilité de le protéger. »

 

Sources : exposé de Pierre Hantzpergue lors de la visite du site, le 22 juin 2008.

[1] Pierre Hantzpergue, Professeur à l’Université Claude Bernard (Lyon 1) est chargé, avec Jean-Michel Mazin (Directeur de recherche, UMR 5125 CNRS) de l’étude des traces de dinosaures des différents sites du Jura.
 

L'avenir incertain des empreintes de dinosaures de Loulle (ajout de septembre 2013)

 

Dix ans après leur découverte, que deviennent ces 1500 empreintes ? Le site est ouvert aux quatre vents. Les empreintes ne sont pas encore protégées. Et Jean-François Richard, le découvreur se désole. "Devant nous, des traces qui ont 155 millions d'années. Livrées à elles-mêmes et dégradées par les visiteurs et les intempéries, les empreintes s'abîment. Rien n'est fait pour les protéger." Seuls les travaux des scientifiques ont permis d'édifier des reconstitutions en 3D.

 

Des solutions existent mais elles ont un coût. Michel Campy, professeur émérite à l'université de Bourgogne suggère l'édification d'un toit de protection, un simple hangar, pour stopper l'effet de l'érosion pluviale et les phénomènes de gel-dégel et permettre alors une mise en valeur du site, une construction dont le coût est estimé à un million et demi d'euros.

 

D'après le maire de Loulle, les finances de la petite commune et de ses 170 habitants sont nettement insuffisantes pour envisager une telle proposition.

 

Le Conseil général du Jura devrait trancher d'ici l'automne. Le site serait alors recouvert de sable pour masquer les empreintes, ne laissant qu'une zone libre d'accès : une option à 150 000 euros qui ne satisfait pas le découvreur, comme si les dinosaures allaient disparaître une seconde fois.

 

Le site enfin protégé. Voir l'article de France 3 Franche-Comté.

 

Est Républicain du 4 août 2014 — Menace sur le « Jurassique Parc : le site des empreintes de dinosaures de Loulle, près de Champagnole, se dégrade dangereusement.

 

Lons-le-Saunier. Les travaux d'enfouissement d'une partie du site ouvert de Loulle, au sud-est de Champagnole,  ont été réalisés au printemps. Le but de cet investissement du conseil général du Jura est de préserver des empreintes de dinosaures découvertes il y a dix ans par Jean-François Richard. Or, depuis plusieurs jours, le découvreur a pu constater des coulées d'un jus noirâtre et particulièrement nauséabond. « II s'agit d'un jus issu de la fermentation des écorces de pin, utilisées dans le procédé de protection des traces », explique-t-il, inquiet. Trois zones d'écoulement ont été repérées. « Elles correspondent aux trois échancrures qui ont été réalisées pour évacuer l'eau, à l'époque des fouilles en 2004 », précise-t-il.

 

Un site unique

Il y a un an, la décision était prise par le conseil général de préserver une partie du site. Les échanges avaient été assez vifs entre les paléontologues et les élus. Les scientifiques se prononçaient pour un enfouissement total du site, « afin que les futures générations profitent de ce patrimoine ». Les élus, plus pragmatiques, souhaitaient que, justement, ce patrimoine soit visible par leurs contemporains. Ils argumentaient en rappelant que « bien d'autres empreintes se trouvent sur le site, encore protégées par les strates de calcaire et de roches ».

 

Une petite voix se faisait entendre proposant une alternative. « Je pensais qu'il était plus intéressant de construire un bâtiment qui aurait l'avantage de protéger les empreintes tout en permettant aux visiteurs d'en profiter », prêche Jean-François Richard. Jugé trop coûteux, surtout en termes de fonctionnement, ce projet ne devait pas voir le jour.

 

En arbitre à l'écoute des uns et des autres, sans doute aussi sans perdre de vue l'atout touristique que représente ce site unique, « le plus ancien au monde », le département engageait des travaux d'enfouissement partiel, Les espaces retenus étaient recouverts d'un textile, de 70 cm d'écorce de pin et de 30 centimètres de sable concassé. Bon an, mal an, les parties acceptaient le compromis.

 

« Jus infâme »

Seulementvoilà, deuxmois après la fin des travaux, des effets de nuisance apparaissent. « Ce jus est infâme. Outre son odeur insupportable, il produit aussi des sels lorsqu'il sèche. Ces sels attaquent la couche et donc menacent les empreintes », insiste le découvreur. Un passionné qui verrait d'un mauvais œil cette nouvelle et dramatique fin des dinosaures, du moins de leurs inestimables traces.

 

Danièle Brulebois, conseillère générale, suit le dossier depuis le début : « Concernant les piétinements, nous mettrons en place un cheminement pour éviter que les visiteurs marchent sur les empreintes. Elles seront également repeintes avec une peinture protectrice. Pour ce qui est des panneaux d'explication, ils sont  en voie de réalisation. » Quant aux jus nauséabonds, le Département se penche actuellement sur le problème.

Philippe GALLAND

05/09/2013

Journées archéologiques frontalières de l'Arc Jurassien

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