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31/07/2018

Bruant des roseaux

Le Bruant des roseaux

 

Par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

Cet oiseau de la taille d’un moineau s’observe principalement en milieux humides, aux bords de cours d’eau, d’étangs ou de lacs.

 

Les grandes roselières constituent son biotope de prédilection, le Bruant des roseaux étant souvent le passereau le plus commun au sein de ces espaces et ne se gêne pas pour le faire savoir !

 

L'ambiance sonore des marais est bien dominée par son chant lancé à longueur de temps. En évidence sur un phragmite (ou une branche d'arbuste) pour chanter, il étale alors largement sa queue mettant en évidence les bords blancs contrastant avec la partie centrale noire.

 

À l'affût au bord de l'Allan, j'ai la chance de profiter de la présence de ce joli mâle chanteur. À portée d'objectif, il délivre des notes brèves, monotones et continues afin de s'imposer sur son territoire le temps d'une saison.

Bruant-des-roseaux-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

28/07/2018

L’USAGE DES PESTICIDES CONTINUE D’AUGMENTER EN FRANCE

Logo_Principal_ROUGE_180.pngPAS DE SURPRISE : L’USAGE DES PESTICIDES

CONTINUE D’AUGMENTER EN FRANCE

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

VENDREDI 27 JUILLET 2018

 

Les chiffres 2016-2017 sur l’évolution de la consommation des pesticides de l’agriculture française ont enfin été rendus publics : ils indiquent une augmentation de 12,4% par rapport à 2009. Pour France Nature Environnement, c’est un constat d’échec : les plans Ecophyto successifs lancés depuis 2008, dont l’objectif initial était de réduire de 50% l’usage des pesticides pour 2018, se sont avérés inefficaces. Pour redresser la barre, le Ministre de l’Agriculture a annoncé le plan Ecophyto 2+, la sortie du glyphosate en 3 ans et l’interdiction des néonicotinoïdes. Cela suffira-t-il ?

Constat d’inefficacité des politiques : des millions dépensés et la nature ne s’est jamais aussi mal portée

L’urgence est là. Les conséquences d’une utilisation massive des pesticides sont bel et bien identifiées, les indicateurs sont tous au rouge : impact de plus en plus avéré sur la santé des consommateurs et des agriculteurs, déclin de la biodiversité[1], dégradation des écosystèmes, pollution de l’eau[2] et de l’air, etc. Pourtant, l’utilisation de pesticides continue d’augmenter.

Pour Claudine Joly, en charge des questions pesticides à France Nature Environnement : « malgré les dizaines de millions d’euros d’argent public dépensés dans le cadre d’Ecophyto tous les ans, l’agriculture française n’arrive pas à se libérer de son usage excessif de pesticides. Le constat est sans appel, les objectifs, déjà repoussés, de réduction des pesticides de 50% en 2025 s’éloignent un peu plus. L’outil Ecophyto est intéressant mais la sortie des pesticides ne se fera pas sans l’activation d’autres leviers économiques et règlementaires nécessaires pour obtenir une mobilisation de l’ensemble de la profession ».

Sur ces 10 dernières années, les structures censées accompagner les agriculteurs vers la sortie des pesticides n’ont même pas réussi à stabiliser leur utilisation… et ce malgré le demi-milliard mobilisé. Elles n’ont même jamais eu de compte à rendre sur l’usage des financements reçus dans le cadre du plan. Il est temps qu’elles se remettent en cause et se transforment, pour véritablement accompagner les agriculteurs vers la sortie des pesticides.

Les annonces ne suffiront pas à enclencher la transition agroécologique

Les contrats de solution présentés par la FNSEA sont les bienvenus, mais ils arrivent avec 10 ans de retard… et il faudra plus que des bonnes intentions pour aller vers la sortie des pesticides. Ce matin, les Ministres ont également annoncé des mesures pour sortir du glyphosate et des néonicotinoïdes, et trois interprofessions sont venues présenter leur stratégie et leurs engagements. Ce sont des signaux encourageants. Le reste de la profession doit s’engager pour amplifier rapidement le mouvement.

Pour Cécile Claveirole, responsable des questions agricoles à France Nature Environnement : « certes le gouvernement a annoncé des mesures, mais il ne faut pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Au-delà de l’interdiction des molécules les plus préoccupantes, l’objectif est la réduction globale et drastique de l’usage des pesticides en France. Le temps n’est plus aux bonnes intentions et autres démarches volontaires. Il faut un soutien ferme et sans concession du gouvernement pour la transition agroécologique. Il ne peut plus ignorer la volonté des citoyens : l’agriculture doit assurer une alimentation saine et de qualité pour tous, tout en préservant l’environnement et la biodiversité ».

 

[1] Près de 80% des insectes ailés ont disparu en Europe en 30 ans, les oiseaux des milieux agricoles ont diminué de 33% entre 1989 et 2017 et des études récentes ont notamment insisté sur le rôle des pesticides dans le déclin dramatique du nombre d’oiseaux

[2] 92% des cours d’eau surveillés sont pollués - « Les pesticides dans les cours d’eau français en 2013 » • Commissariat général au développement durable • Chiffres & statistiques • Numéro 697 • Novembre 2015

18/07/2018

Assises de l'eau

Logo_Principal_ROUGE_180.pngASSISES DE L’EAU : LES MOYENS HUMAINS ET FINANCIERS DE LA POLITIQUE DE L’EAU DOIVENT SUIVRE

 

La première phase des Assises de l’eau, lancée par le Gouvernement en avril dernier, prend fin. France Nature Environnement, qui a participé à cette séquence, attend de ces Assises la traduction dans les faits d'une réelle volonté de l’État d’atteindre les objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau : le bon état des différents milieux aquatiques. La préservation et la restauration des eaux douces, littorales et marines demeure un enjeu essentiel ; tout particulièrement la qualité des eaux destinées à l’alimentation en eau potable, fortement perturbées par les pollutions diffuses agricoles.



Un contexte financier difficile :

quel sera le coût de l’inaction ?



Depuis quelques années, les agences de l’eau doivent faire face à une baisse chronique de leurs moyens humains et financiers, alors que l’État leur confie de nouvelles missions dans le domaine de la biodiversité, du littoral et de la mer. La loi de finance 2018 a marqué un tournant, en accentuant les prélèvements par l’État de fonds récoltés par les agences de l’eau (dont une majeure partie provient des factures d’eau payées par les usagers domestiques). Le signal envoyé par le Gouvernement aux acteurs du monde de l’eau est très négatif.

Notre fédération s’interroge sur la compatibilité et la cohérence des objectifs, entre la volonté affichée d’atteindre les objectifs des directives Européennes et la réduction significative des moyens d’intervention dans ce domaine (-20% en 2018) alors que l’état des eaux demeure insuffisant. Les travaux en cours, que ce soit au niveau des ministères ou de l’Assemblée Nationale, confirment notre crainte : le système agences de l’eau et gestion intégrée par bassin hydrographique, et son financement, pourtant reconnus comme modèle pour l’Europe, risquent d'être remis en cause…

Marine Le Moal, coordinatrice du réseau Eau et Milieux Aquatiques de France Nature Environnement, alerte : « Quelles que soient les décisions prises lors de ces assises, la politique de l’eau doit rester une politique structurante majeure qui influence et rend cohérente les autres politiques sectorielles. Il est impératif qu’elle dispose de moyens adaptés lui permettant d’anticiper les conséquences du changement climatique sur la ressource en eau et ses usages, et de limiter les catastrophes naturelles. »



(Re)Donner la priorité

au cycle naturel global de l’eau



Ces Assises de l’eau sont organisées en deux phases : la première, qui vient de se clore, sur le « petit cycle de l’eau », c’est-à-dire le circuit domestique de l’eau, celle qui circule dans nos tuyaux, répond aux préoccupations des collectivités et industriels liées à l’eau potable et à l’assainissement, avec un montant prévu de 1,5 à 2 milliards d’euros. Et la seconde, qui doit avoir lieu à la rentrée, sur le « grand cycle de l’eau », le circuit de l’eau dans les rivières, les lacs, les eaux souterraines, traitant de la préservation et de la restauration de la qualité des eaux.

Les deux cycles sont pourtant intimement liés, voire indissociables, le petit cycle s’inscrivant au sein du grand cycle et étant au service de ce dernier. Il est impossible d’avoir une eau propre et à un prix abordable au robinet avec des rivières polluées et des nappes phréatiques toujours plus exploitées ! Des milieux naturels en bonne santé constituent précisément la meilleure des garanties aux problèmes posés tant en matière d’eau potable (notamment liés aux pollutions diffuses) que d’assainissement et de prévention des inondations. France Nature Environnement aurait donc souhaité que les deux cycles soient traités simultanément au cours d’un grand débat national avec tous les acteurs de l’eau.

Michel Dubromel, Président de France Nature Environnement, s’interroge : « Les milieux aquatiques n’ont pour la plupart pas encore atteint le bon état, exigé par l’Europe via la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) pour 2015. Nous attendons donc des Assises de l’eau qu’elles donnent toute son importance au grand cycle de l’eau, en réaffirmant le rôle essentiel des agences de l’Eau et en leur donnant des moyens d’agir à la hauteur des objectifs à atteindre. Dans ce contexte nous rappelons notre forte inquiétude sur la réduction des financements des agences de l’Eau dont l’impact sur la qualité de l’eau sera catastrophique ».

Le retour du lièvre

Le retour du lièvre

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

 

La présence régulière du lièvre d'Europe sur le triangle Allenjoie, Brognard, Dambenois laisse à penser que la population de ce léporidé tend à augmenter progressivement et de façon rassurante.

 

Lors de l'une de mes dernières sorties matinales, je dénombre alors six lièvres entre le canal à Allenjoie et les hauts de Brognard.

 

Si la chasse n’est plus pratiquée sur de nombreux espaces du plateau de Brognard et des environs, l'aménagement de zones tampons naturelles, de terrains en friches fauchés très tardivement, la plantation et la protection des haies existantes, favorisent le maintien et le développement de cette espèce dont la perte des effectifs était inquiétante il y a encore trois ans.

 

Rendez-vous avec cet individu par une belle lumière matinale.

 

Avec un peu de patience, la confiance s'installe. Il se laisse ainsi photographier alors que je rampe à même le sol pour ce tête-à-tête dans la prairie.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

17/07/2018

PROJET DE LOI ELAN : CONFLITS D'INTÉRÊTS SUR LE LITTORAL ?

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Dans le cadre de l’examen du projet de loi portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) au Sénat, de nombreux amendements visant à déroger à la loi « Littoral » ont été adoptés en commission des affaires économiques. France Nature Environnement s’inquiète des répercussions négatives que cela peut avoir sur la protection de nos côtes et appelle les sénateurs et le gouvernement à revenir sur ces régressions en séance publique.

La loi « Littoral », cible de nombreuses attaques des sénateurs depuis plusieurs années

Dès que l’occasion se présente, les sénateurs déposent des amendements visant à détricoter la loi « Littoral ». Derniers exemples en date : la proposition de loi portant sur l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique (2017) ou encore celle relative au développement durable des territoires littoraux (2018). L’examen du projet de loi ELAN est une occasion de plus : la commission des affaires économiques a ainsi adopté des amendements facilitant les constructions aquacoles et ostréicoles sur le domaine public maritime et en espaces proches du rivage pour y autoriser plus facilement des lieux de dégustation, ou encore pour rendre possible la construction de sites de traitements des déchets en Outre-mer. La commission sénatoriale voudrait également réduire les délais d’urbanisation des dents creuses en dehors de la révision des schémas de cohérence territoriale (SCoT), mettant en danger les objectifs de contrôle et de maîtrise d’urbanisme à l’échelle des territoires.

France Nature Environnement demande la suppression des dispositions du projet de loi ELAN qui portent atteinte à la loi « Littoral ». Celles-ci ruinent 33 ans de lutte pour contenir l’urbanisation de nos rivages, où la densité est déjà de 285 habitants/km2, soit 2,5 fois la moyenne française.



Des conflits d’intérêts perceptibles sur le littoral



Autre danger : des maires du littoral ou leurs adjoints sont liés au monde de la construction ou de la promotion immobilière et ne montrent aucun scrupule quant aux impacts environnementaux et aux risques littoraux. De tels élus qui mélangent les genres militent ouvertement en faveur « d’assouplissements » de la loi littoral. D’autres élus se veulent simplement les apôtres d’un « développement » à court terme sur un modèle dépassé et brandissent deux garde-fous pour faire passer ces nouvelles dispositions : l’avis des commissions départementales des sites (CDNPS) et le contrôle de légalité des préfets. Malheureusement, ni l’un ni l’autre ne vont dans le sens de la protection et du contrôle : les CDNPS à cause d’une gouvernance déséquilibrée qui autorise toutes les dérogations ; quant aux préfets, il n’ont plus les moyens d’exercer des contrôles et mettent 20 ans à obtenir des démolitions quand les associations les obtiennent en 5 ans.

France Nature Environnement demande au Gouvernement de transférer la délivrance des autorisations d’urbanisme littorales au niveau des Communautés de communes, et de veiller à ce que les préfets exercent un contrôle sérieux sur les documents d’urbanisme côtiers afin d’éviter la consommation d’espaces remarquables, les constructions dans des zones à risques et de répondre aux enjeux environnementaux du littoral.

France Nature Environnement rappelle également que la pétition « Ne touchez pas à la loi littoral ! » de février 2017 a été signée par plus de 361 000 personnes dont Nicolas Hulot, actuel Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire.

Elodie Martinie-Cousty, pilote du réseau Océans, mers et littoraux de France Nature Environnement et Présidente d’une fédération départementale du Morbihan, conclut : « une proposition de loi relative aux situations d’urgence de relocalisation des biens et des personnes situés à proximité du littoral doit être proposée au Parlement à l’automne. Malgré ces situations d’urgence qui se multiplient sur le littoral, certains parlementaires ne pensent qu’à construire plus sur cette bande fragile et particulièrement soumise aux risques climatiques. Nous faisons appel à leur sens des responsabilités pour ne pas mettre plus d’activités et de personnes en danger et réfléchir à l’échelle des communautés de communes pour rendre les territoires littoraux plus résilients et solidaires face au changement climatique ».

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous. www.fne.asso.fr

12/07/2018

Bergeronnette grise

En compagnie de la Bergeronnette grise

 

par Dominique Delfino

photographe naturamiste et animalier

 

Oiseau élancé et gracieux, la Bergeronnette grise se caractérise par un plumage noir et blanc nuancé de gris. Sa longue queue remue sans cesse de haut en bas dès que l'oiseau est posé au sol, impossible de ne pas l'identifier.

 

En plus de ses petits sautillements perpétuels qui en font une espèce difficile à saisir dans l'objectif, elle offre de très jolis gazouillis de cris et de trilles. Toujours à la recherche de nourriture au sol, au bord de l'eau, sur les talus, bords de chemins et de routes, elle marche, court, volette à la poursuite d'insectes et glane au passage quelques graines pour compléter son ordinaire.

 

Elle niche sous un pont, dans le creux d'un arbre, d'une petite falaise, d'un mur de pierres et le plus souvent près des maisons où elle peut aussi s'installer sous un toit ou sur une poutre.

 

Une compagnie très agréable lorsqu'elle a élu domicile près de chez vous.

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

 

 

09/07/2018

EUROCK-CAMPS

EUROCK-CAMPS

 

par Dominique Delfino

 

Lors d'un survol de notre région, détour obligé par le site de la presqu'île du Malsaucy à l'occasion du festival des Eurockéennes. Dominique Delfino impressionné par le camping implanté sur le terrain d'aviation de Chaux rapporte ces images qui témoignent de l'improvisation de cette installation ''organisée''.

 

Au regard de ces deux clichés, on peut penser que les smartphones équipés de GPS s'avèrent d'une grande utilité pour retrouver son gîte le jour mais encore plus de nuit surtout si celles-ci ont été bien arrosées par les cieux et par les diverses boissons…

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

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Cliché © Dominique Delfino

 

    

07/07/2018

L’ASPAS fait suspendre les tirs de l’unique loup du Larzac

aspas,tirs de loups,loup du larzacL’ASPAS fait suspendre les tirs

de l’unique loup du Larzac (27/06/2018)

 

À la demande de l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages), le Tribunal administratif de Toulouse vient de suspendre en urgence un arrêté du préfet de l’Aveyron qui autorisait l’abattage par « tirs de défense renforcée » du seul loup identifié sur le secteur du Larzac.

 

Le juge de référé suit notre argumentation : le préfet de l’Aveyron a ordonné ces tirs alors que les conditions exigées par l’arrêté interministériel fixant le « protocole des tirs » n’étaient pas remplies. Il relève par ailleurs qu’il y a urgence à empêcher l’abattage du seul loup identifié sur le secteur du Larzac, abattage qui serait bien sûr irréparable, et que, parallèlement, le préfet n’établit pas que la présence du loup mettrait en péril l’activité de l’élevage concerné ni ne compromettrait la pérennité de l’élevage ovin dans le département de l’Aveyron.

Le juge ordonne donc l’arrêt immédiat des tirs.

 

La solution ne viendra pas des fusils !

 

Les loups sont moins de 500 en France, ce qui est loin d’être excessif. Les tuer ne permet pas de faire baisser les dégâts, c’est un constat relevé également par l’expertise commandée au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

 

Pour permettre une cohabitation entre la biodiversité faunistique et le pastoralisme, un changement profond des pratiques d’élevage et du système de subventionnement et d’indemnisation français — qui n’incite actuellement pas suffisamment aux bonnes pratiques de certains éleveurs  est nécessaire. L’ASPAS renouvelle sa demande de mettre fin aux tirs de loups.

 

Pour découvrir les différents articles de ce blog sur le Loup, inscrivez "loup" dans la fenêtre "rechercher" en haut à droite de la page d'accueil.

 

06/07/2018

PLAN BIODIVERSITÉ : 1/3 DE CONCRET, 1/3 DE RECYCLÉ, 1/3 DE PEU ENGAGEANT

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PLAN BIODIVERSITÉ : 1/3 DE CONCRET,

1/3 DE RECYCLÉ, 1/3 DE PEU ENGAGEANT

COMMUNIQUE DE PRESSE JEUDI 5 JUILLET 2018

 

 

Dans la situation présente de dégradation accélérée de la biodiversité, l'initiative du gouvernement, en formation interministérielle, de lancer un « Plan Biodiversité » est une décision importante, attendue après des années de très faible portage politique de ces enjeux. France Nature Environnement salue cette première étape, mais reste sur sa faim : le plan annoncé compte beaucoup de mesures existantes ou déjà annoncées et les quelques mesures précises et neuves auront besoin de moyens supplémentaires pour se concrétiser.

 

À enjeu fort, forte mobilisation malgré les délais

 

Dans sa présentation, le gouvernement souligne : "Ce plan est une réponse à une urgence: la disparition silencieuse de la biodiversité. Les scientifiques sont unanimes: le rythme actuel d’extinction des espèces est sans équivalent depuis la fin des dinosaures il y a 65 millions d’années. En France, le nombre d’oiseaux a baissé d’un tiers en quinze ans. On le sait, la biodiversité est essentielle à notre survie".

 

La consultation publique préparatoire à ce plan, qui a reçu près de 26 000 contributions et plus de 92 000 votes, a témoigné de l'importance accordée à ces enjeux et la mobilisation en faveur de la préservation de la nature, tout comme le nombre et la qualité des contributions reçues par le Comité National de la Biodiversité.

 

Le délai d'élaboration de ce Plan, rapide et contraint, n'a néanmoins pas permis de conduire le travail participatif nécessaire entre toutes les parties prenantes, ni d'évaluer et attribuer des moyens à la hauteur de l'enjeu.

 

En réponse, un plan à trois pattes

 

Le plan Biodiversité dévoilé ce 4 juillet comporte 90 actions répondant à 24 objectifs et 6 axes stratégiques. Notre analyse montre qu'il contient un tiers de mesures intéressantes et concrètes[1], un tiers de dispositions recyclées ou déjà existantes, et un tiers de mesures peu impactantes ou imprécises dans leur mise en œuvre.

 

France Nature Environnement constate une volonté affichée de répondre aux enjeux présents et urgents en matière de biodiversité, mais une insuffisance d'ambition tant dans l'opérationnalité des mesures que du montant des moyens alloués aux actions prévues.

 

France Nature Environnement demande donc

 

  • Que l'ouvrage soit remis sur le métier et les mesures précisées, complétées, phasées
  • Que des moyens financiers supplémentaires soient définis dès le Projet de Loi de finances 2019
  • Que le gouvernement attribue les moyens nécessaires au ministère de la Transition écologique et solidaire pour assurer la nécessaire préservation et restauration des milieux et des espèces
  • Que le portage politique et interministériel s'ancre dans la durée

 

Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, « le gouvernement pose un bon diagnostic, mais il ne donne pas au ministre les moyens d'action de nature à enrayer la dégradation de la biodiversité. Nous demandons que le gouvernement mette des financements à la hauteur du défi à relever ».

 

[1] Nous retenons surtout l’interdiction de tous les neuro-toxiques au-delà des néonicotinoïdes, 1000 collectivité engagées pour la nature d'ici 2022, l’objectif de « Zéro plastique rejeté en mer d’ici 2025 », la création-extension de 20 réserves naturelles nationales, la protection de 100 % des récifs coralliens d’ici 2025, l’objectif de 15 % de surface en bio en 2022, 30 millions pour la recherche sur la réduction des produits phytosanitaires et le développement des alternatives, l’interdiction des plantes invasives dans les aménagements publics d’ici 2020 et le plaidoyer européen en faveur de l’interdiction de la pêche électrique et la protection des tortues marines.

 

CONTACTS PRESSE

 

Jean-David Abel, pilote du réseau Biodiversité de France Nature Environnement : 06 77 04 23 30


Christian Hosy, coordinateur du réseau Biodiversité de France Nature Environnement : 03 88 32 91 14

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.  www.fne.asso.fr

 

04/07/2018

PROJET DE PARC NATIONAL "FORESTIER" : AMBITION OU COUPE RASE ?

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PROJET DE PARC NATIONAL "FORESTIER" :

AMBITION OU COUPE RASE ?

 

Ce mercredi 4 juillet est présentée la charte du futur Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne. Si le statut de « Parc National » garantit habituellement un niveau de protection particulièrement élevé, France Nature Environnement s’inquiète de l'absence d'ambition de ce projet, tel qu’il se présente aujourd'hui. En l’état, il sera par exemple possible de continuer à pratiquer des activités de chasse à courre, de coupe de bois ou de culture intensive de maïs.

 

Un projet de parc d’activités et de loisirs plutôt que de protection de la nature

 

Les standards du « Parc National » sont définis au niveau international par l'UICN[1]. En France, il est composé d’un cœur régi par une réglementation spécifique, qui encadre ou interdit toute activité susceptible d’impacter la biodiversité et, autour, d’une zone dite « d’adhésion ». Dans cette zone, les communes volontaires adhèrent à une charte contenant des orientations de protection et de développement durable et d’accompagnement d’activités compatibles avec la nature.

 

Or, le projet de réglementation et de charte présentés demain pour le futur Parc National « feuillus de plaine » situé, entre la Bourgogne et la Champagne-Ardenne[2] ne sont pas au niveau des objectifs et des exigences d’un Parc national. En effet, les activités agricoles et forestières ainsi que la chasse seraient peu modifiées et réglementées en cœur de Parc, alors qu'à l'évidence certaines pratiques sont très impactantes pour la biodiversité : il serait par exemple toujours possible de faire de la futaie régulière, des coupes rases de bois et de planter des résineux, de cultiver du maïs de manière intensive, de chasser notamment à courre et de piéger le renard. Par contre, il sera interdit de bivouaquer avec une tente dans laquelle on peut tenir debout… Enfin, l’Office national des forêts a déjà réalisé et continue, depuis plus de 6 ans et en toute connaissance de cause, de réaliser des coupes de gros bois dans un espace censé devenir une « réserve intégrale » et de la conversion en futaie régulière dans le reste du massif. Ces coupes feront perdre presque 150 ans à la science, car la réserve intégrale devrait aussi permettre l’étude des effets du réchauffement climatique sur les forêts.

 

Le Conseil national de protection de la nature a émis une liste importante de recommandations pour améliorer le projet dans son avis du 26 avril dernier. Le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire a étonnamment indiqué que cet avis n'avait pas à être repris et n’a pas agi pour que la charte soit amendée malgré la clarté et le pragmatisme des recommandations du CNPN[3].

 

Retrouver l'ambition d’un véritable Parc national ou changer de voie

 

En clair, on s'acheminerait ainsi vers un pacte de dupes : le territoire aurait un label prestigieux pour un projet qui ne permet pas la préservation du patrimoine naturel au niveau actuel des standards des Parcs Nationaux ; le gouvernement communiquerait « positivement » sur la création d'un Parc National dont personne ne saurait le faible niveau d'ambition ; et les contribuables financeraient un Parc National qui n'en aurait que le nom. Au passage, c'est le statut et l'outil juridique lui-même qui serait affaibli, et cela affecterait également les 10 Parcs Nationaux déjà existants.

 

Pourtant, il n'est pas encore trop tard. Le territoire a déjà beaucoup travaillé, proposé et échangé dans la perspective de ce projet, et cet acquis ne doit pas être gaspillé. Au moins deux solutions sont possibles, selon la réelle volonté locale en matière de protection du patrimoine naturel :

•   Donner du temps et remettre l'ouvrage sur le métier, pour aboutir dans les deux ans à un projet de Parc National digne de ce statut ;

•   Réfléchir à la possibilité d'opter pour un autre outil support de projet de territoire, comme celui d'un Parc Naturel Régional, qui intégrerait des projets de réserve naturelle et de réserve biologique intégrale.

 

Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, conclut : « Le gouvernement doit être le garant de toute la force du label « Parc National » pour préserver la biodiversité. Il ne doit pas laisser passer des projets au rabais comme le projet de Parc National « feuillus de plaine » et doit le cas échéant définir avec le territoire concerné un autre outil juridique. A travers ce projet, France Nature Environnement demande également au Ministre de préserver et de renforcer par des moyens suffisants la politique des parcs nationaux ».

 

[1] Union internationale pour la conservation de la nature

[2] Projet né du Grenelle de l’Environnement, une structure de préfiguration travaille dessus depuis 2010

[3] Conseil national de la protection de la nature

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.