Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/06/2016

Poteaux téléphoniques creux non obturés

Poteaux téléphoniques creux non obturés :

pièges mortels pour oiseaux et écureuils

 

Pendant des années, de 1985 à 2007, avec France Nature Environnement, nous avons inventorié des poteaux non obturés, acquis et posé des obturateurs, réalisé des campagnes de sensibilisation, présenté les systèmes d'obturation dans des stages, foires, fêtes de la nature... comme celle qui était encore organisée au festival "Pip' en Terre" à Baume les Dames ce dimanche 26 juin 2016.

 

Or il se trouve qu'une certaine députée, Michèle Bonneton a réussi à introduire un amendement  annulant l'arrêté rendant obligatoire l'obturation des poteaux existants et futurs.

 

Vous trouverez ci-dessous le message que Jean-François Noblet a adressé à sa députée pour saluer cette honteuse initiative.

 

---------- Message transféré ----------

De : Jean François Noblet <jf@noblet.me>

Date : 28 juin 2016 à 07:40

Objet : Obturation des poteaux creux

À : deputee@genevieve-gaillard.com

 

 

Madame la députée,

 

Depuis 1985 je me bats comme un chien pour alerter l'opinion et France télécoms pour faire boucher les poteaux téléphoniques creux. Ma députée, Michèle Bonneton avait réussi à introduire un amendement rendant obligatoire l'obturation des poteaux existants et futurs.
Or voici ce que vous avez déclaré au parlement comme rapporteur de la loi biodiversité :

 

La commission a donné un avis défavorable et je vais vous expliquer pourquoi. Autant nous avons accepté désormais de mettre des poteaux qui ne soient pas creux car en effet nous pensons, et je pense, que les poteaux creux sont un peu un fléau pour les animaux, il faut être aussi pragmatique. Remplacer un million – j’ai fait le compte – de poteaux sur 3 ans, ça fait 913 poteaux par jour, sur 10 ans 274, sur 20 ans 137 par jour en comptant les dimanches et jours fériés. Donc je pense que nos entreprises ne peuvent pas faire ça et donc je suis défavorable à cet amendement.

 

Ces propos ont abouti au maintien des anciens poteaux non bouchés qui piègent des milliers d'animaux dont la plupart des espèces sont protégées (mésanges, écureuils, chauves-souris, chouettes etc.).

 

Laissez moi vous dire que votre attitude m'est insupportable pour les raisons suivantes :

 

En fait, pour rendre ces pièges inopérants, il suffit d'adapter au sommet un obturateur bien calibré. Cela fait plus de 30 ans que des milliers de bénévoles ont passé des milliers d'heures pour boucher ces pièges mortels, longeant les lignes téléphoniques avec une échelle sur le dos. Il nous a fallu localiser les poteaux non bouchés car les PTT n'avaient pas de carte de leurs poteaux. Ensuite il a fallu exiger des télécoms des modèles de bouchons fiables. Plusieurs modèles en effet ont démontré qu'ils n'étaient pas durables. Vous n'avez jamais compté les dépenses faites par les associations pour suppléer la carence d'un service public.

 

Et vous osez dire que c'est, un peu, un fléau pour les animaux ! Mais c'est aussi un fléau pour les agriculteurs qui ne bénéficient pas du bienfait de ces espèces auxiliaires.

 

Quant au calcul d'un million de poteaux non bouchés, il date de 10 ans ! En effet, grâce à notre action, il reste de moins en moins d'anciens poteaux non bouchés. Par exemple en Isère tout est actuellement bouché. Il faut simplement surveiller les anciens bouchons plastiques qui s'enlèvent et on doit vérifier certains poteaux isolés.

 

On aurait accepté un délai plus important pour boucher les poteaux non bouchés, mais votre décision permet à Orange de laisser des poteaux non bouchés, en particulier dans les Dom-Tom.

 

Je vous pensais sensible à la protection animale et je ne comprends absolument pas pourquoi vous avez laissé des animaux crever de faim, de soif, d'épuisement dans ces poteaux. J'ai trouvé des poteaux remplis jusqu'au sommet de cadavres, des dizaines d'écureuils et de chouettes dans le même poteau.

 

Je ne vous salue pas.

 

JF Noblet membre LPO, FRAPNA,SFEPM

www.noblet.me

 

Jean-François Noblet

486 route de Voiron

38960 Saint Etienne de Crossey

France

 

Tél : 00 33 (0)4 76 55 39 80

mail : jf@noblet.me

site : http://noblet.me

photothèque : http://www.photo-nature-environnement.com

25/06/2016

Responsable de la mort de ses 17 vaches, l'éleveuse sera indemnisée au lieu d'être sanctionnée

ASPAS-450.jpg

Responsable de la mort de ses 17 vaches, l'éleveuse sera indemnisée au lieu d'être sanctionnée


19 000€, c’est la somme que touchera l’éleveuse après la chute mortelle de son troupeau qu’elle avait laissé sans protection au bord d’une falaise en période d’orages. L’éleveuse accuse « le loup » et pourra donc être indemnisée, même en l’absence de preuve. Vidéo à l’appui, explication sur un système qui marche sur la tête.

     
Le 15 juin à Sigoyer (Hautes-Alpes), un couple d’éleveurs abandonne 17 génisses en haut d’une falaise de 80 mètres. Le 19 juin, elles sont retrouvées mortes au pied de la paroi, tombées dès la nuit ou le lendemain de leur arrivée. L’éleveuse, secrétaire générale de la FDSEA05(1), accuse sans preuve « le loup » d’avoir provoqué leur chute et percevra, selon nos sources, plus de 19 000€ d’argent public à ce titre. Quant à l’hélitreuillage des cadavres, il sera pris aussi en charge par la collectivité, pour un coût estimé à 4000 €.
     
     
Problème : rien ne prouve que les vaches aient été effrayées par des loups. Seule certitude : une « succession d'orages parfois intenses avec grêles et fortes rafales de vents » a eu lieu le jour même de la chute présumée (2) !

Le lendemain de la découverte des génisses, l’ASPAS a filmé le haut de la falaise : il s’y trouvait encore 4 ânesses ! Les images sont édifiantes : ces animaux sont livrés à eux-mêmes, sans la moindre protection au bord d’un précipice impressionnant. Certes, les génisses ont pu être effrayées par des loups (présents ici depuis une dizaine d’années) mais aussi par des chiens, des randonneurs, des VTTistes, des ULM et planeurs (fréquents ici), l’orage ou toute autre cause.

 

Quoi qu’il en soit, cette terrible chute des génisses incombe avant tout à leurs propriétaires. L’éleveur venait les voir « habituellement le samedi » ! Comment une telle irresponsabilité peut-elle être encouragée par de l’argent public ? Parce qu’en l’absence de preuve, le dossier est classé en « loup non exclu »… ce qui permet de déclencher l’indemnisation ! Pire : cela alourdit artificiellement les bilans officiels de la mortalité imputée au loup.

 

Décision ultime, un « tir de défense renforcé » vient de lui être accordé : des chasseurs, et potentiellement, la brigade anti-loup embauchée par l’État, peuvent désormais venir ici par groupe de dix pour abattre un loup au hasard !

 

Ces vaches ont perdu la vie pour une seule vraie raison : l’irresponsabilité de leur propriétaire. Les chutes de troupeaux en montagne sont assez fréquentes lorsque le bétail, livré à lui-même, est effrayé par l’orage ou des chiens. Même s’ils n’y sont pour rien, ce sont toujours les loups qui trinquent !

 

L’ASPAS demande la fin des tirs de loups, et que les éleveurs qui ne protègent pas leur bétail ne soient plus indemnisés. Les loups n’ont pas à être sacrifiés pour pallier l’irresponsabilité de ces éleveurs, et l’argent du contribuable n’a pas à être gaspillé pour encourager ceux qui (mal)traitent leurs vaches comme des tiroirs-caisses jetables.



Voir la vidéo



(1) FDSEA : Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles
(2) www.infoclimat.fr

24/06/2016

Les opérations d'abattage massif du blaireau ont repris dans la Somme

Les opérations d'abattage massif du blaireau ont repris dans la Somme

 

par Frédéric DANIEL

 

Abattage du blaireau dans la Somme.jpg

Je tiens avant tout à vous remercier, toutes et tous pour avoir signé et diffusé ma pétition. Vous êtes maintenant plus de 100 000 personnes à soutenir ma cause !

 

Merci également à celles et ceux qui ont écrit à la préfecture de la Somme pour montrer votre désaccord sur la décision du préfet de vouloir une nouvelle fois cette année faire abattre 1 500 blaireaux. Vous avez été semble-t-il très nombreux à avoir participé.

 

La contestation ne cesse de prendre de l'ampleur sur le prétendu bien fondé de la chasse du blaireau, que ce soit par la communauté scientifique, les associations, ou de simples citoyens. Sa chasse en général, la période complémentaire de chasse, son mode de chasse cruel ou encore les arrêtés préfectoraux autorisant des abattages massifs et arbitraires sans justification scientifique sont très décriés et dénoncés.

 

Curieux hasard, hier 13 juin 2016, le Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer a publié l'avis du Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité (CSPNB) intitulé "La cohabitation entre les blaireaux, l’agriculture et l’élevage".

 

Je vous invite à le lire attentivement :

http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-cohabitation-entre-les.html

 

La conclusion de ce conseil scientifique est très clair: "Ni le risque d’infection tuberculeuse en France ni les dégâts qui seraient causés aux cultures ne justifient un abattage massif de blaireaux. La réglementation devrait proscrire et pénaliser les méthodes d’abattage inhumaines, encourager l’exploration de voies alternatives à l’abattage".

La préfecture de la Somme a entre temps publié le communiqué suivant :

http://www.somme.gouv.fr/content/download/18920/131363/file/communique.pdf

 

"Ce projet de renouvellement de régulation des blaireaux a été évoqué en commission départementale de la chasse et de la faune sauvage le 12 mai 2016 et aucun avis défavorable n’a été émis par les membres de cette commission."

 

Les chasseurs, bien entendu, n'ont vu aucun problème à reconduire cette opération massive de destruction du blaireau sur ce département. Demander l'avis des chasseurs sur ce sujet, c'est comme demander à un enfant s'il veut reprendre du dessert...

 

Malgré les 158 avis défavorables émis par les citoyens, le préfet a malgré tout publié l'arrêté préfectoral AUTORISANT CETTE OPERATION MASSIVE DE DESTRUCTION. Les abattages ont donc repris depuis le 1er juin 2016.

 

Voici l'arrêté préfectoral :

http://www.somme.gouv.fr/content/download/18975/131734/file/AP-regulation-blaireaux_MAI-2016.pdf

 

Rappelons une nouvelle fois à M. de Mester l'aberration de sa décision en lui montrant la conclusion du CSPNB :

http://www.somme.gouv.fr/Contactez-nous

 

Que le préfet de la Somme mette de côté son amitié avec les chasseurs pour prendre des décisions plus objectives, avec les conseils des scientifiques compétents sur ce sujet, c'est notre souhait. Si les contestations sur ses décisions se multiplient, M. de Mester ne pourra plus les ignorer.

 

Le 8 avril 2016, Philippe de mester, préfet de la Somme, sur Twitter avec ses amis chasseurs :

https://lc.cx/4rNF

 

Ne lâchons rien !

Le blaireau doit être protégé. Partagez cette pétition :

http://change.org/ProtectionBlaireau

 

Merci à tous !

103 518 soutiens

46 482 nécessaires pour atteindre 150 000

 

16/06/2016

Au pays des Vautours

 

Au pays des Vautours

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Impossible de ne pas parler des Vautours lorsque l'on évoque les gorges de la Jonte et le Causse Méjean. Le stage photo ''découverte des Cévennes'' organisé dernièrement ne nous laissait pas un jour sans pouvoir observer dans de remarquables conditions ces imposants rapaces au vol planant d'une envergure de 2,40 à 2,80 mètres.

 

Les vautours peuplaient le ciel de la région des Causses jusqu'au XIXe siècle. Les causes de la disparition sont multiples (chasse ou braconnage, ingestion de produits toxiques pas forcément destinés aux oiseaux, disparition de nourriture car les cadavres de brebis sont amenés à l'équarrissage, etc.).

 

Dès le début des années quatre-vingt, le Parc national des Cévennes associé au Fonds d'Intervention des Rapaces met en œuvre la réintroduction du Vautour Fauve puis du Vautour Moine sur un site des falaises de la Jonte.

 

En intervenant rapidement sur les animaux morts, les Vautours contribuent à limiter les épidémies et la pollution organique du milieu (notamment aquatique). Le succès de cette opération permet de compter à ce jour plus de huit cents oiseaux sur cette région et il n'est pas rare que quelques individus remontent animer le ciel de Franche-Comté.

 

Vautours-Delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

15/06/2016

Moutons du Causse Méjean

L’harmonie dans le Chaos

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

À l’occasion d’un stage photo de découverte des Cévennes au pays des vautours, l’image de ce jour illustre l’une des nombreuses activités thématiques proposées par les animateurs Dominique Delfino et Jean-Louis Vermot-Desroches.

 

La randonnée au Chaos de Nîmes-le-Vieux sur le Causse Méjean, espace minéral ruiniforme, plonge les stagiaires dans un univers insolite. Les jeux de lumière façonnent ces paysages érodés où surgissent des formes étranges que chacun peut interpréter suivant son imagination.

 

Les troupeaux de brebis qui investissent les lieux traduisent l’activité pastorale encore très présente sur ces terres. Leur présence ajoute une touche vivante en parfaite harmonie dans la lumière de ce tableau de fin de journée.

 

Moutons-du-causse-Méjean-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

14/06/2016

Coquelicots

Ils flottent au gré du vent

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

Qui n'a pas remarqué ce superbe champ de coquelicots en contrebas de la route face à l'hypermarché entre Montbéliard et Bethoncourt ?

 

Ce terrain demeuré en friche, retrouve une dynamique végétale naturelle, offrant à la flore la possibilité de s'épanouir librement.

 

Petits mammifères, insectes et oiseaux, dont certaines espèces sont protégées, trouvent ici le refuge pour s'y installer le temps d'une saison liée à la reproduction.

 

C'est la couleur rouge pourpre qui s'est imposée durant plusieurs semaines, transformant cet espace en campagne colorée au cœur d'un milieu urbain dense.

 

Malgré la météo capricieuse de ce printemps qui se fait attendre, le coquelicot nous fait songer à l'été, au soleil et nombreux sont les admirateurs qui se sont laissé tenter par quelques photographies.

 

Les fleurs dansantes et souples s'agitent au moindre souffle du vent, les pétales fripés accentuent la fragilité du coquelicot, un spectacle dont il faudra profiter avant que ne s'éteignent ces étincelles de lumière dans le paysage.

 

Coquelicots-Delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

11/06/2016

L'Ouette d'Égypte

Une belle nichée

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Présents maintenant tout au long de l'année, quelques couples d'Ouettes d'Égypte se sont établis sur les vallées de l'Allan et de la Savoureuse.

 

 

Originaire de l'Afrique subsaharienne et de la vallée du Nil, cette espèce a été introduite en Europe au XVIIIe siècle où elle était alors gardée en captivité en tant qu’oiseau d’ornement. Son arrivée en Alsace ne date que de 1971, mais depuis, les effectifs n’ont cessé de progresser.

 

L’espèce s’est bien reproduite et les oiseaux échappés ont constitué des populations qui vivent aujourd’hui dans la nature auprès des espèces sauvages. Son agressivité en période de reproduction peut poser problème vis-à-vis de l’avifaune indigène, que ce soit lors du choix des nids ou lors de la défense de son territoire provoquant une possible interaction négative avec les divers oiseaux d’eau locaux.

 

Et c'est bien le cas pour un couple établi ce printemps sur un étang en bordure de la Savoureuse près de Trévenans. Il a donné naissance à huit poussins qui ont largement pris possession des lieux.

 

ouette d'égypte,dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,pays de montbéliard

Cliché © Dominique Delfino

10/06/2016

Cartographie des rivières

Cartographie des rivières

 

Juin 2016 — Le projet national de cartographier les rivières de France est ressenti par les associations de protection de la naturer et des cours d'eau en particulier comme une menace pour la biodiversité. Ainsi en témoignent ces deux articles de la Presse bisontine et de l'Est républicain.

 

LA PRESSE BISONTINE JUIN 2016

 

La cartographie des cours d'eau menace-t-elle les milieux aquatiques ? L'état sanitaire des cours d'eau sera-t-il affecté par cette évolution de la réglementation ?

 

Sous l'égide de la DREAL, l'État met en place actuellement un relevé cartographique des cours d'eaux français. L'objectif avoué est le recensement de tous les cours d'eau de France. L'objectif secondaire, selon les défenseurs des milieux aquatiques, "sous la pression des lobbies en particulier celui de l'agriculture intensive", et de permettre la réalisation de travaux (barrages, retenues collinaires, drainages, canalisation, etc.) sans autorisations sur tous les cours d'eau qui n'auront pas été recensés. Ils seront nombreux puisqu'un travail exhaustif est quasiment impossible, surtout dans les têtes de bassin et que le temps imparti est trop limité.

 

"Cela fait planer une menace majeure de destruction totale, sur nombre de ruisseaux et zones humides" estime le collectif S.O.S. Loue et rivières comtoises. Car les têtes de bassins sont justement des zones d'une grande richesse, où la biodiversité est majeure, où se trouvent bon nombre de frayères de truites et batraciens et où subsistent les dernières écrevisses autochtones de notre pays. "Sans parler des espèces d'insectes les plus polluosensibles dont c'est souvent le dernier réservoir." Comme notre région est bien entendu concernée au premier chef, le collectif S.O.S. Loue et rivières comtoises s'est emparé de la problématique grâce à l'un de ses membres, Michaël Prochazka.

Une réunion s'est tenue à ce sujet le 19 mai 2016 à la DREAL à Besançon. Selon Michaël Prochazka, "la décision en haut lieu a déjà été prise et la participation minoritaire du monde associatif aux différents groupes de travail liés à ce projet n'est qu'un artifice de plus, la représentation largement plus importante des structures représentant les lobbies demandeurs de cette "réforme" en est une preuve." Selon le spécialiste, "en Franche-Comté comme ailleurs en France, les conséquences potentielles risquent d'être dramatiques, car les cours d'eau non recensés deviendront des "écoulements", comme l'avoue le compte rendu officiel de la première réunion, et ne seront soumis à aucune démarche avant travaux." À suivre.

 

Est Républicain 24/05/2016

Franche-Comté : la cartographie des cours d’eau ne satisfait pas les défenseurs des zones humides

 

Pour Michel Prochazka, de SOS Loue et rivières comtoises, ne pas prendre en compte les zones humides dans cette cartographie pourrait avoir de graves conséquences.

 

Besançon. Pendant vingt ans, il a été le chef de l’Onema dans le Doubs, ces gardes de l’ancien Conseil supérieur de la pêche dont les attributions se sont tournées progressivement vers la protection des milieux aquatiques avant toute chose. Aujourd’hui retraité, Michael Prochazka est de ceux qui ont vu arriver, en 1992, la loi sur l’eau, avec un réel bonheur.

 

Enfin, cette ressource essentielle à la vie était reconnue en tant que telle. « Même si certains braillent qu’elle est trop contraignante, je crois que ce principe est rentré dans les mœurs. Plus personne, ou presque, aujourd’hui ne conteste la réalité du changement climatique, avec des événements extrêmes, de plus en plus fréquents et de plus en plus proches… »

 

Toutefois, une récente décision du ministère de l’environnement inquiète ce spécialiste reconnu qui s’est aujourd’hui engagé auprès de SOS Loue et rivières comtoises. En novembre dernier, il a été demandé aux préfets de dresser une cartographie des cours d’eau. En soit, rien d’affolant de prime abord mais, l’idée de figer dans le marbre une situation paraît « aberrante » à Michael Prochazka. « Ce sera obligatoirement faux car un réseau hydrologique est évolutif. » Qui plus est en ne retenant que le critère de « cours d’eau », on néglige le plus important en amont aux yeux de l’environnementaliste « les têtes de bassin et le chevelu qui les alimentent. »

 

Des zones indispensables

Ces écoulements, « difficiles à inventorier, parfois temporaires, souvent au sein de zones humides pas toujours reconnues, font partie d’écosystèmes qui jouent le rôle de filtre et de stockage de l’eau, indispensables à la prévention des crues et à la préservation de la ressource en eau ».

 

Les négliger, au profit d’une nomenclature essentiellement pragmatique présente donc un risque de voir s’y développer par des entrepreneurs peu avisés ou trop intéressés des modifications profondes sans plus aucun contrôle.

 

« Si ces écoulements ne sont pas classés on pourra les boucher, les curer, les buser, avec des effets non négligeables sur le bassin-versant. En clair on perd la maîtrise du réseau. Sans même parler des petites bêtes qui les habitent, ils ont un rôle de régulation sur les étiages et les inondations. »

 

Pour Michael Prochazka la préservation de ces zones humides « qui ne coûtent pas cher et ne servent à rien d’autres devrait être au sommet de nos préoccupations. Ce qui est paradoxal, c’est que la façon de voir les choses à travers cette cartographie entraîne une nouvelle réduction du champ d’application d’une loi sur l’eau, régulièrement détricotée, alors que les services de l’État chargés de la faire appliquer ont toujours moins de moyens. »

 

Pour donner une idée de l’importance des phénomènes aquatiques naturels, Michael Prochazka croule d’anecdotes. « Un soir d’orage, je me suis amusé à mesurer la hauteur d’eau tombée en vingt minutes dans ma piscine et à projeter cette donnée sur la surface bétonnée de la zone de Châteaufarine à Besançon. Cela représentait 50.000 m³ d’eau qui, finalement, via le réseau d’évacuation des eaux pluviales retourne dans le Doubs qui peut l’absorber. Mais imaginez la même quantité d’eau filant directement dans la Savoureuse. Les zones humides permettent en absorbant la pluie de limiter l’impact immédiat sur le milieu. »

 

Pour le naturaliste, cette « réforme » cède aux « lobbys » opposés à la loi sur l’eau et à tout encadrement de leurs pratiques.

 

Fred JIMENEZ

 

 

 

 

09/06/2016

Info sur les dosettes Nespresso

dosettes nespresso,furaneInfo sur les dosettes Nespresso

 

Édifiant ! Et pourtant si on savait tout sur les
 capsules Nespresso !

 

Nespresso : Avec ou sans sucre ?
 
Je suis une dosette. Je vous en fais voir de toutes les couleurs !


 

Le séduisant George Clooney me savoure avec délectation dans un
 feutré, idéalisé et fantasmé.
 
 Mes 4 grammes de café sont habillés d’une robe d’aluminium à
 la couleur de votre choix. Chacun y trouve son café, selon son goût et
 son humeur.

 

Le paradis au bout des lèvres, avec son arôme et surtout sa
 fameuse mousse !
 
 Le raffinement ! Le luxe à portée de tasse. 4 grammes de
 café à 0,40 €, ça nous fait pour 1000 grammes de café 100 €.
 
 Oui, 100 € le kilo, c’est le prix du luxe, on ne va pas
 chipoter, ce serait petit.
 
Il faut, bien sûr, s’en donner les moyens.

 

Je ne fais pas
 dans la dentelle avec mes habits de lumière en aluminium.
 
J’ai besoin de beaucoup d’énergie électrique fournie par de
 belles centrales nucléaires ou de très efficaces centrales thermiques.
 
Pour 1 tonne d’aluminium, j’offre 4 tonnes de rejets sous
 forme d’arsenic, de titane, de chrome, de plomb, de vanadium, de
 mercure. Bref, de magnifiques boues rouges qui par exemple, grâce à
 une superbe canalisation terrestre de 55 km, glissent depuis l’usine
 Altéo de Gardanne jusqu’à la Grande Bleue. Et grâce à un autre beau
 tuyau de 7,7 km, je vais me balader, tenez vous bien, jusqu’à 320
 mètres de profondeur, tout au fond du canyon sous-marin de Cassidaigne
 dans le magnifique parc des calanques.


 

Tout ça, donne soif, je bois comme un trou de la bonne eau
 locale. J’en suis quelque peu fier, bien sûr, même si mes amis chinois
 et brésiliens font beaucoup mieux !


 

Maintenant, je vous invite à faire un petit tour dans la
 tasse : avec mes 1 000 tonnes de café par semaine, je suis le roi du
 marché ! Je fais ce que je veux. Je prends toutes les origines de café
 au cours le plus bas du moment. Je te mélange tout ça au mieux… (au
 mieux financier, bien sûr).
 
De toute façon, je m’en sortirai toujours grâce aux arômes
 ajoutés. Vous savez bien, cette petite note de noisette si subtile !


 

Pour la torréfaction, je suis le champion : 1000°C en 90
 secondes quand les autres (traditionnels) font avec 200/220°C en 20
 minutes… Et toc… bingo !


 

Le pompon, c’est la mousse qui persiste plusieurs heures
 quand les autres ne tiennent que quelques minutes. Là, la recette est
 secrète. Je vous en dis un peu, pas tout, juste un peu : Avec un chouia
 de graisse animale et des additifs top secret, c’est joué.


 

D’une manière générale, je me débrouille plutôt bien pour
 qu’on se souvienne de moi, car, malgré quelques tentatives poussives et
 gourmandes en énergie et en eau, je ne suis presque pas recyclé. Comme
 ça, vous pouvez me retrouver un peu partout sur la planète. J’aime bien
 les vortex océaniques, ces continents d'ordures qui tournaillent dans les océans, ça marche du tonnerre !


 

Franchement, "y a photo" face, par exemple, aux petits
 producteurs du réseau "équitable" (pour ne parler que de ceux-là, car
 il y a bien d’autres petits producteurs qui ne font pas partie de ce
 réseau). Ils disent, qu’eux vendent 20 € le kilo les grands crus de
 café d’Éthiopie, de Madagascar, du Pérou, d’Équateur, du Honduras… Ils
 disent aussi que, grâce au "réseau équitable", ils ont un toit, une
 dignité et qu’ils peuvent envoyer leurs enfants à l’école afin qu’ils
 soient instruits et qu’ils aient un meilleur avenir... Mais, ont-ils
 vraiment besoin de lire, d’écrire, de calculer et de réfléchir alors
 qu’on le fait pour eux ?


 


 Ah, j'oubliais !... J'ai aussi le record du plus grand taux
 de furane. Là, ne m’applaudissez pas car il arrive qu’on batte des
 records sans réelle volonté. Les liens ci-desous vous apprendront que le
 furane est une substance organique (produit intermédiaire utilisé dans
 l’industrie chimique comme solvant pour les résines lors de la
 production de laques et comme agglomérant dans la fonderie). Volatile,
 lipophile et cancérigène pour le foie, selon les scientifiques de l’université de Barcelone, le furane double de quantité
 lorsque le café ingéré provient de capsules plutôt que d’une cafetière
 classique.


 

http://www.huffingtonpost.fr/maurice-leroy/dosettes-furan...

 

http://www.docbuzz.fr/2011/04/16/123-le-cafe-en-capsule-d...

08/06/2016

Non respect de la directive oiseaux : le ministère de l'environnement sanctionné

FNE_LPO-Humanité-&-diversité-450.jpg

 

Non respect de la directive oiseaux : le ministère de l'environnement sanctionné pour la huitième fois par le Conseil d'État !

 

Mercredi 8 juin 2016 : Saisi par France Nature Environnement, la LPO et Humanité et Biodiversité, le Conseil d’État vient d’annuler une circulaire de la ministre de l’environnement qui autorisait les chasseurs à chasser les oies au-delà de la fermeture de leur chasse, fixée au 31 janvier 2015.

 

À sept reprises déjà le Conseil d’État a annulé les arrêtés ministériels prolongeant la chasse au-delà du 31 janvier, rappelant que la chasse en février, qui affecte des oiseaux en migration prénuptiale, est contraire à la directive européenne « Oiseaux » et à la loi française qui imposent la protection complète des oiseaux en période de reproduction.

 

Après avoir tout essayé ces dernières années pour contourner la réglementation, jusqu’à prétexter des prélèvements à fins scientifiques, le ministère en charge de l’environnement a de nouveau innové : le 28 janvier 2015, sachant qu’un nouvel arrêté serait immanquablement censuré par la justice, la ministre de l’environnement a écrit au directeur de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et à tous les préfets pour leur confirmer que la chasse serait bien fermée au 31 janvier, mais qu’il ne faudrait pas verbaliser les chasseurs en infraction entre le 1er et le 9 février !

 

Choquées par cette officialisation du braconnage, nos associations ont aussitôt contesté cette circulaire devant le Conseil d’État. Il vient de leur donner raison pour la huitième fois. Officialiser le braconnage n’est pas compatible avec un État de droit. Pourtant, cette année encore, la ministre de l’environnement a donné des consignes verbales pour que les chasseurs d’oies ne soient pas verbalisés en février. Imaginerait-on de telles pratiques pour la santé, la sécurité… et qu’arriverait-il en cas d’accident de chasse ? C’est d’autant plus choquant lorsque l’État français prétend être exemplaire pour la conservation de la biodiversité.

 

France Nature Environnement, la LPO et Humanité et Biodiversité sont satisfaites de cette décision et attendent de l’État qu’il prenne ses responsabilités en faisant enfin appliquer la loi sur le terrain en mettant un terme au braconnage, notamment des oies.

 

06/06/2016

Le poison des néonicotinoïdes en débat au Parlement

Le poison des néonicotinoïdes

en débat au Parlement

(Sciences et Avenir de juin 2016)

 

Dernières mises à jour des 3, 16 et 31 juillet 2016

(voir au pied de l'article)

 

Les pesticides neurotoxiques, nocifs pour les insectes pollinisateurs, sont au cœur d'une bataille exemplaire.

 

Interdire ou non, sur le territoire français, l'ensemble des insecticides de la famille des néonicotinoïdes[1] : c'est l'enjeu crucial de la loi biodiversité, en discussion au Parlement, qui tient en haleine tous les apiculteurs.

 

La question divise bien au-delà des couleurs politiques car elle remet en question notre système de production agro-industriel.

 

Sur le plan scientifique, c'est clair : ces insecticides systémiques — qui pénètrent le système vasculaire de la plante — qui représentent 40 % du marché, sont toxiques à faible dose pour les pollinisateurs domestiques ou sauvages (lire Sciences et Avenir nos 783 et 796). "Ils fragilisent également les invertébrés du sol, la microfaune des cours d'eau, les amphibiens" selon une méta-analyse publiée dans Environnemental Science and Pollution Research (2015), Même la végétation alentour non traitée est contaminée, qu'il s'agisse de cultures de colza ou de fleurs sauvages, car la plante n'absorbe qu'une infime portion du produit : l'essentiel persiste dans les sols pendant plusieurs années ou file dans les cours d'eau. Sans que l'on sache encore leur impact — faute d'études suffisantes — sur la santé humaine. Ainsi, même s'ils étaient interdits dès 2018 — l'une des dispositions débattues par les élus —, les néonicotinoïdes continueront à produire leurs effets durant de longues années sur les abeilles en particulier et sur tous les pollinisateurs en général. Ils perturbent leur appétit et leur sens de l'orientation, compromettent leur retour à la ruche, aggravent leur fragilité face aux maladies, forment des cocktails délétères avec les autres produits chimiques employés dans la nature ou dans la ruche (lire Sciences et Avenir 771).

 

Défenseurs de la nature et agro-industriels s'affrontent.

 

Sur le plan économique, défenseurs de la nature et agro-industriels avancent des chiffres contradictoires. Pour les premiers, avec ou sans pesticides, les rendements seraient à peu près les même. Si pour les seconds, c'est la faillite qui menace la betterave ou le blé. « Rotations de culture. engrais verts, techniques de bio-contrôle : des alternatives sans chimie existent déjà », arguent la Fondation Nicolas Hulot ou la Confédération paysanne. Leur mise en œuvre et leur efficacité peuvent être empêchées par les conditions climatiques, la nature et l'intensité des attaques des ravageurs » rétorquent les producteurs qui préfèrent « un traitement préventif unique par enrobage de semences à des pulvérisations répétées ». Le changement des pratiques, là est le véritable sujet.

 

[1] Depuis les années 1990, les apiculteurs suspectaient certains pesticides d'être responsables d'une mortalité accrue des abeilles domestiques. Les scientifiques l'ont confirmé récemment. Parmi les substances incriminées par les chercheurs pour leurs effets sur les pollinisateurs et dont l'usage est déjà restreint en Europe et en France : imidaclopride (molécule active du Gaucho et du Confidor), clothianidine (molécule active du Poncho-Maïs), thiamétoxame (molécule active du Cruiser).

 

La réaction de la LPO : le Sénat protège les néonicotinoïdes au mépris des abeilles, de la biodiversité et de la santé publique

 

Dans le cadre de l’examen de la loi biodiversité, les Sénateurs ont rejeté l’interdiction des néonicotinoïdes.

 

Alors que la démonstration scientifique est faite et indiscutable que les néonicotinoïdes sont extrêmement dangereux pour notre environnement et que les premiers signes d’impact apparaissent sur la santé humaine ;

 

Alors que l’ANSES a récemment rappelé qu’en l’absence de mesures de gestion renforcée, « l’utilisation des néonicotinoïdes entraîne de sévères effets négatifs sur les espèces non-cibles qui fournissent des services écosystémiques incluant la pollinisation et la lutte intégrée » ;

 

Alors qu’aujourd’hui même une équipe internationale impliquant l’INRA révèle qu’en augmentant le nombre et la diversité des insectes pollinisateurs, on accroît le rendement des cultures de plus de 20 % en moyenne à l’échelle mondiale;

 

Alors que notre proposition d’amendement visant à interdire l’usage des néonicotinoïdes a reçu un soutien exceptionnel dans le cadre de la consultation sur la plateforme Parlement & Citoyens (99,6% de votes favorables) ;

 

Alors que le gouvernement a soutenu l’amendement visant à interdire les néonicotinoïdes en enrobage de semences au 1er septembre 2017, nos organisations environnementales, apicoles et paysannes dénoncent fermement le rejet de cet amendement et le déni scientifique et démocratique que ce vote représente.

 

L’amendement et son sous-amendement, adoptés en lieu et place de cette interdiction sont une provocation faite aux apiculteurs et aux défenseurs de la biodiversité et de l’agriculture paysanne. Fuyant leurs responsabilités, les sénateurs ont choisi de ne rien décider et de laisser au ministre Stéphane Le Foll la décision de mettre en pratique les recommandations de l’ANSES, pourtant précédemment qualifiées d’inapplicables par la ministre de l’Ecologie.

 

Nos organisations, avec le soutien des citoyens, poursuivront leur travail vers les députés pour obtenir enfin, et une fois pour toutes, l’interdiction de ces produits.

 

pesticides,néonicotinoïdes,sénat

 

Le vote des sénateurs comtois : un seul s'oppose à l'empoisonnement de la nature

SÉNATEURS-COMTOIS-néonicotinoïdes-450.jpg

 

Nouvel ajout du 3 juillet 2016 dû à Benoit André

 

La commission du développement durable de l'Assemblée Nationale a examiné les 13, 21 et 22 juin 2016 les amendements déposés sur la version votée par le Sénat, à la suite de quoi l'Assemblée a voté le texte en séance publique du 21 au 23 juin.


Le texte retenu a rétabli une grande partie des dispositions supprimées par le Sénat, mais laisse un goût amer à certains acteurs, comme les ONG environnementales.


Dossier le plus emblématique, l'interdiction des néonicotinoïdes a été restaurée à la date du 1er septembre 2018 sur l'ensemble des cultures et semences, mais la porte a été ouverte à un contournement via des dérogations possibles jusqu'au 1er juillet 2020.


Cette loi ayant un champ assez large [1], et compte tenu des intérêts variés que mes signataires ne manquent pas de montrer, je ne vais pas entrer dans le détail de tous les articles.


Je voudrais simplement vous signaler l'existence d'une mine d'informations sur la gestation de cette loi, sur les luttes entre majorité et opposition, sur les différences de conception entre les deux blocs et les arguments utilisés par les deux parties pour défendre leur point de vue. Je salue au passage la transparence des débats parlementaires, bien qu'il faille un peu de temps pour exploiter tout ça.



Sur le site de l'Assemblée Nationale [2], vous trouverez en bas la section "Assemblée nationale - Nouvelle lecture", qui contient les transcriptions complètes des discussions en commission et en séance.
Si un sujet en particulier vous intéresse, vous pouvez rechercher le numéro de l'article qui lui correspond via le texte adopté par l'Assemblée [3], puis rechercher dans la liste des réunions celle où l'article a été discuté, en commission (sous "Travaux des commissions") ou en séance publique (sous "Discussion en séance publique").



Un petit exemple : lors de la première réunion en commission [4], la discussion du principe de non-régression, sur lequel avait buté la commission mixte paritaire (CMP), témoigne de conceptions totalement différentes de la part de la majorité et de l'opposition. Au passage, vous pourrez voir là l'avis de notre David Douillet national, député (LR) des Yvelines.


Second exemple : la bataille sur les néonicotinoïdes en séance publique [5], très longue mais hautement intéressante, close par le vote de l'amendement 452.


Le texte va de nouveau être discuté au Sénat en séance publique les 11 et 12 juillet ; je ne pense pas qu'il soit efficace de se manifester auprès des sénateurs. Ensuite, la lecture définitive par l'Assemblée devrait avoir lieu le 19 juillet. Il n'y aura pas de nouvel amendement possible selon le droit parlementaire [6], l'Assemblée votera son propre texte dans sa version actuelle, en reprenant éventuellement à son compte des amendements déposés par le Sénat. Il faut donc rester vigilant, et il sera bon de se rappeler au bon souvenir de nos députés - je publierai une mise à jour à temps.



Pendant ce temps, continuez à diffuser ! https://www.change.org/p/m-claude-pour-une-loi-sur-la-bio...

Merci pour votre soutien.




Sources citées dans le texte

[1] http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl14-359.html

[2] http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/biodiversit...

[3] http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0775.asp

[4] http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-dvp/15-16/c151606...

[5] http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2015-2016/201602...

[6] https://www.senat.fr/role/fiche/navette.html


Autres sources

Articles du Monde sur le dernier passage à l'Assemblée :


- http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/06/22/les...


- http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/06/25/bio...

 

Ajout du 16 juillet 2016 dû à Benoit André

 


Le Sénat a de nouveau examiné la loi sur la biodiversité le lundi 11 juillet 2016 en séance publique, et a de nouveau fait reculer le texte sur certains points, si bien que les sénateurs communistes et écologistes ont voté contre la nouvelle mouture [1].

Les sénateurs ont notamment supprimé l'inscription dans la loi du principe de non-régression de l'environnement et repoussé la date butoir d'interdiction des insecticides néonicotinoïdes au 1er juillet 2020. Ils ont également rejeté un amendement écologiste visant à supprimer l'avantage concurrentiel de l'huile de palme [2].

L'Assemblée Nationale doit examiner le texte en lecture définitive, en commission du développement durable, à partir du mardi 19 juillet à 11h [3], en repartant du texte voté par elle en juin. Comme je le disais lors de ma dernière mise à jour, l'Assemblée a le droit de modifier son texte, mais ne peut pas déposer de nouvel amendement. Il faut rester vigilant pour que le texte ne subisse pas de perte de dernière minute. Je vous invite donc à contacter votre député de la commission du développement durable. Vous trouverez une explication de la façon de le faire dans ma deuxième mise à jour du 3 juin 2016, disponible sur le site de la pétition [4]. Un dernier effort et on peut partir en vacances l'esprit tranquille (ah, les insectes qui s'écrasent sur votre pare-brise sur l'autoroute... c'est aussi un marqueur de biodiversité !).

J'enverrai la semaine prochaine une ultime mise à jour pour faire le bilan de cette loi et de notre mobilisation.

Merci pour votre soutien.



Sources citées dans le texte :

[1] http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/senat-adopte-nouv...

[2] http://ecologistes-senat.fr/loi-biodiversite-adoptee-au-s...

[3] http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/biodiversit...

[4] https://www.change.org/p/m-claude-pour-une-loi-sur-la-bio...


Autre source :

Texte de la loi votée par le Sénat :
http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2015-2016/766.html

 

Ajout du 31 juillet 2016 : ce qu'en pense Gérard Charollois : un temps d’enfumage.

 

www.ecologie-radicale.org


La lettre de Gérard CHAROLLOIS        Le dimanche 31 juillet 2016
Tél. 06 76 99 84 65
        
 
Dans le silence médiatique, donc dans l’ignorance de l’opinion publique, le parlement adopte une loi insipide prétendument destinée à « protéger la biodiversité », grand défi de ce monde.
 
Pas question, pour le législateur Français, aux ordres des mafias lobbystiques, d’interdire la chasse aux gluaux des petits oiseaux, les destructions de mammifères en période de reproduction, d’édicter l’opposabilité aux aménageurs des couloirs écologiques, l’exclusion des néonicotinoïdes, tueurs d’insectes, avant le premier septembre 2018, avant changement de majorité politique, propositions qu’avait soutenues Laurence ABEILLE, députée écologiste, que je salue pour la qualité de son travail parlementaire.
 
En France, seuls les tueurs d’animaux, les exploiteurs de la nature, les promoteurs sont protégés.


Pour occuper les médias de leurs vaines présences, les leaders politiques, charognards impudiques, feignent de s’exciter à l’annonce d’un attentat perpétré par des faibles d’esprits égarés par une mythologie grotesque.
Derrière tout attentat contre la vie, fleurissent, d’un côté, la souffrance des victimes, de l’autre, le défaut d’hominisation des assassins.


Pendant que les hommes s’obnubilent sur les manifestations, parfois criminelles, souvent ridicules, d’arriérations mythiques, ils oublient les soucis de la  planète. Le  spectacle ressassé du terrorisme religieux occulte le terrorisme quotidien et ordinaire que les ennemis de la terre exercent à l’encontre de la nature et du vivant.


Ne nous laissons pas fasciner par les crimes des obscurantistes, leur inculture, le choc indéniable de civilisations, choc sans perspectives d’amélioration de la condition de vie.


Bien sûr, la simple légitime défense justifie la guerre faite aux djihadistes, mais cette guerre, imposée par l’ennemi, doit être étroitement circonscrite à son objet et ne saurait devenir un poison sociétal, une obsession.
L’avenir ne réside pas dans ces querelles médiévales.


Toute mesure de police et de sécurité doit s’accompagner d’accroissement et de garanties de la liberté, cet antidote au totalitarisme, cette arme suprême contre la superstition et le fanatisme.


Les politiciens dévoyés qui, pour plaire aux badauds, remettent en cause l’état de droit se révèlent auxiliaires des adversaires de la raison et de la liberté.


Ne nous détournons pas d’un objectif supérieur et premier :


Comment réduire la souffrance, mal absolu, la détresse, l’avilissement des êtres vivants ?


Pour demeurer dans leur rhétorique guerrière, les fronts ne manquent pas.


Il est curieux que les hommes, loin de redouter les vrais périls qui les menacent, ont toujours peur que le « ciel leur tombe sur la tête ».


Nous n’avons rien à faire des guerres de religions, ni, d’ailleurs, des réconciliations des religions, puisque l’essentiel est de dépasser le dolorisme dont elles sont porteuses.


La souffrance, le sacrifice, le supplice, le martyr, la mort n’ajoutent rien de bon au monde et ne rachètent rien, puisqu’il n’y a rien à racheter.


La finalité de la vie est la vie.


Notre radicalité tient à ce changement de fondement éthique de la société à laquelle nous aspirons.


Puisque ses facultés cognitives ont permis à l’animal humain d’acquérir une grande maîtrise, il lui faut élever son niveau de conscience et la qualité de son comportement.


Or, entre ses croyances farfelues, ses loisirs débiles et calamiteux, sa volonté primaire d’accaparement, son développement comportemental demeure en grave décalage avec ses capacités d’intervention sur le monde.


Loin d’élever la réflexion, de proposer une issue de secours, d’appeler à cette révolution comportementale, nos politiciens, médiocres et narcissiques, instrumentalisent les ignorances et les peurs pour pérenniser leur détention des apparences du pouvoir.


Apparences, parce qu’en fait, ces petits personnages ne maîtrisent rien, ni les aléas économiques, ni les coups de folie des islamistes, ni les accidents du Marché de la finance et des emplois.


Ils essaient seulement de gérer leurs petites carrières et se donnent en spectacle comme sur la scène d’un théâtre où se jouent des pièces dont ils ne sont pas auteurs.


Notre objectif : séparer l’écume des faits divers, des mouvements de fond de la civilisation et mettre, enfin, le vivant au centre des valeurs.


Amis lecteurs, ne vous laissez pas enfumer par les faiseurs d’opinion :


C’est la guerre !


Oui, mais ceux que vous aimez vont mourir d’une rupture d’anévrisme, d’un cancer métastasé, d’un accident vasculaire cérébral et non de la main cruelle d’un fou de Dieu.


La protection de la nature, l’accession au respect de l’animal, être sensible, l’instauration d’une économie de solidarité et non de concurrence féroce, le souci d’offrir aux hommes de meilleures conditions de vie, la victoire sur les maladies valent mieux que les affrontements entre ZEUS et OSIRIS.


Non, je ne préconise nullement la censure d’informations relatives aux attentats, la dissimulation des images choquantes, le refus d’indiquer l’identité des tueurs. La seule censure qui vaille est celle de la censure.


Il ne faut jamais infantiliser les citoyens, filtrer, prédigérer, édulcorer les informations.


Le citoyen est un adulte et doit être considéré comme tel.


En revanche, je considère comme enfumage le fait d’asphyxier la pensée, de stériliser le débat de fond en suivant l’agenda dicté par les terroristes, agenda dans lequel les politiciens puisent le paravent de leur insignifiance.
De nos jours, les attentats tiennent lieu de divertissements, au sens philosophique du terme.


Apprenons à nos contemporains qu’il est idiot et criminel de tuer au nom d’un quelconque ZEUS, comme il est idiot et criminel de capturer des petits oiseaux à l’aide de glu.


 
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ÉCOLOGIE ÉTHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES ÉQUILIBRES NATURELS.

 

Article de l'Est Républicain du 30 juillet 2016

(Cliquez sur l'image pour zoomer) 

pesticides,néonicotinoïdes,sénat

 

04/06/2016

Le Sénat vote contre les coraux et pour le développement économique

Le Sénat vote contre les coraux et pour le développement économique

 

Écoutez également l'émission de France Inter.

 

La France, deuxième propriétaire du plus grand patrimoine corallien au monde, a vu lundi 23 mai 2016 le Sénat retoqué l’interdiction de la destruction des coraux dans le cadre de la loi sur la biodiversité. Pourtant, grâce à ses 10 % de récifs coralliens au monde, la deuxième plus grande barrière de corail et le plus grand lagon mondial, la France pourrait être un acteur majeur dans la conservation des récifs coralliens. Conscient de cette richesse, en 1999, le pays affichait pourtant un désir de conserver ce patrimoine avec l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens, un objectif désormais bafoué par les sénateurs.

 

Se disant anxieux de « ne pas contraindre le développement des économies locales », le Sénat a posé un amendement contre le projet de loi qui vise à la protection des récifs coralliens, ainsi les sénateurs consentent au dragage et à la destruction des coraux. Un tel amendement encouragera sûrement des projets comme en Guadeloupe où, pour l’agrandissement du port de Pointe-à-Pitre, 7 millions de m3 de coraux ont été réduits à néant. Un autre projet portuaire à Fort-de-France, en Martinique, a lui été entravé par les écologistes qui, après 3 ans de batailles juridiques, ont réussi à ce que les constructeurs se fournissent dans les carrières plutôt que dans les coraux pour faire des remblais. Or, avec cet amendement, les sénateurs endiguent les actions de défense pour la nature, défendant des intérêts économiques à court terme contre un écosystème indispensable qui génère des revenus d’environ 375 milliards dans le monde, chaque année.

 

Cependant, les coraux engendrent bien plus que des revenus économiques liés au tourisme ; couvrant moins de 0,2 % des océans, ils abritent 30% de la biodiversité marine. Bien plus générateurs de richesse étant vivant que comme remblais, ces récifs sont des nurseries et des garde-manger pour les poissons qui alimentent la pêche. De plus, si les scientifiques notent une bonne reprise du corail dans le milieu naturel, malgré qu’il s’agisse d’un processus très long, il reste essentiel de ne pas détruire les récifs déjà en danger par l’augmentation de la température de l’eau.

 

Et pourtant, les coraux qui subissent un blanchissement extrême n'ont ps besoin de cette prise de position pour être menacés de disparition (voir l'article de Sciences et Avenir).

03/06/2016

Des sénateurs pas très "bio"

Des sénateurs pas très bio : limiter le bio dans la restauration collective

 

Après avoir désapprouvé l'arrêt en 2018 de l'utilisation des néonicotinoïdes (pesticides destructeurs des insectes pollinisateurs),

 

Après avoir approuvé la destruction des récifs coralliens,

 

les sénateurs français récidivent en s'opposant à l'utilisation à hauteur de 20% des aliments bio dans l'alimentation des cantines. Ils préfèrent favoriser l'ingestion de pesticides par les enfants des écoles et les salariés des restaurants d'entreprises.

 

Voir le lien ci-dessous et en particulier le trombinoscope des sénateurs comtois qui ont pris part au vote.

 

Des sénateurs pas très bio

SÉNATEURS-COMTOIS-450.jpg

02/06/2016

Étude du peuplement pisciaire de la retenue du barage de Vouglans (Jura) par l'utilisation de batteries de filets verticaux à enroulement

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglansÉtude du peuplement en poissons de la retenue du barrage de Vouglans (Jura) par l'utilisation de batteries de filets verticaux à enroulement

 

par A. GUYARD, J.-P. GRANDMOTTET et J. VERNEAUX[1][2][3]

 

Résumé — Un système de filets verticaux à enroulement permet une meilleure prospection de tout le volume d'eau avec l'exploration différentielle des habitats-poissons. La confrontation des résultats obtenus dans des conditions similaires montre l'efficacité de la méthode par rapport aux systèmes classiques. Déterminée avec ce protocole, la distribution d'abondance des quinze espèces de poissons capturés montre que l'ichtyofaune de la retenue de Vouglans est dominée par les espèces les plus euryèces : Gardon, Brèmes, Ablette et Perche.

 

Summary—The use of a vertical gillnet System provides an improved technique for consideration of the whole water volume with a differential exploration of the fish habitats. The comparison of the results shows efficiency of this method over the classical methods. Using this method we found that the strength distribution of the fifteen caught fish species is dominated by the most eurytical species such as Roach, Breams, Bleak and Perch. Key words : fish sampling - sample comparison - man-made lake.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans

 

I. PROTOCOLE D'ÉCHANTILLONNAGE

 

La technique des filets verticaux a été exposée dans l'article de ce même blog :

Échantillonnage des poissons lacustres : les filets verticaux à enroulement.

Pour évaluer l'efficacité de ce nouveau dispositif, nous avons choisi la retenue du barrage hydroélectrique de Vouglans dont la composition du peuplement pisciaire, suivie régulièrement depuis 1968 à l'aide de filets traditionnels, manifeste une certaine stabilisation (CEMAGREF, 1986, EPR Franche-Comté, 1986 et VERNEAUX, 1986).

 

En raison de la hauteur limitée à 50 m de notre dispositif (profondeur maximale des lacs jurassiens naturels), nous avons limité l'échantillonnage à la zone amont du lac jusqu'à l'aval du Pont de la Pyle (zone de Château-Richard-Les Rivets) (voir schéma ci-dessous).

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

 

La campagne d'intervention s'est déroulée du 22 juin au 9 juillet 1987. Le niveau du lac était alors à son maximum. Après recensement des habitats-poissons présents dans la zone d'échantillonnage, chaque type d'habitat a été exploré par la tendue d'au moins une batterie-unité de 6 filets. 21 batteries ont été posées pendant une durée moyenne de 24 heures.

 

poissons lacustres,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans

 

II. DESCRIPTION DES HABITATS RELEVÉS

 

Comme tout lac artificiel, la retenue de Vouglans, ne présente pas de morphologie lacustre typique. Les publications antérieures (VERNEAUX & VERGON, 1974, CTGREF, 1977, VERNEAUX, 1986) soulignent les effets inhibiteurs des marnages de grande amplitude (h = 34 m) sur le développement des hydrophytes littoraux, limitant ainsi la possibilité d'établissement de frayères et d'abris pour les poissons.

 

Cependant, en se référant à la zonation lacustre classique, on peut distinguer trois zones principales : la zone littorale (L), la zone sublittorale (T) et la zone pélagique (X).

 

  1. La zone littorale, peu représentée dans la retenue comporte les habitats codifiés de la façon suivante :

— type d'habitat d'une profondeur inférieure à 2 m, caractérisé par la présence de branches et d'arbustes immergés. Code : LOC13 (LAC13 dans le cas d'afférence). Alors que la surface littorale est négligeable, ce biotope qui peut servir de frayères à différentes espèces (Brème, Brème bordelière, Gardon et Perche) présentait une importance considérable au moment de l'étude à cause du niveau élevé du lac ;

— substrat meuble à dominance organique. Code : LON002 (LAN002 dans le cas d'afférence) ; — zone à Hydrophytes (ici à Potamogeton) d'une profondeur de 2 à 7 m (LOV10).

 

  1. La zone sublittorale

Correspondant au mont d'un lac naturel, cette zone est représentée ici par un abrupt rocheux (TONM06) ou dans l'anse de Largillay (21) par un talus dans un substrat meuble à tendance organique (TON002).

 

  1. La zone pélagique représente l'essentiel de la retenue. Dans cette zone, deux régions ont été définies par leur profondeur :

— profondeur inférieure à 20 m : X15,

— profondeur supérieure à 20 m : X16.

 

  1. Les habitats de proximité

On a tenu compte du voisinage des habitats les plus représentatifs. En raison du niveau particulièrement élevé du lac lors de notre intervention, nous avons distingué, outre les habitats aquatiques définis précédemment, des zones terrestres inondées constituées par des prairies (IV19) ou des éboulis (IM23).

 

III. COMPOSITION ET COMPARAISON DES ÉCHANTILLONS

 

Dans le tableau 1, nous avons répertorié les vingt et une espèces recensées dans la retenue de Vouglans au cours des cinq campagnes successives allant de 1971 à 1987.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

Cinq espèces dépassent 90% de l'effectif. Ce sont le Gardon (40%), l'Ablette (19%), les Brèmes (19%) et la Perche (13,5%). Ainsi, les Cyprinidés euryèces (Gardon, Ablette, Brèmes) dominent la composition de l'échantillon (78%).

 

Les carnassiers (15,47%) sont représentés surtout par la Perche (13,5%). Truite, Brochet et Cristivomer sont présents.

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

 

  1. Tendance évolutive du peuplement de 1974 à 1985

En comparant deux échantillons obtenus à l'aide d'une série de filets conventionnels de même maille et tendus selon le même protocole, VERNEAUX (1986) a étudié l'évolution du peuplement entre 1974 et 1978.

 

Selon cette étude, Gardon et Brèmes, espèces dominantes du peuplement et peu exigeantes, envahissent la retenue.

 

Chevesne, Barbeau, Toxostome et Vandoise, faiblement représentés, constituent un peuplement relique de l'Ain.

 

En 1978, la Tanche est en régression. Ce fait est probablement dû à l'absence d'hélophytes et d'hydrophytes, zones habituelles de frayères de cette espèce.

 

Les espèces carnassières, Truite, Brochet et à un degré moindre, la Perche, souffrent également du manque de frayères rendant la reproduction aléatoire. La rareté des abris rivulaires entraînant une augmentation de la taille des territoires de chasse, contribue également à limiter la densité des brochets adultes.

 

Les espèces introduites : Corégone (depuis 1970) et Cristivomer (depuis 1975) sont présentes. Mais leur acclimatation est incertaine et leur maintien dans l'échantillonnage est dû aux alevinages répétés. En revanche, l'Omble Chevalier (depuis 1971) n'a pas été recensé au cours de cette période.

 

Les résultats antérieurs obtenus à l'aide de filets traditionnels (CEMAGREF, 1985) confirment les conclusions de VERNEAUX (1986) et tendent à démontrer une certaine stabilisation depuis 1978 de la composition du peuplement pisciaire. Il est donc légitime de comparer les résultats obtenus en 1985 à l'aide de filets conventionnels et ceux obtenus en 1987 avec le nouveau protocole et d'en tirer des conclusions quant à l'efficacité relative des deux techniques d'échantillonnage.

 

  1. Comparaison des résultats obtenus par les deux techniques entre 1985 (filets classiques) et 1987 (filets verticaux)

Les prélèvements ayant été effectués à la même saison et les protocoles utilisant pratiquement la même gamme de mailles, nous avons tenté un rapprochement des données 1985 et 1987 en ne considérant que les résultats obtenus dans les stations communes.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

 

D'un point de vue qualitatif, la comparaison des tableaux 2 et 3 montre, malgré une richesse spécifique inventoriée supérieure en 1987 (15 espèces contre 13 en 1985), des échantillons très semblables (11 espèces communes). Les différences apparaissent au niveau de espèces faiblement représentées. Un exemplaire de Barbeau pêché en 1985 et absence de capture en 1987. En ce qui concerne la Perche-soleil, trouvée à un exemplaire en 1985, elle a été aperçue nidifiant en zone rivulo-littorale dans 20 cm d'eau en 1987, ce qui la rendait peu vulnérable à la capture du fait de ses déplacements limités à cette époque.

 

Si l'on étend la comparaison à l'ensemble des espèces recensées depuis 1974, les différences sont également minimes : absence en 1987 d'espèces pêchées à l'électricité (Truite arc-en-ciel, Omble de fontaine, Vandoise) ou signalées comme étant en difficulté en 1978 (Tanche).

 

La Truite arc-en-ciel ne faisant plus l'objet d'alevinages depuis longtemps, son absence des échantillons récents confirme sa probable disparition (CEMAGREF, 1985).

 

L'absence de capture de l'Omble Chevalier, espèce introduite en 1971 et ayant fait l'objet d'alevinages (1986 et 1987) ne remet pas en cause l'efficacité de la technique d'échantillonnage pour deux raisons principales :

— cette espèce n'a jamais été recapturée par des méthodes traditionnelles, ce qui rend hypothétique le succès de son introduction.

— en dépit des soutirages d'eau profonde et froide dus à l'usine hydroélectrique, cette espèce des grands fonds pourrait se cantonner dans la zone aval de la retenue qui n'a pas été prospectée.

 

D'un point de vue quantitatif, la comparaison des tableaux 2 et 3 montre, malgré un effort de pêche légèrement inférieur en 1987 (2200 m2 de filets en 1985 contre 1970 m2 de filets en 1987), un nombre de captures plus que doublé en 1987, malgré une biomasse à peine augmentée.

 

En ce qui concerne les espèces dominantes, la composition des échantillons est différente entre 1985 et 1987, notamment en raison d'une très forte représentation de la Brème bordelière et de la quasi absence d'Ablettes dans les prélèvements de 1985. Ce fait peut être imputé à l'utilisation d'un nombre limité de grands filets d'aires inégales et ne prospectant pas toute la tranche d'eau. Cette technique entraîne :

— une sous-estimation de la représentation de l'Ablette par défaut de prospection de la strate superficielle avec des filets de faible maillage ;

— une surestimation de la représentation de la Brème bordelière due au caractère en partie aléatoire des captures, 57% des individus de cette espèce ayant été pris dans deux filets représentant 13% de la surface totale des 14 engins posés.

 

En revanche, la technique des filets verticaux, en permettant une prospection méthodique et répétitive de l'ensemble de la tranche d'eau avec une gamme complète de mailles, augmente la probabilité de capture, au sein d'un habitat donné, de tout individu, quelle que soit sa taille. C'est pourquoi la représentation de l'Ablette dans ce mode d'échantillonnage est mieux ajustée avec son abondance réelle constatée de visu. En outre, la masse moyenne des individus est nettement inférieure à celle de la campagne de 1985 (38 g contre 85 g pour le Gardon, 48 g contre 82 g pour la Perche, par exemple).

 

Ainsi, les classes modales de taille étant correctement échantillonnées, le nouveau système apparaît nettement plus efficace et l'image du peuplement et des populations donnée par les échantillons de 1987 paraît plus proche de la réalité que celles obtenues précédemment à l'aide de filets traditionnels.

 

IV. RÉPARTITION DANS L'ESPACE LACUSTRE DES PRINCIPALES ESPÈCES

 

Compte tenu des restrictions émise plus haut et relatives à l'habitat, nous avons tenté de situer les espèces les mieux représentées selon la distance à la berge, la distance au fond et la distance à la surface. Le comportement par rapport à l'habitat potentiel est apprécié par les tableaux 4 et 5 qui regroupent respectivement les données numériques et pondérales par type d'habitat, proximités incluses.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

En ce qui concerne la distance à la berge, la majorité des captures des espèces les mieux représentées a eu lieu, si l'on excepte la présence d'un haut-fond à l'aval du pont de la Pyle, à une distance inférieure à 70 m.

 

Pour chaque espèce, la répartition par rapport au fond ou par rapport à la surface est globale et ne tient pas compte de la profondeur.

 

  1. 1. La Brème et la Brème Bordelière

Les Brèmes se situent principalement à une distance à la surface inférieure à 8 m et se concentrent en surface vers 2 m. On les rencontre non loin du bord, surtout en zone littorale mais aussi en surface dans la zone pélagique et dans une moindre proportion dans la région du mont.

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

La Brème fréquente majoritairement la zone littorale dans des secteurs envégétés et des caches de branchage où nous avons pu l'observer en période de fraie. Ainsi, elle se révèle moins pélagique que le Gardon malgré une corrélation de répartition de 0,61. Quant à la Brème bordelière, elle montre un preferendum pour la strate superficielle des zones à afférence.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

En conclusion, les Brèmes sont des espèces de zone littorale où elles représentent 20% de l'effectif et 54% de la biomasse. Mais elles constituent une part importante du peuplement sur le reste de la retenue où elles ont tendance à fréquenter la strate superficielle (15% de l'effectif et 43% de la biomasse en zone sublittorale, 17% de l'effectif et 41% de la biomasse en zone pélagique).

 

  1. Le Gardon

Le Gardon est une espèce ubiquiste qui se rencontre dans les trois zones, mais dont l'effectif décroît du littoral à la zone pélagique. L'éloignement de la zone littorale va de pair avec un accroissement de taille, mais sur le talus et en zone pélagique, l'espèce reste en surface. Elle se cantonne dans la couche euphotique et devient rare au-delà de 12 m de profondeur.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

C'est pourquoi il n'est pas étonnant de rencontrer le Gardon en zone littorale (22% de l'effectif, 8% de la biomasse), en zone sublittorale (38% de l'effectif, 31% de la biomasse) et en zone pélagique (21% de l'effectif et 16% de la biomasse).

 

Le Gardon fréquente des habitats sans afférence. On le rencontre dans les végétaux, dans des branchages immergés ou à proximité de ces branchages. On trouve aussi des juvéniles dans la zone sublittorale prolongeant des zones inondées.

 

  1. L'Ablette

Au moment de la campagne, l'Ablette était sur le point de se reproduire. C'est une espèce de surface qui présente un preferendum pour une profondeur de 2 m mais pouvant descendre jusqu'à 6 m (fig. 3e). On la rencontre dans les trois zones : en zone littorale où elle représente 24% de l'effectif et 4% de la biomasse, en zone sublittorale (21% de l'effectif, 12% de la biomasse) et en zone pélagique (31% de l'effectif et 10% de la biomasse.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

L'Ablette a été capturée dans tous les types d'habitats avec un maximum dans des zones rivulaires à afférence.

 

En résumé, ce poisson se trouve à peu près également réparti dans toute la tranche d'eau superficielle. Il doit trouver des conditions favorables à sa reproduction. Sa répartition est corrélée avec celle de la Brème bordelière (r = 0,71 ).

 

  1. La Perche

Une forte proportion de la population de perches se cantonne dans la zone littorale à une distance de la rive inférieure à 100 m. Cette espèce manifeste une certaine indifférence vis-à-vis de la profondeur, de sorte qu'on la retrouve également en zones sublittorale et pélagique. Cependant, la répartition verticale montre que la majorité de la population se cantonne dans des hauteurs d'eau inférieures à douze mètres. Cependant, lorsque la rive est abrupte, on peut la trouver à de plus grandes profondeurs au niveau des ruptures de pente.

 

poissons lacustres,échantillonnage,lac de vouglans,retenue de vouglans,échantillonnage ichtyologique,comparaison d'échantillons,retenue de barrage

La Perche représente près de 29% de l'effectif de la biomasse en zone littorale, 21% de l'effectif et 12% de la biomasse en zone sublittorale et 28% de l'effectif et 16% de la biomasse en zone pélagique.

 

Du point de vue habitationnel, les perches sont plus nombreuses dans les formations végétales ou, dans les zones plus profondes, à proximité d'afférences (la Cimante) et de caches.

 

La répartition de la Perche est corrélée à celles de l'Ablette (r = 0,54), de la Brème bordelière (r 0,72), de la Brème (r = 0,60) et du Gardon (r = 0,46). Il est probable que certains de ces Cyprinidés constituent des proies pour ce carnassier.

 

  1. La Grémille

La Grémille est un poisson strictement inféodé au fond. On ne le rencontre qu'à une distance du fond inférieure à 1 m (fig. 3e). Il n'est donc pas étonnant que sa densité soit plus forte en zone littorale, surtout sur des fonds nus. Si l'on considère sa contribution relative au peuplement, celle-ci représente une fraction relativement constante dans les trois zones : 3% en effectif et 0,2% en biomasse en zone littorale, 3,5% en effectif et 0,7% en biomasse en zone sublittorale, 2,5% en effectif et 0,25% en biomasse en zone centrale. Sa répartition est donc distincte de celles des autres espèces.

 

  1. Autres espèces peu représentées

Le Goujon est présent surtout en zone littorale, principalement sur fond meuble, au niveau des afférences.

La Carpe est très rare dans nos prélèvements. Il faut dire que ce poisson est suffisamment armé pour perforer les filets et échapper à l'échantillonnage. Sa répartition ne peut donc pas être esquissée.

La Truite est rencontrée dans trois zones. Il s'agit de la forme lacustris de Salmo trutta. Au niveau du littoral, elle est trouvée en zone d'afférence, à proximité de caches de branchages.

Des brochets juvéniles ont été également rencontrés en zone littorale au niveau des afférences et en zone pélagique à proximité de caches de branchages mais jamais en-dessous de 7m de profondeur.

Un unique corégone a été pêché en zone pélagique.

Deux cristovomers ont été pêchés à fond au niveau de la Cimante.

Un unique exemplaire de Poisson-chat juvénile a été trouvé en zone pélagique profonde.

Parmi les espèces fluviatiles reliques, le Chevesne juvénile est trouvé en zone littorale envégétée à proximité de caches de branchages et d'afférences. Un adulte a été capturé au large ainsi qu'un exemplaire de Toxostome.

 

V. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

 

L'emploi d'un nouveau dispositif d'échantillonnage fondé sur l'utilisation de filets verticaux à déroulement sur toute la tranche d'eau permet de mieux prospecter tout le volume aquatique et d'améliorer l'exploration des zones lacustres et habitats-poissons. L'accroissement du rendement de pêche, la meilleure représentativité des espèces de petite taille et des juvéniles des autres espèces et l'approche plus fine de la répartition des individus dans les échantillons, permettent de conclure que la méthode des filets verticaux est mieux adaptée aux diagnoses piscicoles lacustres que l'emploi des filets traditionnels.

 

Cette technique doit à terme déboucher sur la définition d'un protocole standard d'échantillonnage donnant une image semi-quantitative précise de la répartition de l'ichtyofaune dans l'habitat lacustre. D'autres recherches sur d'autres plans d'eau, visent à définir :

— la répartition spatiale et ses variations saisonnières des différentes espèces ;

— une codification objective de l'habitat lacustre en fonction de son occupation par l'ichtyofaune ;

— le nombre minimal de prélèvements à effectuer dans chaque habitat.

 

AUTEURS CITÉS

BARTOO, N.W., HANSEN, R.G. et WYDOVSKI, R.S. (1973) — A portable vertical gillnet System. Progr. Fish-Cult. 35 : 231-233.

CEMAGREF, (1986) — Étude des populations ichtyologiques des grands plans d'eau ; la retenue de Vouglans (Jura). Rapport dactylogr. : 21 p. + 2 annexes.

CTGREF (1977) — Étude de la retenue artificielle de Vouglans. Rapport n° 18 : 30 p.

CUINET, A. et VAUDAUX, P. (1986) — Contribution à la mise au point d'un nouveau protocole d'échantillonnage de la faune ichtyologique des lacs. Mém. D.E.S.S. Hydrobiol. Univ. Fr.-Comté : 138 p. + annexes.

GRANDMOTTET, J.-P. (1983) — Principales exigences de 30 Téléostéens dulcicoles vis-à-vis de l'habitat. Ann. Sc. Univ. Fr.-Comté. Biol. anim. 4(4) : 3-32.

GRANDMOTTET, J.-P., GUYARD, A., VERNEAUX, J. et VAUDAUX, P. (1989) — Répartition spatiale et variations saisonnières de l'ichtyofaune du lac de Saint-Point (Doubs, France).

PÉNIL, C., HEIDMANN, F. et RAYMOND, J.-C. (1987) — Recherches sur l'échantillonnage pisciaire lacustre. Mém. D.E.S.S. Hydrobiol. Univ. Fr.-Comté : 222 p. + 10 annexes.

E.P.R. Fr.-Comté — Rapports d'étude sur les lacs jurassiens. Monographies collectives :

1982 : Le lac de l'Abbaye : 61 p.

1983 : Les lacs de Clairvaux ; 113 p.

1985 : Les lacs Maclu : 132 p.

1986 : Le lac de Chalain : 202 p.

1986 : Le lac d'Ilay : 109 p.

VERNEAUX, J. (1986) — Les Poissons de la retenue du Barrage de Vouglans (Ain). Analyse comparée de deux échantillons (1974-1978). Ann. Sci. Univ. Fr.-Comté Biol. anim. 4(5) : 3-11.

VERNEAUX, J. et VERGON, J.-P. (1974) — Incidences du marnage sur le benthos d'un lac artificiel (retenue de Vouglans, Jura). Soc. Hydrotechn. Fr. 13(5) : 1-9.

 

[1] Laboratoire d'Hydrobiologie-Hydroécologie du Centre pluridisciplinaire d'Études des Eaux continentales. Institut des Sciences Naturelles, Place Leclerc, 25030 BESANÇON Cedex.

[2] Avec la collaboration de C. PÉNIL, F. HEIDMANN et J.-C. RAYMOND.

[3] Recherche ayant bénéficié d'un contrat passé avec le SRETIE (Ministère de l'Environnement).

01/06/2016

Conservatoire d'espace naturels Franche-Comté : Offres d'emploi

Recrutement_ChE_Page_1.jpg

Recrutement_ChE_Page_2-450.jpg