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29/09/2012

Naissance de la fondation “Maison Pasteur”

louis pasteur,maison pasteurNaissance de la fondation “Maison Pasteur”

 

Le 14 septembre à Arbois, les vendanges exceptionnelles au Clos de Rosières, vigne historique de Louis Pasteur ont été l’occasion d’annoncer la naissance de la fondation “Maison Pasteur” en présence de nombreuses personnalités de la communauté scientifique dont Jean-François Bach et Catherine Brechignac, secrétaires perpétuels de l’Académie des Sciences, Jean-Robert Pitte, éminent géographe, membre de l’Académie des Sciences morales et politiques et Président de la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, Jean Saleçon, ancien Président de l’Académie des Sciences ou encore Gérard Orth, membre de l’Académie des Sciences et de l’Institut Pasteur, virologue. Missions de la Fondation “Maison Pasteur” et opérations “Terre de Pasteur

 

La Fondation “Maison Louis Pasteur” aura pour mission, en collaboration avec la Bibliothèque Nationale de France, d’inscrire les archives scientifiques de Pasteur à l’Unesco dans le programme “Mémoire du Monde” et de créer un Mémorial Louis-Pasteur, lieu dédié à l’enseignement de la science aux enfants. Le premier conseil d’administration de la fondation s’est tenu sur le domaine Henri Maire à Arbois. Il est composé de six membres de l’Académie des sciences – dont les deux Secrétaires perpétuels, un ancien Président et trois scientifiques de l’Institut Pasteur – et des représentants des collectivités territoriales du Jura (dont Arbois et Dole).

 

Enfin, en décembre 2012, le “mois Pasteur” permettra de célébrer le grand savant, élu à l’Académie des sciences le 8 décembre 1862. Au début des années 1860, Pasteur avait étendu ses recherches du domaine de la physique et de la chimie à celui de la biologie, multipliant les découvertes sur les germes, la pasteurisation, la vaccination… Le 27 décembre, jour du 190e  anniversaire de la naissance de Pasteur, un hommage tout particulier lui sera rendu, à Arbois comme à Dole. À cette occasion, la Fondation “Maison de Louis Pasteur” et ses partenaires lèveront le voile sur le programme des opérations “Terre de Pasteur” en 2013. Arbois et Dole, unies dans le projet Pasteur.

 

À Arbois, il est question du rachat de la maison Vercel faisant face à la maison Pasteur (qui doit maintenant être rénovée) afin d’étendre le musée Pasteur et de créer un nouveau pôle d’exposition et d’événements culturels. Cette nouvelle dimension touristique est aussi accompagnée d’un axe scientifique (biologie végétale, étude des cépages…) et pédagogique.

 

À Dole, l’avenir des Ateliers Pasteur semble prometteur avec une nouvelle dynamique autour de la formation des enseignants et de la culture scientifique. Comme l’a indiqué Jean-François Bach, “l’histoire des sciences est capitale pour capter l’attention des enfants et Pasteur en est son digne représentant”. Il s’agit là d’un projet d’ampleur locale, nationale et même internationale. Les Dolois et les Arboisiens sont unis dans ce projet.

 

A.S. GIRARD Pays Dolois, n° 142, octobre 2012

 

louis pasteur,maison pasteur

28/09/2012

Alexis Millardet, ampélographe et botaniste franc-comtois

Millardet_01.jpgAlexis Millardet, ampélographe et botaniste franc-comtois

 

C’est dans la petite commune de Montmirey-la-Ville dans le Jura qu’a vu le jour le 13 décembre 1838 l’ampélographe et botaniste français Alexis Millardet.

 

C'est lui qui le premier conçut l'hybridation des cépages, rendant à la viticulture de grands services.  Après la grande crise du phylloxéra qui détruisit le vignoble européen à la fin du XIXe siècle,  il participe à la reconstitution des vignobles d'Europe, en fournissant aux cépages réputés de Vitis vinifera des porte-greffes résistants au phylloxéra  de l'espèce Vitis berlandieri ou vigne espagnole et tolérants au calcaire.

 

En 1882, Alexis Millardet et de Grasset, en réussissant à hybrider Vitis berlandieri et V. vinifera cv Chasselas B, obtiennent le très célèbre porte-greffe 41B, encore largement utilisé aujourd'hui.

 

Alexis Millardet est également l'inventeur de la bouillie bordelaise. Aujourd’hui, une rue de Montmirey-la-Ville porte son nom et une plaque commémorative en l’honneur du célèbre botaniste est apposée sur la façade de la mairie de Montmirey-la-Ville.

 

Alexis Millardet


Après des études à Dôle au Collège de l’Arc et à Besançon, il rejoint en 1854 son oncle le médecin Millardet à Paris, il y poursuit ses études médicales et scientifiques. Il fait des recherches en science pure, il fréquente alors la faculté des sciences, et consacre son temps à la botanique, sa passion. En 1861, il obtient sa licence et il est admis à la société des botanistes de France. Il entre au laboratoire du botaniste Montagne où il effectuera une étude sur les algues. Il part en Allemagne pour quatre années aux universités de Heidelberg et de Fribourg-en-Brisgau où il s'adonne à des études sur les monocotylédones et les lichens.

 

 À partir de cette date, il commence la publication de mémoires traitant de la botanique. Rentré en France, il obtient ses diplômes de docteur ès sciences et de docteur en médecine. Il obtient la chaire de professeur de botanique à l’université de Strasbourg puis de Nancy où il enseigne la botanique en 1870, puis de 1876 à 1899 à la Faculté des sciences de Bordeaux. Son arrivée à Bordeaux en 1876 marque une nouvelle étape de sa carrière car il va désormais s'occuper de botanique appliquée : la phytopathologie de la vigne, s'intéressant alors de très près au mildiou et à son développement.

 

Tests au château Ducru-Beaucaillou à Saint-Julien et au château Dauzac à Labarde


La petite histoire de la bouillie bordelaise débute en Médoc en 1882. Surpris par la belle tenue des vignes en bordure de la route, Alexis Millardet demanda plus d’explications au régisseur du domaine. Ce dernier lui expliqua que dans la région, on avait pris l’habitude de répandre un mélange de sulfate de cuivre et de chaux sur les ceps de vigne en bordure des routes pour dissuader les maraudeurs. Fort de cette constatation, Millardet lança plusieurs expériences en laboratoire, aux côtés d’Ulysse Gayon, professeur de chimie à la faculté des sciences de Bordeaux. Ils eurent ensuite l’opportunité d’effectuer des tests de terrain sur les vignes du château Ducru-Beaucaillou à Saint-Julien et du château Dauzac à Labarde. Les expériences menées entre 1883 et 1885 aboutirent à la jugulation du mildiou en 1886.

 

La bouillie bordelaise

 

La bouillie bordelaise, développée par Alexis Millardet, est rapidement devenue un algicide et fongicide populaire, permettant notamment de contrôler l’expansion du mildiou, si célèbre pour avoir dévasté les cultures irlandaises au début du XIXe siècle.

 

La bouillie bordelaise est obtenue par neutralisation d’une solution de sulfate de cuivre par de la chaux éteinte. Même si à partir des années 1930 la bouillie bordelaise a été largement remplacée en Europe et en Amérique du Nord, elle reste aujourd’hui un remède efficace et peu onéreux afin de lutter contre de nombreuses maladies foliaires.

 

Millardet-plaque.jpg

Plaque commémorative apposée sur la façade de la mairie de Montmirey-la-Ville


Source :


Pays Dolois, n° 142, octobre 2012

18/09/2012

L’ONF monnaie des tueries de cerfs en plein brame


Aspas-logo.pngL’ONF monnaie des tueries de cerfs

en plein brame

et chasse le public !

L’Office National des Forêts (ONF) confisque les forêts d’État aux citoyens lambda afin d’offrir les plus beaux cerfs à quelques chasseurs privilégiés. En effet, pour cacher cette pratique aussi honteuse et néfaste que lucrative, l’Office interdit aux non-chasseurs le plaisir d’assister au brame, et par la même occasion, aux ramasseurs de champignons de profiter de la fonge sylvestre. Inadmissible pour un établissement censé être public, mais qui l’est de moins en moins !

De plus en plus de forêts domaniales sont fermées au public de la mi-septembre à la mi-octobre, en pleine période de brame, afin de vendre à des chasseurs les cerfs aux ramures les plus développées. Il est si facile d’approcher les cerfs totalement affairés à leurs amours démonstratives. En effet, lors de cette période absolument magique pour les amoureux des forêts, les grands mâles changent de comportement, tout absorbés à attirer les biches en les ralliant à leur brame (1). C'est d’ailleurs une période très éprouvante physiquement pour eux : ils ne mangent presque rien et n'ont pas de répit, épuisés par les combats, les accouplements et la surveillance de leur harde...

Pourtant c’est à cette période que chaque année, les plus beaux cerfs sont sacrifiés, contre monnaie sonnante et trébuchante, à quelques riches amateurs de trophées prestigieux. On est là bien loin d’une quelconque chasse de régulation, mais bien face à une déviance de plus en plus marquée de la chasse aux trophées et à une scandaleuse vente du patrimoine naturel des Français par une officine d’État (2) qui remplit de moins en moins son rôle de gestionnaire du patrimoine forestier national.

Cette chasse est doublement néfaste aux animaux. Elle se pratique dans la période de reproduction, particulièrement délicate chez les cervidés : une femelle n’est en chaleur que quelques heures et la perturbation de leur rassemblement compromet gravement les chances de perpétuation de l’espèce. De plus, cette chasse agit exactement à l’inverse de la sélection naturelle : elle élimine les spécimens en meilleure santé, appauvrissant ainsi le potentiel génétique des cervidés et mettant à mal la santé de leurs populations.

L’ONF semble bien peu fier de cette façon de faire. Aussi, pour permettre ce commerce, il interdit aux promeneurs, ramasseurs de champignons, naturalistes et autres amoureux de la nature de pénétrer, un mois durant, dans quelques-unes des plus belles forêts d’État.

L’ASPAS reçoit de plus en plus d’appels et de courriers d’usagers des forêts qui se voient exclus de leurs sites préférés, transformés en chasse privée, comme en forêt domaniale de Grésigne (Tarn) où l’interdiction court du 15 septembre au 15 octobre (voir la photo en pièce jointe).

L’ASPAS en appelle aux ministères de tutelle de l’ONF (ministère de l’Agriculture et ministère de l’Écologie) pour que ces chasses cessent, que les promeneurs puissent jouir de l’automne en forêt et pour que les beaux cerfs puissent se reproduire en paix afin d’assurer les générations à venir.

Le drame du cerf, c’est l’ONF !


(1) Le brame est le cri rauque que poussent les cerfs afin d’attirer à eux les biches lors de la période des amours qui va de début septembre à mi octobre selon les massifs.


(2) L’ONF est un EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial)


Contact presse:
Pierre Athanaze, Président de l’ASPAS : tél. 06 08 18 54 55


Association pour la Protection des Animaux Sauvages - www.aspas-nature.org


Membre du Bureau Européen de l’Environnement - Bruxelles


B.P. 505 - 26401 CREST Cedex - France Tel. 04 75 25 10 00 - Fax. 04 75 76 77 58 - info@aspas-nature.org


Association reconnue d’utilité publique par arrêté préfectoral du 11 décembre 2008 (JORF n°0067 du 20/03/09)


Association 100% indépendante

04/09/2012

Gaz de schiste : avis de Corinne Lepage

Gaz de schiste :

"ce que vous affirmez est un

tissu de contre vérités"

 
  
Gaz de schiste : "ce que vous affirmez est un tissu de contre vérités"Ayant reçu une copie de la lettre ouverte de l'Amicale des foreurs et des métiers du pétrole (AFMP) en date du 30 juillet et adressée à la ministre de l'Ecologie, Corinne Lepage - députée européenne - leur a répondu le 10 août dernier : "Ce que vous affirmez est un tissu de contre vérités."



Voici la teneur intégrale de la lettre :

"Vous contestez tout d'abord le fait que cette exploitation ne puisse pas se faire sans dégâts considérables sur l'environnement et la santé, et que les produits chimiques puissent se retrouver dans les nappes. Il s'agit pourtant d'une double réalité qui n'est pas uniquement fondée, comme vous le suggérez, sur le film Gasland. Le rapport publié en juin 2011[1] à la demande de la commission de l'Environnement du Parlement européen est sans concession. Il met en lumière les risques liés à la fracturation hydraulique en se référant notamment à des impacts majeurs de polluants atmosphériques, la contamination des eaux, les substances toxiques utilisées, le nombre non négligeable d'accidents aux États-Unis, la contamination des nappes par le méthane, le risque d'explosion de bâtiments, l'impact sur le paysage et les risques pour la santé humaine liés aux produits chimiques et radioactifs. Robert B. Jackson, de l'Université Duke aux États-Unis, a mis en évidence des niveaux élevés de méthane dans l'eau récoltée près des forages gaziers[2], ainsi que des substances chimiques toxiques pour l'environnement. De son côté, Paulina Jaramillo, chercheur du Département d'ingénierie et de politique publique à l'université Carnegie Mellon University et le WWF établissent que le fracking augmente les gaz à effet de serre, comme le CO2."

"Plus récemment, nous avons auditionné au Parlement européen des universitaires américains et des représentants d'associations qui, documents et prélèvements à l'appui, nous ont démontré la réalité des ravages des gaz de schiste sur la vie de nombreux américains. Votre contestation est d'autant plus mal venue que le contre film Truthland produit par vos collègues de l'Independant Petroleum Association of America est bien peu crédible. Surtout, le rapport d'experts censé rétablir la vérité, préparé par l'Energy Institute de l'université du Texas, et présenté en février dernier lors du congrès annuel de l'American Association for the Advancement of Science (AAAS) a été décrédibilisé en raison d'un conflit d'intérêt non rendu public[3]. Une ONG a révélé que le premier auteur du rapport et directeur adjoint de l'Energy Institute était aussi membre du conseil de direction et actionnaire d'une société de forage spécialisée dans le gaz de roche, lien qui n'était pas signalé dans le rapport. Bien au contraire, le document était présenté comme "indépendant de l'industrie de l'énergie" et en outre, il était affirmé qu'il avait été "revu par les pairs", ce qui était faux. De plus, les ONG ont démontré le caractère erroné ou obsolète des chiffres cités, et une présentation tronquée s'agissant des contaminations constatées. Selon l'ONG à l'origine de ces révélations, le rapport « ignore plusieurs cas de contaminations provoqués par des aspects de l'extraction distincts de la fracturation de la roche. Le rapport lui-même soulève plus d'une vingtaine de problèmes environnementaux liés à l'extraction du gaz de schiste, largement absents du communiqué de presse » annonçant le rapport. Votre lettre ouverte est dans la même veine."

Vos arguments sont plus mal fondés les uns que les autres et se heurtent aux faits.

- "Vous prétendez que les experts français sauraient réaliser des forages dans des conditions de parfaite sécurité, ce que ne sauraient pas faire les Américains « avec des pratiques non respectueuses des règles de l'art ». C'est une double plaisanterie. On voit mal en quoi les entreprises américaines, qui ont obtenu seules ou en binôme les autorisations d'explorer en France, procèderaient différemment en France qu'aux Etats-Unis. D'autant plus que l'étude du Parlement européen précitée apporte la preuve de la vacuité de l'argument. Il souligne que les mêmes conséquences ont été observées en Europe, en particulier en Allemagne avec une contamination au benzène et au mercure. Quant aux tremblements de terre, ils se sont produits au Royaume Uni en 2011, et l'expérience a été stoppée. De plus, comment comprendre l'argument qui prétend que les 6000 puits réalisés en France n'auraient donné lieu qu'à 2 pollutions mineures. Benoitement, n'étions-nous pas persuadés que la fracturation hydraulique était interdite pour rechercher le gaz de schiste en France ? Quels sont donc ces 6000 puits qui établiraient l'absence de risques de cette technologie appliquée aux gaz de schistes ?"

- "Vous prétendez que l'eau nécessaire pour les opérations de fracturation n'est utilisée qu'une fois, soit 10 000 M3 nécessaires, soit encore le dixième de ce qu'utilise un terrain de golf, sauf que le rapport du Parlement européen précise que la demande peut aller jusqu'à 45 000 M3, et que les nouveaux projets de la seule année 2010 représente 17 Mds de M3, contre 50 Mds pour tous les autres usages de l'eau. En outre, l'eau du golf retourne à la nappe ; celle utilisée pour la fracturation est très polluée et donc inutilisable sauf pour de nouvelles fracturations…"

- "Vous vous offusquez que l'on puisse parler de mitage de l'espace, au motif que la situation juridique liée à la propriété du sous-sol diffère en France et aux Etats-Unis. C'est exact, mais vous oubliez de rappeler qu'en contrepartie la France ne dispose pas de grandes étendues désertiques inhabitées. Les conséquences de la multiplication des puits seraient donc tragiques pour nos paysages et nos sites parfois exceptionnels, et souvent protégés."

- "L'argument le plus malhonnête de votre lettre ouverte est celui de l'absence de toute toxicité des produits utilisés, lesquels seraient « des produits courants d'usage ménager, cosmétique ou alimentaire (comme le guar qui est avec le sable le principal additif à l'eau de fracturation) ». La vérité sur la planète terre est toute autre. Sur les 260 substances connues utilisées pour la fracturation, qui ne sont d'ailleurs pas totalement rendues publiques, 58 sont toxiques, mutagènes, carcinogènes et/ou allergènes. Pour être plus précise, 6 figurent sur la liste des substances prioritaires dans le cadre du règlement REACH, qui doivent requérir une attention immédiate, une est bioaccumulative et toxique, 2 (naphtalène et benzène) figurent sur la liste des 33 substances prioritaires, sont toxiques pour les organismes aquatiques, 38 sont toxiques pour la santé humaine, 6 sont carcinogènes connues, 6 carcinogènes suspectées, mutagènes et 5 reprotoxiques. Avoir l'outrecuidance de parler de « position idéologique sans fondement technique » à propos de ces produits dépasse l'entendement !"

"La position idéologique est précisément du côté des foreurs. L'ultra libéralisme et la foi absolue dans la technologie, qui trouvera toutes les solutions- mais qui dans la vraie vie, évidemment ne peut pas les trouver- sont une idéologie. De la même manière, le refus d'admettre la réalité du changement climatique et son origine anthropique et le financement par le lobby pétrolier des « marchands de doute » participent d'une idéologie. L'importance du sujet mérite un autre comportement. Certes, notre sous-sol recèle peut être du gaz de schiste assurant quelques mois, voire quelques années de consommation. Certes, l'économie américaine profite d'une énergie bon marché grâce à cette exploitation dont le coût réel est assumé par les victimes d'aujourd'hui, et celles encore plus nombreuses de demain. Le moratoire décrété par plusieurs Etats témoigne des réactions des citoyens américains face à un lobby d'une puissance fantastique, qui a su obtenir le refus américain d'entrer dans le processus de Kyoto."

"En Europe, nous devons exiger une analyse complète coût-avantage avant toute décision. Cette analyse passe par une analyse de cycle de vie et une connaissance très approfondie des risques réels. En Allemagne, le Parlement de la Rhénanie du Nord-Westphalie a appelé à un moratoire jusqu'à ce que l'impact de tels procédés soit connu, et la France a voté l'interdiction du recours à la fracturation hydraulique. La question se pose aussi en termes d'impact sur le changement climatique à court terme (émissions de méthane et de CO2 due à la méthode), mais aussi à moyen et long terme en raison du retard pris pour sortir de la société du pétrole, retard qui pourrait être suicidaire."

"Certes, une partie du monde économique européen et français fantasme sur une croissance tirée par l'exploitation des gaz de schiste. Un tel choix serait dramatiquement court-termiste. Même en admettant qu'il accorde quelques mois, voire quelques années d'énergie bon marché, les coûts externes immenses pour la santé et l'environnement supportés par tous, le retard dans l'émergence d'une industrie puissante et leader dans les énergies renouvelables de toutes natures, la destruction irréversible de nos territoires densifiés pour les uns, protégés pour les autres, feraient perdre à l'économie européenne un temps précieux et constitueraient une régression massive de toutes les politiques engagées depuis 30 ans."

 

Corinne Lepage

03/09/2012

Truites de la Loue : tableau de Courbet

Truites de la Loue :

tableau de Courbet

 

Courrier des lecteurs publié récemment dans l'Est républicain et diffusé sur twitter par le blogueur Bisonteint. Le voici : http://twitpic.com/aoud8l

Nicolas-Jachet.jpg

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01/09/2012

La Voie lactée ouvre son cœur aux astrophysiciens bisontins

La Voie lactée ouvre son cœur aux astrophysiciens bisontins

 

Un bulbe en forme de sphère aplatie et une barre allongée à l'allure de cigare : voilà à quoi ressemble le cœur de la Voie lactée. Une conclusion établie avec certitude par les chercheurs de l'Observatoire des sciences de l'Univers THETA de Franche-Comté (ex-Observatoire de Besançon), perfectionnant ainsi le scénario de formation de notre galaxie.

 

La décomposition de la lumière émise sur toute la région centrale de la Voie lactée révèle en effet deux populations d'étoiles bien différentes en termes de métallicité, composition chimique, cinématique…, preuves d'une nature et d'une histoire propres à chacune d'elles. Ce résultat est obtenu d'après un relevé des étoiles établi par les États-Unis dans le proche infrarouge, qui, se jouant des nuages de poussières interstellaires les masquant dans le domaine du visible, est apte à mettre en évidence leur brillance et leur couleur, et ainsi d'en déduire leurs caractéristiques. Ces mesures photométriques corroborent les hypothèses avancées par les astrophysiciens bisontins, testées selon une modélisation de la Voie lactée créée voilà trente ans à l'Observatoire, sans cesse enrichie et affinée depuis. Le « Besançon galaxy model » utilisé par la communauté scientifique, qui l'a adopté et reconnu sous ce nom, est le seul au monde à synthétiser toutes les connaissances sur les objets célestes pour construire un scénario de formation et un modèle numérique. « Le modèle va encore évoluer pour être capable d'expliquer les mouvements des étoiles et de reproduire leurs orbites », explique Annie Robin, astrophysicienne à l'Observatoire, qui l'a conçu avec son équipe.

 

Du côté du ciel, à présent que les mesures photométriques ont apporté la preuve de leur pertinence, un relevé spectrométrique réalisé par le très grand télescope européen installé au Chili complétera les données par des informations plus fines encore, et sur une population d'étoiles beaucoup plus importante. Les avancées de l'observation et de la modélisation menées en parallèle apporteront encore des éléments de connaissance sur la formation de notre galaxie et permettront à Annie Robin et à son équipe, d'ici quelques années, d'établir une représentation de face de la Voie lactée. Une image totalement inédite et à jamais hors de vue car l'envoi d'une sonde pour se positionner face à notre galaxie dans l'idée d'en saisir un cliché nécessiterait un voyage de 10.000 ans…

 

 

Galaxie Eso 1118

 

 

Le cœur de la galaxie ESO 1118 (vue de face) présente, comme la Voie lactée, une sphère et une barre. Une telle image de la Voie lactée n'est pas réalisable, car la position de notre système solaire sur la « tranche » de la galaxie, que l'on peut imaginer comme une assiette, nous interdit de la voir de face. D'ici quelques années, les astrophysiciens bisontins seront à même d'en donner une représentation réaliste tenant compte du gaz, de la poussière, des étoiles et des dernières découvertes, grâce aux données couplées de la modélisation et de l'observation. (Copyright : 1999 - 2008 ESO).


Lancement de la sonde astrométrique Gaia


 Le lancement de la sonde astrométrique Gaia est prévu pour juin 2013. Véritable scanner de la Voie lactée, Gaia devrait apporter les réponses que se posent depuis des siècles les astronomes sur sa formation et son évolution. Les chercheurs de l’Institut UTINAM et l’Observatoire des sciences de l’Univers THETA de l’université de Franche-Comté participent activement à la préparation d’une mission d’exploration révolutionnaire, dépassant les limites de la connaissance.

 

Avant Gaia, Hipparcos avait, à la fin des années 1980, observé 120 000 étoiles jusqu’à une centaine d’années-lumière de la Terre, avec une précision cent fois supérieure à celle des mesures effectuées depuis le sol. Hipparcos constituait une étape clé dans l’histoire de la connaissance de notre galaxie. Les progrès de la technologie autorisent aujourd’hui l’ESA, l’Agence spatiale européenne, à envoyer une deuxième sonde, Gaia, qui, plus perfectionnée encore, affiche des ordres de grandeur à donner le tournis. Gaia sera capable de mesurer les position, distance, vitesse et composition chimique de 1,5 milliard d’étoiles situées jusqu’à 40 000 années-lumière de notre planète ! La précision sera à nouveau multipliée par cent, ce qui reviendrait à mesurer depuis la Terre le diamètre d’une pièce de 1 euro posée sur la Lune !

 

Placée à plus d’un million de kilomètres de la Terre dont elle suivra la révolution autour du Soleil, Gaia bénéficiera d’une vue imprenable sur l’ensemble du ciel. Les relevés qu’elle effectuera pendant cinq ans, en dehors de toute turbulence atmosphérique, seront à l’origine de l’établissement d’une carte tridimensionnelle et dynamique de la Voie lactée, et grâce aux informations glanées jusqu’aux galaxies les plus lointaines, produiront rien de moins que le nouveau système de référence de l’Univers. Car Gaia recensera des milliers d’objets célestes aujourd’hui pressentis.

 

Mission de la sonde astrométrique Gaia

 

Connaissances exponentielles

 

En attendant, les astrophysiciens de l’Institut UTINAM préparent une simulation de la mission, à partir d’un modèle de l’Univers le plus réaliste possible incluant toutes les connaissances actuelles. Ces données modélisées servent à éprouver la performance des algorithmes, des instruments de mesure et des logiciels d’analyse qui depuis vingt ans se peaufinent en prévision de cet extraordinaire voyage. Astéroïdes, comètes, tous les objets célestes, même les plus petits, potentiellement placés sur le chemin de Gaia sauront ainsi être identifiés, mesurés puis analysés de façon formelle et rapide. Si l’immense masse de données collectées est estimée en pétaoctets, leur traitement est prévu en seulement trois ans, au terme desquels les informations seront mises à disposition de l’ensemble de la communauté scientifique. 

 

Einstein supportera-t-il le voyage ?

 

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Gaia représente l’occasion d’aller juger sur pièces la théorie de la relativité générale d’Einstein, postulant que la lumière est déviée lorsqu’elle rencontre un objet massif et que l’espace autour de cette masse est déformé. Les mesures effectuées, notamment les coefficients de courbure de la lumière, soumettront les équations du savant à l’extrême précision de Gaia, et, le cas échéant, permettront aux physiciens d’aujourd’hui d’affiner cette théorie fondamentale.

 

L’aventure Gaia, impliquant quatre cents chercheurs et ingénieurs dans le monde, est jalonnée de nombreux colloques. Le prochain, coorganisé par l’Institut UTINAM, aura lieu du 29 février au 2 mars prochains à Barcelone. En octobre, Besançon recevra des doctorants en astrophysique lors d’une semaine d’école consacrée aux méthodes de modélisation de la galaxie et à leurs applications à la mission spatiale Gaia.

 

Contact : Annie Robin

Institut UTINAM

Observatoire des sciences de l'Univers THETA de Franche-Comté

Université de Franche-Comté / CNRS (INSU)

Tél. (0033/0) 3 81 66 69 4

 

Sources : La Voie lactée ouvre son cœur aux astrophysiciens bisontins : En Direct, n° 243, juillet 2012. Gaia : l’Univers revisité : En Direct, Vignette du numéro 240 de Janvier 2012n° 240, janvier 2012.