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28/09/2012

Alexis Millardet, ampélographe et botaniste franc-comtois

Millardet_01.jpgAlexis Millardet, ampélographe et botaniste franc-comtois

 

C’est dans la petite commune de Montmirey-la-Ville dans le Jura qu’a vu le jour le 13 décembre 1838 l’ampélographe et botaniste français Alexis Millardet.

 

C'est lui qui le premier conçut l'hybridation des cépages, rendant à la viticulture de grands services.  Après la grande crise du phylloxéra qui détruisit le vignoble européen à la fin du XIXe siècle,  il participe à la reconstitution des vignobles d'Europe, en fournissant aux cépages réputés de Vitis vinifera des porte-greffes résistants au phylloxéra  de l'espèce Vitis berlandieri ou vigne espagnole et tolérants au calcaire.

 

En 1882, Alexis Millardet et de Grasset, en réussissant à hybrider Vitis berlandieri et V. vinifera cv Chasselas B, obtiennent le très célèbre porte-greffe 41B, encore largement utilisé aujourd'hui.

 

Alexis Millardet est également l'inventeur de la bouillie bordelaise. Aujourd’hui, une rue de Montmirey-la-Ville porte son nom et une plaque commémorative en l’honneur du célèbre botaniste est apposée sur la façade de la mairie de Montmirey-la-Ville.

 

Alexis Millardet


Après des études à Dôle au Collège de l’Arc et à Besançon, il rejoint en 1854 son oncle le médecin Millardet à Paris, il y poursuit ses études médicales et scientifiques. Il fait des recherches en science pure, il fréquente alors la faculté des sciences, et consacre son temps à la botanique, sa passion. En 1861, il obtient sa licence et il est admis à la société des botanistes de France. Il entre au laboratoire du botaniste Montagne où il effectuera une étude sur les algues. Il part en Allemagne pour quatre années aux universités de Heidelberg et de Fribourg-en-Brisgau où il s'adonne à des études sur les monocotylédones et les lichens.

 

 À partir de cette date, il commence la publication de mémoires traitant de la botanique. Rentré en France, il obtient ses diplômes de docteur ès sciences et de docteur en médecine. Il obtient la chaire de professeur de botanique à l’université de Strasbourg puis de Nancy où il enseigne la botanique en 1870, puis de 1876 à 1899 à la Faculté des sciences de Bordeaux. Son arrivée à Bordeaux en 1876 marque une nouvelle étape de sa carrière car il va désormais s'occuper de botanique appliquée : la phytopathologie de la vigne, s'intéressant alors de très près au mildiou et à son développement.

 

Tests au château Ducru-Beaucaillou à Saint-Julien et au château Dauzac à Labarde


La petite histoire de la bouillie bordelaise débute en Médoc en 1882. Surpris par la belle tenue des vignes en bordure de la route, Alexis Millardet demanda plus d’explications au régisseur du domaine. Ce dernier lui expliqua que dans la région, on avait pris l’habitude de répandre un mélange de sulfate de cuivre et de chaux sur les ceps de vigne en bordure des routes pour dissuader les maraudeurs. Fort de cette constatation, Millardet lança plusieurs expériences en laboratoire, aux côtés d’Ulysse Gayon, professeur de chimie à la faculté des sciences de Bordeaux. Ils eurent ensuite l’opportunité d’effectuer des tests de terrain sur les vignes du château Ducru-Beaucaillou à Saint-Julien et du château Dauzac à Labarde. Les expériences menées entre 1883 et 1885 aboutirent à la jugulation du mildiou en 1886.

 

La bouillie bordelaise

 

La bouillie bordelaise, développée par Alexis Millardet, est rapidement devenue un algicide et fongicide populaire, permettant notamment de contrôler l’expansion du mildiou, si célèbre pour avoir dévasté les cultures irlandaises au début du XIXe siècle.

 

La bouillie bordelaise est obtenue par neutralisation d’une solution de sulfate de cuivre par de la chaux éteinte. Même si à partir des années 1930 la bouillie bordelaise a été largement remplacée en Europe et en Amérique du Nord, elle reste aujourd’hui un remède efficace et peu onéreux afin de lutter contre de nombreuses maladies foliaires.

 

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Plaque commémorative apposée sur la façade de la mairie de Montmirey-la-Ville


Source :


Pays Dolois, n° 142, octobre 2012

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