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29/12/2011

Géologie de la région de Thise

Arc en ciel_Thise.jpgGéologie de la région de Thise


par Patrick Rolin
Maître de Conférences à l'Université de France-Comté

 

La commune de Thise s'étend en partie sur le plateau de Chailluz-Thise et d'autre part, sur la plaine alluviale du Doubs.

La majeure partie du plateau de Chailluz-Thise est occupé par la forêt. Ce plateau est constitué de terrains du Jurassique moyen (Dogger), très faiblement inclinés (de 3°) vers la vallée du Doubs. Vers le nord-ouest, il se raccorde à la colline du Fort de la Dame-Blanche qui forme un large anticlinal (pli en forme de voûte) culminant à 619 m au Fort de la Dame-Blanche et dont le flanc septentrional est vigoureusement érodé par des ravins dominant de 300 à 400 m la plaine alluviale de l'Ognon (voir plus bas colonne lithostratigraphique du faisceau bisontin). Cet anticlinal est percé dans son axe par une combe bordée de crêts, dont le plus marqué dans le paysage, et surtout le plus élevé, est celui du Fort de la Dame-Blanche. Au sud-est, le plateau de Chailluz s'abaisse par deux gradins presque tabulaires, limités par deux escarpements de failles d'une vingtaine de mètres de hauteur (escarpements nord-est—sud-est de Thise et du Trébignon), avant de s'ennoyer sous les alluvions de la plaine alluviale du Doubs.

Avants-Monts jurassiens11.jpg

(Document LGV modifié. Pour agrandir, cliquer sur le document)

 

Le Doubs qui coule à des altitudes comprises entre 250 et 220 m entaille profondément en rive gauche les reliefs du faisceau bisontin qui culminent au fort de Montfaucon (620 m) et qui sont formés de terrains datant du Jurassique inférieur au Jurassique supérieur, plissés et faillés (voir carte géologique ci-dessous). La rivière décrit néanmoins de nombreux méandres, dont l'histoire complexe est soulignée par des cluses correspondant à d'anciens cours abandonnés.

 

La plaine alluviale du Doubs, très large entre Thise et Chalezeule, est donc dominée en rive gauche par les pentes raides des collines de Montfaucon. En aval de Chalezeule, cette plaine devient très étroite, et s'encaisse entre les collines de Montfaucon et le plateau des Clairs-Soleils.

 

Le remplissage alluvial des vallées de l'Ognon et du Doubs est marqué par des terrasses étagées de 5 m à 20 de mètres, voire emboîtées, bien visibles dans le paysage. Ces terrasses, plus ou moins érodées pour les plus hautes, marquent les différentes étapes de remblaiement et de creusement des vallées par les rivières. Notons que les terrasses les plus hautes et donc les plus anciennes de la vallée du Doubs sont des lambeaux de la plaine alluviale du Paléo-Rhin qui s'écoulait, il y a un à deux millions d'années vers le sud pour rejoindre le Rhône, avant d'être dévié vers la Mer du Nord ; c'est le Paléo-Rhin qui a façonné l'essentiel de l'actuelle vallée du Doubs (voir plus bas).

 

Carte Géol Chailluz_11.jpg

Carte de la région Palente-Thise © Patrick Rolin

(Pour agrandir, cliquer sur le document)

 

Nature et légende des différentes strates sédimentaires

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinFz. Basse terrasse actuelle. Elle est bien développée dans la vallée du Doubs (plaine de Thise) où elle est essentiellement calcaire. Les quelques torrents temporaires dont les cônes de déjection atteignent les rives du Doubs (Montfaucon) déposent surtout des matériaux argileux provenantdes marnes liasiques.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinFy. Moyenne terrasse. Les alluvions de la moyenne terrasse dépassent de peu (moins de 10 à 15 m) les plaines de débordement.

 

 

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinFx. Haute terrasse. Dans la vallée du Doubs, des placages souvent riches en graviers siliceux sont localisés à Chalèze (+ 50 m).

 

 

 

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j8. Kimméridgien (60 à 70 m). Ayant fourni de très rares exemplaires d'Aspidoceras lallierianum, le Kimméridgien peut être subdivisé en deux ensembles qui, pour des raisons graphiques, n'ont pas été séparés sur la carte :

b) Le Kimméridgien supérieur (30 m) (Virgulien des auteurs) formé d'une alternance de marnes et de calcaires à pâte fine ou lumachelliques en petits bancs et débutant par un niveau riche en glauconie. Exogyra Virgula est le fossile dominant ; d'autres Lamellibranches et des Brachiopodes lui sont associés.

a) Le Kimméridgien inférieur (Ptérocérien des auteurs), essentiellement constitué de calcaires compacts, débute lui aussi par un niveau glauconieux, un peu plus marneux. Les fossiles y sont surtout abondants à la base, et constituent une faune classique : Pterocera oceani, Ceromya excentrica, Pholadomyes, Trichites (= fragments de Pinnigera). Exogyra bruntrutana, Terebratula subsella, etc.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinj7. Séquanien (85 à 90 m). Le Séquanien est constitué de deux séries calcaires, séparées par des marnes à niveau gréseux et plaquettes de calcaires :

c) Le Séquanien supérieur est formé de calcaires variés, le plus souvent sublithographiques et graveleux, cryptocristallins ou à pâte fine et oolithiques.

b) Les marnes, souvent difficiles à observer, mais formant une combe, sont parfois coupées de plaquettes calcaires couvertes d'Astartes (Astartien des auteurs), de petits Gastéropodes ou d'Exogyres. Leur faune caractéristique consiste en une associationd'Exogyra nana et d'articlesd'Apiocrinus meriani, accompagnés de quelques Zeilleria egena.

a) Dans le Séquanien inférieur dominent des calcaires sublithographiques assez bien lités. Dans le faisceau bisontin, des oogones de Characées ont été trouvés au sommet des calcaires (la Vèze). Un banc remarquable, à débit prismatique, constitue un excellent repère local dans la série du flanc SE de l'anticlinal de la Citadelle. Aucune Ammonite n'a été signalée sur l'ensemble de la feuille ; en revanche, des Pseudocyclamines sont fréquentes dans tout le Séquanien.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinj6. Rauracien (40 à 45 m). Il s'agit du faciès coralligène de l'Argovien terminal, que l'on peut subdiviser en deux parties de puissance à peu près égale :

b) au sommet, un ensemble de calcaires oolithiques ou pisolithiques, avec nombreux débris de fossiles plus ou moins roulés (Nérinées, Diceras, radioles de Cidaris) ;

a) à la base, des dépôts récifaux à Polypiers et Solénopores, avec des articles d'Apiocrinus, des tests de radioles de Cidaris, des Térébratules, etc.

 

 géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinj5. Argovien sensu stricto (40 à 50 m). Marneux à la base, l'Argovien comprend ensuite les couches dites à Pholadomya exaltata : ce sont des marno-calcaires bien stratifiés, parfois feuilletés, dans lesquels s'intercalent des bancs de 15 à 30 cm, plus compacts, renfermant des chailles et des fossiles silicifiés (Rhynchonella thurmanni, Terebratula galienei, Millericrinus, Serpules, Collyrites bicordatus). Le sommet de l'Argovien devient de plus en plus calcaire et renferme quelques Polypiers et des fossiles silicifiés (Apiocrinus, radioles de Cidaris, etc.) apparaissant en blanc sur le fond grisâtre de la roche.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinj4. Oxfordien (30 à 45 m). L'Oxfordien présente son faciès classique de marnes bleues à Ammonites pyriteuses (Creniceras renggeri, Cardioceras cordatum, Perisphinctes perarmatum, etc. associés à Pentacrinus pentagonalis, Hybolites hastatus, petits Brachiopodes et Lamellibranches). Autrefois exploitées pour la fabrication de tuiles, ces marnes ont souvent glissé ou sont recouvertes d'éboulis, mais donnent des dépressions caractéristiques (combes).

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinj3b. Le Callovien supérieur (2 à 5 m), présente un faciès différent. On peut distinguer :

b) au sommet, des marnes jaunes ou noires sableuses renfermant de nombreuses Ammonites caractéristiques des zones à Quenstedtoceras lamberti et Peltoceras athleta : Qu. praelamberti, Peltoceras athleta, de grandes Collotia, Kosmoceras spinosum, de nombreux Hecticoceras ;

a) à la base, un calcaire argileux à oolithes ferrugineuses (0,90 cm à quelques cm) riche en Erymnoceras coronatum, Reineckeidae et Kosmoceratidae, reposant sur la surface rubéfiée et taraudée de la Dalle nacrée.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinj3a. Dalle nacrée (Callovien inférieur)

Il s'agit de calcaires assez différents l'un de l'autre, mais qui ont été groupés dans les régions à tectonique complexe sous la notation j3-2.

La Dalle nacrée (j3a) représente le Callovien inférieur ainsi qu'en témoignent de très rares exemplaires de Macrocephalites : c'est un calcaire à oolithes et entroques, auquel des stratifications entrecroisées et de nombreuses interruptions de sédimentation (surfaces corrodées et perforées, Huîtres plates, galets plats provenant de la reprise du dépôt consolidé) donnent son aspect caractéristique en dalles ("laves" des habitants). Son épaisseur varie de 6 à 15m environ sur la feuille.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinj2. Bathonien

Bien que la Dalle nacrée repose le plus souvent sur une surface perforée et rubéfiée tranchant sur les calcaires sous-jacents, on observe localement près de Besançon, entre les deux formations, quelques mètres au plus de marnes ayant une disposition lenticulaire, que leur faune (Oboyothyris obovata et autres Brachiopodes) permet de dater du Bathonien supérieur et que l'on désigne sous le nom de Marnes de Champforgeron (j2M).

Les calcaires notés j2 sont connus sous les noms de Calcaires de la Citadelle. Ce sont des calcaires compacts, massifs, le plus souvent sublithographiques mais aussi graveleux, surtout à leur base et à leur sommet, ils ont 60 à 70 m d'épaisseur. La microfaune (Trocholines, Valvulinidés, Miliolidés) y est assez fréquente, mais Rhynchonella decorata, pratiquement seul macrofossile de ces couches, est peu abondant et surtout très localisé (la Citadelle, carrière près des Rancenières).

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinJ1b. Bajocien supérieur = Grande oolithe (55-60 m). Les Calcaires de Tarragnoz, de Marcou, ou Grande oolithe de nombreux auteurs, constituent un ensemble assez homogène, bien lité, à stratifications entrecroisées; le plus souvent bicolore, la Grande oolithe a été exploitée comme pierre de construction à Besançon. L'ensemble est considéré comme représentant le Bajocien supérieur (zones à G. garanti et P. parkinsoni, Parkinsonia sp. citées à la Citadelle et aux Graviers Blancs). Il n'est pas impossible que les niveaux les plus élevés, souvent plus clairs, soient équivalents de l'Oolithe blanche de Bourgogne et correspondent à la base du Bathonien.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinJ1a. Partie inférieure du Bajocien. Le Bajocien inférieur et moyen est souvent subdivisé dans le Jura en :

—  « calcaire bioclastique à Polypiers » au sommet ;

—  « calcaire bioclastique à entroques » à la base.

En fait, si la moitié inférieure de l'ensemble est toujours représentée par des calcaires à entroques, dont le ciment est assez ferrugineux, il est difficile par contre de suivre sur le terrain le niveau supérieur. Celui-ci présente en effet de très nombreuses variations de faciès assez souvent les calcaires à entroques s'y poursuivent, passant parfois (Citadelle de Besançon) à une oolithe grossière.

Des intercalations marneuses apparaissent parfois (Montfaucon) séparant des bancs de calcaires gris renfermant surtout des Pectinidés ou de petits Brachiopodes. Des Polypiers sont présents de façon sporadique (Auxon-Dessus, Buzy, Chapelle-des-Buis) et des Ammonites (Sonninia sowerbyi à Montfaucon)

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinI6b Aalénien supérieur.

Niveaux non marneux peu épais et difficiles à séparer des calcaires à entroques, l'Aalénien calcaire est formé de calcaires roux, oolithiques ferrugineux ou à entroques, renfermant des lumachelles à petits Pecten (P. pumilus) tandis que les bancs de la base, très sableux, renferment des Pleydellia.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinI6-5. Aalénien marneux et Toarcien (60 à 70 m).

Cet ensemble essentiellement marneux et foncé comprend de haut en bas :

e) des marnes sableuses,

d) des marnes micacées à Pleydellia aalensis,

c) des couches riches en petits Lamellibranches et Gastéropodes (Leda rostralis, Nucula hammeri, Trochus subduplicatus, Littorina capitanea) avec des Dumortieria, Hammatoceras insigne, et à la base des Ammonites pyriteuses : Grammoceras fal/aciosum, Polyplectus discoides...,

b) des marnes à petits nodules rouille, à Hildoceras bifrons et Coeloceras crassum,

a) les « Schistes à Posidonomyes» ou «Schistes carton» renfermant des matières organiques (20 m environ); constituant parfois un léger ressaut sur les pentes marneuses, ils représentent le Toarcien inférieur (H. serpentinum).

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinI4-3. Pliensbachien (40 à 50 m). Bien que cette série à dominance marneuse puisse être détaillée dans divers affleurements, elle a été cartographiée dans son ensemble et même parfois réunie au Lias supérieur sous la notation 16-3.

Les principaux niveaux sont les suivants :

d) Couches à Pleuroceras spinatum, 10 à 15 m, formées de marnes micacées, sableuses renfermant des bancs de calcaires argilo-sableux cloisonnés (septaria) et des nodules («miches»).

c) Couches à Amaltheus margaritatus, 20 à 30 m, formées de marnes grises plastiques, renfermant Am. margaritatus et à la base, dans un niveau noduleux Am. stokesi (Miserey).

b) Banc calcaire bleu riche en Bélemnites, à Prodactylioceras davoei au sommet, et des marnes à Waldheimia numismalis à la base.

a) Lotharingien. Sont rattachés à cet étage quelques bancs calcaires et une dizaine de mètres de marnes.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolinI3-2. Sinémurien et Hettangien ;

I1. Rhétien. Le Sinémurien et l'Hettangien constituent le Calcaire à Gryphées (8 à 10 m) renfermant à la base des Schlotheimia et, dans la partie supérieure, de nombreuses Gryphaea arcuata, Arietites bucklandi, Agassiceras scipionianum et Microderoras birchi.

Le Rhétien (15 à 20 m) est formé d'une alternance de marnes schistoïdes noires et de grès plus ou moins argileux renfermant à la partie supérieure un bone-bed d'écailles et de dents de Poissons et quelques lumachelles à Avicula contorta, Cytherea rhaetica... Dans le faisceau bisontin, l'ensemble a été groupé sous la notation I3-1.

 

géologie,jura,franche-comté,jurassique,thise,faisceau bisontin,avants monts jurassiens,doubs,patrick rolint9. Keuper supérieur (45 m).

Il s'agit de deux ensembles d'argiles bariolées, dont les teintes dominantes sont le rouge lie-de-vin et le vert, séparés par 5 m de grès, puis de dolomie (Dolomie de deux mètres des auteurs). Le niveau argileux inférieur est parfois gypsifère. Le Keuper moyen n'affleure généralement pas, mais le gypse interstratifié dans des argiles bariolées ou noires, sous un important banc dolomitique (Dolomie moellon) a été exploité en plusieurs points et notamment aux environs de Beure.

 

Commentaires

 

Les couches géologiques les plus anciennes que l'on trouve à l'affleurement sur le plateau de Chailluz sont des calcaires du Bajocien (178-170 millions d'années, voir ci-dessous colonne lithostratigraphique) qui forment le substratum de la forêt de Chailluz entre les Grandes Baraques et le crêt de la Dame-Blanche. Ces calcaires, épais d'une centaine de mètres de puissance, se débitent en bancs d'épaisseur pluri décimétriques.

 

La partie inférieure du Bajocien est essentiellement constituée de calcaires coquilliers, qui sont d'anciens sables consolidés formés d'une accumulation de fragments de coquilles, brisées par les vagues.

 

La partie supérieure du Bajocien comprend des calcaires oolithiques, qui sont également d'anciens sables constitués de minuscules billes calcaires de 1 à 1,5 mm de diamètre, cimentées entre elles : les oolithes, formées en milieu marin peu profond et très agité.

 

Du fait de leur bonne qualité technique et surtout leur bonne résistance au gel, ces calcaires oolithiques du Bajocien supérieur ont été exploités, dans les nombreuses anciennes carrières des Torcols et des Dessus de Chailluz, comme pierre de taille pour la construction de Besançon.

 

Le calcaire du Bajocien est surmonté d'une couche de 40 à 50 m d'épaisseur, du calcaire du Bathonien (170-158 millions d'années) d'une texture fine sublithographique (microcristalline), qui constitue la grande partie du substratum de la forêt de Chailluz (Grange Brochet, Fontaine Agathe, Fontaine des Acacias), et de Palente village jusqu'au lycée Pergaud. Ce calcaire fin, sans stratification bien nette, très pauvre en organismes, provient de la solidification d'une ancienne boue calcaire. Cette roche est très gélive et se découpe fréquemment en petits parallélépipèdes. Très sensible à la dissolution par l'eau, elle est responsable du paysage karstique (lapiaz et dolines) que l'on observe dans la forêt de Chailluz.

 

Au-dessus du Bathonien, le calcaire du Callovien (158-154 millions d'années) est peu épais (15 à 20 m). Il s'agit d'un calcaire coquillier et oolithique, similaire à celui du Bajocien, qui se débite en dalles fines de 3 à 10 cm d'épaisseur. Pour cette raison, ces dalles ont été employées dans le passé pour la couverture de maisons sous le nom de laves. Ce sont sur ces calcaires que sont construits les quartiers des Quatre-vents et des Orchamps et de la place des Tilleuls ; ils sont rarement visibles.

 

Le calcaire du Callovien est recouvert par des argiles callovo-oxfordiennes qui étaient bien visibles lors des travaux de l'échangeur de Palente (2008). Elles forment le substratum du quartier des Vernois et de la zone des Marnières vers le centre commercial de Chalezeule. Ces 40 m d'argiles ont été déposés entre 154 et 150 millions d'années au Callovien supérieur et à l'Oxfordien (s. str.). Ce sont des argiles bleu noir, pyriteuses, abritant une faune pélagique abondante (organismes flottants ou nageants : ammonites et bélemnites), et qui renferment parfois des débris de bois flottés. Ces argiles sont d'anciennes boues argileuses et faiblement carbonatées accumulées dans une mer peu profonde (moins de 30 m de fond). Dans cette mer, la faune pélagique était chassée par des dinosaures marins carnassiers, comme le plésiosaure dont un exemplaire a été retrouvé dans les argiles excavées pour la construction de l'échangeur de Palente. (voir l'article : le Plésiosaure de Palente). Des îles émergeaient, couvertes de végétaux, dont les débris ont donné les bois flottés.

 

Ces argiles grises du Callovo-Oxfordien sont propices à la fabrication de tuiles et elles ont été exploitées dans des carrières au pied du Fort-Benoît pour alimenter les tuileries du Vernois et de Palente.

 

Les argiles callovo-oxfordiennes sont surmontées par une formation marno-calcaire argovienne (150-147 millions d'années), que l'on ne trouve que sur les hauteurs des Clairs-Soleils. Cette formation comprend à la base une alternance de bancs de calcaires crayeux renferment de gros silex gris noirâtres et de lits marneux de couleur gris beige ; elle comprend au sommet des bancs calcaires très riches en restes d'organismes silicifiés : coquilles, tiges de crinoïdes, tests d'oursins, coraux…

 

Les dépôts marins les plus récents sont les formations du Rauracien et du Séquanien, préservées par l'érosion sur la colline de Bregille. Ces terrains apparaissent également dans le substratum de la vallée de l'Ognon, et se retrouvent dans des écailles tectoniques sous le chevauchement des Avants-Monts (voir carte et coupe géologiques).

 

La formation calcaire du Rauracien (147-144 millions d'années), épaisse de 30 à 40 m, est constituée de faciès très variés qui se succèdent dans le temps :

- à la base des calcaires coquilliers jaunâtres, à coquilles non silicifiées ;

- puis des calcaires oolithiques ;

- et enfin, au sommet, un calcaire oolithique à oncolithes ovoïdes plurimillimétriques. (Ces oncolithes sont des encroûtement algaires centimétriques de forme ovoïdes centimétriques développés autour de débris de coquilles).

 

La formation calcaire du Séquanien affleure sur la colline de Bregille. Elle comprend des calcaires sublithographiques très gélifs, à stratifications planes parallèles, renfermant des oncolithes et des tapis algaires découpées parfois par des fentes de dessiccation. Elle traduit un milieu de dépôt proche de l'émersion et calme. Ces calcaires du Séquanien représentent les terrains les plus jeunes appartenant aux plateaux de Chailluz.

 

Argiles callovo-oxfordiennes, marnes argoviennes et calcaires du jurassique supérieur (voir colonne stratigraphique) recouvraient jadis tout le plateau de Chailluz-Thise. Ces formations géologiques ont été décapées par l'érosion, mais préservées dans la colline de Clairs Soleils, qui consitue ainsi une butte témoin. Les marnes argoviennes sont particulières car elles renferment de gros silex, bruns ou gris noirâtres, communément appelés "chailles". L'érosion les a dégagés des marnes, et les cours d'eau les ont transportés et accumulés par places sur le plateau de Chailluz, où ils constituent des épandages importants.

Au cœur du pli de la Dame-Blanche profondément érodé, apparaissent des dépôts du Lias et du Trias, plus anciens que ceux qui constituent le substratum du plateau de Chailluz.

 

En descendant le crêt de la Dame-Blanche par l'ancien chemin de Tallenay à Bonnay, on rencontre :

 

- des calcaires oolithiques roux et ferrugineux de l'Aalénien (181-178 millions d'années) qui jalonnent plus ou moins le crêt de la Dame-Blanche ;

 

- puis, plus d'une centaine de mètres d'argiles marneuses grises du Lias (204-181 millions d'années) dans les pentes aux pieds du crêt. Ces argiles affleurent mal car elles sont plus ou moins masquées par les éboulis de pente provenant des éboulements des falaises de la Dame-Blanche. Ces argiles se sont déposées dans un milieu calme d'une vasière argilo-marneuse, probablement peu profonde.

 

Au fond de la combe, en plusieurs endroits apparaissent des argiles rouges et vertes du Trias supérieur (230-204 millions d'années épaisses d'une centaine de mètres), qui sont les plus anciens terrains à l'affleurement de la région. Ces argiles renferment des niveaux de gypse et de sel, ce sel ayant été exploité à Miserey-Salines et à Châtillon le Duc). Le Trias salifère s'est déposé en climat tropical sec, dans une vasière très peu profonde et souvent asséchée (similaire aux chotts tunisiens actuels), marqué par une très forte évaporation de l'eau de mer.

 

faisceau bisontin11.jpg

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Ces argiles du Trias supérieur sont les terrains les plus anciens connus dans la région. Elles reposent dans les Avants-Monts sur des calcaires du Jurassique supérieur (rauraciens et séquaniens), connus à l'affleurement, et surtout recoupés par un forage pétrolier réalisé près de l'ancienne ferme de la Baume. Cette anomalie de superposition des terrains s'explique par l'existence d'un important chevauchement (faille plate) qui met en superposition anormale les argiles du Trias supérieur sur les calcaires du Jurassique supérieur (voir coupe géologique).

 

Rolin_Coupe géol Chailluz11.jpg

(Pour agrandir, cliquer sur le document)

 

Ce chevauchement décolle le Trias supérieur et les terrains du Jurassique et les fait glisser sur un substratum constitué d'un socle métamorphique et granitique hercynien recouvert de grès et de calcaires du Trias inférieur et moyen (245-230 millions d'années).

 

Ce chevauchement recoupe également une importante faille profonde verticale, plus ancienne que lui, de direction NE-SW que l'on situe approximativement à l'aplomb de l'A36. C'est la faille dite de l'Ognon. Cette faille, qui est une ancienne faille hercynienne, ferait remonter le socle et le Trias inférieur-moyen sous la forêt de Chailluz par, rapport aux terrains du Jurassique supérieur présents dans la vallée de l'Ognon (voir coupe géologique ci-dessus).

 

Pour résumer, l'histoire géologique de cette région débute au Primaire par la formation d'une ancienne montagne, la Chaîne hercynienne. Cette chaîne a été usée et rabotée à la fin du Primaire (avant 245 millions d'années) par l'érosion pour former le substratum (le socle) des dépôts du Secondaire.

 

Une mer a recouvert ce socle au Secondaire. Comme le montre la nature des sédiments marins décrits plus haut déposés dans une mer chaude, tropicale et surtout peu profonde (10 à 50 m), il s'agissait d'une mer peu profonde et parsemée de récifs formant des atolls et lagons, un peu comme dans les Bahamas actuelles. La mer s'est retirée de la région à la fin du Jurassique vers 130 millions d'années, et n'y est revenue que brièvement au cours du Crétacé (mais les dépôts du Jurassique supérieur et du Crétacé sont érodés et absents dans le secteur Thise-Palente).

 

À la fin du Tertiaire (vers 7 à 2 millions d'années), les poussées tectoniques induites par la formation des Alpes désolidarisent les terrains du Secondaire du socle hercynien.

 

Les terrains secondaires vont glisser au niveau des argiles du Keuper, le long du chevauchement des Avants-Monts, et surtout vont se plisser dans les Avants-Monts dans les secteurs de la Dame Blanche , de Bregille et former l'anticlinal de la Citadelle de Besançon et l'anticlinal et le chevauchement de Montfaucon.

 

En revanche, les terrains du secteur de Palente-Thise et la forêt de Chailluz échappent au plissement et restent presque tabulaires formant un plateau stable horizontal ou très légèrement basculé vers le Doubs. Mais ce plateau a été disloqué par des failles verticales apparaissant notamment entre Palente et Thise. Un ensemble complexe de failles affecte ainsi la commune. Ces accidents tectoniques s'impriment dans le paysage par de brutales différences  du relief dénonçant les cassures du sous-sol sous-jacentes. C'est le cas de l'escarpement de faille qui marque la Côte des Buis et le coteau du Fronchot qui domine le Sourbier ainsi que de l'escarpement de faille du Trébignon (voir carte ci-dessous).

 

Rolin_Tectonique Chailluz_1-1.jpg

Principales failles dans la région de Thise © Patrick Rolin

 

Les poussées tectoniques sont toujours actives dans la région qui connaît une activité sismique notable. Cette activité est attestée par le souvenir du dernier séisme du 23 février 2004 (épicentre au sud de Roulans), et surtout par la base de données SisFrance qui répertorie 115 séismes historiques ressentis dans la région bisontine. Le séisme de Thise du 30 octobre 1928 (voir Sismologie dans la région de Thise), de magnitude 5,2 était l'un des plus forts. Il a causé à Thise des dommages prononcés, notamment l'effondrement de cheminées et l'écroulement de pans de murs.

 

Pour se limiter à la géologie de la seule agglomération thisienne, le village est situé sur la rive droite du Doubs où le lit majeur du Doubs s'élargit une large plaine alluviale occupée par l'aérodrome. Cette plaine est dominée d'ouest en est par les reliefs des Buis, du Fronchot et des Vaux encerclant le village. L'ensemble de ces zones est essentiellement constitué par des terrains calcaires ou calcaires-marneux du jurassique moyen (Séquanien, Argovien, Rauracien) qui forment l'ossature des collines. Les argiles callovo-oxfordiennes bien visibles au niveau de la zone des Marnières vers le centre commercial de Chalezeule tracent dans Thise une étroite bande de marne bleue formant le substratum des terrains entre Z.I. et les Andiers ainsi que celui du village historique (le Paret, l'église, Champenâtre, le Sourbier) et qui se prolonge vers l'est en direction de Beaupré.

 

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Carte géologique du secteur de Thise

1. Source du Paret 2. Source du Trébignon © Patrick Rolin

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L'Ognon et le Rhin qui coulaient depuis plusieurs millions d'années dans la région vont s'encaisser dans les formations secondaires pendant le soulèvement induit par le plissement des couches lors de la formation du Jura. Il y a environ deux millions d'années, le Rhin, dévié vers la mer du Nord lors de l'effondrement du graben alsacien a abandonné sa vallée occupée ensuite par le Doubs, l'un de ses anciens affluents. Il a laissé des terrasses étagées, les plus anciennes n'ayant aucun rapport avec le Doubs.

 

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Circulations d'eaux souterraines dans la région de Thise

document cabinet Reilé

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Des circulations d'eau souterraines sont responsables d'une karstification importante des calcaires bajociens et bathoniens, et de la formation d'environ 1000 dolines qui parsèment le plateau de la forêt de Chailluz et la forêt des Vaux. Une vue aérienne de la forêt ne permet pas d'apercevoir ces dolines en raison de la végétation. Pourtant, il existe une technique de télédétection qui permet de s'affranchir de la présence des arbres. Il s'agit du Lidar (Light Détection and Ranging) constitue cette technique qui permet de modéliser la topographie du sol et qui a permis la mise en place du projet Lieppec (Lidar pour l'Étude des Paysages Passés et Contemporains) soutenu par la Maison des Sciences de l'Homme et de l'Environnement de l'Université de Franche-Comté.

 

De quoi s'agit-il ? Le Lidar fournit un nuage de points en trois dimensions au niveau du sol. L'image traitée accuse des différences de reliefs inférieures à 20 cm : document ci-dessous.

 

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Forêts de Chailluz et des Vaux ponctuées de dolines

(SIG & DAO C. Fruchart 2011 - LIEPPEC,

MSHE CN Ledoux, Univ. Franche-Comté)

 

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Sources :

- documents originaux établis par Patrick Rolin.

- carte géologique de la région de Besançon.

- En Direct, Revue de l'Arc jurassien mai 2010 n° 230 p. 22-23.

28/12/2011

Les ocres de Roussillon en Provence

 

Roussillon_27-logo.jpgLes ocres de Roussillon en Provence

le Colorado provençal

 

Les ocres du Luberon fascinent. De Roussillon à Gignac, en passant par Villars, Gargas et Rustrel, les anciennes carrières d'ocre de la vallée d'Apt (Vaucluse) dont l'exploitation est abandonnée depuis près de soixante ans, les flamboyantes couleurs des ocres attirent une foule de touristes et d'artistes.

 

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Situation de Roussillon en Luberon

(Document : parc naturel régional du Luberon)

 

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Roussillon entre Gordes et Apt

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Le village de Roussillon et le sentier des ocres

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Roussillon en Luberon représente le plus grand gisement d'ocre du monde. Sa célébrité vient de cette terre magique, imprégnée d'oxydes éclatant en des teintes qui parcourent le spectre du violet sombre au jaune dessinant une palette de rouges, de roses et d'oranges. Le sol est rouge flamboyant, par endroit orangé. Parfois il tire sur le jaune ou même le vert et avec le soleil couchant, il vire au violet sombre. Les ocres colorent les paysages du Luberon et également les maisons du village. "Cette colline incandescente est l'endroit le plus difficile à décrire car, pour bien la raconter, il ne faut ni mots ni dessins au trait, mais une palette de peintre" s'enthousiasme Patrick Ollivier-Elliott.

 

On connaît l'importance de l'ocre pour l'espèce humaine Homo sapiens sapiens. L'ocre est l'objet d'anciennes pratiques en Afrique il y a quelque 300 000 ans. Elle fait l'objet d'un usage cosmétique, marqueur culturel de l'espèce quand l'espèce quitte l'Afrique il y a 60 000 à 70 000 ans. Ce fard rouge représente alors pour les femmes un tabou d'inaccessibilité aux mâles avant le retour de la chasse. C'est également un marqueur de parenté au sein du clan et un signe cosmologique. L'ocre est abondamment utilisée dans l'art pariétal pour les peintures rupestres qui ornent les grottes comme la grotte Chauvet ou la grotte Cosquer et constitue un marqueur de la spiritualité de l'espèce humaine.

L'ocre est redécouverte par les Romains, oubliée jusqu'à la Révolution et ensuite commercialisée pendant un siècle dans le monde entier pour ses propriétés colorantes inaltérables. Pigment naturel, l'ocre fait aujourd’hui un retour en force, redonnant vie à de nombreuses activités, touchant la peinture, la décoration, la poterie et le bâtiment.

 

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Carte géologique du Luberon

(Document : parc naturel régional du Luberon)

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Légendes de la carte géologique du Luberon

(Document : parc naturel régional du Luberon)

 

Histoire géologique du Luberon

 

L’histoire géologique du Luberon explique l'origine et la genèse des ocres de la région. Elle est rythmée par une succession d’événements en particulier le dépôt de sédiments marins, lagunaires ou lacustres : calcaires, marnes, sables… Les fossiles d’animaux et de végétaux retracent l’évolution des climats et des paysages et permettent la datation de ces dépôts. Enfin, failles et plis attestent des fortes tensions et des étirements qu’a subi le territoire.

 

Cette histoire peut être retracée jusqu’à 160 millions d’années, âge des plus anciennes roches présentes sur le Parc.

 

De -160 à -100 millions d'années : la mer couvre la région

 

Depuis 40 millions d'années (-200 Ma) la Provence est recouverte par la mer. Les sédiments marins se transforment en roches, principalement des calcaires et des marnes. Il y a environ 120 millions d’années, dans des eaux chaudes et peu profondes, abondent rudistes, oursins, coraux et algues calcaires. Les roches qui témoignent de cet épisode sont les calcaires blancs, massifs, dits « urgoniens » qui occupent aujourd’hui les monts de Vaucluse, le Petit Luberon, les Calanques de Marseille…

 

Vers -110 Ma,

 

par suite de la poussée de la plaque africaine, un mouvement général d'approfondissement se produit en Provence. La région est ennoyée et des argiles grises recouvrent les calcaires urgoniens. Se déposent ensuite des sables, issus de l’érosion des massifs émergés. Dans la mer, ce sable est coloré en vert par un minéral argileux contenant du fer, la glauconie.

 

-100 millions d'années : les ocres, résultat d'une émersion

 

Vers -100 Ma, la poussée de la plaque africaine entraîne un épisode de plissement et un lent soulèvement. Une bande de terre émerge entre Massif central et Maures, c'est le « bombement durancien ». Les sables verts subissent une profonde altération sous l'action d'un climat tropical humide. Les sables verts vont donner les sables ocreux du bassin d’Apt.

 

-50 millions d'années : paysages africains

 

Dans la région, le climat est très sévère. Règne une savane aride où évolue une faune de mammifères, herbivores et carnivores, dont de nombreux fossiles ont été retrouvés à Saint-Saturnin-lès-Apt.

 

Il y a environ 40 millions d'années,

 

une nouvelle phase de plissement, dite « pyrénéo-provençale » se produit. Le Luberon, ainsi que les autres reliefs provençaux d’orientation est-ouest (Ste-Victoire, Ste-Baume, Nerthe, etc.), se mettent en place.

 

-35 millions d'années : naissance des grands lacs

 

Des mouvements d’étirement de l'écorce terrestre entraînent la mise en place de grands fossés d'effondrements, en Alsace, en Limagne, en Bresse et dans le Luberon. Limités par des failles, ces fossés vont favoriser l'installation de grands lacs et lagunes où se déposent des marnes, des grès et des calcaires. Ces dépôts sont exceptionnels par leur épaisseur (600 mètres à Apt, 3000 mètres à Manosque) ainsi que par leur richesse en substances utiles qui ont été ou sont encore exploitées: sel, gypse, lignite, soufre, etc.

 

C’est de cette époque que datent la majorité des sites de la Réserve Naturelle géologique du Luberon.

 

-20 millions d'années : le retour de la mer au Miocène

 

Autour de –20 millions d’années, au Miocène, sous un climat chaud, la mer revient sur le territoire. Elle dépose tantôt de la molasse, calcaire riche en débris d’organismes tels que les coquilles St-Jacques, les huîtres…, tantôt des safres, calcaires plus sableux, très sensibles à l’érosion.

 

La mer miocène balaie le territoire du Luberon à plusieurs reprises pendant près 10 millions d’années. Pendant ce temps, le massif s’élève lentement. À ses pieds, il abrite une faune de savane (gazelles, cerfs, rhinocéros, éléphants, tigres...) dont les fossiles ont été trouvés à Vaugines et à Cucuron.

 

La formation du Luberon s’achève à –5,8 millions d’années.

 

De –5,8 à -2 millions d'années : histoire mouvementée de la Durance

 

À –5,8 Ma, le détroit de Gibraltar se ferme et l’eau de la Méditerranée s’évapore. Le niveau baisse de plus de 1000 mètres ! En réponse à cet événement, les cours d’eau riverains creusent de profond canyons. Il en est ainsi pour la Durance et certains de ses affluents (Régalon, Aigue-Brun, Eze).

 

La remise en eau du bassin méditerranéen intervient après l’ouverture du détroit de Gibraltar, vers –5,3 Ma. Un bras de mer, appelé ria, occupe le canyon de la Durance et se prolonge dans ses affluents. Au coeur des gorges de Régalon, des sables marins sont encore présents, protégés dans deux grottes.

 

Progressivement, les rivières occupent à nouveau leur cours. Elles déposent des alluvions et repoussent rapidement le rivage vers aval. De cette reconquête, il reste les cailloutis duranciens dits de Valensole II, à Mirabeau, ainsi que les anciens lits de l’Èze et de l’Aiguebrun.

 

De -2 millions d'années à nos jours : le Quaternaire

 

La grande originalité du Quaternaire est la succession de grandes glaciations entrecoupées d'épisodes interglaciaires. Les glaciers sont parvenus jusqu'à Sisteron mais n'ont jamais atteint le Luberon. Toutefois les paysages sont profondément marqués par ces bouleversements climatiques. L'érosion intense a entaillé les reliefs de profonds ravins.

 

Le sentier des ocres

 

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(Panneau explicatif)

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Itinéraire du sentier des ocres

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(Panneau explicatif)

 

L’ocre est une poudre naturellement jaune qui peut devenir rouge après oxydation. Sa palette varie du jaune pâle au rouge en passant par les orangés. Elle s’extrait par décantation d’un minerai siliceux dont les poussières les plus fines constituent un kaolin (argile), chargé naturellement en oxyde de fer (qui donne la couleur).

 

L’ocre est un pigment naturel, non toxique pour la peau. L'ocre était autrefois extrait dans de nombreuses régions, et désormais l'ocre est par endroit exploité en France, en Bourgogne et en Provence.

 

Du point de vue chimique, il s'agit d'oxydes mélangés à de l'argile, du sable, qui s'étirent en des veines sinueuses émergeant dans les collines de Roussillon ou s'enfonçant sous terre autour d'Apt (où on allait les chercher par d'interminables galeries). D'autres manifestations d'érubescences de même genre se retrouvent dans le célèbre Colorado de Rustrel et dans les carrières de Bédoin.

 

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(Panneau explicatif)

 

Utilisation des ocres de Roussillon

 

L'utilisation des ocres remonte à la préhistoire et sert à colorer les premières poteries, à dessiner les premiers graphismes pariétaux, au maquillage ou à l'accomplissement de rites religieux. Avec les Romains, on assiste à une exploitation industrielle, arrêtée avec la chute de l'Empire.

 

Selon Patrick Ollivier-Elliott, "il faudra attendre la fin du XVIIIe siècle pour que Jean-Etienne Astiers redécouvre les vertus des ocres et les fasse connaître aux Marseillais d'abord, puis à la France et à l'Europe entière. Brusquement le sous-sol de Roussillon se perce de galeries comme un terrain de taupinières, des centaines puis un millier d'ouvriers forent, extraient, lavent des milliers de tonnes de couleurs : de 1910 à 1930, les pointes annuelles de production monteront à 35 000 tonnes. Les utilisations sont multiples, d'autant plus inattendues que le colorant, une fois isolé par un procédé qui s'apparente un peu à celui des marais salants, s'avère posséder deux caractéristiques alléchantes : une relative innocuité lui ouvrant la voie des usages alimentaires, et une grande plasticité quand il est mis en pâte aqueuse. Aussi emploie-t-on, durant tout le XIXe siècle et le début du XXe, les ocres dans le chocolat, le rouge à lèvres, le fond de teint, les peintures, mais aussi dans le polissage des surfaces ou le malaxage du caoutchouc."

 

Si l'exploitation des ocres apporte une certaine richesse, elle génère en contrepartie quelques nuisances qui font grogner les Roussillonnais : les poudres sont légères et portées par les vents qui parcourent la vallée d'Apt les immiscent jusqu'à l'intérieur des habitations.

 

Un autre danger : les innombrables galeries finissent par miner la région d'autant que le village lui-même a des assises fragiles : la chute d'une partie de la falaise au milieu du XIXe siècle a menacé de faire s'écrouler l'église. Mais ceci ne suffit pas à freiner le développement des ocres, dont l'apogée se situe vers les années 1910, et pour lesquelles on installe spécialement une gare afin d'en faciliter l'expédition hors de la région.

 

Dès l'entre-deux-guerres, la concurrence des colorants chimiques entraîne une chute de la consommation qui s'écroule après la Deuxième Guerre. Les dernières exploitations vont fermer une à une et, en 1953, l'exploitation de l'ocre roussillonnaise est définitivment arrêtée.

 

L'ocre sert principalement aujourd’hui à colorer les peintures et les enduits, fabriquer les teintures. Il sert également dans la teinte des émaux, papiers, encres... Il est fortement concurrencé par tous les colorants chimiques utilisés aujourd'hui en peinture, en teinturerie, en cosmétique ainsi que dans l'alimentation.

 

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La végétation des ocres

 

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(Panneau explicatif)

 

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(Panneau explicatif)

 

Le village de Roussillon en Provence

 

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Roussillon posé sur sa colline d'ocre

 

Perché au cœur des gisements maintenant en sommeil, Roussillon est avant tout une palette de peintre, un lieu magique, où les combinaisons d'oxydes confèrent à ses ocres une infinie variété de couleurs, que l'on retrouve dans le paysage, sur les façades de ses maisons ou en trompe l'œil sur un portail. Avec une histoire qui plonge ses racines dans un passé millénaire, son charme est essentiellement dans le dédale de ses ruelles et dans ses couleurs. Grâce à sa chaude lumière, même hors saison, c'est un village de douceur de vivre et d'accueil (galeries et artisanat d'art) ; Roussillon est aussi un village gastronomique.

Les maisons de Roussillon empruntent leurs couleurs à leur environnement. Elles sont plus bariolées que nulle part ailleurs en Provence.

Une rue centrale sinueuse conduit au Castrum là où s'élevait autrefois le château médiéval. Les portes et les façades de maisons des XVIIe  et XVIIIe siècles agrémentent le parcours.

 

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Les maisons de Roussillon empruntent leurs couleurs à leur environnement

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La place de l'église

 

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Quelques friandises qui font le bonheur des dames

 

Le Conservatoire des Ocres

 

Située au cœur du massif des ocres, à Roussillon dans le Luberon, en Provence, l’ancienne usine d’ocre Mathieu est un centre sur les matériaux de la couleur.

 

À l’instar d’un conservatoire de musique, le Conservatoire des ocres est un lieu de pratique, de transmission et de partage des savoir-faire liés à la couleur.

 

Les 5 hectares du site de lavage des ocres ont gardé tout le caractère de cette industrie, et les 2000 m2 des anciens moulins à ocre abritent aujourd’hui le Conservatoire, lieu de pratique et d’apprentissage de la couleur, ouvert toute l’année aux amateurs comme aux professionnels.

 

L'ensemble des activités du Conservatoire des ocres permet de découvrir, d’utiliser et d’acquérir les ocres et les matières colorantes et de promouvoir leurs praticiens.

 

Un Jardin des Teinturiers™ permet de s’initier aux couleurs végétales, dont le Vaucluse fut grand producteur.

 

Les bâtiments accueillent régulièrement des rencontres qui peuvent également être à l'initiative d’autres organismes liés au sujet des couleurs par location de salles.

 

Sources :

- Dépliant touristique du village de Roussillon en Provence

- Dépliant touristique du parc naturel régional du Luberon

- Panneaux explicatifs disposés le long du sentier des ocres

- Patrick Ollivier-Elliott (1996) - Luberon, Carnets d'un voyageur attentif, éditions Edisud

20/12/2011

Résistance d'un insecte aux OGM

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par Loïc Chauveau

 

Mauvaise nouvelle pour l'agriculture américaine... et pour Monsanto. Une étude montre que son maïs Bt n'a plus d'effet sur les chrysomèles, parasites ravageurs.

 

Le département d'entomologie de l'université d'Etat de l'Iowa (États-Unis) a repéré dès 2009 le caractère résistant de ces insectes, mais il a fallu deux ans aux chercheurs pour vérifier qu'il s'agissait bien d'un trait génétique transmis d'une génération à l'autre. C'est chose faite avec leur article publié dans PlosOne, juillet 2011. Les chrysomèles (Diabrotica virgifera), ces ravageurs du maïs - surtout redoutables par leurs larves qui se nourrissent des racines de la plante - ont bien acquis un caractère de résistance à l'un des insecticides phares de la multinationale américaine Monsanto : le maïs Bt.

 

Or, depuis 2003, Monsanto présente son produit, recelant des toxines Cry3Bb1 issues de la bactérie Bacillus thuringiensis, comme la solution idéale pour limiter les infestations des chrysomèles sans recourir aux insecticides conventionnels. « On savait déjà que la famille des Chrysomelidae présentait des capacités élevées de résistance par mutation génétique, assure Denis Bourguet, généticien à l'Inra de Montpellier. L'enzyme ciblée par la toxine change de conformation et rend ainsi le Bt inoffensif. »

 

Dès les premiers semis de cet OGM, l'EPA, agence américaine de l'environnement, avait recommandé qu'au moins 20 % des surfaces soit plantées en maïs traditionnels. La stratégie consiste en effet à préserver des populations d'insectes sans contact avec la toxine pour diluer le nombre d'individus pouvant acquérir une résistance. Mais ce conseil n'a été suivi que partiellement. Et la toxine Cry3Bbl est désormais inefficace. Monsanto devra la combiner avec d'autres toxines développées par des concurrents :

 

« Pour éviter cette impasse, il aurait fallu empiler dès le départ plusieurs toxines », poursuit Denis Bourguet.

Des solutions « naturelles » existent pourtant pour éviter que les insectes acquièrent cette résistance. Outre la plantation de champs non OGM, la vraie parade à la chrysomèle reste la rotation des cultures, les larves se retrouvant alors plusieurs années sans leur nourriture favorite. C'est ce qui est proposé aux agriculteurs français qui, depuis une dizaine d'années, doivent eux aussi faire face à l'arrivée de la chrysomèle Diabrotica virgifera. Sans autorisation d'utilisation des OGM, ils ne disposent que des seuls traitements larvaires : « La rotation des cultures est le bon moyen de diminuer la pression du ravageur sans trop utiliser de pesticides, assure Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à France Nature Environnement. Cela suppose qu'on en finisse avec la spécialisation des régions agricoles sur deux ou trois cultures seulement. »

 

Pas simple. Car introduire dans les assolements de nouvelles productions, par exemple des légumineuses, implique de créer ex nihilo de nouvelles filières de commercialisation. C'est donc tout un modèle agricole que pourrait remettre en question ce petit insecte.

 

Source : Loïc Chauveau (2011). - Un insecte déjoue l'efficacité d'un OGM  Sciences et Avenir n° 776, octobre 2011 p. 34.

 

Voir aussi l'article de Univers Nature.

 

REPÈRES

 

AVEC 140 MILLIONS D'HECTARES, le maïs est la plante la plus cultivée dans le monde. En France, elle couvre 3 millions d'hectares.

 

58 MILLIONS D'HECTARES SONT CULTIVÉS EN MAÏS BT visant la chrysomèle dans le monde. Aux États-Unis, cet OGM représentait 45 % de la récolte 2009.

 

600 MILLIONS DE TONNES sont produites par an dans le monde dont 70 % pour l'alimentation animale.

 

EN FRANCE, la culture du maïs Bt est soumise à un moratoire de fait, dans l'attente d'une décision communautaire entre les 27 États membres de l'Union européenne.

15/12/2011

Davantage de poissons en France métropolitaine

truite fario-logo.jpgDavantage de poissons

en France métropolitaine

 

Vingt ans de campagnes d’inventaires en France métropolitaine effectuées par des agents de l’Onema ont permis d’en savoir plus sur l’évolution de 48 espèces ou groupes d’espèces de poissons. Les résultats de cette étude sans précédent en France sont en demi-teinte : le nombre d’espèces est à la hausse, en particulier pour les exotiques, mais certaines espèces régressent.

 

L’aire de répartition de nombreuses espèces présentes dans les cours d’eau de France métropolitaine s’est étendue et leurs populations se sont densifiées. Telles sont les observations qui ressortent de l’analyse portant sur l’évolution des poissons entre 1990 et 2009, menée par trois chargés de mission de l’Onema*, dont les résultats ont été publiés dans le Journal of Fish Biology.

 

Si de nombreuses espèces natives se portent bien (Spirlin, Barbeau, Chevesne), ce sont cependant les poissons exotiques (Silure, Pseudorasbora) qui ont connu le plus fort accroissement.

 

L’étude montre également la diminution significative de certaines espèces (Truite, Brème, Tanche). Elle confirme par ailleurs le déclin inquiétant de l’Anguille, qui a conduit à l’élaboration d’un plan de gestion pour sa restauration.

 

Certains repeuplements, orchestrés dans le cadre de plans de restauration ou à l’initiative des pêcheurs, ne font pas l’objet d’un suivi organisé. Cette pratique rend délicate l’interprétation des résultats car il est impossible de différencier les fluctuations naturelles d’une population de celles qui résultent d’une intervention humaine. Par exemple, la tendance à l’accroissement du Saumon, qui est sujet à un plan de restauration mis en place en 2008, reste à confirmer. "Cette étude donne une idée globale de l’évolution des poissons sur l’ensemble du territoire. Bien qu’elle montre une tendance à la hausse, il est important de rappeler que les effectifs de nombreuses espèces restent largement inférieurs à la situation précédant les révolutions industrielle et agricole qui ont eu un impact majeur sur la faune aquatique", précise Nicolas Poulet, chargé de mission "Écologie des organismes aquatiques" à l’Onema.

 

Des hypothèses à étudier

 

L’amélioration de la qualité de l’eau et le réchauffement climatique peuvent expliquer ces évolutions. Des efforts portant sur le traitement des eaux usées ont permis de diminuer les quantités de phosphates responsables de l’eutrophisation des cours d’eau. Certaines espèces semblent avoir réagi positivement. Quant au réchauffement climatique, il pourrait favoriser le développement des espèces d’eau « fraîche » au détriment des espèces vivant en milieu froid.

 

D'après une étude récente, les activités humaines seraient responsables d'une ressemblance accrue des communautés de poissons d'eau douce.

 

Le déclin mondial actuel de la biodiversité est largement imputable aux activités humaines. L'Homme a non seulement provoqué des extinctions d'espèces, mais il a également introduit de nombreuses espèces hors de leur aire d'origine. La combinaison de ces deux phénomènes est susceptible d'accroître la proportion d'espèces communes à différentes faunes, processus décrit sous le terme d'homogénéisation biotique.

 

Un consortium de chercheurs de l'Université de Toulouse III – Paul Sabatier (UPS), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), du Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) et de l'université d'Anvers (Belgique) a mesuré pour la première fois l'homogénéisation biotique des poissons d'eau douce à l'échelle du globe. Cette étude révèle que même si l'augmentation de similarité entre faunes de poissons reste faible (0.5 %) à l'échelle du globe, elle atteint un niveau substantiel (jusqu'à 10 %) dans certains cours d'eau Eurasiens et Nord-Américains. Ces travaux sont publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS).

 

Remarque :


Ainsi, à l'échelon de la planète, on constate que la faune des rivières devient de plus en plus uniforme. C'est le constat que dresse aussi l'équipe de Sébastien Villéger de l'université Paul-Sabatier de Toulouse. Le taux d'espèces pisciaires d'eau douce en commun a augmenté au cours des 200 dernières années, ce qui est dû aux introductions pratiquées par l'homme pour l'aquaculture et la pêche sportive. Comme ce sont souvent les mêmes poissons qui sont choisis (Carpe, Truite arc-en-ciel, Tilapia…), les faunes pisciaires sont de plus en plus homogènes (Science & Vie, janvier 2012, n° 1132, p. 22).

 

Une étude sans précédent

 

Une telle analyse temporelle à l’échelle du territoire métropolitain n’avait encore jamais été réalisée. Pourtant, la connaissance de l’évolution des espèces est fondamentale pour assurer leur conservation et vérifier l’efficacité des programmes de restauration. L’étude a été menée à partir des données provenant du suivi de 590 stations sur une période de huit à vingt années consécutives. Cette surveillance, initiée au début des années 1990 dans le cadre du réseau hydrobiologique et piscicole (RHP), se poursuit de nos jours, grâce à l’implication des agents des services territoriaux de l’Onema qui ont contribué à la mise en place du réseau et qui effectuent les campagnes d’inventaire.


Source :

 

Poulet N., Beaulaton L. & Dembski S. (2011). - Time trends in fish populations in metropolitan France : insights from national monitoring data, Journal of Fish Biology - Volume 79, Issue 6, pages 1436–1452, December 2011.

 

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03/12/2011

Georges Cuvier : la révélation des mondes perdus

Georges Cuvier : la révélation des mondes perdus

 

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Le livre de Claude Cardot est actuellement en vente :

 

- Au prix de 1€ jusqu'au 15 décembre.

- Le musée de Montbéliard possède un stock historique (officiellement à 24€50) dont le tarif devrait passer à 10 € le volume mais attention après le 1er janvier 2012 pour des raisons administratives… et pour être sûr, plutôt à partir du 1er février.

 

 Renseignements et réservation :

 

À ce tarif, le port et la livraison ne sont pas prévus. Il faut donc que l'acquéreur vienne le chercher à domicile.

 

Pour les personnes de la région de Besançon, prendre contact avec Michel Cottet

Pour les personnes du pays de Montbéliard, prendre contact avec Claude Cardot ou Thierry Malvesy.

 

02/12/2011

Palente au fil du temps : lancement du livre

Palente au fil du temps : lancement du livre

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Une équipe de bénévoles de l'Association de Palente s'est lancée dans la publication d'un livre rassemblant les souvenirs de ce village devenu une cité. Jusqu'à l'Avant-Guerre, un village bien marqué par sa ruralité et ses fermes groupés autour de son château et, après la Libération, par sa métamorphose en une cité urbaine construite à partir d'un lotissement de "castors", puis de logements neufs, les écoles, le collège, le lycée, l'église Saint-Pie X, le cinéma, les associations… Un quartier rendu célèbre dans le monde entier par l'affaire Lip.

 

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L'équipe rédactionnelle groupée autour du président de l'Association de Palente

 

Ce livre présente une foule de souvenirs glanés dans les greniers, dans les archives, des souvenirs exhumés pour les partager. Et le partage, la solidarité et l'entraide, ce sont des qualités qui ont marqué l'évolution de Palente.

La teneur des textes, la qualité des documents qui illustrent le livre en font un ouvrage où le lecteur pourra se promener à sa guise dans le temps et l'espace du quartier.

Le livre est disponible à partir du 1er décembre à la permanence de l'association le vendredi de 14h à 18h au 17, chemin de Palente. Prix (livre + DVD) : 25 €.

http://www.palente.fr/

contact@palente.fr 

 

 

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Le quartier s'était donné rendez-vous pour le lancement de l'ouvrage

 

Au cours de la soirée du 1er décembre, après la présentation de l'ouvrage au public par le Président, les rédacteurs nous ont présenté un aperçu de leurs travaux.

 

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Jean-Pierre Andréosso est le président de l'Association Palente

Le Président Jean-Pierre Andréosso a mis ses compétences de technicien et ses compétences d'organisateur pour gérer la genèse et la confection de l'ouvrage.

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Michèle Rollet

 

Michèle Rollet représente la mémoire du village où elle est née et qui n'a pas de secret pour elle. D'une plume alerte et poétique, elle excelle à brosser le portrait des gens et des événements qui ont émaillé la vie de Palente.

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Michèle Bauer-Écarnot

 

Michèle Bauer-Écarnot, gamine de la Cité, a assisté à la naissance et à l'urbanisation des nouveaux quartiers. Avec conscience et fidélité, elle s'est attaché à conter anecdotes et événements de la Cité.

 

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René Laville

 

Dossiers débordants de documents, de plans, de clichés, René Laville est un chasseur d'images dont l'objectif a fouillé les moindres recoins du quartier.

 

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 Jean-Marie Keller

 

 Jean-Marie Keller fouille dans les archives. Il parvient à dénicher le document précieux qui éclaire les événements qui ont traversé Palente.

 

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Michel Jeannin

 

Michel Jeannin s'est concentré sur l'élaboration de l'ouvrage.  Centraliser, canaliser, classer les contributions de chacun. Un critique juste, précieux et indispensable.

 

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Roger Chipaux

 

Roger Chipaux est un amoureux de la généalogie. Discret et efficace, il est un inlassable explorateur des racines.

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Marcel Hoeuillard

 

Marcel Hoeuillard apporte la touche scientifique à l'ouvrage. Cet amoureux de la forêt de Chailluz et de ses merveilles karstiques a convaincu par sa passion pour la géologie, la préhistoire, la paléontologie, la flore et la faune des lieux.

 

Palente au fil du temps. Du village à la cité. 288 p. Conception et réalisation : NOIR SUR BLANC. Imprimerie IME Baume les Dames.

http://www.palente.fr/

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