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18/05/2018

L'échinococcose à la trace

L'échinococcose à la trace

 

par Jenny Knapp
 
 
Article publié dans le numéro 276 de mai-juin 2018 du magazine "En Direct"

 

À proximité de Pontarlier et de la Suisse, la petite commune des Alliés se trouve, à près de mille mètres d’altitude, en plein pays saugeais. Elle est également située au cœur de la zone d’endémie de l’échinococcose alvéolaire, et à ce titre représente depuis plusieurs années un champ d’investigation privilégié pour les chercheurs du laboratoire Chrono-environnement de l'Université de Franche-Comté.
 
 
Depuis mars 2017, grâce au programme MoniZoo, pour monitoring des zoonoses, les chercheurs effectuent un prélèvement systématique et régulier des fèces d’animaux sauvages et domestiques sur tout le village. L’objectif ? Mieux connaître la prévalence d’Echinococcus multilocularis et repérer l’impact des saisons sur la prolifération et la diffusion du parasite, dans un secteur où près de 53 % des renards sont infestés, contre 14 à 20 % dans le nord de la France, et 7 à 17 % en région parisienne (Combes et al., 2012).
 
 
Ingénieure hospitalier de recherche rattachée laboratoire Chrono-environnement, Jenny Knapp est responsable du projet MoniZoo. « L’analyse biologique moléculaire des fèces animales récoltées tous les deux mois donne les informations voulues pour déterminer l’identité de l’animal infesté, sa charge parasitaire et la localisation des zones géographiques où la concentration de parasites est plus importante. » Les premiers résultats confirment ici l’hypothèse selon laquelle la présence du parasite serait moins forte après l’hiver, contrairement à ce qui est observé sur d’autres secteurs ; cette tendance demande à être vérifiée et expliquée sur les prochaines années. L’étude devrait par ailleurs se compléter d’une thèse comparative entre communes rurales et zones périurbaines, sur Pontarlier, Besançon et probablement Dijon, puisqu’on sait que les renards n’hésitent plus à s’approcher des lieux habités où ils trouvent facilement de quoi se nourrir, et que les chats et surtout les chiens sont aussi identifiés comme vecteurs du parasite.
 

Des conseils de prévention ? Donner régulièrement un vermifuge à ses animaux domestiques, idéalement toutes les cinq semaines, le parasite se développant en six semaines. « N’oublions pas que c’est la dissémination de vermifuges qui a permis d’éradiquer la rage… » Clôturer son potager et bien se laver les mains après avoir jardiné ou touché la terre sont également de sages précautions à adopter. Rappelons que le parasite est insensible à l’eau de Javel, au vinaigre et autres désinfectants, qu’il ne craint pas la congélation et n’est détruit qu’à la cuisson, à une température de 70°C.

 

Le projet MoniZoo est porté par le CNR Échinococcoses, Centre national de référence créé à Besançon en 2011, dont les missions s’étendent depuis 2017 à l’échinococcose kystique. Mandaté par le ministère de la Santé, le CNR est placé sous la tutelle du CHU de Besançon, de l’université de Bourgogne - Franche-Comté, du laboratoire Chrono-environnement, de l’Agence santé publique France ; il est également centre collaborateur pour l’Organisation mondiale de la santé.

 

 

carte notifiant les relevés de fèces de renard, chien et chat

 

Relevé de fèces de renard, chien et chat,

Echinococcus multilocularis positive, Les Alliés, mars 2017

 

Contact :

Jenny Knapp - Laboratoire Chrono-environnement - UFC / CNRS

Tél. +33 (0)3 70 63 21 06

 

Sur ce même blog, en tapant "Echinoccose" dans la fenêtre en haut et à droite de la page d'accueil, vous trouverez  nombre d'articles concernant l'échinoccose, notamment en Franche-Comté.

      
   

 


 

 

Biodiversité : le plan dont "tout le monde se fiche"

Logo_Principal_ROUGE_180.pngCOMMUNIQUE DE PRESSE JEUDI 17 MAI 2018
BIODIVERSITÉ :

LE PLAN DONT « TOUT LE MONDE SE FICHE » ARRIVE

 

 
« La biodiversité, tout le monde s’en fiche, à part quelques-uns » disait, il y a peu, Nicolas Hulot. Les grands axes de mobilisation en faveur de la biodiversité qu’il présentera à Marseille ce 18 mai 2018 changeront-ils la donne ? Impatiente et vigilante face à ces annonces bienvenues, France Nature Environnement fera en tout cas partie de ceux qui suivront avec grande attention le plan d'action gouvernemental et feront des propositions concrètes pour le nourrir, convaincus qu’il doit contribuera à enrayer la sixième extinction massive des espèces en cours.



Le Plan biodiversité, dont « tout le monde se fiche » est pourtant capital



Dans un cri du coeur, Nicolas Hulot réclamait en mars dernier un "sursaut d’indignation" aux parlementaires pour défendre la faune et la flore et appelait à la mobilisation collective. Le ministre d’Etat présente quelques semaines plus tard les grands axes de cette mobilisation. Ceux-ci devraient constituer l’ossature du futur plan Biodiversité 2020. Pour la fédération, ce plan doit être un pilier fort de l'édifice à construire pour répondre à l’immense défi, qu’est celui de la préservation du patrimoine naturel, avec qui nous avons une communauté d’origine et de destin.



Car les sonnettes d'alarme n’ont que trop retenti. Le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, comme les indicateurs[1] de l’Observatoire national de la biodiversité montre que la sixième extinction massive des espèces se passe partout et aussi ici, en France. Notre pays, située dans 5 des 36 « points chauds » de biodiversité identifiés au niveau mondial et faisait partie des 18 pays abritant la biodiversité la plus riche, a besoin de (re)trouver une ambition sur l’enjeu biodiversité.



« Mais cet enjeu ne doit plus être le dossier du seul ministère de l'Écologie. Il doit être porté pleinement par les ministères en charge de l'Agriculture, de l'Industrie ou encore des Transports. En somme, l'ensemble de l'action publique » met en garde Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement. « Si Nicolas Hulot reste seul, il sera en capacité de mettre en place quelques mesures mais elles seront inévitablement insuffisantes »



Plan biodiversité 2020 : comment peut-il relever le défi ?



En sus d’une mobilisation interministérielle, la reconquête de la biodiversité nécessite des crédits supplémentaires, ce qui est faisable sans creuser la dette publique. France Nature Environnement recommande de supprimer les aides publiques dommageables à la biodiversité et de réorienter les économies dégagées au soutien des comportements vertueux. Énergie, transports, agriculture… l'argent public ne doit plus financer l'érosion de la biodiversité. Ces mesures devront également être appuyées par l’investissement des collectivités territoriales, notamment des régions dans le cadre de leur compétence biodiversité et à l’occasion du déploiement la "trame verte et bleue" et de son intégration dans les documents d'urbanisme.



Des actions concrètes, opérationnelles et transversales, de court et moyen termes sont également attendues. Pour France Nature Environnement, cela veut dire mettre en œuvre des décisions déjà prises comme le fait d'établir les plans de protection de 55 000 hectares de mangroves d’ici 2020 et de 75 % des récifs coralliens d'ici 2021 ou encore d'expérimenter en Outre Mer un réseau d'aires protégées s'inspirant du réseau Natura 2000. Ou encore, prendre des décisions sans regrets, comme, par exemple, de retirer la belette et le putois de la liste nationale des espèces susceptibles de causer des dégâts. Et aussi engager des travaux de réforme fiscale et foncière.



Ces mesures devront également être appuyées par l’investissement des collectivités territoriales, notamment des régions dans le cadre de leur compétence biodiversité et à l’occasion du déploiement la « trame verte et bleue » et de son intégration dans les documents d'urbanisme.



Michel DUBROMEL, président de France Nature Environnement, conclut : « Le futur plan national en faveur de la biodiversité doit constituer le point de départ d’un nouvel engagement fort de l’ensemble de la société, et en premier lieu de l’État. Le gouvernement aura-t-il un sursaut d'indignation face à l'érosion de la biodiversité ? Est-il enfin prêt à passer à l'action ? C'est ce que nous attendons clairement des annonces de ce vendredi. »

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 74 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.