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03/08/2017

Subventions PAC et abattage de loups

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Ajout du 10 février 2018 :

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Le frelon asiatique
 exterminateur d'abeilles
 en Franche-Comté

espèces invasives,frelon asiatique,abeilles,piègeageLe frelon asiatique
 exterminateur d'abeilles


Vespa velutina nigrithorax envahit la France

 

 

Il est désormais signalé dans l'Ain

et dans le Pays de Montbéliard

(dernière mise à jour : 03/08/2017)

 

Depuis l'année 2004, de multiples observations ont démontré la présence dans le sud-ouest de la France du Frelon asiatique, un hyménoptère prédateur d'abeilles qui gagne progressivement les autres régions françaises. Mais l’introduction en France est sans doute plus ancienne : selon un producteur de bonzaïs de la région Aquitaine, le Frelon asiatique a pu être introduit accidentellement avec les cartons de poteries chinoises qu’il importe régulièrement depuis plusieurs années.

 

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Le frelon asiatique

(photo J. Haraire)

 

Le Frelon asiatique est bel et bien acclimaté dans notre pays puisqu’il est capable d’y nidifier, de s'y reproduire, et que les femelles reproductrices y passent l’hiver.

 

L’espèce est très facile à reconnaître car c’est la seule guêpe en Europe à posséder une livrée aussi foncée : les adultes sont d’un brun très noir et apparaissent, de loin, comme des taches sombres sur le nid. En fait, il s’agit de la sous-espèce V. velutina nigrithorax, au thorax entièrement brun-noir velouté et aux segments abdominaux bruns, bordés d’une fine bande jaune. Seul le 4e segment de l’abdomen est presque entièrement jaune orangé. Les pattes brunes sont jaunes à l’extrémité. La tête est noire et la face jaune orangé. Ce frelon est donc impossible à confondre avec l'unique espèce européenne, le Frelon d’Europe V. crabro, au corps taché de roux, de noir et de jaune et l’abdomen jaune rayé de noir.

 

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Le Frelon européen (Vespa crabro)

© Entomart http://home.tiscali.be/entomart.ins/

 

Dans les régions tempérées, les colonies de toutes les guêpes sociales de la famille des Vespidés (guêpes communes, frelons et polistes) ne vivent qu’un an. On peut ainsi, au cours de l’hiver, détacher sans risque l'un de leurs nids car les habitants en sont morts. C’est vers la fin de l’été que les femelles reproductrices de la nouvelle génération quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles survivront seules pendant l’hiver tandis que mâles et ouvrières meurent. Au printemps, chaque reine fondatrice ébauchera un nouveau nid, pondra quelques œufs et soignera ses premières larves qui deviendront des ouvrières adultes (femelles stériles) capables de prendre en charge la construction du nid et l’entretien de la colonie.

 

La sous-espèce V. velutina nigrithorax vit au nord de l’Inde, en Chine et dans les montagnes d’Indonésie (Sumatra, Sulawesi). Elle a été signalée pour la première fois en Corée en 2006. En Asie continentale, elle se développe sous des climats comparables à ceux du sud de l’Europe. La canicule de l'été 2006 en France a sans aucun doute été favorable à son développement. Seul un hiver très rigoureux pourrait entraîner la mort des femelles hivernant dans la nature, mais comme l’espèce nidifie volontiers à proximité de l’homme, bon nombre de futures reines peuvent survivre à l’abri du gel, dans une cave ou un grenier, par exemple.

 

il est à craindre que le Frelon asiatique n’envahisse peu à peu les parties les plus chaudes de l’Europe. Or son expansion pourrait avoir des conséquences néfastes, puisque l’insecte est un prédateur avéré des autres Hyménoptères sociaux et notamment des abeilles. À l’automne, il s’attaque aussi aux fruits mûrs, comme le Frelon d’Europe qui fait parfois de gros dégâts dans les vergers.

 

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Tête de frelon. L'armature buccale montre des mandibules impressionnantes (Cliché DR)

 

Depuis 2004, le Frelon asiatique s'est répandu dans au moins 39 départements français (juin 2011) et a été signalé en 2009 dans l'Indre et en 2010 pour la première fois en Espagne. L'invasion qui progresse inexorablement vers le Nord et l'Est est inquiétante pour la Franche-Comté car l'espèce est désormais signalée  en Côte d'Or.

 

Ajout du 29 octobre 2016 : le Frelon asiatique signalé dans l'Ain

 

Patrick PAUBEL, vétérinaire conseil du GASA (Groupement d'Action Sanitaire Apicole de l'Ain) travaille dans le cadre de cette structure, en relation avec le Syndicat d'Apiculture de l'Ain. Il est également naturaliste, ornithologue amateur (Groupe Pèlerin Jura) et intéressé par les insectes, notamment les Sphingidae. C'est lui qui a découvert le premier nid de frelon asiatique dans l'Ain, ce 26 octobre 2016 au terme d'une demi-journée terrain.

 

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Le nid de frelons  (cliché © Patrick Paubel)

 

Le repérage s'est effectué après piégeage et relâcher de plusieurs frelons sur trois sites différents, et de prendre l'azimut des lignes de vol que l'on reporte sur GPS et carte Google Earth. Le nid est situé au bord de la Saône.

Du fait de la chute des feuilles, il est possible que d'autres nids soient découverts. Leur destruction serait urgente, le couvain à cette époque produit les futures fondatrices de l'année suivante, soit 200 à 500 par nid, c'est dire le potentiel d'expansion.

 

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Frelon asiatique (Cliché © Patrick Paubel)

 

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Frelons asiatiques sur un fruit (Cliché © Patrick Paubel)

 

 

Ajouts du 30 octobre 2016 et du 3 août 2017 : La présence du Frelon asiatique signalé dans le Pays de Montbéliard est désormais confirmée. Voir l'article de France 3 Franche-Comté du 3 août 2017.

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Un bilan des travaux (MNHN et IRBI) sur l'invasion en France de Vespa velutina a été établi en 2011. Il montre que V. velutina se répand très rapidement à travers la France et risque d'envahir la majeure partie de l'Europe occidentale. Il décrit le développement saisonnier des colonies et estime le nombre moyen d'ouvrières et de sexués produits par colonie. L'étude du régime alimentaire prouve que les abeilles domestiques, les guêpes sociales, les diptères pollinisateurs et nécrophages sont parmi les proies les plus communes, la prédation sur les abeilles étant maximale en milieu urbanisé. Enfin, l'étude des hydrocarbures cuticulaires montre que chaque colonie possède sa propre signature chimique et que des individus de nids différents peuvent chasser devant les mêmes ruchers. Mieux caractériser les colonies de V. velutina en termes d'effectif et de biomasse et mieux chiffrer la pression qu'elles exercent sur l'apiculture et les pollinisateurs est un préalable essentiel à l'élaboration de modèles permettant dévaluer les risques dans les pays voisins de la France, qu'ils soient déjà envahis (Espagne) ou très fortement menacés (Belgique, Pays-Bas, Grande Bretagne, Portugal, Italie...). Ainsi, des moyens coordonnés et efficaces de surveillance et/ou de lutte contre cet envahisseur pourront être rapidement mis en place dans toutes les régions où la présence de V. velutina est suspectée ou avérée.

 

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Progression de V. velutina en France (2010)

document MNHN

 

En Inde, V. velutina est considéré comme un redoutable ennemi des ruchers. On estime que 20 à 30% d’une colonie de l’Abeille domestique orientale, Apis cerana, succombe après l’attaque du frelon. Après avoir décimé une à une toutes les gardiennes de la ruche, les ouvrières de V. velutina s’enfoncent dans le nid pour prélever le couvain dont elles nourrissent leurs propres larves.

 

Mais Apis cerana a développé contre son agresseur une stratégie de défense très efficace, qu’un chercheur chinois a mis en évidence à l’aide d’une caméra thermique : le frelon agresseur est rapidement entouré d’une masse compacte d’ouvrières qui, en vibrant des ailes, augmentent la température au sein de la boule jusqu’à ce que leur adversaire meure d’hyperthermie! Au bout de cinq minutes, la température ayant atteint 45°C, le frelon succombe mais pas les abeilles, qui sont capables de supporter plus de 50°C. Cette méthode est très efficace mais, trop souvent répétée, elle entraîne l’affaiblissement de la ruche car les ouvrières consacrent alors moins de temps à l’approvisionnement.

 

En Asie, l’élevage de l’Abeille domestique d’Europe, Apis mellifera, s’est développé progressivement depuis une cinquantaine d’années et cette espèce est désormais largement répandue dans la région. Elle emploie le même moyen de lutte, mais son adaptation au prédateur étant plus récente, sa défense est moins efficace : la boule autocuiseuse d’A. cerana rassemble en effet une fois et demi plus d’ouvrières que celle d’A. mellifera. La crainte que le Frelon asiatique, en se multipliant, puisse devenir une menace pour l’apiculture nous conduit à signaler sa présence en France via Internet (“Épingle” sur le site /opie-insectes/ et forums) et dans la presse locale (articles dans Sud Ouest des 4, 5 et 9 août 2006). Ceci dans le but d'évaluer rapidement l’étendue de l’invasion grâce aux témoignages des habitants de la région mais aussi de faire éradiquer les premiers nids afin d’éviter que l’espèce se répande. Fin juillet 2006, V. velutina n’est en effet signalé que dans quatre communes du Lot-et-Garonne et seuls trois nids sont recensés (un à Tombeboeuf et deux aux environs de Tonneins).

 

À la grande surprise de tous et contrairement aux dires de spécialistes sceptiques quant aux risques d’invasion, la collaboration active du public permet de constater que V. velutina est, en 2006, déjà largement répandu en Aquitaine. Après vérification sur place par Jean Haxaire ou grâce aux photos transmises par Internet, la présence de nids du Frelon asiatique est attestée dans de nombreuses localités du Lot-et-Garonne, ainsi qu’en Dordogne, en Gironde, dans les Landes et même en Charente-Maritime. La plupart des nids observés ont été détruits comme le sont chaque année les nids de Frelon d’Europe placés trop près des habitations. Comme son congénère, V. velutina nidifie aussi mais exceptionnellement, dans les creux de murailles ou dans une cavité du sol. Le plus souvent, il façonne son nid dans la frondaison des grands arbres, et on ne le repère alors qu’au bruit produit par les allées et venues des ouvrières dans le feuillage (mais, aux dires de nombreux observateurs, il se déplace en vol beaucoup plus discrètement que le Frelon d’Europe) ou seulement en automne lorsque l’arbre a perdu ses feuilles.

 

Lorsqu’il s’installe dans un espace bien dégagé (habitation, arbre au port étalé), le Frelon asiatique est un artiste qui façonne un magnifique nid de papier dont la forme, quasiment circulaire, est très caractéristique. La paroi du nid, formée de larges écailles de papier striées de beige et de brun, est très fragile. Le diamètre atteint en général 40 à 50 cm, mais on a observé à Taïwan, pendu à une branche à 8 mètres de haut, un nid sphérique de 70 cm de diamètre. En Thaïlande, un nid de 51 cm de diamètre renfermait plus de quatre mille cellules et environ mille cinq cents ouvrières. Les conditions climatiques et la richesse en insectes proies des pays sud-asiatiques favorisent probablement un développement optimal des colonies. En Europe, le nid du Frelon européen mesure en moyenne 40 cm de diamètre et 60 cm de haut et sa colonie renferme en général moins d’un millier d’ouvrières.

 

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Nid de Frelon asiatique

Cliché J. Haxaire

 

En France, tous les observateurs s’accordent sur le fait que V. velutina n’est pas agressif et qu’il est possible d'observer son nid à 4 ou 5 mètres de distance sans risque. Les rares personnes piqûres l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance. La piqûre n’est pas plus douloureuse que celle d’une guêpe, mais les personnes allergiques au venin d’Hyménoptères doivent bien sûr rester très prudentes.

 

Comme V. velutina, le Frelon d’Europe s’attaque aussi aux ruches pour prélever des abeilles. Le Frelon asiatique se comporte de façon différente : les ouvrières font du vol stationnaire devant et autour de la ruche, attendant le retour des butineuses.

 

Lorsqu’une abeille rentre, 2 ou 3 frelons l’attaquent, la font tomber au sol et la neutralisent. Puis l’un d’eux l’emporte au nid. Le Frelon asiatique est très attiré par les cadres de ruche entreposés pour laisser les abeilles récupérer les dernières traces de miel. Dans l’ensemble, les apiculteurs ne sont pas inquiets car le Frelon asiatique ne semble pas s’en prendre au couvain, apparemment empêché de pénétrer dans les ruches en raison de leur configuration.

 

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Frelon asiatique :

affût en vol stationnaire à l'entrée de la ruche

(cliché J. Haxaire)

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Frelon asiatique : attaque d'une butineuse

(cliché J. Haxaire)

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Frelon asiatique : attaque et isolement d'une butineuse

(cliché J. Haxaire)

 

Frelon asiatique et Frelon européen ont apparemment le même habitat et se nourrissent tous deux d’insectes et de fruits mûrs. Si les conditions climatiques restent favorables à V. velutina, il sera intéressant d'observer si les deux espèces de frelon cohabiteront, ou bien si l’une, se reproduisant plus, l’emportera. En tout état de cause, l’ampleur de l’invasion est telle à ce jour que l’éradication n’est plus envisageable, ce qui n’était pas le cas début juillet 2006 lorsque trois nids seulement étaient connus. Il reste aussi à suivre l’expansion de cette nouvelle espèce en Europe, dont l’installation pourrait être signalée en Espagne et le long du littoral méditerranéen dès l’année prochaine.

 

Lutte contre les frelons asiatiques

 

1. Piéger les reines fondatrices

 

Bien qu'il ne soit pas encore déclaré nuisible, nous pouvons agir individuellement contre le Frelon asiatique.

 

En effet, les nids construits dans l'année se vident de leurs habitants en hiver car 
l'ensemble des ouvrières et des mâles ne passent pas l'hiver et meurent. Seules les reines et les jeunes reines se camouflent dans les arbres creux, sous des tas de feuilles, 
dans des trous de murs, etc. pour en ressortir courant février et commencer à s'alimenter.

 

C'est le moment pour disposer des pièges dans nos jardins ou sur nos balcons pour attraper ces futures fondatrices de nids : une reine donnera naissance à 2 
000-3 000 individus.

 

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Pour l'agrandir, cliquer sur le cliché

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Pour l'agrandir, cliquer sur le cliché

 

Pour fabriquer ces pièges, il suffit de récupérer des bouteilles d'eau minérale en plastique, de découper le tiers supérieur et de le retourner dans la partie basse, puis 
verser à l'intérieur 10 centimètres d'un mélange de bière brune, de vin blanc (pour repousser les abeilles), et de sirop de cassis.

 

Il suffit de laisser en place ces pièges de la mi-février à la fin avril. Après cette date, il est trop tard : les futures reines auront commencé à se reproduire. Il faudra donc supprimer les pièges pour empêcher la capture d'autres insectes.

 

2. Destruction des frelons dans leurs nids

 

Pour attaquer et détruire les frelons dans leurs nids, les apiculteurs peuvent utiliser du dioxyde de soufre (SO2). D'un emploi aisé, notamment pour les nids situés en hauteur et d’un faible coût, le soufre a une action sélective sur les nids et n'a pas d'impact sur l'environnement.

 

Or, le dioxyde de soufre ne fait pas partie des substances actives biocides insecticides autorisées, faute de dépôt de dossier en vue de son évaluation dans le cadre de la directive 98/8/CE. De sorte que la bureaucratie européenne ne l’entend pas de cette oreille. Afin de démêler cette situation, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses[1]) a été saisie par les pouvoirs publics en juin 2013 et a remis son avis le 23 juillet. L’Anses préconise une autorisation temporaire et encadrée du dioxyde de soufre. Suite à cela, le Gouvernement a pris un arrêté qui a été publié au Journal officiel le 7 septembre autorisant l’utilisation du SO2 pour une période limitée de 120 jours, à savoir jusqu’au 5 janvier 2014.

 

Cette dérogation temporaire est accompagnée d’un encadrement strict et notamment réservée à des opérateurs ayant suivi une formation spécifique à la manipulation du produit. De plus les opérations de destruction des nids devront être accompagnées de mesures de gestion des risques telles que : bonnes pratiques de manipulation, protection des opérateurs, information préalable et mesures de protection des riverains…

 

Par la suite, la porte reste ouverte à une utilisation  plus définitive du SO2, et selon le Ministère de l’écologie : « il appartient aux professionnels de compléter l’évaluation de l’efficacité du produit et de ses risques pour la santé et l’environnement, afin d’obtenir une autorisation pérenne dans le cadre général de la réglementation biocide, au même titre que les autres substances. »

 

3. Utiliser des pièges avec phéromones attractives (Kaldy P., Le frelon asiatique croqué par une plante. Sciences et Avenir, n° 822 — août 2015, p. 58).

 

Une plante carnivore originaire d'Amérique du Nord du genre Sarracenia est capable de digérer le frelon asiatique. Attiré par le nectar et les phéromones de Sarracenia, le frelon asiatique reste piégé dans ses feuilles en forme d'urnes.

 

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Cliché © Sarracenia.com

 

L'idée est née au Jardin des Plantes de Nantes. Les urnes de sarracénies contenaient des frelons asiatiques à moitié décomposés par ses sucs digestifs. Serait-ce une arme de choix dans la lutte contre l'insecte envahisseur, débarqué en France il y a plus d'une décennie depuis la Chine ? Les sarracénies seraient-elles des auxiliaires pour les apiculteurs ? 

 

« Sachant qu'une plante compte une vingtaine de pièges d'une durée de vie variant de trois semaines à un mois, qui attrapent, en moyenne, trois frelons chacun, cela représente à peine 80 frelons capturés par spécimen... alors qu'un nid en compte 2 000 ! », tempère Romaric Perrocheau, le directeur du jardin. Par ailleurs, cette espèce fauche quantité d'autres insectes, dont des abeilles...

 

« Ainsi, la sarracénie ne peut pas être envisagée comme outil de lutte biologique efficace, mais les odeurs qu'elle émet sont intéressantes », souligne Eric Darrouzet, de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (Irbi, Tours). Le chercheur a identifié ces dernières années le panel phéromonal du frelon et teste aujourd'hui les molécules qui l'attirent. « Parmi les dizaines de substances attractives qu'elle libère, nous trouverons peut-être celle pour laquelle le frelon a une attirance particulière. Émise par la plante, l'une d'entre elles pourrait s'avérer efficace et utilisable dans un piège sélectif ». Ainsi, l'appât odorant est l'une des pistes suivies pour améliorer un dispositif qui pourrait être commercialisé dans deux ans.

 

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Un pied de Sarracenia peut piéger jusqu'à 50 frelons

 

Visionner également le reportage de France 3 Pays de Loire.

 

Par ailleurs, des chercheurs du CNRS et de l'Institut national de recherche agronomique (Inra) ont récemment montré que le frelon asiatique est très attiré par l'odeur du miel et du pollen, produits associés à son mets préféré, l'abeille. Il y a urgence, car Vespa velutina, sans prédateur ni parasite en Europe, a déjà gagné la majeure partie de la France et se retrouve au Portugal, en Belgique, en Allemagne. Il fait des ravages en Espagne et en Italie du Nord.

 

Un autre moyen de lutte ciblée consisterait à utiliser un insecte parasitoïde pondant ses œufs dans la reine des frelons, ce qui entraîne sa mort et par conséquent celle de sa colonie. Seul problème, elle s'attaquerait aussi probablement aux reines des guêpes et des bourdons. D'où l'intérêt de trouver un péché mignon du frelon pour le piéger.

 


[1] L’Anses a été créée le 1er juillet 2010 par la fusion de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset).

 

Une méthode originale de lutte contre le frelon asiatique : la volaille. Voir la vidéo.

Sources :

 

  • Haxaire J., 2006. Le frelon asiatique Vespa velutina, un nouveau prédateur de l'abeille ? La santé de l'abeille, 216.
  • Haxaire J., Bouguet J.-P. & Tamisier J.- Ph., 2006. Vespa velutina.
  • Lepeletier, 1836, une redoutable nouveauté pour la faune de France (Hymenoptera, Vespidae). Bulletin de la Société Entomologique de France, 111 (2) : 194.
  • Villemant C., Haraire J., Streito J.-C. (2006) La découverte du Frelon asiatique Vespa velutina, en France document CNRS-MNHN-INRA.
  • Villemant C., Muller F., Haubois S., Perrard A., Darrouzet E., Rome Q. 2011. - Bilan des travaux (MNHN et IRBI) sur l'invasion en France de Vespa velutina, le Frelon asiatique, prédateur d'abeilles. in : Barbançon, J-M. L'Hostis, M (Eds). Journée Scientiffique Apicole JSA, Arles 11 février 2011.
  • Plaquette du Conseil général de la Gironde.

 

02/08/2017

Édition génétique par Crispr-Cas9 d'embryons humains aux États-Unis

Édition génétique par Crispr-Cas9

d'embryons humains aux États-Unis

 

Par Hugo Jalinière le 02.08.2017(Sciences et Avenir)

 

Des chercheurs américains ont utilisé la technique d'édition génétique Crispr pour modifier des embryons humains viables. Une première aux États-Unis.

Pour la première fois aux États-Unis, le génome d'embryons humains viables a été modifié par la technique d'édition génétiqueCrispr-Cas9. Jusqu'ici, seule la Chine avait osé l'expérience, encore perçue par certains comme périlleuse sur le plan éthique. La nouvelle de ces expérimentations avait fuité la semaine dernière dans la revue du MIT sans qu'on sache précisément en quoi elles consistaient. Mais l'étude menée par une équipe internationale dirigée par le Dr Shoukhrat Mitalipov a finalement été publiée par Naturemercredi 2 août 2017. L'expérience a consisté à corriger une mutation génétique directement liée à la survenue d'une pathologie cardiaque, la cardiomyopathie hypertrophique. La maladie touche environ une personne sur 500, mais peut rester longtemps "silencieuse" sans aucun symptôme. Caractérisée par un épaississement excessif des tissus musculaires du ventricule gauche, elle se manifeste par un essoufflement à l'effort, des douleurs thoraciques voire des malaises (syncope) parfois fatals. Parmi les premières causes de mort subite chez le jeune adulte, elle est souvent diagnostiquée après l'événement mortel.

La quasi totalité des cas est due à des anomalies sur des gènes codant pour les protéines musculaires. Les chercheurs américains se sont ainsi concentrés sur l'un des plus fréquemment impliqués : le gène MYBPC3. Avec le désormais fameux outil d'édition génétique Crispr-Cas9, ils ont ainsi supprimé avec succès l'anomalie sur ce gène. Deux tiers des embryons testés sont ainsi parvenus à réparer leur ADN avec une copie saine du gène MYBPC3. Autre motif de satisfaction : les scientifiques ont déjoué le problème de "mosaïcisme", qui fait qu'une mutation intervenant durant le développement de l'embryon peut n'être prise en compte que par une partie des cellules. De sorte qu'un embryon peut être composé de plusieurs types de cellules génétiquement différentes.

"Une certaine assurance quant aux inquiétudes sur la sécurité de la technique"

Surtout, les chercheurs relèvent que l'intervention s'est révélée particulièrement précise, "apportant une certaine assurance quant aux inquiétudes sur la sécurité de la technique". Cette fois en effet, aucune preuve que des "off-target" soient intervenus. Ces dégradations collatérales non maîtrisées de l'ADN consécutives à l'utilisation de Crispr sont pourtant l'une des inquiétudes principales quant à l'emploi du scalpel de la génétique chez l'homme. Déjà, lors des expériences menées en Chine sur des embryons humains viables, les chercheurs suggéraient que les off-targets pourraient être moins nombreux sur des embryons viables que sur des œufs dont le développement est condamné à l'échec. Lors de la publication des travaux chinois, fin mars 2017, le Pr John De Vos, responsable du département d'ingénierie cellulaire et tissulaire de l'hôpital Saint-Éloi, à Montpellier, expliquait ainsi à Sciences et Avenir"Non seulement c'est la première fois que l'on modifie des embryons "normaux", mais ces travaux suggèrent que les effets délétères sur le génome sont moindres que sur l'embryon non viable."En effet, la toute première modification de ce type par Crispr était intervenue en 2015 sur des embryons non viables. Déjà l'œuvre d'une équipe chinoise, l'expérience d'édition du génome s'était révélée truffée d'erreurs.

 

"C'est un papier très impressionnant en terme de résultat. Rien à voir avec les précédents essais réalisés en Chine", souligne Hervé Chneiweiss, directeur de recherche CNRS et président du comité d'éthique de l'Inserm.

 

Les chercheurs chinois s'étaient attaqués à une maladie monogénique - dont la survenue est commandée par un seul gène, la bêta-thalassémie. La cardiomyopathie hypertrophique choisie par l'équipe du Dr Mitalipov peut, elle, concerner plus de 12 gènes. Mais corriger la mutation sur un des gènes les plus fréquemment responsables (comme MYBPC3) permettrait déjà de réduire le risque de la maladie. "C'est le genre de recherche essentielle si nous souhaitons savoir s'il est possible de faire des modifications précises et sûres sur l'ADN d'embryons afin de réparer des gènes à l'origine de maladies", explique à STAT R. Alto Charo, professeure de bioéthique et de droit de la santé à l'université du Wisconsin. Le public aura le temps de décider s'ils souhaitent se débarrasser des obstacles réglementaires à ces études, mais je ne trouve pas ces travaux en soi contraires à l'éthique.

 

01/08/2017

Couple de renards

Indispensables renards

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Cette image réalisée dernièrement par Marie Graff demeurant à Montbéliard traduit une ambiance de saison particulièrement bien réussie.

 

En balade, toujours équipée de son appareil photo que Marie a troqué contre son fusil de chasse, un couple de renards se présente en lisière de forêt.

 

La prairie fauchée constitue le terrain de chasse idéal pour capturer mulots et campagnols. On y observera alors les renards bondissant sur leurs proies avec un élan étonnant.

 

Difficile à notre époque de penser que l'on puisse encore considérer le renard comme une espèce nuisible !

 

L'arrêté préfectoral qui autorise depuis peu la destruction totale de tous les renards (pour raison de gale) sur la dizaine de communes autour de Brognard relève d'un autre temps…

Les renards jouent un rôle déterminant sur l’équilibre des peuplements des rongeurs et participe à une agriculture vivante, leur destruction faisant bondir les naturalistes spécialisés dans l'étude de ce mammifère.

 

Merci Marie pour cette belle image pleine de vie.

 

renard,dominique delfino,marie graf,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Marie Graf