Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/03/2015

Le Hibou moyen-duc

 Le monde de la nuit

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

À la fin du printemps, la période de reproduction des oiseaux bat son plein, certaines espèces se préparant d'ailleurs à assurer une seconde nichée, la météo ayant favorisé les premières pontes.

 

Le jour, la présence de diverses espèces est souvent décelée par les cris émis par les poussins impatients de recevoir la nourriture que les parents chassent aux alentours. Le monde de la nuit répond aux mêmes exigences et certains cris émis à proximité de notre habitat, interrogent et inquiètent quelque peu certaines personnes non informées de la présence de rapaces nocturnes dans leur environnement proche : poussins de Chouette effraie mais surtout de Hibou moyen-duc comme c'est actuellement le cas dans le village de Brognard et plus particulièrement dans les abords du cimetière, arboré de vieux fruitiers et de haies sauvages, où les hiboux se sont installés dans un ancien nid de corvidés.

 

Dès la nuit tombante, ce sont des cris stridents, plaintifs, identifiables de très loin, que les jeunes, au nombre de quatre, émettent toute la nuit afin d'être localisés par les adultes.

 

Encore dépendants après avoir quitté le nid, ils se déplacent de branche en branche, quémandant les petits rongeurs que les parents capturent dans un vol nocturne silencieux.

 

C'est en observant l'un de ces vieux arbres que j'ai pu, en journée, observer un Hibou moyen-duc, confondu dans le milieu naturel, profitant d'un mimétisme extraordinaire, offrant à mon regard ses grands yeux orange caractéristiques de cette espèce.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,hibou moyen-duc,

Cliché © Dominique Delfino

 

Renardeau en herbes

Renardeau en herbes

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Dominique Delfino nous propose ce cliché dû à Jean-Louis Vermot-Desroches demeurant à Vieux-Charmont et photographe passionné d'oiseaux et de mammifères sauvages. Ensemble, nous suivons depuis le début de l'année un certain nombre de terriers sur lesquels nous posons des pièges photos afin d'en identifier les éventuels occupants.

 

Le site que Jean-Louis surveille en bordure de la Savoureuse s'avère prometteur et le terrier creusé en lisière de haie laisse présager une activité régulière, l'herbe de la prairie étant tassée à proximité.

 

Bien dissimulé sous un filet à l'affût, le photographe ne tardera pas à découvrir les renardeaux jouant au soleil. L'un d'entre eux se risquera même à la découverte du monde qui l’entoure.

 

Le renard est encore bien souvent considéré comme nuisible, bien que les a priori semblent évoluer. En effet, quelques-uns des agriculteurs-chasseurs que nous connaissons, le préservent, ayant bien compris que ce grand prédateur de campagnols et de mulots leur rendait service en leur évitant de traiter leurs prairies contre les rongeurs à l'aide de produits chimiques dangereux.

 

Renardeau_Vermot-Desroches-450.jpg

Cliché © Jean-Louis Vermot-Desroches

20/03/2015

La Grive litorne

 La Grive litorne

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

L'observation prolongée à l’affût, offre des scènes de découverte de la vie animale des plus intéressantes et souvent inattendues.

En prise de vues, bien dissimulé dans ma petite cache en lisière de haie au bord de l'Allan, je surveille un terrier où j'ai surpris dernièrement les évolutions de jeunes renardeaux.

C'est une Grive litorne qui assure l'animation ce matin-là à bout portant de mon objectif.

Peu après m'être installé, l'oiseau, probablement nicheur à proximité, chasse avec une habilité étonnante les vers de terre qu'il accumule dans son bec avant de s'envoler toujours dans la même direction.

Le va-et-vient est permanent durant plusieurs heures, notre Grive trouvant sur cet espace un terrain offrant le garde-manger opportun pour nourrir ses jeunes.

Son cri sonore, gloussant, plus ou moins sec : "tchac-tchac-tchac" caractérise la Grive litorne , d'où le surnom de "tchaktchak" qu'on lui  attribue dans certaines régions.

 

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier

Cliché © Dominique Delfino

 

Le Merle noir à la gamelle

 Le Merle noir à la gamelle

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Initialement réservée au chat, la petite gamelle de croquettes intéresse bien du monde que ce soit chez les animaux domestiques, les petits rongeurs et à ma surprise, les oiseaux. La présence régulière de Merles noirs et plus particulièrement celle d'un couple dont la confiance est étonnante.

 

Alors que le matou se délecte de son repas matinal, le merle patiente derrière lui, distant d'à peine cinquante centimètres, espérant profiter des croquettes tombées au sol ou abandonnées par le chat rassasié.

 

Mais la concurrence est rude. Pies bavardes et corneilles noires n'hésiteront pas à se présenter sur le pas de la porte pour tenter de profiter du festin.

 

En revanche, le couple de merles ne se contente pas d'assurer sa propre subsistance, mais chacun des deux oiseaux remplit son bec afin d'aller nourrir leurs poussins encore au nid construit dans une haie toute proche.

 

Ainsi toute la journée, sous la surveillance d'un hérisson d'agrément de jardin, les oiseaux, plutôt habitués à capturer les vers de terre, profiteront des croquettes plus faciles à collecter par temps sec !

Merle-noir-gamelle-Delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

19/03/2015

Le blaireau et le photographe

Tête à tête

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Beaucoup de temps passé ces derniers jours, à observer et surveiller les terriers de renards et de blaireaux, afin d'y déceler une activité liée à la présence des jeunes à cette époque de l'année.

 

Ainsi, après une fin de journée infructueuse à proximité d'un terrier de renard, je profite de la nuit tombante pour visiter une blaireautière sur le plateau d'Allenjoie.

 

Creusés en limite d'un champ de blé, les terriers abritent une famille de blaireaux dont je devine par chance les déplacements dans le blé qui frémit à leurs contacts.

 

Appuyé sur les coudes en limite de culture, j'observe les animaux évoluer à quelques mètres de moi, avant que deux d'entre eux finissent par présenter leur museau à cinquante centimètres de mon objectif !

 

  Je n'ose pas déclencher aussi près de peur de briser ce tête à tête. J'attendrai que l'un des blaireaux reprenne le chemin de son terrier pour figer cette scène à la plus grande surprise de l’animal maître de la nuit.

dominique delfino,photographe naturaliste et animalier,blaireau,

Cliché © Dominique Delfino

18/03/2015

Le Goéland et la Lune

Le Goéland et la Lune

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Un clin d'œil transmis à travers ce cliché réalisé en Baie de Somme.

 

La Baie de Somme constituer un milieu exceptionnel qui s'étend de la Baie d’Authie au Nord, jusqu'aux falaises d'Ault au Sud. Les paysages sont très variés et témoignent de la richesse du territoire : estuaires de la Somme et de l’Authie, massif dunaire, bas-champs, cordon de galets, falaises...

 

Il est également très agréable de se promener dans les petites villes qui bordent ce littoral (Le Crotoy, Saint-Valéry/Somme, Cayeux/Mer...), l'architecture très particulière offrant des balades découvertes des plus sympathiques.

 

Lorsqu'un Goéland argenté s'affronte à l'astre de la nuit, il suffit de lever les yeux au ciel à travers l'objectif pour en saisir l'instant.

 

Goéland-lune-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

17/03/2015

Baie de Somme : lueurs d'un soir

Lueurs d'un soir sur la Baie de Somme

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

J'étais présent au traditionnel festival de l'Oiseau et de la Nature de Baie de Somme qui vient de clôturer sa vingt-cinquième édition d'avril 2015.

 

Les prévisions météo s'annonçaient médiocres, mais l'influence des marées sur la baie réserve souvent des surprises. La lumière, sans cesse changeante offre des ambiances particulières et c'est bien évidemment lors du coucher du soleil que l'embrasement des éléments naturels est le plus spectaculaire.

 

Alors que le disque solaire a déjà disparu derrière l'horizon, il ne faut surtout pas hésiter à profiter jusqu'à la dernière minute des lueurs féeriques projetées sur le ciel avant que la nuit nous plonge dans un monde où ne demeure que le murmure de l'eau.

 

Baie-de-Somme-Delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

16/03/2015

Reflets d'un mirage

 Reflets d'un mirage

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste

 

C'est un très beau bateau construit tout en bois que je découvre lors d'une balade à vélo à l'écluse du pont-canal du Rhône au Rhin à Allenjoie.

 

Je décide alors de poursuivre mon chemin en accompagnant cette embarcation naviguant par une très belle lumière matinale de printemps.

 

Le canal qui jouxte l'Allan sur ce secteur offre un parcours touristique fluvial particulièrement intéressant, le capitaine du bateau usant d'ailleurs de son appareil photo sans modération.

 

Mais c'est une autre vision projetée par les reflets de l'eau qui retient mon attention. Tel un mirage animé par le mariage de la lumière, de l'eau et de la matière, le bateau s'éloigne laissant derrière lui l'image de cet instant magique.

 

bateau-sur-le-canal-du-Rhône-au-Rhin-delfino-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

 

15/03/2015

Tadornes casarca en balade

Tadornes casarca en balade

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier

 

La présence régulière depuis quelque temps de ces superbes oiseaux surprend et interroge les promeneurs qui, au détour d'un chemin, découvrent ces volatiles inhabituels à notre région.

 

Probablement échappées il y a quelque temps d'un parc, les Tadornes casarca ont élu domicile au sein de l'espace naturel de la plaine de l'Allan à Brognard et ses environs.

 

Il n'est donc pas rare de les retrouver, dans les prairies et les labours des villages proches ou les petits points d'eau nombreux dans ce secteur.

 

Mais depuis quelques jours, le couple de tadornes a décidé de faire une pause matinale sur le toit d'une ferme de Brognard. Leurs silhouettes ne nous laissent pas indifférents car nous sommes plus habitués à observer de temps à autre des cigognes perchées sur ces toits.

 

Nos volatiles ont alors peut-être remarqué que, faute de clocher sur la petite commune, aucun coq ne dominait le village profitant ainsi de cette situation pour s'imposer ! »

 

Tadorne-casarca-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

 

Note de la rédaction :

[Les tadornes de Casarca sont de grands canards à silhouette d'oie. Ils présentent un plumage roux orangé avec une tête plus pâle. Le bec, les pattes, la queue sont noirs. Les rémiges sont également noires avec un miroir vert. Au vol, les couvertures alaires blanches sont bien visibles. Sur la photo, à gauche, le mâle caractérisé par son étroit collier noir. À droite, la femelle avec une tête beaucoup plus blanche, sans collier.]

 

 

14/03/2015

Bergeronnette des ruisseaux

 La danseuse de la cascade

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Le site du moulin de la source de la Doue à Glay revêt un caractère particulier dans ce petit bout du monde de la vallée d'Hérimoncourt.

Les eaux vives qui alimentent la petite cascade offrent un biotope spécifique à certains oiseaux, trouvant là le milieu idéal pour s'y nourrir ainsi que les conditions nécessaires à leur cycle de reproduction.

J'avais observé quelques jours auparavant le Cincle plongeur évoluant au sein de la cascade. Pour tenter de le photographier, je me poste à l'affût en fin de journée. Ce n'est finalement pas le Cincle qui animera le site mais un couple de Bergeronnettes des ruisseaux probablement nicheur dans les environs. Les oiseaux en quête de nourriture chassent les insectes en évoluant de pierre en pierre, les pattes dans l'eau. En perpétuel mouvement, elles capturent en vol leurs proies avec une agilité surprenante telles des danseuses légères qui évoluent sur la scène avec l'élégante finesse de bergeronnettes.

 

Bergeronnette-des-ruisseaux-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

13/03/2015

Femelle Vervet et son petit

 Tendresse maternelle

 

par Dominique Delfino

Photographe naturaliste et animalier

 

Parmi les images réalisées lors de mon séjour au Kenya, je ne résiste pas à vous faire partager cet instant de grande  tendresse.

Le Babouin olive et le Vervet monkey représentent les deux espèces de singes les mieux représentées dans le Masaï-Mara.

Le comportement de ces animaux revêt un comportement social exceptionnel favorisant des observations aussi intéressantes qu’étonnantes. Avec le groupe que j'accompagne, nous passons de longs moments à les observer, profitant ainsi de scènes de vie très animées au sein de ces familles ou groupes d'animaux.

Comment ne pas faire le parallèle avec l'espèce humaine à la vue de cette femelle Vervet tenant contre elle son bébé avec un attachement tout particulier, empreint d'un naturel extraordinaire dans un milieu où domine une prédation permanente.

Une image qui donne à méditer, dans ce monde où la nature et l'homme ne sont plus forcément toujours en harmonie.

Femelle-Vervet-et-son-petit-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

11/03/2015

Léopard au regard perçant

Regard perçant

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier

 

Lors de mon dernier séjour au Kenya en mars 2015,  j'ai pu saisir cette image de Léopard réalisée lors d'une rencontre inattendue avec le félin.

 

Je propose au groupe que j'accompagne de profiter de cette fin de journée pour tenter d'observer en forêt les Mangoustes naines qui partagent d'ailleurs le même biotope que le Léopard. C'est alors que l'œil avisé d'une photographe du groupe localise au sein d'un buisson une queue difficile à discerner et finalement identifiée par notre guide découvrant alors le félin se déplaçant à couvert.

 

Nous contournons le secteur localisé pour tenter de croiser le parcours du Léopard quand soudain, posant sur des bois morts comme nous ne pouvions pas l'espérer, cette femelle nous observe d'un regard perçant durant quelques minutes.

 

Les téléobjectifs braqués en sa direction immortaliseront cet instant fabuleux à proximité de ce fauve considéré comme le roi des animaux.

Léopard-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

07/03/2015

Combat d'hippopotames

Combat d'hippopotames

 

par Dominique Delfino

Photographe animalier et naturaliste

 

Séjournant actuellement dans la réserve du Masaï-Mara au Kenya où j'anime un stage photo du 8 au 18 mars 2015, je vous fais parvenir ce cliché saisi au cœur de la vie sauvage.

 

Le camp de brousse de mon ami Tony Crocetta installé confortablement au bord de la rivière Mara nous permet de profiter dès le lever du jour de nombreuses scènes de vie à quelques minutes de notre base, les bruits et cris de la nuit nous rappelant que nous ne sommes pas les maîtres des lieux.

 

En journée, l’Hippopotame passe la majeure partie de son temps dans l'eau pour se protéger de la chaleur et c'est la nuit qu'il trouvera la terre ferme pour brouter l'herbe dont il se nourrit.

 

Il n'est pas rare en fin de journée, de croiser des animaux au comportement spectaculaire s'affrontant avec une énergie redoutable dans un volume sonore tout aussi impressionnant.

 

Cette image illustre l'épisode d'une soirée durant laquelle l'animal dominant finit par s'imposer, obligeant son concurrent à battre en retraite.

 

Hippopotames-450.jpg

Cliché © Dominique Delfino

04/03/2015

L'Ambroisie bientôt en Franche-Comté ?

L'Ambroisie bientôt en Franche-Comté ?

Dernière mise à jour : 6 septembre 2016

 

ambroisie,ambroisie en franche-comté

Ambrosia artemisiifolia

 

Règlementation récente sur les plantes exotiques envahissantes (Bruno Chauvel & Rebecca Bilon, 2015)

 

Les invasions biologiques sont généralement considérées comme une cause majeure d'appauvrissement de la diversité biologique, juste après la destruction des habitats naturels. Les animaux ou végétaux, introduits involontairement ou volontairement pour des raisons agricoles, horticoles ou de loisirs peuvent au cours du temps en proliférant dans les milieux naturels avoir des impacts majeurs en modifiant les écosystèmes.

 

Certaines de ces espèces (ragondins, renouée du Japon...) ont des impacts à des échelles spatiales importantes ce qui a entraîné une réaction au niveau européen et la mise en place d'un règlement (CIE. ?1143/2014) relatif à la « prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes »

 

Ce règlement vise les espèces exotiques « dont l'introduction ou la propagation s'est vélée constituer une menace pour la biodiversité » et ne vise donc pas des espèces natives dont l'aire de répartition serait en augmentation du fait de modifications climatiques par exemple. Les espèces (animales, végétales, champignons) ont été listées au niveau de l'Union le 2 janvier 2016. Cette liste d'Union sera revue tous les six ans. Chaque espèce retenue sera décrite avec les risques de toute nature qu'elle engendre.

 

Du point de vue du contrôle, chaque État membre est tenu de prendre des mesures de gestion visant à l'éradication ou au contrôle de l'espèce exotique envahissante par des actions physiques, chimiques ou biologiques, tout en respectant les règles environnementales. Enfin, les États membres peuvent établir une liste nationale d'espèces envahissantes pour lesquelles ils peuvent appliquer, à l'échelle de leur territoire, des mesures de gestion similaires à celles prises pour les espèces de la liste de l'Union.

 

À noter que l'Assemblée nationale a adopté en avril 2015 dans le cadre du projet de loi de modernisation du système de santé un projet d'article sur la "lutte contre les espèces végétales et animales dont la prolifération est nuisible à la santé humaine". Sont visées dans ce projet de loi des espèces telles que les ambroisies, la berce du Caucase ou le datura officinal.

 

En France, depuis juin 2011, afin de renforcer la coordination des moyens de lutte contre l'ambroisie à feuilles d'armoise, le Ministère chargé de la Santé et l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont mis en place l'Observatoire des ambroisies qui a pour rôle de mettre en valeur et favoriser les actions efficaces pour un meilleur contrôle du développement cette plante au pollen très allergisant et une réduction de son impact sur la santé et les milieux.

 

Qu'est-ce qu'une plante envahissante ?

 

L'arrivée de nouvelles plantes est un phénomène naturel qui a contribué au cours du temps à la formation des communautés végétales telles que nous les connaissons aujourd'hui. Les échanges commerciaux entre continents ces cinq derniers siècles ont contribué à l'accroissement de l'arrivée de néophytes[1] telles que l'ambroisie à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) qui progresse actuellement en Bourgogne Franche-Comté.

[1] Néophyte : plante exotique introduite accidentellement ou intentionnellement dans l'environnement naturel.

Pour être reconnue comme envahissante, une espèce végétale doit bénéficier d'un ou de plusieurs vecteur(s) d'introduction, pouvoir s'installer dans une zone favorable (colonisation) et elle doit pouvoir se reproduire et se disperser (naturalisation). C'est le cas de l'Ambroisie à feuilles d'armoise, plante annuelle dont les semences en provenance d'Amérique du Nord ont été introduites vers 1860 avec du trèfle violet. L'Ambroisie a ensuite réussi à s'installer principalement en région Rhône-Alpes avant de se disperser sur tout le territoire, essentiellement grâce aux activités humaines : transport par les machines agricoles, déplacement de terres végétales, dispersion par les rivières, passage de véhicules le long des routes et de façon plus anecdotique dans les mélanges de graines pour oiseaux.

 

Le cas spécifique de l'Ambroisie à feuilles d'Armoise

 

Originaire d'Amérique du Nord, l'Ambroisie à feuilles d'Armoise se trouve désormais également en Australie, en Asie, en Amérique du Sud, et en Europe, où elle a été introduite à la fin du XIXe siècle. Très bien implantée en France, dans la région de Lyon, dans le nord de l'Italie et en Hongrie, elle est reconnaissable par sa taille, qui peut atteindre deux mètres de hauteur et par ses petites fleurs.

 

L'Ambroisie s'adapte aux sols riches en azote des cultures, mais aussi aux grèves sableuses oligotrophes des rivières. C'est une plante rudérale[1] et pionnière[2] qui supporte bien les stress : manque d'eau, broyage ou travail du sol. L'ambroisie disparaît dès que la végétation naturelle prend le dessus (prairies ou forêts). Sa capacité à produire des semences malgré les opérations de gestion et la longue durée de vie des semences dans le sol en font une plante qu'il faut gérer dès son installation sous peine de devoir ensuite consentir des efforts sur le long terme.

[1] Rudérale : plante qui pousse spontanément dans les friches, les décombres le long des chemins, souvent à proximité des lieux habités par l'homme.

[2] Espèce pionnière : espèce capable de coloniser un milieu instable, très pauvre et capable de supporter des conditions de croissance très difficiles.

La croissance de l'Ambroisie pourrait en partie s'expliquer par le réchauffement climatique et donc par des températures plus favorables à son développement, selon les scientifiques qui ont travaillé sur l'étude.

 

ambroisie,ambroisie en franche-comté

 

Quatre fois plus de pollen d'ambroisie en Europe d'ici 2050

Le Figaro.fr Santé Tristan Vey - le 26/05/2015

 

L'Ambroisie est surtout connue pour son pollen allergisant responsable de rhinite, de toux et d'asthme qui représente un coût de plusieurs millions d'euros en termes de santé en Rhône-Alpes. C'est aussi une mauvaise herbe très agressive dans les cultures de printemps et plus particulièrement dans le tournesol où la proximité botanique entre les deux espèces (famille des Asteraceae) rend la gestion très complexe. Par contre, l'Ambroisie semble, contrairement à d'autres envahissantes, avoir un effet réduit sur la biodiversité des écosystèmes. Sa présence dans des milieux très perturbés par l'homme fait qu'elle n'aurait que des effets réduits sur les communautés naturelles.

Si rien n'est fait pour l'en empêcher, l'ambroisie à feuilles d'armoise, dont le pollen est un puissant allergisant, se répandra en Europe dans les prochaines décennies à la faveur du réchauffement climatique.

 

Dans l'Hexagone, l'Ambroisie a progressivement gagné les régions Rhône-Alpes, l'Auvergne et la Bourgogne, comme l'illustrent bien ces cartes de l'Observatoire des ambroisies de 1860 à aujourd'hui.

 

ambroisie,ambroisie en franche-comté

ambroisie,ambroisie en franche-comté

ambroisie,ambroisie en franche-comté

ambroisie,ambroisie en franche-comté

ambroisie,ambroisie en franche-comté

ambroisie,ambroisie en franche-comté

ambroisie,ambroisie en franche-comté

 

D'ici 2050, la concentration moyenne en pollen d'ambroisie pourrait quadrupler en Europe, d'après une étude européenne publiée en mai 2015 dans Nature Climate Change. Une estimation inquiétante quand on sait que le pollen de cette plante importée d'Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle est particulièrement allergisant. À titre d'exemple, dans la région Rhône-Alpes où elle est déjà bien installée, la plante provoque des allergies chez 13% de la population !

 

ambroisie,ambroisie en franche-comté

 

Aujourd'hui, la plante répand ses pollens entre fin juillet et début octobre. Elle ne peut pas s'installer dans les régions où les premiers gels sont trop précoces, et profite pleinement de températures chaudes au printemps et en été. Elle aime particulièrement les écarts de température jour/nuit et s'épanouit particulièrement en Hongrie, en Serbie et en Croatie où elle constitue un véritable fléau. Outre la région Rhône-Alpes, on en trouve sur 30% du territoire français, principalement en Bourgogne et en Auvergne. Désormais, elle atteint la Franche-Comté par le sud, c'est-à-dire par le département du Jura. À ce jour, l’Ambroisie est en pleine progression notamment dans la plaine du Jura.

Un arrêté de lutte pris par la préfecture du Jura en 2007 rend sa lutte obligatoire avant floraison par le propriétairedu terrain concerné. Cette obligation sera bientôt de rigueur dans les autres départements de Franche-Comté.

 

ambroisie,ambroisie en franche-comté

 

Ajout du 6 septembre 2016 : par Robin Cannone (Le Figaro.fr Santé)

Pic d'allergies au pollen d'ambroisie

En 2016,  les deux grandes régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté sont particulièrement touchées. D'après les prévisions du Réseau national de surveillance aérobiologie (RNSA), les pollens de l'Ambroisie « au sommet de leur période de dispersion » dans le sud-est de la France, et plus particulièrement les départements des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté.

ambroisie,ambroisie en franche-comté

Carte d'allergie des pollens 1re semaine septembre 2016

 

 

Le pollen de cette plante envahissante originaire d'Amérique du Nord provoque de fortes allergies saisonnières dont les symptômes comprennent notamment rhinite, conjonctivite, trachéite, asthme, démangeaisons et autres atteintes cutanées. Néanmoins, certaines mesures peuvent être prises afin de se protéger. Les activités en plein air telles que le sport, les promenades ou les pique-niques sont fortement déconseillées pour éviter tout contact avec l'allergène. En outre, les antihistaminiques, des médicaments permettant de traiter n'importe quelle allergie au pollen, constituent une solution préventive efficace. Si malgré ces précautions la gêne persiste, l'immunothérapie, également appelée désensibilisation, apparaît comme un moyen de se débarrasser d'une allergie de façon plus ou moins durable.

Malgré des campagnes d'arrachage régulières, l'ambroisie est largement présente dans le centre et le sud de l'Europe ainsi que le sud-est de la France. Afin de limiter sa propagation, la présence de cette plante peut être signalée sur la plateforme de signalement ambroisie.

 

D'après une étude de la revue Environmental Health Perspectives datée du 24 août 2016, l'allergie au pollen d'ambroisie pourrait toucher 70 millions d'Européens d'ici à 2050, soit deux fois plus qu'aujourd'hui. Pour Iain Lake, qui a dirigé l'étude, cette augmentation pourrait être due au rallongement de la durée des « saisons » durant lesquelles se répandent les pollens, conséquence du réchauffement climatique, et de la propagation naturelle de cette plante envahissante.

 

ambroisie,ambroisie en franche-comté

Ambroisie à feuilles d'armoise dans une parcelle de soja

(cliché © Inra)

 

 

En ce qui concerne notre région, le Conservatoire botanique de Franche-Comté distribue la brochure ci-dessous :

 

Ambroisie-1-450.jpg

 Remplissez le formulaire en ligne

Ambroisie-2-450.jpg

 Remplissez le formulaire en ligne

Ambroisie-3-450.jpg

 Remplissez le formulaire en ligne

Ambroisie-4-450.jpg

 Remplissez le formulaire en ligne

ambroisie,ambroisie en franche-comté

 Remplissez le formulaire en ligne

 

ambroisie,ambroisie en franche-comtéCe sont les grains de pollens qui sont extrêmement allergisants.

 
Remarque : En ce qui concerne l'ambroisie, la FREDON Franche-Comté travaille également sur le sujet depuis quelques années.
 
 
Ci-dessous la page internet :

http://www.fredonfc.com/activite-lambroisie.html

 

Regarder également l'émission de Arte sur les plantes invasives.

 

ambroisie,ambroisie en franche-comté

Pollen d'ambroisie

 

Problème de santé publique

 

« Avec le réchauffement en cours, elle ne s'épanouira pas simplement entre 43 et 47 degrés de latitude, soit entre Nîmes et Orléans, mais jusqu'à 53 ou 54 degrés au nord (soit jusqu'à Berlin et Hambourg, NDLR) », s'inquiète Robert Vautard, climatologue au CEA qui a participe à l'étude (le CNRS, l'INERIS et le RNSA sont aussi impliqués pour la France). « 80 à 90% du territoire français pourrait être concerné. Seules le pourtour méditerranéen très sec et le littoral seront épargnés. » La plante ne supporte en effet pas la sécheresse estivale ou la douceur du climat océanique.

 

En ligne de mire, un véritable problème de santé publique risque d'émerger si rien n'est fait. Si le réchauffement est responsable des deux tiers de la prolifération, un tiers est lié au transport des graines. « L'ambroisie se développe assez naturellement au bord des routes, des cours d'eau et des voies de chemin de fer, c'est-à-dire des zones idéales pour exporter leurs graines », souligne Robert Vautard. Des campagnes de fauchage ou d'arrachage pourraient peut-être permettre de limiter le développement de cette plante opportuniste. Sans garantie de succès.

 

Contrôle de l’ambroisie grâce à la lutte biologique

 

 Une équipe italienne* a réussi à induire la compétition entre plantes afin de contrôler l’expansion de l’ambroisie dans des sols de carrières.

 

Afin de respecter des conditions environnementales équivalentes, trois aires de 300 m2, dans des carrières abandonnées du bassin lombard de Botticino, avec une même pente et une même orientation vers le sud, ont été recouvertes d’un sol constitué de débris de carrière sur une épaisseur de 50 cm. Les sols n’ont pas eu de traitements chimiques ultérieurs.

 

Chacun des trois sites a été divisé en trois parties : une où la végétation spontanée a été laissée, une très enrichie par un mélange commercial de graines, une très enrichie avec des graines locales issues du foin de l’an passé d’une zone proche riche en plantes.

 

L’expérimentation a porté sur la première année de croissance, suffisante car la plus critique selon les auteurs. L’ambroisie, plante annuelle, est en effet ensuite remplacée progressivement par des plantes pluriannuelles.

 

Selon les auteurs, il ressort que les deux milieux ensemencés par un apport de graines ont vu une réduction très significative de l’établissement de l’ambroisie, tant en termes de croissance et donc de biomasse (abondance réduite, hauteur de la plante plus petite, développements latéraux moindres) que d’aptitude à la reproduction (nombre de semences plus faible et donc en rapport avec leur présence moindre l’année suivante dès la germination).

 

Si le mélange commercial a été le plus efficace, les auteurs mettent cependant en avant l’ensemencement avec des graines locales, plus en adéquation avec la conservation de la biodiversité locale et moins perturbateurs potentiellement : principalement la luzerne minette, la vulnéraire, la pimprenelle, le chiendent et l’ivraie.

 

*R. Gentili, F.Gilardelli, S. Ciapetta, A. Ghiani et S. Citterio 2015. Inducing competition: intensive grassland seeding to control Ambrosia artemisiifolia.Weed Research, 55, 278-288.

Sources :

— Bulletin de l’Association Française d’Étude des Ambroisies : AFEDA Flash info n°18 - juillet 2015.

Bruno Chauvel & Rebecca Bilon (2015). — Règlementations plus strictes pour les plantes exotiques envahissantes. Cas de l'Ambroisie Bourgogne Nature n° 21-22 p. 11.

Bruno Chauvel & Rebecca Bilon (2015). — Attention à l'Ambroisie Bourgogne Nature n° 21-22 pp. 20-21.

 

Un insecte dévoreur d'Ambroisie

Dans son bulletin n°23 de janvier 2016, l’AFEDA (Association Française d’étude de l’Ambroisie) décrit l’action d’Ophraella communa, un insecte consommateur de l’Ambroisie dans la région de Milan.

 

EN SAVOIR PLUS :

» Ambroisie : des graines, des pollens et des allergies, documentaire vidéo de 14 minutes (2014)

» La carte des pollens semaine par semaine

» Comment se prémunir des pollens ?

» Article de Franceteleinfo

» Quatre fois plus de pollen d'ambroisie en Europe d'ici 2050 

» Allergie au pollen: se soigner dès les premiers signes 

» Comment passer sereinement le pic des pollens

» Observatoire des Ambroisies

 

 

03/03/2015

Apparition des cellules eucaryotes (cellules à noyau) : une nouvelle hypothèse

 Apparition des cellules eucaryotes (cellules à noyau) : une nouvelle hypothèse

 

Unité fondamentale de la vie, la cellule est au cœur de toute la biologie.

 

Chaque organisme complexe (plantes, animaux, champignons) est constitué de cellules eucaryotes, les cellules avec un noyau et d'autres machines internes complexes utilisées pour remplir les fonctions d'un organisme a besoin pour rester en vie et en bonne santé. Par exemple l'organisme humain comprend 220 types différents de cellules eucaryotes qui, travaillent en groupes, contrôlent tout, de la pensée et de la locomotion à la reproduction et à la défense immunitaire.

 

Chacune de nos cellules est composée d'un noyau et d'un entrelacs de membranes dont les biologistes cherchent l'origine depuis près d'un siècle. Jusqu'ici l'idée prévalait qu'une cellule avait grossi puis créé son noyau. Mais des zones d'ombre subsistaient.

 

La théorie de l'endocytose, due à la scientifique américaine Lynn Margulis (1966), expliquait déjà l'origine des chloroplastes et des mitochondries comme des bactéries endosymbiotiques capturées par les cellules eucaryotes pour se fournir en de tels organites.

 

En octobre 2014, David Baum, spécialiste de l'évolution à l'université du Wisconsin (États-Unis) a proposé une hypothèse audacieuse, mais très plausible. Selon le scénario de David Baum, une cellule primordiale constituerait dès le début du processus le noyau, et c'est lui qui commanderait le développement d'un nouveau corps autour de lui. Autrement dit : au commencement serait le noyau, puis viendrait la cellule.

 

Si l'on reprend la chronologie de l'apparition de la vie sur la Terre, on note les étapes suivantes :

 

  • 4,56 milliards d'années : formation de la Terre.
  • 3,8 milliards d'années : apparition des premières cellules simples sans noyau, les procaryotes.
  • Entre 2,7 et 1,8 milliards d'années : apparition des premières cellules avec noyau, les eucaryotes.
  • 1,6 milliard d'années : premiers organismes pluricellulaires (algues).
  • 635 millions d'années : premiers animaux.

 

Ainsi, l'origine de la cellule eucaryote est considérée comme l'un des événements évolutifs les plus critiques de l'histoire de la vie sur Terre. Sans cette apparition des cellules eucaryotes, notre planète serait un endroit très différent, peuplé entièrement par des procaryotes, des organismes unicellulaires comme les bactéries et les archées.

 

A priori, cette chronologie ne laisserait aucun doute. Au commencement étaient des cellules sans noyau (procaryotes). Puis, parmi ces cellules primordiales qui peuplaient notre planète à l'aube de la vie, il y a 2 milliards voire 3 milliards d'années, certaines audacieuses ont tenté... autre chose. De simples, celles-ci se sont engagées sur un nouveau chemin évolutif.

 

Après la sobre perfection des premières, elles ont ouvert l'ère de la subtile complexité des cellules à noyau (eucaryotes), dont nous descendons aujourd'hui en droite ligne.

 

Non qu'il y ait eu remplacement : les procaryotes sont encore là — ce sont les bactéries, les archées, qui pullulent toujours. Mais les eucaryotes allaient inventer la pluricellularité, le sexe.

 

L'apparition de ces cellules d'un nouveau type a été la plus grande révolution qu'ait connue la vie... Or, on ne sait rien de cette apparition. Ni quand ni comment ni avec qui elle s'est faite.

 

Ce qu'on sait, c'est que les procaryotes se sont munis d'une enveloppe cellulaire limitant un cytoplasme où se mêlent ADN, protéines et machineries cellulaires destinées à perpétuer la vie cellulaire. Alors que la cellule eucaryote est 10 à 100 fois plus grande et dotée d'une structure dûment compartimentée, avec un noyau central où s'insère l'ADN, tandis qu'autour se déploient un vaste entrelacs de membranes lié à la production de protéines, des mitochondries pour générer l'énergie, l'appareil de Golgi pour réguler le transport interne, un centrosome pour permettre la division cellulaire, etc.

 

Procaryotes, eucaryotes... Depuis qu'ils ont découvert cette dichotomie fondamentale, il y a près d'un siècle, la question taraude les scientifiques... Comment est-on passé de l'un à l'autre ? Comment est apparu le noyau dans les cellules ?

 

Poser ainsi la question, c'était déjà suggérer la réponse... De fait, tous les scénarios élaborés jusqu'ici sont basés sur la même trame : en l'occurrence : une cellule, sans doute une archée[1], aurait grossi en dilatant sa membrane externe,puis, à la fin de cette transformation, aurait projeté des replis internes afin de former en son centre le noyau et les complexes jeux de membranes qui l'entourent - les mitochondries étant d'anciennes bactéries avalées par leur hôte. Cela semblait logique.

 

La plupart des scientifiques conviennent donc que les cellules eucaryotes ont surgi à partir d'une relation symbiotique entre les bactéries et les archées.

 

Problème : on ne connaît pour l'heure aucun procaryote capable d'un tel trafic de membrane... Et il est difficile d'expliquer comment s'est mise en place l'organisation intracellulaire labyrinthique que l'on observe aujourd'hui.

 

Or, voici qu'un biologiste vient renverser toute l'histoire. Spécialiste de l'évolution à l'université du Wisconsin (États-Unis), David Baum affirme aujourd'hui que la cellule initiale — celle qui fit le grand saut pour devenir eucaryote — aurait, dès le début du processus, constitué le noyau, et c'est ce dernier qui aurait "piloté" le développement d'un nouveau corps autour de lui.

 

Ce scénario élaboré par David Baum en collaboration avec son cousin Buzz Baum, biologiste cellulaire à l'University Collège of London présenté pour la première fois fin 2014 a l'avantage d'expliquer, via un unique processus, l'origine si mystérieusedes enchevêtrements de membranes internes : ces derniers seraient les témoins de la naissance des eucaryotes. Connu comme la théorie "inside-out" de l'évolution de la cellule eucaryote, ce point de vue de de la complexification de la vie a été publié le 28 octobre 2014 dans la revue en libre accès BMC Biology. (voir infographie).

 

Cellule-eucaryote-1-450.jpg

Cellule-eucaryote-2-450.jpg

Cellule-eucaryote-3-450.jpg

Cellule-eucaryote-4-450.jpg

Cellule-eucaryote-5-450.jpg

Cellule-eucaryote-6-450.jpg

Infographie Science & Vie n° 1171 avril 2014

 

Si, dans la communauté scientifique, tout le monde n'est pas forcément d'accord avec ce modèle, on s'entend pour souligner son audacieuse simplicité et l'intérêt des réflexions qu'elle suscite sur la dynamique des cellules, le vieillissement, l'apparition des cancers...

 

David Baum conduit actuellement une série d'analyses génétiques pour tester justement ses idées sur ce point. Quant à son cousin, il s'est lancé dans des expériences chez des eucaryotes et des archées. Tous deux ont une série de prédictions qu'ils voudraient tester pour que le mystère de la naissance de nos cellules soit enfin résolu.

 

Source :

Émilie Rauscher (2015).- Cellules eucaryotes : l'hypothèse que personne n'attendait. (Science & Vie n° 1171 avril 2015, pp.74-77).

 

Lien internet



[1] Les archées et les bactéries représentent deux des trois grands domaines de la vie. Le troisième étant constitué par les eucaryotes, des organismes composés des cellules eucaryotes plus complexes.

Le séquoia président du parc des séquoias de Californie

Le séquoia président du parc des séquoias de Californie

 

L'âge du "Président" du parc des séquoias de Californie, ce séquoia géant qui s'élève à 247 pieds de haut (80 m) est estimé à plus de 3.200 ans soit 1200 ans avant J.-C.

Séquoia-le-Président_01-450.jpg

© National Geographic

 

Le tronc du Président mesure 27 pieds de diamètre et son feuillage se pare de 2 milliards d’aiguilles.

Séquoia-le-Président_02-450.jpg

© National Geographic

 

En raison de sa taille incroyable, cet arbre n'avait jamais été photographié dans son intégralité.

Séquoia-le-Président_03-450.jpg

© National Geographic

 

Une équipe de photographes du National Geographic a travaillé avec des scientifiques pour essayer de créer la première photo qui montre le Président dans toute sa splendeur.

Séquoia-le-Président_04-450.jpg

© National Geographic

 

Ils ont dû grimper à l'arbre avec des poulies et leviers, et ils ont pris des milliers de photos.

Séquoia-le-Président_05-450.jpg

© National Geographic

 

Parmi celles-ci, ils en ont choisi 126 et les ont assemblées pour obtenir cette incroyable photo du Président.

Séquoia-le-Président_06-450.jpg

© National Geographic

 

 

02/03/2015

Arbre phylogénétique des Insectes

insectes,phylogénie,phylogenèse,arbre phylogénétiqueArbre phylogénétique des Insectes

 

Les insectes : 600 familles, 29 ordres, plus d'un million d'espèces ! Il aura fallu une centaine de biologistes et de généticiens pour doter enfin les insectes d'un arbre généalogique précis… qui remonte à la conquête de la terre ferme, il y a 479 millions d'années.

 

Ainsi, les insectes constituent le groupe animal le plus abondant sur la planète - loin devant les poissons (30 000 espèces), les oiseaux (10 000 espèces) et les mammifères (5400 espèces). Ce groupe très diversifié est caractérisé par 6 pattes (ce sont des hexapodes) et un corps en trois parties : tête, thorax, abdomen. Les araignées et les mille-pattes n'en font donc pas partie.

 

C'est une immense étude pluridisciplinaire d'une ampleur peu commune qui unit une centaine de biologistes moléculaires, bio-informaticiens, statisticiens, généticiens et paléontologues  un travail considérable qui a permis la réalisation de cet arbre. 37 fossiles, complets uniquement, ont été étudiés. L'ADN de 103 espèces appartenant à tous les groupes connus a été analysé, et 1478 gènes codants pour une protéine selon les espèces ont été traqués dans les génomes de 12 espèces de référence représentant les familles les plus importantes : l'accumulation des différences d'une lignée à l'autre permettant d'évaluer leur lien de parenté.

 

insectes,phylogénie,phylogenèse,arbre phylogénétique

Phylogenèse du monde vivant (Sciences & Vie)

 

Depuis le XVIIIe siècle et le premier classement du naturaliste Carl von Linné, les chercheurs essaient de comprendre leur organisation. Par esprit de synthèse, mais aussi parce que cela éclairerait l'évolution de tout le vivant tant blattes ou abeilles ont façonné les écosystèmes.

 

Dessiner cet arbre généalogique est un casse-tête : bien des familles ont vu leurs liens changer au fil des découvertes. D'où l'importance du nouvel arbre qui vient d'être publié. Réalisé par une centaine de chercheurs coordonnée par  Bernhard Misof, du Centre de recherche sur la biodiversité moléculaire du Muséum Alexandre-Kœnig de Bonn (Allemagne), ce travail pluridisciplinaire est d'une ampleur inégalée. Surtout, comme le souligne André Nel, paléo-entomologiste au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, “il donne un nouveau point zéro sur la phylogénie et la reconstruction de l'histoire évolutive des insectes”. Et leur interminable généalogie est enfin dotée d'une ossature solide, avec des datations et des liens de parenté précis.

 

En utilisant un nombre considérable d'informations contenues dans la séquence génique d'insectes, l'équipe a construit un nouvel arbre phylogénétique montrant comment ces invertébrés ont évolué et les liens qui les unissent les uns aux autres. Cet arbre suggère que les insectes ont évolué il y a environ 479.000.000 d'années, à l'époque où les plantes ont colonisé la terre. Il montre aussi que les insectes sont très étroitement liés aux crustacés cavernicoles.

 

Les fossiles fournissent un ancrage et une datation physiques. L'arbre phylogénétique ainsi constitué est le fruit de ces deux types dedonnées.Les insectes représentent 80 % des animaux connus ; plus d'un million d'espèces recensées, organisées en 600 familles et 29 ordres. Ils ont colonisé tous les climats, tous les milieux, et ont été les premiers à le faire. C'est le seul groupe qui a traversé l'histoire de la vie sur la terre ferme depuis ses débuts il y a 500 millions d'années.

 

Les auteurs de l'étude, qui font partie d'un consortium international de travail sur le projet 1K Insectes Transcriptome Evolution (1KITE), ont commencé leur travail en 2011 avec l'aide d'une nouvelle technologie de séquençage afin de clarifier les relations entre insectes étudiées précédemment en utilisant des preuves morphologiques ou des ensembles de données moléculaires plus petites. Ils ont séquencé les transcriptomes de 103 espèces d'insectes distribuées dans tous les ordres d'insectes vivants. Ils ont également exploité des données précédemment publiées des séquences du génome entier de 14 espèces d'arthropodes, ainsi que du transcriptome de 27 espèces supplémentaires. Ils ont ensuite réduit leurs données génétiques pour 1478 gènes codant pour des protéines qui sont présentes dans toutes les espèces analysées.

 

En comparant les différences et les similitudes entre les séquences de ces gènes codant pour des protéines, ainsi que les séquences d'acides aminés des gènes codants, les chercheurs ont réussi à créer un arbre montrant les relations entre 144 genres d'insectes.

 

Les chercheurs ont également cherché à ancrer le calendrier de l'évolution des insectes en calibrant des points sur leur arbre à partir de l'âge de 37 espèces fossiles. Alors qu'on considérait que l'apparition des insectes fossiles remontait à 412.000.000 années, l'équipe a conclu que les insectes ont quitté le monde marin et colonisé l'environnement côtier il y a environ 479.000.000 années (donner ou prendre 30 millions d'années). Cela signifie que les insectes ont colonisé le milieu terrestre en même teps que les plantes. autour lorsque les plantes ont fait. “Pour moi, la concordance entre la colonisation des insectes des écosystèmes terrestres et les premières plantes est vraiment l'une des plus importantes découvertes”, commente Jakub Prokop, un entomologiste de l'Université Charles à Prague en République tchèque qui n'était pas impliqué dans l'étude.

 

L'article suggère également que les insectes ont quitté le milieu marin, il y a environ 406 millions d'années, soit plus de 80 millions d'années avant que les insectes ailés deviennent abondants dans les archives fossiles, et avant que les poux parasitaires se diversifient il y a 53 millions d'années, juste au moment de l'extinction des dinosaures. Il a déjà été soupçonné que ces animaux sont apparus en même temps que les dinosaures théropodes à plumes il y a 130 millions d'années, puis plus tard en marche pour les oiseaux et les mammifères.

insectes,phylogénie,phylogenèse,arbre phylogénétique

Pour zoomer, cliquer sur le schéma

 

Selon Jakub Prokop, “Les résultats de ce travail sont immenses et seront largement adoptés dans les livres et les manuels entomologie générale et systématique”.

 

David Grimaldi, conservateur des insectes au Musée américain d'histoire naturelle à New York, souligne que la tendance générale des relations d'insectes dans l'arbre, à quelques exceptions près, renforce la conception de la façon dont les insectes sont liés les uns aux autres. “Il est assez étonnant de voir que, après combien de gigabases de données qu'ils ont que nous ne avons pas vraiment changé fondamentalement nos points de vue sur les relations entre insectes”.

 

Les résultats ont confirmé de nombreuses relations, avec toutefois quelques conclusions inattendues, D'après Grimaldi, ce qui est surprenant, mais plausible que l'ordre des Diplura (insectes primitifs aptères et aveugles) n'est pas regroupé avec un autre groupe d'invertébrés primitifs semblables, les Collemboles, mais constitue plutôt un groupe apparenté aux insectes. Constatation moins surprenante : les crustacés primitifs appelés Remipedia constituent un groupe parent non éteint proche des insectes.

 

Bernhard Misof, un co-auteur de l'étude, souligne que l'exploration de l'ensemble de données génétiques que son équipe a généré n'est pas terminée car les chercheurs n'ont pas utilisé toutes les données de séquence “Le principal objectif était de trier entre ce qui était plausible et robuste et ce qui devait être rejeté”, explique Bernhard Misof. “Nous fournissons un arbre qui constitue l'épine dorsale de l'arbre phylogénétique des insectes”.

 

Le schéma ci-dessous représente une vision modernisée de l'arbre phylogénétique de l'immense classe des insectes. À l'extérieur du cercle, sont notés les 29 ordres d'insectes (en noir) et leurs plus proches parents (en blanc), puis, à l'intérieur, les 146 genres les plus importants. Les branches de l'arbre et leurs nœuds montrent les relations entre ces groupes en remontant le fil de l'évolution jusqu'au centre, où se trouve l'ancêtre commun à tous ces arthropodes.

insectes,phylogénie,phylogenèse,arbre phylogénétique

Pour zoomer, cliquer sur le schéma

 

Les recoupements moléculaires permettent d'estimer l'apparition des hexapodes, et donc des premiers ancêtres des insectes, à 479 millions d'années (Ordovicien), alors que se formaient à peine les premiers écosystèmes terrestres. Les insectes eux-mêmes ont émergé, il y a 440 millions d'années. Et leur succès ne s'est jamais démenti. Car quand on parle de 6 extinctions massives des animaux, eux n'en ont connu que... 3 moyennes ! Un tour de force qui repose sur trois inventions, désormais mieux datées.

 

TROIS INVENTIONS MIEUX DATÉES

  • Le vol d'abord, que les aïeux des libellules sont les premiers à maîtriser il y a 406 millions d'années (Dévonien), alors que les écosystèmes commencent à se développer.
  • La métamorphose ensuite, qui, à l'instar de l'asticot devenant mouche, bouleverse la morphologie de l'animal à maturité. Elle serait primitivement apparue il y a 3 millions d'années (Carbonifère) chez les holométaboles, pour vraiment se répandre au Crétacé.
  • Enfin, dernier coup de génie : la pollinisation et la coévolution avec les plantes à fleurs qui vont accompagner l'explosion des hyménoptères (abeilles), diptères (mouches) et lépidoptères (papillons) au Crétacé.

 

Le nouveau tracé du parcours évolutif des insectes permet aussi de mieux cerner leurs ancêtres communs. Éphémères et libellules auraient ainsi eu un seul et même parent il y a 360 millions d'années. Quant aux poux et autres parasites, la polémique est relancée : ils ne seraient pas nés, il y a 150 millions, mais depuis 50 millions d'années.

 

Les chercheurs ne comptent pas s'arrêter là. Avec encore plusieurs millions d'espèces à| découvrir, ce nouvel arbre sera un outil incontournable.

 

Sources :

É. Rauscher (2015).- Insectes, leur folle diversité enfin mise en ordre Science & Vie, n° 1170 mars 2015, pp. 84-93) article illustré de magnifiques clichés en microscopique électronique à balayage de différents insectes. http://www.science-et-vie.com

À découvrir : les collections du MNHN. 

B. Misof et al., “ Phylogenomics resolves the timing and pattern of insect evolution,” Science, 346:763-67, 2014.

À consulter :

> Une présentation de leur travail par plusieurs chercheurs chez The Scientist :

http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/413...

> Le site du projet 1Kite « 1000 génomes Insectes Transcriptome Evolution » :

http://www.1kite.org/

Site sur lequel on peut aussi trouver une vidéo qui retrace l’évolution des premiers insectes sur terre (en anglais) :

http://www.1kite.org/news.html

> Un dossier en ligne de l’université Berkeley qui permet de replacer l’évolution des insectes dans celle de la planète (en anglais) :

http://nature.berkeley.edu/~oboyski67/download/UCSC.pdf

À lire

Le Guide critique de l’évolution (éditions Belin, 576 pages, 36 €), sous la direction de Guillaume Lecointre (MNHN) :

http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-g...p

> Et son compagnon indispensable, La Classification phylogénétique du vivant, toujours aux éditions Belin (560 pages, 43 €), par Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader :

http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-l...

> En France, le Muséum national d’histoire naturelle possède une belle collection d’insectes, y compris fossiles :

http://www.mnhn.fr/fr/collections/ensembles-collections/p...

 

01/03/2015

Apron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle

Apron1_logo.jpgApron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle

 

Depuis 2015, le Muséum de Besançon s’investit dans les actions de protection de l’Apron du Rhône, notamment dans le projet Life , puis le PNA aprons.
Une mise au point des techniques de reproduction, puis des élevages réguliers et nombreux ont permis de répondre aux objectifs de ces plans.
Dernièrement le Muséum a participé à la réalisation d'un documentaire de présentation de cette espèce :


 
‘Apron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle’
 
Un film de Sylvain Garassus et Jean-Yves Collet

Apron-incroyable-aventure-d’un-poisson-sentinelle-450.jpg