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02/02/2010

Le Gardon du Doubs

Gardon1_logo.jpgLe Gardon

Rutilus rutilus (Linné), 1758

Famille des Cyprinidés

 

par André Guyard

 

Au cours d'une campagne d'échantillonnages du peuplement ichtyologique du cours inférieur du Doubs entre Voujeaucourt et Crissey (Doubs), nous avons été amenés à étudier les populations de poissons les plus représentatives de ce peuplement, aussi bien dans le cours du Doubs proprement dit que dans la partie du canal du Rhône au Rhin (canal Freycinet) qui le jouxte dans cette partie. Le présent article s'intéresse au Gardon que l'on rencontre dans les eaux courantes et lacustres.

 

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Le corps du Gardon est aplati latéralement, le dos plus ou moins haut est vert-bleu, les flancs argentés ont quelques reflets dorés; le ventre est blanc-rouge, les nageoires pelviennes et anale sont rouges. Les nageoires ventrales se situe au-dessous du bord antérieur de la dorsale. L'arête du corps entre les ventrales et l'anus n'est pas tranchante comme chez le Rotengle. La bouche est étroite, les écailles sont grandes (42 à 45 le long de la ligne latérale), les yeux sont rougeâtres. Les dents pharyngiennes sur un seul rang, la postérieure seule est faiblement dentelée. La taille atteint 25-30 cm.

 

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Le Gardon se déplace en bancs


Le Gardon est l'un des poissons les plus communs et les plus répandus dans les eaux stagnantes et lentes où il se trouve en bancs dans la bordure végétale, les plus gros individus s'éloignent davantage de la rive.

 

Le Gardon est une espèce très résistante à la pollution des eaux. Dans les lacs pollués (eutrophes) il occupe toute l'étendue du lac.

 

La nourriture du Gardon est en partie animale : larves d'insectes, mollusques, crustacés, et en partie végétale : plantes flétries, débris d'Elodea et de Myriophyllum, Lentilles d'eau, Charas, ou "gazon" de Diatomées qui recouvre les roseaux, les souches ou les pierres. En eau saumâtre, Coriphium et larves de diptères forment aussi une part importante de la nourriture. En hiver, celle-ci est très réduite, et les bancs en hivernage vivent en eau profonde.

 

Le Gardon fraie d'avril à juin, quand l'eau atteint une température d'au moins 10°C. La fraie a lieu sur des bas-fonds tranquilles, près des rives, souvent sur un sol pierreux. Les mâles se parent de tubercules nuptiaux. La fraie dure une semaine, avec souvent des jeux nuptiaux apparents et bruyants. Les mâles séjournent un certain temps sur les places de fraie, et y restent quelque temps après la fin de celle-ci. Les ovules (50 000 à 100 000 par femelle) sont pondus dans la végétation des eaux peu profondes. Les œufs ont environ 1 mm de diamètre, sont légèrement visqueux, et se fixent aux pierres et aux plantes. L'incubation dure de 4 à 10 jours, et dépend de la température.

 

La larve nouveau-née mesure de 4,5 à 6,5 mm. Elle vit passivement durant 2 à 5 jours jusqu'à ce que la vésicule soit résorbée. Passé ce stade, l'alevin se nourrit de plancton animal, près du rivage. Les écailles apparaissent quand le poisson a une longueur d'environ 30 mm. La femelle aurait une croissance généralement un peu plus rapide que celle du mâle, mais la croissance est toujours lente. La maturité sexuelle est atteinte à 3 ans.

 

Le Gardon joue un rôle important dans la chaîne alimentaire, en convertissant des aliments animaux et végétaux du fond, il constitue un poisson fourrage pour de nombreux poissons de valeur : Brochet, Sandre, Perche et même Anguille.

 

Le Gardon est autochtone en France à l'exclusion des Alpes-maritimes (Spillmann, 1961) où il est cependant présent.

 

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Échantillon moyen de la population
de gardons dans le Doubs

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Échantillon moyen de la population
de gardons dans le canal

À l'examen des deux histogrammes représentant les populations du Gardon dans le Doubs et le canal, on s'aperçoit que cette espèces prolifère presque aussi bien dans le canal que dans le Doubs.

 

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Répartition des populations du Gardon
parmi les différentes stations

 

D'après le graphe ci-dessus, on constate que le Gardon prolifère aussi bien dans le canal que dans le Doubs.

 

Sources :

 

- Allardi J. & Keith Ph. (1991). - Atlas préliminaire des poissons d'eau douce, 234 p.

 

- Guyard A. et coll. (1992) - Inventaire du peuplement ichtyologique du cours du Doubs et du canal du Rhône au Rhin entre Voujeaucourt et Crissey. Rapport d'étude pour le compte de la CNR (73 pages + annexes).

 

- Muus B. J., Dahlstrom P. (1968). - Guide des poissons d'eau douce et pêche, 248 p. Delachaux et Niestlé Ed.

15:15 Publié dans Poissons | Tags : gardon, poissons, doubs, pêche | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |

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