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07/07/2018

L’ASPAS fait suspendre les tirs de l’unique loup du Larzac

aspas,tirs de loups,loup du larzacL’ASPAS fait suspendre les tirs

de l’unique loup du Larzac (27/06/2018)

 

À la demande de l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages), le Tribunal administratif de Toulouse vient de suspendre en urgence un arrêté du préfet de l’Aveyron qui autorisait l’abattage par « tirs de défense renforcée » du seul loup identifié sur le secteur du Larzac.

 

Le juge de référé suit notre argumentation : le préfet de l’Aveyron a ordonné ces tirs alors que les conditions exigées par l’arrêté interministériel fixant le « protocole des tirs » n’étaient pas remplies. Il relève par ailleurs qu’il y a urgence à empêcher l’abattage du seul loup identifié sur le secteur du Larzac, abattage qui serait bien sûr irréparable, et que, parallèlement, le préfet n’établit pas que la présence du loup mettrait en péril l’activité de l’élevage concerné ni ne compromettrait la pérennité de l’élevage ovin dans le département de l’Aveyron.

Le juge ordonne donc l’arrêt immédiat des tirs.

 

La solution ne viendra pas des fusils !

 

Les loups sont moins de 500 en France, ce qui est loin d’être excessif. Les tuer ne permet pas de faire baisser les dégâts, c’est un constat relevé également par l’expertise commandée au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

 

Pour permettre une cohabitation entre la biodiversité faunistique et le pastoralisme, un changement profond des pratiques d’élevage et du système de subventionnement et d’indemnisation français — qui n’incite actuellement pas suffisamment aux bonnes pratiques de certains éleveurs  est nécessaire. L’ASPAS renouvelle sa demande de mettre fin aux tirs de loups.

 

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06/07/2018

PLAN BIODIVERSITÉ : 1/3 DE CONCRET, 1/3 DE RECYCLÉ, 1/3 DE PEU ENGAGEANT

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PLAN BIODIVERSITÉ : 1/3 DE CONCRET,

1/3 DE RECYCLÉ, 1/3 DE PEU ENGAGEANT

COMMUNIQUE DE PRESSE JEUDI 5 JUILLET 2018

 

 

Dans la situation présente de dégradation accélérée de la biodiversité, l'initiative du gouvernement, en formation interministérielle, de lancer un « Plan Biodiversité » est une décision importante, attendue après des années de très faible portage politique de ces enjeux. France Nature Environnement salue cette première étape, mais reste sur sa faim : le plan annoncé compte beaucoup de mesures existantes ou déjà annoncées et les quelques mesures précises et neuves auront besoin de moyens supplémentaires pour se concrétiser.

 

À enjeu fort, forte mobilisation malgré les délais

 

Dans sa présentation, le gouvernement souligne : "Ce plan est une réponse à une urgence: la disparition silencieuse de la biodiversité. Les scientifiques sont unanimes: le rythme actuel d’extinction des espèces est sans équivalent depuis la fin des dinosaures il y a 65 millions d’années. En France, le nombre d’oiseaux a baissé d’un tiers en quinze ans. On le sait, la biodiversité est essentielle à notre survie".

 

La consultation publique préparatoire à ce plan, qui a reçu près de 26 000 contributions et plus de 92 000 votes, a témoigné de l'importance accordée à ces enjeux et la mobilisation en faveur de la préservation de la nature, tout comme le nombre et la qualité des contributions reçues par le Comité National de la Biodiversité.

 

Le délai d'élaboration de ce Plan, rapide et contraint, n'a néanmoins pas permis de conduire le travail participatif nécessaire entre toutes les parties prenantes, ni d'évaluer et attribuer des moyens à la hauteur de l'enjeu.

 

En réponse, un plan à trois pattes

 

Le plan Biodiversité dévoilé ce 4 juillet comporte 90 actions répondant à 24 objectifs et 6 axes stratégiques. Notre analyse montre qu'il contient un tiers de mesures intéressantes et concrètes[1], un tiers de dispositions recyclées ou déjà existantes, et un tiers de mesures peu impactantes ou imprécises dans leur mise en œuvre.

 

France Nature Environnement constate une volonté affichée de répondre aux enjeux présents et urgents en matière de biodiversité, mais une insuffisance d'ambition tant dans l'opérationnalité des mesures que du montant des moyens alloués aux actions prévues.

 

France Nature Environnement demande donc

 

  • Que l'ouvrage soit remis sur le métier et les mesures précisées, complétées, phasées
  • Que des moyens financiers supplémentaires soient définis dès le Projet de Loi de finances 2019
  • Que le gouvernement attribue les moyens nécessaires au ministère de la Transition écologique et solidaire pour assurer la nécessaire préservation et restauration des milieux et des espèces
  • Que le portage politique et interministériel s'ancre dans la durée

 

Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, « le gouvernement pose un bon diagnostic, mais il ne donne pas au ministre les moyens d'action de nature à enrayer la dégradation de la biodiversité. Nous demandons que le gouvernement mette des financements à la hauteur du défi à relever ».

 

[1] Nous retenons surtout l’interdiction de tous les neuro-toxiques au-delà des néonicotinoïdes, 1000 collectivité engagées pour la nature d'ici 2022, l’objectif de « Zéro plastique rejeté en mer d’ici 2025 », la création-extension de 20 réserves naturelles nationales, la protection de 100 % des récifs coralliens d’ici 2025, l’objectif de 15 % de surface en bio en 2022, 30 millions pour la recherche sur la réduction des produits phytosanitaires et le développement des alternatives, l’interdiction des plantes invasives dans les aménagements publics d’ici 2020 et le plaidoyer européen en faveur de l’interdiction de la pêche électrique et la protection des tortues marines.

 

CONTACTS PRESSE

 

Jean-David Abel, pilote du réseau Biodiversité de France Nature Environnement : 06 77 04 23 30


Christian Hosy, coordinateur du réseau Biodiversité de France Nature Environnement : 03 88 32 91 14

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.  www.fne.asso.fr

 

04/07/2018

PROJET DE PARC NATIONAL "FORESTIER" : AMBITION OU COUPE RASE ?

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PROJET DE PARC NATIONAL "FORESTIER" :

AMBITION OU COUPE RASE ?

 

Ce mercredi 4 juillet est présentée la charte du futur Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne. Si le statut de « Parc National » garantit habituellement un niveau de protection particulièrement élevé, France Nature Environnement s’inquiète de l'absence d'ambition de ce projet, tel qu’il se présente aujourd'hui. En l’état, il sera par exemple possible de continuer à pratiquer des activités de chasse à courre, de coupe de bois ou de culture intensive de maïs.

 

Un projet de parc d’activités et de loisirs plutôt que de protection de la nature

 

Les standards du « Parc National » sont définis au niveau international par l'UICN[1]. En France, il est composé d’un cœur régi par une réglementation spécifique, qui encadre ou interdit toute activité susceptible d’impacter la biodiversité et, autour, d’une zone dite « d’adhésion ». Dans cette zone, les communes volontaires adhèrent à une charte contenant des orientations de protection et de développement durable et d’accompagnement d’activités compatibles avec la nature.

 

Or, le projet de réglementation et de charte présentés demain pour le futur Parc National « feuillus de plaine » situé, entre la Bourgogne et la Champagne-Ardenne[2] ne sont pas au niveau des objectifs et des exigences d’un Parc national. En effet, les activités agricoles et forestières ainsi que la chasse seraient peu modifiées et réglementées en cœur de Parc, alors qu'à l'évidence certaines pratiques sont très impactantes pour la biodiversité : il serait par exemple toujours possible de faire de la futaie régulière, des coupes rases de bois et de planter des résineux, de cultiver du maïs de manière intensive, de chasser notamment à courre et de piéger le renard. Par contre, il sera interdit de bivouaquer avec une tente dans laquelle on peut tenir debout… Enfin, l’Office national des forêts a déjà réalisé et continue, depuis plus de 6 ans et en toute connaissance de cause, de réaliser des coupes de gros bois dans un espace censé devenir une « réserve intégrale » et de la conversion en futaie régulière dans le reste du massif. Ces coupes feront perdre presque 150 ans à la science, car la réserve intégrale devrait aussi permettre l’étude des effets du réchauffement climatique sur les forêts.

 

Le Conseil national de protection de la nature a émis une liste importante de recommandations pour améliorer le projet dans son avis du 26 avril dernier. Le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire a étonnamment indiqué que cet avis n'avait pas à être repris et n’a pas agi pour que la charte soit amendée malgré la clarté et le pragmatisme des recommandations du CNPN[3].

 

Retrouver l'ambition d’un véritable Parc national ou changer de voie

 

En clair, on s'acheminerait ainsi vers un pacte de dupes : le territoire aurait un label prestigieux pour un projet qui ne permet pas la préservation du patrimoine naturel au niveau actuel des standards des Parcs Nationaux ; le gouvernement communiquerait « positivement » sur la création d'un Parc National dont personne ne saurait le faible niveau d'ambition ; et les contribuables financeraient un Parc National qui n'en aurait que le nom. Au passage, c'est le statut et l'outil juridique lui-même qui serait affaibli, et cela affecterait également les 10 Parcs Nationaux déjà existants.

 

Pourtant, il n'est pas encore trop tard. Le territoire a déjà beaucoup travaillé, proposé et échangé dans la perspective de ce projet, et cet acquis ne doit pas être gaspillé. Au moins deux solutions sont possibles, selon la réelle volonté locale en matière de protection du patrimoine naturel :

•   Donner du temps et remettre l'ouvrage sur le métier, pour aboutir dans les deux ans à un projet de Parc National digne de ce statut ;

•   Réfléchir à la possibilité d'opter pour un autre outil support de projet de territoire, comme celui d'un Parc Naturel Régional, qui intégrerait des projets de réserve naturelle et de réserve biologique intégrale.

 

Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, conclut : « Le gouvernement doit être le garant de toute la force du label « Parc National » pour préserver la biodiversité. Il ne doit pas laisser passer des projets au rabais comme le projet de Parc National « feuillus de plaine » et doit le cas échéant définir avec le territoire concerné un autre outil juridique. A travers ce projet, France Nature Environnement demande également au Ministre de préserver et de renforcer par des moyens suffisants la politique des parcs nationaux ».

 

[1] Union internationale pour la conservation de la nature

[2] Projet né du Grenelle de l’Environnement, une structure de préfiguration travaille dessus depuis 2010

[3] Conseil national de la protection de la nature

 

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous.