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11/04/2019

France Nature Environnement : RÉDUIRE L’USAGE DE PESTICIDES DE 25% EN 1 AN

Logo_Principal_ROUGE_180.pngCOMMUNIQUÉ DE PRESSE MERCREDI 10 AVRIL 2019
RÉDUIRE L’USAGE DE PESTICIDES DE 25% EN 1 AN, LE DÉFI (PRESQUE) INTENABLE DU GOUVERNEMENT


Après 7 ans d’augmentation de la consommation des pesticides en France (+12,4%), la tendance semblerait enfin s’inverser. C’est ce qu’ont annoncé ce matin les six Ministres réunis pour présenter le nouveau plan de réduction des pesticides, baptisé Ecophyto 2+. Cependant, les 2% de réduction de consommation des pesticides annoncés pour l’année 2017 par rapport à 2016 laissent France Nature Environnement sceptique. Comment, à ce rythme, atteindre les objectifs de réduction de l’usage des pesticides de -25% en 2020, et -50% en 2025 ? Le gouvernement a intégré deux propositions phares de France Nature Environnement à son nouveau plan, une petite avancée. Celle-ci permettra-t-elle enfin d’accélérer la cadence ? Rien n’est moins sûr.


Des mesures trop sporadiques pour une véritable transition agroécologique


Fort du constat d’échec face à l’augmentation continue de la consommation de pesticides en France, le gouvernement a aujourd’hui proposé une nouvelle version de son plan national: le Plan Ecophyto 2+. France Nature Environnement, qui espérait des annonces concrètes et efficaces face à une demande croissante des citoyens de sortir au plus vite des pesticides (avec notamment l’Appel des Coquelicots) et après le scandale sanitaire d’ampleur qu’a été celui du Métam-Sodium, est ressortie peu rassurée. La présentation était partielle, non finalisée et des indicateurs de suivi étaient manquants.


Deux mesures portées de longue date par France Nature Environnement font leur apparition dans le nouveau plan : l’augmentation de la taxe sur les pesticides (la redevance pour la pollution diffuse), et la séparation vente/conseil de pesticides. Ces avancées suffiront-elles ? Aucun nouveau levier réglementaire n’a été proposé ; et si des résultats prometteurs ont été observés dans les 3 000 fermes du réseau Dephy, les bonnes pratiques de ces agriculteurs engagés sont trop peu diffusées. Insuffisamment en tout cas, pour que les 450 000 exploitations françaises puissent se les approprier. Pour France Nature Environnement, il est également nécessaire que des mesures claires pour la protection des riverains soient rapidement mises en œuvre sur le terrain. Le gouvernement promet de nouvelles annonces d’ici la fin de l’année : c’est trop lent.


Des millions dépensés sans succès : exigeons la transparence sur l’utilisation du budget


Un demi-milliard d’euros a déjà été alloué aux plans Ecophyto sur 10 ans, sans résultats probants. Pour un meilleur suivi de la répartition des financements et des résultats, le plan comporte dorénavant des « contrats d’engagement ». Une mesure de bon sens pour Cécile Claveirole, responsable des questions agricoles à France Nature Environnement : « sans réel contrôle et transparence sur l’allocation et le suivi des financements, adossé à des indicateurs de résultats, cette nouvelle version du plan sera vaine. Les parties prenantes ne respectant pas leurs engagements seront-elles sanctionnées ? Nous devons absolument sortir de la consommation de pesticides en France, il en va de la santé des riverains, des consommateurs et des agriculteurs, de la biodiversité en déclin et des pollutions de l’eau et de l’air ! »


France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 71 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur fne.asso.fr, Facebook et Twitter (@FNEasso).

Première photographie d'un trou noir

 

Première photographie d'un trou noir

par Azar Khalatbari (Sciences & Avenir) le 10.04.2019

 

Pour la première fois une équipe internationale d’astrophysiciens a réussi à obtenir une photo d’un trou noir supermassif M87*, au cœur de la galaxie M87 ! Une première rendue possible grâce à un télescope d’un genre nouveau, l’Event Horizon Télescope.

 

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 Première véritable image d'un trou noir supermassif ©ESA

 

Oublions les simulations numériques qui nous présentaient jusque-là des images reconstituées de trous noirs ! Place à la vraie photo pour la première fois. À 15h exactement l'équipe a dévoilé à l'échelle mondiale la première photo de M87*, le trou noir supermassif au cœur de la galaxie M87, situé à 55 millions d'années-lumière de la Terre dont la masse équivaut à 6,5 milliards de masses solaires. (lire ci-dessous l'interview de Roberto Neri, astrophysicien à l'IRAM, Institut de radioastronomie millimétrique à Grenoble et l'un des 200 signataires de l'article).

 

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 Première image de l’ombre d’un trou noir : le trou noir supermassif du centre de la galaxie M87, observé par le réseau EHT. © The EHT collaboration

 

Pour obtenir cette première photo, il a fallu mettre en réseau pas moins de 8 radiotélescopes répartis à travers le Globe pour former dès 2006 un projet fou celui d’un télescope virtuel grand comme la Terre dont l’objectif était bien clair dès le départ : essayer d’obtenir des photos des trous noirs. Treize ans après, c’est fait !

 

Mais rassembler les données pour en faire une photo a pris tout de même deux longues années, tenant en haleine les curieux du ciel et les astrophysiciens eux-mêmes. Il a fallu en effet attendre 4 jours d’une atmosphère limpide — car la vapeur d’eau absorbe aussi les ondes millimétriques, la même longueur d’onde que celle utilisée pour les observations.

 

En avril 2017 une telle aubaine se présentait et les huit radiotélescopes, chacun muni de leur horloge atomique interne ont pu se tourner vers le trou noir exactement en même temps, à un dix millième de milliardième de seconde près. Deux candidats étaient en vue : M87* et SgrA* (Sagittarius A*), le trou noir supermassif de notre galaxie, la Voie Lactée, situé "seulement" à 25.000 années-lumière mais 1700 fois moins massif. En effet , Sgr A* a une masse de 4 millions de fois celle du Soleil, 'seulement'. Finalement après deux années de traitement de données, voici pour la première fois M87*, un vrai trou noir en vraie photo. Reste maintenant à améliorer le système pour que d’autres trous noirs se laissent tirer le portrait.

 

8 Télescopes répartis sur l'ensemble du globe ont été nécessaires pour construire ce cliché-450.jpg

Un réseau de 8 radiotélescopes répartis à travers le Globe

 

Question à Roberto Neri de l’IRAM :

 

Finalement après deux années d’attente la première photo est celle de M87. Pourquoi pas Sgr A* ?

 

Le trou noir supermassif de notre galaxie a beau être beaucoup plus près de nous, il est aussi moins massif et donc développe moins d’énergie gravitationnelle. De plus petite taille, il varie toute les quelques minutes. À cause de cette variabilité, nous avons besoin de plus de temps et des études plus précises pour obtenir son image;

 

Comment expliquer la forme de cette image ?

 

Il faut avoir à l’esprit les effets d’un champ gravitationnel intense sur la lumière, tels que prédits par les travaux d’Einstein. En effet, la gravité d’un objet massif dévie la lumière comme le ferait une lentille. C’est le cas à chaque fois qu’un astre massif se trouve sur la ligne de visée entre l’observateur et  une étoile lointaine. La lumière de l’étoile est déviée et son image paraît déformée. Un trou noir est une lentille gravitationnelle très intense et de ce fait provoque des phénomènes surprenants : par exemple, la lumière émise derrière le trou noir est redirigée par le champ gravitationnel vers l’observateur sur Terre, ce qui nous permet de voir le disque derrière le trou noir. De même à cause de la rotation du disque et du trou noir, l’image semble asymétrique

 

Quelle est l’étape d’après ?

 

L’étape d’après est d’observer à une longueur d’onde plus petite (0,80 mm au lieu de 1,3 mm) pour améliorer encore la résolution angulaire de 35%  et atteindre ainsi 15 microsecondes d’arc, soit la taille qu’aurait une bille à jouer posée sur la Lune, vue depuis la Terre.