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28/03/2019

Les Académies de médecine et de pharmacie se prononcent contre l’homéopathie

Les Académies de médecine et de pharmacie se prononcent contre l’homéopathie et l'enseignement de ses principes

 

Par Sciences et Avenir le 28.03.2019

 

Dans un communiqué commun, les académiciens de médecine et de pharmacie réclament la fin du remboursement de l’homéopathie, mais aussi celle de son enseignement dans différentes filières universitaires.

"L'état des données scientifiques ne permet pas de vérifier" les principes de l'homéopathie. Voici ce que réaffirme l'Académie de médecine dans un communiqué voté mardi 26 mars 2019 à 58 voix pour, 16 contre, et 8 abstentions. Les sages y réclament la fin du remboursement de l'homéopathie par la Sécurité sociale, mais aussi celle de son enseignement en facultés de médecine, de pharmacie et vétérinaire. L'Académie de pharmacie devrait, elle, se prononcer sur ce communiqué vendredi 29 mars, a-t-elle précisé au Parisien.

"Les méta-analyses rigoureuses n’ont pas permis de démontrer une efficacité des préparations homéopathiques", peut-on lire dans le communiqué. "Le remboursement de ces produits par la Sécurité Sociale apparaît aberrant à une période où, pour des raisons économiques, on dérembourse de nombreux médicaments classiques pour insuffisance (plus ou moins démontrée) du service médical rendu." Y sont également réitérées par les académiciens les remises en cause, entre autres, de leur usage par les professionnels de santé en l’absence de réserves liées à cet usage, de l’information imprécise du public ou encore de la délivrance de diplômes universitaires d’homéopathie.

 

Cette prise de position tranchée, qui intervient à l’heure où le débat sur l’homéopathie fait rage dans l’Hexagone, avait en effet déjà été exprimée à plusieurs reprises par les académiciens de médecine, mais se veut inédite pour les pharmaciens. Toutefois, certains d’entre eux avait signé en décembre 2018 une tribune dans L’Express, dans laquelle ils appelaient notamment au déremboursement de l’homéopathie.

 

Un statut déjà en sursis

 

Utilisée par des millions de Français, l'homéopathie est la plus populaire des médecines dites "douces" ou "alternatives". Elle bénéficie également d’un statut privilégié : elle se veut le seul médicament sur le marché français à être remboursé sans que son efficacité n’ait jamais été prouvée scientifiquement. Mais les choses pourraient changer : "à la fin printemps 2019", la Haute autorité de santé (HAS), saisie par le ministère de la Santé, devrait rendre son rapport d’évaluation concernant le "bien-fondé (...) du remboursement des médicaments homéopathiques", et donc, par extension, leur efficacité.

 

Si les sages ne nient pas la croyance des Français en l’homéopathie, ni leur attachement certain à ce traitement supposé (rappelons que des médecins la prescrivent), ils l'expliquent "par la connaissance insuffisante et/ou la sous-estimation de l’effet placebo."

 

Des levées de boucliers depuis plusieurs années

 

En France, les prises de position de médecins contre l'homéopathie se sont multipliées ces derniers mois. Dernière en date, l’appel du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), en janvier 2019, à l'arrêt du remboursement de l'homéopathie, qualifiée de "méthode ésotérique". Il y a un an, un collectif de 124 médecins avait également signé une tribune acerbe contre les petits granules sucrés dans les pages du Figaro. Enfin, l'association des Académies des sciences européennes (EASAC) avait elle aussi estimé en septembre 2017 qu'il n'existait "aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible, de l'efficacité des produits homéopathiques, même s'il y a parfois un effet placebo."

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