Maladie de Lyme : attention,
le printemps est
la saison des tiques !
Par Sciences et Avenir avec AFP
AFP/Archives - BERTRAND GUAY
(Dernière mise à jour 21/07/2018)
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L'Agence nationale de sécurité sanitaire rappelle les réflexes pour se protéger efficacement des tiques qui peuvent transmettre la maladie de Lyme, dont le nombre de cas est estimé à plus de 50.000 en 2016.
Le mois de mai marque le début du pic d'activité des tiques dont les piqûres peuvent transmettre des maladies.
Les beaux jours sont là, propices aux balades dans la nature et aux activités dans les jardins, mais c'est aussi la saison des tiques, avertit l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Le mois de mai marque le début du pic d'activité des tiques dont les morsures peuvent avoir de lourdes conséquences, notamment la transmission de la maladie de Lyme[1], due à une bactérie, souligne l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Le nombre de cas de maladie de Lyme est estimé à plus de 54.600 en 2016 par l'agence sanitaire Santé publique France.
"Attention aux tiques". Ces panneaux ont fleuri dans les parcs et chemins aux abords des forêts, depuis que ces arachnides sont devenus la bête noire des randonneurs. Leur crime ? Transmettre la maladie de Lyme, une maladie infectieuse causée par une bactérie et inoculée par la morsure des tiques. La reconnaissance d'une forme chronique de cette pathologie, réclamée par des associations de malades, fait aujourd'hui l'objet d'âpres débats dans la communauté scientifique.
La Haute autorité de santé (HAS) a publié, mercredi 20 juin 2018, des recommandations sur le sujet. Pour la première fois, elle a regroupé sous le terme de "symptomatologie/syndrome persistant(e) polymorphe après possible piqûre de tique" (SPPT) la "situation de patients qui ont pu être exposés aux tiques et qui présentent" des symptômes, "persistants et non expliqués, pouvant être invalidants". Ces termes officiels ont été vivement critiqués par l'Académie de médecine, qui estime que la HAS "reconnaît de fait implicitement l'existence d'une telle pathologie sans la moindre preuve".
La maladie de Lyme, c’est quoi au juste ?
Il s'agit d'une maladie transmise par les tiques, de type Ixodes, porteuses de la bactérie Borrélie, de son nom latin Borrelia burgdorferi. Les tiques se nourrissent du sang des hôtes où elles s'accrochent, comme les oiseaux, les chevreuils, les bovins, les chats. C'est à ce moment qu'elles attrapent la bactérie et sont contaminées. "Puis la tique se décroche de l’animal quand elle est gorgée de sang et se retrouve dans la végétation, explique Muriel Vayssier-Taussat, cheffe du département santé animale à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Comme la tique va devoir manger une deuxième fois, elle va chercher à s'accrocher à nouveau et c’est là qu'elle va contaminer l'Homme."
L'appli a recueilli plus de 5.500 signalements de piqûres
Une appli gratuite à charger sur iPhone ou androïd que vous trouverez ici, en cliquant sur Signalement-Tique, a été lancée en juillet 2017 dans le cadre du plan Lyme par l'Inra et ses partenaires. Elle permet aux gens de signaler leurs morsures et celles de leurs animaux et même d'envoyer les tiques mordeuses dans un laboratoire de Nancy. Téléchargée 31.000 fois, l'appli a recueilli plus de 5.500 signalements de morsures (sur humains ou animaux). Comme dans d'autres pays "30% des morsures ont été signalées dans des jardins", relève Jean-François Cosson, de l'Inra.
Les données de l'appli entre juillet et septembre 2017 ont permis de dresser une première carte des régions les plus touchées comme le Grand Est, la Bretagne et le Centre. Néanmoins, il n'y a pas beaucoup de maladies de Lyme en Bretagne, remarque le chercheur. Les tiques ne sont pas forcément infectées et, même si elles le sont, ne transmettent pas systématiquement la maladie. Le recoupement de ces informations avec les données scientifiques devrait permettre d'affiner les connaissances sur les transmissions d'agents pathogènes et sur les maladies.
Une étude pour améliorer le diagnostic
Par ailleurs, une étude pilote dans quatre CHU (Besançon, Saint-Étienne, hôpital de Garches, hôpital Saint-Antoine à Paris) inclura une centaine de patients à partir de juillet, avec pour objectif d'améliorer le diagnostic avec des "méthodes de recherche pas encore labellisées", indique Muriel Vayssier-Taussat de l'Inra. Elle s'achèvera en 2021. Quelques réflexes permettent de se protéger, comme l'utilisation de répulsifs, en privilégiant ceux disposant d'une autorisation de mise sur le marché, souligne l'Anses.
Elle conseille aussi de porter des chaussures fermées et des vêtements couvrants, de couleur claire (pour repérer les tiques sur la surface du tissu) et d'éviter la marche au milieu des herbes hautes et de privilégier les chemins balisés. Au retour de promenade, il faut s'inspecter et détacher immédiatement les tiques fixées avec un tire-tique (et surtout pas de l'éther ou tout autre produit), poursuit l'Anses. En cas de piqûre, il faut désinfecter. Si un halo rouge s'étend autour de la piqûre (érythème migrant), il faut consulter immédiatement son médecin.
Lire également les deux articles récents :
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/systeme-sanguin/mal...
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/maladie-de-lyme-tou...
Ci-dessous, éditée par la Ville de Besançon, vous trouverez la plaquette de prévention contre le risque de piqûres de tiques.
[1] Trouver dans ce même blog les articles sur le même sujet en tapant "Lyme" page d'accueil dans la fenêtre "Rechercher" en haut à droite.
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