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08/06/2010

Poissons des lacs du Jura

Les poissons des lacs du Jura. Échantillonnage et courbes de croissance


Lac_St-Point007-1.jpgPoissons des lacs du Jura (4)

Courbes de croissance

 

par André Guyard

 

Les courbes de croissance des poissons des lacs du Jura ont été établies au cours de campagnes d'échantillonnage au moyen de batteries de filets  dans le cadre des travaux du Laboratoire d'Hydrobiologie de l'Université de Franche-Comté dirigé par le Pr Jean Verneaux. L'article est complété par des documents issus des travaux de la Station de Limnologie de l'INRA à Thonon-les-Bains sur le lac Léman.

 

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Filet maillant vertical en place sur le lac St-Point


La technique utilisée est celle des filets maillants verticaux à enrouleur utilisés par batterie de 6 filets de 2 m de large et dont le vide de maille varie de 10 à 60 mm par pas de 10 mm.  Mise au point au sein du Laboratoire d'Hydrobiologie, cette technique permet de balayer toute la tranche d'eau quel que soit l'habitat considéré.

 

Après réalisation de la bathymétrie de chaque lac ainsi que la cartographie des habitats aquatiques disponibles pour la faune ichtyologique (poissons), on cerne chaque habitat par une batterie de filets mise en place pour une période de 24 h, la prospection étant réalisée dans un laps de temps le plus court possible et répétée jusqu'à stabilisation des résultats.

 

La description des lacs échantillonnés figure dans l'article "Principaux lacs du Jura" qui précède le présent article.

 

Les courbes de croissance présentées ci-dessous parlent d'elles-mêmes. On a représenté en abscisse la taille en centimètres et en ordonnée le poids en grammes. Pour chaque lac apparaît un nuage de points qui se résout en une parabole de régression. Pour chaque espèce et pour chaque lac, on a indiqué le nombre de poissons mesurés pour établir la courbe correspondante. La croissance étant continue chez les Poissons, plus la taille est grande, plus le poisson est âgé. On peut déterminer l'âge des poissons en examinant les écailles (scalimétrie) qui montrent des stries de croissance à la façon des cernes des troncs d'arbre.

 

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Après éclaircissement, on peut compter les cernes. Chaque bande foncée traduit l'arrêt de croissance hivernal

 

À l'exception des Corégones, l'ensemble des espèces examinées dans l'espace lacustre ayant déjà été rencontré dans le Doubs (voir articles correspondant dans ce même blog), nous n'avons pas cru bon de les décrire ici.

 

Le Corégone

 

Les Corégones sont des poissons élancés, argentés. Ils possèdent une seconde nageoire dorsale adipeuse qui les rapproche des Salmonidés. La nageoire caudale fortement échancrée est caractéristique et la bouche, petite, atteint tout juste le dessous du bord antérieur de l'œil. Les dents sont petites ou absentes. Les écailles sont plus grandes que chez l'Omble et le Saumon. La ligne latérale est complète.

 

corégone3-1.jpg
Le Lavaret : Coregonus lavaretus
(document Muus & Dahlström)

 

Les espèces de Corégonidés sont très difficiles à déterminer. Cela est dû au fait d'une forte tendance à former des peuplements à caractéristiques locales. Parmi les caractères spécifiques les plus importants, il y a le nombre de branchiospines, petites épines fixées sur l'arc branchial et qui filtrent le plancton et les animalcules du sédiment.

 

corégone2-1.jpg

L'étendue considérable de variabilité pour chaque espèce a pour conséquence que chaque caractère ne peut être étudié que statistiquement - ce qui suppose l'étude d'un grand nombre d'individus par peuplement. Il est rarement possible de baser une détermination sur l'examen d'un seul individu.

 

Les Corégones vivent le plus souvent en pleine eau dans les lacs assez grands et profonds, avec une eau claire et riche en oxygène. Des formes sédentaires existent, aussi bien que des formes migratrices, on peut les trouver dans les cours d'eau aussi bien que dans les eaux saumâtres.

Les Corégones sont planctonophages. Ils vivent en pleine eau et se nourrissent de plancton animal. Mais en plus du plancton, ils sont capables de se nourrir de petits animaux du fond : Ostracodes, Puces d'eau, larves de Chironomes, d'Éphémères, de Trichoptères, ainsi que de petits Mollusques (Pisidies).

 

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Corégones (document Inra, Thonon)
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Suivi de la répartition en taille et âge des reproducteurs de Corégones dans le lac Léman. En noir, individus de 2e année, en rouge individus de 3e année et en bleu, individus en fin de 4e année (d'après Gerdeaux, 1995)

Ces proies sont capturées uniquement à la vue, c'est pourquoi les Corégones ne mangent que de jour. La fraie des Corégones a lieu généralement en automne ou en hiver, sur des fonds graveleux ou sableux, par une température d'eau inférieure à 7°C. La fraie dure ordinairement 2 semaines. Les œufs tombent sur le fond et éclosent au bout de 2 à 3 mois. Les larves ont une vésicule qui est résorbée au bout de 3 à 4 jours. La croissance dépend de la nourriture et de la concurrence.

 

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Courbes taille/poids du Corégone

 

Le Gardon

 

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Courbes taille/poids du Gardon

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Croissance du Gardon dans différents lacs. A : lac Léman ; B : réservoir Seine ; C : Tatton Mere ; D : retenue de Ste Croix ; E : lac de Créteil ; F : Grey Mist Mere (d'après Gerdeaux, 1995)

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Courbes de croissance de trois générations de gardons dans le lac de Créteil.
La croissance s'arrête vers 15 cm pour les trois générations.
La prédation par les sandres permet une reprise de croissance en 1982 (d'après Gerdeaux, 1995)

La Perche

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Courbes taille/poids de la Perche

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Croissance de la génération 1988 de la Perche dans le Léman. La reprise de croissance s'effectue quand la taille légale de capture est atteinte et que la pêche diminue le stock (d'après Gerdeaux, 1995)

Le Rotengle

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Courbes taille/poids du Rotengle
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Courbes taille/poids du Rotengle

La Tanche

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Courbes taille/poids de la Tanche

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Courbes taille/poids de la Tanche

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Courbes taille/poids de la Tanche

Le Brochet

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Poids moyen à 4 ans des femelles de Brochet du lac de Windermere en fonction de la somme des degrés-jours au-dessus de 14°C pendant 4 ans (d'après Frost & Kipling, 1967)

Le Sandre
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Évolution de la taille de la génération de sandres née en 1980 dans le lac de Créteil (Gerdeaux, 1986)

Peuplements pisciaires

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Courbes de croissance de 6 espèces du Léman (d'après Gerdeaux, 1995)

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Structure spatiale au cours des saisons d'un peuplement pisciaire fictif de six espèces adultes en lac profond. COR : Corégone ; GAR : Gardon ; LOT : Lotte ; OMB : Omble chevalier ; PER : Perche ; TAN : Tanche (d'après Gerdeaux, 1995)


Le visiteur de ce blog intéressé par la question trouvera son bonheur parmi les revues consacrées à la pêche.
 
Les scientifiques connaissent l'ouvrage ci-dessous :
 
Limnologie générale sous la direction de R. Pourriot et M. Meybeck (1995). Ed. Masson collection d'écologie 25. 956 p.

Commentaires

merci sa donne de superbe infos

Écrit par : lucie | 26/07/2012

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