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06/10/2009

Le lapiaz de Loulle (Jura)

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Le lapiaz de Loulle (Jura)

 

par André Guyard

 

 

Non loin de Champagnole (Jura), le village de Loulle présente un lapiaz découvert, creusé dans les calcaires du Séquanien. « Lapiaz » est un terme jurassien issu étymologiquement du latin : lapis (la pierre).

Facilement accessible et spectaculaire, ce phénomène karstique se révèle à découvert au milieu des prairies voisines.

 

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La profondeur des fissures est impressionnante
 
 

Un lapiaz se présente comme une dalle calcaire dont les fissures se développent en sillons.

Les sillons sont de deux types :

  • les rigoles rectilignes ou sinueuses, suivant la ligne de la pente ou non ;
  • les crevasses (ou leisines), qui sont un approfondissement des diaclases et qui découpent la roche en blocs.

 

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Dissolution du calcaire due aux eaux acidifiées par la lixiviation dans l'humus
 
 

Pour qu’un lapiaz se développe, il est nécessaire d’avoir une dalle calcaire surmontée d’une couche d’humus dont le lixiviat sera très acide, et un faible pendage des couches permettant un long ruissellement de l’eau au contact du calcaire.

Ainsi, l’eau de pluie acidifiée par le CO2 atmosphérique et les acides humiques s’attaquera au calcaire sous-jacent, formant des rigoles de dissolution.

 

Le CO2 soustrait de l’atmosphère se transforme en ions HCO3- selon la réaction suivante :

Ca CO3 + CO2 +H2O => 2HCO2- + Ca2+



Le lapiaz de Loulle aujourd’hui mis à nu et non actif, s’est probablement formé sous un sol forestier qui n’apparaît plus aujourd’hui, érodé par les glaciers présents encore il y a 20 000 ans dans le Jura.

Les fissures et cavités du lapiaz constituent des microbiotopes hébergeant toute une flore particulière comme cette langue de bœuf ou Scolopendre, Asplenium scolopendrium,

 

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Langue de bœuf ou Scolopendre, Asplenium scolopendrium

 

ou d’autres délicates fougères comme cette Gymnocarpium robertianum.

 

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Gymnocarpium robertianum
 
 
Informations dues pour la géologie à Daniel Contini, professeur honoraire de géologie à l’Université de Franche-Comté et, pour les déterminations botaniques à Gilbert Michaud, professeur honoraire de S.V.T.

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