La Couleuvre vipérine
18/06/2013
Natrix maura (Famille des Colubridés)
par Michel Cottet, herpétologue
Il s'agit d'une couleuvre de taille moyenne (0,80 m, au maximum pour les adultes), de coloration contrastée, à tête nettement distincte du cou et au corps relativement massif. La coloration peut être gris-vert-olive-jaunâtre, orange-jaune, brunâtre ou gris olive. Les motifs de la face dorsale couverte d'écailles carénées se composent d'une rangée de grandes taches anguleuses brun sombre qui peuvent se toucher pour former une rayure en zigzag. Les flancs sont plus clairs que le dos et portent de grandes taches transversales sombres parfois ocellées (avec le cœur plus clair). L'arrière de la tête et de la nuque portent un motif foncé caractéristique, les côtés de la tête sont marqués par une bande qui s'étend de l'œil au coin de la bouche. La face ventrale est blanc-jaunâtre alternant en damiers de taches sombres, parfois ponctuée d’orangé.
Couleuvre vipérine ©Michel Cottet
La Couleuvre vipérine peut être confondue avec la Vipère péliade et la Vipère aspic à cause de sa taille, de sa couleur, de ses dessins dorsaux, de ses écailles carénées et de sa réaction en cas d'agression qui consiste à s'enrouler en spire, à aplatir sa tête et à siffler. Elle est cependant totalement inoffensive. Elle s'en distingue par la pupille ronde des Colubridés. En outre, même si elle joue l’intimidation, elle ne mord jamais.
Si elle est vraiment inquiétée, elle émet par l’orifice anal une substance très nauséabonde et persistante.
À la différence de sa proche cousine, la Couleuvre à collier, elle ne simule pas la mort en cas de danger.
Couleuvre vipérine. Bain de soleil sur une souche ©Michel Cottet
Les adultes se nourrissent de petits poissons, d'amphibiens. Les jeunes chassent les alevins ou les têtards. La Couleuvre vipérine passe toute sa période d'activité (avril à octobre) dans les cours d'eau ou à proximité immédiate. Elle ne revient sur la rive que pour se réchauffer.
La période d'accouplements est de mars à mai, et les femelles pondent de mai à juin une vingtaine d'œufs parmi des racines ou dans les tanières abandonnées. Les petits naissent entre août et septembre.
Couleuvre vipérine. Bain de soleil sur une souche ©Michel Cottet
La Couleuvre vipérine vit dans le centre et le sud de la France près des lacs, marais, cours d'eau, fleuves y compris. On la trouve aussi dans la Péninsule ibérique, le sud-ouest de la Suisse, le nord-ouest de l'Italie, la Sardaigne, les Baléares, les îles d'Hyères et en Afrique du Nord.
En limite nord de son aire naturelle de répartition en Franche-Comté, on la rencontre dans la moyenne et basse vallée du Doubs, de la Bienne, de l’Ain, de la Sorne, du Suran et de la Valouse. Cette espèce d’ophidien au statut rare et menacé dans la Région, fait l’objet d’un plan régional d’action de sauvegarde depuis 2010.
Plusieurs chantiers bénévoles de restauration de milieux ont déjà été organisés ici en sa faveur par la LPO, ainsi que la Fondation Nature & découvertes. Une petite plaquette de sensibilisation est disponible depuis juin 2013, éditée par la LPO de Franche-Comté. Voir également l'article ci-dessous.
Biotope de la Couleuvre vipérine restauré en 2011-2012
dans la moyenne vallée du Doubs ©Michel Cottet
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