Principaux lacs du Jura
11/06/2010
Caractéristiques des principaux lacs du Massif du Jura
par André Guyard
Le Laboratoire d'Hydrobiologie et d'Hydroécologie de l'Université de Franche-Comté s'est attaché à étudier le fonctionnement des lacs du Jura en particulier au niveau des sédiments et du peuplement en poissons (peuplement ichtyologique ou pisciaire). Le présent article constitue une présentation des lacs échantillonnés au cours de ces études et localisés sur la carte ci-dessous :
1. Lac de Saint-Point ; 2. Lac de Remoray ; 3. Lac de Chalain ; 4. Lac d'Ilay ; 5 et 6. Petit et Grand Maclu ; 7. Lac de Bonlieu ; 8 et 9. Lacs de Clairvaux ; 10. Retenue de Vouglans ; 11. Lac de l'Abbaye ; 12. Lac des Rousses ; 13 et 14 Lacs d'Étival.
Les courbes de croissance des poissons pêchés figurent dans l'article : Poissons des lacs du Jura.
Carte des lacs du massif jurassien échantillonnés
1. Saint-Point (Sp) et Remoray (Re)
Le lac de Saint-Point d'origine glaciaire, est installé dans une cuvette cénomanienne qui occupe un large val tectonique orienté du sud-ouest au nord-est, entre la montagne du Laveron et celle du Fort Saint-Antoine. Il se situe à 850 m d'altitude dans la partie occidentale de la chaîne du Jura interne (faisceau helvétique) bordant la plaine suisse sur une largeur d'environ 25 km et se rapportant à la haute vallée du Doubs. C'est un plan d'eau de modestes dimensions (419 ha), assez peu profond (43 m) dont la température estivale avoisine les 8°C en profondeur. Les périodes de gel hivernal sont cependant bien marquées.
Le lac de Saint-Point est long de 7,200 km et large de 800 m. Il forme le quatrième lac naturel de France et le plus vaste des lacs naturels du Jura français. Il est séparé du lac de Remoray par une zone humide, milieu naturel particulièrement riche. Ces deux lacs sont situés dans le Haut-Doubs.
Lac de Saint-Point (lithographie de Pierre Bichet)
Le lac de Saint-Point est traversé par le Doubs qui prend sa source à une vingtaine de km en amont et dont le bassin versant représente la part essentielle du bassin d'alimentation du lac. Grossi de ses deux premiers affluents, le Cagnard et le Bief Rouge, le Doubs pénètre dans le synclinal au niveau de Labergement-Sainte-Marie et possède dans ce secteur, un débit moyen annuel de 4.4 m3/s. Avant de gagner le lac de Saint-Point, il reçoit en outre, la Taverne, émissaire du lac de Remoray, lui-même alimenté par la Drésine et les ruisseaux du Lhaut et de Remoray. D'autres petits affluents, au nombre de 16, de débit relativement modeste, existent en rive gauche et en rive droite parmi lesquels le ruisseau de "Source Bleue" paraît être le plus constant. En aval, le Doubs constitue l'émissaire unique du lac de Saint-Point.
Ce magnifique lac est cependant menacé par les communes riveraines dont les effluents sont recueillis par une conduite souterraine qui cerne le lac. Malheusement, l'entretien de cette conduite est déficient au point que toutes les bouches d'égout dégueulent leurs effluents qui sont rejetés au lac, comme le montre cette vidéo. Quelle honte, quand on sait que de nombreuses localités puisent leurs eaux de boisson dans le lac !
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 419 ha,
Longueur maximale : 7200 m,
Largeur maximale : 1000 m,
Altitude du plan d'eau : 850 m,
Profondeur maximale : 43 m,
Volume : 81,6 millions de m3,
Temps de renouvellement 200 jours (calculé).
La Source bleue : magnifique ruisseau se jetant dans le lac Saint-Point
Le lac de Remoray est situé sur le territoire des communes de Remoray-Boujeons et de Labergement-Sainte-Marie. Il occupe le fond d'une cuvette d'origine glaciaire qui appartient au système synclinal crétacé Remoray-Saint-Point.
Les autres lacs étudiés se situent dans le département du Jura.
2. Chalain (Ch)
Le lac de Chalain est situé sur le territoire de la commune de Fontenu, dans le département du Jura (canton de Clairvaux-les-Lacs), en bordure du deuxième plateau, à 30 km de Lons-le-Saunier.
Le bassin lacustre orienté Est-Ouest, quasiment perpendiculaire à la vallée de l'Ain, occupe une des reculées de la bordure occidentale du plateau de Champagnole. Il est dominé dans sa partie Est par des falaises calcaires boisées, alors que dans sa partie Ouest, il s'inscrit dans un paysage de collines d'altitude plus faible. Il s'agit d'un lac de barrage, par moraine terminale, barrant une reculée.
Le lac de Chalain © Maurice Do Rosario
Les deux cartes en 3D ci-dessus montre que le lac de Chalain occupe une reculée glaciaire. Le glacier tombant de la falaise a surcreusé la vallée barrée par une moraine.
Ce lac glaciaire est le plus grand lac naturel du département du Jura avec un site dans une reculée caractéristique. Ses falaises calcaires de 60 à 80 m encadrent le plan d'eau rectangulaire de 232 hectares avec près de 3 km de long, plus de 1 km de large et une profondeur maximale de plus de 30 m (chiffres précis : 2700 m pour la longueur, 1100 m pour la largeur et 16,2 m pour la profondeur moyenne). La reculée est orientée est-ouest et débouche sur la combe d'Ain : le déversoir du lac constitue un bief de 2 km, le Bief de l'Œuf, qui entraîne une turbine de production d'électricité avant de rejoindre la rivière.
Il est alimenté par plusieurs sources et résurgences qui parcourent souterrainement le relief karstique jurassien depuis les plateaux supérieurs et les lacs de Narlay et du Vernois.
La présence humaine est très ancienne et les fouilles menées à l'extrémité ouest du lac de Chalain en 1904, lors de l'aménagement du Bief de l'Œuf pour la production d'hydroélectricité, et reprises dans les années récentes ont mis au jour une implantation s'étendant de -4000 à -750. Les vestiges extrêmement nombreux d'une cité lacustre occupée du néolithique jusqu'à l'âge du bronze sont regroupés au musée archéologique de Lons-le-Saunier, en particulier une pirogue de 9,35 m, creusée dans un tronc de chêne et parfaitement conservée dans les marnes du bord du lac qui n'avait d'ailleurs pas exactement la même configuration qu'aujourd'hui. Datée par la dendrochronologie, la pirogue aurait été taillée aux environs de l'an 1000 avant J.-C., (en -959 exactement), soit à l'Âge du Bronze final.
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 230 ha,
Longueur maximale : 2700 m,
Largeur maximale : 1100 m,
Altitude du plan d'eau : 486 m,
Profondeur maximale : 32 m,
Profondeur moyenne : 16,2 m,
Volume : 44 millions de m3,
Temps de renouvellement : 10 - 11 mois (calculé avec limnigraphes),
Marnage maximum : 2 m (contrôlé) (exploitation hydroélectrique).
3. Ilay (Il)
Le lac d'Ilay ou lac de la Motte fait partie d'un complexe de cinq lacs situés à proximité sur le plateau calcaire de Champagnole : le Grand Maclu et le Petit Maclu qui le jouxtent, le lac de Narlay et le Vernois situé à quelques kilomètres.
Le lac d'Ilay est un petit lac glaciaire à l'aspect sauvage situé à environ 800 mètres d'altitude. Il a une forme très allongée orientée SW-NE, il mesure 1,9 km sur 0,4 km avec une superficie de 72 hectares et une profondeur moyenne de 10 m (double cuvette avec une profondeur maximale de 32 m). Son bassin versant est limité à 5,5 km².
L'île (la Motte) du lac d'Ilay
Le lac d'Ilay est situé sur les territoires des communes du Frasnois et de La Chaux-du-Dombief ; il est voisin des deux lacs Maclu avec lesquels il communique. Son bassin lacustre allongé et d'orientation SW-NE est séparé des deux plans d'eau voisins par une ligne de mamelons boisés interrompue par une échancrure traversée par l'émissaire du Grand-Maclu qui le rejoint sur sa rive orientale. Il est encerclé d'une bande marécageuse sur tout son pourtour, et entouré au Nord par un relief qui le sépare du lac de Narlay, et au Sud par un autre qui le sépare de la vallée du Hérisson. À l'Ouest, il est bordé par le relief à pente douce du plateau de Champagnole (alt. 820 m).
Il doit son existence aux dépôts d'alluvions glaciaires marneuses et à quelques dépôts morainiques qui ont permis la retenue des eaux dans un secteur karstique caractérisé.
Le lac d'Ilay est alimenté principalement par le lac du Grand Maclu auquel il est relié par un petit canal naturel d'environ 200 mètres. La partie nord est la plus profonde (elle atteint 32 mètres) alors que la partie sud l'est beaucoup moins, avec un bord marécageux envahi de roseaux et d'autres végétaux aquatiques. Son émissaire au sud rejoint le Hérisson.
Inclus dans le parc régional du Haut-Jura, il conserve son aspect sauvage avec un périmètre de protection sans activité touristique ni épandage d'engrais ou de lisier. Le lac sert en effet à l'alimentation en eau potable pour Le Frasnois et le Syndicat Intercommunal des Eaux du lac d'Ilay qui pompe l'eau à une profondeur de 18 mètres au milieu du lac et alimente un réseau de 7 communes depuis les années 1960.
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 72 ha,
Longueur maximale : 1900 m,
Largeur maximale : 400 m,
Altitude du plan d'eau : 774 m,
Profondeur maximale : 15 et 32 m (cuvette lacustre : 2 zones distinctes),
Volume : 7,7 millions de m3,
Temps de renouvellement : 10 à 13 mois (calculé),
Surface du bassin versant (plan d'eau non compris : 5,4604 km²).
4. Petit Maclu (pM) et Grand Maclu (gM)
Les Lacs de Maclu ou lacs du Maclu (lac du Grand Maclu et lac du Petit Maclu) sont deux petits lacs glaciaires situés sur les territoires des communes de Le Frasnois et de La Chaux-du-Dombief dans le département du Jura, dans la Région des lacs du Jura français. Site touristique connu du plateau jurassien à près de 800 mètres d'altitude et séparés par une bande de terre d'une centaine de mètres, ils constituent un ensemble : ils sont de forme allongée et sont orientés SW-NE dans la même petite dépression au pied de crêtes calcaires, à l'Est, qui atteignent 960m d'altitude. Ils jouxtent le lac d'Ilay et constituent avec lui, le lac de Narlay, et le Vernois, un complexe de lacs jurassiens caractéristiques que l'on découvre depuis le Belvédère des quatre lacs situé à quelques kilomètre de La Chaux-du-Dombief.
Survol des Maclus
Les lacs Maclu sont situés sur les territoires des communes du Frasnois et de La Chaux-du-Dombief ; ils sont voisins du lac d'Ilay avec lesquels ils communiquent. Leurs bassins lacustres de forme allongée se succèdent du Nord-Est au Sud-Ouest dans une dépression parallèle à l'axe des crêtes calcaires voisines les bordant sur leur flanc Est (alt. 960m). Leurs rives sont différentes : abruptes et rocheuses à l'Est, elles ont une beine un peu plus large à l'Ouest bordées d'une frange marécageuse bien développée.
Ces lacs ont des dimensions réduites : pour le Grand Maclu , une surface de 21 ha pour une longueur de 1120 m et une largeur de 300 m, avec une profondeur moyenne de 12,8 m (maximale : 24 m) et un volume de 2,658 millions de m3, et pour le Petit Maclu, 4,5 ha, 500 m sur 120, profondeur moyenne 4 m (maximale 11 m ), volume 0,344 millions m3. Ils sont alimentés par des ruissellements provenant des reliefs voisins et communiquent entre eux par un canal naturel d'une centaine de mètres. Le Grand Maclu est relié au lac d'Ilay qui lui sert d'émissaire par un petit ruisseau de 200 mètres. Les bassins versants sont réduits : au total 2 km² dont 1,13 km² pour le Petit Maclu. Les abords du petit lac sont occupés essentiellement par la forêt alors qu'une partie du grand lac est bordée à l'Est de prairie, tandis que l'on trouve des tourbières à l'ouest, entre les lacs d'Ilay et du Grand Maclu.
Le lac de Narlay dans son écrin de verdure © Maurice Do Rosario
Le Petit Maclu est un lac privé comme le Grand Maclu (sauf pour sur 4 ha appartenant à la commune du Frasnois). Les deux lacs sont restés sauvages. Le petit lac sert à l'alimentation en eau potable de la commune de Chaux-des-Crotenay.
Le Petit Maclu sert à l'alimentation en eau potable de la commune de Chaux-des-Crotenay : pour 366 habitants sédentaires en 1998 ; 500 résidents en été.
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 21 ha (Grand Maclu) et 4,5 ha (Petit Maclu),
Longueur maximale : 1120 m (Grand Maclu) et 500 m (Petit Maclu),
Largeur maximale : 300 m (Grand Maclu) et 120 m (Petit Maclu),
Altitude du plan d'eau : 779 m (Grand Maclu) et 779,04 m (Petit Maclu),
Profondeur maximale : 24 m (Grand Maclu) et 11 m (Petit Maclu),
Volume : 2,658 millions de m3 (Grand Maclu) et 0,344 millions de m3 (Petit Maclu).
Les bassins versants des petits et grands lacs ont respectivement une superficie de 1.13 et 2 km². Les 1.13 km² du bassin versant du petit lac sont inclus dans les 2 km² du bassin versant du grand lac.
5. Bonlieu (Bo)
Le lac de Bonlieu est situé sur le territoire de la commune de Bonlieu, dans le département du Jura (canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux).
D'origine glaciaire, il est alimenté par de nombreuses sources souterraines ou par de minuscules ruisseaux descendant du massif de Trémontagne qui le domine. Ce lac est également l'émissaire du Hérisson qui, quelques kilomètres plus loin, dévale en majestueuses cascades vers la vallée de l'Ain.
Le lac de Bonlieu
Une flore lacustre très variée (potamots, nénuphars, scirpe et roseaux) peut être observée aux deux extrémités du lac et sur la rive occidentale, inaccessible car très marécageuse.
Ce lac est cerné par la forêt, ce qui entraîne une eutrophisation de l'eau favorisée également par la présence d'un hôtel à l'épuration douteuse.
L'album du site “Les cascades du Hérisson” vous dévoile la beauté de ce ruisseau en toute saison.
Le lac de Bonlieu est situé sur le territoire de la commune de Bonlieu ; il est placé à 3 km au Sud des lacs d'Ilay et Maclu. Son bassin lacustre est orienté SW-NE dans une dépression parallèle à l'axe des crêtes calcaires voisines le bordant sur son flanc Est (altitude : 1000m environ). Leurs rives sont différentes : abruptes et rocheuses à l'Est, elles ont une pente plus douce et sont marécageuses sur le reste de son pourtour.
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 17,4 ha,
Longueur maximale : 725 m,
Largeur maximale : 300 m,
Altitude du plan d'eau : 791 m,
Profondeur maximale : 13 m,
Volume : 1,5 millions de m3,
Temps de renouvellement : 7 mois (estimé).
6. Grand Clairvaux et Petit Clairvaux (Cl)
Les Lacs de Clairvaux sont deux lacs situés sur la commune de Clairvaux-les-Lacs dans la Région des lacs du Jura français.
Les deux lacs de Clairvaux sont le Grand Lac et le Petit Lac, d'origine glaciaire du quaternaire, ils sont situés dans une petite reculée creusée par le glacier dans le plateau de Champagnole. Le Petit Lac, situé au fond de la reculée, est entouré comme le Grand Lac d'un marécage qui les sépare, le Petit Lac étant situé immédiatement en amont du Grand Lac. Ils sont alimentés par un ruisseau qui prend sa source dans la reculée, en amont du Petit Lac, et qui relie ce dernier au Grand Lac en passant dans le marécage, avant de traverser le village de Clairvaux et de se jeter dans le Drouvenant.
Les deux lacs reposent sur un dépôt deltaïque grossier issu de la langue glaciaire de Clairvaux présente au Quaternaire. Ils sont de type dimictiques de 2e ordre avec une prise en glace rare.
Le Grand Lac de Clairvaux qui appartient à la commune de Clairvaux-les-Lacs, a une superficie de 64 ha et une altitude de 525 m. La profondeur moyenne est de 7,8 m et la profondeur maximum est 30 m. Au nord du Grand Lac on note la présence de sites archéologiques découverts dès 1869, dont la datation des vestiges s'étale de -3000 à -1000. On estime que d'autres sites se situeraient entre le grand lac et le petit lac.
Au Nord du Grand Lac (secteur de La Motte aux Magnins), on note la présence de sites archéologiques, dont l'étude a été conduite à partir de 1970 par la Direction des Antiquités Préhistoriques de Franche-Comté ; les matériels recueillis ont permis de préciser l'emplacement de plusieurs villages d'âge Néolithique (Pierre Pétrequin, Françoise Passard, 1980).
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 56,5 ha (grand lac) et 17,1 ha (petit lac),
Longueur maximale : 1250 m (grand lac) et 17,1 m (petit lac),
Largeur maximale : 650 m (grand lac) et 370 m (petit lac),
Altitude du plan d'eau : 525 m (grand lac) et 527 m (petit lac),
Profondeur maximale : 20 m (grand lac) et 15 m (petit lac),
Volume : 4,995 millions de m3 (grand lac) et 0,860 millions de m3 (petit lac),
Temps de renouvellement : 3 mois (calculé).
Le Petit Lac de Clairvaux est un lac privé de 21 ha avec une altitude 527 m. La profondeur moyenne est de 5,8 m et la profondeur maximum est de 15 m.
Il est utilisé pour approvisionner en eau potable les communes de Soucia, Hautecour, Barésia-sur-l'Ain, Thoiria et Clairvaux-les-Lacs (uniquement, pour cette dernière, en cas de nécessité en période estivale).
7. Vouglans (Vo)
Le barrage de Vouglans, voûte à double courbure, construit par EDF entre 1964 et 1969 dans la vallée de l'Ain entre Orgelet et Moirans en Montagne, a créé ce lac artificiel à la cote de 429 m d'altitude.
La retenue de Vouglans est située sur le premier plateau jurassien, à 20-25 km au SSE de Lons-le-Saunier entre les communes de Pont-de-Poitte (en amont) et Cernon et Lect (en aval).
Avec 35 km de long sur 450 m de large en moyenne, c'est la troisième retenue artificielle française avec 620 millions de m³ après Serre-Ponçon qui est deux fois plus importante (1 200 millions de m³) et le Lac de Sainte-Croix (760 millions de m³).
La retenue de Vouglans
Les gorges de l'Ain noyées par la retenue de Vouglans
Vue aérienne du lac de Vouglans
© Marc Perrey
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 1600 ha,
Longueur maximale : 30 m,
Largeur maximale : 300 à 800 m,
Altitude du plan d'eau : 429 m,
Profondeur maximale : 100 m,
Volume : 605 millions de m3,
Temps de renouvellement : 180 jours (calculé),
Marnage maximum : 34 m (contrôlé),
Activité hydroélectrique d'EDF sur barrage de Vouglans.
Le bassin versant fait 1120 km² (lac compris : 1600 ha).
L'alimentation du plan d'eau est essentiellement assurée par l'Ain qui nait d'une résurgence située 58 km en amont, près de Nozeroy. Le bassin versant comprend divers affluents alimentés en partie par la plupart des lacs du Jura, provenant du Jura plissé (Bief d'Oeuf : lacs de Narlay et Chalain ; le Hérisson : lacs Maclu, Ilay, Bonlieu, Val, Chambly ; la retenue de Blye ; les lacs de Clairvaux par le Drouvenant). Il représente une superficie d'environ 1 120 km². Différents ruisseaux de taille modeste complètent ces apports.
8. Abbaye (Ab)
Le lac de l'Abbaye est un lac privé d'origine glaciaire situé à près de 900 mètres d'altitude, à la limite du Haut-Jura, à 7 km au sud de Saint-Laurent-en-Grandvaux, sur la commune de Grande-Rivière.
Le lac, appelé aussi "Lac de Grandvaux" ou "Lac de Grande-Rivière", doit son nom à l'abbaye dépendante de celle de Saint-Claude installée sur ses bords au XIIe siècle et dont il ne reste que l'église remaniée au XIXe siècle.
Le lac de l'Abbaye repose dans une dépression synclinale crétacée, tapissée de dépôts glaciaires argileux. Il est de type dimictique de 2e ordre (2 stratifications ; gelée 3-4 mois : nov/mars ; 2 courtes circulations ; réchauffement des eaux profondes).
Il a une surface de 90 ha. Sa rive est, presque rectiligne au pied du Mont-Noir mesure 2125 m alors que sa rive ouest entourée de marécages et de tourbières présente plusieurs lobes qui donnent au lac une largeur maximale de 600 m. La profondeur est très variable mais relativement peu importante avec deux bassins atteignant respectivement une profondeur moyenne de 11 et 7 mètres, avec une profondeur maximale de près de 20 mètres.
Le bassin versant est de 3,25 km² et le lac est alimenté par deux petits ruisseaux de surface mais surtout par des sources souterraines mal identifiées. Le volume d'eau de 5.8 millions de m3 est régulé par l'exutoire sud constitué par un gouffre qui conduit les eaux souterraines par un cheminement mal connu de 27 km vers le village de Molinges à la source de l'Enragé, rejoignant la Bienne, affluent de l'Ain et sous-affluent du Rhône.
Assez peu profond et placé dans une petite plaine au climat rude, entre les deux massifs forestiers de la Joux Devant et de la Joux Derrière, le lac de l'Abbaye gèle régulièrement l'hiver mais se réchauffe assez l'été pour permettre la baignade et les activités aquatiques comme la voile. Un captage en profondeur permet l'alimentation en eau de 17 communes avoisinantes.
Le lac de l'Abbaye (lithogaphie de Pierre Bichet)
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 90 ha,
Longueur maximale : 2125 m,
Largeur maximale : 600 m,
Altitude du plan d'eau : 879 m,
Profondeur maximale : 19,5 m,
Profondeur moyenne (en m) deux petits bassins : 11 et 7 m,
Volume : 5,8 millions de m3,
Temps de renouvellement lent : environ 2 ans (estimé).
Marnage maximum : 2 m (contrôlé : pompage et éclusées de la turbine). Dû à l'utilisation de l'eau par une scierie, une arrivée d'eau permettant de turbiner et de fournir l'électricité nécessaire au fonctionnement des machines.
9. Les Rousses (Ro)
Le lac des Rousses se situe sur les communes des Rousses et de Bois-d'Amont., dans une combe nommée "le val de l'Orbe" de direction Nord-Est/Sud-Ouest, au niveau de la frontière suisse, à 11 km au Sud-Est de la ville de Morez ; il est encadré par deux versants boisés : au Nord-Ouest par le Massif du Risoux, au Sud-Est par le Massif du Noirmont.
Le lac est bordé par des tourbières et des prairies. Autrefois appelé Quinsonnet ou Quintenois, il est le seul lac de Franche-Comté situé dans le bassin versant du Rhin.
Une petite retenue réhausse le niveau du lac de quelques centimètres.
Le lac des Rousses est bordé d'une tourbière
Données chiffrées :
Surface moyenne du plan d'eau : 90 ha,
Longueur maximale : 2000 m,
Largeur maximale : 500 m,
Altitude du plan d'eau : 1059 m,
Profondeur maximale : 19 m,
Volume : environ 10 millions de m3,
Temps de renouvellement : environ 1 an.
10. Grand Étival (gE) et Petit Étival (pE)
Les lacs d'Étival sont des petits lacs glaciaires situés sur le deuxième plateau du massif du Jura, à près de 800 mètres d'altitude sur la commune d'Étival-les-Ronchaux, non loin de Clairvaux-les-Lacs. On utilise parfois le singulier lac d'Étival tant les deux plans d'eau forment un ensemble (on trouve aussi, plus rarement, la dénomination lacs de Ronchaux).
Allongés comme d'autres lacs jurassiens voisins (lac du Val et lac de Chambly, lacs de Maclu et lac d'Ilay) au pied d'une barre calcaire dans une gouttière synclinale tapissée de dépôts marno-calcaires, les deux lacs d'Étival qui formaient à l'origine une seule étendue de 3 km sur 100-150 mètres de largeur sont aujourd'hui séparés par une moraine étroite (une cinquantaine de mètres) qui délimite deux bassins : le petit lac au nord n'a que 3,5 ha avec environ 400/500 de mètres de long pour une profondeur maximale de 7 mètres alors que le grand lac au sud mesure 15 ha avec 1,2 km de long, un pourtour de 5 km et une profondeur maximale de 9 m. Les bassins versants sont limités aux alentours immédiats avec respectivement 0,8 et 3,85 km2.
Alimentés par des sources au pied de la barre calcaire qui constitue le seuil vers le Haut-Jura à 900 m et par le petit lac de la Fauge au sud, les lacs sont en communication l'un avec l'autre, l'exutoire se trouvant au nord où les eaux se perdent en sources souterraines qui débouchent pour une part à La Frasnée, à 6 km.
La dépression qui englobe aussi le très petit lac de l'Assencière, à l'ouest, de même type, a fonctionnement proche de celui d'un étang. Une zone marécageuse s'étend au sud du grand lac d'Étival avec des roselières et des tourbières, alors que la rive ouest offre des laîches et des prairies de fauche et de pâture, le flanc est étant quant à lui occupé par la forêt de feuillus.
Situés à 800 mètres d'altitude, peu profonds et sans alimentation forte, les lacs gèlent tous les hivers. La rudesse du climat comme la configuration ont préservé l'aspect sauvage de l'endroit.
Renseignements complémentaires sur les lacs du Jura :
http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/milieux-contin.../
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