Silhouette trapue, petites oreilles se dissimulant dans une fourrure épaisse, museau large et court, pattes puissantes adaptées au fouissage, la marmotte court ventre à terre dans les alpages pour se réfugier dans son terrier en cas d’alerte.
Elle vit en colonie de type matriarcal. Un guetteur se poste sur un monticule ou sur une éminence et prévient par un cri caractéristique la colonie de tout danger potentiel, qu’il soit d’origine terrestre ou aérienne. Ses prédateurs sont principalement l’Aigle royal, le Grand-duc, le Renard et le Grand Corbeau.
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La Marmotte creuse un réseau de galeries et de chambres s’enfonçant jusqu’à trois mètres de profondeur et pouvant atteindre 10 mètres de long dans une zone qui se situe au-dessus de la limite de la forêt sur les pentes ensoleillées, généralement entre 1400 et 3000 mètres.
Son aire naturelle couvre dans les Alpes : Haute-Savoie, Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes maritimes et Suisse. Elle a été introduite dans les Pyrénées et le Massif central.
Les chambres sont tapissées par du foin qui servira de nid aux jeunes et de chambre d’hibernation. Les entrées du réseau sont souvent placées sous un rocher ou sous une souche. Elles seront obturées au moment de l’hibernation qui durera d’octobre à avril. Pendant cette léthargie, la température corporelle est abaissée.
La Marmotte se nourrit de graminées, légumineuses, graines et baies, racines et fleurs. Mais elle ne dédaigne pas les insectes comme les coléoptères ou les orthoptères.
Pendant le rut qui survient après le réveil, les mâles défendent leur territoire qu’ils marquent avec leurs glandes jugales. La gestation dure 5 semaines. La femelle met au monde une portée de 2 à 4 petits qui sortiront du terrier au bout de 5 semaines. La maturité sexuelle survient après la 3e hibernation.
La fidélité des parents n'est pas garantie et les rejetons nés des amours infidèles des femelles sont plus sains, ont de meilleures chances de survie et s'imposent plus facilement au sein de leur groupe que leurs frères et sœurs "légitimes". C'est la conclusion de l'étude d'Aurélie Cohas, du Laboratoire de biométrie et biologie évolutive de l'université de Lyon, paru dans le Journal of Animal Ecology. La chercheuse voulait tester l'hypothèse selon laquelle, chez les espèces monogames, l'infidélité pourrait avoir des bénéfices génétiques, non seulement pour les mâles, mais aussi pour les femelles.
On sait que les mâles multiplient les partenaires pour augmenter leurs chances de reproduction. Quant aux femelles, qu'elles soient oiseaux ou mammifères, elles sont surtout connues pour essayer de s'attacher un père nourricier pour leurs petits : qu'ont-elles à gagner - sur un plan évolutif - à multiplier ces infidélités ?
Chez les singes langurs dorés en copulant avec plusieurs pères putatifs, les femelles évitent les infanticides par l'un de ces mâles. Aujourd'hui, l'étude des rongeurs de la réserve de la Grande-Sassière (Savoie) confirme qu'en trompant leur partenaire habituel, les marmottes femelles augmentent probablement le brassage génétique et obtiennent des petits plus performants.
À partir de l'âge de 2 ans — celui auquel ils quittent leurs parents —, les jeunes marmottons nés hors couples stables ont une chance de survie accrue de 30 %, note Aurélie Cohas. Enfin, les rejetons adultérins ont un succès reproducteur légèrement meilleur et accèdent plus fréquemment à des statuts de dominants.
Son principal prédateur : l'Aigle royal qui s'installe dans les Alpes, mais qui essaie de s'établir dans le Haut-Jura (où il n'y a pas de marmottes !). Voir le reportage de France 3 sur l'Aigle royal.
Dormir comme une marmotte : l’expression a fait florès. En effet, ce rongeur de la famille des Sciuridés (tout comme l’écureuil) échappe aux mauvaises conditions hivernales en se plongeant dans un profond sommeil.
Photos et vidéo : André Guyard
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